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actuel www.maxi-mag.fr k 13 Photos Boissonnet/BSIP ; Audras/Photoalto, Ojo Images RF/Getty Images ; Burger/Phanie ; Getty Images/Thinkstock L’entourage aussi en souffre Comment vivre avec l’alcoolisme d’un proche ? Incompréhension, colère, culpabilité… Les proches de malades alcooliques sont souvent en grande détresse. Quelles solutions pour eux ? J ’ai découvert que ma mère était alcoolique à 12 ans, raconte Jeanne, 37 ans, maman de Ma- rion, 4 ans, et Lina, 7 ans. Lors d’un retour de va- cances en colonie, elle est venue me chercher à la gare : sa voix était pâ- teuse et elle sentait l’alcool. Cela m’a énormément choquée, mais je n’en ai jamais parlé à personne, j’aurais eu l’impression de la trahir si j’avais révélé qu’elle buvait énormément au point d’en être parfois « ivre morte ». Environ 5 millions de personnes seraient dépendantes à l’alcool : pour leur conjoint, leurs enfants, leurs pa- rents, voire leurs amis, c’est une véri- table épreuve. Comment se traduit- elle ? Comment la surmonter ? Un mal très répandu : la codépendance « Depuis quinze ans, je vis avec un homme alcoolique, explique Suzanne, 42 ans, mère de deux garçons. Comme il est très taciturne naturellement, dès qu’il boit un peu, il est complètement désinhibé : il me dit qu’il m’aime, il joue avec nos enfants, les prend dans ses bras… Autant de choses qu’il ne fait jamais “à jeun”. Mais vient le moment où, à force d’alcool, son regard devient vitreux et son humeur change : il ne supporte plus les cris et les rires des enfants. Là, je sais que je dois éloigner mes garçons de leur père, sinon ils vont le voir devenir agressif. Après plusieurs autres verres, mon mari pleure et m’appelle. C’est le moment où je l’aide à se coucher. Beaucoup de nos soirées et week-ends se déroulent ainsi. Et dès qu’il rentre à la maison le soir, je suis à l’affût des bruits de bouteilles et je tressaille dès que j’en entends. » « Adapter son comportement en fonction de celui du proche alcoolique est très fréquent, explique le Dr Jean-Pierre Guichard, psychiatre et addictologue, cela s’appelle la “codépendance”. Les proches se “calent” sur l’état de l’alcoolique. Mais ils ne sont jamais sereins : chaque jour ils se demandent : “Dans quel état vais- je le(la) retrouver ?” C’est un vrai stress qui peut provoquer des manifestations physiques comme des maux de têtes, des douleurs inexpliquées… » Toute la vie quotidienne des proches peut ainsi être envahie par l’alcoolisme. Heureusement, il est possible de sortir de cette codépendance (lire p. 14 : « Des groupes pour libérer la parole »). Comment se comporter avec un proche alcoolique ? Ne niez pas le problème : ne faites pas comme si le malade était normal, alors qu’il titube et éructe en public, mais ne dramatisez pas non plus en prononçant des phrases qui renforceront sa honte comme : « Tu n’as aucune volonté, tu n’arrêteras jamais… » Évitez, autant que possible, les reproches et la colère : si vous le critiquez systématiquement, si vous l’humiliez en vidant des bouteilles devant lui, vous risquez de déclencher des disputes à répétition qui peuvent dégénérer dans la violence. Ce n’est pas sous l’effet de la colère que votre mari, père ou mère arrêtera de boire, mais vous, vous serez encore plus épuisée et déprimée à cause de ces conflits. Même si votre colère est légitime, n’abordez le sujet de la dépendance que lorsque votre proche est sobre : dites-lui votre inquiétude de le voir ainsi se détruire et votre espoir de le voir guérir. Ne l’infantilisez pas : ne parlez pas à sa place (« Non, elle ne va pas boire »), ne flairez pas son haleine dès qu’il rentre le soir, ne remettez pas en cause sa parole en lui disant, par exemple : « Tu m’as déjà dit des milliers de fois que tu allais arrêter, je ne te crois plus ! » Certes, votre confiance a de quoi être ébranlée, mais pour lui apporter un vrai soutien, ne le lui montrez pas. Si, après un arrêt, votre proche reboit un verre, tentez de ne pas vous affoler et ne le culpabilisez pas (évitez : « Tu as tout foutu en l’air ! »). Dites-lui que c’est un faux pas et n’en parlez plus. Une souffrance silencieuse « Mon mari s’est mis à boire quel– ques années après notre mariage, raconte Delphine, 38 ans, ma- man de deux enfants de 11 ans et 13 ans. Pendant environ dix ans, je l’ai caché à tout le monde : je refusais les in- vitations des amis, je n’invitais personne et, le week-end, quand il allait se coucher en plein après-midi car il avait trop bu, je disais aux enfants que leur papa était “fatigué”. Je ne voulais pas que nos familles sachent que mon mari avait ce problème peu reluisant et lui en veuillent de ne pas avoir la force de résister à l’alcool. » « La honte est un sentiment très répandu dans l’entourage d’une personne dépendante à l’alcool, explique le Dr J.-P. Guichard, psy- chiatre et addictologue, car cette addiction est très mal vue dans notre société : beaucoup de gens consi- dèrent encore que c’est un vice. Or, c’est faux : c’est une maladie ! Mais cette honte est entretenue par le comportement du malade qui peut se montrer vulgaire, provocateur, faire des scandales en public quand il a bu. » S’il est déjà très difficile pour les enfants, les parents ou les conjoints de voir la personne qu’ils aiment montrer un tel visage, il est encore plus dur de devoir l’assumer devant les autres : pour l’éviter, ils ont tendance à se replier sur eux-mêmes, à moins voir leur entourage, à ne pas inviter les copains d’école à la maison. « D’autant que la culpabilité ac- compagne souvent cette honte, re- prend le Dr Guichard. Certaines épouses, par exemple, se disent : “S’il me préfère à l’alcool, c’est sû- rement de ma faute !” » Et Jeanne de confirmer : « Je me suis toujours sentie responsable de la maladie de ma mère. Pendant longtemps j’ai pensé que quelque chose n’allait pas chez moi pour qu’elle boive ainsi et il me semblait normal de la prendre en charge : quand elle était ivre, je faisais les courses ; si j’avais besoin d’argent pour me payer mes tickets de bus pour aller à l’école, je me servais dans son porte-monnaie… Tant bien que mal, j’essayais de vivre normale- ment et de sauver les apparences. » Très rapidement, toute la vie de la famille tourne autour de l’alcoolisme du proche : on frémit dès qu’on entend des bruits de verre, les disputes sur ce sujet deviennent fréquentes… Et tout cela crée une atmosphère difficile à vivre pour tout le monde ! Juliette Sabatier

