Alexandre de Danann Les Secrets de La Tara Blanche Lettres à Un Lama Occidental à Jean Reyor

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spiritualité orientale et occidentale

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  • Alexandre de Danann

    LE,S SE,CRE,TS DE, LA TARA BLANCHE

    Lettres d'un Lama occidental Iean Reyor

    ARCHE,MILANO

    2003

  • (lnVVe :
  • ''ARCHIVES''

  • @ 2003 Arch, via E. Troilo 2, trIilanoISBN 88-7252-238-2

    Imprim en Italie

    Diffusion : EDIDIT SRL, 76, rue Quincampoix - 75003 Pads

    Ahxandrv de Dnann

    DE LA TARA BLANCHE

    d'un Lama occidental Tean Reyor

    ARCHEI\TII-ANO

    2003

  • Ce livte est ddi la mmoite duKorvin-Krasinski O.S'8. (1905 -1992)

  • INTRODUCTION

    des entretiens que nous emes enfte les anneesavec Messieuts Jean Granger-Toutniac et Yvesien collaborateur des ufus Traditionnelles, on fitfois allusion un document dac$lographi d'une

    de pages contennt les extraits d'une cortes- catactre personnel, entretetue dans les annes

    entre Jean Reyot (N{arcel Clavelle) et un mystrieuxdfini par quelqu'un < ami et coffespondant de

    Gunon >>, dont les initiales taient J. C. et qui taiti connu colnme "Ielama".

    indice en ce sens peut tre trouv dans la lettre de Frithiof Schuon du 9.77.7946 q"i parle d'une

    lettre reue de la part d'un cettain Raymond C..',et dont la partie plus importante conceire la soi-disante

    possibilit, qu'il dit I'intresser tout particulirement,d'obtenir un rattachement lamarque pr l'intermdiaire deCalmels. J'en ai t plutt stupfait - aioute Gunon - et,d'aprs tout ce que je sais de Calmels, je me suis bien douttout de suite que, de ce ct, une telle possibilit taitinexistante en fait. Seulement ce que je craignais, c'est queClavelle ne soit pout quelque chose dans le "lancement" decette ide, si I'on peut dire, d'abord cause de I'intrt quelui-mme paraissait arroir tmoig" tout ce qui touche leBouddhisme pendant ces dernires annes, et ensuite parceque C... mtassutait s'tre mis d'accord avec lui pourm'cdre ce suiet. C'est pourquoi i'ai aussitt dmand

  • Clavelle des explicati.ons sur ce qu'il avait dit exactement;d'aprs sa rponse, pour pouvoir plus srement remettre leschoses au point, en crivant C..., il s'agit simplementd"'imaginations" de celui-ci, et j'aime beaucoup mieux qu,ilen soit ainsi. >*

    Ajoutons qu' l'occasion de la parution de I'article ,,euel-ques remarques sui l'uvre de Ren Gunon,' du mme J.C. (que.nous re-proposons ici) dans le numro spcial de larevwe ETudes Traditionnelles consau Ren Gunon, JeanReyor avait expliqu, dans une note, que cette tude luiavait t adresse en t944 p un lecteur de la rer,,ue quiavait < l'occasion de contacts directs avec diverses colesorientales >>, et qu' l'poque, o il n'avait pas de cotnmu-nications avec Ren Gunon, cause de la guerre, les cir-constnces n'avaient pas permis la publication de cettetude.

    Jean Revor fit ultrieurement allusion la mme per-sonne dans une note de son atdcle "Notes sur les basestraditionnelles de l'Astrologie judiciaire"l : < la seconde par-tie de cette tude est empmnte des notes qui nous ontt communiques par une individualit ayant eu des rap-ports directs avec plusieurs coles orientales >. Il le dfrnitailleurs cofirme < une indi.r,-idualit ayant une con-naissancetendue des choses de I'ordre initiatiquez >.

    Quant la correspondance, ce document avit circulpendant bien des annes dans les milieux gunoniens, grceJean Reyor lui-mme, et avait, par son intermdiaire, pro-fondment influenc, dans le sens d'un pessimisme ca_tactre apocallptique rs accenru (n'oublions pas que laplupat des lettres avaient t crites pendant la deuximeguefie mondiale), surtout les reprsentants d,un certainsotrisme chrtien, parmi lesquels ceux connus sous lesnoms de Jean Vassel, Georges Tamos, Louis Barmont,Yves N{illet.10

    un emploi incorrect du contenu dede la part de certatns auteurs qui se

    de citer leur source' tout en faisant usage depour iustifier leuts thses et "faine sensa-

    mes ensuite connaissance d'une premire partie: derrire les initiales J. C. se cachait un diplo-is qui tait entre les deux guerres en Poste en

    Varsovie, ou, plus probablement - suivant unesource

    -

    un spcialiste des rseaux de chemin de fer,son activit en Russie europenne et asiatique, etit tout pti" son anon,vmat. II s'appelait Jeanet tait qualif, de "lzmz-" puisqu'il avait reu une

    ion pat un lma mongol bouriate dont le nom tait4tvu.

    confirmation de I'identit de I'auteur de I'anicleremarques sur I'ceut're de Ren Gunon" prove-

    it aussi d'une aute source, celle-ci crite : une cor-tespondance de Patrice Gentv, o (lettre du 28 fr'rier1952), en padant des "Suprieurs Inconnus", il aioutait:t Tout cela fait penser ce quoi Calmels fait allusion audbut de son article du no spcial sur Gunon >>.

    II fit presque la mme rematque dans une aue lettre, du17 avril 7952 < Certes, Papus Iaisse entendte qu'il connudes "Suprieurs Inconnus" mais... lesquels ? Ce qu'ii dit deleurs buts et de leuts movens d'acdon laisse tveur, et faitpenser certaines choses auxquelles fait allusion Calmelsdans son article du numro spcial sur R. G. >

    La teneur de la correspondance enfte Jean Calmels etJenRevor, fortement caractrise par une prgnance trs parti-culite, nous frappa tellement, que nous en citmes quel-ques passages dans note ouvrage Mntoire du sang'. A la suitede cefte publication, nous recmes plusieurs lettres dans

    11

  • lesquelles on nous demandait des claircissements l'gatdde cette correspondance ainsi que de son auteur.

    Ce n'est qu'auiourd'hui, la suite d'un ensemble d'r'-nements, dont la parudon, en septembre 2000, de la tra-duction intgrale du Klacbakra Tanlra* et de son comlnen-tahe l-a I-.unirv immacule, avec prface du Dala Lama, chezune maison d'dition de tradition catholique telle que Des-cle de Brouwer (il s'agit de la premite dition mondiale,qui n'est, noue avis, qu'une sorte de rponse la parution,en 1999 en llemagne, de l'ouvrage Der Schatlen des DalaiL.ama par Victor et Victoria Trimondi), et la "r.'ague rr'i-sionniste" philo-thosophiste provenant le plus souvent decertains milieux universitaires amricains, laquelle nousassistons depuis plusieurs annes, ce n'est qu'auiourd'hui

    -

    disions-nous -

    que nous soffunes encourags publier le-dit document, accompagn du fruit des quelques techerchesconduites, sns aucune prtention, sauf celle d'offru auxlecteurs des suiets de rflexion en relation avec le tempsprsent.

    Prcisons que nous vons arrt noe ttention sur lesorigines de la connaissance dmontre par Jean Calmelsplutt que d"'enquter" sur l'histoire du personflage ; etnous souhaitons que nos lecteurs partagent ce choix avecnous.

    Dans l'Initiatioz de janr-ier 1899 (pp. 36-a3), prut uncompte rendu, sign Estrella, inrtul : "Pierre Badmaiev etson livre La scientv ndicale du Thibef' : son auteur tait Olgade N{oussine-Pouchkine, nice de Svlvie Flammarion, amiede Papus et mardniste elle-mme, fondaftice de la premireloge martiruste en Russie.

    Dans ce compte rendu, il tait question d'un mdecinbouriate, acttf Saint-Ptersbourg et pratiquant Ia mdecrnetraditionnelle tibto-mongole. Ce mdecin avait publi unouvrage sur cette science mdicale encore inconnue en Oc-

    1,2

    gui contenait' enffe, aute' la,old"t::-"-,-0":ilirr", do texte fondamental de.la mdecine tibto-le tclad bihi (Its quatre ratines)' '

    r""Ug"""t I'intrt de cet ouvrage q"i. u 1o": -*:":"laquelle le docteur Badmaieri qui a la rputauon

    irl, t"t aladies reconnues incurables pat les mdecins

    Piotr -\lexandror-itch Badmaev (fin annes 70)

    IJ

  • officiels occidentaux, a puis ses connaissnces mdicales >,le compte rendu d'Estrella nous dmontre que des notices l'gard de certains doctrines et certins personnages taientdj en uarn de pan'enir en Occident, et notamment enFrance, dans le mme milieu marriniste que Calmels fr-quenta quelques annes aprs, corrune le prouve le docu-ment de sa main adress Papus que nous prsentons ga-Iement ici. En 1900 et dans les annes suivantes, en effet,Papus et l\{atre Philippe eurent des contacts approfondis etrenouvels avec le milieu de la cour russe de Nicolas II etde quelques grands-ducs.

    Il serait extrmement intressant, ce propos, d'avoir desconfirmations du renseignement que voici : Gustav N{evnnkdclaratt avoir su d'une source sirre que le far-odte du Tsaret Grand-N{atre martiniste Papus voquait les eggrgoresavec l'aide d'un herboriste bouriate, Piotr Badmaev, etqu'ainsi, il avait dchan les forces qur provoqueraient lapremire Guerre l\Iondiale. Il est dit aussi que, peu a\.anr samort, en 1916, Papus se r-antait ouvertement avoir provo-qu la Rvolution russe*. flWilly Schrdter, Geheimkunste derRosenkreuryr, dition amricaine : A Rosic'rutian lr,otebook,York Beach, N{aine, t992, p. 195). Des indices en ce sensporraient tre constitues par les faits suivants : le frre ande Piotr, Sul-Tim, fut intg au dpartement des tudessibriennes de la Socit de Gographie grce l'interces-sion du comte Nikola N{ouraviev-mourski (1809-1881),gouverneur de la Sibrie Orientale, qui l'aida aussi finan-cirement par la suite (Danv Savelli, "Piotr Badmaer-, unBouriate la cour de Russie", dans ,4l\DA, no 27, Octobre1997). Un descendanr de celui-ci, le comre \ralrien NIou-rar-ier'-Amourski, attach militaire russe en France. er connupar Papus en 1901 dans I'entourage de Saint-Yves d'Al-veydre, tait martiniste. Dans une lettre adresse en 1905 Papus, et concernant des questions "de guerre et de paix',,

    1,4

    Piotr -\. Badmaev Ia veille de la premire guerre mondiale

  • son fils (appel \ralrien lui aussi) disait qu'il lui crivaitle conseil du pre, alors ambassadeur de Russie Rome,parlait de la haute estime dans laquelle sa famille lePapus pouvait donc trs bien avoir connu Piotr Badmaevgrce I'amiti commune avec la famille l\{ouraviev.Valrien Mouraviev-mourski fut iustement I'auteur, et1915, d'un ouvrage sur la premire Guerre Mondiale: MonLiure orange. AnTcdenls, cauvr el ffits de la guem actuelle.(I-ettre de Valrien l\{ouravier-Amourski fils Papus : Bi-bliothque l\{unicipale de Lyon, rchives de Papus, 5. 488,Corespondance

