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SCIENCES ENJEUX SANTÉ N° 49 Juin 2008 Trimestriel - 2 e trimestre 2008 4 Euros / 7 FS / 2,5 GB£ / 5 US$ La Lettre de Pro Anima Les sciences pour la vie www.proanima.fr [email protected] Le Comité scientifique Pro Anima œuvre pour une sécurité sanitaire rigoureuse et le bien-être de tous. Member of the Alliance For Responsible Science AFRS Sachons désobéir Il est certain que pour assurer le bon fonctionne- ment de la société, il est nécessaire que l’individu se plie à diverses règles et soit capable d’obéir, mais jusqu’à une certaine limite au-delà de laquelle la désobéissance peut devenir une vertu, et parfois même la seule solution à des situations périlleuses. Cependant, puisque nos gouvernants ne semblent pas tenir compte de l’opinion de la majorité des Français sur les OGM, nous devrions tenir compte de la déclaration d’Erich Fromm dans son ouvrage De la désobéissance et autres essais : “L’homme qui ne peut qu’obéir est un esclave [...]. L’obéissance pourrait très bien être la cause de la fin de l’histoire humaine”. Nombreux sont ceux qui pensent de cette manière et s’inquiètent de l’obéis- sance passive de nos contemporains “bien-pen- sants”. N’oublions pas que, lors du procès de Nuremberg, le procureur anglais répondit aux accu- sés qui affirmaient avoir seulement obéi à des ordres : “Il vient un moment où l’homme doit refu- ser d’obéir à un chef s’il veut obéir à sa conscien- ce” (cf. Cahiers de la Réconciliation, n° 2, 1996). Devant la puissance financière des industriels — fabricants de médicaments, pesticides, herbicides, OGM et autres poisons — et la persistance mépri- sante de leur mainmise sur l’économie et la poli- tique de santé, nous risquons d’être amenés à déve- lopper cette désobéissance civique qui est une arme que n’apprécient ni les laboratoires ni les gouver- nements qui les cautionnent. Dans notre lutte contre Goliath, le refus d’obéir aux “ordres” peut être la seule arme efficace. Rappelons-nous ce que disait à ce sujet Einstein : “Ce ne sont pas ceux qui font le mal qui rendent le monde insupportable, mais ceux qui regardent et laissent faire.” Ils sont nombreux à prôner une certaine désobéis- sance civique si elle peut contribuer à sauver la Terre et ses habitants. Pour sa part, André Glücksmann déclarait déjà en 1997 : “Ce principe deviendra de plus en plus nécessaire avec les déve- loppements des sciences et des techniques. Le citoyen ne peut faire une confiance aveugle à ceux qui agissent en son nom. L’affaire du sang conta- miné, entre autres exemples, n’aurait peut-être jamais existé si, quand il était encore temps, quel- qu’un avait civilement désobéi.” Quant à Georges Bernanos, il avait prévu ce qui nous attend si nous acceptons l’esclavage qu’on cherche à nous imposer. “Je pense depuis long- temps que si un jour les méthodes de destruction de plus en plus efficaces finissent par rayer notre espè- ce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui sera la cause de notre extinction, et moins encore, bien entendu, l’indignation qu’éveille la cruauté, ni même les représailles et la vengeance qu’elle s’at- tire, mais la docilité, l’absence de responsabilité de l’homme moderne, son acceptation vile et servile du moindre décret public. Les horreurs auxquelles nous avons assisté, les horreurs encore plus abomi- nables auxquelles nous allons maintenant assister, ne signalent pas que les rebelles, les insubordonnés, les réfractaires sont de plus en plus nombreux dans le monde, mais plutôt qu’il y a de plus en plus d’hommes obéissants et dociles”. Bernanos, qui dénonçait “l’affreux néant du confort” dans lequel l’humanité s’est enlisée, avait un don de prophétie car, à cette époque, la situation était loin d’être aussi préoccupante que de nos jours. Aussi, ayons le courage de critiquer ce qui nous semble inacceptable, de nous révolter contre la cor- ruption qui règne à tous les niveaux, de refuser de consommer ce que l’on cherche à nous imposer par des mensonges éhontés et, surtout, gardons notre bon sens et notre capacité de juger et, dans certains cas, n’hésitons pas à désobéir. SYLVIE SIMON Dans ce numéro DOSIER OGM Sachons désobeir page 1 Ni le gouvernement ni les assureurs n’assurent... page 2 C’est vous qui voyez page 2 Le monde selon Monsanto page 3 Plainte des producteurs bio page 3 le Cruiser ® suspendu... page 4 Erika... réparation page 8 Botox ® ou Intox page 5 DOSSIER ESB page 6 Les encéphalopathies spongiformes La révolution “cellulaire” page 7 Animal-Société : RAS ? page 8 LA CHRONIQUE DE SYLVIE SIMON Les leçons du passé ne profitent jamais à nos élus page 11 LES PROS À L ACTION page 12 Jane Goodall en appelle au Parlement Européen page 16 Urgence Reach page 16 OGM

AFRS OGM Sachons désobéir - Pro Anima · qui agissent en son nom. L’affaire du sang conta-miné, entre autres exemples, n’aurait peut-être jamais existé si, quand il était

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SCIENCES ENJEUXSANTÉ

N° 49Juin 2008Trimestriel - 2e trimestre 20084 Euros / 7 FS / 2,5 GB£ / 5 US$

La Lettre de Pro AnimaLes sciences pour la [email protected]

Le Comité scientifique Pro Anima œuvre pour une sécurité sanitaire rigoureuse et le bien-être de tous.Member of the Alliance For Responsible Science AFRS

Sachons désobéirIl est certain que pour assurer le bon fonctionne-ment de la société, il est nécessaire que l’individu seplie à diverses règles et soit capable d’obéir, maisjusqu’à une certaine limite au-delà de laquelle ladésobéissance peut devenir une vertu, et parfoismême la seule solution à des situations périlleuses.

Cependant, puisque nos gouvernants ne semblentpas tenir compte de l’opinion de la majorité desFrançais sur les OGM, nous devrions tenir comptede la déclaration d’Erich Fromm dans son ouvrageDe la désobéissance et autres essais : “L’hommequi ne peut qu’obéir est un esclave [...].L’obéissance pourrait très bien être la cause de lafin de l’histoire humaine”. Nombreux sont ceux quipensent de cette manière et s’inquiètent de l’obéis-sance passive de nos contemporains “bien-pen-sants”. N’oublions pas que, lors du procès deNuremberg, le procureur anglais répondit aux accu-sés qui affirmaient avoir seulement obéi à desordres : “Il vient un moment où l’homme doit refu-ser d’obéir à un chef s’il veut obéir à sa conscien-ce” (cf. Cahiers de la Réconciliation, n° 2, 1996).Devant la puissance financière des industriels —fabricants de médicaments, pesticides, herbicides,OGM et autres poisons — et la persistance mépri-sante de leur mainmise sur l’économie et la poli-tique de santé, nous risquons d’être amenés à déve-lopper cette désobéissance civique qui est une armeque n’apprécient ni les laboratoires ni les gouver-nements qui les cautionnent. Dans notre lutte

contre Goliath, le refus d’obéir aux “ordres” peutêtre la seule arme efficace. Rappelons-nous ce que disait à ce sujet Einstein :“Ce ne sont pas ceux qui font le mal qui rendent lemonde insupportable, mais ceux qui regardent etlaissent faire.” Ils sont nombreux à prôner une certaine désobéis-sance civique si elle peut contribuer à sauver laTerre et ses habitants. Pour sa part, AndréGlücksmann déclarait déjà en 1997 : “Ce principedeviendra de plus en plus nécessaire avec les déve-loppements des sciences et des techniques. Lecitoyen ne peut faire une confiance aveugle à ceuxqui agissent en son nom. L’affaire du sang conta-miné, entre autres exemples, n’aurait peut-êtrejamais existé si, quand il était encore temps, quel-qu’un avait civilement désobéi.”Quant à Georges Bernanos, il avait prévu ce quinous attend si nous acceptons l’esclavage qu’oncherche à nous imposer. “Je pense depuis long-temps que si un jour les méthodes de destruction deplus en plus efficaces finissent par rayer notre espè-ce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui serala cause de notre extinction, et moins encore, bienentendu, l’indignation qu’éveille la cruauté, nimême les représailles et la vengeance qu’elle s’at-tire, mais la docilité, l’absence de responsabilité del’homme moderne, son acceptation vile et serviledu moindre décret public. Les horreurs auxquellesnous avons assisté, les horreurs encore plus abomi-nables auxquelles nous allons maintenant assister,ne signalent pas que les rebelles, les insubordonnés,les réfractaires sont de plus en plus nombreux dansle monde, mais plutôt qu’il y a de plus en plusd’hommes obéissants et dociles”. Bernanos, qui dénonçait “l’affreux néant duconfort” dans lequel l’humanité s’est enlisée, avaitun don de prophétie car, à cette époque, la situationétait loin d’être aussi préoccupante que de nos jours. Aussi, ayons le courage de critiquer ce qui noussemble inacceptable, de nous révolter contre la cor-ruption qui règne à tous les niveaux, de refuser deconsommer ce que l’on cherche à nous imposer pardes mensonges éhontés et, surtout, gardons notrebon sens et notre capacité de juger et, dans certainscas, n’hésitons pas à désobéir.

SYLVIE SIMON

Dans ce numéroDOSIER OGMSachons désobeir page 1Ni le gouvernement ni les assureurs n’assurent... page 2C’est vous qui voyez page 2Le monde selon Monsanto page 3Plainte des producteurs bio page 3le Cruiser® suspendu... page 4Erika... réparation page 8Botox® ou Intox page 5DOSSIER ESB page 6Les encéphalopathies spongiformesLa révolution “cellulaire” page 7Animal-Société : RAS ? page 8LA CHRONIQUE DE SYLVIE SIMONLes leçons du passé ne profitentjamais à nos élus page 11LES PROS À L’ACTION page 12Jane Goodall en appelle au Parlement Européen page 16Urgence Reach page 16

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OGMVote de la loimalgré denombreuses pétitions et mises en garde scientifiquesPlus de 40 000 personnesont signé la pétition de la revue L'Ecologiste etde l'association OGM Dangers pourdemander l'interdictiondes OGM, contribuantainsi au rejet du projet deloi sur les OGM enseconde lecture àl'Assemblée nationale le 13 mai. Le même projet de loi a été présenté aux députés le 20 mai et aux sénateurs le 22 mai. Ce projet de loi autoriseles plantes et les ani-maux transgéniques !Contrairement à ce quesouhaitent l'immensemajorité des Françaisselon les sondages unanimes depuis dix ans.La revue L'Ecologiste etOGM Dangers font doncappel à la conscience detous les parlementairesafin qu'ils confirment lerejet de ce projet de loi.Nous demandons ausecrétaire général del'UMP Patrick Devedjiande voter à l'Assembléenationale l'interdictiondes OGM dans leschamps, en cohérenceavec l'interdiction desOGM dans les cantinesqu'il vient de faire adop-ter en tant que présidentdu Conseil général des Hauts-de-Seine. Signez, faire signer lapétition en lignewww.ogm-jedisnon.org etécrivez et faites écrire auxparlementaires depuis cessites :www.ogmdangers.org www.ecologiste.org

La loi sur les OGM a été votée par l'Assemblée Nationale, malgréquelques amendements...La ministre de l’environnement

trahie par les siens...Nathalie Kosciusko-Morizet a reçule soutien de Greenpeace et deFrance Nature Environnement, quidénoncent le “procès en sorcelle-rie” instruit contre elle par l'UMP,et le 8 avril dernier, a fait part auMonde de son exaspération : “J'en ai marre d’être confrontée àune armée de lâches...”Parmi les amendements que legouvernement veut voir disparaître(contre l'avis de l'Assemblée), il enest un (le 252), défendu par AndréChassaigne (PC, Puy-de-Dôme) etdéjà soutenu par Louis Giscardd'Estaing (UMP, Puy-de-Dôme)qui demande que les culturesd'OGM se fassent dans le respect“des structures agricoles, écosys-tèmes locaux, et filières de produc-tion et commerciales qualifiées"sans organismes génétiquementmodifiés" et en toute transparence”.“L'amendement Chassaigne n'au-rait pas dû être voté”, a précisé lechef du gouvernement, s'engageantà faire en sorte qu'il soit suppriméen deuxième lecture au Sénat !Tour à tour, Jean-Louis Borloo,ministre de l'écologie, et ValériePécresse, ministre de la recherche,l'ont approuvé. Et Michel Barnier,ministre de l'agriculture, a pu seféliciter "qu'il y ait une parole dugouvernement unique, vraimentunique".Pour soutenir cet amendement :http://petition2.yeppa.org/index.php

Les assureurs ne veulent pasassurer le risque OGM !

