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8 actualité En famille d’accueil après 18 ans 11 développement durable Donner une seconde vie aux objets 14 culture Le second souffle de la Cie l’Echappée 17 dossier Deux siècles de voirie départementale 26 territoire de l'Aisne Le Valois à vol d’oiseau 182 Janvier/Février 2011/ le magazine du Département de l’Aisne www.aisne.com Voirie : à votre service

Aisne182-2

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■ 8 actualité En famille d’accueil après 18 ans ■ 11 développement durable Donner une seconde vie aux objets ■ 14 culture Le second souffle de la Cie l’Echappée ■ 17 dossier Deux siècles de voirie départementale ■ 26 territoire de l'Aisne Le Valois à vol d’oiseau

182 Janvier/Février 2011/ le magazine du Département de l’Aisne

www.aisne.com

Voirie :à votre service

Le magazine du Conseil général de l’Aisne n° 182 de Janvier/Février 2011 / 240 000 exemplaires / Conseil général de l'Aisne - rue Paul Doumer 02013 Laon Cedex - Secrétariat Journal l'Aisne 03 23 24 86 99 - Fax : 03 23 24 62 84 / [email protected]

Directeurs de la publication : Yves DAUDIGNY / Philippe MIGNOT - Responsable communication : Pascale CARTEGNIE - Rédacteur en chef : Bruno WALTER - Rédaction : Pascale CARTEGNIE / Bruno WALTER / François-Xavier DESSIRIER / Yves COURAUD - Photos : François-Xavier DESSIRIER / Bruno WALTER / Céline WALTER - Réalisation graphique : Christian JOMARD/Service communication Conseil général de l’Aisne - Secrétariat : Annie BEAUVILLAIN - Imprimerie : Groupe MORAULT - Distribution : ADREXO

Imprimé sur papier 100% recyclé

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 2 sommaire

4/9 actualité> Enfance : les nouveaux-nés de l’Aisne à la loupe

> Tourisme : l’Aisne disponible sur IPad

> Economie : une nouvelle ère pour

le laboratoire d’analyse départemental

> Sport : Emmanuel Lanchais,

champion de kayak pour le plaisir

> Social : En famille d’accueil après 18 ans

> Art et mieux être au château d’Epaux-Bézu

10/11 développement durable> Hôtel à insectes : belle participation

> La seconde vie des objets

12 tribune13/16 culture> Théâtre : l’Echappée cartonne avec sa valise

> Art plastique : Jean-Marc Brunet, passeur d’émotions

> Spectacles : tout sur le Printemps des conteurs

et sur les Voix d’hiver

17/21 dossierDeux siècles de voirie départementale

22/23 ils font bouger l'aisne> Soissons : 750g.com, la blanquette sur le web

> Nouvion-le-Vineux : le théâtre à Coulisses distingué

> A-Music : toute la musique que James…

24 un temps d'avance> Préparer l’arrivée de la télévision numérique terrestre

25 histoire> 1912 : Henri Guernut prend la tête

de la Ligue des Droits de l’Homme

26/29 territoire de l'Aisne> Villers-Cotterêts

30/31 les rendez-vous> Théâtre, expo, concert :

le meilleur des deux prochains mois.

32 l’image> Le Printemps des conteurs

17/21 dossierLes routes départementales, créées par Napoléon 1er en 1811, sont entretenues, bichonnées, améliorées, par le Conseil général, dont 400 agents sont au service des usagers.

éditorial 3

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011

Il y a deux siècles, Napoléon Bonaparte décide de confier la gestion des routes secondaires de l’Empire aux dé-partements. L’Etat garde les grandes voies de communication, qui relient Paris aux principales villes de province, mais comprend que la proximité des élus du Dépar-tement avec la réalité des habitants garantit le déve-loppement d’un réseau correspondant aux besoins concrets des territoires. Depuis deux cents ans, la plupart des routes de l’Aisne sont entretenues, amé-liorées, construites, par le Conseil général.

Parce que nous sommes tous des usagers de la route, la voirie départementale incarne, très concrètement, ce qu’est le service public. Aujourd’hui, plus encore qu’en 1811, pouvoir se déplacer est indispensable. Les nuits d’hiver, des hommes du Département sillon-nent les routes enneigées ou verglacées pour rendre viable un réseau qui s’étend sur plus de 5 400 kilo-mètres. Bien sûr, il est impossible de déneiger l’en-semble des routes en quelques heures ; mais le plan adopté cet hiver encore par le Conseil général organise des circuits qui ne négligent aucune voie.

Le service public, il faut bien le comprendre, n’est pas un contrat passé entre une institution - le Conseil général - et chaque individu. C’est la mise en œuvre de moyens communs,

au service de l’ensemble de la collectivité. Il sup-pose - et c’est là sa grandeur - la primauté de la solidarité sur l’individualisme. Ainsi, les routes principales sont déblayées avant les routes se-condaires, parce qu’elles sont empruntées par le plus grand nombre. Ce n’est qu’un exemple. Le Département permet à plus de 30 000 enfants de se rendre au collège ou au lycée gratuitement,

en empruntant les transports en commun. Et celui qui n’a pas d’enfant ? Il fait partie de la communauté, et participe au vivre ensemble. Le Conseil général, avec ses 2 500 agents, est aussi aux côtés des enfants ; des personnes âgées ; des handicapés… La marchandisation du monde nous a mené à une crise dont nous payons le prix. Le service public rappelle, comme écrivait Apollinaire, qu’il est “grand temps de rallumer les étoiles” de la solidarité.

Yves DAUDIGNYSénateur de l’Aisne

Président duConseil général

Aujourd’hui,plus encore qu’en 1811,

pouvoir se déplacerest indispensable.

“”

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 4 actualité

6, 9, 12, 15 et 18 ans, l’âge de montrer ses dents !

Après chaque naissance,la Protection maternelle

et infantile (PMI) du Conseil général reçoit un “certificat

de santé du 8e jour”.

80% des enfants ont des petitsproblèmes dentaires.

santé

regrette le Dr Lenfant, nous avons constaté que 80% d’entre eux présentaient des petits pro-blèmes dentaires !

6 896 enfants sont nés dans l’Aisne en 2008. Ou plus exactement, sont nés de parents axonais : près d’une femme sur cinq choisit d’accoucher dans un département voisin : la Marne et le Nord, principalement. En moyenne, les mères sont âgées de 28 ans. S’il s’agit d’un premier enfant, cet âge tombe à 25,7 ans. A noter que l’on dénombre environ 80 mamans adolescentes, un peu plus de 1% des naissances. De l’autre côté, la tendance à des maternités plus tardives mises en avant dans les journaux “people” n’est pas franchement marquée. Les mères âgées de plus de trente-sept ans sont 5,9 % ; elles n’étaient pas moins nombreuses en 2003. Quand aux quadra-génaires, elles sont 1,7 %.

Un enfant sur cinq naît par césarienne. C’est notamment le cas, la plupart du temps, des jumeaux et triplés (3 % des nais-sances dans le département). Les prématurés sont plus nom-breux dans l’Aisne (8,1 %) que la moyenne française (6,1 %), avec des secteurs géographiques plus sensibles que d’autres - le nord de la Thiérache. On observe également de fortes dispa-rités entre les cantons pour la question de l’allaitement : 27 % à Guise, seulement, pour une moyenne régionale de 46 % (et 64 % au niveau national) mais des pointes à plus de 50 % dans le canton d’Aubenton, lui aussi situé en Thiérache, tout comme dans l’arrondissement de Château-Thierry.

Depuis quatre ans, l’Assurance Maladie organise une campagne de prévention bucco-dentaire à desti-nation des enfants et adolescents. Un mois avant son anniversaire, à 6, 9, 12, 15 et 18 ans, qui sont des âges clefs retenus par le plan national de santé publique, chaque enfant reçoit un bon de prise en charge avec lequel il peut se présenter chez son dentiste.

La famille n’a rien à régler : la facture est adressée di-rectement par le praticien à la CPAM qui le règlera. Les soins apportés à cette occasion sont remboursés à 100% s’ils sont effectués dans les 6 mois qui suivent cette consultation (hors appareils d’orthodontie et pro-thèses). Cet examen - qui ne remplace pas les consul-tations habituelles, conseillées tous les 6 mois, même sans douleur, explique le Dr Lenfant, responsable du projet M’T dents pour le département de l’Aisne, c’est vraiment un moment particulier où le dentiste va pou-voir faire le point sur la prévention : fréquence et mé-thode de brossage, habitudes alimentaires. Aujourd’hui 10 000 enfants bénéficient de ces examens préventifs. Ils sont pourtant 30 000 à être invités… et ce serait vrai-ment bien que tous se rendent à ce rendez-vous gratuit,

Recettes en vidéo sur aisne.com

Partenaire et soutien du salon du blog culinaire, qui a eu lieu à Soissons les 20 et 21 novembre, le Conseil général de l’Aisne vous pro-pose désormais de décou-vrir sur le site www.aisne.com des vidéos de recettes de cuisine concoctées par l’équipe de 750g.com, sous la houlette de Chef Damien.

En trois minutes, vous ap-prendrez par exemple à faire - comme en décembre - un magret de canard au foie gras. Mais attention : ce n’est pas un grand chef qui présente et exécute la recette, mais un bloggueur culinaire. Pour la première, c’est Pierre, du blog “fraî-chement moulu”, qui est aux fourneaux, dans la “kitch’n” du lycée professionnel de Soissons.

En début de chaque mois, rendez-vous dans la ru-brique “gastronomie” du site www.aisne.com.

cuisine

M’T dents

Les nouveaux-nés à la loupe

L’Aisne sur Ipad

Halte aux violences conjugales

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 actualité 5

Les possesseurs de la tablette numé-rique peuvent découvrir les richesses

touristiques de l’Aisne sur Ze Visit Mag. Le département est ainsi le premier

à faire sa promotion sur l’IPad.

tourisme

L’IPad, la tablette numérique d’Apple, est l’objet branché du moment. Et que trouve-t-on, sur ce dernier gadget électronique à la mode ? L’Aisne, bien sûr. L’ap-plication s’appelle “Ze Visit Mag” et se présente comme un maga-zine touristique classique. Au fil des pages, visites, découvertes de gîtes, d’activités… Rien que du classique, sauf que les pages sont interactives. Il suffit d’effleu-rer l’écran tactile pour visionner des vidéos, voir des photos, en-tendre des reportages...

Ce magazine est réalisé par la so-ciété marseillaise Vox in The Box, spécialisée dans la visite interac-tive. “Nous avons choisi de com-mencer par l’Aisne pour sa qua-lité et ses innovations constantes en matière de tourisme” souligne l’équipe de Vox in The Box, qui connaît bien le département pour avoir réalisé l’ensemble des onze visites audio guidées proposées par l’Agence départementale de tourisme (ADRT, ex-CDT). Ces visites sont d’ailleurs toutes re-prises sur l’Ipad, avec leurs vidéos

Dans l’Aisne, l’an dernier, deux femmes sont mortes sous les coups de leur com-pagnon ; plus de 1 500 plaintes ont été déposées pour des faits de violence conju-gale. “Et encore, on estime que seule une victime sur dix ose porter plainte” as-sure Claude Dufour, président du CIDFF 02 (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles). Dans le cadre de la Journée internationale de l’élimination de la violence faite aux femmes, le réseau axonais est allé à la rencontre du plus large public possible, dans la galerie marchande d’un hypermarché laonnois.

Le Conseil général de l’Aisne, à travers les agents de la CIPAS de Laon, s’est impliqué largement dans l’opération. Pour Véronique Vériaux, la responsable de la CIPAS, “l’intérêt, c’est de toucher à la fois les victimes potentielles, mais aussi leurs proches, leurs familles, pour leur dire que les situations de violence ne sont ni normales, ni acceptables.”

Center parcs etl’économie localeDepuis son ouverture en 2007 à l’Ailette, Center Parcs attire chaque année environ 300 000 visiteurs, pour un millions de nuitées. Des visiteurs qui consom-ment également, pour une partie d’entre eux, hors du parc. L’Agence départemen-tale de tourisme de l’Aisne (ADRT) vient de lancer une mission dont le but est d’évaluer les retombées in-directes et immatérielles, avec les impacts positifs sur l’économie locale liés à l’afflux de nouveaux clients.

L’enquête va durer un an, autour de trois axes : une étude de comportement des clients de Center Parcs, à partir d’un questionnaire ; une étude financière por-tant sur leurs dépenses réalisées à l’extérieur ; une enquête quantitative et qualitative sur les retom-bées médiatiques.

Autant d’éléments objec-tifs qui permettront, très précisément, de connaître l’impact du Center Parcs sur l’économie locale. Les résultats seront connus en novembre 2011.

étude

promotionnelles. Les posses-seurs d’IPhone pouvaient, déjà, télécharger les visites axonaises, également disponibles sur le site www.audio-guide-aisne.com.

Cette nouvelle façon de découvrir l’Aisne, moderne et interactive, séduit de plus en plus. “Nous

L’Aisne estle premier

départementprésent sur

la tablette IPad.

Les vidéos de promotion des visites audio guidées de l’Aisne se distinguent par leur qualité mais aussi par leur humour, leur ton décalé. C’est ce qui a séduit le jury du Festival international du film touristique. L’Aisne a gagné une Licorne d’Or, la récompense suprême. 64 films étaient en compétition, représentant 8 pays.

Des clip élus Licorne d’or

avons d’excellents retours de la part des touristes, explique Flo-rence Tabart, chargée de mission à l’ADRT. Ce sont des supports de visites ludiques qui plaisent énormément, et dont se servent aussi les écoles pour leurs visites scolaires.”

contact : CIDFF 02 : 03 23 79 30 14Numéro national violences conjugales : 3919

6 actualité économie

Le LDAR traite220 000échantillonspar an.

La “métrologie” est l’undes domaines que le labo maîtrise.

Laon

Sur le Pôle du Griffon, au nord de Laon,une ère nouvelle commence pour le Laboratoire

départemental d’analyse et de recherche (LDAR), ses partenaires et ses clients.

