Alternatif Bien Etre Dossier95-ABE-juillet

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magazine , journal , alternatif bien êtrejuillet 2014

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  • p. 1 Vacances : la trousse de secoursp. 5 Les bienfaits du soleil vont bien au-del de la vitamine Dp. 8 Rencontre avec Frdric Leroy :

    En Inde, les gens soignaient certaines maladies en portant des textiles imbibs de plantes mdicinales

    p. 10 Dossier : En nir avec le clon irritablep. 14 Naturopathie & Traditions :

    Assez moyen comme rsultatCe quon ne vous dit pas sur le gymnmaLhistoire dYvette Pars, chercheuse en mdecine africaine

    p. 19 Lanalyse sanguine pour les nuls : la thyrodep. 20 Shampoings, comment briser laddiction ?p. 25 Jai test le Sungazing (Yoga Solaire)p. 29 Livres / Agenda / Courrier des lecteursEt aussi : Cancer : les 18 secondes o vous jouez votre vie (p.4) - Maladie in ammatoire ? Attention au d cit en vitamine B6 - Le Viagra responsable de cancers de la peau (p.7) - Manger bio change votre corps en moins dune semaine (p.9) - Soja : le lait maternis toxique (p.18) - Lhuperzine A ef cace en traitement de lAlzheimer (p.24) - INSPIRATIONS : La vritable nature de lhomme (p.28)

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    LE JOURNAL DINFORMATION DES SOLUTIONS ALTERNATIVES DE SANT JUILLET/AOT 2014 N95

    coqUillages et crUstacs

    l a plage est lendroit rv pour pas- ser nos vacances, mais vitons

    les accidents : intoxication aux fruits de mer, coups de soleil carabins, piqres dinsectes en tout genre, de vives ou de mduses, bosses, coupures Surtout lorsquon part avec des enfants en bas ge ou des amis rois de la maladresse, vitons que les petits tracas estivaux ne dgnrent. Il vaut donc mieux prendre les devants et se constituer une trousse desecoursfacileraliserafindeparerces ventualits.

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    drogus malgr nous Des chercheurs de luniversit de Glasgow viennent de montrer que les diabtiques de type 2 auxquels on prescrit un mdicament changent rarement leur mode de vie. Pire, ils ont tendance faire encore moins de sport quavant le diagnostic, alors que lali-mentation et lactivit physique sont les deux piliers

    du traitement (et de la gurison !) de la maladie. La consquence est vidente : le contrle de la glycmie se dtriore, le mdecin est oblig daugmenter les doses de mdicaments, le patient devient d-pendant de ces traitements. Ce schma est une constante de la mde-cine actuelle : force de passer sous silence les traitements naturels, reconnus ou non, nous devenons dpendants de la chimie. Mais nous sommes aussi responsables de cette dpendance, en nayant pas eu lintelligence de savoir regarder plus loin que le bout de notre nez, en nayant pas cherch dautres solutions. Cet engrenage intellectuel nest pas limit au domaine des mdicaments, on le retrouve aussi dans lalimentation. Les produits laitiers, soi-disant indispensables pour la sant des os ? Ils acclrent lostoporose en acidifi ant lor-ganisme. Le sucre, prtendument indispensable pour le cerveau ? Il ne fait que le rendre plus vulnrable. Ce mcanisme infernal, on le retrouve mme dans les cosmtiques : pensez-vous avoir rellement besoin de vous shampouiner les cheveux ? Pour ma part, je pratique depuis longtemps le no poo , une technique dcouvrir dans notre article qui vous dit tout pour des cheveux sains et naturels.

    Julien Venesson

    vacances : la trousse de secoursTurista, les mduses, les vives, les coups de soleil, les moustiques Voici LA trousse de secours pour lt, en France ou ailleurs, pour des vacances sans urgences. Suivez le guide !

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    Une troUsse efficace et natUrelle

    aux maladies infectieuses, en particu-lier les infections digestives : Veillez ne surtout pas exposer les zones trai-tes au soleil, cette huile tant trs photosensibilisante.

    He de citronnelle est lanti-moustique par excellence. Elle est galement un bon anti-inflammatoire local en casde tendinite ou de rhumatismes. Utili-se pure, elle peut tre irritante pour la peau. Il est donc conseill de la diluer dans une huile vgtale lorsquelle est applique en massages. En revanche, pour soulager une piqre de mous-tique,12gouttespuressuffisent.

    He deucalyptus citronn est gale-ment un bon rpulsif anti-moustique, mais il apaise aussi les piqres et est unbonanti-inflammatoireencasdefoulures ou courbatures : quelques gouttes pures appliquer localement ou dans un diffuseur pour loigner les moustiques.

    He de menthe poivre facilite la di-gestion, vite les nauses, le mal des transports et chasse les maux de tte : diluer 30 % maximum dans une huile vgtale et frictionner sur les zones douloureuses en prenant bien soin de ne pas vous approcher des muqueuses. En cas de nauses ou dedigestiondifficile,1gouttesurunsucre ou dans une cuillre de miel. Attention, elle est fortement dcon-seille aux femmes enceintes cause de ses proprits abortives lorsquelle est utilise forte dose.

    He de lavande vraie calme et apaise grce ses proprits antispasmo-diques, sdatives et dcontractantes. Elle sera galement dun grand secours en cas de petite coupure (antiseptique et cicatrisante), de piqre dinsecte (apaise la douleur et/ou les dman-geaisons) ou de brlure : quelques gouttes pures appliquer localement sur une coupure, une brlure ou en lger massage sur le plexus solaire pour faciliter lendormissement. Suti-lise galement en diffusion.

    He darbre th ou tea treeesteffi-cace pour toutes les affections bact-

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    laloe vera : trs utile sous forme de gel contre les coups de soleils, les brlures, les irritations et les dmangeaisons.

    le charbon activ : contre les problmes digestifs et les in-toxications.Ilneutraliselesaflatoxines,moisissuresextrme-ment toxiques pour le foie et les reins qui peuvent se trouver dans certains aliments (arachides, cidre, coton, mas, noix, vin). Son pouvoir dabsorption tant de 2.000 m2/gr environ, il est donc conseill de le prendre plusieurs heures avant la prise dun mdicament allopathique.

    largile verte en poudre : pour tous les bobos cutans ou sous forme de cataplasme pour les entorses, les tendinites, elle est utile dans de nombreuses urgences. boire en cas dintoxicationalimentaire,ajouterleaupourlapurifiersi elle nest pas potable, saupoudrer sur une corchure, une blessure ou une brlure car elle arrte le saignement, elle est antiseptique et permet de nettoyer la plaie.

    le chlorure de magnsium ou sel de nigari : avaler avec de leau pour soigner les infections, quelle que soit leur origine : mal de gorge, mal de ventre, infection urinaire, etc. Le chlorure de magnsium agit sur certains virus ou bactriescontrelesquelslargileestmoinsefficace.Appli-qu sur la peau laide de compresses, il peut galement servir de dsinfectant.

    larnica : sous forme de crme, de gel ou de roll-on, cest un incontournable en cas de bosses, de coups ou de bleus.

    les probiotiques :efficacespourluttercontrelaturista,ilsse prennent au minimum une semaine avant le dpart.

    la propolis : remde reconnu contre la gastroentrite et la turista, elle viendra galement complmenter les huiles essentielles antibiotiques contre les maladies pulmonaires et des voies ORL.

    fleurs de Bach, rescue :sivoustesadeptedesfleursdeBach (voir Alternatif Bien-tre N94) le remde rescue, ap-pelaussi5fleurs,aurasaplace,enparticulieraprsunchoc physique ou motionnel, quelques gouttes sous la langue.

    les HUiles essentielles

    He de ciste aidera contre les plaies, les blessures, ou les saignements : 1 2 gouttes sur un coton appliquer di-rectement sur la plaie. En cas de saignement de nez par exemple, dposez 1 goutte sur un coton placer dans la narine.

    les He de cannelle corce ou feuilles, de thym thymol et de clous de girofle sontefficacescontrelesparasitosesetla turista : toutes les trois sutilisent en usage externe seu-lement et toujours dilues dans de lhuile vgtale, deux frictions par jour sur labdomen.

    He de citron est antiseptique et soutient lorganisme face

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    riennes, virales ou parasitaires. Elle dsinfecte les petites plaies, cicatrise les ampoules, et lutte contre les mycoses : 1 goutte sur un sucre ou dans une cuillre de miel en cas dinfection ORL 3 fois par jour ; quelques gouttes pures appliquer sur les zones traiter.

    He dhlichryse soulage les entorses, les foulures et les bleus : 1 2 gouttes pure appliquer localement. L encore, attention, abortive et neurotoxique forte dose, les femmes enceintes ne doivent pas lappliquer sur labdomen.

    nos amis les animaUx

    J ustement, ils ne le sont pas toujours, ou alors de loin, de trs loin. Cest le cas des mduses et autres petites btes

    auxquelles nous pourrions malencontreusement nous frotter et nous piquer !

    Avant tout premier soin, le plus important est de sassurer que les fonctions vitales ne sont pas en pril car mme une bles-sure anodine, telle une piqre par une mduse, peut causer un choc allergique (anaphylactique) et mettre en danger la vie de la victime. Il faudra donc sinquiter en cas de sensation de malaiseoudedifficultsrespiratoires.

    He de gaulthrie est un bon anti-in-flammatoireencasdedouleursmus-culaires par exemple, mais elle a aussi des proprits calmantes, antispasmo-diques et antiseptiques : diluer 20 % dans une huile vgtale avant de masser la zone douloureuse.

    die jusqu la racine du membre piqu et peut provoquer malaise et infection. En-foui dans le sable prs du rivage, ce petit poisson est invisible aux yeux des bai-gneurs, ainsi, si vous lui marchez dessus, ildploieraparrflexesonpinedorsalevenimeuse. Son venin, comme celui de la gupe, est dtruit par la chaleur. Plongez alors le membre touch dans leau la plus chaude possible, puis dsinfectez. Si la douleur est importante ou si vous remar-quez un gonflement inhabituel, prenezdu paractamol et courrez voir le mde-cin. Attention, mme morte, une mduse conserve son pouvoir urticant et une vive peut toujours piquer.

    Prenez garde tout de mme bien vous renseigner sur la faune locale si vous partez ltranger, comme lAustralie par exemple o une jolie crature nomme Box Jellyfish, quasi invisible lil nu,peut savrer mortelle.

    Petits BoBos et grands tracas

    B rlures, bosses, coupures, intoxica- tions alimentaires peuvent tourner

    au drame sils ne sont pas pris temps. Cest pourquoi lanticipation restera votre meilleur alli. Pour cela, pensez empor-ter votre trousse de secours o que vous alliez, y compris dans votre sac de plage, et ajoutez-y compresses striles pour net-toyer, protger et dsinfecter les plaies, une lotion antiseptique pour nettoyer les mains, une solution dsinfectante, un ther-momtre, une pince piler, une pince tiques, des ciseaux et du sparadrap.

    Emilie Olag

    des mdUses PoUr viter les vives !

    P our laisser vos enfants se baigner lesprit libre, pensez munir leurs petons des fameuses sandales appeles

    mduses . Elles se rincent facilement et les protgeront en cas de faux pas.