Après des heures de débat sur lacoexistence des cultures tradition-nelles et OGM, les questions deresponsabilité et de dédommage-ment devraient à nouveau semer lazizanie à l'Assemblée. Le texteadopté par le Sénat prévoit que toutexploitant mettant en culture unOGM est responsable de plein droitdu préjudice économique provoquéchez son voisin en cas de contami-nation. Il doit donc disposer d'unegarantie financière couvrant sa res-ponsabilité.Problème : la Fédération françaisedes Sociétés d'Assurances (FFFSA)a envoyé un courrier officiel augouvernement expliquant que sesadhérents ne pourront pas suppor-ter un tel risque économique : “Quand nous élaborons un produitd'assurance, nous établissons d'abordla fréquence du risque et l'ampleurdes conséquences financières. Nousconstruisons un modèle écono-mique, les tarifs sont fixés en consé-quence, de même que les modalitésde prise en charge du dossier auprèsdes clients. Nous ne disposons pasaujourd'hui du modèle économiquequi puisse nous permettre deprendre en charge un tel risque dans le bilan de nos entreprises”affirme Stéphane Gin, président du comité agriculture à la FFSA.Les assureurs estiment ne pas avoirde recul statistique suffisant pourévaluer le risque de dissémination.À leurs yeux, trop de questions res-tent en suspens. Et les mécanismesd'échange de graines par le biais

des coopératives, prévus par le gou-vernement, leur semblent insuffi-sants. A quel moment déclare-t-onle sinistre ? Après analyse dans leschamps ou au niveau de la coopéra-tive, ce qui permet de diluer lesconcentrations de pollution ? Leprojet de loi ne répond pas.Projet de création d'un fonds :L'avis du comité de préfiguration dela haute autorité a évoqué des conta-minations fort éloignées pour justi-fier l'interdiction du Monsanto 810.“Comment allons-nous faire si troisagriculteurs OGM cultivent sur unemême zone pour savoir lequel estresponsable en cas de contamina-tion ?”, ajoute un professionnel.Excédés par la réticence des assu-reurs, et craignant d'être placésdans la situation de ne pouvoirsemer en l'absence de tout méca-nisme d'assurance, les agriculteursse préparent déjà à créer un fonds.Celui-ci serait alimenté par ceuxqui sèment des OGM, mais aussipar les fabricants et les distribu-teurs de semences.Ils attendent également la transpo-sition de la directive européennesur la responsabilité environne-mentale sur laquelle le gouverne-ment français est en retard,explique Pascal Ferey, vice-prési-dent et responsable de la commis-sion environnement de la FNSEA(Les Echos du 7 avril 2008).

HERVÉ LE MEURÀ cette adresse ci-dessous, vous trouverezle détail du scrutin public :http://www.assemblee-nationale.fr/13/scru-tins/jo0098.aspListe des députés signataires sur demande.

Quand ni le gouvernement ni les assureursn’assurent... ça ne rassure pas !

Greenpeace a établi des listes deproduits alimentaires où l'on trouvela présence d'organismes génétique-ment modifiés (OGM).

Liste griseProduits dont le fabricant ne peut pas garantir formellement l'absenced'OGM- Nachips Old el Paso Pillsbury Bahlsen :- Curly - Petits fours au fromage - Chokini - Biscuits St-Michel - Savane Brossard Lindt :- Recette originale au lait- Noir Dessert - Champs-Elysées Ancel : crème caramel aux œufs

C’est vous qui voyez...La loi interdit l’appel au boycott (et la fauche), rien n’interdit d’informer.

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Liste noireProduits contenant probablementdes OGM, soit parce que le fabri-cant n'a pas précisé qu'ils n'encontenaient pas, soit parce qu'il nes'oppose pas à leur présence.Kraft Foods (ex-Danone):- Crackers Belin- Crackers TUC Lu- Chipster Maya Lu- Pépito double Choc Lu- Prince Lu- Petit Ecolier Lu- Napolitain LuDelacre :- Apérilèges- Délichoc- Invitation - Mini-tartelettes - Forêt Noire - Plaisir aux noix - Bavarois chocolat

- Petits choux fourrés Jacquet :- Jacotte Pain Jacquet - Brioquet Pain brioché Heudebert :- Biscottes Heudebert - Grany duo chocolat-raisins BN Biscuiterie nantaise Cadbury :- Finger - Coquillages Cadbury - Praline Bouquet d’Or Cadbury - Super Poulain Cadbury Verkade : Croustifondante chocolat Savane : Brownie chocolat Gervais :- Mystère extrême - Crème caramel Kellogg’s : SmacksNestlé :- Golden Grahams - Crème dessert - Tiramisu - Galak

- Lion - Maître chocolatier de Lanvin - KitKat Nestlé - Junior cacao Nestlé - Nidal Nestlé - P’tit Duo pêche dessert et fruit - Nesquik- Nescafé Cappuccino - Lion cacao Nestlé Danone- Dany - Phosphatine lait et Céréales vanille - Gallia Gaylordhauser :- Dessert soja saveur chocolat - Boisson soja Yabon : gâteau de semoule chocolatPoulain :Pâte Eclats noisettes Mars et BalistoFindus- Cannelloni- Crêpes jambon-fromage Marie : Pizza aux fromages

Gorcy : Moussaka Maggi : Emincé à l’indienne Tiapak : Timbales de St-JacquesBlédina : Brassé croissance Benco Energie Lesieur Vinaigrette Benedicta Sauce à l’estragonBenedicta Mayonnaise Knorr : Sauce à l’échalotte

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Monsanto, multinationale américainenée en 1901 à Saint-Louis (Missouri),d’abord spécialisée dans la chimie, estdevenue en un siècle le leader mondialdes biotechnologies, en particulier sur lemarché des organismes génétiquementmodifiés (OGM). Elle détient 90% desbrevets sur le maïs, le soja, le colza et lecoton transgéniques cultivés dans lemonde. Par des rachats successifs, elledevient le premier semencier de la planè-te et à terme, c’est la chaîne alimentairetoute entière qu’elle pourrait contrôler.Mais c’est d’abord avec le Round Up,son herbicide "total" (longtemps estam-pillé "biodégradable") qu’elle a commen-cé, à partir de 1974, à conquérir lemonde. On lui doit aussi des produitscomme le terrible Agent Orange, massi-vement déversé sur le Viêt-nam par l’ar-mée américaine, les PCB (pyralène enFrance, interdit au début des années 80),l’aspartame ou les hormones de crois-sance (interdites en Europe et auCanada). Monsanto, avertit Marie-Monique Robin, est l’une des entreprises"les plus controversées de l’ère indus-trielle".Nourriture, santé, espoir : sur son site,Monsanto promet une agriculturedurable, aux rendements supérieurs, res-pectueuse de l’environnement. Journa-liste d’investigation chevronnée, couron-née par le Prix Albert-Londres en 1995,la réalisatrice a décidé de juger surpièces, et d’explorer le passé de l’entre-prise. Sa première étape la mène àAnniston (Alabama) où 40 % de la population, majoritairement noire,souffre de cancer. En 2002, Monsanto aété condamnée par la justice à lui verser700 millions de dollars pour avoir dissi-mulé pendant des décennies la dangero-sité des PCB... Implacablement,d’Anniston au Paraguay en passant parl’Inde, la Grande-Bretagne ou leMexique, Marie-Monique Robin collecte

des faits aussi alarmants qu’irréfutableset démonte point par point le discours deMonsanto. Elle démontre que, dans ledossier des OGM, les réglementationsaméricaine et européenne ont été directe-ment influencées, sans validation scienti-fique valable, par des alliés de la firmeplacés à des postes-clé au sein d’uneadministration tout sauf indépendante.Elle expose les stupéfiantes méthodesutilisées par la multinationale pour dis-créditer ses adversaires, mais aussi inti-mider les agriculteurs à domicile.

Citoyens cobayesElle laisse entrevoir enfin la catastropheen germe dans les visées hégémoniquesde Monsanto sur les semences du monde,dont les paysans indiens ou paraguayenssubissent aujourd’hui les conséquences.“On ne devrait pas utiliser les citoyenscomme des cobayes.” Pour avoir expri-mé ses inquiétudes à propos des OGMsur un plateau de la BBC, le biologisteArpad Pusztaï fut licencié du jour au len-demain.Quelques années plus tard, Le Mondeselon Monsanto donne une ampleur planétaire à cet avertissement.Nous félicitons Arte d’avoir eu le courage de diffuser ce documentaire (près de deux heures) de Marie-Monique Robin le 11 mars 2008 à 21 h ! DVD disponible sur www.arteboutique.com oudans les magasins Nature et Découverte. Le livre (plus complet) est paru aux Editions de laDécouverte. Infos : http://www.arte.tv/monsanto

Traces d’OGM dans du maïs bio

Les producteurs bioportent plainteDeux agriculteurs ont décidé de porter plainte devantle tribunal administratif de Poitiers contre l'Etat pour"dénoncer la contamination" de leur champ bio "pardu maïs OGM", ont-ils annoncé mardi lors d'uneconférence de presse à Villiers-en-Plaine (Deux-Sèvres).Le maïs contaminé se trouve sur une parcelle d'unhectare à Echiré (Deux-Sèvres) appartenant àChristian Veillat et à son fils Julien et située à plus de25 km de la première parcelle de maïs OGM officiel-lement cultivéedans le secteur."Soit la polenisation se porte plus loin que 25 km etcela démontre un risque réel ou alors il y a dans cesecteur des agriculteurs qui ont développé des OGMsans les déclarer", a déclaré Serge Morin, vice-prési-dent de la région Poitou-Charentes, devant la pres-se."C'est la preuve que les organismes génétiquementmodifiés sont incontrôlables", a ajouté Julien Veillat,qui estime le préjudice à 1.200 euros. Destinée à laconsommation humaine, la production de maïs bio aété en effet déclassée et orientée vers la productionconventionnelle pour l'alimentation du bétail.L'analyse avant récolte a décelé la présence d'OGMissu du maïs Mon810 inférieure à 0,9% et "les contre-expertises ont confirmé le premier résultat", selonJulien Veillat.La coopérative de tutelle, la Coopérative régionaled'agriculture biologique (CORAB a décidé de seconstituer partie civile tout comme le Conseil régio-nal de Poitou-Charentes."Nous voulons que les responsables soient condam-nés car les agriculteurs ont été pénalisés dans leur tra-vail et nous voulons défendre l'image de l'excellenceenvironnementale de la région", a expliqué M.Morin.Georges Castiel, médecin et porte-parole du collectifvigilance OGM Poitou-Charentes, a estimé que "cetteaffaire est un cas concret d'école". "On voit les limitesdu projet de loi discuté à l'assemblée. Il y a impossi-bilité de faire coexister les deux filières", selon lui.Communiqué par Micheline Garuz

Le Monde selon Monsanto

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Le Ministère de la rechercheet l’Agence française de sécurité sanitaire des produitsde santé (Afssaps) annoncentla mise en place d’unePlateforme Nationale pour ledéveloppement de méthodesalternatives à l’expérimenta-tion animale sous forme d’un Groupement d’IntérêtScientifique (GIS), réunissantdouze partenaires : Ministèrede la recherche, AFSSAPS,INERIS (Institut National del’environnement et desrisques), AFSSET (AgenceFrançaise de SécuritéSanitaire de l’Environnementet du Travail), INSERM(Institut National de la Santéet de la Recherche Médicale),CNRS, UIC (Union desIndustries Chimiques),FEBEA (Fédération desentreprises de la beauté),LEEM (les Entreprises du Médicament), OPAL(Recherche Expérimentale et Protection de l’Animal de Laboratoire), LFDA(Fondation Ligue Françaisedes Droits de l’Animal),SPTC (Société de Pharmaco-Toxicologie Cellulaire).Pro Anima n’a pas été invité,malgré les demandes de la SPAet de la Fondation Bardot...

