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La Dernière Prophétie Tome 1 La Lame Maudite Adrien Guidoum

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La Dernière Prophétie

Tome 1 La Lame Maudite

Adrien Guidoum

24.26 627204

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 318 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 24.26 ----------------------------------------------------------------------------

La Dernière Prophétie Tome 1 : La Lame Maudite

Adrien Guidoum

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Remerciements

Je remercie tout particulièrement Sarah Muller, pour son superbe dessin de couverture, ainsi que Mathieu, Bastien et Manon, mes premiers lecteurs et mes premières critiques, qui ont su m’inciter à achever cet ouvrage.

Je remercie également toute l’équipe d’Edilivre pour son travail remarquable, et pour leurs conseils de qualités.

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Prologue

Depuis la nuit des temps, je veille, silencieux, imperturbable. Vous les humains êtes pathétiques et ignorants, ne vous doutant même pas de notre existence.

Vous ne croyez que ce que vous voyez, ne vivez que pour vous entretuer. J’ai tout fait pour vous éloigner du droit chemin, vous proposant des distractions, vous incitant à la violence, mettant en vous le goût du sang.

Rares sont ceux qui peuvent résister à mes tentations. Vous m’offrez vos âmes sans résister, en vous détournant de Lui.

J’ai fait en sorte que cela arrive, j’ai envoyé le serpent soudoyer Eve pour Lui montrer votre stupidité. Grâce à moi, votre vraie nature a été révélée, celle d’êtres arrogants, imbus d’eux même, se croyant supérieur à leur créateur.

Mais nul n’est supérieur à Lui, si ce n’est moi-même, le roi des enfers, Lucifer comme il m’a nommé.

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Votre misérable bout de roche sur lequel vous vivez ne sera pas la première planète que j’anéantirais dans cette guerre, mais elle ne sera pas non plus la dernière.

La rage coule dans mes veines, tel un feu ardent, et la Terre en payera le prix. L’injustice de ma chute repose toute entière sur vous. Chacune de vos générations s’inclinera devant moi lorsque je monterais sur le trône de mon père, lui qui me chassa de sa demeure à une époque où vous n’étiez encore que des larves.

Etre expulsé du paradis n’est pas la chose la plus plaisante qu’il puisse vous arriver. On sent tout d’abord ses ailes se consumer durant la chute interminable, puis on sent tous nos os se broyer en touchant le sol et en s’enfonçant lentement dans un brasier éternel pour y être consumé à jamais. Ce brasier est devenu ma prison, j’y réside depuis tellement longtemps que mon corps a évolué et y est devenu insensible. Je reçois parfois la visite de quelques âmes qui n’ont pas étés accueillies au paradis. Chaque âme renforce mes pouvoirs et un jour je pourrais enfin remonter à la surface.

J’avais foi en Lui mais désormais je n’obéirais plus qu’à mon propre désir.

Depuis la nuit des temps je veille, et je continuerais à le faire après votre extermination prochaine.

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Chapitre 1 Une rancune tenace

L’enfer, ce lieu indescriptible, cette prison parfaite, crée par Dieu pour contenir les démons les plus puissants. Un endroit de tourments sans fins. Aucune échappatoire possible. De grandes murailles de roche noire, semblant se prolonger à l’infini vers le haut et le bas. Un feu qui ne se consume pas, se contentant de tourmenter les âmes meurtries. Une luminosité presque nulle, si ce n’était celle prodiguée par les flammes oranges qui s’échappaient de toutes les crevasses du sol.

– Michael, que me vaut ta visite ? La voix grave et sans sentiments sortait tout droit

des ténèbres. Une lueur blanche s’installa à cette question. Un être se tenait au centre de celle-ci si bien qu’il ne faisait aucun doute qu’il en était à l’origine. L’être avait le corps d’un humain mais son dos dévoilait deux ailes, immaculées. Il descendit et se

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posa lentement sur le sol brulant. La lumière qui l’enveloppait s’étendit et éclairait désormais les ténèbres, sur une quinzaine de mètres autour de lui.

– Moi aussi je suis ravi de te revoir mon frère, lança ce dernier.

