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HAL Id: hal-00895816 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00895816 Submitted on 1 Jan 1988 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Alimentation des volailles : substituts au tourteau de soja L. Lacassagne To cite this version: L. Lacassagne. Alimentation des volailles : substituts au tourteau de soja. INRA Productions Ani- males, Paris: INRA, 1988, 1 (1), pp.47-57. hal-00895816

Alimentation des volailles: substituts au tourteau de soja · L. LACASSAGNE INRA Nouzilly Station de Recherches Avicoles 37380 Monnaie Alimentation des volailles : substituts au tourteau

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HAL Id: hal-00895816https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00895816

Submitted on 1 Jan 1988

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

Alimentation des volailles : substituts au tourteau desoja

L. Lacassagne

To cite this version:L. Lacassagne. Alimentation des volailles : substituts au tourteau de soja. INRA Productions Ani-males, Paris: INRA, 1988, 1 (1), pp.47-57. �hal-00895816�

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L. LACASSAGNE

INRA NouzillyStation de Recherches Avicoles37380 Monnaie

Alimentationdes volailles :substitutsau tourteaude soja1. Les protéagineux

La production française de pois protéagineux connaît actuellement uneextension prodigieuse : de 465 000 tonnes en 1983, elle est passée à1 096 000 tonnes en 1986 et s’est encore accrue de plus de 60 % au coursde la dernière campagne. La production de féverole est, quant à elle, plusstable et actuellement voisine de 100 000 tonnes. L’alimentation des volailles

(animaux en croissance et poules pondeuses) est concernée au premier chefpar l’utilisation de ces graines. L’optimisation de leur emploi sous-entendla connaissance de chacun de leurs effets particuliers qui sont décrits ici.

Depuis plus de dix ans, un effort considérable a étéeffectué dans de nombreux pays européens pour pro-mouvoir la production de matières premières qui puis-sent fournir à l’alimentation animale les protéines dontelle a besoin, en remplacement du tourteau de sojaimporté dans sa presque totalité.

comporte encore pas mal de limites qui paraissent dif-ficiles à lever. Quelques aspects de ces différents pro-blèmes sont résumés ci-après, en exposant d’abord lasituation des protéagineux : pois, féverole et lupin. Lesoléagineux feront l’objet d’un prochain article.

1 / Principales caractéristiquesdes protéagineux

Chaque matière première possède des caractéristiquesparticulières en ce qui concerne la composition de sesprotéines. Certaines sont bien connues : ainsi les pro-téines de la féverole sont déficientes en méthionine etcystine. D’autres le sont moins, telle la nette déficienceen tryptophane des trois protéagineux : pois, féveroleet lupin, comparés au tourteau de soja. Cette déficiencepeut être gênante, en particulier pour l’utilisation dulupin, du fait de la relative richesse de sa graine enmatières azotées totales. L’utilisation de ce protéagi-neux est cependant limitée en premier lieu par sa fai-ble teneur en lysine (tableau 1).

Si l’on compare tourteaux oléagineux et graines pro-téagineuses, ces dernières présentent la plus forte éner-gie métabolisable ; leur ordre décroissant de valeurénergétique est généralement le suivant : féverole, poiset lupin. Les teneurs en Energie Métabolisable (EM) deces matières premières sont bien connues pour lesvolailles adultes, la plupart des déterminations ayantété effectuées sur coqs. A l’inverse, les valeurs appli-cables en alimentation des jeunes poussins demandentencore à être précisées.La diversité des variétés présentes sur le marché, du

fait de l’apport régulier de la sélection, doit être pré-sente à l’esprit ainsi que l’existence de variétés d’hiver

Résumé !aa

L’utilisation des protéagineux dans l’alimentation du poulet de chair ne pose pas de problèmesparticuliers une fois corrigée leur déficience en acides aminés soufrés. Incorporés dans desproportions allant de 20 à 35 %, ils constituent d’ores et déjà une bonne source de protéinesen remplacement du tourteau de soja. Le contenu en énergie métabolisable et la digestibilitédes protéines du pois et de la féverole sont accrus par les traitements thermiques etmécaniques.il en est autrement pour l’alimentation des poules pondeuses où seul le pois peut êtrelargement utilisé et apporter jusqu’à 30 % de la matière azotée totale. Le pois est en outrefavorable à la qualité organoleptique de l’œuf, La féverole, au contraire, du fait de l’actiondéfavorable de la vicine et de la convicine sur le poids de l’œuf, ne peut être utilisée à destaux supérieurs à 7 !. Elle accroît légèrement la qualité de l’albumen mesurée en unitésHaugh mais tend à augmenter la fréquence des taches de sang dans les oeufs.La limite d’utilisation du lupin dans l’alimentation des pondeuses se situe autour de 10 !,taux au-dessus duquel peut apparaître une insuffisance en tryptophane. Des troisprotéagineux envisagés, le lupin, du fait de sa richesse en protéines, est celui dont l’emploise trouve le plus nettement limité par sa faible teneur en cet acide aminé.

