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« Les fantômes de Sainte Julianne » 01/06/2008 - 1 / 24

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Les fantômes de Sainte Julianne

Distribution par ordre d’apparition :

Flumence, gouvernante haute en couleur de Marie Céleste.Clotilde de Pletex, secrétaire de direction de sa patronneMarie Céleste De Laville, Grande patronne immensément riche, estvenue se mettre au vert suite au stress de sa vie bouillonnante.Auguste Philenbois, s’est occupé de l’entretien et de la vente de lamaison en l’absence des propriétaires, personne assez rustre…Violette Delacrouze, correspondante locale de la dépêche du Soir, trèssympathique, à la recherche d’un scoop pouvant la relancerprofessionnellement…Dora Smith, Archéologue qui fait des travaux dans cette maison à larecherche du (faux) trésor des cathares… la maison achetée ne l’arrangepas… 1er fantôme – Esclarmonde, une ancienne parfaite. Brûlée comme sesdeux autres sœurs, très pieuse, et se donne une raison d’être toujours surcette terre en s’occupant de ses deux sœurs, depuis 800 ans, elles fontfuir tout ce qui pénètre dans cette maison. Ancien lieu de culte.2ème fantôme – Malvina, Ancienne prostituée, ne pense qu’aux chosesillicites… hypocondriaque. Son problème, elle ne peut plus toucher lachair…3ème fantôme – Mouflette, une folle ne pensant qu’à faire des farces,méchante avec ses deux, la plus redoutables des 3.Gilles de la Tourette – Neveu d’Auguste. Spécialiste en parapsychologieet recherche de fantômes, un doux dingue à la recherche d’un contactavec l’autre monde…

L'histoire : Une dirigeante d'une grosse société bien trop stressée vavenir se mettre au vert dans le Tarn. Sur les conseils de sa plus procheamie, elle achète une vieille demeure et ce, malgré les supplications de sabonne très sensible sur les ondes néfastes des lieux. Elle n'a peut-être pastord, car des manifestations étranges et insolites commencent à semanifester...

Distribution : 10 personnages - 8 femmes, 2 hommes.



1er acte

01 Musique d’ambiance gothique qui bascule aussitôt dans unemusique légère et bucolique – l’entrée des personnages peut se fairepar le public.Intérieur vétuste d’une vieille demeure… Les trois femmes sontmaintenant sur scène…Flumence : Et c’est là que nous allons vivre ? (Porte une petite valise)ben mon vieux… j’étais mieux à Paris !Arrivée de Clotilde… secrétaire de direction pour sa patronne Marie-Céleste de Laville qui la suit.Clotilde : Oh arrête de rouspéter sans arrêt Flumence… Vous pourriezm’aider quand même ! (Deux grosses valises à la main)Flumence : Et oh ? Je n’ai que deux mains ! Et puis cela vous ferait dubien de bosser un peu… Marie-Céleste : Cessez de vous chamaillez sans cesse ?! (Observe leslieux) Ce n’est pas neuf, mais c’est très joli, (elle passe son doigt sur unmeuble) c’est aussi très sale ! Faudra me nettoyer tout cela et viteFlumence !Flumence : (Elle imite sa patronne) « Faudra me nettoyer tout cela etvite Flumence ! Va faire les courses Flumence ! Descend la poubelleFlumence ! As-tu pensé au bouquet de fleurs Flumence ! » Flumence, elleen a jusqu’à là ! Ras le chignon ! Mais allez-y ! Stressez moi ! C’est foucomme les stressées peuvent être stressantes ! Je vous rappelle que vousêtes ici pour vous détendre Madame ! Et puis, ce n’est pas une raison pourstresser les autres… (Pendant ce temps, Clotilde inspecte les lieux)Marie-Céleste : Ça y est ? C’est fini ? Bien, je vous demandeaimablement de faire votre travail !Flumence : Je vous préviens Madame Marie-Céleste, je ne vais sûrementpas me coltiner cette foutue baraque toute seule ! Déjà qu’à Paris, j’avaisdu mal à m’en sortir…Marie-Céleste : Et bien vous vous ferez aider, voila tout ! Et puismaintenant, cessez de vous plaindre sans cesse !Flumence : Mais…Marie-Céleste : Cessez !Flumence : Ah c’est sur…Marie-Céleste : Allez vous cesser !Flumence : Je cesse….Marie-Céleste : Cessons de nous quereller et installons-nous ! Qu’enpensez-vous Clotilde ?Flumence : Comme si elle pouvait penser… (Elle pouffe)Marie-Céleste : Cessez Flumence !Flumence : Je cesse, je cesse… (Elle s’occupe d’ouvrir les valises)Clotilde : Je pense que vous serez bien ici. Je suis très contente que lamaison vous plaise. Vous verrez, vous allez vous requinquer ! Retrouverune nouvelle jeunesse !



Marie-Céleste : Je suis plus jeune que vous Clotilde ! Ne l’oubliez pas !(Derrière Clotilde imite Marie-Céleste) Bizarre, c’est déjà ouvert ? J’achèteune maison et tout le monde peut y rentrer comme dans un moulin ?! Clotilde : C’est sûrement Auguste Philenbois qui sachant que nous allionsvenir ce soir nous a ouvert, il ne devrait pas tarder… c’est lui qui s’estoccupé de la vente de la maison…Marie-Céleste : Quand même ?! Auguste Fil en quoi ? Clotilde : Philenbois !Marie-Céleste : Quelle drôle d’idée de s’appeler ainsi… mais comment sefait-il qu’une aussi jolie maison soit en vente à un aussi bon prix ?Clotilde : Elle vous attendait… Marie-Céleste, elle vous attendait !Marie-Céleste : Ne me prenez pas pour une andouille Clotilde ! Pouracquérir cette demeure, le prix était un tantinet dérisoire ! Je trouve celaprofondément suspecT ?! J’espère que n’aurons pas de drôles desurprises ?!Clotilde : Pensez-vous ! Auguste Philenbois est une sorte d’agentimmobilier, il connaissait très bien la propriétaire, morte depuis…Flumence : Vous voulez mon avis Madame ?Marie-Céleste : Non !Flumence : Et bien je vous le donne quand même ! Vous connaissez monintuition naturelle ! Mes prédispositions à sentir l’invisible ! Et bien, je nela sens pas cette baraque ! Elle me donne l’impression de nous rejeter !Comme si, comme si…Marie-Céleste : Comme si quoi ?Flumence : Je préfère me taire…Marie-Céleste : Vous faites sûrement preuve de sagesse Flumence.Bien ! 02 - Tél portable de Marie-Céleste… Les deux femmes se mettent àdanser…Marie-Céleste : Cessons ! Par pitié ! Plus de téléphone ! RépondezClotilde ! Je ne suis là pour personne ! Dites que je suis morte ! Clotilde : (Elle décroche, mets la main sur l’appareil) Si vous lepermettez, je vais maintenir Madame en vie encore quelques instants,juste le temps de la communication. Vous serez bien plus tranquillevivante que morte ! Croyez-moi ! Allo ? Oui Clotilde à l’appareil ? Ahbonjour Edouard…Marie-Céleste : Mon pauvre chef du personnel… plus bête que lui, tumeurs… il doit se demander où je suis passée ?! faut dire que je n’aiprévenu personne de notre départ… (Elle pouffe) Clotilde : Chut… Madame est… en voyage d’affaires… aucune idée ? Ellen’a pas laissé de consignes ? Oui, ce n’est pas son habitude… Et biendébrouillez-vous mon vieux ! Non, non, je ne suis pas au courant… oui, jesais, vieux ! (Elle pouffe) vous détestez que je vous appelle mon vieux…(Elle se marre) moi j’adore ! Oh, il a raccroché ! Pauvre Edouard…Marie-Céleste : Pauvre cloche ! Faites moi penser à le virer… Bien… C’estparfait ! Enfin de vraies vacances ! Flumence : Pas pour tout le monde…Marie-Céleste : Cessez Flumence !



Flumence : Je cesse… je cesse…Marie-Céleste : C’est bien… Ah… Je vais enfin pouvoir m’adonner à monpasse temps favori, la poésie !Flumence : Aïe ! Il ne manquait plus que ça…Clotilde : Flumence !Marie-Céleste : (Elle se met à hurler) Yahoo ma muse ! Où es-tu mamuse ! Viens m’inspirer, j’ai besoin de toi ! Flumence : Elle serait bien inspirée d’aller s’amuser ailleurs votre muse…Ou elle est dure de la feuille, où elle s’est barrée, pas folle la guêpe… hé !Hé !Marie-Céleste : Oh ! Voulez vous entendre mon dernier quatrain !Flumence se bouche les oreilles et fait signe que non de la tête et Clotilded’une petite voix hypocrite…Clotilde : Oh mais avec plaisir Marie-Céleste, avec grand plaisir !Marie-Céleste : « O Destin mystérieux !

