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possibilité à un auteur d’annon- cer la parution d’une nouvelle étude et d’aug- menter l’impact autant que la dif- fusion de ses résultats. Les réseaux servent de relais de publication, grâce aux lecteurs qui s’en font l’écho et les rediffusent. Cela a-t-il une incidence sur la manière dont sont référencés les articles scientifiques ? E. F. : Jusqu’à maintenant, l’Impact factor était le maître Les réseaux sociaux irriguent l’urologie, aussi P.01-02 Dîner sous les lustres P.05 e prolapsus génital de la femme est une pathologie au confluent de nombreux spécialistes : uro- logues, gynécologues, chirur- giens coloproctologues, gastro-entéro- logues, radiologues… Chacun d’eux peut avoir un regard spécifique sur cette patho- logie et surtout sur ses conséquences fonc- tionnelles. La formation de ces spécialistes est différente ce qui explique que l’ap- proche thérapeutique peut l’être égale- ment. Plutôt que d’opposer les spécialités les unes aux autres, le Comité d'urologie et de pelvi-périnéologie de la femme, le CUROPF, a eu pour ambition de partager les connaissances de chacun pour aboutir à l’élaboration de recommandations consensuelles qui doivent bénéficier à tout le monde et en premier lieu à la patiente. C’est pourquoi ce comité s’est élargi avec une représentation gynécologique forte L’ÉDITO DE LOÏC LE NORMAND RESPONSABLE DU COMITÉ D’UROLOGIE ET PÉRINÉOLOGIE DE LA FEMME Les réseaux sociaux irriguent l’urologie, aussi LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 21 NOVEMBRE 2014 - N°3 / PAGE 01 Qui sont, de manière générale, les médecins utilisant les réseaux sociaux dans le cadre de leur acti- vité professionnelle ? Erwan Floch : Il s’agit surtout de praticiens hospitaliers faisant de la recherche. Ces nouveaux outils ont gagné la pratique d’une jeune géné- ration de médecins influents au sein de leur spécialité. Pourquoi y ont-ils recours? E. F. : Les réseaux sociaux sont des caisses de résonance. Ils permettent d’optimiser les publications scien- tifiques et la sortie d’actualités cli- niques. Ces réseaux donnent la L’ENTRETIEN D’AILLEURS LES RÉSEAUX SOCIAUX OCCUPENT UNE PLACE CROISSANTE DANS L’UNIVERS PROFESSIONNEL. L’UROLOGIE N’ÉCHAPPE PAS À CETTE TENDANCE. ENTRETIEN AVEC ERWAN FLOCH, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE NEWMED PUBLISHING SERVICES. L Alain Jardin, petites et grandes histoires de l’urologie P.04 Message à la presse : zoom sur une profession P.06 Argentine-France : même combat contre le cancer P.06 (SUITE en page 02) Association Française d’Urologie VENDREDI 21 NOVEMBRE 3 N ° 8 H 00-9 H 30, amphi Havane rendez-vous par la présence active de Brigitte Fatton et Xavier Deffieux, radiolo- gique par celle de notre fidèle membre Jean-François Lapray et enfin digestive avec Guillaume Meurette et Guillaume Gourcerol. Ce n’est pas un travail facile. Il a pris beau- coup de temps et en prendra encore avant que tout le monde puisse s’approprier le domaine de compétence de l’autre. La lit- térature est riche de nombre d’articles, mais pauvre en niveaux de preuves. Nous avons souhaité vous livrer au cours du forum du CUROPF les propositions de recommandations - qui seront cependant limitées (dans un premier temps) au pro- lapsus génital non récidivé de la femme. Elles concernent l’approche clinique et le bilan, le traitement par promonto-fixation, le traitement par voie vaginale, la place de l’hystérectomie, le traitement de l’incon- tinence urinaire associé et les critères de choix entre la voie basse et la voie haute. Venez nombreux au forum du CUROPF. Loïc Le Normand Urologie et périnéologie de la femme : une approche pluridisciplinaire CHIFFRE-CLÉ DE MÉDECINS ÉTRANGERS AU CONGRÈS (LIBAN, MAGREB, SUISSE, BELGIQUE,…) 31,5 %

AFU N°3 CALIBRAGELE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 21 NOVEMBRE 2014 - N 3/ PAGE 01 Qui sont, de manière générale, les médecins utilisant les réseaux

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possibilité à unauteur d’annon-cer la parutiond’une nouvelleétude et d’aug-menter l’impactautant que la dif-fusion de ses résultats. Les réseauxservent de relais de publication,grâce aux lecteurs qui s’en fontl’écho et les rediffusent.

Cela a-t-il une incidence sur lamanière dont sont référencés lesarticles scientifiques?E. F. : Jusqu’à maintenant, l’Impactfactor était le maître

Les réseaux sociaux irriguent

l’urologie, aussi P.01-02Dîner sous

les lustres P.05

e prolapsus génital de la femmeest une pathologie au confluentde nombreux spécialistes : uro-logues, gynécologues, chirur-

giens coloproctologues, gastro-entéro-logues, radiologues… Chacun d’eux peutavoir un regard spécifique sur cette patho-logie et surtout sur ses conséquences fonc-tionnelles. La formation de ces spécialistesest différente ce qui explique que l’ap-proche thérapeutique peut l’être égale-ment. Plutôt que d’opposer les spécialitésles unes aux autres, le Comité d'urologieet de pelvi-périnéologie de la femme, leCUROPF, a eu pour ambition de partagerles connaissances de chacun pour aboutirà l’élaboration de recommandationsconsensuelles qui doivent bénéficier à toutle monde et en premier lieu à la patiente.C’est pourquoi ce comité s’est élargi avecune représentation gynécologique forte

L’ÉDITO DE LOÏC LE NORMANDRESPONSABLE DU COMITÉ D’UROLOGIE ET PÉRINÉOLOGIE DE LA FEMME Les réseaux sociaux

irriguent l’urologie, aussi

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 21 NOVEMBRE 2014 - N°3 / PAGE 01

Qui sont, de manière générale, lesmédecins utilisant les réseauxsociaux dans le cadre de leur acti-vité professionnelle?Erwan Floch : Il s’agit surtout depraticiens hospitaliers faisant de larecherche. Ces nouveaux outils ontgagné la pratique d’une jeune géné-ration de médecins influents au seinde leur spécialité.

