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Amnesty International: catalogue de notre exposition "Devoir de Regard"

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Catalogue qui sera distribué à tous les visiteurs de l'exposition itinérante "Devoir de regard". Plus d'infos: http://devoirderegard.be

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nous avons grosso modo 40 000 mem-bres donateurs et près de 70 groupes lo-caux.

On a aussi développé, ces dernières an-nées, la possibilité pour des personnes denous aider concrètement sans nécessaire-ment entrer dans un groupe. D’une part,on a lancé le site www.isalives.be des actionsurgentes et, au plan local, on a un réseaude 6000 bénévoles pour la vente des bou-gies en fin d’année.

Au secrétariat national, nous sommes20 permanents et quasiment autant destagiaires.

La section belge travaille aussi pour desrecherches à l’étranger ?

Oui, régulièrement, nous collaborons àdes missions suivies de rapports, avec deschercheurs du secrétariat international…Personnellement, je suis allé souvent auCongo, et là je suis actuellement en Côted’Ivoire et au Sénégal. Chez les Ivoiriens,pour un travail de soutien à la section etdes rencontres avec des témoins. Au Sé-négal, c’est aussi pour la préparation duprocès d’Hissène Habré, l’ex-présidenttchadien qui s’est réfugié dans ce pays etqui y sera jugé comme l’a réclamé la CPI,la Cour pénale internationale. C’est unaspect important de notre travail : la luttepour que la justice soit faite un jour àl’égard des responsables de violationsmassives de droits humains. ■ Th. Cv.

tion universelle des droits de l’homme ?Oui, aussi donc les droits économiques etculturels. Si bien que nous nous battonsaujourd’hui contre les expulsions forcéesde tribus amazoniennes ou de groupesd’habitants au Nigeria qui « gênent » laconstruction d’un pipeline.Ou encore, nous agissons contre la mor-talité maternelle : on n’est pas là pourconstruire des hôpitaux, je le disais, maispour faire en sorte qu’un système de loisassure l’accessibilité à la contraception.Ces thèmes se sont imposés progressive-ment depuis les années 2000. Le faitqu’Amnesty a été de plus en plus présentdans les pays du sud a induit cet élargisse-ment des préoccupations.

Y a-t-il des sections dans tous les pays ?Non, il y en a, comme la Chine, où c’est

impossible (mais nous avons quandmême un bureau à Hong Kong). Et puis,la façon dont on travaille fait que des sec-tions sont autofinancées alors qued’autres sont portées par le mouvement,comme au Sénégal, en Côte d’Ivoire, auBurkina Faso, au Mexique…

En Belgique ?Il y a toujours eu deux sections, l’une

francophone, l’autre néerlandophone. Iln’y a donc jamais eu de scission. Au con-traire, on collabore de plus en plus… Côtéfrancophone, sur 4 millions d’habitants,

d’autre part.

C’est une organisation non gouverne-mentale, mais encore ?

Une ONG, oui, indépendante et impar-tiale. Mais nous ne sommes pas une orga-nisation humanitaire : on ne va ni appor-ter de l’aide directe aux gens ni travaillersur le développement. On ne va pas cons-truire des hôpitaux en cas de catastrophe,pas aider des paysans à améliorer leurproduction. Un sondage récent montreque le public a bien compris notre mis-sion qui consiste à dénoncer les viola-tions des droits humains, secouer les gou-vernements en permettant à nosconcitoyens d’agir concrètement, et en-fin pousser à des mesures préventives(l’amélioration des lois nationales ou in-ternationales). Et bien sûr, obtenir la libé-ration des personnes menacées, empri-sonnées, en danger.

Votre champ d’action a évolué ?On est face à des gens qui sont en prison

pour avoir commis, peut-être, des actesviolents, comme Mandela à l’époque,mais qui n’ont pas été jugés correcte-ment. On demande des procès équitables.Amnesty a été aussi très vite confrontée àla torture et à la peine de mort.

Vous avez élargi votre action aussi à toutce qui compose les articles de la Déclara-

Philippe Hensmans, vous êtes directeurd’Amnesty International Belgiquefrancophone depuis 1996. Rappelez-nouscomment est née cette organisation.

Amnesty a été créée en 1961 quandl’avocat britannique Peter Beneson ap-prend que deux étudiants portugais sonten prison parce qu’ils ont exprimé, de fa-çon non violente, leurs opinions. Ils ontporté un toast à la liberté sous le régimede Salazar… Il ne faudrait pas oublierqu’il y avait encore des dictatures en Eu-rope, il n’y a pas si longtemps finalement.L’appel de Beneson est alors répercutédans le monde entier. Très vite, cela dé-bouche sur une organisation qui va rapi-dement montrer ses valeurs : ce qu’elledéfend et la manière dont elle est organi-sée. Elle défend des individus menacésquand ils s’expriment librement, d’unepart ; elle agit de manière démocratique,

L’ idée de cette exposition, c’est d’aller à la ren-contre du public. Avec un outil qui permetd’intéresser un grand nombre de personnes

même si elles ne se sentent pas concernées apriori par les droits humains.

Baptisé «Devoir de regard» et assorti du slogan«Ouvrir les yeux, c’est déjà agir», ce projet ras-semble une cinquantaine de photos à la fois bel-les et significatives, prises par de grands photo-graphes, notamment des Belges. Des clichés de

qualité pour donner aussi un visage aux person-nes pour lesquelles les militants d’Amnesty sebattent…Montrer le travail de terrain

«Nous avons des groupes locaux et des milliers debénévoles participant à notre opération Bougies.Leurs actions sont les seuls moments où s’établit uncontact avec le public, explique-t-on auprès de lasection francophone d’Amnesty InternationalBelgique. Pour expliquer ce qu’on fait, on a doncvoulu aller vers les gens d’une autremanière que parune vente ouune distribution trimestrielle de publica-tions, les fameux dazibaos.»

L’expo illustre des thématiques qui ont fait l’ob-jet de campagnes de l’ONG ces dernières décen-nies : les individus en danger, les enfants-soldats,la violence faite aux femmes, les migrants, etc.

