Amaury, ou l’histoire du

chevalier rayonnant

Par les élèves de 5e Béryl, 5e Ambre et 6e Rubis2019-2020

Collège Du Fort

PrologueNous, sujets du collège du Fort, avons écrit la légende du téméraire et coura-geux Amaury. Nous la dédions aux nobles et courtoises dames Vaz, Richard et Baghanja.

Ce jeune chevalier va vivre d’incroyables aventures, à la recherche de ses origines. Fils adoptif du roi Théobald, il n’a qu’un seul rêve : devenir chevalier ! Sa quête sera rude et longue mais pleine d’enseignements.

Alors… ouvrez grand vos oreilles chers auditeurs ! Profitez de cette légende chers lecteurs et préparez-vous à en prendre plein les mirettes jeunes damoiselles et damoiseaux ! Que l’aventure commence…

Chapitre premierIl était une fois un jeune forgeron qui demeurait dans des terres lointaines. Il était si téméraire, courtois et humble que le royaume entier l’appréciait. Il vivait dans le royaume de Bayadère, gouverné par le roi Théobald. Celui-ci avait adopté le jeune Amaury suite à la perte de ses parents. Voici donc son his-toire.

Le Roi Théobald s’arrêta un instant et leva les yeux vers ses deux fils. Cléandre s’était endormi, appuyé sur l’épaule de son frère.

- « Et alors» fit Amaury. «Raconte tout de suite la bataille ! Raconte !»

- «Non Amaury, il est temps d’aller travailler. Cléandre, retourne voir ton maître d’armes. Quant à toi Amaury, tu n’as pas du travail qui t’attend ? Allez, file voir le forgeron de Chassezagne.»

Les deux frères partirent en trainant les pieds. Le Roi de Bayadère s’approcha de la fenêtre, son regard se perdit dans le vague. Il n’appréciait pas l’enthousiasme toujours grandissant que portait Amaury pour la chevalerie. Il avait peur que ce dernier devienne plus fort que son fils Cléandre et s’empare du trône. La voyante n’avait-elle pas dit en consultant les oracles qu’Amaury était promis à un grand avenir ? Mais que ferait le peuple et les seigneurs à l’idée qu’en enfant, sans lignée, prenne le pouvoir ? Une rébellion ? Il ne pouvait en être ainsi ! Même si Cléandre n’en avait aucune envie, il serait Roi.

Chapitre IIAmaury descendait au village, un bâton en guise d’épée à la main. Tous les jours, il prenait le même chemin. Il commençait par longer la rivière Bargue-lone qui coulait en direction de la mystérieuse Forêt des Cendres et passait devant les échoppes de forgerons qui faisaient la renommée du village de Chassezagne.

«Tiens te revoilà Amaury ! Où étais-tu passé ? il y a du travail pour toi.» Mal-gré son caractère bourru, Amaury appréciait beaucoup le forgeron qui était pour lui un véritable confident.

« Quand est-ce que je serai un chevalier et que je pourrai enfin me battre ?» dit le jeune garçon.

«Tu sais bien Amaury que ce n’est pas pour toi. Ton père ne le veut pas et tu ne bénéficieras pas de la sagesse d’un maître d’armes. Ta mère adoptive, la Reine Isaure, l’aurait peut-être souhaité mais...». Le forgeron s’arrêta un instant pour regarder le jeune Amaury.

Ce dernier laissa tomber son bâton puis saisit le soufflet qui reposait près de la forge. Il se mit à attiser le feu.

«Si j’ai été adopté par le Roi, il y a bien une raison ! Et si ma mère n’avait pas sombré dans la folie enfermée dans le donjon, elle me soutiendrait, j’en suis cer-tain.»

Les années passèrent et Amaury se montrait de plus en plus talentueux au ma-niement des armes. Il faut dire que tous les matins, dès les premières lueurs du jour, Cléandre lui faisait bénéficier de ses apprentissages à l’abri des regards.

Chapitre IIILe matin de ses 20 ans, Amaury se réveilla après avoir fait comme chaque nuit depuis des mois le même rêve, celui où il voyait ses parents partir....

Triste à l’idée de ne pas savoir ce qu’il s’était vraiment passé, Amaury demanda à son père la vraie raison de son adoption, mais le roi Théobald, lui raconta un mensonge une fois de plus.

