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RECHERCHE AGRONOMIQUE SUISSE Mai 2012 | Numéro 5 Agroscope | OFAG | HAFL | AGRIDEA | ETH Zürich Production végétale Monitorage des virulences et structure des populations de l’oïdium  Page 236 Production animale La qualité microbiologique des aliments pour animaux Page 252 Environnement Essai de systèmes culturaux de Burgrain: aspects pédologiques Page 264

Afs 05 2012 f

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Production végétale Monitorage des virulences et structure des populations de l’oïdium  Page 236

Production animale La qualité microbiologique des aliments pour animaux Page 252

Environnement Essai de systèmes culturaux de Burgrain: aspects pédologiques Page 264

Page 2: Afs 05 2012 f

ImpressumRecherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.

EditeurAgroscope

Partenairesb Agroscope (stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW;

Agroscope Liebefeld-Posieux et Haras national suisse ALP-Haras; Agroscope Reckenholz-Tänikon ART)

b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berneb Haute école des sciences agronomiques forestières et alimentaires HAFL, Zollikofenb Centrale de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau b Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich,

Département des Sciences des Systèmes de l'Environnement

Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]

Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, e-mail: [email protected]

Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Directeur général ACW), Sibylle Willi (ACW), Evelyne Fasnacht (ALP-Haras), Etel Keller-Doroszlai (ART), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HAFL), Philippe Droz (AGRIDEA), Jörg Beck (ETH Zürich)

AbonnementsTarifsRevue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris(étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–** Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch

AdresseNicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]

Changement d'adressee-mail: [email protected], Fax +41 31 325 50 58

Internet www.rechercheagronomiquesuisse.chwww.agrarforschungschweiz.ch

ISSN infosISSN 1663 – 7917 (imprimé)ISSN 1663 – 7925 (en ligne)Titre: Recherche Agronomique SuisseTitre abrégé: Rech. Agron. Suisse

© Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction.

Indexé: Web of Science, CAB Abstracts, AGRIS

La sélection de variétés de blé résistantes à l'oïdium a besoin d'informations sur la présence de virulences et la structure des virulences dans les populations d'oïdium locales. Agroscope ACW a testé une nouvelle méthode de monitorage des virulences par approche globale plu-tôt que par analyse des constituants de la population. (Photo: Carole Parodi, ACW)

235 Editorial

Production végétale

236 Monitorage des virulences et structure des populations de l’oïdium de 2003 à 2010

Fabio Mascher et al.

Production végétale

244 Potentiel du système d’irrigation goutte à goutte dans la culture de pommes de terre Theodor Ballmer, Thomas Hebeisen,

Roger Wüthrich et Franz Gut

Production animale

252 La qualité microbiologique des aliments pour animaux

Jean-Louis Gafner

Production animale

258 Comparaison de l’écoulement sur les revêtements des aires d’exercice en stabulations bovines

Beat Steiner, Margret Keck, Markus Keller et

Katharina Weber

Environnement

264 Essai de systèmes culturaux de Burgrain: aspects pédologiques

Urs Zihlmann et al.

Eclairage

272 Changement climatique et agriculture: développement de la base des connais-sances

Daniel Felder

275 Portrait

276 Actualités

279 Manifestations

Listes variétales

Encart Liste recommandée des variétés de colza d’automne pour la récolte 2013

Didier Pellet et Jürg Hiltbrunner

SommaireMai 2012 | Numéro 5

Page 3: Afs 05 2012 f

Editorial

235Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 235, 2012

Philippe Droz, Agridea

Chère lectrice, cher lecteur,

Traditionnellement, les systèmes agricoles sont basés sur des cycles longs. Les

saisons rythment les travaux dans les cultures et à l’étable, les expériences per-

sonnelles et celles des générations passées conditionnent les comportements et

les pratiques. Ce phénomène est encore accru dans les cultures pérennes mises

en place parfois pour une génération entière. Les systèmes évoluent par des

adaptations permanentes, comme l’évolution des variétés ou l’introduction de

parcours culturaux alternatifs qui permettent de fins ajustements.

Des changements importants inéluctables

Actuellement et plus encore à l’avenir, les besoins d’adaptations, voire de pro-

fonds changements prennent un rythme accéléré. Les modifications rapides de

la consommation font évoluer la demande en produits agricoles, les effets des

modes sont plus marqués et plus versatiles et la production doit composer avec

cette demande. Si des débouchés disparaissent, d’autres surgissent et offrent des

possibilités de création de valeur ajoutée. L’intérêt pour la proximité et pour des

modes de production durables causent des contraintes et simultanément per-

mettent des plus-values intéressantes. La politique agricole et la législation

influencent aussi les changements. Le réchauffement climatique déjà en cours

provoquera des évolutions très importantes, déplacement de cultures entre les

régions, apparition de nouvelles productions et peut-être disparition d’autres à

un rythme encore inconnu chez nous.

Des capacités d’anticipation

Nous n’avons que peu d’emprise sur la plupart de ces facteurs de changements.

Nous sommes donc appelés à l’action pour effectuer au mieux les évolutions

nécessaires et profiter des opportunités offertes. Les maîtres mots sont l’innova-

tion et l’anticipation.

Ces innovations apparaissent partout, grâce aux travaux de la recherche, aux

idées et initiatives de nombreux producteurs et conseillers, aux retours de nos

clients et partenaires. Seule une faible part de ces initiatives aboutira à des résul-

tats, il convient de les identifier et de les développer. AGRIDEA propose de

nombreux outils de planification pour estimer les impacts des changements au

niveau de l’exploitation, offre des formations à l’accompagnement de projets et

un coaching professionnel. Des réseaux pour soutenir les porteurs de projet se

constituent, le dossier climat avec l’amélioration de l’efficience de l’utilisation

des ressources (notamment l’eau) recevra une attention particulière. En partena-

riat avec d’autres organisations, nous planifions le développement d’un outil de

bilan climatique pour connaître l’impact de nos pratiques, améliorer nos perfor-

mances et positionner favorablement nos produits. Les défis sont nombreux et

nous sommes prêts à les relever.

L’agriculture, une activité soumise à des rythmes longs

Page 4: Afs 05 2012 f

236

Fabio Mascher1, Caterina Matasci1,2, Stefan Kellenberger1, Bernard Beuret3, Mélanie Beuret3, Geri Busslinger4,

Jost Doernte2*, Michel Gygax5, Andreas Hecker6, Lena Heinzer7, Markus Hochstrasser8, Michel Horner9,

Peter Kunz10 et Ueli Merz11 1Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon, 2Delley Semences et Plantes, 1567 Delley, 3Fondation Rurale Interjurassienne, 2852 Courtételle, 4Kantonaler Pflanzenschutzdienst, Liebegg, 5722 Gränichen, 5Kantonaler Pflanzenschutzdienst, Rütti, 3052 Zollikofen, 6Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon

ART, 8056 Zurich, 7Landwirtschaftsamt, Kanton Schaffhausen, 8212 Neuhausen am Rheinfall, 8Fachstelle Pflanzen-

schutz, Strickhof Lindau, 8315 Lindau, 9Office Phytosanitaire Cantonal, 2053 Cernier, 10Getreidezüchtung Peter

Kunz, Hof Breitlen 5, 8634 Hombrechtikon, 11Pflanzenpathologie/IBZ, ETH Zurich, 8092 Zurich*adresse actuelle: Deutsche Saatveredelung AG, 01665 Käbschütztal, Allemagne.

Renseignements: Fabio Mascher, e-mail: [email protected], tél. +41 22 363 47 33

Monitorage des virulences et structure des populations de l’oïdium de 2003 à 2010

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 236–243, 2012

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

I n t r o d u c t i o n

L’oïdium du blé, causé par le champignon Blumeria gra-

minis f.sp. tritici, est une maladie qui peut avoir un fort

impact économique sur la production de blé. Sur triticale,

ce même pathogène peut engendrer des réductions de

rendement allant jusqu’à 30% (Mascher et al. 2006).

L’utilisation de variétés de blé résistantes permet aux

producteurs de cultiver selon les prescriptions des

méthodes extenso et biologiques dans la plupart des

situations en Suisse. Les plantes disposent de différents

outils pour contrecarrer une infection par le champi-

gnon. La reconnaissance réciproque plante – pathogène

est le mécanisme de résistance le plus étudié à ce jour.

Lorsqu’une spore du champignon entre en contact avec

la plante, la reconnaissance rapide de l’intrus permet la

mise en place de barrières physiques et chimiques évi-

tant l’installation durable du parasite (Hsam et Zeller

2002). Cette identification rapide est assurée par les

gènes «Pm» (de l’anglais: powdery mildew) de la plante.

Le pathogène, de son côté, est capable de cacher sa pré-

sence à la plante, en changeant ses caractéristiques

Changins

Zollikofen

Vouvry

Goumoëns

DamphreuxRheinau

Grünigen

Hombrechtikon

Lindau

Reckenholz

Gränichen

Posieux

Schaffhausen

Winterthur

La Tène

PullyBegnins

Delley

Seegräben

Figure 1 | Sites d’observation des populations d’oïdium du blé en Suisse.

Page 5: Afs 05 2012 f

Monitorage des virulences et structure des populations de l’oïdium de 2003 à 2010 | Production végétale

237

Rés

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Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 236–243, 2012

La sélection de variétés de blé résistantes

à l'oïdium a besoin d'informations sur la

présence de virulences et la structure des

virulences dans les populations d'oïdium

locales. Ce travail présente une nouvelle

approche d'analyse de virulences par analyse

globale et non pas par l'analyse des consti-

tuants de la population. En plantant les

lignées différentielles directement au champs,

il est possible d'analyser toutes les virulences

qui surviennent pendant la saison. Des

parcelles de monitorage ont été plantées

entre 2003 et 2010 dans 8 à 17 sites en Suisse

pour un total de 104 emplacements. Les

résultats montrent que les virulences les plus

dominantes sont inchangées depuis plus de

20 ans. La fréquence de virulences complexes

a vraisemblablement augmenté. La structure

des populations est très changeante dans

l'espace et dans le temps. Elle dépend

probablement des gènes de résistance

déployés dans les variétés de blé cultivés

et de facteurs environnementaux qui n'ont

pas pu être approfondis ici. En résumé,

l'approche globale de monitorage est

suffisante dans un contexte de sélection. A

l’avenir, ce système sera utilisé pour exami-

ner l'efficacité et la durabilité de nouvelles

sources de résistance.

génétiques. Une plante est donc résistante si elle peut

rapidement détecter la présence du pathogène et en

corolaire le pathogène est virulent s’il arrive à masquer

sa présence à la plante. Cette interaction est dite une

interaction gène-pour-gène entre le pathogène et la

plante. Actuellement, environ 45 gènes et allèles Pm du

blé sont connus (Alam et al. 2011).

La sélection de variétés résistantes se base sur la

connaissance des virulences des pathogènes pour

déployer les gènes de résistance efficaces (Wolfe 1993;

Cunfer 2002). Depuis 80 ans, plusieurs études sur la com-

position des virulences des populations de l’oïdium du

blé ont été réalisées en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs.

Ces études se basent généralement sur l’isolation de

souches individuelles et l’analyse de leurs virulences à

l’aide de lignées différentielles (Streckeisen et Fried

1985; Parks et al. 2008). Il s’agit généralement de variétés

de blé avec un seul gène de résistance spécifique et bien

caractérisé ou une combinaison de tels gènes.

La présente étude avait pour but de repérer les viru-

lences présentes sur le territoire suisse (fig. 1) avec une

nouvelle approche de monitorage global des virulences.

Pour cela, les lignées différentielles sont directement

semées au champ sur plusieurs sites et la présence ou

l’absence de virulence est notée sur place. Cette

approche permet de répertorier les virulences présentes

dans les populations d’oïdium sur de nombreux sites de

manière simple et peu onéreuse. Dans un premier temps,

les résultats obtenus sont comparés avec les observa-

tions réalisées dans des études avec des isolats purifiés

(Streckeisen et Fried 1985; Clarkson 2000). Après l’éta-

blissement d’un répertoire de virulence en Suisse, les

changements dans les populations du pathogène sont

présentés selon les années et entre les sites d’observa-

tion. Cette publication se limite à présenter les observa-

tions et compare les fréquences des virulences entre les

sites et les années afin d’apporter des renseignements

importants pour la sélection de variétés de blé résis-

tantes contre l’oïdium et en soutien aux essais LR.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

Les lignées différentielles et les semis

Le set est composé de 24 lignées différentielles et d’un

mélange de variétés de blé très sensibles à l’oïdium.

L’origine et le gène de résistance des variétés sont décrits

dans le tableau 1. La lignée W150 (Pm3e) n’était dispo-

nible qu’entre 2007 et 2010. Les lignées ont été multi-

pliées en serre ou en couche maraîchère. Avant la florai-

son, les fleurs ont été protégées par des sachets en

papier pour garantir l’autofécondation et ainsi obtenir

des semences pures. Les tests ont été semés manuelle-

ment en poquets au mois de mars ou avril de chaque

année, en maintenant une distance de 30 à 40 cm en

tous sens (fig. 2).

Lieux et années

Les lieux et les années d’observation sont présentés dans

le tableau 1. Tous les sites se trouvaient près de champs

de blé cultivés en bio ou en extenso. Aucun traitement

fongicide n’a été appliqué. Les parcelles d’observation

ont généralement été désherbées à la main. Les empla-

cements des parcelles d’observations changent légère-

ment d’une année à l’autre en raison de la disponibilité

de l’expérimentateur ou de la rotation des cultures voi-

sines. En cas d’absence de la maladie sur les variétés de

référence sensibles (mélange de la variété Kanzler et

autres), le site n’est pas retenu.

Page 6: Afs 05 2012 f

Production végétale | Monitorage des virulences et structure des populations de l’oïdium de 2003 à 2010

238 Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 236–243, 2012

Notations et traitement des données

La notation a été effectuée lorsque des symptômes

étaient présents sur le mélange des variétés sensibles

(fig. 3). Une notation simplifiée de présence et d’absence

de symptômes a été faite sur chaque variété. Seule la

présence de pustules sur les feuilles était notée tandis

que d’éventuelles pustules sur la gaine ou sur la base des

chaumes n’ont pas été prises en considération. Les don-

nées ainsi récoltées ont été saisies à l’aide d’un formu-

laire sur le site internet d’Agroscope (http://tinyurl.com/

monitorageO-dium).

Un total de 104 populations d’oïdium (tabl. 2) a été

retenu pour cette publication. La structure des viru-

lences des populations et les similitudes entre les années

et les sites d’observation ont été analysées avec le logi-

ciel HaGis (Hermann et al. 1999).

Tableau 1 | Lignées différentielles portant des gènes de résistance spécifiques contre l’oïdium du blé

1utilisée de 2007 à 2010.

Figure 2 | Mise en place des essais en plein champs. Les lignées différentielles sont semées en poquets. Site de Damphreux en Ajoie (JU).

Nom Gène de résistance Origine Année Référence résistance oïdium

Kanzler/O--/93Z60 mélange sensibles Allemagne et Suisse

AXMINSTER/8*CC Pm 1 Etats-Unis 1966 Hsam et Zeller, 2002

ULKA/8*CC Pm 2 USA Maryland 1972 Hsam et Zeller, 2002

ASOSAN/8*CC Pm 3a USA Maryland 1966 Hsam et Zeller, 2002

CHUL/8*CC Pm 3b Kirgiz Landrace 1903 Hsam et Zeller, 2002

SONORA/8*CC Pm 3c USA Maryland 1972 Hsam et Zeller, 2002

KOLIBRI Pm 3d Allemagne 1966 Hsam et Zeller, 2002

MICHIGAN AMBER/8*CC Pm 3f USA Mississippi 1964 Hsam et Zeller, 2002

ARISTIDE MlAr France 1984 Hsam et Zeller, 2002

KHAPLI/8*CC Pm 4a USA Maryland 1975 Hsam et Zeller, 2002

ARMADA (Z60647WA) Pm 4b Grande-Bretagne 1978 Hsam et Zeller, 2002

HOPE Pm 5 USA, South Dakota 1927 Hsam et Zeller, 2002

TIMGALEN Pm 6 New South Wales 1967 Hsam et Zeller, 2002

TRANSFED Pm 7 Australie -/- Hsam et Zeller, 2002

SALZMUENDE 14 – 44 Pm 8 Allemagne 1957 Hsam et Zeller, 2002

WEMBLEY (Z80635) MlSo Grande-Bretagne 1985 Hsam et Zeller, 2002

AMIGO Pm 17 USA Oklahoma 1878 Hsam et Zeller, 2002

MARIS DOVE Pm 2+Mld Grande-Bretagne 1971 McIntosh, 1988

NORMANDIE Pm 1+2+9 France 1943 McIntosh, 1988

LAVETT Pm 3d+4b+U2 Suède 1992 Bundessortenamt, 1995

KNIRPS Pm 2+4b+6+8 Allemagne 1985 AGES, 2000

WALTER Pm1+4b+6(2Mld9) Suède 1979 McIntosh, 1988

TORONIT Pm 3b Suisse 2001 O. Moullet, comm. pers.

AXONA MlAx Pays-Bas 1983 AGES, 2000

W1501 Pm 3e Australie (de R. Park) inconnu Tommasini et al., 2006;

Page 7: Afs 05 2012 f

Monitorage des virulences et structure des populations de l’oïdium de 2003 à 2010 | Production végétale

239Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 236–243, 2012

tance testés. Seule une faible proportion des popula-

tions ne possède qu’1 à 6 virulences. La figure 5 montre

la fréquence des virulences dans les populations. Plus de

80 % des populations ont pu contourner les résistances

Pm1, Pm2, Pm3c, Pm2g, Pm4a, Pm4b, Pm5, Pm6, Pm7,

Pm8. Le fait que la résistance combinée Pm2,4b,6,8 ait

été contournée signale la présence d’individus combi-

nant toutes ces virulences. Les résistances Pm17, PmMlax,

et les combinaisons Pm3d, 4b et U2 ainsi que Pm1,

4b,6(2Mld9) sont en revanche représentées dans moins

de 50 % des populations observées.

Comparaisons entre les sites et entre les années

Les comparaisons de la composition des virulences entre

sites sur la même année et entre années sur un même

site sont présentées par des matrices de similitude. En

2004, plusieurs tendances se dégagent entre populations

sur les différents sites (fig. 6). Les sites de Reckenholz et

Vouvry sont semblables à tous les autres sites à environ

70 %. Les sites de Damphreux, Eschikon, Rheinau et

Changins sont à plus de 90 % semblables. Le site de Lie-

begg est semblable à ceux de Changins, Damphreux,

Eschikon et Vouvry à 86 %. Pour 2006, seuls les sites de

Zollikofen, Liebegg et Winterthur présentaient le même

motif, tandis que les autres étaient tous semblables à un

Tableau 2 | Lieux et années d’observation des populations observées. Chaque «x» désigne une population utilisée dans cette étude.

Lieux Altitude

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010 observations/

lieu

Begnins VD 545 m x x x x 4

Nyon-Changins VD 430 m x x x x x x x x 8

Damphreux JU 420 m x x x x x x x x 8

Delley FR 540 m x x x x x 5

Fehraltorf ZH 530 m x x x 3

Goumoëns-la-Ville VD 617 m x x x x x x x x 8

Grüningen ZH 502 m x x x x 4

Hombrechtikon ZH 464 m x x x x x 5

Gränichen Liebegg AG 411 m x x x x 4

Lindau Eschikon ZH 520 m x x x x x x x 7

Posieux FR 700 m x x x x x 5

Pully VD 450 m x x x x 4

Reckenholz ZH 450 m x x x x x x 6

Rheinau ZH 400 m x x x x x x x x 8

Schaffhausen SH 500 m x x x 3

Vouvry VS 390 m x x x x x x x x 8

La Tène NE 450 m x x x x x x 6

Winterthur ZH 440 m x x x 3

Zollikofen BE 560 m x x x x x 5

observations / année 8 12 12 15 17 15 12 13 104

Figure 3 | Notation des symptômes sur la plante. La présence de pustules sur les plantes a été relevée plusieurs fois pendant la saison. Site de Zollikofen (BE).

