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Trousse littéraire 2 e cycle du secondaire Comité régional 03-12 Au fil de la lecture... Nom : Aliénor de Richard Desjardins

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Trousse littéraire

2e cycle du secondaire

Comité régional 03-12

Au fil de la lecture... Nom :

Aliénor de Richard Desjardins

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Aliénor – Au fil de la lecture – Page 2

Au temps d’Aliénor – Ligne du temps .............................................. 3

L’Aquitaine et ses enjeux ................................................................... 4

À la découverte des croisades ............................................................ 6

Les rois d’Aliénor ........................................................................... 15

Des sites Internet à explorer ............................................................ 16

Table des matières

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Aliénor – Au fil de la lecture – Page 3

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Aliénor – Au fil de la lecture – Page 4

L’Aquitaine,

aujourd’hui, en

France

L’Aquitaine et ses enjeux

L’Aquitaine, au temps

d’Aliénor

http://aquitaine.fr

http://www.uv.es/moltoe/index.htm

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Aliénor – Au fil de la lecture – Page 5

Au cours de votre lecture, vous découvrirez que l’Aquitaine est au centre de plusieurs enjeux. Que connaissez-vous de ce

territoire? Faites vos propres recherches et complétez le tableau suivant. N’oubliez pas d’indiquer vos sources!

Époque Éléments sociohistoriques Acteurs concernés

L’Aquitaine au temps d’Aliénor

Qu’en est-il de l’Aquitaine aujourd’hui?

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Aliénor – Au fil de la lecture – Page 6

À plusieurs reprises, Richard Desjardins fait référence aux croisades menées à l’époque du

Moyen Âge. Que connaissez-vous de ces croisades? Quand ont-elles eu lieu? Qui en sont les

instigateurs? En quoi consistaient-elles?

Prenez d’abord connaissance du texte suivant. Il vous présente quelques informations sur ces

croisades. Par la suite, remplissez les tableaux des pages 13 et 14 en effectuant vos propres

recherches. D’autres ressources vous sont aussi proposées à la page 16.

LES CROISADES

Bénie par le pape et conduite par les monarques des royaumes chrétiens de la vieille Europe,

cette aventure devait représenter tout ce que l'esprit médiéval avait de bon en lui. Malgré

l'échec militaire manifeste des croisades (à l'exception de la première), la Chrétienté en sortit

grandie sur les plans économique et culturel. Les croisades permirent également, sur le plan

géopolitique, la création des États latins d'Orient (comté d'Édesse et de Tripoli, principauté

d'Antioche, royaume de Jérusalem) et l'essor des républiques maritimes italiennes (Amalfi,

Gênes, Pise et Venise).

LES CARACTÉRISTIQUES DES CROISADES

Une grande aventure médiévale

Alors que la société européenne était rigide et fragmentée, tous les états (clergé, noblesse,

bourgeoisie et université) s'impliquèrent dans les huit expéditions, toutes castes confondues.

La haute noblesse les appuya et lutta pour elles.

La hiérarchie du clergé prêcha en leur faveur depuis les cathédrales jusqu'à la plus modeste

des chapelles.

Basse noblesse ou puînés des familles s'y lancèrent, en quête de réputation et d'honneurs,

de pouvoir et de richesses.

Trouvères et jongleurs rivalisèrent en poésie sur la reconquête de la Terre sainte,

atteignant parfois dans leurs vers des sommets artistiques sublimes.

Pour tout chevalier, « partir à la Croisade » devint très vite un devoir incontournable,

autant que le respect et l'amour pour sa dame.

Un grand investissement économique

Au cours des huit campagnes, tout le monde y trouva son compte.

Corporations d'armuriers, forgerons, tailleurs, tanneurs et artisans équipèrent les croisés.

De puissantes corporations de commerçants et d'investisseurs financèrent les différentes

campagnes entreprises.

Grands armateurs et travailleurs des chantiers navals fournirent les nombreux navires

nécessaires au transport.

Le petit peuple des campagnes, tout comme les pauvres prolétaires des villes, nourrissaient

au passage l’infanterie et les unités d'artillerie.