actuel L’entourage aussi en souffre Comment se …al-anon-alateen.fr/wp-content/uploads/2016/08/maxi_magazine.pdf · se montrer vulgaire, provocateur, faire des scandales en public

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L’entourage aussi en souffre

Comment vivre avec l’alcoolisme

d’un proche ?Incompréhension, colère, culpabilité… Les proches de malades alcooliques

sont souvent en grande détresse. Quelles solutions pour eux ?

J’ai découvert que ma mère était alcoolique à 12 ans, raconte Jeanne, 37 ans, maman de Ma-rion, 4 ans, et Lina, 7 ans. Lors d’un retour de va-

cances en colonie, elle est venue me chercher à la gare : sa voix était pâ-teuse et elle sentait l’alcool. Cela m’a énormément choquée, mais je n’en ai jamais parlé à personne, j’aurais

eu l’impression de la trahir si j’avais révélé qu’elle buvait énormément au point d’en être parfois « ivre morte ».

Environ 5 millions de personnes seraient dépendantes à l’alcool : pour leur conjoint, leurs enfants, leurs pa-rents, voire leurs amis, c’est une véri-table épreuve. Comment se traduit-elle ? Comment la surmonter ?

Un mal très répandu : la codépendance« Depuis quinze ans, je vis avec un homme alcoolique, explique Suzanne, 42 ans, mère de deux garçons. Comme il est très taciturne naturellement, dès qu’il boit un peu, il est complètement désinhibé : il me dit qu’il m’aime, il joue avec nos enfants, les prend dans ses bras… Autant de choses qu’il ne fait jamais “à jeun”. Mais vient le moment où, à force d’alcool, son regard devient vitreux et son humeur change : il ne supporte plus les cris et les rires des enfants.

Là, je sais que je dois éloigner mes garçons de leur père, sinon ils vont le voir devenir agressif. Après plusieurs autres verres, mon mari pleure et m’appelle. C’est le moment où je l’aide à se coucher. Beaucoup de nos soirées et week-ends se déroulent ainsi. Et dès qu’il rentre à la maison le soir, je suis à l’affût des bruits de bouteilles et je tressaille dès que j’en entends. »« Adapter son comportement en fonction de celui du proche alcoolique est

très fréquent, explique le Dr Jean-Pierre Guichard, psychiatre et addictologue, cela s’appelle la “codépendance”. Les proches se “calent” sur l’état de l’alcoolique. Mais ils ne sont jamais sereins : chaque jour ils se demandent : “Dans quel état vais-je le(la) retrouver ?” C’est un vrai stress qui peut provoquer des manifestations physiques comme des maux de têtes, des douleurs inexpliquées… » Toute la vie quotidienne

des proches peut ainsi être envahie par l’alcoolisme. Heureusement, il est possible de sortir de cette codépendance (lire p. 14 : « Des groupes pour libérer la parole »).

