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Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Revue du Rhumatisme 75 (2008) 398–404 Mise au point Actualités sur la fibromyalgie Pathogenesis of fibromyalgia – a review Jacob Ablin a,, Lily Neumann b , Dan Buskila c a Institut de rhumatologie, centre médical Tel Aviv Sourasky et faculté de médecine Sackler, université de Tel Aviv, 6, Weizman St., Tel Aviv 64239, Israël b Département d’épidémiologie, faculté des sciences médicales, université Ben Gourion, université du Négev, Beer Sheva, Israël c Unité de rhumatologie, département de médecine, centre médical Soroka, Beer Sheva, Israël Accepté le 27 septembre 2007 Disponible sur Internet le 18 avril 2008 Résumé La fibromyalgie est un syndrome caractérisé par des douleurs disséminées et des points douloureux multiples. Elle est considérée comme une entité d’origine multifactorielle. Une sensibilisation du système nerveux central constitue un aspect très important de sa physiopathologie, alors que de nombreux facteurs déclenchants pourraient intervenir comme une infection, un traumatisme ou un stress. De plus, les données actuelles sont en faveur d’une prédisposition génétique de la fibromyalgie, de nombreux gènes candidats ayant été récemment impliqués. La présente revue générale expose les principales manifestations cliniques de la fibromyalgie, ainsi que l’évaluation biologique nécessaire. Nous avons ensuite essayé de décrire les divers aspects physiopathologiques et tout particulièrement les aspects génétiques récemment mis en évidence. © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Fibromyalgie ; Physiopathologie ; Sensibilisation centrale ; Génétique Keywords: Fibromyalgia; Pathogenesis; Central sensitization; Genetics 1. Introduction Il semble que la fibromyalgie soit là pour durer. Si la fibromy- algie a été créée en tant qu’entité nosologique il y a seulement 25 ans, et si elle fut officialisée par les critères du Collège Améri- cain de Rhumatologie (ACR) seulement en 1990 [1], les patients souffrant de syndromes dénommés « fibrosite » ou « rhumatisme des tissus mous » ont été décrits dans la littérature médicale depuis un siècle [2]. Par le passé, nous avons été le témoin de débats passionnés quant à la classification, la physiopathologie et même la simple réalité du concept de fibromyalgie [3,4]. Des centaines d’articles sur ce sujet témoignent d’un intérêt tou- jours croissant concernant un syndrome dont la prévalence a été estimée à 2 % de la population. Des progrès significatifs ont été réalisés au cours des dernières années concernant la compréhension des mécanismes sous-tendant l’altération de la Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸aise de cet article, mais sa référence anglaise dans le même volume de Joint Bone Spine. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Ablin). sensation douloureuse qui constitue un processus caractéristique de la fibromyalgie. Ces progrès nous amènent vers de nou- velles stratégies de prise en charge de la douleur au cours de la fibromyalgie. À mesure que nos connaissances concernant la physiopathologie et l’étiologie de la fibromyalgie progressent, le débat historique sur la réalité du syndrome est progressivement remplacé par des efforts permettant une meilleure classification des patients, une identification de sous-groupes ayant une unité clinique et un ciblage des interventions thérapeutiques, tout en diminuant les effets indésirables décourageants des traitements empiriques. Dans la revue générale que nous présentons, nous essayerons de décrire les connaissances actuelles concernant la physiopathologie de la fibromyalgie et tout particulièrement les bases génétiques de cet intriguant syndrome dont l’origine est à l’évidence multifactorielle. 2. Symptomatologie Les critères de l’ACR définissent la fibromyalgie comme une pathologie chronique caractérisée par la présence de dou- leurs disséminées accompagnées de douleurs à la palpation 1169-8330/$ – see front matter © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.rhum.2007.09.010

Actualités sur la fibromyalgie

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Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com

Revue du Rhumatisme 75 (2008) 398–404

Mise au point

Actualités sur la fibromyalgie�

Pathogenesis of fibromyalgia – a review

Jacob Ablin a,∗, Lily Neumann b, Dan Buskila c

a Institut de rhumatologie, centre médical Tel Aviv Sourasky et faculté de médecine Sackler, université de Tel Aviv, 6, Weizman St., Tel Aviv 64239, Israëlb Département d’épidémiologie, faculté des sciences médicales, université Ben Gourion, université du Négev, Beer Sheva, Israël

c Unité de rhumatologie, département de médecine, centre médical Soroka, Beer Sheva, Israël