Souffle sur les voiles du temps ;Afin que je me sente mieux ;Qu’il m’emporte au firmament ! »

(Clotilde applaudit) Qu’en pensez-vous ?Clotilde : (Ton hypocrite) Formidable ! (Fort) Flumence !Flumence : (Se débouche les oreilles) C’est déjà fini ?Marie-Céleste : C’est un premier quatrain, mais d’autres suivront…Flumence : Aïe ! Aïe ! Aïe !Marie-Céleste : Que pensez-vous du vers : « Qu’il m’emporte aufirmament ! »Flumence : C’est une très bonne idée !Marie-Céleste : Ah c’est malin ! Ma pauvre Flumence, qu’est-ce que vousy connaissez à la poésie ? Flumence : Plus que vous ne le pensez !Marie-Céleste : Ah ! Et quel est votre poète favori ?Flumence : J’aime beaucoup les deux beaux là ?! Euh, ah oui, Rimbaud etle beau Delaire… Marie-Céleste : Pas mal, pas mal… et vous Clotilde ?Clotilde : Moi, euh, je ne regarde jamais la télé alors…Marie-Céleste : Évidemment…Arrivée d’Auguste Philenbois, homme assez rustre, casquette et grossesbottes… il se fraye un chemin à travers les valises, puis, il tire sur sesbretelles…Auguste : Auguste Philenbois pour vous servir mes petites cailles ! Vousavez fait un beau voyage ?Marie-Céleste : Euh ! Je préfère éviter ce genre de familiarité MonsieurPhilenbois. Je suis comme vous pouvez l’imaginer… Marie-Céleste DeLaville. Après tout Mr Philenbois, vous me paraissez bien plus sympathiqueet naturel que mes collaborateurs ! (Au deux femmes) Ah ! C’est sûr, celava me changer des cadres de mon entreprise ! Par contre, la prochainefois, vous ferez en sorte de laisser vos bottes crottées dehors Monsieur…Auguste : Oh pas de Monsieur entre nous ma petite dame, appelez moicomme tout le monde, Auguste ! Le serviteur de ces dames, hé ! Hé !



Pour les bottes, beaucoup moins dangereux pour la couche d’ozone si jeles garde aux pieds… hé ! Hé ! (Geste du doigt sous le nez)Marie-Céleste : Faisons lui confiance… gardez vos bottes mon ami ! (Elles’installe dans le fauteuil côté cour)Auguste : (Soudain, il paraît comme inquiet) Et puis, je ne faisais quepasser… bon, faut pas m’en vouloir, mais je ne vais pas rester troplongtemps, j’ai mes bêtes qui m’attendent… Marie-Céleste : Mais ? Vous n’êtes pas agent immobilier ?Auguste : Disons que je bosse avec des agents immobiliers… hum… donc,voici les clés. (Énorme trousseau que Marie-Céleste passe à Clotilde qui lepasse à Flumence et qui le jette derrière elle…) Si vous avez besoin dequoi que ce soit, je vous donne mon numéro de portable…Marie-Céleste : une petite question Mr Auguste, comment expliquez-vous que cette aussi belle maison soit restée invendue si longtemps ?Auguste : Une petite question qui demande réflexion, hé ! Hé !... tout nepeux pas s’expliquer et encore moins ici… hum… Euh… peut-être tropisolée ? Faut dire aussi que des travaux ont été entrepris depuis ! Avantc’était une vraie ruine… d’ailleurs personne ne connaissait l’existence decette demeure voila tout. Bon, faut que je file, si vous avez besoin,n’hésitez pas, ma ferme est au bout du chemin, juste derrière. (Tongrave) Bienvenue à Sainte Julianne ! Euh ? (Il regarde Clotilde et il luidécoche un clin d’œil… mais Marie-Céleste l’a vu)Marie-Céleste : Non mais je rêve ? Vous venez de décochez un clin d’œilà ma collaboratrice !Auguste : Hein ? Mais non !Marie-Céleste : Ah ne mentez pas ! Ce n’est pas beau de mentir ! Auguste : Mais ?Marie-Céleste : Cessez !Clotilde : Je vous assure…Marie-Céleste : Cessons ! Flumence : Cela ne m’étonne guère, Clotilde étant originaire du coin !Clotilde : Je suis peut-être née ici, mais je connais pas Gugus… Auguste…Flumence : (Elle éclate de rire) Gugus !? Elle l’a appelée Gugus ! Ah !Ah ! Trahie la Clotilde !Clotilde : Je ne me suis pas trahie du tout ! Je voulais dire Ce gugus !Auguste : (Il regarde sa montre) Euh il se fait tard, la nuit tombe vite encette saison, nous en causerons un autre jour, bonne soirée et fermezbien tout ! Ah euh ne vous étonnez pas des craquements ou bruitsbizarres, c’est une vieille, très vieille maison… (Clotilde lui fait signe departir et se taire, Il part très vite)Flumence : Ce beau gars du Tarn aurait voulu me foutre la frousse, qu’ilne se serait pas pris autrement ! Bon Clotilde, tu le connais oui ou non ?Clotilde : Mais tu m’agaces toi ! Je le connais un peu… un tout petit peu…Marie-Céleste : Un tantinet quoi ? Changement de lumière…Clotilde : Voila, un tantinet… mais c’est si loin… cela faisait si longtempsque je n’étais pas revenue dans le Tarn… il m’a peut-être vue aussi à latélé avec vous Marie-Céleste…



03 – Bruitages (vents)Clotilde : Marie-Céleste ? (Elle plane) Que se passe t’il ?Marie-Céleste : Je réfléchis… au départ, j’ai cru qu’un nouveau poèmeallait fleurir, mais non, ce n’est pas çà…. Je ne sais pas ?! Plutôt uneappréhension… la nuit est tombée si rapidement, et je ne me sens pasrassurée… heureusement que nous sommes toutes les trois les filles ! (Ellese lève de son fauteuil) Bon allons voir l’étage. Flumence les valises !Flumence : (Elle peste…) « Flumence ! Les valises ! » Et ça continue…j’en ai marre, mais j’en ai marre…Clotilde est plus rapide, elle prend la petite et laisse les deux grosses àFlumence… Marie-Céleste sort la deuxième… Flumence : Mais ? C’était ma valise ! Pfuuu… Clotilde : De quoi te plains-tu Flumence, je te la porte ? (En aparté) Toi !Pour tout à l’heure, tu me le paieras !Flumence ferme la marche en pestant… la scène est vide.04 - Musique étrange comme du vent, et rires au lointain se fontentendre… 05- Cela frappe… frappe encore, finalement, deux femmes rentrent…une correspondante locale et une archéologue…Dora : Mais rentre Violette, de quoi as-tu peur ? Je viens ici tous les jours,il n’y aucun danger ! Mais quelle trouillarde ! (Elle la tire)Violette : (Une femme rentre avec la peur au ventre, appareil photo aucou), J’ai, j’ai vu de la lumière à l’étage ! (Bruit de pas au plafond) Ah !!!Ils sont là !!! Je prends une photo, on ne sait jamais ?! (Clic)Dora : Mais oui, ils sont là triple buse ! C’est la nouvelle propriétaire etsûrement des amies à elle… Auguste m’en a parlé, tu n’as donc rien àcraindre, nous allons faire connaissance ! (Violette suit de très près Dora)HOUHOU ! Il y a quelqu’un ?Violette : Chut ! Tu es folle ! Les 3 vont t’entendre !Dora : C’est le but non ? Ah tu veux encore parler de tes trois… maist’arrêtes un peu avec ces histoires à dormir debout ? Tu n’en parles pas !C’est promis ?Violette : Promis… (Elle refait une petite photo sur Dora)Dora : Sinon, tu vas leur flanquer la frousse. Tu me diras, celam’arrangerait bien pour pouvoir continuer mes recherches… commentvais-je faire moi maintenant… et oui, finalement, ce n’est pas unemauvaise idée ?! (Photo sur Clotilde qui arrive en fond de scène) Maisarrête cette manie de prendre des photos sans arrêt ! (Violette fait voir laphoto prise à Dora qui réalise et se retourne)Clotilde : (attitude glaciale) Bonsoir Mesdames… ici, c’est une propriétéprivée, vous auriez pu sonner ?Dora et Violette : Bonsoir !Dora : Difficile, vous n’avez pas de sonnette, et nous avons bien frappé àvotre porte, mais personne n’est venu nous ouvrir !Clotilde : Et vous vous êtes dit, « tiens, ils ne souhaitent sûrement pasnous ouvrir, alors rentrons, faisons comme chez nous ! »…Dora : Ah non, pas du tout ! Cette maison est si grande que j’ai pensétout simplement que vous n’aviez pas entendu nos coups ? Et je…