CHERNOBYL DAY22e "anniversaire" de Tchernobyl. Samedi 26 avril 2008, le réseauSortir du nucléaire a coordonné, en hommage aux victimes du plusgrave accident industriel de l’Histoire, mais aussi aux millions de vic-times de l’atome civil et militaire, la première Journée internationale contre le nucléaire, intitulée Chernobyl Day(160 initiatives locales en France et à l’étranger). Enorme succès : reportages TV, articles de presse, photos, vidéos,comptes-rendus partout en France sur le site chernobyl-day.orgCette opération a pour but principal de rappeler que, 22 ans plus tard, la catastrophe, toujours d’actualité, le restera encore hélas, pendant des siècles si le lobby nucléaire et les élus qui le soutiennent prétendent que Tchernobyl est désormais de l’histoireancienne. Il ne faut surtout pas oublier ce drame :- car les risques d’une nouvelle catastrophe nucléaire restent réels tant qu’une seule centrale sera en fonctionnement sur la planète,- car les conséquences sanitaires de la catastrophe, loin d’être “classées”, s'aggravent d'année en année, avec son lot de cancers(adultes et enfants) et de malformations génétiques. Partout enEurope, les cancers de la thyroïde sont en augmentation.Aujourd'hui encore, des millions des gens continuent à vivre dans leszones les plus touchées et à consommer des fruits et légumes contami-nés, en particulier par le césium. En Ukraine, Russie, Biélorussie, l'es-pérance de vie diminue, contrairement au reste de l'Europe (cf. Rapportmondial sur le développement humain 2006, ONU). Les 435 réacteursnucléaires en service sur la planète vieillissent (mal) et devront être fer-més dans les prochaines années. Au lieu d’en construire de nouveauxpour les remplacer et perpétuer le péril atomique, il faut hâter la fin del'industrie nucléaire et pour investir massivement, partout dans lemonde, dans les économies d'énergie et les énergies renouvelables.

www.sortirdunucleaire.org

L’eau et la viandeDans le numéro Mars/avril du magazine World Watch,publié par le Worldwatch Institute, on peut lire que 2400litres d'eau sont requis pour produire un hamburger, alorsqu'une douche de 10 minutes consomme à peine 100 litres.Autrement dit, un hamburger équivaut à presque un moisde douches en consommation d'eau ! Comparaison : laproduction d'une tranche de pain requiert 40 litres d'eau, etune pomme, 70. L'article complet est accessible sur le siteWorldwatch. En prenant la consommation moyenne deviande par jour dans les pays occidentaux, et d'après leschiffres de la FAO, une journée sans viande correspond àune économie de 5000 litres d'eau par personne, soit unecentaine de douches écologiques (en fermant le robinet encours de route) ! À quoi sert de faire attention à sa consom-mation en eau – et pourtant c'est incontournable – si oncontinue à consommer de la viande ? SYLVIE SIMON

Le communiqué de presse du 4 juin 2008 de l’Alliancevégétarienne rebondit sur l’actualité du sommet de la FAOqui se tient à Rome du 3 au 5 juin, soi-disant pour trouverdes solutions aux déséquilibres alimentaires ayant conduitaux émeutes de la faim. De qui se moque-t-on ? On va par-ler de tout sauf de ce qui serait le plus efficace : se donnerles moyens de promouvoir et de passer petit à petit à unealimentation végétarienne, déclare André Mery. Il poursuit : Le Monde a titré récemment à la une : “L’ONU en quêted’un plan pour nourrir la planète”... Mais nous avons unplan, et ce n’est pas l’organisation de somptuaires grand-messes (même dans la cité du Pape) qui apportera unesolution pérenne. http://www.eset.com

AFSSAPS / EXPÉRIMENTATION ANIMALE

Une plateforme nationale pour les méthodes alternatives ?Cette plateforme a pour but de fédé-rer tous les partenaires autour de lavolonté commune de favoriser lamise en place de méthodes alterna-tives permettant de réduire ou desupprimer le recours à l’animal delaboratoire notamment dans le déve-loppement, l’évaluation et le contrô-le des produits de santé et des sub-stances chimiques. La France rejointainsi les pays européens disposantd’une plate-forme nationale et réunieau sein de la plateforme européenneECOPA (European Consensus Plat-form on Alternatives). Ces plate-formes réunissent les autorités com-pétentes, les chercheurs, les indus-triels et les associations de protectionanimale. La plateforme incitera leschercheurs français à entrer dans leprocessus de validation des métho-des via l’ECVAM (European Centrefor the Validation of Alternative

Methods) et les aidera à faire face auparadoxe auquel ils sont confrontés :ils connaissent, présentent ou éva-luent des demandes d’essais portantsur des substances chimiques ou desingrédients entrant dans la composi-tion des produits de santé, tout enétant confrontés aux impératifséthiques exigeant de limiter au maxi-mum le recours à l’animal de labora-toire, voire de le supprimer à brefdélai dans certains cas. Les réglementations (REACH 7e amen-dement de la directive cosmétique) et les débats du récent Grenelle del’environnement mettent en évidencecette problématique.À la suite du lancement de cette pla-teforme nationale, effectué conjoin-tement par le Directeur Général de laRecherche et de l’Innovation auMinistère de la Recherche et par leDirecteur général de l’Afssaps, le

Comité Directeur du GIS, présidé parla représentante de l’Afssaps, a tenusa première séance et nommé sondirecteur, représentant de l’INERIS,le 6 mars 2008. Les travaux de cetteplateforme nationale seront conduitsau sein de deux sous-comités : pro-duits de santé (dont le secrétariat seraassuré par l’Afssaps) et substanceschimiques (dont le secrétariat seraassuré par l’INERIS).La mise en place de ces deux sous-comités sera faite par un appel à can-didatures d’experts compétents, quisera prochainement publié. Cela per-mettra à la plateforme d’entrer dansla phase pratique de ses travaux.

Contacts presse : Aude Chaboissierou Magali Rodde, 01 55 87 30 [email protected]://afssaps.sante.fr/htm/10/filco-prs/080404.htm

Rendez-vous important samedi 12 juillet à 14 h, place de la République, Paris.Rassemblement européen Pour un monde sans nucléaire.Informations : [email protected] - Tél. 04 79 36 13 19Sortir du nucléaire dénonce aussi la garde à vue d'un de ses militants en Provence.

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Botox® ou IntoxDes rides pour les

autorités américainesAux Etats-Unis, la toxine botulique en usage médical à hautedose, aurait provoqué 16 morts. Utilisée comme antirides etvendue par plusieurs laboratoires sous les noms de Botox,Myobloc, Vistabel, Neurobloc ou Dysport, ces antiridessont désormais, officiellement, sous surveillance... Aucun accident n'est survenu après une utilisation cosmé-tique, donc à faible dose, et cette molécule n'a pas été interdi-te par les autorités, qui ne valident d'ailleurs pas les chiffresd'accidents mortels, mais ce poison violent est naturellementproduit par la bactérie Clostridium botulinum, championnedes toxines dangereuses pour les animaux. On lui doit le botu-lisme, une maladie que l'on peut contracter en mangeant desconserves avariées, et qui devient mortelle quand une toxinebotulique (la bactérie en secrète sept types) se répand dansl'organisme. Ce neurotoxique bloque le signal nerveux desnerfs moteurs vers les muscles et provoque une paralysiegénérale, pouvant conduire à la mort rapide quand lesmuscles impliqués dans la respiration sont immobilisés. En usage médical, la toxine de type A (qui fait partie de cellesà l'origine du botulisme) a trouvé son utilité : elle permet desoigner des syndromes de contractions involontaires des pau-pières et du cou notamment, ou encore le strabisme. On lui adécouvert une autre utilisation : la réduction des rides de lapeau, par effet paralysant des muscles faciaux. L'industriecosmétique s'en est emparée. La méthode d'application est lamême (une injection sous-cutanée) mais les doses restent bienplus faibles. Danger avéré Aux Etats-Unis, la FDA (Food and Drug Administration) apris la peine de prononcer une mise en garde contre l'utilisa-tion de la toxine botulique.A. Russell Katz, responsable du département de neurologiede la FDA, explique que son administration s'intéresse à descas d'hospitalisations d'adultes et d'enfants à la suite de pro-blèmes qui pourraient être dus à une diffusion de la toxinedans le corps après une injection locale pour raisons médi-cales. Les précautions qu'il préconise concernent aussi l'usagecosmétique. Dans tous les cas, explique-t-il en substance,patients et médecins doivent être tenus au courant des risqueset s'alerter dès les premiers symptômes.Cette intervention officielle survient deux semaines après unepétition lancée par l'association consumériste Public Citizen(fondée par l'infatigable militant Ralph Nader) et réclamantque la FDA, justement, s'occupe de ce problème. Selon l'as-sociation, la toxine botulique serait la cause de 87 hospitali-sations et de 16 décès (dont 4 enfants) aux Etats-Unis, entrenovembre 1997 et décembre 2006. La FDA a donc réagi mais pas en interdisant purement et sim-plement l'utilisation de cette toxine, qui soulage de nombreuxpatients. Quant à l'effacement des rides, cette annonce offi-cielle fera peut-être réfléchir les candidats au rajeunissementpar paralysie faciale...Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences www.futura-sciences.com

La France a donné une Autorisationde mise sur le marché au Cruiserdébut 2008, à la demande de lasociété Syngenta dans une procédu-re “mutuelle” avec l’Allemagne.Le Bureau Fédéral Allemand pour laprotection des consommateurs et lasécurité alimentaire (BVL) a décidéle 15 mai 2008 la suspension del’autorisation des produits pesticidesd’enrobage de semences suivants :Cruiser 350 FS, Cruiser OSR, Antarc,Chinook, Elado, Faibel, Mesurolliquide, et le Poncho.

Principe de précaution en Allemagne

Cette décision a été prise après unexamen attentif des dommagesimportants sur les abeilles dans lesud-ouest de l’Allemagne. Pour leBVL, il était nécessaire d’étudierune éventuelle relation entre lesempoisonnements d’abeilles et l’uti-lisation de semences enrobées depesticides systémiques. L’étude arévélé que le semis avec certainssemoirs pneumatiques conduisait àune exposition des abeilles supé-rieures à celle originellement obser-vée durant l’homologation. La sécu-rité de l’utilisateur et les techniquesde semis devront être réviséesd’après le BVL.A cause de ces découvertes, pour évi-ter de nouveaux dégâts sur les abeilleset en clarifier définitivement lescauses le BVL a ordonné la suspen-sion de l’homologation et de l’usagede ces produits.

Incohérence en France

Retour sur le cas français : Pour rap-pel l’AFSSA a rendu en novembre2007 un avis favorable à l’homolo-gation du Cruiser sur maïs en sebasant sur des chiffres fournis par lefabricant (Syngenta) aux autoritésallemandes et européennes, ainsique sur des données complémen-taires françaises. Cet avis faisaitsuite à l’homologation allemande. Aujourd’hui, les autorités alle-mandes font machine arrière et, aunom du principe de précaution, reti-re l’autorisation à ce Cruiser.Le MDRGF demande au gouverne-ment français de tirer les conclusionsde cette décision allemande et de reti-rer à son tour l’autorisation de misesur le marché français du Cruiser. “Le Ministère de l’Agriculture dès ledébut 2008 avait été prévenu que leCruiser présentait des risques inac-ceptables pour les abeilles.” rappelleFrançois Veillerette, président duMDRGF. “Aujourd’hui, MichelBarnier doit tirer les leçons de lasituation allemande qui montre unesous-estimation du risque pour lesabeilles et retirer immédiatementl’homologation du Cruiser enFrance.” conclut-il t-il. Communiqué du BVL en allemand :http://www.bvl.bund.de/cln_007/nn_491652/DE/08__PresseInfothek/01__InfosFuerPresse/01__PI__und__HGI/PSM/2008/PIZulassungRuhen.html

INSECTICIDES / PRINCIPE DE PRÉCAUTION

Le Cruiser® suspendu en Allemagne

Des lots de l’anticoagulant Lovenox (Sanofi) retirés en France11 lots de Lovenox (enoxaparine) ont été retirés du marché. Encore un médicament pourtant longuement testé sur les animaux [email protected]

Certains médicaments et toxiques, notamment les solvants, peuvent endommager lafonction auditive en détruisant la cochlée et des cellules sensorielles dans l’oreilleinterne. De nombreux produits contenus dans les gouttes auriculaires sont à risque encas de perforation du tympan. On trouve, parmi les médicaments ototoxiques, des anti-biotiques (aminoglycosides, erythromycine, vancomycine), certains anti-inflamma-toires à forte dose (dont l’aspirine et l’ibuprofène), des traitements contre l’hyperten-sion (diurétiques), des anticancéreux (chimiothérapie) et des antipaludéens (quinineet chloroquine)... www.medisite.fr/medisite/2-Les-medicaments-a-risque.html

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On sacrifie chaque année dans lemonde des dizaines de millionsd’animaux sur l’autel de la sangui-naire déesse de la science au coursd’expériences aussi avilissantesqu’inutiles. Mais cette folie destruc-trice ne se pratique pas que dans leslaboratoires. Il arrive qu’au nom dusacro-saint “principe de précau-tion” hérité des théories hygiénistes,on massacre sans vergogne à lamoindre menace d’épidémie.Ce fut notamment le cas lors du tra-gique épisode de la “vache folle”qu’il est nécessaire d’aborder toutd’abord car c’est un point de passageobligé pour l’analyse des autres encé-phalopathies spongiformes dont lamaladie de Creutzfeldt-Jakob est laforme humaine la plus répandue.

L’ESBL’encéphalopathie spongiformebovine (ESB), ou “maladie de lavache folle”, est apparue brusque-ment dans le cheptel du Royaume-Uni en 1986. Selon les statistiquesofficielles, 182 000 animaux seronttouchés dans ce pays entre 1986 et2006. Dès qu’une vache était détec-tée malade, on abattait le troupeauentier, ce qui fait qu’au moins deuxmillions de têtes de bétail ont étéeuthanasiées... dont plus de 90%étaient en bonne santé !La Grande-Bretagne concentreraà elle seule 97% des cas.Rapidement, les FVO (farines deviande et d’os) utilisées commeadditifs dans l’alimentation bovineont été montrées du doigt.S’il est vrai que nourrir des herbi-vores avec des protéines d’origineanimale peut sembler absurde etanti-naturel, ce n’est cependant pasune raison pour accuser ces der-nières de décimer les troupeaux,d’autant plus que les argumentsallant contre cette assertion étaienttroublants :- Les FVO étaient utilisées depuisprès d’un siècle dans l’alimentationanimale sans avoir déclenché d’épi-démie ;- De nombreux cas dits “naïfs” sontapparus dans plusieurs pays euro-péens bien longtemps après l’inter-diction des FVO dans l’alimentationanimale (25 000 cas en Grande-Bretagne, par exemple).Mais le coupable était tout désigné.Depuis peu, le neurologue américainStanley Prusiner avait émis l’hypo-thèse (très controversée) de l’exis-

tence d’un agent pathogène non-conventionnel qu’il baptisa prion.Ses travaux furent couronnés par unprix Nobel de médecine en 1997.

