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z llergie respiratoire : nouveaut6s sur les allerg nes de l'environnement domestique A. DIDIER * et G. DUTAU ** R(:SUME SUMMARY L'environnernent domestique repr&sente la premiere source d'allerg#nes ~ laquelle tout sujet est expos& d&s les premieres ann&es de sa vie. La pr&cocit& et l'importance de cette exposition allerg&nique conditionnent, chez les sujets pr&dispos&s, l'apparition ult&rieure de manifesta- tions respiratoires allergiques. Le principal r&servoir des allerg&nes du domicile est la poussi&re de maison. La composition allerg&nique de celle-ci est &troitement d@endante du mode de vie. En France, les acariens phan&rophages repr&sentent les aller- g&nes dominants de la poussi&re de maison. Ces micro- organisrnes prolif&rent particuli&rement au niveau de la charnbre ~ coucher et de la literie o~ ils trouvent les conditions id&ales (nourriture, temp&rature, hygrom&trie) a leur d&veloppernent. Les aUerg&nes des acariens sont port&s par des rnol&cules de grande taille, ils sont donc peu a&roport&s. Le d&clen- chement des sympt6mes chez les sujets sensibilis&s est li& un contact prolong& ou massif. Les anirnaux participent &galement ~ l'allerg&nicit& de la poussi&re de maison. Les allerg&nes du chat et du chien sont particuli&rement bien &tudi&s mais d'autres anirnaux du domicile comme les petits rongeurs (hamster, cobaye, lapin) sont aussi tr&s allergisants. Les allerg&nes d'origine animale peuvent &tre a&roport&s tr&s ~ distance de l'anirnal, ce qui explique la possibilit& d'apparition de signes cliniques, chez les patients allergiques, sans contact direct avec l'animal sensibilisant. Enfin, les blattes repr&sentent un constituant antig&nique de la poussi&re de rnaison dont l'irnportance en allergologie respiratoire paraft croissante comme le montre l'augrnentation r&guli&re du nombre de patients sensibilis&s ~ ces allerg&nes. La connaissance des allerg&nes domestiques et la raise au point de techniques de mesure au domicile permettent d'envisager, dans l'avenir, une v&ritable strat&gie pr&ven- rive de l'allergie respiratoire. MOTS-CL(:S allergie respiratoire -poussi&re de maison -acariens - animaux - blattes - &viction. Exposure to allergens of the domestic environment begin very early in the life. In patients with genetic predisposi- tion, there is clear evidence of an association between the level of exposure to these allergens and the risk of deve- lopping allergic respiratory symptoms. The main reservoir of domestic allergens is house dust. But its allergenic composition depends on living condi- tions. In France, house dust mites play a major role in house dust antigenicity. Mites are particularly present in the bedroom where they find ideal conditions to prolife- rate (food, temperature, humidity). Mite allergens are supported by large molecules wich are not easily airborne. The triggering of symptoms in sensiti- zed patients is due to sustained or high exposure. Pet allergens are also involved in house dust allergenicity. Cat and dog allergens are well studied, but other small animals like small rodents (hamster, guinea pig or rabbit) may produce high level of allergens. Animal allergens become easily airborne and can trigger clinical signs in allergic patients even without direct animal contact. Cockroach antigens may also be present in house dust. In epidemiological studies, the percentage of patients with positive skin test to these allergens increase regu- larly. A better knowledge of domestic allergens and the deve- Iopment of techniques to measure them at home are necessary to elaborate efficient strategy to prevent respi- ratory allergy. KEY-WORDS respiratory allergy - house dust - mites - pet allergens - cockroaches - eviction. *Service de pneumologie-allergologie CHR Rangueil - Toulouse. ** Service de pneurnologie p&diatrique CHR Purpan - Toulouse. article re~u le 28 ao~t, accept~ le 26 septembre 1995. TIRF:S A PART M. le Pr A. DIDIER Service de pneumologie-allergologie CHR Rangueil 1, av. Jean-Poulh~s 31054 TOULOUSE CEDEX Revue frangaise des laboratoires, janvier 1996, N ° 281 33

Allergie respiratoire : nouveautés sur les allergènes de l'environnement domestique