Accepté le 27 septembre 2007Disponible sur Internet le 18 avril 2008

ésumé

La fibromyalgie est un syndrome caractérisé par des douleurs disséminées et des points douloureux multiples. Elle est considérée comme unentité d’origine multifactorielle. Une sensibilisation du système nerveux central constitue un aspect très important de sa physiopathologie, alorsue de nombreux facteurs déclenchants pourraient intervenir comme une infection, un traumatisme ou un stress. De plus, les données actuellesont en faveur d’une prédisposition génétique de la fibromyalgie, de nombreux gènes candidats ayant été récemment impliqués. La présente revue

énérale expose les principales manifestations cliniques de la fibromyalgie, ainsi que l’évaluation biologique nécessaire. Nous avons ensuite essayée décrire les divers aspects physiopathologiques et tout particulièrement les aspects génétiques récemment mis en évidence.

2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

ots clés : Fibromyalgie ; Physiopathologie ; Sensibilisation centrale ; Génétique

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eywords: Fibromyalgia; Pathogenesis; Central sensitization; Genetics

. Introduction

Il semble que la fibromyalgie soit là pour durer. Si la fibromy-lgie a été créée en tant qu’entité nosologique il y a seulement 25ns, et si elle fut officialisée par les critères du Collège Améri-ain de Rhumatologie (ACR) seulement en 1990 [1], les patientsouffrant de syndromes dénommés « fibrosite » ou « rhumatismees tissus mous » ont été décrits dans la littérature médicaleepuis un siècle [2]. Par le passé, nous avons été le témoin deébats passionnés quant à la classification, la physiopathologiet même la simple réalité du concept de fibromyalgie [3,4]. Desentaines d’articles sur ce sujet témoignent d’un intérêt tou-ours croissant concernant un syndrome dont la prévalence a

té estimée à 2 % de la population. Des progrès significatifsnt été réalisés au cours des dernières années concernant laompréhension des mécanismes sous-tendant l’altération de la

� Ne pas utiliser, pour citation, la référence francaise de cet article, mais saéférence anglaise dans le même volume de Joint Bone Spine.∗ Auteur correspondant.

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ensation douloureuse qui constitue un processus caractéristiquee la fibromyalgie. Ces progrès nous amènent vers de nou-elles stratégies de prise en charge de la douleur au cours dea fibromyalgie. À mesure que nos connaissances concernant lahysiopathologie et l’étiologie de la fibromyalgie progressent, leébat historique sur la réalité du syndrome est progressivementemplacé par des efforts permettant une meilleure classificationes patients, une identification de sous-groupes ayant une unitélinique et un ciblage des interventions thérapeutiques, tout eniminuant les effets indésirables décourageants des traitementsmpiriques. Dans la revue générale que nous présentons, nousssayerons de décrire les connaissances actuelles concernant lahysiopathologie de la fibromyalgie et tout particulièrement lesases génétiques de cet intriguant syndrome dont l’origine est à’évidence multifactorielle.

. Symptomatologie

Les critères de l’ACR définissent la fibromyalgie commene pathologie chronique caractérisée par la présence de dou-eurs disséminées accompagnées de douleurs à la palpation

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Tableau 2Signes cliniques accompagnant la fibromyalgie

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J. Ablin et al. / Revue du R

’au moins 11 parmi 18 points prédéfinis et répartis au sein de’ensemble du système musculosquelettique [1]. Dans la pra-ique clinique, il est actuellement largement reconnu que lehiffre 11 n’a pas de valeur absolue. Un patient ayant huit oueuf points douloureux peut avoir par ailleurs un tableau cli-ique typique de fibromyalgie (et probablement aussi la mêmeéponse aux traitements). La même chose pourrait être vraie d’unatient ayant des points douloureux disséminés à la palpation etyant des douleurs ne présentant pas le caractère diffus de laéfinition, par exemple un patient ayant des douleurs cervicalest lombaires, des épaules et des bras mais peu ou pas de douleurses membres inférieurs. Les critères de l’ACR ne devraient donctre interprétés que de la manière suivante : il s’agit de critères delassification utiles à la recherche clinique, mais pas de critèresiagnostiques adaptés à la pratique quotidienne.