Le prionTravaillant depuis les années 70

sur les encéphalopathies spongi-formes, et notamment sur la trem-blante du mouton (ou scrapie),Prusiner constata que la fractionjugée infectieuse présentait une trèsgrande résistance aux traitementsqui altèrent les acides nucléiques,laissant supposer qu’aucun virusn’était en cause. Il suggéra alors quel’agent infectieux était de natureprotéique et le nomma prion (pourproteic virion).Que cette protéine anormalementconformée existe semble ne faireaucun doute. En revanche, la quali-fier d’infectieuse est pour le moinshasardeux. On peut en effet se deman-der comment une protéine, assem-blage d’acides aminés dénué de vie,peut-elle devenir infectieuse, inca-pable qu’elle est de se reproduire.Comme toujours, on a choisi la solu-tion la plus simple, même si elleparaît absurde : le coupable est celuiqu’on retrouve sur les lieux ducrime !En vertu de ce principe, on pourraitaccuser les pompiers d’allumer lesincendies, sous prétexte qu’on lesretrouve à chaque fois sur les lieuxd’un sinistre.

La MCJ- La maladie de Creutzfeldt-Jakob,ou MCJ, est une encéphalopathiespongiforme humaine à l’issue fata-le, heureusement très rare (1 cas parmillion d’habitants par année).Cette maladie neurodégénérative estde courte durée (moins d’un an enrègle générale) et présente untableau clinique assez variable danslequel on peut distinguer 3 phases :Début : détérioration mentale ;troubles de l’équilibre ; troublesvisuels ;Après quelques mois : myoclonies(contractions musculaires brèves etinvolontaires) ; signes de démence ;En fin d’évolution : mutisme ; rigi-dité des membres ; hallucinations ;aspect angoissé et craintif.La vMCJQuelques années après le début del’épidémie d’ESB, en 1996, unenouvelle variante de la maladie deCreutzfeldt-Jakob (vMCJ) fit son

apparition en Grande-Bretagne, secaractérisant par la jeunesse des per-sonnes touchées, une durée moyen-ne de la maladie plus longue (jus-qu’à deux ans) et des différences auniveau des lésions spongiformes ducerveau. La vMCJ sera aussi dia-gnostiquée dans différents payseuropéens dont la France.On peut raisonnablement se poser laquestion de savoir si cette varianteétait si nouvelle que ça, le premiercas étudié par Creutzfeldt en 1920ayant touché une femme décédée àl’âge de... 23 ans avec des lésionsneurologiques identiques à cellesdécrites en cas de vMCJ !C’est la consommation de viandebovine infectée qui fut unanime-ment accusée de causer cettevariante, le prion bovin étant sus-pecté d’avoir réussi à franchir labarrière des espèces par mutation.S’ensuivit un vent de panique par-faitement orchestré annonçant pourles prochaines années une véritablehécatombe... qui n’eut jamais lieu,bien entendu !Pourtant, là encore, les argumentscontraires étaient évidents :- Le lien entre ESB et vMCJ n’estpas le moins du monde établi, sur-tout si l’on s’en tient aux critèresépidémiologiques ;- En Grande-Bretagne, plus de 80%des cas de vMCJ ont été recensésdans la population rurale qui nereprésente qu’à peine 20 % de lapopulation totale. - Aucune étude n’a jamais pudémontrer la contamination d’unanimal sain par un autre animalmalade de la même espèce. Afortiori, une contamination inter-espèces bovin/humain n’est quepure hypothèse. Néanmoins, onannonce le contraire à la population.Il faut dire que les expériences citéesen exemple méritent une attentionparticulière. En témoigne les étudesréalisées sur une autre encé-phalopa-thie spongiforme : le kuru.Le kuruAu cours de la décennie 1950, unenouvelle encéphalopathie spongifor-me apparut au sein de deux tribus del’ethnie Fore en Papouasie-Nou-velle-Guinée, le kuru (tremblement),et touchant 10 % de la population,surtout des enfants et des femmes.Le virologue américain CarletonGajdusek étudia sur place cettemaladie à partir de 1957. L’origine

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Les encéphalopathies spongiformesMaladies de Creutzfeldt-Jakob, de la vache folle...

Enquête de Jean-Claude RoussezJournaliste scientifique,auteur de plusieurs livresdont deux sur le sida :Sida supercherie scientifiqueet arnaque humanitaire Ed. Marco PietteurLes dix plus gros mensonges sur le sidaécrit avec le DocteurEtienne de Harven.Ed. Dangles.

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de la maladie fut déterminée commedécoulant des pratiques cannibalesrituelles en vigueur dans ces tribus,le nombre de cas décroissant régu-lièrement après l’interdiction del’anthropophagie par les autoritésaustraliennes.Après de nombreux et laborieuxefforts, Gajdusek réussit à démon-trer que le kuru était transmissible àdes chimpanzés. Comment ?L’astucieux chercheur a réussi cettegrande première en injectant du tissucérébral infecté à l’intérieur ... de laboîte crânienne du primate !C’est beau, la science !On ignore combien de fois le grandhomme a dû recommencer l’expé-rience avant d’obtenir un résultat.Ces études s’étant déroulées sur deuxdécennies, il y a fort à parier que lachambre des tortures a fonctionné à plein régime avant obtention durésultat escompté.Gajdusek fut nobellisé en 1976 pourses remarquables travaux quiavaient pu démontrer qu’en implan-tant un paquet de viande pourriedans la tête d’un singe, on arrivait àle rendre fou.Ces études pesèrent lourd dans labalance lorsqu’il fallut trouver uneorigine à la MCJ, orientant larecherche sur la piste de l’infectionalimentaire.Les autres pistesC’est un éleveur bio anglais, MarkPurdey, qui a mis le feu aux poudreslors de l’épidémie d’ESB, prétendantqu’elle était due à d’autres facteursque le prion infectieux. Seul contretous, il a courageusement défendu sonpoint de vue et a même suivi desétudes afin de pouvoir parler d’égal àégal avec les scientifiques qui leméprisaient ouvertement.Durant de nombreuses années, il n’apas ménagé sa peine pour traquer lesagents responsables de la maladiedes bovins mais aussi des autresencéphalopathies spongiformes...animales ou humaines.Ses conclusions donnent un éclaira-ge nouveau sur ces pathologies.Les pesticidesQuelques années avant l’apparitionde l’ESB, Purdey avait gagné un pro-cès qui l’opposait aux autorités quantà la campagne d’éradication du var-ron. Etant éleveur bio, il refusait eneffet de traiter ses animaux avec l’in-secticide préconisé, le phosmet.

Le varron (hypoderma bovis) est unemouche parasite qui pond ses œufssur les bovins. Les larves viventsous la peau des bêtes en se nourris-sant de leur graisse et font un troudans le cuir lorsqu’elles sortent poureffectuer leur métamorphose. Celarend le cuir inutilisable et provoquecertainement quelques désagré-ments à l’animal dont le rendementlaitier s’amenuise souvent. Afind’éradiquer cet insecte, les autoritésde nombreux pays ont incité les éle-veurs à traiter leurs bovins. Ce futmême en Grande-Bretagne, à partirde 1985, une obligation dont le non-respect entraînait des poursuites.Le phosmet est un insecticide orga-nophosphoré que l’éleveur devaitpasser le long de la colonne verté-brale de l’animal. En pénétrant, leproduit n’avait pas beaucoup de che-min à parcourir pour arriver à lamoelle épinière. Rappelons que lesorganophosphorés sont des inhibi-teurs de la cholinestérase qui agis-sent au niveau des synapses neuro-naux en bloquant l’influx nerveux,ce qui conduit à la mort des insectes.L’application, deux fois par an,d’une dose de phosmet (dont on ditqu’elle était quatre fois celle préconi-sée par le fabricant) sur le dos desvaches anglaises a eu un effet désas-treux sur leur système nerveux cen-tral, quoique puisse en dire la scien-ce officielle. D’ailleurs, les signescliniques de l’ESB correspondentparfaitement à un empoisonnementpar les organophosphorés.Dans d’autres pays européenscomme la France, les insecticidesutilisés dans cette lutte contre le var-ron étaient de nature différente et lesdoses préconisées plus faibles.Ceci explique parfaitement labrusque montée des cas d’ESB etleur décroissance après que l’obliga-tion de traiter contre le varron futsupprimée, puis que l’utilisation duphosmet fut interdite.Les métauxPurdey remarqua aussi que la répar-tition géographique de l’ESB étaittrès inégale et que les régions forte-ment touchées avaient un sol caren-cé en cuivre, cette carence pouvantprovoquer des troubles comme le“swayback”, maladie neurologiqueconnue de longue date chez le mouton.L’ingestion d’autres métaux peutaussi intervenir dans des dérègle-ments neurologiques (plomb, cad-

mium...), mais c’est le manganèse quisemble être le mieux placé pour inter-venir dans les encéphalites spongi-formes. Selon certains, la protéinePrP, qui se lie normalement au cuivre,pourrait se lier au manganèse lors-qu’il y a carence en cuivre, ce qui latransformerait en prion pathologique.Les organophosphorés joueraient unrôle dans ce processus en abaissant ladisponibilité du cuivre dans l’orga-nisme de l’animal.Il est à remarquer qu’en Grande-Bretagne, les deux foyers de vMCJse trouvent, l’un dans une zone productrice de houblon (énormeconsommatrice de pesticides),l’autre à proximité de teintureriesindustrielles rejetant de grandesquantités d’effluents chargés enmanganèse.Purdey a trouvé de nombreuxexemples de concordance entre l’ex-cès de manganèse et certaines mala-dies neurodégénératives dans diffé-rentes régions du monde où il s’estrendu pour les besoins de son enquê-te, notamment sur l’île de GrooteEyland (nord-est de l’Australie) dontles mines produisent le quart de laproduction mondiale de manganèseet où sévit parmi les Aborigènes lesyndrome de Groote, encéphalopa-thie progressive et fatale.Et alors ?Malgré toutes ces évidences, lesencéphalopathies spongiformescontinuent à être attribuées à l’inges-tion de produits carnés contaminéspar une protéine alors que la logiquevoudrait que le prion ne soit que lerésultat d’une maladie et non pas sacause.Que ce soit pour la MCJ ou lesautres maladies neurodégénératives,la piste chimique menant aux pesti-cides d’un côté et aux métaux lourdsde l’autre devrait être prise en consi-dération.Combien de temps encore continue-ra-t-on à dépenser des sommesastronomiques pour des études sté-riles ? Combien d’animaux de labo-ratoire seront-ils encore massacrésau nom de la pseudo-science ?Ne rêvons pas, ce n’est pas pourdemain. J.-C. R

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Dessin de Lefred-Thouron

Les encéphalopathies spongiformes SuiteMaladies de Creutzfeldt-Jakob, de la vache folle...

DOSSIER

Il est étrange que la£science, qui jadis

semblait inoffensive, se soit transformée

en un cauchemar faisanttrembler tout le monde.

ALBERT EINSTEIN

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Dans un article du Monde (18février 2008), le point est fait sur la“révolution cellulaire” en coursdans le domaine de la toxicité.Après 30 ans d’hégémonie du gène,on annonce enfin le retour de la cel-lule comme élément central duvivant et comme outil incontour-nable de la biotechnologie. Il fautsaluer cette prise de conscience, sitardive soit-elle. Cette annonce faitsuite à un impressionnant travail defond réalisé depuis plusieurs annéespar les agences réglementaires etscientifiques américaines et qui aabouti il y a quelques mois à un rap-port de synthèse final de 200 pages.

1907 : première “culture”Dans un pays qui commémore àtout va, rendons justice, puisquel’occasion s’en présente, à uneavancée scientifique juste centenai-re. 1907 : Ross Harrison, jeune pro-fesseur de l’université de Yale,décrit la première fois une tech-nique de culture de cellules qu’ilapplique à des neurones de gre-nouille. Le sulfureux Alexis Carrel,chirurgien français, expatrié à NewYork au début du siècle, reprendrapidement la méthode et déclare :“J’ai découvert que la vie hors de l’organisme est possible.” Lamachine est lancée. Carrel crée unelignée cellulaire qu’il dit immortel-le. Il prétend l’avoir maintenue enculture pendant plus de 20 ans etentretient un mysticisme autour desmodèles cellulaires et de leur poten-tiel thérapeutique.

