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Invest
ir e
n M
éditerr
anée
ETUDE N° 65 / Octobre 2013
Invest
ir e
n M
éditerr
anée
Les pays émergents
investissent la Méditerranée
Bilan 2012 de l’attractivité des pays MED en matière d’investissement étranger
Les pays émergents investissent la Méditerranée
Bilan 2012 de l’attractivité des pays MED en matière d’investissement
étranger
E t u d e N ° 6 5
O c t o b r e 2 0 1 3
A N I M A I n v e s t m e n t N e t w o r k
Emmanuel Noutary, Manal Tabet, équipe ANIMA
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
2
Références Ce rapport a été préparé par l’équipe ANIMA. ANIMA Investment Network
est une plateforme multi‐pays de développement économique de la
Méditerranée. Le réseau réunit près de 70 agences de promotion des
investissements (API), réseaux internationaux et acteurs du développement
territorial en Méditerranée.
L’objectif d’ANIMA est de contribuer à construire un meilleur
environnement des affaires et à accroître les flux d’investissement en
Méditerranée. www.anima.coop
ISBN 2‐915719‐42‐X
© ANIMA 2013. Reproduction interdite sans autorisation expresse. Tous
droits réservés
Auteurs Cette étude a été réalisée par Emmanuel Noutary et Manal Tabet, avec
des contributions de Zoé Luçon (graphs) et Jean‐Fabien Morin (recherches
sur les nouvelles stratégies d’attraction des IDE), ANIMA.
La veille économique a été coordonnée par Zoé Luçon (gestion de
l’observatoire ANIMA‐MIPO) et assurée par Maïa Thomine Desmazures,
Jeanne Lapujade, Manon Spina, Manal Tabet, Amina Ziane‐Cherif, Sophia
Lyamouri, Siham Mehhaoui, Nacereddine Benkharef, Aliou Ndao, tous
employés d’ANIMA.
Sont vivement remerciés : les diverses Agences de Promotion de
l’Investissement (API) de la région MED, les membres dʹANIMA et les
missions économiques françaises à l’étranger pour la fourniture de certaines
informations, l’équipe de veille économique de l’Agence Française pour les
Investissements Internationaux (AFII), pour la détection de certains projets.
ANIMA et tous les partenaires impliqués ne peuvent être tenus
responsables des données fournies. Toute erreur ou imprécision mérite
d’être signalée à [email protected]. ANIMA est intéressé par vos
commentaires, compléments d’information et mises à jour. Merci.
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
3
Acronymes AFII : Agence Française pour les Investissements Internationaux
ANIMA : Réseau euro‐méditerranéen d’acteurs du développement
économique
API : Agence de Promotion de l’Investissement
BRIC : Brésil, Russie, Inde, Chine et depuis 2011 Afrique du Sud
CNUCED (UNCTAD en anglais) : Conférence des Nations Unies sur le
Commerce et le Développement
IDE : Investissement Direct Etranger
MED‐11 : Ensemble de 11 pays du voisinage européen, soit 9 pays
partenaires méditerranéens de lʹUE (Algérie, Egypte, Israël, Jordanie,
Liban, Maroc, Autorité Palestinienne, Syrie, Tunisie), un pays avec le
statut d’observateur (Libye) et un pays en voie d’adhésion, la Turquie.
Malte et Chypre ont rejoint l’Union en mai 2004.
M / Md: million (s) / milliard(s)
MED‐10 : les mêmes sans la Libye
MENA : Middle East ‐ North Africa = MED‐10 + Mauritanie, Libye,
Soudan, pays du GCC + Yémen, Iran, Irak, Afghanistan, Pakistan
(géométrie parfois variable)
MIPO : Mediterranean Investment and Partnership Observatory/
Observatoire des Investissements et Partenariats en Méditerranée
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
PIB : Produit Intérieur Brut
PPM : Pays Partenaire Méditerranéen de l’UE
R&D : Recherche et Développement
SIG : Système d’Information Géographique
TIC : Technologies de l’Information et de la Communication
UE : Union européenne (on distingue souvent UE‐15, ou anciens
membres, UE‐10, ou nouveaux membres et UE‐28)
WIR : World Investment Report (rapport CNUCED sur l’investissement
dans le monde)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
4
Pour consulter la liste des projets d’investissements et de partenariats Pour avoir accès à la liste des projets d’IDE et de partenariats détectés en
2012 par l’Observatoire ANIMA‐MIPO, ou pour disposer des projets des
années précédentes, des extraits de la base ANIMA‐MIPO sont possibles
sous condition.
Pour les membres d’ANIMA Investment Network
Liste des projets 2012 disponible sur simple demande, au format pdf ;
Possibilité de disposer d’une base de données extraite de la base ANIMA‐
MIPO, au format Excel, au tarif suivant :
Pour les agences de promotion de l’investissement membres d’ANIMA :
accès gratuit aux extractions de l’Observatoire concernant leur pays
Pour les membres associés : 100 € + 1,5 € par projet de l’année en cours
(2012‐2013) ou + 0,75 € par projet 2003‐2011
Pour les partenaires stratégiques : accès gratuit aux extractions de
l’Observatoire.
Adhésion à ANIMA en téléchargeant le formulaire d’adhésion à partir de la
page http://www.animaweb.org/membres.php et en l’envoyant à
Pour les non membres
Possibilité de disposer d’une base de données extraite de la base ANIMA‐
MIPO, au format Excel, au tarif suivant : 200 € + 3 € par projet de l’année en
cours (2012‐2013) ou + 1,5 € par projet des années antérieures.
Ces modalités de diffusion des données et du bilan annuel de l’Observatoire
ANIMA‐MIPO, mises en place en 2010, visent à renforcer la durabilité de
l’Observatoire en contribuant à son cofinancement.
Pour toute information et commande : [email protected]
Merci de votre soutien !
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
5
Table des matières 1. Introduction ............................................................................... 7
2. Synthèse 2012 de l’attractivité des pays MED ........................... 9 La capacité de résistance de la région se confirme .......................................... 9
La Turquie et Israël absorbent plus de la moitié des IDE .............................. 11
Des approches encore prudentes....................................................................... 12
Origine des IDE: le déclin du leadership européen se confirme ................... 14
Une lente diversification sectorielle .................................................................. 16
2. Focus pays ...................................................................................... 19 Algérie ................................................................................................................... 19
Egypte ................................................................................................................... 23
Israël ..................................................................................................................... 27
Jordanie ................................................................................................................. 31
Liban ..................................................................................................................... 35
Libye ..................................................................................................................... 39
Maroc .................................................................................................................... 43
Palestine ................................................................................................................ 47
Syrie ..................................................................................................................... 49
Tunisie .................................................................................................................. 51
Turquie ................................................................................................................. 55
4. Annexes .......................................................................................... 59 Annexe 1. Tableaux synthétiques ...................................................................... 59
Nature des projets .......................................................................................................... 59 Palmarès par pays dʹorigine ......................................................................................... 60
Annexe 2. Comparaison ANIMA/CNUCED par pays ................................... 62
Annexe 3. Méthodologie ..................................................................................... 64 Différences avec lʹapproche CNUCED ....................................................................... 64 Typologie ........................................................................................................................ 64 Critères de sélection ...................................................................................................... 66
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
6
1. Introduction L’attractivité du sud de la Méditerranée est actuellement très dégradée en
Europe, principalement du fait de la situation politique de quatre pays, et du
large écho qui lui en est donné dans les médias. Le conflit en Syrie, qui
s’éternise, transpire au‐delà des frontières et déstabilise maintenant le Liban.
La reprise en main du régime égyptien par l’armée à la suite des
mouvements massif de protestation de la population entraîne des réactions
violentes dans le pays et divise la communauté internationale. L’exécution
de deux opposants en moins de six mois en Tunisie suscite une défiance
contre un gouvernement soupçonné de connivences douteuses avec les
salafistes, et un régime très en retard sur le calendrier constitutionnel et
électoral prévu.
Comme toujours dans la région, le bruit des balles et des différends
communautaires ou politiques étouffe les nouvelles plus encourageantes.
Qui sait que 2012 est la quatrième meilleure année de la décennie passée en
matière d’attraction des investissements étrangers pour la Méditerranée, y
compris pour l’Egypte et la Tunisie ? Qui a vu que l’ensemble des pays du
sud, en particulier les nouveaux dirigeants qui se savaient attendus sur ces
sujets, ont mis en place de nouvelles mesures incitatives pour le secteur
privé et poursuivi leur ouverture économique internationale, tout en veillant
à sauvegarder l’emploi local ? Qui a noté les prévisions du FMI en juillet
2013 pour la zone MENA : 3% de croissance en 2013, 3 à 4% pour les années
suivantes, et des exportations relancées dans tous les pays ?
La masse des nouvelles de Méditerranée, dramatiques et spectaculaires,
contribue à créer une situation de crispation que l’on sentait monter depuis
les élections qui avaient mis au pouvoir les partis islamistes : crispation
d’une partie des touristes, qui contribuent habituellement à 7 à 9% du PIB en
Egypte, au Liban et en Tunisie, mais se détournent des ces pays, souvent au
bénéfice d’autres pays méditerranéens (Croatie, Grèce, Maroc, etc.) ;
crispation dans les pays qui découvrent qu’une révolution n’est pas une fin
mais le début d’un processus ; mais aussi crispation politique des
Européens, dont le modèle est lui‐même en transition, et qui arrivent
difficilement à sortir de la tétanie qui les avait saisi au lendemain des
révolutions, par sentiment de culpabilité autant que par méconnaissance des
nouveaux interlocuteurs politiques en place.
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
8
Cet immobilisme est pourtant difficilement compréhensible au regard des
valeurs manifestées par les populations de tous les pays du sud en 2011, et
de la relation historique entre les deux rives de la Méditerranée. Il est
également très préjudiciable pour le partenariat économique qui les lie. Près
de 10% des exportations européennes vont au sud de la Méditerranée
(principalement des produits manufacturés en Europe), et l’Europe, premier
investisseur extérieur jusqu’à récemment, pèse aussi pour un tiers dans leurs
importations, cʹest‐à‐dire dans leur consommation.
Et alors que 2012 est une des meilleures années de la décennie quant au
volume d’IDE dans la région, les Européens ne sont au rendez‐vous de cette
attractivité retrouvée. Depuis deux ans, les entreprises européennes
semblent en effet battre en retraite, à l’inverse de celles des autres régions du
monde. Ce sont les pays BRIC (Russie, Inde, Chine surtout) qui sont devenus
les premiers investisseurs au sud de la Méditerranée en 2012 et les pays du
Golfe, qui avaient déserté la Méditerranée depuis cinq ans, font jeu égal avec
l’Europe. En deux ans, les Européens sont ainsi passés de 45% de part de
marché à 26% en matière d’investissement extérieur.
Au moment où les entreprises européennes cherchent un second souffle, et
alors que le continent africain est appelé à devenir le futur relais de
croissance du monde, cette retraite est une erreur stratégique. Car
finalement, les avantages comparatifs du sud de la Méditerranée, qui
prévalaient avant les changements politiques, sont toujours d’actualité : des
marchés de proximité qui croissent bien plus vite qu’en Europe, une main
d’œuvre qualifiée et compétitive, un accès à des sources d’énergie variées,
un positionnement au cœur d’un tiers des routes commerciales maritimes, et
des opportunités de marché considérables, tant au niveau des produits de
consommation que des infrastructures à mettre en place.
Les liens économiques ont forgé les relations entre les pays de cette région
tout au long de l’histoire. Les entrepreneurs du sud ont aujourd’hui
construit des entreprises qui font référence dans l’agroalimentaire,
l’industrie, les services, la finance, sur leurs marchés, en Europe parfois, et
souvent en Afrique subsaharienne. Les entrepreneurs européens doivent
prendre l’initiative de dégripper le partenariat économique. C’est avec ces
champions du sud, et les jeunes pousses qui continuent d’émerger, via les
clusters et tous les réseaux d’appui aux affaires, que les entrepreneurs
européens doivent renouveler ce partenariat économique. Les deux rives en
ont aujourd’hui bien besoin.
2. Synthèse 2012 de l’attractivité des pays MED
La capacité de résistance de la région se confirme Sur les dix dernières années, 2012 est la quatrième meilleure année pour les
pays MED en matière d’attraction des IDE. En effet, les annonces d’IDE ont
excédé en 2012 leur niveau de 2010 (avant les printemps arabes), ce qui
souligne l’attractivité regagnée de la région et sa capacité de résistance aux
crises successives qui touchent l’économie mondiale depuis 2008.
Le montant consolidé des projets d’IDE annoncés en 2012 dans les pays de la
zone est ainsi de 37 Md€, soit 5% de plus qu’en 2010. Le nombre de projets
diminue en revanche légèrement, à 645 (‐10% par rapport à 2010) – un signe
que les montants de 2012 se sont relativement gonflés par l’annonce de
quelques projets majeurs (Figure 1).
