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Souffle édito LA LETTRE DU Alerte ! La pollution menace nos poumons. N°49 NOTRE GRAND DOSSIER Les nuisances de la pollution sur notre santé La pollution extérieure, un risque de notre temps Des solutions, enfin ? Pollution intérieure, une menace négligée P 2-6 p2 p3 p4 p5 Que puis-je faire contre la pollution ? NOS ACTUALITÉS Tabac : à paraître, une brochure sur l’addiction destinée aux jeunes / Nota Bene ! 24 mars, journée mondiale contre la tuberculose / Pollution : 2 actions anti pollution de nos Comités / Subventions : 2 recherches sur le thème de la pollution VOS QUESTIONS, NOS RÉPONSES Notre rubrique interactive p6 P7 P8 Bulletin de liaison des amis du Comité National contre les Maladies Respiratoires «Lorsque l’Homme aura coupé le dernier arbre, Pollué la dernière goutte d’eau, Tué le dernier animal et pêché le dernier poisson,Alors il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible».Ce proverbe indien nous apparaît presque prophétique en ces temps où nous ne parlons plus que de pollution et d’écosys- tèmes en danger. Oui, nos vies sont menacées à cause de la dégrada- tion de l’environnement. Premier agressé, le souffle. L’air, premier élé - ment nécessaire à la vie, est devenu aujourd’hui source de danger pour l’homme. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 3 millions de personnes meurent chaque année prématurément en raison de la pol - lution de l’air. Pollution et maladies respiratoires De nombreuses études menées ces dernières années démontrent que la pollution joue un rôle dans le développement de l’asthme et des manifestations allergiques. En outre, les polluants atmosphériques altè- rent la fonction respiratoire et exa- cerbent les symptômes chez les per- sonnes ayant une maladie respira- toire chronique. On estime qu’en France, 31 000 personnes meurent chaque année des suites d’une exposition chro - nique aux polluants particulaires dans l’air. La dégra- dation de l’environnement serait à l’origine de 10,4% des cancers du poumon et de près de 8% des décès dus à des maladies cardio-vasculaires et res- piratoires. Vite ! Des solutions ! Face à ce danger, en 1996, l’Etat reconnaît « le droit pour chacun à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé ». La loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’Energie affirme le devoir pour l’Etat d’assurer la sur- veillance de la qualité de l’air et de ses effets sur la santé et l’environnement. Plus récemment, le Plan National Santé Environnement (2004-2008) a pour but d’améliorer la santé des Français en lien avec la qualité de l’environnement, dans une perspective de développement durable. Le Grenelle de l’envi- ronnement, sommet national sur l’écologie,en octo- bre dernier,a permis d’adopter des mesures de pro- tection de l’environnement. Il reste à les mettre en œuvre, à les amplifier ensuite et à convaincre les autres pays d’en faire autant. Sur la question de la pollution de l’air, le CNMR joue un rôle d’information et de prévention et veut permettre à chacun de respirer un air plus sain, à son domi- cile comme sur son lieu de travail ou à l’extérieur.Nous devons absolument pré- server l’environnement afin de protéger notre santé et celle des générations futures. Le CNMR s’y engage. Professeur Denis Charpin, pneumologue, Hôpital Nord, Marseille

Alerte ! la pollution menace nos poumons

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Lettre du souffle 45

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Souffleéd

itoLA LETTRE DU

Alerte ! La pollutionmenace nos poumons.

N°49

NOTRE GRAND DOSSIERLes nuisances de la pollutionsur notre santéLa pollution extérieure,un risque de notre tempsDes solutions,enfin ?Pollution intérieure,une menace négligée

P 2-6p2

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p5

Que puis-je fairecontre la pollution ?NOS ACTUALITÉSTabac : à paraître, une brochure surl’addiction destinée aux jeunes / NotaBene ! 24 mars, journée mondiale contrela tuberculose / Pollution : 2 actions antipollution de nos Comités / Subventions :2 recherches sur le thème de la pollutionVOS QUESTIONS, NOS RÉPONSESNotre rubrique interactive

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Bulletin de liaison des amis du Comité National contre les Maladies Respiratoires

«Lorsque l’Homme aura coupé ledernier arbre, Pollué la dernièregoutte d’eau, Tué le dernier animalet pêché le dernier poisson,Alors il serendra compte que l’argent n’estpas comestible».Ce proverbe indiennous apparaît presque prophétiqueen ces temps où nous ne parlonsplus que de pollution et d’écosys-tèmes en danger. Oui, nos vies sontmenacées à cause de la dégrada-tion de l’environnement. Premieragressé, le souffle. L’air, premier élé-ment nécessaire à la vie,est devenuaujourd’hui source de danger pourl’homme. Selon l’OrganisationMondiale de la Santé, 3 millions depersonnes meurent chaque annéeprématurément en raison de la pol-lution de l’air.

