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Phytothérapie (2013) 11:57-61 © Springer-Verlag France 2013 DOI 10.1007/s10298-013-0755-4 Actualités en phytothérapie Cette revue commentée de communications dans le domaine de la plante médicinale (recherche pharmacologique et clinique) a été élaborée pour son intérêt médical ou pharmaceutique. Elle devrait permettre de faire progresser d’autres études qui aboutiront à une application thérapeutique. Il est cependant important d’avertir les lecteurs que d’une découverte ou d’une démonstration pharmacologique ne découle pas immédiatement la justification de l’utilisation médicale. This editorial review of medicinal plant publications, focusing on pharmacological and clinical research, was written for its pharmaceutical and medical value. It is hoped that it will help advance additional studies that could lead to therapeutic applications. Readers must, however, be aware that a pharmacological breakthrough or the demonstration of pharmacological activity does not immediately justify medical use. Dr Paul Goetz, rédacteur en chef ([email protected]) MODULATION DU COMPORTEMENT GRÂCE À L’ÉCHINACÉE ? Résumé : Traditionnellement, les préparations d’échi- nacée sont utilisées comme agents anti-inflammatoires et comme amplificateurs immunitaires. En plus de ces effets, leur efficacité anxiolytique a été reconnue récem- ment grâce à des tests de laboratoire [2]. L’objectif dans la présente étude [1] était de découvrir les effets potentiels d’une préparation de racine d’échinacée sur les activités neuronales dans l’hippocampe, une région du cerveau qui est impliquée dans l’anxiété et les comportements liés à l’anxiété. En utilisant des techniques électrophysiologiques in vitro, l’équipe hongroise a observé que la transmission synaptique excitatrice dans des coupes d’hippocampe a été significativement réduite par un extrait d’échinacée déjà trouvé efficace dans des tests d’anxiété chez l’animal. En revanche, aucun changement dans la transmission synaptique inhibitrice n’a pu être détecté lors de l’appli- cation de cet extrait. En outre, les expériences ont révélé qu’une faible concentration de l’extrait d’échinacée réduit l’activité de stimulation positive des cellules pyramidales CA1, tout en constatant qu’une concentration élevée induit une augmentation de l’activité. Cette dernière observation est parallèle à la réduction de l’amplitude des réponses H-courant-tension induites dans les cellules pyrami- dales. Quelle que soit la concentration, les propriétés des membranes passives de cellules pyramidales CA1 ont été jugées non modifiées par l’extrait d’échinacée. En résumé, l’extrait de racine d’échinacée peut considérablement moduler l’excitation neuronale, et ce, sans inhiber de la transmission synaptique dans l’hippocampe, et cette action pourrait être impliquée dans ses effets anxiolytiques observés dans les essais de comportement. Abstract: Echinacea preparations are used as antiinflamma- tory agents and immune-enhancers. In addition to these effects, their anxiolytic potency has been recognized recently in laboratory tests. e electrophysiological techniques could give an observation of an excitatory synaptic transmission in hippocampal slices was significantly suppressed by an Echinacea extract found to be effective in anxiety tests. Commentaire Cette activité de la racine d’échinacée avait été suggérée par une étude hongroise menée au département du comporte- ment et de neurobiologie de Budapest [2]. Rien pourtant parmi les principes actifs connus de l’échinacée ne pouvait laisser prévoir cet effet. Parmi cinq préparations, seule l’une d’elles eut un net effet anxiolytique à la dose de 3–8 mg/kg chez le rat dans les tests d’anxiétés (elevated plus maze test, shock-induced social avoidance test), et deux autres furent légèrement efficaces. Les extraits potentiellement efficaces n’ont pas eu d’effet inhibiteur de la locomotion comme le chlordiazépoxide (anxiolytique contenu dans le Librax) qui lui a été comparé. Les résultats de l’équipe hongroise sur les cellules pyramidales de la région CA1 de l’hippocampe pourraient signifier que l’échinacée est apte à stimuler la fonction d’inhibition hippocampique du comportement, de l’attention, de la mémoire spatiale et de la navigation. Devant la quasi innocuité de la racine d’Echinacea, l’expé- rimentation sur l’humain mérite d’être menée. Références : 1. Hájos N, Holderith N, Németh B, et al. (2012) The effects of an Echinacea preparation on synaptic transmission and the firing properties of CA1 pyramidal cells in the hippocampus. Phytother Res 26(3): 354–62 2. Haller J, Hohmann J, Freund TF (2010) The effect of Echinacea preparations in three laboratory tests of anxiety: comparison with chlordiazepoxide. Phytother Res 24(11): 1605–13