Un outil prometteurDans le même temps, l’opinion pu-blique britannique se braque sur lestravaux de l’Institut Strangeways àCambridge qui présente la culturecellulaire et tissulaire comme l’outille plus prometteur de l’avenir de larecherche en biologie. “Sommes-nous sur le point de créer la vie ?”titrent en gros caractères lestabloïds. En tout cas, vers la fin desannées 20, l’influence de la culturecellulaire sur l’imaginaire collectifen est à son apogée. Les cellulesvont permettre de re-créer des orga-nismes et pourquoi pas... des bébéséprouvettes. 1931, le meilleur des mondesUne cellule de réflexion se cristalli-se autour d’un groupe d’amis londo-niens, chercheurs et écrivains, lesHaldane et les Huxley. Elle aboutit àplusieurs publications et la parutionen 1931 du retentissant Meilleur des

Mondes qui traduit avec subtilitécette fiction plausible. Carrel, alors au sommet de sa carriè-re de chirurgien, rentre en Francedans les années 30 avec dans sesbagages un prix Nobel mais égale-ment des idées et des propos eugé-nistes qui renvoient aux heures lesplus sombres du IIIe Reich et de laseconde guerre mondiale. Le sérieuxde la discipline va en être largementaffecté. Après guerre, la technologieest déjà parfaitement maîtrisée et leseul débat reste celui du droit despatients à disposer de leurs cellules.L’histoire d’Henrietta Lacks, patien-te qui va malgré elle fournir ses cel-lules – dites HeLa – à partir desannées 50 à des géné-rations dechercheurs est un cas d’école. A partir des années 70, le soufflés’est tellement effondré que pluspersonne, dans l’opinion publique,ne fait plus cas des cultures de cel-lules abandonnées aux chercheurscloîtrés dans leurs labos. Ce n’estqu’avec la maîtrise des cellulessouches en ce début de 21e siècleque s’ouvre enfin le dialogue.Dans ce contexte historique, qu’enest-il des applications des culturescellulaires en toxicologie ? Ledébat est lancé depuis une vingtained’années. Il y a ceux qui pensentqu’une cellule ou un tissus reconsti-tué ne remplaceront jamais un orga-nisme entier et ceux qui affirment àl’inverse que le modèle animal nepeut en aucun cas s’extrapoler àl’homme. S’ajoutent de légitimesproblèmes d’éthique dans un mondeoù nous tuons des animaux pournotre bien être dans un contexteenvironnemental où l’homme semontre de plus en plus irrespec-tueux de la nature. Pour-tant, grâceaux nombreux modèles mathéma-tiques et statistiques, l’arbitre entrel’animal et la cellule existe depuisun certain temps et plusieurs tests detoxicité cellulaires ont déjà démon-tré leur capacité à remplacer destests animaux.

Venons en à l’avenirQuels tests financer et pour quelshorizons ? Soyons simple et disonsqu’il y a deux stratégies possibles.La première, dite phénotypique –on peut risquer le terme de phéno-mique – consiste à se concentrer surun évènement majeur et globalassocié à la toxicité comme parexemple la mort cellulaire ou l’ap-parition de lésions de l’ADN. Sa

difficulté principale est d’assurer ledébit suffisant et compatible avecles besoins du futur. Commeexemple, on peut citer bien sur ladirective REACH qui impose detester dans les 10 ans à venir plus de30 000 molécules à une quinzainede doses différentes et dans diffé-rents contextes de toxicité. Laseconde, dite génomique, aborde leproblème par l’angle opposé. On necible pas un événement mais onanalyse (ou tente d’analyser) lasomme des micro-événements quetraduit l’expression de l’ensemblede nos gènes.

La première approche reste pragmatique

Elle s’attache à concilier les aspectsréglementaires et les donnéescontemporaines de la biologie cellu-laire. Sa vision est à court terme etrépond à des cahiers des chargesprécis. Elle souffre d’un sous-finan-cement chronique qui a pour consé-quence de maintenir l’omniprésen-ce du modèle animal dans les déci-sions réglementaires.

La seconde est ambitieuse Elle parie sur une meilleureconnaissance de la fonction desgènes dans les années à venir. Cartout est là. Sans idée précise du rôledes gènes qui s’allument ou quis’éteignent dans les biopuces, pointd’information et point de salut. Or,sur les quelque 30 000 gènes quiconstituent notre patrimoine, seulela fonction de quelques centainesest élucidée avec précision. Biensur, les efforts dans ce domaine sontconsidérables, mais les connais-sances à accumuler le sont toutautant. Si la “révolution cellulaire”se résume donc à la toxicogéno-mique comme le suggère l’articledu 18 février, elle ressemble alors à une poignée de barbudos encoreretranchés dans notre Sierra Maestrachromosomique, et bien incapables,pour l’heure, de renverser l’ordredes choses. Non, l’effort doit êtremené en parallèle sur les deuxfronts, lesquels d’ailleurs ne s’ex-cluent pas mutuellement. Le pre-mier front – phénomique – devraitaboutir à des solutions concrètes etrapides, le second – génomique –évoluera encore un temps au rythmedes découvertes et révolutionnera,un jour peut-être, les outils de latoxicologie.

CHRISTOPHE FURGERDocteur en biologie (université Paris VI),

chercheur en biologie cellulaire.

APRÈS CENT ANS DE SOLITUDE,

La “révolution” cellulaire ?

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Christophe Marie a adressé uncourriel à toutes les associationsprésentes à la réunion du 21 janvierdernier, au ministère de l'agricultu-re, durant laquelle la FondationBrigitte Bardot a présenté sesdémarches auprès du gouverne-ment afin de mettre en place lesAssises de la protection animalerebaptisées par le ministèreRenconte Animal et société (RAS) .Il a indiqué au gouvernement lavolonté de faire participer les asso-ciations à des groupes de travail surla condition animale, selon leurscompétences particulières, afind'enrichir, par des connaissancespointues, la réflexion qui doit êtremenée.

Depuis, silence radio ! Nous avons bien été conviés à uneréunion au ministère de l’agricultu-re à la demande pressante duComité Vigilance et Action (CVA )à l’initiative de Valérie Sofroniades.Certes nous avons rencontré avecune délégation de ce même CVAEmmanuelle Soubeyran, conseillè-re technique-sécurité sanitaire, ali-mentation, bien-être animal et legroupe a pu présenter ses proposi-tions en fonction de ses spécificités.Chaque association présente a ainsipu adresser un véritable cahier dedoléances : Convention Vie etNature, l’ASPAS (protection desanimaux sauvages), l’associationvégétarienne de France (AVF), le

Comité radicalement anti-corrida(CRAC), SOS Grand Bleu, laLFCV et Pro Anima. Contre l’expé-rimentation animale, la LFCV aprésenté une excellente synthèse,résumant les lois et décrets, souli-gnant l’importance du décret sur lapertinence des protocoles anima-liers et des autorisations liées auxexpériences sur les animaux.

Un arrêté stoppé netCet arrêté n’a semble t-il jamais étéappliqué ! En revanche, il a étécourt-circuité dès 2001 par unsimple circulaire ministériel, derang législatif inférieur au décret !Probablement pour retarder l’évo-lution vers des méthodes substitu-tives aux tests sur les animaux ? Le nouveau décret du 29 mai 2001décentralise les décisions d’autori-sation d’expérimenter (pour 5 ans)au niveau préfectoral ! C’est donc lePréfet (en général nullement scienti-fique) qui donne ces autorisations ! Des préfets scientifiques ?

A l’évidence, la pertinence d’unprotocole expérimental sur l’animaldevrait logiquement relever dudomaine scientifique. Des cher-cheurs indépendants et compétentspourraient y avoir accès et compré-hension des données mondialescomplexes car en constante évolu-tion, disponibles dans les banquesde données mondiales. Le premierdécret visant à établir un contrôlescientifique au niveau national

devait être trop logique... De même,le retour statistique des autorisa-tions locales vers le national n’estni prévu ni publié, les labos échap-pent ainsi à tout contrôle scienti-fique et démocratique, et aux exi-gences de l’article 1 du décret de1987 ! Quant au comité nationald’éthique, il ne répond pas aucourriers embarrassants et ne s’in-téresse qu’aux expérimentationssur l’humain ! Bref, le flou total !

Silence dramatiqueen France, pays dit de liberté, l’opa-cité est entretenue autour des testssur les animaux et des méthodesmodernes d’évaluation. Aux ques-tions posées par Pro Anima lors du Grenelle de l’environnement,silence ! Idem aux RencontresAnimal et Société... malgré les inter-ventions de la Fondation Bardot etde la SNDA, c’est toujours lemême silence ! Nous ne sommestoujours pas invités mais évités ! Enparticulier par certains conseillersdes ministères de l’Agriculture etde la Recherche.Concertation, démocratie ?

Vous pouvez agirNous reproduisons ci-dessous nosquestions à ce jour sans réponse.Recopiez-les et adressez-les à votredéputé, au Ministre de l’agriculture,Michel Barnier (78 rue de Varennes75007 Paris) et au Ministre de larecherche, Valérie Pécresse (1 rueDescartes, 75005 Paris).

Sept questions au GouvernementReuters (Washington) 14 février 2008,et SCIENCES ENJEUX SANTÉ N° 48 : Les laboratoires d’état vont passer auxméthodes de tests sans animaux tellesque les tests cellulaires et les banquesde données pour tester l’innocuité desproduits chimiques, des médicamentset des toxiques, ont déclaré les officielsce jeudi 14 février 2008.Ces méthodes sont plus rapides, plusprécises et beaucoup moins onéreusesa déclaré le National Institute ofHealth and Environnmental ProtectionAgency (EPA, l’Institut National de laSanté et l’Agence de Protection del’Environnement américain).L’Europe du Nord et les Etats-Unis semettent en effet aux méthodes de bio-logie cellulaires et moléculaires substi-tutives aux tests sur les animaux. AuxUSA, les laboratoires d’état se conver-tissent à l’in vitro. Des prises de bre-vets suscitant de nouveaux emploisdans l’enseignement et la recherchevoient le jour un peu partout...

En France, où en sommes nous ?Le candidat Sarkozy a affirmé son soutien aux méthodes substitutives, endéclarant : “Il faut appliquer à la lettrela Directive européenne. Elle impliqueà mon sens la nécessité de pratiquerune politique de recherche systéma-tique de toutes les méthodes permettantde développer des techniques alterna-tives aux expérimentations animales.C’est je crois le moyen le plus efficacepour faire reculer l’expérimentationanimale. Je propose que les entreprisesdont les recherches permettent dedévelopper ces techniques alternatives,bénéficient d’un crédit d’impôt.Compte tenu des développementsrapides de ces méthodes issues princi-palement des progrès de la biologie,biologie cellulaire, moléculaire, bio-mathématiques... • Quelles sont les mesures que le gou-vernement entend prendre pour soute-nir les validations des méthodes dites“alternatives” et en particulier, dans ledomaine toxicologique, dans le cadre deREACH (EnRegistrement, Evaluation,Autorisation des produits CHimiques) ?

• Quelles sont les mesures pour soute-nir les méthodes fiables d’évaluationde la toxicité hors modèle animal sur leplan non seulement scientifique maisaussi législatif en vue de faire évoluernos lois en faveur d’une recherchemoderne et éthique ? • Quelle aide, de quelle nature, l’Étatpourra-t-il apporter à une entreprises’engageant dans cette orientation etaux laboratoires développant desméthodes alternatives ?• Quelles lois incitatives entendez-vous mettre en place en faveur desméthodes alternatives ?• Allez-vous encourager la propositionde loi à l’objection de consciencepour l’expérimentation animale,sachant que l’Italie et la Belgique ontdéjà adopté une telle loi ?• Quel est le rôle et le programme duGroupement d’intérêt scientifique surles méthodes alternatives à l’expéri-mentation animale crée en fin 2007 ?• L’État compte-t-il publier de nou-velles statistiques concernant l’expé-rimentation animale dans les labora-toires d’état et exiger des bilans pourles laboratoires privés ?

Rencontres Animal et société : RAS ?

Il l’a dit...mais le fera-t-il ?

“Développer les techniques alternatives... C’est je crois

le moyen le plus efficace

pour faire reculer l’expé-

rimentation animale.”

Nicolas Sarkozy

15 avril 2007

Comment peut-on encore croire les experts ?