Amaury avait des doutes, du coup il en parla à son frère Cléandre, qui lui dit de demander à la voyante car elle savait tout.

Celle-ci, lui révéla que ses parents avaient effectivement disparu mais qu’ils n’étaient pas morts.... Amaury était choqué. Il voulait absolument en savoir plus.

La voyante lui dit : « Pour avoir plus de réponses à tes questions, tu dois traver-ser la dangereuse forêt des Cendres afin de rejoindre le Royaume de Toucy, car l’histoire de tes parents a commencé là-bas»...

De retour au château et encore bouleversé de ce qu’il venait d’apprendre, il ex-pliqua à son frère Cléandre, qu’il allait partir pour découvrir la vérité sur son histoire.

- «Je comprends, ne t’inquiète pas ! Prends mon cheval et mon armure tu en au-ras besoin». dit Cléandre.

Afin de partir en toute discrétion et pour que le roi Théobald ne se doute de rien, il partit à la tombée de la nuit afin de ne pas perdre de temps.

Chapitre IVCela faisait plus de deux jours qu’Amaury avait pris la route. Le château du roi Théobald était comme une ombre minuscule au bout de la plaine.

Amaury se demandait s’il avait fait le bon choix de partir seul dans cette quête. Heureusement, Loth, le cheval de son frère, lui signalait la présence d’eau et d’arbres fruitiers en hennissant.

A mesure qu’il avançait, l’herbe verte de la plaine se faisait plus rare.

- « Nous y sommes ! » Dit Amaury.

- « Qui va là ?! » Dit une voix grave.

Amaury aperçu un vieil homme. Il portait une longue tunique et son visage était caché par un capuchon. Amaury lui expliqua qu’il devait traverser la forêt pour rejoindre le royaume de Toucy.

- « Rebrousse chemin étranger ! Une terrible créature vit dans cette forêt ! »Amaury cru le vieil homme fou.

« As-tu regardé la couleur des feuilles de cette forêt ? Le gris est la seule teinte que tu verras ici. On l’appelle la forêt des Cendres ! Il n’y a que des serpents dans les environs ! Je suis le gardien de ce lieu autrefois verdoyant. Tu ne peux pas traverser la forêt ! »

- « Je n’ai pas peur du gris, ni de votre bestiole ! Dites-moi où la trouver et je la combattrai ! »

« Tu n’as aucune chance petit ! Le Basilic est le roi de tous les serpents. Un simple regard suffit à te brûler vivant ! Un cavalier a tenté de le combattre il y a quelques temps, il n’est jamais revenu. Il faut dire qu’il n’était pas beaucoup préparé ! »

Le vieil homme regarda attentivement l’armure d’Amaury.

- « Ton armure a l’air solide ! Quelle étrange couleur d’ailleurs ! Où l’as-tu trouvée ? »

- « Mon frère Cléandre, fils du roi Théobald m’a donné cette armure ! ».

- Théobald dis-tu ?! Le vieil homme sourit. Bien tu auras besoin de ceci ! »

Le vieil homme lui tend une épée sur laquelle figure un « H » gravé sur la lame, ainsi qu’un bouclier recouvert d’une étrange couche de verre. On pouvait y voir son reflet. Amaury s’enfonça dans la forêt.

Chapitre VIl arriva dans une clairière entourée par la rivière. Au bout de celle-ci, il aper-çut une grotte. Amaury se précipita à l’entrée et se mit à bêler. Un cri terrible sortit de l’obscurité puis une forme effroyable : le basilic avait un corps semblable à celui d’un lézard. Il portait une crête et des griffes sur ses deux pattes. Ses yeux étaient d’un jaune intense.

Amaury courut en direction du basilic qui le repoussa d’un grand coup de patte ! Le chevalier se releva tout de suite. Mais son adversaire lui jeta un regard mortel : des flammes apparurent. Amaury était terrorisé, mais soudain, il réalisa que les flammes autour de lui disparaissaient à mesure qu’il avançait !

- « Mon armure, je ne sens pas la chaleur ! Les flammes ne me font aucun mal ! ».