    -

    France).Estrella soulignait toutefois I'aversion du docteur Bad-

    maiev pour Ie Bouddhisme : < Selon lui, le Bouddhisme nevoit le bonheur paztt que dans I'extinction de la racehumaine (il prtend que ce sont exclusivement les ttesports au pessimisme qui s'enthousiasment pour cet en-seignement), dans l'anandssement de toute passion, doncdans la rpression de la vie physique normale, et dansl'impossibilit du dr'eloppement d'une science qui cherche tablir l'harmonie entre le corps et I'esprit, sans empitersur le domaine de l'un ou de I'aue... N{. Badmaie'i' est unennemi lur de Bouddha et des Bouddhistes, et il prtendqu'il n'y a pas de plus grands hlpocrites au monde l. >>, ayarttexpliqu ailleurs que < c'est surtout par les gurisons, dit M.Badmaier', que les prtres bouddhistes avaient russi asservir la population ignorante : ils expliquaient aux pa-dents, aprs chaque gurison, que c'tait Bouddha qui leuravait rendu la sant, que c'tait sa force divine qui s'taitmanifeste > (pp. 41-43). En contradiction avec ces afftrma-tions, voici un pssage d'un texte du mme Badmaev,Mudnsj u msskom namde (I-a sagesse dans le peuple russe),cit par son petit-fils Boris Goussev :

  • tait dj mdecin auprs de Ia stepnaja douma, lenement tgional. Vers les annes 50 du XIX" sicle, une pidmie de nr:hus cIata dans un territoire de la SibrieI'est, et le gouvemeur gntal russe Nikola NikolaeviNlouraviev fit appeler les mdecins du monastre d'ga glui envoyrent Sul-Tim Badma : ce demier parvint arrl'pidmie et obtint en rcompense d'aller Saint-Pten-bourg, o il arriva en automne 1857, l'ge de 65 ans, suite de Mouravieff. Il v tablit la premire pharmacie tib-taine en Europe et commena exercer la mdecine tra-ditionnelle.

    Il eut rapidement un grand succs, car, I'aide de ses m-dicaments, il parvenait gurk les pires maladies, et nonseulement il reut la permission d'exercer publiquement saprofession, mais il fut aussi invit travailler l'cadmieNldico-chirurgicale de Saint-Ptersbourg et traduire enrusse, sur dsir du tsar Alexandte II, I'ouvrage fondamentalde la science mdicale tibtaine, le K)lud bihi. Sul-TimBadma se fit ensuite baptiser selon le rite russe orthodoxe,et prit le nom d'lexander Alexandrovitch Badmaev.

    \rers 1870, il demanda l'aide de son ftre cadet Cham-saran Badma, le dernier des sept frres, qui avait t formlui aussi dans le monstre d'Aga. Sul-Tim parlait courm-ment le bouriate, le mongol et le tibtain, mais mal le russe.Aprs avoir pass son bac lrkutsk, Chamsaran acheva sestudes I'Universit des Langues Orientales et lcadmielvfilitaire de Nfdecine de Saint-Ptersbourg, et tudia aussila science mdicale occidentale. Il se frt baptiser lui aussi, le7 avnl 1872, ayant comme parain le tsar lexandre III, etprennt le nom de Piotr lexandro.i'itch Badmaev.

    18

    l)iotr .\lexandrovitch Radmacv

    19

    Sul-Tim Badmacv, frrc arncdc Piotr .\lexandrovitch,

    dcvcnu .\lcxander .\lexandrovitch,u tcmps de son baPtme'

    Tim Badmaev

  • l)iotr .\lcxandrovitch Badmacr'

    Le 27 septembre 1873, Sul-Tim mounrt et son frre cadeten continu I'ceuvre, en ouyrnt une r'ritable clinique demdecine orientale, o il soignait gratuitement les puvres,mais faisait payet cher aux riches. On sait par Badmaev lui-mme qu'il reut, entre 1875 et 7892,227 506 patients, issusdes milieux les plus divers. Il est dcrit comme un hommeau regard perant et hlpnotique qui arrla.;;t connatre

    20

    mdicale du patient au premier regard' C.'est

    "i ft p"Uti"i finalement les deux premires

    bqhi, comrne nous. "::i: * O,tYt, haut', et"o.,

    ouvrages (voir bibliogaphie)'^^ c^-^^ ,, Aaussi cdt, sa faon, < des cures

    I'Universit de Saint-Ptersbour$, il se vit endes missions politiques secrtes et dirigea une

    du clbre Bouriate de la cour du demiet tzarChamsaran, "docteur de la mdecine thib-

    ffiio .r'.r, plus blouissant que la carrire Parcou-lcette tr"ng" p"rtonttalit ; demi charlatan' demi

    hamsaran tait le filleul du tsar lexandre III'

    "r, tvtirdrta.e des ffaires trangres, lecteur de

    dbitant drogues et mixtures asiatiques qul nemanquer de rallier la clientle, surtout fminine'

    , r ^ D ^---:^ *^ /,c^i, -oraiao-istocratie ptersbourgeoise. Le Bouriate tait certarne-dou de capacits Peu communes, d'une grande force

    ive et d'u-ne habilet politique telle qu'il ne fut pas,d'une fois, sans influence sur le sort de l'empire russe'

    sait que le tout-puissant Raspoutine lui-mme dut, bonmal gt, se mnager son appui. Atrt aprs que la r-ion eut clzt Cronstadt, Badmaiew parvint en

    mme aux matelots insurgs de la flotte baltique' >

    S, Bleichst erner, lJ gli s e j a u n e, Paris 1 9 3 7, pp' 265 -266)'Effectivement, le moins que I'on puisse dire de ce per-

    sonnage, c'est qu'il fit beaucoup pader de lui, surtout de lapart d" ces dtracteurs. Il existe une lettre' en date 10ianvier 1887, envoye d'Ostende par Helena PetrovnaBlavatskv . P. Sinnett, qui parle d'< un Tibtain arir.avec l'expdition Prjivolskii prjeval'skij) ou apts celle-ci -on le dfinit un mdecin herboriste, car il cre de mvst-tieux remdes d'hetbes mdicinales. Il semble qu'il ait dit Solovieff et d'autres qu'ils taient tous des sots, et queceux de la S.R.P. (Socit pour la Recherche Psychique)

    21

  • taient des idiots et des rmbciles, puisque tout le Tibet etChine insTruits connaissent I'existence de la "FtaterrutN{ontagnes Enneiges" que ie suis accuse d'ar-oit inventeet que lui-mme, il en connat personnellement plusmaues. Et, lorsque le gnral Svov lui demanda qu'qu'il pouvait savoir de la Socit pour la Recherche Psychique de Londres, du moment qu'il n'avait iamais tEurope, il se mit rire et rpondit au gnral "en legardant droit entre les veux" qu'il n'existait aucun ouvd'une certaine valeutlzilr 0a contre le Tibet et ses Jzgei qur nefiit pas connu Shigats'". Lorsque le gnral, "profond-ment frapp", lui demanda si la Fraternit aurait I'intentiond'aider la Russie contre I'Angleterre, le "mdecin" clata derire encore une fois. Il dit que l'Angleterre ou la Russie,c'tait la mme chose pour les "Sages" ; et qu'ils les laisse-raient leurs karmas respectifs. > (The Ltffers oJ'H. P. Bla-watskl to A. P. Sinnett, London 1925, pp. 227 -228)".

    Dans le "Saint-Ptersboutg mvstique" donc, N{me Bla-vatskvr2 tait l'un des sujets de discussion far.'oris, comme P.A. Badmaer', qui deviendtait bientt clbre pour la faveurque la cour russe lui accorderait et aussi pout ses rpportsavec Raspoudne : ils seraient les deux personnages at ec leplus d'influence sur la cour des tsars, et sur ses enneusaussi. On disait que le docteur Badmaev faisait usage de saremarquable habilit politique pour suvegarder les tribusmongoles pendant la guerre russo-japonaise, et qu'il obte-nait des renseignements politiques de ses patientsr-1.

    En rdigeant personnellement une note sur Raspoutinequi servirait pour un rapport adress au tsar lexandre III,Badmaev exprima des ides intressantes, et dmontra avoirbien compris l'esprit russe, en dclarant que < la sphre laplus leve de l'Etat est pour les Russes le Saint des Saintspour la prsen'ation duquel les orthodoxes doivent prendredes mesures srieuses et profondment rflchies >'*.

    22

    Piotr -\lexandror-itch Badmaer' (annes 90)

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    Piotr Badrnacv dcvnt s ciatcha l)oklonojl)ocumcnt de rquisition cn 1919

    l,a datcha dc Poklonoj

    s** ""*" dd'ft J''d"f";+r-y"-*4 ry*,f* -5"r*14t;,#

  • Depuis sa conversion la foi orthodoxe, P. A.devint trs proche de la famille du tsar Alexandre III,panain. Nicolas II aussi se soumit ses cures. et le doctechetcha mme contrler l'hmophilie du tsarr'itch Amais. semble-t-il. sans succs.

    En 1893, il crivit une note au tsr, prdisant que la chde la dynastie mandchoue ouvrirait la voie une annexipacifique la Russie de la Chine, du Tibet et de la N{ongo-Iie. Les plans d'annexion de la Chine taient chimriqmais la prvision de la chute de la dvnastie mandchoues'avra exacte, ainsi que la perte parla Chine de la Mongolieextrieure en 7921,1t.

    Beaucoup de rumeurs circulaient sur l'amiti croissantequ'il semblait manifester pour Gdgorii Efimovitch Raspou-dne, et sur les contacts pistolaires constants qu'il entre-tenait avec Nicolas II et Alexandra, I\,Ime nna Vfuoubova,amie et confidente de I'Impratrice, et bien d'autres ; etmme sur le fait qu'il tait en ftain d'empoisonner le tsa-rvitch au moyen d'une certaine < poudre jaune >, d'accordavec Raspoutinetn.

    En 191,7, P. A. Badmaer' fut banni, er sa maison er sesproprits lui furent confisques ; en aot, il fut arrt Helsingfors ftIelsinki) par les matelots de l'escadronbaltique tandis qu'il essayait, parat-il, de trverser laFinlande avec N{me Viroubova, Rechetnikov et I'aventurierN{anassevitch Manourlov, et envov dans un camp deconcentration. Il v a des versions discordantes u suiet de ladate de sa mort, survenue, il semble, le 1"' aorjt 7920. IJnelgende dit qu'il avait 772 ans, mais, d'aprs ses documentsscolai"es, il n'avait que 72 ans.

    u sujet de ce personnage fort controvers et du mondesovitique post-rr'olutionnaire, citons finalement un int-ressant article de N. Poppe que nous connaissons grce aucompte rendu qu'en fit Yves N{illet dans la rcvue Eludes Tru-28

    Datsan d'.\g:r (.\grnsk)

  • dilionne//es, et qui dit entre autres : < Le gouvemement russe'ne manque pas de tirer parti des savants et des artistes

    avantlaRvolution, appliqu avec succs les mthodes tib-taines : peu aprs la Rvolution, le Commissaire du Peuple la Sant pobliq,te, Kaminskv, chargea Badmaev de fonderavec deux Lamas boudates, Sodboev et Tomirgonov' unesection de mdecine tibtaine I'Institut de N{decine Ex-primentale de Lningtad. Une commission (dont frt partiei'auteur de I'aticle que flous analysons) fut charge de fta-duire en russe des traits de mdecine tibtaine' La grandepurge de l're stalinienne fit disparaue le Commissaue duit."pt. Kaminskv et, avec lui, Badmaev, Tomirgonov, Sod-boev qui moumrent en camP de concentration' La grandeCatherine avait charg i'un des Lamas bouriates les plusfameux de son temps, Zaitev, de faire un vovge d'tudegogaphique et ethnogtaphique au Tibet' De nombreux,""^rrt, bouriates devinrent "lecteufs" dans des universitsrusses ; l'auteur cite notamment, pour le XIX" sicle, le lamaGalsan Gomboev de l'Universit de Iiazan..' >>ti '

    bouriates. Un mdecin russe' le docteur Badmaer', avait,

    C'est ici que Jean Reyor fait une remarque trs intres-sante dans une N.B. : < Nos informations personnelles nouspermettent d'affirmer que' contrairement ce qu'avance M'-Popp.,

    Badmaev vivait encore Varsovie, o il exerait lamdecine, au dbut de septembre 1939. >

    Or, de toute vidence, Pour < informations personnel-les >, Jean Reyor entendait les informadons reues par JeanCalmels, qui taient de premite main et srlrement dignes defoi; mais c'est lui qui s'tait tromp, car Piotr lexandro-vitch Badmaev tait vraiment dcd bien des annes au-p^r^vat; donc, Jean Calmels avait d faire allusion "unautre" Badmaev, < vivant en 1939 Varsovie o il exerattla mdecine D, et que lui-mme avait dri connatre Person-nellement. De qui s'agissait-rl?

