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Les Borgia : Au-delà des scandales

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Difficile de démêler le vrai du faux dans la légende noire des Borgia. Historia Spécial tente d'y voir plus clair et retrace l'ascension de ce clan tout-puissant dans l'Italie désunie de la fin du XVe siècle.

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Page 1: Les Borgia : Au-delà des scandales

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CAHIER DéCOUVERTE : lE méTRO DE mOsCOU

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hors-série - NoVeMBre-DéCeMBre 2011

lEs BORGIAAu-delà des scandales

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Page 2: Les Borgia : Au-delà des scandales

4 historia spécial novembre-décembre 2011

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8. le 31 décembre 1494, charles viii entre dans :

a. Milanb. Naplesc. Rome

6. elle excelle dans la vendetta. il s’agit de la famille :

a. Orsinib. Colonnac. Caetani

5. comment s'appelle l’épisode symbolique de la débauche d’alexandre vi ?

a. la messe roseb. la confession des mignonnes c. le banquet des cinquante courtisanes

4. Quelle est la fonction de Johannes burckard ?

a. cérémoniaire du Vaticanb. précepteur de Lucrèce c. médecin attitré du pape

3. lequel de ces trois papes n’est pas un borgia ?

a. Calixte IIIb. Jules IIc. Alexandre VI

2. Quel est l’emblème des borgia ?

a. le loupb. l’aiglec. le taureau

1. de quel village espagnol les borgia sont-ils originaires ?

a. Tarragoneb. Xativac. Lerida

7. Qui surnomme-t-on la « putain du pape » ?

a. Vanozza Cataneib. Giulia Farnesec. Lucrece Borgia

Page 3: Les Borgia : Au-delà des scandales

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9. le partage de l'amérique a lieu lors du traité de :

a. Tortillasb. Tordesillasc. Banderillas

jeu-concoursPour participer, faites partie des 100 premiers à

répondre aux dix questions et renvoyez vos réponses sur papier libre avant le 7 novembre 2011 à :

Historia - Opération DVD Borgia74 avenue du Maine, 75014 Paris

Le règlement du jeu-concours est consultable sur notre site www.historia.fr.Les réponses seront mises en ligne à partir du 8 novembre 2011.

à gagner100 coffrets dvd borgia

de la série de canal+

10. Qui est le modèle du prince décrit par machiavel ?

a. Laurent le Magnifiqueb. César Borgiac. Ludovico Sforza

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6 historia spécial novembre-décembre 2011

sommaire numéro 2 – novembre-décembre 2011

04 le saviez-vous ? Jeu concours : Opération DVD Borgia

08 les borgia font leur cinéma10 les dates clés12 repérage

au cœur de rome16 main basse sur la ville

Élu au trône pontifical, l’Espagnol Alonso Borja s’attire les foudres des Italiens. Les portes du Vati-can s’ouvrent au népotisme, par Claude Mossé

24 l’italie à sa botte À la Renaissance, les cités-États sont aux mains de grandes familles rivales. Alexandre VI tente d’obtenir leur allégeance, par Jonathan Dumont

28 alexandre restaure la splendeur impériale Pour ses travaux d’urbanisme et son luxe person-nel, il fait appel aux talents du plus grand foyer artistique d’Occident, par Jean-Baptiste Delzant

34 le temps de fêtes et des faits divers La Rome du Quattrocento est une ville où l’on aime s’amuser, surtout au carnaval, mais où l’on meurt facilement, par Séverine Fargette

38 l’alun, nerf économique Grâce aux mines de pierre d’alun de Tolfa, dans le Latium, Alexandre VI s’assure une confortable source de revenus, par Henri Pigaillem

40 arrêt sur image Rome au temps des Borgia.

la légende noire44 le pape qui fait scandale

Que n’a-t-on pas dit sur Rodrigo Borgia ? En réa-lité, celui qui est plus connu sous le nom d’Alexan-dre VI n’est pas pire que la plupart des hommes d’État de son temps, par Alain Marchandisse

52 césar, modèle de machiavel Mélange unique d’intelligence et de férocité, le fils du pape représente la résurgence de l’idéal antique de la virtus romaine, par Sandro Landi

54 les orgies du vatican Le pape en personne assiste à des banquets de courtisanes, par Séverine Fargette

58 lucrèce, la femme fatale Elle le fut… contre son gré. Un pion sur l’échiquier de son père et de son frère, par Andrea Martignoni

sans frontières62 un pays, objet de convoitise

Le pape fait entrer dans le jeu le roi de France, l’empereur et le sultan, par Laurent Vissière

70 le pape préside au partage du monde En 1492, Portugais et Espagnols s’arrachent l’Amé-rique. Alexandre VI arbitre, par Jacques Paviot

74 la menace ottomane Les pontifes tentent de mobiliser les seigneurs occidentaux contre les Turcs, par Jacques Paviot

la saga sur petit écran78 l’invité du spécial

Tom Fontana, scénariste de la série de Canal+.