Pollution et maladies respiratoiresDe nombreuses études menées cesdernières années démontrent quela pollution joue un rôle dans ledéveloppement de l’asthme et desmanifestations allergiques. En outre,les polluants atmosphériques altè-rent la fonction respiratoire et exa-cerbent les symptômes chez les per-sonnes ayant une maladie respira-toire chronique. On estime qu’enFrance, 31 000 personnes meurent

chaque année des suites d’une exposition chro-nique aux polluants particulaires dans l’air.La dégra-dation de l’environnement serait à l’origine de 10,4%des cancers du poumon et de près de 8% desdécès dus à des maladies cardio-vasculaires et res-piratoires.

Vite ! Des solutions !Face à ce danger,en 1996, l’Etat reconnaît « le droitpour chacun à respirer un air qui ne nuise pas à sasanté ». La loi sur l’air et l’utilisation rationnelle del’Energie affirme le devoir pour l’Etat d’assurer la sur-veillance de la qualité de l’air et de ses effets sur lasanté et l’environnement. Plus récemment, le PlanNational Santé Environnement (2004-2008) a pourbut d’améliorer la santé des Français en lien avec laqualité de l’environnement, dans une perspectivede développement durable. Le Grenelle de l’envi-ronnement, sommet national sur l’écologie,en octo-bre dernier,a permis d’adopter des mesures de pro-tection de l’environnement. Il reste à les mettreen œuvre, à les amplifier ensuite et àconvaincre les autres pays d’en faireautant.Sur la question de la pollution de l’air, leCNMR joue un rôle d’information et deprévention et veut permettre à chacunde respirer un air plus sain, à son domi-cile comme sur son lieu de travail ou àl’extérieur.Nous devons absolument pré-server l’environnement afin de protégernotre santé et celle des générationsfutures. Le CNMR s’y engage.

Professeur Denis Charpin,pneumologue, Hôpital Nord, Marseille

NOTRE GRAND DOSSIERLes effets néfastes de la pollution sur notre santé.

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L e progrès technique a desrevers. La pollution en est un.Principal touché ? L’air, indis-

pensable à la vie. Les taux de pol-luants que nous respirons chaquejour sont inquiétants. Faisons lepoint sur la pollution atmosphé-rique.

Définition de la pollutionSelon la définition officielle (LoiLAURE du 30 décembre 1996), « lapollution est l’introduction parl’Homme, directement ou indirec-tement, dans l’atmosphère et lesespaces clos, de substancesayant des conséquences préjudi-ciables de nature à mettre endanger la santé humaine, à nuireaux ressources biologiques et auxécosystèmes, à influer sur leschangements climatiques, àdétériorer les biens matériels, àprovoquer des nuisances olfac-tives excessives ». On distinguedeux types de pollution : la pollu-tion chimique, due au rejet deproduits chimiques et la pollutionbiologique provenant d’êtresvivants ou de leurs constituants,comme les pollens ou les aca-riens. Pour l’Institut national de

recherche pédago-gique (INRP), lapollution de l’airreprésente lap r e m i è r ep r éoccupa -tion environ-n e m e n t a l edes Français.A juste titre,semble-t-il.

Pollution de l’air extérieur et intérieur,même combatL’air que nous respirons est de plus en plus souillé d’impu-retés dont la quantité, la variété et la nocivité ne ces-sent de croître. Les zones urbaines paraissent les plusatteintes mais les campagnes ne sont pas épargnées.Benzène, particules fines, monoxyde d’azote de car-bone, dioxyde de souffre et d’azote, chlore, dioxines,ozone,… la liste des polluants est longue.Plus grave encore, car sous-estimée, la pollution inté-rieure. Habitations, transports en commun, bureaux,écoles renferment divers polluants : monoxyde de car-bone, fumée de tabac, moisissures, composés orga-niques volatils (COV), radon… La fumée de cigarettereprésente la source de pollution intérieure principale.Selon l’Observatoire Pour l’Organisation Mondiale de laSanté (OMS), la pollution dite domestique est mêmedevenue une question de Santé publique.