Pourquoi y ont-ils recours?E. F. : Les réseaux sociaux sont descaisses de résonance. Ils permettentd’optimiser les publications scien-tifiques et la sortie d’actualités cli-niques. Ces réseaux donnent la

L’ENTRETIEN D’AILLEURS

LES RÉSEAUX SOCIAUX OCCUPENT UNE PLACE CROISSANTEDANS L’UNIVERS PROFESSIONNEL. L’UROLOGIE N’ÉCHAPPEPAS À CETTE TENDANCE. ENTRETIEN AVEC ERWAN FLOCH,DIRECTEUR GÉNÉRAL DE NEWMED PUBLISHING SERVICES.

L

Alain Jardin, petites et grandes histoires de l’urologie P.04

Message à la presse : zoom sur une profession P.06

Argentine-France : même combat contre le cancer P.06

(SUITE en page 02)

Association Française d’Urologie

VENDREDI 21 NOVEMBRE

3N°

8H00-9H30, amphi Havane

rendez-vous

par la présenceactive de BrigitteFatton et XavierDeffieux, radiolo-gique par celle denotre f idèle membre Jean-FrançoisLapray et enfin digestive avec GuillaumeMeurette et Guillaume Gourcerol. Cen’est pas un travail facile. Il a pris beau-coup de temps et en prendra encore avantque tout le monde puisse s’approprier ledomaine de compétence de l’autre. La lit-térature est riche de nombre d’articles,mais pauvre en niveaux de preuves. Nousavons souhaité vous livrer au cours duforum du CUROPF les propositions derecommandations - qui seront cependantlimitées (dans un premier temps) au pro-lapsus génital non récidivé de la femme.Elles concernent l’approche clinique et lebilan, le traitement par promonto-fixation,le traitement par voie vaginale, la place del’hystérectomie, le traitement de l’incon-tinence urinaire associé et les critères dechoix entre la voie basse et la voie haute.Venez nombreux au forum du CUROPF.

Loïc Le Normand

Urologie et périnéologie de la femme : une approche pluridisciplinaire

CHIFFRE-CLÉ

DE MÉDECINS ÉTRANGERS AUCONGRÈS (LIBAN, MAGREB, SUISSE, BELGIQUE,…)

31,5%

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ACTUS DU JOURChirurgie du pénis, pas la peine…

Messieurs Siffredi et consorts ont fécondé de nom-breux esprits généralement masculins – la demandeest quand même rarement soufflée par leur com-pagne –, souvent fragiles, laissant germer des enviesdémesurées de transformation du pénis. Des jeuneshommes nourrissent l’ambition d’un sexe plusgrand, “si mâle” dans leur peau qu’ils ne conçoiventla virilité que longuement pourvue. «Très souvent,ces adolescents ou hommes jeunes expriment unesouffrance psychologique, estimant avoir une vergetrop petite. C’est souvent faux. Et la consultationne décèle en général aucun problème fonctionnel.Ceux pouvant justifier d’une chirurgie d’agrandis-sement du pénis – comme des anomalies génétiquesou hormonales - sont très rares », explique AntoineFaix. Reste que la demande croît. « Il convient debien l’évaluer », souligne A. Faix qui ajoute : « Ilest bien que les urologues se penchent sur cettequestion qu’ils méconnaissent et relève davantagede la chirurgie plastique que fonctionnelle. Or, ilsdoivent savoir que la chirurgie de la verge restecomplexe et aléatoire, avec des résultats très limi-tés ». Les gains en longueur et épaisseur ne génèrentbien souvent aucun plaisir physique supplémen-taire. Les rares études post-opératoires réalisées en

Les demandes d’agrandissement dupénis existent, les indications médi-cales pas toujours. Décryptage d’uneréalité où l’élargissement de l’estimede soi peut beaucoup.

Les réseaux sociaux irriguent l’urologie, aussi

L’ENTRETIEN D’AILLEURS (SUITE de la page 01)

10H35-11H25, amphi Havane

rendez-vousMeet the expert

Grande-Bretagne et en Grèce ces dernières annéesfont état de résultats contestables. La question del’opportunité de cette chirurgie doit donc être posée,sans oublier qu’elle relève d’un cadre juridique par-ticulier. Seule une évaluation psychologique et cli-nique pourra conclure à l’indication de cette chirur-gie. Il arrive parfois que l’on découvre à cetteoccasion des pathologies méconnues jusqu’à l’âgeadulte. Et si la demande peut apparaître pertinente,il convient d’attendre et d’accompagner le patient.« Il ne faut jamais se précipiter », indique A. Faix.Car, bien souvent le problème relève d’une perted’estime de soi. Et l’agrandissement du pénis n’yfait hélas pas grand-chose.

P. D.

Cancer de la vessie chez les jeunes : on en sait plus

étalon. Il prend en compte le nombre moyen de citationsgénéré par un journal, selon la notoriété de celui-ci etsur les deux dernières années. Aujourd’hui existe unnouveau score. Baptisé Altmetric, il est basé sur lareprise d’un article sur les blogs et réseaux sociauxcomme Twitter par exemple. Ce n’est plus lié à un jour-nal. On comprend alors l’intérêt des réseaux sociaux.

Cela remet-il en cause la caution scientifique despublications?E. F. : Non, il y a sur les réseaux sociaux une sorte d’au-torégulation. Les articles sont retwittés parce que lesmembres du réseau y ont trouvé un intérêt. En cas desupercherie, la communauté peut réagir immédiatement.Ce fut le cas récemment avec la publication d’une cher-cheuse chinoise qui avait falsifié les résultats de sonétude. Le réseau l’a détecté très vite.Il y a aujourd’hui énormément de publications dans lemonde, provenant d’Europe et des États-Unis maisaussi, et de plus en plus, de la Chine qui devient l’unedes plus grandes contributrices. Le réseau permet defaire émerger certaines d’entre elles.Du côté des journaux et éditeurs, cela ne change pasgrand-chose. Ils peuvent être sceptiques mais ne peuventpas s’opposer à ces réseaux sociaux. Ils proposent main-tenant les deux scores en cohabitation. Toutefois, nousmanquons de recul pour corréler l’activité des réseauxsociaux et celle de la littérature comparable.