80 l’avis de l’historien Laurent Vissière analyse cette fiction événement.

82 portfolio Des tableaux anciens qui prennent vie.

86 allez voir Livres, visites, musique, etc. par Véronique Dumas

110 Jeux

découverte92 moscou

par Victor Battaggion, Joëlle Chevé, Robert Kassous et Véronique Dumas

Page 5: Les Borgia : Au-delà des scandales

novembre-sécembre 2011 historia spécial 7

novembre-décembre 2011 historia spécial 79 78 historia spécial novembre-décembre 2011

les borgia la saga sur petit écran

Propos recueillis par Victor Battaggion

historia – comment est né ce projet ?tom Fontana – Quand l’idée de produire

une série sur cette célèbre famille a vu le jour, les regards se sont rapidement tournés vers moi. Takis Candilis et Klaus Zimmermann étaient à la recherche d’un auteur capable de traiter ce sujet historique avec modernité et passion. Il est vrai que je suis un mordu d’Histoire. J’ai enseigné à Columbia, Syra-cuse, Rutgers, ainsi qu’au State University College [sa propre université où il a reçu le Distinguished Alumni Award et un doctorat honorifique de lettres]. L’écriture du scéna-rio m’a donc été confiée. J’y ai pris un plaisir immense, même si se mettre dans la tête de Rodrigo Borgia, le futur pape Alexandre VI, et essayer de comprendre ses actes n’a pas été simple… Dès les premiers textes, l’équipe a été séduite. Il ne manquait plus qu’à trouver un metteur en scène. Olivier Hirschbiegel, dont nous admirions le travail, notamment pour La Chute (2004), a accepté.

h. – avant d’entreprendre votre écriture, étiez-vous passionné par cette dynastie ?

t. F. – L’histoire de l’Église catholique romaine me fascine, et ce depuis toujours. Elle est constellée de récits épiques où aucun ingrédient ne manque : sexe, violence, guer-res, tortures, demoiselles effarouchées, femmes de petite vertu, hommes d’honneur et souverains fantasques. Un ange met son grain de sel par-ci, un saint souffre en silence par-là. L’épopée des Borgia, c’est cela, et bien plus encore. Au-delà de l’histoire du pouvoir ecclésiastique, de la course au siège pontifi-

cal de Rodrigo et de la mutation profonde de l’Europe à la fin du XVe siècle, c’est aussi la chronique d’une famille moderne. D’origine espagnole, celle-ci est très mal vue par la ma-jorité des autres grandes maisons, plus « ita-liennes » dirons-nous. Rodrigo et ses enfants doivent se serrer les coudes, manipuler leur entourage, user (et abuser !) d’artifices pour réduire leurs ennemis à néant.

h. – les borgia traînent derrière eux une réputation sulfureuse. Quelle est selon vous la part de réalité et la part du mythe ?

t. F. – Après de longues recherches, je me suis rendu compte que le mythe s’était insidieusement substitué à la réalité his-torique. Les historiens paresseux, ou trop pressés de publier leurs ouvrages, se sont fourvoyés. Ils se sont contentés de retrans-crire les erreurs de leurs prédécesseurs, sans vérifier les sources, c’est-à-dire les tex-tes contemporains du pontificat d’Alexan-dre, ou immédiatement consécutifs à cette époque. Bien sûr, ces écrivains, biographes ou chroniqueurs, insistent lourdement sur les anecdotes croustillantes, voire scabreu-ses. Évoquer les relations incestueuses entre Rodrigo et sa fille Lucrèce titille la curiosité, excite l’imagination. Ce qui fait vendre, bien sûr. Je n’ai pas la prétention d’avoir décou-

vert la vérité. Mais, il est probable que toutes ces histoires de coucheries sont entièrement fausses. Lorsque l’on se penche sérieuse-ment sur la question, les manuscrits calom-niateurs sont tous produits (à une exception près) après la mort d’Alexandre VI. Autre-ment dit : pendant le règne du pape Jules II (Giuliano della Rovere), son pire ennemi ! Il est évident que ce sont des textes comman-dités par le souverain pontife fraîchement élu. Des fictions imaginées par des scribes grassement payés. Comme vous le voyez, il faut prendre tous ces témoignages avec des pincettes. Même le journal de Johannes Burckard, le cérémoniaire du Vatican, a été remanié ultérieurement par un tiers !