Les risques sanitairesLa connaissance précise des effets de la pollution sur lasanté apparaît complexe. En premier lieu, les personnessont soumises à des expositions multiples et variées quisont fonction du temps passé à l’intérieur des locaux, àl’extérieur, du tabagisme actif ou passif, des expositionsprofessionnelles. Ensuite, on connaît mal l’effet à longterme de ces expositions et les effets des associations depolluants. Enfin, les personnes réagissent de façon diffé-rente à la pollution atmosphérique, en fonction de leurâge, de leur état de santé et de leur degré de sensibilité.De récentes études laissent entrevoir un lien fort entre pol-lution et problèmes de santé. La pollution atmosphériqueen milieu urbain constitue l’un des facteurs principaux derisques sanitaires (cancers, insuffisances respiratoires,maladies cardiovasculaires, asthme) liés à l’environne-ment. Selon une étude réalisée par l’Institut national de laveille sanitaire (InVS) dans les neuf plus grandes villes deFrance, la pollution de l’air a entraîné l’hospitalisation de750 enfants pour des maladies respiratoires et précipité lamort de 3 000 personnes fragiles. Il importe donc de pré-server l’atmosphère. Par tous les moyens possibles.

Poin

tsan

La sensibilité bronchique s’est accrue progressive-ment depuis une vingtaine d’années :

30% de la population présente une allergie respi-ratoire (asthme, rhinites), certaines personnes pré-sentent une sensibilité bronchique accrue, voireune hyperréactivité bronchique3,5 millions de personnes souffrent d’asthme10 à 14% des jeunes de 20 à 24 ans ont déjà fait aumoins une crise d’asthme dans leur vie65 000 personnes sont atteintes d’une insuffisancerespiratoire grave

En France, une haussedes pathologies respiratoires

Sources : cité-sciences.fr, INVS

Par Anne-Sophie Glover-Bondeau

La pollution extérieure,un risque de notre temps.

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L’air,premier élément nécessaire à la vie (chaque jour,un êtrehumain respire 10 800 litres d’air) est aujourd’hui source dedanger pour l’homme. Chaque fois que nous respirons, nospoumons inhalent des substances et particules toxiquesissues des automobiles, industries et autres sources relatives àl’activité humaine. Ces polluants compromettent la qualitéde l’air et présentent un danger pour l’environnement et lasanté.Le point sur les risques et leurs conséquences sanitaires.

Les principales sources de pollution jusqu’aux années 1980ont été essentiellement industrielles et domestiques en milieuurbain. Depuis 1980, l’accroissement de la circulation auto-mobile constitue une source prédominante de pollution.Celle-ci se caractérise par la production de gaz d’échappe-ment contenant des hydrocarbures volatils, des oxydants etdes particules de petite taille. La pollution atmosphérique estconstituée de polluants primaires et de polluants secondaires.Les premiers sont appelés ainsi car ils sont libérés directementdans l’atmosphère. Les trois principaux primaires sont ledioxyde de souffre, le dioxyde d’azote, les particules en sus-pension. Les seconds sont dits secondaires car ils se formentpar réaction chimique entre les polluants primaires et l’eau,sous l’action des rayonnements ultra-violets du soleil. Ce sontl’ozone et les aérosols d’acides.

Quels sont leurs effets sur l’appareil respiratoire ?

Les conséquences sur la santéLa pollution atmosphérique a été incriminée comme facteurde risque des affections respiratoires depuis les années 1930.Une étude publiée en 2000 menée dans trois pays, l’Autriche,la France et la Suisse, a conclu que la pollution atmosphé-rique est responsable de 6% du nombre total de décès dansces pays. Selon un rapport de l’Agence Française de

Sécurité Sanitaire et Environnementale (AFSSE),paru en 2004, la pollution ferait 9 500 morts paran.A court terme, lors des épisodes de pollution,les polluants peuvent induire une réactioninflammatoire au niveau desmuqueuses respira-toires et provoquer la « décompensation »d’une insuffisance respiratoire pré-existante.

Chez l’asthmatique, l’ozone et les particulesfines notamment, peuvent favoriser la réactionallergique et les manifestations d’hyperréacti-vité bronchique non spécifiques. Les symptômesressentis ? Rhinites, toux, voire crise d’asthme. Along terme, la pollution chronique favorise lapoursuite et/ou l’accroissement de l’inflamma-tion des bronches.Ainsi,des études réalisées auxEtats-Unis montrent un excès de mortalité car-dio-respiratoire et par cancer pulmonaire dansles villes les plus polluées par rapport aux moinspolluées. A Mexico, on a montré que les pou-mons d’enfants âgés de 10 à 12 ans présententdes anomalies qui ressemblent à celles defumeurs confirmés.

Des projections alarmantesSelon un rapport de la banque mondiale, datéde 1997, à moins d’un déclin de la consomma-tion des combustibles fossiles, en Chine seule-ment, les frais de santé liés à ce problème pas-seront de 32milliards à 390milliards de dollars aucours des 22 prochaines années, soit le coût de600 000 décès précoces, 5,5 millions de cas debronchite chronique,20millions de cas demala-dies respiratoires aiguës par an et 5 milliards dejournées de travail réduites ou perdues. Celadonne à réfléchir. Et donne envie d’agir.