Le Basilic comprit que ses flammes étaient inutiles. Furieux et vexé, il se jeta sur le chevalier, la gueule grande ouverte. Amaury chercha un moyen de se défendre. Il brandit son bouclier. Le Basilic s’arrêta, comme pétrifié et prit feu : son propre regard l’avait carbonisé ! Le corps du reptile tomba au sol et se brisa en une pluie de cendres.

- « Bravo petit ! Quel exploit ! La végétation va de nouveau pousser en ce lieu. »

Le vieil homme souleva son capuchon. Amaury le regardait avec une étrange sensation. Comme si cette personne lui était familière.

« Si tu veux toujours te rendre au Royaume de Toucy, peux-tu donner cette lettre à Aélis, la Reine des Elfes ? Elle sera ravie d’avoir des nouvelles de son vieil ami Lucas. Tu pourras l’interroger car elle a connu ton père ! »

Amaury prit la lettre et remonta sur son cheval. Le vieil homme avait disparu.

Amaury ouvrit l’enveloppe. Lucas parlait d’un homme, un certain « H ».

- « Encore ce H, le même que le propriétaire de l’épée que Lucas m’a confiée ! Quel étrange personnage ce Lucas ! Qui est-il donc ?! » pensa-t-il.

Chapitre VIIl repartit avec son cheval. Ils sortirent de la forêt et, Amaury aperçu au loin le royaume de Toucy. Alors il fut excité d’arriver. Après un long voyage, la nuit tomba, Amaury était si fatigué qu’il s’arrêta avec son cheval pour dormir. Pendant la nuit, Amaury entendit un bruit étrange, comme du bois qui cra-quait, c’était un jeune homme chevelu et barbu. Celui-ci lui demanda :

- « Petit, que fais-tu ici ? ».

- « Je dors ici pour la nuit car j’ai fait un très long voyage pour aller au Royaume de Toucy. »

- « Non ne reste pas là, viens donc dans ma maison avec ton cheval. » dit le jeune homme.

Il se dirigèrent vers la maison.- « Je m’appelle Henri. »

- « Moi c’est Amaury. »

- « Passe donc la nuit ici. »

Le lendemain matin, Amaury reprit la route vers le royaume. Il réfléchissait encore à ce « H ».

- « Mais qui est donc ce H ? Est-ce mon père ? Ma mère ? »

Mais soudain sur le chemin, un animal énorme passa à toute vitesse devant lui. Son rêve était de devenir chevalier, il eut le courage de descendre de son cheval pour aller le combattre. L’animal venait vers lui et tournait tout autour d’Amaury. Le jeune garçon prit l’épée qu’il avait avec lui, et lui cracha droit vers le ventre, mais cela ne servit à rien. L’animal lui lança du feu qui sortait de sa bouche.

Amaury se protégea de son bouclier et la flamme se retourna contre la bête. L’animal brûla, et tomba en cendres. Amaury était si fier de lui que ça l’encouragea à devenir chevalier.

Chapitre VIIIl reprit la route, Amaury alla voir Aélis pour lui déposer la lettre. Ils parlèrent longtemps, mais elle admit qu’elle n’avait pas vu ses parents depuis longtemps et elle ne pouvait pas lui dire grand-chose. Amaury partit rechercher ses vrais pa-rents pour savoir la vérité́. Il alla voir Aélis, excité de savoir enfin qui étaient ses parents et pourquoi il avait été́ adopté. Elle lui révéla que ses parents n’habitaient plus ici depuis la guerre entre ce royaume et celui de Edoran. Ils habitaient maintenant au royaume d’Itidore de l’autre coté des Monts Rouges.

Amaury partit alors dans leur direction partagé entre le soulagement et la peur. Là-bas la température était glaciale, largement en dessous des -20°, mais animé par l’envie de réussir sa quête, Amaury trouva le courage d’y aller. Il commença alors sa montée qui dura longtemps. Après de longues heures de marche, il décou-vrit une petite maison avec un petit feu. Amaury toqua et murmura à la porte :

- « Brrr...rr y-a-t’il quelllq’un quii pourrait m’aider danss cette maison ? » Il attendit un long moment avant que quelqu’un n’ouvre enfin la porte.

- « Qui es-tu et qu’est-ce-que tu veux ? » interrogea un grand homme. Amaury tomba au sol avant de dire.