Une ombre se dessina aux limites de la lueur, un homme en sortit et fixa l’Ange qui se tenait immobile. Son corps était couvert de plusieurs cicatrices, dont deux d’entre elles qui formaient deux marques parallèles dans le dos. Il ne portait qu’un drap autour de la taille. Ses yeux brillaient d’une clarté rouge, telle une rage sans équivalence qui consumait son âme. Il regarda le messager divin, d’un regard rempli de haine.

– Pourquoi viens-tu en Enfer ? demanda-t-il d’un ton ferme.

– Lucifer, l’heure est proche, répondit Michael, J’avais pour mission de te délivrer ce message de Lui.

Lucifer ne montra aucune réaction, il restait pensif en fixant l’Ange qui se tenait la tout aussi dénué de sentiments. Il savait ce que cette phrase voulait dire, il l’avait guetté durant toute son existence. Le maître des ténèbres finit par relancer la conversation.

– Ainsi le temps de ma revanche est proche. Je tuerais bientôt mon père.

A ces mots l’être de lumière haussa le ton et la clarté qui l’entourait gagna du terrain sur l’obscurité.

– Ne blasphème pas Lucifer. Aurais-tu oublié à

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qui tu t’adresses dans ces mots, s’exclama Michael, n’as-tu donc aucune conscience de l’étendue de ses pouvoirs ?

Le regard de Lucifer ne dégageait que haine et colère envers son ancien frère, il ne laissait personne s’adresser à lui comme cela, il répliqua d’un ton grave.

– Dieu ne nous as créé que dans un seul et unique but, scanda le maître des ténèbres, exécuter tout le travail pour lui éviter de se salir les mains quand cela tournait mal. Tu sais autant que moi que cela est vrai Michael. Je l’ai servi plusieurs milliers d’années, j’ai tué, exterminé des milliers d’espèces jusqu’à ce qu’il arrive aux humains. Aurais-tu oublié Primasis ? Ne te souviens-tu pas comment nous avons exterminé notre propre peuple dans les gorges de Silision ? Toi aussi un jour il te chassera car tu penseras par toi-même, tout comme il l’a fait avec moi. Moi aussi j’étais l’un de ses favoris.

L’archange Michael fixait Lucifer d’un air triste. – Ainsi, sa punition ne t’a pas suffi, répondit-il,

qu’il en soit fait ainsi mon frère. J’aurais aimé pouvoir te sauver de ton orgueil, mais si je dois te tuer comme il l’a prédit qu’il en soit fait selon sa volonté. Nous nous reverrons sur le champ de bataille Lucifer. Cette fois-ci tu n’auras nulle échappatoire. Aucun de tes fidèles ne seras la pour te sauver de ma lame.

Michael étendit ses ailes et commença à s’élever dans les airs. La lumière qui l’entourait le suivit pour ne laisser la place qu’à la noirceur de l’Enfer et aux

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quelques flammes qui y constituaient le seul éclairage. L’archange disparut bientôt aux yeux de Lucifer.

Ce dernier fou de rage après les dernières paroles de son frère, cogna le sol si fort que la Terre en trembla de l’intérieur. Son sang bouillonnait d’une rancune éternelle, qu’aucun sortilège n’aurait pu défaire. Il finit par se calmer, après plusieurs minutes de hurlements de rage, et d’insultes, et se rendit au-dessus d’un gouffre sans fin. Des flammes jaillissaient autour de l’abîme. La noirceur au fond du puits était des plus totale, il s’en échappait une chaleur qu’aucun humain n’aurait été capable de supporter et des cris de souffrances et de douleurs. Le haut de l’abîme sans fin était éclairé par les flammes qui jaillissaient autour. L’ombre de seigneur des ténèbres couvrait la totalité du gouffre tant son âme était torturée par l’orgueil.

Le seigneur des ombres prononça trois mots SEKBET, HALLISH et KILLIEF. Les cris du gouffre cessèrent, et au centre de l’ombre de Lucifer se distinguèrent trois formes qui se tenaient à genoux devant lui, comme retenues du vide par l’ombre du Diable. Les formes avaient l’air humaines, mais leurs yeux, jaunes, luisants dans le noir, trahissaient leur origine démoniaque. Les démons avaient des dents blanches, pointues comme des lames. L’une des formes fixa Lucifer et prit la parole.

