Aes 290 4 Presences de Spencer Dans l Oeuvre de Maupassant

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    Arts et Savoirs4 (2014)Herbert Spencer en France

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    Antonia Fonyi

    Prsences de Spencer dans luvre deMaupassant

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    Rfrence lectronique

    Antonia Fonyi, Prsences de Spencer dans luvre de Maupassant ,Arts et Savoirs

    [En ligne], 4 | 2014, mis enligne le 15 mai 2014, consult le 02 juillet 2016. URL : http://aes.revues.org/290

    diteur : LISAA (Littratures Savoirs et Arts)http://aes.revues.orghttp://www.revues.org

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    Antonia Fonyi

    Prsences de Spencer dans luvre deMaupassant

    1 Limpact de Spencer sur lcriture de Maupassant est malais dterminer. Maupassant a lu

    Spencer, de Spencer. Il possdaitLesPremiers Principes1et dtenait un temps lIntroduction la science sociale2. Charles Baude de Maurceley, un camarade littraire de jeunesse,se souvient dun dner chez la comtesse de Fleury o Maupassant se mit parler avecenthousiasme de Spencer qu [il] venait [] de dcouvrir , mais, comme les autres invitsne prtaient quune oreille distraite [ ses] propos admiratifs , il prit le chemin de Mabille 3.Cette dcouverte est impossible dater. Baude de Maurceley place le dner lpoque de lapublication de Boule de suif , donc en 1880 ; seulement, le bal Mabille, situ en effet dansle voisinage de lhtel de la comtesse de Fleury, avenue Montaigne, ferma en 1875.

    2 Maupassant, toujours selon la mme source, dit avoir ignor auparavant la pense de Spencer.Pourtant, il semble impossible de distinguer dans sa cration un avant et un aprs la dcouvertede Spencer. Cest que certaines des ides de ce dernier taient dans lair du temps, de

    sorte que ses lecteurs avaient pris connaissance de sa pense avant mme douvrir un deses livres. Si Maupassant, un moment prcis, parle de dcouverte, elle ne concerne fortprobablement quun domaine particulier du systme spencrien. Ajoutons que des idesdautres philosophes, proches de celles de Spencer, circulaient aussi la mme poque, desorte quil est souvent difficile de distinguer son influence de celle dun Schopenhauer ou dunTaine. Encore nest-il pas toujours sr, lorsquon dcle une ressemblance entre Spencer etMaupassant, quelle rsulte dune influence et non dune rencontre. Dans ces conditions, jeprfre parler de laprsencede la pense de Spencer dans luvre de Maupassant, prsenceplus ou moins nettement dlimite selon le domaine o elle se situe. Je tcherai den montrer lerle dans trois de ces domaines : les convictions idologiques, la conception de la connaissanceet la logique de la nouvelle.

    Spencer, rfrence idologique de Maupassant3 Sur le plan idologique, la prsence de la pense de Spencer dans luvre de Maupassant est

    vidente et bien connue4. Quil suffise donc de la rappeler.4 De lanecdote de Baude de Maurceley, mme si son exactitude est discutable, retenons le

    contraste entre les milieux voqus : mieux vaut Mabille que la bonne socit sourde Spencer.

    Lattitude que reflte ce contraste marquera la plupart des nouvelles du dmolisseur 5deprjugs de valeurs institues par la norme sociale ou morale que fut Maupassant. OrSpencer, dans lIntroduction la science sociale, prsente tout un systme de prjugs quilest ncessaire dcarter si lon veut atteindre lobjectivit scientifique, et Maupassant voqueson nom le plus souvent dans les polmiques contre les prjugs.

    5 Deux exemples, pour illustrer le recours Spencer.Quel sentiment plus utile au pays que le patriotisme ? En est-il un plus lev, plus noble ? Eh bien,moralisateurs [], allez-vous enseigner aux enfants cette phrase dun des plus grands penseursvivants, [] Herbert Spencer : Le patriotisme est pour la nation ce quest lgosme pourlindividu. 6

    [Les romantiques] ont substitu lide de pardon lide de justice, semant chez nous unesensiblerie misricordieuse et sentimentale qui a remplac la raison.