- « A ...l’aide........ »

Chapitre VIIIAmaury se réveilla dans un tout petit lit au chaud, il se lèva et une porte s’ouvrit doucement, le grand homme, bouche bée, est étonné de son réveil si soudain. L’homme lui expliqua qu’il avait dormi trois jours entiers !

Amaury partit en remerciant l’homme de s’être occupé de lui. Il repartit dans le froid seul avec son cheval et son équipement. Alors qu’il n’avait pas fait encore un quart de sa route il se sentit mal à l’aise. Il comprit alors qu’il devait s’arrêter régulièrement s’il ne voulait pas mourir. Amaury chercha une maison pour se reposer, car cela fait bien plus de deux heures qu’il était sous le froid ! Amaury avait l’impression qu’il gelait de l’intérieur, il ne sentait ni les doigts de sa main ni les doigts de ses pieds. A son plus grand malheur, il ne trouva aucune maison.

Amaury soudainement ressentit un courant chaud à l’intérieur de lui, si chaud qu’il en devint fou. Il tenta même de le refroidir, car cette chaleur était beaucoup trop forte, si forte qu’il finit par s’évanouir. À son réveil, il est à̀ nouveau dans un lit, mais celui-ci est gigantesque avec une chambre recouverte d’or. Quelqu’un l’avait encore sauvé ! Amaury se sentit à nouveau découragé. Il se dit qu’il n’al-lait jamais retrouver ses parents. Finalement, il regarda à la fenêtre et vit juste là le royaume d’Itidore ! Amaury rechercha les propriétaires de cette maison pour les remercier mais juste là il trouva une lettre qui a pour destinataire : Mon Seigneur H.

Alors Amaury découvrit que le propriétaire de cette maison luxurieuse n’est autre que H, la personne dont tout le monde parlait !

- « Monsieur H où êtes-vous ? » dit Amaury plein d’enthousiasme, aucune réponse...

- « Monsieur H ? » répéta-t-il.

Amaury se dit qu’il était sûrement parti.

Cela faisait plusieurs heures qu’Amaury tournait en rond dans la demeure. Il avait passé en revue les objets de « H » : des armoiries, des épées forgées dans des contrées lointaines, des courriers de remerciements de divers seigneurs, quelques décorations murales, dont un impressionnant crâne de dragon.

Un seul objet avait frappé́ la curiosité d’Amaury : une image peinte représen-tant un homme et une femme s’enlaçant avec un poupon. Ils avaient l’air tous les trois heureux. En retournant l’image, Amaury vit les initiales « H, A & M ».

Le temps avait rendu la date inscrite à l’encre illisible. L’homme avait les yeux en amende, tout comme Amaury. La femme possédait des cheveux blonds et bouclés, tout comme Amaury. Le poupon avait un grain de beauté́ sur le cou, tout comme Amaury qui sentit battre son cœur.

A peine avait-il eu le temps de reposer l’image qu’un homme entra...- « Bonjour jeune homme, je suis Jehan, le valet de mon seigneur H. Ce dernier m’a demandé de veiller sur vous jusqu’à son retour, prévu ce soir même. Hélas, la nuit est déjà̀ tombée, me voici très inquiet pour monsieur car ce n’est pas dans ses habitudes. A cette heure, le blizzard souffle dans la montagne. »

- « Entendu Jehan, je pars de ce pas à la recherche de votre seigneur H ! » annonça Amaury qui était déterminé́ à rencontrer son hôte.

- « Vous aurez besoin de cette torche et de ce flacon d’huile pour éclairer votre chemin, et vous tenir chaud ! »

Jehan remercia Amaury qui s’empara aussitôt d’un arc, de quelques flèches et de son cheval.

Chapitre IXDes rafales de vents enneigées soufflaient terriblement fort. Heureuse-ment, Amaury avait revêtu un épais manteau fait de plusieurs fourrures.Il aperçut au loin la silhouette d’un homme. Celui-ci semblait le regarder fixement. Deux orbes rouges semblaient briller sur son visage.- « Je n’ai pas rêvé, il a les yeux rouges ! »

Soudain la silhouette brandit un objet en l’air puis le porta à son visage. Un air mélodieux, semblable à celui joué par une flûte, retentit dans les airs. Une nouvelle silhouette apparut devant l’homme. Celle-ci s’agrandissait et s’épaississait. Une créature verte, poilue et aussi grande que trois hommes empilés se dressait devant Amaury. Des dents acérées, le visage couvert de pustules, et enfin, un gourdin à la main : cette créature n’était pas humaine. Deux yeux vitreux s’ouvrirent et un grognement terrible annonça la menace : c’était un ogre !