– Maître vous nous avez appelés, nous voici. Lucifer le regarda et lui répondit.

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– J’ai un travail à vous confier. J’ai un objet à récupérer sur Terre.

Les trois démons répondirent en chœur. – Nous sommes à vos ordres Maître. Que devons-

nous vous ramener ? – Une épée, reprit Lucifer, plus précisément mon

épée. Elle me fut arrachée lors de ma chute du paradis.

– Oui Maître mais pourquoi vouloir récupérer un objet aussi inutile, demanda un des démons.

Lucifer s’élevant du sol l’attrapa à la gorge et serra ses doigts autour de sa trachée en vociférant.

– Reste à ta place démon et ne me pose plus de questions !

Puis il le relâcha en le jetant dans son ombre, le prince des ténèbres planait au-dessus du gouffre, fixant sévèrement ses trois serviteurs du regard. L’un des autres démons le questionna sur la façon d’aller sur Terre.

– Lors de chaque coucher de soleil une brèche se créée entre l’Enfer et la Terre, expliqua Lucifer, elle est trop petite pour quelqu’un avec autant de pouvoir que moi, mais vous vous pourrez passer. Allez maintenant et ne me décevez pas !

Les trois formes disparurent de l’ombre de Lucifer et les cris du gouffre recommencèrent.

Le diable se retourna et s’éloigna de l’abîme, atterrissant sur son bord, lorsque qu’une voix sortit d’un coin sombre.

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– Pourquoi vouloir ton épée père, demandait une voix sifflante comme un serpent.

Lucifer se tourna vers l’origine de la voix et dans la pénombre, deux yeux verts et dont la forme ressemblait fortement à celle d’un lézard le fixaient.

– Cette épée Mammon est spéciale, répondit Lucifer, lors de mon combat avec Adonaï, je l’ai blessé, entaillant la lumière qui l’entourait. La lame est imprégnée du sang divin. Quelqu’un comme moi qui connais les incantations anciennes peut récupérer ce pouvoir et devenir aussi puissant que Dieu. Ne t’en fais pas mon fils, bientôt l’univers seras à nous, nous créerons une race d’êtres à notre image pour le peupler.

Lucifer se retourna et s’enfonça dans les ténèbres. Cela faisait longtemps qu’il attendait ce moment. Le jour ou lui et son créateur seraient à nouveau confrontés l’un à l’autre. Le seigneur des ténèbres avait déjà échafaudé son plan, il avait eu des milliers d’années pour y réfléchir, piégé dans sa prison.

Le chant des suppliciés avait repris de plus belle, remplissant l’enfer d’une mélodie de terreur. Lucifer partait vers d’autres préoccupations, remémorant sans cesse son plan, dans son esprit torturé.

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Chapitre 2 Emy Monroe

New-York, 22 Juin 2018

« Il est cinq heures du matin sur Crash Fm. Tout de suite les infos avec… ».

La voix de l’animateur radio s’interrompit, une main était venue s’abattre sur le réveil pour le faire taire. La pièce tirait sa luminosité de l’éclat de la Lune qui s’y engouffrait par la fenêtre. La main quitta le réveil, et chercha à tâtons l’interrupteur de la lampe de chevet. Lorsqu’elle l’eut trouvée, elle eut un temps d’hésitation avant de l’enclencher. La chambre s’illumina et laissait apparaitre une pièce assez grande. Les murs teintés de bleu étaient coupés par une armoire murale. Au fond de la pièce, une porte fermée était enveloppée dans le mur. Au milieu de la pièce, un grand lit double laissait apparaitre sur son dessus un enchevêtrement de draps et de couettes. La main fut suivie hors de cette bosse de tissus par un

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bras puis bientôt par un corps tout entier. Une jeune femme se tenait là, assise sur le bord

du lit, la tête dans les mains à se frotter le visage comme pour évacuer la fatigue.

Des longs cheveux noirs ébouriffés se battaient en duel avec quelques mèches brunes. Sa peau lisse témoignait d’un corps jeune de vingt-sept ans.