    []

    [] je trouve que Schopenhauer et Herbert Spencer ont sur la vie beaucoup dides plus droitesque lillustre auteur desMisrables.7

    6 Il convient de noter, toutefois, que mme sil navait pas lu lIntroduction la sciencesociale, Maupassant aurait trs certainement combattu les prjugs avec nergie. Sur le planidologique, limportance de Spencer rsiderait donc moins dans linfluence quil aurait

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    exerce sur Maupassant que dans la confirmation que ses thses apportent aux convictions dupolmiste et, surtout, dans le rle de rfrence que joue son nom. Attaquer des prjugs, cestattaquer lautorit sociale qui les impose. Se rfrer Spencer, cest opposer cette autorit uneautre, forte du prestige dont jouit la philosophie lpoque. Par cette rfrence, lindividu Guyde Maupassant, lorsquil combat lgosme patriotique ou la sensiblerie promue en morale, sepose en porte-parole dune pense philosophique dont la dimension dpasse lindividualit.

    7 Il se peut, comme le montre notre deuxime exemple, que Maupassant se rfre en mme

    temps plusieurs penseurs, notamment Spencer et Schopenhauer. Peut-tre lui arrive-t-ilde confondre quelquefois leurs ides. Aux commentateurs, cela arrive souvent. Je tiens donc carter deux erreurs courantes. Contrairement ce que daucuns prtendent, Spencer nestpas pessimiste ; penseur volutionniste, il prne les bienfaits de lducation et du progrsscientifique. Il nest pas non plus agnostique dans le sens o il renierait le bien-fond de lareligion ; au contraire, tout en posant lInconnaissable au fondement mme de son systme,il cherche travers toute son uvre, dune faon programmatique, concilier la religion etla science.

    LInconnaissable dans lpistmologie fantastique deMaupassant

    8 Pour Spencer, lpistmologie est premire, on pourrait mme soutenir que lontologiesensuit. la base de son systme se trouve lInconnaissable : ce qui dpasse les limites denotre capacit de connatre, de concevoir. En font partie lOrigine, lternit, lInfini, lAbsolu,la Matire, la Force, etc. Ils en font partie, sans en tre les attributs pour autant, parce quelInconnaissable nest pas un objet, ni une instance, mais une abstraction nigmatique. ceciprs que, par endroits, Spencer lidentifie une puissance (power) : Si la religion et lascience peuvent se rconcilier, cest sur ce fait, le plus profond, le plus large et le plus certainde tous : que la puissance dont lunivers est la manifestation pour nous est compltement

    impntrable. 8

    9 la lecture dun tel passage, on se demande si lInconnaissable est pure abstraction ou sil estune puissance qui agit sur notre destin. Quil soit lune ou lautre, nous navons pas de prise

    sur lui et nous devons admettre son existence. De l, pour nous, des tensions qui sannoncentintenables, mais que Spencer propose de soulager en introduisant ce modus vivendi quest lerelatif.

    10 Le Connaissable est de lordre durelatif, principalement deux titres. Premirement, parceque, tant la manifestation de lInconnaissable, il se dfinit par rapport, en relation aveclInconnaissable. Cette relativit fait lien : grce elle, les phnomnes qui constituent leConnaissable participent de lessence inconnaissable. Deuximement, comme les phnomnesne nous sont pas connus tels quen eux-mmes, mais seulement sous certaines conditions,temporelles, spatiales, climatiques, gographiques, etc., ds que ces conditions changent, nosconnaissances changent aussi ; par consquent, elles ne peuvent avoir quune valeur relative.Cette relativit est souplesse, richesse : elle permet de concevoir la diffrenciation toujours

    croissante quapporte lvolution. Mme si elle ne nous donne accs qu ce que les objets ont de particulier, de multiple, de diffrent, de modifi, de phnomnal 9, elle est un milieuentre deux extrmes , entre science et nescience.10

    11 Maupassant a fort probablement lu cela, mais il a lu aussi dautres philosophes, et il estdifficile de dmler la part de Spencer dans sa conception de la connaissance. Selon certainscommentateurs, lide de linsuffisance de lexprience sensorielle lui est inspire par Spencer.

    Les Sens sont au nombre de cinq, rien que de cinq.

    Supposons que lhomme ait t cr sans oreilles ; [] pour lui, lUnivers serait muet [].

    Mais sil avait reu en don dautres organes, [] dous [] de [la] proprit de mtamorphoseren perceptions nerveuses les actions et les attributs de tout linexplor qui nous entoure, combienplus vari serait le domaine de notre savoir et de nos motions.11

    12 On vient de lireLa Vie errante, mais on peut trouver des propos semblables dans Sur leau, Le Horla et ailleurs. Si jai citLa Vie errante, cest que Maupassant y note, au seuil de

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    ces rflexions : M. Taine a [] magistralement trait et dvelopp cette ide. Sa sourceest Taine, et non Spencer. Dans Lettre dun fou , il cite sur le mme sujet Montesquieu,

    mais on y entend galement un cho de Condillac12, et on pourrait voquer aussi des auteurscontemporains, par exemple DHervey de Saint-Denys :

