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Printemps 2005 E? crvt t: M crrvde . Claire Leray, p résid ent e Enfin , nous tenons à remercier le comité de rédact ion et les créa tifs qui ont oeuvré sur la maq uette des Cahiers. Le logo des cahiers deviendra d 'ai lleurs la signature de l'association sur tous les documents. Grâce à leur concours et à leur démarch e prof essionnelle, nou s bénéficions d 'un numéro de lanc ement qui permet d'envi- sager sere inement la sortie des sui vant s. No us espérons grâce à cette rmtiatrve accroître le nombre de personne s s' inté- ressant à ce phéno mène grézo is et nous acqu itter ainsi de la mission que nou s nous somme s fixés. Nous espérons égaIe- ment que chacun d' entre vous aura plaisir à communiquer les informations dont il peut a voir connaissance - publications, ventes, expositions , conférenc es - afin d' enrichir le conten u des cahiers mais auss i de la banque de don nées pour le plu s grand profit de tous. -l 'in v entaire des artistes (plus de trois cent cinq uant e à ce jour) -l 'inv entaire des oeuvres réali sées à Grez (plus de six cents) - une biblioth èqu ed 'un e centaine d 'ou- vrages auxque ls il convie nt d 'ajout er: phototh èqu e, diapothèque, discothèque... La créat ion des cahiers Art istes du Bout du Monde dont nou s vous présentons aujourd'hui le pr emi er num éro, répond à l 'obj ectif de diffu sion en complé men t des expositions , visites de Grez et conf é- rences que nous organi sons par aill eurs. Sià l 'av enir, nou s souhaitons une date de parution aussi régulière que possible, .:. nous préférons débuter modestement. Les prochaines parutions tien dron t d 'abord compte de l'actualité. No us devrons aussi ten ir compte du b udget dont vous imagi- nez qu 'il n'est pas négligeable. Les contacts que nous avons établis avec des spéc ialistes internationaux - histo- riens d'art, co nserva teurs de musées - et le patient travail d 'un groupe de passion- nés permettent d'enrichir au jour le jour un e banque de données qu i compre nd not amment : L'assoc iation Artistes du Bout du Monde a été créée il y a maintenant cinq ans dans le but de mener des recherches pour, dans un premier temps, en savoir plus sur ce phé- nomène, pour le faire connaître ensuite. Ce sont ainsi quelques trois cent cinquan- te artistes de toutes disciplines - peintres, sculpteurs, gra veurs , écrivains et musi- ciens - qui se sont succédés dan s le villa- ge, repartant par la suite dans leur pays d 'origine poursuivre leur carrièr e. Ma lgré la re nommée d 'un grand nombre d 'entre eux, les colonies de G rez so nt pe u connues en France. G rez sur Loing a accueilli à part ir de 1860 et pendant quelques cinquante ans, d 'importantes colonies d'artistes venus de pays a uss i divers qu e les Pays Sca nd inaves , le R oya ume Uni, les Etat s Unis et même le Japon. Venus à Paris travailler auprès de ces maîtres qui avaient réf uté l'académisme, ils s'échappaient pour pratiq uer la peintu- re de plein air dans les campagnes d 'Il e de France. Grez devint un de leurs sites privi- légiés pour le cadre - les bords de Loing, le pont et l'église médiévale, les ruines de la Tour de Ganne et l' authenti cit é d 'un vil- lage rural - et les aspects pratiques - le train, les auberges accueillantes, peu oné- reuses où le crédit était possible.

Adbdm Cahier n1 Indexe

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Printemps 2005

Ar-t~s-tes~vt E?crvtt: ~vt M crrvde .

Claire Leray,p résidente

Enfin, nous tenons à remercier le comitéde rédaction et les créatifs qui ont oeuvrésur la maquette des Ca hiers . Le logo desca hiers deviendra d 'ai lleurs la signaturede l' association sur tous les documents.Grâce à leur concours et à leur démarcheprofession nell e, nous bén éfi cions d 'unnuméro de lan cemen t qui permet d ' envi­sager sereinement la so rt ie des sui vants.

No us espérons grâce à cette rmtiatrveaccroître le nombre de personnes s' inté­ressant à ce phéno mène grézois et nou sacquitter ains i de la mission que nou snous sommes fixés. Nous espérons égaIe­ment que chacun d ' entre vous aura plai sirà communiquer les informations dont ilpeut avoir connaissance - publications,ventes, expositions, conférences - afind ' enrichir le contenu des cahiers maisauss i de la banqu e de données pour le plu sgrand profit de tou s.