ZoomPlusieurs indicateurs permettent d’analyser les effets de la pollutionsur la santé :- Le recours aux services de soins pour pathologies respiratoires,oph-talmologiques ou cardio-vasculaires : consultations aux urgencespédiatriques,visites enmédecine de ville à domicile,fréquence deshospitalisations,déclarations d’arrêt de travail,absentéisme scolaire,consommation de médicaments…- Le nombre de décès par pathologies respiratoires et vasculaires,qui peuvent être imputés à la pollution atmosphérique. Sont réper-toriées les affections aiguës des voies respiratoires supérieures tellesque pharyngite, laryngite, angine, les maladies pulmonaires chro-niques telles que bronchites,emphysème,l’asthme, les dyspnées, lesautres gênes respiratoires, les pathologies cardiovasculaires…Ces données sont ensuite croisées avec les concentrations en pol-luants mesurés dans une région donnée,en tenant compte de tousles autres facteurs (tabac, épidémies virales,météorologie, pollens)afin d’établir d’éventuelles corrélations.

Les indicateurs de santé

Les personnes fragiles sont les plus sensibles auxnuisances de l’air : les nourrissons ; les enfants ;les femmes enceintes (elles transmettent unepartiedespollutionsà leurbébé ;encasd'expo-sition au tabac il y a réduction de l'apport d'O2

au fœtus) ; les personnesâgées ; les asthma-

tiques et les mala-des en général,notamment lesinsuffisants respi-

ratoires et car-diaques.

Les plus vulnérablesen première ligne

Des solutions,enfin ?

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L’air extérieur a été amélioré au coursde ces dernières années en Europe. Laqualité de l’air est désormais réglemen-tée par une loi qui s’inspire d’une direc-tive européenne. La loi sur l’air de 1996a reconnu « le droit pour chacunde res-pirer un air qui ne nuise pas à sa santé ».Les émissions globales de l’automobileont baissé en France et en Europe.De nombreux efforts technologiquesont été réalisés : abaissement pro-gressif des normes de rejets, amélio-ration de la formulation des carbu-rants, promotion de carburants moinspolluants… Les usines et sites industrielssont désormais soumis à une réglemen-tation portant sur le respect des normesde pollution de l’air en proximité de siteet les quantités de pollution émises paran. La pollution industrielle est en dimi-nution grâce à cette politique demesures préventives. En revanche, lapollution liée au trafic est en augmenta-tion.

La poursuite des effortsSelon le dernier rapport de l’AgenceEuropéenne pour l’Environnement(AEE), « les niveaux actuels, surtoutd’oxyde d’azote, de particules fines etd’ozone au sol, réduisent l’espérancede viemoyennedans les pays d’Europeoccidentale et centrale de près d’unan et compromettent la croissance desenfants ».A l’échelle mondiale, on estime que,d’ici 2020, il serait possible de prévenirannuellement 700 000 décès précocesdus à l’exposition aux particules, grâceà la mise en place de politiques modé-rées de réduction des émissions de gazà effet de serre. Il faut s’attaquer à lapollution de fond. Cela passera par lesprojets technologiques des véhiculesmais aussi et surtout par des efforts col-lectifs et individuels enmatièred’organi-sation urbaine et de transport,demodede vie et de comportement.L’Organisation Mondiale de la Santé(OMS) aappelé le 5 octobre les gouver-nements à adopter de nouvelles direc-tives en matière de qualité de l’air. Ladirectrice de la santé publique et del’environnement de l’OMS,Maria Neira,estime qu’en « réduisant le niveau d’uncertain nombre de particulespolluantes,on pourrait réduire les décès

qui y sont liés de près de 15% ». Elle précise : « nous pouvonsréduire le niveau mondial des maladies infectieuses respiratoires,des maladies cardiaques et des cancers du poumon.De plus, lesmesures pour réduire la pollution de l’air auront aussi un impactsur les émissions de gaz qui contribuent au changementclimatique ».

La pollution n’est pas seulement un phénomène àimputer aux activités humaines. La nature produit

des polluants, qui, dans une moindre mesure, altèrentla qualité de l’air. Parmi les polluants naturels, citons les

particules minérales, les particules vivantes, les pollens et les gaz.