    [Lhomme est dou] de cinq instruments diffrents pour percevoir []. [] Est-ce direque toutes les proprits dun corps nous seront parfaitement connues [] ? Assurmentnon. Les objets que nous connaissons sous des rapports au nombre de cinq [] doivent tre

    vraisemblablementpercevablesdune infinit dautres manires, dont lensemble constitueraitcette science absolue des choses qui nappartient quau crateur. Il peut donc exister, dans quelqueplante, des tres dous dappareils sensoriaux si diffrents des ntres que la manire dont uneseule et mme chose serait perue par eux ou par nous noffrirait la moindre analogie.13

    13 Cela date de 1867, mais on croirait lire Le Horla , crit vingt ans plus tard.14 Il est vrai que, dans certains passages de Maupassant, on croit entendreclairement Spencer :

    [] [l]tre extrieur nous chappe par ses proportions, sa dure, ses proprits innombrableset impntrables, son origine, son avenir et ses fins, ses formes lointaines et ses manifestationsinfinies [...]14

    [] nous sommes entours dInconnu inexplor.15

    Ou encore :

    Comme il est profond, ce mystre de lInvisible ! Nous ne le pouvons sonder avec nos sensmisrables, avec nos yeux qui ne savent apercevoir ni le trop petit, ni le trop grand, ni le trop prs,ni le trop loin, ni les habitants dune toile, ni les habitants dune goutte deau...16

    ici, on dirait quon vient dentendre William Hamilton, cit par Spencer :

    [] nous ne pouvons concevoir ni un tout absolu, cest--dire un tout si grand que nous nepuissions pas le concevoir comme une partie relative dun tout encore plus grand ; ni une partieabsolue, cest--dire une partie si petite que nous ne puissions aussi la concevoir comme un toutrelatif, divisible en parties plus petites.17

    15 Bref, mme si Spencer nen est pas lunique inspirateur, lInconnaissable, tel quil lepropose, est bien prsent chez Maupassant. Mais il convient dinsister sur deux diffrences

    majeures entre le modle et son appropriation : lune est le traitement de lInconnaissable parMaupassant sur un mode affectif, tranger Spencer ; lautre est la permabilit des frontiresentre lInconnaissable et le Connaissable ou entre le sujet et lobjet chez Maupassant, alorsque chez Spencer ces frontires sont infranchissables.

    16 Il est vident, certes, que les tensions que provoque, selonSpencer, limpossibilit davoirprise sur lInconnaissable impliquent une mobilisation des affects. Mais chez Maupassant, leuraction est explicite et exacerbe. Dans les chroniques o il reproche, sur un ton nostalgique, aupositivisme davoir supprim la dimension mystrieuse de lunivers, lInconnaissable apparatmanifestement comme objet de dsir.

    Chaque jour [les savants] resserrent leurs lignes largissant les frontires de la science []. Ende, le connu qui tait hier linconnu ; au-del, linconnu qui sera le connu de demain.

    []Eh bien, malgr moi, malgr [] la joie de cette mancipation, tous ses voiles levs mattristent.Il me semble quon a dpeupl le monde. On a supprim lInvisible. Ettout me parat muet, vide,abandonn !18

    17 La violence du dsir est gale celle du dsespoir suscit par limpossibilit de la satisfaction : Heureux ceux [] que ne soulvent point sans cesse des lans imptueux et vains vers lau-

    del, [] vers limmense mystre de lInexplor ! 19

    18 Le chroniqueur tient un discours rationnel, il a pour tche de rflchir sur des ralits actuelles,dlaborer les ractions quelles provoquent en lui de faon pouvoir les partager avec seslecteurs. Par consquent, dans les chroniques lInconnaissable simpose pour ce quil estpar dfinition : inaccessible pour la connaissance. En revanche, lauteur de fiction est libre

    de rejeter la contrainte de la rationalit, et cette libert, qui caractrise en premier lieu lalittrature fantastique, permet de satisfaire le dsir dapprocher lInconnaissable. Mais ce

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    sera une satisfaction la Pyrrhus : celui qui lobtient meurt ou finit dans un asile. Aussi ledsir saccompagne-t-il dans ces cas de peur, se mue-t-il en peur. Dans ces conditions, bienque Spencer soit souvent prsent dans le fantastique de Maupassant comme inspirateur decontenus intellectuels, sur le plan affectif sa philosophie optimiste et conciliatrice ne laissepas dempreinte. Pour expliquer cette contradiction, il convient de dterminer de plus prslInconnaissable de Maupassant.