À la découverte des croisades

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La prédominance française

Les croisades étaient principalement

une entreprise française. La France

était chaque fois le centre et l'axe de

la politique européenne : l'état le plus

puissant et le plus influent du

continent. La France sortit cependant

affaiblie des croisades, y perdant plus

de vies humaines que tous les autres

pays de la chrétienté réunis. Selon

l'avis de plusieurs historiens, les

croisades furent le prologue de la

guerre de Cent Ans au cours de

laquelle la France affronta

l'Angleterre dans des conditions

désavantageuses dès le début.

LA PREMIÈRE CROISADE (1095 — 1099)

En ce jour de novembre 1095, malgré le froid et la neige tombée sur la montagne entourant

Clermont, capitale de l'Auvergne, une grande foule s'était rassemblée pour la venue du pape

Urbain II. Quand celui-ci prit la parole du haut d'une simple tribune en bois, il se fit un grand

silence. Tout le monde devinait que le pape allait parler des nouvelles qui s'étaient répandues

dans toute l'Europe à propos de la Terre sainte. Et ces nouvelles étaient désastreuses pour la

chrétienté.

L'appel du pape

Urbain s'adressa à la foule en français : « Ô peuple des Francs! Peuple aimé et élu de Dieu! De

Jérusalem et de Constantinople s'est répandue la grave nouvelle qu'une race maudite,

totalement étrangère à Dieu, a envahi les terres chrétiennes, les dépeuplant par le fer et le

feu. Les envahisseurs ont fait des prisonniers : ils en prennent une partie comme esclaves sur

leurs terres, les autres sont mis à mort après de cruelles tortures. Ils ont détruit les autels

après les avoir profanés. Cessez de vous haïr! Mettez fin à vos querelles! Prenez le chemin du

Saint-Sépulcre, arrachez cette terre à une race maligne, soumettez-la! Jérusalem est une

terre fertile, un paradis de délices. Cette cité royale, au centre de la terre, vous implore de

venir à son aide. Partez promptement, et vous obtiendrez le pardon de vos fautes! Souvenez-

Le concile de Clermont

La présence du pape français Urbain II au concile de Clermont

attira une telle foule que la réunion dut se tenir en plein air

(contrairement à la miniature ci-contre), sur une place

entourée par les tentes des participants, accourus de plusieurs

pays. (www.fr.wikipedia.org)

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Aliénor – Au fil de la lecture – Page 8

vous aussi que vous recevrez pour cela des honneurs et la gloire éternelle au royaume des

cieux. » Un frémissement, des murmures, des cris d'indignation étouffés parcoururent alors la

foule. Un célèbre moine prédicateur qui participait au concile de Clermont, Pierre d'Amiens,

dit Pierre l'Ermite, poussa ce cri : « Dieu le veut! » La foule le reprit comme un grondement de

tonnerre : « Dieu le veut! » C'est ainsi que commença la Première croisade.

La Terre sainte aux mains des infidèles

Urbain II, poursuit à sa manière la réforme grégorienne de l'Église engagée par son

prédécesseur, Grégoire VII. L'appel de Clermont s'inscrit dans la continuité des « trêves de

Dieu », le clergé invite les chevaliers à interrompre leurs combats et à respecter les non-

combattants (femmes, enfants, ecclésiastiques, marchands, etc.). Le pape veut en particulier

moraliser la chevalerie, éradiquer la violence et mettre fin aux guerres privées entre seigneurs

féodaux. Or, les croisades allaient représenter les entreprises militaires les plus importantes et

les plus sanglantes de l'histoire médiévale. À l'origine de cette offensive de la chrétienté contre

l'islam, il y a des causes et des prétextes très divers. Dans le monde islamique, des

changements importants étaient intervenus. Les Arabes, civilisés et tolérants, avaient toujours

accueilli sans difficulté les pèlerins chrétiens en Terre sainte, et plus volontiers encore les

marchands venus d'Occident. Or, leur pouvoir en Palestine avait été réduit par l'avancée des

Turcs Seldjoukides. Ces musulmans étaient beaucoup plus rudes et intolérants que leurs

coreligionnaires arabes. Au XIe siècle, ils occupaient la Mésopotamie, la Syrie, les ports du

Levant et la Palestine avec tous ses lieux saints : Bethléem, Nazareth et Jérusalem. C'est

surtout l'occupation de la ville sainte qui révoltait l'Occident, car elle abritait le Saint-

Sépulcre, abritant la tombe du Christ. Même si, par la suite, les faits furent exagérés, il est

vrai que les pèlerins de Palestine furent en butte à la persécution des Turcs. Le désir d'arracher

ces régions aux mains des « infidèles » fut un puissant stimulant religieux, qui poussa de

nombreux fidèles à endosser la tunique blanche « croisée », c'est-à-dire marquée de la croix

rouge du Christ.