    30I

    [r

    des Rouriates Saint-l)tersb()url{ cn 1894; au troisime rang, partir dtdrcite le dcuximc cst l)iotr .\. Badmacv ; au prcmicr rang, lc prcmicr droitcest \Madimir N. tsadmajcff l'gc dc douzc ans.

  • f'Il s'agissait du neveu de Chamsatan Badma (1884-1961

    fi.ls de son frte Buda, qui s'appelait Zvtenschap (pouson peut-fils \rhdimir I'appelle Jamian) et qui fut e Saint-Ptersbourg autour de 1890, l'ge de douze ans.

    Il avait lur aussi tudi la mdecine tibtainequatre ans au monastre d'ga ; il passa son bac Saint'Ptersbourg, il rudia la mdecine occidentale Nloscou et Saint-Ptersbourg, et travailla dans la pharmacie de sononcle Piotr lexandrovitch. Plus tard, il se fit baptiser luiaussi, avec le nom de Wladimir Nikoiarewitch Badmaer'.

    Vladimir N. Badmacr'. (188'1-1 961)(l,igcntJc dc l'originalc;

    Ir

    lit

    32 -)J

    la mort de son oncle, il quitta la Russie sovitique,,'e Dour s'tablir en Pologne, d'abord Lodz, unetg POUf S etaDlIf t:lr TUIUEIIC' Ll auulu d LLde kilomtres de Varsor-ie' et puis' en l'hiver 7924-

    'arro.ri". Il devint alors Wlodzimierz N' Badmaieff' Ilit en tant que mdecin occidental' mais suivant dans

    nts les mthodes de la mdecine tibtaine' et faii-mme ses remdes'

    Dc droitc gauchc : Lin l)olonais, NI. I Ioppc (rcprscntar.rt dc la Socitd'automobilcs Laurin & t-lcmont). lc dr. \\'. Iladmaicff cn ttniformc d'auditcurdc l'.\cadmic' \ldico-(lhirurgicalc. ct I'un dc ses cr.rusins asiatitltrcs.

  • Dr. V'ladimir N. Badmaieff \'arsovie dans les anncs 1940-1950.

    34

    lr mmc, une prxluc non prctsc

    35

    deux revues : Lekaq Tibetanski et A[ed1tr.1na, et crivit plusieurs ouvrages dont le plus connu

    Sqara Badahan (vou bibliographie), qui explique lesincipes de la mdecine traditionnelle mongolo-tib-

    pneuma, bile, Phlegme.

    II'LODZIMIERZ BADMAJEFFDOKTR I{EDYCYNY

    TAJEMNICAZDROWIA

    SKLAD GLWNYGEBETHNER I WOLFF

    WARSZAWA

  • 13ffi

    T\rBE

    ,Lt\.^3t

    T. K. Chesterton

    < Ces rudits idiots, ces voleurs, ces cambrioleurs :ils se sen'ent de ce qu'ils ont appris par brigandage. >

    Hakim Sana

    parution, dans les demires annes, de nombreux canctte universitaire au sujet de l'sotrisme et des

    et doctrines traditionnelles nous oblige quelqueslons necessalres.

    (-vrill vrxr Korvin-Krasinski

    I'avait bien r.u Ren lleau dans Atpet' de /'a/chi-traditionnelle, la sociologSe, la psvchologie, I'histoire desions, mme dans leurs prolongements et sous leurs d-

    actuels, appliquent I'tude des mythes et desdes mthodes compardves, descriptives ou fon-

    srrr une thorie d'interprtation unitaire. Les docu-et les obsen'ations accumuls font ensuite l'objet de

    ives de st'nthse. Cette synthse r.ise intpyer, d'unela logique des symboles et la formation des mvthesle processus historique du dr'eloppement des reh-et d'autre part l'histoire mme des religions dans le

    histonque du dr.eloppement des civilisations.Ces principes se basent tout d'abord sur l'quivalence

    Ia notion de "fait" et celle de "phnomne" : l'vne-t historique esr un fait, donc on peur lui appliquer des

    s d'obsewation scientifique phvsiquement co-. L'histoire des religions doit conduire une phno-ier. Cette attitude est s),mptomatique d'un dsir

    fond de I'esprit moderne : crer une "phvsique de I'ob-

    48 49

  • servateur" dans Ie domaine des sciences humaines. Il s'd'un dsir typiquement occidental, dans ce sens quImoigne de la volont d'annuler un conflit profondconnissnce du "suiet" et la connaissance de l"'obiet".

    Et encore, I'historien des lsligions, I'ethnologue,sociologue, ne sont pas des entits qui oprent en dehorsl'histoire et du haut d'un obsewatoire d'analvse ou dethse : bien au contraire, ils sont des individus doulis, d'une part une situation historique et socialed'autre paft une attitude logique dtermine par la mvolution dont ils veulent rendre compte.

    Cette attitude logique n'est qu'une superstructurerecouvre, dans la conscience mme de l'observteur.humus cach o des mvthes anciens ont t remplacsla cultue et les suggestions de I'enseignement universitaipar de nouveaux mythes. La pense modeme est unese conditionne, par exemple, par le mythe occidental deraison, qui a t labor son tour, partir d'lments itionneis composant ces trop clbres "vidences" surquelles s'appuient les "principes d'intelligibiJit" que,Iement, personne ne saurait expliquer ni dfinir de fradonnelle.

    Aujourd'hui, n'importe qui peut, ne jugeant pas vles systmes crs par autrui, crer de nouveaux systmesplus ou moins "sciend.fiques", qui ne sont valables que sui-vnt les canctristiques et les ambitions de celui qui les acrs, et o la logique pousse iusqu' ses limites ne peutrien prouver d'autre que la cohrence ou I'incohtence d'unsystme clos, et ainsi de suite...

    Ces svstmes sont exploits par le pouvoir, qui prtend,explicitement ou implicitement, avoir le monopole de lavrit.

    Nfais, comme nous le rappelle Calmels, < ...jamais aucundes dtenteurs individuels ou collectrfs du pouvoir, dans ce

    50

    de descente toujours plus rapide' ne conservertrtt, gtoupements, individus, chacut, son

    doit tre balar' et dtruit, cause des#.t'a" son activit et des ressorts et moyension, qui, par leur nature mme' comPortent cette:destrucdon... )) (lettre du 26 juin 1942)'

    occasionnels de ce pouvoir tendent, com-icit Ren Gunon' monopoliser certarnes ques- feter la suspicion et le discrdit sur tous ceux quiuDent en dehors d'eux-mmes. Tout sYstme de ce

    inculquer la collectivit un ensemble,de croyances, et des notions cornme celle d'hrsie

    que des moyens pour faire participer les gens autr. d" do-ittation. Chaque rndividu devient le sut-

    de son voisin "pour le bien de tous" , o le bien est,celui de I'appareil de domrnation lui-mme.sparation entre sewiteurs du Vetbe et sen'iteurs de:hdst- ente Initiation et Contre-initiation se fait -

    , est chose contingente et relative, alors que le Vrai,formit la pense de I'Etre, est chose absolue dans

    domaine et exclut la prsence de Satan. >>,'tude de l'sotrisme de la part des mieuxites ne reprsente que I'une des phases de la

    Calmels dans sa lette du 1"'iuin 1943 - autour de: "La Vrit au-dessus de tout" ou bien "La Vrit

    ice du Bien -

    le Bien au-dessus de touC', ce qu1 Per-toutes les ruses de Satan, Parce que le Bien, relatif

    uilver-tentative

    impliquer l'ordre initiatique dans l'action politique >, ce(( montte r'idemment qu'on en mconnat entirement

    )), colilne le prcise encote Calmels dans une auttede 1935 ; et il poursuit : < ces tentatives ne sont que la

    ifestation externe des influences psvchiques en luttesouvent sns s'en douter, poursuivent leur effort pour

    ite le monde teffestre et en assurent ainsi le

    51

  • mou\rement cvclique. Pout pader la manire orientale,sont les uaductions extdeutes de combats de ciaa-sd'asura-s. >

    Le domaine de l'histoire n'est pas le domaine des "faiexpliquait encore Ren Alleau, ni, encore moins, celui"phnomnes", mais bien celui de la reconstrucdonl'r'nement, c'est--dire de la recomposition de ce qui adcompos par le temps.

    Le fart lgligieux et Ie fait magique n'existent Pas enque phnomnes obsen'ables, cat, dans les sciencesmaines, l'observateur mme est li pat les svstmesobsen'e : toutes les sciences humaines sont subiectives,c'est par le fait mme de la teconnaissance sincre desubjectivit fondamentale que dpend le niveau d'objvit relative qu'elles peuvent atteindre.

    ucun mvthe ni aucun svmbole n'est rellementcable, car la pense humaine mme est svmbolique etplace les mythes et les symboles par d'autres mythesd'autres symboles, et ce remplacement n'est jamaisexplication. La pense moderne aussi offre de nombexemples d'une mentalit "primidve" et "prlogique" :pense dont les mythes se cachent sous le voile des idevrait d'abord tudier et comprendre son propre cotionnement actuel, et chercher dmasquer ses strucprofondes, avant de prtendre pour.oir rduire d'aumvthes la mesure d'une idologie quelconque.

    Ni la sociologie ni I'ethnologie ne pourraient claluo.autre chose que des ides relatives la pense mythique,ces disciplines s'appuient elles mmes sut des ides desocit, de la psvch, ou des races humaines. Ces ides sontobiectir.'es lorsqu'elles se fondent sur une idologre ration-nelle, c'est--dire la philosophie qui tudie les optations etles transformations du raisonnement et du langage, maisleur obiectivit cesse d'tre valable lorsqu'il s'agit d'claircir,

    52 53

    de la mme idologie, des oprations ou desions effectues partir d'une mvthologie pr-irrationnelle ou suprarationnelle.

    tude compare de I'histoire des doctrines sot-,et de leurs contenus2s prsuppose le fait que Ia con-

    synthtique puisse tre "juge" pu la connais-analytique. Mais, tandis que < la connaissance ra-

    veut l'analyse et sert la dialectique, la connaissnceest synthtrque et de caractre catgorique ;

    la conscience fonctionnelle peut aborder l'abstractionqui sera la libration de la conscience de toutes

    tingences phvsiques pour exister sans le corps phv-C'est la conscience fonctionnelle qui permet I'iden-

    ion, Ia transmission de Ia pense, la dir.ination et la!tie, c'est elle qui fait certarns rr'es... > fi.en Schwal-Lubicz, It TenQk de lHonmq Paris 1957, I,page 71).

    encore,

  • touts d'ivoire et, lotsqu'ils se trompent, ne paient paspnalits.