Clotilde : Ma patronne se repose, vous pouvez repasser plus tard, enattendant, je ne vous retiens pas…Violette : Vous ne voulez pas savoir qui nous sommes ? (Photo)Clotilde : Je n’en vois pas l’intérêt… et vous (à Violette) Pas de photos !Violette : Oh, elle ne vous concerne pas, vous ne m’inspirezaucunement ! Et au prix de la pellicule… numérique… (Elle pouffe)Clotilde : Je vois le genre… Dehors !Dora : (à Clotilde) D’accord Madame, continuez comme ça, et vous serezbien reçu par les gens du coin… je me présente tout de même, Dora SmithArchéologue (Elle tend la main, mais Clotilde l’ignore) hum… et voiciViolette Delacrouze, une journaliste très intéressée par la présence devotre patronne et…Clotilde : Une paparazzi oui… Dora : Nooon…Clotilde : Si !Dora : Non ?!Clotilde : Si ! Cela sera tout ? Merci ! Je ne vous raccompagne pas, vousconnaissez le chemin !Violette : (à Dora) On se connaît non ?Clotilde : Je ne pense pas non… je suis très exigeante sur mes relations…Dora : Tu la connais ? (Clotilde se retourne intriguée)Violette : (Soupir) Il me semble ?!Clotilde : Archéologue vous dites ? (Sur Violette)Dora : Euh c’est moi l’archéologue ! Oui, je travaille sur le site cultuel deSainte Julianne, haut lieu Celtique mais aussi Cathare… et la situation devotre maison est très intéressante pour mes recherches. Il me serait trèsagréable de pouvoir y travailler… bien sûr, je vous promets de ne pas vousdéranger… j’avais l’accord des anciens propriétaires…Clotilde : Repassez demain, bonsoir… (Elle tourne les talons, ce qui faitcomprendre aux deux autres de s’en aller)Dora : Bonsoir… merci de votre accueil !Violette : Bonne nuit ! Enfin, si vous pouvez ! (Elle se marre)Dora : Violette ! (Elles sortent – Dora à voix basse) Tu m’avais promis !06 - Bruit d’horloge… 8 coups…. Puis bruits de pas et cri horrible.07 – Musique médiévale…Derrière le paravent, arrivée de Marie-Céleste robe de chambre,une petitebougie à la main, lumière tamisée dans le salon… elle s’installe à unepetite table et sort d’un petit cartable resté là, du papier et une belleplume… elle a le regard au plafond cherchant l’inspiration… 08 – Musique fantômesLe public verra par le fond de scène, comme à une fenêtre (paravent entrois parties), l’arrivée de trois femmes juste derrière elle. Marie-Célestene verra absolument pas ces trois fantômes. Jeu de regards entre elle.Rire débile de la plus jeune Mouflette avec ses deux soeurs… qui se met àsauter partout !Les deux autres : Chut !Mouflette : Vous savez très bien qu’elle ne peut m’entendre que si je lesouhaite ! (Rire à nouveau encore plus débile – pendant ce temps, Marie-



Céleste cherche l’inspiration) Chouette nous avons trois nouvelles à nousmettre sur la dent ! J’ai faim moi ! T’as pas faim ?Malvina : Tu es la seule qui peut manger… non mais regarde toi ?Mouflette : (Elle est énorme – Plaques de mousse) Je fais un peud’aérophagie… le stress aussi… cela me gonfle…Esclarmonde : Tu es stressée toi ? Bien… (Attitude de recueillement) messœurs ! (Les deux autres font les pitres, mouflette à quatre pattes, l’autreà cheval sur elle, etc.)Malvina : Et oh Esclarmonde ! Tu te crois encore dans ta maison deparfaites ?Esclarmonde : Nous ne l’avons jamais quittée ! (Elle arpente la scène)Mais jusqu’à preuve du contraire, vous êtes toujours mes deux sœurs.Hélas, trois fois hélas, quelle épreuve, mais quelle épreuve ! Et cela fait800 ans que cela dure ! Imaginez ! Nous les parfaites n’aspirions qu’à uneseule chose quitter cette terre, création du malin !Mouflette : Mais qu’est-ce que tu nous bassines encore avec ta religion !Ton Dieu, il t’a bien oubliée et nous avec !Esclarmonde : Il ne m’a pas oubliée ! Il m’a laissé près de vous pourvous guider, conduire vos âmes vers le très haut !Mouflette : (éclate de rire) Ah oui ? Et bien depuis le temps, tu as du teperdre en chemin (rire) ! Tu sais aujourd’hui, ils ont inventé le GPS, tudevrais t’en servir !Mouflette et Malvina éclatent de rire… elles tombentEsclarmonde : (Très incantatoire) Riez ! Riez mes sœurs ! Mon amourpour vous sera le plus fort ! Malvina : Ton problème à toi, c’est les mecs ! T’en as jamais connu etcela aurait bien changé les choses ! Tu peux me faire confiance !Esclarmonde : Ma pauvre Malvina ! Des femmes sont devenues parfaitesaprès une vie de couple… ce que tu dis n’as aucun sens… ah c’est sûr, toiton problème c’est surtout d’en avoir trop connu ! Quel dommage que le1er jour ou tu as franchis le seuil de notre maison pour devenir parfaite etrecevoir le consolament, les troupes de Simon de Mon, Simon de Mon… deMon… Mouflette : Je te dirai bien quelque chose pour t’aider, mais vous allezencore me trouver grossière… (Malvina et Mouflette éclatent de rire)Esclarmonde : Simon de Mon... ah, je ne puis prononcer ce nom ! Mouflette : Trop fort pour toi… mais moi je peux ! Hé ! Hé ! Simon demon… Malvina la fait taire en lui mettant la main sur la bouche…Esclarmonde : Tous nos espoirs sont partis en fumée…Mouflette : Excellent ! (Elle danse avec Malvina, style rock ’n’ roll) « Jebrûle soir et matin, je brûle sur le chemin… » (Chanson, « Je chante » deCharles Trenet)Esclarmonde : Mouflette ! (Malvina, elle aussi est partie à chanter etdanser…)Esclarmonde : Malvina !Marie-Céleste se met à fredonner…



Marie-Céleste : « Je brûle soir et… » mais qu’est-ce qu’il m’arrive moi…re-concentrons-nous… sûrement l’inspiration… je la sens toute proche demoi !Mouflette & Malvina : Ouais ! Hé ! Hé ! Elle est toute proche ! (Elledanse à nouveau avec Malvina) « C’est la danse des Cathares, qui ensortant du bûcher… »Esclarmonde : Mouflette ! Malvina !Marie-Céleste : « …se secouent le bas des reins, et font coin-coin… »Ouh ! Je vais pas bien moi ? Ma petite Marie-Céleste, tu perds le Nord ! Esclarmonde : (Mouflette explose de rire) Mouflette ! Tiens-toi tranquilleet observons un peu la nouvelle !Malvina : Elle aime bien nos chansons…Mouflette : Je lui donne 24 h avant de déguerpir… hé ! Hé ! Qu’est-cequ’elle fait ? Oh elle écrit ? Attends, je vais lui en donner des idées moi !Esclarmonde : Tu ne vas pas faire çà quand même ?!Mouflette : Je vais me gêner !Malvina : Oh, c’est de la poésie ! Cette fille doit avoir un problème ?!Marie-Céleste : Mais qu’est-ce que c’est ? Oh ! J’ai horreur des courantsd’airs ?! (Elle balaye l’air avec ses mains, sans toucher les 3 fantômes) Jene peux pas écrire si je n’ai pas mon petit confort !Malvina commence à lui souffler…Malvina : « Ô débuts, deux inconnus soudain merveilleusement seconnaissant lèvres en labeur… »Marie-Céleste : (Tout en écrivant) Oh, cela vient, et cela commencedrôlement bien… ouh j’ai chaud moi !Mouflette : À moi ! « Langues téméraires, langues jamais rassasiées…Marie-Céleste : Comme c’est beau ! Quel talent ma petite Marie-Céleste,mais quel talent !Mouflette : « Langues se cherchant et se confondant, langues en combat,mêlées en tendre haleine, saint travail de l'homme et de la femme… » Esclarmonde : Mouflette, c’est immonde ! Reprenez vous mes sœurs etcessons d’importuner cette pauvre femme…Mouflette : Pauvre femme, c’est l’une des plus riches du pays ! Et puiscela n’a pas l’air de lui déplaire ; écoute la fin ! « Sucs des bouches,bouches se nourrissant l'une de l'autre, nourritures de jeunesse... » Fin !Marie-Céleste : Fin ! Fin ? Relisons… Mais ? Ce n’est pas de moi, c’est« Belle du Seigneur » d’Albert Cohen ! 1 Oh mon dieu ! Moi qui pensaisavoir pondu un chef d’œuvre !Mouflette : Attends cocote, ce n’est que le hors d’œuvre !Marie-Céleste s’effondre sur la table…Esclarmonde : C’est vrai ce qu’elle vient de dire ?Mouflette et Malvina : Oui, grande sœur ! Mouflette : En 800 ans, j’ai lu tous les bouquins qui sont passés danscette maison…Esclarmonde : Vous êtes, vous êtes… oh je préfère m’en aller ! (Ellesort, fond de scène, Malvina l’observe passer derrière la fenêtre paravent)

1 « Belle du seigneur » d’Albert Cohen – 1968 – Grand prix de l’académie française.