- l 'inventaire des arti stes (plus de troiscent cinquante à ce jour)

- l'inventaire des oeu vres réali sées à Grez(plus de six ce nts)

- une biblioth èque d 'une centaine d 'ou­vrages auxquels il convient d 'ajouter:photothèque, diapothèque , discothèque...

La création des ca hiers Artistes du Boutdu Monde dont nou s vous présentonsaujourd ' hui le premier numéro , répond àl'objecti f de diffu sion en complément desexpositions, visites de Grez et confé­renc es qu e nou s organisons par aill eurs.Sià l'avenir, nous souhaitons un e date deparution aussi régulière que po ssib le,

.:. nous préférons débuter modestement. Lesproch ain es pa rutions tien dront d 'abordcompte de l ' actuali té. Nous devrons aussiten ir compte du budget dont vous ima gi­nez qu 'il n ' est pas négligeable.

Les contacts qu e nou s avons établis avecdes spéc ialistes intern ationaux - histo­riens d ' art, conservateurs de musées - etle patient travai l d 'un gro upe de passion­nés permettent d ' enr ichi r au j our le j ourune banque de données qu i comprendnot amment :

L'associat ion Artistes du Bout du Monde aété créée il y a ma intenant cinq ans dans lebut de mener des recherches pour, dans unpremier temps , en savoir plus sur ce phé­nom ène, pour le fa ire connaître ensuite.

Ce sont a ins i quelques troi s cent cinquan­te artistes de toutes discip lines - pe intres,sculpteurs, gra veurs, écrivains et musi­ciens - qui se sont succédés dan s le villa­ge , repartant par la su ite dan s leur paysd 'origine poursuivre leur carrièr e. Ma lgréla renommée d'un grand nombre d 'entreeux , les colonies de Grez so nt pe uco nnues en France .

G rez sur Lo ing a accuei lli à part ir de1860 et pendant quelqu es cinquante

ans, d 'importantes co lonies d 'artistes venusde pa ys auss i diver s qu e les Pa ysScand inaves , le Royaume Un i, les EtatsUnis et mê me le Japon.

Venus à Pari s travailler auprès de cesmaîtres qui ava ient réfuté l ' académ ism e,ils s'échappa ient pour pra tiquer la pe intu­re de plein air dan s les campagnes d 'Ile deFrance . Grez devint un de leurs sites privi­légiés pour le cadre - les bords de Loing ,le pont et l' égli se médi évale, les ruines dela Tour de Ganne et l' authenti cit é d 'un vil­lage rural - et les aspec ts pratiques - letrain, les auberges acc ue illantes , peu oné­reuses où le crédit éta it possibl e.

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Portrait de Robert Louis and Fanny Stevenson,1888, hu~1e, 85,5 X 112 - Cata logue Sotheby's, 2004

John Singer Sargentp ortra itiste de la haute société ", et des artistes de grez

Robert Louis Stevensonet son épouse,Franck O'Meara,Francis B. Chadwick,autant d'artistes ~yant

résidé à Grez commeJohn Singer Sargentqui a réaliséleurs portraits.

L ors de la vente de la collectionWhitney dont on a beaucoup

parlé parc e que l'homme à la pipe dePicasso atteignit une côte jamaisatteint e, un portrait des Stevenson parJohn Singer Sargent fut égalementvendu. Ils s'étaient connus à Grez en1876 et se retrouvèrent à Londres oùce portrait fut exécuté en 1885. MaisSargent avait déjà réalis é un portraitde Stevenson.

Ce ne sont pas les seuls portraitsd'hôtes de Grez réal isés par Sargen tque nous connaissons.Franck ü'Meara, jeune peintre irlan­dais qui résida à Grez une dizain ed 'années et Francis B. Chadw ickpeintre américain, posèrent devant lechevalet de ce portra itiste au talent

reconnu en France, en Angleterre etaux Etats Unis .

Il naquit à Venise en 1846 , de parentsaméricains. Il commença très jeuneses études artistiques à Venise et àFlorence.Whistler ayant examiné ses croquisrecommanda à ses parents de l' en­voyer étudier à Paris et c 'est ainsique toute la famille se transportadans la capitale .