Figure 1. Evolution des montants et nombre de projets d’IDE annoncés
(M€, sources : ANIMA‐MIPO et CNUCED convertis en €)
Ces chiffres, relativement bons si l’on considère le contexte politique et
économique exceptionnel, sont à relativiser. En effet, la part de marché de la
région MED par rapport au reste du monde en matière d’IDE diminue en
réalité depuis quatre ans, et serait passée selon la CNUCED, de 3,3% en 2008
à 2,6% en 2012.
9 860
11 683
35 145
64 523
53 002
37 272
28 036
35 313
27 184
37 061
11 196
11 905
25 524
52 063
46 388
43 059
30 977
28 443
27 351
29 026249306
621
761 784 789
562
844
666 645
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
0
10 000
20 000
30 000
40 000
50 000
60 000
70 000
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Nom
bre
de p
roje
ts
Flux
d'ID
E (m
illio
ns €
)
Flux d'IDE ANIMA (M€) Flux CNUCED (M€) Nombre de projets
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
10
La Turquie reste le leader incontesté de la région : elle attire en 2012 près
d’un tiers des investissements étrangers destinés aux pays MED. Le pays
renforce de surcroit son influence économique sur les pays sud‐
méditerranéens, les investisseurs turcs y ayant annoncé 10 projets d’IDE en
2012 : 3 en Israël, 2 en Egypte, 2 en Algérie et 2 au Maroc.
L’augmentation des IDE enregistrés en Egypte s’explique en grande partie
par l’annonce de 3 projets d’un montant supérieur à 1 Md€ (France Télécom,
QNB, Etisalat). Ce signal positif lancé par quelques grands groupes
s’accompagne d’un nombre de projets en hausse : les intentions de projets
d’IDE augmentent tandis que les annonces de partenariats atteignent leur
plus haut niveau depuis la création de l’observatoire MIPO. Pour le reste de
la région, les intentions d’IDE restent stables en Jordanie et au Liban, 3
projets sont annoncés en Palestine, et aucun projet en Syrie.
Figure 2. Evolution des projets d’IDE par pays (en M€, source : ANIMA‐MIPO)
Au Maghreb, l’Algérie affiche des très bons résultats après des années de
sous‐performance. Les investisseurs semblent s’être adaptés au principe du
49%‐51%, qui oblige les étrangers à inclure des partenaires algériens dans
leur projet d’investissement à hauteur de 51% et avait fortement déstabilisé
les entreprises étrangères lors de son introduction en 2008. L’augmentation
des IDE au Maroc est également encourageante, de même que les annonces
de partenariat en Libye qui sont à leur plus haut niveau. La Tunisie montre
une bonne capacité de résilience grâce à sa stratégie d’after care : un certain
4 495
7 684
6 318
1 155
207674
2 335
1
1 486
12 705
0
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
16 000
18 000
Algérie Egypte Israël Jordanie Liban Libye Maroc Palestine Syrie Tunisie Turquie
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
11
nombre de projets d’extension d’investisseurs déjà présents dans le pays
sont en cours.
La Turquie et Israël absorbent plus de la moitié des IDE Le Maghreb, le Machreck ainsi que les « autres pays MED » (Turquie et
Israël) voient tous trois les montants des intentions d’IDE progresser
significativement en valeur absolue en 2012.
Avec près de 9 Md€ annoncés, le Maghreb flirte avec ses plus hauts niveaux
historiques, en particulier grâce aux bons chiffres de l’Algérie, qui pèse pour
plus de la moitié du total. En proportion, la sous‐région passe de 15% à 24%
en montants entre 2011 et 2012. Elle affiche par ailleurs toujours un
dynamisme remarquable en nombre de projets d’investissements, qui se
situe régulièrement depuis 2005 entre 250 et 300 par an, soit plus que la
Turquie et Israël réunis. Le Maroc et la Tunisie attirent respectivement 120 et
74 projets en 2012, des niveaux parmi les plus élevés de la décennie.
L’augmentation des montants annoncés souligne donc une reprise des
projets de grande ampleur (36 M€ en moyenne pour un projet d’IDE en 2012
contre 17 M€ en 2011).
Le Machrek regagne également du terrain, avec des montants annoncés
équivalents au Maghreb (9 Md€), principalement tirés par l’Egypte, qui
enregistre des intentions d’investissement de près de 7,6 Md€. En revanche,
le nombre de projets prévus reste faible (114 en 2012, contre 154 en moyenne
par an entre 2005 et 2010), indiquant une concentration financière sur
quelques gros projets, principalement en Egypte. Il faut noter qu’avec 19
projets annoncés, le Liban est à son plus haut niveau depuis 2003.
Figure 3. Flux nets d’IDE par région de destination (en M€, source : ANIMA‐MIPO)
2 1203 112
9 161
25 96921 6469 087 9 604 13 292
6 325 9 0486 447 6 5376 834
9 136 12 449
9 038 8 585 4 5834 210
8 9891 293 2 034
19 151
29 41818 907
19 1479 847
17 437
16 648
19 024
0
10 000
20 000
30 000
40 000
50 000
60 000
70 000
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Autres MED
Maghreb
Machreck
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
12
Israël et la Turquie (autres MED) pèsent en réalité pour la moitié des
montants d’IDE, et près de 43% des projets annoncés. Avec 152 projets et 6,3
Md€, Israël est à ses plus forts niveaux historiques (hormis 2006), un
dynamisme remarquable compte tenu de son environnement géopolitique.
La Turquie, qui fait sa quatrième meilleure année de la décennie, est le
leader incontesté de toute la région, avec 12,7 Md€ d’IDE et 127 projets
annoncés en 2012, soit un montant moyen remarquable de 100 M€ par projet.
Tableau 1. Montants nets d’IDE annoncés par destination (en M€, ANIMA‐MIPO)
Destination 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2003-12
Algérie 2 958 2 322 3 868 2 440 2 376 1 263 3 502 649 1 502 4 495 25 375
Egypte 874 1 611 4 752 14 394 17 251 3 680 6 411 9 595 5 038 7 684 71 290
Israël 716 1 256 6 188 14 209 3 730 3 517 2 450 4 379 4 954 6 318 47 718
Jordanie 807 708 869 3 653 2 578 1 002 1 925 1 039 1 082 1 155 14 819
Liban 325 569 744 3 499 279 1 058 200 595 64 207 7 540
Libye 322 423 374 5 453 4 569 1 629 259 344 674 14 047
Maroc 3 281 3 710 1 566 4 102 2 455 2 258 2 627 1 710 1 163 2 335 25 207
Palestine 10 80 61 8 309 21 1 491
Syrie 104 144 2 795 4 362 1 530 3 036 1 048 2 062 141 15 223
Tunisie 207 183 976 2 219 2 165 947 827 1 965 1 202 1 486 12 178
Turquie 577 779 12 962 15 209 15 177 15 630 7 396 13 057 11 695 12 705 105 188
MED 9 860 11 683 35 145 64 523 53 002 37 272 28 036 35 313 27 184 37 061 339 078
Des approches encore prudentes La crise financière puis la crise économique ont limité les capacités financières
des entreprises étrangères et favorisé, depuis 2009, le développement de
partenariats1, une forme d’engagement plus souple qui se répand dans les
pays méditerranéens. Depuis 2003, hormis l’année 2011, le nombre moyen de
projets annoncés (IDE + Partenariats) n’a cessé d’augmenter (Figure 4), ce qui
illustre l’intérêt toujours croissant des opérateurs étrangers pour ces marchés
malgré les évènements politiques. En 2012, les partenariats totalisent 505
projets pour 645 projets d’IDE annoncés.
1 Les partenariats se définissent comme des projets dans lesquels une entreprise
étrangère approche le marché étranger de manière plus légère, soit avec l’appui d’un
partenaire identifié, soit en ouvrant une représentation locale (branche, réseau, etc.).
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
13
Figure 4. Evolution du nombre dʹIDE et de partenariats (Source : ANIMA‐MIPO)
Ces partenariats (Figure 5) sont en majorité des accords commerciaux (à
54% en 2012 et 62% en cumulé depuis 2003), envisagés sous forme de
franchises (30% en 2012, 32% en cumulé depuis 2003), d’accords de
distribution (21% en 2012 et 16% en cumulé) ou de développement (4% en
2012 et 14% en cumulé). Un tiers des partenariats environ repose sur la mise
en place de bureaux de représentation, un type de projet qui s’est
particulièrement développé depuis 2010 du fait de la crise économique. Les
partenariats technologiques ne représentent encore que 7% des projets, mais
sont en développement : cette nouvelle forme de partenariat vient ainsi
récompenser les efforts engagés par les pays MED depuis 2005 pour
dynamiser leurs écosystèmes d’innovation, notamment via la création de
clusters, de parcs technologiques et d’incubateurs.
Figure 5. Evolution des annonces de partenariats par type (Source : ANIMA‐MIPO)
L’évolution de la nature des projets d’IDE traduit, elle aussi, une prudence
accrue des opérateurs étrangers : plus de la moitié des projets annoncés en
249 306621 761 784 789
562844
666 6453789
108123 152 207
295
515
377 505
0
500
1 000
1 500
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
IDE Partenariat
37
89 108 123152
207
295
515
377
505
0
100
200
300
400
500
600
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Nom
bre
de p
arte
nari
ats
Partenariat technologique
Partenariat commercial
Enseignes, magasins, franchises
Contrat de gestion
Bureau de représentation
Accord de développement
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
14
2012 sont des réinvestissements, des investissements partiels de type joint
ventures ou des concessions.
Figure 6. Evolution des types dʹinvestissement étranger (Source : ANIMA‐MIPO)
Un élément vient néanmoins infléchir cette tendance marquée à la
prudence : pour la première fois depuis 2006, le montant moyen des projets
d’IDE augmente de façon significative pour atteindre près de 60 M€ par
projet. Cette augmentation est un indicateur d’autant plus remarquable de la
confiance des investisseurs que la nature de ces derniers n’a quasiment pas
évolué : 19% des projets d’IDE sont toujours portés par des PME, 28% par de
grandes entreprises, 40% par des multinationales et 13% par des fonds
d’investissement. Ainsi, cette augmentation ne peut être attribuée à
l’accroissement des projets exceptionnels menés par des multinationales ou
des fonds souverains, mais révèle une tendance générale.
Figure 7. Evolution du montant moyen des annonces d’IDE (en M€, ANIMA‐MIPO)
Origine des IDE: le déclin du leadership européen se confirme En nombre de projets d’IDE annoncés, l’Europe est à son plus bas depuis 2005,
malgré les efforts promotionnels des pays MED et leurs plans d’after care.
L’Europe pèse toujours pour 45% des projets (en nombre), mais son leadership
est de plus en plus menacé par les investisseurs des régions émergentes.
Après deux ans de forte implication, les annonces d’IDE en provenance des pays
d’Amérique du Nord accusent eux aussi une baisse de près de 25% entre 2011 et
76% 65%46% 56% 53% 53% 54% 53% 51% 48%
24% 35%54% 44% 47% 47% 46% 47% 49% 52%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Investissement "partiel" (extension, JV, acquisition partielle, concession)
Investissement "global" (création, filiale, acquisi-tion totale)
39,6 38,256,6
84,867,6
47,2 49,9 41,8 40,857,5
0,0
50,0
100,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montant moyen net par projet (M€)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
15
2012. Ils représentent 23% des projets en 2012, contre 12% pour les pays du
Golfe, 14% pour les autres pays (dont les BRIC2). Les projets d’IDE intra‐
méditerranéens plafonnent à 6% du total.
Figure 8. Nombre de projets d’IDE annoncés par région d’origine (Source : ANIMA‐MIPO)
Avec moins de 10 Md€ investis en 2012 (le plus bas niveau depuis 2004), la part
des Européens dans les annonces d’IDE s’érode considérablement. Alors qu’ils
sont habituellement à l’origine de près de la moitié des montants investis chaque
année, ils ne totalisent en 2012 que 26% des montants annoncés, loin derrière les
pays émergents (et notamment les pays BRIC) qui ont de leur côté annoncé
plusieurs projets de grande envergure (supérieurs à 1 Md€) dans la banque, les
télécommunications et le tourisme, en Turquie, en Egypte ou en Algérie.
Les pays du Golfe, qui avaient quelque peu déserté la région depuis la crise
financière, reviennent en force, avec des intentions d’investissement en ligne
avec ce que peuvent attendre que les pays MED de leurs voisins. Les
engagements prévus pour 2012 marquent en quelque sorte la fin de la crise
financière pour les monarchies de la péninsule arabique, tout autant que la
volonté de celles‐ci d’établir une proximité politique avec les nouvelles
démocraties d’Afrique du Nord. Les investissements du Golfe restent concentrés
sur leurs secteurs de prédilection (banque, BTP, tourisme et
télécommunications), même s’ils reflètent un intérêt croissant pour
l’agroalimentaire, les énergies renouvelables ou le conseil.