“Un client regarde avant tout votre capacité. Dans nos anciens locaux, malgré des contrôles per-manents, un doute planait...” Pour Hiazid Bélabbès, respon-sable du Pôle “Relation clients et qualité” du LDAR, l’inauguration en octobre dernier des 6 000 m2 ultra modernes du Pôle de re-cherche et de développement du Griffon a permis de montrer beau-coup de choses. “Nous sommes aujourd’hui sur une plateforme réunissant toutes les compé-tences appuie-t-il. Partenaire historique, l’unité Agro-Impact de l’INRA est à nos côtés ainsi que l’Institut technique de la bette-rave, mais aussi le Groupement de dé- fense sanitaire de l’Aisne (GDS), les bureaux d’étude GES et Sorange spéciali-sés en gestion et pro-tection de l’enviro- nement et l’agence Aisne développe-ment. Sur des aspects techniques comme des questions de finan-cement, nous pouvons aiguiller qui le souhaite vers un partenaire

compétent.”

Fort d’une expérience plus que centenaire, le LDAR intervient dans 5 domaines : environne-ment, agriculture, santé animale, santé humaine et transfert de technologie. Il traite annuellement quelques 220 000 échantillons pour plus de 20 000 clients basés sur le grand quart nord ouest de la France. “Le LDAR nous pro-pose une palette de service qui va au delà des simples analyses bactériologiques, précise Nicolas Fischer, dirigeant de la société

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011

Cadeauxd’anniversaireà AisneDéveloppement

Aisne développement a 20 ans. Le bras économique du Conseil général a soufflé ses bougies au cours d’une soirée où des bonnes nouvelles ont été dévoilées. En voici quelques unes.

William Saurin, d’abord, a an-noncé la construction d’une usine de 7 000 m² sur le pôle du Griffon de Laon, pour la fabrication de plats cuisinés. L’investissement se monte à 12 ME, avec la création de 30 à 40 emplois rapidement.

Camille Fournet, à Tergnier, fa-brique des bracelets de montre de luxe pour la haute industrie horlogère mondiale. La marque se porte bien et va investir 1,8 ME dans un nouvel atelier. 35 embauches sont prévues, sur trois ans.

Le pâtissier industriel Florepi, à Guignicourt, devrait recru-ter quinze personnes et investir 4 ME sur son site, pour le stoc-kage, la logistique.

On ne présente plus Tereos, le leader du sucre. Un nouvel in-vestissement a été annoncé, pour produire de la bétaïne, sur le site de sa sucrerie-distillerie d’Ori-gny-Sainte-Benoîte.

Enfin, Bigmat, bien connu des artisans et bricoleurs, va installer à Château-Thierry, sur la zone de l’Omois, son siège administratif et sa base logistique.

bougies

Florépi à Guignicourt, spécialisée en pâtisserie surgelée. C’est aussi du conseil et des audits qui im-pliquent notre personnel, un vrai travail en commun.” La force du LDAR est d’avoir su sortir de son strict rôle de “contrôleur” pour instaurer une vraie relation client. “Rationaliser notre fonctionne-ment nous permet de proposer des prestations à des prix tou-jours décroissants mais nous ne voulons surtout pas devenir un supermarché de l’analyse, sou-ligne Hiazid Bélabbès. Nous sa-vons tous que ce qui coûte, c’est l’humain. Il est heureux que les normes draconiennes exigées sur les délais d’analyse nous placent à l’abri des délocalisations.”

Nous nevoulons pas

devenir unsupermarchéde l’analyse.

Recherche et développement

Champion du mondede canoë pour le plaisir

sportl'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 actualité 7

Emmanuel, sur le parcours du championnat du monde.

Dans la vie d’Emmanuel Lan-chais, le canoë n’est apparu qu’assez tardivement. “Comme tous les gamins, j’étais plutôt porté sur le foot, même si je me suis toujours intéressé à tous les sports” se souvient-il. C’est son métier d’éducateur sportif en centre de loisirs qui va l’amener à prendre les pagaies. “J’avais 23 ans, ce qui n’est pas tout jeune pour débuter dans un sport, lorsque l’on vise le haut niveau.” Emma-nuel est polyvalent et il se sert de sa pratique spor-tive multiple pour progresser sur l’eau. “La natation m’a appris la recherche d’appuis, la perfor-mance dans la glisse. Le VTT m’a permis de bien lire les trajectoires : tout cela est utile en canoë.”

Charentais d’origine, Emmanuel fait d’abord équipe avec un autre sportif du sud-ouest. Le duo est médaillé de bronze aux championnats du monde en 2000. Sélectionné en équipe de France, il se lie d’amitié avec le Thiérachien Laurent Karmuzik, qui porte lui aussi le maillot trico-lore. Le hasard fait que leurs coé-quipiers arrêtent à peu près en même temps. “Avec Laurent, on avait une rivalité sur l’eau, mais on s’entendait vraiment bien. Comme les statuts nous obligent à être licenciés dans le même club pour concourir en biplace, en 2003, j’ai pris ma licence à Thiérache sport nature, et nous sommes devenus coéquipiers. Ma femme, Aude, qui est éga-lement sportive de haut niveau, m’a suivi.” Emmanuel et Laurent

se retrouvent tous les deux mois pour s’entraîner ensemble, en eau vive.

A l’heure de la retraite sportive, Emmanuel et Aude Lanchais dé-cident de rester licenciés à TSN. “Le club nous suit bien, il nous fournit les bateaux, une partici-pation financière pour les dépla-cements lors des compétitions…

Sans le soutien matériel de TSN, nous ne pourrions pas continuer le haut niveau” ex-plique-t-il. Emma-

nuel apprécie particulièrement l’ambiance du club thiérachien : “Il repose sur une bonne dyna-mique et il y a, dans l’équipe, une volonté de transmettre la passion aux jeunes.”

En juillet dernier, Emmanuel dé-cide de s’aligner au départ du championnat du monde vété-ran. “C’est une épreuve qui n’a

En juillet dernier, Emmanuel Lanchais,licencié à Thiérache Sport Nature (TSN)devient champion du monde de canoë,

en catégorie vétéran. Une belle récompensepour un sportif au parcours atypique.

pas lieu chaque année et qui était plus une animation qu’autre chose, au début. Finalement, en Espagne, ils ont décidé d’en faire une course officielle. Moi, j’y al-lais pour tester mon niveau par rapport aux meilleurs de ma ca-tégorie.” On connaît la suite : Em-manuel décroche le titre, devant quelques cadors de la pagaie.

“J’avais un peu la pression, c’est vrai, mais lorsque l’on s’aligne en vétéran, c’est vraiment différent. A notre âge, c’est le plaisir qui prime avant tout, et si je continue, c’est uniquement pour le plaisir.” Courir pour le plaisir : c’est ce qui explique la sérénité d’Emmanuel face à une accusation de dopage qui l’a rattrapé lors des cham-pionnats de France, quelques se-maines seulement après les mon-diaux. “Dopage… à mon âge, eh bien oui, le corps souffre, et moi, quand j’ai mal, je me soigne, comme tout le monde ! Nous ne sommes pas des professionnels, nous n’avons rien à gagner, et franchement, en vétéran, on a passé l’âge de la gloire… En fait, j’ai été idiot, j’ai pris un anti-in-flammatoire, et, au lieu de ne pas m’aligner au départ de la course, je suis monté dans le canoë.”

Hirson

Gagnez le casque de Louis Rossi

jeu concours

Sans le soutien de TNS, pas de

haut niveau.“

En mars, au Qatar, Louis Rossi s’alignera au départ de la première épreuve du championnat du monde de moto 125 cm³, après une belle saison 2010 dans ce championnat. Louis, 21 ans, ancien élève du lycée De Nerval à Soissons, est une bête de circuits depuis 5 ans et sa première année de compétition. Ce jeune sportif est soutenu par le Conseil général de l’Aisne, dont il porte haut les cou-leurs.

L’Aisne vous propose, au-jourd’hui, de gagner le casque qui a protégé Louis pendant la saison dernière. Un casque de pro, bien sûr, qui a voyagé de l’Espagne au Japon, des Etats-Unis à l’Australie.

Pour participer, vous devez répondre à la question sui-vante :avant de s’illustrer sur les circuits moto, Louis Rossi s’est distingué dans une autre discipline, à l’âge de dix ans. Laquelle ?

Les indices sont surwww.aisne.com

Vous devez renvoyer votre réponse, sur papier libre, avant le 31 janvier 2011, à l’adresse suivante :Conseil général de l’Aisne Service communicationRue Paul-Doumer02013 Laon Cedex.

Jeunes en famille d’accueil :une solution à leur majorité

8 actualité

Dans l’Aisne, les enfants placés peuvent désormais rester dans leur famille d’accueil

après dix-huit ans. Les assistantes familiales gardent leur salaire et, en échange, les jeunes

s’engagent, à travers un Contrat jeunemajeur, à respecter certaines obligations.

social

Maryse et Florence, deux assistantesfamiliales du Soissonnais quiaccueillent des jeunes majeurs.

La demande venait des as-sistantes familiales, ces “tatas” comme les appellent souvent, af-fectueusement, les enfants placés qu’elles élèvent. Il arrive que le placement, qui est toujours provi-soire, s’éternise. De nombreuses assistantes familiales ont accueilli chez elles des nourrissons âgés de quelques mois seulement qui

sont restés jusqu’à leur majorité. Après 18 ans, ces jeunes devaient partir, sauf dérogation exception-nelle. Ils n’allaient pas

à la rue, non, mais ils intégraient un foyer de jeune travailleur, une chambre en ville… Les retours réussis d’un jeune majeur dans sa famille naturelle sont, malheu-reusement, très rares. Certaines assistantes familiales gardaient

une chambre et un couvert pour ces “gamins” qu’elles ont élevés. Désormais, et grâce à la décision des élus du Conseil général de l’Aisne, ces jeunes peuvent rester dans leur famille d’accueil après leur majorité, dans un cadre stric-tement défini, celui d’un “contrat jeune majeur” (CJM). « “C’est un contrat signé entre l’assistante familiale, le jeune, et l’éducateur qui le suit” explique Beatrix Ro-sado, animatrice du service d’ac-cueil familial à Soissons, venue expliquer le dispositif aux assis-tantes concernées. Le jeune doit avant tout avoir un projet. “Le but est d’en faire un citoyen auto-nome, un adulte responsable de sa vie.”

Tous les jeunes placés âgés de 18 ans ne souhaitent pas rester dans leur famille d’accueil, malgré les liens d’affection, souvent fort, qui se sont tissés au fil des ans. Comme la plupart des jeunes, ils veulent vivre leur destin et dé-couvrir la vie par eux-mêmes. “Ils veulent se sentir libres” raconte Florence, qui accueille des en-fants depuis trente ans dans le

Soissonnais. Mais pour certains le départ n’est guère envisageable. Avec le nouveau dispositif, les assistantes familiales continuent à percevoir un salaire pour ac-compagner le jeune dans sa vie quotidienne, ses démarches, son autonomie… Laetitia, 19 ans, est arrivée bébé chez Maryse. “Si le dispositif CJM n’existait pas, je pense que je l’aurai gardée mal-gré tout à la maison, parce qu’elle ne peut pas se débrouiller seule, pas encore” témoigne-t-elle. Flo-rence, elle, pense qu’Alexandra, 18 ans, restera chez elle jusqu’à l’obtention de son bac. C’est le sens du contrat qu’elles ont si-gné. “C’est important pour nous, cette signature de contrat, parce qu’il s’agit d’un document qui en-gage le jeune, et qu’on peut lui rappeler au cas où il l’aurait un peu oublié” explique-t-elle. “L’ad-hésion du jeune est indispensable : il s’engage sur des objectifs, ça le responsabilise” reprend Béatrix Rosado.

De fait, s’agissant d’un contrat, il peut toujours être rompu. D’une durée de six mois, il est renouve-lable, jusqu’à l’âge de 21 ans.

L’assistante familiale doit aider le jeune à progresser dans des do-maines qui ont été établis, après un intense travail collégial, mené par la Direction de la famille et de l’enfance du Conseil général. La santé, la vie quotidienne, le sa-voir-être, les relations aux autres, la citoyenneté, la scolarité et l’in-sertion professionnelle, la maîtrise de la gestion d’un budget… Une grille qui serait d’ailleurs valable pour n’importe quel ado !

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011

Le but est d’en faire uncitoyen autonome, un adulte

responsable de sa vie. “

www.aisne.complus d’infos sur

Dès le mois de mars, le château d’Epaux-Bézu sera ha-bité. “Oui oui, je viens m’ins-taller dans l’Aisne. J’aurai mon studio d’enregistrement et… le projet Lizières à mener à bien.” Ramuntcho Matta est un artiste aussi atypique que le lieu qu’il créé dans ce village de 534 ha-bitants du sud de l’Aisne, dé-couvert totalement par hasard. “Je cherchais un tel lieu depuis deux ans et finalement, par un ami, j’ai atterri ici. Malgré l’am-pleur des travaux, je me suis dit que c’était là, et pas ailleurs, que le projet se ferait.”

L’idée de Lizières est née de l’ex-périence intime de Ramuntcho Matta avec la mort. “En 2000, un virus à la moelle épinière me paralyse. Les médecins ne me donnent alors que six mois à vivre. J’ai appelé un copain, pour savoir si je pouvais venir

mourir chez lui…” Le destin s’inverse. Trois ans après, il a re-trouvé toute sa motricité. “Mais pendant cette expérience, je me suis rendu compte qu’il n’existe pas de lieu où aller se ressour-cer, à un moment où l’on en a réellement besoin.” Pour Ra-muntcho, son destin est là. Une médecin chinoise ne lui a-t-elle pas dit que sa maladie était “un mal dont souffrent ceux dont la vie n’est pas en adéquation avec leur destin ?” Le destin de l’artiste passe par l’Aisne, par Epaux-Bézu. “J’avais un peu d’argent de côté, grâce aux tubes que j’ai pu faire autrefois. Quel sens au-rait ma vie si j’allais passer mon temps à jouer au golf aux Baha-mas ? » Le château est racheté et les travaux de rénovation, menés tambour battant, doivent s’achever en mars.