Malvina : Je la trouve pâlotte ces temps-ci ! Et puis, c’est pénible cettefaçon qu’elle a de ne jamais finir ses phrases !Mouflette : Pas de sa faute ! Rappelle toi de ce terrible jour ou leshommes de Simon de Montfort nous ont assassinées ! Elle était en pleindiscours… et elle n’a jamais pu le terminer ! (Elle pouffe en l’imitant) bon,profitons de son départ pour nous amuser un peu ! Elle souffle sur Marie-Céleste, Mouflette pique des objets, Marie-Célesteest affolée voir les objets danser devant elle ! Elle se met à hurler ce quifait fuir les deux fantômes qui partent dans un éclat de rire… mais ellesresteront en fond de scène…Arrivée de Flumence et Clotilde en chemises de nuits rigolotes…Les deux fantômes éclatent de rire en les voyant…Mouflette : Regarde ! Deux fantômes ! (Malvina éclate de rire…)Malvina : De très mauvais goûts !Clotilde : Que se passe t’il Marie-Céleste ?Flumence : Vous avez vu des fantômes ou quoi ?Marie-Céleste : Au moment ou j’étais en train d’écrire mon plus beaupoème ! Mouflette : Elle n’est pas gênée ! Et oh la menteuse ! Marie-Céleste : (elle se bloque) Tu m’as traitée de menteuse Flumence ?Flumence : Moi ? Mais je n’ai rien dit !Clotilde : Pour une fois… (Renard noir de Flumence sur Clotilde)Mouflette : (Se mettant à l’oreille de Flumence) Grosse loche ! Flumence : (Croyant encore que c’est Clotilde qui lui parle) Hein ? Grosseloche ? Toi-même, face de rat !Clotilde : Raie, on dit Raie Flumence, et je ne t’ai rien dit !Marie-Céleste : Cessez ! Cessons ! Ecoutez-moi au lieu de vouschamailler sans cesse ! Bref, les objets se sont mis à danser, j’ai senti descourants d’air sur ma nuque, mais des courants d’air chaud ! Même !Même que j’ai senti que l’on me touchait !Malvina : Je crois entendre Esclarmonde ! Mouflette : Sûrement une réincarnation de parfaite !Mouflette et Malvina s’approche de Marie-Céleste… retour d’Esclarmondeen retrait au fond.Flumence : Faut arrêter la poésie Marie-Céleste, vous touchez à desforces qui sont trop mystérieuses, étranges et dangereuses pour vous !Marie-Céleste : Cessez Flumence ! Je peux vous le lire ? Flumence : Non !Marie-Céleste : Oh ? Il a disparu ! Regardez ! Mon poème vole ! (Lesdeux autres se regardent la prenant pour une folle, et ce faisant, regardeailleurs… Derrière, les deux fantômes se mettent à danser, Mouflette lâchele poème, puis retour d’Esclarmonde avec autorité vient les chercher puisles fait sortir rapidement…, un temps, Esclarmonde tournera autour destrois femmes, et posera sa main sur Flumence qui se mettra à hurler etpartira en courant !Flumence : Ah ! Un fantôme me touche ! Va t’en sale bête ! Je le savais,je le savais ! Mais moi on ne m’écoute jamais ! Ah c’est sûr, vous ne voyezrien, n’entendez rien ! Mais moi j’y crois à l’invisible ! Je préfère m’en aller



de suite avant qu’il ne soit trop tard, je fais mes bagages sur le champ !Vous vous trouverez une autre gouvernante !Marie-Céleste : (Elle tape sur sa table) Vous restez ici ! Flumence : Vous voulez ma mort ? Adieu Madame ! Et je vous enconjure, partez pendant qu’il est encore temps ! Marie-Céleste : Cessez vos simagrées Flumence ! Je suis sûre que nousallons trouver une réponse rationnelle à ces manifestations insolites !Flumence : Madame me manquera… (Elle pleure en partant et derrière leparavent) vous étiez si jeune…Clotilde : Ne l’écoutez pas elle divague… et puis elle vous fait le coup àchaque fois, et elle est toujours revenue, c’est un truc classique pour sefaire augmenter… à propos d’augmentation… Marie-Céleste : (Elle coupe la parole, affolée) Ecoute Clotilde, je ne croispas aux revenants, fantômes et toutes ces histoires à dormir couché…(Toute calme) mais quand même ! Clotilde : J’en parle demain matin à Auguste…Marie-Céleste : (Petit sourire) Ton ami Auguste ? (Clotilde ne répondpas) Ouh ! Mais je ne veux pas attendre plus longtemps, je vais lui passerun coup de fil moi à ton Gugus ! J’ai son numéro dans ma chambre… Tu asvu le peu de temps qu’il est resté ? Je commence à comprendre commentcette maison a eu du mal à se vendre ! …/… Cette maison doit êtrehantée !Clotilde : Oui elle est en T, et c’est ce qui fait tout son charme !Marie-Céleste : Quoi ? (Elle rentre dans une rage folle) Quoi ? Quoi ? Tule savais et tu ne m’as rien dit ?Clotilde : Mais si ! Quand je vous ai fait voir les plans, vous avez bien vuque ce manoir était en T ? (Geste à l’appui)Marie-Céleste : Non, mais elle me prend pour une cloche ? Dis ? Vousme prenez pour une cloche ou quoi ? Vous avez trahi ma confiance ! Jevais me coucher, demain, je fais tout pour annuler la vente ! J’appelle le filen machin chose… (Elle part)Clotilde : (Seule) Aïe ! Il a fallu que cela arrive maintenant… bien troptôt…Flumence part avec une petite valise…Clotilde : Où vas-tu ?Flumence : Mais tu n’as pas compris ? Je m’en vais ! Je te laisse leménage, il y a de quoi faire ! Ce que tu ne sais pas, c’est que je sens leschoses moi ! Et j’ai tout de suite compris qu’en rentrant, il allait se passerdes choses pas très catholiques et encore moins cathares ! Et tu le savaissûrement ! Tu es née dans cette région !Clotilde : Oh ! Mais vous m’agacez avec ces histoires de fantômes,sûrement un truc tellurique, c’est courant dans ces vieilles demeures… Ilm’en faut plus pour me faire peur…09 - On frappe à la porte… Clotilde : Ah !!! (Flumence également sursaute)Flumence : (Elles sont collées l’une à l’autre) N’ouvre pas !Clotilde : Tes fantômes, s’ils sont à l’intérieur, je ne les vois pas frapperaux portes, surtout qu’ils passent sûrement à travers…



Flumence : Tu en parles comme si tu y croyais !Clotilde : Mais non !10 - On frappe à nouveau… Clotilde & Flumence : (Cri de Clotilde et de Flumence !) Ah !Flumence : Mais ouvre !Entrée d’Auguste et d’un type incroyable… avec des appareils partout !Son visage est dissimulé par une capuche, il se dirige vers le fond descène et observe partout, il reste de dos…Auguste : Bonsoir mes gazelles… je viens d’être appelé par votrepatronne ! Paraît qu’il se passe des choses bizarres dans cette maison ?!J’ai fait venir mon neveu, passionné par tout ce qui touche à l’invisible !Tout le monde le prend pour un doux dingue, ce qui est vrai… mais vousverrez, il n’est pas bien méchant, enfin j’espère ! Il a le sens du contact…enfin, c’est lui qui le dit… Clotilde : Pauvre garçon… (Gilles se retourne et enlève sa capuche)Gilles de la Tourette : Bonjour ! Gilles de la Tourette ! Spécialiste enparapsychologie ! Je suis à la recherche d’un contact avec un mondeparallèle, tout près de nous ! Je dirai même plus ! 11 – Bruitages Ici !Clotilde : Il est quand même bien atteint !Flumence : Affirmatif ! (Gilles court dans tous les sens) Non mais faitescomme chez vous ? Et surtout, n’allez pas me casser quelque chose voushein ?Gilles : Oh oui, je le sens ! Il est là ! Tout proche ! Le contact ! Le contactva s’opérer ! C’est cette nuit ou jamais ! Regardez tous mes appareilss’affolent ! (Il saute partout, ces appareils s’allument 12 - Bruitages)Flumence : Qu’est-ce que c’est que ce type ? Euh de la Tourette… c’estson vrai nom ?Auguste : Pure coïncidence, mon neveu est quelqu’un d’original. Le seultic que je lui connaisse : c’est de répéter sans cesse et sans cesse « Lecontact » et aussi une grande obsession des mystères cachés !Clotilde : Vous connaissez vous, des mystères non cachés ?Auguste fait comprendre du geste de se taire et d’observer son neveu…Clotilde : Euh moi je vous laisse, je vais voir ma patronne pour larassurer, la Marie-Céleste se barre vite à l’ouest ! Et avec vous Monsieur…Gilles : Gilles de la Tourette !Clotilde : Voila ! Avec vous, les fantômes n’ont qu’à bien se tenir !Gilles : Merci mais ces fantômes là se tiennent très mal, surtout une !Oui, je suis sûre que ce sont des fantômes de sexe féminin… hi ! Hi ! Allezvous planquer on ne sait jamais, ils sont toujours agressifs le dimanchesoir ! Tout dépend en fait du programme télé, le pire, le pire ! Vous leurmettez Tf1, et tous les objets volent ! Petite démonstration ! (Il chercheen vain la TV) Ben elle est où la télé ?Auguste : J’ai viré la télé ! La troupe de théâtre du coin « Les tôlesondulées » en avaient besoin…Flumence : Quoi ? Mais cette maison a été achetée par ma patronne avecla télé ! Elle s’appelle donc « reviens » ! J’ai déjà pris du retard avec mesfeuilletons…