    Permettez-nous de terminer cette digressionmais indispensable par I'ironique dfinition d"'universitire des Rcits de Bel4butb nn petit-Jils: ( une "universichez les tres actuels de la plante Terre, est le "fovet"lequel est brul tout ce qui a t acquis pendant des dizaide sicles par les tres des gnrations prcdentes; etce "fover" ils cuisent la hte, en quelques heutes, leut sculente soupe aux lendlles, desdne remplacer tousbiens accumuls, pendant des sicles d'efforts conscientsinconscients, pat leur infortuns ancftes. >tto.

    Alexandre de DJanvier

    54 55

    NOTES

    te ymard, "La naissance de la Loge l-a Crandtla correspondance de Ren Gunon Frithiof

    , ln Connaisvnce det Re/igiont, no 65-66, iuillet-dcembre22-23.

    parut dans ptude: Traditionne/le\ mars 1957, et il a tle recueil Etudu et recherchet tradilionnelles, Paris 1991,

    309-315; la note en question ici est la 1'3 la page 31.5'I'atticle "sotrisme et exotrisme chtdens" dans Etudet

    mars 1952, p.72; repris dans le recueil Pour undr /'auarv dc Ren Gunon, tome III : Erudes vr /'tiso-

    Arch, Milano 1991.chez Arch, N{ilano 1990.des thmes principaux de l'initiation du Klachakra

    e actuellement pr le Dala Lama est l'amour tantrique

    Son matre, avec sa proPre comPagne, I'aide grandir

    trne pouse cleste. Le candidat imagine tre un enfantnu-n, alors que le monde autour de lui est svmbolis Par

    n en tape, et dans la phase culminante de cette croissance,'font participer leurs amours ; c'est alors qu'il gote la

    de lui et le sang d'elle, symboliss dans le rites par le laitet le th qu'il dguste lentement. Son matte le prsente

    la compagne qu'il a choisi pour lui : et en imgnant sonil comprend le vide du tout, tandis que son tre se fond

    le sein d'elle comme du sel dans I'eau. (Voir: Ngawang, "The I(lachakra Initiation" dans Tibet Journal, Nest

    i" I, 1, juillet-september 1975).'apts certaines coles shivates et taostes, et ncessaitement

    le Klachakra mme, le peuple des lus est le "peuple", la souche gntique de laquelle la population du tgne

    ique sera cre. Leurs enfants sont conus tituellementt les pratiques du couple. Les lus drivent ainsi d'un li-immortel : < L'tre extraordinaire dont le corps est Pro-

    dans la matrice pendant une telle union est dit "fils dei" ; il est Rudra, le digne rceptacle de la Connaissance mvs-

  • tique spontane. Le l,'iraualivstra dit de lui qu'en vrit, ilShiva lui-mme, partir du moment o, encore enfant, il estle ventre matemel > (bhinavagupta, Tanrraloka, XXIX, 1163, cit 6uss T.ilian Silburn, L,a Kzndalini, Paris 1983).

    Nous ne pouvons pas nous dispenser de supposer quefrquentes initiations en masse au Klachakra, confreslement par le Dala Lama viseng au-del des raisonsquement dclares, l'incamation de certaines "puissances"Occident, avec des buts quT n'est pas le lieu ici d'claircir,qui ne sont pas trop difficiles deviner.5. Le titre de l'ouvrage tait : O i$eme uracehnE' nauke Tibetanslme de la science nditale tibtaine). Saint-Ptersbourq 1898. Ileut une nouvelle dition en 1903, endchie de quelquestions de I'ouvrage original, avant pour ti:ue : C/aunoepo urabnoj naake Tibeta Zud chi (l-.e nanael.\ndamental dc landitale tibtaine ryad bihi darc la nouuelle traduclion de P.Badnaeu).x < Dans le palais d'un des grands ducs, en prsence du Tsar etla Tsadne, Papus l'oqua I'esprit d'un des empereurs dfuntsimplora son successeur de s'embarquer dans une politique Bedin, de dclarer la guerre l'llemagne, d'tre encofltre la politique du comte \litte et de se m6er de l'infld'une femme "inconnue", puissante et belle, en qui tousassistants reconnurent la princesse de Hesse, l'Impratricemme. Papus fut oblig de quitter la Russie sans espoirretour., (F. A. Ossendowski, L'Onbre du sombre Oienl,1926,p.103).6. Boris Goussev, lt DocleurBadmaeu (en russe), Ir{oscou 1995.7. Il parait que c'est du Tibet central et notamment dunastre de Tashilumpo, que le svstme du Klachakra sepagea dans la rgion que les l\{andchous appelaient "intr'ieure", et o I'on difia le premier collge monastique con-sacr au Klachakra.

    u milieu du )il/III" sicle, il r- avait des collges de Klachakra la cour impriale de Beijing, Tashilumpo, dans li\mdo (pro-vince du nord-est du Tibet) et dans la rgion qui devint la"Mongolie extrieure". Pendant le XIX. sicle, Ies Tibtains et les

    56

    de Mongolie transmirent le svstme de Klachakra aux(llIongols de Sibrie) qui, leur tour, les transmirent au)C(" sicle aux Kalmouks (N'tongols de la Volga) et aux

    s (furco-Mongols de Sibrie). Comme dans les autres r-peuples de Nlongols, mais aussi dans l.Tgo' de. vastes

    des grands monastres se sont consacrs la pratique derra, le Tantra de la roue du temps dont une gmnde partie

    poque, le 'Vhicule de Foudre" tait en, grand honneuri les lr{ongols, et surtout son culte de l'Energie Femelle.

    la mdecine du corps et de l'me (Cf. AlexanderU I nitiatio n dc Klachakra, Saint-Jean-de-Braye 2000, p.35-

    cependant ajouter que, quelques sicles aupar vat,ion du svstme du Klachakra avait di entran bien des

    consquences : < Koubilay Khan et les souverains mongolsi succdrent en Chine furent des lamastes fen'ents. Cette

    vajrayanique du Bouddhisme septentrional (I\{aha,vana)it introduite de l'Inde au Tibet, du Tibet en Nfongolie. A

    s'entoura d'adeptes du tantdsme; le fameux Matrelui remit le Kala-chakra-mandala; et on I'investit de la

    it de N{onarque du Monde selon les rites de la crmonieique Hevajravasita > (voir ce propos : G. N. Roerich, TeAnnak, Calcutta 1949, vol. II, p. 702).existe une description des dtes tantriques pratiqus la cour

    dans la biographie d'un favori de l'empereur Hoei-tsong1367), qui se trouve au chapitre 205 de I'histoire dv-

    ique de la priode mongole, \-aan-che, o il est dit que lei" Ha-ma, prsenta I'Empereur le moine tibtain Ka-lin-spcialiste du rituel secret (tantrique). Celui-ci le convain-

    de pratiquer la mthode secrte de la Joie Suprme, quiit la longvit. < L'Empereur se mit donc pratiquer cette

    , que I'on appelle "Discipline en Couples". On l'appellei j;en-t'ie-eur, et "secret". Toutes ces pratiques se rattachent

    de la Chambre Couchet. Puis I'Empereur fit venir desindiens pour diriger ces crmonies et dcema a un

    tibtain le titre de Ta-Yuan-kouo-che. "Nlatre du GrandYuan". Pour pratiquer ces disciplines, ils prirent tous des

    57

  • ieunes hlles de bonne famille, qui quatre, qui trois, et ils appe-lrent cela "sacdFler" (honglan!. lors l'Empereur se livra quo-tidiennement ces pratiques, assembla ce dessein femmes etjeunes frlles en gmnd nombre, et il ne trouva de ioie que dans ceplaisir dissolu. Il choisit aussi parmi ses concubines un certainnombre de femmes pour leur faire excuter la danse des SeizeDakrni et des huit Nfles. Les frres de l'Empereut, et les hom-mes que I'on appelle "compagnons" se livraient tous en prsencede I'Empereur ces treintes impudiques, hommes et femmestaient nus. La salle o ces choses se passaient s'appelait Ke-ki-wou-kai, ce qui signiFre en chinois "Toutes choses sans obstacle".insi, souverain et hommes d'Etat talaient leur impudrcit, et latourbe des moines enait au Palais, sortait du Palais et pouvaitfa:rc sa guise tout ce qui bon lui semblait >. Mais < tandis qu'enson palais de Pkin l'empereur mongol tudiait les arcanes dumvsticisme sexuel tantdque, la rvolte chinoise avait dicommenc dans le Sud et dans l'Est. '. Comme les Mongolsfaillirent employer les grands moyens, la rvolte s'tendit ra-pidement, sous le commandement de gnraux chinois. Le gou-vernement mongol, dchir par des conflits intestins, semblaitpriv de la volont de dominer. Ses soldats, affaiblis par une viefacile et luxueuse, avaient petdu leurs vertus martiales... Lestroupes chinoises firent mouvement vers le Nord et occuprentPkin. Le dernier empereur mongol s'enfuit, d'abord Shangtou,sa rsidence d't. aux alentours de Dolonor, et ensuite Cha'rakorum, la premire capitale mongole, dsormais en ruine etabandonne. En 1368, la domination mongole sur la Chine taittermine, et la dynastie Ivfing prit le pouvoir. > (Robert VanGulili, La Vie sexuelle dau la Chine an'ienne, Paris 1'971', pp. 323'327).8. Remarquons qu' I'origine, Badma n'est ps un nom de fa-mille mais un prnom.9. Il parat qu'une troisime partie ait t traduite mais qu'elle soitreste l'tat de manuscrit, actuellement en possession d'uncrivain russe. Il semble qu'un autre travail de P. . Badmaev soitdemeur l'tat de manuscrit It compagnon dc la sant, o il expo-sait I'anatomie suivant une spciale mthode tibtaine enferme

    58

    calculs mathmatiques concemant les dimensions duhurnain, laquelle suivaient les causes des maladies, les

    ph,vsiologiques qu'elles provoquent, les rsultats deleur ftaitement er leurs remdes, I'application

    chinrrgie, etc. (Cf. l'article : "Cherchons la sanr" dans laMe$yna yntejcqra,1938, no 3-4, pp. 43-52).

    qu' Shigats, dans le Tsang se trouvait le mo-de Tashilumpo, sige du Panchen Lama ou Tashi Lama.

    Roerich raconte que prs de Shigats, sur les rives duet au-del, en direction du lac lVanasarovar- exis-

    encore rcemment (par rapport aux annes 20), plusieursrs des Mahatrnas himalayens nomms par les habitants de

    ux A4aras et Kzt-bnznpaJ: ceux-ci taient ts grands, por-les cheveux lon ainsi que la barbe, et ressemblaienr aux

    Il ajoute qu'autrefois, il arrivait de les voir, maisite ils disparurent de ces contres Qrl. Roerich, Shanbhak.