Le concept d’utiliser des points douloureux pour définir’atteinte clinique de la fibromyalgie a fait l’objet de débatson clos [5]. Ces points douloureux ont été critiqués poure nombreuses raisons : caractère arbitraire du seuil des 11oints ; possibilité pour le patient d’apprendre cette sémiolo-ie qu’il reproduira, ce qui peut conduire à une surestimationes vrais points douloureux ; absence d’association clairementémontrée entre les points douloureux et la physiopathologiee la fibromyalgie ; existence d’une association étroite entrees points douloureux et la dépression, ce qui a conduit à voirans ces points douloureux « la vitesse de sédimentation de’affliction » [6]. Le Tableau 1 présente certaines des questionsncore débattues concernant l’utilisation des points douloureuxour la classification et le diagnostic de la fibromyalgie. Sanscarter ces réserves, nombre de travaux de recherche continuentutiliser ces points douloureux pour définir la fibromyalgie.

La douleur et la sensibilité à la pression définissent donc labromyalgie. Ces éléments sont actuellement mis sur le compte’une augmentation dans les processus centraux de la douleur,e qui signifie des perturbations dans la manière par laquelle lesoies du système nerveux central, tant dans la moelle épinièreue dans le cortex cérébral, traitent, transmettent et analysentes informations de la douleur. L’allodynie, qui signifie une per-eption douloureuse pour un stimulus qui serait normalementndolore, est souvent présente. L’intensité de la douleur peutarier selon les patients et aussi chez un même patient dans leemps.

Si la douleur constitue l’élément central de la fibromyal-ie, elle s’accompagne très fréquemment d’une constellatione symptômes (Tableau 2). Les troubles du sommeil y sont qua-iment constants, les patients décrivant des réveils nocturnes

ableau 1uestions débattues concernant l’utilisation des points douloureux à la pressionour le diagnostic et la classification de la fibromyalgie

éférence Questions débattues

olfe [6] Forte association avec la dépressionlauw et Crofford [60] L’attente du patient aboutit à une surestimationierck [61] Les points douloureux pourraient représenter des

zones d’augmentation de la sensibilisationpériphérique

lauw et Crofford [60] Le seuil des 11 points nécessaires est arbitraire

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roubles temporomandibulairesyndrome prémenstruel

réquents, un sommeil non réparateur et une aggravation desouleurs après le sommeil. Ces symptômes ont été corrélés aveces types spécifiques de perturbations du sommeil, comme unectivité alpha de type phasique [7]. L’asthénie constitue aussin signe accompagnateur presque constant dans la fibromyal-ie. Quand ce symptôme est prédominant et que les douleursusculaires sont au second plan, le diagnostic de syndrome

e fatigue chronique doit être suspecté. Le syndrome du colonrritable, qui se manifeste par une alternance de diarrhée et deonstipation, un ballonnement abdominal et des douleurs abdo-inales, est souvent présent et doit être recherché au cours de

a fibromyalgie.

. Signes cliniques à l’examen physique

Les points douloureux classiques de la fibromyalgie sontépartis de manière symétrique dans les régions occipitale,ervicale postérieure, du trapèze, du supra-épineux, de laeuxième côte, de l’épicondyle, du gluteus, du grand trochan-er et de l’insertion de la patte d’oie à la face interne duenou. L’examinateur doit palper chaque point avec son poucen exercant une pression progressive jusqu’à ce que le patientéclare que la pression est douloureuse. Un point est considéréomme douloureux si une pression inférieure à 4 kg déclenchene douleur. Le reste de l’examen physique est normal au course la fibromyalgie. On ne retrouve ni synovite ni raideur articu-aire, sauf en cas de pathologie associée. De même, l’examen dea force musculaire est normal.

. Évaluation biologique

S’il n’existe aucun signe biologique évocateur de fibromyal-ie, une évaluation biologique est nécessaire dans l’évaluationnitiale pour éliminer les diagnostics différentiels. Dans la fibro-

yalgie, les marqueurs biologiques de l’inflammation, vitessee sédimentation (VS) et protéine C réactive (CRP) sont nor-aux, même si une augmentation de la VS, qui n’est pas rare

hez les sujets âgés, ne doit pas faire éliminer une fibromyalgie.e facteur rhumatoïde et les anticorps antinucléaires sont absentsu cours de la fibromyalgie, mais leur présence ne doit pas forcé-ent faire écarter le diagnostic car elle peut être indépendante,

omme chez certains sujets âgés. Il est nécessaire d’éliminer uneysthyroïdie (dosage des hormones thyroïdiennes) et une hyper-arathyroïdie qui peut s’accompagner de douleurs diffuses.