    19 Les affects ambivalents (dsir/peur et leurs drivs), voluant vers la prdominance des affects

    ngatifs, sont les reprsentants dun fantasme inconscient fortement anxiogne quon retrouve la base de toutes les uvres de Maupassant20 : cest une imago de la mre archaque situe au tout dbut de la vie , un milieu biologique qui entoure lenfant, un corps sanslimites, sans forme, sans structure, sans visage. Elle est irreprsentable telle quen elle-mme,donc invisible, imperceptible inconnaissable. Elle est une puissance qui rgne, absolue,sur la vie et la mort : cest elle qui a donn la vie et donc cest elle qui la reprendra,en rabsorbant son enfant dans son corps indiffrenci. Spencer, rappelons-le, identifie parendroits lInconnaissable une puissance dont le monde est la manifestation. Maupassant parle

    d inconnaissables Puissances qui exercent sur nous des influences mystrieuses 21:

    Tout ce qui nous entoure, tout ce que nous voyons sans le regarder, tout ce que nous frlonssans le connatre, tout ce que nous touchons sans le palper, tout ce que nous rencontrons sans le

    distinguer, a sur nous, sur nos organes et, par eux, sur nos ides, sur notre cur lui-mme, deseffets rapides, surprenants et inexplicables ?22

    20 Chez Spencer, la perception sensorielle, son efficacit et ses checs sinscrivent dans unprocessus purement intellectuel. Chez Maupassant, lexprience intellectuelle va de pair avecune exprience corporelle o les inconnaissables Puissances agissent sur les organes du sujet comme le ferait un corps sur un autre corps. Comme le milieu biologique materneltout-puissant agit sur lorganisme de lenfant.

    21 Lassociation de lInconnaissable limago de la mre archaque apparat clairement dansLeHorla. Assoiff de lointains inconnus, le hros salue un navirebrsilien qui porte leur missaireinvisible, le Horla, et linvite par ce geste dbarquer chez lui. Dsormais, sa vieest souffrance.De malaises en tourments, il en arrive vouloir tuer le Horla. Mais, pour le tuer, il faut le

    connatre. La connaissance adviendra sous la forme dune hallucination ngative : le hros nevoit pas son reflet parce que le Horla se place entre le miroir et lui. Du coup, il peut dfinir le

    Horla, sur le mode ngatif : cest un corps imperceptible 23, un corps inconnaissable 24,dpourvu de contours nettement arrts 25, et qui, linstar de la mre archaque, supprimelidentit de lautre en absorbant son reflet, en assimilant son tre cette preuve de lidentitquest le reflet. La catastrophe est invitable : la premire version de lhistoire se termine lasile, la seconde par le suicide.

    22 Il arrive que lassociation de lInconnaissable limago de la mre archaque apparaissemoins clairement, parce que la psych se dfend du fantasme anxiogne en le refoulant plusprofondment. Dans ces cas, la tonalit affective change et les indices textuels qui renvoient aufantasme inconscient sont banaliss. Un groupe de tels indices est constitu par les lments de

    lappareil maternel : le contenant de lutrus o lon est dabord son aise, mais o lon finitpar se sentir emprisonn ; les eaux amniotiques, toutes sortes deau, accompagnes de menacede noyade ; le cordon ombilical, des cordes, fils, ficelles qui tranent partout, accompagns demenace de strangulation. Dans La Chevelure , par exemple, lInconnaissable lInvisible,lImpalpable, lInsaisissable, lImmatrielle Ide 26 est associ une morte, disparue

    depuis longtemps, que le hros appelle la Mystrieuse, lInconnue 27, lInsaisissable,lInvisible 28, et dont il ne subsiste, sous forme matrielle, quune natte de cheveux blonds, lis

    par une corde dor, un ruisseau 29de cheveux, une onde dore 30: des fils et de leau. Lehros parvient satisfaire son violent dsir de possder la morte je lai eue 31, et payerasa flicit par lasile perptuit. Cette fois, la peur est absente parce que lInconnaissable setrouve transform en objet dun dsir sexuel qui le pourvoie, sinon de structures, du moins

    de limites : jai parcouru de mes caresses cette ligne ondulante et divine qui va de la gorgeaux pieds 32. Mais cette ligne, purement imaginaire, nest quun indice. Ondulante , elle

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    renvoie la chevelure mtaphorise comme onde dore , elle-mme indice du fantasmede la mre archaque.