    Qubec 1989, et The Heart oJ',4tia, New York 1929).de Wessel l,'olageurt jsuinr darc l'^4sie Centrale pade

    Casella, mort en 1650 Shigats, qui avait tabli des re-tts profondes avec les Tibtains, et qui il fut propos

    isiter la terre de Shambhala (I..1. Roerich, The Heat of'tLsa,York 1929).

    l'grd de Nfme Blavatsky et de ses rapporrs avec lestibto-mongols, on peut ajouter qu' un certain moment,

    aurait renconu un groupe de Kalmouks bouddhistes russesqui allaient chez le Dala Lama. Parmi ceux-ci il v

    eu un adepte qui I'aurait pdse sous sa protection et l,auraitavec lui Lhassa, o elle await t inirie dans la tra-

    secrte. Ensuite, elle aurait t introduite un aure dis-

    de la sun'eiller attentil'ement dans sa carrire ult-

    b de celur-ci, le fils d'un pdnce mongol connu sous le nom detie (transcrit Dorjeff ou Dorfieff eri *sr.) qui serait devenuoes conseillers personnels du Dalai Lama. vant de mourir,gowou cofiunun aurait charg Mme Blavatskv de faire con_e .I'Occidenr une parrie lentaire de la tradition secrte,

    Finalement, la suite du conseil de Doriiefi N,tme BIa-serait partie aux tats-Unis fonder la'Soite Tho-

    59

  • sophique, mais elle n'aurait ps eu le droit de rvler le nom d6son gourou (Cf.

    _)oscelvn Godrvrn, "H. P. Blawatskv, Doriieff andthe l\fongolian connection" dans T'heonphical Hi$0ry, 1988, no 7,vol.2, pp. 253-260).

    l.c XIll' l)alai l,ama'l'ubtcr.r (lvatso (1876-1933)

    Pendant son expdition en Asie centrale, Nicl-rolas Roerichrencontra le Ton Lama, le prince et chef des Kalmouks Tor-gouts du Karashahr. Remarquons u passage que Iiarashahr n'estpas seulement la citadelle des l{almouks du l{arashaht, maisaussi, d'aprs les historiens, le dernier sige de la Coupe duBouddha, qui fut transfre ici de Pesharvar et ensuite disparut. Ilest dit ce propos que n la Coupe du Bouddha sera retrour'eiorsque le temps de Shambhala sera ptoche >. Du Toin Lama ilest dit qu'il est la rincamation du Sangchen Lama de Shigats,premier ministre du Tashi Lama, tortur mort par ie gou-'vemement de Lhassa qui I'avait accus de trahison cause de sesrelations avec le voyageur Chandra Das (NJ. Roetich, T/te He,tn of'1sia, op. cit. et Shatnbhala, op. cit.).

    60

    ,,1#':'i{l*iri,t^i

    ciN/xJ...

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    J--t

    l)oriicffau I..(.ongri.s boucltlhistc pan-nrssc. tcnu l\loscou tlu 20 au 29jenlicr 192- (aLl ccntrc dc la photol.

  • Quant Dorjieff lui-mme, il tait n Chemiskaia autout de1853 et il avait t duqu u monastre lamaque Gandaod'Ourga, en Mongolie et aussi au monastre de Drepung, prs deLhassa ; ici, il obant le titre de Tsanit I{hanpo, c'est--dire deprofesseur de thologie mtaphvsique. Il devint conseiller dqtreizime DalaiLama et chercha tablir des liens entre le Tibetet la Russie. D'aprs le voyageur allemand Wilhelrn Filchnet,Dorjieff devint un agent russe en 1885, deux ans aprs la qua-trime expdition Prieval'skij laquelle il prit part (comme Bad-maev ?). Il tait un homme d'exceptionnelle habilet, semble-t-il'qui parlait le franais aussi bien que les langues asiatiques : il vo-vagea dans I'Europe occidentale, et notamment Paris, Vienne,Rome, o il clbra des rites bouddhistes ; il visita mme leVatican. P^rit, il eut des telations avec Joseph Deniker, an-thropologue et bibliothcaire au Muse d'Histoire Nanrrelle deParis, auteur de plusieurs ouvrages d'anthropologre, qui lui futprsent par I'orientaliste S,vlvain Lvi. Il clbra mme, le 27 luin1898, une crmonie tibtaine au Nfuse Guimet, avec JosephDeniker comme interprte. prs la tvolution russe, il fut exil Lningrad o il passait son temps dans Ie temple qu'il avait faitbtir. iusqu'au lour de son arrestation et emprisonnement. un anavant sa mort, survenue le 29 iam'ier 1938 (Cf. James Webb, fteHarrzonious Circle. The liuet and work of G. L Gurdjief ; P. D. Out-pens@' and theirfollowrc,Bosta 1987, pp. 56-57 et 67-62 ; JohnSnelling, Buddhisn in Ruuia, Shaftesbury, Rockport, Brisbane1993, pp. 10,59 et252).

    D'aprs certaifls auteurs (notamment hmed Abdullah, dont levrai nom tait lexandet Nicholaevitch Romanoff, et RomLandau), Dorjieff et Gurdjieff auraient t la mme Personne, cequi a t dmenti par lexandra David-Neel d'abord, et parJames Webb ensuite. Grce plusieurs lments et surtout desphotographies, ce demier est par!'enu afFrrmer que Gurdiieffserait plutt identiFrer au compagnon et l'i'e de Doriieff con-nu sous le nom de Narzunoff ou Norzunoff, qui vovageait sur lemme parcours Tibet-Inde-Chine-Russie, avec des buts religieuxaussi bien que politiques fl. \{'ebb, op. tit., pp. 52-73)- Effecti-vement, de 1900 1913, Gurdiieff \royagea en Inde, Tibet et

    62

    et il dit lui-mme qu' cette poque il fut prcepteurLama, alors que, de 191.4 191,7, I tait N,Ioscou et rsbourg.toutefois de regarder les photos publies par \T'ebb

    se convaincre que cette idenut suppose n'est que le fruitination : tout cela dmontre que l'tude et l'application

    de l'ancienne phvsiognomonie traditionnelle seraientncessaires mme de nos jours ! Cela n'empche que, pout

    la fonction de Gurdjieff dans le contexte dont ilh ici, il faudrait des claircissements ultrieurs qur ne soienr caractre fantaisiste cofiune ceux que nous avons eu I'oc-

    de lire jusqu'ici (la biographie de James N.Ioore Gurdjielf':anatoml oJ' a n1rh, Longmead, Shaftesburv 1991, en est un

    clatant).

    bouddhistc Saint-l)tcrsbourg, consacri' au Klachakra. firncJ par.\gvan l)orjicff cn,l 909

    63

  • Pour revenir Dorfieff, on pourrait rappeler qu'il taitmme initi au Klachakra, comme Badmaer', et qu'il russitconvaincre le tsat Nicolas II d'diFrer Saint-Ptersbourgtemple ddi au l{lachakra (qui existe encore de nos ioursaprs lui avoir expliqu les liens existant entre la Russie etroyaume de Shambhala, dans lequel la premrte tait id'aprs la crol'ance mongole; cet vnement provoqua un me scandale auprs du clerge orthodoxe russe, et le projetcomplt seulement grce l'appui de quelques s\rmpatpuissants tels que le prince Ukhtomslq'(Cf. lexanderBerzin,'iT.,p.36, etJ. \\rebb, op. dt., pp. 57 et 59).Le prince Esper Esperovitch Ukhtomskv, un orientalisteavait une collection importante d'objets et mnuscrltsdhistes provenant du Tibet et de la lvlongolie, faisait partie"Dpartement des Crovances religieuses Etrangres" qui avait lecontrle sur les religions non chrtiennes prsentes dans I'Em-pire nrsse, et tait le directeur de la banque russo-chinoise ; il sedisait de foi bouddhiste depuis l'ge de quinze ans, et sr,'mpathisaplus tard avec la Socit Thosophique. Comme Doriieff etBadmaev, il prit partie la campagne d'expansion russe versl'Odent. en dclarant que les Mongols vovaient le tsar comme unBouddha rincam (y'oir : J. \I'ebb, op. tit., pp. 57-59).

    Bleichsteiner aussi pade de Dorjieff, principal conseiller duXIII" Dala Lama, Thoubdan Djamts'o : < le clbre lama bouria-te Agwan, Dordchi gui avait t nomm en 1897 secrtaire auxffaires Etrangres et qui tait un partisan fanatique de I'empiredes tsars ) ; et il souligne que < ds lors, un gand rle sera joudans les luttes politiques de lsie intrieure par les Bouriates,chez qui, cornme chez les Soyotes de Tannou-Touwa, les dbutsdu lamasme remontent au XVII' sicle >.

    Cela nous est confrrm, cofiune nous le vetrons ensuite, par lasde d'r'nements politiques dont P. . Badmaev aussi fut leprotagoniste, sinon l'inspirateur mme. Bien des lments com-muns rapprochent effectivement ces deux personnages, les deuxIMongols Bouriates, provenant du territoire autour du lac Bakal,les deux initis au Klachakra, les deux pattisans d'un tat pan-

    64

    sous la protection de I'Empire russe, et investis de char-

    \gvan l)oriicf cn 1928

    65

  • Bleichsteiner prcise aussi que < le chef suprme des laSibrie tait le pandit Khanpo Lama qur rsidait dans ledu lac des Oies, sur le territoire du Bailial. Le Dalai lamabien avoir pris la prcaution de lur laisser entendre qu,il nedplairait pas de passer du joug chinois I'obdience tsariste.1901, tandis que, sans l'avoir ouverte, il retoumait son auteul,vice-roi des Indes, une lettre reue de lui, il dpchait au soulrain de toutes les Russies un envoy extraordinaire qui n,autre que Dordchi, apportant un message autographe dematre. La cour de Saint-Ptersbourg mnagea Dordchiaccueil on ne peut plus empress. Le tsar, en change dessents du Dalar lama, lui en adressa gracieusement d'autres,sans confrer une haute distinction son ambassadeur >.gouvemement britannique dcouvrit cette activit diplomatientre la Russie, le Tibet et la Chine, et, aprs des essais infitueux pour tenter de rgler I'amiable tout conflit avec le Tidcida une intervention arme qui commena en dcembre 1Les Tibtains subirent deux dfaites et les Anqlais enftrentLhassa en aot 1904. Le Dalar lama avait cependant pu s'een temps utile avec son conseiller Agwan Dordchi. ThouDjamts'o, XIII" Dala Lama, fit retour au Tibet en 1912 et mourut en dcembre 1933 ; selon certaines prophties, il auraittre le dernier des Dalar Lamas (R.. Bleichsteiner, op. r.it., pp. ll115;118-119).12. Pour ce qui concerne la "surveillance attentive" laquelleNIme Blavatslg' aurait t soumise ce moment-l, il nous garattrs propos de citer le passage suivant de La Itrnire dgpouvrage inspir par la Hermetic Brotherhood of Luxor, au sujde laquelle on a demirement beaucoup crit et bien peu corn-pris : < Une autre forme de cette phase abstruse de la mdiumnitest celle de la diffusion de la pense. C'est par ce moven que lesin1lligences puissantes et volontaires assujettissent derrire cevoile du Bouddhisme exotrique certains esprits sensitifs, afin deregagner sur I'humanit leur pouvoir sacerdotal perdu. La diffu-sion de la pense consiste dans le pouvoir de rpandre certainesformes de pense contenant certaines ides positives. Ces cou-rants de pense circulent autour des diffrents compartiments