Depuis que l’on fait appel à eux en lieu et place

du bon sens paysan, les catastrophes se succèdent…

BERNARD CHRISTOPHE

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LaChronique

deSylvieSimon

La désobéissance civile est une forme de responsabilité et appelle à davantage de responsabilité. Ce principe deviendra de plus en plus nécessaireavec le développement des sciences et des techniques. Le citoyen ne peut faire confianceaveugle à ceux qui agissent en son nom.L'affaire du sang contaminé, entre autresexemples, n'aurait jamaisexisté si, quand il étaitencore temps, quelqu'unavait civilement désobéi.ANDRÉ GLUCKSMANNOuest-France, 22 février 1997

Sur le long terme, je suis préoccu-pé par la biologie. Les armesnucléaires nécessitent de grandesusines, alors qu’on peut faire desmanipulations génétiques dans unpetit laboratoire. Le danger estque, par accident ou volontaire-ment, nous créions un virus quinous détruira. Stephen HawkingDaily Telegraph, 16 octobre 2001Nos gouvernants ne cessent de répé-ter qu’ils tirent toujours les leçonsdu passé. Or rien n’est plus faux, carils oublient ces leçons au fur et àmesure qu’ils les reçoivent. Au fil des ans, les catastrophes sani-taires connaissent toutes les mêmesphases de déroulement. Un nouveauproduit arrive sur le marché et,grâce à un matraquage publicitaire,il suscite l’enthousiasme général.Plus ou moins tard, des chercheursindépendants constatent des dégâtset demandent aux autorités d’inter-venir. C’est alors que l’industrienous abreuve d’informations venantde scientifiques corrompus qui pro-duisent des contre-expertises tru-quées. Alors que les rapports demaladies et de décès se multiplient,notre “gouvernance” persiste à seréférer aux expertises sécurisantes, ànier toute relation entre le produit etses effets délétères, et interdit auxscientifiques contestataires de s’ex-primer en public, n’hésitant pas àdiscréditer leurs travaux. Il en a été ainsi du médicamentThalidomide, qui fit des milliers devictimes dont les handicaps etdéformations des survivants setransmettaient à leurs propresenfants par le truchement de l'ADNmodifié, ainsi que de l’amiante,dont les lobbies industriels etnombre de scientifiques et fonction-naires se sont évertués à dissimulerles dangers mortels entre 1972 et larévélation du scandale en juin 1996.Tous les ministres de la Santé decette période ont prétendu ne pasavoir été prévenus de ces pro-blèmes, et les mesures “d’urgence”annoncées le 3 juillet 1996 par leministre des Affaires sociales, nesont entrées en vigueur qu’en jan-vier 1997.Il en fut de même pour les PCB quise sont progressivement accumulésdans les sols à cause de leur trèslente décomposition, des hormones

dans l’élevage, de l'encéphalopathiespongiforme bovine (vache folle),qui fut longtemps occultée puis onnous certifia qu’elle ne passeraitjamais la barrière d’espèce, cequ’elle a fait contre l’avis “unanimedes experts” , du scandale de l’Arcnié par plus de six cents médecins etchercheurs qui ont mis en avant leurposition “scientifique” pour prendrepartie en faveur de l’association. Ce processus s’est renouvelé pour lesang contaminé transfusé jusqu’àl’épuisement des stocks et pourlequel personne n’a été condamné,l’hormone de croissance humainepour laquelle personne ne sera vrai-semblablement condamné à de laprison ferme, le Vioxx considérécomme le médicament le plus “per-formant” de l’année, les antibio-tiques administrés sans discerne-ment pendant des lustres, et qui ontainsi perdu leur efficacité. Tous ces scandales ont eu de nom-breux points communs et une mêmeorigine : l’appât du gain au détri-ment de la santé. Cependant, aprèschaque scandale, d’éminents “spé-cialistes” nantis de l’absolutiongénérale nous ont expliqué avec destrémolos dans la voix que les déci-sions incriminées étaient justifiéespar les “données actuelles de lascience”, d’autant qu’à présent, à lanotion de “responsable mais noncoupable” s’est ajoutée celle de“coupable mais pas condamnable”.De toute manière, tant que les raresresponsables condamnés ne le serontqu’à des amendes, si importantessoient-elles, ils récidiveront car lerisque est loin d’égaler le bénéfice.Le seul moyen de les empêcher denuire est de les emprisonner dans lequartier des criminels.

Nos pouvoirs persistent et signent

Nous récidivons avec les dioxineshautement cancérogènes et principa-lement produites dans les incinéra-teurs des usines de retraitement dedéchets, les œstrogènes que l’ontrouve en fortes concentrations dansles rivières et qui provoquent unediminution draconienne des fonc-tions reproductrices chez les pois-sons mâles, et le Cruiser insecticidevendu en France et qui appartient à lamême famille que les substancesactives du Gaucho et du Regent

incriminés pour leur impact néfastesur les abeilles, alors que l’Alle-magne a suspendu son autorisation ! Nous pratiquons la même politiquede l’autruche avec les nombreusesantennes-relais de téléphonie mobi-le sources de nombreuses patholo-gies qui vont des maux de tête ettroubles auditifs et visuels aux can-cers, et le déploiement de réseauxwi-fi pour l'internet sans fil à traversla France, et surtout dans les établis-sements scolaires, alors qu'aucuneétude sérieuse sur leur impact sani-taire n'a été effectuée et qu’il ne serapas possible de détecter leurs effetsdélétères avant plusieurs années. La manipulation continue avec lavaccination contre l’hépatite B donton refuse d’admettre les milliers devictimes ou l’autisme généré par lesvaccins qui préoccupent enfin lestrois candidats aux élections améri-caines, mais pas nos députés.Et voilà que nous récidivons égale-ment avec les OGM, refusés parprès de 80 % des Français. En effet,alors que notre gouvernement avaitl’occasion de montrer qu’il étaitplus lucide et responsable que sesprédécesseurs et qu’il respectaitmieux ses engagements, il a déçu lamajorité de ses électeurs en mon-trant qu’il n’était guère plus avisé.En voulant favoriser la culture desOGM en plein champ, le gouverne-ment a préféré négliger les attentesde la grande majorité des Français. On sait bien que, malgré les pro-messes du Grenelle de l'environne-ment, la grande majorité de nosdéputés UMP sont d’ardents défen-deurs d'une agriculture productivis-te, dirigée par les grands groupesqui ont pourtant démontré leur effetnéfaste sur la planète. Car si un petitagriculteur bio ne peut nuire à laculture des OGM, ces dernierscontaminent tout leur environne-ment et notre seul choix sera deconsommer Monsanto.Cette loi va permettre d’anéantirtout autre forme de culture dans leschamps, en contradiction totale avecles engagements du Grenelle del’environnement, qui garantissait lelibre choix de produire et deconsommer sans OGM. La seule loipossible sur les OGM est une loi deprotection et non de contaminationqui bafoue le libre choix du

Les leçons du passé ne profitent jamais à nos élus

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2e trimestre 2008N° 49

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LaChronique

deSylvieSimon

Sylvie SimonJournaliste et auteur,

entre autres, deLa nouvelle dictature

médico-scientifique(Ed. Dangles),

Information ou désinformation ?(Guy Trédaniel),

Ce qu’on nous cache sur les vaccins (Delville),

Les 10 plus gros mensonges sur les

médicaments (Dangles).

consommateur. En outre, “sansOGM” signifie “sans aucun OGM”,alors qu’il est prévu que les produitsportant ce label pourront contenirprès de 1 % d’OGM. Ainsi, en se pliant à la volonté des“nécrosemmenciers” et en permet-tant le passage en force d’une loiscélérate, le gouvernement a man-qué l’occasion de montrer qu’iln’était pas sous influence.

Les OGM ne résoudront pas le problème de

la faim dans le mondeMais il faudra bien qu’il reconnais-se un jour son erreur car, en dehorsde l’absence de légitimité de ce pro-jet, de son mépris du principe deprécaution et de transparence et dela démocratie, il est certain que dansles pays où 80 % de la population vitavec moins de 2 dollars par jour, lessemences sous brevet de Monsantone peuvent être une réponse à lapénurie alimentaire. Ainsi, en Irak,où Monsanto a fait main basse sur lessemences du pays afin de les modi-fier génétiquement et les breveter, lesagriculteurs sont à présent contraintsde payer pour pouvoir cultiver descéréales qu’ils semaient depuis desmillénaires.En outre, alors que la technologietransgénique se vante de “résoudrela crise alimentaire mondiale”, denombreuses et récentes étudesscientifiques révèlent que la modifi-cation génétique diminue la produc-tivité des cultures. Ainsi, selonl’Université du Kansas, le soja trans-génique produit environ 10 % demoins que son équivalent conven-tionnel, et la récolte totale américainedans les cultures de coton génétique-ment modifié a décliné au fur et àmesure que la technologie transgé-nique se répandait.Comme le signale The Independentdu 20 Avril 2008, l’étude la plusimportante réalisée à ce jour sur lesrendements agricoles par l’Interna-tional Assessment of AgriculturalScience and Technology for Deve-lopment, soutenu par l’ONU, aconclu que les OGM ne pouvaientpas résoudre la pénurie alimentaireactuelle. Pour le professeur BobWatson, qui a dirigé cette étude, la“réponse est simple, les OGM nepeuvent être la solution contre lafaim dans le monde”.

Quant à la France, certains cultiva-teurs de céréales biologiques ont euleur production contaminée par desOGM venant de champs distants deplus de 35 kilomètres de leurschamps, ce qui a causé le retrait deleur label “bio”, donc du bénéfice deleur travail respectueux de la Terre.Qui va les dédommager ? Il fautsavoir qu’aucune compagnie d'assu-rances ne veut assurer le risque decontamination par les OGM, ce quiest logique. Monsanto, responsable de cesdégâts, osera-t-il les poursuivre pours’être approprié leurs gènes brevetéscomme ils le font fréquemment auxÉtats-Unis ?Étant donné la situation, on com-prend les faucheurs qui essaient depallier les manquements au principede précaution, et il est scandaleuxque le fauchage ne soit pas assimiléau délit de “destruction du biend'autrui”, comme pour les culturesconventionnelles et biologiques.Quand il s'agit d'une parcelle servantà la recherche, la peine est portée àtrois ans d'emprisonne-ment et150 000 euros d'amende ! Commel’a fait remarquer Delphine Batho,députée PS des Deux-Sèvres : “Ladestruction d'une parcelle d'essaiMonsanto sera punie d'une amendeplus élevée que celle de la destruc-tion d'un immeuble classé ou d'unedécouverte archéologique”.Il ne nous reste plus qu’à espérerque notre gouvernement va enfincesser d’écouter les nombreuxexperts, juge et partie, qui sont à lasolde d’une industrie aussi aveugleque criminelle et sortira de sonautisme avant que de nouvellescatastrophes ne se manifestentcomme c’est devenu une habitudedans notre pays.Dans le cas des OGM, on doit seposer la question : où est le bénéficepar rapport au risque ? Et qui va pro-fiter de ces dérives ?

Pour rire un peu (plutôt que d’en pleurer)

Greenpeace a décerné son premier“Monsanto d'or” à Jean Bizet, séna-teur de la Manche, qui s’illustredepuis des années par son soutienconstant et sans faille aux lobbiesdes industriels de l’agro-alimentai-re, son refus d’étiquetage de la vian-de issue d’animaux nourris aux

OGM : “ La majorité du bétail fran-çais est nourrie aux OGM. Ce seraitl’effondrement ! M. Le Cam ne medémentira pas, lui qui connaît biende quoi est nourri le cheptel breton.Derrière tout cela il y a tellement defantasmes !”. Il estime suffisant lepérimètre de 50 mètres entre OGMet sans OGM et, sur la transparence,il souhaite que “son excès ne nour-risse pas les fantasmes”. “Ce n’estpas faire injure au public que de luirefuser l’accès au secret industriel”.Au sujet des poulets à la dioxine, ila déclaré : “Au moment de l’affairede la dioxine, les scientifiques ontdémontré que 2 tonnes de pouletsbelges n’étaient pas plus nocivesque la consommation d’une cigaret-te. (Cf. La Manche Libre, 21novembre 1999).Greenpeace souhaiterait queM.Bizet applique à lui-même l’unede ses subtiles déclarations faite trèsrécemment : “Quand on est dansune posture, on n’est pas loin del’imposture”, et se range aux déci-sions issues du Grenelle et aux sou-haits des Français.Greenpeace a décerné un autre“Monsanto d'or” au député BernardDebré en récompense de “l'en-semble de son œuvre de promotiondes OGM et de sape des principesissus du Grenelle”. Sans crainte d’être grotesque, cedernier a osé déclarer, entre autres :“Ces plantes améliorent la qualiténutritionnelle”, on devrait luidemander s’il en a déjà mangé et :“Bientôt, sous l'effet de l'idéologieet de l'activisme des anti-OGM,nous manquerons ainsi le train de lamodernité ; plus grave, notre filièreagro-alimentaire perdra une compé-titivité qui profite à notre indépen-dance nationale comme à notrerayonnement international.” Enfin, le ridicule ne tuant pas, il aproclamé à l'Assemblée Nationale,le 1er avril 2008 : “Le vin françaisest complètement OGM ! Le phyl-loxéra au début du siècle décimait lavigne. On est allé aux États-Unischercher des ceps, naturellementrésistants au phylloxéra. Mais c'étaitquoi, si ce n'est un OGM ?” Sans commentaires !

SYLVIE SIMON

Les leçons du passé ne profitent jamais à nos élus (suite)

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Les Pros à l’actionAlsaceSymposium Nourrir sans nuire4 et 5 avril 2008Nous remercions chaleureusementnotre ami Hervé Staub d’avoir invitéPro Anima à ce symposium. Ce week-end fut à la fois instructif et amicalpuisque nous y avons retrouvéMartine Gardénal, Sylvie Simon etBernard Christophe, ce qui nous apermis de faire connaître notre enga-gement auprès de nouveaux scienti-fiques et personnels de santé et de lesrallier à notre cause : Pour une scien-ce avec conscience, respectueuse detout le vivant et bien meilleure pournotre santé.