Des raisons politiques et économiques

L'avancée des Turcs menaçait directement l'Empire byzantin qui, durant sept siècles, avait

constitué le rempart contre lequel s'était brisée l'expansion islamique à l'est du continent

européen. Dans les visées de certains souverains occidentaux, les

croisades devaient permettre de venir en aide aux Byzantins, mais

aussi d'établir, pour leur propre compte, des enclaves « latines »,

ou catholiques, en Terre sainte. Cet objectif était notamment

soutenu par les républiques maritimes italiennes : les Turcs, en

effet, avaient coupé les routes du grand commerce avec l'Orient.

Des ports et des comptoirs sous domination chrétienne

permettraient de rouvrir ces routes, pour le grand profit des

commerçants génois et vénitiens. Le projet d'expéditions en Orient

excitait aussi l'imagination de centaines de chevaliers et de barons

sans fiefs, de cadets ou de simples aventuriers qui espéraient

conquérir au loin les terres et les richesses qu'ils n'avaient pu trouver en Occident. De plus, la

bénédiction de l'Église et l'approbation de la chrétienté les auréolaient d'un grand prestige.

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Enthousiasme général

L'enthousiasme pour la croisade fut grand : des dizaines de milliers de personnes, y compris les

femmes, les vieillards, les enfants, se déclarèrent prêtes à partir libérer le Saint-Sépulcre. Il

est hors de doute que la ferveur religieuse fut le moteur principal de cet immense élan. Mais

d'autres facteurs alimentaient aussi cet enthousiasme. Le pape délia serviteurs et vassaux de

leur serment de fidélité envers leurs seigneurs durant toute la période de la croisade. C'était

une aubaine pour des centaines de petits vassaux, mais encore plus pour des milliers de

paysans et de serfs, pour lesquels la croisade était l'occasion inespérée de sortir de leur

condition et de devenir riches. L'indulgence plénière, c'est-à-dire le pardon de tous les péchés

qu'ils avaient commis, était accordée aux croisés. De plus, ceux-ci ne pouvaient être jugés, s'ils

commettaient quelque crime, que par des tribunaux ecclésiastiques, qui étaient disposés à

fermer les yeux sur les fautes commises pour la cause sacrée. La chrétienté vit un renouveau :

les guerriers codifient leurs combats et les paysans, bénéficiant d'une meilleure sécurité,

améliorent leurs conditions de vie. La population se met à croître rapidement, et l'Europe

connaît un réel essor économique. Le monde a quitté l'âge sombre pour entrer dans le Bas

Moyen Âge.

La « croisade des gueux »

« Dieu le veut! Dieu le veut! », tel fut le cri de ralliement qui marqua le début des croisades.

Urbain II avait fixé au mois d'août 1096 le départ de la grande expédition, mais des dizaines de

milliers de personnes s'étaient spontanément mises en route avant la date prévue. Sans

protection armée, elles couraient au massacre. Plus de 12 000 personnes étaient parties de

France en mars, conduites par le fanatique Pierre l'Ermite, entouré d'une vénération

charismatique et un noble au nom évocateur, Gauthier sans Avoir. On y trouvait des femmes

accompagnant leur mari, des paysans à la foi ardente désireux de fuir les servitudes féodales,

des enfants et des vieillards convaincus de faire tomber les remparts de Jérusalem par la force

de leurs prières. Il n'y avait alors que huit chevaliers. Dans le même temps, deux autres