Elle montre ce qu’est réellement Amnesty :

une organisation qui va sur le terrain, là où sepassent des violations de droits humains, quifait des rapports, qui travaille au niveau interna-tional, qui fait du lobbying, mais qui existe aussiau plan local. Avec ses membres qui, là où ilssont, soit au sein d’un groupe local ou d’uneécole, soit individuellement, agissent pour lesdroits et les libertés individuelles.

« Devoir de regard » , dont vous retrouvezquelques photos dans ce dossier, sera proposétout d’abord en un lieu symboliquement fort :le palais de justice de Bruxelles (du 15 au29 mars).Elle voyagera ensuite dans différentesvilles de Wallonie. Et marquera ainsi, avecquelques mois de retard, les 50 ans d’Amnestyau travers de 50 ans d’histoire et de droits. ■Th.Cv.>Toutes les infos pratiques sur l’exposition en page 15www.devoirderegard.be

Amnesty Internationalexpose 50 ans

de combat pour l’humainLa photo parle, témoigneinterpelle, choque parfois,et fait réfléchir souvent.Amnesty rend compte dumondeavec une belle expo itinérante…

Philippe Hensmans :«Notre champ d’action a évolué»

©Grapher&

Co/PierreJeanjean

Kaboul, Afghanistan, octobre 1996

Consultation médicale dans la banlieue Hazara.Une femme relève sa burka lors d’une visite

d’une organisation non gouvernementale médicale.Les violences domestiques et publiques sont tellement

répandues que cela constitue un problèmede santé publique, de même qu’un problème

pour le respect des droits humains.

Photographe :Gaël Turine

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suggère plus qu’onnemontre…Si on luttepour le respect des droits des personnes, ilfaut aussi respecter leur image. C’est fon-damental.»

La plupart des personnes qui setrouvent sur les photos choisies parAmnesty pour son expo itinérantesont des inconnus, anonymes. «C’estmême, sur une photo signée par le Néer-landais Teun Voeten, une femme embal-lée dans une burqa devant des voituresemballées elles aussi» (pp. 12-13), indi-que le directeur. Des photos plus il-lustratives de situations, donc, que decas individuels… ■ Th. Cv.> Plusieurs photographes belgesparticipent à l’exposition : CédricGerbehaye, Gaël Turine, Thierry Falise,Pierre Buch et Teun Voeten.

Mais alors, quels visuels pour lescampagnes ?Et quid de la médiatisa-tion des individus pour lesquels Am-nesty se mobilise ?«C’est vrai, il est parfois très difficilepour nous d’avoir des images de ce quenous dénonçons, même si on y arrive unpeu plus qu’auparavant.»Suggérer, plus que montrer

Les promoteurs de «Devoir de re-gard» expliquent avoir utilisé desimages qui dénoncent des situations :beaucoup de ces photos sont illustra-tives.«Dans les campagnes que nous faisonssur la Belgique, sur la violence conjugalenotamment, on n’a jamais montré unefemme avec un œil au beurre noir. On

national Belgique francophone. Si onveut être sur internet et les réseaux so-ciaux, il faut des photos et des vidéos.Dans lemême temps, on travaille sur dessituations qui ne sont pas visibles, la plu-part du temps. Quand on torture quel-qu’un enprison, personnen’est là pour fil-mer ou pour photographier. Même simalheureusement, ça arrive parfois,comme lors du scandale des soldats amé-ricains dans la prison irakienne d’AbouGhraib, révélé par des images choc…»

Et d’expliquer l’immense respectque l’ONG a pour les victimes, qu’elleveut protéger. «Quelqu’un qui acceptede témoigner pour nous doit être couvertjusqu’au bout. Son visage ne doit pas êtreconnu sauf si on est sûr qu’il n’aura pasde souci à travers ça.»

Les photos de l’exposition «Devoirde regard» ne sont pas issues de«commandes» d’Amnesty Inter-

national. Beaucoup d’ONG font pour-tant appel à des photographes pour il-lustrer leurs campagnes. Des imagesfortes pour marquer les esprits, voirepour inciter les gens à se montrer gé-néreux. On pense évidemment auxouvrages Cent photos pour la liberté dela pressede Reporters sans frontières…Mais aussi aux campagnes de MSFoude Handicap International.

Quel rapport entretient alors, de soncôté, Amnesty avec les photographeset grands reporters ? «C’est vrai qu’onvit dans un monde où, sans images, onn’existe plus, indique Philippe Hens-mans, le directeur d’Amnesty Inter-

● Caroline FIXELLES

«La photographie est mon mode d’expression,mamanière de faire du journalisme », lanceCédric Gerbehaye, dont plusieurs clichés

sont exposés parmi ceux de «Devoir de regard».C’est au cours d’un voyage en Israël et en Pales-tine que ce Belge de 35 ans, journaliste de forma-tion, prend conscience de son attrait pour la pho-tographie. « Je voulais travailler seul, êtreindépendant et pouvoir témoigner aux gens de réali-tés peu relatées par la presse. »

Palestiniens, Kurdes, Congolais ou Soudanais…pendant neuf ans, le photographe s’intéresse àces populations, tente d’appréhender leurs condi-tions de vie pour en ramener des clichés poi-gnants.