Actualités en phytothérapie

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Phytothérapie (2013) 11:57-61© Springer-Verlag France 2013DOI 10.1007/s10298-013-0755-4

Actualités en phytothérapie

Cette revue commentée de communications dans le domaine de la plante médicinale (recherche pharmacologique et clinique) a été élaborée pour son intérêt médical ou pharmaceutique. Elle devrait permettre de faire progresser d’autres études qui aboutiront à une application thérapeutique. Il est cependant important d’avertir les lecteurs que d’une découverte ou d’une démonstration pharmacologique ne découle pas immédiatement la justification de l’utilisation médicale.

This editorial review of medicinal plant publications, focusing on pharmacological and clinical research, was written for its pharmaceutical and medical value. It is hoped that it will help advance additional studies that could lead to therapeutic applications. Readers must, however, be aware that a pharmacological breakthrough or the demonstration of pharmacological activity does not immediately justify medical use.

Dr Paul Goetz, rédacteur en chef ([email protected])

MODULATION DU COMPORTEMENT GRÂCE À L’ÉCHINACÉE ?

Résumé  : Traditionnellement, les préparations d’échi-nacée sont utilisées comme agents anti-inflammatoires et comme amplificateurs immunitaires. En plus de ces effets, leur efficacité anxiolytique a été reconnue récem-ment grâce à des tests de laboratoire [2]. L’objectif dans la présente étude [1] était de découvrir les effets potentiels d’une préparation de racine d’échinacée sur les activités neuronales dans l’hippocampe, une région du cerveau qui est impliquée dans l’anxiété et les comportements liés à l’anxiété. En utilisant des techniques électrophysiologiques in vitro, l’équipe hongroise a observé que la transmission synaptique excitatrice dans des coupes d’hippocampe a été significativement réduite par un extrait d’échinacée déjà trouvé efficace dans des tests d’anxiété chez l’animal. En revanche, aucun changement dans la transmission synaptique inhibitrice n’a pu être détecté lors de l’appli-cation de cet extrait. En outre, les expériences ont révélé qu’une faible concentration de l’extrait d’échinacée réduit l’activité de stimulation positive des cellules pyramidales CA1, tout en constatant qu’une concentration élevée induit une augmentation de l’activité. Cette dernière observation est parallèle à la réduction de l’amplitude des réponses H-courant-tension induites dans les cellules pyrami-dales. Quelle que soit la concentration, les propriétés des membranes passives de cellules pyramidales CA1 ont été jugées non modifiées par l’extrait d’échinacée. En résumé, l’extrait de racine d’échinacée peut considérablement moduler l’excitation neuronale, et ce, sans inhiber de la transmission synaptique dans l’hippocampe, et cette action pourrait être impliquée dans ses effets anxiolytiques observés dans les essais de comportement.

Abstract: Echinacea preparations are used as antiin�amma-tory agents and immune-enhancers. In addition to these e�ects, their anxiolytic potency has been recognized recently in laboratory tests. �e electrophysiological techniques could give an observation of an excitatory synaptic transmission in hippocampal slices was signi�cantly suppressed by an Echinacea extract found to be e�ective in anxiety tests.

Commentaire

Cette activité de la racine d’échinacée avait été suggérée par une étude hongroise menée au département du comporte-ment et de neurobiologie de Budapest [2]. Rien pourtant parmi les principes actifs connus de l’échinacée ne pouvait laisser prévoir cet effet. Parmi cinq préparations, seule l’une d’elles eut un net effet anxiolytique à la dose de 3–8 mg/kg chez le rat dans les tests d’anxiétés (elevated plus maze test, shock-induced social avoidance test), et deux autres furent légèrement efficaces. Les extraits potentiellement efficaces n’ont pas eu d’effet inhibiteur de la locomotion comme le chlordiazépoxide (anxiolytique contenu dans le Librax) qui lui a été comparé. Les résultats de l’équipe hongroise sur les cellules pyramidales de la région CA1 de l’hippocampe pourraient signifier que l’échinacée est apte à stimuler la fonction d’inhibition hippocampique du comportement, de l’attention, de la mémoire spatiale et de la navigation. Devant la quasi innocuité de la racine d’Echinacea, l’expé-rimentation sur l’humain mérite d’être menée.