Cet effort a porté essentiellement sur trois protéagi-neux, pois, féverole, lupin, et deux oléagineux, tour-nesol et colza, avec des succès divers. S’agissant del’alimentation des volailles, trois d’entre eux ne posentque peu ou pas de problèmes : le tournesol, le pois etle lupin. Lemploi des deux autres, en particulier le colza,

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Les trois

protéagineux :pois, féverole et lupin

sont déficientsen tryptophane.

et de printemps, assez différentes entre elles pour uncertain nombre de caractères. Ainsi, les dernières déter-minations de la teneur en EM pour l’adulte effectuéessur 3 variétés de féverole d’hiver et 3 variétés de prin-temps cultivées en France, mettent en évidence une dif-férence de 200 kcal/kg de matière sèche en faveur desféveroles de printemps. De même les pois lisses de prin-temps présentent une teneur moyenne en EM supé-rieure de 80 kcal à celle des pois d’hiver et les lupinsdoux de printemps sont également plus énergétiquesde 120 à 250 kcal (suivant les années) que les lupinsd’hiver. Ces résultats, obtenus dans le contexte fran-çais actuel, ne doivent cependant être généralisésqu’avec beaucoup de précautions.Les traitements thermiques, en détruisant des facteurs

antinutritionnels et en modifiant la digestibilité de cer-tains composants interviennent sur la teneur en Ener-gie Métabolisable. Huyghebaert et al (1979) obtiennentainsi par traitement thermo-mécanique une augmen-tation du coefficient de digestibilité de l’azote et uneaugmentation de l’EM tant pour la féverole que pourles pois. Ces augmentations sont variables selon lanature du traitement (figure 1) mais sont toujours plus

élevées pour la féverole. Ce point sera examiné plus endétail un peu plus loin.

2 / Pois2.1 / Utilisation du pois par le poulet de chaira l Pois crus

L’utilisation du pois dans l’alimentation du poulet dechair ne pose pas de problème particulier dans lamesure où est compensée sa légère déficience en aci-des aminés soufrés. Sa faible teneur en tryptophanepeut être négligée lorsque le taux azoté de la ration estsuffisamment élevé pour obtenir une efficacité alimen-taire maximum. En effet, même introduit au taux de30 % en substitution de tourteau de soja, le poisn’apporte, du fait de sa pauvreté relative en protéines,qu’une partie de l’apport azoté total de l’aliment, ce quiévite l’apparition d’une carence en tryptophane.Les résultats obtenus par différents auteurs (tableau

2) sont relativement homogènes bien qu’établis sur unepériode de temps assez longue durant laquelle les varié-tés de pois utilisées ont été renouvelées. Ces résultatsont été obtenus, pour la plupart, à l’aide de rations isoé-nergétiques, corrigées pour leur déficience en acidesaminés soufrés, mais souvent non isoazotées. A tauxalimentaire constant (ou même légèrement croissant)de lysine, l’introduction de pois, riche en cet acideaminé, induit en effet un abaissement du taux dematière azotée totale de l’aliment (Leuillet et al 1975,ITCF 1982, Huyghebaert et al 1978). Le maintien, quelque soit le taux d’incorporation du pois, d’une effica-cité alimentaire analogue à celle des lots témoins, mon-tre par ailleurs que les valeurs d’Energie Métabolisa-ble utilisées pour cette légumineuse dans le calcul desrations sont très proches de la réalité. Le travail effec-tué par l’IT!CF en 1982 est particulièrement intéressantpour apprécier la valeur du pois sous forme de farine.Il montre que le pois de printemps Finale, qui est parmiles plus répandus en France, convient parfaitement aupoulet en croissance jusqu’à des taux d’incorporationde 32 %.

Il faut enfin noter qu’avec une présentation du poisen farine, il n’a pas été trouvé de différence significa-tive entre les performances à l’abattage de poulets ali-mentés soit avec le pois de printemps Finale, soit avecle pois d’hiver Frisson, utilisés aux taux de 30 %, etce malgré une teneur en facteurs antitrypsiques envi-ron 4 fois plus élevée dans le pois d’hiver p’ICF 1985).Les performances des animaux sont seulement légè-rement en faveur du pois de printemps jusqu’à l’âgede 3 semaines (+ 2,5 % de consommation et + 2,7 %de poids corporel) mais ces différences s’estompent parla suite (tableau 3).