Lizières ne sera pas un lieu mé-dicalisé. Trop compli-

Art etmieux êtreau château

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 actualité 9

qué à mettre en œuvre même si, dans le “comité des sages” du projet, apparaissent médecins, cancérologues ou psychiatres. En revanche, le concept de Li-zières repose sur la notion de “mieux être”. Des chambres d’hôtes vont ouvrir dans les dépen-dances, où s’organise-ront égale-ment des stages, des séminaires, des expositions… “C’est un laboratoire, un vivier de réflexions, un pont entre arts, philosophies, sciences et pratiques physiques”. Quelques chambres du château - la bâ-tisse fait 1 000 mètres carrés - seront réservées à des artistes en résidence. Le carnet d’adresses de Ramuntcho Matta laisse en-

L’artiste Ramuntcho Matta a racheté le château d’Epaux-Bézu, en ruine, pour le

transformer en lieu atypique, à la fois résidence d’artistes, galerie et havre de repos ou l’on mènera une réflexion sur

le corps, le mieux être.Ramuntcho Matta va s’installer dès le printemps à Epaux-Bézu,

où il recevra des artistes en résidence.

éducation

Quel sens auraitma vie si j’allais passer

mon temps à jouerau golf aux Bahamas ?

Pour les quadragénaires de la génération pop, Ramuntcho Matta est une icône. Il est l’auteur du tube sautillant et ambigu de l’année 1986, Toi mon toit, d’Elli Medeiros. Voilà pour la partie grand public. Car hors cette saillie pop, Ramuntcho Matta est plus connu des amateurs d’art contemporain et sa musique est d’ordinaire plus confidentielle : B.O. de films de Chris Marker, bandes expérimentales... Fils d’un peintre majeur du XXe siècle - on peut admirer certaines de ses œuvres à Beaubourg - Ramuntcho baigne, dès son adolescence, dans un bain de folle poésie. Il n’a pas quinze ans lorsqu’il rencontre le poète Brion Gysin et toute la bande du Beat Hôtel, dont l’écrivain William Burroughs. Il devient très ami avec Lou Reed, LA star absolue, qui, très tôt, a lancé des passerelles entre les arts graphiques et la musique. Lou Reed qui parraine, avec d’autres, le projet d’Epaux-Bézu… La lisière, entre les arts et la vie, entre les mots et la réalité, Ramuntcho en a fait la mœlle de sa vie.

Portrait

Epaux-Bézu

trevoir des perspectives pour le moins intéressantes…

Pour faire fonctionner le site, il s’est adressé à une société spé-cialisée dans le business plan des lieux atypiques. “Le verdict :

Lizières peut s’au-tofinancer, grâce aux stages que nous allons orga-niser. C’est donc jouable.” Il reste à l’ar-tiste à trouver des financements pour l’aménage-

ment des dépendances.

Ramuntcho Matta espère créer à Epaux-Bézu un modèle qui sera en réseau avec d’autres lieux, à New-York, au Chili, où se croiseront artistes, âmes en peine, corps fatigués ou simples humains éveillés au rêve qu’est la vie.

Vingt-sept hôtels à insectes, aux quatre coins du département : le concours lancé en septembre a eu un retentissement important. Quatorze particuliers et treize écoles ont participé, et, au mo-ment de choisir les vainqueurs, la tâche n’était pas simple. “Il y ont tous mis beaucoup de cœur” ex-plique Dorothée Genteur, respon-sable de Géodomia. Imagination, astuces… Les participants ont tous joué le jeu à fond.

10 développement durable

Dans le cadre de l’opération “Faites des jardinsdurables”, le Conseil général, avec Géodomia, a lancé un concours de réalisation d’hôtel à insectes.La qualité des réponses a été exceptionnelle.

L’objectif pédagogique - prendre en compte l’importance des in-sectes dans la biodiversité - a été atteint, dans les écoles comme chez les particuliers. A l’IME du Moulin vert, à Blérancourt, Patrick Audren, en charge de l’atelier ferme, a encadré une quinzaine d’enfants. “Ils sont déjà sensibi-lisés à l’environnement, ici. Mais là, c’était intéressant de leur par-ler des insectes. Nous avons fait des recherches documentaires…

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011

Des insectes bien logés

Préparez la bourse aux plantes d’avril

Après l’hôtel à insectes, l’opération “Faites des jardins durables” se poursuit avec une bourse aux plantes. Celle-ci aura lieu le dimanche 17 avril, à Géodomia.

Avril, ce n’est pas tout de suite, mais mieux vaut prévoir dès cet hiver de quoi échanger le jour J. A vos serres, donc, et dès maintenant ! Le principe de la bourse aux plantes est en effet d’échanger graines, racines, bulbes, plantes vivaces, arbustes, greffons, plants… Pas de vente ce jour-là, juste du troc : donc, ne pas arriver les mains vides. En parallèle de la bourse aux plantes, des animations seront pro-posées. Plus d’info sur www.geodomia.com

Titouanet Louison, deux enfants éveillésà la nature, devant leur palace à insectes.

Et les enfants ont tous partici-pé, en fonction de leur compé-tences.” Certains sont allés cher-cher les joncs dans les marais, d’autres ont travaillé directement à la construction… “Pour nous, il s’agissait avant tout d’un ate-lier d’éveil et de découverte. C’est aussi une activité collective, qui a permis de créer du lien entre les anciens et les nouveaux.” L’IME a même réalisé un panneau expli-catif pour sensibiliser les visiteurs au rôle des insectes. L’hôtel, lui, trône désormais dans le jardin pé-dagogique où les enfants cultivent fleurs et légumes.

Louison et Titouan Vatin, 12 et 10 ans, vainqueurs dans la ca-tégorie “particuliers”, sont des enfants déjà sensibilisés à l’envi-ronnement. Chez eux, à Proisy, la nature fait partie de la famille. Ti-touan raconte avec enthousiasme la construction, réalisée avec des objets trouvés sur place - une roue, un casier à bouteilles en bois - et remplis des matériaux les plus divers, glanés dans les envi-rons de la maison : “de la paille, du sureau pour protéger les in-sectes. Il y en a qui aiment les trous, d’autres qui veulent avoir chaud...” Louison, elle, énumère les insectes qu’elle espère voir ar-river à l’hôtel : “des coccinelles, des cloportes, des abeilles char-pentières, des pince-oreilles.” D’ailleurs, pour les attirer, Louison et Titouan ont un secret : “des marrons magiques, chuchote Titouan, pour chasser les mau-vaises ondes !”

Toute l’eau de l’Aisne sur le webL’atlas hydrogéologique du département existe désor-mais en version numérique, utilisable sous SIG (Sys-tème d’informations géo- graphiques). Cet atlas vient remplacer celui édité en 1983. Il est disponible gra-tuitement mais requiert des connaissances de base en hydrogéologie et des outils de visualisation des don-nées.

Plusieurs évolutions sont à noter pour cet atlas par rapport à la version papier de 1983. La première, non des moindres est sa numé-risation et son utilisation sous SIG.

D’autre part, cette ver-sion numérique comporte des nouvelles données : la piézométrie hautes eaux (2001) et basses eaux (2005) de la nappe de la craie en complément de la piézométrie moyenne déjà existante ; des volets an-nexes à l’hydrogéologie tels que le risque inondations par remontée de nappe, le risque érosion ou encore la localisation des ouvrages de prélèvements, ouvrages de traitement…

Enfin, cet atlas permet des liens dynamiques vers des sites publics avec des don-nées à jour, qui peuvent être directement rapatriées sur le SIG par l’utilisateur, rendant cet outil très convi-vial.

A télécharger sur le site www.geodomia.com

sur le web

Merlieux

Un guide plein d’astuces - Le Conseil général vient d’édi-ter un guide du réemploi et de la réparation. Ce document est téléchargeable sur le site inter-net www.geodomia.fr ; quelques exemplaires ont également été imprimés pour les personnes ne disposant pas de l’accès au réseau. On peut les demander auprès de sa mairie.

Ce guide donne les adresses des structures axonaises qui prati-quent le réemploi - communauté Emmaüs, ateliers des Restos du Cœur, association Le Relais, Re-cycl’Aisne - mais également de nombreuses pistes pour acheter malin et jeter futé.

Avant d’acheter, d’abord, on peut se poser plusieurs ques-tions. Pour certains matériels à usage occasionnel - notamment les gros outillages de bricolage ou de jardinage - vous pouvez envisager un achat groupé avec un ou plusieurs voisins ou amis. C’est le principe de la coopéra-tive. La location est, parfois, une solution plus économique. Et, bien entendu, vous pouvez ache-

Donner une seconde vie aux objetsdéveloppement durable 11

Avant d’être revendus,tous les objets sont vérifiés,nettoyés et remis en état.

Les objets récupérés sont revendus au profit des restos et leurs ateliers.

table caverne d’Ali Baba. Des meubles, de l’électroménager, de la vaisselle, des téléviseurs… Certains portent une étiquette “Vérifié” et sont prêts à la vente. Bienvenue à la recyclerie des Restos du Cœur du Laonnois, ouverte depuis 7 ans. Une dou-zaine de personnes travaillent là en chantier d’insertion, enca-drées par Gilles Claisse. Le but : récupérer des objets, les réparer puis les revendre. “Nous avons trois types de collecte, explique Véronique Gadrey, coordinatrice aux Restos. Soit les particuliers nous appellent, et nous allons chercher les objets ; soit ils les apportent directement au siège des Restos, à Aulnois. Enfin, nous avons un partenariat avec le Sirtom qui nous donne des objets réparables en provenance des déchetteries.” Tout se passe ensuite à Ardon, dans l’atelier de réparation. “C’est vraiment la partie la plus intéressante, confie Gilles Claisse. Parfois, à 17 heures, les bénéficiaires n’ont pas vu le temps passer, parce qu’on s’est donnés à fond sur la réparation.” Les matériels sont tous vérifiés. Pour l’élec-

Pour réduire le poids de nos déchets, l’idéal est… de ne pas jeter. Dans bien des cas,

les objets dont vous ne voulez plus peuventintéresser quelqu’un. On appelle cela le “réem-

ploi”, qui fait l’objet d’un guide pratique.

le chiffre

592 592 kg - C’est, en moyenne, le poids annuel de déchets ménagers pro-duits par un habitant de l’Aisne. Au total, ce sont 317 944 tonnes qui terminent dans nos poubelles, l’é-quivalent de plus de 30 Tour Eiffel.

ter une seconde main, sur une brocante, dans les structures de réemploi, ou en fouinant dans les petites annonces. Vous pro-longerez ainsi la vie d’un objet.

Jeter futé consiste… à ne pas jeter. Votre vieux frigo ets peut-être réparable. Si vous voulez vraiment vous en débarrasser, envisagez plutôt de le donner à une association qui en fera bon usage, plutôt que de le jeter. Pour d’autres objets, faites preuve d’imagination, et n’hésitez pas à les détourner de leur usage. Stockez vos clous dans d’an-ciens récipients de plastique ; transformez vos palettes en com-posteur. Ou, avec les vieux vête-ments, découvrez les joies de la “customisation” : personnalisez votre look en fabriquant vos ha-bits à partir de votre garde robe. Certaines associations peuvent vous aider, renseignez-vous dans les mairies.

Recyclage aux ateliers des Restos du Cœur - Un ate-lier de 600 mètres carrés, véri-

troménager, les Restos peuvent compter sur l’expérience d’un ancien réparateur spécialisé. Et pour tout le reste, il y a Gilles, qui transmet son savoir. La formation reste le but premier d’un chan-tier d’insertion.

Les ventes ont lieu en matinée, les deuxièmes vendredi et sa-medi de chaque mois, à Aulnois-sous-Laon. L’occasion de faire de bonnes affaires : réfrigérateurs et machines à laver à partir de 50 E, mais aussi bicyclettes, meubles, cocotte-minute… “Les meilleures ventes se font sur le gros électroménager”, précise Gilles Claisse.

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011

contact03 23 20 54 99

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 12 tribune Obligation prévue par la loi de 2002 relative à la démocratie de proximité. Les propos publiés ci-dessous le sont sous l’entière res-ponsabilité de leurs auteurs.

Depuis le vote sur la fiscalité dépar-tementale, la droite UMP n’a pas de cesse de tenir des propos menson-gers, de déformer malhonnêtement et systématiquement la position cou-rageuse de la majorité de gauche du Conseil général de l’Aisne, qui permet de ne pas pressurer financièrement

les foyers les plus modestes déjà fortement touchés par la crise.

Les départements de gauche , comme de droite, sont tous dans la même galère. L’Etat ne compense pas la totalité des sommes que ses transferts de compétences les obli-gent à engager sur le plan social pour le paiement de l’aide aux personnes sans ressources, handicapées et âgées (RSA, PCH, et APA).

Pour équilibrer le budget 2011, il fallait trouver 16 millions d’euros.

Quels choix avions-nous : trouver de nouvelles recettes afin d’équilibrer les dépenses ou supprimer certaines poli-tiques non obligatoires ? Par exemple, le transport scolaire, bénéficie aux élèves de la maternelle au lycée. Certes, cette politique coûte 32 millions d’euros par an au Dépar-tement, soit un coût moyen de 850 E par enfant trans-porté, mais dans un département où les revenus sont bas et le chômage important, il est exclu de faire porter ce coût aux familles.

Le Conseil général aurait pu opter pour une augmenta-tion uniforme de ses taux de 13,5 %, il aurait alors perçu 13 millions d’euros des ménages et 3 millions d’euros du monde économique.

En déliant les taux, et en proposant une revalorisation du taux de 61 % de la taxe sur le foncier bâti et une baisse du taux de 43 % de la taxe d’habitation, le Conseil géné-ral fait porter l’effort principal sur le monde économique : 15 millions d’euros contre 1 million d’euros sur les mé-nages.

Ce dispositif est plus juste, même s’il n’est pas parfait. Dans l’Aisne, sur 200 000 foyers, le Conseil général a reçu 250 réclamations, dont celles de personnes âgées pro-priétaires, exonérées de la taxe d’habitation. Il faut bien le reconnaître, pour ces quelques cas, la baisse de la taxe d’habitation ne peut compenser l’évolution de la taxe sur le foncier bâti.

Dans un contexte économique difficile, la majorité se re-fuse à supprimer des services publics rendus aux Axonais. Elle se doit de continuer à soutenir l’action publique et d’apporter son soutien aux forces vives du département.

La Majorité de Gauche : groupessocialiste, progressiste et communiste

Mensonges et malhonnêteténe masquentpas la vérité

En ce début d’année, permettez-nous tout d’abord de vous adresser nos vœux les plus chaleureux de bonheur et de réussite.