    Dune manire gnrale, mieux vaut prvenir que gurir et, donc, faire attention l o lon met les pieds. En cas de contact rapproch avec une mduse ou une anmone de mer, mme si rarement dangereuses en France, sortez vite de leau et ne vous grattez surtout pas. Ne cherchez pas non plus aspirer le venin en suant la plaie et rincez-la immdiatement leau de mer seulement : leau douce provoquerait lclatement des cellules venimeuses, et le vinaigre ou lurine sont tout fait inutiles, contrairement la croyance populaire. Veillez en-suite dbarrasser totalement la peau des tentacules laide dune pince piler, recouvrez la plaie de sable, laissez s-cher, puis raclez avec un carton rigide par exemple, pour en-lever les cellules urticantes prises au pige. Rincez nouveau, puis appliquez un antiseptique.

    Quant la vive, hantise des pcheurs au haveneau en Bre-tagne, sa piqre provoque une douleur trs violente, qui irra-

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    Bzzzz

    U ne clbre phrase du Dalai Lama dit ceci : Si vous avez limpression que vous tes

    trop petit pour changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique. Vous ver-rez lequel des deux empche lautre de dor-mir . Ainsi, pour garder ces petits diptres distance, voici deux recettes simples et utiles :

    mlange anti-moustiques pour diffusion

    1/3 dHE de citronnelle, 1/3 dHE de gra-nium rosat CV gypte, 1/3 HE eucalyptus ci-tronn

    Quelques gouttes du mlange dans un diffu-seur.

    mlange anti-moustique en application locale

    40 gouttes dHE de citronnelle, 40 gouttes dHE de granium rosat CV gypte, 40 gouttes dHE eucalyptus citronn

    Dans 30 ml dhuile vgtale de macadamia ou de noisette. Application sur les membres expo-ss toutes les heures.

    systme d

    e n cas de piqres de moustiques, si vous navez pas dhuiles essentielles sous la

    main,unoignonferalaffaire.Ilsuffitdelecou-per en deux et de frotter lune des moitis sur la piqre. Vous pleurerez peut-tre, mais a ne vous dmangera plus.

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    gel laloe vera, PUraloe. En magasin dittique

    gel larnica, a.vogel. En magasin dittique

    nigari, celnat. En magasin dittique

    attention aUx HUiles essentielles !

    c ertaines dentre elles, notamment larbre th (Tea tree), le niaouli, la menthe

    poivre ou lhlichryse (immortelle), sont inter-dites aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 6 ans. Mais dune manire gnrale, il prfrable dviter les huiles essentielles si lon est enceinte de moins de 3 mois.Par ailleurs, il convient dtre prudent en cas de terrain allergique et de faire des tests pralables en appliquant quelques gouttes sur la peau. Le mieux est de les diluer dans une huile vg-tale bio de prfrence (amande, avocat, noyau dabricot) et ne pas sexposer au soleil dans les 4 heures aprs lapplication.

    les Bonnes associations

    Brlures, coups de soleil : HE de lavande aspic, granium + gel daloe vera

    choc, douleur : HE deucalyptus citronn, gaulthrie, lavande, hlichryse, menthe poivre,girofle

    coupure, plaies ouvertes : HE lavande, arbre th, ciste, granium + miel ou gel daloe vera

    mal de mer, nauses : HE menthe poivre, basilic tropical, citron

    entorse : HE gaulthrie, lavande, eucalyptus citronn, hlichryse + gel daloe vera + argile

    1. Sources : Beckman HB, Frankel RM, The effect of physician behavior on the collection of data. Ann Intern Med. 1984 Nov. RhoadesDR,McFarlandKF,FinchWH,JohnsonAO.Speakingandinterruptionsduringprimarycareofficevisits.FamMed.2001Jul-Aug.

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    cancer : les 18 secondes o vous jouez votre vieLors dune visite mdicale, vous avez en moyenne 18 secondes pour expliquer lobjet de votre venue avant que le mdecin ne vous interrompe

    a vez-vousdjeuunsentimentdefrustrationlafinduneconsultationmdicale?Unetude montre quen moyenne, les mdecins laissent 18 secondes leurs patients pour expliquer lobjet

    de leur visite avant de les interrompre, encore moins si le patient est une femme. 70 % des patients sortent ainsi de chez le mdecin sans avoir pu sexprimer pleinement sur leur tat de sant. En moyenne, un mdecin voit entre 20 et 30 patients par jour et accorde 11 minutes chacun. Autrement dit, mieux vaut bien se prparer avant votre prochaine consultation : notez vos symptmes les plus proccupants sur un papier sil le faut, en 18 secondes il est facile de passer ct dun cancer 1

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    Les bienfaits du soleil vont bien au-del de la vitamine DDs que le soleil pointe le bout de ses rayons, les mdias sempressent de relayer les messages sanitaires alarmistes sur les dangers de lexposition ausoleil.Maisvousa-t-onparldesesbnficesincroyables?Alors,quelleattitudeestlaplusrisque:sexposerausoleilousenprotger?

    chroniques telles que les douleurs articu-laires, ne fuyez pas le soleil ! Dautant que le deuxime effet des endorphines est de booster votre moral en procurant un sentiment deuphorie, des sensations de bien-tre et de bonne humeur.

    Par ailleurs, le soleil agit sur certaines ma-ladies cutanes. Une exposition modre peut amliorer voire soigner une pousse depsoriasis,unemaladieinflammatoirede la peau rpandue. Enfin, certainespersonnes constatent une amlioration de leur eczma suite une exposition au soleil : ce dernier calmerait la pousse de laffection cutane.

    rgUler son Horloge interne

    l e soleil a une particularit : il met une forte luminosit, trs large-

    ment suprieure celle quon peut obte-nir avec une ampoule, mme par temps voil. Lorsque nous sommes dehors, cettelumireparvientnotreil,cequienvoie un signal la glande pinale qui comprend ainsi quil fait jour.

    La glande pinale produit une hormone capitale pour notre bien-tre : la mlato-nine. Aussi appele hormone du som-meil , elle rgule notre sommeil ainsi que notre systme immunitaire. Ds que la lu-mire est intense, la production de mla-tonine cesse, ce qui nous maintient veill et en alerte. linverse, quand le soleil se couche, la production de mlatonine aug-mente pour nous prparer au sommeil.

    1. Alprovitch A1, Lacombe JM, Hanon O, Dartigues JF, Ritchie K, Ducimetire P, Tzourio C. Relationship between blood pressure and outdoor temperature in a large sample of elderly individuals: the Three-City study. Arch Intern Med. 2009 Jan 12;169(1):75-80.

    2. Dalbeni A, Scaturro G, Degan M, Minuz P, Delva P. Effects of six months of vitamin D supplementation in patients with heart failure: A randomized double-blind controlled trial. Nutr Metab Cardiovasc Dis. 2014 Mar 5. pii: S0939-4753(14)00086-6.

    3. NasriH,BehradmaneshS,AhmadiA,Rafieian-KopaeiM.ImpactoforalvitaminD(cholecalciferol)replacementtherapyonbloodpressureintype2diabetespatients;arandomized,double-blind,placebo controlled clinical trial. J Nephropathol. 2014 Jan;3(1):29-33.

    les comPlments alimentaires de vitamine d ne sUffisent Pas

    e n France, quatre personnes sur cinq souffrent de dfi- cience en vitamine D (taux infrieur 30 ng/mL) : un

    signequinetrompepassurlinsuffisanteexpositionausoleilde la population puisque ce sont ses rayons qui permettent la synthse de la vitamine D dans la peau. Le problme est quilnesuffitpasdavaleruncomplmentalimentairedevita-mine D pour mimer les bienfaits du soleil. Car sil est essentiel davoir un bon taux de vitamine D, les bienfaits du soleil ne se rsument pas cette vitamine, et de loin !

    Desscientifiquesde luniversitdEdimbourg,enEcosse,ontmontr que lorsque lon sexpose la chaleur du soleil, un compos appel oxyde nitrique est libr dans les vaisseaux sanguins. Loxyde nitrique est un gaz qui dilate les vaisseaux sanguins et fait baisser la pression artrielle. Mais attention, il est totalement inutile de passer ses journes coll son chauf-fage : ces effets proviennent uniquement du contact de la peau avec les rayons ultraviolets (UV) mis par le soleil. Aucun effet na t observ lors des expositions une source de chaleur.

    Ds 2009, des chercheurs de lINSERM avaient montr que lhypertension artrielle tait plus frquente et plus impor-tante en hiver quen t 1. On a appris tout rcemment quune supplmentation en vitamine D hauteur de 4 000 UI par jourminimumestefficacepourdiminuerlapressionartrielleet ainsi le risque daccident cardiaque 2, 3. Malheureusement, lebnficeobtenuntaitpasaussilevquespr,celapouruneraisonsimple:pourobtenirtouslesbnficesdusoleilsur la santcardiovasculaire, la vitamineDne suffitpas, ilmanque le soleil, producteur doxyde nitrique !

    Mais ses bienfaits ne sarrtent mme pas l. Les rayons du soleil engendrent la libration dendorphines, hormones s-crtes par lhypophyse et lhypothalamus. Les endorphines agissent contre la douleur en augmentant la tolrance indi-viduelle la souffrance. Ainsi, pour soulager les douleurs

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    Avec la vie moderne, de plus en plus enferms dans des bu-reaux, nous voyons de moins en moins la lumire du jour. Consquence : la mlatonine est produite pendant la journe, ce qui engendre fatigue et dprime. Et quand vient le soir, notre production de mlatonine est puise : cest linsom-nie qui sinstalle. Un peu de soleil chaque jour pourrait ainsi permettre dconomiser des milliers deuros de traitements en mdicaments somnifres.

    PoUrqUoi voUs ne devez sUrtoUt Pas fUir le soleil

    luniversit dEdimbourg, le Pr Richard Weller, chercheur en dermatologie, tudie depuis de nombreuses annes le comportement de la peau au soleil. Il explique : Dans le nord de lEurope, le risque de mourir dune maladie cardiovasculaire ou dun accident vasculaire crbral est 60 100 fois plus lev que le risque de dcs suite un cancer de la peau . Il estime que, mme pour les personnes qui sexposeraient de manire irrflchieausoleil(cequonnerecommandepas),lesbn-ficesseraienttrslargementsuprieursauxrisquesencourus4.

    Et il nest pas le seul : cet avis est partag par de nombreux sp-cialistes, dont le Dr Setlow, chercheur au laboratoire national de physique nuclaire New York et spcialiste des rayonne-ments. Selon lui, tout est une question de mesure : Mieux vaut sexposer un peu au soleil que dviter la lumire . En Scandi-navie,desscientifiquesontestimquaugmenter lexpositionau soleil de la population viterait lapparition denviron 4 000 cancers internes et sauverait prs de 3 000 vies par an, unique-ment grce la vitamine D. De plus, en cas de cancer cutan, les personnes qui ont les niveaux de vitamine D dans le sang les plus levs ont le plus de chances dy survivre 5.