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z llergie respiratoire : nouveaut6s sur les allerg nes

de l'environnement domestique

A. D I D I E R * e t G. D U T A U **

R(:SUME SUMMARY

L'environnernent domestique repr&sente la premiere source d'allerg#nes ~ laquelle tout sujet est expos& d&s les premieres ann&es de sa vie. La pr&cocit& et l'importance de cette exposition allerg&nique conditionnent, chez les sujets pr&dispos&s, l'apparition ult&rieure de manifesta- tions respiratoires allergiques. Le principal r&servoir des allerg&nes du domicile est la poussi&re de maison. La composition allerg&nique de celle-ci est &troitement d@endante du mode de vie. En France, les acariens phan&rophages repr&sentent les aller- g&nes dominants de la poussi&re de maison. Ces micro- organisrnes prolif&rent particuli&rement au niveau de la charnbre ~ coucher et de la literie o~ ils trouvent les conditions id&ales (nourriture, temp&rature, hygrom&trie) a leur d&veloppernent. Les aUerg&nes des acariens sont port&s par des rnol&cules de grande taille, ils sont donc peu a&roport&s. Le d&clen- chement des sympt6mes chez les sujets sensibilis&s est li&

un contact prolong& ou massif. Les anirnaux participent &galement ~ l'allerg&nicit& de la poussi&re de maison. Les allerg&nes du chat et du chien sont particuli&rement bien &tudi&s mais d'autres anirnaux du domicile c o m m e les petits rongeurs (hamster, cobaye, lapin) sont aussi tr&s allergisants. Les allerg&nes d'origine animale peuvent &tre a&roport&s tr&s ~ distance de l'anirnal, ce qui explique la possibilit& d'apparition de signes cliniques, chez les patients allergiques, sans contact direct avec l'animal sensibilisant. Enfin, les blattes repr&sentent un constituant antig&nique de la poussi&re de rnaison dont l'irnportance en allergologie respiratoire paraft croissante comme le montre l'augrnentation r&guli&re du nombre de patients sensibilis&s ~ ces allerg&nes. La connaissance des allerg&nes domestiques et la raise au point de techniques de mesure au domicile permettent d'envisager, dans l'avenir, une v&ritable strat&gie pr&ven- rive de l'allergie respiratoire.

MOTS-CL(:S

allergie respiratoire -poussi&re de maison -acar iens - animaux - blattes - &viction.

Exposure to allergens of the domestic environment begin very early in the life. In patients with genetic predisposi- tion, there is clear evidence of an association between the level of exposure to these allergens and the risk of deve- lopping allergic respiratory symptoms. The main reservoir of domestic allergens is house dust. But its allergenic composition depends on living condi- tions. In France, house dust mites play a major role in house dust antigenicity. Mites are particularly present in the bedroom where they find ideal conditions to prolife- rate (food, temperature, humidity). Mite allergens are supported by large molecules wich are not easily airborne. The triggering of symptoms in sensiti- z e d patients is due to sustained or high exposure. Pet allergens are also involved in house dust allergenicity. Cat and dog allergens are well studied, but other small animals like small rodents (hamster, guinea pig or rabbit) may produce high level of allergens. Animal allergens become easily airborne and can trigger clinical signs in allergic patients even without direct animal contact. Cockroach antigens may also be present in house dust. In epidemiological studies, the percentage of patients with positive skin test to these allergens increase regu- larly.

A better knowledge of domestic allergens and the deve- Iopment of techniques to measure them at home are necessary to elaborate efficient strategy to prevent respi- ratory allergy.

KEY-WORDS

respiratory allergy - house dust - mites - pet allergens - cockroaches - eviction.

* Service de pneumologie-allergologie CHR Rangueil - Toulouse. ** Service de pneurnologie p&diatrique CHR Purpan - Toulouse.

article re~u le 28 ao~t, accept~ le 26 septembre 1995.