Références : 1. Hájos N, Holderith N, Németh B, et al. (2012) The effects of an Echinacea preparation on synaptic transmission and the firing properties of CA1 pyramidal cells in the hippocampus. Phytother Res 26(3): 354–62

2. Haller J, Hohmann J, Freund TF (2010) The effect of Echinacea preparations in three laboratory tests of anxiety: comparison with chlordiazepoxide. Phytother Res 24(11): 1605–13

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CARTHAME ET SPERMATOGENÈSE

Dans certains cas, différents essais auraient montré une certaine toxicologie de l’extrait de carthame [3], alors que la tradition veut que le carthame (Carthamus  tinctorius) [CT] soit utilisé dans les problèmes de spermatogenèse.

Les auteurs ont voulu vérifier quel est l’effet de l’extrait de fleur de carthame. Sur 60 rats, quatre groupes eurent en injection 5  mg/kg de busulfan comme infertilisant partiel. Les groupes eurent, pendant 35 jours, 10, 25 ou 50 mg/kg de CT. Les résultats montrent que le groupe traité par 10 mg/kg de CT eut un pourcentage de sperme avec une bonne morphologie, une augmentation de la motilité et de leur nombre. Le poids des organes génitaux fut positivement modifié. Les auteurs concluent à une amélioration de la spermatogenèse sous l’effet de la fleur de carthame [1].

Une autre équipe de l’université de Chiang Mai, Thaïlande, a examiné l’effet sur la pousse des cheveux et la 5-alpharéductase [2]. Sur 70 plantes de Thaïlande, les auteurs ont cherché à connaître l’activité de celles-ci sur la pousse des cheveux et l’inhibition de la 5-alpharéductase en la comparant à l’effet obtenu par le finastéride (Fig. 1). Les plantes ont été traitées par macération de la drogue sèche dans de l’alcool éthylique. La pousse des cheveux a été testée sur des souris C57BL/6. La macération de carthame s’est avérée la plus efficace comme inhibiteur de la 5-alpha-réductase  : 1  g d’extrait correspondant à 24,30 ± 1,64  mg de finastéride. Le carthame fut aussi le plus efficace parmi 70  plantes sur la pousse des cheveux. Les auteurs ont noté une forte corrélation entre l’inhibition de la 5-alpha-réductase et la pousse des cheveux (r = 0,719) et entre cette

inhibition enzymatique et le nombre de follicules pileux (r = 0,766).Abstract: Although safflower has been considered toxic to spermatogenesis [3], the animal experiments show that safflower flower extract promotes spermatogenesis in rats [1]. In addition, another study showed that safflower extract has an effect comparable to finasteride (a steroid anti-androgen) on hair growth [2].

Commentaire

Les conclusions entre effets positifs et effets négatifs ne sont pas toujours faciles à apprécier dans le domaine de la spermatogenèse. Ainsi, le poids d’un testicule peut être lié à une toxicité et non à un effet thérapeutique. Les preuves apportées cependant par l’équipe de Bahmanpour semblent confirmer la tradition. D’autre par l’effet inhi-biteur de la 5-alpharéductase parle elle pour une amélio-ration du cheveu mais probablement aussi d’une activité en inversant la dégénération dihydrotestostéronique de la prostate. L’activité de l’extrait de carthame sur le couple testostérone/dihydrotestostérone peut faire comprendre dans ce cas l’amélioration du sperme qu’un autre extrait de la plante (aqueux par exemple) pourrait lui être nocif.

Références  : 1. Bahmanpour S, Vojdani Z, Panjehshanin MR, et al. (2012) Effects of Carthamus tinctorius on semen quality and gonadal hormone levels in partially sterile male rats. Korean J Urol 53(10): 705–10

2. Kumar N, Rungseevijitprapa W, Narrhong NA, et al. (2012) 5α-reductase inhibition and hair growth promotion of some Thai plants traditionally used for hair treatment. J Ethnopharmacol 139(3): 765–71

3. Mirhoseini M, Mohamadpour M, Khorsandi L (2012) Toxic effects of Carthamus  tinctorius L. (Safflower) extract on mouse spermatogenesis. J Assist Reprod Genet 29(5): 457–61