R é s u l t a t s

Structure des populations d’oïdium du blé en Suisse

La distribution du nombre de virulences présentes

dans les 104 populations d’oïdium est présentée dans la

figure 4. La majeure partie des populations combine un

nombre élevé de virulences et environ 18 % des popula-

tions sont capables de contourner tous les gènes de résis-

Page 8: Afs 05 2012 f

Production végétale | Monitorage des virulences et structure des populations de l’oïdium de 2003 à 2010

240 Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 236–243, 2012

degré inférieur. L’année 2010, par contre, est caractéri-

sée par un degré élevé de similitude entre tous les sites,

à l’exception de Fehraltorf et Pully. Ici, Fehraltorf montre

seulement un degré de similitude entre 39 % et 48 % et

Pully entre 61 % et 73 % avec tous les autres sites. Les

sites Pully et Fehraltorf sont quant à eux similaires à 59 %.

Les similitudes entre les années d’observation sur un

même lieu offrent également des motifs très diversifiés.

Seuls les 6 lieux suivis sur plus de 7 ans d’observation ont

été retenus pour cette analyse (fig. 7). A Changins et

Goumoëns, dans les années 2003 à 2005, les populations

du pathogène présentent une similitude à plus de 90 %.

A Damphreux, en 2009, les virulences des populations

du pathogène n’étaient similaires qu’à 8 et 17 % aux

virulences de toutes les autres années. Ce même constat

peut être fait pour Vouvry dans l’année 2008.

D i s c u s s i o n

Le but de ce travail était de tester une nouvelle méthode

permettant de répertorier la présence ou l’absence de

virulences de l’oïdium par une approche d’analyse glo-

bale de la population et non par l’étude de ses consti-

tuants. Les lignées différentielles utilisées incluaient les

résistances recommandées par Clarkson (2000) pour

l’analyse des virulences de l’oïdium du blé en Europe. Les

virulences et leurs fréquences observées ici sont compa-

rables aux données publiées par plusieurs auteurs en

Suisse et en Europe (Clarkson 2000; Winzeler et al. 1990;

Streckeisen et Fried 1985). Il faut également noter que la

structure des populations d’oïdium en Europe est très

semblable aux populations Nord-Américaines (Parks et

al. 2008). Plusieurs publications évoquent l’adaptation

Figure 4 | Complexité des virulences dans les 104 populations d’oïdium de blé observées sur une période de 8 ans en Suisse.

Figure 5 | Fréquence de contournements des résistances dans les 104 populations d’oïdium du blé.

0

20

40

60

80

100

nul

Pm 1

Pm 2

Pm 3

a

Pm 3

b

Pm 3

c

Pm 3

d

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Gènes de résistance

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0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

% d

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ns

Nombre de virulences

Page 9: Afs 05 2012 f

Monitorage des virulences et structure des populations de l’oïdium de 2003 à 2010 | Production végétale

241Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 236–243, 2012

tions géographiquement très éloignées et de grosses

différences dans des populations géographiquement

très rapprochées. Il est connu que les spores d’oïdium

sont facilement transportées par le vent sur de longues

distances (Brown et Hovmoller 2002). Toutefois, un

relief montagneux peut constituer un obstacle qui per-

met l’évolution de populations distinctes (Slovakova

2004). Dans le cas présent, le plateau suisse ne présente

pas d’obstacle et la pression de sélection exercée par les

variétés de blé cultivées ne diffère pas d’une région à

l’autre. Evidemment, d’autres facteurs influencent la

présence des virulences dans les populations. Toutefois,

l’analyse plus approfondie de ces facteurs n’est pas pos-

sible dans le cadre de cette publication.

Les résultats obtenus avec la nouvelle méthode pré-

sentée ici sont comparables avec les résultats d’autres

études. La méthode a l’avantage d’être moins laborieuse

par rapport aux méthodes utilisées traditionnellement.

Toutefois, elle est certainement moins précise. Elle ne

tient pas compte de la physiologie des interactions entre

plante et pathogène conditionnée par l’environnement

(p. ex. lumière, température, eau, sol) et par l’état de

rapide de l’oïdium aux nouvelles résistances déployées

(Winzeler et al. 1991). Il est donc vraisemblable que les

variétés de blé en Europe et aux Etats-Unis portent les

mêmes gènes de résistance, exerçant une pression de

sélection similaire sur les populations. Pour éviter un

contournement des virulences, les sélectionneurs ont

développé des variétés cumulant de multiples résis-

tances. Ces résistances pourtant complexes, à l’exemple

de la variété Walter (tabl. 2), sont souvent contournées

peu après leur mise sur en culture (Fischbeck 1997). Nos

résultats montrent que la combinaison de résistances de

la variété Knirps (Pm2,4b,6,8) a été contournée par plus

de 84% des populations. Les résistances Pm2 et Pm4b,

moins contournées dans les monitorages effectués entre

1980 et 1989 en Suisse (Winzeler et al. 1991), comptent

parmi les résistances les moins efficaces dans le présent

travail. D’autres résistances tel que Pm17, PmU, Pm2Mld9

et Mlax semblent, aujourd’hui, encore efficaces dans

plus de 50% des cas.

Les populations d’oïdium sont très variables d’une

année à l’autre et d’un lieu à l’autre. Nous avons observé

les mêmes combinaisons de virulences dans des popula-

2004

Lieux Damphreux Goumoëns Hombrechtikon La Tène Liebegg Posieux Reckenholz Rheinau Vouvry ZollikofenChangins 94 90 82 86 86 94 84 69 91 76 88 Similitude (%)Damphreux 90 82 86 86 94 77 62 91 69 82 100Eschikon 79 82 78 90 80 71 82 71 91 75Goumoëns 90 95 82 74 72 90 72 88 50Hombrechtikon 90 86 76 69 89 75 92 ≤ 25La Tène 86 72 71 90 76 87Liebegg 77 69 86 76 88Posieux Similitude 71 76 57 79Reckenholz Moyenne 83 63 77 77Rheinau Ecart type 10 69 86Vouvry 77

2006

Lieux Damphreux Delley Eschikon Fehraltorf Goumoëns Grünigen Hombrechtikon Liebegg Posieux Rheinau Schaffhausen Vouvry Winterthur ZollikofenChangins 85 65 87 74 83 62 87 71 40 81 76 78 69 69Damphreux 74 81 77 79 67 74 80 42 84 72 67 78 83Delley 63 83 67 74 69 85 33 78 60 63 88 88Eschikon 71 88 67 75 75 50 86 82 83 73 73Fehraltorf 76 71 79 78 40 81 77 71 81 81Goumoëns 64 72 79 35 90 78 72 76 76Grünigen 59 74 42 71 72 74 72 78Hombrechtikon 69 38 71 73 75 67 61Liebegg 33 89 67 69 88 93Posieux Similitude 40 57 38 32 32Rheinau Moyenne 73 77 71 86 86Schaffhausen Ecart type 16 73 65 65Vouvry 67 73Winterthur 90

2010

Lieux Changins Damphreux Delley Eschikon Fehraltorf Goumoëns Grünigen La Tène Pully Reckenholz Rheinau VouvryBegnins 98 86 100 91 39 100 89 100 61 100 100 100Changins 88 98 93 40 98 91 98 63 98 98 98Damphreux 86 85 48 86 97 86 73 86 86 86Delley 91 39 100 89 100 61 100 100 100Eschikon 44 91 88 91 69 91 91 91Fehraltorf 39 46 39 59 39 39 39Goumoëns 89 100 61 100 100 100Grünigen 89 71 89 89 89La Tène Similitude 61 100 100 100Pully Moyenne 59 61 61 61Reckenholz Ecart type 38 100 100Rheinau 100

Figure 6 | Matrice de similitude de la structure des virulences entre les lieux d’observation en 2004, 2006 et 2010.

Page 10: Afs 05 2012 f

242

Production végétale | Monitorage des virulences et structure des populations de l’oïdium de 2003 à 2010

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 236–243, 2012

développement de la plante. En effet, certains gènes de

résistance atteignent leur optimum de fonctionnement

à des températures spécifiques (Hsam et Zeller 2002). Il

est donc indispensable de recourir aux travaux en condi-

tions contrôlées avec des isolats purifiés lorsqu’on songe

à caractériser les mécanismes de virulences du patho-

gène et à étudier en détail les mécanismes biochimiques

de défense de la plante. La méthode d’observation glo-

bale, présentée ici, teste les résistances dans des condi-

tions environnementales au champs. Elle répond donc

aux besoins de la sélection, fournissant des informations

essentielles sur la présence de virulences et la structure

des populations.

Une sélection pour des résistances durables doit se

baser sur un mélange de types de résistance (Fischbeck

1997). En effet, les blés disposent également de résis-

tances quantitatives, qui ne sont pas spécifiques à la

virulence du pathogène. Ces résistances réduisent l’im-

pact de l’infection du pathogène mais n’empêchent pas

complètement son développement (Miedaner et Flath

2007). Depuis plusieurs années, la sélection du blé diver-

sifie l’emploi des types de résistances. Le système de

monitorage, présenté ici, pourrait être utilisé afin de

tester l’efficacité de résistances alternatives et monogé-

niques au champ avant de les employer dans la sélection

et suivre leur durabilité une fois déployées au champ. Le

mélange de variétés, qui permet de mélanger les gènes

de résistance déployés, réduit également la sévérité de

la maladie et son impact sur la qualité et le rendement

(Finckh et al. 2000).

C o n c l u s i o n s

•• Toutes les virulences d’oïdium surveillées ont été

retrouvées sur le territoire suisse.

•• La présence des virulences est aléatoire et n’est

apparemment pas liée à un lieu ou à une année

spécifique.

•• Les populations d’oïdium sont complexes et très

changeantes de lieu en lieu et d’année en année.

•• La nouvelle méthode de monitorage des virulences

par approche globale plutôt que par analyse des

constituants de la population fournit des réponses

amplement satisfaisantes dans un cadre de sélection

et d’étude variétale.

•• L’amélioration du blé doit continuer à se focaliser sur

des combinaisons de résistances quantitatives et

qualitatives.

•• Dans le futur, ce système de monitorage sera utilisé

pour tester l’efficacité et la durabilité de nouveaux

types de résistances contre l’oïdium. n

Figure 7 | Matrice de similitudes de la structure des virulences entre les années d’observation dans 6 lieux d’observation.

Changins

Années 2004 2005 2006 2007 2008 2009 20102003 97 91 79 87 91 89 85

Similitude (%)

2004 94 81 84 94 86 82100

2005 76 90 88 92 8875

2006 67 81 69 6550

2007 79 93 98≤ 25

2008 86 822009 95

SimilitudeMoyenne 87Ecart type 9

Damphreux

Années 2004 2005 2006 2007 2008 2009 20102003 81 65 77 75 75 17 732004 82 84 76 69 12 912005 79 72 72 8 902006 79 64 13 822007 Similitude 85 14 812008 Moyenne 66 14 752009 Ecart type 30 10

Eschikon

Années 2004 2005 2006 2007 2008 2009 201020032004 57 89 80 86 77 862005 67 46 46 40 462006 69 75 67 752007 Similitude 90 91 852008 Moyenne 77 91 902009 Ecart type 18 91

Goumoëns

Années 2004 2005 2006 2007 2008 2009 20102003 93 96 74 87 84 96 962004 98 72 85 82 98 982005 70 83 80 100 1002006 87 83 70 702007 Similitude 91 83 832008 Moyenne 79 80 802009 Ecart type 27 100

Rheinau

Années 2004 2005 2006 2007 2008 2009 20102003 86 88 59 80 74 87 872004 91 63 88 82 90 902005 65 85 74 87 872006 80 79 72 722007 Similitude 91 89 892008 Moyenne 81 84 842009 Ecart type 18 100

Vouvry

Années 2004 2005 2006 2007 2008 2009 20102003 67 90 69 93 16 95 982004 75 64 73 27 65 702005 77 97 19 90 882006 75 29 73 672007 Similitude 18 93 912008 Moyenne 70 17 152009 Ecart type 29 93

pas de données

Page 11: Afs 05 2012 f

243

Monitorage des virulences et structure des populations de l’oïdium de 2003 à 2010 | Production végétale

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Virulence monitoring and the structure of powdery

mildew populations between 2003 and 2010

Breeding for powdery mildew resistant wheat

varieties needs information on the presence of

virulences and the virulence structure of the current

powdery mildew populations. In this work, we

present a novel approach for virulence analyses by

global analysis and not by analyzing the constituants

of the population, as this was done in previous

studies. Here, by planting the tester lines directly in

the field, it is possible to screen the upcome of

virulences during the whole season. Monitoring plots

have been installed between 2003 and 2010 at 8 up to

17 sites all over Switzerland. More than 104 powdery

mildew populations could be screened. The results

show only little changes among the dominating

resistances, but multiple virulences are likely to have

increased. The virulence structures of the populations

show very changing patterns over the years and over

the sites. This may be linked to the wheat varieties

cultivated and, probably more important, due to

environmental factors. Unfortunately, these factors

could not be studied within the present work.

Overall, the here presented method of global

virulence analysis meets the needs for breeding of

resistant varieties. Future virulence screenings will

analyse the efficacy and the durability of novel

resistances.

Key words: Blumeria graminis fsp. tritici, differen-

tial lines, multilocal screening, deployment of

resistance genes, breeding.

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Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 236–243, 2012

Monitoraggio delle virulenze e struttura delle

popolazioni di oidio dal 2003 al 2010

La selezione di varietà di frumento resistenti

all'oidio necessita di informazioni sulla presenza

delle virulenze e sulla struttura delle popolazioni

del patogeno. Questo lavoro presenta un nuovo

approccio d’indagine basato sull’analisi delle

popolazioni presenti e non più quella dei singoli

componenti della popolazione. Attraverso la

semina delle linee differenziali direttamente in

campo, è possibile osservare tutte le virulenze che

sopraggiungono durante la stagione. Le parcelle

di monitoraggio sono state installate in 8 -17 siti

tra il 2003 ed il 2010 in Svizzera. In questo modo,

104 popolazioni di odio sono state osservate. I

risultati mostrano che le virulenze dominanti sono

invariate da oltre 20 anni, mentre la frequenza di

virulenze complesse è apparentemente aumentata

La struttura delle popolazioni è molto variabile

nello spazio e nel tempo. Essa dipende, probabil-

mente, dai geni di resistenza presenti nelle varietà

di frumento coltivate e da fattori ambientali che

non hanno potuto essere approfonditi in questo

lavoro. In sintesi, in un contesto di selezione

l'approccio globale di monitoraggio risulta essere

sufficiente. In futuro questo sistema sarà utiliz-

zato per esaminare l'efficacia e la sostenibilità di

nuove fonti di resistenza.

Page 12: Afs 05 2012 f

244

Essai d'irrigation goutte à goutte, entre les lignes de pommes de terre, Reckenholz 2010. (Photo: ART)

Theodor Ballmer, Thomas Hebeisen, Roger Wüthrich et Franz Gut

Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich

Renseignements: Theodor Ballmer, e-mail: [email protected], tél. +41 44 377 72 16

Potentiel du système d’irrigation goutte à goutte dans la culture de pommes de terre

I n t r o d u c t i o n

En 2009, près de 330 millions de tonnes de pommes de

terre (Ø 176 dt/ha) ont été récoltées dans le monde sur

une surface de 18,7 millions d’hectares (FAOSTAT 2009).

Les possibilités de culture en altitude, la haute valeur

énergétique par unité de surface, la valeur nutritive éle-

vée et les multiples possibilités de valorisation font que

la pomme de terre aura un rôle important à jouer dans

l’approvisionnement de la population mondiale à l’ave-

nir (Scott 2002). Aujourd’hui déjà, plus de 10 % des

quantités récoltées sont transformées à l’échelle indus-

trielle. La demande de produits prêts à consommer à

base de pommes de terre augmente considérablement

notamment dans les pays émergents (Keijbets 2008). Par

rapport aux autres cultures, les fluctuations de rende-

ments sont plus importantes dans les cultures de

pommes de terre. Des conditions météorologiques et

pédologiques défavorables, une protection phytosani-

taire insuffisante et un apport trop limité en éléments

nutritifs en sont les principales raisons. La sécheresse et

les températures élevées, de l’air autant que des buttes

(à l’intérieur), influent nettement sur le rendement et la

qualité (Bodlaender et al. 1964; Reust 1990). Ainsi, les

rendements moyens en pommes de terre en Suisse

n’étaient que de 336 dt/ha en 2003, année de sécheresse,

et seulement de 324 dt/ha l’été 2006, qui fut très chaud.

Les tubercules de pommes de terre réagissent aux tem-

pératures élevées et aux changements brutaux dans

l’approvisionnement en eau – qui est d’ailleurs souvent

lié à un retard de l’apport en azote – par des malforma-

tions des tubercules telles que des tubercules difformes,

des crevasses et des cœurs creux. Il n’est pas rare que les

tubercules-fils regerment dans le sol (formation de

tubercules en chapelet) et donnent une chair vitreuse en

réaction au déplacement de l’amidon, ce qui se traduit

par une perte totale de la valeur alimentaire des tuber-

cules et par des pertes de revenus élevées pour les pro-

ducteurs. En 2003 et 2006, des quantités importantes de

Bintje, Eba et Agria ont dû être déclassées comme ali-

ments pour les animaux. Les quantités manquantes ont

dû être importées au prix fort. L’Union suisse des pay-

sans a estimé les pertes de revenu pendant l’année de

sécheresse 2003 à plus de 500 millions de francs bien que

de nombreuses mesures aient été prises pour limiter les

dégâts (Keller et Fuhrer 2004). Les dispositifs d’irrigation

peuvent améliorer le rendement et la qualité, et garan-

tir la création de valeur dans le pays à long terme. Dans

la stratégie climatique de l’agriculture, les systèmes

d’irrigation par distribution fine, économiques en eau,

sont cités parmi les mesures d’adaptation aux change-

ments des conditions climatiques (Anonyme 2011).

Extension des surfaces irriguées dans le monde

A l’échelle mondiale, la consommation d’eau douce pour

la production agricole représente 69 % de la consomma-

tion totale (FAO 2002). Partout ailleurs qu’en Europe et

en Amérique du Nord, la consommation d’eau douce

dans l’agriculture est nettement plus élevée que celle de

la production industrielle ou des ménages privés. A la

fin des années 1990, dans les pays en développement,

20 % des terres assolées étaient irriguées. Cette superfi-

cie fournissait 40 % des denrées alimentaires et près de

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 244–251, 2012

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

Page 13: Afs 05 2012 f

Potentiel du système d’irrigation goutte à goutte dans la culture de pommes de terre | Production végétale

245

Rés

um

é

De 2008 à 2010, la station de recherche

Agroscope Reckenholz-Tänikon ART a étudié

l’efficacité d’un système d’irrigation goutte à

goutte avec les variétés Agria et Charlotte.

Des tuyaux d’irrigation approvisionnés en

eau de manière identique étaient placés

entre les sillons ou au sommet de chaque

butte. Les rendements bruts des procédés

irrigués n’ont eu tendance à être plus élevés

qu’en 2008. En 2008 et en 2009, la variété

Agria a fourni des rendements de pommes

de terre commercialisables de 12 à 16 %

supérieurs dans les procédés irrigués. Durant

les trois années d’essais, c’est avec l’irrigation

des buttes que la part des tubercules de trop

grande taille (> 70 mm) était la plus faible.

Toutes les années d’essai, le procédé avec

irrigation a permis pour la variété Agria

d’augmenter de 2 à 9 % en valeur absolue la

part de tubercules d’un calibre apte à la

consommation. Dans le cas de la variété

Charlotte, aucun effet de l’irrigation sur la

part de pommes de terre destinées à la

consommation n’a pu être identifié. Deux

années sur trois, les tubercules irrigués des

deux variétés affichaient des teneurs plus

élevées en amidon. Les tubercules irrigués se

sont avérés plus sensibles à la gale pou-

dreuse, mais moins sensibles à la gale

superficielle, la gale réticulée et la gale

bosselée que les tubercules non irrigués.

L’irrigation goutte à goutte est un procédé

économique en eau et en énergie dont le but

est de garantir les rendements et la qualité

dans les cultures de pommes de terre à

l‘avenir.

60 % de la production mondiale de céréales. Des experts

de la FAO estiment que la surface irriguée va augmenter

pour atteindre plus de 300 millions d’hectares d’ici 2050.

Notamment dans les pays où les terres agricoles sont

très rares et où la densité de population est élevée

comme l’Inde et la Chine, on utilise de plus en plus d’eau

souterraine pour l’irrigation. Dans les pays émergents,

les surfaces disponibles pour les grandes cultures vont

continuer à diminuer à cause de l’augmentation des

constructions. L’intensité d’exploitation des terres

encore cultivées devra s’accroître pour satisfaire des

besoins d’approvisionnement au moins équivalents.