Les accords de KyotoLe Protocole de Kyoto,adopté le 10 décembre 1997,atraduit en engagements quantitatifs juridiquementcontraignants cette volonté d’agir.Il vise à lutter contrele changement climatique en réduisant les émissionsde gaz carbonique.Au titre du protocole de Kyoto, les pays industrialisésont à réduire leurs émissions combinées de six princi-paux gaz à effet de serre durant la période quinquen-nale 2008-2012 en-deça des niveaux de 1990. Seulsquatre pays industrialisés n'ont pas encore ratifié leProtocole dont l'Australie et les États-Unis qui comptentpourtant pour plus d'un tiers des gaz à effet de serre dumonde industrialisé. Les pays en développement sontpartie prenante du Protocole mais n’ont pas d’objec-tifs de réduction d’émissions. Ce qui risque de poserdes problèmes car certains d’entre eux, comme laChine et l’Inde, présentent une forte croissance éco-nomique et, par conséquent, des émissions exponen-tielles de gaz à effet de serre.Atteindre les objectifs deKyoto reste donc un grand défi.

Sources : La documentation Française,actu-environnement.com

Poin

tHist

oire

ànoter

Les dangers de la pollution atmosphérique sont désormais reconnus maismal évalués. Il convient maintenant de lutter contre ce nouveau fléau.Les solutions sont politiques et internationales mais aussi individuelles.

Résumé des progrès accomplis et des efforts à faire.

En France, les émissions de métaux lourds ont été très forte-ment diminués, grâce à une action sur les plus gros émet-teurs de poussières et à la suppression des additifs plombésdans l’essence. Les concentrations atmosphériques localesde certains polluants, tels que le dioxyde de souffre ou lemonoxyde de carbone, sont en décroissance marquéedepuis le début des années 1990. Ces actions demeurentinsuffisantes.

Zoom France

La mauvaise qualité de l’air n’est pasune fatalité. Agissons.

Pollution intérieure,une menace négligée

La plupart des Français passent plus de 90% « sous abri » :habitation, lieu travail,de loisir,voiture....Le plus souvent, ils s’y croient

protégés de la pollution.En réalité, l’air domestique est polluéet à l’origine de problèmes de santé.Explications.

Dans la plupart des cas, la pollution inté-rieure est nettement supérieure à la pollu-tion extérieure de l’air.Ainsi, selon l’Agencede protection environnementale (EPA), l’airdes habitations peut-être jusqu’à 100 foisplus pollué que l’air extérieur. Plusieurs fac-teurs ont permis d’améliorer la qualité del’air extérieur aucours des dernières annéesmais de nouveaux polluants sont apparus àl’intérieur des locaux.

Les ennemis de l’intérieurD’où proviennent les polluants intérieurs ? Ilsont des origines diverses : pénétration del’air extérieur pollué, système d’air condi-tionné mal entretenu qui altère la qualitéde l’air, équipement d’intérieur fixe, l’acti-vité humaine, biocontaminants, polluantsdivers tels amiante ou poussière.Le pire ? lafumée de cigarette, source de pollutionintérieure majeure. L’amélioration desconditions d’habitat et les progrès indus-triels ont modifié l’air dans les maisons. Lesproduits corporels, domestiques, de net-toyageet d’entretien libèrent plusieurs cen-taines d’éléments chimiques. Les animauxdomestiques,qui vivent de plus en plus sou-vent à l’intérieur, représentent de nouvellessources de pollution.L’utilisation de colles etproduits de traitement de bois libère desComposés organiques volatils (COV) nocifs.Pour éviter une trop grande déperditiond’énergie, le calfeutrement dans l’habita-tion peut paraître une bonne solution.Pourtant, une isolation trop importante deslocaux empêche l’air de se renouvelerrégulièrement et permet aux polluants dese concentrer dans les locaux. A l’intérieurdes maisons où la ventilation est médiocre,le radon, par exemple, peut atteindre desniveaux élevés. Tout aussi pollués sont lestransports en commun, tels le métro et leRER : on y retrouve lesmêmes polluants quedans l’air extérieur, exception faite del’ozone.

Des effets sanitairesL’air intérieur pollué peut avoir des effets sur la santé,depuis la sim-ple gêne (odeurs, somnolence, irritation des yeux et de la peau)jusqu’à l’aggravation, voire le développement de pathologies,notamment respiratoires.Les effets sur la santé de la pollution inté-rieure ne sont encore que partiellement connus,tout particulière-ment les conséquences sur le long terme.Pour autant,des étudesmontrent déjà un lien entre pollution domestique etmaladies res-piratoires. Ainsi l’Institut National de la santé et de la recherchemédicale (INSERM) a affirmé en 2003 le lien entre la pollution del’air des logements avec l’asthme et la rhinite.Ces deuxmaladiessont plus fréquentes en présence deComposés organiques vola-tils (COV).Comme pour la pollution extérieure, les conséquencessur la santé ne sont pas les mêmes pour tous. Certains sont plusfragiles : les nourrissons, les personnes âgées, les asthmatiques, lesmalades insuffisants respiratoires et cardiaques, les personnessouffrant d’un déficit du système immunitaire…Les personnes enbonne santé ne doivent pas exagérer les risques encourus : l’ap-pareil respiratoire possède un système d’épuration performant. Ilfaut néanmoins le préserver.C’est l’affaire de tous.