HUILE ESSENTIELLE DE PIMPINELLA ANISUM ET DE MENTHA PIPERATA ET MÉDICAMENTS PSYCHOTROPES

Résumé  : L’anis (Pimpinella  anisum L., Apiaceae) et son huile essentielle (HEA) sont utilisés traditionnellement et on leur reconnaît une certaine activité sur le système nerveux. Cela a conduit l’équipe de pharmacologie de Novi Sad (Serbie) à étudier si cette substance pouvait agir sur certaines médications neurotropes ou psychotropes. L’HEA étudiée était caractérisée par la présence de transanéthole (88,49  %), de γ-himachalène (3,13  %), de cis-isoeugénol (1,99 %) et de linalol (1,79 %). L'huile essentielle était admi-nistrée aux souris en prétraitement pendant cinq jours à une dose équivalente à une dose humaine de 0,3  mg/kg. La prise orale d'anis a considérablement augmenté l'effet antalgique de la codéine. L'effet de limitation motrice

Fig. 1. Formule du �nastéride, C23H36N2O2

Le �nastéride est un médicament antiandrogène synthétique utilisé pour soigner l’hypertrophie bénigne de la prostate, le cancer de la prostate, l’hirsutisme et la calvitie

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induit par le midazolam a été augmenté chez les animaux testés. L'administration de diazépam a diminué le nombre et le pourcentage d'entrées dans les bras ouverts dans le test du labyrinthe surélevé (plus maze test) dans le groupe prétraité par l'HEA indiquant un effet augmenté de médi-cament sur l'activité motrice.

Le prétraitement par l'anis raccourcit significativement du temps de sommeil induit par le pentobarbital. La baisse de l'effet antidépresseur de l'imipramine et de la fluoxétine est diminuée lors d'un prétraitement par l'anis. Il semble que le prétraitement par l'HEA réduise l'effet antidépres-seur de l'imipramine (examiné par le test de nage forcée) et de la fluoxétine, examiné par le test de suspension par la queue.

En raison de ces diverses interactions de l'huile essen-tielle avec différents psychotropes, les auteurs estiment que la prise de cette substance doit être supprimée lorsque des patients sont sous des médicaments agissant sur le système nerveux central.

Les mêmes auteurs ont aussi étudié l'effet de l'huile essen-tielle de menthe poivrée (Mentha  x  piperita L.) [HEMP] très communément utilisée. Les tests ont été réalisés avec un prétraitement à l'HEMP et en administration continue de cette huile essentielle à des doses de 0,1 et 0,2  ml/kg (Tableau 1).Abstract: A team of the pharmacologic department of the University of Novi Sad has tested the effect of aniseed essential oil and mint essential oil in acute application, pretreatment or chronic application, concomitantly with intake of psychotrpic medicament like midazolam, diazepam, codein, pentobarbital or fluoxetine and imi pramine. �e Table 1 shows the results of the interraction and pharmacists or physicians should consider these results to counsel patients taking psychotropic drugs.

Commentaire

Si nous admettons que les huiles essentielles d’anis (HEA) ou de menthe poivrée (HEMP) peuvent être obtenues

sans prescription ou avis médical, il est évident qu’il faut déconseiller toute prise en automédication d’huile essen-tielle agissant sur le système nerveux. Cela ne concerne pas les médecins ou les professionnels en cette matière. En effet nous sommes heureux d’avoir ainsi un tableau des effets potentiels de l’HEA ou de l’HEMP lors de la prise de neurotropes et de psychotropes. Il convient au pharmacien comme au médecin de savoir conjuguer de telles interactions au profit des patients, ou en sachant les prévoir pour prévenir les patients du risque encouru. Il conviendrait donc de bien cerner le dosage d’anis et d’HEMP compatible chez l’homme à l’usage souhaité quand elles sont administrées en même temps que des psychotropes.

Références  : 1. Samojlik I, Mijatovic V, Petkovic S, et al. (2012) Acute and chronic pretreatment with essential oil of peppermint (Mentha  x  piperita L., Lamiaceae) influences drug effects. Phytother Res 26(6): 820–5

2. Samojlik I, Mijatovic V, Petkovic S, et al. (2012) The influence of essential oil of aniseed (Pimpinella anisum, L.) on drug effects on the central nervous system. Fitoterapia 83(8): 1466–73

EFFET ADJUVANT DU SAFRAN DANS LE TRAITEMENT DES NEUROPATHIES ?

Résumé : L’étude entreprise ici [1] a été conçue pour évaluer les effets d’une administration d’extrait aqueux, d’extrait alcoolique de safran ou de ses principaux principes actifs comme le safranal ou la Corinne, dans la douleur neuropa-thique obtenue chez le rat par une constriction chronique au CCL. Les auteurs ont administré des filaments de von Frey, de l’acétone, de la chaleur radiante avant et après l’inter-vention. Un pré traitement durant sept jours à des doses de 50, 100 et 200 mg/kg, en injection intrapéritonéale d’extrait éthanolique et aqueux, et de 0,025, 0,05 et 0,1  mg/kg, i.p. de safranal, ont atténué les symptômes comportementaux de la douleur neuropathique de manière dose-dépendante.