Dans les cultures de légumes et de pommes de terre,

sensibles à la sécheresse, l’irrigation va devenir de plus

en plus importante. Expertes et experts estiment que

dans les prochaines années, la consommation d’eau

dans l’agriculture suisse va augmenter et représentera

15 % de la consommation d’eau potable (Weber et Schild

2007).

Le besoin d’irrigation augmente en Suisse

Fuhrer et Jasper (2009) ont montré que sur la base des

scénarios climatiques, le pourcentage de surfaces culti-

vées nécessitant une irrigation en Suisse occidentale,

dans le Bas-Valais et les petites vallées interalpines aug-

menterait à 41 %. Au total, 26 % des surfaces agricoles

de cultures fourragères et de grandes cultures devraient

être irriguées à l’avenir. Des périodes de sécheresse plus

longues sont pronostiquées pour les régions de Suisse

orientale. Les sols plus légers, peu profonds avec un

faible potentiel de rétention d’eau sont particulière-

ment exposés. Pour l’approvisionnement du pays en

légumes et en pommes de terre, les producteurs spécia-

lisés du Plateau central et de Suisse orientale sont de

plus en plus essentiels. Leurs cultures ont une situation

plus avantageuse par rapport aux entreprises de trans-

formation et aux grands marchés de distribution. La mis-

sion de l’agriculture et de l’agroalimentaire consiste

à garantir l’approvisionnement des consommateurs

nationaux même dans des conditions de production dif-

ficiles. Dans ces régions toutefois, le besoin en eau douce

croissant de l’industrie et des ménages privés va faire

diminuer la quantité d’eau disponible pour l’agriculture,

notamment durant les mois d’été. Les techniques per-

mettant d’économiser l’eau pourraient s’imposer par

rapport à l’arrosage par aspersion utilisé jusqu’ici et

atténuer les conflits pour l’utilisation de l’eau.

Avec l’irrigation goutte à goutte, la consommation

d’eau est moindre, de même que la consommation

d’énergie, ainsi que le risque de voir l’eau s’infiltrer et

lessiver les éléments fertilisants. Mais les coûts d’inves-

tissement sont plus élevés. Du point de vue de la protec-

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 244–251, 2012

tion des ressources, cela reste néanmoins une technique

intéressante pour l’amélioration de la qualité des rende-

ments dans les cultures de pommes de terre.

Avantages et inconvénients de l’irrigation goutte à

goutte

L’irrigation goutte à goutte offre divers avantages. Pro-

bablement un début d’irrigation plus précoce, dès la

formation des tubercules, avec la possibilité de mélanger

des engrais liquides à l’eau d’irrigation car les tuyaux

sont installés dès la plantation. Des apports adaptés aux

besoins et précisément répartis directement au niveau

des racines principales et de la formation des tubercules

réduisent l’évaporation et le ruissellement en surface.

L’installation peut être immédiatement mise en service,

Page 14: Afs 05 2012 f

Production végétale | Potentiel du système d’irrigation goutte à goutte dans la culture de pommes de terre

246

Pour irriguer les cultures, des tuyaux de goutte à goutte

ont été placés entre les sillons (ligne) ou dans les buttes

(butte). Les tuyaux de type Dripnet PC 16 mm, d’une

paroi de 0,31 mm étaient placés 5 cm sous la crête de la

butte ou simplement posés sur le sol entre les sillons. Les

trous d’irrigation étaient espacés de 50 cm. Les deux

procédés ont reçu la même quantité d’eau, car on ne

disposait que d’une seule station distributrice. La par-

celle témoin n’a jamais été irriguée. Les besoins d’irriga-

tion ont été estimés avec la méthode du bilan hydrique

(Nievergelt 1988). Elle consiste à équilibrer les réserves

d’eau aisément disponibles dans le sol par un arrosage

supplémentaire. Etant donné la profondeur du sol, on a

estimé que le sol pouvait stocker et restituer aux plantes

un maximum de 40 mm d’eau. En 2009 et en 2010, des

tensiomètres ont servi à mesurer la tension de l’eau du

sol à une profondeur de 30 cm, 50 cm et même à 70 cm

en 2010 (mesure effectuée à partir du centre de la butte

ouverte) dans tous les procédés et pour trois répétitions.

Au niveau des tubercules, la température du sol a été

mesurée avec des enregistreurs ELPRO (une répétition).

L’eau a alimenté les tuyaux goutte à goutte via Hydrant

en passant par une station distributrice pourvue d’un

réducteur de pression.

Pour chaque procédé, 100 tubercules ont été examinés

après le tri et un stockage intermédiaire afin d’identifier

différents agents pathogènes et d’autres défauts.

R é s u l t a t s

Répartition des précipitations très favorable en 2009 et

en 2010

Les données météorologiques sur plusieurs années

(1961−1991) du site durant les mois de mai à juillet

indiquent des précipitations moyennes de 322 mm, ainsi

qu’une température moyenne de 15,6 °C. Par rapport à

ces moyennes, l’année 2008 comptait moins de précipi-

tations, avec 249 mm d’eau et était nettement plus

chaude avec une température de 17,3 °C. 2009 a enregis-

tré un peu plus de précipitations avec 386 mm et fut

sans travail supplémentaire. Les plantes ne sont pas

mouillées, ce qui évite de perturber le microclimat. De

petits apports détrempent plus rarement les sols au

niveau des racines et des tubercules, même lorsqu’un

fort orage se produit. Ces deux points limitent la propa-

gation du mildiou ainsi que des maladies bactériennes

comme Pectobacterium et Dickeya. Les éléments nutri-

tifs sont mieux exploités car ils sont aisément disponibles

grâce à l’humidité du sol. Le risque de voir les éléments

nutritifs lessivés hors de l’horizon racinaire par l’eau de

percolation est limité. De petits apports d’eau peuvent

rafraîchir les sols surchauffés et limiter ainsi les dom-

mages consécutifs. Ce système présente néanmoins des

inconvénients, les coûts d’investissement sont élevés et

les tuyaux usés de goutte à goutte doivent être éliminés

et renouvelés. Plusieurs utilisations et surtout le prix

élevé de l’eau peuvent compenser ces points négatifs.

Les agriculteurs parlent d’économies d’eau allant jusqu’à

30 %. De plus, ce système permet également d’économi-

ser de l’énergie, car l’irrigation se fait à basse pression

(Grünig 2009; Müller et al. 2010).

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

De 2008 à 2010, des essais d’irrigation goutte à goutte

ont eu lieu dans l’exploitation expérimentale de Zurich-

Reckenholz (440 m, ZH). Les sols d’essai faiblement

humiques et légèrement alcalins présentaient entre 17 à

25 % d’argile, 36 % de silt et de 35 % de sable. Les sols

disposaient de bonnes réserves en phosphore et en

potassium. La quantité d’azote administrée en trois

apports oscillait entre 110 et 130 kg par hectare et par

an. La plupart des années, ces sols sont aptes à conserver

l’eau et à la restituer.

Des plants prégermés des variétés Agria et Charlotte

ont été plantés le 19 avril 2008; le 7 avril 2009 et le

19 avril 2010, à la main en respectant un intervalle de

33  cm. La surface d’essai par variété et par procédé

représentait un are (4 répétitions à 25 m²). La lutte

chimique contre les adventices a eu lieu après le buttage.

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 244–251, 2012

Années 2008 2009 2010

Mois Précipitations Evaporation Irrigation Précipitations Evaporation Irrigation Précipitations Evaporation Irrigation

Mai 51 82 50 101 66 35 144 39 0

Juin 84 70 50 114 78 15 131 73 50

Juillet 114 90 48 171 68 25 170 91 105

Somme 249 242 148 384 212 75 444 203 155

Tableau 1 | Bilan mensuel des précipitations, de l’évaporation (Penman-Monteith) et des quantités d’irrigation appliquées durant les mois de mai à juillet de 2008 à 2010.

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Potentiel du système d’irrigation goutte à goutte dans la culture de pommes de terre | Production végétale

247

155 mm en 2010. La figure 3 représente la quantité d’eau

et sa répartition dans le temps pour les années 2009 et

2010.

Températures du sol nettement plus basses dans les

procédés irrigués en 2008

En 2008, les températures moyennes du sol dans les

buttes non irriguées ont augmenté à 24 °C vers la fin du

mois de juin (fig. 2). En comparaison, les températures

moyennes avec irrigation des buttes étaient de 22 °C.

Les températures des buttes en cas d’irrigation entre les

également une année très chaude avec une tempéra-

ture de 17,0 °C. En 2010, les précipitations ont été supé-

rieures à la moyenne avec 444 mm pour une tempéra-

ture moyenne de 16,6 °C (fig. 1; tabl. 1). Il faut s’attendre

à ce qu’à l’avenir les températures soient plus élevées

durant les mois d’été. L’évaporation calculée selon Pen-

man-Monteith pour le bilan hydrique (référence d’éva-

poration d’une prairie) variait entre 203 mm (2010) et

242 mm (2008). En mai 2008, un déficit de 30 mm a été

enregistré dans les pluies (tabl. 1). De mai à juillet, 75 mm

d’eau ont été apportés par goutte à goutte en 2009 et

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°C, 2

m)

Figure 1 | Comparaison des sommes quotidiennes de précipitations ainsi que des températures journalières moyennes (2 m) sur le site de Zurich-Reckenholz durant les mois de mars à août 2008 à 2010; station météorologique de Zurich-Reckenholz, 440 m.

Page 16: Afs 05 2012 f

Production végétale | Potentiel du système d’irrigation goutte à goutte dans la culture de pommes de terre

248

Basse tension de l’eau du sol

Nievergelt (1989) a montré que l’eau influant sur la crois-

sance était stockée dans les pores moyens du sol avec

une tension de moins 100 à 1000 hectopascals (hPa). La

plage de tension idéale pour les racines de pommes de

terre se situerait entre moins 200 et 500 hPa. Nos mesures

ont montré qu’en 2009 dans les procédés non irrigués,

des tensions maximales de moins 500 hPa ont été

atteintes pendant la première et la deuxième décades

du mois de juin. En 2010, la tension est tombée tempo-

rairement à moins 800 hPa vers la fin du mois de juin

(fig. 3). L’absorption d’eau a donc été légèrement diffi-

cile juste au début du mois de juillet pour une courte

période. Une transpiration et une photosynthèse limi-

tées n’ont probablement pas limité la croissance. Le

développement des feuillages peut toutefois être légè-

rement pénalisé à partir d’une tension de moins 150 hPa

(Dalla Costa et MacKerron 2000). Les fluctuations tem-

porelles de la tension étaient nettement plus limitées en

cas d’irrigation des buttes qu’en cas d’irrigation entre

les lignes. Selon la cartographie de nos sols, les tensions

plus basses en 2009 dans le procédé «Irrigation entre les

sillons» sont dues à la présence d’aménagements de

terres antérieurs dans cette zone (2 des 3 points de

mesure des tensiomètres).

L’irrigation a permis une augmentation des rendements

de pommes de terre commercialisablesCe n’est qu’en 2008 que les rendements bruts des procé-

dés irrigués ont eu tendance à être plus élevés (Ø 6 %) que

ceux des procédés non irrigués. En revanche, cette même

année 2008, les rendements en pommes de terre commer-

cialisables de la variété Agria de calibre 42,5−70 mm

étaient 14 % supérieurs en cas d’irrigation des buttes et

16 % supérieurs en cas d’irrigation entre les lignes par rap-

port à ceux de la parcelle-témoin non irriguée. Avec la

variété Charlotte, les différences étaient de 16 % en cas

d’irrigation des buttes et de 2 % en cas d’irrigation entre

les lignes. En 2009, les rendements en pommes de terre

commercialisables de la variété Agria étaient 13 % (butte),

respectivement 12 % (lignes) plus élevés. Avec la variété

Charlotte, le procédé non irrigué a obtenu des rende-

ments en pommes de terre commercialisables 5 % (butte),

respectivement 4 % (ligne) plus élevés. En 2010, aucune

différence de rendements en pommes de terre commer-

cialisables n’a été observée pour la variété Agria. Avec la

variété Charlotte, la parcelle témoin non irriguée a

dépassé les deux procédés irrigués de 10 % en moyenne.

En 2008 et en 2009, la récolte de la variété Agria compor-

tait une forte proportion de tubercules de trop gros

calibre (> 70 mm; fig. 4). Avec les procédés irrigués, la part

de tubercules de cette taille dans le rendement brut était

lignes se situaient entre les deux. L’apport d’eau directe-

ment dans la butte a un effet plus rafraîchissant. Quel

que soit le procédé, les températures des buttes étaient

plus élevées avec Charlotte qu’avec Agria. Le développe-

ment plus exubérant des fanes et les grosses feuilles

d’Agria peuvent en être la cause. Les jours de grosse cha-

leur, l’irrigation améliore la fonction protectrice des

feuilles et évite que les températures des buttes restent

élevées pendant plusieurs jours. Cela empêche les tuber-

cules de regermer (Peters 2007). En 2009 et en 2010, les

cultures ont été irriguées en petite quantité les jours de

grosse chaleur afin de rafraîchir, bien que les bilans

hydriques aient toujours été favorables. En 2009, des

températures de plus de 20 °C ont été enregistrées dans

les buttes pendant trois jours consécutifs lors de la der-

nière semaine de mai, puis seulement de nouveau

durant la deuxième semaine d’août. En 2010, de telles

températures prolongées n’ont été observées qu’à par-

tir de mi-juillet. En 2009 et 2010, les températures

étaient plus équilibrées qu’en 2008.

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Mai Juin Juillet Août

2008

2008

interligne_Agriainterligne_Charlotte

Témoin_AgriaTémoin_Charlotte

Butte_AgriaButte_Charlotte

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Figure 2 | Comparaison des températures journalières moyennes et des maxima quotidiens, mesurés au niveau des tubercules en fonc-tion du procédé d’irrigation pour les variétés Agria et Charlotte.

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Potentiel du système d’irrigation goutte à goutte dans la culture de pommes de terre | Production végétale

249

régions agricoles menacées par la sécheresse en Basse-

Saxe (235  000 hectares). Selon le site, l’irrigation a

permis d’obtenir des rendements en tubercules et en

amidon supérieurs de 30 %. Des prélèvements plus

importants d’éléments nutritifs dans le sol ont réduit

l’azote minéralisé. Par conséquent, lors de la transition à

la culture suivante, le risque de lessivage des éléments

nutritifs dans la nappe phréatique était moindre.

Müller et al. (2010) rapportent des hausses de rende-

ment de plus de 40 % avec une irrigation goutte à

goutte sur différents sites et sols de Bavière en 2010.

Cette même année, Andreas Rüesch, du Service de vul-

garisation de Strickhof Lindau, a enregistré des rende-

ments supérieurs de plus de 40 % à Benken (vignoble

zurichois) grâce à différents procédés d’irrigation. Il n’a

toutefois relevé aucune différence entre l’irrigation

goutte à goutte et l’irrigation par aspersion (communi-

cation personnelle). Ces expériences positivent montrent

que même sur des surfaces géographiquement assez

proches, des différences significatives dans les caracté-

ristiques du site et des conditions météorologiques

peuvent influer considérablement sur l’effet de l’irriga-

tion.

Atteintes de mildiou – plutôt dues aux différences de

sol

Durant les trois années d’essai, la lutte contre le mildiou

a été efficace et a permis d’éviter l’infection des fanes.

Lors de la récolte, seuls très peu de tubercules ont dû

être éliminés pour cause de pourritures (Ø 3 dt/ha). En

2008, un peu plus de tubercules ont été éliminés pour

cette raison (Ø 6 dt/ha) avec la variété Agria qu’avec la

variété Charlotte (Ø 2 dt/ha). Il n’y avait aucune diffé-

rence statistiquement significative entre les procédés

d’irrigation et la parcelle témoin non irriguée. En 2009,

la variété Charlotte présentait plus de tubercules pourris

(4 dt/ha contre 2 dt/ha). En 2010, dans les deux variétés,

les tubercules du procédé d’irrigation entre les lignes

étaient plus sujets à la pourriture que ceux de la parcelle

témoin non irriguée. Ce sont probablement des diffé-

rences de sol qui expliquent ces écarts.

En moyenne sur trois ans, les tubercules d’Agria affi-

chaient nettement plus de symptômes de la gale pou-

dreuse (16,7 % d’infestation) en cas d’irrigation des

buttes qu’en cas d’irrigation entre les lignes (9,2 %), res-

pectivement de la parcelle-témoin non irriguée (6,3 %).

Dans de nombreuses cultures dans le monde, on constate

que l’irrigation favorise l’infestation de la gale pou-

dreuse (Merz et al. 2009). L’infestation par la gale super-

ficielle et la gale réticulée (Streptomyces scabies) de la

variété Agria était moins importante dans les procédés

avec irrigation des buttes (Ø 2,9 %) que dans les procé-

12 % (2008), respectivement 25 % (2009) plus faible. En

2008, avec la variété Agria, la fraction de pommes de terre

destinées à la consommation dans les procédés irrigués

était 6 % plus élevée en valeur absolue (58 %), en 2009 de

9 % (67 %) et en 2010 de 2 % (87 %) plus élevée que dans

les procédés non irrigués. Avec la variété Charlotte, aucun

effet de ce type n’a été constaté dans la proportion de

pommes de terre destinées à la consommation.

Teneurs plus élevées en amidon avec la variété Agria

La teneur en amidon des tubercules des deux variétés a

réagi différemment au procédé d’irrigation en 2008 et

en 2009. Les tubercules de la variété Agria ont déve-

loppé des teneurs plus élevées en amidon dans les

procédés irrigués que dans les parcelles témoins non

irriguées. En 2010, les procédés d’irrigation n’ont eu

aucune influence sur la teneur en amidon d’Agria.

Quelle que soit l’année d’essai, la teneur en amidon des

tubercules de la variété Charlotte n’a jamais varié en

réaction à l’irrigation. L’Agria a toujours atteint des

teneurs en amidon plus élevées que la Charlotte.

Fricke (2005) fait état de plusieurs années d’expé-

riences positives avec un arrosage complémentaire dans

la production de pommes de terre à amidon dans les

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Témoin Ligne

Butte Irrigation

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de

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)

Mai Juin Juillet Août

Figure 3 | Evolution de la tension moyenne de l’eau dans le sol de mai à juillet en 2009 et 2010 en fonction du procédé d’irrigation, me-surée avec les tensiomètres à une profondeur de 30 cm dans le sol.

Page 18: Afs 05 2012 f

250

Production végétale | Potentiel du système d’irrigation goutte à goutte dans la culture de pommes de terre

dés avec irrigation entre les lignes (Ø 9 %) ou dans les

procédés témoins non irrigués (Ø 11 %). Dans le cas de la

gale bosselée, des différences du même ordre n’ont été

signalées qu’en 2009 et 2010. La qualité externe des

pommes de terre Charlotte est nettement meilleure que

celle d’Agria car les tubercules sont moins sensibles aux

différents types de gale. Seul un nombre un peu plus

élevé de tubercules atteints de taches de rouille a pu

être relevé deux années sur trois dans les procédés non

irrigués. L’infestation moins importante par la gale dans

les procédés avec irrigation des buttes pourrait s’expli-

quer par un taux d’oxygène inférieur et des tempéra-

tures plus basses dans la butte. Dans les procédés d’irri-

gation entre les lignes, le taux d’oxygène dans les buttes

n’est pas influencé, ce qui explique que l’infestation par

la gale puisse y être plus forte. Les malformations des

tubercules, telles que des tubercules difformes, des cre-

vasses et des cœurs creux ne se sont jamais manifestées

de manière accrue durant les essais. Pendant l’été 2006,

année marquée par une forte regermination des tuber-

cules des variétés sensibles à la chaleur comme Agria et

Bintje, les températures moyennes du sol (à 5 cm de pro-

fondeur à Reckenholz) ont oscillé entre 23 et 25 °C à

partir de la mi-juin et pendant plus de six semaines.

Cette évolution de température était plus prononcée

que durant les années de ces essais 2008 à 2010.