    23 Cest partir de ce fantasme que sexplique aussi la prcarit des frontires chez Maupassant,lautre point capital sur lequel sa conception de la connaissance diffre de celle de Spencer.On laura compris : entre la mre archaque et lenfant quelle porte les frontires corporellesne sont pas tanches. Do la permabilit des frontires entre le sujet et lobjet : le Horlaabsorbe celui qui tente de le connatre ; entre lInconnaissable et le Connaissable : le Horla se

    laisse connatre, ne serait-ce que sur le mode ngatif, de mme que la morte, lInsaisissable,lInvisible , sur le mode imaginaire : je lai vue, je lai tenue, je lai eue 33.

    24 Nous sommes loin de Spencer. Devant cette instabilit des catgories, on se demandesi lvocation de lInconnaissable par Maupassant implique effectivement la prsence dela pense de Spencer larrire-plan de son rcit. Mais rappelons que le fantastique deMaupassant se fonde sur le refus de lpistm positiviste ( En de, le connu qui tait hierlinconnu ; au-del, linconnu qui sera le connu de demain ), et cest ce refus qui motive sonadhsion une philosophie o la conception rationnelle de la connaissance admet le postulatde lexistence de lInconnaissable.

    Le Connaissable, alias relatif, facteur structurant de la

    nouvelle raliste de Maupassant25 Le fantastique, grce la trs grande libert dont lauteur y jouit, est le domaine o

    lInconnaissable et le fantasme anxiogne auquel il sassocie chez Maupassant peuventapparatre nu, ou presque. Lauteur de la fiction raliste, en revanche, doit se soumettre des contraintes, telles que les lois physiques ou celles dun systme spatio-temporel cohrent ;par l mme, il est oblig de recouvrir le fantasme archaque par un matriel fantasmatiqueplus tardif plus volu et, partant, plus rassurant. En termes spencriens, la fictionraliste est le domaine du Connaissable, du conditionn prise en compte des conditions,temporelles, spatiales, climatiques, sociales, gographiques, etc , donc, du relatif. PourSpencer, rappelons-le, le relatif est bnfique : cest une catgorie qui permet de saisir leparticulier, le multiple, le diffrent, le monde dans sa richesse volutive, tout en prservant unrapport lInconnaissable. Maupassant, en revanche, tout en acceptant lutilit du relatif pourconnatre le monde, en dplore lefficacit limite.

    [] nous nous trompons en jugeant le Connu [].

    [] tout est incertain et apprciable de manires diffrentes.

    Tout est faux, tout est possible, tout est douteux.

    26 Formulons cette certitude en nous servant du vieux dicton : Vrit en de des Pyrnes,erreur au-del.

    Et disons : vrit dans notre organe, erreur ct.34

    27 Vrit en de des Pyrnes, erreur au-del : relativisme objectif, connaissance dtermine

    par les conditions externes o lobjet se trouve plac. Vrit dans notre organe, erreur au-del : relativisme subjectif, connaissance dtermine par les proprits du sujet. Maupassantusera des deux. Bien videmment, ce nest pas la lecture de Spencer qui lincite avoir recoursau relativisme : le genre de dicton Tout est relatif, cest le seul absolu , attribu VictorCousin, est monnaie courante lpoque. Mais par lusage quil fait du relatif, il se laisserapprocher de Spencer. Il sen sert, on la vu, dans une perspective idologique ou morale pourbattre en brche des prjugs, mais, dans ces cas, le nom de Spencer est, tout au plus, la cautiondune dmarche subversive. Plus importante, de notre point de vue, est la fonction protectricedu relatif qui sinterpose fait lien et sparation la fois entre lInconnaissable et le sujetconnaissant. Cest ainsi quil soulage, pour Spencer, les tensions provoques par lincapacitdu sujet davoir prise sur lInconnaissable, et cest le mme rle qui lui sera attribu par la

    pratique de la nouvelle de Maupassant.

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    28 Le Modle est lhistoire dun peintre et dune jeune femme, son modle. Elle devient samatresse, bientt elle lennuie, et il lui annonce quil veut reprendre sa libert. Elle se jettepar la fentre, se brise les deux jambes, et reste infirme. Il lpouse.

    29 Le rcit suit la progression de la connaissance de lobjet trange constitu par le coupleque forment le peintre et linfirme. Premire explication : Ceux qui passaient derrire lecouple [] le regardaient dun air attrist. Toute une lgende de dvouement courait. Il lavaitpouse malgr son infirmit, touch par son amour, disait-on. 35

    30 Cest une lgende 36, une fausse croyance, unprjug, qui rsulte dun syllogisme fautif.31 Prmisse majeure : Tout homme qui pouse une infirme fait acte de dvouement.32 Mineure : Jean Summer a pous une infirme.33 Conclusion : Jean Summer fit acte de dvouement.34 La majeure est fausse parce quelle pose une vrit inconditionnelle, absolue Tout homme

    (sous-entendu : en toutes circonstances) qui pouse une infirme fait acte de dvouement ,alors que nous ne pouvons connatre que le conditionn, Spencer et Maupassant sont daccordsur ce point.