Mû par une volonté de savoir, de comprendrel’incompréhensible et de saisir l’inadmissible, lephotographe se donne pour mission d’apporterun éclairage sur des situations énigmatiques.Son travail s’inscrit d’ailleurs dans la durée. «Jepratique davantage le photo-documentaire. Je prendsle temps de faire des recherches, d’enquêter, de racon-ter des histoires, de retourner sur le terrain, pour es-sayer de saisir les différents aspects. »

Le photographe reste au minimum trois semai-

nes sur place.Bien qu’à la recherche de certainséléments précis, c’est souvent la réalité du terrainet le rapport avec l’autre qui lui offrent la matièrede ses photographies.Le pouvoir du regard

Si Cédric Gerbehaye nourrit l’espoir de partici-per à l’évolution de la société et d’avoir un impactsur les consciences humaines, il reste réaliste. «Ilest de plus en plus difficile pour les photographes des’exprimer. Il n’y a plus de place ni d’argent dans lapresse. Nos seuls supports sont désormais les exposi-tions, les concours et les livres. »

Pourtant, Cédric Gerbehaye croit au potentiel del’outil photographique. « Les regards sont impor-tants, ils captent l’attention », explique-t-il. De plus,

«si je choisis le noir et le blanc, c’est que je veux mar-quer une pause dans ce flux continuel d’images en cou-leurs et donner à voir et à comprendre. »Quand il faut poser l’appareil…

Des enfants-soldats aux femmes violentées, Cé-dric Gerbehaye se confronte souvent aux réalitésles plus complexes. Et lorsqu’on lui demande si cen’est pas difficile de rester constamment derrièreson objectif, il répond : «Jene suisni humanitaire, nimédecin, mais photographe. C’est monmétier. J’ai faitle choix de raconter des histoires. Bien sûr, lorsque jepeux déposer l’appareil et venir en aide, je le fais. »

Dans sa quête vers la compréhension du monde,Cédric Gerbehaye se dit profondément marquépar le vécu des gens. «Comment l’humain peut-ilcontinuer à vivre avec une telle force dans des situa-tions pareilles ? » Le photographe évoque notam-ment le quotidien des femmes au Congo qui sebattent pour défendre et nourrir leur famille.

Loin de vouloir effacer ses émotions face à cesrencontres, le photographe assume complète-ment la subjectivité de son geste. «Je ne peuxm’en-gager en restant neutre. Je choisis d’apporter une inter-prétation qui passe par moi, ma compréhension deschoses et mes sentiments. Je préfère être juste par rap-port à mon ressenti que d’être objectif. »

Le travail de Cédric Gerbehaye a été récompenséà de nombreuses reprises. Son seulCongo inLimbolui a valu sept distinctions, dont un World PressPhoto. Sa série de reportages au Sud-Soudan, inti-tulée Land of Cush , a reçu le prix SCAM en 2012.

Des récompenses que le photographe considèrecomme des reconnaissances, mais surtoutcomme ce qui lui permet de continuer à exercerle métier qu’il aime. ■

Cédric Gerbehaye:«La photographie, un outilde changement social»

Cédric Gerbehaye est photographedepuis neuf ans. Son appareilphoto est, pour lui, un outil decompréhension. Ses photographies,un appel à la réflexion.

«Nous avons un immense respect pour les victimes»©PierreBuch

©CédricGerbehaye/AgenceVU

Mandalay, Myanmar, 2007

Fabrication de sandales.Le recours au travail forcé demeure un fléau

national au Myanmar (Birmanie). Sous ce régimequasi féodal, militaires et autorités locales

s’arrogent le droit de réquisitionner hommes,femmes et enfants. Certains développementspositifs ont toutefois été actés depuis 2010,

sur les plans des droits humainset de la démocratie.

Photographe :Pierre Buch

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● Interview : Caroline FIXELLES

Rapports, communiqués de presse, lobbying…Salvatore Saguès sillonne les pays d’Afriquede l’Ouest pour y dénoncer les pratiques con-

traires au respect des droits humains.

Salvatore Saguès, vous êtes chercheur pour AmnestyInternational depuis 21 ans. Comment pourrait-oncaractériser ce que vous faites ?Mon métier se situe à la convergence de trois mon-des. Je suis un peu journaliste par mon approchede terrain. Un peu chercheur universitaire par maméthode de travail. Un peu travailleur humani-taire par l’objectif de ma mission. Mais je ne suisaucun des trois. Je suis plutôt le porte-parole dessans-voix. J’enquête, je dénonce. Je tente de venirainsi en aide aux victimes dont les droits humainssont violés, en désirant faire changer les choses.

Comment faites-vous pour «faire changer les choses » ?De la mortalité maternelle au Burkina Faso aux

violences sexuelles en Côte d’Ivoire, en passant parles conditions des détenus en Mauritanie, mon tra-vail est de cibler une problématique en particulier.Je pars de cas concrets, interroge les victimes et lesacteurs de terrain afin d’établir un état précis de lasituation.

Cela suppose donc que vous vous rendiez sur place ?En effet. Je pars trois à quatre fois par an, lorsque lasituation me le permet. Sur le terrain, je profited’un réseau de contacts diversifié. Les avocats, lesdéfenseurs locaux et ceux qu’Amnesty a déjà défen-dus sont prêts à me fournir des informations. Jerencontre également les autorités, car ce sont ellesqui peuvent faire évoluer la situation. Le temps derécolter mes informations, je reste trois à quatre se-maines.

Êtes-vous confronté à certains dangers ?Les pays que je visite sont souvent empêtrés dansdes situations de crise ou en guerre. Donc, bien sûr,le danger est présent. Mais j’essaie de prendre lemoins de risques possible lors de mes déplace-ments. Malheureusement, parfois, on n’y échappepas. En décembre 2002, j’ai été arrêté avec un collè-gue en Côte d’Ivoire par un groupe d’oppositionarmé. Ils m’avaient pris pour un mercenaire sud-africain.

À votre retour, vous rédigez un rapport relatant ce que

vous avez observé. N’est-ce pas difficile à écrire ?Si, certainement. C’est déjà compliqué d’entendreparler une femme de violences sexuelles, mais lors-qu’il faut ensuite écrire les détails, c’est encore pire.Fréquemment, des images me reviennent en tête etse traduisent en cauchemars. Le plus dur, c’est de sesentir par moment impuissant face à certaines si-tuations que l’on ne peut résoudre immédiate-ment. Je me console en me disant que c’est en sor-tant du secret toutes ces choses horribles que jecontribue à y mettre un terme.