groupes mineurs étaient partis d'Allemagne. Munie

de très peu d'armes et d'un maigre ravitaillement,

un peu comme des pèlerins se rendant dans le

comté voisin, cette foule descendit le Danube avec

l'intention de rejoindre Constantinople et, de là, la

Palestine : presque tous ignoraient où se trouvait le

pays. Cette croisade des pauvres se transforma en

fléau. Les croisés saccagèrent des villages entiers

pour obtenir de la nourriture. Ils s'acharnaient à

massacrer d'innocents groupes de juifs, qualifiés

d'« ennemis du Christ ». Ces rapines et violences

provoquèrent la réaction armée des habitants des

régions traversées. Une majorité atteignit

Constantinople, où l'empereur Alexis 1er leur fit

traverser le Bosphore, mais leur conseilla d'attendre l'arrivée de la véritable armée croisée. Ce

fut en vain. La foule poursuivit sa marche jusqu'à Nicée, une place forte turque. Là, elle se

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disposa en ordre de bataille : quelques escouades d'archers turcs, sorties de la ville, suffirent à

décimer ces malheureux rêveurs. Une escadre de navires byzantins récupéra les rares

survivants.

La « croisade des barons »

Entre l'été et l'hiver 1096 se mit en marche la gigantesque machine de la première véritable

croisade. Elle fut appelée « croisade des seigneurs », car aucun roi ne s'y était associé. Les

différents souverains d'Europe, Philippe 1er, roi de France, Guillaume II, roi d'Angleterre et

l'empereur Henri IV, avaient été excommuniés par le pape. Mais les chefs de la croisade étaient

valeureux et acquirent rapidement un grand prestige. L'expédition croisée était composée

principalement de contingents français ou de souche franque, si bien que les musulmans qui

voyaient fondre sur eux une armée chrétienne communiquant en français prirent l'habitude

d'appeler « Francs » tous les chrétiens d'Europe.

La pénible marche vers Jérusalem

Après la victoire de Dorylée, les troupes durent affronter leur ennemi le plus impitoyable : une

marche de 800 kilomètres sous un soleil ardent, dans des régions dépourvues d'eau, alors que

les vivres manquaient et que les tribus bédouines les harcelaient sans cesse. Bien plus que les

batailles, ces difficultés décimèrent l'expédition. L'hiver 1097 fut particulièrement pénible :

après le soleil et la soif, les croisés affrontèrent le vent et le froid, la pluie, la faim et les

épidémies. De nombreux chrétiens désertèrent et s'embarquèrent à leurs frais sur des navires

génois et vénitiens pour revenir en Europe. Cependant, beaucoup d'autres, les plus dévots et

les plus solides, résistèrent. Parmi ceux-ci survécurent ceux qui s'étaient nourris pendant des

semaines avec des « cannes douceâtres » appelées zucra en arabe; les Européens avaient

découvert le sucre.

La prise de Jérusalem

Le 7 juin 1099, trois ans après leur départ d'Occident, 12 000 soldats du Christ, déguenillés,

tombèrent à genoux en pleurant lorsqu'ils aperçurent au loin les remparts puissants et élevés

de Jérusalem, la Ville sainte! Les croisés bénéficièrent des rivalités entre musulmans. Godefroi

de Bouillon fit dresser les tentes autour de la ville et installer les machines de sièges, les tours

pour l'escalade des remparts, construites par les charpentiers génois, les catapultes et tous les

engins conçus par les techniciens militaires. La garnison de la place, qui ne dépassait pas le

millier, observa tous ces travaux avec étonnement et une certaine crainte. Le calife égyptien

envoya ses ambassadeurs auprès des chefs croisés : il promettait, comme autrefois, toute

liberté aux pèlerins chrétiens pour séjourner dans la ville et visiter les lieux saints. Les chefs

de la croisade tinrent conseil. Allait-on abandonner, si près du but, l'objectif principal de

l'expédition et s'interdire de former des royaumes latins en Orient, alors même que certains

chevaliers s'étaient déjà taillé quelques fiefs dans les territoires conquis? Aussi exigèrent-ils

une reddition sans condition. Les musulmans refusèrent. Le siège de la ville commença. Durant

quarante jours, les mille défenseurs résistèrent aux douze mille croisés qui les assiégeaient. Le

15 juillet, Godefroi, Tancrède et leurs hommes réussirent à escalader les remparts de la ville.