Tableau 1. Résumé des interactions entre huiles essentielles d’anis, de menthe poivrée et de médications ayant un effet sur le système nerveux central selon les études de Samojlik et al. [1,2]

Codéine Midazolam Diazépam Pentobarbital Imipramine – fluoxétine

Effet analgésique Effet sédatif à action brève et son élimination rapide

Effet sédatif Hypnotique, anticonvulsivant

Effet anti-dépresseur

Effet de l’HEA Potentialisation Potentialisation Potentialisation Effet contraire Réduction

Effet de l’HEMP en prétraitement

Diminution Potentialisation à dose forte Diminution

Effet de l’HEMP en administration longue

Diminution

Effet de l’HEMP en administration courte

Sans effet Sans effetMais augmentation à forte dose

Potentialisation

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Par contre, la crocine, même à dose élevée de 50 mg/kg, n’a produit aucun effet positif. La gabapentine en référence a été efficace à 100 mg/kg.Abstract: In the present study extracts of saffron and safranal have an analgesic effect on neuropathic pain [1], which is not obtained by crocin. It can be assumed for the saffron extract or safranal the mode of action does not pass through antiradical [2] effect but a direct effect on the nervous system [1]. We can therefore conclude that the saffron extract could be an interesting adjuvant therapy of nerve pain.

Commentaire

L’expérimentation de Mousavi et al. [2] avait montré que par ses effets antiradicalaires la crocine (10 et 50 µM) ou d'extrait alcoolique de stigmates de safran (5 et 25 mg/ml) avait un effet de protection contre la neuropathie diabétique. Dans l'étude présente, les extraits de safran et le safranal auraient un tel effet mais pas la crocine. On peut admettre pour l'extrait de safran ou le safranal que le mode d'action ne passe pas par un effet anti-radicalaire mais par un effet direct sur le système nerveux. On peut donc conclure que l'extrait de safran pourrait être un adjuvant intéressant à une thérapeutique sur la douleur nerveuse.

Références  : 1. Amin B, Hosseinzadeh H (2012) Evaluation of aqueous and ethanolic extracts of saffron, Crocus sativus L., and its constituents, safranal and crocin in allodynia and hyperalgesia induced by chronic constriction injury model of neuropathic pain in rats. Fitoterapia 83(5): 888–95

2. Mousavi SH, Tayarani NZ, Parsee H (2010) Protective effect of saffron extract and crocin on reactive oxygen species-mediated high glucose-induced toxicity in PC-12 cells. Cell Mol Neurobiol 30: 185–91

ESSAIS SUR L’EXTRAIT D’ÉCORCE DE PIN, FLAVANGENOL®

Résumé  : Les laboratoires Toyo Shinyaku, Japon, ont publié des essais sur leur extrait d’écorce de pin mari-time (EEPM) à la dose de 200  mg sur 130  sujets pendant 12 semaines contre placebo [2]. Les sujets testés avaient des risques cardiovasculaires faibles à modérés  : en particulier une hypertension artérielle limite et un excès de poids. Les résultats montrent que le Flavangenol® fait baisser la pression sanguine, améliore le taux de glycémie ainsi que le profil des lipoprotéines plasmatique. Chez les divers sujets faisant partie de l’étude, les examinateurs ont noté des modifications positives dans le poids corporel, les capa-cités antioxydatives, les marqueurs de l’inflammation et les tests hépatiques. Enfin, l’innocuité aux doses utilisées de l’extrait a été confirmée. Une étude spécifique a été menée

par l’équipe de dermatologie de l’université de Fukuoka [1]. En raison de sa capacité antioxydante in vivo, les auteurs japonais ont administré sur 12  semaines 100  mg d’EEPM et 40  mg d’EEPM pendant une journée à un groupe témoin. Les examens montrent que le traitement prolongé fait nettement diminuer le vieillissement de la peau lié à l’exposition au soleil et diminue significativement les taches cutanées liées à l’âge.Abstract: The extract of French Pinus pinaster bark, Flavangenol®, lowers blood pressure, improves blood glucose and plasma lipoprotein profile. Among the various subjects included in the study reviewers have noted positive changes in body weight, antioxidative capacity, markers of inflammation and liver function tests. This extract in oral administration is also able to reduce the ageing of the skin and prevent senescence induced skin spots.