À quoi servent finalement ces rapports ?En premier lieu, à faire pression sur les autorités

du pays concerné. Car la dénonciation rend plusdifficile la violation. D’ailleurs, nos rapports se ter-minent toujours par des recommandations. Cel-les-ci sont aussi parfois adressées aux NationsUnies ou à l’Union européenne à qui nous deman-dons de réagir. Enfin, ils servent à informer les mé-dias et le grand public.

Certaines personnes se sentent-elles visées par vosrapports au point de vous menacer ?

Oui, ça arrive. Je reçois parfois des insultes et desmenaces sur internet. Dernièrement, mon collè-gue a été attaqué dans la presse ivoirienne. Mais,au-delà de ces quelques contestations, je pense qu’ily a un profond respect pour Amnesty et sa façon detravailler. En effet, notre association ne prend ja-mais position dans les conflits. Nous défendonstoujours les victimes des deux camps. C’est peut-être pour cela qu’on nous laisse faire notre travail.

Porte-t-il ses fruits ?Oui. Nos rapports ont, par exemple, contribué à

de nombreuses libérations. Ils sont aussi utiliséspar les Nations unies et par les instances judiciai-res. Je pense notamment durant le procès de Lau-rent Gbagbo, à La Haye.Pourquoi ? Car nous som-mes un organisme indépendant, libre de toutepression du pouvoir public, libre d’agir pour amé-liorer la société dans laquelle nous vivons. ■

Salvatore Saguès,le porte-paroledes sans-voix

Salvatore Saguès est chercheur pourAmnesty International depuis 1992.Sonmétier : dévoiler aumondeentier les situations violant lesdroits humains.

Le pouvoir des mots… Avant de rejoindre AmnestyInternational, Salvatore Saguès était responsablerédaction pour la Croix-Rouge. Le chercheur voitdans le monde associatif une force aussipuissante que n’importe quelle armée. «C’estfascinant qu’une organisation, sans armes et sansargent, puisse se faire écouter et faire autantbouger les choses. » Chaque année, SalvatoreSaguès contribue en moyenne à trois grosrapports.

Longs d’une centaine de pages, ils sont souventconsidérés comme des documents de référence,tant le niveau de vérification de la recherche estélevé. «Avec Amnesty, nous avons réussi à mettreles droits de l’homme sur le devant de la scène. »Et de citer comme preuves quelques campagneshistoriques où le pouvoir des mots a triomphé :l’abolition de la peine de mort dans 140 états ou ladisparition de l’approbation de la torture. «C’est ensortant de l’ombre tous les méfaits du monde quenous changerons les choses. » Ca.F.

« Il n’y a pas que les forts qui gagnent les batailles »

UNHCR/A.Rodriguez

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New Delhi, Inde, 2005

Dans cette prison pour mineurs géréepar l’État, le confinement est très sévère.

C’est le moment de la toilette et du lavagedu linge. Un gardien fait la ronde au-dessus

des prisonniers, de jour comme de nuit,et tape sur les barreaux pouraccroître la tension auditive.

Photographe :Lizzie Sadin

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EUROPE

Mexique

Nicaragua

Cameroun

France

Arabiesaoudite

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Les actions d’Amnestymoins connues

à travers le monde

Chaque personne a droit à la liberté de mouvement. Cela vautégalement pour les immigrés et les réfugiés qui sontcontraints de fuir leur pays d’origine pour échapper à la guerre,aux conflits ou la misère. Pourtant, l’Europe ferme de plus enplus ses portes à ces femmes et ces hommes qui arrivent surles côtes grecques ou italiennes, souvent au péril de leur vie.

En mars 2011, plus de 200 immigrés en provenance de Libye sesont ainsi noyés alors qu’ils tentaient de rejoindre la côtemaltaise en bateau. Le même mois, des patrouilles navales duNATO ont laissé un autre bateau d’immigrés dériver dans laMéditerranée pendant plus de deux semaines, avec à son bord72 personnes, dont deux bébés.

Pour les migrants qui arrivent à destination, le calvaire nes’arrête pas là. En théorie, ces personnes ne devraient pas êtredétenues à nos frontières pour se faire contrôler. Pourtant,chaque année, 600 000 hommes, femmes et enfants sontplacés en détention aux frontières de l’Europe. Dans l’Unioneuropéenne, les États ont même le droit de faire durer cettedétention jusqu’à 18 mois. En Belgique, en 2008,6 902 migrants ont été détenus. En Grande-Bretagne,la même année, ils étaient 27 000, dont 2 000 enfants.

EuropeDroit des migrants

Plus de 98 % des crimes comprenant les violations des droitshumains restent impunis au Mexique. Il est donc nécessaireque le gouvernement du nouveau président Enrique PenasNieto instaure un système de justice fiable et mette fin àl’impunité des coupables présumés, tout en protégeant leursdroits, de même que ceux des victimes.

Un certain progrès a été réalisé dans ce sens : les affaires deviolations des droits humains qui avaient été confiées auxtribunaux militaires leur ont été retirées pour qu’elles soientsujettes à enquêtes, jugées au civil, et qu’elles ne soient plusdélaissées.

Au cours de l’année 2011, on a recensé plus de 12 000 meurtresperpétrés, pour la plupart, par les cartels de la drogue. Près de9 000 corps n’ont toujours pas été identifiés. Ces cartels sontégalement impliqués dans des milliers de disparitions etséquestrations. On estime à plus de 3 000 le nombre depersonnes portées disparues sous le mandat de Calderon.

La condition des femmes est tout aussi préoccupante. Iln’existe pas de mesures concrètes pour lutter contre lesviolences auxquelles elles sont en proie. Les populationsindigènes, quant à elles, sont victimes de discriminationset devront, à l’avenir, être intégrées aux décisionsconcernant leur propre développement.

MexiqueImpunité et disparitions forcées

Au Nicaragua, l’interdiction totale de l’avortement prive lesfemmes de soins médicaux vitaux. C’est l’un des pays les plusrépressifs vis-à-vis du droit à l’avortement. L’interruption degrossesse y est en effet interdite en toutes circonstances,même en cas de viol ou de danger pour la vie de la femme. Lalégislation prévoit des peines d’emprisonnement pour lesfemmes ou les jeunes filles qui sollicitent un avortement, ainsique pour les professionnels de la santé qui prodiguent lessoins qui y sont liés.