À coups de hache, ils atteignirent les portes. Les soldats se ruèrent dans la cité. Exaspérés par

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les privations, exaltés par les harangues des prédicateurs, affamés, ils ne pensèrent plus qu'à

se venger et à rançonner la population. Ce fut une page peu glorieuse de la chrétienté.

LA DEUXIÈME CROISADE (1147 — 1149)

En 1144, les musulmans reprirent le comté d'Édesse (l'un des quatre États d'Orient fondé par les

croisés). Le pape ordonna alors de former une nouvelle croisade. Elle fut prêchée par Bernard

de Clairvaux, à l'assemblée de Vézelay, en Bourgogne, en 1146. L'expédition fut conduite par le

roi de France Louis VII et l'empereur germanique Conrad III. Les désaccords entre les chefs, le

manque d'organisation et les erreurs militaires entraînèrent une série de revers des forces

croisées. Après que ses troupes eurent été décimées à Dorylée, Conrad rentra en Allemagne.

Louis VII, quant à lui, était peu expérimenté pour mener la guerre, et il se heurtait bien

souvent à la perfidie des Byzantins. Les survivants rejoignirent Jérusalem, puis déclenchèrent

une attaque contre Damas, sans pouvoir s'emparer de cette ville. La nouvelle de l'arrivée de

renforts musulmans contraignit les chrétiens à lever le camp et à rentrer sans gloire en Europe.

En deux années seulement, le prestige des armées croisées était tombé si bas que l'on pouvait

penser que plus personne ne voudrait reprendre les armes.

LA TROISIÈME CROISADE — LA « CROISADE DES ROIS » (1189 — 1192)

Quarante années passèrent pendant lesquelles chrétiens et musulmans vécurent souvent en

bon voisinage. Beaucoup d'anciens croisés avaient épousé des femmes arabes et avaient adopté

nombre de coutumes orientales. Les échanges commerciaux étaient très intenses entre les

ports du Levant et ceux des côtes italiennes. Le plus important des personnages du monde

musulman était alors le sultan d'Égypte, Salâh al-Dîn, dit Saladin, qui avait étendu sa

domination sur une grande partie du Levant et établi de bons rapports avec les chrétiens. Mais

la violation de ce statu quo par quelques seigneurs fanatiques ramena la guerre dans la région.

Saladin battit les chrétiens à la bataille d'Attîn et entra en vainqueur à Jérusalem en 1187. La

prise de la ville entraîna l'appel à la troisième croisade. Elle fut appelée la « croisade des rois »

parce qu'à sa tête se trouvaient les souverains les plus prestigieux d'Occident : l'empereur

Frédéric Barberousse, le roi de France Philippe Auguste et le roi d'Angleterre Richard Cœur de

Lion. Les armées réunies étaient très importantes. Mais à peine arrivé en Asie Mineure,

Frédéric Barberousse se noya, semble-t-il, en traversant une rivière avec son armure. Les deux

souverains survivants reprirent la ville de Saint-Jean-d'Acre. Puis les évènements prirent une

autre tournure. Le roi de France n'avait qu'une seule hâte : retourner dans sa patrie et profiter

de l'absence de Richard pour mettre la main sur les possessions françaises de ce dernier. Resté

seul, le roi anglais accomplit des prodiges, mais il n'est plus en mesure de battre Saladin. Aussi

conclut-il, en 1192, une trêve avec son valeureux adversaire. L'accord stipulait que Jérusalem

Louis VII partant pour la Seconde croisade

Louis VII tient son surnom de « Jeune », car il était le fils

cadet de Louis VI le Gros. Élevé par Suger à l'abbaye de Saint-

Denis, il a gardé l'empreinte monastique et le peu de goût

pour les armes. (www.fr.wikipedia.org)

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Aliénor – Au fil de la lecture – Page 12

restait aux mains des musulmans, qui s'engageaient en retour à protéger les pèlerins chrétiens

se rendant dans la ville sainte. De plus, les Francs conservaient les ports du Levant ainsi que

Chypre.