Les sérologies virales ne sont pas à effectuer en routineais peuvent être indiquées quand la présentation clinique fait

uspecter une infection active, par exemple en présence d’uneèvre ou d’une hypertrophie amygdalienne. De même, il n’est

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400 J. Ablin et al. / Revue du Rhuma

Tableau 3Analyses biologiques nécessaires dans l’évaluation initiale d’un patient suspectd’être atteint de fibromyalgie

NFS–plaquettesFonction rénale, enzymes hépatiquesVS, CRPTSHCalcémie, parathormone, facteur rhumatoïde, sérologies

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virales (EBV, CMV, VIH)*

* À prescrire selon les données cliniques

as nécessaire de demander systématiquement une sérologie dea maladie de Lyme. Les examens biologiques recommandésn pratique quotidienne dans l’évaluation d’un patient suspect’être atteint de fibromyalgie sont indiqués au Tableau 3.

. Physiopathologie

Des progrès importants ont été réalisés au cours des dernièresécennies concernant la physiopathologie de la fibromyalgie.ous allons maintenant envisager brièvement les différents

spects de nos connaissances actuelles concernant la phy-iopathologie de la fibromyalgie en nous intéressant toutarticulièrement aux bases génétiques de ce syndrome.

.1. Facteurs déclenchants

De nombreux agents infectieux ont été incriminés dansa pathogénie de la fibromyalgie comme dans celle du syn-rome de fatigue chronique qui en est proche. À partir deonnées cliniques et épidémiologiques, des agents viraux ontté incriminés comme le virus de l’hépatite C [8], le virus de’immunodéficience humaine (VIH) [9] et le virus de l’hépatite

[10]. Dans la maladie de Lyme, due à un spirochète, plu-ieurs manifestations ont été rapportées qui ont fait envisagerue la maladie de Lyme chronique pourrait être une entité dehevauchement avec la fibromyalgie et le syndrome de fatiguehronique [11] : asthénie prolongée, arthralgies, troubles deémoire et de concentration. Mais les études systématiques ont

ait récuser la réalité de cette association [12] et le traitementntibiotique des patients ayant des signes cliniques de la fibro-yalgie associés avec une sérologie de Lyme positive n’apparaît

as recommandé. Le Parvovirus B19 a tout d’abord été impli-ué dans la pathogénie de la fibromyalgie [13], mais les étudesltérieures n’ont pas montré d’association ni avec le syndromee fatigue chronique ni avec la fibromyalgie [14]. Nous avonséalisé récemment une revue générale sur les connaissancesctuelles concernant l’association fibromyalgie et infection [15].

Le terme de fibromyalgie secondaire est utilisé en pratiquelinique pour désigner deux situations différentes. Dans la pre-ière, les cliniciens l’utilisent pour décrire des patients chez

esquels les symptômes de la fibromyalgie semblent se dévelop-er en surplus d’une autre entité pathologique, habituellement

e type inflammatoire, rhumatologique ou non, comme la poly-rthrite rhumatoïde [16], le lupus érythémateux systémique [17],e syndrome de Gougerot-Sjögren [18], les maladies inflamma-oires colo-intestinales [19]. En effet, dans toutes ces maladies

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l a été rapporté une prévalence élevée de la fibromyalgie. Danses cas, il est important pour le clinicien de reconnaître qu’unerande partie des souffrances du malade sont liées à une fibro-yalgie plutôt qu’à la maladie sous-jacente, car cette distinctiondes implications cliniques et thérapeutiques importantes. Dansn sens plus restrictif, la fibromyalgie secondaire désigne uneituation au cours de laquelle une pathologie douloureuse loca-isée, comme par exemple une tendinopathie ou une hernieiscale, évolue au cours du temps vers un état douloureux muscu-osquelettique diffus réalisant un tableau de fibromyalgie. Dansette cascade d’évènements, il est logique de penser que letimulus douloureux localisé qui agit sur le système nerveuxentral joue le rôle d’initiateur du processus caractéristique dea fibromyalgie qui est la diminution du seuil de survenue de laouleur.