Auguste : Te biles pas la gamine ! Je te la ramènerai, donne moi tonheure, un lieu de rendez-vous et l’on pourra s’entendre devant un joli petitplateau télé ! Foi d’Auguste !Clotilde : Non mais je rêve ou quoi ? Il te fait du gringue ?!Flumence : Flumence sait déclencher des passions torrides ! (Elles’approche d’Auguste) Oui, et bien vu l’odeur de votre haleine, vous nedevez pas avoir un foie en parfait état ! Bonne nuit ! Je vous laisse ! Ho !(Avant de partir, dans un grand sourire à travers la fenêtre du couloir dufond de scène) Passez demain matin par la cuisine, j’y serai… (Petit rire,Auguste fait un petit geste de la main et s’en va aussi, Clotilde paraît enpétard)Auguste : Bon gamin, je te laisse… t’as vu ton tonton ? Un tombeur !Regard noir de Clotilde sur Auguste qui tout en sortant, le pousse dehors -Rentrée en douce de l’archéologue et de la journaliste… elles observentGilles…Gilles : (Déjà absorbé) Oui Tonton ! Oui… oui… Le contact ! Le contact !Ouh ! Cela clignote ! Ils reviennent ! 13 – Bruitages Venez à moi mespetits fantômes, venez ! (En effet les trois fantômes reviennent, SeuleEsclarmonde paraît en retrait… Gilles se met à hurler) Je vous aime ! Dora et Violette : Tu nous aimes ?Gilles : Mais pas vous ! Chut ! Aidez-moi plutôt ! (Les deux filles suiventgilles en tenant ses appareils)Malvina : Tiens, la scientifique qui ne veut pas croire aux fantômes…Mouflette : Compte sur moi pour lui faire changer d’avis… par contre,regarde la journaliste, elle est morte de trouille… hé ! Hé !Malvina : Dommage qu’il soit si jeune…Mouflette : La belle affaire ! Pour nous, ils seront toujours trop jeunes…Et qu’est-ce que tu peux faire avec lui ? Rien ! Nous ne sommes pas dumême monde… (Elle pouffe) de plus, seule Esclarmonde et moi avons lepouvoir de toucher un être vivant et surtout, qu’il le sente ! Toi ? Tapunition, c’est que tu ne peux plus toucher quelqu’un, trop drôle…Malvina : Cela ne me fait pas rire du tout ! Mais alors pas du tout ! Jeveux toucher ! (Elle essaye, mais cela ne fonctionne pas)Mouflette : Et toi Esclarmonde, qu’en penses-tu ? Malvina : Il n’y a pas de justice, Esclarmonde peut toucher, et elle n’enprofite pas !Mouflette : Esclarmonde ?!! Youhou ? Tu penses à quoi ?Esclarmonde : Pardon… je méditais… je vous rappelle que j’ai fait vœu dechasteté ! Pour l’acte charnel bien sûr, mais pas pour les pensées… disonsque je touche avec la pensée… (Petit sourire)Malvina et Mouflette : Ouah !Malvina : Alors là, tu m’épates ! J’ai jamais essayé moi de toucher avec lapensée ?! Cela ne me branche pas trop…Esclarmonde : Je vais vous faire un aveu mes sœurs, je me suis brûlée ànotre foi…Malvina : Parle d’autre chose…Esclarmonde : Pour fuir un homme qui ressemblait étrangement à cejeune homme ! Je ressens un trouble profond à son encontre…



Malvina : Si cela peut t’aider… on te le laisse ! Viens Mouflette…Esclarmonde a besoin d’intimité à l’encontre de Gilles… (Elle pouffe)Mouflette : Et mais je veux rester moi ! (Malvina tire mouflette)Malvina : Promis, tu joueras avec lui après… allez viens Mouflette !Mouflette : Chouette ! (Derrière le paravent) D’abord, je vais ledéshabiller, ensuite je pense pouvoir lui enlever ses chaussettes et lesrenifler, j’adore cela… Hé ! Hé ! Ensuite, couler de la cire sur les cheveux,et après, et après… (Les deux fantômes sont sortis, Esclarmonde estpréoccupée de la présence de l’archéologue et de la journaliste)Gilles : Tiens bizarre, plus qu’une diode sur trois ! Il y a quelqu’un ?Contact ? Le contact ? Allo ? Il y a quelqu’un ? C’est peut-être occupé…allo ? Allo ?Dora : Mais tu appelles qui ?Violette : Ne me dis pas que tu as le numéro de téléphone de tonfantôme ? (Elle pouffe)Gilles : Si c’était le cas, elle serait sûrement en liste rouge… chut… Dora : N’importe quoi ! Elle ? Ton fantôme est une fille ?Gilles : Oui ! Un parfum très féminin d’une très grande suavité, une fillequi doit être aussi mystique que sensuelle, le rêve !Esclarmonde : Il m’a reconnue ! Merci mon Dieu…Dora : Bon, j’ai autre chose à faire que de me prêter à ces âneries ! (Elleprépare ses outils et affaires d’archéologie, ouvre un gros sac)Violette : Mais je ne te retiens pas Dora… (Violette aide Gilles)Dora : Tu aimerais bien te le garder pour toi toute seule, hein ?Esclarmonde : Tout à fait… Allez Gilles, tu l’as bien mérité, tu vasprendre conscience tout d’abord de ma présence et plus si affinité… (Ellelui souffle dans le cou puis se frotte contre lui, Gilles se bloque, les yeuxgrand ouvert) C’était donc cela l’amour charnel ! Ouahou !Gilles : Contact ?! (Esclarmonde se met à le chatouiller) Ouh Ouh ! Non,arrêtez je crains les chatouilles ! Hou ! Hou ! (Elle arrête de le chatouiller)Dora et Violette n’en reviennent pas !Dora : « T’Arrêtes » ton cirque Gilles ? Cela ne marche pas avec moi ?Mais quel gamin ! (Violette, elle reste impressionnée)Esclarmonde : Malvina ! Mouflette ! J’ai besoin de vous !Gilles : (Il saute partout à cause des chatouilles) Qui est là ? Je saispresque tout de vous ! Esclarmonde : C’est donc cela, toucher un homme ! Mais pourquoi ai-jeattendu si longtemps ! Pardon, pardon, mais c’est trop bon… Par contre,que faut-il faire après ? Malvina me transmettra ses connaissances… Gilles : (Incantatoire) Vous êtes trois fantômes ! Trois femmes ! Vousavez été brûlées au XIIIe siècle par l’armée de Simon de Montfort !Esclarmonde : (Se met à hurler) Ah ! Ne prononce jamais ce nom devantmoi ! (Elle le pousse, Gilles tombe)Gilles : Oups, j’ai du faire une gaffe quelque part ! Ouf, elle est toujourslà ! (Esclarmonde essaye de lui faire enlever ses appareils) Ah non, pas lematos, cela m’a coûté assez cher ! C’est très fragile, très fragile,nooonnn ! (D’une voix autoritaire) On ne touche pas à ma perche ! Sanselle, plus de contact ! Le contact, le contact…