Ne pas être sur les réseaux sociaux, que l’on soit uro-logue ou autre, est-il pénalisant?E. F. : Il n’y a, bien sûr, aucune raison d’avoir un compte.Mais, pour tout urologue en vue, il est difficile d’y échap-per. Les réseaux sociaux jouent aussi un rôle de leaderd’opinion. Cela concerne des praticiens déjà en vue dansl’édition classique. L’autre intérêt des réseaux sociaux,c’est un accès plus rapide et efficace à des abstracts,approuvés par des membres de la communauté. Lesmédecins n’ont pas forcément le temps de lire l’intégra-lité d’une publication. Certes, cela peut s’apparenter à duzapping. Mais c’est néanmoins intéressant dans unmonde où tout va vite et où chacun cherche à gagner dutemps de lecture, d’actualiser ses connaissances.

Propos recueillis par Pierre Derrouch

10H30-10H40, salle 342a

rendez-vousCommunication orale

Rares et méconnues, les tumeurs dela vessie chez les sujets de moins de40 ans bénéficient des enseigne-ments d’une étude de premier plan.

Sur le plan pronostique et histologique, les tumeursvésicales du sujet jeune ne présentent pas le mêmeprofil que celles des adultes de plus de 40 ans.Quand elles deviennent agressives, en infiltrant laparoi vésicale, il faut les traiter de manière elle-même agressive. C’est l’un des enseignementsmajeurs de cette étude, la plus grande du genre auniveau international. Rétrospective et multicen-trique, elle a porté sur 152 patients issus de 10 cen-tres universitaires et pris en charge entre 1992et 2013. Mais pourquoi ces tumeurs font-ellesl’objet de si peu d’observations? « On en trouvepeu de traces dans la littérature parce que ce typede cancer est lié au tabagisme et ne se déclare

10H10-10H35, amphi Havane

rendez-vousTable ronde n°10

généralement pas avant 60 ans », explique EvaCompérat qui a piloté ces travaux. Ce qui laissesupposer d’autres causalités qui n’ont toujours pasété mises en évidence. Il apparaît toutefois que desmaladies infectieuses comme la Bilharziose com-promettent le pronostic.

P. D.

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LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 21 NOVEMBRE 2014 - N°3 / PAGE 03

La pénurie de médicaments : alertes fréquentes DOSSIER

Tous les acteurs de la chaîne du médicament sont concernéspar ces ruptures. Si la concertation est de mise, le problèmeet ses incidences ne peuvent que se multiplier. Quelquesexplications.

« Le laboratoire X est au regret devous informer des difficultés d’appro-visionnement pour telle spécialitépharmaceutique… » - « Un risque derupture de stock est prévu à compterde début octobre 2014, pour une duréeminimale de 3 semaines…». Les phar-maciens sont habitués à recevoir cegenre d’information. En 2013l’ANSM, l’Agence nationale de sécu-rité du médicament, a géré 453 rup-tures de stocks ou risques de rupturesd’approvisionnement (1). Une enquête2012/2013 du syndicat des entreprisesdu médicament, le Leem, révélait deson côté que les ruptures déclarées àl’ANSM concernent 28 % des médi-caments indispensables. Quoi qu’il ensoit, depuis 2006, les professionnelsde la santé constatent une hausseimportante du nombre de rupturesd’approvisionnement avec une aggra-vation en 2013. Ces incidents ont tel-lement augmenté que le Leem a misen place, en son sein, un service inti-tulé Groupe Ruptures d’approvision-nement. L’apparition d’un nouvelinterlocuteur fait aussi suite au décretdu 28 septembre 2012 relatif à l’ap-provisionnement en médicaments àusage humain. Il insiste sur le volettransparence, alarme, déclaration,information et obligation de recherchede solutions. Le décret prévoit que lesexploitants « doivent » approvisionnertous les établissements autorisés à l'ac-tivité de grossistes-répartiteurs afin de

leur permettre de remplir leur obliga-tion de service public pour couvrir lesbesoins des patients en France. Leslaboratoires sont ainsi contraints d’in-former l’ANSM, « en cas d’anticipa-tion d’une situation de rupture poten-tielle », de proposer un numérod’urgence d’astreinte, de dépanner, deprévoir un stock d’une quinzaine dejours, tout en accompagnant dans laconcertation les professionnels desanté concernés.

Les bonnes raisons font de mauvais constats

Les ruptures découlent d’une défail-lance d’un ou plusieurs maillons de lachaîne de fabrication, des stocks ou dela distribution. Les raisons essentiellessont les fusions d’entreprises, la

production des matières actives et lafabrication par une source unique desproduits finis qui induit une impossi-bilité de recourir à un concurrent, etenfin l’extension des marchés vers lespays émergents dont la demande estde plus en plus forte. Dans les causes,

la pénurie de matières est égalementévoquée et on parle aussi à l’autre boutde la chaîne de distribution des pra-tiques du flux tendu et de limitation desstocks, visant à gagner en efficience.Les conséquences sont une perte dechance pour les patients, du stress etune remise en cause de stratégies thé-rapeutiques pour les médecins, unevigilance pour les paramédicaux quipeuvent avoir à faire avec un mode depréparation différent(2) et un manque àgagner pour les laboratoires. En effet,ces derniers prennent en charge le dif-férentiel de coût induit par l’achat desubstituts. Les spécialités pour l’urolo-gie sont ainsi concernées et de manièrerécurrente. L’AFU prend alors ses responsabilités rédigeant des recom-mandations temporaires et insistant surune bonne transparence en matière decommunication. Une réponse… Pas une solution!