C o n c l u s i o n s

Dans la mesure où l’irrigation est possible, le change-

ment climatique en Europe centrale a des répercussions

plutôt positives sur le rendement des tubercules. La

teneur plus élevée en CO2 dans l’atmosphère rendra

l’exploitation de l’eau plus efficiente, car les stomates

devront être moins ouverts. Les variétés à maturation

plus tardive avec un potentiel de rendement élevé

seront probablement plutôt celles qui prendront de

l’importance à cause de la période de végétation plus

longue. Les agents pathogènes comme ceux du mildiou

pourront former davantage de générations à cause des

températures plus favorables. En Europe du Nord, les

zones de cultures se décaleront plus au Nord. L’irrigation

goutte à goutte comme procédé d’économie d’eau et

d’énergie prendra de l’importance dans les sites mena-

cés par la sécheresse. Ce système permet en effet d’amé-

liorer la qualité des pommes de terre et de garantir les

rendements et les qualités de manière ciblée. n

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Procédés d’irrigation

Témoin Ligne Butte Témoin Ligne Butte0

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Rdt_< 42,5 mm Rdt_42,5_55 mm

Rdt_55_70 mm Rdt_> 70 mm

A A A

B BB

B B B

A A

A A AB B B

2010

Agria Charlotte

2009

2008

A

Figure 4 | Comparaison des rendements bruts moyens d’Agria et de Charlotte dans les essais répétés sur les petites parcelles avec diffé-rents procédés d’irrigation de 2008 à 2010. Les mêmes lettres pour les procédés signifient que les rendements ne se différencient pas de manière statistiquement significative.

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251

Potentiel du système d’irrigation goutte à goutte dans la culture de pommes de terre | Production végétale

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Potential for drip irrigation in potato production

under changing climatic conditions

From 2008 to 2010 Agroscope Reckenholz-Tänikon

Research Station ART examined the effectiveness

of drip irrigation with the potato varieties Agria

and Charlotte. Irrigation hoses were laid out

between the rows or in each ridge of the furrow

with an identical water supply. Only in 2008 there

was a tendency for the gross yields produced by

the irrigated methods to be higher. In 2008 and

2009, the Agria variety produced 12 to 16 per cent

higher marketable yields with the irrigated

methods. The percentage yield of oversized tubers

(> 70 mm) was the lowest in all three years of the

trial with ridge irrigation. With irrigation, Agria’s

yield share in ware size rose by 2 to 9 absolute per

cent in all the years of the trial. With the Charlotte

variety, no effects of irrigation were noted on the

percentage of ware size tubers. In two of the three

years, the irrigated tubers of both varieties

displayed a higher starch content. Irrigated tubers

showed a higher infestation rate with powdery

scab, but a lower infestation rate with common

scab in netted, deep pitted and raised form

respectively than non-irrigated tubers. Drip

irrigation is a water- and energy-saving method for

future yield and quality assurance in potato

production.

Key words: potato, drip irrigation, marketable

yield, tuber diseases.

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Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 244–251, 2012

Potenziale dell’irrigazione a goccia nelle colture

di patate in condizioni climatiche modificate

Tra il 2008 e il 2010 la Stazione di ricerca Agro-

scope Reckenholz ART ha analizzato l´efficacia

dell´irrigazione a goccia per le varietà Agria e

Charlotte. I tubi di irrigazione sono stati collocati,

in condizioni di apporto idrico identiche, tra le

file o all´apice di ogni rincalzatura. Solo nel 2008

la resa di materia prima delle superfici irrigate

era tendenzialmente più elevata. Nel 2008 e nel

2009 la varietà Agria ha fornito il 12 – 16 per

cento in più di resa di merce commercializzabile

sulle superfici irrigate. Nel corso di tutti e tre gli

anni di prova la quota più bassa di tuberi di

dimensione maggiore (> 70 mm) è stata rilevata

sulle superfici irrigate con l´irrigazione della

rincalzatura. Sulle superfici irrigate la resa di

Agria nella gamma di patate da tavola è aumen-

tata in tutti gli anni della prova del 2 fino al 9 per

cento in valore assoluto. Per la varietà Charlotte

non si sono riscontrati effetti dell´irrigazione

sulla quota di patate da tavola. In due dei tre

anni, i tuberi irrigati di entrambe le varietà

hanno presentato tenori di amido più elevati.

Tali tuberi hanno mostrato un più elevato tasso

di infestazione da scabbia polverulenta della

patata, ma inferiore per quanto riguarda la

scabbia superficiale, sporgente e incavata

rispetto ai tuberi non irrigati. L´irrigazione a

goccia nelle colture di patate è una procedura a

risparmio idrico ed energetico per la futura

garanzia della resa e della qualità.

Page 20: Afs 05 2012 f

252

En culture, les colonies de moisissures (par exemple Penicillium chrysogenum) sont très esthétiques, mais leur développement in-contrôlé dans des aliments pour animaux peut avoir des effets in-désirables. (Photo ALP-Haras)

I n t r o d u c t i o n

Depuis 1950 environ, des microbiologistes se sont inté-

ressés à une meilleure évaluation de la qualité microbio-

logique des aliments et des matières premières destinées

aux animaux. On doit entre autres à H.-L. Schmidt

(1926 – 2011), de Speyer, l’approche de la signification

écologique des micro-organismes présents dans ces ali-

ments. Alors que pour les denrées alimentaires, les cri-

tères choisis pour cette évaluation se sont concentrés

principalement sur la bactériologie, les pionniers de la

microbiologie des céréales et des aliments pour animaux

ont saisi le rôle important que jouaient les moisissures

dans le choix des paramètres à vérifier. Dès 1960, après

plusieurs épisodes de toxicité aigüe dans les élevages,

accompagnés d’innombrables morts d’animaux, la res-

ponsabilité des moisissures dans la production de subs-

tances toxiques a été établie. On a compris que des moi-

sissures du genre Aspergillus étaient en cause dans ces

intoxications et les aflatoxines (Wyllie et al. 1978) ont

été découvertes. Ces substances hautement toxiques, les

mycotoxines, ont fait dès lors l’objet de nombreuses

études et des centaines d’autres mycotoxines ont été

découvertes, isolées et décrites.

Dans un groupe de travail de microbiologistes des

aliments pour animaux, constitué dans le cadre du

VDLUFA (Verband Deutscher Landwirtschaftlicher

Untersuchung- und Forschungsanstalten), ouvert aux

spécialistes d’autres pays germanophones, un concept

d’évaluation basé sur les teneurs en micro-organismes a

progressivement pris forme. Au niveau international,

d’abord au sein de l’IAG (Internationale Arbeitsgemeins-

chaft für Futtermitteluntersuchung), puis dans l’organi-

sation EFMO (European Feed Microbiology Organisa-

tion, www.efmo.org), un vaste programme d’échange

d’informations, de méthodes, d’actualités et surtout

l’organisation d’analyses en chaîne destinées à valider le

concept élaboré ont ainsi été disponibles.

«Un aliment moisi ne devrait pas être donné à des

animaux!» (fig.1). Cette règle simple est appliquée avec

le bon sens que chaque détenteur d’animaux de rente se

doit de suivre. Pour permettre des performances opti-

males dans un élevage et pour assurer une bonne santé

aux animaux, il faut réunir les meilleures conditions pos-

sibles dans leur garde, leur alimentation et la prévention

des maladies qui peuvent les affecter. L’hygiène alimen-

taire a une influence importante sur la santé et les per-

formances de l’animal, mais différents facteurs, pas tou-

jours mesurables, peuvent se combiner et engendrer des

troubles.

Une marchandise avariée est en général facilement

détectable. Son odeur et son aspect donnent souvent

des indices suffisants pour douter de son état. Cette

appréciation sommaire manque toutefois de consis-

tance et de reproductibilité. Le besoin de disposer d’une

méthode quantitative normalisée de détermination des

teneurs en micro-organismes, en unités formant colonie

Jean-Louis Gafner, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, 1725 Posieux

Renseignements: Jean-Louis Gafner, e-mail: [email protected], tél. +41 26 407 72 16

La qualité microbiologique des aliments pour animaux

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 252–257, 2012

P r o d u c t i o n a n i m a l e

Page 21: Afs 05 2012 f

La qualité microbiologique des aliments pour animaux | Production animale

253

Rés

um

épar gramme (UFC/g) a été le premier élément d’un

concept reproductible. Une telle méthode a été dispo-

nible et publiée en 1981 par Schmidt et al.

Valeurs d’orientation

A cette époque, des valeurs d’orientation commencent à

circuler dans les milieux intéressés (les tableaux de

Schmidt). Les valeurs d’orientation se définissent comme

étant les limites supérieures acceptables des teneurs en

moisissures, levures et bactéries aérobies mésophiles

qualifiant de normale la qualité microbiologique d’un

aliment. On estimait alors empiriquement que sur une

population d’échantillons de même type prélevés au

hasard, non associés à des cas de dommages, les 2/3 pou-

vaient être classés dans le degré I (bonne qualité); un

quart des échantillons pouvaient être classés dans le

degré II (qualité amoindrie) et le solde (environ 10 %)

pouvait être classé dans le degré III (qualité altérée, voire

moisie). En termes mathématiques, la valeur limite dite

«normale» équivaut à la valeur du percentile le plus

proche de 66,67 %.

Au milieu des années 1990, grâce à des contributions

importantes de l’industrie des aliments pour animaux

en Allemagne, une vaste étude portant sur l’analyse de

plus de 3200 échantillons a pu être menée dans les diffé-

rents Länder allemands. Une méthode plus complète

avait alors été rédigée par le groupe d’experts du

VDLUFA (Fachgruppe VI Mikrobiologie des VDLUFA).

Cette méthode détaille les teneurs de 7 groupes de

micro-organismes indicateurs présents dans les aliments.

L’objectif de cette étude pilote était d’obtenir des

valeurs d’orientation pour les aliments destinés aux ani-

maux de rente les plus importants de même que pour les

granulés. Ces valeurs d’orientation ont aussi été établies

pour les matières premières les plus courantes. Ainsi les

aliments pour volaille, pondeuses, porcelets, porcs,

veaux, vaches laitières et bovins, de même que les

La qualité d’un aliment pour animaux n’est pas

uniquement définie par les différentes teneurs

en nutriments qu’il contient, ni par sa composi-

tion en matières premières ou sa digestibilité et

son appétence, ni même par son apparence ou

ses caractéristiques sensorielles, mais aussi et

surtout par son état hygiénique.

Cet article présente la manière d’évaluer la

qualité microbiologique d’un aliment, de même

que l’histoire de sa mise en place en Europe, en

particulier dans les pays germaniques. Il décrit

la méthode utilisée et la dynamique des

populations de micro- organismes présents dans

un aliment, de la récolte des matières premières

au stockage. Des espèces indicatrices servent

de repères dans cette évaluation. Des valeurs

d’orien tation ont été établies pour ces micro-

organismes indicateurs dans les aliments et les

matières premières les plus utilisées.

L’article présente un travail d’équipe initié par

les LUFA (Landwirtschaftliche Untersuchungs-

und Forschungsanstalten) allemandes dans

plusieurs pays d’Europe, dont la Suisse.

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 252–257, 2012

céréales, les tourteaux et différents sous-produits ont

été testés et les résultats évalués statistiquement (Bucher

et al. 2002).

Aucun modèle mathématique ne peut toutefois s’appli-

quer à tous les cas de figure. Ces valeurs d’orientation

sont empiriques et doivent se comprendre comme étant

des repères pour l’interprétation de la qualité microbio-

logique; leur crédit n’est pas celui d’une norme contrai-

gnante. L’expert doit pouvoir baser son jugement sur ces

repères et sur l’ensemble des observations réalisables

dans un aliment.

Les tableaux des valeurs d’orientation sont dispo-

nibles dans les documents VDLUFA actuellement en

vigueur cités dans la littérature. Ils sont régulièrement mis

à jour et complétés. Il est également possible de les con-

sulter sur le site internet d’Agroscope.

A titre d’exemple, les valeurs d’orientation en vigueur

pour les aliments pour porcs se trouvent dans le tableau 1.

Dans tous les cas, si la teneur (même pour un seul des

7 groupes de micro-organismes) est supérieure à 10 fois

sa valeur d’orientation, le degré de qualité IV lui est

attribué: cet aliment est moisi, n’est plus commerciali-

sable et ne devrait plus être affourragé (tabl. 2). Cette

valeur pourrait être celle que les législations euro-

péennes et suisses décrivent comme suit dans l’Ordon-

nance du DFE concernant l’hygiène dans la production

primaire (RS 916.020.1, Art. 2, §8):

Figure 1 | Échantillon d’ensilage de maïs envahi par des moisis-sures d’altération. (Photo Olivier Bloch, ALP-Haras)

Page 22: Afs 05 2012 f

Production animale | La qualité microbiologique des aliments pour animaux

254

«Les aliments pour animaux et l’eau d’abreuvement ne

doivent altérer ni la santé des animaux ni la qualité des

denrées alimentaires qui en sont issues. On ne distri-

buera que des aliments pour animaux propres, irrépro-

chables du point de vue de l’hygiène et non avariés.»

Une charge massive de micro-organismes typiques

du produit (matière première entrant dans la composi-

tion d’un aliment mélangé) est toutefois présente dans

les céréales et les végétaux fraîchement récoltés. Dans

ce cas, la marchandise ne peut pas être qualifiée de

«moisie», mais on estime que l’introduction d’un grand

nombre de micro-organismes vivants dans le système

digestif d’un animal peut provoquer des troubles. La

pratique sait que les récoltes de céréales et de foin par

exemple doivent subir une période de «maturation» de

quelques mois avant d’être affourragées. Durant cette

période, la charge microbienne diminue fortement.

Cette approche de l’appréciation de la qualité micro-

biologique est la seule au monde à notre connaissance.

La quantification des micro-organismes et les déduc-

tions de qualité qui en découlent constituent un outil

appréciable en routine, bien qu’elle nécessite une exper-

tise par un spécialiste dans son application.

Le nombre de micro-organismes par gramme d’ali-

ment est une mesure qu’il faut toutefois relativiser:

certaines espèces à grande prolifération de spores

peuvent fausser le résultat quantitatif par rapport à

d’autres espèces plus pauvres en spores ou plus lentes

dans leur développement. Cette exception est prise en

compte lors de l’évaluation du groupe des Mucorales,

dont les cellules mycéliennes coenocytiques produisent

proportionnellement moins de colonies que les autres

moisissures.

M é t h o d e

La méthode utilisée pour cette évaluation se compose de

4 documents. Ces documents figurent dans le «Metho-

denbuch» du VDLUFA et sont référencés dans la biblio-

graphie. Le premier document (Méthode 28.1.1) décrit

les règles générales pour la détermination des teneurs

en micro-organismes. Il est accompagné de la méthode

décrivant la détermination des bactéries, moisissures et

levures (Méthode 28.1.2) et d’un document servant à

l’identification des micro-organismes (Méthode 28.1.3).

Enfin il est complété par une directive indiquant la

marche à suivre pour effectuer une évaluation de la qua-

lité microbiologique (Méthode 28.1.4).

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 252–257, 2012

Bactéries aérobies mésophiles (mio UFC /g)

Moisissures et Dématiacées (x 103 UFC/g)

Levures (x 103 UFC/g)

Micro- organismes

B. p

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Typiques du

produit

Indicatrices de

l‘altération

Typiques du

produit

Indicatrices de l‘altération

Typiques du produit et indic. de

l‘altération

Groupe de micro- organismes

1 2 3 4 5 6 7

Porcs crois-sance et éle-vage (farine)

6 1 0,1 50 50 5 80

Porcs crois-sance et élevage (pellets)

1 0,5 0,05 5 10 1 5

Tableau 1 | Exemple de valeurs d'orientation (aliments pour porcs)

Figure 2 | Bactéries typiques du produit (aliment pour porcs degré de qualité I) sur agar au tryptose additionné de CTT. La couleur orangée de certaines colonies de bactéries est due au mélange de la pigmentation naturelle (jaune) avec le formazan (rouge) produit par réduction du CTT. (Photo: ALP-Haras)

Page 23: Afs 05 2012 f

La qualité microbiologique des aliments pour animaux | Production animale

255

Le tableau 3 résume les principaux genres de micro-

organismes rencontrés dans les aliments (selon VDLUFA,

Méthode 28.1.3)

La flore primaire des produits d’origine végétale est

caractérisée par des épiphytes et des saprophytes des

plantes. On trouve parmi les bactéries aérobies méso-

philes principalement des genres typiques du produit:

Erwinia sp. (syn. Rhanella) et Enterobacter sp. (syn. Pan-

toea), des Pseudomonas et des bactéries corynéformes.

Lors du stockage se développent progressivement dans

une dynamique des populations, des genres indiquant

l’altération comme Staphylococcus, Micrococcus, Bacil-

lus. L’altération avancée est accompagnée par le groupe

bactérien des sporo-actinomycètes (streptomycètes).

Les moisissures se succèdent également dans une

dynamique: leur cortège commence par des espèces

typiques du produit comme les Dématiacées (Acremo-

nium, Verticillium), Fusarium, Aureobasidium, qui dispa-

raissent pendant le stockage en raison de la réduction

de l’aw. Elles sont remplacées par des espèces du stoc-

kage, qui en cas de prolifération constituent la flore

d’altération (Aspergillus, Penicillium, Scopulariopsis,

Wallemia), des mucorales et des levures. Ces dernières

peuvent être typiques du produit ou indicatrices de l’al-

tération.

D i s c u s s i o n

Pour pratiquer cette méthode, la connaissance de ces

groupes de micro-organismes indicateurs, mis en évi-

dence par culture classique sur milieu gélosé, est néces-

Le dénombrement des bactéries aérobies mésophiles

s’effectue avec de l’agar au tryptose additionné de chlo-

rure de triphényle-tétrazolium (CTT; fig. 2)

Pour les moisissures, la méthode VDLUFA se dis-

tingue des méthodes ISO 21527 – 1 (2008) et 21527 – 2

(2008) par le fait qu’elle utilise systématiquement

2 milieux de culture, quelle que soit la valeur d’activité

en eau (aw) de l’échantillon. ISO prévoit un seul milieu

de culture si cette valeur aw est inférieure à 0,95, ce qui

est le cas des aliments mélangés et des céréales après

récolte. Nous utilisons, comme dans la norme ISO, le

milieu DG18 (fig. 3) pour l’analyse de nos échantillons,

mais avons conservé un milieu standard au Rose de Ben-

gale (fig. 4) pour mettre en évidence des moisissures

typiques au produit comme par exemple les Aureobasi-

dium pullulans.

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 252–257, 2012

Rapport teneur trouvée / valeur d’orientation

Degrés de qualité Evaluation

≤ 1x I qualité normale

>1x à ≤ 5x II qualité amoindrie

>5x à ≤ 10x IIIqualité fortement

amoindrie

>10x IVmoisi, altéré, plus commercialisable

Tableau 2 | Interprétation générale

Figure 3 | Moisissures de l’altération sur agar DG18. (Photo ALP-Haras)

Figure 4 | Moisissures typiques du produit sur agar au Rose de Bengale; ce milieu permet aussi la croissance des levures. (Photo ALP-Haras)

Page 24: Afs 05 2012 f

256

Production animale | La qualité microbiologique des aliments pour animaux

saire. Cette connaissance provient de son application

routinière et elle est renforcée par la coopération entre

les laboratoires ayant choisi cette option. Pour le labora-

toire de la Station fédérale de recherche Agroscope Lie-

befeld-Posieux ALP-Haras, cette coopération est assurée

par des séances de travail régulières avec les collègues

des LUFA allemandes, les congrès de EFMO, lors desquels

des workshops sont consacrés aux différents types de

micro-organismes, de même que du travail comparatif

obtenu lors d’analyses en chaîne. La méthode est en

cours de validation.

La plupart des demandes transmises au laboratoire

d’Agroscope proviennent d’exploitations dans les-

quelles des problèmes ou des dommages sont signalés.

Il  n’existe pas de méthode simple, reconnue et fiable

pour expliquer un cas de dommage. Les investigations

sont souvent secondaires ou tardives et l’aliment sus-

pect peut avoir déjà été consommé. De plus, les symp-

tômes observés manquent souvent de précision et le

contexte de l’exploitation n’est connu que de manière

fragmentaire. Pour participer à la clarification des causes

de ces dérangements, à défaut d’avoir tous les éléments

pouvant expliquer le dommage, ce qu’un spécialiste du

terrain pourrait examiner, l’échantillon reçu doit être

analysé. Son aspect, son odeur, éventuellement sa com-

position peuvent donner des renseignements valables.

C’est ici que la connaissance de sa qualité microbiolo-

gique peut s’avérer utile.

Une autre catégorie de clients est constituée par les

exploitants voulant vérifier que leurs animaux sont

nourris avec des aliments irréprochables.

Le contrôle officiel des aliments pour animaux effec-

tue également de manière ponctuelle une évaluation de

la qualité des aliments prélevés dans le cadre de son pro-

gramme.