Semaine Mondiale des Animaux de LaboratoireStrasbourg - 26 avril 2008 C’est avec plaisir que nous avonsretrouvé la place Kléber, pour cettemanifestation, sous un soleil radieux.Parmi un public nombreux, nousretiendrons les riches échanges avecplusieurs étudiants des filières de lasanté et de la recherche, mais aussiavec des professionnels confirmés.D’excellents contacts qui débouchentsur le stage de deux étudiantes à Pro Anima et l’arrivée d’un biologistesur notre plate-forme scientifique.Nos magazines et de tracts ont eu beau-coup de succès et nous avons obtenude nombreuses adhésions et dons. Ces contacts spontanés sur les standssont très gratifiants pour notre cause.

Entretien avec Catherine Trautmann 30 avril 2008La vice-présidente de la Communautéurbaine de Strasbourg, en charge de l’enseignement supérieur, de larecherche et du développement éco-nomique, nous a accordé un longentretienCette rencontre vient à point nommépuisque la profession de foi de notrenouveau maire Roland Ries, a pourtitre “Faire de Strasbourg un pôle éco-nomique, universitaire et de recherched’excellence”. Évoquant notre rendez-vous de 2007,Catherine Trautmann nous a confiécombien il est difficile dans l’opposi-tion socialiste minoritaire, de faireavancer le dossier des méthodes sub-stitutives, mais aussi, d’orienter lavolonté politique pour former lesscientifiques à ces procédés.Pourtant la directive REACH doit êtreexécutée et les pôles de toxicologiesont quasi inexistants.Même difficulté pour la constitutionet participation à un inter-groupe detravail sur le sujet, mais là, Pro Animaa un projet important qui doit voir lejour prochainement. Heureusement, en tant que vice-prési-dente de la Communauté urbaine,Catherine Trautmann a plus d’oppor-tunités. Elle nous invitera à nousjoindre à son groupe de travail pourl’environnement, la santé et le déve-loppement durable. Une entrevue estégalement prévue avec le DocteurMartine Gardénal pour tisser dessynergies avec la ConfédérationEuropéenne pour la Préservation de la Santé, dont Pro Anima sera bienentendu aussi, un des partenaires.

Portes Ouvertes du Parlement Européen4 mai 2008C’est avec joie que nous avons goûtéde nouveau à la faveur d’être invitésaux Portes ouvertes du ParlementEuropéen.Joie d’autant plus grande, car notresympathique pharmacien BernardChristophe et une toute nouvelle réfé-rente Monique Skoulios, ingénieur en

biologie, nous ont rejoint pour nousapporter leur concours.Notre première visiteuse fut uneJunior Science Officer de l’EuropeanScience Foundation ; elle fut immédia-tement séduite par notre engagement,elle est repartie très documentée.Ont suivi près de 20 000 visiteurs, quenous nous sommes partagés avec lesscientifiques, qui ont mené des débatsparfois très animés, parfois déstabili-sants pour les certitudes des uns, maistoujours constructifs.Les délégués ont renseigné les intéres-sés sur la directive européenne REACHet son importance pour notre santé,mais aussi sur les méthodes scienti-fiques de recherche, et notammentnotre nouveau programme de biologiecellulaire Valitox.Un père inquiet pour son fils qui tra-vaille dans un laboratoire de “vivisec-teurs” a emporté des éléments deréflexion pour le déformater un tantsoit peu. Beaucoup de nouveaux euro-péens de l’Est ont emmené notre péti-tion ou laissé leurs coordonnéesInternet afin de la faire circuler.

Pique-nique européen au Jardin des Deux Rives1er juin 2008Pro Anima a été invité par la ville deStrasbourg à participer au pique-niquedes institutions européennes et del’Eurodistrict au Jardin des deux Rives.Cette manifestation a drainé un publicnombreux, disponible et réceptif. Nous avons accueilli sur notre stand unprimatologue, des étudiants en phar-macie et de nombreux lycéens, avecleurs professeurs, qui nous informés deleurs propositions* pour l’Europe etsont repartis avec les nôtres.Nos voisins allemands ont emporténotre pétition REACH (voir page 16).Une journaliste du Club de la Presse,sensibilisée par notre combat nous aproposé une intervention devant lesmédias lors d’une table ronde qu’elledoit organiser cet automne. *Une classe de seconde du lycée de Barr a rédigé une proposition d’action pourl’Union Européenne en faveur du bien-être animal. Merci de les aider en allantsur le site : “leuropeenblog.eu” et cliquezsur la 3e proposition. D’avance merci.

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SMAL 2008 Amiens - 19 avril 2008Place Gambetta, nous étions six militants à informer les passants surle caractère cruel, archaïque, inutile et dangereux de l’expérimenta-tion animale. Nous avons mis en valeur les produits cosmétiques oud’entretien sans cruauté, produits testés autrement que sur l’animal.Ni la pluie, ni l’hommage à Aimé Césaire n’ont gêné notre action :organisation, motivation et ambiance chaleureuse, bon accueil dupublic, diffusion d’autocollants, de dépliants d’information, deuxannonces dans la presse locale et une sur France Bleu Picardie.

MARTIAL MOUQUERON

Des centaines de villes à travers le monde dont 30 en France.La SMAL se déroule chaque année fin avril et développe des mani-festations pacifiques pour sensibiliser le grand public. La SMAL estreconnue par les Nations-Unies. Une minute de silence a été obser-vée pour tous les animaux suppliciés dans les labos du monde entier.

www.semaine-mondiale-animaux-laboratoire.org.les-actions.htm www.international-campaigns.org

En bref• Pro Anima, représenté par SylviaHecker a été invité sur la radio RDL le27 mars 2008• Pro Anima, candidat pour un prix deFond’Action Alsace. A suivre.• Distribution abondante du N° 48 deSCIENCES ENJEUX SANTÉ à la Faculté deStrasbourg (Merci au Doyen de laFaculté), dans des cabinets médicaux,au laboratoire Nutrivital, dans lesBiocoop, à la SPA... la liste est longue.

Tous les articles “Alsace” sont de Sylvia Hecker

Printemps strasbourgeois pour le stand Pro Anima que l’on a vu place Kléber le 26 avril, au Parlement Européen

le 4 mai et au Jardin des deux-rives le 1er juin 2008.

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Les Pros à l’actionJérôme Lescure prépare un nouveau long métrageJérôme Lescure est un cinéaste pro-fessionnel et un militant de la causeanimale.Il avait réalisé, sous l’égide duComité radicalement anti-corrida, lefilm Alinea 3, tourné directementdans cinq arènes du sud de la France.Un film choc, des images fortes quiont fait le tour du monde de la protec-tion animale en Europe, malgré lacensure latente qui fait qu’il n’estpassé sur aucune grande chaîne detélévision.Vous pouvez toujours commander leDVD (on donne ce qu’on veut ou cequ’on peut) sur www.anticorrida.com.Le nouveau film de Jérôme Lescuresera un long-métrage, une fiction surfond de détresse animale, destiné aupublic le plus large possible pourl’informer sur ce que l’on cache leplus souvent, basé sur des faits réelset étoffé d’images d’archives d’ani-maux torturés.Le film est en pleine préparation etMinotaure Films (producteur associa-tif) recherche une partie du finance-ment. Toute participation, mêmemodeste, sera utile à ce projet qui vise à éveiller les consciences enfaveur des animaux. Minotaure [email protected] rue de Belleville 75020 Paris

Paradoxe et injusticeLorsque Brigitte Bardot dénonce lapratique du gavage des oies, pas decondamnation, mais lorsqu’elleréclame (lettre publique adressée en2006 à Nicolas Sarkozy, alorsMinistre de l’Intérieur) que les ani-maux tués par les musulmans lors del’Aïd el-Kébir soient étourdis avantd’être saignés, le Tribunal correc-tionnel de Paris la condamne à uneamende de 15 000 euros pour “incita-tion à la haine envers la communautémusulmane”.

Rencontres Santé GlobaleL'université Terre du Ciel organiseles Rencontres Santé Globale -Médecine Plurielle au Domaine de Chardenoux (Saône-et-Loire) du17 au 23 août 2008. Un lieu deréflexion en profondeur sur la santé,la maladie et l'acte thérapeutique. Infos : www.terre-du-ciel.fr

Paul Watson, éco-guerrier de la merLe 13 juin dernier a été diffusé le filmL’œil du cachalot suivi d’une confé-rence-débat animée par Paul Watsonau cours du 3e Festival Courants d'èreà Saint-Jean-Cap-Ferrat. Paul Watson, fondateur de la SeaShepherd Conservation Society,membre d’honneur de SOS GrandBleu, a sauvé plus de baleines et dephoques que toutes les conventionsinternationales… C’est le plus grandéco-guerrier qui agit pour la protec-tion de nos océans.

Sciences-Po(sitives)Tribunal pour l’animalCette association d’étudiants deSciences-Po contribue à faire évoluerles mentalités de nos futurs dirigeants.

Elle a organisé deux conférences : Corrida, spectacle de sang...Jeudi 15 mai à 17 h. Conférenceanimé par le docteur Jean-PaulRichier, psychiatre, et PatriciaZaradny, présidente du Comité radicalement anti-corrida.Droits de l’homme, droits de l’animalLundi 23 juin à 17 h. Conférenceanimé par Jean-Marie Coulon, pre-mier Président de la chambre honorai-re de la Cour d’appel de Paris,membre des la commission nationaleconsultative des Droits de l’homme etadministrateur de la LFDA.

Nelson Monfort dans l’arène !Ce n’est pas un secret, NelsonMonfort soutient Pro Anima depuisses débuts et il exprime souvent sonindignationface à la maltraitance ani-male ! Dans le dernier mensuel de laSPA, Animaux Magazine, sous laplume alerte de Dominique Jacob, ilredit son attachement aux actions etobjectifs de Pro Anima et prendnotamment parti contre la corrida ! Ilest photographié avec la dynamiqueCaroline Lanty lors du dernier Noëldes animaux à la SPA. Merci Nelson !

Salon Vivez Nature 22-26 mai 2008Pro Anima était présent comme lesannées précédentes : beaucoup decontacts intéressants et de nouvellespersonnes sensibilisées.

Action Bio-SoreliaNouvelle carte de campagne commu-ne à propos de la Directive REACH.

La France en ActionCe parti au-delà du clivage droite-gau-che, animé par Jean-Marc Governatori,a des positions très claires en matièrede protection animale et contre l’expé-rimentaion animale. Un document peutêtre commandé à FeA, 6 rue EmileGilbert, 75012 Paris Tél. 01 43 43 68 01(mardi à jeudi, 15h à 19h) et sitewww.lafranceenaction.com

Portes Ouvertes LFCV - Pro Anima18 & 19 juinPour soutenir les actions de la LFCVet de Pro Anima : animation sur stand,vente de jus de fruits, de vinyls, livres,magazines T-shirts, sacs, casquettes...

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M

Adresse

Code et ville

Tél. (souhaité)

E-mail (souhaité)

■■ j’assisterai à l’Assemblée Générale 2008■■ je ne pourrai assister à l’Assemblée Générale

et je donne pouvoir à :

NOM Prénompour me représenter à l’AG du 2 octobre 2008.Date et signature

Assemblée générale Pro Anima • 2 octobre 2008 Le Professeur Jean-François Bequain, Président et le Conseil d’Administration ont l’honneur de vous convier à l’Assemblée Générale 2008 (comptes 2007)

du Comité scientifique Pro Anima, le 2 octobre 2008 à 17 heures au Cercle de l’Union Interalliée, 33 rue du Faubourg St-Honoré, 75008 Paris.

Cordialement. Christiane Laupie, secrétaire et fondatrice

Ordre du jour de l’Assemblée Générale• Rapport moral de la secrétaire • Rapports financiers (trésorier, vérificateurs aux comptes

• Objectifs et projets, en particulier le développement de Valitox • Questions diversesUn cocktail offert par APEX Patrimoine clôturera cette assemblée.

Pour une bonne organisation, merci de nous retourner ce coupon avant le 2 octobre 2008

Vous devez impérativement vousmunir d’une pièce d’identité

et de la présente invitation. Tenue de ville (cravate).

Seuls les membres à jour de leurcotisation 2007 (réglable sur

place) sont à même de participer.Merci de retourner le coupon

ci-dessous à Pro Anima, 84 rue Blanche, 75009 Paris

Page 15: AFRS OGM Sachons désobéir - Pro Anima · qui agissent en son nom. L’affaire du sang conta-miné, entre autres exemples, n’aurait peut-être jamais existé si, quand il était

■■ Je souhaite que cesse l’hécatombe d’humains et d’animaux victimes des produits chimiques, je soutiens Pro Anima par un don de €*

■■ Oui, j’adhère à Pro Anima (2008) 20 €*■■ Je souhaite faire un virement permanent* Merci de m’envoyer le formulaire.