La présentation par le Président du Conseil général de l’Aisne du rapport de la Chambre Régionale des Comptes de Picardie sur la gestion du département entre 2003 et 2009 a mis en évidence de graves dysfonctionnements que les élus de l’UMP n’ont de cesse de souligner depuis de nombreuses années.

En effet, cette institution, chargée de contrôler les collectivités, qui est présidée par un socialiste a critiqué de manière forte certains points de la gestion de la majorité PS-PC-DVG du dé-partement de l’Aisne. Nous pouvons y lire par exemple que le département ne respecte pas la loi en refusant de provisionner certaines dépenses ou encore que 21% de l’encours total de la dette repose sur des emprunts considérés comme risqués.

Chose plus grave encore pour le bon fonctionnement de notre institution est le fait que les élus et la population ne soient pas suffisamment informés des décisions prises par la majorité dé-partementale. Nous avions déjà à plusieurs reprises dénoncé cette pratique mais force est de constater que nous avions raison.

Nous n’avons plus qu’à souhaiter que les remarques formulées par la CRC soient entendues par l’exécutif départemental.

Le groupe UMP

Une session riched’enseignement

Les conclusions de la Chambre Régionale des Comptes de Picardie sur la gestion du département, de 2003 à 2009, ont été présentées aux conseillers généraux le 22 novembre 2010.

Au delà de certains dysfonctionnements soulignés dans ce rapport, les indépendants, au cours des débats, ont préféré mettre l’accent sur l’aspect prospectif de ce document.

En effet, nous souhaitons que la majorité départementale, à partir de cette évaluation, se fixe des objectifs en terme de réduction des dépenses et d’amélioration des politiques menées, d’autant qu’un cabinet d’audit a déjà mis en évi-dence les difficultés à venir, découlant de “l’effet ciseaux” de l’évolution des recettes et dépenses du Conseil Général.

Conscients des difficultés des Départements face aux en-jeux de la solidarité nationale mais déterminés à ce que les Axonais ne subissent pas de nouvelles hausses de la fiscalité, les indépendants entendent continuer à travailler, en 2011, de manière constructive afin que le Département demeure un acteur essentiel de l’action publique locale.

En ce début d’année, nous souhaitons également pour notre pays davantage de solidarité et de tolérance ainsi que pour tous les Axonais une très bonne et heureuse année 2011.

Un débatintéressant

Les Indépendants : A. Venet / N. Fricoteaux / M. Laviolette / B. Ronsin / E. Templier / P. Timmerman

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011

culture 13

Nouveaudépartpour la Cie l’Echappée

14 théâtreLa valise de l'Echappée fait un carton

15 art plastiqueJean-Marc Brunet, passeur d'émotions

16 spectacleLes voix d'hiver et le Printemps des conteurs

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l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 14 culture

La valise fait un carton

“C’est un nouveau départ et un retour aux sources, indique Didier Perrier, responsable artis-tique de la compagnie l’Echap-pée.” Après six ans de convention avec la ville de Château-Thierry, l’équipe retrouve la salle de ses débuts, La Manufacture à Saint-Quentin. Outre la masse considé-rable de travail accompli durant ces années, (créations, ateliers, lectures, interventions auprès des scolaires et en milieu médicali-sée) l’Echappée peut légitime-ment bomber le torse de voir son action reconnue par le Ministère de la Culture. Avec ALIS à Fère-en-Tardenois et l’amiénoise Ches Panses Vertes, l’Echappée est à ce jour la troisième compagnie de Picardie, et la seule purement théâtrale, à entrer en convention directe avec les hautes instances culturelles.

Sous la plume de Marianne Oes-treicher-Jourdain, auteur de plu-sieurs pièces montées par l’Echappée, “Sam et la valise au sourire bleu” ouvre la voie d’un nouveau chantier théâ-tral axé sur la famille. “La trilogie de ces dernières années, (“Putain d’vie“, “Le temps qu’il nous reste” et “Les Dames Buissonnières”) s’articulait sur le thème de “la parole des gens”, explique Didier Perrier. “Sam” est dans ce sens un

Tour à tour, grave ou franchement drole, “Sam et la valise au sourire bleu” s’adresseau jeune publicà partir de 10 ans.

Didier Perrier et son équipe emmèneront “Sam et sa

valise“ jussqu’en Avignon.

spectacle charnière, le prochain traitera des rapports mère-fille.” En échec scolaire et familial, Sam cherche en effet lui aussi à faire entendre sa parole. Son appel à l’aide le conduit à l’hôpital où il va vivre d’étonnantes rencontres. Jouant de l’expression corporelle, du théâtre d’objet, du chant et de la vidéo, la pièce clôturera en Avignon une tournée de 63 repré-sentations. En partenariat avec l’inspection académique, sa dif-fusion s’accompagne d’une valise

pédagogique d’un genre novateur dont la conception a été confiée au photographe Amin Toulors. Tenant plus de la malle au trésor que de l’attaché-case, elle ren-ferme notamment du son, des images et une reproduction du décor de la pièce en diorama qui font d’elle un outil pédagogique particulièrement riche.

Saint-Quentin

Un nouveau chantier théâtral

axé sur la famille.“

A l’aube d’une nouvelle convention avecle Ministère de la Culture, la compagnie de théâtre l’Echappée signe son retour sur Saint-Quentinavec une création jeune public, “Sam et la valiseau sourire bleu”

à écouter

“Vividly“Pierre BENSUSANDadgad Music

Fêtant aujourd’hui 35 ans d’une carrière d’artiste glo-be trotter, Pierre Bensu-san vit en toute discrétion dans le petit village de Bouresches près de Châ-teau-Thierry. C’est là, dans son “studio du chien qui tourne“ qu’a été enregistré “Vividly“ son 10e et der-nier album. Hors du circuit des majors et mal connu du grand public, il n’en est pas moins une référence gui-taristique adulée de par le monde et de fait, derrière sa folk, malgré un jeu tout en finesse, Pierre Bensu-san est une brute ! Un de ces gratteux dont on se de-mande toujours : “Mais il a combien de mains ce gars là ?“ Alternant instrumen-taux et chansons, “Vividly“ balaie un spectre musical dont l’étiquette “World Music“ ne donne qu’une idée très imprécise tant l’univers de Pierre Bensu-san lui est propre. Si les accents celtiques sont la marque du ménestrel sur ses arrangements de tradi-tionnels, un jazz très aérien plane comme sur magistral instrumental “Kiss lan-ding“. Un peu isolée dans cet océan hors du temps et des frontières, “La java du concessionnaire“ s’échappe du lot comme une bille tombée sur le pavé du Pa-ris Musette de son enfance. C’est frais, sautillant et drô-le, et dire que c’est la pre-mière fois qu’il chante un de ses propres textes !

www.pierrebensusan.com

contactwww.compagnie-lechappee.com

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Passeur d’émotions

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 culture 15

L’Aisne : dans ce beau livre sorti en septembre, vous présentez des peintures, dessins, gravures, qui n’ont rien de commun avec vos précédents travaux. Comment dé-cririez-vous cette évolution ?

Jean-Marc Brunet : il y a encore quelques années, on disait de moi que j’étais un peintre abs-trait. En fait, il me semble que l’essentiel n’est pas dans la clas-sification, peinture abstraite ou figurative. La peinture est d’abord un travail de mémoire, de l’intel-ligence, du sensible. Ce que je peux dire de mes œuvres précé-dentes, c’est que j’étais alors da-vantage attaché à la forme. Mes tableaux étaient très construits, à partir de formes géométriques, et je dessinais la toile avant de la peindre. J’ai aujourd’hui aban-donné ce travail de préparation pour attaquer directement la toile ou le papier. Je joue avec la forme encore, mais aussi le fond, la cou-leur, l’énergie… c’est un travail plus libre, plus éclaté.

L’A : vous avez l’été dernier à l’ini-tiative de la biennale d’art contem-porain du Fort de Condé. Vous in-tervenez auprès des enfants dans les écoles… c’est important d’être un artiste “disponible” ?

J-M. B. : tout ce travail d’éduca-tion avec les enfants, c’est pri-mordial pour moi. Leur présenter des œuvres, leur permettre de s’approcher au plus près, d’être touchés par des formes, des couleurs, d’être impressionnés par une technique picturale, leur donner le sensible… Je me sens quasi obligé de transmettre ça. Je ne peins pas pour l’élite, je peins pour l’élite des sensibles, et elle est partout.

M’investir sur un territoire dans lequel je me sens bien, c’est éga-lement important. Nous avons de magnifiques artistes, de vrais militants de l’art, des beaux lieux d’exposition, mais nous avons du mal à rassembler les forces. Un artiste doit être en mesure de sor-tir de sa tour d’ivoire, je ne me sentirais pas cohérent si je ne sor-tais pas de mon atelier. Lorsque je peins, je peins pour moi, sans penser à un public possible. Mais lorsque j’expose, si quelqu’un

que je considère vient me dire “ça, Brunet, c’est bien”, je suis le premier heureux, ça me touche.

L’A : dans votre atelier, il y a vos toiles, vos dessins, toutes sortes de livres et de la musique… une sorte d’univers artistique person-nel ?

J-M. B. : dans mon atelier, il y a une partie peinture, une autre gravure, une dernière dessin. J’aime passer de l’une à l’autre au cours de la journée. J’envisage même d’installer une passerelle entre ces différents espaces ! Il y a des livres d’art, parce qu’on ne peut pas peindre aujourd’hui sans avoir connaissance de l’art et de ce qui se fait sur la planète. Il y a des livres de poésie, d’amis poètes, Michel Butor, Jean-Marc Natel, parce que je me sens plus proche de la poésie. Il n’y a pas mieux qu’un poète pour écrire sur la peinture. Analyser une peinture, ça ne m’intéresse pas. On n’a pas besoin d’apprendre le solfège pour aimer la musique ! Et toujours de la musique, du jazz plutôt, parce que j’aime ça, et que je suis peintre dans un univers ar-tistique, avec d’autres artistes et d’autres expressions artistiques.

expositions

GravuresDu 22 janvier au 26 marsMaison des Arts et Loisirs Place Aubry 02000 Laon03 23 22 86 56

Grands formats et dessinsDu 29 janvier au 27 févrierArsenal, Musée de SoissonsRue Saint-Jean02200 Soissons03 23 93 30 50

Monographie, Jean-Marc BrunetFragments international éditionsPrix de vente : 35 Ewww.fragmentsinterna-tional.com06 179 20 179

Une monographie parue chez Fragments International et préfacée par Pierre Drachline et Michel Butor, trois expositions dont deux dans

l’Aisne, l’une à l’Arsenal à Soissons, l’autre à la Maison des Artset Loisirs de Laon… autant de raisons de rencontrer

Jean-Marc Brunet, peintre et graveur installé à Chassemy.

“Une vie à l’école,une école de la vie”de Robert RIGAUD.Biographie.Carrefour du net Editions. Prix : 21 E

Pensée du jour : “Celui qui sait lire et écrire, c’est comme s’il avait des yeux et des oreilles de plus que les autres”... Et Robert Rigaud, instituteur puis directeur d’école à Marle pendant plus de trente ans, sait de quoi il parle. Dans ce livre de souvenirs, il nous raconte une histoire, la sienne bien sûr, avec ses bonheurs et ses jours sans, celle de sa famille du Limousin aussi, mais surtout il nous conte l’histoire qu’il a vécue avec l’Ecole Publique et Laïque, cette école qui a rempli sa vie d’une sorte de passion qui n’est pas étrangère à celle que durent connaître les hussards noirs de la Ré-publique, ces instituteurs qui partout en France, en ville et à la campagne, édi-fièrent les fondations de notre société laïque d’au-jourd’hui. Robert Rigaud a fait œuvre de mémoire et à l’heure où le trompe l’oeil rivalise avec le futile, il n’est pas inutile de rappe-ler quelques valeurs essen-tielles, celles gravées au fronton des écoles, la Liber-té, l’Egalité, la Fraternité.

Chassemy

à lire

Eclats de voix

Tout conte fait

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 16 culture Artistes à découvrir et redécouvrir,textes à la saveur relevée, la 11e édition du Festival des voix d’hiver de Gauchy garde le cap.

A l’avant garde d’un art de la scène bourgeonnant, le Printemps

des Conteurs 2011 conviegratuitement tous les publics

à la découverte.

Il faut s’attendre à tout sauf à n’importe quoi, voilà l’image que le Festival des voix d’hiver s’est forgé au fil de ses 10 dernières éditions à force de constance dans l’exigence et la curiosité. Du 11 au 20 février, le 11e du nom perpétue le genre, convo-quant en 10 dates un plateau d’artistes sur lequel l’étiquette “chanson française” se décolle un peu à force d’être tournée, retournée, détournée et ex-plorée jusqu’à exploser. Dès la soirée d’ouverture, les pistes se brouillent avec une affiche qui réunit les rythmes destructurées des “Les vendeurs d’en-clumes” et “le concert dont vous êtes l’auteur” d’Ar-thur Ribo où ce sont les mots proposés par les spec-tateurs qui deviennent matière d’improvisation. Avec de jeunes auteurs comme David Sire, Mémo, Ben Mazué, le picard Laurent Margerin ou l’axo-naise “La Mordue”, les voix d’hiver jouent la carte de la découverte tout en réservant de belles soirées aux grandes figures que sont Allain Leprest, Francesca Solleville, Marcel Amont ou Gilles Servat. Concen-trée à la MCL de Gauchy, la programmation propose deux soirées décentralisées sur Saint-Quentin avec l’Orchestre National de Barbès et le cabaret déjanté de “Stories Comeback”. Les plus jeunes sont quant

Le conte est un art vivant ! Pour ceux qui en dou-terait encore, la 11e édition du Printemps des Conteurs qui sillonnera les route de l’Aisne du 11 mars au 8 avril est là pour le prouver. Forte de 10 ans d’expérience dans l’organisation de cet événement, la Bibliothèque départementale de l’Aisne propose une affiche où le one man show pur et dur le dispute au théâtre et au spectacle musical. L’honneur d’ouvrir le bal à Soissons revient à Saïda Churchill avec “Vacances au bord de la guerre“, une thématique dans laquelle la rejoint Ji-had Darwiche et ses “Récits de vie en tant de guerre”. Au programme également, le trompettiste Emmanuel Van Cappel et son “Piston de Manoche”, la québé-coise Nadine Walsh dans “Femmes pirates ou crise de foi(e)” ou encore Albereto Garcia Sanchez. Fran-çois Rollin proposera “seul”, compilation et adaptation de quatre spectacles de Pierre Légaré, le comédien Daniel Mesguish et le pianiste Mikaïl Rudy clôtureront avec “Lettres à Milena”, correspondance de Franz Kafka sur des musiques de Janacek et Brahms, un spectacle en partenariat avec l’ADAMA.