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b l Pois traités thermomécaniquementChez l’adulte, avec des aliments présentés en farine,

Carré et al (1987) trouvent, après granulation suivied’un broyage, une augmentation de la teneur en Ener-gie Métabolisable du pois de 2 à 5 % respectivementlorsque cette graine est associée soit à du maïs soit àdu blé. L’amélioration provient, pour l’essentiel, d’unemodification de la digestibilité de l’amidon.De façon similaire, l’aplatissement, l’extrusion, la gra-

nulation à froid ou à la vapeur du pois, avant incorpo-ration dans un aliment composé, ont tendance à aug-menter les performances du poulet de chair, même lors-que cet aliment est donné sous forme de farine (Huyg-hebaert etal 1978). L’amélioration est plus nette chezle poulet de 3 semaines que lorsque l’animal est plusâgé. Dans le premier cas, la granulation à froid induitla meilleure croissance et la granulation à la vapeur lameilleure efficacité alimentaire. Le gain obtenu est de7 % sur la croissance et de 5 % sur l’efficacité alimen-taire (tableau 4). Chez le poulet de 7 semaines, les gainsobservés, 3 et 2 % respectivement, ne franchissent pas

le seuil de signification.Dans tous les cas, les aliments étaient isoénergétiqueset contenaient des proportions constantes de lysine etd’acides aminés soufrés égales aux moyennes des tauxconseillés entre 0 et 7 semaines. L’amélioration cons-tatée à 3 semaines peut donc provenir à la fois de l’augmentation de la teneur en Energie Métabolisable dueà la chaleur et d’une augmentation de la digestibilitéde l’azote induisant une remontée de l’apport d’acidesaminés indispensables jusqu’aux taux optimum pourla période 0-3 semaines. S’agissant de poulets de chair,la distribution de l’aliment sous forme de farine dimi-nue évidemment la portée de ces résultats. Il serait inté-ressant de vérifier que l’amélioration constatée aprèstraitements thermo-mécaniques est retrouvée lorsquel’aliment est distribué sous forme de granulés.

2.2 / Utilisation du pois par la poulepondeuse

Introduit aux taux de 10, 15, 20 et même 30 % ensubstitution de tourteaux de soja dans les aliments pour

Le pois peut êtreincorporé dansl’aliment du poulet dechair jusqu’à uneproportion de 30 %sans qu’il n’y aitd’effet sur l’efficacitéalimentaire.

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Il paraît possibled’incorporer jusgu’à30 % de pois dans

l’aliment des poulespondeuses. Le tauxmaximum de 20 %,

généralementconseillé, prend doncen compte une marge

de sécuritéconfortable.

poules pondeuses, le pois ne modifie généralement pasl’intensité de ponte (Moran et al 1968, Guillaume 1977,Sanders 1979, Richter 1981, ITAVI 1981a et b, 1983aet b, 1984, 1985). A l’inverse, le poids de l’aeuf paraîtpresque toujours légèrement diminué (tableau 5), maiscette diminution n’atteint le seuil de signification quedans très peu de cas (Guillaume 1977, ITAVI 1983a).Exception faite des essais Sanders (1979) et ITAVI

(1981a, 1983 et 1984), tous les protocoles comparaientdes aliments isoénergétiques et isoprotéiques et appor-taient généralement les mêmes quantités de méthio-nine et d’acides aminés soufrés. Les pois utilisés étaientdans tous les cas des pois lisses, les expériences utili-sant des pois ridés n’étant pas rapportées ici.

La dégradation de l’efficacité alimentaire mentionnéepar certains auteurs en présence de pois, s’explique parla surévaluation de la valeur énergétique de certains lotsutilisés. Bougon et al (1978) signalent à ce propos quela valeur de 2 600 kcal prise en compte dans leurs cal-culs pour le pois Frimas est trop élevée. Sanders (1979)avec une teneur en EM égale à 2 500 kcal/kg pour lamême variété obtient une efficacité alimentaire identi-

que pour le lot témoin et le lot à 20 !o de pois. Le résul-tat est le même avec une valeur de 2 560 kcal/kg attri-buée au pois de printemps Amino (ITAVI 1984).

Il est intéressant de noter que les résultats obtenusavec le pois d’hiver Frimas (Guillaume 1977, Bougonet al 1978, Sanders 1979), riche en facteurs antitryp-tiques, ne se démarquent pas des résultats obtenus avecdes pois fourragers de printemps pauvres en

antitrypsiques.La granulation du pois d’hiver Frimas, avant son

incorporation dans les aliments pour poules pondeu-

ses, augmente son efficacité alimentaire. Laméliorationconstatée pour des taux d’incorporation de 20 à 30 %varie de 1 à 3 % selon les auteurs (Guillaume 1977,Bougon et al 1978) . Avec un pois d’origine non préci-sée, Moran et al (1968) obtiennent également un gaind’efficacité alimentaire de 4 et 2 % pour des tauxd’incorporation de 15 et 30 % respectivement (tableau6). Cela confirme les résultats rapportés à propos del’utilisation du pois dans l’alimentation du poulet dechair avec la différence pratique que, pour la poule pon-deuse, l’aliment est souvent distribué en farine.