Les femmes et les filles enceintes suite à un viol, un inceste ouencore celles qui font une fausse couche sont toutes passiblesde sanctions en cas de recours à l’interruption de grossesse.

La loi place les femmes dans une situation de grande détresse,les contraignant à recourir à des pratiques clandestines ou àpoursuivre une grossesse qui risque de mettre leur vie endanger. Les jeunes filles et les fillettes, chez qui le risque decomplications liées à la grossesse est le plus élevé, en sont lespremières victimes.

NicaraguaL’avortement La France aussi a ses bidonvilles. Ce sont ces campements

en bordure des agglomérations, où 15 000 Roms tententtant bien que mal de survivre. Originaires de Hongrie,Bulgarie ou Roumanie, ils sont sans cesse chassés par les

gouvernements français successifs.

En 2012, il y aurait ainsi eu 12 000 expulsés en France, soit plusqu’en 2011. Dès août 2012, le gouvernement socialistefraîchement élu avait déjà procédé à une nouvelle opérationde démantèlement de camps, expulsant des centaines deRoms. Les Nations Unies avaient d’ailleurs rappelé la France àl’ordre.

D’autres pays de l’Union européenne ont pris des mesuresabusives similaires à la France, comme l’Italie, l’Allemagne ouencore le Danemark. Ces pratiques contribuent à l’hostilitéambiante à l’égard des Roms en Europe et entretiennent lesdiscriminations dont ils sont victimes dans tous les domainesde leur vie (emploi, scolarité, accès aux soins…).

FranceExpulsions de Roms

Récemment, des manifestations populaires ont étébrutalement réprimées en Arabie saoudite et des milliers

de personnes ont été arrêtées en raison « d’infractionsliées à la sécurité de l’État ». Ces gens subissent des peinesd’enfermement et des interrogatoires musclés.

La liberté d’expression est on ne peut plus précaire. Lesdéfenseurs des droits humains sont inculpés sans

mandat, battus, jugés sans la présenced’avocats et condamnés à de lourdes peines

de réclusion.

La liberté des femmes est tout aussi limitée : ellesne peuvent pas suivre d’études, trouver un travail

ou se marier sans l’accord d’un tuteur masculin. Illeur est également interdit de conduire des véhicules. Le Roi atoutefois annoncé qu’à partir de 2015, les femmes pourraientvoter et se présenter aux élections municipales.

Les forces de l’ordre recourent à la torture de manière récurrentepour obtenir des aveux. Les prévenus peuvent également se voircondamner au fouet ou à l’amputation d’un ou plusieursmembres.

La peine de mort est toujours en application en Arabie saoudite,où l’on procède à l’exécution en public et par décapitation ausabre.

Arabie saouditeViolations des droits humains

La liberté et le respect des lesbiennes, gays, bisexuels outransgenres (LGBT) sont encore loin d’être acquis danstoutes les régions du monde, en dépit des nombreuxmouvements et organisations de défense luttant pourleurs droits. Si de plus en plus de pays accordent auxcouples homosexuels le droit de se marier ou d’adopter,nombre d’entre eux sont encore victimes d’agressionsverbales et physiques. Les victimes se manifestent peu,par peur des représailles, mais aussi des sanctions.

Certains pays ont en effet criminalisé l’homosexualité. C’estle cas du Cameroun, où les personnes homosexuelles sontvictimes de discriminations et d’agressions, en particulierdans les zones pauvres et rurales. Selon le code pénalcamerounais, le fait d’avoir des relations sexuelles avecune personne de son sexe est passible d’une peined’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans. Cette lois’applique même aux personnes présuméeshomosexuelles. En 2011, deux hommes ont ainsi passé

plus d’un an en prison parce qu’ils « paraissaientgays » du fait qu’ils portaient des vêtements defemme.

CamerounOrientations sexuelleset identités de genre

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ArabieAAsaoudite

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Reporters

Page 6: Amnesty International: catalogue de notre exposition "Devoir de Regard"

Le massacre de la place Tiananmen, à Pékin,faisant suite au mouvement pro-démocratique, c’était en 1989. Lors du 15e

anniversaire de ces tragiques événements, en2004, Shi Tao expédie un courriel dans lequel ilrésume un communiqué du Départementcentral de la propagande chinoise. Il estaussitôt arrêté à son domicile, dans la ville deTuiyuan (province du Shanxi) et inculpé dedivulgation illégale de secrets d’État àl’étranger. Condamné en avril 2005, il voit sonappel rejeté deux mois plus tard. Sacondamnation s’est appuyée entre autres surdes infos fournies par les services de Yahoo.Depuis lors, il est détenu dans une prison de laville de Yuanjiang où il serait soumis à unrégime de travaux forcés. Selon lesinformations recueillies par Amnesty, cejournaliste et poète souffrirait à présent deproblèmes respiratoires et d’irritationsprovoquées par la poussière. « Je ne ressensaucune honte et je n’ai pas perduma confianceen l’avenir, écrit-il.Ma foi et mes valeurs sontrenforcées, et cela me rend plus déterminé àrechercher une vie libre et heureuse. »

ChineShi Tao,journaliste,poète

● Caroline FIXELLES

Torture, maltraitance, détention arbitraire…Amnesty International publie chaque an-née des dizaines d’histoires d’individus en

danger dans le monde. «Focaliser les caméras surun individupermet d’être plus efficace et demobiliserdavantage, explique Salvatore Saguès, cher-cheur pour l’association. Le but est de mettre unvisage sur des situations injustes. »

Une personne est considérée en danger lors-

que ses droits humains (sa liberté, sa santé, etc.)sont menacés. Amnesty reçoit des centaines demessages de familles, d’ONG ou d’avocats dé-peignant ces injustices.Choisir pour mieux agir

Face à ces appels au secours, Amnesty choisitses étendards. Pour ce faire, les membres de l’as-sociation se posent trois questions. Peut-onchanger les choses pour cet individu ? Cettemobilisation changera-t-elle le destin d’autrespersonnes victimes de la même injustice ? L’in-dividu en question et ses proches sont-ils d’ac-cord qu’Amnesty intervienne ?