à eux conviés en avant première et en famille au “P’tit bal” de la compagnie Tire-laine dans l’après midi du vendredi 11 février.

à lire

“Les Frères Le Nain”de Antony VALABREGUE.Collection Des faits et des hommes.Le Livre d’histoire-Lorisse. Prix : 30 E

Réédition en fac-similé par les éditions Le Livre d’His-toire, installées à Autre-mencourt, du livre d’Antony Valabregue paru en 1904 et consacré aux trois frères Le Nain.

Célèbres peintres nés à Laon à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe, ces peintres de la réalité et de la pay-sannerie ont façonné une œuvre originale et person-nelle éclairée par l’humani-té profonde qui les habitait. Un livre de belle facture, à posséder absolument pour les amoureux de la peinture réaliste.

“Une jeunessed’aujourd’hui”de Denis MAHIEUXRomanCarrefour du net EditionsPrix : 16 E

Au travers d’un roman à la tonalité initiatique - la découverte et la prise de conscience d’une jeune femme issue d’un milieu aisé de la misère des jeunes livrés à la rue - l’auteur qui réside à Bucy le Long, porte un regard inquiet sur le futur d’une jeunesse en errance. Un livre d’une grande huma-nité qui peut déranger mais surtout nous interroger...

Gauchy

contact : MCL de Gauchy 03 23 40 20 00

www.aisne.comLe programme complet sur

www.aisne.comLe programme complet sur

David Sire sera à la MCL de Gauchy le 14 février avec le spectacle “En roue libre”.

Saïda Churchill ouvrira la manifestation le 11 marsà Soissons avec “Vacances au bord de la guerre”.

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011

dossier 17

18 Histoire : de Napoléon à la décentralisation19 Prêts pour l'hiver20 Un entretien au quotidien21 Des routes plus vertes

Voirie départementale :deux siècles à votreservice

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011

Deux siècles de routes départementales

18 dossier

Un soir de 1811, au palais des

Tuileries,l’empereur

Napoléon 1er signe un décret impérial sur la

construction, la réparation et l’entretien des

routes. C’est ce décret qui ins-titue les routes

départementales et les confieaux Conseils

généraux.

Le travail du cantonnierest codifié par

Napoléon en 1811.

La construction d’une route au XVIIIe siècle(peinture de Joseph Vernet, Musée du Louvre).

est plus important au sud de Laon qu’au nord… Dans les délibérations de 1875, les conseillers gé-néraux de l’époque regrettent, déjà, que “malgré les propositions faites dans le projet de budget”, l’em-pierrement de la chaussée entre Laon et Marle sur la RN2 soit encore suspendus “à cause des conditions financières de l’Etat.”

Le réseau secondaire est assez dense et le Conseil gé-néral de l’Aisne récupère dès 1811 un linéaire impor-tant. Mais l’Empereur a tout prévu. Dès 1812, les dé-partements sont priés de désigner les voiries à rendre aux communes ou, au contraire, les chemins vicinaux à élever au rang de routes départementales. Et c’est plutôt ce qui va se produire ; le réseau départemen-

tal s’étoffe en intégrant des artères communales. Jusqu’en 1850, le Conseil général de l’Aisne va dé-velopper les voiries d’une manière spectaculaire, accompagnant l’es- sor industriel… tout en jouant la complémentarité avec la voie

d’eau : c’est l’époque où l’on perce les canaux.

Mais le 29 octobre 1875, le Conseil général de l’Aisne adopte une délibération qui précise : “le service des routes départementales et celui des chemins vici-naux seront réunis sous la même direction, à partir du 4 janvier 1875 (…) Le Conseil décide, en principe, le déclassement des routes départementales et leur classement en chemins de grande communication.” Et voilà comment les départementales rebasculent, pour un temps, dans la vicinalité…

Cinquante ans plus tard, en 1938, un décret crée les Chemins départements, les fameux CD. Le Conseil général de l’Aisne récupère alors dans son giron les “chemins de grande communication” et les “che-mins d’intérêt commun”, jusqu’alors communaux. Puis, dans les années cinquante, le département, avec l’accord des conseils municipaux, récupère de nouveau une partie du patrimoine routier communal. L’ensemble de ces mouvements, opérés depuis deux siècles, se traduit par le très faible nombre de kilo-mètres du réseau communal : l’Aisne est 84e seule-ment au niveau national.

Ces transferts des communes vers le département explique le dimensionnement de certaines routes dé-partementales, parfois si faible que deux véhicules ne s’y croisent pas.

Un autre mouvement, initié par l’Etat, a lieu : le dé-classement de routes nationales en départementales. Une première vague a lieu en 1972. Une grosse vague : 655 km. La seconde vague est récente. En 2006, le gouvernement transfère 283 kilomètres d’anciennes routes nationales au Conseil général.

L’essor spectaculairedes routes départemen-tales date du XIXe siècle.“

5 467 kilomètres de routes départementales à entretenir. L’Aisne, 49e département pour sa popu-lation, se classe au 13e rang pour la longueur de son réseau routier. Il faut bien relier les 816 communes entre elles et le département est vaste. Mais la géo-graphie n’explique pas tout, et le poids de l’histoire est important pour comprendre d’où vient le réseau départemental actuel, né il y a deux siècles avec le décret napoléonien.

En 1811, les routes sont impé-riales et réparties selon leur im-portance en différentes classes. Napoléon décide de rendre départementales les routes de troisième classe. Les chemins de l’époque n’ont pas grand-chose à voir avec ceux que l’on connaît au-jourd’hui. D’abord, parce que ce sont des chevaux, des calèches et des piétons qui les empruntent. Les comptages ne se font pas en véhicules par jour, mais en “colliers”. Dans le meilleur des cas, les voiries sont pavées. Souvent, elles ne sont revêtues que d’un mé-lange caillouteux ; quand ce ne sont pas de simples chemins de terre.

L’Aisne est alors traversée par une artère principale, la “Route Impériale n° 2”, ancêtre de la RN2. Les cartes de l’époque montrent que son aménagement

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011

Prêts pour l’hiverDisons le tout net : il n’est pas humaine-ment possible aux troupes du Conseil géné-ral de dégager les 5 467 kilomètres de voi-ries départementales chaque nuit d’hiver où le verglas et la neige sont au rendez-vous. En revanche, à travers le plan de viabilité hiver-nale, les agents de la voirie sont sur le pont pour assurer la meilleure sécurité possible sur le réseau.

“Trois niveaux de priorités ont été définis, explique Eric Vantal, directeur de la voirie départementale. Le niveau S1 correspond aux itinéraires à traiter en priorité, y compris le week-end ou les jours fériés. Ce sont les routes les plus empruntées. Vient ensuite le niveau S2, que nous traitons dès lors que la circulation est rétablie sur les routes prioritaires. Puis le niveau S3, les routes les moins fréquentées, que nous ne laissons pas de côté, mais sur lesquelles nous inter-venons, en journée, avec nos moyens encore disponibles, et seulement après intervention sur les niveaux 1 et 2.” L’idée est d’abord et avant tout d’être au service des usagers : il est logique de déneiger d’abord un tronçon qui supporte 15 000 véhicules par jour avant une RD peu fréquentée. Mais il est à noter que c’est bien l’ensemble du réseau qui est concerné : aucune route n’est oubliée.

dossier 19

Le plan hivernal prévoit de déblayerl’ensemble du réseau, avec des priorités. Mais les plus petites départementales- ici en Thiérache - ne sont pas laisséesde côté.

Face à l’offensive annuelle de l’hiver, les troupesdes agents de la voirie départementale sont mobilisées dès

les premiers frimas. Une armée de fantassins équipéspour déblayer au plus vite les chaussées.

08 200 826 02Les automobilistes peuvent consulter ce serveur vocal pour connaître les conditions de circulation dans l’Aisne.

pratique

Un œilsur le ciel.“

(1) A Prémont, La Bouteille, Festieux, Hartennes et Romeny.

Les engins de déneigement suivent des circuits pré-établis.

Les prévisions météo sont scrutées à la loupe.

Dans la salle opérationnelle de la di-rection de la voirie, à Laon, l’agent de permanence scrute l’écran météo. On annonce de la neige pour la nuit, “une couche non négligeable.” Mé-téo France a développé un logiciel particulier pour l’Aisne, particulière-ment précis. “Nous avons sept zones météorologiques distinctes dans le département” explique Jean-Marc Moreaux, responsable du pôle exploi-tation à la direction de la voirie. “Le logiciel nous permet de savoir quelle zone va être affectée, d’une manière assez fiable.” Le Conseil général

bénéficie également des données des cinq stations météos (1) qu’il a installées lui-même, avec des équipements spécifiques. “Nous connaissons par exemple la profondeur du gel

dans la chaussée : c’est un élément d’aide à la décision pour la pose des barrières de dégel.”

Dans les cinq unités départementales, d’autres agents de veille ont, eux aussi, un œil sur les prévisions. Si la neige ou le verglas sont annoncés, des patrouilles sont envoyées sur place. “Nous vérifions toujours sur le ter-rain.” Les patrouilleurs sont équipés d’ins-

truments de mesure météo qui permettent de valider les prévisions. Le croisement de toutes les informations per-met de déclencher ensuite les opérations de salage ou de déneigement, suivant les circuits définis dans le plan de viabilité hivernal.

Un coût important Le département vient de connaître deux hi-vers particulièrement rigoureux. Les routes ont particulièrement souffert, surtout l’an dernier. “L’hiver 2008 nous a coûté 3 mil-lions d’euros en réparation” explique Eric Vantal, directeur de la voirie départementale. “Et nous avons eu juste derrière un hiver 2009 rigoureux, avec des périodes de gel et de dégel qui se sont succédé”. Facture : 5 mil-lions d’euros. L’an dernier, le gel est descendu jusqu’à 40 centimètres de profondeur, atta-quant la structure des chaussées. Malgré les barrières de dégel, qui interdisent la circula-tion aux poids lourds pour éviter les dégâts.

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011

Au service quotidien des usagersChaque année, un programme d’entretien est donc établi, en fonction de critères objectifs : dégradation de la chaussée, trafic... Lorsqu’une route est refaite, sa structure doit durer une trentaine d’années. La bande de roulement - le bitume - doit généralement être reprise tous les dix ans, voire tous les cinq ans dans certains cas. L’entretien régulier de ces routes est essentiel pour préserver la structure : réhabiliter intégralement une route coûte jusqu’à dix fois plus cher que son entretien simple, jusqu’à un million d’euros le kilomètre. C’est d’ailleurs pour protéger les routes qu’en période hivernale, sont posées les barrières de dégel, qui limitent la circulation aux vé-hicules les plus légers.

Un budget particulier (1,3 ME l’an dernier) est consacré à l’entretien des ponts. Le département en compte environ un millier. Or, de nombreux ponts sont anciens : démolis pendant la Grande guerre, ils datent de la reconstruction et sont souvent très dégradés. Chaque année, le Conseil général en refait en-

tièrement un ou deux, et intervient sur des opéra-tions urgentes de sécurisation.

Les agents se consacrent également au marquage au sol. Sur les routes à fort trafic, il convient de le refaire tous les deux ans. Surtout, la Voirie dé-partementale s’attache à marquer l’ensemble des routes. Il reste un millier de kilomètres de routes sans aucun marquage. Il s’agit des voies les plus étroites, où deux véhicules ont parfois du mal à se croiser. Chaque année, des dizaines de kilomètres de chaussée reçoivent un marquage. C’est tout de même un budget de 1,4 ME. Mais c’est une ques-tion de sécurité.

20 dossier

Chaque année, le Conseil général de l’Aisne consacreenviron 9 M€ à l’entretien des routes départementales.La priorité est donnée aux routes les plus fréquentées.

L’entretien des routes,une priorité.

Un entretiensur des critères

objectifs.“

La cartographie et l’arrêté concernant les barrières de dégel pour cet hiver 2010/2011

sont consultable sur www.aisne.com“ “

le chiffre

7 ME Le Département aide aussi les communes à entrete-nir leurs routes. Ce coup de pouce est important : 7 ME

dans le budget 2010. Il faut préciser que les communes participent en partie à ce financement, abondé par le FDS (Fonds départemental de solidarité).

400 hommes de terrainLa voirie départementale emploie environ quatre cents personnes. Peu d’administratifs, beau-coup de personnel de terrain : “nous sommes une armée de fantassins” plaisante Eric Vantal. Il existe cinq “UD” - unités départementales - réparties dans les arrondissements de l’Aisne. Chacune d’entre elles est composée d’une soi-xantaine d’agents, qui gèrent leur secteur routier sous l’autorité de la direction, basée à Laon. Cette proximité avec la réalité du territoire per-met d’être plus efficace en cas d’urgence.

Une route se dégrade vite. Surtout lorsqu’elle accueille un trafic poids lourds important. Le rap-port est impressionnant : “un seul camion dégrade la structure de la chaussée autant qu’un million de voitures particulières” explique Eric Vantal, directeur de la voirie départementale. Le réseau axonais doit, notamment, composer avec la forte activité des bet-teraviers, concentrée sur quatre mois sur des routes secondaires, mais pas seulement. Sur certains axes, un véhicule sur quatre est un poids lourd. Pour gérer au mieux l’entretien des 5 467 kilomètres de son réseau, le Conseil général a crée en 2005 des catégories de routes (- réseau prioritaire, réseau secondaire -), pour définir ses priori-tés. “Nous sommes un service public, au service de l’usager. Les efforts se portent d’abord sur les routes qui supportent le plus fort trafic de voitures, mais aussi de poids lourds.” Bien entendu, et en fonction des possibilités budgé-taires, des opérations sont possibles sur des routes moins fréquentées, mais dont l’état nécessite une intervention urgente. La Voirie départementale peut s’adapter également en cas de problème récurrent d’accidentologie, même si l’état des routes n’est qu’exceptionnellement à l’origine d’accidents.