Dés son arri vée, le jeun e Sargents' insc rivit d' une pa rt à l 'ateli erCarolus Duran et d 'autre pmi à un ate­lier des Beaux Arts .L'ense igne ment de Carolus Duransusc ita son intérêt pour les prémic esde l ' impressionnism e, Lors de laseconde exposition Impressionniste, il

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aborda Monet qu 'il invita à dîner avecses camarades d 'atelier.De ce jour, son admiration pour lemaître n ' eut d'égal que l'amitié qui leslièrent. Par la suite, il lui rendit visite àGiverny et le retrouva à Londres.Monet lui ense igna les principes del'impressionnisme auquel il s'essaya,mai s ses paysages français restèrentempreints des principes de CarolusDuran. Il n'existe plus aujourd'hui deces tableaux car semble-t-il, ceux-cide mo indre qualité auraient étédétruits à l ' exception peut-être d 'unepet ite toile peinte à Grez.

Portraitiste célèbre , en France il réali­sa entre autres les portraits de Manet,Rodin, Car olus Duran et de l'auteur àla mode Edouard Pailleron ainsi queceux de son épouse et de ses fille s.C'est le portrait de Madame Gautreauqui ayant fait scandale au Salon, inci ­ta Sargent à partir en Angleterre où ilexerça ses talents de portraitistecomme de paysagiste avec plus desuccès cette fois-ci. Le portrait deMadame Gautreau au décolleté jugétrop dénudé fut rebaptisé "p ortrait deMadame X" .

Il rev int à de nombreuses reprises enFrance où il s ' exerça à la décorat ionet collabora à la réali sation d 'un pla ­fond du Palais du Luxembourg confiéà Carolus Duran, nouvelle corde à sonarc qu 'il utili sa en Grande Bretagnecomme aux Etats Unis . C 'était unvoyageur impénit ent qui parcourut laquasi totalité des pays d ' Europ e,l 'Afrique du Nor d, l ' Egypte, laTurquie, la Grèce...

Réputé pour avoir moderni sé l' mi duportrait, être demandé pour réaliserceux de la haute soc iété internat iona ­le, John Singer Sargent affirme pour­tant "Je hai s les portraits. J' aimeraisbien n 'en avoir jamais pe int de mavie. J'aime les paysages et, plu s quetout , les décorations... Les portraitspeuvent aller quand on est jeune, maisaprès quarante ans , la dext éritémanuelle nou s dessert et le sens descouleurs s 'affaiblit" .

Bibliographie

Interpreting Sargent, Elizabeth Prettejohn

Dictionnaire de l'Impressionnisme,Sophie Monn eret

Catalogue Sotheby' s, Kenn eth Mac Conk ey.

Portrait de Franck O 'Meara, 1875The Century Association,

New York.

Portrait de Robert Louis Stevenson, 1887, huile 50,8 X 61,6The Taft Museum , Cincinnati , Ohio

Robert Louis StevensonC'est un futur avocat qui arr ive en France et c ' est dans ce pays que sa voca­tion d' écrivain s' affirmera au grand désespoir de ses parents. Il a séjournéà Barbizon en 1876 et décida de traverser la forêt pour rejoindre son cou­sin, l 'artiste peintre Bob Stevenson qui séjournait à Grez au mili eu d'unecolonie arti stique très cosmopolite. Fanny Osbourne, arti ste peintre améri­caine y s éjournait pour la deuxième saison avec sa fille Isobel et son filsLloyd. En dépit de la différence d 'age, Fanny avait dix ans de plu s queStevenson, de son statut de femme mariée, le coup de foudre se produisit etmalgré les avis défavorables des deux familles , des amis de Stevenson, ilsse marièrent en 1880.L'année 2006 marqu era l 'anniversaire de la première rencontre à Grez deces deux êtres d 'exception. Artistes du Bout du Monde a pour proj et decélébrer cet évènement.

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"Venez à Grez, venez à Grez"Les colonies artistiques de Grez-sur-Loing

Tel éta it le mot d'ordrequi coura it en atelier et,plus particulièrement ausein de l'AcadémieJulian et de l'atelierColarossi. Mais pourquoile v ill age de Grez a-t-ilsuscité un tel attraitauprès de ces artistesdans cette secondemoitié du XIXème siècle ?

L'hôte l Chev illon qui accueillit des artistesvenus des quatre coins du monde

Jean Baptiste Corot: le pont de Grez sur Loing, ver.