Ses deux mains quittèrent son visage et dévoilèrent des yeux verts et un visage que des gens envieraient pour sa beauté. Sur sa peau lisse, se dessinait une bouche fine, surmontée d’un nez fin, ses yeux verts bleutés dégageaient un profond sentiment de tendresse. Elle se leva et étira son mètre soixante-quinze de chair avant de se diriger vers la porte. Elle suivit un couloir et descendit un escalier pour atterrir dans une cuisine.

Arrivée là, elle prit le journal qui trainait sur la table et le déplia pour lire en première page, « Wall Street rebondit ».

Si vous regardiez un peu le monde vous verriez que des gens meurent de faim bande d’abrutis, se dit-elle.

Le téléphone sonna, elle lâcha des yeux le journal pour l’attraper et décrocha.

– Emy Monroe, j’écoute. – Salut Emy c’est John, répondit une voix de

l’autre cote du fil. Encore lui, quelle colle. Chaque fois il essaye de

m’inviter à un diner. La voix de John reprit au bout du fil.

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– J’ai un travail pour toi, il faudrait que tu me rejoignes à Central Park pour sept heures.

– Ok, répondit Emy, On se revoit la bas alors. Elle raccrocha le téléphone sans attendre la

réponse de John et s’empressa de gravir les marches de l’escalier qui la séparait de la douche. Elle ressortit de la salle de bains trente minutes plus tard et se dirigea vers sa chambre. Elle ne s’habilla pas très vite, après tout elle avait le temps. Sa tenue de citadine était tout à fait banale, un jeans noir en tissu, une chemise blanche en coton et un gilet gris en laine. Emy retourna à l’escalier et enfila les converses qui dormaient en bas de la dernière marche. Elle était fin prête à affronter New-York. Elle se dirigea dans une pièce qui ressemblait fortement à la salle à manger mais avec une partie salon dans un coin de la pièce. Emy ramassa un sac à dos noir qui trainait sur le canapé et se préparait à sortir de la maison lorsqu’elle se demanda « Voiture ou vélo ? » Le casque de vélo et les clefs de voiture trainaient sur une petite commode, près de la porte d’entrée de la maison. Emy resta indécise quelques instants avant de se dire « Bah j’irais à pied, je rentrerais tôt de toute façon ». La jeune femme laissa là le casque et les clefs, et entrouvrit la porte. La lumière du soleil se reflétait sur ses cheveux. Cela donnait une sensation de beauté encore plus intense sur son visage, mettant en valeur ses longs cheveux noirs. Elle ouvrit grand la porte et sortit son sac sur le dos. La porte se referma derrière elle et

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replongea la pièce dans la pénombre. Dehors la jeune femme s’éloignait à grands pas de

sa maison et se dirigeait vers la rue. La lumière du soleil commençais à émerger dans les rues, bravant les hauteurs de grattes ciel. La température était douce, comme elle devrait l’être un matin d’été. Pas trop chaude, encore rafraichie par le soleil caché par les buildings. Emy marchait depuis une bonne demi-heure observant les troupeaux d’humains marcher dans les rues, avant d’arriver à Central Park.

Le parc dégageait un sentiment de paix en pénétrant dedans, tel un oasis de verdure dans ce désert de béton. La jeune femme marchait, contemplant les arbres du parc, les oiseaux qui se tenaient sur leurs branches. Elle aperçut John au loin qui lui faisait signe de la main. Il n’avait rien d’un grand séducteur, sa tête semblait avoir veillée toute la nuit sur Internet. Son corps dépourvu de muscles était couvert par des vêtements mal assortis entres eux. Il portait un jeans noir avec une chemise verte et un gilet orange, et ses pieds semblait à l’étroit dans ses rangers. Lorsqu’Emy arriva à sa hauteur, il tendit sa joue espérant sans doute recevoir la bise de sa part. Cette dernière ne l’entendait pas de la même façon et lui tendit la main pour le saluer.

– Bonjour John, salua Emy d’une voix ennuyée. – Bonjour Emy, répondit-il. – Alors ? Dis-moi tout, reprit Emy, c’est quoi ce

travail que tu veux me confier ?

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La voix de la femme trahissait son irrésistible envie de partir loin de John.