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011

Construire une route en minimisant l’impact né-gatif des travaux sur l’environnement. C’est l’op-tion choisie par le Conseil général pour la déviation de Fresnoy. L’ensemble du chantier a été pensé à l’aune du développement durable. L’entreprise rete-nue pour effectuer les travaux, Norpac, a d’ailleurs obtenu le label “chantier bleu”, certifiant sa qualité environnementale.

Mais, dans le détail, une route “verte”, c’est quoi ?

D’abord, on agit sur les remblais. Pour ce nouveau ruban de 6 kilomètres de long, il a fallu pas moins de 444 000 mètres cubes de déblais (la terre que l’on retire) et à peine moins de remblais (la terre que l’on remet, pour faire simple). D’habitude, la terre dé-blayée part en décharge, et le remblais vient parfois de loin, occasionnant de nombreux déplacements de poids lourds. Pas de ça à Fresnoy : la qualité des matériaux trouvés sur place, notamment les craies et les limons, a permis de réemployer 80 % des dé-blais. Le reste provient de la carrière fresnoysienne située à proximité immédiate du chantier. Chaque fois que c’est possible, les opérations routières de

dossier 21

La construction de la déviation de Fresnoy- le-Grand, qui vient d’ouvrir à la circulation, a été exemplaire en terme d’environnement. Réemploi des matériaux locaux, gestionde l’eau, utilisation de produits recyclés…le vert est mis surle ruban noir.

Les 444 000 mètres cubes de remblais nécessaires à la construction de la déviation proviennent du site même ou d’une carrière locale.

la voirie départementale privilégient ce réemploi : ce sera le cas, par exemple, pour la déviation de Bruyères-et-Montbérault.

Une fois le remblais constitué, les ouvriers se sont attaqués à la structure de la route - “la sous couche” en quelque sorte - qui supporte la bande de roule-ment. Le choix s’est porté sur de la grave ERTALH. Comme son nom l’indique (ERTALH est l’acronyme de Enrobés recyclés traités au liant hydraulique), il s’agit d’un matériau réalisé à partir d’ancien enrobé, récupéré lors des travaux d’entretien des voiries. Là encore, l’impact environnemental est quasi nul.

La gestion des eaux de ruissellement - la pluie, au contact des routes, se charge de toutes sortes de polluants - a également été soignée. L’eau est ame-née dans des bassins équipés de déshuileurs et de débourbeurs, puis dirigée vers des noues tapissées de plantes aquatiques dépolluantes.

Enfin - c’est l’une des exigences d’un chantier “label bleu”, un soin particulier a été porté à la gestion des déchets.

Des fleurs, des graminées, et donc, des papillons, des insectes, des animaux… Les bords des routes départementales accueillent flore et faune, grâce à l’adoption de techniques de fauchage raisonné : les agents de la voirie ont donc réduit la largeur de la fauche. Une bande de deux mètres est tondue, au bord de la route, mais le reste du talus reste sauvage. Sur les routes les plus étroites, la largeur est réduite à un mètre. On réduit la largeur, mais aussi la hauteur de la coupe, pour ne pas mettre les sols à nu en plein été. Le nombre d’interventions - trois par an - ne change pas, mais en revanche, le calendrier a été décalé pour favoriser la pousse des plantes et la nidification. Enfin, côté chimie, les produits phytosanitaires sont progressivement interdits de séjour sur les bas côtés.

Talus fleuris

zoom

La déviation de Fresnoy-le-Grand a ouvert le 14 décembre. Il s’agit de la plus grosse opé-ration routière depuis l’ou-verture du contournement de Vignolles sur la D1, il y a cinq ans. Son coût, 23 ME, est partagé entre le Conseil général de l’Aisne et la Ré-gion Picardie.

D’une longueur de 6 km, la déviation rapproche Bohain de Saint-Quentin. Les habi-tants de Fresnoy, eux, seront soulagés de ne plus cohabi-ter avec les 7 000 véhicules, dont de nombreux poids lourds, qui traversaient quo-tidiennement leur ville.

Fresnoy-le-Grand

Routes plus vertes

750g.com met la blanquette de mamie sur internet

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 22 ils font bouger l'Aisne

En moins de trois ans, le site culinaire www.750g.com

s’est imposé sur la toile. Plus de 5 millions d’internautes vont,

chaque mois, lire l’unedes 25 000 recettes proposées.Une réussite made in Soissons.

Vincent Lefrant a le sourire. Ce grand jeune homme, ancien du lycée hôtelier de Soissons, est aujourd’hui responsable des contenus éditoriaux de www.750g.com, l’un des leaders francophones des sites internet consacrés à la cuisine. “Lorsque je suis arrivé, il y a trois ans, nous étions quinzième. Aujourd’hui, nous sommes deuxième” se fé-licite-t-il. Les chiffres donnent le tournis : en septembre, 5,4 mil-lions de visiteurs uniques ; 31,5 millions de pages vues ; 77 800 abonnés à la lettre d’information du site… Ce succès s’est ac-compagné d’un déménagement dans un bureau plus vaste, au parc Gouraud, et de l’embauche de Marie-Rose Domingues, qui seconde Vincent, et de Cécile Mougeot, chargée de développer les partenariats commerciaux. Trois salariés, déjà, et il est pro-bable que l’équipe de 750g.com s’étoffe dans les mois à venir.

Au départ de 750 grammes, il y a un autre Soissonnais - d’adop-tion - Damien Duquesne, pro-fesseur de cuisine au lycée. Son frère, Jean-Baptiste est un pro-fessionnel du vin et de l’internet depuis 1995. Il anime le site 75cl.com, consacré au vin. Du vin aux mets, il n’y avait qu’un pas, franchi en 2004. Au com-mencement, tout est bénévole et artisanal. Damien et un ami Christophe, lui aussi professeur de cuisine dans un lycée de Thiérache du Nord, consacrent des heures à la mise en ligne

Vincent Lefrant, entouré de Cécile Mougeot et Marie-Rose Domingues.

Soissons

contactwww.750g.com

nais : un vidéaste laonnois pour les démonstrations culinaires ; un imprimeur soissonnais pour les tabliers, offerts aux inter-nautes qui déposent cinq re-cettes. Le chiffre d’affaires du site est quant à lui généré par la publicité et, de plus en plus, par les opérations commerciales. “750g.com vend son savoir-faire en matière d’organisation de concours, par exemple. Des syndicats professionnels nous ont acheté des concours sur les volailles fermières ou sur le fro-mage de brebis des Pyrénées” explique Vincent Lefrant.

Et le jour où la popote ne sera plus à la mode ? “Je pense que ça va durer encore, avant de flé-chir un jour. L’important, c’est d’anticiper, en étant présents sur toutes les nouvelles technologies qui débarquent.” La blanquette de Mamie fera toujours recette, à condition d’être disponible sur l’ensemble des supports ac-tuels… et futurs.

les produits de saison. “Nous avons également développé des blogs thématiques, à partir des concours que nous lançons chaque mois”, poursuit Vincent. Chocolat, cake, verrine… Toutes les tendances de la cuisine sont là. La vidéo a fait son apparition, il y a quelques mois ; en moins

de trois minutes, on apprend à faire la pate à crêpe, à émincer des écha-lotes… Au total, 120 démonstra-tions filmées sont

disponibles. “Nous veillons à être présent sur tous les supports. Nous sommes la 5e application la plus téléchargée, dans la ru-brique Style de vie, sur I.Phone, par exemple. Et nous travaillons pour être présent sur l’Ipad.” Pas un créneau qui n’échappe à la petite entreprise soissonnaise. “Nous avons une collection de livres, lancée avec l’éditeur So-lar, et depuis la rentrée, nous proposons des coffrets, avec des recettes et des ustensiles. C’est très tendance, et pour les fêtes, ce genre de produits cartonne” reprend-il.

Dès qu’elle le peut, l’équipe de 750g.com fait travailler des Axo-

750g.com estun site toujoursen mouvement.“

et à la vérification des recettes envoyées par les internautes. Très vite, les deux chefs réalisent qu’ils ne s’en sortiront pas seuls. En 2007, ils recrutent Vincent, qui va les aider à développer le site.

750g.com est toujours en mou-vement. Son succès se base sur les relations privilégiées tissés avec les cuisiniers amateurs qui tien-nent des blogs eux-mêmes et ali-mentent le site en recettes. La caution des deux chefs, Damien et Christophe, ap-porte une plus-value. A lui seul, chef Christophe a validé 70 300 commentaires et recettes… Car toutes les recettes publiées sont vérifiées. C’est aujourd’hui le job de Marie-Rose, qui traque la moindre erreur – du sel au lieu du sucre, des proportions non respectées… “Je suis cuisinière amateur aussi !” avoue-t-elle. Et, en cas de doute, Damien ou Christophe sont là. Sur 750g, on trouve également une foule d’ar-ticles consacrés aux plaisirs de la table : 4 650, en septembre. Cela va des recommandations de restaurant à des conseils sur

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 ils font bouger l'Aisne 23

La dernière édition de Theatra, festivalinternational de théâtre amateur, a récompensé une troupe du Laonnois, le Théâtre à Coulisses,

dirigée par deux enseignants, Sylvie Malin et Jean-Louis Levert.

Il vend des musiques à Luc Besson ; sesillustrations sonores habillent les émissions

de télévision – Un dîner presque parfait,par exemple. James Abinger, citoyen desa Gracieuse Majesté, a choisi Soissons

pour développer sa librairie musicale.

Le théâtre à coulisses a séduit le jury international du Theatra Festival.

James Abinger (à gauche) et ses collaborateurs d’A-Music.

“Depuis que nous la jouons, nous sentions bien qu’il se passait quelque chose avec notre pièce “Comme quoi !”, nous savions que le public adhérait à chaque représen-tation. Nous étions prêts, je crois…” Jean-Louis Levert, président du théâtre à Cou-lisses est tout heureux d’avoir reçu, avec Sylvie Malin, l’autre “tête” de la troupe, le fameux Louis d’Or qui récompense, chaque année depuis vingt ans, une compagnie amateur à l’occasion du festival Théatra. “Le texte de la pièce est souvent comique, et la mise en scène très dynamique. Les gens s’y retrouvent” confirme Sylvie. Et si les comédiens l’ont parfaitement rodée, depuis dix-huit mois, dans l’Aisne et ailleurs, ils ne s’attendaient pas forcément à gagner dans un festival international, devant des troupes

James Abinger a fui son Londres natal il y a une dizaine d’années pour vivre à la campagne, loin des embouteillages et de la pollution. Il trouve son bonheur dans l’Aisne, entre Soissons et Villers-Cotterêts. “En Angleterre, il faut aller à trois heures de Londres pour trouver une telle qualité de vie” s’enthousiasme-t-il.

Après avoir travaillé dans la presse, il monte A-Music en 2005 au parc Gouraud. Son job : faire enregistrer des musiques, et les vendre. Plus de 250 musiciens travaillent pour lui, dans des studios mythiques comme Abbey Road. Le catalogue d’A-Music comprend 37 000 titres, dans les-quels ses clients viennent piocher. Le cinéma, la télévision, la publicité sont particulièrement gourmands en ambiances sonores… “Typiquement, pour le cinéma, les gens font appel à nous pour illustrer des scènes de café ou de restaurant. Il leur faut une musique de fond, mais ils n’ont pas envie de payer des sommes importantes en diffusant Madonna ou Michael Jackson. Nous leur proposons des musiques qui collent avec l’ambiance.” Electro-pop ou musique symphonique, il y a de tout. C’est ce qui séduit des clients comme Luc Besson. Sur son dernier long métrage “From Paris with love”, comme sur des films publicitaires pour Arthur et les Minimoys 2, on retrouve des extraits d’A-Music. “C’est un catalogue très riche et diversifié, avec des musiques de qualité, qui changent de l’image brouillonne qu’ont les musiques de catalogue” témoigne Alexandre Mahout, de chez Europa Corp, la boîte de production de Luc Besson.

James a déjà embauché trois personnes à Soissons et compte ouvrir pro-chainement un bureau commercial à Paris, pour se rapprocher de ses clients.

De l’or en coulisses

Toute la musique que James…Soissons

venues de Suisse, d’Italie, des Pays-Bas ou de République Tchèque… “D’ailleurs, nous n’y allions pas dans un esprit de compéti-tion, mais pour échanger et voir ce que les autres font”, reprend Jean-Louis Levert.

A noter que deux autres troupes de l’Aisne avaient été sélectionnées. “On sent qu’au sein de la Fédération AxoThéa, les troupes prennent du corps” indique Cathy Aulard, directrice artistique du festival, organisé en Alsace. “Nous suivons tous des stages grâce à AxoThéa et cela porte ses fruits” confirme Jean-Louis.

Nouvion le Vineux

contactSylvie Malin06 22 69 95 78

se renseigner : www.a-music.fr

La troupe, basée à Nouvion-le-Vineux, ré-pète à Vorges. Grâce au Louis d’Or décroché en Alsace, elle a déjà eu deux contacts pour aller jouer à Rouen et dans le Jura. “Mais on aimerait aussi jouer un maximum dans l’Aisne !” lance Sylvie Malin. La prochaine re-présentation est prévue le samedi 29 janvier, à Sinceny.

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 24 l'Aisne, un temps d'avance

Le 2 février, l’Aisne passe à la TNT, la télévision numériqueterrestre. 222 000 foyers sont concernés dans le département.

Explications pour éviter l’écran noir.

Comment s’adapter à la TNT,la télévision numérique terrestre ?

La télévision de grand-papa est morte : son avis de décès est programmé le 2 fé-vrier. A cette date-là, le mode de diffusion actuel - analogique - sera remplacé par le numérique. Pour la plupart des téléspecta-teurs axonais qui reçoivent la télévision par une antenne râteau (1), cette révolution tech-nologique se fera en douceur. Le 2 février, ils allumeront leur poste et… rien n’aura chan-gé, il y aura toujours de la télé dans la télé, mais avec une qualité d’image globalement

meilleure et, surtout, 19 chaînes gratuites au lieu des 6 actuelles.