Enfin, les projets d’investissement intra‐méditerranéens restent très bas en
valeur (6% en moyenne sur les dix dernières années), même si quelques signes
2 Brésil, Russie, Inde, Chine
152174
318341
377 372
306
392
312289
80
158148
71
104
597836
47
123
138
138
136101
204 199
150
6274
78
83 8770
92
14 1838
50 53 5029
57
26 360
100
200
300
400
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Europe
Golfe
USA-Canada
Autres pays
MED-11
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
16
d’intégration apparaissent au Maghreb, notamment du fait de quelques
investisseurs tunisiens (Plastic Electromechanic Company, Mabrouk, Poulina,
Bitaka, etc.).
Figure 10. Evolution des montants d’IDE annoncés par région d’origine (en M€, source : ANIMA‐MIPO)
Une lente diversification sectorielle Le bilan ANIMA‐MIPO 2011 se félicitait de l’amorce d’une rotation
sectorielle des investissements étrangers, de secteurs « de rente » ou à forte
intensité capitalistiques vers des secteurs plus productifs, inclusifs et
efficaces en matière de création d’emplois. Force est de constater que cette
analyse doit être aujourd’hui relativisée, le processus de diversification étant
en réalité plus lent que prévu.
De fait, l’année 2012 replace le quatuor traditionnel à la tête des secteurs les
plus pourvoyeurs d’IDE dans la région depuis 2003 : les secteurs de
l’énergie, de la banque, des télécommunications et du BTP totalisent en effet
à eux quatre deux tiers des montants d’IDE annoncés en 2012. Ils sont par
ailleurs en grande partie responsables de la hausse du montant moyen d’IDE
par projet constatée en 2012 :
Les montants consacrés aux IDE dans le secteur bancaire quintuplent
entre 2011 et 2012, même si les projets ne font « que » croître de 36% (49
projets au total en 2012, dont 2 méga‐investissements annoncés par le
russe Sberbank en Turquie, ou par Qatar National Bank en Egypte) ;
4 550 7 262
15 986 16 698
25 999
18 321 15 461 17 21112 775 9 9101 843
2 009
6 714
19 375
14 758
8 484
6 2233 801
2 623 9 631
3 071
3 278
960
3 940
5 669
3 360
5 656
20148 793
5 529
10 766
1 654
7 099
20 157
5 923
4 742
4 208
4 992
5 869
6 294
0
10 000
20 000
30 000
40 000
50 000
60 000
70 000
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
USA-Canada
Autres pays
MED-11
Golfe
Europe
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
17
Le secteur des télécommunications triple en montants d’IDE annoncés
tout en attirant 2 projets de moins que l’an dernier (16 projets en 2012,
dont 2 investissements majeurs en Egypte par France Télécom et Etisalat
et 1 en Algérie par Qtel) ;
Les IDE dans le BTP augmentent de 80% en montant, mais n’enregistrent
qu’un seul projet de plus qu’en 2011 (26 projets). Cette augmentation est
dopée par 4 grandes annonces d’investissement en Turquie : UEM,
Astaldi, Emaar Properties et Aéroport de Paris ont en effet lancé chacun
des projets d’infrastructure pour un total de 4,1 Md€ ;
Seul le secteur de l’énergie attire 32 projets de plus qu’en 2011 (105 au
total), avec un montant moyen par projet en légère diminution, de
104 M€ à 86 M€. Quelques méga‐projets sont néanmoins attendus à
l’instar de celui de l’australien Woodside en Israël sur Léviathan
(1,9 Md€), ou de l’indonésien Pertamina en Algérie (1,3 Md€).
Sur les autres secteurs d’activité, les éléments significatifs de l’année 2012
sont les suivants :
Des investissements importants ont été annoncés dans le tourisme. Si le
nombre de projets prévus dans ce secteur est divisé par deux (21 projets
en 2012) entre 2011 et 2012, il enregistre néanmoins une croissance de
160% en valeur, notamment grâce à 3 méga‐projets du Golfe en Turquie
(par deux hommes d’affaires saoudiens) et en Egypte (par la Qatar
Investment Authority), mais aussi grâce à des projets plus modestes
développés dans presque tous les pays (hormis en Libye et en Syrie) et
particulièrement au Maroc ;
La croissance des investissements dans le secteur du logiciel se confirme,
avec 70 projets en moyenne par an sur les trois dernières années, et un
montant plus que doublé entre 2011 et 2012. Israël est le principal
récipiendaire des investissements dans ce secteur (58 projets en 2012, à
grande majorité américains). Le Maroc attire 4 projets dans le secteur (3
européens et 1 américain), la Tunisie et la Turquie 2 chacun. A noter
également un investissement de Google en Palestine, et un
investissement libanais en Jordanie ;
Les investissements dans le secteur agro‐alimentaire baissent de manière
décevante, aussi bien en nombre de projets (‐21%) qu’en montant (‐70%),
alors même que ce secteur est l’un des leviers les plus aptes à dynamiser
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
18
les régions les plus délaissée des pays MED ;
La croissance se poursuit dans l’industrie automobile et l’aéronautique.
Les deux secteurs totalisent 2 Md€ d’investissement et 53 projets, dont de
nombreux projets de taille en Turquie, au Maroc et en Algérie ;
Enfin, les secteurs de la santé et des biotechnologies, bien que touchés
par des projets plus modestes confirment leur dynamisme, notamment
en Israël, au Maroc, en Turquie et plus modestement en Tunisie. Ces
secteurs attirent 36 projets en 2012, et 40 en 2011. Les montants d’IDE
annoncés doublent entre 2011 et 2012.
Le Tableau 2 illustre les variations des montants d’IDE par secteur pour
l’ensemble des pays MED, selon l’observatoire ANIMA‐MIPO.
Tableau 2. Evolution des IDE par secteur, 2003‐2012 (en M€, ANIMA‐MIPO)
Secteur 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Total
Energie 1 059 2 616 5 992 5 665 8 529 8 774 10 895 8 315 7 605 9 044 68 493 Banque, etc. 501 376 4 705 13 952 10 433 3 710 2 357 7 219 1 266 7 183 51 702 Télécoms & internet 1 975 1 287 9 057 9 265 3 039 1 441 2 022 7 767 1 818 5 924 43 594 BTP, infra. 155 808 1 287 6 969 7 506 7 278 3 606 2 706 1 138 2 050 33 502 Ciment, verre, matériaux, etc.
506 833 1 713 3 124 10 098 1 701 1 124 1 359 334 681 21 472
Tourisme, etc. 2 338 2 192 3 708 4 315 1 706 1 833 946 659 742 1 931 20 370 Agroalimentaire 454 188 214 2 347 1 052 1 644 1 206 264 3 815 1 129 12 313 Logiciels & informatique 621 84 1 256 4 653 798 615 592 489 900 2 141 12 149 Chimie, plasturgie, engrais 27 260 1 506 1 343 1 788 1 701 735 450 2 076 248 10 133 Distribution 292 850 879 1 295 672 2 563 1 045 1 029 1 033 158 9 815 Composants électroniques 204 547 1 302 3 787 393 320 150 667 715 244 8 327 Automobile 394 135 1 058 422 419 828 637 1 289 846 1 773 7 801 Equipements électriques 186 158 907 1 228 684 706 573 642 406 828 6 319 Métallurgie 19 115 153 273 592 947 419 463 1 059 869 4 908 Médicaments 181 880 157 739 651 399 105 168 446 1 152 4 879 Autres (médias, santé, etc.)
2 16 131 661 1 032 733 719 223 1 006 218 4 742
Transport, logistique 17 62 51 1 882 796 315 758 373 68 4 321 Mécanique 1 3 3 325 338 83 34 39 4 195 4 023 Eau, s. urbains 644 106 531 76 853 133 325 182 386 63 3 300 Electronique grand public 41 8 78 74 186 68 150 923 799 2 325 Textile, luxe 262 168 205 416 209 190 70 128 110 28 1 786 Aéronautique, rail, marine 16 4 65 441 18 66 93 189 20 248 1 159 Services aux entreprises 0 2 203 36 166 254 3 144 43 39 891 Biotechnologies 22 0 64 69 349 13 21 35 574 Equipement du foyer 0 45 24 2 98 12 181 Total général 9 860 11 683 35 145 64 523 53 002 37 272 28 036 35 313 27 184 37 061 339 078
2. Focus pays Algérie Après deux années consécutives particulièrement mornes pour les IDE en
Algérie, quelques grandes annonces d’investissements ont permis au pays
de redresser la barre en 2012 : l’acquisition quasi‐totale de Wataniya
Telecom par le Qatari Qtel pour un montant annoncé de 1,5 Md€, ainsi que
le rachat, pour un montant similaire, des activités pétrolières de
ConocoPhillips par l’Indonésien Pertamina, ont largement gonflé le montant
des annonces d’investissement retenu en 2012, qui dépasse pour la première
fois les niveaux enregistrés depuis l’adoption de la nouvelle loi de finances
en 2009. Ces deux projets exclus, le montant des investissements reste stable
pour un nombre de projets en hausse (+46%).
L’année 2012 se caractérise également pour l’Algérie par une nette percée
des annonces d’investissement dans le secteur automobile (7 projets), à
commencer par la conclusion, après 3 ans de négociations, du projet d’usine
Renault à Oran, qui, mené en partenariat avec l’Etat algérien via le FNI et la
SNVI, devrait permettre à terme la création de plus de 7 000 emplois et
l’arrivée sur le marché d’un certain nombre de sous‐traitants. Par ailleurs, la
poursuite des vastes projets d’infrastructures prévus dans le cadre du plan
quinquennal 2010/2014 continue de susciter l’intérêt des multinationales
étrangères, notamment dans le domaine ferroviaire (RATP, Alstom).
Origine des principaux flux entrants, moyenne 2010‐2012 (M€, ANIMA‐MIPO)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
20
Algérie
Stratégie de promotion 2012 : de timides efforts
Sans rigoureusement modifier son contraignant code de l’investissement,
l’Algérie a mis en place une série de mesures visant à améliorer les
conditions générales liées aux investissements étrangers. Celles‐ci incluent :
La création par le Premier ministre (n ° 731/DC/PM) d’un comité
spécifique chargé d’évaluer lʹenvironnement des affaires, de
communiquer auprès des organisations internationales et d’identifier les
changements administratives nécessaires pour mieux promouvoir la
création dʹentreprises, les IDE et le soutien aux PME ;
La mise en place de réformes pour faciliter la création d’entreprises et
améliorer le cadre dans lequel celles‐ci exercent leur activité, telles que la
révision du code du commerce, la simplification des procédures
d’obtention du registre de commerce ou de l’accès au foncier, l’allégement
de la fiscalité des entreprises ;
L’acceptation dʹun nouveau motif d’exemption pour la mise en
conformité avec la règle des 51/49 lors d’un changement de statut sur le
registre du commerce –et ceci si les actions transférées entre nouveaux et
anciens administrateurs s’élèvent à moins d’1% du capital de lʹentreprise
(loi de finance 2012) ;
Lʹexemption, pour les entreprises étrangères en partenariat avec des
entreprises publiques, du devoir de réinvestir les bénéfices obtenus via
l’application de mesures incitatives si celles‐ci se reflètent dans le prix du
produit (loi de finance 2013) ;
Le relèvement de 5 à 15 M€ du plafond à partir duquel les projets
dʹinvestissement doivent être approuvés par un comité national (LF 2013).
La nouvelle loi sur les hydrocarbures approuvée début 2013 a quant à elle
également apporté quelques modifications au cadre qui régit les IDE. Si cette
loi réaffirme l’obligation de s’associer à la Sonatrach pour tout projet lié au
pétrole et au gaz; elle révise néanmoins la méthodologie utilisée pour
déterminer le taux d’imposition sur les revenus pétroliers (TRP) : celui‐ci sera
désormais calculé sur la base de la rentabilité du projet plutôt que sur son
chiffre d’affaires, permettant ainsi de rééquilibrer les pertes potentiellement
causées par des problèmes opérationnels. La nouvelle loi ouvre également la
voie à l’exploitation des hydrocarbures non‐conventionnels et à l’utilisation
de la technique de la fracturation hydraulique pour le gaz de schiste.
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
21
Algérie
Montants annoncés (en M€), nombre de projets d’IDE et de partenariat, 2007‐2012
Montants annoncés dans les trois secteurs de tête, 2007‐2012 (en M €)
Les 3 plus grosses annonces d’IDE en 2012
Qtel‐Qatar Telecom / Wataniya (Qatar). Le groupe porte sa participation dans Wataniya Telecom (qui exploite la marque commerciale Nedjma) de 52,5 à 92,1%, dans le cadre dʹune OPA (1 433 M€)
Pertamina (Indonésie). La firme étatique rachète la filiale locale du texan ConocoPhillips ainsi que ses actifs dans 3 champs pétroliers Menzel Lejmat North, Ourhoud et EMK (1 360 M€)
Qatar Steel / Qatar International (Qatar). Le groupe lance un projet BOT dʹaciérie dʹune capacité annuelle de 5 M de tonnes à Jijel, en JV 49‐51 avec les algériens Sider et le FNI (754 M€)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
0
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
3 500
4 000
4 500
5 000
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montants annoncés
Nombre de projets d'IDE
Nombre de partenariats
1 6951 433
219
0
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
3 500
Energie Télécommunications Verre, ciment, matériaux
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
22
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
23
Egypte Après avoir payé en 2011 un lourd tribut à la transition politique en accusant
une baisse historique des investissements directs étrangers (‐6 Md d’euros
selon la CNUCED), l’Egypte regagne du terrain en 2012, avec des annonces
de projets et des montants d’IDE en hausse.