SCIENCES ENJEUX SANTÉ

■■ je m’abonne (1 an, 4 numéros) 15 €

■■ Collection 35 nos dispos (liste ci-dessus) 30 €

■■ recevoir les nos (2 € l’ex.) €

DÉPLIANTS D’INFORMATION

■■ L’animal modèle de l’homme ? €

■■ Liste des produits (beauté et entretien)testés autrement que sur animal €

■■ Lot 20 “animal modèle” + 20 “liste” 12 € €

CAMPAGNE NATIONALE “BEAUTÉ-SANTÉ”

■■ Cartes postales €

■■ Affiches A4 ■■ A2 ■■ €

ET AUSSI■■ Affiche(s) Rat le bol ! (A4) €

■■ Lot(s) 4 x 4 cartes postales à 5 € €

■■ T-shirt(s) Taille(s) : à 10€ €

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Un don de 100 € ne vous coûte que 34 €, pour être encore plus généreux !

Quantités importantes de dépliants, cartes... : nous consulter.Pour les petites demandes de documentation,

merci d’ajouter 2 timbres au tarif courant.

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■■ Je souhaite, sans engagement,en savoir plus sur lesdonations, legs et assurances--vie.

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Complétez vos informations avec les nos précédents de la Lettre de Pro Anima

SCIENCES ENJEUX SANTÉAu numéro : 2 euros l’ex. La série complète des Nos disponibles : 30 euros. Bon de commande ci-dessous.

Le droit de savoir ! Le devoir de réagir !

A retourner avec votre règlement éventuel (un seul chèque) à Pro Anima - 84 rue Blanche - 75009 Paris

Pour faciliter vos recherches, voici les principaux sujets traités :N°7 (en partie en anglais) Farines animales, prions ; Sophia Antipolis 96 : 1er ate-

lier européen de toxicologie moléculaire. 9e congrès de toxicologie in vitroN°8 Editorial du Pr Th. Monod ; Cosmétiques ;

Le singe, modèle de l’homme ? ; Clonage ; Toxicologie moléculaireN°11 OGM. Médicaments anti-cancer. Objection de conscience. Prévention des

risques toxiques. Primaterie d’Holtzheim. L’expérimentation à l’étranger.N°13 Chiens à Montbeugny pour l’expérimentation animaleN°17 Dangers du modèle animal : Ecole Vétérinaire de Nantes, CosmétiquesN°18 Re-tester 100 000 produits chimiques sur les animaux. Combat à NantesN°19 Hommage au Pr Th. Monod. Les maladies à prionsN°20 Vigilence à Nantes ; REACH : 100.000 produits chimiques à re-tester.

Validation de méthodes substitutives. SidaN°21 Projets d’expériences dangereuses à NantesN°22 Statine de Bayer. PesticidesN°23 Dossier : 100.000 produits chimiques à re-tester en EuropeN°24 Débat sur la pertinence du modèle animal ; PesticidesN°25 Pro Anima en Angleterre ; Le singe, modèle de l’homme ? Cosmétiques N°26 Cancer ; Pro Anima entendue en Angleterre (suite). Foire aux questionsN°27 Pro Anima à Cambridge contre un laboratoire de primates, entendue

en Angleterre (suite), au Forum social européen ; médicaments dangereux.N°28 Pro Anima à Cambridge ; Iressa : anticancéreux mortel ; Foire aux

questions ; bêtisier ou désinformation ? ; Pro Anima adhère à l’UNACSN°29 Plan médicaments ; Le prétendu modèle animal ;

recherche sur la souris ; Pro Anima à Cambridge (suite et fin) N°30 Toxicologie scientifique. Qu’est-ce qu’un gène. Statine de Bayer.

xénogreffes. Produits chimiques. Foire aux questions.N°31 Responsabilité des autorités ! Comment tester les médicaments ? ; la pilule du

bonheur ; l’empire cosmétique ; L’AFRS au Forum Social Européen.N°32 Sciences du vivant : les champs informationnels. Réductionnisme cartésien :

méthode scientifique et désastre écologique. Expérimentation animale : unequestion politique. Scandale des publications scientifiques.

N°33 Plaidoyer pour notre santé. Une toxicologie scientifique pour tester les produits chimiques. Scandale des publications scientifiques (suite et fin)

N°34 Spécial OGM : qui en redemande ?N°35 Dossier Vioxx. Placébos. Info/Intox ? DLRM.N°36 Evaluer les risques chimiques, un enjeu essentiel. In vitro veritas. Les avis des

Prs Escande et Narbonne. Dossier Cosmétiques. La souffrance animale.N°37 Pr Escande : revoir les textes. Ph. Desbrosse : l’intelligence verte.

S. Simon : Drogues tueuses. H. McCartney : Végétarisme et cancer. B. Herzog : Leurres et gaspillages. L’Arche de Zuber

N°38 REACH, leurre ou progrès (dossier). Pollutions (foetus, habitat...). Vaccins. Au bon vouloir de G. Chapoutier. Adieu à Christian Zuber

N°39 (épuisé) Cosmétiques : rêve et danger ; Dossier REACH ; Environnementcancérigène ; ConsomActeurs ; Grippe aviaire ; Polluants : s’en passer ?

N°40 Une plateforme scientifique à Strasbourg. Religion et éthique. Aspartame, un poison violent. Marc Duval. Jean-Marc Governatori...

N°41 OGM : Des combats, des victoires. Les OGM protégés par l’Europe ?(S.Simon). Les bienfaits des polyphénols. Aspartame. L’honneur d’êtrehumain, le déshonneur de la justice. Tribune d’A. Bougrain-Dubourg.

N°42 Des huitres, des souris et des hommes. Vers un étiquetage “Non testé sur animaux”. REACH, 2e mi temps... le combat continue.Semences naturelles... interdites (S.Simon). Tribune de J.M. Governatori.

N°43 In Vitro Veritas : premiers résultats. Pollution : lourde facture sanitaire.Dossier : l’Aromathérapie. Incohérence de notre gouvernance (S. Simon).Tribune de Ch. Furger. Dossier Eau et Santé : la bioélectronique...

N°44 In Vitro Veritas : Efficacité confirmée par les experts.Angleterre : des chercheurs et des drames. Vaccin Gardasil: danger (S. Simon).Pesticides : l’addition... Alimentation : L’Ochratoxine A.

N°45 Mieux tester : une urgence! Rencontre avec Cath. Trautmann. Des chiffresqui font mal. Médicaments : danger de mort (S. Simon). Infos ou intox ?Tribune d’E. Herrero. Bronzez sans cruauté.

N°46 (épuisé) Les députés européens pour la fin des tests sur primates ; ToxScan,l’avis du Pr Narbonne. Maladie de Lyme. Médicaments : rapports faussés (S. Simon).

N°47 Maladie de Lyme. Des chiffrent qui tuent. Les labos se croient tout permis (S. Simon). Le père de Dolly abandonne le clonage. Pesticides plus dangereux.Grenelle de l’environnement : vigilence. Pierre Cornillot. Hans Ruesch...

N°48 Valitox, une véritable alternative. Irradiés de Toulouse. Aromathérapie. MaïsMon810. Les clones (S. Simon). Homéopathie. USA : labos d’état sans animaux !

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COMITE SCIENTIFIQUE

PRO ANIMA84 rue Blanche - 75009 ParisTél. 01 45 63 10 [email protected] RÉGI PAR LA LOI DE 1908SIÈGE SOCIAL ETDÉLÉGATION ALSACE-LORRAINE :10 rue de Romanswiller67200 Strasbourg Tél. 03 88 26 18 [email protected]

SCIENCES ENJEUX SANTÉLes sciences pour la vieLa Lettre de Pro Anima N°49Juin 2008Commission paritaire 0212 G 87590Revue trimestrielle d’informations du Comité scientifique Pro AnimaPrix au numéro : 4 euros 7 FS / 3 GB£ / 5 US$ / 2500 CFA / 6 CND$

Un an (4 nos) : 15 euros 25 FS / 11 GB£ / 18 US$, 9000 CFA, 22 CND$Directeur de la publication :Pr Jean-François BéquainOnt participé à la rédaction :Constant Brand, Bernard Christophe,Christophe Furger, Micheline Garuz, Jean-Luc Goudet, Sylvia Hecker, Christiane Laupie-Koechlin, Hervé Le Meur,Jean-Claude Roussez, Sylvie SimonIllustrations : Bruno Bellamy, Brouck, Lefred-Thouron, Snut Réalisation : Roland DeleplaceToute l’équipe ci-dessus est bénévole.Logo offert par Carré NoirImprimerie Carré, Fressenneville (France)

page 16

Urgence ReachLes industriels ont jusqu’au 1er décembre 2008pour pré-enregistrer leurs substances à tester, auprès de l’Agence européenne des produits chimiques, à Helsinki. Or qui dit dépôt de dossier, dit méthodes utilisées.Il est donc urgent et vital de signer et faire signer notre pétition, afinque les tests se fassent par des méthodes de biologie modernes, et nonsur les animaux. Cette pétition doit aussi circuler dans toute l’Europe.Demandez nous les versions française, anglaise, allemande, espagnole,de préférence par e-mail ([email protected]), et envoyez les àvos amis et relations, dans l’Union Européenne, en leur expliquantcombien cet enjeu est capital. D’avance merci pour votre contribution. SYLVIA HECKER

Interdire les tests sur animauxJane Goodall en appelle au Parlement Européen

Pesticides, OGM, cancer,Alzheimer, neuro-toxiques, produits chimiques, effets secondaires de médicaments pourtant longuement testés sur les animaux... Pro Anima s’attaque aux causes et pose les questions pertinentes pour votre santé.

SCIENCES ENJEUX SANTÉ est l’organe depresse du Comité scientifique Pro Anima. Chaque trimestre ce bulletin vous apporteinformations, réflexions et une critique scientifique, logique et éthique pour unescience responsable.Résolument indépendant, Pro Animane vit et ne se développe ses actions que grâce à ses membres.

Nous avons Plus que jamaisbesoin de vous !

Plusieurs scientifiques – dont JaneGoodall, experte de renomméemondiale sur les primates – ontdemandé à l'Union européenned'interdire l'expérimentation surles animaux dans le cadre desrecherches médicales et scienti-fiques. Jane Goodall a déclaré quede telles expériences sont morale-ment mauvaises et inacceptables.Elle a présenté aux membres duParlement européen une pétitionde 150 000 noms qui demandeaux responsables politiques euro-péens d'avoir recours à desméthodes d'expérimentation quin'impliquent pas les animaux.Il faut d’abord reconnaître que ceque nous faisons aux animaux, deleur point de vue, mais aussi dunôtre, n'est moralement ni correctni acceptable. Il est très importantde poursuivre ces nouvelles pistestrès intéressantes et prometteusesvisant à effectuer des recherchessans utiliser les animaux. Jane Goodall et ses collèguesdemandent aussi à l'Europe de

revoir des règles adoptées en 1986,notamment en donnant plus d'ampleur à un interdit qui existedéjà sur l'utilisation des animauxet en faisant la promotion de tech-nologies alternatives pour lesrecherches médicales.Les règles qui entrent en vigueuren 2009 interdiront les tests deproduits cosmétiques sur les ani-maux dans les 27 pays membresde l'Union européenne. Certainstests effectués sur les animauxpour la recherche médicale reste-ront autorisés.La Commission européenne et lesindustries cosmétique, chimique etpharmaceutique se sont aussientendues, en 2006, pour éliminerprogressivement les tests de nou-veaux médicaments et autres pro-duits de consommation sur les ani-maux, sur le territoire de l'Unioneuropéenne.Quelque 115 millions d'animaux-seraient utilisés à travers le mondechaque année, dans le cadre d'ex-périences médicales.

Près de 12 millions d'animauxdans l'Union Européenne serventchaque année à des expériences.Selon certains scientifiques, dans50 à 99% des cas, les tests ne per-mettent pas de deviner les effetsdes médicaments ou des soinsmédicaux sur l'homme. Le DrGill Langley (Dr Hadwen Trustpour la recherche humaine)déclare :“Dans la recherche médicale, lesconditions de maladie, artificielle-ment reproduites sur d'autresespèces, sont des approximationsdes maladies humaines. Les testsde sécurité des produits sur les animaux ont plusieurs limites etpersonne ne peut dire à quel pointils sont fiables.” Il y a deux ans, la Commissioneuropéenne et les industries ontconvenu de réduire volontaire-ment les tests sur les animaux,voire de les remplacer.

CONSTANT BRANDAssociated Press, Bruxelles

Dans le N°50à paraître fin septembreVALITOXPremiers résultats

DOSSIER

PESTICIDES ETINSECTICIDES

CANCER ETENVIRONNEMENT

L’AFFAIRE GARDENALLes rebondissements d’une justice partiale

L’IRRADIATION DES ALIMENTSUn outil idéal pour le commerce international

et bien sûr toute l’actualité de la lutte contre l’expérimentationanimale et la promotion deméthodes fiables.