C o n c l u s i o n s

•• Agroscope Liebefeld-Posieux ALP-Haras dispose à

Posieux, dans son laboratoire de microbiologie, d’un

outil bien rôdé dans le service offert aux détenteurs

d’animaux, aux fabricants et importateurs d’aliments,

aux vétérinaires et autres spécialistes intervenant dans

la santé des animaux et dans leur alimentation.

•• Les résultats des dénombrements obtenus sont

expliqués au client dans le contexte des valeurs

d’orientation, de la signification des micro-organismes

présents, par le biais d’un commentaire détaillé.

•• La méthode est régulièrement mise à l’épreuve au

moyen d’analyses en chaîne.

•• Un échange d’informations analytiques est disponible

au niveau d’une organisation internationale (EFMO). n

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 252–257, 2012

Groupe SignificationGroupe de

micro-organismes

Indicateurs

Bactéries aérobies mésophiles

Typiques du produit

(flore primaire) 1

Bactéries pigm. jaunes

Pseudomonas/Enterobacteriaceae

Autres bactéries typiques(corynéformes, etc.)

Indicatrices de l’altération

2Bacillus spp.

Staphylococcus/Micrococcus

3 Streptomycetes

Moisissures

Typiques du produit

(flore primaire) 4

Dématiacées (noires)

Verticillium spp.

Acremonium spp.

Fusarium spp.

Aureobasidium spp.

Autres moisissures typiques

Indicatrices de l’altération

5

Aspergillus spp.

Penicillium spp.

Scopulariopsis spp.

Wallemia spp.

Autres moisissures d’altération

6 Mucorales

Levures

Typiques du produit ou

indicatrices de l’altération

7 Tous genres

Tableau 3 | Classification de genres de micro-organismes indicateurs en groupes et leur signification (selon VDLUFA, Méthode 28.1.3)

Page 25: Afs 05 2012 f

257

La qualité microbiologique des aliments pour animaux | Production animale

Ria

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Bibliographie b Wyllie T. D. & Morehouse L.G., 1978. Mycotoxin Fungi, Mycotoxins, My-cotoxicoses - An Encyclopedic Handbook. Vol. 1, 2, et 3. Marcel Dekker, Inc. New York.

b Schmidt H.-L. et al., 1981. Keimgehaltbestimmung von Bakterien, Schimmel pilzen und Hefen in Futtermitteln. Nährböden und Methodik. Landwirtschaftliche Forschung 34 (4).

b Bucher E. et al. Orientierungswertschema zur Auswertung der Ergebnisse mikrobiologischer Untersuchungen zwecks Beurteilung von Futtermitteln nach § 7 Futtermittelgesetz. Publication interne de groupe de travail Fut-termittelmikrobiologie der fachgruppe VI (Futtermittel) du VDLUFA (2002).

b Methode 28.1.1 Allgemeine Verfahrensanweisung zur Bestimmung von Keimgehalten mittels fester Nährmedien. VDLUFA Methodenbuch 2007.

b Methode 28.1.2 Bestimmung der Keimgehalte an Bakterien, Hefen, Schimmel- und Schwärzepilzen. VDLUFA Methodenbuch 2007.

b Methode 28.1.3 Verfahrensanweisung zur Identifizierung von Bakterien, Hefen, Schimmel- und Schwärzepilzen als produkttypische oder verderb-anzeigende Indikatorkeime. VDLUFA Methodenbuch 2007.

b Methode 28.1.4 Verfahrensanweisung zur mikrobiologischen Qualitäts-beurteilung. VDLUFA Methodenbuch 2007.

b ISO 21527 – 1:2008. Méthode horizontale pour le dénombrement des le-vures et des moisissures viables présentes dans les produits destinés à la consommation par l'homme ou à l'alimentation des animaux, dont l'activité d'eau est supérieure à 0,95.

b ISO 21527 – 2:2008, Méthode horizontale de dénombrement des levures osmophiles et des moisissures xérophiles dans les produits destinés à la consommation humaine ou à l'alimentation des animaux dont l'activité de l'eau est inférieure ou égale à 0,95.

b Anonyme: Valeurs d’orientation sur le site internet d’Agroscope ALP- Haras (http://www.agroscope.admin.ch/org/00274/01914/05275/index.html?lang=fr).

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 252–257, 2012

La qualità microbiologica degli alimenti

per animali

La qualità di un alimento per animali

non è definita solo dai diversi tenori in

sostanze nutritive che contiene, né

dalla composizione in materie prime o

dalla sua digeribilità e appetibilità,

dall'aspetto o dalle sue caratteristiche

sensoriali, ma anche e soprattutto dal

suo stato igienico.

Questo articolo presenta un metodo

per valutare la qualità microbiologica

degli alimenti animali la così come la

sua attuazione in Europa, mettendo il

baricentro sui paesi germanofoni. Egli

analizza anche lo sviluppo delle

popolazioni di microorganismi presenti

nell'alimento, partendo dalla raccolta

allo stoccaggio. In questo studio alcuni

germi (indicatori) servono come

riferimento. Per questi microorganismi

che servono quali indicatori sono stati

stabiliti valori di riferimento negli

alimenti e nelle materie prime più

utilizzate.

L'articolo presenta i risultati di un

progetto di collaborazione che è stato

avviato su iniziativa delle LUFA

tedesche (Landwirtschaftliche Untersu-

chungs- und Forschungsanstalt) con

partner in diversi paesi europei, tra cui

la Svizzera.

The microbiological quality of feedstuffs

The quality of a feedstuff is not only

defined by the various nutrient con-

tents, or by its composition in terms of

raw materials, or its digestibility or its

palatability, nor even by its appearance

or sensory characteristics, but also by its

hygienic status.

This article presents a way of assessing

the microbiological quality of feedstuff,

as well as the history of how it became

established in Europe, in particular in

German-speaking countries. It describes

the method used and the populations of

micro-organisms present in the evolu-

tion of a feedstuff, from harvest to

storage. Indicator micro-organisms act

as a reference point in this assessment

and orientation values were established

for these indicator micro-organisms in

the feedstuffs and raw materials which

are used most.

The article presents the results of a joint

project initiated by the German Agricul-

tural Analytic and Research Institutes

(LUFA) with partners in several Euro-

pean countries including Switzerland.

Key words: microbiological quality

evaluation, feedstuffs, feed ingredients,

aerobic mesophilic bacteria, mould,

yeasts, counts, indicator micro-organ-

isms, orientation values.

Page 26: Afs 05 2012 f

258 Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 258–263, 2012

I n t r o d u c t i o n

Jusqu’à présent, la surface des revêtements des aires

d’exercice était structurée différemment et ne compor-

tait généralement que peu voire pas de pente (≤ 1 %).

Par conséquent, l’urine ne peut pas s’écouler de la sur-

face (drainage). Or, les aires d’exercice souillées sont des

sources d’émissions d’ammoniac (NH3). Après que l’ani-

mal a uriné, la quantité de NH3 libérée sur les aires

d’exercice augmente rapidement, puis décroît. L’hydro-

lyse de l’urée débute environ 0,5 à 1 heure après que

l’urine est entrée en contact avec les excréments et

s’achève généralement en quelques heures (Monteny

2000; Aarnink et al. 1992). La rapidité et l’intégralité de

la décomposition de l’urée sont positivement influen-

cées par le taux de concentration de l’urée et par l’acti-

vité de l’uréase qui dépend de la température. Outre les

revêtements optimisés afin de réduire les émissions, une

pente et des rigoles permettent d’évacuer rapidement

l’urine de la surface. On espère obtenir ainsi un effet de

réduction de NH3. Monteny (2000) et Keck (1997) ont pu

montrer à travers des simulations et des essais à échelle

semi-technique que cet aménagement avait une grande

influence sur les émissions de NH3 provenant de l’urine

dans les aires d’exercice. Par conséquent, il est important

d’évacuer rapidement l’urine. Une pente transversale de

3 % des deux côtés de l’aire d’exercice a eu un impact

plus important sur les émissions de NH3 (réduction de

20–50  %) que l’augmentation de l’intervalle d’évacua-

tion de 12 à 96 fois par jour (réduction de 5 %; Braam et

al. 1997). Sur les aires d’exercice qui n’ont pas de pente,

l’humidité stagne jusqu’à la prochaine évacuation du

fumier. C’est pourquoi une pente transversale doit per-

mettre de conduire l’urine vers une rigole d’évacuation

centrale par le plus court chemin possible. Pour obtenir

un tel résultat, il est nécessaire de mieux connaître les

interactions entre la structure des surfaces, le degré de

souillure et le profil d’écoulement avec pentes et canaux

d’évacuation. Les principales mesures techniques con-

cernent le type de structure des revêtements, l’intégra-

tion d’une pente et d’un système d’évacuation des

liquides par un réseau de canaux.

La présente étude avait pour but d’évaluer l’influence

de la pente sur l’écoulement avec des revêtements d’aire

d’exercice de structures différentes. Après l’élaboration

d’une méthode de mesure appropriée, il a fallu quantifier

l’effet de différents paramètres individuels et combinés.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

Revêtements d’aires d’exercice avec différentes

structures superficielles

Sept revêtements d’aires d’exercice avec différentes

structures superficielles ont été étudiés: cinq revête-

ments en caoutchouc (tabl. 1), un revêtement en mono-

béton et un revêtement en asphalte coulé. Le modèle en

béton correspondait à la catégorie C 30/37, avec une gra-

nulométrie de 0 à 16 mm; 1,4 kg/m² de sable de quartz A

d’une granulométrie de 0,7 à 1,2 mm avait été injecté en

surface. Dans le cas de l’asphalte coulé GA 8 SJ, la surface

a été travaillée avec du sable rond de Mülligen d’une

granulométrie de 0,8 à 1,8 mm. Les tapis en caoutchouc

1, 2, 4 et 5 avaient le dessus profilé, avec une nette dis-

tinction entre les zones en relief et les interstices. Le

tapis en caoutchouc 3 présentait un profil martelé.

Beat Steiner1, Margret Keck1, Markus Keller1 et Katharina Weber2

1Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen 2Université de Hohenheim, Institut für Agrartechnik, 70593 Stuttgart

Renseignements: Beat Steiner, e-mail: [email protected], tél. +41 52 368 31 31

Comparaison de l’écoulement sur les revêtements des aires d’exercice en stabulations bovines

P r o d u c t i o n a n i m a l e

Figure 1 | Pour réduire les émissions d’ammoniac, il est indispen-sable que l’urine soit rapidement évacuée. (Photo: ART)

Page 27: Afs 05 2012 f

Comparaison de l’écoulement sur les revêtements des aires d’exercice en stabulations bovines | Production animale

259

Rés

um

é

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 258–263, 2012

Les aires d’exercice souillées dans les stabula-

tions bovines sont des sources d’émissions

d‘ammoniac. En vue de réduire les émissions,

les chercheurs ont quantifié l’influence de la

pente sur l’écoulement de l’eau à une échelle

semi-technique sur sept revêtements d’aire

d’exercice différents. Les revêtements ont été

souillés par défaut avec un mélange d’urine

et d’excréments. Les paramètres mesurés

étaient la durée de l’écoulement, la masse et

l’étendue occupée par le liquide résiduel.

Quel que soit le paramètre, des différences

significatives ont été constatées entre les

pentes jusqu’à une déclivité de 4 %. La

réduction de la durée d’écoulement et de la

masse résiduelle était très importante,

notamment jusqu’à une pente de 3 %. Une

augmentation plus importante de la pente

n’a apporté que de légères variations.

Compte tenu des conséquences en termes de

construction et des répercussions éventuelles

sur les déplacements des animaux, une pente

de 3 % s’avère avantageuse pour les aires

d’exercice en dur.

Un dispositif expérimental spécial a été installé à une

échelle semi-technique (fig. 1). Dans le sens de la pente,

les revêtements des aires d’exercice utilisés mesuraient

160 cm de long, ce qui correspond plus ou moins à la

largeur habituelle du couloir de circulation jusqu’à la

rigole d’évacuation centrale dans les stabulations de

vaches laitières; la largueur était de 120 cm. La pente des

revêtements a été modulée de 0 à 5 %, en six niveaux. Six

mesures ont été effectuées pour chaque niveau de pente,

trois dans les deux sens opposés afin de tenir compte

d’un éventuel effet de la direction. Au total, on disposait

donc de six mesures par niveau de pente et de 36 mesures

pour chaque matériau. Les mesures ont été effectuées

sur des surfaces préalablement humidifiées et souillées

avec un mélange standard d’urine et d’excréments. Le

mélange provenant de vaches laitières était réparti sur

les revêtements d’aires d’exercices à l’aide d’un racleur

d’évacuation. La teneur en MS du mélange urine-excré-

ments variait de 10 à 12 % entre les phases d’essai. Le

liquide utilisé pour l’expérience était de l’eau. Le volume

appliqué était de deux litres, ce qui correspond à la mic-

tion moyenne d’une vache (Rutzmoser 2009). Le volume

de liquide écoulé a été mis en parallèle au temps écoulé

depuis le début de la miction et enregistré de manière

gravimétrique (fig. 2). Le logiciel d’enregistrement

(Dasy-Lab) commandait la soupape et enregistrait les

valeurs toutes les 0,5 s dans un fichier ASCI.

La surface de propagation a été enregistrée à l’aide

d’une caméra infrarouge «Flir ThermaCam TM E4». L’eau

a donc été chauffée à 30 °C avant le début de chaque

mesure afin d’obtenir un contraste suffisant avec la tem-

pérature de l’aire d’exercice qui était de 18  °C. Une

baguette chauffée à la même température a été placée

sur la surface avant l’enregistrement et a servi de réfé-

rence pour la conversion des points de l’image digitale.

Nouveaux paramètres pour quantifier l’écoulement

La durée du processus d’écoulement variait de manière

considérable car souvent de petites quantités s’égout-

taient encore après l’écoulement proprement dit. C’est

pourquoi un nouveau paramètre a été introduit, la

«durée de l’écoulement de 75 % du volume épandu

(1500 g)». Pour déduire la quantité d’urine pouvant

encore être libérée, la «masse du liquide résiduel» a été

calculée. La «surface de propagation» a été calculée à

l’aide du logiciel Adobe Photoshop 7.0. Les moyennes et

les écarts-types ont également été calculés pour les six

résultats obtenus par matériel et niveau de pente. Afin

de déterminer les effets de la direction sur les différents

revêtements, les écarts entre les deux sens d’écoulement

ont été documentés. L’évaluation statistique a été réali-

sée avec le logiciel Software S-Plus. Les moyennes de

Tableau 1 | Description des revêtements d’aires d’exercice en caoutchouc étudiés

Vue de la surface en agrandissement

Numérotation et description de la structure superficielle des revêtements d’aire d’exercice

Tapis en caoutchouc 1 Surfaces en relief 6–10 mm de diamètre,interstices 1–2 mm de large, env. 1 mm de profondeur

Tapis en caoutchouc 2

Surfaces en relief, avec arrêtes de 11–16 mm, interstices 3 mm de large, env. 1 mm de profondeur, surface en caoutchouc à la structure légèrement rugueuse

Tapis en caoutchouc 3

Profil martelé, surfaces en relief en forme de bosses, 12 mm de diamètre, passage sans transition des zones en reliefs aux creux

Tapis en caoutchouc 4

Surfaces en relief «Lines», symétriques,6 mm de long, 1 mm de large, interstices 3 mm de large, env. 1 mm de profondeur

Tapis en caoutchouc 5

Surfaces en relief en forme d’ellipses, symétriques, 7 mm de long, 5 mm de large, interstices 2 mm de large, env. 1 mm de profondeur

Page 28: Afs 05 2012 f

Production animale | Comparaison de l’écoulement sur les revêtements des aires d’exercice en stabulations bovines

260 Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 258–263, 2012

rences de durées d’écoulement et de masses résiduelles

entre les tapis en caoutchouc sont devenues de moins

en moins importantes.

Contrairement aux paramètres «durée de l’écoule-

ment» et «masse résiduelle», le paramètre «surface de

propagation» (fig. 5 et 6) a permis d’établir une compa-

raison avec une pente de 0 %. On a constaté une baisse

de 58 à 79 % entre une pente de 0 et une pente de 3 %.

Avec 0 % de pente, la surface de propagation était com-

prise entre 22 285 et 16 387 cm², tandis qu’avec une

pente de 5 %, elle variait entre 13 628 et 8806 cm². Avec

une pente de 3 %, ce sont le béton et le tapis en caout-

chouc 4 qui ont affiché les surfaces de propagation les

plus réduites (13 012 et 10 629  cm²). A l’exception du

tapis en caoutchouc 4, tous les autres revêtements ont

enregistré la plus importante réduction de la surface de

propagation entre la pente de 1 % et la pente de 2 %. A

partir d’une pente de 2 %, la surface de propagation a

néanmoins continué à diminuer progressivement.

Avec une pente de 1 %, l’écart-type de la durée

d’écoulement était en moyenne de 17  s et celui de la

masse résiduelle de 46 g. A partir d’une pente de 2 %,

l’écart-type était déjà nettement inférieur, tandis qu’il

s’élevait encore à 0,7 s et 17 g pour une pente de 5 %. Pour

les différents revêtements et les niveaux de pente, l’écart-

type de la surface de propagation variait nettement plus

que celui des deux autres paramètres. Pour tous les para-

mètres confondus, l’analyse de variance a indiqué des

différences significatives (P < 0,05) entre les niveaux de

pente jusqu’à 4 % compris. Dans le cas de la masse rési-

duelle, la différence entre les niveaux 4 et 5 % était éga-

lement significative. Qu’il s’agisse des tapis en caoutchouc

produits en série, du béton ou de l’asphalte coulé, les

essais n’ont montré aucun effet spécifique de la direction.

D i s c u s s i o n

La pente a plus d’impact que la structure de la surface

Avec les revêtements utilisés pour les aires d’exercice, il

s’est avéré que la pente avait un impact nettement plus

important sur l’écoulement que la structure de la sur-

face. Des différences ont toutefois été relevées entre les

différents types de revêtements. Avec des structures

superficielles, grossières, hétérogènes et une pente

faible, les temps d’écoulement étaient plus longs et la

masse résiduelle plus élevée qu’avec la structure plus

fine des tapis en caoutchouc. Pour les surfaces de propa-

gation, le béton et l’asphalte coulé se situaient au même

niveau que les revêtements en caoutchouc. La granulo-

métrie du sable choisi pour la surface avait par consé-

quent un effet sur la propagation du liquide similaire à

celui des surfaces en relief des tapis en caoutchouc. Par

Figure 2 | Schéma du dispositif expérimental.

Caméra infrarouge

Réservoir de liquide

Soupape de décharge

Revêtements Pente de 0,5 %

Racleur d’évacuation

Enregistreur et notebook

Bac de réception et balance

Dispositif de traction

Rigole d’évacuation en V

durée ont été transformées avec une fonction racinaire.

Enfin, une analyse de variance à deux facteurs a été

effectuée avec un intervalle de confiance de 95 % pour

les combinaisons linéaires spécifiées selon la méthode

Bonferroni.

R é s u l t a t s

Des pentes allant jusqu’à 3 % réduisent considérable-

ment la durée d’écoulement et la masse résiduelle

La durée d’écoulement et la masse résiduelle ont dimi-

nué considérablement avec des pentes jusqu’à 3 %, quel

que soit le revêtement de l’aire d’exercice (fig. 3 et 4).

Pour les pentes entre 1 et 3 %, la baisse était comprise

entre 67 et 77 % pour la durée et entre 59 et 74 % pour

la masse résiduelle. Avec une pente de 3 %, la masse rési-

duelle était encore comprise entre 209 g (pour le béton)

et 119 g (pour le tapis en caoutchouc 5). A la pente maxi-

male de 5 %, ces masses ont encore diminué de 175 res-

pectivement 52  g. Une masse encore plus faible a été

obtenue avec l’asphalte coulé (35 g). Pour tous les revê-

tements d’aire d’exercice présentant une pente de 1 %,

la durée d’écoulement de 75 % de la masse épandue

(2000 g) variait en moyenne entre 166 et 97 s; pour une

pente de 5 %, la durée était comprise entre 34 et 28 s.

