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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
Département Economie
===============================
Deuxième cycle, Promotion sortante
Année académique 2010-2011
================================================
Mémoire pour l’obtention de
Diplôme de maîtrise ès sciences économiques.
===========================
Option Administration
Titre :
ANALYSE DE L’EFFICACITE DE LA POLITIQUE
NATIONALE DE L’EMPLOI A MADAGASCAR
Présenté par : RAVONINJATOVO Dinahasina Volasafidy
Encadré par : ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy
02 Avril 2012
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
Département Economie
===============================
Deuxième cycle, Promotion sortante
Année académique 2010-2011
================================================
Mémoire pour l’obtention de
Diplôme de maîtrise ès sciences économiques.
===========================
Option Administration
Titre :
ANALYSE DE L’EFFICACITE DE LA POLITIQUE
NATIONALE DE L’EMPLOI A MADAGASCAR
Présenté par : RAVONINJATOVO Dinahasina Volasafidy
Encadré par : ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy
02 Avril 2012
REMERCIEMENT
J’adresse particulièrement mes vifs remerciement à :
Dieu, source de tout savoir et de toutes facultés morale, intellectuelle, physique qui
m’a permis de faire ce travail. Ben sois-tu dans ta gloire.
Monsieur FANJAVA Refeno, Chef du Département Economie : Premier
Instigateur nous ayant encouragé, avec le système pédagogique implanté, à faire fructifier
nos acquis par de telle œuvre. Dieu vous rend grâce de l’attention que vous nous accordez.
Monsieur ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy.; pour votre accueil bienveillant en
acceptant de m’encadrer malgré vos lourdes responsabilités. Veuillez trouver ici
l’expression de ma respectueuse considération et ma vive reconnaissance.
Tous les enseignants du Département Economie. En hommage respectueux de tout
l’enseignement que vous nous avez transmis.
Je tiens à remercier aussi à :
Tout le personnel du service de la promotion de l’emploi du Ministère du travail et des
lois sociales qui a toujours montré une collaboration.
Parents, frères, sœurs : pour vos soutiens moraux, matériels et financiers pour réaliser
ce mémoire et tous ce que vous avez fait pour moi.
Tous ceux qui ont de près ou de loin, contribué à la réalisation de ce travail.
Un grand merci.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : information précis sur le taux d’activité
Tableau II : taux d’activité par province en 2005
Tableau III : taux d’activité selon le milieu de résidence, et selon la région
Tableau V : taux d’activité selon le niveau d’instruction, et selon le genre
Tableau VI : Structure des emplois par branche d'activité selon le milieu
Tableau VII : Ampleurs du secteur informel dans la région de Madagascar
Tableau VIII : Chronologie des activités du PNSE
LISTE DES ACRONYMES
PNE : Politique Nationale de l’Emploi
PNSE : Programme National de Soutien à l’Emploi
MAP : Madagascar Action Plan
BIT : Bureau Internationale du Travail.
PMI/PME : Petite et moyenne entreprise
EPM : Enquête Périodique auprès des Ménages
HIMO : Haute Intensité de main-d’œuvre
BCM : Banque centrale de Madagascar
IMF : Institut de Micro finance
CNM : coordination nationale de Micro finance
PIB : Produit intérieur brut
EF : Entreprise franche
AMF: Arrangement Multifibres
AGOA: Africa Growth And Opportunity Act
PNDR : Programme nationale du développement rural
CNT : Conseil Nationale du travail
VATSI :Voy Asa Tsimialonjafy
INSTAT : Institut National de la Statistique.
MADIO: Madagascar – Dial – INSTAT- Orstom
MFPTLS : Ministère de la Fonction Publique du Travail et des Lois Sociales.
OMEF : l’Observatoire Malgache de l’Emploi, de la Formation Professionnelle Continue et
Entrepreneuriale.