Encore faut-il habiter dans une zone cou-verte par la TNT, ce qui sera le cas de la qua-si-totalité du département (2). Actuellement, l’Aisne est déjà couverte à plus de 85 % par six émetteurs. Le 2 février, deux nouveaux émetteurs seront mis en service, à Crézancy et Moy-de-l’Aisne. La couverture dépassera alors les 95 %. Pour savoir si vous êtes dans

(1) Ceux qui reçoivent la télévision par inter-net, par câble ou par satellite n’ont rien à faire pour le passage à la TNT.

(2) Dans certains cantons de l’Aisne, proches de Champagne-Ardennes, les habitants reçoi-vent déjà la TNT, depuis des émetteurs situés dans la région voisine.

www.aisne.com

Le dossier de presse complet sur le passage de la Picardie à la TNT sur

Dans l’Aisne, les personnes âgées de plus de 70 ans seront les plus touchées par le passage au numérique. Elles sont deux fois plus nombreuses que le reste de la popula-tion à posséder un matériel inapte à la réception de la TNT. Une sur cinq devra adapter son installation pour son poste principal et une sur deux pour son second poste. Princi-palement, il s’agira d’acquérir un adaptateur TNT. Reste le problème des réglages, pas toujours simple lorsque l’on est âgé. Depuis le 12 décembre, sur un simple appel au 0970 818 818, les seniors - comme les personnes qui souffrent d’un handicap à plus de 80 % - peuvent demander la venue d’un technicien pour installer et régler leur adapta-teur à domicile. Cette intervention est totalement gratuite, soyez donc vigilant face aux éventuels démarcheurs mal intentionnés.

Personnes âgées : une aide à l’installation0 970 818 818C’est le numéro de téléphone (prix d’un appel local, du lundi au samedi, de 8 à 21 heures) qui permet de connaître les conditions d’attribution des aides à l’équipement.

www.tousaunumerique.com - Le site sur lequel il faut vous connecter pour tout savoir du passage à la TNT.

Seuls les téléspectateurs équipés d’antenne râteau sont concernés par l’arrivée de la TNT.

une zone couverte par la TNT, vous pouvez vous rendre sur le site www.tousaunume-rique.fr, pour y entrer votre adresse.

Les personnes situées dans des zones non couvertes par la TNT devront s’équiper d’un autre mode de réception : satellite ou internet. Des aides sont prévues par la loi : jusqu’à 250 E. Une aide spéciale peut éga-lement être accordée à ceux qui, habitant dans une zone couverte, ont malgré tout des difficultés de réception.

Même si vous êtes dans une zone de cou-verture, le passage à la TNT peut avoir un coût, si votre matériel n’est pas adapté. Toutes les télévisions vendues depuis mars 2008 ont un adaptateur TNT intégré. En re-vanche, pour les autres, il convient d’ache-ter un adaptateur (entre 25 et 50 E). Enfin, mais les cas doivent être rares, les télévi-seurs d’avant 1981 ne peuvent recevoir la TNT. Dans l’Aisne, 8 foyers sur 10 ont déjà un matériel adapté.

Parfois, il faudra réorienter (80 à 120 E) voire même remplacer une antenne râteau (jusqu’à 220 E). Des aides sont prévues par la loi, pour les foyers les plus modestes.

pratique

Le 13 janvier 1898, à la une du journal L’Aurore, un titre en caractère gras : “J’accuse…”L’article est signé Émile Zola. Le poète Charles Péguy raconte ce jour pas comme les autres : “toute la journée, dans Paris, les camelots à la voix éraillée criè-rent L’Aurore, coururent avec L’Aurore, en gros paquets sous les bras, distribuèrent L’Aurore aux acheteurs empressés. Le choc fut si extraordinaire que Paris faillit se retourner.”

Dans la foule des acheteurs de l’Aurore, un tout jeune homme de 21 ans, natif de Lavaque-resse. Henri Guernut, fils de paysans thiérachiens, brillant sujet, descendu dans la Capitale pour y faire son droit. Tôt repéré par son instituteur, il a quitté l’école du village pour celle de Vervins, avant d’intégrer, grâce à une bourse, le lycée de Laon, puis celui de Lille et, enfin, le plus prestigieux des établisse-ments parisiens, Louis Le Grand. Il obtient sa licence en droit à la Sorbonne et se destine à la profession d’avocat. Pour payer ses études, il donne des cours et publie des articles, notam-ment dans La revue socialiste. Pour Henri Guernut, l’article de Zola, qui prend fait et cause pour Dreyfus, le capitaine injustement condamné sur fond d’antisémi-tisme, est un choc.

Quelques mois plus tard, alors que l’affaire Dreyfus divise en-core, la Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen est fondée. Henri

Guernut y adhère rapidement. La Ligue regroupe nombre d’avocats et de juristes, et le jeune Axonais est à son aise par-mi eux. Ses convictions sociales y trouvent un écho. Les valeurs de la Ligue sont les siennes : “il y a une affaire Dreyfus partout où il y a un ouvrier qui souffre, un enfant sans instruction, un travailleur sans défense, un vieillard sans asile.”

Henri Guernut, devenu avocat à Paris, ne plaide que des affaires politiques. Dès 1912, il devient secrétaire général de la Ligue des droits de l’homme, qu’il va présenter dans la France en-tière au cours de conférences. Réformé, il ne participe pas au combat de la Grande Guerre, mais avec la Ligue, il défend no-tamment les Poilus condamnés lors de conseils de guerre expé-ditifs. Dès 1918, il demande la réhabilitation des fusillés pour l’exemple.

Son entrée en politique, prolon-gement de son action à la Ligue, est imminente. Il choisit de se présenter à Château-Thierry. Il est battu en 1924 mais prend sa revanche en 1928. Sous l’éti-quette radical socialiste, il est réélu en 1932, date à laquelle il doit abandonner ses respon-sabilités à la Ligue des Droits de l’homme. Abandon de responsa-bilités mais pas de ses valeurs. Pendant ses deux mandats par-lementaires, il poursuit inlassa-blement ses combats pour la justice. Ainsi, il demande l’égalité de traitement entre les citoyens

1912 : Henri Guernutà la tête de la Liguedes Droits de l’Homme

La conscience politique d’Henri Guernut naît lors de l’affaire Dreyfus. Enfant de la IIIe République, ce natif de Thiérache a dirigé la Ligue des Droits de l’Homme pendant vingt ans avant de porter le

combat pour la justice et l’égalité à la chambre, comme député de Château-Thierry.

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 histoire 25

Henri Guernut, une figurehumaniste de la IIIe République.

français et ceux que l’on appelle alors les “indigènes” ; il est aussi à l’origine du statut protecteur des journalistes professionnels.

Forcément, l’extrême droite le hait. Le pamphlétaire Léon Dau-det l’assassine dans les colonnes du quotidien nationaliste et anti-sémite L’Action Française : “ce Guernut est un imbécile et un fanatique.” Le député Axonais devient ministre de l’Education nationale en 1936, mais le gou-vernement ne reste en place que quatre mois, et en avril, les élec-tions lui sont défavorables. Les électeurs castels lui préfèrent le SFIO Paul Lambin.

Henri Guernut retrouve la Li-gue où les débats sont intenses. Guernut, qui a, dès les années 20, mis en garde contre la mon-tée du fascisme, dénonce en-suite “la tyrannie stalinienne”, à un moment où la Ligue n’a pas de ligne claire sur le sujet.

Château-Thierry

Il reprend son activité de chro-niqueur, au sein de son journal, “La tribune de l’Aisne”, qu’il suspend en 1940, en raison de la censure. Revêtant de nou-veau sa robe d’avocat, il tente de défendre, encore une fois, les opprimés, nombreux sous l’Oc-cupation. Fatigué, il attrape une pleurésie. Il meurt finalement de la tuberculose en 1943. L’une de ses dernières phrases, citée par Michel Hérody, qui lui a consacré un livre (1) est symptomatique de cet homme qui, né avec la IIIe République, meurt avec elle :“C’est la fin de la République qui m’a tué.”

(1) Henri Guernut, un défenseur des droits de l’homme, député de Château-Thierry, de Michel Herody, édition de l’Harmattan (disponible à la Bibliothèque dé-partementale de l’Aisne).

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 26 territoire de l'Aisne

Le Valois à vol d’oiseau

Si son patrimoine littéraire et

la splendeur desa forêt font

du Valois axonaisune terre attirante à bien des égards, sa proximité de la

ceinture parisienne joue encore plus

en sa faveur.

A 20 lieues à peine des portes de la capitale, s’étendait ici du temps de la Gaule chevelue l’im-mense forêt des Sylvanectes, Appréciée pour ses chasses, sa proximité de Paris attira très tôt seigneurs et rois, à commencer par François 1er à qui Villers-Cot-terêts doit d’être devenu un vrai bourg. Le monarque se plaisait

tant à chasser en forêt de Retz, accompagné de sa nombreuse suite, qu’il entreprit d’importants travaux sur le château dans le-quel il signait en 1539 la célèbre “ordonnance de Villers-Cotterets”. Aujourd’hui plus que jamais, la cité d’Alexandre Dumas et sa ré-gion jouissent d’une attractivité accrue auprès d’une population

travaillant en Ile de France et tout particulièrement sur le pôle de Roissy. “Mais même au bout de 30 ans, ici je reste le parisien ou l’aviateur, relativise Jean-François Samier, installé à Puiseux-en-Retz depuis 1974.” Stewart, puis com-mercial naviguant chez Air France aujourd’hui en retraite, ce natif de Laon fut parmi les premiers à pa-

Dès la naissance du pôlede Roissy en 1974,

Jean-François Samiers’est établi à

Puiseux- en-Retz.

Villers-Cotterêts

territoire de l'Aisne 27

rier sur cette campagne à moins de trois quarts d’heure de route du nord parisien. “Les habitudes des navigants étaient si ancrées à Orly que rares étaient ceux qui croyaient en l’avenir de Roissy, assure-t-il. Certains pensaient sérieusement qu’à partir du Bourget, c’était déjà les terrils !” Dans ce seul village situé à

Le Valois à vol d’oiseau8 km de Villers-Cotterêts, outre les volants comme Jean-Fran-çois et son épouse Christine, hôtesse de l’air, près de 15 % des résidents travaillent en ré-gion parisienne. “Il suffit de voir les parkings pris d’assaut dès les premières heures, relève l’ancien stewart. Ici comme à Crépy-en-Valois, tout est plein dès le ma-

tin.” Comme Julie, cotterézienne de 35 ans, ils sont en effet près de 300 abonnés sur la ligne Vil-lers-Cotterêts Paris Nord. “Sauf panne de réveil exceptionnelle, je monte dans le direct de 6h20, explique la jeune femme, cadre commercial dans l’ouest pari-sien. Au quotidien, ce sont des horaires fatiguant mais ce n’est

pas le départ en gare de Villers le plus éprouvant, ce sont surtout les trois quarts d’heure de métro qui m’attendent ensuite.”

Vue aérienne de Villers-Cotterêts

Abbaye cistercienne, fille de Clairvaux, l’abbaye de Longpont fut fondé en 1131 par Saint-Bernard. Mise en démolition après la révolution, il ne reste que de majestueuses ruines de la grande abbatiale dont la façade dresse encore à 40 mètres de haut. La partie des bâti-ments transformée en palais par les “abbés commendataires” a toutefois gardé toute sa splendeur.Visites sur réservation au 03 23 72 92 55

Cequ'ilfautvoir

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 28 territoire de l'Aisne

Hêtre oune pas hêtre

S’il est une âme à ce pays,elle réside au cœur de sa forêtà qui randonneurs et amoureuxde la nature rendentinlassablement hommage.

Rien n’échappe à l’œil aguerri des randonneurs.

n’en pas douter car si c’était un blaireau, les déjections de l’animal seraient visibles à l’en-trée. Plus loin, un charme à l’écorce veinée développe une “loupe”, et là, cette feuille de hêtre présente une excroissance ressem-blant à un bourgeon mais qui s’avère être un kyste renfermant une larve d’insecte. A midi tapante, la boucle est bouclée et rendez vous est pris le mardi suivant pour de nou-velles aventures en pleine nature.

“La plus noble et la mieux plantée du Royaume”, voilà ce qu’il est dit de la forêt de Retz dans le Règlement de Réforma-tion de 1672. Les 13 000 hectares de bois qui s’étendent autour de Villers-Cotterêts comptent encore aujourd’hui parmi les plus belles hêtraies de Picardie, un milieu natu-rel préservé riche d’une faune et d’une flore uniques. Tous les mardis matin sans excep-tion, tout au long de l’année et quelle que soit la météo, les randonneurs assidus de l’association des amis de la forêt de Retz se retrouvent pour l’explorer.

“Nous faisons une distance de 12 km en moyenne, pré-cise Marie-Henriette Cwer-man, marcheuse invétérée qui se charge d’établir un nouveau parcours pour chaque sortie. Le rythme est soutenu, mais nous prenons le temps d’observer et d’enri-chir nos connaissances sur l’histoire locale,

contact : 06 17 30 01 41 www.amis-foret-retz.fr

le secteur regorge de légendes et de récits de chasse palpitants.” Chaque promenade est immortalisée en photos et sera retrans-crite en détail dans un bulletin. Les absents sont ainsi tenus au courant.

L’œil aux aguets, on relève les signes indi-quant les passages d’animaux, les “voce-lests”, ces traces singulières laissées par les cervidés, toujours avec l’espoir d’apercevoir au loin la silhouette majestueuse d’un cerf. “Il y a quelques semaines nous avons vu toute une harde de biches dans les champs,

raconte Marie-Hen-riette. Mais même en petit groupe d’une di-zaine de personnes comme aujourd’hui, nous faisons malheu-reusement trop de bruit

pour ne pas les effrayer.” Rien n’échappe au petit groupe aguerri à l’observation. Ici un terrier est découvert, celui d’un renard à

Le secteur regorgede légendes et de récits

de chasse palpitants. “

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 territoire de l'Aisne 29

et services sont les secteurs les plus repré-sentés. L’activité vitrine reste la logistique, très en pointe comme en témoigne l’impres-sionnant “transtocker” dédié aux petites pièces. D’expérience, un tour à bord d’une ligne de cette machine qui assure l’approvi-sionnement du réseau pour près de 45 000

références vaut largement un tour dans le Space Mountain.

Pièce maîtresse

Fleuron de la distribution automobile, le Groupe Volkswagen France s.a est depuis 50 ans l’acteur de marque de l’économie cotterézienne.