    Malgr ces preuves accablantes, les autorits de sant conti-nuent effrayer la population propos du soleil. Les mau-vaises langues estiment que ce point de vue si tranch, sans lamoindrenuance,serait influencpar les industrielsde lacrme solaire, qui nont quun seul rve : nous voir tartiner chaque anne un peu plus de leur crme blanche, symbole de la puret ! Mais soyons clairs : notre objectif nest certaine-ment pas dattraper un cancer de la peau, sous prtexte dun bnficesurlesmaladiescardiaquesoulesautrescancers.Etpoura,ilsuffitdesuivrenotreguidedusoleil:

    Horaires dexposition : ds le printemps, essayez de prendre le soleil entre 12h et 16h, lorsquil est au plus haut dans le ciel. Cest ce moment que les UV permettent de synthtiser le plus de vitamine D dans le corps humain : entre 10 000 et 20 000 UI en 15 minutes seulement (torse nu). Le reste de la journe, optez pour les t-shirts et cas-quettesetdcouvrez-vousnouveauenfindaprs-midipour stimuler les mlanocytes, responsables du bronzage dont la fonction nest pas uniquement esthtique : une peau bronze est naturellement plus rsistante aux UV.

    dure dexposition : entre 12h et 16h, une exposition de 15 20 minutes est suffisante. Pass ce dlai, prot-gez-vousdusoleil.Enfindejourne,lorsque lintensit du soleil devient faible, vous pouvez vous exposer sans crainte. Dune manire gnrale il ne faut pas passer son aprs-midi se do-rer la peau au soleil comme un lzard, encore moins en utilisant des huiles et crmes de bronzage qui augmentent les effets toxiques du soleil.

    frquence dexposition : contraire-ment une ide reue, lexposition au soleil nest pas le premier facteur de mlanome (le cancer de la peau le plus dangereux). Cest en ralit lex-position au soleil de manire brusque. linverse, des expositions rptes et modres sont protectrices. Essayez

    4. D Liu, BO Fernandez, NN Lang, JM Gallagher, DE Newby, M Feelisch3 and RB Weller. UVA lowers blood pressure and vasodilates the systemic arterial vasculature by mobilisation of cutaneous nitric oxide stores. Journal of Investigative Dermatology (2013) 133, S209S221. 1247.

    5. Saiag et al. Vitamin D level at diagnosis and its variation during follow-up as prognostic factor of cutaneous melanoma. J Clin Oncol 32:5s, 2014 (suppl; abstr 9057).

    savoir sUr le Bronzage en caBine

    e n France, un dcret impos en 1997 par des technocrates sans

    aucune comptence mdicale ou scientifique a fix une rglementa-tion sur les cabines de bronzage. Ces dernires ont interdiction de dlivrer plus de 1,5 % dUVB. Or ce sont pr-cisment les UVB qui permettent la synthse de vitamine D dans la peau. Les utilisateurs de cabines UV ne sont donc pas exposs un rayonnement naturel mais de fortes doses dUVA, sanspouvoirbnficierde laprotec-tion anti-cancer de la vitamine D. Lutilisation des cabines de bronzage nest donc pas conseille pendant lanne mais peut tre recommande chez les personnes la peau fragile (peau trs claire, personnes dorigine nordique) pendant 1 2 mois avant le dpart en vacances : en sexposant lintensit la plus faible des cabines on active le bronzage, ce qui limite le risque de coup de soleil. Il sagit en fait ici de crer sa propre crme so-laire naturelle. Toutefois, une suppl-mentation en vitamine D est recom-mande de manire concomitante.

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    donc de prendre le soleil le plus souvent possible et si votre exposition reste pisodique (vacances cita-dines), faites trs attention en retournant au soleil.

    Protection : les crmes solaires protgent des coups de soleil, mais nempchent pas les dgts provoqus par les UV sur lADN, ce qui augmente le risque de cancer de la peau. Les crmes solaires donnent une illusion de scurit et incitent rester expos au so-leil pendant des heures, simplement en rajoutant de la crme rgulirement. De plus, elles bloquent la syn-thse de vitamine D et doxyde nitrique dans la peau. Pourfinir,plusieurstudesontmontrquelesproduitschimiques utiliss dans ces crmes deviendraient can-crignes lorsquils sont exposs aux rayons solaires. Lescrmessolairessontdoncdconseilles,auprofitdu t-shirt, du chapeau et des lunettes de soleil.

    alimentation : pour se protger des dangers des rayons UV, notre peau utilise des antioxydants, les carotnodes. Il est donc conseill dadopter une ali-mentation riche en carotnodes quelques semaines avant les vacances. Les aliments privilgier sont lescarottes, le jauneduf, lespetitspois, les to-mates, la pastque, les pinards et la patate douce.

    Personnalisation : les conseils relatifs lexposition aux rayons du soleil doivent tre adapts chacun : une personne la peau claire et aux yeux bleus sexposera plutt 15 minutes entre 12h et 16h alors quune personne dorigine mditerranenne suppor-tera sans problme 30 minutes. De mme, si vous avez de nombreux grains de beaut ou si vous avez dj connu un cancer de la peau, une vigilance ac-crue est ncessaire.

    Leila Lhaneche

    1. ArveUlvik,ivindMidttun,EvaRPedersenetal,EvidenceforincreasedcatabolismofvitaminB-6duringsystemicinflammation,AmJClinNutrJuly2014.2. Source:Wen-QingLi,AbrarA.Qureshi,KathleenC.Robinson,JialiHan,SildenafilUseandIncreasedRiskofIncidentMelanomainUSMen,JAMAInternMed.PublishedonlineApril07,2014.

    Le viagra responsable de cancers de la peauLesexe,uneactivittoujoursplusrisque?

    l a lgende raconte que, pendant la guerre, les soldats amricains sassuraient la coopration des chefs Afghans en leur offrant du Viagra. Ce pacte pourrait savrer regrettable si lon en croit les

    rsultats dune quipe de chercheurs qui a suivi plus de 25 000 hommes pendant 10 ans. En effet, ils ont mis en vidence que ceux qui consommaient du Viagra avaient un risque presque deux fois plus lev de dvelopper un mlanome, la forme la plus agressive des cancers de la peau. Le risque serait le mme pour les personnes qui ont dj consomm du Viagra dans leur vie mais qui nen consom-maient plus au moment de ltude. En revanche, la molcule naurait pas dimpact sur lapparition des deux autres formes de cancers de la peau, les carcinomes basocellulaires et spinocellulaires, quisontlesmoinsdangereux.Lesildenafil,lamolculeutilisedansleViagra,agiraitendiminuantlexpression dune enzyme exactement de la mme manire que le gne qui prdispose au dvelop-pement du mlanome. 2

    maladie in ammatoire ? Attention au dfi cit en vitamine B6Lesmaladiesinflammatoirespuiseraient nos stocks de vitamine B6

    U ne tude vient de montrer quen casdinflammation,nosenzymes

    utilisent de plus grandes quantits de la forme active de la vitamine B6. Cette dcouverte confirme les rsultatsdtudes antrieures montrant que les gens qui souffrent de maladies chro-niques inflammatoires ont des taux devitamine B6 anormalement bas. Sur le long terme, cela favorise le dclin co-gnitif, la dpression et les maladies car-diovasculaires. Si vous souffrez dune maladieinflammatoirechronique,ilestdonc judicieux denvisager une suppl-mentation en vitamine B6 ou, mieux, la prise dun complment multivitamin. 1

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    comment vous est venue lide de dvelopper une gamme de textiles Bien-tre ?

    Un partenaire Indien ma fait dcouvrir lAyur-vastra. Cest un procd traditionnel qui tait utilis avant larrive des mdicaments et qui est employ encore aujourdhui par les populations les plus pauvres. Il sagit dimprgner des textiles de plantes mdicinales pour quelles pntrent par la peau. Pourquecesoitefficace,ilfaututiliserdestextilesavec lesquels on a un contact prolong comme des draps, des vtements dintrieur ou des revtements de matelas.

    Depuis que lOMS a reconnu lAyurveda comme mdecine traditionnelle, ce procd re-vient la mode et la rgion du Kerala est trs ac-tive pour le dvelopper et dmontrer son effica-cit. Luniversit Ayurvdique du Kerala a men des tudes et a montr que lAyurvastra permettait une amlioration des symptmes de leczma, du psoriasis et des rhumatismes en moins dun mois. Lutilisation traditionnelle de cette mthode montre quelle pourrait aider au traitement dautres ma-ladies comme le diabte, lasthme, les migraines, lhypertension et larthrite.

    quelles sont les plantes utilises ?

    Le curcuma est largement utilis dans la culture Indienne pour ses proprits anti-inflammatoireset antioxydantes. On utilise la tulsi pour diminuer

    rencontre avec frdric leroy

    En Inde, les gens soignaient certaines maladies en portant des textiles imbibs de plantes mdicinales Aprs avoir travaill pour de grandes marques vestimentaires et mont son entreprise de vtements de pche 1, Frdric Leroy cre une gamme de textiles imbibs de plantes mdicinales qui pntrent la peau. Passionn par la technicit des vtements et concern par les problmes de toxicit quils peuvent engendrer, il adapte cette mthode ancestrale pour mettre au point les premiers vtements qui soignent.

    la douleur des rhumatismes, le bois de Santal pour ses proprits relaxantes, les feuilles de margousier pour leurs proprits antiseptiques et pour traiter leczma et le psoriasis. Une mme plante peut avoir plusieurs applications : le bois de Santal par exemple peut tre utilis pour ses proprits re-laxantesetpourpurifierlapeau.EnAyurvastra,onutilise un mlange dune soixantaine de plantes qui peuvent agir en synergie. Il y a toujours une plante dominante qui varie selon lapplication thrapeu-tique que lon veut donner au vtement.

    y a-t-il des contre-indications ?

    Nos produits ne sont pas adapts pour les en-fants parce que leffet des plantes peut tre trop puissant sur leur organisme. Mais traditionnelle-ment en Inde, les nouveau-ns taient envelopps dans des textiles qui contiennent un mlange de plantes antibactriennes. Il faudrait donc dvelop-perunegammespcifiqueavecdesdosagesparti-culiers pour les enfants.

    lindustrie textile utilise de nombreux composs chimiques nocifs pour teindre les vtements, les rendre infroissables, indformables, etc. ny a-t-il pas un risque dexposition des substances toxiques avec ce genre de vtements ?

    Pour ma part jutilise des fibres naturellescomme le coton, la soie, le lin, issues de lagricul-ture biologique. Il existe une certification, GOTS

    1. Field and Fish : 04 50 09 01 92 - www.vetements-peche-mouche.com

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    JUILLET/AOT 2014 N95ALTErNATIfbientre

    (pour Global Organic Textile Standard), qui assure que70%desfibrestextilesutilisessontbioetquetous lesacteursde lafilire respectentuncertainnombre de critres environnementaux. Ensuite, les plantes utilises comme le curcuma et lindigo co-lorent naturellement les vtements, il ny a donc pas besoin dutiliser de teintures chimiques. On utilisedesrsinesdarbrespourfixerlesmlangesdeplantessurlesfibrestextiles.

    Les principes actifs des plantes ont une taille de lordre du nanomtre, ils passent dans lpi-derme sans que lon ait besoin de joindre un sol-vant chimique. Pour nettoyer les vtements, nous conseillons dutiliser des savons ayurvdiques base de plantes qui sont moins agressifs que les les-sives. Ils permettent en plus de prserver les qua-lits thrapeutiques du vtement qui sestompent naturellement au bout dune trentaine de lavages.

    vous allez prochainement commercialiser une gamme de textiles Bien-tre , quels articles proposez-vous ?

    Je propose des articles que lon utilise dans des moments o le corps se rgnre naturellement, comme pendant le sommeil ou la mditation. Avec mon partenaire Indien, nous avons dvelopp une gamme de linge de lit, des vtements dintrieur et des pyjamas pour apaiser les troubles du sommeil, le stress et les allergies. On sadresse aux personnes qui travaillent en costume ou qui portent un uni-forme toute la journe et qui veulent se mettre laise quand elles rentrent chez elles. Cette gamme peut galement intresser les gens qui pratiquent le yoga car certains vtements contiennent des plantes aux vertus relaxantes et ils sont trs confortables.