    66

    de I'esprit humain, et, partout o ils se mettent enavec une sphre sensitive possdant une affinit magn-

    pour le centre de cette pense, ils imposent gra-leur force, et Frnalement (dans la malorit des cas) ilsl'me ces ides dominantes, et ainsi prparent la

    la rception des doctrines caches derrire. De cettepar la subtile mag'ie intellectuelle de ses fanatiques, la

    ie religieuse a obtenu son premier point d'appui danshumain. Mais bien que l'action de cette mdiumnit soitracdon n'err est pas moins certaine, et c'est cette raction

    ndement dtruit la thologie. Le rejeton magique fait pritorateur magique. Cette diffusion d'ides opre activement

    re plan intellectuel; ainsi ,ttt. inlelligence puissantedes formes de penses Boston peut, soudain, faire

    des centaines d'intelligences sympathiques, mais moinsde I'autre ct de l'tlantique. Ces ides peuvent de-

    universelles et consdtuer l'opinion publique, si les intel-projetantes sont assez puissantes. Mais peu d'individus,

    pu en vrit, sont conscients de ces ramifications de lae intellectuelle. la Bouddhime ntique doit ton oiqine tte

    et la coinuation de rcn exittence dpend abnlunent de cet prucdsSes partisans ne songent jamais qu'au lieu d'tre des es-

    indpendants, conscients, ils ne sont que les sensitifs mdra-d'une inflaence oienta/e > [c'est nous qui soulignons] (Iz

    d'Eg'pn, Paris 1895, pp.92-93).Gunon, qui, ne l'oublions pas, avait t membre de l'H.

    of L (dans sa lettre du 11 mai 1936 a&esse un coffes-t inconnu et publie par la Nuista di Stadi Tradi{onali,

    ino, no 71, fuillet-dcembre 1990, p. 84, il affirmait:

  • dividus et des collectivits peut tre modifie par unsystmatis de suggestions appropries ; au fond, l'ducationmme, n'est gure autre chose que cela, et il n'v a Iaucun "occultisme" [...]. U" "tat d'esprit" dtermrndes conditions favorables pour s'tablir, et il faut savoir, oufiter de ces conditions si elles existent dj, ou en provoquermme la ralisation >. (I-e Sphinx, "Rflexions propos duvoir occulte"', dans L,a f-rance Chrtienne ,'tnrimaconniqae, 1.11.91.4, pp. 277 -280).

    joutors que ce genre de magie mentale est soutenu parpratiques cofiununes tous les membres du centre "missiP,ces courants de pense, et il se comporte comme unelation d'nergie lectrique. Ceci permet effectivement ceuxsont rceptifs, ou qui ont t rendus rceptifs, de se mettrecontact avec I'activit mentale manant de cette "centrale dr,nergie". N{ais aujourd'hui ce processus de suggestion, quidans une offensive psvchologrque nouvelle et plus vaste,puissamment support par I'instrument technologique. Ces "d'esprit" peuvent tre provoqus par de nombreux motparmi lesquels il ne faut pas ngliger, er nous nous souhaique cela ne dplaise pas aux "srieux", le roman : nous enun exemple $pique dans certains romans de Talbot Mundy(1879-1940), thosophe et agent de I'Intelligence Service en Inde,tels que : Orz. The Serer of'rhe ,4hbor I/a//eJ' (923), et Jingin. Kol'tlte Vorld (1930-31). Le thme de ce demier est rvlateur : rurhomme appant en Orient qui se proclame le roi du monde. parpropagande de bouche oreille, par radio, par messages tlpa-thiques atteignant direcrement la conscience humaine, il procla-me son mot d'ordre : < L'Occident est Frni >. Le roi du monde, legrand Maitreva, Dorj I'audacieux, est enfin venu. Il a retrouvIes secrets des anciennes sciences plus avances que la sciencedes Occidentaux. Les masses du tieis-monde vont se soulever. lergne des Blancs esr fini...1.3. Badmaev s'occupa de grosses spculations commerciales, etsurtout de concessions de chemins de fer. On a mme pad d'un"plan Badmaev" qui prvoirait de complter Ia ligne de laTranssibrienne jusqu' Vladivostok, avec une ligne secondaire68

    rait jusqu' Lanchow-fu dans la province chinoise de

    ",

    q* ." fait servirait de moyen pour la rbellion destibtains et chinois contre la maison mandchoue

    en Chine. P. . Badmasl' prdit en effet que ces peuplesient au tsar Pour devenir ses suiets, et qu' I'Empire

    raient la l\{ongolie et le Tibet, et peut-tre Ia Chine

    demandait avec insistnce qu'un tel proiet Fut sou-une compagnie commerciale qu'il voulait tablir parmi

    bouriates de Transbaikalie, mais il parat que I'es-

    Badmaer,, cofiune il I'explique dans ses mmoLes' Maispersista dans son but: le 11 novembre 1893, il fonda la, commerciale P. ^4. Bddmaea dt C' Saint-Ptersbourg, et

    aPrs, un bureau central en Chine. Il cra aussi un iournalen fl.rsse et en mongol bouriate aant pour :Jltte lt uie dansions oienta/et. Lorsqu'il cessa son travail de fonctionnaire du

    )artement siatique du l{inistre des ffaires Etrangres, ilint directeur des postes de la ville de frontire de Kiakhta (Cf'

    de" ce plan commercial rt la requte d'un prt de deuxrs de roubles au quatre Pour cent d'intrt amortir sut dL\

    1893 il obtint ce prt, et des sommes supplmentaires luigaranties Pour 1896 et 1898.i-rp..tr politiques et ferroviaires de ce plan tarent sou-p"r te comte \Iitte, ministre des Finances et principalde la poliuque rLrsse

    "'ers I'Orient. I\{ais, quelque temPs

    .d il changea d'ide et commena soutenir une politiqueluation paciFrque de I'Empire chinois. C'est alors qu'il ren-

    L. \Yieczvns[, The Modcrn eng'clopedia of Ruxian and SouielBlacksburg \r, 1976, II, pp. 234-237 et Dny Savelli,Badmaev, un Bouriate la cour de Russie" dzns -41\D-4,

    27, octobre 1997 ; voir aussi nna Viroubova, Journal seneT1917), Pans 1928, qui pade aussi de certains aspects dure de Badmaev et de son < aptitude passer par le trouaigurlle >).

    Cf. ndrei malrik, Ratpoatine,Paris 1982, p. 156.Cf. lbiden.p. 151.

    69

  • 16. Presque tous les ouvrages concernant le milieu de la courRussie de cette poque sont farcis de ces histoires morbides etces rumeurs ambigus et tendancieuses, iusqu'aux plus rcents.n. Cf. le compte rendu d'Yves Millet de l'article : "Thetion of Buddhism in the USSR" par N. Poppe, paru dansTraditionnellet, dcembre 1956, pp. 349-353.18. L"'opration sche" reprsente un spect trs secret dontparat que les lamas ne padent pas. Elle est semblable unsage trs fort et souvent trs douloureux, et on la ptatiquevent sur les organes de l'intestin grle. Ce massage du ventrepour but de rgnrer les tissus insensibles ou engourdis, deet loigner les lments incapables de vie et enflamms quitent l'intestin souvent aussitt aprs le massage, et de renforcerfonctionnalit des organes. C'est une pratique qui demandeintuition, une force musculafue et un entranement hots dumun, aussi bien qu'une connalssance preclse des "coces" entre les diffrentes parties du corps. Le mdecin quinat cet aft est en eflfet compar un charmeuf de serpentssaisit le serpent priv de ses dents empoisonnes.19. Cf. Cyrill von Korvin-Krasinski, Trina Mandi Muchina,26-27.20. Cf. Cvrill von Kon-in-Krastnski, Mikrokotmot und Makrokos-not in re/igionryen'hichtlicher Sicht, Dsseldorf 1960, chap. I.2l.I- fils et le petit-frls de \\'lodzimierz Badmajeff continurentI'exetcice de la mdecine aux tats-Unis,

    "lorc qrr',r., autre neveude Piotr Alexandrevitch, ndre Nikola4 le Frt en Russie et futsuivi par son propre fils. Un mdecin polonais, Konstanqv Ko-walewski, maintenant professeut de chirurgie exprimentale auIMedical Research Institute of lberta Universiw, Edmondton,Canada), exprimenta galement, et vec succs, la mthode que\Modzimierz Badmajeff emplovait dans le traitement de ses pa-tients, et fit remarquer certaines diffrences entre la mdecineoccidentale et I'orientale. ff"it: I{- Korvalewski, "\\'ladimir Bad-majeff, Tibetan doctor in Europe", dans Joarnal .l'or the llercarch inIndian Meduine, New Delhi, 8,2,1,973, pp. 101-110). titre decuriosit, nous signalons qu'une liste des remdes util-iss par\\4odzimierz, avec leur posologie, fut dresse dans les annes

    70

    iit "". maison- de produits pharmaceutiques suisse et dif-

    dans le monde enfler'mthode adopte ici est celle que Francis ndr (Ir{me C'

    :, et que deux de ces mdicaments, composs d'herbesproviennent que d'Asie. centrale, sont. actuelle-""'. Pl3;

    Favre) dfinissait comme "positive"' c'est--dire Iaqui rapporte mticuleusement les faits, d'aprs les

    l.r cl"se dans I'ordre et selon I'importance que let de I'historien leur attribue, et ensuite procde par

    uction et par rdentification. Ici, c'est I'opinion de I'histonen.pfvaut, suivant ses convictions et ses, tendances : d'rntermi-!, h"rutgrr., et apologies dissquent le suiet et, dans la dis-ion. sa valeur diminue (Voir le chapitre "La mthode enoite" de llEgide, Paris 1903)'L'historien de l'sotrisme 2 un ct dloval car, en fait, il nelimite pas l'tude du phnomne historique, mais envahitsi les valeurs et les contenus, en prtendant utiliser la mmehode comparative et dualiste. On assiste aussi au phnomne"cercles sotriques" gnralement trs exclusifs, constitusdes universitaires qui rudient les sciences traditionnelles,

    -elles occidentales ou orientales, o peuvent se manifesterdes cas de fanatisme ou de conversion religreuse (qui sont

    ns doute possibles mais exceptionnels).Il y a aussi des cas d"'adhsion dissimule" des o"ganisations

    ou moins traditionnelles (loges maonniques, lanqat soutles,') qui n'est pas suivie, dans la plupart des cas, par une adhsionective leuis enseignements. En fait, sans I'implication directe

    i des organisations plus ou moins initiatiques (qui est dfiniele terme dlirant d"'obsen'adon participante"), ces univer-

    ites n'ariveraient iamais obtenir des lments indispensablesleurs techerches. Heureusement, ce qui est vraiment importantt hors de leur porte.lzst bat not le$, il y a les spcialistes de "nouvelles religions"i non seulement les tudient, mais, grce leur uvre, en fal's-

    dessein la naissance, dans le but d'en faire des instru-d'exprimentation plusieurs niveaux ; ils peuvent aussiplus ou moins dlibrment de la confusion chez les gens

    71

  • entre I'ide de "secte" et celle d,..organisation initiatique,,, tarsuivant les ncessits du svstme au pouvoir, tantt- causeleur propre inconscience.

    Un courant nouveau d'universitaires rcemment apparureprsentant la pointe la plus avance de la recher.h dansdomaine des sciences sotriques, dclare n'appuyer aucuneproche mthodologique en paniculier, mais tre ouvert larit des mthodes et la discussion au sujet des diffrencesthodologiques, et dcourager sans doute une approchetive et dnigrante ; il affirme aussi que l,on doit pas oublier quebut commun est celui d'tendre et approfondir la comprhensidu vaste domaine des personnages et des uvres sotriques.