Le château deMontgobert date du XVIIIe. Il fut propriété de Pauline de Bonaparte, sœur de Napoléon 1er, épouse du Maréchal Leclerc dont le corps repose dans les jardins.Le jardin actuel futréaménagé au XXe

selon le plan deDuchène, paysagiste des jardins de Vaux-le-Vicomte. Il abrite le Musée du bois et de la vie Locale qui propose 3000 outils répartis en ateliers.Contact :03 23 96 36 69

Disposée en amphi-théâtre sur l’Ourcq,le petit bourg deLa Ferté Milon pro-pose à lui tout seul le château inachevé du Duc d’Orléans. Sur ses hauteurs,la statue et le musée Jean Racine, ses trois églises classées monu-ments historiques et le pont Gustave Eiffel qui relie la place du Port au Blé à son parc arboré.

487 400 m2 au sol, entrepôts high-tech, bureaux aux lignes modernes et racées à l’image des véhicules alignés par milliers sur une mer d’asphalte anthracite, le site Volks-wagen France, implanté depuis 1960 sur le faubourg de Pisseleux à Villers-Cotterêts a de quoi impressionner. Coïncidence étymo-logique, le site construc-teur de Wolfsburg (la ville du loup) en Allemagne et Pisseleux (le pire des loups) semblaient prédes-tinés à s’unir, mais ce sont surtout les 13 hectares d’une briqueterie désaffectée située à 80 km de Paris sur un axe routier et ferroviaire idéal qui, à l’époque, jouèrent en la faveur du petit village axonais.

Si 12 000 coccinelles étaient vendues en France en 1961, ce sont aujourd’hui 5 marques qui sont concernées (VW, VW uti-litaire, Audi, Seat et Skoda), représentant plus de 11 % de parts de marché. Quelques 250 000 véhicules et 29 000 tonnes de pièces détachées transitent chaque année par le site cotterézien pour alimenter un ré-seau qui s’étend sur la France, le Maghreb, les DOM et La Réunion. “Nous sommes le plus gros client de la maison hors Allemagne, précise Benoît Sys, directeur des ressources humaines et de la formation. Le site em-ploie 650 salariés, très majoritairement des cadres. En comptant nos partenaires comme le transporteur Caille et Avenance Restaura-tion, ce sont près de 1000 personnes qui tra-vaillent ici.” Marketing, commerce, finances

250 000 véhiculeset 29 000 tonnes

de pièces détachées.“

Merveile dela logistique, le

“transtocker”.

Le call center.

Plus d’infos : www.ville-chauny.fr / www.chateau-thierry.fr / www.ville-laon.fr / www.ville-gauchy.fr / www.transfrontalieres.eu / http://lemail-sceneculturelle.blogspot.com / www.ville-saintquentin.fr / www.ville-tergnier.fr

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 30 les rendez-vous

14 janvierTergnier : Barbara, de l’écluse au Chatelet. 20h30 - Centre culturelRens. 03 23 40 24 40

14 janvierSaint-Quentin : Autour de Violette (chanson française). 19h30 - La Manufacture Rens. 03 23 62 36 77

musique musique

Jusqu’au 29 janvierVilleneuve Saint-Germain : De toute urgence. Les vendredis et samedis à 21h. au théâtre Le pe-tit bouffon.Rens. 03 23 59 56 62

Du 8 janvier au 11 mars 2011Aisne : Devinez qui ? adapté des 10 petits nègres d’Agatha Chris-tie par le Manteau d’Arlequin.29 janvier à Bohain (salle Royal), 5 février à Vermand, 12 février à Gricourt, 12 mars à Fontaine Notre-Dame. RDV dans les salles des fêtes à 20h30

13 janvierSaint-Quentin : Oh les beauxjours ! de Samuel Beckett. 20h30 - Théâtre Jean VilarRens. 03 23 62 36 77

14 janvierChâteau-Thierry : Domino par la compagnie Le Voyageur Debout. 21h - Théâtre Jean CocteauRens. 03 23 69 43 00

25 janvierGauchy : Léon le nul par la com-pagnie théâtre Bouches décou-sues. A partir de 9 ans. 19h - MCL Rens. 03 23 40 20 00

27 janvierHirson : Comédie sur un quai de gare de Samuel Benchetrit.

théâtre

théâtre

théâtre

Jusqu’au 29 janvier Etréaupont : Compagnons d’his-toires de Betty Bone à la média-thèque l’Oise-aux-livres. Mercre-di de 17h à 19h, jeudi de 9h à 17h et le samedi de 10h à 12h et de 14h à 17h.Rens. 09 62 00 92 47

expo

Les Siècles - Mozart / Ouverture d’Idoménée - Symphonies n°31 et n°35 - Concerto pour cor et or-chestre - Mantovani / Streets20h30 - Gymnase Germain- Thibaut Rens. OTSI 03 23 96 55 10

11 marsLaon : Divertissement pour piano et vents - Claire Désert accom-pagne les professeurs des écoles de musique de l’Aisne - Divertis-sement de Mozart à Poulenc - En partenariat avec l’ADAMA et le Festival de Laon - 20h30 - MALRens. 03 23 22 86 86

13 marsSaint-Quentin : La belle Hélène, opéra-bouffe. 16h - Théâtre Jean Vilar Rens. 03 23 62 36 77

rac. 20h30 - Le Splendid Rens. 03 23 62 36 77

10 marsGauchy : Une chenille dans le cœur par la compagnie Vies à Vies. Théâtre et vidéo. 19h - MCLRens. 03 23 40 20 00

11 marsChâteau-Thierry : La paix du mé-nage par la Compagnie Calliopé Comédie. 21h - Théâtre Jean Cocteau - Rens. 03 23 69 43 00

11 marsSaint-Quentin : Une odyssée d’après l’œuvre d’Homère 19h30 - Théâtre Jean Vilar Rens. 03 23 62 36 77

11 marsTergnier : Monsieur de Pourceau-gnac. 20h30 - centre culturel Rens. 03 23 40 24 40

18 janvierSaint-Quentin : L’opéra du dragon (Marionnette-opéra) - 20h30 - La Manufacture.Rens. 03 23 62 36 77

27 janvierTergnier : Arthur Ribo (concert dont vous êtes l’auteur). 20h30 - Centre culturelRens. 03 23 40 24 40

31 janvierTergnier : Les chats noirs (swing manouche) dans le cadre des lundis découvertes. 20h30 - centre culturelRens. 03 23 40 24 40

5 févrierSaint-Quentin : Jacques Higelin. 20h30 - Le Splendid Rens. 03 23 62 36 77

7 févrierHirson : The Beyonders dans le cadre des Lundis Découvertes. 20h30 - Salle de l’Eden Rens. 03 23 58 38 88

A 20h30 - Salle de l’EdenRens. 03 23 58 38 88

1er février Gauchy : Le Frichti de Fatou par la compagnie Tombés du ciel. 20h30 - MCLRens. 03 23 40 20 00

1er févrierSaint-Quentin : Sin Sangre de Alessandro Baricco / Théâtre et cinéma. 20h30 - Théâtre Jean Vilar Rens. 03 23 62 36 77

3 févrierSaint-Quentin : Tue-Tête. 20h30 - La Manufacture Rens. 03 23 62 36 77

6 févrierVervins : Un pingouin à la mor-gue. 17h30 - Cinéma Piccoli-PiccoloRens. 03 23 98 11 98

13 février Saint-Quentin : L’orchestre de Picardie - 16h00 - Théâtre Jean Vilar Rens. 03 23 62 36 77

18 févrierVillers-Cotterêts : Orchestre

9 février Saint-Quentin : Antoine De Caunes : Un mec sympa. 20h30 - Théâtre Jean Vilar Rens. 03 23 62 36 77

11 févrierChâteau-Thierry : Après la pluie par la Compagnie Théâtre de l’Epopée. 21h - Théâtre Jean CocteauRens. 03 23 69 43 00

15 févrierTergnier : La compagnie des spectres par la compagnie Ô Fantômes. 20h30 - Centre cul- turelRens. 03 23 40 24 40

16 février Saint-Quentin : Cyrano de Berge-

Jusqu’au 20 févrierGuise : Les veilleurs de nuit, ins-tallation de Betty Bone visible de la rue au 72 rue des docteurs Devillers créée pour la Vitrine 02Rens. 09 62 00 92 47

Jusqu’au 31 mars Tergnier : Concours de la résis-tance et de la déportation. La répression de la Résistance en France par les autorités d’oc-cupation et le régime de Vichy. Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie.Rens. 03 23 57 93 77

l'Aisne 182 magazine du Département - Janvier/Février 2011 les rendez-vous 31

Plus d’infos : www.ville-chauny.fr / www.chateau-thierry.fr / www.ville-laon.fr / www.ville-gauchy.fr / www.transfrontalieres.eu / http://lemail-sceneculturelle.blogspot.com / www.ville-saintquentin.fr / www.ville-tergnier.fr

26 janvier Chauny : La Clique à Claques. Les contes de La fleur qui rit avec Anne-Sophie Péron et Mar-cel à la musique. 10h30 - Salle Rabelais Rens. 03 23 40 22 13

27 janvierGauchy : C’est pas pareil ! Par la compagnie Clandestine. Théâtre d’objets. 19h - MCLRens. 03 23 40 20 00

1er févrierLaon : Sam et la valise au sourire bleu par la compagnie l’Echap-pée. 19h30 -MAL Rens. 03 23 22 86 86

4 févrierSaint-Quentin : Aldebert “Enfan-tillages”. 19h30 - Théâtre Jean VilarRens. 03 23 62 36 77

jeune public

expo

www.aisne.com

cinémadanse16 janvierSaint-Quentin : Krafff (danse et marionnette). 16h - Théâtre Jean Vilar.Rens. 03 23 62 36 77

Du 23 au 30 janvier Saint-Quentin : Rencontres Cho-régraphiques Che Malambo le 23 janvier à 16h au Théâtre Jean Vilar.Simon “Non je ne m’appelle pas Samuel Eto’O” le 26 janvier à 20h30 à La Manufacture.Fuenteovejuna d’après l’œuvre de Lope de Vega le 30 janvier à 16h au Splendid.Rens. 03 23 62 36 77

littérature29 janvier Oisy : Racont’arts. Les Contur-lures, histoires en peintures par l’association La pluie d’oiseaux. Des contes à voir et à entendre. 20h30 à la salle polyvalenteRens. 03 23 60 00 56

10 févrierSoissons : Le monde de l’édition.Les bouleversements dans la sphère du livre s’accélèrent. Qui édite, aujourd’hui ? Qui écrit ? Qui vend ? Quels sont les véri-tables maîtres du jeu ? L’exis-tence même de l’écrit n’est-elle d’ailleurs pas en danger ?Devant d’inquiétantes ruptures à l’œuvre, concentration finan-cière et commerciale, révolu-tion de la lecture introduite par l’écran, livres sans auteur, édi-tion sans éditeurs, librairies sans libraires..., cette journée per-mettra d’exposer l’enjeu du livre dans ses multiples dimensions : économie du livre, résistances et mutations de l’édition, acteurs du livre. De 9h30 à 12h30 à la Biblio-thèque départementale, 11 ave-nue Robert Schuman.Rens. 03 23 75 55 70 ouhttp://bdp.cg02.fr

16 févrierChauny : Issounbôshi le Samou-raï. 14h - Forum Rens. 03 23 40 22 13

Du 5 janvier au 28 févrierAisne : Circuit cinéma itinérant

L’homme qui voulait vivre sa vieEn janvierVen. 7 à 20h30 à Bourg et Comin Mer. 11 à 20h à GuignicourtVen. 14 à 20h à Rozoy/serre

RaiponceMar. 18 à 20h au Nouvion et Ca-tillonMer. 19 à 15h30 à GuignicourtNarniaMer. 19 à 16h30 à MontaiguVen. 21 à 20h45 à Dizy le GrosSam. 22 à 20h30 à LiesseMer. 25 à 20h à SissonneEn févrierMar.1er à 20h au Nouvion et Ca-tillon

Les émotifs anonymesMar. 8 à 20h à Guignicourt Mar. 15 à 20h à Sissonne

Mon beau père et nousVen.18 à 20h45 à Dizy le Gros Sam.19 à 20h30 à Liesse Ven. 25 à 20h30 à Bourg et co-min

Les chimpanzés 2Mer. 16 à 15h30 à GuignicourtMer. 23 à 16h0 à Montaigu Rens. FDMJC de l’Aisne03 23 26 34 60

Dernier festival traditionnel du genre dans l’hexagone, le rendez-vous ternois est l’occasion de retrouver le clown blanc et l’Auguste, le rêveur et le nez rouge, la poésie et l’humour. Pour son 15e anniversaire, le festival exporte quelques spectacles à Beautor, Hirson et Saint-Quentin.

Ven. 4 à 20h30 : Riez sans modération par la Cie Réverbère etLes Bouffons de demain par l’école de cirque de Saint-Quentin.Mar. 8 à 20h30 : L’aventure continue par la Cie la LanterneMagique.Mer. 9 : Les Marchellos et Cracra et MomoVen. 11 à 20h30 : Thomas Delvaux dans Thomas fait son cinéma ! Sam. 12 à 20h30 : soirée de gala

RDV au centre culturel.

Et aussi le 5 à Beautor, le 6 à Hirson : Auguste, nez rouge et clown blanc (16h30 salle Eden), le 11 à Saint-QuentinPlus d’infos : www.ville-tergnier.fr

Du 4 au 13 février Tergnier - 15e festival international de clowns

Du 16 janvier au 15 avril Bohain en Vermandois : Ma fibre naturelle par Géraldine Pelletier-Chansard à la Maison familiale d’Henri MatisseDu mercredi au samedi : 10h-12h / 14h-18h et dimanche et lundi : 14h-18hRens. 09 64 43 84 63

11 févrierGauchy : Le petit bal par la com-pagnie du tire-laine. Bal pour en-fants et parents. 19h - MCLRens. 03 23 40 20 00

8 marsGauchy : Loupiotte par la compa-gnie fleurs de peau. 19h - MCLRens. 03 23 40 20 00

Du 22 janvier au 20 marsSaint-Quentin : photographies de David Rosenfeld. Galerie Saint-JacquesRens. 03 23 62 36 77

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Le Printemps des conteursDu 11 mars au 8 avril 2011