Astrid Charlery

(1) Source : Synthèse d’activité 2013.(2) L’Ametycine 10 mg poudre pour solution injec-

table et Mitomycin-C Kyowa 10 mg.

Patrick Coloby était président de l’AFU en novembre2012 quand il y a eu rupture d’approvisionnementd’Immucyst® : « L’Agence de sécurité du médicament estla première alertée par le laboratoire mis en question. Uncourrier a été alors adressé aux professionnels de santéconcernés (urologues) et aux pharmaciens pour mettre enplace un plan d’action face à cette pénurie. Une réunionde concertation a été organisée entre l’AFU et l’ANSM.Il s’agissait d’évaluer, à partir du stock existant et des re-commandations d’utilisation du produit, le pourcentagede patients immédiatement et potentiellement concernés.L’ANSM a cherché des produits de remplacement : le

BCG- MEDAC® qui avait une AMM (mais qui n’avait ja-mais été commercialisé en France), mais sa productionétait insuffisante. L’OncoTice®, lui, n’avait pas d’AMM;l’ANSM a mis en place une procédure accélérée d’auto-risation de mise sur le marché. L’AFU en concertationavec son Comité de cancérologie a aussi dû établir desrecommandations et des hiérarchies de distribution pourfournir les malades prioritaires. Si nous avons dû pro-céder à des restrictions, nous ne pouvons pas dire quela santé des malades a été engagée. Nous n’avons pasété confrontés à de réelles pertes de chance même si àjuste titre quelques urologues se sont alarmés. Il n’y apas eu de défaut d’information non plus. Mais lecontraire est tout à fait envisageable, les sites de produc-tion et les circuits sont devenus trop sensibles. »

Retour d’expérience d’une gestion de crise

CONCERNENT LE SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE3%

CONCERNENT LES ANTI-CANCÉREUX16%

Pourcentage des ruptures concernant la spécialité

Actu du congrès : Zoom sur une affaire

L’approvisionnement enAmétycine® est contrarié.Après un transfert de site defabrication qui a entraîné desruptures de stock en 2013 lelaboratoire fabriquant a rencon-tré un autre problème, uncontrôle de sécurité positif dansle processus de production.Immédiatement en juillet der-nier les lots d’Amétycine® onttous été rappelés entraînantune suspension concomitantede la production et une nou-velle rupture de stock forçantProStrakan le distributeur à inter-venir pour trouver une solution.Il s’agit alors de proposer unautre produit d’importation,identique, même excipient etmême produit actif, avec seu-lement une origine de fabrica-tion différente. L’ ANSM validele dossier début novembresous la forme d’une autorisa-tion d’importation, puis phar-maciens et urologues sontinformés. Le produit de substi-tution est vendu le même prixavec, en bonus, un systèmeclos pour la reconstitution.

rupturesdéfaillance

d’un ou plusieurs maillons de la chaîne de fabrication, des stocks ou de la distribution.

Les

découlent d’une

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LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 21 NOVEMBRE 2014 - N°3 / PAGE 04

JOURNÉE DES KINÉS

Situation clinique particulièrement délicatepour les soignants et dramatique pour lespatients, du fait de l’impact sur leur qualité devie, l’incontinence urinaire après prostatecto-mie totale constitue un challenge thérapeutique.« Il doit être relevé par les urologues et les kiné-sithérapeutes de manière conjointe », souligneJean-Nicolas Cornu, coordonnateur de la jour-née des kinés. La kinésithérapie spécialisée aen effet une place cruciale pour la prise encharge initiale de ces troubles, sous réservequ’elle soit effectivement spécialisée… « Pourprétendre à l’étiquette de référent dans cettepratique, il faut que les kinés non seulementaient suivi la formation adéquate mais prati-quent les gestes quotidiennement et actualisentrégulièrement leurs connaissances en forma-tion continue », explique Martine Loobuyck,présidente de la Société Internationale deRééducation en Pelvi-Périnéologie (SIREPP). Oui, mais comment les urologues en ont laconnaissance ? « Actuellement, ce sont aux

Prostatectomie totale : gérer l’après

PORTRAIT

Il est des rencontres déterminantes dans la vie d’un homme. Celle avecRené Küss le fut pour Alain Jardin. « Il m’a beaucoup appris, m’aenthousiasmé et m’a enseigné la valeur de l’exemple. Il est importantd’avoir des modèles », raconte celui qui l’aura été à son tour pour biendes confrères urologues. Autre personnalité marquante, sur le chemind’Alain Jardin, celle de Roger Couvelaire qui aura contribué à enrichirsa formation à un métier qui fut la passion de toute une vie, avec unattachement tout particulier à l’andrologie. Alain Jardin n’est en effetrien de moins qu’un des pionniers de la discipline en France. « Noussommes parvenus à conserver dans l’urologie les troubles de la sexua-lité et plus difficilement ceux de la fertilité masculine que les gynéco-logues contournent trop facilement par la PMA », raconte celui qui,avec René Küss, défendit par ailleurs la vasectomie contraceptive. Unquasi acte de terrorisme, selon ses propres mots, faisant porter lecontrôle de la fertilité aux hommes. La pilule était passée par là, pasforcément facile à avaler pour Alain Jardin…: « La vasectomie n’apas eu d’essor. C’est pourtant un moyen simple et très économique decontraception. Nous avons eu le sentiment de prêcher dans le désertfrançais pendant des années ». Depuis, il s’est trouvé d’autres cheminsde bataille, en s’attaquant avec délectation à l’histoire de l’urologie.Un temps secrétaire général de la Société Internationale d’Urologie,il fonde avec cinq confrères le Cercle Félix Guyon. Il déplore toutefoisle manque d’empressement des jeunes urologues pour la chose histo-rique. Etienne Cuénant, responsable du Cercle qui voit en lui « unhomme très curieux, avec un vrai sens du regard sur la discipline,capable de réaliser la synthèse des modes et courants traversant lapratique de l’urologie », a sa petite idée: « Les urologues sont peut-être davantage tournés vers l’avenir et l’innovation ». Il y a pourtantaussi un grand intérêt à se plonger dans le passé, selon Alain Jardin:«C’est en regardant derrière soi que l’on appréhende les cycles d’évo-lution de l’histoire de la médecine. Celui initié par Desault et Chopart,cycle de la clinique urologique, poursuivi 100 ans après par Guyon etAlbarran, s’achève. On assiste à l’avènement d’une nouvelle ère del’urologie ». Ce passage de témoin à travers le temps constitue le thèmedes conférences du Cercle Félix Guyon, et illustre à merveille le sou-hait d’Alain Jardin de passer le relais. « J’espère trouver un successeurà mon poste de membre du comité d’histoire au sein de l’associationeuropéenne d’urologie », confie-t-il. À bon entendeur.