Comme cela a été signalé pour le poulet de chair, ilne semble pas, dans la majorité des cas, que la cou-verture des besoins en tryptophane constitue un pro-blème. La teneur de l’aliment en cet acide aminé doitcependant être vérifiée lorsque l’incorporation de poisdépasse 15 % et que le taux protéique de l’aliment estproche de 14 % avec utilisation de matières pauvresen tryptophane. Léventualité de ne pas apporter les 165mg par jour jugés nécessaires à la poule demeure cepen-dant faible s’il y a par exemple apport de blé ou de tour-teau de soja avec une teneur en énergie métabolisablevoisine de 2 700 kcal/kg d’aliment ; seules les condi-tions climatiques où la température est élevée peuvententraîner un problème en induisant une diminution del’ingestion alimentaire.En conclusion, à l’examen des résultats connus à ce

jour, il paraît possible d’incorporer 30 % de pois dansl’alimentation des poules pondeuses avec pour seul ris-que celui d’obtenir une légère diminution du poids del’oeuf dont le déterminisme n’apparaît pas encore net-tement. Le taux maximum de 20 % généralement con-seillé prend donc en compte une marge de sécuritéconfortable.

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3 / Féverole3.1 1 Présence de facteurs antinutdtionnelsa l TaninsLe principal facteur d’inhibition de la croissance pré-

sent dans le tégument de la féverole est constitué detanins condensés (Martin-Tanguy et al 1977, Marquardtet al 1977) qui ont des propriétés physiques, chimi-ques, chromatogaphiques et des effets biologiques ana-logues à ceux des tanins présents dans les grains desorgho (Marquardt et al 1977). Ces tanins réduisentla rétention de certains nutriments, particulièrement dela fraction azotée de la ration, avec, pour conséquence,une réduction de la vitesse de croissance et de l’effica-cité alimentaire.

Deux équipes (Martin-Tanguy et al 1977, Marquardtet Ward 1979 et 1984), la première sur le canard deBarbarie, la seconde sur le jeune poulet, ont essayé dechiffrer la perte de performances due à la présence detanins. Les résultats obtenus par ces derniers auteurssur jeunes poulets après utilisation de &dquo;graines entiè-res&dquo; de 3 cultivars de féverole sans tanins et de 2 cul-tivars de féverole avec tanins, crues ou autoclavées, sontreportés au tableau 7.

On y remarque que l’utilisation de féveroles avectanins à la place de féveroles sans tanins diminue legain de poids et l’efficacité alimentaire de 7 à 9 % res-pectivement. Dans les deux cas, l’autoclavage, à 121 °C Cpendant 30 minutes, augmente la croissance et l’efH-cacité alimentaire de façon très nette : en moyenne de29 et de 18 % respectivement.L’amélioration totale des performances obtenue par

utilisation de féveroles sans tanins et autoclavées, à laplace de féveroles crues avec tanins, est de 35 % pour

le gain de poids et de 25 % pour l’indice de consom-mation. Ces augmentations de performances sont duesà de meilleures digestibilités des acides aminés et dela matière sèche, consécutives tout à la fois à l’absencede tanins et à l’action de l’autoclavage. La diminutionde rétention due aux tanins peut être chiffrée à 12 %pour la matière sèche et 13 % pour les acides aminés.Lamélioration moyenne de digestibilité induite par auto-clavage se chiffre quant à elle à 28 et 12 %

respectivement.Obtenus sur jeunes poussins âgés de 4 jours avec des

proportions de féverole dans l’aliment supérieures à85 %, ces résultats ne sont pas transposables aux con-ditions pratiques d’utilisation de la féverole en élevagequi seront exposées par ailleurs. Ils ont cependant lemérite de mettre en relief le rôle respectif des taninset de la chaleur dont l’action cumulée est considérable.

b / Facteurs antitrypsiquesLe traitement par la chaleur des graines de féveroles

détruit aussi les facteurs antitrypsiques qui s’y trou-vent (Wilson et al 1972, Marquardt et al 1974, Mc Nabet Wilson 1974). Selon ces derniers auteurs, l’activitéantitrypsique est de 2,49 TIU/mg dans la féverole crueet de 0,21 1’IU/mg seulement dans la féverole microni-sée (TIU : Trypsin Inhibitor Unit). La perte d’activitéobtenue par autoclavage est du même ordre : 2,2 à 2,7 7unités avant autoclavage, 0,8 et 0,9 unités après auto-clavage à 120°C pendant 30 minutes (Marquardt etWard 1984).

c / Vicine et convicine

Les teneurs en vicine et convicine qui figurent autableau 8, proviennent de l’analyse de 3 cultivars de

Les très jeunespoussins consommantdes féveroles avectanins ont un gainde poids et uneefficacité alimentairediminués par rapportà ceux alimentésavec des féverolessans tanins.Dans les 2 cas,l’autoclavage à 121 ° Cpendant 30 minutesaméliore les

performancesdes poussins.