V enez à Grez, tel était le motd'ordre qui courait en ang lais, en

suédois et plus tard en japonais, dansles ateliers parisiens. Ma is pourquoi untel engouement pour ce petit vi llage dusud de la Seine et Marne à part ir de ladeuxième moitié du Xl.X"" siècle?Deux évènements marquèrent la vie duvillage en 1860. Tout d 'abord, Paul etVirginie Chevillon rachetèrent l'hôtelde la Marne qui n 'était qu 'une mod es­te auberge, située au bord du Loing etau pied du pont, dont les clients étaientsurtout des colporteurs et des mar­chands d'étoffe se dép laçant de villageen village pour plac er leurs marchan ­dises. Ils y entreprirent des aménage­ments pour apporter à leur hôtel tout leconfort de l' époque et lui donnèrentleur nom . Il y avait à Grez un e autreauberge, l'hôtel Beauséjour ou PensionLaurent du nom de ses propriétaires.Ensuite, la gare de Bourron-Marlotte-

Grez qui avait été inaugurée deux ansauparavant par le préfet Mons ieur deBourgoing, accueillit le 20 Août 1860le premier train qui ne mettait que deuxheures pour rallier ce lle-c i depui sParis.Cela mettait Grez à 3 km de la gare àtravers champs.C 'est précisément à partir de cetteépoque que le village commença àaccu eillir des artist es et peu à peudevint un lieu de rendez-vous privilé­gié d'une importante colonie , pour laplupart des jeunes étrangers venus desquatre coins du monde étudier dans lesate liers par isiens. Un, puis deux, puisplusie urs ont découvert les charmes duvillage et le mot d'ordre alors , a circu­lé dans les ateliers - l'Acad émie Julian,l ' ateli er Colaross i entre autres - "venez à Grez, venez à Grez" .Ces j eunes artistes venaient à Paris tra­vailler auprès de ces grands maîtres,

réfutaient l 'académisme et voulaientdonner au paysage sa juste place dansl' histoire de l' art. Jusqu 'a lors, le pay­sage ne servait que de décors auxscènes mythologiques ou historiquesqu'il était bon d'exécuter pour fairepreu ve de sa culture. L'invention de lapeinture en tube contribua à accélérerle mouvement en libérant les artistesdes contraintes de préparation des cou-

r - ~_ . --

~-

. " 1., __";,11'"

L'hô tel Beaus éjour ou Pension Laurentdu nom de ses propriétaires.

Dessin d 'un e artiste am éricaineElla Greatorex (collection privée) .

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Jean Baptiste Corot, 1796 -1875 :Bords de Loing, vers 1860

Ce tabl eau a été offert à un e de ses amies accompagn éd 'un e lettre dan s laquelle il faisait part de so n plaisir

pour son séjo ur à Grez - Collection Pri vée

leurs qui ne pouvaient se faire qu 'enatelier. Peindre sur le moti f devint l'ob­jectif de ces jeunes peintres épris demod erni sme.C 'est ainsi que plus de troi s cent sd 'entre eux séjournèrent dans le villageentre 1860 et 1914 pour une semaine ,un mois, un an ou leur vie durant. EtGrez devint le siège d'une de ces nom-

1860 - Th e Currier Gallery of A rt, M anchester, N H

breuses colonies artistiques qui se créè ­rent spontanément durant cette périodedans toute l'Europe. Colonies quiacc ue il la ie n t prin cip al emen t desarti stes mais également des musiciens,des écrivains, des journalistes commece fut également le cas à Grez.L'exposition " les colonies arti stiquesen Europe au XIXème siècle" organiséepar le Germanisches Nationalmuseumde Nuremberg en 200 1 a été précédéed'un colloque européen ayant pour butl' étude de ce phénomène. A cette occa­sion, plus d'une centaine de coloniesfurent dénombrées, réparties sur toutel'Europe, dont les sites éloignés descentres urbains et de l'industrialisationmontante, étaient caractérisés par laqualité de la lumière, la simplicité et lachaleur de l'accueil. Ce phénomène neconcema que le XfX?" et le tout débutdu XXème siècle .La première de ces colonies fut, à partir

de 1830 celle de Barbi zon. Si elleaccu eillit des arti st es ét ra nge rs ­Stevenson et Larsson par exemple - ellefut principalement française au contrairede celle de Grez. Jean François Millet ,Théodore Rousseau sont sans douteparmi les plus connus. L'atelier de JeanFrançois Millet est aujourd 'hui un lieude souvenir qu'il est possible de visiter.