P. D.

Pionnier de l’andrologie française, Alain Jardin,figure de l’urologie parisienne et membre duCercle Félix Guyon, dissèque aussi avec délice les coulisses de l’urologie. Toute une histoire.

Alain Jardin, petiteset grandes histoiresde l’urologie

« Êtes-vous satisfaites de la relationavec les urologues ? »

kinés spécialisés de se rapprocher d’eux et dese faire connaître », poursuit M. Loobuyck.Pour faciliter la communication, l’AFU a prévud’intégrer sur son site Internet l’annuaire dekinés spécialisés que propose déjà la SIREPP.Mais, les échanges ne doivent pas être à sensunique. « Un dialogue fluide et direct entre leskinés et urologues doit permettre une prise encharge optimale des patients, avec deséchanges croisés d’informations et d’observa-tions », conclut M. Loobuyck. «La coopérationavec les chirurgiens urologues doit en effet êtreoptimisée », confirme J.-N. Cornu.

P. D.

14H00-18H00, salle 351

rendez-vousJournée des kinésithé-rapeutes en urologie :

« J'ai, sur Dijon, la chance de bé-néficier d'une excellente communi-cation avec les urologues du secteurprivé mais aussi du CHU. Il y a sys-tématiquement échange par courriersur la prise en charge du patient etsouvent par téléphone ou mail pourune action plus rapide. De plus, ilexiste des RCP au CHU de Dijonpour les cas complexes auxquelles jesuis conviée. Ces échanges facilitentla transmission de consignes pour lepatient, le renouvellement d’uneordonnance ou l’évolution d’un protocole kinésithérapique. »

« Chez nous, cela fonctionnerelativement bien mais ceserait mieux et plus rapided’avoir un lien direct avecles urologues. Ce serait bienégalement d’être systémati-quement en copie, quandc’est possible, des échangesentre l’urologue et le géné-raliste, pour faciliter la priseen charge. Il peut y avoirparfois un manque de com-munication mais c’est sansdoute à nous, kinés, de mieuxnous faire connaître. »

Claire Chevillard, Quimper (29)

« La qualité de cette prise encharge par le kiné tient à lasensibilisation et à l’informa-tion du patient par l’urologue,avant l’intervention. Maisaussi à la formation des kinésqui ne sont pas tous spécialisésdans cette pratique même silégalement ils y sont autorisés.Les urologues doivent en êtreavertis. Il nous manque un pro-tocole au niveau national. Ilfaut aussi développer leséchanges avec les urologues.»

Michèle Benssoussan, Tours (37)

Nathalie Penaud-Royer, Talent (21)

10H35-11H00, amphi Bordeauxrendez-vous : Cercle Félix Guyon

Tous les kinésithérapeutes peu-vent-ils assurer la rééducationpérinéale après prostatectomietotale ? Non, mais encore faut-ilque les urologues sachent vers quiorienter leur patient.

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REBOND

La chirurgie de la transplantation rénale peut parader.En effet, les choses bougent : challenge du don croisé,amélioration de l’organisation scrupuleuse et métho-dique de service et espoir d’avancées dans les discus-sions avec l’Agence de Biomédecine. « On peut dire en tout cas qu’elle a réduit sonretard », affirme François Kleinclauss modérateur du Comité. Les experts avancent ainsileur pion comme Nassim Kamar qui évoque la greffe à donneur vivant ABO incompatible.Jacques Hubert suscite lui aussi l’intérêt et l’actualité en divulguant les résultats du PHRCnational DOVIREIN (comparaison des techniques de chirurgie ouverte, coelioscopie ourobotique). Marc-Olivier Timsit décrit les avantages du don croisé. Quant à FedericoSallusto, il expose le modèle de l’organisation toulousaine.

A. C.

Don croisé, donneur vivant incompatible,résultats de l’étude DOVIREIN avec compa-raison des techniques chirurgicales et organisation exemplaire du service toulou-sain, le Forum du Comité de transplantationa décidé de faire une belle photographie de l’activité.

Transplantation rénale à donneur vivant : le doublégagnant

LE QUOTIDIEN DU CONGRÈS FRANÇAIS D’UROLOGIE / VENDREDI 21 NOVEMBRE 2014 - N°3 / PAGE 05

Le dîner des membres de l’AFU et de l’AFUF se déroulera sous unéclairage Art déco. C’est la salle des lustres de l'hôtel Potocki, siègede la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris qui accueilleles 200 convives. Prestigieux espace, le salon des lustres offre unearchitecture et une décoration intérieures orchestrées à l’époque parJacques-Emile Rulhlman. C’est un joyau de l’Art déco avec ses cor-niches représentant des allégories de la musique et de la peinture etses gerbes de lumière formant une allée magnifique. Classé monu-ment historique, le lieu n’en est pas moins dynamique ! A. C.