h. – ils ne sont donc pas le mal incarné ?t. F. – Certains historiens en parlent

comme si la famille était démoniaque, dé-pravée, corrompue jusqu’à la moelle. C’est manquer de discernement. Je ne cherche pas à réhabiliter qui que ce soit… Encore moins Rodrigo, qui est loin d’être un saint. Mais soyons honnêtes : la maison Borgia est-elle pire que les autres ? Non. Il n’y pas de gentils ni de méchants. J’essaie de montrer pour-quoi les membres de cette famille ont pu à un moment ou à un autre tendre bien plus vers le mal que le bien. Ce sont des êtres humains, avec leur part d’ombre et de lumière.

h. – on a l’impression que vous considérez le saint siège comme une multinationale…

t.F. – C’est exactement ça ! Oubliez tout l’aspect religieux, les dogmes et autres traditions. L’Église catholique ressemble à quoi au final ? Elle présente des similitudes frappantes avec n’importe quelle grande entreprise. Sa hiérarchie est comparable à l’organigramme d’une société actuelle : le pape est le Pdg, le collège des cardinaux for-me le conseil d’administration, les évêques sont les directeurs régionaux. Tout ce beau monde à une mission, une marque à vendre. Leur produit ? Le salut de l’âme. N’est-ce pas bien plus précieux qu’un parfum, une voi-ture de sport ou un yacht ? Rodrigo Borgia est un homme d’affaires qui essaie par tous les moyens de prendre la place du défunt patron lors du conclave de 1492. L Tom Fontana vient de publier “Borgia. N'ayez pas foi en eux”, aux éditions Michel Lafon.

Ce féru d’Histoire est le scénariste de la série Borgia de Canal + diffusée depuis le 10 octobre. Pour lui, la fiction permet de combler ce que les manuscrits ne disent pas.

« L’histoire de l’Église catholique romaine me fascine, et ce depuis 

toujours. Elle est constellée de récits épiques où aucun 

ingrédient ne manque. »

L’invité du Spécialtom Fontana

Document 3D réalisé par Loïc Derrien

ARRÊT SUR IMAGERome à la Renaissance

Léonard Bufalini, originaire d’Udine, graveur et architecte militaire, est l’auteur du tout premier plan de la Rome moderne, publié en 1551. À partir de ce document historique, nous avons établi la carte que nous vous proposons en exclusivité.

10 HISTORIA SPÉCIAL NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2011 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2011 HISTORIA SPÉCIAL 11

LES DATES CLÉS 1492 Découverte

de l’Amérique par Christophe

Colomb. Achèvement de la Reconquista espagnole par la prise de Grenade et expulsion de 150 000 juifs. Alexandre VI Borgia devient pape.

1493 La maison d’Autriche s’impose à

la tête de l’Empire romain germanique. Par sa politique d’alliances, Maximilien I favorise les ambitions européennes des Habsbourg.

1494 Traité de Tordesillas, initié par

Alexandre VI Borgia, sur le partage du Nouveau Monde entre l’Espagne et le Portugal, à l’exclusion de la France et de l’Angleterre.

1495 Guerres d’Italie dues aux

prétentions françaises : Charles VIII, héritier de la maison d’Anjou, revendique le trône de Naples ; son successeur Louis XII, héritier légitime par sa grand-mère Valentine Visconti du duché de Milan, tente de le ravir. Avec l’appui d’Alexandre VI Borgia, il conquiert Milan avant de prendre Naples. Mais face au pape Jules II, il doit quitter l’Italie en 1513.

1420Martin V, pape de 1417 à 1431, revient

à Rome. Pour la première fois depuis 1309, le Saint-Siège réside dans la Ville éternelle et voit sa légitimité reconnue par toute l’Europe. Le nouveau pontife appartient à l’une des plus anciennes familles romaines, les Colonna. Il pilote avec sagacité dans les méandres de la politique ecclésiastique et séculière. Son retour va changer le destin de la cité.

1442Alphonse V d’Aragon s’empare du

royaume de Naples, et crée le royaume des Deux-Siciles. Son fils, Ferdinand, hérite de Naples. Qui suscite déjà la convoitise des rois de France.