Plusieurs types de traumatismes physiques ont été impliquésans le déclenchement de la fibromyalgie. De nombreux patientséclarent que leurs symptômes ont été déclenchés ou aggravésar un traumatisme, comme par exemple un « coup du lapin ».’il a été démontré une augmentation de fréquence de la fibro-yalgie chez les patients ayant subi un traumatisme cervical au

ours d’un accident de la voie publique (AVP) [20], cette asso-iation a été par la suite remise en cause [21]. Plus récemment,ynne-Jones et al. [22] ont trouvé une fréquence des états poly-

lgiques de 7,8 % au cours des 12 mois suivant un AVP et ontdentifié des facteurs de risque spécifiques prédictifs de la sur-enue de cet état polyalgique après une collision motorisée : lesroubles physiques après la collision, l’état antérieur de percep-ion de sa santé, les phénomènes de somatisation avant l’AVP, laerception de la lésion initiale comme sévère et l’augmentatione l’âge.

.2. Rôle des amines biologiques et des neurotransmetteursans la fibromyalgie

Les connaissances actuelles de la physiopathologie de labromyalgie, de même que celles concernant les cibles théra-eutiques des médicaments utilisés dans la fibromyalgie, doiventeaucoup aux recherches innovantes sur les nivaux de séroto-ine et autres neurotransmetteurs du système nerveux centralhez les patients fibromyalgiques. Russell et al. [23] ont démon-ré une diminution des taux de sérotonine et de norépinéphrineans le liquide céphalorachidien (LCR) des patients fibromyal-iques. À l’inverse, il a été mis en évidence une augmentationes taux de substance P qui est une amine biologique connueour être corrélée avec la douleur [24]. Il a été montré uneorrélation entre la douleur des patients fibromyalgiques et lesaux des neurotransmetteurs stimulateurs que sont l’aspartatet le glutamate, acides aminés impliqués dans la transmis-ion des messages de la douleur dans la moelle épinière, ete malgré des taux normaux en valeur absolue [25]. Mêmei la fibromyalgie n’est pas considérée comme une pathologienflammatoire, les interactions complexes entre la biologie de

a douleur et celle de l’inflammation, ont conduit à de nom-reuses recherches ayant pour but l’identification d’anomalieses taux de diverses cytokines chez les patients fibromyalgiques.l a été mis en évidence une augmentation des taux d’anticorps
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J. Ablin et al. / Revue du R

nti-récepteur à l’IL-1 (IL-1Ra) et d’IL-6 dans les macrophagesériphériques des patients fibromyalgiques [26]. Des cytokinesro-inflammatoires comme l’IL-1�, l’IL-6 et le TNF-� ont étéis en évidence dans les biopsies de peau faites chez des patientsbromyalgiques, indiquant peut-être l’existence d’une inflam-ation neurogène [27].Ces constatations, même s’il est difficile de déterminer

uelles anomalies sont primitives et quelles anomalies pour-aient être des épiphénomènes, plaident en faveur du rôlehysiopathologique d’un déséquilibre des taux de plusieurs neu-otransmetteurs dans le système nerveux central, ainsi que desaux de diverses cytokines.

.3. Balance hormonale

La fibromyalgie ayant été associée étroitement à diversesormes de stress et, dans la mesure où l’activité de l’axeypothalamo–hypophyso–surrénalien (HHS) intervient dans leséactions de l’organisme au stress, la recherche d’anomalies deet axe au cours de la fibromyalgie apparaît logique. L’existence’anomalies de l’axe HHS a été démontrée chez les patientsbromyalgiques [28]. De même, des anomalies dans le fonction-ement du système nerveux sympathique, lui aussi étroitementssocié à la réponse au stress, ont été fréquemment rapportéesans la fibromyalgie [29].

Malgré l’écrasante prédominance de la fibromyalgie chez laemme par rapport à l’homme, il n’a pas été trouvé de différenceignificative des taux d’hormones sexuelles entre les femmesbromyalgiques et les femmes témoins ; en conséquence un rôlees hormones sexuelles dans la physiopathologie de la fibromy-lgie n’a pas été démontré [30].