«Après les résultats DOVIREIN, êtes-vous prêts à réfléchir au changement de techniques? »

Le Quotidien du congrès de l’AFU s’est rendu au Forum du comité et a interrogé des participants à la sortie :

Couloir amphi Bordeaux, face Mezzanine

rendez-vousDébat TV de l’AFU: 16H00-17H30,

• PRIMO-PRESCRIPTION : «Vers où va-t-on ? »- Arnaud Méjean - Jean-Pierre Lotz

•MATÉRIEL : « Entre renouvellement et rentabilité »- Olivier Traxer - Philippe Cottard

• SECTEUR III : « Évolution des secteurs II et III »- François Haab - Didier Legeais

ANNONCE

En direct du plateau

rendez-vousau 27, avenue de Friedland - 75008 Paris

Le Quotidien du Congrès/ Directeur de la publication : T. Lebret - Rédacteurs en chef : S. Bart, Y. Neuzillet - Coordination et rédaction : A. Charlery, P. Derrouch - Système graphique : C’TERRIBLECrédit Photo : Fotolia, j.benhamou/cciparisiledefrance, Flickr - DuncanHull, Luc De Leeuw, Miroslav Petrasko, Timlewisnm, Carine06, Jeff - Imprimé par RAS / Le journal décline toute responsabilité quant aux manuscrits et photos qui lui sont envoyés. Les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction réservés © AFU

Les débats continus sur le plateau de Fréquence M. Au menu :

Nassim Kasi Tani, Tlemcen, Algérie

« Nous utilisons le robotdepuis un an. Nousn'avons pas de différencemajeure dans les résul-tats, ni dans l'évaluationde la douleur. Avec cettetechnique, on a uneimpression d'agilité dugeste et de sécurité. Celamet en confiance. »

Propos recueillis par A. C.

Gilles Gourtaud, Pointe-à-Pitre

« Pour nous c'est la laparosco-pie, encore et encore, depuis unequinzaine d'années: la tech-nique convient à tous, au niveautaille des incisions, douleur (àpart la douleur à l'épaule quin'est pas soulagée par la mor-phine) et résultats pour lesmalades… Pourquoi changer?La technique du robot est, parailleurs, plus chère. »

Federico Sallusto, Toulouse

« Nous sommes un jeune centre ouvert depuis un anavec 12 greffes à notre actif.Nous pratiquons la chirurgieouverte mais nous entendonsla demande de la patientèle denous orienter vers le mini-invasif. Nous devons y réflé-chir. Quant à la douleur, nousy prêtons une grande attentionau moment de la fermeture. »

Dîner sous les lustres

BRÈVE

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ÉCLAIRAGEÀ grosse prostate, moyens sophistiqués

Argentine-France :même combatcontre le cancer

Ils vont tous passer à la question : « Commentdéfinir une grosse prostate? Quelles sont vosindications pour quel volume de la glande?Comment l'appréciez-vous? Quel matériel utili-sez-vous? Quelle technique? Quelles difficultésrencontrez-vous dans les techniques opératoireset puis de quelle durée d’apprentissage avez-vousbesoin ? Quel est le nombre d’interventionsnécessaires pour la maîtrise de la technique?Enfin quels sont vos résultats personnels et/ouceux de la littérature au niveau morbidité, trans-fusion, durée de sondage? » Alexandre de laTaille, Marc Fourmarier, Franck Bruyère etNicolas Barry de Longchamps vont croiser lestechniques, AVH, vaporisation, HoLEP et bipo-laire. Le temps de parole également réparti per-met à chaque expert de développer son approche.

L’offre technologique actuelle répondau plus près des caractéristiques desadénomes de la prostate aussi volu-mineux soient-ils. Les leaders en lamatière défendent leurs opinions etleurs pratiques. Démonstration.

L’intégration dans une séance plénière derencontres bi-nationales est toujours unesource de questionnement et d’enrichisse-ment mutuels. Les hôtes argentins et lesspécialistes français croisent leurs regardssur la cystectomie précoce.

14H00-14H45, amphi Havanerendez-vous

Marc Zerbib, quant à lui, en modérateur, doit tousles presser et encourager chacun à analyser les coûts-bénéfices au regard de l’investissement deces matériels et des économies suscitées par leurimpact sur l’ambulatoire. Au final, chacun devraavouer sa stratégie thérapeutique "idéale" face àces grosses prostates qui représentent 20 à 25 %de l’activité chirurgicale de cet organe.

A. C.

Le sujet de la cystectomie précoce préoccupe de nom-breux chirurgiens. À quel moment face à une tumeur àhaut risque doit-on intervenir? Jean-Alexandre Long entant que coordonnateur de ces rencontres franco-argen-tines souhaite l’avis de ses collègues sud-américains etleur renvoie la question des stratégies thérapeutiques.Deux pays aux contextes médicosociaux différents peu-vent-ils avoir les mêmes pratiques? Quelle alternative àla BCGthérapie? Quelle utilisation de la chirurgie mini-invasive? Son homologue Ubaldo Iturralde de BuenosAires apporte un éclairage : « En Argentine, la stratégieest similaire depuis plusieurs années et fonction durisque de progression. Si ce risque est élevé, il fautrecourir à une chirurgie radicale. On remarque ainsiqu’il y a en Argentine une plus grande tendance à la cys-tectomie précoce pratiquée par de nombreuses équipeset avec des techniques chirurgicales variées. Cetteméthode est d’ailleurs de mieux en mieux acceptée parles patients, recommandée et validée par la SAU. LaSociété Argentine d’Urologie recommande en effet lacystectomie radicale dans deux cas: le cancer de la ves-sie invasif et le cancer réfractaire au traitement par leBCG après deux inductions de six semaines chacune ».Possédant une réelle expérience et une maîtrise des stra-tégies thérapeutiques, de nombreux services privés etpublics argentins proposent la prise en charge. Ces ren-contres représentent un vrai rendez-vous d’experts.

A. C.

La conférence de presse du congrèsest toujours un moment attendu :Uropractice, Reproduction Humaine,Le Quotidien du médecin, DocteurClic, What's up Doc, Le Figaro, lesmédias relaient les évolutions quicaractérisent la profession.