Cette reprise est portée par un retour des investisseurs du Golfe qui, après
un net retrait en 2011, réaffirment leur confiance dans le potentiel du marché
égyptien, notamment leurs secteurs de prédilection, banque et immobilier en
tête. En effet, après un coup d’arrêt, les grands projets de développement
immobilier à capitaux du Golfe sont relancés en 2012, à l’instar des
complexes de Cairo Gate, d’Emaar Square (Emaar properties, EAU), de
Grand Heights (NREC, Kuwait) ou des tours du Nil (Secon, Arabie
Saoudite). De la même manière, les acquisitions bancaires reprennent –au
rythme des désinvestissements français : l’année 2012 est ainsi marquée par
le rachat de la totalité des actifs des deux principales banques françaises en
Egypte, BNP Paribas et la Société Générale, par les banques nationales
qatarie (QNB) et émirienne (Emirates NBD).
A l’inverse, le contexte politique national tout autant que régional semble
avoir nettement refroidi les investisseurs nord‐américains qui, après des
annonces d’investissement en chute libre depuis 2010 (‐43% entre 2010 et
2011 et ‐50% entre 2011 et 2012 en nombre de projets), n’investissent en 2012
que dans le secteur conventionnel des hydrocarbures.
A ce titre, force est de constater que les projets d’exploration pétrolière et
gazière ne connaissent aucune crise, ni économique ni politique : ils
dominent ainsi de manière de plus en plus marquée les projets
d’investissement en Egypte, avec une proportion en hausse et 1/3 des
projets d’investissements annoncés pour 2012. L’octroi de nouvelles
concessions dans le Delta du Nil par EGAS courant 2013 devrait encore
accroître cette tendance.
En terme de montants, les annonces d’investissement ont été dopées en 2012
par deux acquisitions majeures dans le domaine des télécommunications
(rachat par France Télécom de 30% de l’opérateur Mobinil pour 2,3 Md€) et
le secteur bancaire (rachat des actifs locaux de la Société Générale par le
qatari QNB pour 1,55 Md€).
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
24
Egypte
Stratégie de promotion 2012 : rien de nouveau sur le front égyptien
Le gouvernement égyptien élu en juin 2012 nʹa pas apporté de modification
au code national de lʹinvestissement, ni pris de mesures spécifiques pour
soutenir les IDE. Les efforts se sont en effet concentrés en 2012 et début 2013
sur la négociation avec le FMI d’un prêt de 4,8 Md de dollars visant à
stabiliser et à soutenir la reprise de lʹéconomie égyptienne : la mise en place
demandée par le FMI de mesures politiquement sensibles, telles que des
augmentations d’impôts ou le gel des subventions sur les combustibles, ont
constamment retardé la conclusion de la transaction. Les négociations sont
depuis le coup militaire de juin 2013 totalement suspendues.
Début 2013, le ministère égyptien du tourisme annonçait un programme de
mesures incitatives pour attirer les investisseurs dans un secteur très touché
par l’instabilité nationale et régionale. Toutefois, aucune mesure concrète
nʹavait été adoptée avant le changement de régime.
Mettre en place des mesures aptes à restaurer la confiance des investisseurs
sur le long‐terme est cependant crucial pour l’Egypte. En effet, les bons
résultats enregistrés en 2012 en termes d’IDE pourraient n’être qu’un
phénomène temporaire lié à la reprise de certains projets (notamment
immobiliers) en suspens depuis 2011, et d’une politique volontariste des pays
du Golfe –un peu moins enclins à appuyer le gouvernement militaire.
Origine des principaux flux entrants, moyenne 2010‐2012 (M€, ANIMA‐MIPO)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
25
Egypte
Montants annoncés (en M€), nombre de projets d’IDE et de partenariat, 2007‐2012
Montants annoncés dans les trois secteurs de tête, 2007‐2012 (en M€)
Les 3 plus grosses annonces d’IDE en 2012
France Telecom / Mobinil (France). Le groupe finalise le rachat de 29%
de Mobinil à Orascom Telecom, qui reste son partenaire stratégique,
pour détenir au final 95% de lʹopérateur (2 300 M€)
QNB ‐ Qatar National Bank (Qatar). La banque rachète la totalité des
parts de la NSBG, dont le français Société Générale détenait 77,17%, et
son réseau de 160 agences à travers le pays (1 550 M€)
Etisalat (Émirats Arabes Unis). Le groupe modernise son réseau pour
fournir une connectivité haut débit de quatrième génération, avec
lʹappui technologique du suédois Ericsson (1 503 M€)
0
20
40
60
80
100
120
0
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
16 000
18 000
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montants annoncés
Nombre de projets d'IDE
Nombre de partenariats
1 059
3 803
00
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
Energie Télécommunications Verre, ciment, matériaux
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
26
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
27
Israël Après une excellente reprise en 2011, les flux nets d’investissements directs
étrangers enregistrés par la CNUCED se stabilisent en 2012, autour de 8 Md€
et des niveaux d’avant la crise économique mondiale de 2008. Les intentions
d’investissement enregistrées par l’observatoire ANIMA‐MIPO sont quant à
elles en nette hausse (+28%), confirmant l’attractivité préservée du pays en
matière d’IDE, et ce malgré une situation régionale dégradée, ainsi que
quatre années consécutives de pressions financière sur les principaux
investisseurs dans le pays, les Etats‐Unis et, dans une moindre mesure,
l’Europe.
En effet, Israël a su préserver sa compétitivité technologique en se
maintenant au top des palmarès mondiaux 2012 : elle reste première pour
ses investissements en R&D, deuxième pour sa disponibilité d’une main
d’œuvre qualifiée et pour ses succès entrepreneuriaux, et enfin cinquième
pour les capitaux privés consacrés à l’innovation (IMD Global
Competitiveness Yearbook 2012). Les annonces d’investissements
technologiques (dans les logiciels, les biotechnologies, les composants
électroniques, etc.) continuent ainsi de dicter la tendance, avec de
nombreuses créations de centres de R&D (extension des centres du groupe
pharmaceutique Perrigo ou de la banque Citigroup, création de centres par
Philips à Haïfa et par CA Technologies à Tel Aviv, etc.), ou d’innombrables
annonces de participation dans des start‐ups locales (Vayyar Imaging,
Kenshoo, Wefi, Seculert, Everything.me, SiSense, etc.).
Si les investisseurs nord‐américains restent largement en tête des annonces
d’investissement (60% des projets) en 2012, l’Australie se distingue avec un
gros projet dans le secteur énergétique (acquisition de 30% des droits
d’exploitation de Léviathan pour 1,9 Md€), et l’Inde par une opération
conséquente dans le domaine pharmaceutique (rachat des parts restantes du
laboratoire Taro pour un montant évalué à 439 M€). Le turc Zorlu multiplie
quant à lui ses investissements dans des projets de gaz à cycle combiné dans
le Néguev et à Ashdod, en partenariat avec le local Edeltek (3 projets).
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
28
Israël
Stratégie de promotion 2012 : de nouvelles incitations, de nouveaux marchés
En novembre 2012, la Knesset votait de nouvelles incitations financières
pour les investissements étrangers, permettant d’étendre les réductions
dʹimpôts déjà accordées lors de l’amendement 2011 de la loi sur les
investissements : les entreprises étrangères peuvent désormais bénéficier de
plus importantes réductions dʹimpôt si elles s’engagent à réinvestir 50% du
montant des avantages fiscaux obtenus dans le pays. Intel, qui prévoit
dʹinvestir 2 Md€ dans l’extension de son usine de semi‐conducteurs de Gat
Kiriat, sera la première société étrangère à bénéficier de ces mesures.
Depuis août 2012, le marché israélien s’est partiellement ouvert aux cabinets
de conseil juridique étrangers, désormais habilités à fournir des services en
matière de droit étranger à des entreprises locales (ils ne sont toutefois pas
encore autorisés à les représenter devant les tribunaux israéliens). La
libéralisation du marché israélien offre ainsi aux cabinets étrangers de
nouvelles opportunités d’affaires telles que la création dʹentreprises ou de
partenariats avec des entreprises locales visant un support pour leurs
marchés respectifs.
Le pays continue également à renforcer ses actions à destinations des talents
de la diaspora : des investisseurs privés ont ainsi lancé en 2012 à Tel‐Aviv un
accélérateur (The Hive), spécifiquement dédié à l’accueil des migrants
souhaitant créer une entreprise dans le pays.
Origine des principaux flux entrants, moyenne 2010‐2012 (M€, ANIMA‐MIPO)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
29
Israël
Montants annoncés (en M€), nombre de projets d’IDE et de partenariat, 2007‐2012
Montants annoncés dans les trois secteurs de tête, 2007‐2012 (en M€)
Les 3 plus grosses annonces d’IDE en 2012
Woodside (Australie). Le géant de lʹénergie acquiert 30% des permis
dʹexploitation sur le champ gazier offshore Léviathan, géré notamment
par le groupe texan Noble Energy (1 900 M€)
NCR (États‐Unis). La société technologique acquiert le groupe israélien
Retalix, fournisseur mondial de logiciels à destination des détaillants et
distributeurs (505,3 M€)
Crédit Suisse (Suisse). Le groupe bancaire prend une participation de
5% dans le capital de Check Point, développeur de logiciels de
sécurisation de réseaux basé à Ramat Gan (459,3 M€)
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montants annoncés
Nombre de projets d'IDE
Nombre de partenariats
2 103 2 080
714
0
500
1 000
1 500
2 000
2 500
Logiciels & prestations informatiques
Energie Equipements électriques & électroniques
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
30
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
31
Jordanie Le niveau des investissements directs étrangers est resté relativement stable
en Jordanie en 2012, avec un montant annoncé similaire, à peu de choses
près, à celui de 2011 et un nombre de projets en hausse –un résultat sommes
toutes honorable compte tenu d’une économie mondiale en berne et des
tensions politiques observées aux frontières du pays.
La Jordanie, inévitablement affectée par le conflit syrien, peut néanmoins
jouer la carte de la proximité et de la stabilité pour les industries syriennes
en quête de relocalisations : l’observatoire ANIMA‐MIPO enregistre pour en
effet la première fois depuis 2004 un investissement d’origine syrienne dans
le Royaume, à savoir l’installation d’une usine de confiserie à Karak. Les
pays du Golfe restent très impliqués dans la vie économique du Royaume,
avec une légère percée, pour 2012, des investisseurs européens,
principalement français (Total, CMA‐CGM, GDF Suez, Stallergenes).
Le secteur de l’énergie arrive en tête des annonces d’investissement : le pays
a en effet lancé la construction de deux centrales de production
indépendante dʹélectricité (IPP), tout en poursuivant l’attribution de licences
d’exploration de schistes bitumeux.
A noter également : c’est en 2012 que la Banque Européenne de
Reconstruction et de Développement (BERD) fait sa première entrée dans le
pays, en injectant du capital dans InvestBank (23 M€) afin de lʹaider à
développer des lignes de crédit pour les PME.
Origine des principaux flux entrants, moyenne 2010‐2012 (M€, ANIMA‐MIPO)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
32
Jordanie
Stratégie de promotion 2012 : vers un nouveau code des investissements
La Jordanie a réalisé de grands efforts pour simplifier ses procédures
d’investissement en 2012. Ceci s’est reflété dans l’adoption en 2013 de deux
nouvelles lois : la loi de restructuration et la loi d’investissement (en attente
de validation). Les principaux changements suivants en découlent :
La réunification, sous une même ombrelle, de différents organismes
gouvernementaux tels que le Jordan Investment Board (JIB), la
Commission des zones de développement (DZC) et l’Agence jordanienne
de développement de l’entreprise (JEDCO) ;
Le renforcement des prérogatives de l’Agence de promotion des
investissements, qui, en vertu de la nouvelle loi, est maintenant habilitée à
prendre des décisions finales ;
La création dʹun Haut conseil de lʹinvestissement afin de 1) soutenir les
stratégies et politiques nationales d’investissement, 2) mettre en place les
plans et programmes pour promouvoir les politiques dʹinvestissement, 3)
réduire les démarches administratives pour les entreprises.
Le JIB a également mis en place en 2012 diverses actions afin d’attirer de
nouveaux investisseurs dans le Royaume : des démarches ont été effectuées
afin d’ouvrir de nouveaux bureaux de représentation en Arabie Saoudite et
en Turquie (ouverture prévue à la fin 2013), qui viendront compléter le réseau
international de l’agence (déjà établie au Koweït, aux Emirats Arabes Unis,
en Chine et aux Etats‐Unis). Par ailleurs, une base de données en ligne
regroupant des opportunités concrètes dʹinvestissement est en cours de
constitution : 90 opportunités ont déjà été identifiées dans les gouvernorats
du Sud, tandis que l’inventaire se poursuit pour ceux du Centre et du Nord.