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Encore une fois, la Naturevient à notre secoursVéritables petites usines dépol-luantes, certaines plantes peu-vent améliorer la qualité de l’airintérieur.Le lierre par exemple estcapable d’absorber le benzène.Le ficus benjamina, le chlorophy-tum et l’aloès éliminent le formal-déhyde. Le spathiphyllum per-met de lutter contre le trichloré-thylène. L’azalée intérieure, elle,absorbe l’ammoniac. N’hésitezpas à les associer pour une meil-leure efficacité.

A lire : Les plantes dépolluantes, deGeneviève Chaudet et Ariane Boixière,Editions Rustica.Le

savie

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Le ficusbenjaminavous aideà garder

un air pur

Et moi,que puis-je fairepour lutter contre la pollution ?

Un habitat sain Les conseils du Pr Bonnaud,pneumologue, CHU de Limoges

Je ne FUME PASJ’aère mon logement matin et soir, au moins 10mn : une bonne ventilation évite l’accumulationd’humidité, de gaz émis par les appareils dechauffage et de cuisson,des toxiques et polluantsdivers émis dans le logement.Je ventile les pièces après utilisation de produitsd’entretien ou de bricolageJe fais régler et ramoner les appareils de chauf-fage par des professionnels qualifiésJe m’assure que les pièces chauffées sont bienventilées ; je ne bouche en aucun cas les grillesd’aérationUne température de 21°C dans les pièces à vivresuffit,18°C dans les chambres à coucher

J’utilise les produits de nettoyage sans excès enévitant les formes aérosolsJe me sers d’une serpillière mouillée plutôt que d’unbalai qui ne fait que soulever la poussière ou qu’unaspirateur qui n’en ramasse que 20%J’éteins les appareils électriques au lieu de les laisseren veilleJe change la literie toutes les semaines ou au maxi-mum tous les dix jours en laissant lematelas à l’air pen-dant plusieurs heures à chaque foisJ’ai conscience de mon facteur de risque (insuffi-sance respiratoire ou cardiaque,asthmeouexistenced’asthme dans la famille)Je protègemes enfants : ils sont les premiersexposés à la pollution.

Fiche santé N°4

Enfin, je ne dois pas oublier que la contamination de l’air n’est pas seulement le fait des autres.Nous sommes tous pollueurs. Nous devons tous agir.

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Je peux intervenir sur ma qualité de viede quatre manières différentesEn diminuant les émissions de pollutionEn évitant les situations polluéesEn évitant les zones les plus polluéesEn augmentant la dispersion de la pollution

ConcrètementJe privilégie lamarcheàpied,le vélo,les trans-ports en communPour les voyages, je préfère le trainAu volant, je conduis souplement et légère-ment (synonyme d’économie d’énergie), jene laisse pas tourner lemoteur à l’arrêt, je véri-fie la pression demes pneus et je fais entretenirmon moteur afin de réduire les émissions demon véhiculeJe diminue l’intensité du système de chauf-fage ou de ventilation : en diminuant la tem-pérature de 2°C, on peut éviter la formationd’une tonne de gaz à effet de serre chaqueannéeJe choisis des poussettes les plus hautes possi-bles pour les enfants en bas âgeJe me renseigne auprès des services publicslocaux ou des organismes environnementauxsur les énergies solaires et éoliennes, optionsrenouvelables non polluantesJ’inspire par le nez et non par la bouche

La lutte contre lapollution intérieure

Andrée Buchmann - Présidente de l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur (OQAI)

La lettre du souffle : Connaît-on mieux la pollution intérieure ?Andrée Buchmann :Oui,nous l’appréhendonsmieux.Nous avons sur-tout une meilleure connaissance de certains polluants.L’Observatoire a réalisé une étude nationale sur la qualité de l’airintérieur des logements français.Nous avons recherché les polluantschimiques,physiques et biologiques.Certains polluants comme le for-maldéhyde ou les moisissures sont présents de façon systématique.Or, l’exposition continue à de faibles doses de polluants sur delongues périodes peut avoir des conséquences importantes à courtou à long terme.