Amaury réfléchit un instant. Il avait beaucoup étudié ces créatures alors qu’il passait des heures à la bibliothèque du château. Il savait donc comment vaincre son ennemi : il lui fallait du feu ! Il trempa les flèches dans l’huile puis dans la flamme de sa torche. Il banda son arc et tira.

L’ogre s’écroula au sol, créant une avalanche qui l’emporta au loin.Amaury rattrapa l’homme et l’empoigna. Il s’agissait de Godefroy, son ennemi.Celui-ci lui expliqua qu’il était un rival du seigneur H et qu’il l’avait fait pri-sonnier dans son château, situé au sommet des monts Rouges. Lorsque Amaury voulu saisir son épée, l’homme le repoussa et disparu subitement dans un épais nuage de fumée.

Ayant repris ses esprits, Amaury vit un objet briller dans la neige : son ennemi avait laissé́ une mystérieuse clé ! Amaury s’en empara et se mit en chemin.

Chapitre XPendant qu’il marchait Amaury se demandait à quoi pouvait bien servir cette clé́. Sur le chemin il rencontra un homme barbu. Le vieillard l’arrêta d’un coup de canne et lui dit :

- « Ou vas-tu étranger ! Ce lieu est interdit ! Le sais-tu ? »

- « Non je ne le savais pas. Je cherche Monsieur H. Vous le connaissez ? »

Le vieil homme hésita un instant, son visage s’assombrit et il répondit enfin : - « J’ai ouïe dire qu’il avait été enlevé. Mais pourquoi le cherches tu ? »

- « C’est un homme très important pour moi. Il va me permettre d’élucider des zones d’ombres concernant ma vie. »

- « Je crois qu’il se trouve dans le château de son pire ennemi. Pour le rejoindre tu dois continuer dans la forêt jusqu’à ce que tu trouves une rivière qu’il faudra traverser. » Il remercia l’homme et pris son courage à deux mains et partit.

Chapitre XIArrivé à la rivière, Amaury s‘assit sur un rocher en se demandant comment il pourrait faire pour franchir cette étendue d’eau. Tout à coup le rocher commença à trembler. Amaury trébucha et tomba au sol. Apeuré il se releva en brandissant son épée. Une voix grave lui cria dessus. C’était une énorme tortue. Amaury s’excusa auprès d’elle.

Il lui expliqua qu’il devait sauver monsieur H. Il lui demanda si elle pouvait l’aider à passer de l’autre côté de la rive.

- « Pour cela tu devras répondre à mon énigme. »

Amaury était un chevalier courageux et intelligent. Il n’hésita pas à relever le défi.

- « Qui marche à quatre pattes le matin, à deux pattes le midi, et à trois pattes le soir ? »

Amaury lui répondit : « c’est l’être humain. »

La tortue était impressionnée par sa rapidité. Elle le fit traverser. Il la remercia puis ils se quittèrent.

Chapitre XIIAmaury vit le château au loin. Il s’approcha de l’entrée et vit la porte cadenassée. Il tenta de casser le cadenas mais n’y arriva pas. Il décida de contourner le château quand il vit une petite porte. Il sortit la clé qu’il avait trouvée auparavant puis l’introduisit dans la serrure. Par miracle la porte s’ouvrit.

Amaury retrouva son ennemi, le seigneur Godefroy dans une pièce très lumineuse où il y vit de nombreuses fenêtres et miroirs accrochés aux murs. Lui qui s’était volatilisé lors d’une précédente aventure.

Godefroy était déterminé à provoquer Amaury en duel.

- « Enfin te voilà ! Il y a si longtemps que j’attends ce moment ! Toi … Tes parents ! Je vais bientôt réaliser mon rêve ! Voici ce que je te propose : si tu gagnes ce duel, tu pourras libérer ton père. Mais si tu perds, vous pourrez tous les deux disparaître, à jamais ! EN GARDE ! »

Amaury observait les deux armes de son adversaire : un bouclier recouvert d’un miroir. Il permettait de réfléchir la lumière, rendant la vue du combat difficile. Dans son autre main, Godefroy tenait une épée qui libérait des charges élec-triques au sol, chaque fois qu’il l’agitait.