Commentaires

Les études menées sur le Flavangenol® rappellent celles menées sur le Pycnogénol®, extrait d’écorce de pin maritime, Pinus  pinaster, qui à 50  mg par jour est un anti oxydant utilisable chez l’Homme dans l’arthrose et l’insuffisance veineuse comme dans les douleurs cataméniales.

Ce sont tous les deux les constituants extraits de l’écorce des arbres qui poussent dans le Sud-Ouest de la France. En fonction de la méthode d’extraction, la subs-tance est divisée en «  pycnogénol  » et «  flavangenol  ». Une combinaison d’un certain nombre de types de poly-phénols a des effets antioxydants puissants que l’on dit être de plusieurs centaines de fois plus fortes que celles des substances comme les vitamines E et C. En plus des effets antioxydants, cette substance comprend également la peau embellissement, effets comprenant la promotion de la production de collagène et de suppression des colla-genèse (une enzyme qui décompose le collagène) et les activités de la tyrosinase.

Références : 1. Furumura M, Sato N, Kusaba N, et al. (2012) Oral administration of French maritime pine bark extract on facial skin. Clin Interv Aging 7: 275–86

2. Kwak CJ, Kubo E, Fujii K, et al. (2009) Antihypertensive effect of French maritime pine bark extract (Flavangenol): possible involvement of endothelial nitric oxide-dependent vasorelaxation. J Hypertens 27(1): 92–101

L’HUILE DE NIGELLE MODULATRICE DES EFFETS DE LA PULPOTOMIE

Résumé  : L’utilisation du formocrésol (FC) comme agent de pulpotomie en dentisterie pédiatrique a amené à la recherche de nouvelles médications réduisant les effets nocifs du premier. Chez quatre chiens, de race indéter-minée d’entre 12 et 14 mois, les auteurs ont utilisé 40 dents

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sur lesquelles on effectue des cavités d’accès coronaires sur les prémolaires supérieures et inférieures afin de pouvoir tester les mêmes médicaments sur le même animal. Le but a été de tester la réponse histopathologique de la pulpe au FC avec application de l’huile de Nigella  sativa (NS). Quatre semaines après le traitement, les pulpes ont été étudiées sous l’aspect histologique, histochimique et immuno histochimique. Les résultats montrent que les exemples dans le groupe NS montrent une vasodilatation légère à modérée. L’huile de nigelle a dispersé l’infiltration de cellules inflammatoires et la couche odontoblastique était continue. Au contraire, le groupe FC a montré une nécrose modérée à sévère, avec une vasodilatation, une inflation élévée des cellules inflammatoires et des modifi-cations dégénératives. Les auteurs concluent que l’huile de NS possède un effet anti-inflammatoire avec une vitalité de la pulpe après son application qui permet de qualifier l’huile de NC comme une médication pour protéger la pulpe lors de pulpotomie.Abstract: Nigella  sativa oil possesses an anti-inflammatory effect and the pulp maintains its vitality after its applica-tion, which could qualify its use as a pulp medicament for pulpotomized teeth in clinical practice.

Commentaire

La recherche en dentisterie à base de plante est en essor. Déjà une équipe turque [3] avait montré un e�et anti hémorragique d’une association de cinq plantes (�ymus  vulgaris, Glycyrrhiza  glabra, Vitis  vinifera, Alpinia o�cinarum et Urtica dioica) lors d’intervention sur la gencive. L’huile résineuse de Copaifera langsdor�i [1] après pulpotomie permet de réduire l’in�ammation, de réduire la zone de nécrose et de créer une barrière de tissus miné-ralisés à la nécrose. Ici [2] l’huile de Nigella  sativa montre un e�et anti-in�ammatoire sur les gencives traumatisées par une pulpotomie au formocrésol. Elle permet un e�et anti-douleur mais surtout une cicatrisation plus rapide.

Références  : 1. Lima RV (2011) Pulp repair after pulpotomy using different pulp capping agents: a comparative histologic analysis. Pediatr Dent 33(1): 14–8

2. Omar OM, Khattab NM, Khater DS (2012) Nigella sativa oil as a pulp medicament for pulpotomized teeth: a histopathological evaluation. J Clin Pediatr Dent 36(4): 335–41

3. Yaman E, Görken F, Pinar Erdem A, et al. (2012) Effects of folk medicinal plant extract Ankaferd Blood Stopper(®) in vital primary molar pulpotomy. Eur Arch Paediatr Dent 13(4): 197–202