LA QUATRIÈME CROISADE — LA « CROISADE DE VENISE » (1202 — 1204)

La quatrième croisade fut inspirée par le pape Innocent III qui ordonna aux souverains chrétiens

de reprendre les armes et de libérer le Saint-Sépulcre des mains des infidèles. À la différence

de la précédente, ce fut une croisade conduite par de simples chevaliers : Boniface de

Montserrat, Baudouin de Flandre et Geoffroy de Villehardouin. À cette époque, le roi

d’Angleterre, Richard Cœur de Lion, venait de décéder, et son frère, Jean sans Terre, était

loin d’être un guerrier. L’objectif initial était l'Égypte, mais la croisade fut complètement

déviée de son but par les Vénitiens. Ceux-ci s'étaient engagés à pourvoir au transport des

troupes contre le paiement d'une somme très importante. Comme les croisés n'avaient pas

réussi à réunir entièrement l'argent, les Vénitiens exigèrent la prise de la ville de Zara

(aujourd'hui Zadar en Yougoslavie), qui faisait concurrence à la république : en cinq jours,

cette cité chrétienne fut prise. Puis les croisés se dirigèrent vers Constantinople qu'ils mirent à

sac en 1204. Venise se fit céder des territoires byzantins. Le chef croisé Baudouin devint le

premier empereur de l'Empire latin d'Orient. Ainsi s'acheva cette croisade de chrétiens contre

d'autres chrétiens : on était loin de l'idéal de Godefroi de Bouillon.

Adapté du site : www.histoire-france.net

Siège de Saint-Jean-d’Acre

Cette croisade est certainement l'une des plus célèbres. Le

grand sultan Saladin était très respecté des chrétiens qui

le considéraient comme le « reflet immaculé de la

Chevalerie ». Face à lui, Richard Cœur de Lion, un

redoutable guerrier, était très endurant au combat. Le roi

anglais a été immortalisé par les aventures de Robin des

Bois. (www.fr.wikipedia.org)

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Aliénor – Au fil de la lecture – Page 13

Croisades Dates Acteurs Faits / Enjeux

Première croisade

Une croisade était…

CE QUE VOUS CONNAISSEZ MAINTENANT…

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Aliénor – Au fil de la lecture – Page 14

Croisades Dates Acteurs Faits / Enjeux

Deuxième croisade

Troisième croisade

Quatrième croisade

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Aliénor – Au fil de la lecture – Page 15

Richard Desjardins décrit les rois Louis VII et Henri II à sa façon, selon sa propre interprétation des faits historiques. Qu’en est-il

réellement? Faites vos propres recherches sur les deux époux d’Aliénor d’Aquitaine. N’oubliez pas d’indiquer vos sources!

Louis VII Henri II

Les rois d’Aliénor

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Aliénor – Au fil de la lecture – Page 16

Des sites Internet à explorer...

Aliénor d’Aquitaine Histoire en ligne

www.histoire-en-ligne.com/spip.php?article936

L’association Pétronille, Patrimoine et Découverte

www.alienor-aquitaine.org

Les croisades Université de Sherbrooke

http://pages.usherbrooke.ca/croisades/croisade1.htm

La Méditerranée au XIIe siècle

http://classes.bnf.fr/idrisi/monde/croisade.htm

Historel : l’histoire des religions

www.historel.net/moyenage/12e/croisades.html

Histoire du monde

www.histoiredumonde.net/article.php3id_rubrique=23

Les rois d’Aliénor Histoire en ligne (Louis VII)

www.histoire-en-ligne.com/spip.php?article211

Wikipedia (Louis VII)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_VII_de_France

Passion d’histoire (Louis VII)

http://passiondhistoire.saint-

setiers.com/lespersonnages/lesrois/louis7/louis7.html

Wikipedia (Henri II)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_II_d'Angleterre

Linternaute (Henri II)

http://www.linternaute.com/histoire/motcle/4525/a/1/1/he

nri_ii_d_angleterre.shtml

Généalogie de l’histoire de France (Henri II)

http://www.roi-

france.com/personnages_histoire_de_France/451/Henri_II_Pl

antagenet_roi_d_Angleterre

Informations diverses Conseil régional d’Aquitaine

http://aquitaine.fr/

Normandy tour guide (Abbaye de Fontevraud)

www.guided-normandy-tours.com/fr-

themesitineraries.htm

À la découverte de l’histoire de France (Louis VII, Aliénor, les

croisades)

http://chrisagde.free.fr/capetiens/capetiens.htm

Les Capétiens

http://philae.sas.upenn.edu/French/caroly.html