Sur le plan international, 2012 a été marquée par :
Lʹentrée en vigueur en octobre de lʹaccord de libre‐échange Canada‐
Jordanie (ALECJ), le premier ALE jamais signé entre le Canada et un pays
arabe ;
Lʹadhésion en mars 2013 du Royaume à la Déclaration de lʹOCDE sur les
Décisions sur lʹinvestissement international et les entreprises
multinationales, qui devrait permettre à la Jordanie de mieux intégrer les
critères de développement durable dans sa stratégie dʹattraction des IDE
et de poursuivre ses efforts en faveur d’un meilleur climat des affaires.
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
33
Jordanie
Montants annoncés (en M€), nombre de projets d’IDE et de partenariat, 2007‐2012
Montants annoncés dans les trois secteurs de tête, 2007‐2012 (en M€)
Les 3 plus grosses annonces d’IDE en 2012
Eesti Energia / Oil Shale Energy of Jordan (Estonie). Le groupe lance les
travaux pour une centrale électrique de 460MW à 100 km au sud‐est
dʹAmman, avec ses partenaires malais (YTL) et locaux (NEI) (650 M€)
KEPCO‐Korea Electric Power Corporation (Corée du Sud). Le groupe
gagne le contrat de construction et dʹexploitation pour 25 ans dʹune
centrale de 600 MW à Almanakher, en JV avec Mitsubishi et Waertsilae
(345 M€)
YTL Power (Malaisie). Le groupe construit une centrale électrique de
460MW à 100 km au sud‐est dʹAmman, avec ses partenaires estonien
Eesti Energia et locaux (NEI) (300 M€)
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
0
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montants annoncés
Nombre de projets d'IDE
Nombre de partenariats
0
662
274
0
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
1 600
BTP, immobilier, infrastructures
Energie Banque, assurance, autres services financiers
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
34
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
35
Liban En dépit d’un conflit syrien qui fait rage à ses frontières et se reflète de
manière omniprésente sur la scène politique nationale, le Liban enregistre en
2012 des montants d’investissement direct étranger en hausse et proches,
selon les chiffres de la CNUCED, de ceux enregistrés entre 2005 et 2008.
Toujours très axés sur les services (banque, conseil, distribution), les IDE
affichent également en 2012 de bons résultats dans le secteur agro‐
alimentaire avec quelques belles annonces de prise de participation dans des
fleurons de l’industrie locale (tel que le producteur de graines Al Rifaï qui
ouvre son capital à la banque d’investissement qatarie QFIB) ou de jeunes
entreprises en forte croissance (c’est le cas du producteur de produits
biologiques Biomass, fondé en 2009, qui reçoit déjà des capitaux du français
Bel), ou encore émanant d’éminents membres de la diaspora du pays (le
libano‐brésilien Carlos Ghosn qui investit dans la cave El Ixir).
Le pays continue par ailleurs d’attirer un nombre de plus en plus important
de projets de partenariats : les chiffres atteignent en 2012 un nouveau niveau
record, avec 80 partenariats enregistrés contre 51 en 2011, soit une croissance
de 60%. Les entreprises étrangères, sans vouloir faire l’impasse sur le
potentiel du pays, semblent en effet opter pour des formes d’engagement
plus souples (franchise, partenariat commercial) ou des implantations plus
légères (enseignes, bureaux de représentation). Les implantations
d’enseignes se poursuivent aussi dans le domaine du luxe (Hermès), de la
restauration (Pomme de pain, Magnolia Bakery, etc.) et de l’hôtellerie
(Intercontinental, Mandarin Oriental, Cristal hotels, etc.).
Enfin, l’entrée sur le marché local de l’assurance marocaine Saham, qui
acquiert en mai 2012 81% du pôle assurance de la Bank Audi LIA Insurance,
est à relever. Il s’agit en effet de la première implantation forte d’une
entreprise du Royaume chérifien dans le pays.
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
36
Liban
Stratégie de promotion 2012 : soutenir l’investissement des PME
Quelques nouveaux éléments ont été apportés en 2012 à la loi libanaise en
vigueur (N° 360), avec pour objectif d’élargir les cibles potentielles des
programmes dʹincitation aux investissements mis en place dans le pays. En
effet, lʹAutorité de Développement des Investissements au Liban (IDAL) a
réduit, courant 2012, de 50% le niveau des investissements requis pour
bénéficier des baisses dʹimpôts et des incitations financières qu’elle offre, et a
supprimé tout pré‐requis pour les projets dʹinvestissement ciblant le secteur
des TIC. Grâce à ces mesures, lʹIDAL facilite l’accès des PME à ces mesures
de soutien. De nouvelles modifications au règlement régissant le
fonctionnement des centres dʹappels au Liban ont également été apportées, à
l’instar des licences E1 pour les appels internationaux.
LʹIDAL a également tenté de faciliter les démarches administratives des
investisseurs, en mettant en place des guichets uniques au sein de chaque
ministère, capables de répondre aux besoins des investisseurs dans leur
secteur respectif.
LʹIDAL a par ailleurs effectué en 2012 un travail d’identification de sous‐
secteurs dans lequel le Liban pourrait se prévaloir d’un avantage compétitif
fort –et ceci afin de mieux orienter sa stratégie et ses actions de promotion.
Un certain nombre de sous‐secteurs ont été à ce jour définis, tels que les
logiciels bancaires et les applications mobiles (pour les TIC) ou les boissons,
le mobilier, les métaux, le savon et les détergents (pour lʹindustrie).
Origine des principaux flux entrants, moyenne 2010‐2012 (M€, ANIMA‐MIPO)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
37
Liban
Montants annoncés (en M €), nombre de projets d’IDE et de partenariat, 2007‐2012
Montants annoncés dans les trois secteurs de tête, 2007‐2012 (en M€)
Les 3 plus grosses annonces d’IDE en 2012
Saham (Maroc). Le groupe acquiert 81% de LIA Insurance, pôle assurance du local Bank Audi, quelques mois après avoir reçu le soutien de la SFI et dʹAbraaj (101,1 M€)
Olayan (Arabie Saoudite). Le groupe investit avec des compatriotes dans Bachoura 987, une JV libano‐saoudienne en charge de la construction du premier Mandarin Oriental au Liban (77 M€)
Gulftainer (Émirats Arabes Unis). La compagnie remporte la concession, pour 25 ans, du nouveau terminal de conteneurs au port de Tripoli quʹelle doit développer et mettre en service (46,7 M€)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
0
200
400
600
800
1 000
1 200
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montants annoncés
Nombre de projets d'IDE
Nombre de partenariats
15
103 86
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
Tourisme, restauration Banque, assurance BTP, immobilier,
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
38
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
39
Libye Si la CNUCED n’enregistre, pour la deuxième année consécutive, aucun flux
net d’IDE à destination de la Libye, le pays reste néanmoins plus que jamais
dans la ligne de mire des investisseurs : la spectaculaire reprise économique
de 2012 (le pays a enregistré une croissance de 104% ‐en grande partie en
raison de la reprise des activités pétrolières), combinée à l’accélération des
entrées de pétrodollars (les seuils de production atteints sont déjà supérieurs
aux niveaux pré‐révolutionnaires), ne doivent pas masquer les besoins
considérables du pays en termes d’investissements dans tous les secteurs de
l’économie.
A ce titre, les IDE, en tant que source reconnue de transfert d’expertise et de
technologies, peuvent apporter une solide contribution à la nécessaire
modernisation des infrastructures du pays, à la reconstruction de son
industrie et à l’expansion de ses services. D’un autre côté, force est de
constater que la diversification de l’économie libyenne, longtemps asphyxiée
par une centralisation excessive et un poids démesuré du secteur public
(entre 47% et 70% des emplois selon les sources), ne pourra longtemps
encore faire l’impasse sur une ouverture, même partielle, au secteur privé.
De nombreuses opportunités, contrats ou privatisations, sont donc attendus,
et les investisseurs restent à l’affût. C’est ainsi que la totalité des annonces
d’investissement (hors hydrocarbures) enregistrées par l’observatoire
ANIMA‐MIPO en 2012 portent sur des projets d’implantation de filiales ou
de succursales, probablement en prévision de futurs appels d’offre, créations
ou prises de participation. De la même manière, les annonces d’ouverture de
bureaux de représentation ou d’accords de franchise se multiplient, pour
atteindre des niveaux jamais encore égalés (26 annonces de partenariats
enregistrées contre 18 pour 2010, la meilleure année).
Les investisseurs européens et nord‐américains restent encore frileux, avec
des projets presqu’encore exclusivement concentrés sur l’exploration et la
production pétrolières. A l’inverse, les pays du Golfe et les pays voisins
méditerranéens (Egypte et Tunisie) marquent déjà leur présence dans le
BTP, les services (banque, distribution) ou l’industrie (automobile).
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
40
Libye
Stratégie de promotion 2012 : un pas en avant, deux pas en arrière
En l’espace d’une année, la Libye a adopté deux lois consécutives sur
lʹinvestissement, la deuxième (et plus récente) neutralisant les effets positifs
de la première. En effet, moins de deux mois après la publication d’un
premier décret confirmant le maintien d’une participation étrangère
plafonnée à 65% (et à 80% sur autorisation spéciale du Ministère de
lʹéconomie), le gouvernement libyen a soudainement revu en juillet 2012 sa
réglementation pour adopter un cadre juridique plus contraignant. Comme
cela est déjà le cas en Algérie, le décret N° 207 (juillet 2012) limite la
participation des étrangers dans une entreprise libyenne et la plafonne à
une part minoritaire de 49% : une règle très restrictive si l’on considère que
les entreprises étrangères fournissent généralement une part importante du
capital financier et technique nécessaire pour la mise sur pied de nouvelles
joint‐ventures. De plus, le décret stipule que le capital minimum requis
(600 000€) pour lʹenregistrement d’une nouvelle entreprise se doit d’être versé
au moment même de la constitution, fait corrélativement pénalisant pour les
jeunes entrepreneurs libyens souhaitant lancer leur propre entreprise. Enfin,
le décret étend la liste des activités interdites aux capitaux étrangers, qui
inclut désormais l’audit, les services financiers et le recrutement.
Mi‐2012, le pays a en revanche mis en place une nouvelle loi autorisant la
finance islamique et annoncé travailler sur une mise à jour de la loi bancaire
de 2005. Cette loi avait ouvert la porte aux activités des banques étrangères en
Libye (même si aucune nouvelle licence n’est encore prévue).
Origine des principaux flux entrants, moyenne 2010‐2012 (M€, ANIMA‐MIPO)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
41
Libye
Montants annoncés (en M€), nombre de projets d’IDE et de partenariat, 2007‐2012
Montants annoncés dans les trois secteurs de tête, 2007‐2012 (en M€)
Les 3 plus grosses annonces d’IDE en 2012
ENI (Italie). Le groupe annonce de gros investissements en Libye dʹici
2022 pour développer ses activités amont et rester le premier producteur
du pays (6 200 M€)
GSSG‐Ghanem ben Saad al‐Saad (Qatar). Lʹhomme dʹaffaires forme une
JV 60‐40 avec le libyen Wahid Borchan, pour lancer des projets dans la
santé, lʹéducation, le BTP et la pétrochimie (43 M€)
BASF / Wintershall (Allemagne). Le groupe construit un pipeline entre les
champs dʹAnafura et Amal et fait ainsi un des premiers investissements
en Lybie depuis la révolution (10,5 M€)
0
5
10
15
20
25
30
35
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montants annoncés
Nombre de projets d'IDE
Nombre de partenariats
631
0 00
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
3 500
4 000
4 500
Energie BTP, immobilier, infrastructures
Verre, ciment, minéraux, bois, papier
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
42
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
43
Maroc Le Maroc affiche un résultat plus que satisfaisant, avec des intentions
d’investissement qui doublent entre 2011 et 2012 (en montants) et un
nombre de projets qui se stabilise au‐dessus de la centaine. Fortement affecté
par la crise de l’euro (75% des investisseurs étrangers sont européens), le
pays avait enregistré une baisse continue des intentions d’investissement
depuis 2009. Il récupère ainsi en 2012 les niveaux d’annonces de 2008.
Le Maroc poursuit résolument son développement dans les secteurs
aéronautique et automobile (attendu pour être dans quelques années le
premier secteur exportateur du Royaume) : les sous‐traitants et
équipementiers continuent d’affluer, au rythme d’une vingtaine d’annonces
d’implantation par an depuis 2011, dans les zones franches de Tanger (où
Renault a inauguré son usine début 2012), Kénitra (Fujikura, Hirschmann,
One Tech, etc.), Nouaceur (AAA, Dassault, Bombardier), ou Casablanca
(Leoni, NTN‐SNR, Continental).