Une fois la sélection réalisée, la mobilisation semet en place. Les adresses des familles sont dis-tribuées aux militants pour qu’ils puissent rédi-ger des lettres de soutien. Celles des autorités in-criminées sont également partagées afin defaire pression.

«Nous devons faire parler de ces personnes pourqu’on ne les oublie pas. Le silence est leur pire en-nemi . »

Amnesty International se donne pour missionde militer et de suivre ces dossiers jusqu’à leurdénouement. L’association va dès lors visiter,dans la mesure du possible, ces personnes, tra-vailler avec des avocats, prendre contact avec lesautorités, militer auprès des Nations Unies, etc.

Il existe aujourd’hui des dizaines de dossierssur des individus en danger. Plusieurs d’entreeux ont été solutionnés grâce à l’action d’Am-nesty International. «Certains gouvernementssont plus perméables que d’autres à la pression quenous leur infligeons.»

Voici trois cas traités en 2013 par Amnesty,parmi ceux mis en avant dans le cadre de lacampagne «Devoir de regard». Les visiteurs del’exposition sont d’ailleurs invités à agir poureux. ■

Mettre un visagesur des situations

injustesAmnesty révèle l’histoire d’individusen danger dans l’espoir de leurporter secours. Des étendardshumains dénonçant des injusticesvécues par beaucoup d’autres.

Les autorités iraniennes ont fermé de force,en 2008, le Centre de défense des droitshumains. Plusieurs de ses membres etdirigeants ont été harcelés, arrêtés etcondamnés à de longues peines deprison. Parmi eux, Narges Mohammadi,célèbre militante des droits de l’homme quien était la présidente exécutive. Elle aécopé d’une condamnation à 6 ans et, dès2009, à une interdiction de quitter leterritoire. La Justice iranienne l’a déclaréecoupable de « rassemblement et collusionen vue de commettre des infractionscompromettant la sécurité nationale » et de« propagande contre le régime ». Desaccusations en lien évident avec sonactivité de défense des droits humainsdans son pays, observe-t-on chez Amnesty.Narges Mohammadi est mère de jeunesjumeaux. Elle a commencé à purger sapeine en avril 2012. Le 31 juillet 2012, elle adû être hospitalisée et recevoir untraitement médical (elle connaissait déjàdes problèmes de santé qui se sontaggravés).

IranNargesMohammadi

Elles s’appellent Inés Fernández Ortega etValentina Rosendo Cantú. En 2002, ces deuxfemmes indigènes ont été violées par dessoldats mexicains. Ce qui leur est arrivéillustre les souffrances des femmes victimesd’agressions sexuelles commises par desmembres de l’armée mexicaine dont lescrimes restent impunis. Car elles ont eu lecourage de dénoncer l’attaque et dedemander justice. À ce jour, aucune véritableenquête n’a été menée et personne n’a ététraduit devant une juridiction.

« Je veux dire aux autres femmes qu’ellesdoivent lutter pour ce qu’elles ont enduré. Ilfaut qu’on se soutiennemutuellement », écritInès. « Le gouvernement ne m’a jamais crueet a toujours dit que j’étais une menteuse »,explique, pour sa part, Valentina. En 2010, laCour interaméricaine des droits de l’homme aordonné au Mexique d’enquêter sur l’affaire,de traduire les responsables en justice, defournir une réparation adéquate et de neplus confier l’examen de pareils cas à unejuridiction militaire.

MexiqueInéset Valentina

Shi Tao purge une peinede 10ans de prison pouravoir envoyé un mail :divulgation illégale de secrets d’État.

Présidente du Centre desdroits humains à Téhéran,elle a été condamnée à6ans d’emprisonnement.

Victimes de violencessexuelles de la part desoldats, elles réclamentjustice. En vain actuellement.

ICPC

AmnestyInternational

C.de

DerechosHumanos

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Page 7: Amnesty International: catalogue de notre exposition "Devoir de Regard"

Les grands combatsd’Amnesty

pour les droits humains

Kaboul, Afghanistan, 2004

La burqa est à l’origine le vêtement traditionnel desLa burqa est à l origine le vêtement traditionnel destribus pachtounes en Afghanistan. Mais cette tenue esttribus pachtounes en Afghanistan. Mais cette tenue estdevenue aux yeux du monde le symbole du régime desdevenue aux yeux du monde le symbole du régime des

talibans en Afghanistan, qui l’ont rendue obligatoire. MaisAfghanistan, qui l ont rendue obligatoire. Maiselle est loin d’avoir disparu après leur chute.

Photographe :Photograg phe :Teun Voeten

noncent encore la peine de mort àune fréquence alarmante. Parmieux, la Chine, qui occupe la pre-mière marche de ce funeste po-dium, a exécuté, cette année en-core, des milliers de personnes.L’Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak etles États-Unis complètent le Top 5des pays ayant exécuté le plus decondamnés à mort en 2011.

D’autres encore font marche ar-rière dans leur démarche aboli-tionniste. le Japon par exemple, aprocédé à une dizaine d’exécu-tions cette année, après avoirpourtant passé 19 ans sans y re-courir.

La peine de mort n’est pas encorecondamnée à disparaître, maiscontinue à régresser progressive-ment dans le monde. Une sorte delumière au bout du couloir…

C’ est en 1977 qu’Amnesty In-ternational a lancé sa cam-pagne mondiale pour met-

tre fin à la peine de mort en toutescirconstances, quelles que soientla nature du crime commis, lapersonnalité de son auteur ou laméthode d’exécution utilisée parl’État.

En 2003 se tenait la premièreJournée mondiale contre la peinede mort. Depuis lors, et de ma-nière régulière, le nombre d’Étatsayant décidé d’abolir la peine ca-pitale augmente significative-ment.