La lettre du souffle : Comment lutter contre la pollution intérieure ?Andrée Buchmann : Quand on connaît quelque chose, c’est plusfacile de le combattre. On sait que la pollution intérieure est issued'une pollution extérieure qui entre dans les habitations mais peutaussi être produite par nos activités. Sur celle-ci, on peut agir.Comment ? Il faut aérer, ventiler, être attentif à ce que l’on achètecomme produits. Il faut aussi faire attention aux types de matériauxutilisés.Finalement, lutter contre la pollution intérieure,c’est une ques-tion de bon sens.Chacun peut agir.

La lettre du souffle : Que reste t-il à faire ?Andrée Buchmann : Il faut espérer des avancées réglementaires et ilfaut interdire certains polluants. L’Observatoire, lui, va continuer àdépouiller les résultats de l’étude sur la qualité de l’air intérieur dansles habitats.Nous allons travailler plus sur la pollution dans les lieux devie des enfants : écoles, gymnases, piscines…Autre point importantpour nous, étudier la qualité de l’air intérieur dans les lieux de travailtype bureaux car nous disposons de très peu de données.

Propos recueillis par Anne-Sophie Glover-Bondeau

L’actualité du CNMRTout ce qui est nouveau,

tout ce qui va sortir.Du nouveau sur notre siteSur www.lesouffle.org, venez consulter lesnouvelles mises en ligne. Et notamment nosarticles pour mieux connaître la tuberculose,le pneumothorax ou le syndrome d’apnéesdu sommeil. En préparation : coqueluche,bronchiolite…Du neuf dans nos brochuresJeunes et addictionUne brochure à paraître en ce début d’an-née. « Pourquoi commence t-on à fumer ? »ou « pourquoi est-ce si difficile d’arrêter lacigarette ? ».Voilà le type de questions abor-dées dans ses pages.Réalisée avec la Ligue,la brochure traite du sevrage sous la formede « 20 idées reçues ». Les illustrations sontréalisées par un dessinateur de bandes des-sinées. Pour que les jeunes la prennent enmain !

Les substituts nicotiniquesLes méfaits de la cigarette mais aussi les rai-sons de la dépendance,voilà cequemet enlumière cette brochure. Le fumeur peut yévaluer sa dépendance avec le test deFagerström et trouver des conseils pour arrê-ter de fumer à l’aide des substituts nicoti-niques. Cette brochure dénonce aussi lesidées reçues les plus répandues. Et elles sontnombreuses.

RAPPEL : Journée mondialecontre la tuberculoseLe 24mars 2008 sera la journée de luttemon-diale contre la tuberculose. Celle-ci est unproblème majeur de Santé publique. 2 mil-liards de personnes,soit 30% de la populationmondiale, sont infectées par le bacille tuber-culeux. Plus de 80% des patients atteints detuberculose vivent en Afrique subsaharienneou en Asie. Le CNMR lutte encore et toujourscontre la tuberculose. Plus que jamais mobi-lisé, il mène des actions de prévention et de

dépistage et soutient la recherche.Cette journéesera aussi l’occasion de rappeler que le vaccinBCG n’est plus obligatoire pour tous les enfants enFrance mais seulement recommandé pour cer-tains.

Vie des ComitésLes comités départementaux mettent en placedes actions anti-pollution : information, préven-tion… Zoom sur deux comités.

CD Seine-Maritime (76) : le 7 juin 2007, le ProfesseurGeorges Nouvet,a organisé une conférence sur lapollution industrielle et automobile. Son but, fournirà la population les informations les plus objectivespossibles sur les risques respiratoires auxquels celle-ci est susceptible d’être exposéedu fait d’unepol-lution industrielle. Rappeler également toutes lesmesures prises depuis plusieurs années pour assu-rer un bon contrôle de cette pollution et en limiterl’impact sanitaire.

CD Haute-Garonne (31) : Depuis 5 ans, le Comitédépartemental de Haute Garonne subventionnel’action d’une conseillère médicale en environne-ment intérieur. Celle-ci, à la demande de méde-cins, se rend chez des malades respiratoires oupersonnes allergiques pour réaliser un audit del’habitat : polluants biologiques,moyens dechauf-fage, polluants chimiques,dosage température ethumidité, prévention au niveau du tabac. Ensuite,elle remonte l’information au médecin qui peutainsi mieux suivre et soigner son patient.

Notre livre !Vous êtes déjà nombreux à avoir commandé notre livre« 80 ans d’histoire du timbre antituberculeux »Ouvrage de 12O pages richement illustré sur 80 ans d’éducation sanitaireen France à travers le timbre antituberculeux. Il reste des exemplaires dispo-nibles. N’hésitez pas à le commander au tarif de 15€ TTC.