Pour une pente de 1 %, la masse résiduelle représentait

entre 550 et 371 g, pour une pente de 5 % entre 175 et

35 g. Avec une pente de 1 %, la surface de propagation

était comprise entre 18 696 et 13 514 cm², avec une pente

de 5 % entre 13 628 et 8806 cm². Les masses résiduelles

les plus élevées ont été relevées avec le béton. Le tapis

en caoutchouc 4 a affiché les durées d’écoulement les

plus courtes. Avec l’augmentation de la pente, les diffé-

Page 29: Afs 05 2012 f

Comparaison de l’écoulement sur les revêtements des aires d’exercice en stabulations bovines | Production animale

261Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 258–263, 2012

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1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5

Béton Asphalte coulé

Caoutchouc 1 Caoutchouc 2 Caoutchouc 3 Caoutchouc 4 Caoutchouc 5

Duré

e de

l’éc

oule

men

t [s]

Revêtements d’aires d’exercice et niveaux de pente [%]

Maximum MoyenneMinimum

Figure 3 | Durée de l’écoulement pour différents revêtements d’aires d’exercice et différents niveaux de pente.

0

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200

300

400

500

600

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1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5

Béton Asphalte coulé

Caoutchouc 1 Caoutchouc 2 Caoutchouc 3 Caoutchouc 4 Caoutchouc 5

Mas

ses

rési

duel

les

[g]

Revêtements d’aires d’exercice et niveaux de pente [%]

Maximum MoyenneMinimum

Figure 4 | Masse résiduelle pour différents revêtements d’aires d’exercice et différents niveaux de pente.

Page 30: Afs 05 2012 f

262

Production animale | Comparaison de l’écoulement sur les revêtements des aires d’exercice en stabulations bovines

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 258–263, 2012

conséquent, la structure de la surface n’a pas eu une

grosse influence sur la propagation du liquide. L’ampli-

tude de variation plus importante du paramètre «sur-

face de propagation» pourrait donc être due non seule-

ment à des aspects méthodologiques, mais aussi au fait

que l’effet de refoulement entre le mélange urine-excré-

ments et l’eau est différent. Si l’on tient compte des

résultats des trois paramètres de mesure, le tapis en

caoutchouc 4 apparaît comme le plus avantageux, ses

zones en relief étant plus fines et symétriques par rap-

port aux interstices.

Par conséquent, la structure et la pente doivent être

conçues de manière à permettre un drainage. Plus le

drainage d’une aire d’exercice se fait mal, plus le volume

de matières responsables des émissions augmente. Les

surfaces qui conviennent le mieux sont celles qui présen-

tent un fort pourcentage de volume libre et ouvert (Stei-

ner et al. 2010). Jusqu’à des pentes de 3 %, les baisses

enregistrées notamment en termes de durée d’écoule-

ment et de masses résiduelles étaient importantes, quel

que soit le revêtement considéré.

Avec une pente de 3 à 5 %, l’écart-type des durées

d’écoulement était plus faible, ce qui confirme le fait

que l’augmentation de la pente favorise l’écoulement

immédiat. Bien que l’on ait encore constaté des diffé-

rences significatives entre les niveaux de pente de 3 et

de 4 %, on peut se demander si les différences quantita-

tives sont encore pertinentes par rapport à l’effet de

réduction des émissions.En ce qui concerne l’adéquation de la méthode de

mesure, les essais ont montré que la technique d’enregis-

trement avec caméra infrarouge et traitement des images

à l’aide de Photoshop 7.0 devait encore être améliorée.

Les résultats des essais ont indiqué que les para-

mètres de mesures (durée d’écoulement, masse rési-

duelle et surface de propagation), convenaient tous les

trois pour quantifier l’influence de la pente sur l’écoule-

ment des différents types d’aires d’exercice.

Combinaison avec un nettoyage fréquent – Synergies

avec le bien-être des animaux

Dans les conditions de la pratique, on peut supposer que

les excréments gênent encore davantage l’écoulement

que dans la présente expérience, en fonction de la fré-

quence et de l’efficacité du nettoyage des aires d’exer-

cice. Ce serait un argument en faveur d’une pente de

plus de 3 %. Mais d’autres arguments sont en défaveur,

notamment la question des coûts de construction et les

questions relatives aux répercussions sur les déplace-

ments des animaux. Il est donc recommandé pour l’ins-

tant de prévoir une pente transversale d’environ 3 %

dans les aires d’exercice en dur. Associé à un nettoyage

fréquent et efficace, cet aménagement devrait per-

mettre de réduire les émissions et avoir un effet positif

sur la propreté des animaux et la santé de leurs onglons.

C o n c l u s i o n s

L’influence sur l’écoulement de différents types de revê-

tements d’aires d’exercice dans les stabulations bovines

peut être quantifiée à une échelle semi-technique à

l’aide de trois paramètres: la durée d’écoulement, la

masse résiduelle et la surface de propagation. Jusqu’à

une pente de 3 %, la réduction obtenue est très nette,

notamment en termes de durée d’écoulement et de

masse résiduelle, quel que soit le revêtement. La propa-

gation du liquide n’a pas été fondamentalement influen-

cée par la structure superficielle des matériaux employés.

Pour obtenir une réduction sur les émissions, la structure

et la pente des aires d’exercice doivent être conçues de

manière à faciliter le drainage. Dans les conditions de la

pratique, il est impératif de prévoir des rigoles d’évacua-

tion fonctionnelles. Associées à un nettoyage fréquent

et efficace, ces mesures ont en outre un effet positif sur

la santé des onglons. n

Figure 5 et 6 | Surfaces de propagation sur un revêtement en caoutchouc avec une pente de 0 % (fig. de gauche) et de 3 % (fig. de droite). (Photos: ART)

Page 31: Afs 05 2012 f

263

Comparaison de l’écoulement sur les revêtements des aires d’exercice en stabulations bovines | Production animale

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Comparison of drainage characteristics

of traffic floor surfaces in cattle-housing

systems

Soiled traffic floor surfaces in cattle-

housing systems represent plane

sources for ammonia emissions. For

emission-reduction purposes, the

influence of the gradient on the

drainage behaviour of water was

quantified on a pilot-plant scale for

seven different traffic surfaces. The

surfaces were uniformly soiled with a

mixture of excrements and urine.

Measuring parameters were the

duration of drainage, mass and spread

area of the residual liquid. For all param-

eters, there were significant differences

between the gradient levels up to 4 %.

The decrease in both drainage time and

residual mass was considerable, espe-

cially up to a gradient of 3 %. A further

increase in the gradient occasioned only

slight changes. Bearing in mind the

structural consequences and any

possible effects on the cows’ walking

behaviour, a gradient of 3 % for traffic

floor surfaces would appear to be

advantageous.

Key words: floor surface, cattle housing,

drainage, ammonia emission, gradient.

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 258–263, 2012

Bibliographie b Aarnink A. J. A., van Ouwerkerk E. N. J. & Verstegen M. W. A., 1992. A mathematical model for estimating the amount and composition of pig slurry from fattening pigs. In: Livestock Production Science 31, 133–147.

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Confronto delle condizioni di deflusso

sui rivestimenti delle superfici di

camminamento nelle stalle per bovini

Superfici di camminamento sporche

rappresentano, nelle stalle per bovini,

fonti di emissioni di ammoniaca. Per

ridurre le emissioni è stato quantificato

l’influsso della pendenza sulle condi-

zioni di deflusso dell’acqua, su piccola

scala, su sette diversi rivestimenti delle

superfici di camminamento. I rivesti-

menti delle superfici sono stati sporcato

in modo standardizzato con una miscela

di escrementi e urina. Come parametri

di misura sono serviti il periodo di

deflusso, la massa e la superficie di

diffusione del liquido rimanente. Delle

differenze significative si sono eviden-

ziate per tutti i parametri tra i livelli di

pendenza fino al 4 %. La diminuzione

del tempo di deflusso e della massa

restante è risultata rilevante soprattutto

fino a una pendenza del 3 %. Un

ulteriore aumento del dislivello ha

apporta solo cambiamenti irrilevanti.

Un dislivello del 3 % si dimostra vantag-

gioso per le superfici di camminamento

con rivestimento, in considerazione

delle conseguenze edilizie ed eventuali

ripercussioni sul comportamento della

camminata.

Page 32: Afs 05 2012 f

264 Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 264–271, 2012

qui détermine la composition de la terre fine en argile,

limon et sable (p. ex. limon sableux) et les propriétés du

sol par conséquent. Qu’un champ soit situé sur une émi-

nence ou dans une dépression se traduit de manière

marquée par le volume de terre à disposition des racines

(terre superficielle ou profonde) et par conséquent sur la

réserve en eau utilisable. En raison de cette diversité des

sols, qui peut se rencontrer aussi à l’intérieur d’une par-

celle, une même technique d’exploitation entraîne des

I n t r o d u c t i o n

Les points forts et les points faibles d’un sol de grande

culture et ses réactions aux modes d’exploitation

dépendent avant tout de sa constitution. Les caractéris-

tiques d’un sol dépendent principalement de la roche-

mère (p. ex. une moraine) sur laquelle il s’est formé, ainsi

que de la situation topographique (p. ex. une dépression

ou une colline). A long terme, c’est le matériau de base

Le semis en bandes fraisées est une technique de culture qui d'une part confère de bonnes conditions de levée pour la graine par l'ameu-blissement du sol et qui, d'autre part, laisse une grande partie de la terre non travaillée, ménageant la vie dans le sol et améliorant la por-tance du sol pour les machines de récolte. (Photo: B. Nussbaumer, Burgrain)

Urs Zihlmann1, Werner Jossi1, Hans-Rudolf Oberholzer1, Peter Weisskopf1, Walter Richner1, Heinz Krebs1,

Ruedi Tschachtli2 et Andreas Nussbaumer3

1Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich2Centre de formation professionnelle Nature et Nutrition BBZN, 6170 Schüpfheim3Exploitation agricole de Burgrain, 6248 Alberswil

Renseignements: Urs Zihlmann, e-mail: [email protected], tél. +41 44 377 74 08

Essai de systèmes culturaux de Burgrain: aspects pédologiques

E n v i r o n n e m e n t

Page 33: Afs 05 2012 f

Essai de systèmes culturaux de Burgrain: aspects pédologiques | Environnement

265

Rés

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Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 264–271, 2012

Dans l'essai de Burgrain 1991–2008 (com-

mune d'Alberswil, LU) dont les sols reposent

sur des limons alluviaux ou sur de la moraine,

on a constaté que les paramètres mesurés

dépendaient plus de la nature du sol que des

différents systèmes culturaux appliqués, soit

PIintensif (PER avec utilisation intensive de

matières auxiliaires), PIextensif (PER avec

utilisation restreinte de matières auxiliaires)

et biologique. Les parcelles sur sol brun

calcaire profond à gley, avec une teneur en

humus de 4 % et un taux d'argile de 22 %,

présentaient une meilleure stabilité structu-

rale et un potentiel de minéralisation de

l'azote beaucoup plus élevé que la parcelle

peu profonde avec 2,6 % d'humus et 17 %

d'argile. C'est pourquoi, sur cette dernière, le

blé bio qui ne reçoit qu'une modeste fumure

azotée atteint une teneur en protéines à

peine suffisante. En revanche, les impor-

tantes disponibilités en azote dans les

parcelles sur sol brun calcaire profond étaient

parfois la cause de verse dans les céréales

extenso. En sol brun calcaire, plus humide, la

biomasse des vers de terre et des microorga-

nismes était significativement plus élevée. Le

travail du sol et les apports d'engrais de

ferme ayant été les mêmes pour les trois

systèmes, ceux-ci n'ont pas eu d'effets

marqués sur la vie dans le sol; vers la fin de

la phase expérimentale, seule la culture sans

labour dans le procédé PIextensif a été suivie

d'effets généralement positifs.

différences de comportement des plantes (par exemple,

des différences de rendement) ainsi que différents effets

sur les paramètres du sol (p. ex. l’activité des microorga-

nismes). Sur la base des résultats obtenus de 1991 à 2008

(fin de l’expérience) dans l’essai de longue durée de Bur-

grain à Alberswil (LU), où l’on expérimentait trois sys-

tèmes culturaux sur deux sols différents, on a pu mettre

en évidence des interactions entre le mode d’exploita-

tion et les paramètres du sol.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

L’essai de systèmes culturaux a été conduit sur le domaine

de Burgrain (520 m d’altitude), une exploitation mixte.

Le site est caractérisé par un climat relativement doux

(température moyenne annuelle: 8,5 °C) et des précipi-

tations abondantes (1100 mm en moyenne annuelle).

Cinq des six parcelles se trouvent sur des dépôts alluviaux

limoneux sur lesquels se sont formés des sols profonds,

mi-lourds, de type sol brun calcaire à gley. La couche

supérieure renferme en moyenne 4 % d’humus et 22 %

d’argile; le sous-sol est légèrement influencé par la

nappe phréatique. Ce type de sol possède naturellement

un potentiel de minéralisation de l’azote élevé. Une des

parcelles d’essai repose sur des dépôts morainiques

datant de la glaciation de Würm; il s’y est formé un sol

brun, moyennement profond, faiblement acide, avec

2,6 % de matière organique et 17 % d’argile (tabl. 1).

Dans les séquences de rotation de 6 ans, 4 ans de

terres ouvertes sont suivies de 2 ans de prairie tempo-

raire (encadré). Pour pouvoir comparer les trois systèmes

culturaux, ils ont été appliqués systématiquement sur

des bandes de 65 ares découpées dans chaque parcelle

(Zihlmann et al. 2010). La totalité des engrais de ferme

de l’exploitation a été épandue sur les parcelles, mais de

manière différenciée selon les systèmes culturaux. Dans

le système bio, l’apport d’engrais de ferme de 1,7 unités

Définition Sol brun calcaire à gley Sol brun faiblement acide

Roche-mère Limon alluvial Moraine würmienne

Profondeur utile pour les plantesImportante

(70−100 cm)Moyenne

(50−70 cm)

Texture (0–25 cm)Limon

(22 % d'argile)Limon sableux(17 % d'argile)

Teneur en humus (0–25 cm) 4 % 2,6 %

pH (H2O) 7,5 6,2

Désignation abrégée dans le texte et les figures

Sol profond Sol moyen

Tableau 1 | Description des sols de l'essai de systèmes culturaux de Burgrain

Page 34: Afs 05 2012 f

Environnement | Essai de systèmes culturaux de Burgrain: aspects pédologiques

266 Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 264–271, 2012

gros bétail fumure (UGBF) par hectare correspondait

aux pratiques des exploitations biologiques de la région,

compte tenu de leur charge en bétail. Dans les systèmes

PI, environ 2,3 UGBF ont été épandus par hectare. Dans

le système PIintensif, le purin a été épandu exclusive-

ment sur les prairies temporaires. Sur les procédés PIex-

tensif et Bio, les grandes cultures ont aussi été purinées

régulièrement. De 1997 à 2008, les apports d’azote faci-

lement disponible, tant sur les grandes cultures que

sur  les prairies temporaires, ont atteint en moyenne

148 kg N/ha par année dans le système PIintensif; dans le

système PIextensif, les apports correspondaient à 78 %

de PIintensif et, dans le système Bio, à 54 %. Dans cette

même période, on a appliqué en moyenne 4 traitements

phytosanitaires par an dans les grandes cultures du sys-

tème PIintensif. En PIextensif, cette moyenne était

réduite à deux grâce aux cultures extenso de colza et de

blé. En Bio, le nombre moyen de traitements n’a été que

de 0,6/an car il n’a été appliqué que du cuivre sur les

pommes de terre.

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n

Structure du sol

La structure de la couche supérieure du sol est constam-

ment soumise aux effets du gonflement, de la rétraction,

de l’éclatement par le gel, du développement des racines,

de l’activité des microorganismes, de la circulation des

véhicules, du travail du sol ainsi que de la fumure. L’ap-

préciation de la structure du sol d’après les profils pris à

la bêche de 1992 à 2002 a permis d’identifier de nettes

différences annuelles liées à l’évolution des conditions

climatiques, à la culture en place ainsi qu’au moment et

à la nature des interventions culturales; cependant,

aucune différence entre les systèmes culturaux n’a pu

être mise en évidence. Le travail du sol est certainement

l’intervention la plus agressive sur la structure du sol. Or,

la charrue et la herse rotative ont été les machines les

plus utilisées dans les trois systèmes, et dans la plupart

des cas au même moment, à une humidité du sol compa-

rable. Les mesures de stabilité des agrégats au moyen de

Encadré | Description de l'essai de systèmes

culturaux de Burgrain (1991−2008)

Dispositif expérimental

6 parcelles de 2 ha sont subdivisées chacune en

3 bandes d'environ 65 a. Ces bandes sont exploitées

selon 3 systèmes culturaux différents: PIintensif,

PIextensif et Bio.

Rotation des cultures

1991–2002 2003–2008

1re année: Pommes de terre Maïs d'ensilage

2e année: Blé d'automne Blé d'automne

3e année: Maïs grain Colza d'automne

4e année: Orge de printemps Orge d'automne

5e année: Prairie temporaire Prairie temporaire

6e année: Prairie temporaire Prairie temporaire

Travail du sol

1991–2002: Dans tous les systèmes: labour et herse

rotative

2003–2008:

PIintensif: Labour hors raie et herse rotative

PIextensif: Cultivateur et herse rotative; semis en

bandes fraisées pour le maïs d'ensilage

Bio: Labour hors raie et herse rotative

Fumure et protection des plantes

PIintensif: Intensité d'exploitation usuelle, PER* réa-

lisées, niveau de fumure élevé (engrais de

ferme et engrais azotés minéraux), inter-

ventions phytosanitaires systématiques.

PIextensif: PER* réalisées, niveau de fumure réduit

(engrais de ferme et engrais azotés miné-

raux), interventions phytosanitaires limi-

tées, colza et céréales en production

extenso.

Bio: Principes de l'agriculture biologique ap-

pliqués au niveau de la parcelle, pas

d'engrais minéraux ni de produits

phytosanitaires de synthèse.

*PER: prestations écologiques requises (conditions à remplir pour avoir

droit aux paiements directs).

Page 35: Afs 05 2012 f

Essai de systèmes culturaux de Burgrain: aspects pédologiques | Environnement

267Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 264–271, 2012

Vers de terre

En octobre, lorsque les vers de terre anéciques se

tiennent dans la couche supérieure du sol, les popu-

lations ont été évaluées dans toutes les parcelles de

chacun des trois systèmes culturaux sur six carrés de

50 × 50 cm. La terre de ces carrés a été prélevée à la bêche

sur 25 cm de profondeur. Les vers de terre ont été déga-

gés à la main puis conservés dans une solution de formol

à 4 % avant de passer au laboratoire pour y être comptés,

la méthode du tassement volumétrique (Zihlmann et al.

1999) n’ont pas révélé de différences liées aux systèmes

culturaux. La stabilité des agrégats dépendait essentiel-

lement des teneurs du sol en argile et en matière orga-

nique ainsi que de la réserve calcique. Grâce à leur teneur

en argile et en matière organique, la stabilité de struc-

ture des parcelles sur sol profond était supérieure à celle

des parcelles sur sol moyen aux teneurs en matière orga-

nique plus faibles (fig. 1).

a

b

a

b

a

b

64

66

68

70

72

74

76

Sol profond

Sol moyen

Indi

ce d

e st

abili

PI intensif PI extensif Bio

Figure 1 | Stabilité des agrégats dans les trois systèmes culturaux examinés et sur les deux types de sol (moyennes globales 1992−2002); les valeurs les plus élevées correspondent à la meilleure stabilité. Des lettres différentes signalent des différences significatives (test de Tukey, P < 5 %).

c c bc ab a a

b b a

b b b

0

50

100

150

200

250

300

350

400

Gra

mm

es p

ar m

²

Espèces épigées et endogées

Espèces anéciques

PI int PI ext Bio PI int PI ext Bio PRAIRIEPERMANENTE

Sol moyen Sol profond Sol moyen

TERRE ASSOLEE TERRE ASSOLEE

Figure 2 | Biomasse des différents groupes de vers de terre dans les trois systèmes culturaux et sur les deux types de sol (moyennes 1997−2002) et, pour comparaison, dans une prairie permanente voisine (Cuendet 1997). Des lettres différentes signalent des différences significatives (test de Tukey, P < 5 %).