    Nous avons galement le projet de dvelopper une gamme darticles de voyage en soie et coton et de travailler avec des spas et des structures qui accueillent des personnes ges pour faire voluer nos produits. Tous nos produits sont faits de ma-nire artisanale en Inde dans une petite structure et nous souhaitons rester sur de petits volumes de production. Garder lesprit une dmarche cores-ponsablemetientcur:lesvtementssontven-dus dans des housses en coton et un savon ayurv-dique est offert pour lentretien. Nous souhaitons terme pouvoir financer des associations ou desprojets de dveloppement.

    Propos recueillis par Morgane Vedrines

    1. Source : Oates L, Cohen M, Braun L et al, Reduction in urinary organophosphate pesticide metabolites in adults after a week-long organic diet. Environ Res. 2014 Apr 23. The 2010 European Union Report on Pesticide Residues in Food, EFSA Journal 2013.

    manger bio change votre corps en moins dune semaineUne alimentation majoritairement bio rduit de 90 % lexposition aux pesticides en une semaine seulement

    l es organophosphors sont des mol- cules prsentes dans la plupart des

    pesticides : en attaquant le systme nerveux des insectes, ils entranent leur mort. De r-centes tudes montrent que ces molcules ne sont pas inoffensives chez les humains, mme aux faibles doses autorises par la lgislation. Des scientifiques ont comparla quantit de composs organophosphors dans les urines de personnes qui ont adop-t un rgime 80 % biologique pendant une semaine puis une alimentation 80 % conventionnelle. Lexprience montre que le rgime biologique avait rduit de 90 % la concentration en organophosphates dans les urines des participants. En plus de montrer que manger bio protge rellement de lex-position aux pesticides, le rsultat de cette tude montre que les produits issus de lagri-culture conventionnelle sont excessivement pollus, contrairement au discours bien-pensant relay dans les mdias de masse. Lautorit sanitaire Europenne (EFSA) pu-blie rgulirement des rapports sur la teneur en pesticides des aliments et il apparat que certains dpassent largement la limite au-torise : il sagit de lavoine, du seigle, des salades, des fraises, des poivrons, des rai-sins, des pches, des haricots non cosss, des pommes, des tomates, des poireaux, des choux de Bruxelles, des concombres et des courgettes. Si vous ne mangez pas exclusi-vement bio, vitez au moins ces fruits et l-gumes lorsquils sont issus de lagriculture conventionnelle. Cette dmarche est parti-culirement importante pour les enfants sur qui leffet des pesticides a beaucoup plus dimpact que sur les adultes cause de leur croissance. 1

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    Il existe un traitement trs srieux et prometteur pour soigner le syndrome du clon irritable, cest--dire les malaises et sensations douloureuses au ventre durant la digestion. Mais ce traitement est aussi rpugnant de prime abord : cest la transplantation fcale. Il sagit de prlever des matires fcales chez une personne en bonne sant pour les introduire dans le tube digestif dun malade. Une fois en place dans les intestins malades, les bactries protectrices du donneur prolifrent et semultiplientrapidement.Celapermetdergnrerlafloreintestinale (microbiote) de la personne malade, qui se recons-titue et reprend le dessus pour radiquer naturellement les bactries pathognes.

    voUs rePrendrez Bien Un PeU de caca ?

    l es rsultats des essais ontmontr une efficacit specta- culaire de la transplantation fcale dans le cas particulier

    des infections clostridium 1 (une bactrie virulente qui est la principale cause des diarrhes). Les infections clostridium sont habituellement traites par des antibiotiques, mais ils crent souvent un cercle vicieux : ils chamboulent le microbiote intes-tinal,enflammentleclonetconduisentdesrcidives.

    Une petite tude australienne 2 a test la transplantation fcale en cas de clon irritable : la moiti des patients ont mon-tr au moins une amlioration et certains ont mme guri. Si cespremiersrsultatsviennenttreconfirmspardautrestudes, il se pourrait bien que lon vous propose bientt cette solution. En attendant, il existe dautres moyens moins invasifs pour rquilibrer le microbiote.

    qUand le microBiote Perd lqUiliBre

    c olopathie fonctionnelle, colite spasmodique ou clon irritable,lappellationofficielleestcelledesyndromede

    lintestin irritable (SII). Quand une maladie a port ainsi plu-sieurs noms, cest bien quelle est complexe et mal connue. Malgr les recherches, les causes sont encore mal cernes,

    maisleSIIestassocidesmodificationsdtectables du microbiote intestinal 3.

    Les bactries du microbiote sont surtout prsentes au niveau du clon (la dernire partie de lintestin), mais il semble que chez certains, elles pullulent de faon chronique en amont dans lintestin grle o elles contribuent aux processus de fermentation lorigine de la production excessive des gaz et de ballonnements 4.

    Autre argument qui corrobore le rle cl jou par ces bactries : on a observ que dans un quart des cas, le SII apparat la suite de la prise dantibiotiques ou dune infection comme la gastroentrite qui d-sorganisent le microbiote 5.

    Malgr tout, linfluence du microbiotedans le SII est encore loin dtre entire-ment comprise. En effet, les tudes dans

    dossier

    En finir avec le clon irritableLesprotocolesclassiquesdelamdecinesonttrspeuefficacescontreles troubles intestinaux. En revanche, une approche globale et naturelle tenant compte des caractristiques individuelles peut tre providentielle. Enqute aucurdenosentrailles.

    1. ElsvanNood,AnneVrieze,MaxNieuwdorp,etal.NEnglJMed2013;DuodenalInfusionofDonorFecesforRecurrentClostridiumdifficile368:407-415January31,2013DOI:10.1056/NEJ-Moa1205037.

    2. Borody,T.J.,etal.,Bowel-floraalteration:apotentialcureforinflammatoryboweldiseaseandirritablebowelsyndrome?MedJAust,1989.150(10):p.604.3. IanBJeffery,PaulWOToole,Lenahman,MarcusJClaesson,JenniferDeane,EamonnMMQuigley,MagnusSimrn-Anirritablebowelsyndromesubtypedefinedbyspecies-specificalterations

    in faecal microbiota - Gut 2012;61:997-1006 doi:10.1136/gutjnl-2011-301501.4. Lin HC. Small intestinal bacterial overgrowth : a framework for understanding irritable bowel syndrome. JAMA 2004;292:852-8.5. Neal KR, Hebden J, Spiller R. Prevalence of gastro-intestinal symptoms six months after bacterialgastro-enteritis and risk factors fordevelopment of the irritable bowelsyndrome: postal survey of

    patients.BMJ 1997;314:779-82.

    le microBiote intestinal

    a ussi appel flore intestinale, le microbiote intestinal est constitu

    de lensemble des micro-organismes, pour lessentiel des bactries vivant dans les intestins. Il pse 1,5 2 kg et regroupe une communaut de 100 000 milliards de bactries, issues de milliers despces diffrentes. Le microbiote se forme ds les premires minutes de la vie : les bac-tries fcales et vaginales de la mre co-lonisent notre tube digestif au moment de laccouchement. Dans les cas dune naissance par csarienne, la colonisation des intestins est retarde et la composi-tion du microbiote est altre.

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    lesquelles on a donn des complments alimentaires de pro-biotiques(desbactriesvivantesbnfiquespourlintestin)encas de SII ont donn des rsultats trs contradictoires 6.

    Ladifficultprovientdufaitquilexistedescentainesdebac-tries diffrentes et quelles agissent en collaboration. De sur-crot, le type de bactries efficaces semble varier selon lesindividus, probablement car nous possdons tous, lorigine, desfloresintestinalesdistinctes.Dautrepart,lesprobiotiquesne colonisent pas durablement les intestins, leur action ne dure que tant quon les avale. Les probiotiques sont donc une bonne solution en priode de crise, pour un traitement ponc-tuelmais le seulmoyendemodulerenprofondeur safloreintestinale est demodifier certaines habitudes alimentaires.En cas de SII, on remarque assez facilement que les aliments gras et frits, ainsi que le caf, posent problme, mais les autres lmentsprendreencomptesontplusdifficilesdeviner.

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    lactibiane rfrence Pileje : pharmacieslactospectrum le stum :

    www.labo.le-stum.fr 02 97 88 15 88Ultra levure Biocodex : pharmacies

    clon irritaBle oU sensiBilit aU glUten ?

    l e diagnostic du SII est bas sur lobservation dun en- semble de symptmes (en excluant dautres maladies

    intestinales),maisilnepeuttreconfirmparaucuntestbio-

    logique. Or les effets dune intolrance au lactose ou dune hypersensibilit au gluten sont si proches du SII que lamalga-me peut tre fait facilement. Les erreurs de diagnostic sont frquentes et pourraient concerner plus dun tiers des personnes 7 !

    Le gluten est un ensemble de protines du bl, de lorge, du seigle, de lpeautre, et pour les chercheurs jusqu 15 % de la population y serait hypersensible (sans pour autant prsenter dallergie ou din-tolrance manifeste). Pour dterminer votre sensibilit au gluten, il existe des tests dintolrances alimentaires mais ils sont coteux et leur fiabilit est rfuteparlacommunautscientifiqueinterna-tionale 8). Faites plutt lessai dun rgime sans gluten de quelques semaines. Une amliorationsignificativedevraitsefairesentir dans les 3 mois mais survient gn-ralement en moins de 1 mois. la place des crales riches en gluten, privilgiez le sarrasin, le quinoa, le millet ou le riz.

    Silergimesansglutensavrebnfiquepour vous, sachez quil est possible de rintroduire certaines de ces crales : deux dentre elles semblent mieux sup-portes (mais pas toujours !) : le kamut et le petit peautre de haute Provence 9.

    le lait, cest PoUr les enfants

    l e lactose est le sucre du lait et plus de 40 % de la population franaise y

    serait intolrante, car la lactase, lenzyme ncessaire sa digestion, est programme gntiquement pour disparaitre aprs la petite enfance. Lintolrance au lactose se diagnostique facilement par un test de mesure de lhydrogne expir aprs in-gestion de 50 g de lactose. Encore faut-il quun mdecin vous le prescrive

    L encore, le plus simple est de se prendre en charge seul et dessayer une alimentation sans produits laitiers pen-dant quelques semaines. On combine gnralement lviction du gluten et des produits laitiers. Si ce test est positif, reste savoir si les symptmes proviennent

    6. MoayyediP1,FordAC,TalleyNJ,CremoniniF,Foxx-OrensteinAE,BrandtLJ,QuigleyEM.Theefficacyofprobioticsinthetreatmentofirritablebowelsyndrome:asystematicreview.Gut.2010Mar;59(3):325-32. doi: 10.1136/gut.2008.167270. Epub 2008 Dec 17.

    7. Wahnschaffe U, Schulzke JD, Zeitz M, Ullrich R. Predictors of clinical response to gluten-free diet in patients diagnosed with diarrhea-predominant irritable bowel syndrome. Clin Gastroenterol Hepatol. 2007 Jul;5(7):844-50; quiz 769. Epub 2007 Jun 5.

    8. BeyerK,TeuberSS.Foodallergydiagnostics:scientificandunprovenprocedures.CurrOpinAllergyClinImmunol.2005Jun;5(3):261-6.Review.AnticoA,PaganiM,VescoviPP,BonadonnaP,SennaG.Food-specificIgG4lackdiagnosticvalueinadultpatientswithchronicurticariaandothersuspectedallergyskinsymptoms.IntArchAllergyImmunol.2011;155(1):52-6.