– Viens marchons, répondit John. Emy et John se mirent à marcher les deux côtes a

côtes. John s’expliqua. – Tu te souviens surement que la semaine

dernière, l’arbre le plus vieux du parc a subi les foudres du ciel ?

– Tu veux parler de l’orage qui a ravagé le parc, demanda la jeune femme.

– Oui, continua John. Eh bien cette nuit, alors que les ouvriers étaient occupés à déterrer la souche, ils ont fait une découverte assez surprenante.

– En quoi cela me regarde, le questionna la jeune femme.

– Je connais tes compétences Emy. Tu es jeune mais tu es la meilleure archéologue que je connaisse, lui répondit John.

La jeune archéologue restait pensive, elle se souvenait de toutes ces soirées à étudier l’histoire pour décrocher son diplôme. Son amour pour l’archéologie lui avait été transmis par son père qui lui racontait chaque soir des fables et des légendes sur des trésors perdus et jamais retrouvés, elle s’imaginait partir à leurs recherches dans ses rêves. Elle avait toujours été douée pour remarquer les détails que personne ne voyait.

Après cinq bonnes minutes de marche, ils arrivèrent devant un cordon de sécurité. Un agent de

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police, qui se trouvait là, fit signe à Emy de s’arrêter. John s’empressa de lui montrer sa carte de directeur adjoint du musée. Le policier leva le cordon et les laissa tous les deux pénétrer dans la zone réservée.

Le cordon de sécurité s’étendait sur environ cinquante mètres autour d’un pré. Au milieu du pré un chêne était couché sur le gazon fendu à la base. Dans la fissure on pouvait remarquer des traces de brulures sans doute dues à la foudre. L’arbre avait été coupé pour le détacher de la souche. Cette dernière avait été arrachée à moitié du sol par une pelleteuse qui se trouvait juste à côté.

Emy et John arrivèrent à la hauteur de l’arbre et se firent accueillir par un ouvrier, gilet fluorescent sur le dos, casque de chantier jaune sur la tête. Il salua la jeune femme d’un signe de la tête et se retourna vers John. Le visage de l’ouvrier laissait apparaitre une certaine fatigue, quelques cernes avaient pris position sous ses yeux, des gerçures sur ses lèvres montraient une déshydratation certaine.

– Bonjour John, dit-il, nous avons sécurisé la souche, comme vous le demandiez.

La jeune archéologue ne comprenais pas vraiment ce qu’elle faisait là, elle regardait autour d’elle, observant les ouvriers s’affairer a enrouler la souche avec des sangles, et planter des piquets en ferraille dans le sol afin de l’empêcher de retomber dans le trou.

– Qu’y-a-t-il de si important pour sécuriser une souche, demanda-t-elle intriguée.

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– Eh bien, expliqua John, lorsque les ouvriers ont déterrés la souche ils ont découvert un objet dans sa base.

Emy sentait son instinct d’archéologue prendre le dessus, elle voyait John lui sourire, il savait qu’elle ne résisterait pas à la curiosité.

– De quoi s’agit-il, questionna-t-elle d’une voix intriguée.

– Tu ne voudras jamais me croire, répondit John. Ils ont découvert un objet aussi vieux, voire plus vieux que cet arbre. Ils ont trouvés une épée qui a au moins trois mille ans.

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Chapitre 3 Rencontres

Emy se tenait dans le trou qui avait été creusé autour de la souche pour l’extraire. Elle regardait l’objet comme un enfant regarderait un jouet le jour de noël. L’épée était entourée par les racines de la souche. Cela troublait Emy car malgré l’âge avancé de l’arbre, la partie visible de l’épée ne présentait aucune fêlure et aucune trace de rouille, elle semblait sortir de la forge.

La jeune femme commença à dégager les racines avec une scie. Elle veillait à rester à bonne distance de la lame pour ne pas risquer de l’endommager. Son entreprise dura plus de trois heures. Lorsqu’elle eut finit, elle sortit du trou en tenant l’épée dans ses deux mains.

Elle posa l’épée dans le gazon et resta le regard posé sur elle à s’interroger. John était lui aussi accroupie au-dessus de l’épée intrigué par l’objet. Il fut le premier à briser le silence.