Page 36: Afs 05 2012 f

Environnement | Essai de systèmes culturaux de Burgrain: aspects pédologiques

268 Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 264–271, 2012

pesés et classés selon les espèces. Pour évaluer une popu-

lation de vers de terre, on préfère généralement se réfé-

rer à leur biomasse car elle reflète mieux leur efficacité

écologique que le nombre d’individus. En se basant sur

leur mode de vie et sur leur taille, on distingue deux

groupes de vers de terre qui colonisent la couche supé-

rieure du sol (les espèces épigées et les endogées) et un

groupe qui vit plutôt en profondeur, les anéciques. L’in-

fluence de la nature du sol sur l’abondance des vers de

terre a été confirmée sur le site de Burgrain par Jäggi et

al. 2002 (fig. 2). La parcelle sur sol moyen, exposée au

sud, renfermait une biomasse de vers de terre systémati-

quement plus faible que celle des parcelles sur sol pro-

fond. C’est plus particulièrement la part des anéciques

qui est significativement plus élevée en sol profond. Les

populations de vers de terre les plus importantes ont été

trouvées sur une prairie naturelle voisine où ils profi-

taient d’un couvert végétal permanent. Compte tenu du

climat humide, la densité de vers de terre dans les sys-

tèmes culturaux expérimentés à Burgrain est plus élevée

que dans les zones de grandes cultures typiques du Pla-

teau suisse.

De 1997 à 2002, la biomasse moyenne de vers de

terre du procédé Bio dépassait de 13 % celle de PIintensif,

et PIextensif dépassait de 12 % le procédé PIintensif. On

peut supposer que toutes les sortes de vers de terre ont

bénéficié de la plus forte densité de mauvaises herbes

dans le procédé Bio, et en partie aussi dans le procédé

PIextensif, qui leur fournissaient une pâture plus abon-

dante. Dans les six ans de la rotation des cultures, on

constate après deux années déjà, cultivées en pommes

de terre puis en blé, que la biomasse des anéciques est

au plus bas dans les trois systèmes, soit 96 g/m² en

moyenne; c’est probablement dû au brassage intensif

du sol lié à la mise en place et à la récolte des pommes de

terre. Dans la culture de maïs qui suivait, cette biomasse

avait légèrement augmenté, atteignant 116 g/m². Après

la quatrième année de culture, de l’orge de printemps,

la biomasse a régressé à 107 g/m². Ce qui est remar-

quable, c’est l’augmentation de quelque 80 % de la bio-

masse des anéciques durant les deux années en prairie

temporaire, pour atteindre finalement 194 g/m², soit

près de 2000 kg/ha. Quant aux vers de terre qui vivent

dans la couche supérieure du sol, leur petite taille fait

qu’ils sont moins dérangés par les travaux du sol. Ainsi,

leur biomasse est restée assez stable durant toute la

rotation, autour de 50 g/m², soit 500 kg/ha. Les semis

sous litière et en bandes fraisées exécutés dans le sys-

tème PIextensif de 2003 à 2008 ont eu un léger effet

bénéfique sur les vers de terre par rapport au labour

systématique pratiqué dans les systèmes PIintensif et

Bio; les différences n’étaient toutefois pas significatives.

Pour stimuler plus efficacement le développement des

vers de terre, il faudrait diminuer encore le brassage de

la terre en appliquant systématiquement le travail du sol

en bandes ou le semis direct (Jossi et al. 2011).

0

200

400

600

800

1000

1998 2000 2002 2004 2006 2008

Biom

asse

mic

robi

enne

BM

(SIR

) (m

g BM

-C k

g-¹ M

S)

PI intensif /Sol profond

PI intensif /Sol moyen

PI extensif /Sol profond

PI extensif /Sol moyen

Bio/Sol profond

Bio/sol moyen

Figure 3 | Evolution de la biomasse microbienne (BM déterminée par la méthode SIR) dans les trois systèmes culturaux en sol profond (moyennes des parcelles 3 et 5) ainsi qu'en sol moyen (parcelle 6).

Page 37: Afs 05 2012 f

Essai de systèmes culturaux de Burgrain: aspects pédologiques | Environnement

269Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 264–271, 2012

En ce qui concerne la biomasse, le système Bio se révèle

nettement supérieur au système PIintensif sur sol pro-

fond, et c’est l’inverse sur sol moyen. La différence entre

les procédés Bio et PIintensif sur sol profond est restée

semblable durant toute la période expérimentale,

quoique avec une tendance à diminuer à partir de 2004.

Toutefois, l’augmentation de la biomasse microbienne à

partir de 2004 dans les parcelles PIextensif sur sol pro-

fond est remarquable. Cet effet est certainement à

mettre en relation avec la culture sans retournement du

sol pratiquée à partir de 2003 (semis sous litière et semis

en bandes fraisées). Cette réaction n’a pas été observée

dans les parcelles morainiques.

En résumé, on constate qu’il n’est pas possible de

mettre en évidence des différences claires et explicables

entre les systèmes culturaux examinés. Ce constat est

surprenant par rapport aux résultats d’études interna-

tionales qui, pour la plupart, font état d’effets positifs

de la culture biologique sur les microorganismes et leur

activité (Alföldi et al. 2002). Cependant, d’autres travaux

comparables effectués en Suisse ont abouti aux mêmes

conclusions que les nôtres. Ainsi, des comparaisons réa-

lisées dans la pratique en Suisse alémanique, sur des

paires de parcelles exploitées l’une en Bio et l’autre en

production intégrée, n’ont révélé des valeurs supé-

rieures en culture Bio que dans 30 % des cas (Oberholzer

et Mäder 2002). De même, dans l’essai DOK de longue

durée à Therwil (BL), les prélèvements les plus récents

ne révèlent aucune différence significative entre le pro-

Microbiologie du solDurant toute la période expérimentale, on a observé les

effets des trois systèmes culturaux sur la quantité et sur

l’activité des microorganismes du sol. A cet effet, on a

prélevé tous les deux ans au printemps, à partir de 1998,

des échantillons de sol dans la couche 0 – 20 cm à l’inté-

rieur d’une surface de référence de 10 × 10 m délimitée

dans chacun des trois systèmes culturaux. On a mesuré

la respiration des microorganismes par le dégagement

de CO2, la minéralisation de l’azote par incubation en

conditions aérobies, ainsi que la biomasse microbienne

par la mesure de l’activité respiratoire induite par un

substrat (SIR).

Les mesures ont montré que les paramètres micro-

biologiques étaient peu influencés par les systèmes

culturaux appliqués; ils étaient en revanche très mar-

qués par les caractéristiques physico-chimiques du sol

des différentes parcelles. La figure 3 illustre l’évolution

de la biomasse microbienne de 1998 à 2008. Les procé-

dés placés dans la parcelle au sol moyen ont présenté les

valeurs les plus faibles tant pour la biomasse micro-

bienne que pour les autres paramètres microbiolo-

giques. Ces valeurs étaient comparables à celles que l’on

rencontre dans les sols de grandes cultures du Plateau

suisse qui se sont formés sur moraine ou gravier. En

revanche, dans les parcelles de Burgrain sur sol profond,

on pouvait trouver des valeurs très élevées pour tous les

paramètres microbiologiques, avec parfois des diffé-

rences significatives entre les procédés.

a a a a

b

0

20

40

60

80

100

120

Sol moyen PI intensif

Nm

in e

n kg

/ha

(0-1

00 c

m)

PI extensif Bio Sol profond

Figure 4 | Teneur du sol en azote minéral (Nmin dans la couche 0−100 cm) en fin de période de végétation (novembre) dans les trois systèmes culturaux et les deux types de sol (moyennes 1992−2007). Des lettres différentes signalent des différences significatives (test de Tukey, P < 5 %).

Page 38: Afs 05 2012 f

270

Environnement | Essai de systèmes culturaux de Burgrain: aspects pédologiques

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 264–271, 2012

cédé Bio et la production intégrée, quel que soit le para-

mètre microbiologique mesuré (Oberholzer et al. 2009).

Dans l’essai de Burgrain comme dans l’essai DOK, les

apports d’engrais de ferme ainsi qu’une rotation de

cultures identique dans les deux systèmes expliquent les

faibles différences voire l’absence de différences entre le

système Bio et le système cultural correspondant aux PER.

Dynamique de l’azote dans le sol

La teneur en azote minéral (Nmin) dans la couche

0−100  cm des sols est très fluctuante. De nombreuses

analyses de la dynamique de l’azote durant plusieurs

années et au cours de différents mois, sur des parcelles

avec ou sans fertilisation azotée, ont montré que les sols

profonds se caractérisaient par un potentiel de minérali-

sation de l’azote nettement plus élevé que celui des sols

moyen. Les mesures Nmin effectuées de 1992 à 2007 dans

toutes les cultures en novembre, soit à la fin de la période

de végétation, confirment ces observations (fig. 4): la

moyenne générale des valeurs enregistrées en sol pro-

fond atteignait 112 kg Nmin/ha, tandis qu’en sol moyen,

les valeurs n’atteignaient que 59 kg Nmin/ha. Cependant,

on n’a observé que de faibles différences entre les sys-

tèmes culturaux dans les teneurs en Nmin de novembre.

Ainsi, la moyenne observée en Bio atteignait 99 kg Nmin/

ha, soit seulement 10 % de moins que dans le procédé

PIintensif qui se situait à 110 kg Nmin/ha.

C’est principalement en culture de blé extensive dans le

procédé Bio que des quantités excessives d’azote miné-

ral disponible ont parfois été la cause de verse, suivie de

baisses de rendement. Les différences de potentiel de

minéralisation de l’azote entre les deux types de sol de

Burgrain se sont aussi traduites par des différences de

qualité des récoltes, notamment les teneurs en protéines

du blé. De 2004 à 2008, en sol profond, la teneur en pro-

téines du blé Bio n’était inférieure que de 7 % à celle du

blé PIintensif. En sol moyen, où les fournitures d’azote

par le sol sont plus modestes, cette différence atteignait

20 % (fig. 5).

C o n c l u s i o n s

Une bonne connaissance des sols, de leurs points forts et

de leurs points faibles naturels, est nécessaire pour

mettre en œuvre un système d’exploitation rationnel et

durable. Les mesures culturales doivent donc être adap-

tées aux caractéristiques du sol. Si un sol se distingue par

exemple par un potentiel de minéralisation de l’azote

élevé, la norme de fumure azotée doit être réduite en

conséquence, ce qui permet aussi d’éviter des dépenses

inutiles. Si le sol est limoneux, il y a lieu de prendre des

mesures visant à renforcer la stabilité de sa structure, par

exemple en recourant au semis sous litière, au semis en

bandes fraisées ou au semis direct afin de prévenir la

battance et diminuer le risque d’érosion. n

14,7 % 17,4 % 13,6 % 14,8 % 13,9 %

70 %

80 %

90 %

100 %

Sol profond2004 Runal

Sol profond2005 Runal

Sol profond2006

Ludwig

Sol moyen2007 Siala

Sol profond2008 Siala

PI intensif PI extensif Bio

Figure 5 | Teneur relative en protéines du blé d'automne dans les trois systèmes culturaux de 2004 à 2008 selon le type de sol et la variété (PIintensif = 100 %, teneurs effectives affichées).

Page 39: Afs 05 2012 f

271

Essai de systèmes culturaux de Burgrain: aspects pédologiques | Environnement

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 264–271, 2012

Bibliographie b Alföldi T., Fliessbach A., Geier U., Kilcher L., Niggli U., Pfiffner L., Stolze M. & Willer H., 2002. Organic Agriculture and the Environment. In: El-Ha-ge Scialabba, Nadia and Caroline Hattam (Eds.). Organic agriculture, environment and food security, Food and Agriculture Organisation of the United Nation (FAO), Rome, chapitre 2.

b Cuendet G., 1997. Die Regenwurmfauna von Dauergrünland des Schwei-zer Mittellandes. Buwal Schriftenreihe Umwelt 291, 1–92.

b Jäggi W., Weisskopf P., Oberholzer H.-R. & Zihlmann U., 2002. Die Regen-würmer zweier Ackerböden. Agrarforschung 9, 446–451.

b Jossi W., Zihlmann U., Anken T., Dorn B. & van der Heijden M., 2011. Un travail du sol réduit protège les vers de terre. Recherche Agronomique Suisse 2 (10), 432–439.

b Oberholzer H.-R. & Mäder P., 2002. Paarvergleiche bodenmikrobiologi-scher Parameter auf biologisch bzw. integriert bewirtschafteten Praxis-parzellen. VDLUFA-Schriftenreihe 58, 188–192.

b Oberholzer H.-R., Fliessbach A., Mäder P. & Mayer J., 2009. Einfluss von biologischer und konventioneller Bewirtschaftung auf biologische Bo-denqualitätsparameter: Entwicklungen im DOK-Langzeitversuch nach pH-Regulierung. Wissenschaftstagung für ökologischen Landbau, Zürich. Accès: http://orgprints.org/14512/1/Oberholzer_14512.pdf

b Zihlmann U., Weisskopf P., Dubois D. & Tschachtli R., 1999. Burgrain: Bo-denstruktur in unterschiedlichen Anbausystemen. Agrarforschung 6, 165–168.

b Zihlmann U., Jossi W., Scherrer C. et al., 2010. Comparaison entre pro-duction intégrée et production biologique – Essai de Burgrain. Résultats de l’essai sur les systèmes de production à Burgrain de 1991–2008. Rapport ART 722, 1–16.

Importanza del suolo nella prova sui sistemi di

coltivazione Burgrain

Nella prova Burgrain (1991–2008) condotta a

Alberswil LU, con suoli su sedimenti alluviali e

morenici si è dimostrato che la natura del suolo

ha spesso avuto effetti maggiori sui parametri

analizzati rispetto ai sistemi di coltivazione PI

intensiva (PER con elevato impiego di mezzi

ausiliari), PI estensiva (PER con ridotto impiego

di mezzi ausiliari) e biologico. Le parcelle con

terra bruna calcarea gleyficata a profondità

elevata con 4 % di humus e 22 % di argilla

avevano una struttura del suolo più stabile e un

potenziale di mineralizzazione dell’azoto

chiaramente più elevato, rispetto alle parcelle

con terra bruna a profondità moderatamente

elevata con 2,6 % di humus e 17 % di argilla.

Pertanto, il frumento bio poco concimato con

azoto su terra bruna calcarea ha raggiunto un

contenuto proteico del grano in parte appena

sufficiente. D’altro canto l’elevata disponibilità

di azoto nella terra bruna calcarea ha provocato

occasionalmente l’allettamento dei cereali a

coltivazione estensiva. La biomassa dei lombrichi

e microorganismi del suolo era significativa-

mente superiore nella terra bruna calcarea, più

umida. A causa di metodi di lavorazione del

suolo simili e dell’impiego di concimi aziendali in

tutti i sistemi, non sono emersi effetti dei singoli

sistemi sugli organismi del suolo; soltanto la

rinuncia all’aratura nella PI estensiva verso la

fine dell’esperimento ha avuto ripercussioni in

gran parte positive.

Importance of the soil in the Burgrain farming-

system trial

In the Burgrain field trial (1991–2008; Alberswil,

Canton of Lucerne, Switzerland), where the soils

have developed on alluvial and moraine sediments,

it was found that the soil nature often had greater

effects on the investigated parameters than the

three different farming systems applied, which

were «intensive IP» (Integrated Production) with

intensive use of auxiliary substances, «extensive

IP» with restricted use of auxiliary substances, and

«organic». The alluvial Calcari-gleyic Cambisol plots

with 4 % humus and 22 % clay content showed a

more stable soil structure and a significantly higher

nitrogen mineralisation potential than the decar-

bonated Cambisol plot on moraine with 2,6 %

humus and 17 % clay. Because of this, the organic

wheat grown on the moraine plot, fertilized with

only small amounts of nitrogen, achieved no more

than barely sufficient protein contents in some

cases. In contrast, the high amounts of soil-borne

nitrogen in the more humous gleyic soils occasion-

ally led to lodging in the case of the extensively

raised «Extenso» cereals. The biomass of earth-

worms and soil microorganisms was significantly

higher in the alluvial than in the moraine soils.

Because of the similar tillage methods and the use

of farmyard manures in all three systems, there

was little evidence for differences in soil biological

parameters between the farming systems. Only

reduced tillage in «extensive IP» towards the end

of the trial provided generally positive results on

these parameters.

Key words: farming system, organic farming, soil,

microbial biomass, nitrogen.

Page 40: Afs 05 2012 f

272

Le changement climatique met à l’épreuve la capacité d’adaptation de la production agricole et donc la sécuri-té de l’approvisionnement. (Photo: André Künzelmann/UFZ)

Daniel Felder, Office fédéral de l’agriculture OFAG, 3003 Berne

Renseignements: Daniel Felder, e-mail: [email protected], tél. +41 31 325 50 99

Changement climatique et agriculture: développement de la base des connaissances

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 272–274, 2012

les puits de carbone. En même temps, elle doit adapter

sa production en anticipant le changement climatique,

saisir les chances qu’il apporte et atténuer les retombées

négatives sur les rendements et l’environnement.

Point de départ: stratégie Climat pour l’agriculture

Ces enjeux sont décrits dans la stratégie Climat pour

l’agriculture (OFAG 2011). Des lignes directrices ambi-

tieuses et points forts à long terme sont également fixés

dans ce document. Les interactions entre changement

climatique et agriculture sont complexes et il subsiste de

nombreuses incertitudes. A cet égard, un renforcement

et un ciblage de la recherche sont nécessaires pour éla-

borer des connaissances scientifiques fiables. Le déve-

loppement de la base des connaissances est donc un

domaine clé des travaux d’approfondissement liés à la

Le changement climatique représente un grand défi

pour l’agriculture et la filière alimentaire. Les bases

scientifiques nécessaires doivent être mises à disposi-

tion pour que les acteurs puissent prendre à temps des

décisions avisées. Le développement de la base des con-

naissances constitue un des principaux axes des travaux

subséquents touchant à la stratégie climatique. Il s’agit

de récapituler les besoins et de faire valoir la recherche

agronomique.

Le changement climatique, phénomène mondial

mobilisant une attention particulière, représente un

défi important pour l’agriculture. Celle-ci est appelée à

contribuer effectivement à la protection du climat en

réduisant les émissions directes et indirectes des gaz à

effet de serre ainsi qu’en développant et en protégeant

E c l a i r a g e

Page 41: Afs 05 2012 f

Changement climatique et agriculture: développement de la base des connaissances | Eclairage

273Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 272–274, 2012

mise en œuvre de la stratégie (cf. fig. 1). La thématique

ayant un caractère transversal, de nombreux aspects

sont concernés, notamment l’alimentation animale, les

flux d’azote, le bilan de l’humus, l’efficience énergé-

tique, l’offre et l’utilisation de l’eau, la protection des

végétaux, la volatilité des prix et la consommation

durable y compris le gaspillage alimentaire.

Le développement de la base de connaissances con-

cerne différents niveaux: il s’agit des résultats scienti-

fiques, des innovations techniques et des bases de

décision destinées au législateur. A cet égard, une récapi-

tulation des connaissances issues des domaines précités

permettant de mieux comprendre les rapports de cause à

effet complexes et de développer des solutions globales

revêt une importance capitale. Elle nécessite des appro-

ches interdisciplinaires et des formes intégrées de colla-

boration entre la recherche, la vulgarisation et la forma-

tion ainsi que la pratique (p. ex. suivi scientifique de la

mise en pratique dans des exploitations pilotes, mise en

place d’une plateforme d’information et d’échange).

Besoins divers…

L’agriculture et la filière alimentaire, puis en fin de

compte notre alimentation sont concernées par le chan-

gement climatique tout autant qu’elles en sont respon-

sables. D’une part, les changements climatiques influent

sur les conditions de production agricole et la rentabi-

lité; d’autre part, l’agriculture et la filière alimentaire

ont un impact direct sur l’évolution des concentrations

de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en libérant ces

gaz ou en les piégeant dans le sol. Il faut donc continuer

à développer la bonne pratique professionnelle en

tenant compte du changement climatique mondial. Il

convient de mettre au point des mesures et technolo-

gies climat-compatibles et des possibilités d’adaptation

dans l’agriculture, la transformation, la distribution et

les secteurs situés en amont, puis d’en évaluer la viabi-

lité dans la pratique.

Dans la situation actuelle, les domaines suivants pré-

sentent un potentiel élevé de réduction des émissions

ayant des effets sur le climat: énergie (bâtiments,

machines et utilisation d’énergies renouvelables), émis-

sions de méthane et de gaz hilarant (garde, santé et ali-

mentation des animaux, travail du sol et gestion des

engrais) et domaines situés en aval. Réduire les émis-

sions de gaz à effet de serre tout en maintenant le

niveau de la production requiert des progrès considé-

rables dans les techniques de production, qu’il faut donc

étudier. Les coûts liés à cette réduction doivent être

quantifiés de telle sorte que les mesures puissent être

échelonnées selon l’avantage qu’elles présentent. L’ex-

ploitation des terres et les cycles organique doivent être

conçus de sorte à maintenir le carbone emmagasiné

dans le sol et à en augmenter si possible la quantité.