    9. SofiF,WhittakerA,GoriAM,CesariF,SurrentiE,AbbateR,GensiniGF,BenedettelliS,CasiniA.EffectofTriticumturgidumsubsp.turanicumwheatonirritablebowelsyndrome:adouble-blindedrandomised dietary intervention trial. Br J Nutr. 2014 Feb 13:1-8.

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    le syndrome de lintestin irritaBle

    m dicalement parlant, le diagnostic de clon irritable est pos conformment aux critres Rome III mis au point par un consortium mondial de gastro-entrologues rpu-ts : prsence dune douleur ou dun inconfort abdominal per-durant au moins 12 semaines au cours des 12 derniers mois et qui est soulage au moment de la dfcation, associe un changement dans la frquence de la dfcation (constipa-tion, diarrhe ou alternance des deux) et associe un chan-gement anormal de la consistance des selles (trop solides ou trop molles). partir de l, on diffrencie le clon irritable de type C (constipation prdominante), D (diarrhe) ou M (alter-nance des deux).Aucontrairedesmaladiesinflammatoiresdelintestin(Crohn,rectocolite), le syndrome de lintestin irritable ne cause pas de lsions dans lintestin et naugmente pas les risques de souffrir de cancer colorectal ou dune autre maladie, cest pourquoilesmdecinslequalifientdetroublefonctionnel.

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    bien du lactose ou des protines laitires elles-mmes. Dans le premier cas, la rintroduction de fromages pte dure dans lalimentation naggrave pas les symptmes alors que cest le cas si la sensibilit porte sur les protines.

    Dune manire gnrale, le rgime sans gluten ni produits laitiers est de loin le plusefficacecontreleSII10.

    le rgime PaUvre en fodmaP

    s i le rgime sans gluten ni produits laitiers ne donne pas de rsultats

    ou des rsultats partiels, un autre rgime mrite dtre essay : cest le rgime pauvre en FODMAP. Trs souvent les personnes touches par un SII ont des troubles exacerbs suite la consom-mation de bl, de haricots rouges ou de lentilles et de pommes. Quel est donc le lienentretouscesaliments?Leurpointcommun est dtre tous riches en certains sucres particuliers, les FODMAP. Scien-tifiquement, les FODMAP dsignent les monosaccharides, disaccharides, oligo-saccharides et polyols fermentiscibles . Ce jargon est un acronyme anglais qui d-signe toute une collection de glucides aux noms complexes prsents dans certains alimentsetquipeuventtredifficilesas-similer. On les classe en quatre catgories (voir tableau).

    Quand les FODMAP ne sont pas absorbs par lintestin grle, ou seulement partiel-lement, ils se dversent directement dans le clon. L, ils servent de nourriture aux bactries qui y vivent, ce qui provoque des fermentations et des gaz. Par effet os-motique, les glucides FODMAP augmen-tent aussi le volume deau dans le clon et entranent des douleurs intestinales ou desmodificationsdutransit.

    Le rgime pauvre en FODMAP a t d-velopp par Sue Shepherd, une nutrition-niste australienne, et il fait de plus en plus parler de lui pour soulager les symptmes du SII. Des tudes ont not des rsultats positifs sur les douleurs, les ballonne-ments et les troubles du transit dans 75 % des cas.11,12

    les aliments concentrs en fodmaP

    famille de sUcres sUcres viss soUrces

    oligo-saccHarides

    FOS (fructo-oligosaccharides), GOS (galacto-oligosaccharides)

    Bl, seigle, orge, oignons, poireaux, ail, chalote, artichaut, betterave, fenouil, petits pois, chicore, pistache, noix de cajou, lgumineuses (lentilles, haricots secs, pois chiches)

    disaccHarides Lactose Lait et produits laitiers

    mono-saccHarides

    Fructose (lorsquil est en excs par rapport au glucose)

    Pomme, poire, mangue, cerise, pastque, asperge, sucre, miel, sirop de glucose-fructose

    Polyols Sorbitol, mannitol, maltitol et xylitol

    Pomme, poire, abricot, cerise, nectarine, pche, prune, pastque, champignon, chou-fleur,chewing-gumsetsucreries sans sucre

    Le principe du rgime pauvre en FODMAP est de limiter la consommation des aliments incrimins. Il se droule en deux tapes :

    1. Une phase dlimination : en supprimant tous les aliments riches en FODMAP, elle vise rduire au silence les symp-tmes digestifs.

    2. Une phase dlargissement : il sagit de rintroduire les alimentsunparunpouridentifierceuxquifontragirlesintestins.

    Cette mthode est particulirement utile car tous les FOPMAP ne sont pas ncessairement impliqus ensemble dans le SII et il estintressantdidentifierceuxquiposentproblme.Dautrepart, les tudes ont surtout mis en vidence quil existait un effet cumulatif, cest--dire que lorsque plusieurs dentre eux sont consomms au mme repas, cela provoque des symp-tmes. La liste des FODMAP est longue, mais avec un peu de patience, il est possible de dcouvrir ainsi les aliments qui conviennent, parfois seulement en petite quantit, et ceux qui ne conviennent pas. Une liste encore plus complte des FO-DMAP est disponible ici : http://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/Dietes/Fiche.aspx?doc=diete-fodmap

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    10. Carroccio A, Brusca I, Mansueto P, et al. A cytologic assay for diagnosis of food hypersensitivity in patients with irritable bowel syndrome. Clin Gastroenterol Hepatol. 2010;8:254-260.11. Shepherd SJ, Gibson PR, Muir JG. A diet low in FODMAPs reduces symptoms of irritable bowel syndrome. Gastroenterology. 2014 Jan;146(1):67-75.e5. doi: 10.1053/j.gastro.2013.09.046. Epub

    2013 Sep 25.12. Barrett JS, Gearry RB, Muir JG, Irving PM, Rose R, Rosella O, Haines ML, Shepherd SJ, Gibson PR. Dietary poorly absorbed, short-chain carbohydrates increase delivery of water and fermentable

    substrates to the proximal clon. Aliment Pharmacol Ther. 2010 Apr;31(8):874-82.

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    les comPlments alimentaires qUi soUlagent

    Le psyllium blond Plantago ovataLes graines de psyllium blond sont un miracle de la phytothrapie pour soulager les troubles intesti-naux.Composesdefibressolubles,ellesmodifientla composition du microbiote intestinal et rgulent le transit, sopposant la fois la constipation et la diarrhe. La dose optimale se situe entre 20 et 30 g par jour 22, avec des graines entires ou de la poudre, prises avec beaucoup deau.

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    Psyllium blond : boutiques dittiques

    le curcuma curcuma longaAjout dans lalimentation ou pris en glule il am-liore les symptmes en 8 semaines. 23 Il faut viter le curcuma absorption amliore : cest le contact du curcuma avec la muqueuse intestinale qui est responsabledesbnfices.

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    Phytostandard de curcuma (Pilje) : www.commander-pileje.fr 02 40 83 86 37

    Annie Casamayou

    les mdicaments qUi aggravent le sii

    c ertains mdicaments sont reconnus pour contribuerlapparitionouamplifierleSII:

    Les inhibiteurs de la pompe proton prescrits pour soulager les brlures destomac.13

    Certainsantalgiquescommelesanti-inflamma-toires non strodiens.14

    Certains antibiotiques comme les ttracyclines.15

    le rle dU stress

    Cest dans la tte ! Aprs avoir fait culpabiliser les malades pendant de nombreuses annes, la mdecine officielle reconnat enfin aujourdhuique le syndrome du clon irritable nest pas une maladie psychologique car ni la psychothrapie, ni les thrapies cognitives 16 ni les mdicaments anti-dpresseurs 17 ou anxiolytiques ne sont capables de la gurir.Nanmoins, le microbiote intestinal est en interaction directe avec le cerveau grce ses 200 millions de neurones qui lui envoient en permanence des donnes. On comprend ds lors comment le stress peut dclencher un orage neu-rologique expliquant en partie lapparition ou len-tretien des symptmes, dautant que la maladie est en elle-mme une source de stress non ngligeable.

    Lhypnose 18 ou la mditation de pleine conscience 19 sont reconnues comme des outils thrapeutiques valides et simples permettant de rquilibrer le sys-tme nerveux et dattnuer les symptmes gnants. Dautres techniques antistress peuvent aider de la mme manire : cohrence cardiaque, relaxation, qi gong, etc. Sans oublier le sport ! Le recours los-topathie est un traitement encore mal document mais qui, au cours de petites tudes, montre des rsultats encourageants pour soulager les douleurs, au moins court terme.20 Lacupuncture semblerait aussi reprsenter un traitement complmentaire ef-ficace.21

    13. Keszthelyi D, Dackus GH, Masclee GM, Kruimel JW, Masclee AA. Increased proton pump inhibitor and NSAID exposure in irritable bowel syndrome: results from a case-control study. BMC Gastroenterol. Sep 5 2012;12(1):121.

    14. Kerckhoffs AP, Akkermans LM, de Smet MB, et al. Intestinal permeability in irritable bowel syndrome patients: effects of NSAIDs. Dig Dis Sci. Mar 2010;55(3):716-723.15. Villarreal AA, Aberger FJ, Benrud R, Gundrum JD. Use of broad-spectrum antibiotics and the development of irritable bowel syndrome. WMJ. Feb 2012;111(1):17-20.16. Kennedy T, Jones R, Darnley S, Seed P, Wessely S, Chalder T. Cognitive behaviour therapy in addition to antispasmodic treatment for irritable bowel syndrome in primary care: randomised

    controlled trial. BMJ. 2005 Aug 20;331(7514):435.17. VahediH,MeratS,RashidioonA,GhoddoosiA,MalekzadehR.Theeffectoffluoxetineinpatientswithpainandconstipation-predominantirritablebowelsyndrome:adouble-blindrando-

    mized-controlled study. Aliment Pharmacol Ther. 2005 Sep 1;22(5):381-5.18. WilsonS,MaddisonT,RobertsL,GreenfieldS,SinghS.Systematicreview:theeffectivenessofhypnotherapyinthemanagementofirritablebowelsyndrome.AlimentPharmacolTher2006;24:769-

    780.19. Zernicke KA, Campbell TS, Blustein PK, et al. Mindfulness-Based Stress Reduction for the Treatment of Irritable Bowel Syndrome Symptoms: A Randomized Wait-list Controlled Trial. Int J Behav

    Med. May 23 2012.20. Hundscheid, H. W.C. (2007). Treatment of irritable bowel syndrome with osteopathy: Results of a randomized controlled pilot study. Journal of Gastroenterology and Hepatology, Vol. 22, Issue 9,

    Septembre, p. 13941398.21. Macpherson H, Tilbrook H, Bland MJ, Bloor K, Brabyn S, Cox H, Kangombe AR, Man MS, Stuardi T, Torgerson D, Watt I, Whorwell P. Acupuncture for irritable bowel syndrome: primary care based

    pragmatic randomised controlled trial. BMC Gastroenterol. 2012 Oct 24;12(1):150.22. BijkerkCJ,deWitNJ,MurisJW,WhorwellPJ,KnottnerusJA,HoesAW.Solubleorinsolublefibreinirritablebowelsyndromeinprimarycare?Randomisedplacebocontrolledtrial.BMJ.2009Aug

    27;339:b3154. 23. Bundy R, Walker AF, Middleton RW, Booth J. Turmeric extract may improve irritable bowel syndrome symptomology in otherwise healthy adults: a pilot study. J Altern Complement Med

    2004;10:1015-1018.