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Les traitements

thermiques outhermomécaniques,

en détruisant certainsfacteurs

antinutritionnelset en augmentantla digestibilité desnutriments de la

féverole, améliorentsa valeur d’énergie

métabolisable,de 6 à 13 % chez

le coq et de 7 à 15 %chez le poulet.

féveroles de printemps et 3 cultivars de féverolesd’hivers récoltés en France en 1984. Les teneurs trou-vées dans ces échantillons peuvent être considéréescomme moyennes si on les compare aux résultats dePitz et al (1981), Gardiner et al (1982), Lattanzio etal (1983), Bjerg et al (1985). Dans leur récente étude,ces derniers auteurs précisent que la plus grande par-tie des cultivars analysés par eux contiennent plus de1 % de vicine, convicine et dopaglucosides, mais quede grandes variations peuvent être observées dans deslimites pouvant aller de 0,1 à 1,1 % pour la vicine et0,1 à 0, 7 % pour la convicine (tableau 9). La vicine,comme la convicine, est thermostable (Marquardt etWard 1984).Introduite dans l’alimentation des pondeuses aux taux

de 0,5 et 1 %, la vicine provoque une nette diminutionde la consommation d’aliment, ainsi que de la massetotale de jaune et d’oeuf produite ; cette diminution estessentiellement due à une réduction du poids moyende l’oeuf mais aussi à une baisse de l’intensité de ponte.La vicine provoque également une réduction de la fer-tilité et de l’éclosivité des oeufs, de la solidité de la mem-brane du jaune ainsi qu’une augmentation des tachesde sang dans le jaune (Muduuli et al 1981). Une sup-plémentation de la ration en vitamine E restaure la con-sommation d’aliment, le poids moyen de l’aeuf, la fer-tilité et l’éclosivité des oeufs (Muduuli et al 1982). Al’opposé, aux mêmes concentrations, le jeune pouleten croissance s’avère insensible à l’introduction devicine dans son aliment (Muduuli 1980, Muduuli et all9sz).

d / Conséquence des facteurs antinutrltionnels surla valeur d’énergie métabolisable de la féverole.

La destruction des tanins par autoclavage (Marquardt

et Ward 1979), celle des facteurs antitrypsiques par destraitements thermiques ou thermomécaniques (Mc Nabet Wilson 1974, Marquardt et al 1974), ainsi que l’augmentation de la digestibilité de la matière sèche, desprotéines, des lipides et de l’amidon sous l’action desmêmes traitements (Guillaume 1978, Marquardt et Ward1979, Huyghebaert et al 1979) ont pour conséquenceune amélioration très nette de l’Energie Métabolisable.Cette amélioration a été chiffrée entre 6,2 à 12,7 % chezle coq suivant le procédé de traitement choisi (micro-nisation, aplatissement, extrusion, granulation à froidou à chaud) et entre 7 et 15 % chez le jeune pouletaprès autoclavage, granulation à la vapeur ou micro-nisation (tableau 10).On notera la nette supériorité (200 kcal/MS) de la

teneur en Energie Métabolisable, mesurée sur coqs, descultivars de printemps comparés aux cultivars d’hiversde la récolte 1984 (tableau 9). Cette différence, déjàmentionnée par Carpenter et Johnson (1968) et Simp-son (1983), n’a cependant pas été trouvée par Edwardset al (1972) qui, sur poussins, ne mettent en évidenceaucune différence entre les 6 cultivars d’hiver et les6 cultivars de printemps qu’ils ont analysés.

3.2 / Utilisation de la féverole par le pouletde chair

Les essais où ont été comparés, avec des lots impor-tants d’animaux, des taux variables de féverole en rem-placement de tourteau de soja, dans des conditionsd’apport d’énergie et d’acides aminés essentiels iden-tiques, sont malheureusement assez rares.

a / Féverole crue

Les résultats que nous possédons sur l’utilisation dela féverole crue en farine sont reportés au tableau 11 ;