(Esclarmonde lui obéît et se met à le chatouiller vraiment, Dora et Violetteessaye d’aider Gilles, retour des deux autres fantômes…)Esclarmonde : Allez mes soeurs, je veux continuer de jouer avec cejeune homme et ces deux filles commencent sérieusement à m’agacer !Débrouillez-vous pour les faire mourir de rire… (Mouflette et Malvina semettent à chatouiller les deux filles, Esclarmonde s’occupe de Gilles… quitout en rigolant, essaye de résister aux chatouilles :Gilles : Hi ! Hi ! Mais qu’est-ce que vous faites là ? Ouh la coquine ?!Dora : (Tout en sautant partout et rigolant) Gilles arrête ces appareils !Ce sont eux qui doivent provoquer ces stimulis électriques, et j’ai à teparler ! Il faut que tu fasses tout ton possible pour faire croire qu’il y a desfantômes, je veux que la Marie-Céleste se barre !Gilles : Mais ils existent mes fantômes, pourquoi crois-tu que l’on sautecomme çà, ils sont très joueurs en ce moment !Dora : Il y a forcément une explication !? Sûrement un problèmeélectrique à tes appareils ! (Les fantômes s’arrêtent et se mettent au fond– Mouflette chatouille Violette et Gilles de façon qu’ils se retrouvent às’affaler sur le canapé, et Violette tombe sur Gilles…)Violette : Oh pardon Gilles je ne voulais pas…Gilles : Moi je veux bien et cela ne me dérange pas du tout, du tout…j’espère qu’elles ne sont pas jalouses !Violette : De moi Gilles ?Gilles : Ben oui de toi, tu es super mignonne !Violette : Tu me trouves mignonne ? (Dora n’en revient pas, elles’approche du couple au sol)Gilles : Même plus que cela…Dora : (Elle frappe dans ses mains) Vous ne croyez pas qu’il y a deschoses plus urgentes non ! Arrête d’embêter Gilles, aide le plutôt ! (Doraaide Gille à se relever d’une manière très aimable, en fait, en le relevant,le maintient contre elle) Voila bon mon Gilles, tu sais que tu peux toujourscompter sur moi…Gilles : Oui, oui… Dora… Violette : Fais lui confiance, dans le genre calculatrice, tu peux comptersur elle…Dora : Jalouse ? Gilles : Mais qu’est-ce qu’il se passe ici ?! On se calme, on se calme… etpuis, rassurez-vous les filles, toute cette excitation palpable dans l’air estprovoquée par les fantômes, elles font tout pour nous exciter, j’en suissûr, il faut nous maîtriser ! Elles n’attendent que cela !Les 3 fantômes : Ouais, ouais…Malvina et Esclarmonde : (Elles se reprennent) Chut…Gilles se détache de Dora et observe autour de lui…Dora : Non ?! Mais Gilles, tu crois vraiment aux fantômes ?! Tu nepréfères pas t’intéresser à une chair bien vivante ? (Caresse sur lui)Violette : (Idem) Tu n’as que l’embarras du choix, Dora ou moi ? Gilles : J’ai toujours eu horreur de choisir… c’est comme pour les gâteaux,je préfère bouffer les deux plutôt que de faire un choix ?



Mouflette : (Se lève d’un bond) J’ai faim ! (Elle sort, les trois fantômessortent)Dora : Mmmm… Mais pas de problème, bouffe nous ?Violette : Gilles ! Tu ne nous trouves pas appétissantes ?Gilles : Il faut que je fasse un régime… Ouh, je me sens très gêné tout àcoup ? Dora : Ouh, mais il rougit ? Comme il est mignon !Violette : Pas touche !Gilles : Pour l’instant je veux rester concentrer sur les fantômes ! MaisDora, comment peux-tu expliquer que tout à l’heure tu sautais partoutcomme en proie à des chatouillis vertigineux !Dora : Ton charme Gilles, ton charme et sûrement tes appareils, tu es sibien équipé aussi, tu as du inventer un système qui excite les filles non ?Gilles : Ah mais pas du tout, c’est rigoureusement scientifique !Dora : Appelle cela comme tu veux, mais entre scientifique, nous pouvonsdonc nous entendre ! (Violette fait la tête et boude) Voici mon plan, tu vasdire à Madame Deville que cette maison est hantée ! Elle s’en ira avec toutson petit monde et je pourrais tranquillement travailler à mes recherches…Violette : Mais qu’est-ce que tu recherches exactement Dora ?Dora : Ce lieu est un endroit sacré ! Depuis les celtes, cela a toujours étéun lieu de culte, et j’ai découvert à travers mes recherches qu’unecommunauté de parfaites a séjourné ici avant qu’elles finissent sur lebûcher…Gilles : Tu ne nous apprends rien, tout le monde le sait ! Je pense que tune veux pas nous dire la véritable raison ! Que cherches tu à la cave ? Letrésor des Cathares peut-être ? (Dora est mal à l’aise)Violette : N’importe quoi, encore une légende qui a la peau dure… que tuas très douce… (Elle lui prend sa main)Dora : (Idem) Bon ! Tu m’aides Gilles et je te dis tout ! Nous pourronsmême nous associer ?!Violette : Taratata ! Et qu’est-ce que je deviens moi dans cette histoire ?Dora : Toi, rien… ah si, tu peux faire un reportage sur le passage éclair dela Deville… Allez je vous laisse, je n’ai pas envie qu’elle me trouve ici,bonsoir, et pas de bêtises hein… (Elle sort jardin)Violette se serre contre Gilles…Violette : Gilles, tu peux me prendre dans tes bras, j’ai eu un peu peur ?Gilles : Désolée Violette, avec tous mes appareils fragiles et délicats, c’estguère pratique !Violette : Tu sais, moi j’y crois à tes fantômes… alors crois un peu enmoi ? (Les fantômes sont de retour)Gilles : Ce ne sont pas mes fantômes ? (Esclarmonde va retenir Gilles, lesdeux autres vont faire partir Violette, Malvina souffle)Violette : Mais que se passent-ils, une force inconnue m’enlève à toi !Gilles : Le contact ! Mes lumières se rallument ! Je le savais ! Oh ! Oh !Ce sont des sacrées jalouses ! Ouh les tigresses ! J’ai trouvé le truc pourles épater, euh les appâter ! Zut ! Raté, elles m’ont sûrement entendu ?!Les trois : Oui ! (Mais Violette résiste et hurle)



Violette : Gilles ! Gilles ! (Ce qui fait revenir tout le monde, les fantômespartent aussitôt ne supportant pas les cris de Violette, Gilles et Violettetombent dans les bras l’un de l’autre, Dora est revenue à cause des cris)Dora : J’arrive au bon moment ? Où peut-être trop tôt ! (Tout le mondeest présent, sauf les fantômes… Gilles s’écarte de Violette)Marie-Céleste : Bon peut-on m’expliquer ce que vous faites tous ici chezmoi ? Je vous préviens, je ne suis pas très soirée Tupperware !Dora : Dora Smith ! (Marie-Céleste refuse la poignée de mains)Archéologue, je travaille sur ce site depuis pas mal de temps à larecherche du mode de vie des Cathares…Marie-Céleste : Ah mais je m’en fiche comme de l’an 40 ma petitedame ! Vous êtes ici dans une propriété privée et…Violette : Bonsoir Madame, très heureuse de vous rencontrer, mais nevous méprenez par sur mon amie Dora… c’est une scientifique de renom…Marie-Céleste : de « Renom ? » Connais pas, je ne suis pas de votrerégion… j’arrive de la capitale pour reposer mes nerfs et bien c’est réussi !Bravo Clotilde ! (Elle se retourne vers Violette) Vous êtes qui vous ?Clotilde : (Elle glisse à l’oreille de Marie-Céleste) Une journaliste…Marie-Céleste : Une journaliste ? Une journaliste ! De-hors ! (Ironique)Toutes mes félicitations Clotilde ! Vous voulez ma mort ou quoi ?Flumence : Cela ne me surprendrait pas…Clotilde : Les choses vont s’arranger, vous verrez… calmez-vous, calmezvos nerfs…Auguste : Ne vous fâchez pas ma petite dame ! Si vous croyez auxfantômes, mieux vaut rester ce soir avec vous, elles m’ont l’air trèscoriaces, n’est-ce pas Gilles ?Flumence : Excellente idée ! (Auguste commence à avoir des regrets)Clotilde : Je désapprouve !Violette : Auguste à raison, Madame, j’avoue qu’au départ, je voulaisvous interviewer, mais là, le vrai scoop, c’est plutôt ce qui se passe ici !Marie-Céleste : (Vexée) Oui, je ne vous intéresse plus quoi !Violette : Mais je croyais que…Marie-Céleste : (Ombrageuse) Nooon, ce n’est pas grave allez !Gilles : (15 - Bruits étranges dans ses appareils pour le retour deMouflette) De vraies folles ! Je n’ai jamais vu ça ! En fait, nous sommes enprésence de 3 fantômes, 3 femmes… de sacrées coquinettes ! (Moufletteest revenue et commence à chatouiller et enlever des objets à Gilles quisaute partout, les autres sont complètement terrorisées, sauf Dora…)Dora : Où c’est un excellent comédien, ou un fabuleux magicien…Flumence : (Signe de croix) Il faut faire quelque chose ! Auguste monlapin agile ! Aide-le ! Tu vois bien qu’il se fait attaquer !Auguste : Mais comment faire ? Nous ne les voyons pas ! Ces mauditsfantômes sont capables de nous toucher, déplacer les objets, mais restentcomplètement invisibles !Marie-Céleste se met à sauter partout, Clotilde essaye de la calmer…Flumence : Et oh la volaille en furie ! Stop ! (Elle pousse Auguste, guèrecourageux) Allez zou ! Oh quel pleutre ! J’ai compris ! Super Flumence estarrivée ! Super Flumence est de retour ! Place ! (Elle prend son balai et