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    infUsion sPciale digestion

    f aites infuser dans une tasse deau chaude, pendant 10 minutes, 1 cuillre soupe dune

    ou plusieurs plantes choisies parmi celles-ci : Menthe feuilles, artichaut feuilles, camomille

    matricairefleurs,fenouilgraines,gingembrerhi-zome, mlisse feuilles.

    Boire3tassesparjourentrelesrepasouenfinderepas.

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    puiser dans le porte-monnaie des consommateurs quifontconfianceunlabelsanscomprendrevrai-ment o se placent ses limites

    deUx notions concilier

    d ans le domaine de lherboristerie, nous sommes en contact avec des produits naturels. Nous avons donc une obligation de moyens, par exemple la qualit biologique, ne serait-ce que par sens thique et parce que le consommateur le demande. Cela passe aussi par le respect des ramasseurs et des cultivateurs de plantes qui nous fournissent. Ces mmes personnes qui, si elles se trouvent dans le systme conomique classique, sont victimes des politiques dachat. On se doit dtre cohrent avec cela. Et lorsquon conseille des produits directement nos clients, nous avons aussiuneexigencesurlafinalitetlefficacitmmesdu produit. Si les plantes conseilles napportaient aucun bienfait, nous naurions pas une clientle gran-dissante comme nous la connaissons ! Ce nest pas parcequelesmoyensmisenuvresontnobles(bio,local, colo, durable) que cela nous dispense dun rsultat sur la sant du consommateur.

    fini le greenwasHing*

    J e prends tous les paris : les fabricants de com- plments alimentaires base de plantes qui seront sur la place dans les prochaines annes sont ceux qui auront adopt ces deux politiques : celle de moyens et celle de rsultats. partir de l, la communication et le marketing qui en dcouleront se fondront parfaitement dans une politique verte et durable. Et plus besoin de greenwashing !

    Cette cohrence globale qui pointe le bout de son nez nest pas exclusive lherboristerie, mais jai souvent le sentiment que celle-ci en est la fois le prcurseur et la gardienne. En ralit, elle est mme dj dans lconomie de demain. Une conomie cohrente envers nos ressources, nos enfants, et le partage des revenus. Finalement, lherboristerie est un bon moyen pour un chouette rsultat.

    Jean-Franois Astier

    deUx mondes, deUx PolitiqUes

    d ans le domaine pharmaceutique, pour les m- dicaments, la politique est justement celle du rsultat.Lesmoyens?Peuimporte,carcestlersul-tat qui compte. On ne se soucie gure des critres quimposeunequelconquecertificationbiologique.Le rsultat est recherch avant tout via une dmarche molculaire,validepardestudesscientifiquesetfinalementobtenueparlastandardisation.Quiddesmdicamentsbasedeplantes?Laprservationdesressources, le respect des quilibres cologiques, la valorisation du travail des personnes qui se trouvent en dbut de chane, comme les producteurs de plantes, tout cela, cest une autre histoire

    Enagriculturebiologique,lesmoyensmisenuvresont sacrment contrls, ce qui garantit au consom-mateur que le produit na pas t trait chimique-ment. Et cest videmment une bonne chose ! Mais quel sera le rsultat si les plantes ont subi un broyage non respectueux qui vince leurs principes actifs ou unmauvaisstockagequileurfaitperdreleursvertus?Cest pourtant fondamental ! Voici deux mondes qui fonctionnent avec deux mthodes diffrentes. Pour-quoisont-ilsspars?Faut-ildissociercepointlesmoyensemploysdesrsultatsrecherchs?

    troP facile !

    i l est facile pour la corporation pharmaceutique de dire que cest le rsultat qui compte. On nous prtend que les extraits de plantes sont stables et que leur action est valide par des tudes. Per-sonne nestime important dexpliquer la mthode puisquelersultatestreconnuscientifiquement.Mais aujourdhui on ne peut plus accepter cela ! Les exigences nergtiques, lurgence cologique et le besoin dintgration sociale sont tels quon ne peut plus passer outre de telles informations.

    En ce qui concerne les fabricants de complments alimentaires, il est aussi trs facile de se cacher der-rire le label bio ! Si la garantie de rsultat passe aprs le chiffre daffaires, cest encore un moyen de

    AssEz moyEn commE rsuLtAtLe bio cest bon, cest naturel. a, tout le monde le sait. Mais lorsquon parle de complments alimentaires base

    deplantes,lelabelbionegarantitmalheureusementpasunefinalitCarmme si le fabricant a port la mention bio sur un produit, on ne sait pas toujourssicelui-cinousapporterarellementdesbnficespournotresant

    *DfinitiondeWikipdia:coblanchiment,ouverdissagequiestunprocddemarketingouderelationspubliquesutilisparuneorganisation(entreprise,administrationpublique,etc)danslebutde se donner une image cologique responsable. La plupart du temps, largent est davantage investi en publicit que pour de relles actions en faveur de lenvironnement.

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    ALTErNATIfbientre

    cE Quon nE vous DIt PAs sur LE gymnmALa mdecine ayurvdique utilise une plante du nom de Gurmar, quisignifiequidtruitlesucre.Elleestprescritefaceaudiabte,vous vous en seriez dout Mais au dpart, cette plante a un curieux effet peu habituel : elle coupe toute envie de sucre ds quon en prend un peu en tisane ou en poudre. Une aubaine pour les becs sucrs que nous sommes, nous Occidentaux ! Mais croyez-vous quen Inde cette plante soit prescrite toute personnequialafcheusehabitudedegrignoter?Ilsontcomprisilyafortlongtemps que cette plante nagissait pas toujours.

    Voici donc mon hypothse. Lorsque le sucre est dtect, les sites rcepteurs provoquent une mobilisation de linsu-line. Sans lapport de sucre, la scrtion dinsuline se rgule. Cest dailleurs pour cela que le gymnma, prenant la place du sucre, est intressant chez les diab-tiques et quil est reconnu pour provo-quer la rgnration des lots de Lange-rhans, cellules du pancras responsables de la scrtion dinsuline. Lorsque lon consomme du gymnma, le corps reoit tout va de lacide gymnmique via le sang. Et, chez la personne non sensible, il est fort possible quil y ait un effet sti-mulant de linsuline. Au lieu davoir leffet modrateur attendu, il pourrait y avoir une augmentation insulinique effrne qui se manifesterait non pas par un pic aigu et momentan, mais par une hyperscrtion chronique. Le pancras, se trouvant en hyperactivit,entredansunmodeinflam-matoire, ce qui a pu tre, dans le cas que jai observ, lorigine de la pancratite.

    Le gymnma est une plante merveilleuse, mais la condition de faire au pralable un test blanc. Procdez comme suit : pre-nez une glule de gymnma, ouvrez-la dans votre bouche. Prenez un verre deau, et quelques secondes plus tard, observez si une cuillre de miel a bien un got de miel. Sil vous parat insipide, cest que la plante agit et vous pouvez dans ce cas, sans risque, commencer une cure. Si le miel est toujours du bon miel et que vous laimez toujours autant, cest que le gymnma nest pas du tout le produit qui vous convient Quon se le dise !

    Jean-Franois Astier

    le sqUatteUr de PaPilles

    d ans la feuille de Gymnema sylvestris se trouve un prin- cipe actif : lacide gymnmique. On attribue leffet de laplantecettesubstancequi,paruneconfigurationmol-culaire particulire, bloque les sites rcepteurs de la saveur sucre. En venant telle une cl sur ces rcepteurs gustatifs, cet acide prend la place du sucre. Si vous prenez du gymn-ma sous forme dinfusion, de poudre sche ou en mchant simplement sa feuille, vous ferez lexprience dun got amer pas trs bon qui restera en bouche. Si ensuite vous prenez un aliment sucr, il aura un got insipide et vous allez vous entendre dire : Quest-ce que cest que ce gteau ou ce caf quinapasdegot?Cestinfect!Sielleagitainsidanslabouche, chose tonnante, il en est de mme au niveau du cerveau et mme du pancras

    la goUrmandise est PartoUt

    v ous le savez comme moi, lorsque nous consommons du sucre, leffet produit ne se limite pas la bouche. Cest dans lorganisme tout entier quil enclenche des ractions, des terminaisons nerveuses au cerveau. Les rcepteurs du sucre sont partout car la cellule en a besoin pour vivre. Cest ce qui ex-plique que lorsque nous prenons du gymnma, la raction au sucre est presque pidermique. On ne peut plus le voir en pein-ture ! Et un quart dheure une demi-heure aprs sa consom-mation, on peut vous prsenter votre gteau prfr, a ne vous donnerammepasenvie.Cestmerveilleux,nest-cepas?

    le revers de la mdaille

    J ai vu un jour une personne qui, la suite dune cure de gymnma,a faitunepancratite. Il sagitdune inflam-mation du pancras aux consquences parfois gravissimes. Jai donc fait lhypothse que le gymnma fonctionne en mode tout ou rien . Il agit chez la plupart des gens de manire radicale. Mais ce quon ne vous dit pas, cest que certaines personnes ny sont pas sensibles. Et dans ce cas, les consquences seront diffrentes de celles dune personne qui y est sensible. Cette diffrence ne sexplique pas, du moins ma connaissance.

    vous vous en seriez dout Mais au dpart, cette plante a un curieux effet

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    dermatose, etc. Yvette Pars contribua au dvelop-pement de rseaux de consultations locales et de pharmacies externes et se consacra au dveloppe-ment de recherches thrapeutiques concernant le sida. Elle contribua la cration des associations rgionales de tradipraticiens et participa en 1999 Dakar au premier Congrs international des m-decines traditionnelles et affection vih-sida .

    Une Unificatrice des mdecines

    a fin de trouver les financements ncessaires au dveloppement des activits de lhpital,

    elle va organiser des confrences annuelles en Al-lemagne (1981-1992), et en Suisse (1986-1992) destination des mdecins intresss par les actions de lhpital Keur Massar. Et cest grce son in-tervention que lassociation Rencontre des mde-cins obtient en 2001 le statut dONG auprs des autorits sngalaises. Je reproduis ci-dessous des extraits dune interview accorde David Cadasse pour le site internet Afrik.com le 26 mai 2006.

    afrik.com : a lhpital Keur massar, que vous avez cr en 1980, on nutilise que des traitements issus de la mdecine traditionnelle. Pourquoi avoir compltement cart la mdecine occidentale ?

    Pr Yvette Pars : Quand on fait quelque chose, il faut tre loyal. Paralllement mes fonctions au sein de lUniversit et du centre de recherche, je travaillais avec des thrapeutes qui menseignaient la mdecine traditionnelle. Je nallais pas avoir le

    Aprs avoir prsent en 1957 une thse en sciences naturelles, Yvette Pars devint chercheuse au CNRS. Trois ans plus tard, elle tait nomme lUniversit de Dakar o elle obtint le doctorat en mdecine en 1968. Cest alors quelle dcouvre la mdecine traditionnelle. Elle tudie principalement la lpre et ses recherches mettent en vidence les capacits des plantes rputes anti lpreuses. Cest en 1979 quelle rencontre le thrapeute rput Dadi Diallo, qui lui fait dcouvrir la richesse de la mdecine tra-ditionnelle. Aprs avoir constat quil gurissait des malades considrs comme incurables, elle devient son disciple. En Occident, on continue de penser que le savoir des tradithrapeutes nest que supers-tition mle des connaissances empiriques d-nues de toute rationalit , expliquait-elle en sin-dignant de cet aveuglement et de cette arrogance prtentieuse des mandarins europens.