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il s’agit d’essais de croissance effectués dans les con-ditions définies plus haut. On y remarque qu’à 3 ou4 semaines d’âge les résultats de l’ITCF (1981) pour untaux d’incorporation de 20 % de féverole et de Kadir-vel et Clandinin (1974) pour les taux de 5 et 10 %, don-nent seuls des vitesses de croissance supérieures ouégales aux lots témoins maïs-soja. A l’opposé, les résul-tats de Blair et al (1970) et de Huyghebaert et De Groote(1979 et 1980) obtenus avec des taux d’incorporationvariant de 5 à 45 % sont inférieurs aux résultats deslots témoins. Huyghebaert et De Groote précisent queleurs aliments étaient calculés pour satisfaire auxbesoins moyens de la période 0-7 semaines et que lesteneurs en acides aminés utilisées étaient un peu fai-bles pour les 3 premières semaines de croissance. Lori-gine de la différence de performances observée ne sem-ble pas cependant devoir être recherchée dans ce sens :le taux de lysine et acides aminés soufrés utilisés parces derniers auteurs d’une part et ceux utilisés par l’IILTd’autre part, ramenés au même niveau énergétique dela ration ne sont en effet que très peu différents. De

plus, une augmentation des taux de lysine et d’acidesaminés soufrés de 1,11 à 1,16 et de 0,81 à 0,85 % res-pectivement ne modifie que très peu les performancesobservées (Huyghebaert et De Groote 1980). Dans cesconditions, l’explication des différences entre les résul-tats obtenus par les divers auteurs pour des animaux

âgés de 3 ou 4 semaines doit être recherchée ailleurs,vraisemblablement dans la disponibilité des autres aci-des aminés essentiels. A l’inverse, on constate dans lemême tableau qu’à l’âge de 7 semaines, l’utilisation de10 à 20 % de féverole s’avère satisfaisante et que lesretards de croissance observés à 3 semaines par Huyghebaert et De Groote (1979) n’apparaissent plus aumoment de l’abattage. Les résultats obtenus par l’I’hCFen 1981 vont dans le même sens qu’il s’agisse de féve-role à fleurs blanches (sans tanins) ou colorées.

b / Féveroles traitées thermo-mécaniquementEn prenant comme base de comparaison les perfor-

mances obtenues par des poulets de chair élevés avec

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Dans tous lestravaux publiés,l’incorporation

de féverole dansl’alimentation des

poules pondeusesentraîne une

diminution du poidsde l’œuf, dès quela proportion de

féverole dansl’aliment

dépasse 7 %.

des féveroles crues, on constate une amélioration desrésultats dans tous les essais où ont été utilisées desféveroles soit autoclavées (Marquardt et al 1974, Bhar-gava et O’Neil 1979, Marquardt et Ward 1979 et 1984),soit ayant subi divers traitements thermomécaniquesavant leur incorporation dans l’aliment (Huyghebaertet De Groote 1979). Ces derniers auteurs obtiennentchez des poulets âgés de 40 jours et recevant des féve-roles aplaties, ou extrudées, ou granulées puis remou-lues et introduites à 20 % dans les aliments (en subs-titution de tourteau de soja et de sorgho), des vitessesde croissance et des efficacités alimentaires meilleuresque celles observées sur un lot témoin recevant un ali-ment à base de tourteau de soja (tableau 12). Il s’agis-sait d’aliments isoénergétiques, apportant les mêmesquantités de lysine et d’acides aminés soufrés, maisdans lesquels la valeur énergétique de la féverole priseen compte pour le calcul de la ration était celle de laféverole crue.

Les résultats de Huyghebaert et De Groote (1980)obtenus avec des aliments fabriqués de manière plusproche des conditions industrielles vont dans le mêmesens (tableau 13) : une simple granulation à froid ouà la vapeur de l’aliment permet d’obtenir, avec incor-poration de 20 % de féverole en substitution de tour-teau de soja, des performances en tous points identi-ques, voire légèrement supérieures, à celles observéesavec l’aliment témoin à base de soja. Ici également, lesaliments étaient calculés pour apporter les mêmes quan-tités de lysine et d’acides aminés soufrés et la mêmequantité d’énergie. Ces résultats mériteraient d’être com-plétés par des essais de même type mais où seraientprécisées la variété et les caractéristiques de la féve-role utilisée, en particulier sa teneur en tanins.

3.3 / Utilisation de la féverole par la poulepondeuse

a l Etiets sur l’intensité de ponteL’analyse des principaux résultats disponibles abou-

tit à des conclusions contradictoires. Ainsi, Robblee etal (1977) trouvent qu’il est possible de substituer 20 %de féverole au tourteau de soja dans l’alimentation despoules pondeuses sans modification apparente de lamortalité, de la production d’oeufs, de l’efficacité alimen-taire et du poids corporel. Wqson et rague (1974) ainsique Campbell et al (1980), dans des conditions sem-blables, arrivent à des conclusions identiques. Dans lestrois essais, les aliments utilisés étaient relativementriches en matière azotée totale, 15,5 % dans le premier,16 % dans le second et 18 % dans le troisième.