    C'est une rectification intressante et ncessaire, ajoutons_du moment que ces spcialistes ont touiours besoin dematriel de recherche et de nouvelles contributions afin de ga-rantir leur propre survivance et agrandir leur audienc., mais hne nous convainc pas non plus. Une top grande diffrence dementalit implique une diffrence de poitulars ; et sans accordsur les posnrlats, toute discussion est inutlte. Discuter tous les pe.tulats serait trop long : ce serait un tavail de Sislphe.

    Les acti'its des organisations traditionnelles ont t consid-res d'abord cofiune des hrsies, puis comme des phnomnesPtl_:h"l"gtlues, philosophiques, anthropologiques, ou conrmeI'effet de forces sociales et conomiqrr.r. L. lhrr.-.rrt du ph_nomne ne facilite, en fait, que son occultation. Une fois classeet tiquete, l'affaire cesse d'intresser, car le secret a t dvoil.Il faut aussi toujours se rappeler que les recherch es a porlerioriau sujet d'activits traditionnelles du pass partent ncessai-rement du seul matriel disponible, constitu par les fragmentsd'oprations authentiques devenus visibles

    "pr, qrr. I,.;impul_sion" initiale a t abandonne, et que le vhiiule "

    .o-rrr"rr. se dgrader. Les tudes de ce genre font apparatle! entre autres,lrnvisibilit essentielle de ce qu'elles cherchent dceler. puisqueles seules formes qui s'offrent la recherche sont donc ..rsi-duelles", on ne s'tonne pas que la plupart de ces recherches con-duisent des thories sur quelque infiuence essentiellemenr ma_l6que sur le monde.

    72

    rsidus de ce systme Peuvent bien lnteressants dude vue historique, mais, en ralit, ils ne servent qu' sa-

    des exigences sentimentales, personnelles ou collectives.pourtant une grande capacit de sun'ivance et une ap-vitalit qui les rend souvent plus intressants que lades regtoupements sociaux et politiques. En effet, une

    ternines, les oprations authentiques laissent des "traces"d'nergies puissantes qui agissent comme des aimants sur, Ces traces peuvent exister sous la forme de rituels-

    ices, textes, organisations, rduits des documents histo-res qui ont ainsi perdu toute valeur effective.Cf. G. I. Gurdjieff, Rdfi de Be@buth nn petirfih, Paris 1956,

    t.

    etre

    73

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    lBnddhlti'tt*tt, 2 vol., Roma 1956-58'HEISSIG, Walther, I-'es religions da TibeT e de la Mon'

    Paris 1973.l-Ktalt, dit en italien par Pio FILIPP-\NI RONCONI'

    IUSKY, prince Esper, Trlue-ls in.'ht E:!.tJ \':!:':"E;e;;;;iR 'sia, | 8e0'e? ,2 'or,

    t:iu"",t *j,1, :! i.?!2:.

    AN'GULK, Robert, 14I/ie sexaelle dans la Cbine annenne'is 1971.TOUBOV, nna, Journal secret (1 909-l 91 7)' laris-],f28'BB, James, Th, ,n'lt Establishnenl Lasalle' Illinois'

    976.New York 1980 et Boston 1987'A,Iani und der Manichriismzzq Stuttgart

    'The Harwonioas Cinle,DENGREN. Geo,

    1961.

    81

  • ]I/ITTE, comte Sergei Iulievitch, Votpominaniia, 3ln 1922-23 et Nfoscou 1 960- uaduction franaise : Mmoins du Comte lT/iffe,parrsZEHNER, R. C., Zuruan. A Zomastian Dilemma,,1 955.- The Teacltings of the Magi,London 1956.

    82

    LETTRES DE JEN CLI\fELS

  • LA PE,RIODE OCCULTISTE

    i les donrmenls que nout pnisenlons, hri-ti, ltien que d'unpparmmenl "mineur" par rapport la nrrespondan aaec

    ; noigne d'ane phase 'bcntltiste" trs anlieure. Il s'agzfucament manusril, accompagn d'une /eltre autogr@he, adress

    en'1916 deToulouv (rraisenblablenent la uille cl'oigine de, dans le nntexte de l'Ordrc Martiniste dont .lean Calmels

    I'un des "Suprieurs Inconnas" de /'epoque.ri| nous inJrme de ses soutis el ses nnseils l'gard d'une

    uentuelle d'aprs guem de la part de / Ordre fulartinisn.une brae critique ail nluaellxent rpiite quTl ne rvnsidrv qae

    nlatiaement nmme dangereux, Ca/me/s rvncentre son attentionh mouuemenl no-tbosophisTe, qu'il uoil comme fortenent dan-

    et nuisible. Il est intressanl de noter te pmpos qubn | 9 | 6, iltmitemenT li la lradition ocddenlale et nolamntent chrlienneil se pmdame le aaillanr dfenseun et uoyanl dans le Boaddhisne,

    dt moins, dans l'ide qu'i/ en auail certu poqae grce aa Tho-'sme, iln antagontste.

    Il passe ensaite la ronslalation fu l'tat de "dr'omposilion" orMatiniste le lmuue ce momenl eT de sa libksrc bar ra|-

    aux mouamenls "montants" telt que le no-tbonbhisme, en ac-certains diigeants martinisles de n'Tre pas capables de uoir lesde l'influen anti-chretienne < Par haine du seclaisme, 0u Par

    'dsne exc/usij ,'.puanr ns pmposirions, le moins que /'on en puisse dire, c'eslt'elles sonl lrs nai'ues et idcalisles. et qublles 1moignenf d'une bonnei absoh.re ; elles expiment t:ependant pah des ralits : au sujet de

    I ncexil d'ounages de aulgaisarion, ilJuT dire qu'encore dt notles ouarages de Mnte Besanl se aendenl beaucoup mieux qae ceux

    & Papus ! Malheureusement, aulanl les nitiques que les conseils deCalne/s t'adressenl an Papus qui ua mouir que/qaes mois @rs, el

    85

  • qui n'a p/us de for ni de moltens pour en Jire ueuJ'age.

    point 5, leftre d, nozts lircns ! {{ ... l.spvxs le disait ,o ,;tait

    llou rvtrouaemns uneJbible cbo de letpien martiniste tCalnels dans /e tmisime domment que nous prnntons : son"Q.ue/ques remarque: sur /nuare de Ren Gunon',, o, an

    grpbe III, intitul 'Ren Gunon et la ralisation mtabln,ne... )).

    L,es tntoignages de ce documenl el de ceux qui aont tuiut.de plas de uingt ans, ilnus pruuent ,ororc or, lir /,inposnp:n,r:o exprimer un jugement de lbxtieur sur un personnage ICalnels. Ce yrait rmp J/e, uoire inutile, de le rritiquer dlunesuperJirielle el extrieurv, en mettant en relief ses coniradictionsJbiblessu uidentes. I\Jous tvalou que les iocuments lels que cpeillent surto nous @prendre dct choser el nous fournir des ltati/es nolre pmpre retberche. au-de/ du ,,tas barticu/ier,,.

    86 87

    . de

    de Jean Calnels Papas du 6 juillet 1916'Municipate cle Lr4on,fonds Papus, 5'488 (Cor-twtrrv"l"'

    , ,

    --irirrtl. Cette httr arcompagne.le lnrune:r ::f'::"ii iri irr'nt salement du fonds,o"p::.1^,'t'l ' II' t"i*ritt

    -'Arricles ei docunents reus parPapas)'

    le 6Iuillet 1916'.

    N{onsieur et T...C...1U..',

    cefte note.-moi, Monsieur et T...C...1\t..., votre tout trat' "

    J. Calmels

    m'excuserez de vous envoyer ces simples t-,Cre., un des membres de votre Chaine parb""[". Le moment Peut paratre inopportun;

    en

    -.1*^i gent de prendrt dtt ttt*"s en vue de lapni" d'^prs g.r".r.' J'ai cherch indiquer dans quelf; .orro", d;aiguller cette action, et l'ai cru qu'ilait peut-ffe tre utile votle cause de vous corffnu-

  • sLrR LEs coNDITI_oNs DE ovntoppEl\fENTDOCTRINES OCCIDENTLES

    I. Sitaation actuelle du Tradirions Occulto_Pt7tchiques

    ii:::::,:1,^1:"* trange qu,au cours rnme de111,U a*uelle .r,orr, "or"ori; ilr;rvuJrutl I:1t::.T"'yr": . prendre en rrue Lr*r* r. aement et la r.ie de la iIoD H s.Lrr\T -.

    ^1t:**"" "ttidt;;;h, ;;;; ffi:IOD H SCHIN VAU H.f:::li:"::IT:1.:,o'agir estele, que nous prrencourir le reproche d,inoiportu*r ;il; 5;un mouvement d,iminanti._),A , , rportance cosmique pricliter dansinactivit regrertabie.il importe d'abord d,annr.iapprcier la situation

    R::: 1J r",,a.i,,i'''0"",li, il ii t"#3: ,t: -dr"g,"t prsent, 1", "ggr;;r;#;:ti;

    ;;'"::l?111ry''-" 1 h',;:;.;i .; il:fli s'1st produit ; oon dirig p", f;**ir-liTespfltcntlqueilacond:"^1.^' f,sonnes dans lls;;;;, r"*iffii":;et de doctrines errones.

    Parmi les diverses sectes deux sont particulirement vi_goureuses et consdtuent par suite un danger pour l,Ortho_doxie Traditionnelle.

    -]; sn*ut-", d'11:1d,. s'esr incroyablement rpandu : lesPetltes conventicules foi"^..o-. ^,- _r.'ille comm. rorto.l-tolsonnent' -au point qt" d""' t'.rr.*i,o,,,,.,,

    .r il;;iff T" i:,Tfiii:tr';ffJ, .arnsr qu'une doctrine dissolrznte, "n".ilqu", ennemie de laTradition, tend son champ J,".Jiie"p"r une propaganderrunteffompue.

    88

    n'est-ce l qu'un faible danger, c t f inotgarusatronet irrmdiable de l'cole Spirite, l'absence dehysique l'empchera touiours d'tre autre chose

    outable musement l'usage de quelques malheu-s aux dtours du psvchisme.autre est I'importance du mouvement No-Tho-

    vec leur synthse incomplte, exclusivement in-les chefs de cette cole continuent les anciens

    de la tradition panthistique et anti-Chrtienneient. J'admire que des Occidentaux clairs et con-

    bien les courants doctrinaux aient pu, coTnmeI'ont fait, mconnaitr. 12 direction relle et le but

    de ce mouvement. Je ne saurais, sans sortir du cadresimples notes, dmontrer ce que j'avance. Je pose

    sans crainte d'tre dmenti les affumations sur-

    La Socit Thosophique est un organisme dont I'espritest endrement odental.

    Cet organisme a pour but:a) la r.ulgarisation d'une doctrine d'origine bouddhiste,

    Li

    1i

    lr

    I

    'est dire en opposition directe avec le principe Christ, in-un en JOD HE SCHIN \U HE'.b) Ia prpantton de I'ar'nement d'un missionn qui se

    nera pour Jsus-Christ, mais prchera en ralit Ia doc-ttine No-Thosophique anti-Chrtienne3.3) La Socit Thosophique a poui pnncipaux movensd'action une quivoque mensongre sur ses buts rels, etI'accaparement des diverses traditions par le silence obsen'sur les coles concuffentes dont on adopte les enseigne-nrents.