1453Prise de Constanti-nople, dernier

bastion de l’Empire byzantin, par le Turc Mehmet II. Un séisme dans tout l’Occident chrétien. Dès 1455, Calixte III Borgia appelle à la croisade.

1479 L’union de Ferdinand d’Aragon avec

Isabelle de Castille donne naissance à la monarchie espagnole. Or, les Borgia sont originaires de Xátiva, près de Valence, en Espagne.

12 historia spécial novembre-décembre 2011 novembre-décembre 2011 historia spécial 13

repérage

l’italie morcelée Au XVe siècle, la Péninsule est une

mosaïque où les Républiques de Florence et de Venise, le duché de Milan, le royaume de Naples et l’État pontifical maintiennent l’équilibre. Les Borgia rêvent d’une unité

italienne, sous leur égide bien sûr.

8 HISTORIA SPÉCIAL HISTORIA SPÉCIAL 9

6 RIDICULE. Puissamment servi par Michèle Mercier, connue pour son rôle dans la série Angéli-que, marquise des an-ges et sex symbol des années 1960, Les Nuits de Lucrèce Bor-gia, de Sergio Grieco (1959) est un nanar redoutable qui trans-forme son héroïne en fille de petite vertu. Pour l’anecdote, l’actrice rencontre un jeune assistant réali-sateur sur le plateau et l’épouse. C’est tout l’intérêt de ce film.

5 VRAISEMBLABLE. Los Borgia, d’Antonio Hernandez (2006), une fresque belle et terrible, nous plonge dans cette Italie débri-dée avec délectation, en essayant toujours de faire la part entre fantasme littéraire et réalité historique. Bien interprétée, en particulier par Lluis Homar dans le rôle du pape Alexandre VI.

4 MÉLODRAMATIQUE. Pour La Vengeance des Borgia (1949), Mitchell Leisen porte un soin particulier aux décors. La cour pon-tificale est sombre et sinistre à souhait, baignant dans une pé-nombre inquiétante. Malheureusement Paulette Goddard incarne une très improbable Lucrèce, plus machiavélique que son frère César.

3 CARICATURAL. Martine Carol dans le rôle-titre du Lucrèce Borgia de Christian Jaque (1953), il fallait l’oser ! Le récit sombre dans une mièvrerie sans nom. La voluptueuse créa-ture dont on nous fait partager les déboires sentimentaux est fort éloignée du person-nage historique, fille de pape, sœur d’un prince et elle-même duchesse de Ferrare.

2 DÉSUET. Lucrèce Borgia, d’Abel Gance (1935) ne s’éloigne jamais de la vérité historique tout en évitant l’écueil du mélodrame. Bien sûr, il y a des orgies, des meurtres, du poison, mais Edwige Feuillère, qui se débat dans un imbroglio d’intrigues, parvient à ne pas tomber dans la caricature.

1 AUTHENTIQUE. Échec à Borgia, de Henry King (1949) a été tourné en Italie, sur les lieux mêmes des événements, ce qui est assez rare pour un film améri-cain. Les rues, les églises, les palais, les châteaux sont autant de gages d’authenti-cité historique. Orson Welles campe un César plus vrai que nature et sûrement proche du modèle.

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LES BORGIA FONT LEUR CINÉMA

4 HISTORIA SPÉCIAL NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2011 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2011 HISTORIA SPÉCIAL 5

LE SAVIEZ-VOUS ?

9. Le partage de l'Amérique a lieu lors du traité de :

a. Tortillasb. Tordesillasc. Banderillas

8. Le 31 décembre 1494, Charles VIII entre dans :

a. Milanb. Naplesc. Rome

7. Qui surnomme-t-on la « putain du pape » ?

a. Vanozza Cataneib. Giulia Farnesec. Lucrece Borgia

6. Elle excelle dans la Vendetta. Il s’agit de la famille :

a. Orsinib. Colonnac. Caetani

5. Comment s'appelle l’épisode symbolique de la débauche d’Alexandre VI ?

a. la messe roseb. la confession des mignonnes c. le banquet des cinquante courtisanes

10. Qui est le modèle du Prince décrit par Machiavel ?

a. Laurent le Magnifiqueb. César Borgiac. Ludovico Sforza

4. Quelle est la fonction de Johannes Burckard ?

a. cérémoniaire du Vaticanb. précepteur de Lucrèce c. médecin attitré du pape

3. Lequel de ces trois papes n’est pas un Borgia ?

a. Calixte IIIb. Jules IIc. Alexandre VI

2. Quel est l’emblème des Borgia ?

a. le loupb. l’aiglec. le taureau

1. De quel village espagnol les Borgia sont-ils originaires ?

a. Tarragoneb. Xativac. Lerida

JEU-CONCOURSPour participer, faites partie des 100 premiers à

répondre aux dix questions et renvoyez vos réponses sur papier libre avant le 7 novembre 2011 à :

Historia - Opération DVD Borgia74 avenue du Maine, 75014 Paris

Le règlement du jeu-concours est consultable sur notre site www.historia.fr.Les réponses seront mises en ligne à partir du 8 novembre 2011.