essaye d’aider Gilles qui tombe au sol… Mouflette tient le balai deFlumence) Oh mon dieu ! Elle me tient le balai ! Si tu veux faire leménage, ce n’est pas de refus, sale fantôme ! Tu ne fais pas peur àFlumence, elle en a vu d’autre ! J’y crois moi à l’invisible ! Et si tu es siméchante c’est parce que tu es toujours prisonnière de ce plan terrestre !(Mouflette s’arrête) Mais nous n’y pouvons rien ! Tu veux nous chasser ?Et alors, d’autres viendront ! Je peux t’aider si tu veux ? Nous ne sommespas vos ennemies, et je suis sûre que nous pourrions cohabiter,moyennant bien sûr un petit loyer… vous verrez cela avec ma patronne…Moi ami avec toi ! Toi comprendre moi ? Flumence parlementer avec toi !Mouflette s’en va en haussant les épaules…Mouflette : Mais qu’est-ce que c’est que cette cinglée, elle me prend pourune demeurée ou quoi ? Ce n’est plus drôle du tout… et plus envie dejouer… et les filles ! Je vous préviens, nous sommes tombées sur unecoriace… (Elle sort mais restera derrière le paravent)Gilles : Formidable ! Vous avez réussi à la faire partir ! La diode s’estéteinte ! Par contre, vous n’avons plus de contact… (Il se lève)Flumence : C’est un début, ton fantôme a compris à qui il avait affaire…non mais sans blague… ce n’est pas un ectoplasme qui va faire la loi icinon mais quand même ! Bravo Auguste, merci pour ton aide…Auguste baisse les yeux…Marie-Céleste : Merci Flumence, je n’ai rien compris, je ne sais pas ceque vous avez fait, mais merci !Clotilde : N’exagérons rien…Gilles : Oui merci Flumence… mais maintenant je n’ai plus de contact…Auguste : Il commence à me fatiguer le neveu avec ses contacts…Flumence : Chut ? Les fantômes vont sûrement revenir à la charge !Marie-Céleste : Flumence vous me faites peur ! Vous avez vu quelquechose ? Flumence : Je n’en suis pas sûre, mais il me semble bien avoir distinguéequelque chose d’assez difforme ! Une sorte de grosse patate…Auguste : Ne les provoquez pas ?!Sort de son paravent et revient vers Flumence… Mouflette : Je ne suis pas une grosse patate, non mais elle s’est regardéela grosse boniche ! (Seul le public entend, elle s’approche de Flumence, etlui dit) Grosse boniche de la part de Clotilde !Flumence se jette sur Clotilde pour la frapper !Flumence : Grosse boniche ? Non mais tu t’es regardé, espèce de fond deteint délavé ! Clotilde : Grosse croûte !Flumence : Grosse potiche !Violette et Dora les séparent…Marie-Céleste : Mais c’est fini oui ? Cessez ! (Elle va s’asseoir dans lefauteuil côté cour, Clotilde reste près d’elle)Violette : J’ai pris des photos, nous verrons bien, peut-être qu’une imagea été saisie, sait-on jamais ?!Dora : Ne rêve pas Violette… Marie-Céleste ! Je vous en conjure, necroyez pas à ces affabulations, ce sont des vieux trucs, d’un ancien temps



révolu. Je suis une scientifique et je peux vous prouver que cesphénomènes insolites, j’en conviens, ont sûrement des causes naturelles…Violette : Et la rationnelle ! Tu m’agaces à la fin de ne pas reconnaîtreque des fantômes sont dans cette maison ! Les objets qui volent…Dora : Je ne crois que ce que je vois ! Comme St Thomas !Flumence : Oui et bien St Thomas voyait sûrement des choses que vousn’expliqueriez pas ?Dora : Qu’en savez-vous ?Flumence : Une scientifique qui nous parle de Saint-Thomas ?! Laissez-moi rire…Violette : Alors pourquoi tu sautais partout tout à l’heure en prise à deschatouillis comme Gilles et moi ?Dora : Sûrement à cause des appareils détraqués de Gilles…Gilles : Mes appareils ne sont pas détraqués !Dora : Oui tu as raison ce n’est pas forcément les appareils qui sontdétraqués…Gilles : Si tu crois me blesser Dora, c’est raté ! Mais tu facilites monchoix…Auguste : Ton choix, quel choix gamin ?Gilles : Je pense deviner la pâtisserie que je vais m’engloutir… (Œilgourmand sur Violette, il la rejoint, rage de Dora, incompréhension desautres)Auguste : Mon neveu est de plus en plus ravagé…Gilles se met à danser avec Violette… Gilles : Oui Dora ! Violette me sera plus utile ! Je dois travailler dans laconfiance ! Et ce n’est pas avec toi qu’un contact pourra se faire ! Tu doisfaire peur à mes fantômes !Mouflette : Faut rien exagérer…Gilles : Mais vous verrez tous ! La vérité triomphera !Mouflette s’approche de Gilles et lui tape dans le dos, il s’écroule)Mouflette : Bravo ! Auguste : Et oh ? Gilles ?! Ça va ?Gilles : Oui Oui ! Le Contact ? (Il se relève avec l’aide de Violette et deDora… Mouflette s’en va)Clotilde : Bon que fait-on ? Moi je propose que pour ce soir, tout lemonde reste dormir ici, la maison est assez grande… Marie-Céleste : Non mais je rêve ? Vous oubliez que vous êtes chez moima petite Clotilde ! Et puis cessez sans cesse de vous occuper de tout ! Jefinis par me demander qui est la patronne ici vous ou moi ?Clotilde : (Très hypocrite) Mais vous ?Marie-Céleste : Je préfère… (Elle se lève) bon que fait-on ?Clotilde : Je faisais une simple proposition, de rester tous ensemble ici cesoir ?! Nous serons bien plus en sécurité…Marie-Céleste : Alors c’est parfait ! Vous êtes d’accord ?Violette et Dora : (en regardant Gilles) Oui ! (Elles se regardentmutuellement)Marie-Céleste : Il faut que quelqu’un veille à tour de rôle ! Moi… je vaisme coucher…



Gilles : Je reste ! Tonton ?Flumence devant l’hésitation du tonton…Flumence : Auguste s’occupe de moi, viens toi c’est l’heure ! (Tape auxfesses d’Auguste qui n’en revient pas) J’ai quelque chose à te faire voir àla cuisine…Clotilde : Ben voyons… Trop drôle le lapin agile…Gilles : Mais j’ai pas de lapin ?Clotilde : T’es gentil toi hein ? Fais gaffe Auguste, le lapin agile va finir encivet !Auguste : Mais Flumence, j’en peux plus moi, j’suis crevé… (À lui-même)Elle a vraiment le feu au cul… Gilles : Tonton ! Ne dis jamais cela devant des fantômes morts sur lebûcher ! (Auguste sort tiré par la main de Flumence)Marie-Céleste : Mais qu’est ce que bien trouver ma gouvernante à cetAuguste machin chose ?Clotilde : Vous voulez vraiment le savoir ?Marie-Céleste : Non, je m’en fous complètement… vous me le direz toutà l’heure… Et puis que cela cesse une bonne fois pour toute ! Ouh… je mesens lasse, mais lasse…Clotilde : Ne restons pas là… je vous raccompagne Marie-Céleste… (Ellelui prend le bras)Marie-Céleste : Merci Clotilde… n’en faites pas trop… (Sortie vers leparavent) vous devenez un peu collante ces temps-ci ! Bon ! Demain, jeprends ma décision, je pars ou je reste… bonsoir ! (Tous répondent)Violette : Je peux me choisir une chambre ?Clotilde : Mais oui… tant que vous ne prenez pas la mienne, c’est celle quiest au fond du couloir à gauche… (Elles sortent vraiment)Dora : Je peux rester Gilles, et te prouver que tu es victimed’hallucination…Gilles : Si vous êtes là Dora, les fantômes ne viendront jamais… quand onne croit pas en eux, ils se cassent, c’est comme la petite fée de Peter Pan,si l’on arrête de croire en elle, elle meurt…Dora : Charmant, ce garçon est vraiment charmant, proche du débile,mais charmant… je reste quand même… Violette : Allez viens avec moi, allons nous chercher quelques affairespour la nuit, nous partagerons la même chambre…Gilles se retrouve seule, il s’installe pour la nuit…Traversée très rapide du Tonton ! (Fond de scène vers jardin)Auguste : Non ! (Il sort poursuivi par Flumence)Flumence : Auguste ! Reviens ici ! (Elle sort)Gilles : Pauvre tonton… (Il s’installe, une couverture, ces appareils restant allumés, puis, ils’endort)Moi, j’attends le contact !16- Musique