Urologue qui es-tu? Que deviens-tu? Descriptifet prof il de l 'urologue contemporain en10 minutes chrono par Christian Castagnola :« L'urologue fait la part des choses entre uneapproche médico-chirurgicale globale et pas-sionnante dans le suivi des patients et une orien-tation surspécialisée qu'exigent les nouveauxtraitements ou technologies ». « Aucune incom-patibilité », acquiesce Jean-Luc Descottes. L'expertise du spécialiste de l'appareil urinaire,continue C. Castagnola, s'étend du cancer auxtroubles érectiles en passant par les malforma-tions congénitales ou jusqu'aux calculs. Homme,femme, enfant, il les soigne tous avec une prédi-lection pour le sexe masculin. Enquêteur, c'est lepolicier qui détecte l'indice diagnostique. Acteurde prévention, il encourage les changements ali-mentaires et d'hygiène de vie quand le trouble

10H05-10H35, amphi Bordeaux

rendez-vousTable ronde n°9

mictionnel est annoncé par un syndrome méta-bolique ou pour éviter une récidive de lithiase. Ils'engage dans le consensus et la discussion enRCP. Technicien, il use de technologies inno-vantes, branchées et robotisées. C'est un médecinsentinelle quand des douleurs lombaires symp-tomatiques, ou du sang dans les urines, augurentune tumeur de la voie excrétrice. Formateur, ilpartage ses savoirs. C'est le nouveau “gynéco-logue de l'homme” quand il accompagne les trou-bles de l'érection ou de la fertilité. Enfin, ce peutêtre un grand communicant qui sait mettre envaleur les meilleurs d'entre eux pour lutter contreles maladies de l'appareil urinaire.

A. C.

Messages à la presse : zoom sur une profession

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Cancers des testicules : les marqueurs comme des voyants lumineux

JOURNÉE DES SECRÉTAIRES

EXERCICE PROFESSIONNEL

Déjà des secrétaires médicales du futur

La vision futuriste de la profession passe parquelques maîtres-mots: formation, reconnais-sance et valorisation. «Les assistantes ou secré-taires médicales ont déjà su s’adapter. Leur pro-fession est en pleine évolution, technologiqueet organisationnelle et aussi sur le plan des rela-tions humaines », rapporte Hervé Monsaint.Leurs champs de compétences et leurs connais-sances des pathologies et stratégies thérapeu-tiques en font de véritables assistantes hyper-spécialisées. Secrétaire, secrétaire médicale,puis secrétaire médicale en urologie et encoresecrétaire médicale en urologie ambulatoire…Jusqu’où peuvent-elles aller? « Je les qualifie-rais bien d’assistante médicale de direction etsouhaiterais que l’avenir les intègre plus àl’équipe paramédicale ». Cette valorisationnécessite plusieurs conditions: « Il faudrait quela formation initiale soit soutenue par la forma-tion continue, que le métier s’ouvre auxhommes pour une meilleure reconnaissance,que la convention collective revalorise le statutet que les salaires progressent », ajoute-t-il.

A. C.

Les recommandations publiées du can-cer du testicule doivent être mieux sui-vies. Elles appellent une prise en chargecodifiée. «À commencer par le diagnos-tic qui nécessite une bonne assurance,du fait de la palpation, examen standardqui vient orienter ou décider du choixstratégique», rapporte Thibaut Murez. Ladécouverte d’une forme métastatique peutêtre la conclusion du bilan initial d’uneforme clinique testiculaire ou plus rare-ment l’étiologie d’une symptomatologie

à distance liée aux métastases (fièvre,douleurs, détresse respiratoire…). La discussion de la place de la chimio-thérapie démarre dès lors. Mais, c’estsurtout la lecture des marqueurs HCGtotale, LDH et alpha-foetoprotéine quidessine le type de tumeur et le pronostic.Le travail avec l’anatomopathologisteexige une bonne concertation. La pré-sence et la cinétique du taux des mar-queurs sont des éléments clés de la priseen charge. Cette dernière conditionne la

classification pronostique et guide l’éva-luation de la réponse au traitement.L’objectif du Comité de cancérologie cejour est d’éviter l’errance diagnostiqueet de favoriser l’entrée des urologuesdans le parcours recommandé.

A. C.

En moyenne 2000 cas de cancer du testicule sont diagnostiquéschaque année. Rapportés au nombre d’urologues cela fait deuxpar an. Un tiers sont avancés lors du diagnostic. Le bilan initial est important.

Hervé Monsaint et Philippe Sèbeanticipent. Leur intervention danscette journée idéalise le métiermais valorise aussi le quotidien deces professionnelles. Secrétairemédicale, un métier d’avenir.

Deux professionnelles témoignent des évolutions de leur profession, des compétences acquises et de l’intérêt pour leur métier. Partage d’expériences.

«Après 13 ans dans une clinique je travaille à l’hôpital en urologie et chirur-gie ambulatoire depuis 4 ans. Ce qui caractérise mes activités aujourd’huice sont la programmation, l’accélération, la relation patient. Je suis devenueune assistante au sens premier du terme et reconnue comme telle par les chi-rurgiens urologues. L’essentiel consiste en cette programmation temporelle,logistique, matérielle de prise en charge du patient en ambulatoire. Il fautgérer plusieurs logiciels pour planifier les consultations et les interventions.La deuxième caractéristique est la rapidité. Je parle d’accélération des tâcheset de la communication qui s’inscrit dans un processus de diffusion de l’in-formation quasiment en temps réel ; et ceci à l'attention des différents prota-gonistes et dans une logique d'anticipation sur le post-opératoire. Enfin, cequi a beaucoup changé c’est la proximité avec les malades que nous devonsinformer, éduquer et rassurer. Ils nous font confiance, posent des questions etsavent que ces assistantes sont devenues un maillon fort du parcours de soin ».

Peggy Lancien, assistante médico-administrative, Centrehospitalier de Quimper,chirurgie ambulatoire

« J’ai 25 ans de vie professionnelle variée. Mon arrivée en chirurgie en Centre de LutteContre le Cancer (CLCC) remonte à trois ans. Ce qui m’engage au quotidien ce sont lesresponsabilités qui m’incombent. Travailler dans un service de pointe nécessite desapprentissages techniques, humains et médicaux (connaissances des protocoles, histo-logie, examens). Ce qui change aussi, c’est la relation avec les médecins. Elle est baséesur la confiance, l’autonomie. Il faut rédiger des synthèses opératoires, participer auxRCP, connaître l’enchaînement des traitements pour suggérer parfois un examen ou uneordonnance et maîtriser les architectures des différents dossiers (DPI, DMP). Dans ceCLCC, nous sommes régulièrement incitées à nous former, au deuil, au stress. Je sou-haiterais d’ailleurs un apprentissage de l’appréciation de l’urgence par téléphone.L’ambulatoire est la médecine de l’avenir et parfois les situations critiques sont difficilesà apprécier en ligne. Je crée du lien dans la chaîne de soins ; polyvalente, active, dispo-nible et rigoureuse, il est loin le simple rôle d’hôtesse d’accueil qui nous était dévolu ».