    Avec Dadi Diallo, elle put sinitier progressivement aux vertus thrapeutiques des plantes africaines, ainsi qu leurs modes de rcolte, de prparation et de prescription. En 1980, Yvette Pars cre quelques kilomtres de Dakar un centre de soins, afindepromouvoiretdepratiquerlamdecinetra-ditionnelle africaine. Ce centre obtiendra le statut dhpital en 1985 et Yvette Pars le dirigera jusquen 2003.Aufildutemps,lhpitalsespcialisedansle traitement de la lpre infantile. Et cest en 1987 que les premiers patients sropositifs reoivent des soins lhpital. En vingt ans dactivit, lhpital de Keur Massar obtint des rsultats spectaculaires : gurison de la lpre, prvention de la lpre infan-tile et gurison de plusieurs maladies infectieuses bactriennes : paludisme, tuberculose, hpatites,

    LhIstoIrE DyvEttE PArs, chErchEusE En mDEcInE AfrIcAInE

    Au nombre des hros mconnus de notre temps, il faut compter Yvette Pars, quiconsacrasaviechercherlesmoyensefficacesetlocauxdesauvegarderlasant humaine et qui poursuivit inlassablement son combat dans lindiffrence mprisante de la cohorte mdiatique. Docteur en science et en mdecine, ancien professeur lUniversit Cheikh Anta Diop de Dakar, Yvette Pars fut durant dix-sept ans directrice du Centre de Recherches Biologiques sur la Lpre, a t la fondatrice de lHpital traditionnel de Keur Massar. Elle a suivi une formation de quinze annes pour devenir tradithrapeute (praticien des thrapies traditionnelles) et devint convaincue de la supriorit des traitements issus de la science africaine dans de nombreuses pathologies.

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    naturopathie & tradit ions JUILLET/AOT 2014 N95

    alternatifbientre

    toupet de faire entrer des mdicaments europens dans cette structure. De toute faon, si je lavais fait, les thrapeutes se-raient immdiatement partis. Je ne vois pas pourquoi, voyant que les traitements taient bons, jaurais mlang les deux choses.

    afrik.com : en tant que femme europenne blanche, comment avez-vous russi vous faire accepter par les thrapeutes traditionnels ?

    Pr Yvette Pars : Oh, cest un miracle ! Il est extraordinaire quedesthrapeutesafricainsaientfaitconfianceunetran-gre, dautant plus quelle reprsentait, il faut le dire, le pays colonisateur. Il y a tout un concours de circonstances qui a fait que les grands matres sngalais mont accepte. Et cest un trs grand matre Peul, Dadi Dialo, qui ma accueillie.

    afrik.com : en quoi consiste cette formation ?

    Pr Yvette Pars : Il faut 15 ans de formation pour devenir un bon thrapeute. La formation est trs dure. Il faut apprendre normment auprs dun matre qui est dune svrit terrible. Il faut dabord aller cueillir les plantes en brousse. On se lve trs tt et on travaille beaucoup. Il faut connatre les plantes, savoir o il faut les trouver, ensuite il faut apprendre faire les mdicaments. Il y a une somme considrable de mdicaments apprendre. Il faut apprendre lart pharmaceutique, puis lart mdical : comment examiner les malades. Il y a des tests spci-fiquesenmdecineafricaine.PourlesAfricains,entantquoc-cidentale, je reste un peu trangre cela. Il y a galement une dimension mystique o ils apprennent les crmonies pour les maladies mentales et connatre les mauvais sorts.

    Afrik.com : Comment expliquer la mfiance des mdecins traditionnels africains lgard de leurs homologues occidentaux ?

    Pr Yvette Pars : Mais cest normal. Les Blancs sont des pil-lards. Si vous dites un secret un Blanc, il va vite le dire des multinationales qui vont venir piller vos ressources. Les Occi-dentaux ont leur mdecine, leurs universits. Et puis quest-ce queaveutdiredonnerdesrecettes?Ilfautdabordsavoirlesutiliser. La mdecine africaine, a sapprend.

    afrik.com : les rsultats que vous avancez semblent remarquables. comment se fait-il quils ne soient pas plus connus et reconnus ?

    Pr Yvette Pars : Parce quils ont t combattus par les mdecins occidentaliss qui ne veulent pas perdre leur pou-voir, ni largent corrupteur qui vient de ltranger. Il y a eu Dakar, en 1999, le Premier congrs sur les mdecines tra-ditionnelles sur le VIH sida, organis par le ministre de la Recherchescientifique.IlyavaitleministredelaSant,tousles mdecins, des reprsentants de lOMS, de lOnusida. Jai fait des exposs en tant que dirigeante datelier et il y a eu des exposs de femmes tradithrapeutes, mais a na rien fait bouger. (...) Ce sont les mdecins africains occidentaliss qui bloquent lavance de la sant en Afrique.

    afrik.com : quel avenir, selon vous, faut-il rserver ces mdecines traditionnelles ?

    PrYvettePars:KeurMassar,aufildutemps, quatre autres thrapeutes dethnies diffrentes et leurs disciples vinrent toffer lquipe, en mme temps que slargis-saient nos activits avec les consultations externes de mdecine gnrale. ce jour, plus de 250.000 malades, toutes maladies confondues, ont reu nos soins. (...) Face au sida, lAfrique nest pas le continent dmuni que lon sobstine dcrire. Les peuples africains ont leur mdecine tra-ditionnelle, riche de savoirs accumuls et prouvs au cours des millnaires. Ils ne doivent pas se sous-estimer mais agir avec dtermination. Lors de la 6e Journe mon-diale du sida (en 1993), le secrtaire g-nral de lONU alors en fonction, Boutros Boutros-Ghali, navait-il pas demand New York, au sige de Nations unies, un effort de coordination tendu tous les savoirs mdicaux de la plante pour arri-ver vaincre le sida. Partout, lintelligence a invent une mdecine intgre, adap-te son environnement. Il faut convier les mdecines chinoises, ayurvdiques, amrindiennes, arabes, celle de lle de Pques, celles des matres africains, ain-si que des moines mdecins bouddhistes et toutes les mdecines du monde lutter ensemble contre la pandmie.

    le lgUe dyvette Pars

    y vette Pars a publi trois livres aux ditions Yves Michel. La mdecine

    africaine, une efficacit tonnante, dans lequel elle raconte sa dcouverte de lim-mense savoir des mdecins traditionnels africains, Sida, de lchec lespoir, un ouvrage qui ouvre de nouvelles voies de recherche sur lutilisation des floreslocales, comme cest dj le cas au S-ngal, avec des rsultats encourageants, alors que la mdecine occidentale est propos du Sida en chec permanent. Elle a publi aussi Perles de sagesse de la m-decine traditionnelle africaine.

    ce sujet, le tmoignage de Christian Portal est des plus pertinents : De par ma formation en mdecine traditionnelle

  • naturopathie & tradit ions JUILLET/AOT 2014 N95

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    chinoise, javais appris et intgr que lessentiel des maladies tait dorigine interne, alors cette vision dune irresponsabilit personnelle au profi t dune responsabilit externe ntait pas pour me satisfaire. La mdecine chinoise considre que lori-gine interne des maladies est surtout lie au mode de vie et plus rarement ce quelle appelle le ciel antrieur, cest--dire des questions gntiques. Dune part, on remarque une externalisation des causes morbides qui montre une poursuite des visions issues du pasteurisme - lhomme est bon par sa nature divine, la maladie est dorigine diabolique (...) Cette vision pose un problme de strilit idologique par son inca-pacit reconnatre dautres causes que celles dorigine ex-terne (virus, bactrie, pollution, etc.). examiner la faute en dehors de soi-mme, il ny a aucune remise en cause person-nelle. Cela a galement linconvnient dappauvrir les pistes de recherche.

    Est-il besoin de prciser que ce rejet de toute responsabilit personnelle a t largement confort par la cration de la S-curitsocialequi,envenantajouter lirresponsabilitfinan-cire lirresponsabilit morale, a exonr le citoyen de toute remise en question de son mode de vie. Si le microbe et le tuyau dchappement sont responsables de tout, il est nor-mal que la collectivit paie pour la malchance de celui qui a attrap du mal et qui, proclame-t-on, ny est pour rien. Cette conception errone de la sant et de la maladie conduit lhumanit la dchance. Il est plus que temps de replacer ltrehumainaucurdesprocessusde slectionnaturellequi donnent chaque vivant la pleine et entire responsabi-lit de ce quil est et de ce quil devient. Il est plus que temps de comprendre que lindividu nest pas une sorte dlot battu par les temptes et bard de contrats dassurance, mais bien une parcelle insparable de toutes les forces de vie et de tous les courants desprit qui sillonnent cette plante et au milieu desquels il doit assumer son destin. Le mrite particulier des mdecines traditionnelles, qui autrefois existaient aussi chez nous Occidentaux, et qui furent discrdites par lUniversit la suite dune confusion tymologique dont elle abusa cyni-quement, transformant en remdes de bonne femme ce qui tait en ralit des remdes de bonne fame , cest--dire de bonne renomme (le vieux franais fame nous ayant laiss le mot fameux, au sens premier de clbre .)

    Yvette Pars est dcde le 9 juillet 2010 lge de 86 ans. Elle avait compris que lindividu ntait pas sparable de la nature et de tous les tres qui lentourent et que sa sant d-pendait du rtablissement de toutes ses connexions avec len-vironnement et le milieu ambiant. Quand tous les mdecins occidentaux et leurs patients auront compris cela, on pourra peut-treesprerquelesmaladiesreculentenfinpourdebon.Il y a encore beaucoup de chemin faire, mais Yvette Pars a ouvert la voie. Nous devons tous lui en tre reconnaissants.

    Pierre LANCE

    soja : le lait maternis toxiqueLes laits materniss base de protines de soja augmentent lincidence de crises fbriles chez les enfants.

    Cette dcouverte est dabord due au hasard : en remplaant les pro-tines de soja par des protines lai-tires dans lalimentation de leurs souris de laboratoire, une quipe scientifiqueamricainearemarquque ces souris faisaient deux fois moins de crises fbriles quavant. Les crises fbriles sont des sortes de crises dpilepsie accompa-gnesdefivre,frquenteschezlesenfants autistes. Sachant que 25 % des laits infantiles contiennent des protines de soja, lquipe a voulu voir si ce constat sappliquait gale-ment aux enfants. Ils ont pour cela analys des donnes recueillies par la Fondation pour la recherche sur lautisme (SFARI Simplex Col-lection), portant sur lalimentation de 1 949 enfants atteints de la ma-ladie. Ils ont ainsi dcouvert que les enfants nourris avec des laits materniss base de protines de soja faisaient effectivement deux fois plus de crises fbriles que ceux nourris avec dautres laits. Ces en-fants avaient galement deux fois plus de risques de mourir dune crise dpilepsie et quatre fois plus de risques de faire une crise fbrile partielle, cest--dire de courte du-re et sans perte de connaissance. La controverse sur les effets bn-fiques ou nfastes des produits base de soja est donc loin dtre close. Mais pourquoi ne pas ap-pliquer le principe de prcaution, en particulier quand il sagit de la santdenosenfants?1

    ne

    ws

    1. Cara J. Westmark, Soy Infant Formula and Seizures in Children with Autism: A Retrospective Study, PLOS ONE DOI: 10.1371/journal.pone.0080488.