À GAGNER100 coffrets DVD BORGIA

de la série de CANAL+

numéro 2 – novembre-décembre 2011

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Page 6: Les Borgia : Au-delà des scandales

16 historia spécial novembre-décembre 2011

sous le signe du taureau. “Vive diu bos, vive diu bos, Borgia vive !” Ainsi est acclamé Rodrigo Borgia lorsqu’il devient pape. Le taureau des armoiries familiales, héritage espagnol, se trouve présent dans la décoration des appartements.

Élu en 1455 au trône pontifical sous le nom de Calixte III, l’Espagnol Alonso Borja s’attire les foudres des Italiens. Qui voient les meilleurs postes ravis par sa nombreuse parenté. Les portes du Vatican s’ouvrent au népotisme…

Par Claude Mossé

main basse sur la ville

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les borgia au cœur de rome

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novembre-décembre 2011 historia spécial 17

à eux les clés de saint pierre. Calixte III Borgia avait seulement poussé ses neveux à de hautes fonctions. Alexandre VI entend faire jouer un rôle politique à ses enfants (à g. César et Lucrèce) dans la conduite des affaires de l’Église, mais aussi dans celles des États pontificaux. • “Un verre de vin avec César Borgia”, de John Collier, 1893, Colchester and Ipswich Museums.

main basse sur la ville

Page 8: Les Borgia : Au-delà des scandales

Grand Schisme : le guide suprême de l’Église résidera à Rome. Alphonse d’Aragon, préoc-cupé par les divisions entre Castille et Ara-gon, accepte sans barguigner l’Église réu-nifiée. Habile négociateur, Alonso Borja, omniprésent, a bien mérité et de la tiare et de la couronne, le pape et le roi le recon-naissent volontiers. Cela lui vaut l’évêché de Valence. Un pas supplémentaire sur le chemin prophétisé par Ferrier.

Heureux de retrouver sa terre natale, attaché à sa famille, il devient le parrain de son neveu Rodrigo, puis de Pedro Luis, frère de celui-ci, et d’un certain Francisco Borja, élevé à Valence, dont il pourrait revendi-quer la paternité. Alphonse d’Aragon n’a nulle envie de céder ses terres de Naples à quiconque. Que l’évêque de Valence, dont il apprécie les talents de diplomate, s’embar-que pour l’Italie et règle le problème ! Alonso réussit et, le 14 juin 1443, signe au nom du roi, avec le cardinal Scarampo, un accord de paix. Ceux que, dans les États pontificaux, on appelle désormais « les Catalans » sou-tiennent le nouveau pape Eugène IV ; mieux, Alonso s’engage au nom d’Alphonse d’Ara-gon à équiper des navires pour une guerre contre les Turcs qui rêvent de s’emparer de Constantinople. Riche de son expérience humaine, politique et juridique, Alonso, fait cardinal par Eugène IV, ne quittera plus Rome. Borja, à l’espagnole, devient Borgia, à l’italienne. L’église des Quatre Saints Cou-ronnés lui est attribuée, sur une des sept col-lines dominant Rome ; on peut y surveiller l’activité vaticane. La tiare se rapproche.

Le cardinal Borgia déjà en embuscadeÀ Rome, Alonso est rejoint non seulement par des membres de sa famille, tels ses neveux Rodrigo et Pedro Luis, mais par de nombreux Espagnols, des humanistes constituant autour de lui une véritable Cour. Nicolas V succède à Eugène IV. Sa santé est fragilisée par les revers des armées chré-tiennes en Orient. Après la terrible défaite du roi Ladislas V de Hongrie, à Varna, il conclut la paix avec ses adversaires à Milan et à Venise ; il peut mourir serein. Le cardi-nal Borgia se tient déjà en embuscade. Pour que la prophétie de Ferrier se réalise, il lui suffit de se hisser sur la plus haute marche.Objectif atteint. Le le 8 avril 1455, il prend possession du Saint-Siège. Au conclave, dans un Sacré Collège de vingt membres,

20 historia spécial novembre-décembre 2011

Le casting d’une saga historique et télévisée

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Giulia Farnèse

pape caliXte iii (1378-1458)Fils de Domingo et de Francesca Borja. évêque de Valence en 1429 ; cardinal en 1444, pape en 1455. C’est un excellent juriste, habile négociateur, qui s’engage à reconquérir Constan-tinople. Il souhaite l’unification des églises d’Orient et d’Occi-dent et réhabilite Jeanne d’Arc en 1456. Il pratique trop le né-potisme et impose les Catalans à Rome. Ses mœurs suscitent la haine des conservateurs.