Amaury sortit l’épée magique de son père puis réfléchit à sa stratégie.

- « Je dois d’abord m’emparer du bouclier de mon ennemi. Mais comment faire avec cette lumière ?! Je n’arriverai pas à m’en approcher, à moins de me prendre une décharge ! »

Godefroy avait réussi à impressionner Amaury. Fier de lui, il le narguait :- « Tu ne parviendras jamais à libérer ton père ! Pfff ! Tu es faible, comme lui ! »

Amaury sentit la colère monter et il cria :- « J’ai traversé de nombreux lieux, j’ai combattu de nombreuses créatures. Je sauverai mon père ! M’ENTENDS-TU ENNEMI DU GRAND HIGOT !! »

Lorsqu’il prononça ces mots l’épée se mit à réagir. Elle devint si lumineuse qu’un intense rayon de lumière frappa le visage de Godefroy, ce qui l’aveugla.

- « Quel est ce maléfice ? Je ne vois plus rien !! Tu ne perds rien pour attendre ! »

Son ennemi continuait d’agiter l’épée dans tous les sens. La foudre frappait à présent le sol. Mais Amaury l’évita et une étincelle, créée par les décharges, mit le feu à la cape de Godefroy. Affolé, celui-ci fit tomber son épée. Amaury accourut aussitôt pour la lui prendre. Il l’attacha dans le dos de son adversaire. Paralysé par l’électricité, Godefroy ne pouvait plus rien faire, même pas parler !

Essoufflé par cet exploit, Amaury se releva lentement. Il avait vaincu Godefroy. Il était temps de retrouver enfin ses parents !

Il descendit les marches trois par trois, en direction des cachots pour y délivrer son père. Il avait énormément de choses à lui dire mais ne savait par où commencer. Son père prit la parole pour lui révéler que sa mère avait été enfermée dans la chambre de Godefroy. Ce vilain seigneur avait kidnappée sa mère pour en faire sa femme, car il en était amoureux. Quand son père avait voulu la secourir il avait été lui aussi capturé par Godefroy.

Amaury avait réussi sa quête. Il avait réussi à secourir ses parents.

Chapitre XIIICes derniers avaient à présent des révélations importantes à lui faire … !

- « Mon fils, laisse-moi te dévoiler les secrets de ton existence… Il y a fort longtemps, un roi du nom d’Arthur combattit une créature ancienne et puissante, à l’aide d’une épée. Cette lame ancestrale avait le pouvoir de purifier les âmes sombres. Arthur ramena ainsi la paix sur ses terres. Il donna naissance à trois fils. Mais à sa mort, le royaume fut menacé par les guerres et se divisa en de nombreux fiefs. Les trois frères avaient pourtant mis tout leur courage pour unifier de nouveau le royaume. Mais une rivalité éclata entre deux d’entre eux… Ainsi, Théobald bâtit son royaume et resta à l’écart de ses deux autres frères… Le malheur s’abattit sur lui … Un terrible maléfice priva sa femme, la reine Isolde de sa raison. Théobald trouva un peu de réconfort dans les yeux de son fils Cléandre. Mais il n’avait plus qu’une obsession, que son fils Cléandre devienne roi. De mon côté, lorsque ta mère a été enlevée par Godefroy, j’ai confié une mis-sion à mon autre frère que tu connais bien ... »

Amaury se retourna, il vit l’homme qui l’avait aidé à combattre le Basilic dans la Forêt des Cendres. Celui-ci révéla son identité à Amaury.

- « Tu as finalement réussi petit ! Je te tire mon chapeau ! »

- « Lucas !! Vous êtes le frère de mon père ?! » répondit Amaury stupéfait.

- « Je suis et j’ai été de nombreuses personnes »

Lucas se transforma en un homme qu’Amaury reconnut immédiatement.

- « J’ai été le forgeron qui te recueillit lorsque mon frère fut enlevé. Ma mission était de te confier au roi Théobald pour qu’il veille sur toi et te prépare au combat lorsque le moment viendrait ! Mais ce bougre tenait absolument à t’écarter de la maîtrise des armes ! Aussi, je dus le convaincre autrement !»

