Akerkur Histoire Et Signification

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Akerkour signification et histoire

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    l'avnement de l'Islam.Au Maroc, la signification de ce terme a.vari selon les poques

    et les rgions. Ainsi, l'appellation Akerkr, d'origine amazighe, repriseplus tard dans le parl arabe marocain sous sa forme actuelle de Kerkour,dsigne bel et bien le monument funraire, gnralement le tumulus. Sescorrespondants dans les parlers arabe et amazighe des rgionsprsahariennes et atlasiques du sud- est marocain sont rjem (D. J.Meunier 1958) et imerchan (pl. de imerch) ou imariyen (pluriel de Imiri).(Communication personnelle de M. Y. Bokbot).

    Akerkr (Tumulus chapelle), Taouz, Tafilalet.Photo: A. Salih

    La prsence des appellations spcifiques pour dsigner cesmonuments dans cette zone du Maroc est due certainement au nombreimpressionnant de tumulus qui s'y trouve. En revanche, dans les contres l'ouest de l'Atlas et au nord, le terme kerkr s'est maintenu en dpit dessignifications diverses qu'il peut engendrer. D'ailleurs, pour des auteurscomme G. Souville (1959), il existe une distinction entre les tumuli et les

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  • kerkrs. Ces derniers sont d'aprs lui des tas de pierres de grosseurvarie, levs sur des cols montagneux ou sur des hauteurs; ils sont deconstruction parfois rcente et souvent lis des pratiquessuperstitieuses (1959 : 394). En effet, la ressemblance, de l'extrieur,entre les tumuli et les kerkrs, ainsi que l'absence de chambre tombale,

    . d'ossements et de tout mobilier funraire de certains tumuli fouills ontcontribu susciter un dbat au sujet de l'attribution chronologique etculturelle de ces constructions. Cette situation a amen G. Camps(1961: 65 et 67), crire qu'en Afrique du Nord certainsamoncellements ne sont pas funraires et qu'ils peuvent tre d'originesuperstitieuse ou juridique mais il n'est pas impossible que beaucoupd'entre eux soient rellement des spultures anciennes ayant acquis uncaractre nouveau par suite du changement des ides religieuses .

    En dpit de cette discussion autour, en fait, d'un terme ouappellation et sa signification, les ikerkrn, version amazighe actuelle,continuent de faire l'objet d'une attention particulire de la part de lapopulation rurale, notamment les femmes, qui croient dans leurs forcesprophylactiques.

    Ce sont souvent des tas de pierres amonceles au bord dessentiers qui mnent des tombes de marabouts, de cimetires ou autreslieux vnrs, craints puisque dots de pouvoirs magiques quelconques.Selon E. Doutt (1903), cit par Camps (1961 : 68), les diffrentesoccasions qui provoquent l'rection d'un kerkr: commmoration d'unlieu o un homme est mort de mort violente, endroit o on a tu un fauve,col d'o l'on aperoit un marabout clbre et un tombeau d'un saintsouvent inconnu.

    La fonction magico-religieuse attribue souvent aux kerkrs ouikerkrn a t constate au Maroc au 1ime sicle par Al Hassan AlYoussi au lieu dit Tagha (actuel Moulay Bouzza). Il avait signal dansla page 43 de ses confrences la prsence, entre autres ct dusanctuaire du Cheikh Ab Yaza, d'un amoncellement de pierres vnrpar la population Kadssn min Ahjar. .. .

    Le mme constat a t relev par Lang (1992 : 57-60). D'aprs cedernier, les kerkrs remplissent une fonction importante dans le culte dessaints, savoir dans la transmission de la bndiction du saint au croyant.

    Par ailleurs, et selon H. Basset (1978 : 681-682), ce phnomne,dont l'existence est extrmement ancienne, semble tre li un rite de

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  • transfert ou d'expulsion du mal. Les individus font passer dans lescailloux ramasss puis dposs dans des endroits choisis selon les cas, lesmaux dont ils souffrent ou les incertitudes dont ils ont peur.L'accumulation de ces tas de pierres sacres, expiatoires deviennent avecle temps une des pratiques obligatoires voire de vritables ritesd'offrandes. (Voir aussi E. Dout 1994 : 419).

    D'ailleurs, le Professeur M. Chafik (2000 : 116), avait signal queles marocains, jusqu'aux annes trente du vingtime sicle, dposaientdes pierres dans des lieux o a t tu ou inhum un inconnu en dehorsdes cimetires collectifs. Il peut s'agir aussi souvent d'une personneconnue mais dont le corps a t transfr ou dport au cimetire. Le tasde pierres constitu sous forme d'akerkr ou d'acherchour, et qui peutatteindre deux mtres de diamtre, devient sacr au point que la traditionimposait quiconque, qui passait ct, de rajouter une pierre surl'amoncellement ou, le cas chant, de remettre sur le tas les pierres quise sont dtaches.

    Ce genre de pratiques populaires issues directement des tempsprislamiques et dont l'Islam plus tard s'est accommod d'une manireou d'une autre, ont volu dans le temps et dans l'espace. Ainsi, il est trsdifficile de trouver une explication commune toutes ces catgories dekerkrs: kerkrs-tumuli, kerkrs - marabouts ou marabouts-cairns,kerkrs - commmoratifs, kerkrs-expiatoires ... etc. Sans qu'ils aient tousla mme signification ni suivi exactement la mme volution, ils ont aumoins en commun le caractre de sacralit.

    Le nombre et les dimensions de ces kerkrs sont variables etdpendent souvent de leur tat de conservation ainsi que du taux defrquentation de ces lieux et de l'intrt suscit auprs des gens. D'aprsCamps (1961 : 68), ils paraissent bien plus nombreux au Maroc et sesconfins avec l'Algrie que dans le restedu Maghreb.

    L'akerkr a volu sur le plan phontique et se ralise dans leparler znte acherchr , dsignant plutt une petite minence depierres amonceles, base circulaire ou serni-circulaire, au sommetsouvent pointu, parfois tache de peinture blanche ou teinte la chaux.Ils servent au balisage des pistes, dlimiter une proprit foncire, d'unchamp ou d'un pturage. Les icherchrn sont souvent vus aux fates descols de montagnes, aux carrefours de voies de communications et parfois

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  • aux abords d'un gu ... au kerkour de Tassaout... R. Euloge (1976 :111).

    Dans les parlers sanhaja du Maroc central et selon M. Taifi(1991 : 344), l' akerkr a une signification qui dsigne une haie depierres.

    Bibliographie

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    Camps, G. (1965), Essai de classification des monumentsprotohistoriques de l'Afrique du Nord ln B.SP.F., n062, pp.476-481.

    Chafik, M. (2000), Pour un Maghreb d'abord Maghrbin, Rabat,Publications du Centre Tarek Ibn Ziad pour les Etudes et laRecherche, p. 166. (Article en arabe traduit par nous mme).

    Doutt, E. (1994), Magie et religion dans l'Afrique du Nord, Alger 1908,Edition Paris, chapitre X, p. 421.

    Euloge, R. (1976), Ceux des hautes valles, Marrakech, Edition laTighremt, p.111.

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  • Souville, G. (1959), Principaux types de Tumulus marocams lnB.SP.F., n056, pp. 394-402.

    Souville, G. (1965), Elments nouveaux sur les monuments funrairesprislamiques du Maroc ln B.SP.F., n062, pp. 482-493.

    Taifi, M. (1991), Dictionnaire Tamazight-Franais (parlers du Maroccentral), Paris, Edition l'Harmattan-Awal, p. 344.

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