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    JUILLET/AOT 2014 N95alternatifbientre

    1. Tonacchera M, Pinchera A, Dimida A, Ferrarini E, Agretti P, Vitti P, Santini F, Crump K, Gibbs J. Relative potencies and additivity of perchlorate, thiocyanate, nitrate, and iodide on the inhibition of radioactive iodide uptake by the human sodium iodide symporter. Thyroid. 2004 Dec;14(12):1012-9.

    Une Prise de sang aUx rsUltats tromPeUrs

    s i votre mdecin suspecte que votre fatigue ou votre prise de poids sont provoqus par un drglement de la thy-

    rode, une petite glande en forme de papillon situe lavant du cou, il vous prescrira un dosage de la TSH. Cette hormone, aussi appele thyrostimuline, stimule ou freine la production dhormones actives par la thyrode. En cas de mauvais fonc-tionnement de la thyrode, il y a deux possibilits :

    soit la glande thyrode ne produit pas assez dhormones actives. On parle dhypothyrodie. Votre taux de TSH est alors anormalement haut pour stimuler votre thyrode, qui ne produit pas assez ;

    soit la glande thyrode produit trop dhormones actives. On parle dhyperthyrodie. Votre taux de TSH est anorma-lement bas pour freiner votre thyrode, qui produit trop.

    Malheureusement, ce dosage de la TSH renvoie souvent un rsultat faux !

    En sortant du laboratoire danalyses mdicales, vous verrez affichlechiffrecorrespondantvotredosagedeTSHainsiquune norme, gnralement situe entre 0,2 et 5 mUI/L. Mais il faut bien comprendre comment ces valeurs de rfrences sont calcules.

    Pour les tablir, des groupes dexperts effectuent des prises de sang sur des milliers de personnes qui sont considres en bonne sant , puis ils en tirent des valeurs dans lesquelles se retrouvent 95 % des individus ; cest ce qui constitue la norme . Malheureusement, les problmes de thyrode mettent des dcennies se rvler. Bon nombre de personnes consi-dres comme en bonne sant sont en ralit malades, ce qui fausse la norme.

    Ces erreurs de mesure pour les hormones thyrodiennes sont si graves quentre 1970 et 1985 la norme pour la TSH se si-tuaitentre1et10.Puisellevolua0,3et6etenfin,ac-tuellement,0,3et5mUI/L.Maislasaganestpasfinie:leslaboratoiresamricainsontdjmodifileurnormeentre0,2et3,quipourraitbienresterlanormedfinitive.Toutevaleurde TSH infrieure 0,2 ou suprieure 3 doit donc alerter : si vous prsentez simultanment des symptmes, il est impratif de trouver un mdecin endocrinologue qui accepte de vous soigner !

    savoir sUr votre glande tHyrode

    a prs la mnopause, si vous prenez du poids, perdez le moral et deve-

    nez frileuse, attention ! Il ne sagit pas forcment de la mnopause ! Ce boule-versement hormonal dclenche en effet souvent de manire simultane des pro-blmes de thyrode : un bilan sanguin est fortement conseill. cet ge, jusqu 1 femme sur 5 est touche par une hypo-thyrodie.

    Autres personnes risque : les vgta-riens et les vgtaliens dont les apports en iode sont souvent trop lgers car seuls les produits de la mer contiennent des quantitssignificativesdiode,unoligo-lment indispensable la synthse des hormones thyrodiennes.

    Enfin, certaines substances prsentesdans les aliments sont connues pour in-terfrer avec la synthse des hormones thyrodiennes, il sagit des glycosides cyanognes. Naturellement prsents dans toutes les lgumineuses (lentilles, pois, haricots, soja, etc.), les pommes de terre, le manioc, le tapioca, le millet, le fonio et tous les lgumes de la famille des cru-cifres (chou, brocolis, etc.), ils se trans-forment aprs cuisson en thiocyanates (des drivs du cyanure) qui bloquent la captation de liode par la thyrode.

    Deux solutions sont efficaces pour seprmunir des effets nfastes des thiocya-nates : soit supprimer les aliments qui en sont la source, soit augmenter de manire simultane sa consommation de produits de la mer (qui sont riches en iode) 1.

    Chizuko Sakamoto

    lanalyse sanguine pour les nuls : la thyrodeFatigue, dprime, gain de poids, constipation ? Ces symptmes sont souvent rvlateurs dun drglement de la glande thyrodienne. Problme : la prise de sang peut vous induire en erreur !

    ne

    ws

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    toUs accrocs la moUsse

    Lil vif, les dents blanches, le poil brillant , cela vous rappelle-t-ilquelquechose?Cestcequenousvendentdsormais tous les spots publicitaires avec, en prime, des misesenscnedpassant lascience-fictiondanslesquelles,preuves lappui, un homme en blouse blanche et au sourire tincelant vante les mrites du dernier shampoing antipelli-culaire. De la cuisine au plafond, de notre cuir chevelu aux pattes de nos animaux de compagnie, nous traquons la sale-t, le gras, les bactries, tout doit tre propre et clinquant. Et pour que ce soit propre, il faut que a mousse ! Cest en tout cas lassociation qui sest installe dans les esprits et qui nous conduit au cercle vicieux du lavage outrance.

    Notre corps cohabite pourtant avec un nombre incalculable de micro-organismes, des bactries, sans lesquelles nous ne pourrions survivre. Bien que la question de lhygine ft ca-pitale pour enrayer la mortalit lie aux diverses pidmies, nous avons pouss cette tendance lextrme, au point de dverser sur notre corps des doses massives et quotidiennes de produits destins lorigine dissoudre les graisses dans les moteurs de voiture. Vous avez bien lu : les agents mous-sants utiliss dans nos shampoings les garants de cette belle et onctueuse mousse sont les mmes que ceux utiliss dans les lessives, les produits dtachants, les colles tissus ou les produits vaisselle. Tous les jours, sous notre douche, nous uti-lisons ni plus ni moins que du dtergent industriel : les fa-meux tensioactifs .

    Dansun rapportpublien1983, la revuescientifique Jour-nal of the American College of Toxicology 1 indiquait que des concentrations minimes (de lordre de 0,5 %) de sodium lau-ryl sulfate (SLS), un des tensioactifs les plus utiliss, pouvaient provoquer des irritations de la peau, et des corrosions svres partir de 10 %. Sachant que la plupart des shampoings en concentrent pas loin de 30 %, il y a de quoi sarracher les cheveux!Deplusenplusdexperts indpendantsaffirmentque le SLS pourrait avoir des implications dans les troubles hormonauxparsacapacitmimerlactivitdesstrognes,les hormones fminisantes. Cela le rendrait responsable de

    shampoings, comment briser laddiction ?Nous avons tous entendu parler des mfaits des shampooings et de la cohorte de produits aux noms tranges qui les composent : SLS, DEA, parabnes, silicones.Quesont-ilsenralitetreprsentent-ilsundanger?Peut-onsenpassersanscraindredavoirlecheveugrasetraplapla?

    plusieurs pathologies, dont laugmenta-tion des cancers du sein, des cancers de lutrus et de linfertilit masculine. Se-lon le Dr Samuel Epstein, minent sp-cialiste du cancer, le danger principal de ces substances tensioactives est que, combines certains lments prsents dans la formule, des produits hautement toxiques et cancrignes peuvent se pro-duire.

    On peut donc lgitimement sinterroger sur lutilisation de tels produits dans nos shampoings. La raison est simple : ils sont bon march. Et comme par leur effet dcapant nos shampoings provoquent, entre autres, lapparition de pellicules, nous courrons acheter le miraculeux antipelliculaire qui va rgler tout a. Tout est savamment orchestr pour nous rendre accrocs la mousse !

    Mais le SLS nest pas le seul tre mis au banc des accuss. Chaque anne, la FDA (Food and Drug Administration), lagence sanitaire amricaine, recense un nombre important de plaintes lies lutilisation des soins corporels et des cosmtiques. Dans le rapport annuel de 1999, 58 % des plaintes taient relatives des pro-blmes dermatologiques svres et 17 % dentre elles relatives des ractions du systme nerveux 2. Ainsi, Dithanola-mine (DEA), Trithanolamine (TEA), pa-rabnes, sont elles aussi des substances qui, au regard des ravages subis par les animaux de laboratoire 3, ne laissent plus aucun doute sur leur toxicit 4 et pour-raient amrement nous faire regretter le dicton : il faut souffrir pour tre belle .

    1. JOURNAL OF THE AMERICAN COLLEGE OF TOXICOLOGY Volume 2. Number 7, 1983Final Report on the Safety Assessment of Sodium Lauryl Sulfate.2. Federal Register/Vol. 64, No. 98/Friday, May 21, 1999/Rules and Regulations.3. NTP. Seventh Annual Report on Carcinogens. U.S. Department of Health and Human Services, Public Health Service, National Toxicology Program, National Institute of Environmental Health

    Sciences, Technical Resources Inc., Rockville, MD, 1994.4. Lijinsky, William. Chemistry and Biology of N-Nitroso Compounds. Cambridge University Press, New York, 1992.

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    JUILLET/AOT 2014 N95alternatifbientre

    Si de nombreuses tudes rapportent les dangers lis lutilisation rpte de ces produits, vous continuerez de lire cepen-dant dans la presse fminine des articles pseudo-srieux titrant Toute la vrit sur les shampoings mais se voulant tou-jours trs rassurants sur lutilisation de cesderniers.Pourquoicela?Larponseen quelques chiffres : il se vend prs de 6 shampoings chaque seconde en France soit environ 511 000 bouteilles par jour ; 186,5 millions de shampoings vendus chaque anne pour un chiffre daffaires de plus de 1/2 milliard deuros.

    Faut-il donc jeter tous nos shampoings lapoubelle?Pourcertainspassionnsde sant naturelle, prts aller jusquau bout de leurs convictions, la rponse est oui sans hsitation. Ils ont saut le pas du sans shampoing (voir ci-dessous). Mais les alternatives ne manquent pas : des shampoings bios aux shampoings faits-maison, il y en a pour tous les gots.

    la solUtion radicale : le no poo ( sans sHamPoing )

    v ous vous imaginez dj revenu dans lesannes70,lafleurauxdentset

    surlachemise,lairbat,lecheveugras?Dtrompez-vous ! Le no poo , littra-lement pas de shampooing , est une pratique qui nous vient des tats-Unis, plus prcisment de blogueuses repen-ties qui, lasses de polluer la plante et leur sant avec les produits chimiques contenus dans les shampoings, ont la-bor une technique qui consiste se passer totalement des produits lavants classiquesauprofitdeproduitsnaturelsutiliss seulement de temps en temps, et partagent leur exprience en direct sur Internet, photos lappui. Elles d-noncent leffet spirale induit par le lavage quotidien : plus on utilise de shampoing, plus les cheveux regraissent rapidement. Elles promettent une chevelure de sirne grce ce procd qui bouscule toutes nos ides prconues en matire dhy-gine capillaire. Mais pour cela, il faut se dbarrasser de cette ide bien ancre

    zoom sUr les tensioactifs :

    l es shampoings de notre quotidien contiennent le plus souvent des agents lavants qui dissolvent la graisse.

    Ces dtergents, appels galement tensioactifs, sont gn-ralement :

    le sodium laureth sulfate (sles) et le sodium lauryl sul-fate (SLS) : longtemps utiliss dans les produits de net-toyage indust