La Lettonie porte à 97 le nombrede pays abolitionnistes pour tousles crimes et à plus de deux tiers,la proportion de pays n’ayant plusrecours aux exécutions en 2012.

Cependant, nombre d’États pro-

Peine de mortpremière peine, marquant uneavancée historique dans la luttecontre l’impunité. Les juges ontcondamné le commandant congo-lais Thomas Lubanga à 14 ans deprison pour avoir enrôlé des en-fants-soldats en 2002 et 2003.

Dans son jugement, la cour n’aen revanche pas retenu les accusa-tions de violences sexuelles contredes enfants-soldates de moins de15 ans. Le bras droit du comman-dant congolais, Bosco Ntaganda,sous le coup d’un mandat d’arrêtinternational, est toujours libre. Ila monté un nouveau groupe de re-belles avec l’aide du Rwanda.

Conformément au droit inter-national, les États ont l’obliga-tion de poursuivre et de juger

quiconque porte atteinte auxdroits humains. Pourtant, de nom-breux crimes perpétrés par des di-rigeants politiques et des groupesarmés échappent encore à la jus-tice. Ceci est particulièrement vraipour les crimes commis en tempsde guerre, comme l’enrôlementd’enfants-soldats, les violencessexuelles ou le recours à des armesnon conformes au droit interna-tional.

En juillet 2012, la Cour pénale in-ternationale (CPI) a prononcé sa

Lutte contre l’impunité

loppement, faute d’un cadre légalet sûr.

En Afrique, selon l’Organisationmondiale de la santé (OMS), 100 à140 millions de femmes et de jeu-nes filles ont été victimes de muti-lations génitales féminines(MGF) en 2011. Bien que la pro-portion de filles soumises à cespratiques soit en baisse dans cer-tains pays, plus de 3 millions defilles dans le monde restent me-nacées de telles mutilations cha-que année.

En Belgique, Amnesty Interna-tional a fait de la lutte contre lesviolences conjugales une priorité.Une femme sur sept serait vic-time de violence domestique dansle pays (violences psychologi-ques, sexuelles, physiques, finan-cières ou encore verbales). Pourbriser le silence, l’organisationmène régulièrement des campa-gnes de sensibilisation. Dernièresactions en date : une campagneavec les opticiens Alain Affleloupour « ouvrir les yeux sur les vio-lences conjugales », un guide pra-tique pour sortir de la violence ouencore un dépliant distribué à50 000 exemplaires en Belgique.

D epuis de nombreuses an-nées, Amnesty Internationalse mobilise pour faire avan-

cer les droits des femmes dans lemonde. Bien que de nombreuxtraités et conventions internatio-naux consacrent l’égalité fem-mes-hommes et reconnaissent lesdroits sexuels, reproductifs, éco-nomiques et sociaux des femmes,celles-ci sont toujours considéréescomme des citoyens de secondezone. Elles sont mariées de force,sont victimes de violences conju-gales, se voient refuser l’accès à lacontraception ou sont victimes deviolences sexuelles.

Nombre d’entre elles se mobili-sent et risquent parfois leur viepour leurs droits. C’est d’ailleurs àces femmes « défenseurs » quenous devons une grande partiedes avancées obtenues en matièrede droits des femmes.

Selon les estimations de 2012,150 millions de filles de moins de18 ans auraient ainsi déjà subiune forme de violence sexuelle.On estime aussi que 3 millionsd’avortements à risque ont étépratiqués sur des filles âgées de15 à 19 ans dans les pays en déve-

Droit des femmes

un moyen efficace pour obtenirdes informations. Or, ces aveuxne sont ni fiables, ni acceptablesen justice : quelqu’un que l’ontorture est prêt à dire n’importequoi, y compris des mensonges,pour cesser de souffrir.

L’Irak, l’Arabie saoudite, laChine, les États-Unis, l’Argentine,l’Afrique du Sud et les dizainesd’autres pays recourant au phé-nomène tortionnaire bafouentles droits les plus élémentaires deleurs victimes. Certains tententde contourner le problème en re-définissant la torture, tentantd’exclure certaines pratiques desa définition.

O n appelle « torture » toutacte par lequel une douleurou des souffrances aiguës,

physiques ou mentales, sont in-tentionnellement infligées à unepersonne dans le but notammentd’obtenir des renseignements oudes « aveux », de la punir d’unacte, de l’intimider ou de fairepression sur elle. Son interdic-tion par le droit internationals’impose en toutes circonstances,sans aucune exception, et nepeut en aucun cas être suspen-due, même en temps de guerreou de danger public exception-nel.

Pour d’aucuns, la torture serait

Actes de torture

commandants détruisent les en-fants psychologiquement en lesforçant souvent à tuer des procheset en les plongeant dans la drogue.Ils sont manipulés, battus et tortu-rés pour les transformer en « ani-maux » dépourvus de sentimentset prêts à tout. On les envoie en-suite en première ligne où ils sefont massacrer. De la chair à canonbon marché : contrairement auxsoldats adultes, on ne les paie pas.

Pourquoi existe-t-il encore tantd’enfants-soldats dans le monde ?Notamment parce que les conven-tions des droits humains ne pré-voient pas de sanctions pour lescontrevenants. Le seul organe decontrôle existant à ce jour est le Co-mité des droits de l’enfant, mais sonaction est limitée à conseiller et en-courager les États signataires à nepas utiliser d’enfants-soldats. Iln’existe pas de forces armées lesobligeant à respecter les conven-tions ratifiées.

D e tout temps, des enfants ontété enrôlés pour grossir lesrangs des pays belligérants.

Des mesures condamnant ces pra-tiques n’ont été prises qu’au lende-main de la Seconde Guerre mon-diale. Il s’en est suivi des textespour protéger les civils, dont lesenfants, des atrocités de ces con-flits.

Cependant, les enfants sont loind’avoir totalement disparu deschamps de bataille. Il est difficiled’estimer leur nombre, on parleaujourd’hui de dizaines de milliersd’enfants-soldats dans le monde,dont la moitié sont des filles. Onles retrouve principalement en Co-lombie, dans la région des GrandsLacs en Afrique, et en Asie du Sud.