Avec un apport de protéines moins élevés (14,1 %)

et un régime simplifié à base de maïs-soja, Larbier(1980) trouve en revanche un effet dépressif plus oumoins marqué sur les performances dès que le tauxd’incorporation de la féverole est supérieur à 11 %.Même à ce taux faible, un des deux lots mis en expé-rience, manifeste une baisse de l’intensité de ponte dèsla treizième semaine d’expérience. Bougon (1974), avecdes aliments à 15, 1 % de protéines, constate égale-ment une diminution de l’intensité de ponte dès quele taux d’incorporation de féverole en substitution dutourteau de soja atteint 12,5 %.

Les raisons de la différence de résultats obtenus parces deux groupes n’apparaissent pas clairement saufà invoquer une moindre digestibilité des protéines dela féverole. Dans tous les essais, les aliments témoinset ceux contenant de la féverole étaient isoénergétiques,isoazotés et apportaient la même quantité de méthio-nine. En ce qui concerne le tryptophane, les apportsquotidiens étaient théoriquement suffisants, sauf peut-être dans un cas (Larbier 1980) où l’aliment à 11 !°de féverole apportait, semble-t-il, une quantité detryptophane légèrement inférieure à 165 mg par jour.il faut en outre remarquer que dans l’essai de cet auteuret celui de Bougon (1974), les aliments, essentiellementconstitués de maïs, étaient plus pauvres en tryptophaneque les formules à base de blé et d’orge plus complexeset plus riches en matières azotées totales, utilisées parRobblee et al (1977) et Wilson et Ibague (1974). Avecla féverole, les risques d’un apport insuffisant en trypto-phane sont plus élevés qu’avec le pois. A ce propos,Larbier (1980) mentionne une restauration spectacu-laire de l’intensité de ponte après avoir supplémentéen tryptophane des aliments à base de maïs où le tour-teau de soja était totalement remplacé par un apportde féverole voisin de 34 %.

b / Effets sur le poids de l’œufLes effets de la féverole sur le poids de l’aeuf sont plus

clairement établis. Dans tous les travaux publiés, eneffet, l’incorporation de féverole à l’alimentation de pou-les pondeuses diminue le poids de l’oeuf par rapportà celui observé chez les témoins. Sur la figure 2, sontregroupés les résultats extraits des travaux de David-son (1973), Bougon (1974), Robblee etal (1977), Lar-bier (1980). On y constate que, exprimée en pour centdu témoin, la perte de poids de l’oeuf en présence deféverole est extrêmement homogène d’un auteur àl’autre (R = -0,86, P < 0,005) et que le taux de féve-role à partir duquel s’observe une dépression du poidsde l’oeuf semble se situer aux environs de 7 !°.

Cette perte de poids, qui ne cède ni à une supplémen-tation en tryptophane (Larbier 1980) ni à une supplé-

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mentation en acide linoléique (WiLson et léague 1974),a été depuis attribuée à la présence dans la féverolede vicine et convicine. Ajoutée directement à l’alimen-tation de poules pondeuses, la vicine diminue l’inges-tion d’aliment, le poids de l’oeuf et, de façon plus nette,la fertilité et l’éclosivité des &oelig;ufs (Muduuli et al 1982,Olaboro et al 1981a, b, c).

4 / LupinLes modalités d’utilisation du lupin dans l’alimenta-

tion du poulet et de la poule pondeuse ont été préci-sées lors du Troisième Congrès International du lupin(Lacassagne 1984). Les principaux résultats connuspeuvent être résumés comme suit.

Il n’existe pas d’obstacle technique à l’utilisation dulupin blanc doux dans l’alimentation du poulet de chair,lorsque sont corrigées ses déficiences en lysine, acidesaminés soufrés, tryptophane et acide folique. Lacidefolique étant généralement apporté par le concentrévitaminique et la supplémentation en méthionine étantacquise, seules sont à considérer les déficiences entryptophane et lysine. La déficence en lysine, premierfacteur limitant, peut être corrigée soit par apport delysine de synthèse, soit par utilisation de matières pre-mières de complément riches en lysine, soit par aug-

mentation du taux de matières azotées totales ; cettedernière solution trouve rapidement ses limites. Ce pointétant acquis et l’apport de tryptophane de synthèseétant exclus, les taux d’incorporation du lupin se situentaux environs de 20 % dans les aliments de démarrage(0-4 semaines) et 35 % dans les aliments de finition.A ces taux, les performances obtenues sont en touspoints identiques à celles observées dans les lotstémoins de type maïs-soja.A l’opposé, l’introduction du lupin dans les aliments

pour poules pondeuses paraît difficile au-delà de 10 %en l’absence d’une supplémentation en lysine et trypto-phane de synthèse et dans tous les cas où le taux dematière azotée de l’aliment est limité aux environs de14 %. Avec une supplémentation en ces deux acidesaminés, le taux de lupin dans l’alimentation peut attein-dre 20 % sans diminution des performances.