Noir



2ème acte

Lumière tamisée… c’est la nuit…17 – Musique – Bruitages.Pluie – orage… Seul Gilles est présent, il dort dans son fauteuil… Arrivée de Flumence dans une tenue de nuit somptueuse… sûrement pourplaire à Auguste, mais elle le cherche…Flumence : (à voix basse pour ne pas réveiller Gilles) Gugus ! Gugus !Mais où est-il passé ? Lapin ? Lapin ? Arrive Marie-Céleste avec une bouillotte à la main, Marie-Céleste : Mais ? Enfin Flumence que faites-vous ? Vous chassez lelapin ?Flumence : Il n’y pas d’heure pour chasser le lapin Madame ! (Elle sorttrès fière, jardin)Marie-Céleste : Elle m’étonnera toujours… (Elle s’arrête devant Gilles…)Monsieur Gilles ? (Gilles ne se réveille pas) Monsieur Gilles ? Oh mais ? Ildort ? Belle façon de nous protéger ! (Elle lui met une couverture) Cegarçon m’inspire un poème… (Elle arpente la scène et se met à danser)Marie-Céleste, tu te calmes… quel titre vais-je donner à ce futur chefd’œuvre… hum… Contact ? Non…. Quelque chose de plus jeune, doux etdélicat… Gilles ! Oh oui, Gilles, quel titre ! Court, simple et percutant !Allons-y pour Gilles ! (Elle se déplace encore pour chercher l’inspiration,se bloque et…)« Jeune éphèbe face à une jeune et faible ! » Hum pas mal… (Elle se metà jouer avec les antennes de l’appareil posé sur Gilles, elle s’en sertcomme pour chanter dans un micro…)« Tes longs cils dorés ressemblent aux champs de blés !Quand l'ombre et la lumière,Dessinent sur ton corps,Des montagnes des forêts,Et des îles aux trésors… »2

Ah Mais ? Cela ne va pas recommencer ?! Comment se fait-il que j’arrivetoujours à composer un texte qui n’est pas de moi ? Reprenons…« Etre ta muse, tel est mon désir ardent ! » (Elle s’arrête net devantl’arrivée de Dora et Violette, devant Marie-Céleste en robe de chambre…Marie-Céleste : Mais je vous croyais déjà couchée ? Que faites-vous ?Dora : Mais nous sommes allés chercher quelques affaires chez nous…(Elles sont hyper chargées de valises…)Violette : On ne sait jamais ! Cela peut durer plus longtemps queprévu ?! Cela ne vous dérange pas trop ?Dora : N’allez surtout pas croire que l’on s’incruste ?!!Marie-Céleste : Mais pas du tout ! Pour la première fois de ma vie, jesuis heureuse d’avoir de la compagnie chez moi ! Et je vous trouve trèssympathique ! Cela me change des jérémiades de la Flumence et du dictatde Clotilde, qui se permet toujours de faire un barrage entre les gens et

2 Texte d’une chanson célèbre… facile à deviner…



moi… Mais ne parlons pas trop fort, nous allons réveiller celui qui veille surnous…Dora : Il est mignon ! (Derrière le canapé avec Violette)Violette : Craquant ! Bon, on se calme, allons nous coucher…Marie-Céleste : Attendez-moi, je vais avec vous… demain, je vous liraimon dernier poème… une petite merveille, vous m’en direz des nouvelles,encore quelques retouches à apporter… pour ce soir, j’ai demandé àClotilde de venir dormir avec moi, comme cela, vous aurez chacune votrechambre… et moi, j’aurai moins peur…Violette : Super, merci Marie-Céleste, finalement vous êtes supersympa ?Marie-Céleste : Finalement ? Qu’est-ce que cela veut dire finalement ?Violette : Euh rien, rien… montons… (Elles sortent toutes les trois et nousles voyons derrière le paravent dire…) Montons, montons, montons…Retour d’Auguste poursuivie par Clotilde… jardin.Clotilde : Gugus ! Gugus reste là !Auguste : Mais chut, tu vas réveiller mon neveu !Clotilde : Tu crois que je n’ai pas compris ton petit manège avec laFlumence !Auguste : Mais c’est elle qui me saute dessus, elle est d’une forceincroyable !Clotilde : Un lapin agile, ça s’échappe ! Tu m’as l’air de sacrément luirésister ! Tu m’as déjà oubliée ? Hein ? C’est ça ? Hein ? Mais parle !Auguste : Mais non ma petite caille ! Mon petit Merluchon ! (Elles’approche de lui très entreprenante) Euh… ce n’est peut-être pas trop lemoment, et pas ici !Clotilde : Mais alors où ! Toutes les chambres sont prises ! Et Marie-Céleste veut que je sois dans sa chambre avec ses satanés fantômes !Oh ! J’ai une idée ! Allons dans la cuisine ! Nous serons bien plustranquille !Auguste : Ah non pas dans la cuisine ! J’ai déjà donné !Clotilde : Ah tu avoues ! Hein, tu avoues ! (Elle lui donne des coups)Auguste : (à genoux) Cela doit bien exister quand même la douceurféminine, non ? Une vraie femme quoi !Clotilde : Mais qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ! Auguste : Mais qu’est-ce que j’ai fait mon petit hérisson sauvage ?!Clotilde : Rien justement ! Relève toi ! Ah pour une fois je suis biend’accord avec la Flumence, quel pleutre tu fais !Auguste : T’as pas le droit de me frapper ! J’ai droit à de la tendresse !Clotilde : Mais quel douillet tu fais… et tu as bien failli tout faire foireravec ton clin d’œil ?! Mais quel âne bâté ! Bon, il faut agir vite !Franchement, tu ne m’aurai pas tendu un piège avec ton neveu ? Auguste : Un piège ? Quel piège ?Clotilde : Ces fantômes ?Auguste : Mais ils existent vraiment ! Tu n’as jamais voulu me croire ! Ilfaut tout abandonner et se barrer vite fait ! On n’a le fric, qu’est-ce que tuveux de plus ! Et la Dora…Retour de Flumence !



Flumence : Oh le traître ! Sale bonhomme ! (Elle lui met des coups depoêle à frire ! (18 – Bruitages…) Clotilde ne peut s’empêcher de rire) etcela te fait rire toi ?Clotilde : Tu écoutes aux portes maintenant ?Flumence : je viens juste d’arriver, mais pas besoin de me faire un dessinquand on vous voit tous les deux ! C’est ton amant ? Bah tu peux lereprendre, je n’en ai plus besoin, je crois que je l’ai un peu usé… lepauvre… le lapin agile est bien fatigué…Clotilde : Oh il n’a jamais tenu le choc…Auguste : Non mais c’est pas un peu fini ? J’en ai marre d’être traitécomme un homme objet ?Flumence : C’est un juste retour des choses ! Et si t’es pas content, viensme le dire en face !Auguste : Je n’ai pas affaire à des femmes, non ! Mais à des monstres !Flumence : Non, mais je vais lui en coller une ?Clotilde : Ne Te gêne pas…Auguste : Frappez pas, frappez plus !19 - Bruits bizarres provenant des appareils de Gilles et qui le fonts’étirer…Auguste : Aïe ! Les appareils de Gilles ! Les fantômes reviennent !Flumence : Logique pour des revenants ! (Les deux femmes sortent avecAuguste en hurlant…) Ooohhh !!! Mais attendez-moi ?! (Elle sort)20 – Bruitages.21- Musique arrivée des fantômes (idem à l’acte 1 et intro duspectacle)

…/…

Pour connaître la fin de cette histoire, veuillez me contacter à l’adressesuivante :[email protected]él : 05 63 82 07 88 – 06 18 05 75 58

Pièce déposée à la SACD. Pour la jouer, vous devez avoir monautorisation, merci de votre compréhension.

En ce qui concerne le décor, plus d’infos sur mon site.Je reste bien sûr à votre disposition.

Joël Contival – 14-12-2007


Documents

AM : Et c’est là que nous allons vivre - Le Proscenium...fuir tout ce qui pénètre dans cette maison. Ancien lieu de culte. 2ème fantôme – Malvina, Ancienne prostituée, ne