Les IDE sont également en forte croissance dans l’énergie, les projets du Plan
Maroc Vert arrivant à maturité : la concession pour la plus grande centrale
CSP du monde a été attribuée en septembre 2012 au saoudien ACWA et les
premiers projets éoliens ont été remportés par GDF Suez (Taraya), Mistsui &
EDF (Taza).
Le Maroc est ainsi classé en 2012 par FDI Intelligence deuxième pays africain
le plus attractif économiquement après l’Afrique du Sud, pour la qualité de
ses infrastructures, son potentiel économique et son environnement des
affaires. Une analyse encourageante pour les années à venir.
Origine des principaux flux entrants, moyenne 2010‐2012 (M€, ANIMA‐MIPO)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
44
Maroc
Stratégie de promotion 2012 : développer de nouveaux marchés
Le Maroc et son Agence de développement des investissements (AMDI) ont
poursuivi en 2012 leurs efforts afin de diversifier les sources et secteurs clés
d’investissement pour le pays. Cela se reflète principalement dans :
L’intégration de nouveaux secteurs prioritaires de développement dans
la stratégie de promotion des IDE de lʹAMDI : produits pharmaceutiques,
chimie, métaux et industries de lʹacier bénéficieront à terme des mêmes
avantages que les industries automobile et aéronautique, à savoir une
exemption sur le coût des biens dʹéquipement, lʹachat de terrains, les
infrastructures et le soutien à la formation professionnelle ;
L’adoption d’une stratégie d’attraction des investisseurs de nouveaux
pays : l’AMDI a ouvert de nouveaux bureaux de représentation à New
York et Abu Dhabi début 2012, et préparé, pour lʹannée 2013,
lʹorganisation de plusieurs road shows dans des villes émergentes telles
que Shanghaï, Bombay, Sao Paulo ou Tokyo ;
Le développement dʹun service d’after care, afin d’encourager le
réinvestissement des entreprises étrangères déjà établies dans le pays. A
ce titre, des rencontres entre des investisseurs et des représentants des
ministères marocains ont été organisées, ainsi que des visites de terrain.
Sur le plan international, le pays a signé courant 2012 un accord cadre avec le
Conseil de Coopération des États arabes du Golfe (CCEAG), comprenant :
La signature dʹun accord de coopération afin de renforcer les échanges
commerciaux et attirer les investisseurs du Golfe au Maroc : des secteurs
de développement prioritaires sont définis dans lʹaccord et comprennent
le tourisme, lʹagro‐industrie, les transports, les nouvelles technologies, les
énergies renouvelables, la chimie et l’industrie pharmaceutique ;
La création d’une commission mixte réunissant le Secrétariat général du
CCEAG et des membres du Ministère des affaires étrangères marocain,
chargée d’évaluer la progression des investissements en provenance du
Golfe et des actions de soutien ;
La création dʹune banque de projets dédiée aux investisseurs du Golfe afin
de faciliter leur accès aux opportunités d’affaires locales, notamment dans
les secteurs de l’agroalimentaire, l’industrie, la pêche, l’immobilier, le
tourisme et la finance islamique.
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
45
Maroc
Montants annoncés (en M€), nombre de projets d’IDE et de partenariat, 2007‐2012
Montants annoncés dans les trois secteurs de tête, 2007‐2012 (en M€)
Les 3 plus grosses annonces d’IDE en 2012
ACWA (Arabie Saoudite). Le groupe remporte le contrat pour construire et opérer la centrale thermo‐solaire de 160 MW à Ouarzazate, en JV 95‐5 avec les espagnols Aries et TSC (618,5 M€)
Danone (France). Le leader mondial renforce sa présence au Maroc en portant sa participation à 67% dans Centrale Laitière, numéro un des produits laitiers dans le pays (550 M€)
GDF Suez / International Power (France). Le groupe construit une centrale éolienne de 300 MW à Tarfaya via TAREC, sa JV 50‐50 avec le marocain Nareva, selon un contrat BOT de 20 ans (179 M€))
0
20
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80
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0
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3 000
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montants annoncés
Nombre de projets d'IDE
Nombre de partenariats
474
66 69
0
200
400
600
800
1 000
1 200
Banque, assurance, autres services financiers
BTP, immobilier, infrastructures
Tourisme, restauration
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
46
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
47
Palestine La Palestine enregistre 3 annonces de projets d’IDE en 2013. S’il reste
modeste, ce chiffre est néanmoins le plus élevé depuis 2008, année phare
pour les IDE en Palestine avec 9 projets annoncés pour un montant de 309
M€. La CNUCED note elle aussi une nette hausse des flux d’IDE en 2012 :
estimés à 190 M€, ils progressent de 25% par rapport à 2011.
Deux des trois projets d’investissement enregistrés en 2012 se sont fait par
l’intermédiaire de Sadara Ventures, un fonds de capital risque qui réunit
dans son comité d’investissement des multinationales technologiques telles
que CISCO et Google, des institutions financières internationales (BEI) et des
fondations privées (Soros, Skoll, the case). Les investissements de Sadara
Ventures effectués en 2012 dans les start‐ups locales Yamsafer et Souktel
donnent un nouveau souffle à l‘écosystème entrepreneurial local, longtemps
confiné par manque de possibilités de financement.
A ce titre, les annonces de création de fonds de capital‐risque, totalement
absents de l’écosystème palestinien dans les années 2000, se sont accélérées
depuis 2010. Après le lancement simultané en 2010 de 3 fonds (Sadara
Ventures, Siraj Fund et Abraaj RED Palestinian Fund) destinés à soutenir les
entrepreneurs locaux, un nouveau fonds d’amorçage, de taille plus modeste,
le fonds Arabreneur, a été annoncé en 2013.
Origine des principaux flux entrants, moyenne 2010‐2012 (M€, ANIMA‐MIPO)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
48
Palestine
Montants annoncés (en M€), nombre de projets d’IDE et de partenariat, 2007‐2012
Montants annoncés dans les trois secteurs de tête, 2007‐2012 (en M€)
Les 3 plus grosses annonces d’IDE en 2012
Google (États‐Unis). Le groupe investit aux côtés dʹinstitutions dans Souktel, développeur palestinien de la plateforme SMS ʹJob Matchʹ, utilisée dans 16 pays de la région (0,78 M€)
Google (États‐Unis). Le groupe investit aux côtés du Fonds Soros, la BEI et Cisco dans Yamsafer, start‐up palestinienne de sites de voyages en ligne, via le fonds Sadara (0,7 M€)
Publicis (France). Le groupe de communication acquiert 20% de lʹagence Zoom Advertising, basée à Ramallah, qui rejoint le réseau Publicis Worldwide comme ʹPublics Zoomʹ
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2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montants annoncés
Nombre de projets d'IDE
Nombre de partenariats
209
66
0 0 00
50
100
150
200
250
BTP, immobilier, infrastructures
Verre, ciment, minéraux, bois, papier
Télécommunications & internet
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
49
Syrie La violente détérioration de la situation en Syrie a inévitablement mis un
coup d’arrêt à tout projet d’investissement dans le pays. Le pays n’enregistre
ainsi aucun flux entrant et aucune annonce d’IDE pour 2012. Un seul projet
de partenariat est maintenu : il s’agit de la mise en place par les
transporteurs turcs Sabay Shipping et LAM d’une liaison régulière de
transport de marchandises entre le port dʹIskenderun et de Tartous.
La gravité du conflit syrien ne laissant que peu d’espoir sur une possible
résolution à court‐terme, les entreprises syriennes sont amenées à chercher
refuge chez leurs voisins les plus proches (Jordanie, Liban, Turquie). Les
pays du Golfe offrent également une terre d’accueil aux industries du pays
en quête de relocalisation.
L’observatoire ANIMA‐MIPO enregistre 2 annonces d’IDE sortants pour
2012, l’un vers la Jordanie (installation d’une usine dʹalimentation et de
confiserie Al Akrami à Karak) et l’autre vers Liban (rachat des dernières
parts de Khoury Home par l’homme d’affaire syrien Moussa Farhan).
Origine des principaux flux entrants, moyenne 2010‐2012 (M€, ANIMA‐MIPO)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
50
Syrie
Montants annoncés (en M€), nombre de projets d’IDE et de partenariat, 2007‐2012
Montants annoncés dans les trois secteurs de tête, 2007‐2012 (en M€)
Aucune annonce d’IDE n’a été enregistrée en 2012.
0
10
20
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0
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1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
3 500
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montants annoncés
Nombre de projets d'IDE
Nombre de partenariats
0 0 00
500
1 000
1 500
2 000
2 500
Energie BTP, immobilier, infrastructures
Verre, ciment, minéraux, bois, papier
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
51
Tunisie Après une année 2011 difficile pour une économie tunisienne entrée en
récession, le pays renoue en 2012 avec une croissance positive (+3,6%) et
affiche des annonces d’IDE en hausse de 25%. Cette évolution s’explique en
partie par des opérations d’acquisition et de privatisation conséquentes,
telles que la prise de contrôle par le français Crédit Mutuel de la Banque de
Tunisie ou l’augmentation de la participation de Qatar Telecom dans
l’opérateur Tunisiana. Les investissements dans le secteur des
hydrocarbures se poursuivent, avec notamment une annonce majeure
d’extension des activités de l’italien ENI pour un montant de 470 M€.
Si le montant des IDE est en hausse, le nombre de projets annoncés
enregistré par l’observatoire ANIMA‐MIPO est lui en légère baisse par
rapport à 2011, et loin derrière les niveaux de 2010. La baisse observée
depuis 2010 s’applique à tous les secteurs de l’économie, avec une
prédominance dans le tourisme et la restauration, ainsi que la banque.
Les projets d’IDE semblent avoir été en revanche temporairement remplacés
par des formes plus souples d’engagement, les annonces de partenariats
s’étant multipliées en 2012 (+43%), avec de nombreuses ouvertures de
bureaux de représentation prévus et d’accords de franchise conclus.
En matière d’origine, les Européens restent largement en tête des annonces
de projets d’IDE en Tunisie.
Origine des principaux flux entrants, moyenne 2010‐2012 (M€, ANIMA‐MIPO)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
52
Tunisie
Stratégie de promotion des IDE en 2012 : un nouveau code en préparation
Compte tenu de la situation exceptionnelle à laquelle le pays fait face
depuis 2011, de nouvelles actions devaient être mises en place courant 2012
pour renforcer l’attractivité de la Tunisie auprès des investisseurs étrangers.
C’est à cette fin que l’Agence de promotion de l’investissement extérieur
(FIPA) avait préparé en 2011 un Livre blanc préconisant l’adoption de
nouvelles mesures –telles que la multiplication des incitations directes
(subventions) plutôt que des incitations indirectes (exonérations fiscales) ou
le traitement égal des entreprises exportatrices que non exportatrices. Dans
la même lignée, la Société financière internationale (SFI), bras financier de la
Banque mondiale, a offert courant 2012 son assistance technique et
financière (don d’une valeur de 625 000€) à la Tunisie afin de mener les
travaux nécessaires à la réforme du code de l’investissement. Le dit code
nʹétait malheureusement encore ni publié ni approuvé mi 2013.
Le pays a néanmoins mené plusieurs actions en 2012 afin de renforcer ses
liens avec ses voisins et de promouvoir lʹinvestissement dans des secteurs
prioritaires :
Sur le plan international, la Tunisie a adhéré en mai 2012 à la
déclaration de lʹOCDE sur les Décisions sur lʹinvestissement
international et les entreprises multinationales, acceptant par là même
dʹaccorder aux entreprises à capitaux étrangers le même statut qu’aux
entreprises nationales et d’accroître ses efforts en vue d’une
responsabilisation accrue (sociale, écologique, etc.) des entreprises ;
Sur le plan régional, la Tunisie sʹest employée à renforcer ses liens avec
lʹAlgérie : un comité technique mixte a été mis en place par la FIPA et
l’ANDI afin d’approfondir la collaboration entre les deux organismes
(une première réunion d’échanges de bonnes pratiques a eu lieu en
septembre 2012) ;
Enfin, une attention particulière a été accordée à la promotion des
énergies renouvelables, boostée par lʹorganisation à Tunis du Forum
mondial de lʹénergie durable EnerSol 2012 : des mesures favorables à
l’investissement privé dans le secteur ont été adoptées, autorisant les
entreprises auto‐génératrices dʹélectricité à utiliser le réseau national de
distribution et à vendre leurs surplus à lʹÉtat.