L'ateli er de Rousseau est un musée demême que l'auberge Ganne dont le rez­de-chaussée a été reconstitué tel qu 'ilétait : petite épicerie,chambre des Ganne etsalle à manger.En cette seconde moi­tié du XIXème siècle ,Grez n'était qu 'un vil­lage rural habité pardes paysans et des arti­sans à la différence deMarlotte, village voi­sin, où les bourgeoisfortun és construisaientde belles et grandesvillas qu 'ils utilisaientle plus souvent commerésidence secondaire.A Grez la bohème, àMarlotte la vie bour­geoi se !Les peintres françai s

choisirent plutôt de résider à Marlo ttecomme Armand Point , Olivier dePenne, Jean Charles Cazin, les Reno ir,Paul Cézanne, Claude Monet...Pourtant le premier dont on retrouve laprésence à Grez fut Jean Bapti ste Coro tqui vint sans doute dès l'année 1860 etrev int quelque temps plus tard. On luidoit un pont de Grez qui est actuelle­ment à Manchester (USA), une gravu­re du même pont dont un exemplairefait partie de la collec tion de la ville deGrez, et deux tableaux des bords deLoing . Il serait bien difficile d'attribuercette scène de pêcheur au site de Grezsi le tableau n'était accompagné d 'unelettre adressée par Corot à une de sesamies à qui il l'o ffrait en lui faisan tpart de sa satisfaction pour son séjou r àGrezPlusieurs centaines d'artistes de toutesdisciplines suivirent son exemple.Quelles pouvaient être les pensées desvillageo is gréziots devant cette inva­sion de bohèmes pittoresques qui nemanquaient jamais une occasion defair e la fête , accoutrés d'originalemanière et parlant des pato is inconnus ?

à suivre•••

Bibliographie

L'hôtel Chevillon et les artistesde Grez sur Loing, Fernande Sadler.

Bulletin des Amis de Bourron Marlotte,Bernard Hauvillers.

Archives départementales de Seine et Marne.L'auberge Ganne, Marie Thérèse Caille.

Si les maisons racontaient,Marie Claude Lalance.

Les Colonies d'artistes en Europe,Germanisches Museum Nuremberg.

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Grez outre-atlantique.Exposition Atlanta

U n e ex p os i t i o n intitul é e"Masterpieces from European Artists

Colonies 1830-1930" se déroul e actuelle­ment et jusqu 'au 22 Mai au Og lethorpeUniversity Museum of Art d 'Atlanta.Réunissant des signatures auss i prestigieuseque Corot, Gauguin, Anne Archer, Pissarro,Piet Mondrian et Paul Klee, c 'est pourtantaux tableaux vena nt de la co llection de laville de Grez , prêtés pour l'occasion, que lescomplime nts du di recteur du Musée,Mo ns ieur Lloyd Nick sont allés " lesme illeurs travaux viennent de Grez surLo ing" a-t- i l décl aré à la journalisted'Atlanta Mar ia Saporta, qui nous a com­muniqué ces inform ations.Cinq tableaux ont fa it le long voyage,emballés comme de la crista ller ie. Il s 'agitde la Grézoise cou sant d ' Ella Blackburn,d'une études de Vaches de Pissarro , du pontde Grez par Jelka Rosen, artiste peintre alle­mande et épouse de Frederick Delius, d 'un

coucher de soleil d 'Auguste JosephDelessart et de la jeune fille dans le pré deBirge Lowell Harri sson , américain. Si lesvoyages form ent la jeunesse, notre j eunefille aura reçu la meilleurs éducation car elleaura été exposée au Japon en 2000-200 1, àNuremberg en 200 1-2002 et connaît mainte­nant , la consécration à Atlanta.

Gré zo ise cousant,Ella Black burn, ang laise

72 X 58 - Collection de la Ville de Grez

L a jeun e fill e dans le pr é,Bi rge L ow ell Harisson, am éricain,1854 - 1929huile - 83 X 58 - Coll ection de la Ville de Grez

Arthur Joe HeseltineExposition Bourron-Marlotte

Portrait pa r Sir John Lave/y

;:- ~f J~-" J:::-l~~gravure «une ~ _-:"'-ra,~$#~

vue de Grez »ainsi que d 'autres œuvres peint es par sesami s. C 'est le même esprit qui l' animaquand il fit don à la mairie de Bourron­Marlotte de deux eaux fortes et d 'une pein­ture intitulée «Les Cha lands» ains i que plu­sieurs tableaux de sa collection personnelle.C'était un grand collect ionneur, un hommede haute culture . Bib lioph ile, num ismate,phi laté liste , il est le type même de l' alti ste«esthète» et laisse le souve nir d 'un hommemenan t une vie raffinée et pai sible. Bienque dem euré profondément anglai s, ArthurHeseltin e aimait la France et particuli ère­ment Marlotte. Il se plai sait à répéter avechumour: «L'Angleterre est mon pays maisMarlotte est ma patri e».