.4. La fibromyalgie et le concept de sensibilisationentrale

La sensibilisation centrale est un concept bio-psycho-socialmergent qui est actuellement considéré comme caractérisant unarge spectre de pathologies « fonctionnelles » ayant des rela-ions les unes avec les autres, ce qui pourrait permettre dees définir plus correctement comme des syndromes de sensi-ilisation centrale [31]. La sensibilisation centrale est un étataractérisé par une hyperréactivité générale du système ner-eux central en réaction à un large spectre de stimuli. Lesignes cliniques de la fibromyalgie qui peuvent y être rap-ortés incluent le phénomène d’allodynie au cours duquel untimulus normalement indolore est percu comme douloureux,t même hyperalgique, et au cours duquel la douleur ressen-ie lors d’un stimulus normalement douloureux est plus intenseue normalement. De plus, la sensibilisation centrale comprendes décharges électrophysiologiques prolongées en réponse àa stimulation et des réponses exagérées à diverses stimulationsomme le bruit, l’odorat et les expositions aux agents chimiques.lusieurs aires du système nerveux central sont responsables de

’inhibition des influx douloureux ascendants en provenance dea moelle épinière (locus coeruleus, système corticoréticulaire,ronc cérébral et hypothalamus) par l’intermédiaire de l’activitées neurotransmetteurs inhibiteurs comme la sérotonine, la noré-

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tisme 75 (2008) 398–404 401

inéphrine, les enképhalines, l’acide gamma-aminobutyriqueGABA) et l’adénosine [32]. Une diminution de ce rétrocontrôlee la douleur constitue un composant important du syndrome deensibilisation centrale [33]. Plusieurs aires du système nerveuxentral, éloignées les unes des autres, comme le système lim-ique et le noyau médian du thalamus, sont impliquées dans laéponse affective à la douleur [34].

L’apparition de techniques d’imagerie capables de fournirne information en temps réel concernant les aires spécifiquesu système nerveux central mises en jeu lors d’une réactionouloureuse (de même que celles mises en jeu lors d’une stimu-ation indolore), a apporté des informations fiables concernanta signification biologique de la sensibilisation centrale dansa fibromyalgie. Grâce à l’imagerie par résonance magnétiqueIRM) fonctionnelle, Gracely et al. [35] ont pu démontrer quees conditions aboutissant à une même sensation douloureusengendraient des modes d’activation similaires entre les patientsbromyalgiques et les sujets témoins. Mais pour des niveaux

dentiques de pression, qui entraînent un niveau douloureuxlus élevé chez les fibromyalgiques que chez les sujets témoins,es aires cérébrales activées diffèrent, avec un effet plus mar-ué chez les patients fibromyalgiques [35]. De même, Cook etl. [36], ont démontré par IRM fonctionnelle qu’en réponse àn stimulus douloureux, les patients fibromyalgiques ont unectivité plus élevée dans le cortex insulaire controlatéral quees sujets témoins. Ainsi l’imagerie fonctionnelle du cerveau,omme peut la réaliser l’IRM, a fourni aux chercheurs un instru-ent d’évaluation objective de la douleur dans la fibromyalgie,

e qui était attendu depuis longtemps. Cette méthode permet-ra de nouvelles recherches des facteurs capables d’avoir unenfluence sur le système nerveux central dans la fibromyalgie,otamment en ce qui concerne les agents pharmacologiques.

.5. De l’agrégation familiale aux marqueurs génétiques

Il est maintenant bien établi qu’il existe une agrégation fami-iale caractéristique dans la fibromyalgie. Arnold et al. [37] onttudié 78 patients fibromyalgiques et 533 sujets apparentés, ainsiue 40 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) et 272ujets apparentés. L’agrégation familiale de la fibromyalgie étaitorte avec un odds ratio de 8,5 pour le risque de fibromyalgiehez un apparenté d’un patient fibromyalgique par rapport à unpparenté d’un patient atteint de PR. De même, le nombre deoints douloureux à la pression était significativement plus élevéhez les apparentés de patients fibromyalgiques par rapport auxpparentés de patients atteints de PR.