(1474-1524)Fille de Pierre Farnèse et de Gio-vannella Caetani, elle épouse Orsino Orsini, cousin par sa mère de Rodrigo Borgia. Maî-tresse de celui-ci, alors qu’elle a 15 ans et lui 58. Femme d’une beauté légendaire, elle aurait aimé vivre dans le luxe, mais sans intrigues. Elle va jusqu’à s’opposer à son amant. On lui reproche d’avoir trop souvent “couvert” les frasques de son amie Lucrèce, fille du pape.

(1475-1503)Fils de Rodrigo Borgia et de Vanozza Cattanei. Marié à Charlotte d’Albret. Protonotaire apostolique à 7 ans ; évêque de Pampelune à 13 ans ; cardinal de Valence à 15 ans ; duc de Valentinois en 1498 ; gonfalo-nier de l’armée pontificale en 1499, il conduit la conquête de la Romagne en 1501. Il est le pire personnage de la dynastie : ambitieux, sans scrupule, il se montre volontiers cruel.

(1452-1498)Issu d’une riche famille de Ferrare, il s’engage en 1474 chez les dominicains ; lecteur, puis prédicateur à San Marco de Florence. Son pamphlet Terrifica Predictio (1471) fait de lui l’adversaire des Médicis et des Borgia. Maître de la Répu-blique théocratique de Florence (1494-1498) c’est un idéaliste, orateur brillant mais fanatique. Il est finalement livré à l’Inquisi-tion qui le condamne au bûcher.

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les borgia au cœur de rome

Page 9: Les Borgia : Au-delà des scandales

novembre-décembre 2011 historia spécial 21

Le casting d’une saga historique et télévisée

roi de france (1470-1498)Fils de Louis XI et de Charlotte de Savoie. Par son mariage avec Anne de Bretagne en 1491, il prépare le rattachement de la Bretagne à la France. Ambi-tieux, mais faible. Héritier des Anjou, il s’empare facilement de Naples en 1495, durant la première guerre d’Italie. Allié de Florence, détesté par Rome, il est battu par la Ligue de Venise, menée par Alexandre VI, mais sauvé par la victoire de Fornoue.

charles viii

(1442-1506)Nommé cérémoniaire du Vati-can par Sixte IV, il assiste à tou-tes les audiences durant quatre pontificats. Son Diarium, rédigé en latin, relate de 1483 à 1508 la vie au Vatican, jour par jour, heure par heure. Ce récit ne né-glige aucun événement, quelle qu’en soit l’importance ; ne dis-simule aucun scandale ; en rend compte avec jubilation, parfois amertume. À lire toutefois avec une nécessaire prudence.

(1480-1519)Fille de Rodrigo Borgia et de Vanozza Cattanei. Mariée trois fois : à Giovanni Sforza en 1493, à Alfonso d’Aragon en 1498 puis à Alfonso d’Este en 1502. Devenue duchesse de Ferrare, elle se consacre à sa famille, tout en dirigeant les affaires de sa principauté. Souveraine respectée par ses sujets, protec-trice des arts et des lettres, cé-lébrée pour sa beauté, c’est une femme injustement décriée.

(1442-1518)Maîtresse reconnue de Rodrigo Borgia avec qui elle a quatre en-fants légitimés : César (1475), Juan (1476), Lucrèce (1480), Gioffrè (1482). Mariée succes-sivement, pour la forme, à Do-menico d’Arignano, Antonio da Brescia, Giorgio de Croce, Carlo Canale. C’est une excellente mère mais une maîtresse auto-ritaire, qui aurait aimé disposer du pouvoir au Vatican. Inhumée à Santa Maria del Popolo.