    35 Un ami du peintre se charge de dmolir cette lgende :

    Il la pouse il la pouse comme on pouse, parbleu, par sottise !

    []

    [] les peintres ont la spcialit des mariages ridicules ; ils pousent presque tous des modles,des vieilles matresses, enfin des femmes avaries sous tous les rapports. [] Aprs les avoir faitposer, ils les pousent.37

    36 Celui qui parle ainsi tient compte de la condition socioprofessionnelle de Jean Summer, de sonappartenance la catgorie des peintres, impliquant un rapport spcifique au mariage. Partantde l, la valeur du mariage de Jean Summer se trouve relativise, et la lgende du dvouementest rfute.

    37 Mais cette deuxime explication ne tient pas compte de linfirmit de la jeune femme. Suit alorsune troisime explication, lhistoire de linfirmit raconte par lami pourfendeur de lgendes,qui a t tmoin des vnements. Excd par la btise arrogante de sa jolie matresse, JeanSummer veut la quitter, et avance, comme ultime prtexte, que sa famille veut le marier voirLa Dame aux camlias.

    38 Elle : Si tu te maries, je me tue Lui : Eh bien tue-toi ! Elle, effrayante de pleur :

    Il ne faudrait pas men dfier. Je me jetterais par la fentre.

    Il se mit rire, savana vers la fentre, louvrit, et, saluant comme une personne qui fait descrmonies pour ne point passer la premire :

    Voici la route. Aprs vous ! 38

    39 Elle saute.40 Elle la jou , dit lami, ce fut un pige, une de ces ruses que les femmes russissent

    toujours, [] surtout quand il sagit de se faire pouser 39, mais une ruse dune audaceextraordinaire. Cette fois, lexplication a tenu compte de la condition particulire du mariage.

    Plus de lgende, plus de schma plus dabsolu, plus de gnral , nous sommes dans lasphre du relatif, du conditionn, de lindividuel.

    41 Mais o est lInconnaissable dans cette histoire ? se demandera-t-on. Le voici.42 Cest lami qui raconte le saut de la jeune femme :

    [] elle passa devant moi, devant lui, franchit la balustrade et disparut

    Je noublierai jamais leffet que me fit cette fentre ouverte, aprs lavoir vu traverser [sic] par cecorps qui tombait ; elle me parut en une seconde grande comme le ciel et vide comme lespace.40

    43 Vide vide de ce qui est perceptible, connaissable et illimit : cest lInconnaissable. Uncorps y tombe pour se dtruire. Dans LAnglus, le dernier roman, inachev, de Maupassant, lEspace est le lieu o se trouve embusqu le Meurtrier affam de mort quest

    Dieu, qui cre pour dtruire41

    . Dans Le Modle , la jeune femme survit sa chute danslEspace, mais elle restera immobilise, emprisonne dans son fauteuil, tout comme le hros

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    du Horla , lui aussi tenu assis dans un fauteuil par lenvahisseur invisible : Je dsireseulement me lever []. Je ne peux pas ! Je suis riv mon sige []. 42Tous deux, ilssont repris dans le corps maternel inconnaissable, mais, la diffrence du Horla , rcitfantastique, dans le rcit raliste quest Le Modle , le fantasme de la mre archaque nesurgit quun instant. Le reste du temps, il est envelopp, occult par le Connaissable, mis distance par le parcours de plusieurs niveaux du relatif.

    44 Ce parcours se dessine clairement dans un rcit fait par un narrateur, comme cest le cas du

    Modle . Mais on le dcle aussi dans des nouvelles sans narrateur, comme La Parure .Ctait une de ces jolies et charmantes filles, nes, comme par une erreur du destin, dans unefamille demploys. Elle navait pas de dot [] ; et elle se laissa marier avec un petit commis duministre de linstruction publique.

    Elle fut simple ne pouvant tre pare, mais malheureuse comme une dclasse ; car les femmesnont point de caste ni de race, leur beaut, leur grce et leur charme leur servant de naissanceet de famille.43

    45 Autrement dit, une jolie femme gracieuse et charmante qui est pauvre ne peut tre quemalheureuse. Cest la vrit inconditionne, absolue, quil sagira de rfuter.