Comment se comporter avec un proche alcoolique ?

Ne niez pas le problème : ne faites pas comme si le malade était normal, alors qu’il titube et éructe en public, mais ne dramatisez pas non plus en prononçant des phrases qui renforceront sa honte comme : « Tu n’as aucune volonté, tu n’arrêteras jamais… »

Évitez, autant que possible, les reproches et la colère : si vous le critiquez systématiquement, si vous l’humiliez en vidant des bouteilles devant lui, vous risquez de déclencher des disputes à répétition qui peuvent dégénérer dans la violence. Ce n’est pas sous l’effet de la colère que votre mari, père ou mère arrêtera de boire, mais vous, vous serez encore plus épuisée et déprimée à cause de ces conflits.

Même si votre colère est légitime,

n’abordez le sujet de la dépendance que lorsque votre proche est sobre : dites-lui votre inquiétude de le voir ainsi se détruire et votre espoir de le voir guérir.

Ne l’infantilisez pas : ne parlez pas à sa place (« Non, elle ne va pas boire »), ne flairez pas son haleine dès qu’il rentre le soir, ne remettez pas en cause sa parole en lui disant, par exemple : « Tu m’as déjà dit des milliers de fois que tu allais arrêter, je ne te crois plus ! » Certes, votre confiance a de quoi être ébranlée, mais pour lui apporter un vrai soutien, ne le lui montrez pas.

Si, après un arrêt, votre proche reboit un verre, tentez de ne pas vous affoler et ne le culpabilisez pas (évitez : « Tu as tout foutu en l’air ! »). Dites-lui que c’est un faux pas et n’en parlez plus.

Une souffrance silencieuse« Mon mari s’est mis à boire quel–ques années après notre mariage,

raconte Delphine, 38 ans, ma-man de deux enfants de 11 ans

et 13 ans. Pendant environ dix ans, je l’ai caché à tout le

monde : je refusais les in-vitations des amis, je

n’invitais personne et, le week-end, quand il allait se coucher en plein après-midi car il avait trop bu, je disais aux enfants

que leur papa était “fatigué”. Je ne voulais pas que nos familles sachent que mon mari avait ce problème peu reluisant et lui en veuillent de ne pas avoir la force de résister à l’alcool. » « La honte est un sentiment très répandu dans l’entourage d’une personne dépendante à l’alcool, explique le Dr J.-P. Guichard, psy-chiatre et addictologue, car cette addiction est très mal vue dans notre société : beaucoup de gens consi-dèrent encore que c’est un vice. Or, c’est faux : c’est une maladie ! Mais cette honte est entretenue par le comportement du malade qui peut se montrer vulgaire, provocateur, faire des scandales en public quand il a bu. » S’il est déjà très difficile pour les enfants, les parents ou les conjoints de voir la personne qu’ils aiment montrer un tel visage, il est encore plus dur de devoir l’assumer devant les autres : pour l’éviter, ils ont

tendance à se replier sur eux-mêmes, à moins voir leur entourage, à ne pas inviter les copains d’école à la maison. 

« D’autant que la culpabilité ac-compagne souvent cette honte, re-prend le Dr Guichard. Certaines épouses, par exemple, se disent  : “S’il me préfère à l’alcool, c’est sû-rement de ma faute !” » Et Jeanne de confirmer : « Je me suis toujours sentie responsable de la maladie de

ma mère. Pendant longtemps j’ai pensé que quelque chose n’allait pas chez moi pour qu’elle boive ainsi et il me semblait normal de la prendre en charge : quand elle était ivre, je faisais les courses ; si j’avais besoin d’argent pour me payer mes tickets de bus pour aller à l’école, je me servais dans son porte-monnaie… Tant bien que mal, j’essayais de vivre normale-ment et de sauver les apparences. »

Très rapidement, toute la vie de la famille tourne autour de l’alcoolisme du proche : on frémit dès qu’on entend des bruits de verre, les disputes sur ce sujet deviennent fréquentes… Et tout cela crée une atmosphère difficile à vivre pour tout le monde !Juliette Sabatier

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Comment vivre avec l’alcoolisme d’un proche ?