Propos recueillis par A. C.

Sylvie Denis, assistante médi-cale, Centre Curie

à Saint-Cloud

8H00-9H30,amphi Bordeaux

rendez-vous Forum du Comité de cancérologie :

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À NE PAS MANQUER CE JOURSymposium Takeda: Uro-oncologie, la bonne relation

Comment modifier la relation patient-médecin dans la pratique uro-oncolo-gique, avec les nouveaux outils d’in-formation comme Internet? C’est toutl’enjeu du symposium Takeda présidépar Jérôme Rigaud qui met dans unpremier temps l’accent sur le primatpsychologique de cette relation, aumoment de l’annonce de la maladie,durant la phase d’attente d’un bilan etlors de la mise en route d’une thérapie.« Cette dimension ne nous est pas for-cément familière, nous qui pratiquons une médecine d’organe »,souligne J. Rigaud. Une enquête organisée par l’AFU, avec le sou-tien de Takeda, à l’occasion des premières assises du cancer de laprostate en décembre 2013, a permis de recueillir justement letémoignage des patients sur la façon dont ils vivent ces étapes. Lesrésultats seront analysés à l’occasion du symposium. Les patientsfont notamment état d’un besoin d’informations complémentairesaprès la consultation. Et l’urologue ne sait pas toujours bien versquelles sources le malade s’oriente, sources qui se démultiplient :Twitter, Google, You tube, etc. « Nous ne sommes pas toujours aucourant de ces nouveaux moyens d’information, ni de leurs avan-tages et des pièges qu’ils peuvent représenter », indique J. Rigaud.L’information, mal comprise, de mauvaise qualité, peut en effet venirperturber l’échange entre patient et praticien. Et parfois, ce sont lesmédecins eux-mêmes qui, au travers d’un blog ou d’un site, vontsouhaiter mettre à disposition des informations sur les pathologiesqu’ils prennent en charge. Là aussi, des limites existent, d’ordresmédico-règlementaires et pas nécessairement bien connues desmédecins. Un point sur tous ces aspects doit permettre aux uro-logues de gérer au mieux la relation avec leurs malades qui se plai-gnent parfois de ne pas être suffisamment écoutés. Les nouveauxoutils d’information, bien identifiés et maîtrisés, contribueront àrendre le colloque médecin-patient véritablement singulier.

P. D.

Récidive après radiothérapie,de nouvelles armes

Chaque année, 20000 patients atteints d’un can-cer de la prostate sont traités par radiothérapie.20% d’entre eux présentent une récidive, carac-térisée par une valeur de PSA dépassant de 2 ng/ml le taux le plus bas obtenu après radiothé-rapie. Le passage à l’hormonothérapie n’est plusl’approche systématique pour traiter cette réci-dive. « De nouvelles modalités existent. L’IRMmultiparamétrique et le PET-scan à la cholinesont pertinents pour ces patients », expliqueChristophe Hennequin, oncologue-radiothéra-peute. S’agissant de tumeurs locales, la cryothé-rapie et le recours aux HIFU qui se généralisenten France offrent également une alternative

intéressante. Autre avancée: la TEP à la cholinea permis de mettre en évidence des atteintes gan-glionnaires, ouvrant la voie à un curage chirur-gical ou à une radiothérapie conformationelle.Reste que des progrès en termes d’équipementet de formation doivent être accomplis enFrance. «Peu de services de médecine nucléairedisposent de TEP à la choline. D’autre part, lalecture d’IRM paramétrique n’est pas possiblesans la formation adéquate », indique C. Hennequin.

P. D.

La récidive après radiothérapie ducancer de la prostate bénéficie denouvelles stratégies de traitement.

VENDREDI 21 NOVEMBRE

La relation patient-urologue est essentielle à la bonneprise en charge uro-oncologique. L’avènement du numérique qui facilite l’accès à l’informationmédicale remodèle les attentes et besoins de commu-nication, tant pour le malade que pour le médecin.

Symposium Menarini : Troubles érectiles, un choix élargiPour pallier les troubles de l’érection, les patientsdisposaient jusqu’à maintenant de trois moléculespar voie orale. Mais ça, c’était avant…

L’analyse sur les dix dernières années des attentes des patients vis-à-vis des trois traitements médicamenteux existants par voie orale (àla demande ou en continu) pour la dysfonction érectile révèle unemédiocre observance. L’abandon élevé de ces traitements tient à leurcoût, à leur inefficacité pour certains patients, à une mauvaise utili-sation ou encore à de possibles effets secondaires. «Comprendre cesraisons permet aux urologues de mieux prescrire au profit d’une plusgrande satisfaction des patients », explique François Giuliano quidirige ce symposium. Ils peuvent pour cela compter sur une gammede molécules étoffée, avec l’arrivée de l'avanafil, quatrième inhibiteurde la PDE-5 par voie orale (à la demande). «Doté des mêmes méca-nismes d’action que le Viagra®, le Cialis® et le Lévitra®, l’avafanilprésente des propriétés de sélectivité de la phosphodiestérase de type5 supérieures aux molécules existantes », indique F. Giuliano. Avec

l’hypothèse d’effets secondairesmoindres, ce nouveau produitvient compléter l’offre thérapeu-tique pour mieux répondre auxpréférences et problèmes de tolé-rance des patients. P. D.

9H35-9H50, amphi Bordeaux

rendez-vousLes rencontres SFRO-AFU

rendez-vous16H30-18H00, amphi Bordeaux

rendez-vous16H30-18H00,amphi Havane

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