lucrèce borgia

vanozza cattanei

Johannes burckard

pape Jules ii (1443-1513)Neveu du pape Sixte IV. Évêque, cardinal-légat de Carpentras, archevêque de Mende, Bologne, Lausanne, Coutances. Il combat avec Charles VIII pour conquérir Naples ; défait, il s’exile à Am-boise. Élu pape en 1503, il réu-nit le concile de Latran en 1512, fonde la Garde suisse, protège Raphaël et Michel Ange. De mœurs aussi dissolues que les Borgia, le “pape soldat” préfère le pouvoir temporel au spirituel.

giuliano della rovere

pape alexandre vi (1431-1503)Fils de Gioffrè et Isabel de Borja. En 1456, âgé de vingt-cinq ans, il est nommé archevêque de Valence et créé cardinal par son oncle puis, en 1457, fait vice-chancelier de l’Église. Élu pape en 1492. Il accueille les juifs chassés d’Espagne et procède au partage de l’Amérique entre le Portugal et l’Espagne lors du traité de Tordesillas en 1498. Pontife capable du pire pour ses mœurs, du meilleur en politique.

dit zizim (1459-1495)Fils du sultan Mehmet II, frère et rival de Bajazet. En 1481, il tente de s’emparer du pouvoir, mais, vaincu, il s’enfuit à Rho-des. Prisonnier des Français, il est accueilli à Rome en 1489. En 1493, il bénéficie de l’hospi-talité d’Alexandre VI ; les Borgia s’habillent à la turque. En 1494, Alexandre VI est contraint de le remettre à Charles VIII, entré en Italie. Djem meurt à Capoue, dans des conditions troubles.

(1476-1497)Fils de Rodrigo Borgia et de Vanozza Cattanei. Marié à Maria Enriquez d’Aragon. Fait duc de Gandia en 1488, il est nommé gouverneur du Latium en 1496. Inexpérimenté dans l’art de la guerre, il chasse néanmoins les Français du royaume de Naples. Son goût trop prononcé pour le luxe le déconsidère. Il est assas-siné, sans doute sur ordre de son frère César, jaloux. Sa dépouille est retrouvée dans le Tibre.

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Document 3D réalisé par Loïc Derrien

ARRÊT SUR IMAGERome à la Renaissance

Léonard Bufalini, originaire d’Udine, graveur et architecte militaire, est l’auteur du tout premier plan de la Rome moderne, publié en 1551. À partir de ce document historique, nous avons établi la carte que nous vous proposons en exclusivité.

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les borgia

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scène d’intérieur. Les nombreux palais Renaissance de la capitale tchèque offrent une authenticité historique. L’un des plus beaux est sans conteste le Martinic (ci-dessus) où est reconstitué le cabinet de travail du pape. Les prises de vue en steadicam permettent des travellings d’une étonnante souplesse. Ici, le pape Alexandre VI Borgia, magistralement interprété par John Doman, est en conversation avec deux cardinaux.

l’avis de l’historienSpécialiste de la Renaissance italienne, notre auteur a vu en avant-première la série événement de Canal+.

Par Laurent Vissière

En choisissant les Borgia pour thème de sa nouvelle série, le réalisateur américain Tom Fontana joue sur du velours : peu de noms de famille évo-quent autant l’intrigue, la vio-lence et le vice. Cette légende

noire remonte loin, puisque les Borgia in-carnaient déjà la corruption et les scandales de l’Église à la fin du XVe siècle. Leurs excès allaient d’ailleurs justifier, dans les années suivantes, l’urgence d’une réforme religieu-se. Haïs de leur vivant, les Borgia continuè-rent à vivre dans l’imaginaire collectif et à fournir de la matière aux grands écrivains, comme Alexandre Dumas, Victor Hugo ou Michel Zévaco. Exploitant cette veine ro-manesque, la série télévisée événement de Canal+, riche en rebondissements, ne laisse pas le temps au spectateur de souffler ou de s’ennuyer ! Cela dit, Tom Fontana propose aussi une œuvre qu’il veut originale et docu-mentée. « Un historien paresseux ou un bio-graphe pressé », explique-t-il, se contentera de recopier ce qui a déjà été écrit – il fait ici allusion à la débauche de biographies pseu-do-savantes qui inondent les librairies – mais il préfère pour sa part revenir aux textes d’époque, en l’occurrence le journal de Johannes Burckard (le cérémoniaire du

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scène de rue. Une populace misérable grouille dans cette Rome encore médiévale et très délabrée. Décor et costumes restituent bien l’atmosphère du temps.