« Le jour où une amie m’a confié qu’elle allait quitter son mari, car elle n’en pouvait plus de son alcoo-lisme, cela m’a libérée, raconte Mélanie, 44 ans, maman de deux ados. Moi-même, cela faisait plu-sieurs années que je taisais l’alcoo-lisme de mon compagnon et j’étouf-fais ! Autour de moi, mes parents et nos amis ne comprenaient pas pour-quoi je ne les invitais jamais à la mai-son, pourquoi je me mettais dans de telles colères dès qu’à une fête ou bien un repas de famille Gérald buvait et était un peu saoul comme tout le monde. Mon amie, elle, m’a très bien comprise et cela m’a fait beaucoup de bien de lui parler. Depuis, j’ai décidé de ne plus me taire. »

Ne plus se murer dans le silence est un premier pas pour commencer à se libérer du poids étouffant de l’al-coolisme d’un proche. À condition de se sentir compris : « C’est précisé-ment pour cette raison qu’Al-Anon/ Alateen, une association de parents et d’amis d’alcooliques, propose des groupes de parole pour l’entourage, explique Jacques*, médiateur de réunion. Pour les parents, enfants, conjoints, c’est déjà un soulagement d’entendre que d’autres personnes vivent la même chose qu’eux et sont passées par les mêmes angoisses. »

« Nous voulons faire comprendre aux proches qu’ils n’ont pas à se sen-tir coupables, renchérit Jean-Pierre Guichard, psychiatre à la clinique

de l’Ermitage, qui organise depuis huit ans des réunions pour l’entou-rage. Nous leur expliquons donc tou-tes les raisons qui peuvent pousser quelqu’un à devenir alcoolique (le terrain familial, l’environnement so-cial et professionnel…), puis, en fonc-tion de leur vécu, nous réfléchissons avec eux à ce qu’ils pourraient chan-ger dans leur quotidien pour mieux supporter cette épreuve. »

« Mais la plupart des proches arri-vent en espérant d’abord trouver une solution pour que son parent arrête de boire, ajoute Jacques*, médiateur de réunion Al-Anon/Alateen. En s’appuyant sur l’expérience de ceux qui sont déjà passés par là, nous les amenons plutôt à comprendre que l’arrêt de l’alcool ne dépend pas d’eux et qu’il est inutile de rester en perma-nence avec son proche en pensant qu’ainsi il ne boira pas. En effet, ce comportement, qui est très fréquent, est vain. Nous montrons aux proches qu’ils peuvent mieux vivre en retrou-vant des activités qui leur font plaisir et qu’ils ont abandonnées, comme la pratique d’un sport, aller au cinéma, voir des amis… J’en ai fait moi-même l’expérience : j’allais très mal à cause de mon épouse qui buvait mais, petit à petit, grâce à ces réunions, j’ai réus-si à reprendre du bon temps en allant voir des matchs de boxe – ce que je ne faisais plus. J’ai cessé de dépri-mer alors que ma femme n’a arrêté de boire que plusieurs années après ! » * Le prénom a été modifié.

Comment se déroulent les groupes de parole ?

Chaque semaine, un groupe de sept à huit personnes est animé par un modérateur (désigné par les autres membres) qui indique quel thème sera abordé ce jour-là.

Ces thèmes sont définis d’une semaine à l’autre par les participants.

Quand un membre arrive pour la première fois, les « anciens » prennent la parole pour raconter leur propre parcours : le but est de mettre à l’aise les nouveaux et de leur montrer quel mieux-être ils peuvent trouver dans ces groupes de parole.

Mais personne ne donne jamais de conseils directs comme : « Il ne faut pas fouiller la maison pour chercher des bouteilles. » 

Il n’y a aucune obligation à prendre la parole : une personne peut venir et ne rien dire durant plusieurs séances.

L’anonymat et le secret sont respectés : les participants ne donnent que leur prénom et tous s’engagent à ne pas répéter à l’extérieur ce qu’ils auront entendu.

Où trouver un groupe de soutien ?

Il en existe partout en France. N’hésitez pas à appeler ou à écrire au siège des associations pour connaître les antennes locales…

Al-Anon/Alateen : http://al-anon-alateen.frL’association organise des réu-nions entre membres de la fa-mille d’alcooliques pour adultes (Al-Anon) et pour les adolescents (Alateen), ainsi que des réunions d’échange avec les Alcooliques Anonymes.

Alcool Assistance : www.alcoolassistance.net. Tél. : 08 21 00 25 26.

Même après le sevrage du proche, il faut penser à soi ! « Un an après la cure de mon mari, j’ai fait une dépression, raconte Delphine, 38 ans. Pendant dix ans, j’avais protégé Pascal et je l’avais soutenu lorsqu’il s’était arrêté. Maintenant qu’il était abstinent, je lui en voulais confusément de ne pas reconnaître

qu’il m’avait fait beaucoup de mal. J’ai consulté un psy qui m’a expliqué que je ne pourrai pas surmonter dix ans de souffrance en quelques mois et, lors d’une séance, il a suggéré que mon mari vienne, ce que Pascal a accepté. J’ai pu alors lui expliquer mon

ressentiment et il a reconnu qu’il m’avait fait souffrir. Ensuite, tout a été mieux entre nous. »Difficile d’effacer plusieurs années de honte, de silence et de tensions, même si le pire est derrière car le proche a arrêté de boire : un psy peut vous permettre de panser vos blessures.

Des groupes pour libérer la parole