    46 Invite au bal du ministre, Mme Loisel russit se procurer une toilette et mme une rivirede diamants, prte par une amie. Elle est heureuse :

    Elle tait plus jolie que toutes, lgante, gracieuse, souriante et folle de joie. []

    Elle dansait avec ivresse, avec emportement, grise par le plaisir, ne pensant plus rien, dans letriomphe de sa beaut, dans la gloire de son succs, dans une sorte de nuage de bonheur [].44

    47 Ce qui revient dire que dans certaines conditions extrieures favorables, une jolie femmepauvre peut tre heureuse cest la thse du relativisme objectif.

    48 Mais elle perd le collier de diamants, et, pour le remplacer, le couple doit sendetter,et tombe dans la misre. Elle perd sa beaut, sa grce, toute possibilit de bonheur estdsormais supprime cause, dirait-on, dun malheureux hasard. Lorsque tout est fini, ladette rembourse, la vie ruine, elle rencontre la propritaire du collier qui lui apprend queles diamants taient faux La cause du malheur a t lincapacit de lhrone de distinguer

    le faux du vrai, la mconnaissance de la ralit par le sujet connaissant cest le niveau durelativisme subjectif.49 Quant lInconnaissable, il est reprsent par lobjet mconnu qui a provoqu la catastrophe :

    Que serait-il arriv si elle navait point perdu ce collier ? Qui sait ? qui sait ? Comme la vie estsingulire, changeante ! Comme il faut peu de chose pour vous perdre ou vous sauver ! 45Onnotera que lagent de la fatalit, le reprsentant de lInconnaissable a t un collier, un cordonautour du cou, appel aussi une rivire .

    50 Le relatif, milieu entre science et nescience selon Spencer, est lensemble de phnomnesqui constitue les effets et, partant, les manifestations de la cause inconnaissable. SelonMaupassant, il nous protge de la satisfaction de notre dsir suicidaire daccder lInconnaissable. Mais cette valorisation du relatif tmoigne-t-elle de la prsence de la pensede Spencer dans luvre de Maupassant ? On ne le sait On sait seulement que de semblablespratiques du relatif taient fort rpandues dans les mentalits contemporaines.

    51 La prsence de la pense de Spencer dans luvre, larrire-plan de luvre de Maupassantimplique des ressemblances. Mais nos lectures ont mis au jour aussi des diffrencesessentielles. La plus importante dentre elles est celle qui oppose la stabilit des frontiresentre catgories chez Spencer leur instabilit chez Maupassant. La stabilit chez Spencertient lobservation rigoureuse du principe logique de la non-identit : A est gal A, doncA nest pas gal B le sujet ne peut tre lobjet, ni lInconnaissable tre connu en aucunecirconstance. Chez Maupassant, au contraire, le Horla peut envahir le sujet tout moment.Cette rigueur inflexible, voulue, souligne, assume par Spencer est probablement une desraisons du dsintrt de la postrit pour son uvre : notre poque reconnat dautres logiquesavec celle du tiers exclu. Maupassant le devinait, et cest peut-tre une des raisons de lintrt

    pour son uvre qui va en se renforant depuis un demi-sicle.

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    52 Mais en est-il vraiment ainsi ? La rigueur logique de Spencer tait-elle, pouvait-elle tre sansfaille ? un endroit, Spencer cite William Hamilton qui, lui, cite Milton pour dire que le connuest conquis sur linfinivide et sans forme ( won from the void and formless infinite)46.Le passage suggre lide et cest cette ide que le philosophe, Spencer ou Hamilton, sedfend dassumer et laisse formuler par le pote dune possibilit de compromis, puisquenous avons conquis, pris,gagn (won) le connu sur linconnaissable. Ce, grce au relatif.Donc, grce au relatif, partiellement, momentanment, A peut tre gal B. Dfaut de cuirasse

    ou ouverture desprit, ce point serait pass inaperu mes yeux si je navais lu Spencer dansloptique de Maupassant. Partant de ce point dont je me risquerai dire quil lui est communavec Maupassant,ne pourrions-nous pas lire Spencer autrement, dans un registre adapt lasensibilit de notre temps ?

    Notes

    1 Andr Vial laffirmedaprs une note indite de Card, dans Guy de Maupassant et lart du roman,Paris, Nizet, 1954, p. 129.

    2 Voir les lettres Flaubert du (14 fvrier 1880)] et (dbut mars 1880), dans Correspondance, d. JacquesSuffel, Genve, Edito-Service, 1973, t. I, p. 261 et 271.