Francin e Le CarpentierDéléguée de la Commission Patrimoine

à la Mairie de Bourron-Marlotte

de Ne moursde nombreuxdess ins etestampes .Il e n r i c h i tGrez-s ur­Loing en luioffra nt un e

Caz in en 1889. En 1874, nous retrou vonsnotr e alti ste anglai s à l' Hôtel Chevillon deGrez-sur-Loing où il rencontre l' importantecolonie d' artistes étrangers qui y séjournaitet fait connaissanc e avec Joseph Palizzi ,Franck O 'Meara , Francis B. Chadwick, BobSteve nson, le cousin de Robert Louis... Il yséjournera deux ans, puis voyage ra auxPays Bas et en Italie . En 1882, il épouseCé lie Caro line Guillet, belle sœur de Jean­Charles Cazin, ils s' installent à Marlotte oùils achètent en 1899 une mai son rue ArmandCharnay qu 'i ls occuperont jusqu 'à leurdécès.Arthur Heseltine aime peindre les paysagesde la forêt de Fontainebleau mais il a aussibeaucoup dess iné et gravé des vues deBourron-Marlotte et des villages environ ­nants : Grez-sur-Loing, Moret, Montigny,Ne mours , Larch ant. .. Il deviendra sociétairede la Société des Beaux Arts après avoirexposé deux gravure s au Salon. Sa fortun epersonnelle lui perm et de vivre tranquille­ment et il n 'a pas cherch é à se fair econnaître. Il a laissé de nombreux dessinsprécis et exacts. Il grava it à l' eau forte ettirait lui-même ses planches. Il constituaainsi des recueils de gravure qu 'il offrait àses amis. Très généreux, il donn a à la ville

L a mairie-musée de Bourron-Marlottea organisé une expos ition des dessins

d'Arthur Hese ltine (du 18 au 21 mars 2005)à partir de la trentaine d 'œuvres découvert esrécemment, restaurées et présentées pour lapremière fois au publi c. Ce fut l'occasion dedécouvrir cet altiste ang lais dont nous célé­brons cette année le IS0èmc anniversaire desa naissance.Si l'on connaît bien Alfred Sis ley qui résidalongtemps à Moret après avoir séjourné àMarlotte, on ignore souvent que beaucoupd'autres artistes venus d 'Angleterre, moinsconnus et plus discrets ont aussi vécu dan snotre rég ion. Art hur Joe Heseltin e fut l 'und'entre eux tout comme son frère aîné JohnPostle.Ils sont nés d 'une fam ille aristocratiqueaisée , originaire du Ke nt. Leur grand-pèremate rnel, William Norfor, était un grandamateur d'art et avait voyagé dan s tout el'Europe. Arthur et John ont donc trèsjeunes baignés dans un mili eu artistique.Après des études d 'art en Angleterr e, il parten 1873 à Pari s et devient l' élève de CarolusDuran dans l'atelier duquel il acquiert unebonne tec hnique de paysagiste. Caro lusDuran a fondé la Soc iété des Bea ux Artsavec John Postle Heseltine et Jea n-Charles

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Quelques jalons d'histoireGrez en Gâtinais

Henri Corbeille s'est éteint l'automnedernier dans sa quatre-vingt quatorzième.Venu visiter Grez sur Loing, ce village quiavait séduit le compositeur anglaisFrederick Delius au point qu'il y vécutprès de quarante ans, il imita ce dernieren s'y installant. Et de ce jour consacral'essentiel de son temps à en étudier l'his­toire. Il fallait le voir arpenter les ruesdu village et de la campagne environ­nante, décryptant des signes que person­ne n'avait jamais vu, app areil photo enbandoulière.Nous sommes heureux de publier, avecl'autorisation de Madam e Corbeille et deses fils l'article de notre ami Henri "Grezsur Loing, quelques jalons d'histoire".

S itué entre la voie royale (actuelle natio ­na le 7) comme en témoignent les

born es royales que l'on peut observer surses bas-côtés et la voie fluviale qu 'était leLoing par lequel on transportait matériauxet marchand ises vers Paris au moyen-age, levillage de Grès en Gatina is conserve del' époque médiévale tro is monuments ­l'église, le vieux pont de pierre, les ruin esde la Tour de Ganne - et des caves d'ungrand intérêt.Le site de Grez a une longue histoirepui sque le site éta it déjà occupé aux temp spréhistoriques. Des trace s d 'un camp mag­dalénien au nord de Grez furent retrouvéeset sans dout e encore à explorer.Les ves tiges d 'une villa gallo-romain eimportante entre Grez et Monti gny furentmises à jour. Malheureusement les fouill esfurent interrompues et le site recouvert, lanatur e reprit se droit s.Le paysage de Grez est aujourd' hui ponctuépar troi s monuments remarquables:

Le vieux pont de pierreIl est vra ise mblableme nt le plus vie uxmon ument de Grez car franchir la rivièr e aété une contrainte permanente. Son origine,dans sa forme actue lle remonte au XIFmcsiècle mais on admet que pour l' essentiel, ildate des XIV et XVèmcsiècles . Sur son archela plus haute, on déchiffre la date de 1704,sans doute la date d'une de ses réfections.En effet il a subi à plusieurs reprises aucours de l' histo ire mouvementée de notrepays des dégâts forts importants mais lesgénérations qui se sont succédées ont tou­jours eu à cœur de le remettre en état.

L'Eglise Notre Dameet Saint Laurent, le PrieuréSituée sur le bief de la rivière, l' église affec­te la forme d'une croi x latine à laquellemanque la branche supérieure. Elle a cettedispo sit ion en commun avec plus ieurséglises de la région. Il ne reste du 12èmc

siècle que la croisée du transept , la nef avecà gauche , le triforium, le bas-côté et la porte,extér ieure . C 'est au XVFmcsiècle que l'on avoû té l' église et sans doute bou ché le trifo- .rium droit en rehau ssant le toit du collat éral. ..De la même époque date le grand portail,

L'église abr ite les pierres tomb ales deFrançois de Quievy, Seigneur du Colombi er(un fief de Grès) , Mareschau des Logi s deMonseigneur le Dauphin, de son épouse(1538) et de Jehan HoueI (1555) .Le prieuré ~ XVIFmcsiècle - jouxta nt l'égli­se dépendait de l'abbaye Saint-Jean-les­Sens. Les prieurs de Grès étaient chanoinesde Saint Augustin , prêtres réguliers, souventen lutte à propos des prérogati ves sacerdo­tales, ave c les Commandeurs de Beauvoir;la Commanderie de Beauvoi r se trou vait eneffet sur la paro isse de Grès . C 'était unecommanderie importante qui étendait soninflu ence loin autour de Grez (ChateauLandon, Larc hant, La Chape lle la Reine...)et dont il ne reste aujo urd ' hui que peu devestiges : des caves, un pu its ...Derrière l' égli se se trou ve une fontaine, lafonta ine Saint Laurent qui att irait pour sesprop riétés cura tives .

La Tour de GanneÉrigée en 1127 par Lou is VI le Gros , la tourde Ganne fut l'un des donjons qui fortifi è­rent les confins de l'Ile de France et de laBourgogne . Un e tourelle comportant unoratoir e diri gé vers l'Ouest laisse supposerun dôm e aujourd 'hui disparu. Elle rappellela Tour de Londres bâtie par le Duc deNormandie en 1078 sou s les Plantagenêt.Blanche de Castille, Philippe Le Bel et JeanLe Bon y rés idèrent durant la guerre de 100Ans. C'est à Grez que mourut Loui se deSavoie, victime de l'épidémie de peste de1531 . La Tour fut démantelée à partir duXVIFmcsiècle .L'église et la Tour de Ganne ont été classéesmonuments historiqu es en 1887.Et pour conclure, partageron s-nous avecMarguerite de Na varre, fille de Loui se deSavoie, ces quelqu es vers mélancoliques:"Il est un village qu e l'on nomme GrèsPrès de Paris, lieu rempli de regrets,Car là mourut Louise de Savoie".

Henri Corbeille (1911 - 2004)

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Les Cahiers Arti stes du Bout du Mo nde

sont édités par l'association

Artistes du Bout du Monde14, rue de Larc hant 77880 Gre z sur Loin g - F

et subventionnés par

la Directi on des Arc hives et du Patrimoin e

de Seine- et-Marne

Comité de rédaction :

Catherine Broquet, Catherine Devos Delachaux,

Anne-Marie Diller, Michel Ducharme, Claire Leray.

Maquette : Yves Delacroix

Mise en page, impression : 1mp. Vaillot - Nemours

Magazine Pleine VieSympathique article sur Fontainebleau etses villages d 'a rtistes.Grez n ' a pas été oublié.

'' '' l'lUl'rln J,,nl r<<m & kw 'f,lJ,Il.IQr«.llnOtntn!ttJnn1'U•• ltmolpli( QIlt luu ' fW'co," 1Tlo.,,1Im.. C;n'I ·'",Ir-l oin, ol1"rrrnllrnt ....~~JtL& ·.1(' k l ~U.No.llJn.kI. ...l ltnw h,.-..s-,fl.ta..