Vatican sous Alexandre VI), heureusement traduit en anglais. C’est donc une vision historique très personnelle que propose le réalisateur. Une démarche, peu fréquente, qui mérite d’être signalée.

des réussites et des anachronismesMais la lecture qu’il fait des situations et des événements est tellement personnelle qu’elle n’est plus guère historique ! Fontana propose d’emblée un portrait nuancé des Borgia, qui ne seraient pas seulement « un ramassis de malfaisants », comme tout le monde l’a cru jusqu’ici. C’est une tendance actuelle que de réhabiliter tous les monstres et les ratés de l’Histoire, mais il faut recon-naître que certains sont vraiment irrécu-pérables. Rodrigo Borgia, par exemple, a peut-être montré quelques vagues velléités réformatrices, mais il n’en demeure pas moins l’un des papes les plus corrompus de toute l’histoire de Rome. Il n’a jamais eu à cœur le bien de l’Église, de la chrétienté, de l’Italie, ni même d’ailleurs de la Ville éternelle. Et ses enfants chéris ne valent pas mieux que lui. Ils apparaissent ici sous des jours contrastés. César constitue une impardonnable erreur de casting : ce jeune homme pâlot, exalté et mystique, joué par Mark Ryder, ne rappelle en rien le personna-

ge historique, à la fois brutal et brillant, et pas religieux pour deux sous. En revanche, Juan, son frère, apparaît comme une sorte de voyou stupide et prétentieux, et Lucrèce, comme une petite dinde, gâtée et manipulée par son père : ces deux-là collent mieux à la réalité. De manière générale, les acteurs semblent avoir été choisis selon des logiques contradictoires. Certains ont l’air de sortir directement des tableaux de Piero della Francesca, du Pinturicchio ou de Léonard de Vinci : c’est le cas par exemple de Lucrèce, de Giulia Farnese, de Giuliano della Rovere ou de Johannes Burckard. Et le résultat est proprement stupéfiant. Mais d’autres sont habillés à la va-vite d’oripeaux souvent ana-chroniques. Que dire par exemple de Djem, qui, avec son crâne rasé et ses vêtements de bazar, ne rappelle en rien un prince ottoman du XVe siècle ? Ou de ces chevaliers de Rho-des qui l’accompagnent, avec des armures du XIIIe siècle ? Ou des troupes pontificales arborant des tenues de la fin du XVIe siècle ? Quelques costumes de cour évoquent même le XVIIe siècle.

Certains décors ont été soignés, com-me la chapelle Sixtine, dont Michel-Ange n’avait pas encore peint le plafond, mais, faute de moyens, la plupart des scènes se passent dans des intérieurs sombres, et le pape semble incapable de recevoir ses hôtes ailleurs que dans des couloirs lépreux, ou entre deux portes. Le décorum pontifical en prend un sacré coup, et le cérémoniaire Burckard doit se retourner dans sa tombe ! Il y a même des scènes impensables : Juan en train de jouer au bourreau sur la place publique, César travaillant de ses mains à fortifier un château, ou maniant une ar-quebuse – engin épouvantablement lourd et lent – comme s’il s’agissait d’une carabine légère à répétition. Sans jamais craindre l’anachronisme, les personnages évoquent le chocolat ou la Terre de Feu, et dès 1494, Alexandre VI possède une carte précise du continent américain – que Christophe Colomb n’a pourtant pas encore conscience d’avoir découvert.

Bref, il faut avant tout voir la série comme un divertissement très agréable, mais certainement pas comme un docu-mentaire historique. Les dates, les faits, les personnages et les situations sont presque systématiquement déformés. Pour les be-soins du scénario ? L

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La série de Canal+ offre une sorte de “passeport pour un monde étranger, l’Italie du Quattrocento”, selon l’un des réalisateurs. Le travail de reconstitution s’inspire largement des plus grandes œuvres d’époque. En voici quelques exemples détaillés. Arrêt sur images.

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le souci du détail. Les décorateurs ont apporté un soin mi-nutieux au moindre accessoire, tel l’as-trolabe sphérique conforme à la toile du Carpaccio. À tel point qu’une actrice révèle : “On était si impressionné qu’on touchait tous les objets pour savoir s’ils étaient d’épo-que ou si c’étaient des copies.”

des tableaux anciens qui prennent vie !

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illusion parfaite. Les bijoux sont indispensables à l’authenticité. Ils doivent restituer à la fois le luxe et le goût pour les arts de la cour pontificale. En cela, la Lucrèce du film, fidèle au portrait qu’a fait le Tintoret de la jeune fille, porte avec grâce des colliers et un pendentif en tous points semblables à son modèle peint.

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