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
53
Tunisie
Montants annoncés (en M€), nombre de projets d’IDE et de partenariat, 2007‐2012
Montants annoncés dans les trois secteurs de tête, 2007‐2012 (en M€)
Les 3 plus grosses annonces d’IDE en 2012
ENI (Italie). Le groupe annonce 160 emplois locaux et de nouveaux
investissements en 2012 en Tunisie, où la révolution de 2011 nʹa pas eu
dʹimpact sur ses activités (470 M€)
Qtel‐Qatar Telecom (Qatar). Lʹopérateur téléphonique augmente sa
participation de 15% dans Tunisiana, dont il détient désormais 90% du
capital et des droits de vote (315,3 M€)
SanLucar (Espagne). Le producteur de primeurs lance un méga‐projet
agricole destiné à lʹexportation vers lʹAllemagne et lʹAutriche, créant
25 000 emplois dʹici 2018 (169 M€)
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20
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0
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1 000
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2 000
2 500
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montants annoncés
Nombre de projets d'IDE
Nombre de partenariats
640
419
121
0
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
1 600
Energie Télécommunications Banque, assurance
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
54
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
55
Turquie Avec l’objectif affiché de rejoindre d’ici 2023 (centenaire de la République) le
club des 10 premières puissances mondiales et le top 8 des principaux
récipiendaires d’IDE, la Turquie voit néanmoins son expansion quelque peu
ralentie en 2012 par la crise économique globale, celle de la zone euro et,
dans une moindre mesure, par le conflit syrien qui coupe ses principales
routes d’acheminement vers le Moyen‐Orient.
La CNUCED enregistre ainsi, après un bond spectaculaire entre 2010 et 2011
(+68%), une baisse des flux nets d’IDE à destination du pays en 2012 (‐16%,
9,6 Md€). Les intentions d’investissement compilées par l’observatoire
ANIMA‐MIPO restent quant à elles relativement stables, autour de 12,7
Md€, signe que le pays n’a pas tant perdu de son attractivité globale, en
dépit de la désertion européenne.
En effet, l’année 2012 est marquée par une contraction sans précédent des
investissements en provenance des pays européens, déjà en chute libre
depuis 2010 et la crise de la zone euro. Pour la première fois depuis la
création de l’observatoire ANIMA‐MIPO en 2003, les Européens perdent
leur leadership et passent en troisième position des montants d’IDE
annoncés, derrière les pays asiatiques ou émergents (Japon, Chine, Russie,
Corée du Sud), et les pays Golfe. Le nombre de projets d’investissement
annoncés est également en forte baisse (‐50% depuis 2010).
Les secteurs les plus attractifs de l’économie turque restent en 2012
l’automobile (avec de nombreux projets de création ou d’extension d’usines
de pièces détachées par les équipementiers ou constructeurs MAN, Bosch,
Renault, Toyota, etc.), l’énergie (avec notamment 2 gros projets de centrales
à charbon à Batin et Tufanbeyli, remportés respectivement par les chinois
Weiqu et Avic) et la banque (le pays confirme sa position de hub financier
régional avec l’ouverture de son marché aux banques étrangères).
Le secteur de l’immobilier et des BTP regagne en attractivité après une année
2011 au point mort, avec quelques très gros projets annoncés, tels que de
vastes projets d’infrastructure routière et de ponts attribués au malais UEM
(1,7 Md€) et à l’italien Astaldi (955M€), la construction d’un complexe mixte
par l’émirien Emaar Properties (778 M€) ou l’acquisition par le français ADP
de 38% de l’opérateur aéroportuaire local TAV (627 M€).
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
56
Turquie
Stratégie de promotion des IDE 2012 : un nouveau code commercial
La Turquie a fait en 2012 un grand pas en faveur d’une meilleure
gouvernance et transparence des affaires avec lʹentrée en vigueur d’un
nouveau Code de commerce. En effet, après avoir régulé le milieu des
affaires pendant plus de 50 ans, le code de 1957 a été réformé afin de rendre
compatibles les législations commerciales turques avec la réglementation
européenne. Le nouveau code renforce ainsi la transparence des entreprises
privées en matière de gouvernance, simplifie la comptabilité et précise les
exigences en matière d’audit. Des règles de transparence informatique et
internet ont également été mises en place, ainsi qu’une protection renforcée
pour les actionnaires minoritaires. Le nouveau code introduit également des
dispositions visant à faciliter lʹexercice des actionnaires, comme lʹaccès à
lʹinformation concernant la situation financière, une gestion et un contrôle
indépendants obligatoires. En se conformant à la plupart des normes
internationales, le nouveau code facilite les décisions dʹinvestissement ainsi
que lʹinternationalisation des entreprises locales.
En parallèle, les incitations aux investissements dans le pays ont été
modifiées afin de mieux prendre en considération les différences régionales :
le pays a ainsi été divisé en 6 zones, offrant différents niveaux dʹincitations.
Enfin, la Turquie a poursuivi ses efforts de pénétration de nouveaux
marchés, en augmentant ses exportations vers le Moyen‐Orient et l’Afrique,
et en encourageant l’implantation d’écoles turques dans de nouvelles villes.
Origine des principaux flux entrants, moyenne 2010‐2012 (M€, ANIMA‐MIPO)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
57
Turquie
Montants annoncés (en M€), nombre de projets d’IDE et de partenariat, 2007‐2012
Montants annoncés dans les trois secteurs de tête, 2007‐2012 (en M€)
Les 3 plus grosses annonces d’IDE en 2012
Sberbank (Russie). Lʹancienne caisse dʹépargne soviétique rachète au groupe franco‐belge Dexia la banque locale Denizbank et son réseau de 589 bureaux à travers le pays (3 020 M€)
UEM (Malaisie). Le groupe remporte le contrat BOT de 25 ans pour le projet dʹautoroutes et les 2 ponts sur le Bosphore en JV 40‐60 avec les turcs Koc et Ulker (1 780 M€)
Shaman M. Al Mugherah Sons (Arabie Saoudite). Lʹentreprise familiale va développer un méga‐complexe de tourisme thermal, qui emploiera 5 000 personnes à Dagyenice, dans la province de Bursa (1 454 M€)
-30
20
70
120
170
220
0
2 000
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6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
16 000
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montants annoncés
Nombre de projets d'IDE
Nombre de partenariats
3 825
1 665 1 670
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
Banque, assurance Energie BTP, immobilier
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
58
4. Annexes Annexe 1. Tableaux synthétiques Ces tableaux portent sur lʹensemble MED‐11.
Nature des projets
Projets dʹIDE par nature de lʹinvestissement (Observatoire ANIMA‐MIPO 2003‐12)
Nature de l'IDE
Année
Création Extension Filiale, succursale
Acquisition, privatisa-tion totale
JV finan-cière, par-ticipation
Concession et PPP
Total
2003 147 18 40 2 34 8 249 2004 127 41 64 8 53 13 306 2005 184 75 78 23 182 79 621 2006 249 67 148 29 223 45 761 2007 206 64 156 50 232 76 784 2008 222 71 140 60 232 64 789 2009 167 74 109 26 140 46 562 2010 201 101 151 92 226 73 844 2011 121 85 146 73 196 45 666 2012 133 77 116 63 193 63 645
Total 1 757 673 1 148 426 1 711 512 6 227
Partenariats par nature (Observatoire ANIMA‐MIPO 2003‐12)
Nature du
parte-nariat
Année
Accord de dévelop-pement
Bureau de repré-sentation
Contrat de gestion
Enseignes, magasins, franchises
Parte-nariat com-mercial
Partenariat techno-logique
Total
2003 15 10 5 5 2 37 2004 22 24 3 30 8 2 89 2005 36 24 35 9 4 108 2006 28 35 4 35 15 6 123 2007 35 35 1 63 11 7 152 2008 48 45 4 80 21 9 207 2009 43 60 6 116 45 25 295 2010 62 134 17 159 94 49 515 2011 25 125 11 100 83 33 377 2012 18 178 19 151 104 35 505
Total 332 670 65 774 395 172 2408
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
60
Palmarès par pays d'origine
Montants nets dʹIDE vers MED‐11 par pays dʹorigine
(Observatoire ANIMA‐MIPO 2003‐11)
# Pays d'origine
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
1 États-Unis 1 583 1 334 6 823 19 526 4 107 4 143 3 488 4 310 5 005 5 6962 France 913 2 029 2 102 4 264 9 145 3 144 3 797 3 297 878 4 7843 Royaume-
Uni 254 461 8 075 1 435 5 681 5 351 5 022 2 036 5 449 545
4 Émirats Arabes Unis
216 1 011 2 831 8 782 7 025 3 033 2 142 970 468 2 286
5 Arabie Saoudite
619 838 2 202 4 081 2 842 497 1 747 492 1 062 2 212
6 Koweït 1 005 161 1 462 4 069 2 734 2 181 665 522 517 4867 Russie 2 060 110 243 1 257 285 4 848 1 735 3 0348 Espagne 1 933 324 945 941 1 364 1 381 821 4 404 75 2659 Italie 326 369 1 552 2 454 1 145 399 915 1 319 1 846 1 665
10 Qatar 219 664 1 510 2 141 724 1 437 546 4 43411 Allemagne 491 431 795 1 508 1 106 1 911 1 691 1 904 845 72712 Chine 309 165 191 1 050 81 1 832 576 2 211 1 271 1 27213 Pays-Bas 1 167 306 968 3 029 1 155 1 129 274 916 3314 Égypte 1 151 5 1 415 1 160 2 049 290 177 537 4315 Grèce 5 134 2 852 1 794 1 117 125 35 10 15616 Canada 72 18 273 608 1 807 597 227 682 864 59817 Autriche 10 223 131 1 228 474 849 325 1 590 649 1618 Suisse 231 359 294 50 500 204 211 1 115 390 73519 Bahreïn 2 1 607 408 128 945 380 29 21320 Inde 18 178 708 453 570 222 318 453 69221 Japon 99 28 419 294 262 390 7 355 418 64022 Liban 5 39 250 968 651 228 90 84 256 24123 Afrique du
Sud 2 577 83 8 20 110
24 Australie 164 39 34 260 74 194 107 5 1 90425 Norvège 1 622 2 131 294 262 36626 Belgique 2 1 000 1 008 182 140 2 22 210 8027 Azerbaïdjan 1 066 194 50 718 22528 Corée du
Sud 31 26 502 189 145 132 263 855
29 Suède 135 44 213 88 65 124 492 273 625 230 Indonésie 9 157 28 45 1 40831 Luxembourg 113 184 265 643 34 5 372 1832 Malaisie 264 190 4 55 17 516 45633 Jordanie 47 77 597 30 351 13 55 81 3134 Turquie 22 11 74 386 16 196 260 53 12335 Portugal 79 4 52 648 147 25 7 40 3136 Hong-Kong 26 97 466 10 62 94 10037 République
Tchèque 402 421 2
38 Brésil 268 118 2 131 81 192 1 2739 Danemark 84 60 12 123 114 151 110 7 2240 Iran 12 295 118 71 13741 Singapour 426 122 15 27 18
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
61
# Pays d'origine
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
42 Irlande 10 40 32 30 22 47043 Libye 4 59 111 73 50 212 74 4 544 Estonie 354 21745 Thaïlande 2 19 356 12046 Maroc 38 31 4 230 0 11447 Oman 37348 Kazakhstan 219 16 3249 Pologne 24 79 108 4450 Finlande 4 89 80 5 5851 Israël 73 29 98 752 Tunisie 17 26 55 17 19 8 26 0 1053 Irak 156 954 Croatie 146 1555 Brunei Dar. 90 6256 Pakistan 9 135 2 57 Mexique 129 14 58 Taïwan 14 61 20 8 4 2759 Islande 69 16 4160 Viet Nam 2 7061 Maurice 54 62 Ukraine 19 4 2663 Palestine 2 44 64 Argentine 23 2365 Côte D'Ivoire 4066 Philippines 30 67 Gabon 29 68 Cuba 4 2469 Nouvelle-
Zélande 2 5 18
70 Chili 2 19 71 Algérie 7 1472 Syrie 10 9 173 Gibraltar 1374 Slovénie 13 75 Liechtenstein 5 576 Bulgarie 577 Lettonie 578 Malte 2 79 Roumanie 2 80 Chypre 181 Soudan 1 82 Serbie et
Monténégro
83 Hongrie 84 Bermudes 85 Caïmans,
Îles
86 Îles Vierges Britanniques
87 Venezuela Total général 9 860 11 683 35 145 64 523 53 002 37 272 28 036 35 313 27 184 37 061
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
62
Annexe 2. Comparaison ANIMA/CNUCED par pays Les tableaux ci‐après fournissent les derniers chiffres officiels publiés par
ANIMA et par la CNUCED (UNCTAD en anglais) depuis 2003, convertis en
euros au taux de change moyen $/€ pour chacune des années concernées.
Tant les chiffres CNUCED quʹANIMA sont révisés chaque année, y compris
pour les années antérieures (dans le cas dʹANIMA, en fonction des
annulations ou modifications de montants sur les projets).