~ii,~~~~l~!~~Re vue des Amisde Moretet de sa régionLe s A m is deMoret ont visité levillage l'été der­nier conduits parArtistes du Boutdu Monde. Ils enont gardé un telle­ment bon souve ­nir que cela a valu REVUE DES AMIS DE MORET

ET DE SA RÉGIONà Grez la couver- .·trim"'r.,o~ - Nouv<lI<sM<Vol. 7 - ( n" 17»

ture de leur revue . _ ....._'...... nn

La presse en parle,même en ItalieLa revue Participare de Sante Ramo , villena ta le de Frances co Ne tti, avait dan s son

derni er num éro~OO!f.~,~.l!li~J~!1fOO ••_.." ll~lI ré servé la cou-

verture à Grezsur Lo ing.Il ex is te danscette ville uneassoc iation des

!W:\ ~JtJ:i !J:\ 9~JiJ .t!. .'.:\ jj~ : 9JB :.! A mis de Grezq ui man ifes t erég ulièrement leregre t qu e lesdeux ville s neso ient pa s jume­lées.

Quand vous saurez qu 'il y a 30000 habitantsà Sante Ramo , vous comprendrez que celan 'est guère fac ile même si cette associationvoue un vrai culte à notre village .

Lors de la fête organiséepour la remise des prixdu Patrimo ine de Seineet Marne, les manifesta­tions organisées en hom­mage à Frederick Deliusont eu le droit à une cita­tion ce qui constitue unencouragement p ourpersévérer.

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Chers disparuspar Claude Pujade RenaudLeur ch er di sparu s'ap pe lle Ju lesM iche let, R obert Louis Steve nson,Ma rcel Sch wob, Jules R enard ou JackLondon. E lles ne se connaissent pas maisont en com m un d 'être veuves d'écriva inset, depuis lors de veiller sur leur oeuvre.Tour à tour, elles prenn ent la p arole, évo­qu ent le p assé, se remémorent la vieconjugale, f euillettent les livres, raturentles journaux intim es et parfoi s d écou vrent.avec ame rtume ou résign ation , quelquesturpitudes qu 'il eût fa llu igno rer. . .Cinq disparus, et don c cinq p ortraits sub­tilem ent agencés, dont la fi nesse no usouv re de no uvelles clefs de lecture. A vecen p rim e, la découv erte de la veuve deJack London se rendant à Grez sur L oingpour déco uvrir le village où Fann yOsbo urne et Robert Louis Stevenson serencontreron t pour la p rem ière fo is etd 'où décou lera la gran de histoi red 'amour qu e fut leur vie à travers lem onde.A ctes Sud - 2004

Notes en forêt - Forest notespar Robert Louis StevensonL e jeun e avocat que devait devenirStevenson signe ici le p remier livre d 'un elongue série. Celui où il décou vre la f orêtde Fontainebleau et transcrit ses ém otionset décrit le parcours qui lui perm ettra derallier Barbi zon où il résidait, à Gre z surLoing où il voulait retrou ver son cousin,l'artiste peintre B ob Steven son. Ma is c'estl'amour qui l'y attend...Ce livre a le grand m érite de reproduire letexte initial en anglais et une exce llentetradu ction en fran çais.Pôles d'images à Barbizon - 2003

Guide de la Fête du Patrimoine

Le bain des cana rds à Grez sur Loinghuile - 58,5 x 84,5Ce tableau d'Alexandre Defaux 1826 ­1900 a été vendu par Maît re Ozenat l' étéderni er. Ce n' est pas le premi er tableausigné Defau x peint à Grez que nou s décou­vrons dans les ventes de la région ce qu ilaisse supposer que Defaux qui habit aitMontigny sur Loin g, a visité à plusieur srepri ses Grez.

Groupe de peupliers1886 - huile - 65 x 54Roderic 0 'C onnor - 1860-1940Ce tableau, mis aux enchères dans la mêmevente que le pré­cédent, a certai­nement été peintà Grez . O 'Connorl'a vait offert à sesamis Chadw ick,art ist es peintrescomme lui et rési­dant à Grez où ilsachetèrent la pen­sion Laurent.

A Summer Afternoon Sketch1884 - huil e - 29 x 34,5Sir John Lavery, 1856-1941Ce petit tableau a atteint la côte de 296000livres chez Sotheby's au print emp s dernier.Lavery fit de nombreux séjours à Grez , dansles années 83-84 dans un premier temps, àla fin du XIXèmc siècle dans un deuxièmetemps ce qui explique le grand nombre detableaux grézois dus au talent de ce maître.

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