L’utilisation et le développement de la production des

énergies renouvelables, notamment à base d’engrais de

ferme, de déchets organiques et de sous-produits végé-

taux, peuvent également contribuer à réduire les émis-

sions. Il faut développer des instruments de décision

largement utilisables et opérationnels qui permettent

d’aboutir à des décisions concrètes pour l’exploitation

agricole (p. ex. climat-check des exploitations) et mettre

en évidence les conséquences et la mise en œuvre opti-

male des scénarios de mesures pour l’évolution de l’agri-

culture.

Le changement climatique met à l’épreuve la capa-

cité d’adaptation de la production agricole et donc

la sécurité de l’approvisionnement. Il comporte des

chances (p. ex. période de végétation plus longue) et

des risques (p. ex. événements climatiques extrêmes). Le

développement de systèmes de production adaptés au

changement climatique nécessite une compréhension

approfondie des mutations à venir. Il y a lieu d’étudier

de nouveaux potentiels de production résultant du

changement climatique et d’examiner la plantation de

nouvelles cultures et variétés adaptées au changement

climatiques. Il convient également d’accroître l’effi-

cience de l’utilisation d’eau et la tolérance des paysages,

des rotations de cultures et des sols à la sécheresse. La

détection précoce, le pronostic et l’étude ciblée de nou-

veaux organismes nuisibles et maladies favorisés par le

changement climatique infestations par les helminthes,

maladies vectorielles, organismes nuisibles ainsi que le

développement de procédés de lutte adaptés sont

d’autres domaines nécessitant un grand effort de

recherche.

Un approfondissement des informations sur les fac-

teurs d’influence pertinents est indispensable pour

déterminer les possibilités d’action spécifiques de l’agri-

Figure 1 | Travaux d’approfondissement liés à la mise en œuvre de la stratégie.

Développement de la base des connaissances

Amélioration des conditions-cadre Application

dans la pratique

Lancement d’un processus de participation

StratégieClimat

Page 42: Afs 05 2012 f

Eclairage | Changement climatique et agriculture: développement de la base des connaissances

274 Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 272–274, 2012

culture: il s’agit par exemple d’établir un bilan complet

et concret des émissions de gaz à effet de serre prove-

nant de l’agriculture suisse, de développer des informa-

tions sur le sol relatives aux surfaces et de modéliser les

fonctions essentielles du sol, telles que sa fonction de

tampon, ses capacités de stockage et de filtration. Il faut

en même temps établir et apprécier le potentiel que

représentent les caractéristiques géographiques (Jura,

Alpes) dans la situation actuelle et dans la per spective

des changements climatiques futurs. C’est la seule

manière de garantir une bonne capacité d’adaptation

tout en gardant une productivité constante.

…et comment ils seront couverts

Appelée à trouver des réponses à ces questions, la

recherche est prête à se charger de cette tâche. Cer-

taines de ces questions sont actuellement étudiées par

différents acteurs de la recherche agronomique, notam-

ment l’appréciation des potentiels de réduction de la

consommation d’énergie et de production d’énergies

renouvelables dans l’agriculture, l’élaboration de bases

relatives aux besoins et à l’offre d’eau pour divers bas-

sins d’approvisionnement, la modélisation des presta-

tions des sols agricoles en tant que sources et puits de

carbone ou l'évaluation des aptitudes climatiques pour

diverses cultures.

Les perspectives sont également prometteuses: dans

le Programme de recherche 2013 – 2016 dans le domaine

de la politique agricole, le climat fait partie des priorités

de recherche d’Agroscope (OFAG 2012). Au cours des

huit à dix prochaines années, Agroscope accordera donc

une attention toute particulière à la contribution de

l’agriculture à la protection du climat et à son adapta-

tion au changement climatique.

Tâches de l’OFAG

L’OFAG dispose de plusieurs options en ce qui concerne

la gestion de la recherche, dans l’ordre de priorité crois-

sant: il peut confier des mandats, accorder des contribu-

tions sur demande et intervenir en matière de contrats

périodiques avec les partenaires de la recherche agrono-

mique.

L’accent est ainsi mis sur les contrats de prestations

2014-2017 avec Agroscope. Il convient à cet égard de

communiquer en temps utile les besoins en matière de

recherche relatifs à la stratégie Climat en vue de la

concrétisation de la priorité de recherche dans ce

domaine. Les questions en suspens doivent donc être

systématiquement récapitulées dans une liste en fonc-

tion des champs d’action définis dans la stratégie Climat,

puis réexaminées et priorisées en dialogue avec les

experts scientifiques.

En outre, les institutions de recherche ont la possibilité

d’adresser à l’OFAG une demande de soutien pour obte-

nir des contributions de recherche. Une telle demande,

qui doit remplir certaines conditions formelles, sera exa-

minée selon divers critères. Du point de vue de la straté-

gie Climat, il importe qu’un projet concerne une source

significative des émissions agricoles de gaz à effet de

serre ou un risque considérable que comporte le chan-

gement climatique pour la production agricole et la

fourniture des prestations d’intérêt public. Les projets

jetant des bases pour l'evolution future des instruments

de la politique agricole en vue des objectifs de la straté-

gie Climat sont de l'importance particulière.

Priorités à court terme

En plus des projets en cours, il est possible de répondre

à des besoins spécifiques par la soumission de mandats.

Pour l’OFAG, les priorités les plus élevées sont l’établisse-

ment d’un bilan de toutes les émissions des gaz à effet

de serre significatives liées à l’agriculture suisse et à la

consommation de denrées alimentaires, ainsi que l’iden-

tification des paramètres nécessaires à une adaptation

anticipative et délibérée de l’agriculture au changement

climatique. Ces travaux sont indispensables pour pou-

voir mettre les activités actuelles et futures en relation

avec les objectifs de la stratégie Climat et suivre les pro-

grès en la matière. Enfin, il convient de récapituler les

activités de recherche en cours ayant trait à la théma-

tique considérée et de mettre à la disposition des acteurs

un aperçu de ces activités, comme il se doit en vue de

l’échange d’informations recherché. n

Bibliographie b OFAG, 2011. Protection du climat et adaptation au changement clima-tique pour une agriculture et une économie alimentaire suisses durables.

b OFAG, 2012. Plan directeur de la recherche agronomique et agroalimen-taire 2013 – 2016.

Page 43: Afs 05 2012 f

275Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 275, 2012

P o r t r a i t

Engagé en 1979 à la FAG à Posieux, Jean-Louis Gafner a

effectué toute sa carrière professionnelle en microbio-

logie. Et pourtant, la microbiologie n’était pas une voca-

tion. Écolier, il avait gagné un prix dans un concours:

une carte du ciel phosphorescente! Avec un télescope

d’occasion et devant les merveilles de l’Univers, c’est

astronome que le bachelier frais émoulu du gymnase de

Porrentruy voulait devenir, et dans ce but il s’inscrivit à

l’Uni de Lausanne. Mais après quatre mois de cours et

une overdose de maths et de physique, il s’accorde une

pause de réflexion, quelques mois de vadrouille et une

remise en question. Jean-Louis Gafner entame finale-

ment des études de biologie à l’Université de Neuchâtel

en 1969. Un choix raisonnable selon lui, présentant

moins d’abstraction. Pendant ses études, Jean-Louis

Gafner ne fait pas qu’étudier; il prend une part active à

la scène rock régionale. C’est dans ce contexte qu’il com-

mence ses spectacles de lumières psychédéliques qui,

aujourd’hui encore, font partie de ses activités artis-

tiques, tout comme les effets spéciaux dans un long

métrage de Pipilotti Rist et les concerts illuminés avec

Al Comet.

Actuellement, l’activité de ce scientifique atypique

et philosophe, responsable du groupe de microbiologie

et de microscopie des aliments pour animaux chez

ALP-Haras, consiste à superviser les analyses microbiolo-

giques dans des aliments (contrôle officiel des aliments

pour animaux, chercheurs et clients externes): il s’agit de

déterminer la qualité microbiologique des aliments, de

rechercher des antibiotiques, d’effectuer des tests ELISA

pour la détection de fraudes ou de substances indési-

rables, et d’évaluer ces résultats.

Dans les années 1990, il participe à la mise à jour du

livre jaune dans lequel apparait un chapitre dédié à la

qualité microbiologique des aliments pour porcs. En

2008, il prend part à une vaste enquête au niveau natio-

nal sur l’évaluation de la qualité des soupes pour porcs.

Cette enquête a été bénéfique aux acteurs de la filière

du porc et les échos favorables ont valu à ALP la recon-

naissance de l’utilité directe de la recherche et du groupe

de microbiologie.

Jean-Louis Gafner n’est pas directement impliqué

dans la recherche, mais sa contribution aux projets d’ALP

est fondamentale, puisque la microbiologie touche à

beaucoup de domaines. Son apport à la recherche s’est

concrétisé par l’adaptation de différentes méthodes

selon les besoins, mais surtout par la détermination de

la qualité des aliments pour animaux, ce qui avant lui ne

se faisait que très rarement en raison aussi d’une palette

d’analyses très restreinte.

Jean-Louis Gafner fait partie de différents groupes

de travail en assurance qualité, dont le comité sectoriel

«Denrées alimentaires» du METAS. Au niveau internatio-

nal, il a été président pendant 17 ans de l’EFMO (Euro-

pean Feed Microbiology Organisation) où il est toujours

membre du comité et organisateur/évaluateur de tests

d’aptitude.

En 2014, Jean-Louis Gafner va faire valoir ses droits

à une retraite bien méritée. Il aura alors davantage de

temps à consacrer à ses petits-enfants, à la vidéo et à la

photo, mais aussi à la connaissance de soi par la médita-

tion qu’il pratique depuis bientôt 40 ans.

Evelyne Fasnacht, Agroscope Liebefeld-Posieux ALP-Haras

Jean-Louis Gafner: microbiologiste et artiste

Page 44: Afs 05 2012 f

276

Bildlegende

Recherche Agronomique Suisse 3 (5 ): 276–279, 2012

A c t u a l i t é s

Actualités

ACW organise une rencontre internatio-nale sur le colza en 2013

Après la Pologne en 2001, le Canada en 2005 et l’Inde en

2009, c’est au tour de la Suisse d’accueillir les prochaines

«Rencontres techniques du Groupe Consultatif Inter-

national de Recherche sur le Colza (GCIRC)». Le Sympo-

sium est organisé par Agroscope Changins Wädenswil

sous le patronage de l’OFAG et aura lieu sur le site de

Changins du 28 avril au 1er mai 2013.

Le GCIRC est une société scientifique et technique inter-

nationale qui fait la promotion de la recherche pour la

sélection, la production et la transformation du colza.

Elle offre aux scientifiques et techniciens du monde

entier la possibilité d’échanger sur les derniers dévelop-

pements dans les domaines mentionnés et de rester en

contact étroit. Ce symposium international est organisé

tous les 4 ans, entre deux congrès mondiaux.

Lors de la prochaine édition, les participants seront

informés en anglais sur les dernières avancées dans le

domaine de la sélection, de la phytotechnie, de la trans-

formation, de l’utilisation de cette culture oléagineuse

et de l’économie de cette branche de production. Une

excursion professionnelle et culturelle complètera ce

programme. Une centaine de délégués internationaux

et suisses devraient assister à cette manifestation. Pour

les professionnels suisses, chercheurs, vulgarisateurs,

enseignants et représentants du commerce, ce sympo-

sium est une occasion de contacts avec des collègues et

leurs travaux en provenance du monde entier.

Les inscriptions seront enregistrées dès septembre

2012 et plus d’informations seront disponibles sur un site

dédié à l’événement.

Didier Pellet, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil

ACW

Page 45: Afs 05 2012 f

277

A c t u a l i t é s

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 276–279, 2012

OpenART12 – Fête de la recherche agronomique

Vendredi 8 et dimanche 10 juin 2012, Agroscope Recken-

holz-Tänikon ART organise des journées portes ouvertes

sur le site Reckenholz sur le thème «OpenART12 – Fête

de la recherche agronomique».

De quoi s’agit-il?

Nous présenterons les travaux actuels de notre recherche

et vous proposerons des informations passionnantes.

L’accent sera mis principalement sur les domaines sui-

vants: sol, grandes cultures, herbages et biodiversité. A

travers 21 postes, vous trouverez des réponses à de nom-

breuses questions d’actualité sur l’agriculture et l’envi-

ronnement, parmi lesquelles:

Découvrir ce que fait la vache, quand personne ne

l‘observe? Apprendre à connaître les plus petits amis

et  ennemis de l‘agriculteur. Savoir tout ce que le sol

doit  supporter. Découvrir comment transformer les

semences en «or liquide» ou ce que cachent les

«superbes tubercules»?

Le programme prévoit également de nombreuses

activités comme un labyrinthe dans un champ de colza

et une plate-forme point de vue «LandART», la possibi-

lité d’arracher soi-même des pommes de terre et de

s’essayer au jeu informatique «Simulateur de l‘agricul-

ture». Si vous apportez vos échantillons de sol, ils pour-

ront être analysés.

Nous proposons aussi une nouveauté avec le Science

Slam. Il s’agit d’une compétition amusante et rapide qui

opposera les chercheurs dans une lutte pour les faveurs

du public. Qui réussira à présenter son domaine de

recherche de manière drôle et pourtant compréhensible

en huit minutes seulement? Bien entendu, les journées

portes ouvertes comporteront également les courts

exposés scientifiques classiques.

Tout est prévu pendant ces deux jours pour la restau-

ration et le divertissement, avec à la fois un restaurant et

un lounge installé dans une serre. Un concert live avec le

groupe «Bateau Ivre» agrémentera le programme le

vendredi soir.

Qui est concerné?

Nous avons réservé le vendredi matin pour les écoles, qui

peuvent s’inscrire jusqu’au 10 mai. Nous proposons aux

visiteurs et visiteuses de la ville et de la campagne,

enfants et jeunes compris, de mieux connaître les activi-

tés d‘ART et d’obtenir des réponses aux nombreuses

questions qui touchent la recherche agronomique.

Lieu et date: Station de recherche Agroscope Recken-

holz-Tänikon ART, site de Reckenholz, 8046 Zurich,

vendredi 8 juin, 17–23 heures et dimanche 10 juin

10–16 heures

Informations: Denise Tschamper, Station de recherche

Agroscope Reckenholz-Tänikon ART,

E-mail: [email protected]

Tous les détails sont disponibles sous www.openART12.ch

Page 46: Afs 05 2012 f

278

M e d i e n m i t t e i l u n g e n

www.agroscope.admin.ch/medienmitteilungen

Actualités

C o m m u n i q u é s d e p r e s s e

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 276–279, 2012

www.agroscope.admin.ch/communiques

26.04.2012 Contrôle du Phoma du tournesol: traiter selon un seuil de température Le Phoma du tournesol est une maladie causée par un

champignon pathogène, provoquant un dessèchement

complet de la plante. Des résultats développés par

Agroscope ont permis de définir un seuil de température

auquel le traitement fongicide doit être appliqué pour

lutter contre la maladie et permettre une augmentation

des rendements. Ce nouveau modèle de prévision sera

bientôt disponible sur le web.

13.04.2012 L’ensilage de maïs contient parfois des teneurs élevées en toxines fongiques Outre différentes espèces de céréales, les champignons

Fusarium peuvent aussi contaminer le maïs. Ils forment

des toxines, appelées mycotoxines, qui peuvent contami-

ner la récolte. Si les animaux sont affouragés avec cette

récolte, cela peut affecter leur santé.

Un monitorage de la teneur en mycotoxines du maïs

grain a déjà été effectué durant plusieurs années, en

revanche, aucune analyse de ce genre n’avait encore été

effectuée sur l’ensilage de maïs jusqu’ici.

Sonntag, 3. Juni, 9.30 Uhr

Breitenhof-Tagung 2012Steinobstzentrum Breitenhof in Wintersingen BL

Referate•Begrüssung zur Breitenhof-Tagung Lukas Bertschinger, Vizedirektor Agroscope Changins-Wädenswil ACW

•Ausblick auf die Schweizer Steinobsternte und Vermarktung 2012 Hansruedi Wirz, Früchtezentrum Basel

Betriebsrundgang•Internationale Trends im Süsskirschenanbau – für Schweiz?•Bewässerung von Süsskirschen – Wie viel? Wie oft? • Kirschessigfliege und Kirschenfliege – auf einen Schlag?

Ausstellung und Infostände

Informationen – Gespräche – Gemütlichkeit

www.agroscope.ch

EidgenössischesVolkswirtschaftsdepartement EVDForschungsanstaltAgroscope Changins-Wädenswil ACW

Schweizerische EidgenossenschaftConfédération suisseConfederazione SvizzeraConfederaziun svizra

Page 47: Afs 05 2012 f

279

Informationen: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen

Actualités

Recherche Agronomique Suisse 3 (5): 276–279, 2012

M a n i f e s t a t i o n s

Mai 2012

09. – 10.05.2012Landtechnik im AlpenraumAgroscope Reckenholz-Tänikon ARTFeldkrich, Autriche

10.05.2012Foodle.ch La plate-forme interactive pour les denrées alimentairesAgroscope Liebefeld-Posieux ALP-HarasLiebefeld, Berne

Juin 2012

03.06.2012Breitenhof-Tagung 2012Agroscope Changins-Wädenswil ACWSteinobstzentrum Breitenhof, Wintersingen

08. – 10.06.2012OpenART12 – Forschungsfest Landwirtschaft Agroscope Reckenholz-Tänikon ARTReckenholz, Zurich-Affoltern

13.06.2012Führung im UnkrautgartenAgroscope Changins-Wädenswil ACWWädenswil

21. – 22.06.2012Journée BIOBIO Agroscope Reckenholz-Tänikon ARTEngelberg

Juillet 2012

27. – 29.07.2012Eurocheval OffenburgHaras national suisse HNSOffenburg, Allemagne

Août 2012

13.08.2012Journée d'information plantes médicinales et aromatiquesAgroscope Changins-Wädenswil ACWAgroscope ACW, domaine de Bruson

L i e n s I n t e r n e t

Base de données pour les flux de maté-riaux et l’exploitation de matières pre-mières

www.materialflows.net

Le site www.materialflow.net est une base de données en

ligne pour les flux de matériaux, gérée par le SERI (Sustainable

Europe Research Institute) et le Wuppertal Institute pour le

climat, l’environnement et l’énergie. Ce service met à disposi-

tion des données nationales sur les flux de matériaux et l’ex-

ploitation de matières premières. La base de données dispose

de données sur 12 catégories de flux de matériaux dans plus

de 200 pays pour la période entre 1980 et 2008.

Juin 2012 / Numéro 6

•• Quelles sont les conséquences de la réallocation des

paiements directs liés aux animaux?, Stefan Mann

et al., ART et OFAG

•• Etude de la résistance envers les maladies fongique au

champ de lignées de blé trangéniques, Fabio Mascher

et al., ACW, Delley Semences et Plantes DSP, ETH Zurich

et Université de Zurich

•• Le maïs Bt – peut-il contribuer à la production intégrée

en Europe? Michael Meissle et al., ART

•• Efficacité d'un agent conservateur du foin humide –

Résultats 2011, Ueli Wyss, ALP-Haras

•• Effet de la saison et de la ration sur les émissions de

méthane des lisiers de bovins, Sabrina Sträfl et al., ETH

Zurich et ART

•• Peut-on maîtriser le séneçon aquatique dans les

prairies agricoles?, Matthias Suter et al., ART et ADCF

•• Liste recommandée des variétés de céréales pour la

récolte 2012

Dans le cadre de la procédure de réforme des paiements directs, les milieux de l'environnement, les groupe ments professionnels et les organisations rurales sont divisés sur l'avenir des contributions animales. L'article «Quelles sont les consé-quences de la réallocation des paie-ments directs liés aux animaux?» présente des résultats tirés de calculs modèles sur ce thème. (Photo: OFAG)

D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o

Informations: www.agroscope.admin.ch/manifestations

Page 48: Afs 05 2012 f

Tage der offenen TürForschungsanstalt ARTReckenholzstr.191, Zürich-Affoltern

Freitag, 8. Juni,17–23 UhrSonntag, 10. Juni,10–16 Uhr

•Rapslabyrinth, Kartoffeln selberausgraben, Blick in den Boden

•20 Posten, Vorträge, Science Slam•Festbeiz, Aussichts-Plattform,Gewächshaus-Lounge

ins_openart12_d_A4.indd 1 03.04.2012 13:49:21