TIRF:S A PART M. le Pr A. DIDIER Service de pneumologie-allergologie CHR Rangueil 1, av. Jean-Poulh~s 31054 TOULOUSE CEDEX

Revue frangaise des laboratoires, janvier 1996, N ° 281 33

Introduction

L'allergie respiratoire se manifeste le plus souvent par des sympt6mes de rhinite et/ou d'asthme. C'est une pathologie fr~quente puisqu'elle touche environ 20 % de la population (12). Elle est la consequence de l'acquisition d'une sensibilisation lgE-d6pendante vis-a-vis d'un ou de plusieurs pneumallerg~nes de l'environnement. Le d~veloppement de cette sensibili- sation est li~ d'une part & des facteurs g~n~tiques ( le terrain atopique), d'autre part & la pr~cocit~ et l'importance de l'exposition allerg~nique (16). Ces derni~res armies, des progr~s consid~rables ont ~t6 accomplis dans la connaissance et la caract~risation des principaux allerg&nes de I'environnement, ce qui a permis d'am61iorer les tests diagnostiques et les pr6parations allergologiques & usage th6rapeutique. Ces progr&s devraient aussi conduire & un meilleur contr61e de l'exposition allerg6nique. La poussi~re de maison repr~sente la premiere source d'allerg6nes de I'environnement domestique & la- queUe le nouveau-n~ est expos~ d~s les premiers jours de sa vie. Les travaux de PAULI et coll. (23, 24) ont bien 6tabli la multiplicit~ des allerg6nes de ia poussi&re de maison et ont d~montr& que les acariens phan~rophages &taient responsables d'environ 70 % des allergies & la poussi~re de maison. Les 30 % res- tants sont li~s & des sensibilisations vis-&-vis des aller- g~nes des animaux domestiques, de certains insectes comme les blattes, des moisissures, des constituants v~g~taux comme les pollens. Cependant, la constitution de la poussi~re de maison West pas fixe. EUe varie selon les r~gions et surtout en fonction des conditions d'habitat, ce qui modifie le risque de sensibilisation & tel ou tel de ces compo- s a n t s .

I. Les acariens de la poussi re de maison

lls font partie de la classe des athropodes. Ce sont des orga- nismes microscopiques (taille de 200 & 500 microns). Les trois principaux acariens pyroglyfides sont : Dermatophagoides pteronyssinus, Dermatophagoides fari- nae, et Euroglyphus maynei. Leur alimentation est essentiel- lement constituee par les squames humaines et animales. En consequence, on les trouve essentiellement dans les lieux de repos de l 'homme et l& oQ sont reunis leurs conditions opti- males de developpement, c'est-~-dire hygrometrie elevee et chaleur (plus de 20°C). lls se developpent avec predilection dans la chambre & coucher, au niveau des elements de la lite- rie comme le matelas et les oreillers. Les fauteuils, les divans ou les tapis sont egalement des repaires pour ces organismes.

TABLEAU 1 Principales substances acaricides (9)

Pyr&thro'fde Acardust Insecticide A~rosol pressuris~ Acaricide

Natamycine Tymasil Antifungique Poudre

Acide tannique . . . . . . Denaturation Liquide prot&ique

Azote Iiquide . . . . . . Destruction Gaz liquide par le froid

Acide benzoYque Paragerm Acaricide Liquide essences balsaraiques

Les allerg~nes majeurs des acariens ont ete isoles et purifies (32). lls sont retrouv&s en grande quantite dans les feces et sont associes & des particules de diam&tre superieur ou &gal 10 microns. Leur presence dans l 'atmosphere en grande quantit~ n 'est donc observee que |ors des perturbations impor- tantes, tout particulierement au cours du manage (4). La quan- tite des allerg~nes des acariens presents dans la poussiere du domicile peut etre appreci&e indirectement par le dosage semi-quantitatif de la guanine. En effet, la guanine est le cata- bolite final du m&tabolisme azote chez les acariens, elle est contenue en grande quantite dans les faces. Ce dosage colori- metrique simple donne des resultats en classe correspondant