Lucas se transforma en une vieille femme.

- « J’ai été la voyante qui annonça ton destin à Théobald. Puis je me suis arrangé pour que tu me rencontres afin de te révéler ta quête ! »

Higot reprit l’épée des mains d’Amaury. Il contempla la lame puis son fils avec émerveillement.

- « Cher fils, tu es bien le digne héritier du Royaume de Toucy ! L’épée t’a choisi en tant que tel ! Tu descends bel et bien d’une lignée royale. La couronne de Toucy te revient de droit. Je garde dans mon cœur ce rêve profond : celui de renouer avec mon frère Théobald et qu’un jour les royaumes de Toucy et de Bayadère ne fassent de nouveau plus qu’un ! »

Le cœur d’Amaury était rempli d’espoir. Il s’adressa à ses parents en ces mots :- « Croyez-moi chers parents, nous réaliserons ce rêve ! Je vous en donne ma parole ».

Chapitre XIVAmaury, ses parents et Lucas prirent donc le chemin pour aller au Royaume de Bayadère et convaincre le Roi Théobald de faire la paix avec le Royaume de Toucy. Sur le chemin, le père d’Amaury lui raconta son très long séjour dans les cachots de son ennemi. Arrivés devant le château, l’un des gardes s’approcha du père d’Amaury : - « Halte, qui êtes-vous ? »

- « Je suis le Roi du Royaume de Toucy et le frère du Roi Théobald, à qui ce château appartient. »

Le garde prit un air étonné et dit « C’est impossible, le frère du Roi est emprisonné dans le château de Godefroy. Attendez, qui est le jeune homme der-rière vous ? »

- « Lui c’est Amaury, mon fils, il vit normalement dans votre château mais vous ne me laissez point passer. »

- « Ah mille excuses votre majesté, je vous croyais encore emprisonnés vous et votre femme ».

Le garde laissa donc passer Amaury, ses parents, Lucas et ils demandèrent à parler au Roi Théobald. Les gardes les menèrent jusqu’au donjon du Roi. Celui-ci fut très surpris de les voir et surtout de voir son frère.

- « Mon frère c’est bien toi ?! Que fais-tu ici ? Comment as-tu pu faire pour t’échapper du château de Godefroy ? Sais-tu où est Amaury ? »

- « Mon cher, une question à la fois je t’en prie. C’est Amaury qui a réussi à me libérer des cachots de Godefroy et à libérer sa mère. »

Le Roi Théobald posa un baiser sur la main de la femme de son frère et vit Amaury derrière elle.

- « Amaury ! Nous t’avons cherché partout depuis ton départ. Tu as bien fait d’aller chercher la vérité sur tes vrais parents mais tu aurais pu nous en parler au lieu de t’enfuir en pleine nuit du château ! »

- « Si je vous en avais parlé, vous auriez refusé que je parte et m’auriez obligé à rester ici pour être forgeron. »

Lucas dit : « Majesté, ce que dit Amaury est bien vrai, vous ne vouliez pas qu’il parte à la conquête de quoi que ce soit »

- « Vous, Lucas, mon frère, comment pouvez-vous savoir si je veux qu’il soit forgeron ou non, vous ne demeurez point dans mon château ! »

Lucas se transforma alors en forgeron. Le Roi Théobald, stupéfait dit : « Mais vous êtes le forgeron qui enseignait à Amaury ! »

- « Et oui, c’est bien moi. C’est pour cela que je sais que vous ne vouliez pas qu’Amaury soit chevalier. » Le Roi s’excusa auprès d’Amaury et s’adressa à son autre frère. - « Tu n’as pas répondu à l’une de mes questions : Qu’est-ce-que vous êtes venus faire ici ? » - « Nous sommes venus demander de faire la paix entre nos deux royaumes. »- « Très bien, mon frère, j’accepte de faire la paix à une condition : toi, ta femme, Lucas et le brave Amaury restez ici pour célébrer notre union. » Le Roi de Toucy accepta et ils organisèrent une grande fête pour cet événement.

Une semaine plus tard, de retour au Royaume de Toucy où il vivait désormais heureux avec ses parents, Amaury fut accepté en tant que chevalier.