5 / Effets des protéagineuxsur la qualité de l’oeuf

5.1 / Qualité de l’albumen exprimée en unitésHaugh (1)

De nombreux auteurs (Bougon 1974, Guillaume etBellec 1977, Robblee et al 1977, Sauveur et al 1979,Campbell et al 1980) utilisant des aliments renfermantdes proportions variables de féverole jusqu’à un maxi-mum de 30 %, observent une augmentation, pas tou-jours significative, des unités Haugh, qui peut attein-dre 10 % (Robblee etal 1977). Bien que les conditionsexpérimentales soient différentes, essentiellement ence qui concerne le type d’animal utilisé et le niveau ini-tial de qualité interne de l’oeuf, il apparaît, une fois tousles résultats réunis (figure 3), que l’augmentation desunités Haugh est bien fonction du taux de féverole uti-lisé (R = 0,56 ; P < 0,05). Les unités Haugh s’accrois-sent proportionnellement au taux d’incorporation deféverole (jusqu’à 20 !°) sans modification d’intensitéde ponte (Robblee et al 1977) . La réponse est d’autantplus marquée que la valeur de départ des unités Haugh

(1) Les unités Haugh corrstituent un critère courant dequalité de 14,lbumen ; elles représentent la hauteur dugel formé par le blanc épais autour du jaune de l’&oelig;uf,lorsque celui-ci est cassé sur une surface plane.

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La qualité del’albumen, mesurée

par les unités Haugh,augmente avec la

proportion deféverole dans

l’aliment, mais lafréquence des tachesde sang augmente en

même temps.

est plus basse (Robblee et al 1977, expériences 1 et

2). A l’inverse, l’amélioration est d’autant moins netteque cette valeur est plus haute (Sauveur et al 1979).

L’utilisation dans les mêmes conditions de lupin doux(Bougon et al 1980) et de pois (Sauveur et al 1979)donnent des résultats qui vont dans le même sens. Lefaible nombre de données disponibles et le fait que seulsles résultats de Bougon et al (1980) aient atteint le seuilde signification incitent cependant à la prudence quantà la généralisation de ces résultats.

5.2 / Autres critères de qualitéClassés par un jury de dégustation utilisant un cer-

tain nombre de critères tels que flaveur, caractère plusou moins franc des odeurs et arrière-goûts, les oeufsprovenant de poules nourries avec un aliment conte-nant 30 % de pois, ont été trouvés meilleurs que ceuxprovenant d’un lot témoin recevant un aliment à basede tourteau de soja (Sauveur 1981). Du fait de sa sin-gularité, cette observation méritait d’être signalée.On note également un accroissement de la colorationdu jaune dans des lots recevant de la féverole ou dulupin comparés à d’autres lots recevant soit du tour-teau de soja, soit du pois. Ces résultats de Sauveur(1981) confirment ceux obtenus avec de la féverole parAnderson en 1979 et Campbell et al en 1980.

il semble par ailleurs que l’utilisation de féverole augmente le nombre d’oeufs présentant des taches de sang.Les résultats de Guillaume et al (1973) avec des tauxde féverole de 15,8 à 17,5 %, de Campbell etal (1980)avec 25 % et ceux de Robblee et al (1977) avec destaux de 5 à 30 !°, vont dans ce sens. Ces derniersauteurs situent à 5 % le seuil d’incorporation de féve-role au-dessus duquel s’accroît la fréquence de cestaches.

Enfin, la féverole ne paraît pas agir sur la qualité dela coquille mesurée soit par un test de déformation, soitpar résistance à la rupture (Bougon 1974, Sauveur1981) soit par mesure du poids spécifique (Robblee etal 1977).

Conclusion

La bonne valeur nutritionnelle du pois, tant pour lepoulet de chair que pour la poule pondeuse, expliquepour partie la facilité avec laquelle cette graine s’estimposée sur le marché au cours des dernières années.La féverole ne bénéficie pas tout à fait des mêmes atoutsdu fait de sa teneur en substances défavorables au poidsde l’&oelig;uf (vicine et convicine). Son utilisation est cepen-dant largement facilitée dans l’alimentation des animauxen croissance dès lors que l’aliment est donné sousforme de granulés ou que l’on dispose de variétés sanstanins. Le lupin pourrait lui aussi être utilisé (avec lessupplémentations adéquates en acides aminés) s’il setrouvait sur le marché en quantité suffisante.

En dehors du contexte immédiat, où le faible coût dutourteau de soja peut occulter toutes les autres don-nées sous-jacentes au choix des matières premières pro-téiques, il est donc satisfaisant de savoir que les pro-téagineux européens constituent aujourd’hui une sourcetout à fait réaliste de protéines pour l’alimentation desvolailles.

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