des quantit~s croissantes de guanine (0 : < 0,6 mg /g de poussieres, 1 + entre 0,6 et 2,5 m g / g ; 2 ++ entre 2,5 et 10 mg /g ; 3 +++ superieur & 10 mg/g). II existe une bonne cor- relation entre les taux de guanine et la concentration d'aller- genes majeurs des acariens dans la poussiere domestique (14, 27). Les acariens sont impliques dans 60 & 70 % des asthmes et des rhinites allergiques de l 'enfant et de l'adulte jeune. II est bien demontre que l'exposition & ces allerg&nes conditionne non seulement le risque d'apparition d'une sensibilisation mais contribue aussi & l'apparition des sympt6mes chez les sujets sensibilises. Dans une enquete epidemiologique recente, CHARPIN et coll. (3) ont mis en evidence une difference signi- ficative entre le pourcentage d'enfants sensibilises aux aca- riens & Martigues et & Brian¢on oQ la teneur en allerg&nes majeurs d'acariens est tres faible (respectivement 16,7 % et 4 , 1 % de sujets sensibilises). Le developpement des tech- niques immunochimiques de dosage des allergenes dans l 'environnement a permis d'etablir des seuils de risque de developpement d'une sensibilisation aux acariens. C'est ainsi que chez les enfants presentant un terrain atopique familial, le risque de developper une hypersensibilite & ces organismes appara[t des que le taux d'antigenes majeurs Der p l est supe- rieur & 2 microgrammes/g de poussiere (16, 17). Une enquete prospective effectuee chez des nourrissons a mis en evidence une relation nette entre le risque d 'asthme persistant

l'Sge de 10 ans et l 'exposition precoce ~ des taux d'anti- genes des acariens superieurs & 10 microgrammes/g de pous- siere. Enfin, plusieurs etudes ont demontre l'existence d'une relation nette entre l'etat clinique de l'allergique et les quantites d'aca- riens presentes dans son environnement. C'est ainsi que l'exposition & des quantites superieures & 10 microgrammes/g de poussiere d'antig&nes majeurs des acariens represente un facteur de risque de declenchement des sympt6mes d 'asthme ou d'allergie respiratoire chez les sujets sensibilises (7, 28).

Les m~thodes d'~viction

L'interet de l'eviction est bien demontre par l'am&lioration des sympt6mes et de l'hyperreactivite bronchique observee chez les patients sensibilises Iors de sejours en milieu pauvre en acariens, tout particulierement en altitude (26). Ces sejours s 'accompagnent egalement d'une diminution des crit&res bio- Iogiques de sensibilisation telle que les IgE seriques totales et specifiques (30). Plusieurs methodes d'eviction sont utilisees : - l 'aspiration simple des surfaces est insuffisante car elle laisse en place un nombre important d'acariens et remet en suspen- sion dans l'air les allergenes, ce qui peut entratner la survenue de sympt6mes chez les patients sensibilises ; - l 'aeration reguliere de l'habitat et surtout de la chambre coucher en diminuant l 'hygrometrie permet d'abaisser la teneur en acariens dans la poussi&re de maison du Iogement (33); - de nombreuses substances chimiques ont ~te utilisees (tableau I) pour detruire les acariens. Elles s'av&rent efficaces au laboratoire sur les cultures d'acariens mais les resultats des etudes cliniques effectuees au domicile de patients sensibilises sont moins probants. De nombreux facteurs interviennent alors : concentration de la poussi~re du domicile, frequence des utilisations, necessite d'associer & l'application du produit un nettoyage regulier car les acaricides tuent les acariens mais n'eliminent pas les particules allergeniques ;

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- l'utilisation d'une housse en polyurethane pour recouvrir la literie para[t une technique prometteuse permettant de dimi- nuer la teneur en acariens du matelas et d'ameliorer les symp- t6mes cliniques chez les sujets sensibilises (10) ; - une des principales mesures d'eviction consiste & eviter la proliferation des acariens au niveau de la chambre & coucher. Celle-ci doit &tre depouillee : matelas synthetique, parquet vitrifie ou carrelage, eviter les tentures, les tapis ou les peluches (21, 22).

2. Les animaux domestiques et leurs allerg6nes

On estime qu'il y a en France 8 millions de chats et 9 millions de chiens (25). On assiste egalement & un engouement parti- culler pour les petits animaux de type rongeur (cobayes, ham- sters, lapins).