Coupon à retourner dans une enveloppe sans l’affranchir,accompagné de vos coordonnées complètes et de votre règlement à :

Comité National contre les Maladies respiratoires - Libre réponse N°80363 – 75281 Paris cedex 0677

Deux subventions pour la recherche sur lethème de la pollution :Dr Alice Mounouchy, « Etude des facteursde risque d’asthme et des maladies aller-giques en Guadeloupe ».Dr Frédéric Roche, « Impact de la pollu-tion de l’air intérieur sur l’activité du sys-tème nerveux autonome et la présenced’apnées du sommeil chez le sujet âgé ».

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Question posée par mail :[email protected] m’appelle S. D. Rego et je vis auBénin. J’ai 40 ans et suis père de 3enfants. Dans ma jeunesse, j'ai souffertd’asthme mais dès l'âge de 15/16 ans lemal a disparu pour un long moment. Levoilà qui réapparaît, depuis plus d’un an.Le problème est qu’il n'y a pas ici despécialiste qui traite l'asthme ; j’aiconsulté un O.R.L qui a diagnostiquésans aucun examen préalable unasthme allergique. Il m'a prescrit uncertain nombre de médicaments quime calmaient au début quelques jours,mais maintenant seulement quelquesheures ! Actuellement, en respirant, j’aiun sifflement au niveau de mesbronches ce qui m'empêche de fairetout effort car je m’essouffle très rapide-ment. Je vous écris dans l’espoir quevous me conseilliez sur des traitementsde fond pour diminuer mon asthme.Dans l'attente d'une réponse de votrepart, veuillez recevoir mes sincèressalutations.

Réponse de Denis CharpinL'asthme est une maladie génétiqueinfluencée par les conditions de vie. Ilfaut s'efforcer de savoir ce qui aggravevotre asthme pour l'éviter. Par ailleurs, ilfaut respirer des médicaments tous lesjours pour empêcher les crises. Cesmédicaments sont à base de cortisone.Le plus connu est le Bécotide.Nous vous

conseillons de tout faire pourvous rendre en consulta-tion auprès d'unspécialiste (médecinpneumologue) afin devous faire suivre régu-lièrement sur un planmédical.

Question posée par [email protected] souhaite arrêter de fumer. Mes motivations sont les sui-vantes : bronchite chronique, insuffisance respiratoire,asthme.De sexe féminin je fume depuis l’âge de 14 ans,etje suis très dépendante de la cigarette. J’ai aujourd’hui 63ans, et, je viens d’avoir quelques problèmes respiratoiresqui m’ont conduite aux urgences de l’hôpital d’Arles.Selonle cardiologue, compte tenu de mes antécédents, lerisque d’un accident cardiaque est élevé. Pourriez-vous,s’il-vous plaît, me conseiller. Je vous en remercie paravance.Réponse du CNMREn effet, avec ces antécédents médicaux, il est préféra-ble pour vous d'arrêter la cigarette. Cette premièredémarche est un premier pas , vous avez l'air d'êtremotivée et il faudra le rester! Les effets de l'arrêt du tabacsont bénéfiques à tout âge. L'arrêt du tabac entre autrefera immédiatement chuter le taux de monoxyde decarbone dans votre sang et ralentira l'érosion de votrecapital souffle. Pour plus d'informations, vous pouvezcontacter : tabac info service au 0 825 309 310. Nouspouvons aussi vous faire parvenir dans les plus brefs délaisdes brochures d'informations sur le tabagisme etl'annuaire des consultations de tabacologie si voussouhaitez rencontrer directement un tabacologue.Bon courage.

Question posée par [email protected] M de StrasbourgEst-il toujours possible de commander le livre anniversairesur le timbre anti-tuberculeux, 90 ans de combat ?Réponse du CNMRC’est un très beau livre, vous avez raison. Très richementillustré, il retrace 80 ans d’éducation sanitaire en France àtravers le timbre anti-tuberculeux. Il suffit de le comman-der au prix de 15€ (franco de port) auprès de KouroussaM’Bae au 01-46-34-58-80 ou de faire votre demande parmail : [email protected] ou par courrier : CNMR,66 BdSaint Michel 75 006 paris.

La Lettre du Souffle - Magazine trimestriel - 66 bd Saint-Michel - 75006 Paris - Tél. : 01 46 34 58 80 - www.lesouffle.org. Directeur de la Publication : Pr. Gérard HuchonRédaction : Anne-Sophie Glover-Bondeau - Conception : Fab2 - Imprimeur : Imprimerie GUEBLEZ - Commission paritaire : 0709G85835 - Dépôt légal : Février 2008ISSN : 1265-4868 - Abonnement : 12 € par an.

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