    3 Guy de Maupassant. Souvenirs personnels ,Le Gaulois, 16 juillet 1925.4 Voir Vial,Maupassant et lart du roman,op. cit.;Laurence A. Gregorio,Maupassants Fiction andthe Darwinian ViewofLife, New York/Washington/, Peter Lang, 2005 ; Michael Lerner,Maupassant,New York, Braziller, 1975 ; Jean Salem,Philosophie de Maupassant, Paris, Ellipses, 2000.

    5 Cf.la chronique Notes dun dmolisseur , un rquisitoire contre les Tartufes , Gil Blas, 17 mai1882.

    6 Penses libres ,Le Gaulois, 14 dcembre 1881. Maupassant cite lIntroduction la science sociale,Paris, G. Baillire, 1874, p. 222.

    7 Les Soires de Mdan,Le Gaulois, 17 avril 1880.

    8 Spencer,Les Premiers principes, trad. E. Cazelles, 7ed., Paris, F. Alcan, 1894 [1871], p. 40.

    9Ibid., p. 66.

    10Ibid., p. 66.

    11 Guy de Maupassant,La Vie errante, Paris, Ollendorff, 1890, p. 22.

    12 Cf.Laurent Dubreuil,De lattrait la possession. Maupassant, Artaud, Blanchot, Paris, Hermann,2003, p. 13.

    13 Leon DHervey de Saint-Denys, Les Rves et les moyens de les diriger. Observations pratiques,Amyot, 1867, p. 406-407.

    14 Guy de Maupassant, Lettre dun fou , Gil Blas, 17 fvrier 1885.

    15Ibid.

    16 Le Horla ,LeHorla, Ollendorff, 1887, p. 6-7.

    17Les Premiers principes, op. cit., p. 65.

    18 Adieu mystres , Le Gaulois, 8 novembre 1881. Bien entendu, ce reproche ne sadresse pas Spencer pour qui leprogrs scientifique nimplique pas la suppression, ne serait-elle quhypothtique,

    de lInconnaissable: Si nous regardons la science comme une sphre qui sagrandit graduellement,nous pouvons dire que son accroissement ne fait quaccrotre ses points de contact avec linconnu quilenvironne. (Les Premiers principes, op. cit., p. 13.)

    19 Par del , Gil Blas, 10 juin 1884.

    20 Ailleurs jai prsent dune faon plus dveloppe la problmatique qui suit, notamment dansMaupassant 1993, Paris, Kim, 1993, ou Le Horla, double indtermin , dansLe Double. Chamisso,Dostoevski, Maupassant, Nabokov, dir. Jean Bessire, Paris, Champion, Unichamp , 1995, p. 91-141.

    21 Le Horla , op. cit., p. 5.

    22Ibid., p. 6.

    23Ibid., p. 62.

    24Ibid., p. 68.

    25Ibid., p. 62 et 63.

    26 Toine, Paris, Marpon et Flammarion, s. d. [1885], p. 134.

    27Ibid., p. 145.

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    28Ibid., p. 146.

    29Ibid., p. 143.

    30Ibid., p. 144.

    31Ibid., p. 145.

    32Ibid.

    33Ibid.

    34 Lettre dun fou , op. cit.

    35Le Rosier de Madame Husson, Paris,Quantin, 1888, p. 97.

    36Ibid.

    37Ibid., p. 98.

    38Ibid., p. 110.

    39Ibid., p. 101.

    40Ibid., p. 110.

    41 Manuscrit, f 11, The Harry Ransom Center, The University of Texas at Austin, Artine ArtinianCollection, 13.4.

    42 Le Horla , op. cit., p. 46.

    43 Contes du jour et de la nuit, Paris, Marpon et Flammarion, s. d. [1885], p. 73-74.

    44Ibid., p. 82.

    45Ibid., p. 90.

    46 Spencer,Les Premiers principes,op. cit., p. 66.N. B. La citation (Paradise Lost, Book 3) est extraitedune vocation de la cration du monde par Dieu.

    Pour citer cet article

    Rfrence lectronique

    Antonia Fonyi, Prsences de Spencer dans luvre de Maupassant ,Arts et Savoirs[En ligne],4 | 2014, mis en ligne le 15 mai 2014, consult le 02 juillet 2016. URL : http://aes.revues.org/290

    propos de lauteur

    Antonia Fonyi

    ITEM-CNRS (UMR 8132)

    Droits dauteur

    Centre de recherche LISAA (Littratures SAvoirs et Arts)

    Entres dindex

    Mots-cls :Maupassant (Guy de), inconnaissable, nouvelle, fantastique, ralisme