Lorsqu’ils ne s’engagent pas vo-lontairement, ces enfants sont ar-rachés à leur village lors de rafles.Ils doivent abandonner leurs repè-res, leur identité et sont soumis àune « formation » militaire. Les

Enfants-soldats

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arabe a été porteur d’espoir en Égypteou en Tunisie, d’autres soulèvementsont été réprimés dans le sang, commeau Yémen ou encore en Syrie.

Ces dernières années, en Asie paci-fique, le Viêtnam et le Myanmar (Bir-manie) ont fait de la libre expressiond’opinions dissidentes une nouvelleinfraction pénale. De son côté, laChine a condamné plusieurs dissi-dents politiques à des peines pou-vant aller jusqu’à 10 ans de prison.Enfin, la Russie a encore durci son ar-senal contre la liberté d’expression,avec notamment la condamnationdes chanteuses du groupe punkPussy Riot.

La liberté d’expression est un droithumain inaliénable, inscrit dansle droit international et consacré

par de nombreux textes et conven-tions dans le monde. Chaque per-sonne a le droit d’exprimer pacifi-quement son opinion.

Pourtant, ce droit est bafoué tous lesjours. Des femmes et des hommessont menacés d’emprisonnement,de torture ou de mort du fait de leurappartenance ethnique, religieuse,leur identité ou leur engagement po-litique ou pour les droits humains.

En 2012 encore, de nombreuses ré-gions ont ainsi étouffé la voix de leurspropres peuples. Si le Printemps

Liberté d’expression

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Page 8: Amnesty International: catalogue de notre exposition "Devoir de Regard"

Parcours pédagogique :sensibiliser les «citoyens de demain»

L’exposition photogra-phique itinérante d’Am-nesty International dé-bute le 15 mars àBruxelles. Elle par-courra plusieurs gran-des villes et s’arrêtera

dans une trentaine de lo-calités durant toute l’année.

Entrée gratuite partout.

BruxellesDu 15 au 29 mars, palais de justice (du lundi auvendredi de 8 h 30 à 17 h 30)

NamurDu 20 avril au 10 mai, Facultés universitaires No-tre-Dame (7j/7 de 9 h à 17 h)

LiègeDu 15 mai au 1er juin, hôtel de ville (du lundi ausamedi de 9 h à 17 h)

CharleroiDu 7 au 21 octobre, Maison de la laïcité, rue deFrance 31 (7j/7 de 9 h à 17 h)

MonsDu 25 octobre au 10 novembre, Le Manège-Mai-son Folie, rue des Abalestriers 8 (7j/7 de 9 h à 17 h)

Louvain-la-NeuveDu 20 novembre au 8 décembre, UCL, Halles, salledes Tapisseries, place de l’Université(semaine de 9 h à 17 h, w-e de 11 h à 17 h)

www.devoirderegard.be – 02 538 81 77

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HalilSavdaTurquie

Des remerciementsqui humanisent

un travail de l’ombreQuand le travail d’Amnesty International est suivi de résultats, ils sont souvent peu spectaculaires aux yeux dugrand public. Une nouvelle loi votée, une autre abrogée, des mentalités qui évoluent : les avancées engrangéespar l’ONG sont peu palpables. Alors, quand les individus en danger suivis par Amnesty se manifestent dans deslettres et des messages, c’est le travail quotidien des employés et des membres de l’organisation qui estrécompensé. Ces remerciements humanisent le combat. En voici un très bref aperçu, actuel ou passé.

«I l est important de sensibiliser lesjeunes à la question des droits hu-mains », estime Zoé Spriet, res-

ponsable du secteur jeunes d’AmnestyInternational Belgique francophone.À l’occasion de l’exposition «Devoir deregard», l’association a décidé de met-tre sur pied un parcours pédagogique.

Destiné à l’ensemble des classes dusecondaire et au milieu éducatif, « ceparcours s’articule autour d’un guide dis-tribué préalablement aux professeurs etaux éducateurs. Il comprend sept activités

autour de certaines photos de l’exposition.L’objectif est de préparer les élèves avant lavisite. »

En effet, si la photo est un point d’en-trée privilégié pour la discussion et ledébat, selon l’organisatrice, elle pos-sède aussi ses limites. « Certaines pho-tos peuvent être choquantes. C’est pourcela que nous ciblons les jeunes de plus de12 ans et que nous demandons aux profes-seurs de bien les préparer. »

Citons un des ateliers : le professeurdonne aux élèves un élément découpé

d’une photo. Ceux-ci doivent interpré-ter et imaginer un contexte. Pendantla visite, les jeunes retrouvent le clichéanalysé et comparent le résultat avecleur réflexion initiale.

Le but d’un tel parcours pédagogi-que ? « Tout d’abord, faire découvrir auxjeunes le travail de vrais professionnels.Ensuite, les faire réfléchir sur l’intentionduphotographe et aborderavec eux les dif-férents thèmes des droits humains évoquésdans les photos. Enfin, le plus important,les faire agir. »

À la fin de la visite, les enfants sontd’ailleurs invités à prendre leur stylopour écrire des cartes de soutien auxfamilles des victimes défendues parAmnesty. Ils peuvent également si-gner des pétitions. « N’oublions pas queces jeunes sont des citoyens de demain etqu’il est primordial de les conscienti-ser. » ■ Ca. F.

Éditeur responsable :Thierry Dupièreux,

route de Hannut 38 – 5004 Bouge

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Jean-ClaudeRoger MbedeCamerounBirmanie, Mong Tai Army (MTA), 1994

Enfants-soldats de l’armée des Seigneurs.La MTA comprenait une «branche » constituée d’enfants,la plupart des orphelins ou des enfants issusdes villages montagnards pauvres de la région.Ils recevaient une éducation scolaire et militaire.

Photographe :Thierry Falise

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«Devoir de regard»,exposition itinérante

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