La fibromyalgie a été décrite et étudiée dans de nom-reux groupes ethniques. Farooqi et Gibson [38] ont décrita fibromyalgie et le « rhumatisme des tissus mous » commearticulièrement fréquents parmi les populations rurales (enomparaison aux populations citadines) des habitants du Nordu Pakistan. Une prévalence de 5,5 % a été trouvée pour lerhumatisme des tissus mous » (une entité de chevauchement

vec la fibromyalgie) dans une population rurale de l’ouest de’Inde [39]. Au Bengladesh, la fibromyalgie a été retrouvée chez,4 % des sujets vivant en zone rurale, 2 % des sujets vivantsans les banlieues urbaines et 2,3 % des sujets vivant en centre
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02 J. Ablin et al. / Revue du R

ille [40]. Ainsi, la fibromyalgie n’est pas un syndrome limité àes populations d’origine européenne et est retrouvée aussi bienans des populations rurales que dans des populations urbaines.

Comme dans d’autres syndromes complexes et multifacto-iels, l’existence d’une agrégation familiale dans la fibromyalgie’implique pas forcément l’existence d’une prédisposition géné-ique. Des facteurs environnementaux pourraient jouer un rôleathogénique. L’hypothèse selon laquelle des influences parta-ées entre la mère et l’enfant au cours de la vie intra-utérineodifieraient la perception de la douleur des années après la

aissance est, quant à elle, fascinante [41]. Des modes de com-ortement acquis pourraient aussi intervenir au sein des familles,nfluencant la manière dont les sujets réagissent au stress etl’anxiété. Très curieusement, une interaction a été identifiée

ntre les évènements stressants de la vie et la prédispositionénétique au développement de la dépression qui est une autrealadie du domaine de l’affectif [42]. Des interactions similaires

ourraient se produire au cours de la fibromyalgie. Sans élimi-er toutes ces possibilités, et sachant que les facteurs pourraient’associer, les facteurs génétiques sont actuellement considérésomme ayant un rôle pathogénique probablement très importantans la fibromyalgie. Nous nous attarderons donc maintenant sures divers gènes candidats qui ont été étudiés.

Les premières recherches génétiques dans la fibromyalgie ontoncerné le système HLA. Une des études initiales [43], effec-uée avant l’établissement des critères de l’ACR, avait trouvéne fréquence élevée de l’antigène DR4 par rapport aux sujetsémoins (64 % versus 30 %). Une étude ultérieure, effectuéeans des fratries, avait trouvé une relation entre la fibromyal-ie et la région HLA [44]. Ces données plaident en faveur duait que la relation avec HLA traduirait l’existence d’un mar-ueur génétique non encore identifié pour la fibromyalgie. Mais’autres études n’ont pas trouvé de relation entre fibromyalgiet antigènes HLA [45].

Compte tenu des données concernant des anomalies du sys-ème sérotoninergique dans la fibromyalgie [23], la rechercheénétique a été orientée précocement vers les gènes intervenantans la modulation de ce système. Offenbaecher et al. [46] ontomparé le génotype de la région du promoteur du gène transpor-eur de la sérotonine (5-HTT) chez des patients fibromyalgiquest des témoins. Ils ont trouvé une augmentation de fréquence duénotype S/S du gène 5-HTT chez les patients par rapport auxémoins. Ces résultats ont ensuite été confirmés dans des popula-ions arabes palestiniennes et juives israéliennes [47]. D’un autreôté, une étude du polymorphisme T102C du gène du récepteur-HT2A, un autre gène candidat du récepteur à la sérotonine, n’aas pu mettre en évidence de différence entre des patients fibro-yalgiques et des témoins [48]. De plus, une étude des gènes

es sous-unités du récepteur à la sérotonine, HTR3A et HTR3B,’a pas non plus retrouvé de relation avec la fibromyalgie [49].

.6. Récepteurs à la dopamine dans la fibromyalgie

La dopamine est un neurotransmetteur ayant une impor-ance majeure dans de multiples activités du système nerveuxentral et notamment dans la transmission de la douleur. Desnomalies du métabolisme de la dopamine sont présentes dans

lafis

tisme 75 (2008) 398–404

ombre de maladies du système nerveux central, comme laaladie de Parkinson, la schizophrénie et le trouble déficit de