    Le danger est donc urgent, et il impote que les gardiensde la Doctrine sotrique chrtienne se prparent y pmer.Les difficults de la situation ressortent particulirementlorsqu'on songe aux fautes graves qui furent coTnmises

    89

  • ::::,f"-0. contemporaine. il suffit je pense dsuonnef I'aventure qr.^:^^:^_ r. . _-lostlque, cette fegfettable tentatiscission reliEieuse f'..L;^.\ _ .t ilntech_nst est l,esprit quiChrist).

    il,s{!t de rappeler .les flottements qui ffop souventOr;:r"",",p:i.t,d1i*eanrsdet.orireN{an[iniste].

    Que s'esr-il pass ? L., Lilieux ."Id"r, ;d*;i;iTse sont ferms la tradition occidentale. Combien d,a

  • occulte, jouit d'une moralit moyenne, peut enter dansmartinisme. Il en rsulte une dviation dans le caracttenotre ordre. Celui-ci ne doit pas tre une cole prid'occultisme, corilne il arrive trop souvent auiourd'hui.rle exact en fait une institution d'enseignement secondaiAvec Ia triple organisation propose, ce cracrre luiparfaitement restitu. Seraient admis exclusivementqui se proposent de s'engager dans l'pre et rude voieI'Initiation, et qui sont prts, au prix de toutes lesfrances, travailler pour se rendre dignes de l'Illuminisme.

    insi, le l\{art[inisme] constituerait I'intermdiaire :vant ses instructions des chefs Illumins, il iouerait 1'du cercle extrieur public, et I'insu de celui-ci, un rlerecteur efficace.

    En rsum, un Mart[inisme] trs ferm, avecdoctrine la haute uadition chrtienne de Boehme.rath, Saint N{artin, Fabre d'Olivet, . Lti, S. d.Saint Yves, Papus, Sdir et Marc Haven.

    En somme, ce sera l une partie relativement facile derorganisation enueprendre. C'est dans l'organisationla Socit ptente que nous aurons vaincre les princidifficults. Il s'agit l de crer une Guvre entirementr.'elle. Pour cela, trois choses sont ncessaires : un Nom.Doctrine, un Esprit.

    1) Tous ceux d'entre nous qui ont tent uneont t ftapps des difficults apportes par l'absence d'nom, propre dsigner notre doctrine. Le terme Martjnisme convient mieux pour dsigner notre ordre quedoctrine synthtique orthodoxe traditionnelle. Quant auxmots occultisme, magie, I(abbale, Hermtisme, les uns ontt employs dans un sens restreint et dforms par cer-taines coles, les autres sont uss, et prsentent urlephysionomie charlatanesque propre mettre en fuite lepublic.

    92

    de la masse.

    93

    outre, chacun de ces mots ne dstgne qu'une portionrotre svnthse, et non I'ensemble prestigieux de nos

    ines. Il importe de choisir un terme d'ordre philoso- opposet au terme "Thosophie", mlheureuse-

    itaccapar et dfrgur auiourd'hur Par une secte.i i'avais choisir, ie proposerais le mot "syncrdsme"t.

    I par Nlatter pour caractriser les svstmatisationsiques. Le "Svncrdsme occulte" de la Tradition ortho-

    oppos l'clectisme prrement intellectuel de Iait Thosophique, indiquerait parfaitement notre ten-

    fondamentale I'universalit ; une "Socit Svn-pourrait peut-tre russir. En tout cas, le choix

    nom est indispensable.2) Ce n'est du reste l qu'une portion de la tche, la plus

    : la seconde partie sera infiniment plus dlicate. Il im-en effet, pour la Socit Patente, d'tablir :une Linit

    de doine. Sans doute. flnitl sait reconnaitre, la multiplicit des voiles jets sur le Grand Arcane, Ia

    rit Une ; mais il faut, pour atteindre la foule et la s-fue, lui donner un r-oile svmbolique uniforme, une ru-ioz homogne.

    Ce fut la grande habilet de la Socit Thosophique, carsl'mbolisme rvlateur adopt par la fondatrice, la forme

    elle consacre, a t conserv par tous les membtes.se met l'cole de cette socit v rencontre une

    itude, sans avoir besoin de connatre le G[rand] [r-. Chez nous, au contJaire, ceux qrrr viennent vers noussurpris et choqus par des divergences qui sont sou-

    t de forme plutt que de fonds. Que si le svmbolisme par les coles orientales, distinctif de la r''ie senu-le et de I'activit, nous parat insuffisant, nous ne

    ions viter de reconnatre son efficacit remarquable

  • Nous aurons donc, ds le dbut de notre otganisatiorr,adopter pour la Socit ptente, un svmbolisme, unedoctdnale cotffnune.

    3) Enfin, et ce point est vraiment d'une importancepitale, il conviendra que cette doctrrne soit exprimedes ouvrages de vulgarisadon, simples et lmentafues.I'on comparc La Sagesse Antique de N{me Besant, et le IElmentaire de Papus, on trouve dans le premierplus de mots et de descriptions que d'ides ; dans leau conftaire, beaucoup plus d'ides que de mots ou dectiptions. La premire manire est la bonne, pour lapagande'. Il faut donc souhaiter une abondantethque d'ouvrages de vulgarisation, dlavage littraire, vrit, mais dlayage indispensable au succs deuvre. On sait, en outre, que les livres publis jusqu'ici,rs trs petit nombre, sont coriteux, et disparaissent vdu march. Il faudrait faire des ditions de rclame. demment ceci n'est pas l'uvre d'un jour ; mais ds sent il convient de vaquer la constitution de la Socit,telle sorte qu'au jour de la paix dans chaque ville lessorent constltus et l'action prpare, pour hter la graarrrore de la renaissance chrtienne.

    17, Rue du Coq d'Inde, T

    94 95

    J. Calmels, S...I

    Rernarquons que Papus

    NOTES

    mouffa quelques mois aprs, le 25de la mme anne.

    Nous prions les lecteurs de remarquer cette afFrrmation deCalmels, et de la tenir prsente lors de la lecture des docu-

    successifs qui tmoignent du profond changement sur-en lui.

    En 1971, effectivement, la Socit Thosophique, dans la per-rne dnnie Besant, fit une tentative de ce qenre avec la fon-lon de l'Ordte de l'toile d'Orient, cr porlr diffuser le culteJiddu Krishnamurti, un jeune garon tamoul (appel lcyone)

    l'on voulait faire passer pour une tincarnatjon de Krishna etChrist. Mais ensuite le ieune homme se rebella cette mani-

    et il se spara du Thosophisme pour < monter sa pro-affahe >>.

    L'emploi tout fait naf de ce terme qu'il serait trop facile denous rappelle un passage d'Henry Corbin qu'il ne sera

    t-tre pas inutile de citer : < On abuse facilemenr de l'emploimot "svncrtisme". Le plus souvent, ce mot tient lieu d'argu-t pour viter de prendre en considration quelque gnreux

    remettant au prsenl des doctrines dont il tait enrenduelles appartenaient un "pass rvolu". Seulement, rien n'est

    fluctuant que cette notion de "pass" ; elle dpend en faitdcision ou d'une prdcision qui peuvent toujours elles-

    tre dpauer par un autre qui redonne de I'avenir ce. C'est un peu, au long des sicles. toute I'histoire de la., (H".rry- Corbin, UHomne de lunirc darc le to4fitme iranien,

    teron 1971, p.24).Sous la conduite de Mme Besant. en effet. la Socit Tho-

    ique s'engagea aussi dans le rformisme social, en s'occu-de questions telles que le vgtananisme, I'anti-vivisection,

    avec un certain succs.

  • EXTR\ITS DE LETTRESDU "rIu" cALMELS IEaN REyoR

    RcEL cIvELLe;, nolcs pan cE DERNTER

    documen dacrybgrEbi de 49 pages comprcnd une sie d'ex-de lettru adrcses entre | 935 et | 915 par Jean Calnels Jeanet rcdiges par ce deruier, au su1'et desqaellu il est nnssairc den qui suit :

    les lettrvs ne suiuent pas un ordre chmnologique, ntais lordrc quea juge opponun de leur donner, pour dts raisou hs uiden-

    lies l'inportanrv, lbxposition et au dueloppement des sulets.is on truuue plus loin d autres pal'sages extrails dt Ia mme lettre.

    b) nout aaons toujours respecte la transription drs lemtes orientauxpar Calmels, mme lorsqu'elle prsentait des ingnlaiTs, ou

    'elle ne correqondait pas la transrription en usage atluel-sauf dans le ras d'erreurs yidentes.

    c) nos noles au texte n'ontpas la prtention de constiluer un @pareilitique sysfihtatique, mais y nntenlent d'tre des sinpks noles d'o-

    et de reflexion.d) norc auons juge superfla, dans le ms prsenT, de signaler tnt!/uil

    hs rfrenm possibles l'aunv Ren Gunon, et nolamment auRoi du N{onde, qile nnilJ saanfts bien tvnnu de ta pttpart de noslecteurs.

    A. de D.

    97

  • 1935.

    ) soyez pas surPris des dmarches qui ont t faitess d" r'oor. II y a eu ces temps-ci beaucoup d'effotsis pour faire passer dans Ia politique occidentale ler".t, suscit pat R[en] G[unon]' Sur bien d'autres

    ru pouvoir tirer parti de ces choses. Ici, il faut distinguer :a) t"nt.t d'impliquet l'ordte initiatique dans I'action poli-.r.

    -orr,t" videmment qu'on en mconnat entitement

    encore qui ne vous ont pas t signals ie sais qu'on

    b) mais ces tentatives ne sont que la manifestationerne des influences psychiques en lutte qui, souvent sans

    douter, poursuivent leur effort pour conduire le mondestre et r, ,...tt.t ainsi le mouvemerlt cyclique' Pour

    la manire od.entale, ce sont les traductions ext-de combats de dua-s e'r. d'asara-s.

    Depuis 1934, certains anneaux des chanes de l'dversairernt rompus. La Tour dserte centralet, o s'appuient les

    de I'Adversaire, a manifest son activit, et ie neencore cotnment cela se manifestera. Je crois que I'on

    di discemer les dlinaments de l'r'olution dui doit emmener au plus gand dsordre' Cepen-)noe qur qolf ellulrsllcr au PruD r4uu u'

    nt, le temps de l'ntchrist, s'il est proche, n'est pasencore .r"rro,

    "t il ne s'agit que des prpatatifs de son avne-

    ment.vant loi, i" Pense que devront rentrer compltement

    dans I'obscurit et la retraite de la "Terte Sainte" tous leslments qui assurent encore Ia transmission initiatique' Etseule restera visible, jusqu'au lenversement des- ples, I'or-ganisation qui assure impli.it.-.ttt d'un aar I'autre latnanifestation extrieure de I'influence suptme'

    propo, des Bohmiens et de l'tat actuel du monde, iePeux vous signaler deux faits :

    99

  • ^) la liaison entre les Bohmiens d'Orient et

    acruel de I'organisation invisible du monde.2bi'

    d'Occident s'est faite jusqu'en 1914 par l^ Roumanie eiBessarabie, car, ce momenrl, les tribus des K"-;;circulant ffavers I'empire turc allaient jusqu'au M".oc.pour ma part, connu quelqu,un qui avait vo,vag avectribus de la Bohme Tanger..

    b) "1.

    effort trs gtand est acruellemenr accompli partats politiques pour fixer les Bohmiens au sol

    "ip-o tser leurs organisaUons pr