Flux entrants dʹIDE, 2003‐2012 (en M$ aux prix et taux de change courants. Source CNUCED)
Pays 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012Algérie 634 882 1 081 1 795 1 662 2 593 2 746 2 264 2 571 1 484Égypte 237 2 157 5 376 10 043 11 578 9 495 6 712 6 386 -483 2 798Israël 3 322 2 947 4 818 15 296 8 798 10 875 4 607 5 510 11 081 10 414Jordanie 547 937 1 984 3 544 2 622 2 826 2 413 1 651 1 474 1 403Liban 2 860 2 484 3 321 3 132 3 376 4 333 4 804 4 280 3 485 3 787Libye 143 357 1 038 2 064 3 850 3 180 3 310 1 909 0 0Maroc 2 314 895 1 654 2 449 2 805 2 487 1 952 1 574 2 568 2 836Palestine 18 49 47 19 28 52 301 180 214 244Syrie 160 320 583 659 1 242 1 467 2 570 1 469 0 0Tunisie 584 639 783 3 308 1 616 2 759 1 688 1 513 1 148 1 918Turquie 1 702 2 785 10 031 20 185 22 047 19 760 8 663 9 036 16 047 12 419MED-11 12 665 14 809 31 755 64 558 63 474 63 006 43 074 37 679 38 104 37 303
Flux entrants dʹIDE, 2003‐2012 (Source CNUCED, convertis en M€)
Pays 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012Algérie 560 709 869 1 448 1 214 1 772 1 975 1 709 1 845 1 155Égypte 210 1 734 4 321 8 099 8 462 6 489 4 827 4 820 -346 2 177Israël 2 937 2 369 3 873 12 335 6 430 7 432 3 313 4 159 7 954 8 103Jordanie 484 753 1 595 2 858 1 916 1 931 1 735 1 246 1 058 1 092Liban 2 528 1 997 2 670 2 526 2 467 2 961 3 455 3 231 2 501 2 947Libye 126 287 834 1 665 2 814 2 173 2 380 1 441 0 0Maroc 2 046 719 1 329 1 975 2 050 1 700 1 404 1 188 1 844 2 206Palestine 16 39 37 15 21 35 216 136 153 190Syrie 141 257 469 531 908 1 003 1 848 1 109 0 0Tunisie 516 514 629 2 668 1 181 1 885 1 214 1 142 824 1 493Turquie 1 505 2 239 8 063 16 278 16 112 13 504 6 230 6 821 11 519 9 663MED-11 11 196 11 905 25 524 52 063 46 388 43 059 30 977 28 443 27 351 11 196
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
63
Flux dʹIDE, 2003‐2012 (ANIMA‐MIPO, en M€)
Pays 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012Algérie 2 958 2 322 3 868 2 440 2 376 1 263 3 502 649 1 502 4 495Égypte 874 1 611 4 752 14 394 17 251 3 680 6 411 9 595 5 038 7 684Israël 716 1 256 6 188 14 209 3 730 3 517 2 450 4 379 4 954 6 318Jordanie 807 708 869 3 653 2 578 1 002 1 925 1 039 1 082 1 155Liban 325 569 744 3 499 279 1 058 200 595 64 207Libye 0 322 423 374 5 453 4 569 1 629 259 344 674Maroc 3 281 3 710 1 566 4 102 2 455 2 258 2 627 1 710 1 163 2 335Palestine 10 80 0 61 8 309 21 0 0 1Syrie 104 144 2 795 4 362 1 530 3 036 1 048 2 062 141 0Tunisie 207 183 976 2 219 2 165 947 827 1 965 1 202 1 486Turquie 577 779 12 962 15 209 15 177 15 630 7 396 13 057 11 695 12 705MED-11 9 860 11 683 35 145 64 523 53 002 37 272 28 036 35 313 27 184 37 061Δ ANIMA-CNUCED -12% -2% 38% 24% 14% -13% -9% 24% -1% 28%
Les écarts sʹexpliquent par l’utilisation de méthodologies distinctes. ANIMA
détecte des projets dʹinvestissement pour l’année n, année de l’annonce du
projet par son promoteur –lequel sera réalisé cette même année ou les
années suivantes. Cʹest une approche micro‐économique « prévisionnelle ».
La CNUCED recense dans la balance des paiements de chaque économie
nationale les entrées de capitaux étrangers consacrés à l’investissement
direct. Cʹest une approche macro‐économique « constatée ».
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
64
Annexe 3. Méthodologie Les données de lʹobservatoire ANIMA‐MIPO sont produites à partir de la
synthèse des annonces dʹinvestissements détectées par l’équipe de veille et
les agences partenaires d’ANIMA.
Différences avec l'approche CNUCED
Il s’agit des investissements annoncés l’année n, où le promoteur du projet
médiatise ou valide le projet –lequel sera réalisé cette même année ou les
années suivantes (année n+1 etc.). ANIMA‐MIPO fournit donc des données
d’anticipation, qui ne tiennent pas compte de l’origine des capitaux investis
(profits recyclés sur place, financement bancaire local ou étranger, etc.), mais
qui intègrent la seule part relevant de l’opérateur étranger. La CNUCED au
contraire identifie dans la balance des paiements de chaque économie
nationale les entrées de capitaux étrangers consacrés à l’investissement
direct. Cʹest une approche macro‐économique, qui globalise tous les
investissements, quʹils soient financiers (fusions‐acquisitions) ou physiques :
la CNUCED constate, après coup, la réalité macro‐économique des transferts
de capitaux privés. Un décalage de lʹordre dʹun an à 18 mois peut être
constaté par rapport aux chiffres dʹANIMA‐MIPO.
Typologie
Depuis le lancement du programme Invest in Med, lʹobservatoire ANIMA‐
MIPO (Mediterranean Investment & Partnership Observatory) distingue :
les IDE (investissements directs étrangers), définis comme des projets
tangibles, datés, localisés, avec un volume significatif dʹinvestissement
(création, extension, acquisition, joint‐venture, filiale) réalisé au moins
partiellement par un opérateur étranger;
les partenariats, définis comme des projets permettant à une entreprise
étrangère de se rapprocher dʹun marché domestique MED, à travers un
partenaire identifié, ou en ouvrant une représentation locale (agence,
réseau, etc.) ou encore en autorisant une franchise locale.
Les diverses catégories dʹIDE et de partenariats sont présentées dans le
tableau ci‐dessous. La distinction est souvent difficile, car beaucoup de
projets sont à la fois des IDE et des partenariats. Dans les premiers,
lʹimportance du projet identifié (emplois, montant investi, taille industrielle)
et lʹinjection de capital priment. Dans les seconds, la dimension relationnelle
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
65
(commerciale, opérationnelle, technologique, stratégique) lʹemporte sur le
volume dʹinvestissement. Les bureaux de représentation, qui sʹapparentent
avec un partenariat avec le pays, sont inclus dans base Partenariat d’ANIMA‐
MIPO, de même que les franchises commerciales.
Typologie des projets dʹinvestissement étranger (IDE)et de partenariat
Base IDE (projets dans lesquels la composante financière ou de taille industrielle prime)
Création Création par un opérateur étranger d’un actif tangible sur un site identifié (unité de production de biens ou services, etc.)
Extension Extension d'une activité existante sur le même site Filiale, succursale, délocalisation
Création par un opérateur étranger d'une raison sociale dans le pays-hôte, à partir d’une taille significative (multinationale, ou investissement supérieur à 5 M€, ou plus de 3 établissements créés dans le pays)
Concession et PPP
Prise en charge par un opérateur étranger de l'exploitation d'un équipement public (autoroute, aéroport, etc.) ou d'une ressource (licence pour gisement pétrolier, réseau télécom), avec un investissement significatif (plus de 5 M€)
JV financière, participation
Opération financière de rachat partiel (à moins de 95%) d'une activité ou de partenariat (JV avec un partenaire local), menée par un opérateur étranger
Acquisition, privatisation
Achat par un opérateur étranger d'une entreprise ou activité (privée ou publique) à 95% minimum
Base Partenariat (projets dans lesquels la composante relationnelle avec un partenaire local prime)
Accord de développement
Création d'une entité ayant vocation à coopérer avec une entreprise locale, sans mention à ce stade du montant investi
Partenariat technologique
Coopération à caractère technologique (R&D conjointe, innovation, usage de licence, etc.)
Partenariat commercial
Coopération à caractère commercial (accord de distribution, activité commerciale commune, etc.).
Bureau de représentation
Ouverture d’un établissement dans le pays-hôte, à échelle modeste (pas de personnalité morale, moins de 3 implantations)
Enseignes, magasins, franchise
Ouverture de surfaces de vente ou établissement commercial (agence bancaire, hôtel), à échelle modeste (investissement inférieur à 5 M€)
Contrat de gestion
Prise en charge de la gestion privée d'un bien (parking, plage, terminal conteneur etc.) ou d'un service public (eau, électricité, transport public, etc.), sans investissement majeur (moins de 5 M€)
Les investissements et partenariats dans la région MED en 2012
66
Critères de sélection
Les projets retenus doivent correspondre à des spécifications détaillées : plus
de 5% de part étrangère, investisseur identifié, pays d’origine, destination,
nature et description sommaire du projet. Dans les deux tiers des cas, les
informations collectées comportent un élément quantitatif ‐soit montant de
l’investissement, soit nombre d’emplois créés. Les informations sont mises à
jour à chaque fois que de nouvelles données apparaissent concernant le
projet. Les contrats de fourniture ou les stricts investissements de
portefeuille (bourse) sont rejetés. Par contre les acquisitions sont prises en
compte. C’est l’investisseur de dernier rang (maison mère) qui permet de
définir lʹorigine géographique.
Les montants d’investissement, souvent connus en dollars US, ont été
convertis pour 2012 en euros au taux moyen annuel de 1 USD = 0,7781 €.
La base ANIMA‐MIPO ne retient que les projets annoncés par un opérateur
étranger comme certains, avec des perspectives de début de réalisation dans
les 18 mois vers l’un des pays MED. Les pré‐projets (simple intention
d’investir, mais à moyen terme ou sans site précis) sont conservés dans une
base confidentielle de prospects gérée par ANIMA.
Pour certains secteurs (BTP, tourisme, parfois énergie), le montant brut
annoncé vaut pour une période excédant les 18 mois à venir. Dans ce cas,
seule la tranche ʺfermeʺ (1ère étape de réalisation des grands projets
pluriannuels) est prise en compte. ANIMA est ainsi en mesure de proposer
une approximation des montants engagés à court terme. Ceci explique aussi
pourquoi la plupart des analyses et tableaux évoquent les IDE ʺnetsʺ.
Lʹobservatoire est également lié à un système d’information géographique,
l’Atlas en ligne de l’investissement et des partenariats en Méditerranée
(www.medmaps.eu), qui permet une géolocalisation des projets.
La base ANIMA‐MIPO est corrigée chaque année pour les années
antérieures, toutes les informations reçues sur des projets étant cumulées de
façon à conserver un historique par projet et par entreprise. Ceci explique
certaines modifications dans les tableaux produits d’une année sur l’autre.
Les pays émergents investissent
la Méditerranée
Bilan 2012 de l’attractivité des pays MED en matière
d’investissement étranger
Les tempêtes politiques qui continuent d’agiter la Méditerranée ne doivent pas
étouffer les bonnes nouvelles : après deux années particulièrement difficiles pour une Méditerranée prise en étau entre ses crises politiques et les crises économiques mondiales, 2012 est une excellente année pour la région en ter-mes d’attraction des investissements directs étrangers – la quatrième meilleure de la dernière décennie. En effet, avec 37 milliards d’euros d’IDE annoncés en 2012, les pays MED renouent avec les niveaux atteints avant 2008 et la crise financière. Tous les pays, à l’exception de la Syrie, enregistrent des résultats en hausse par rapport à 2011, notamment grâce à quelques spectaculaires tran-sactions annoncées en Algérie, en Egypte et en Turquie. Et pourtant la région change : les transitions semblent avoir conduit à une redistribution des cartes « investisseurs », avec une érosion de plus en plus marquée du leadership euro-péen, qui n’est plus en 2012 qu’à l’origine de 26% des montants investis, au grand profit des pays émergents qui s’intéressent davantage au potentiel de la région. Le Golfe amorce également son retour, avec une volonté affichée de soutenir les transitions démocratiques et une reprise spectaculaire des grands projets immobiliers et bancaires, mis en suspens depuis 2010. Les entreprises européennes, source historique d’investissement dans la région, ne seraient-elles pas en train de perdre, avec la Méditerranée et l’accès privilégié qu’elle
offre au continent africain, un précieux de relais croissance?
www.anima.coop
ETUDE N°65 / Octobre 2013
ISBN 2-915719-42-X © ANIMA 2013
L’observatoire ANIMA-MIPO (Mediterranean Investment and Partnership Observatory) créé par
ANIMA Investment Network en 2003, permet à la communauté des affaires de connaître en temps réel l’ensemble des annonces d’investissements et de partenariats dirigées vers la rive sud de la Médi-
terranée: pays MED (Algérie, Autorité palestinienne, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc,
Syrie, Tunisie et Turquie), Chypre et Malte. www.anima.coop/mipo
ANIMA Investment Network est une plateforme multi-pays de développement économique de la Méditerranée. Le réseau ANIMA réunit 65 agences gouvernementales et réseaux d’affaires, de finan-
cement et d’innovation du pourtour méditerranéen. L’objectif d’ANIMA est de contribuer à une amélio-ration continue du climat des affaires et à la croissance de l’investissement dans la région Méditerra-
née. www.anima.coop
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