1. Les allerg6nes du chat

L'allerg~ne majeur (Fel dl) provient des glandes salivaires et sudoripares. II est present sur le pelage (19). Les allerg~nes du chat sont largement r&pandus dans l'habitat puisque l 'on peut les retrouver au niveau du sol, des moquettes et m&me des tours (36). L'allergenicite est portee par des particules de petites tailles (< 2,5 microns de diam~tre) qui peuvent &tre facilement a&roportees (18). Ces particules de petites tailles sont rapidement inhalees, ce qui explique la survenue genera- lement brutale des manifestations cliniques chez les sujets sen- sibilises, m&me sans contact direct avec l'animal. Par ailleurs, du fait de leur caract&re a&roporte, des allerg~nes peuvent ~tre retrouves tr~s & distance de l'animal, y compris dans des lieux oQ il n 'y a pas de chat comme l'ecole (20). Les allerg~nes du chat sont tr&s resistants et peuvent persister plusieurs mois apres l'eviction totale de l'animal (35). L'exposition aux aller- genes du chat Iors de la premiere ann&e de vie augmente consid~rablement le risque de sensibilisation & ce type d'aller- g&ne (31).

2. Les allerg6nes du chien

Ceux-ci sont retrouv~s au niveau des phan&res, du serum, de l'urine, des feces et de la salive (11). Comme pour les aller- genes du chat, ils peuvent &tre retrouves & distance de l'animal dans des lieux ot~ il n 'y a pas de chien (20). L'exposition pre- coce, lors de la premiere annee de vie, ~ ces allerg~nes est &galement un facteur de risque preponderant de sensibilisa- tion (29).

3. Les allerg6nes des autres animaux de la maison

Les petits rongeurs, les lapins et les oiseaux sont des animaux domestiques tres populaires, lls representent une source d'allerg&nes non negligeable et peuvent etre responsables de sensibilisations respiratoires se traduisant par des asthmes sev&res e t /ou persistants (34). Les allerg&nes majeurs de ces animaux ainsi que leur source de reproduction ne sont pas encore parfaitement connus.

4. M6thodes d'6viction des allerg6nes animaux

II n 'a pas ete clairement demontre qu'une race de chiens ou de chats produise moins d'allerg~nes que les autres (2). Concernant les allerg~nes du chat, des travaux recents ont mis en evidence la possibilite de diminuer la quantite d'allerg&nes au domicile en associant un lavage regulier de l'animal et des methodes de nettoyage strictes de l'habitat (5, 13). Malheureusement en pratique, ces mesures sont souvent diffi- ciles & appliquer et la methode la plus efficace consiste donc trouver un nouveau domicile & l'animal tout en sachant que les allerg&nes peuvent persister au domicile pendant plusieurs mois apr&s l'eviction.

3. Les blattes

Depuis plusieurs annees, il est clairement etabli que les blattes sont un constituant antigenique important de la poussiere de maison (1, 15). Trois especes de blattes vivent dans nos regions : Blattela germanica, Blattela orientalis et Periplaneta americana.

Les blattes sont des insectes omnivores dont les facultes de reproduction sont considerables puisqu'un couple de blattes germaniques peut donner naissance & 100 000 individus en un an. L'activite allergenique est contenue dans differents organes de la blatte (corps, mues, capsules, feces) (37). Deux allergenes majeurs Bla g l et Bla g2 ont ete identifies (6). Les sensibilisations & la blatte varient selon les regions du monde. Le taux de sujets sensibilises est tres eleve dans les grandes cites nord-americaines (15). En France, certaines etudes retrouvent jusqu'& 27 % de sujets sensibilises parmi les patients presentant des sympt6mes allergiques per annuels (8).

L e s m e s u r e s d ' 6 v i c t i o n

Les insecticides les plus efficaces sont les pyrethrindfdes, le chlorepiriphos et le diazinon. Cependant la desinsectisation est souvent difficile, notamment dans le cadre d'habitats col- lectifs ot~ il est necessaire de traiter l 'ensemble de l'immeuble.

Conclusion

La poussi6re de maison repr6sente une source d'exposition pr6coce & de nombreux allerg6nes. Les acariens restent les antig6nes dominants de la pouso si6re mais les changements de notre mode de vie modifient en permanence les caract6ristiques aller- g6niques de l'environnement domestique expliquant ainsi l'apparition de nouvelles sensibilisations. La connaissance de ces diff6rents allerg6nes permet d'envisager des mesures de pr6vention et d'6viction, tout particuli6rement chez les patients pr6dispos6s, c'est-&-dire pr6seutant un terrain atopique familial.

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