’attention/hyperactivité [50]. Le pramipéxole, un agoniste de laopamine-3, a été essayé dans le traitement de la fibromyalgie51]. De plus, la fibromyalgie a été associée à une réductione l’activité dopaminergique présynaptique dans une étude paromographie par émission de positons [52]. Devant ces données,l a été recherché une prédisposition génétique en rapport aveces marqueurs génétiques du système dopaminergique. Uneugmentation de la sensibilité ou de la densité des récepteurs2 de la dopamine a été démontrée chez les patients fibromyal-iques [53]. Le polymorphisme touchant le nombre de répétitionans la 3◦ boucle cytoplasmique du gène du récepteur D4 à laopamine a été trouvé significativement diminué en fréquencehez les patients fibromyalgiques [54]. Une association intri-ante a été décrite entre le syndrome de stress post-traumatique,n syndrome ayant des similitudes cliniques et épidémiolo-iques avec la fibromyalgie [55], et le polymorphisme du nombreariable de segments répétés sur le transporteur de la dopamineLC6A3 3’ [56]. L’existence ou non d’une relation entre leène du transporteur de la dopamine et la fibromyalgie n’estas actuellement déterminée.

.7. Étude du polymorphisme du gène de laathécol-O-méthyl transférase dans la fibromyalgie

Le 3-méthoxy-4-hydroxyphénéthylène (MPHG) est un méta-olite majeur de la norépinéphrine qui a été trouvé diminuéans le LCR des patients fibromyalgiques [23]. La norépiné-hrine étant considérée comme jouant un rôle important dans’inhibition de la transmission de la douleur dans la moellepinière, cette constatation pourrait impliquer une réductione cet aspect crucial du contrôle de la douleur au cours de labromyalgie. Il a donc été recherché des marqueurs génétiques

mpliqués dans le métabolisme des catécholamines. Une desnzymes les plus importantes ici est la cathécol-O-méthyl trans-érase (COMT). Dans une étude faite sur trois allèles du gèneu COMT (LL, LH et HH), la combinaison des génotypes LH etL a été observée plus fréquemment chez les patients fibromy-lgiques par rapport aux sujets témoins, alors que le génotypeH était moins fréquent chez les fibromyalgiques [57]. Cetteonnée pourrait être pertinente à la fois dans la physiopatholo-ie de la fibromyalgie et pour la réponse pharmacogénétique desatients à des traitements agissant par les voies adrénergiques.

.8. La substance P dans la fibromyalgie

La substance P, acide aminé formé de 11 peptides, est uneeurokinine possédant des fonctions multiples dans la nocicep-ion [58]. Les taux de substance P ayant clairement été montrésomme augmentés dans le LCR des patients fibromyalgiques24], il a été tenté de trouver une association entre le récepteure la substance P de sous-type neurokinine NK1 (R-NK1) et

a fibromyalgie. Il a été mis en évidence une tendance à uneugmentation de fréquence, différence n’atteignant pas la signi-cation statistique, de la substitution G-C en position 1354 auein de la région 3’ non transcrite du R-NK1 [59]. Les études
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utures pourraient apporter plus de lumière sur le rôle potentieles récepteurs de la substance P dans la fibromyalgie commeans d’autres pathologies.

. Conclusion

La fibromyalgie est une pathologie fréquente, mais frustrante,aractérisée par des douleurs musculosquelettiques diffuses.lle frustre les cliniciens car ses symptômes sont vagues, car

l n’existe aucune anomalie biologique ou en imagerie dans’évaluation habituelle, et car son traitement reste décevant. Ellerustre encore plus le patient du fait de la sévérité de sa souf-rance, du fait du manque de spécificité du traitement et du fait,ans beaucoup de cas, de l’incompréhension et du scepticisme dea part des professionnels de santé et de son entourage en géné-al. À mesure de l’amélioration de nos connaissances concernantes bases biologiques, et en particulier le terrain génétique,e la fibromyalgie, nous espérons que nous pourrons mieuxomprendre la vraie nature de ce syndrome, que nous pourronsisposer de traitements plus ciblés et par là même que nous pour-ons mieux aider ces patients. En attendant, nous avons à prendren charge fréquemment des patients atteints de fibromyalgie etl est de notre responsabilité d’avoir une vision à la fois actua-isée et pragmatique de ce syndrome et d’être familiarisé aveces modalités thérapeutiques disponibles. Enfin, et il ne s’agitas là du moins important, il nous faut apporter à ces patientsne empathie et une confiance qu’ils recherchent si souvent eti instamment.

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