PNUD : Programme des Nations Unies Pour le Développement
.UGP : Unité de Gestion du Programme
TABLE DES MATIERES
Remerciement
Liste des acronymes
INTRODUCTION 1
PARTIE I :
Concept sur le Marché du travail et situation de l’emploi à Madagascar 3
Chapitre I : théorie économique du marché de travail 3
Section I :-théorie de la marche de travail 3
1-1 : Analyse du marché de travail selon les principaux courants économiques 3
1-1-1 : approche classique du marché du travail 3
1-1-2 : conceptions des néo-classiques 3
1-1-3 : la théorie Keynésienne du marché de travail 5
Section II : Analyse du fonctionnement du marché du travail 8
2-1 : Définition du marché du travail 8
2-1-1 : Offre d’emploi ou demande de travail 8
2-1-2 : Demande d’emploi ou offre de travail 8
2-2 : notion de l’emploi et de sous emploi 9
2-2-1 : définition de l’emploi 9
2-2-2 : notion de sous-emploi 10
Chapitre II : Situation de l’emploi à Madagascar 11
Section I : Structure du marché de travail à Madagascar 11
1-1 : Structure de la demande d’emploi 11
1-1-1 : analyse du taux d’activité selon le milieu de résidence et la région 11
1-1-2 : analyse du taux d’activité selon le genre et le milieu de résidence 11
1-2 : Structure de l’offre d’emploi 16
1-2-1 : Présentation de la structure globale de l’emploi par branche 17
1-2-2 : caractéristique des secteurs d’activités à Madagascar 18
PARTIE II :
Analyse de l’efficacité de la politique nationale de l’emploi 24
Chapitre I :
PRESENTATION DE LA POLITIQUE NATIONALE DE L’EMPLOI 25
Section I : La politique nationale de l’emploi (PNE) 25
1-1 : Principe de base de la politique nationale de l’emploi 25
1-2 : Objectif du Politique nationale de l’emploi 29
1-3 : Axes stratégique d’ordre de priorités 29
1-4 : Les différents leviers d’accompagnement du PNE 29
Section II : la politique nationale de soutiens à l’emploi (PNSE) 31
2-1 : description et formulation du programme 31
2-1-1 : les personnes cibles 33
2-1-2 : Conception du programme et domaines d’interventions 33
2-2 : Les axes stratégiques et objectifs immédiat 34
Chapitre II : Evaluation des résultats 36
Section I : Objectif et résultats attendus 36
1-1 : description des objectifs, des résultats et des intrants 36
1-2 : Les différentes mesures et indicateurs de progrès 38
Section II : Comparaison entre objectifs prévus et les résultats obtenus 39
1-1 : La nature des indicateurs 39
1-2 : les différents types d’indicateurs 40
CONCLUSION 43
BIBLIOGRAPHIE 44
ANNEXES 45
1
INTRODUCTION:
Divers théories et principes affirment que l’emploi constitue le principal
moteur voire l’unique arme du développement. La notion de l’emploi renferme deux
préoccupations majeures dont l’appareil productif et les travailleurs .Ces deux entités
constituent le marché du travail avec le premier est l’ensemble des l’offres de travail et le
deuxième les demandes d’emploi émanant des travailleurs1. Comme tous types de marché, le
marché du travail n’est pas unique, il y en a plusieurs tels que le marché de travail des
ingénieurs ou le marché de travail des agronomes …
Ce marché de travail peut être en déséquilibre si pour un prix donné les
quantités de travail offerte et demandé ne s’ajustent pas. En effet il y a des moments ou les
activités génératrice d’emploi sont faibles et n’arrivent pas à absorber des demandeurs
d’emploi. Cette situation persiste surtout dans les Pays en développement, comme le cas de
Madagascar, ou on assiste à des raretés des accords contractuels sur le marché du travail. Le
taux d’activités est faible et reflète les charges qui pèsent sur les actifs.
La notion du chômeur fait appel à l’adoption du concept du « sous-emploi » ou
on assiste une sous-estimation des mains d’œuvres par rapport à ses capacités productives. Ce
concept conduit naturellement les gens qui voulaient trouver de l’emploi à quitter le marché
de l’emploi par découragement et vont augmenter les rangs des chômeurs.
Cette situation, et pousser par la recherche de développement durable, incite
l’Etat à mettre en œuvre des politique relative à l’emploi. Toutefois la question qui se pose ici
est dans quelles mesures les politiques nationales de l’emploi contribuent-elles à
l’amélioration de l’équilibre sur le marché de travail à Madagascar? Répondre à cette question
revient à traiter deux problèmes essentiels dont : en premier lieu, le concept sur le marché du
travail et la situation de l’emploi à Madagascar et deuxièmement, analyse de l’efficacité de
politique nationale de l’emploi.
1 Dictionnaire économique et social - 100 articles thématiques, 1500 définitions - J.Brémond A-Gélédan
2
PARTIE I:
CONCEPT SUR LE MARCHE DU TRAVAIL ET LA SITUATION DE L’EMPLOI A
MADAGASCAR
3
CHAP I: THEORIE ECONOMIQUE DU MARCHE DU TRAVAIL
SECTION I-THEORIE DU MARCHE DE TRAVAIL
I-1) Analyse du marché du travail, selon les principaux courants de l’économie
I-1-1- Approche classique du marché de travail
La pensée classique, c’est la pensée qui opte pour un raisonnement à la marge. Ainsi,
dans le marché de travail, le salaire est fixé selon la production marginale du travail2. Ceci
veut dire que le salaire d’une personne employé est égal à la valeur qui serait perdue si on
réduit l’emploi d’une unité. Autrement dit, Le rendement apporter par la dépense en salaire
est égal la désutilité marginal du volume d’emploi similaire à ce salaire.
Adam Smith insiste sur le fait que le salaire réel d’un individu doit être égal au travail
commandé c'est-à-dire le travail nécessaire à la fabrication d’un bien.
Le salaire réel d’une personne est équivaut à la juste suffisant au jugement de cette
même personne. Ainsi, selon le classique on peut attirer sur le marché de travail toutes
personnes désirant travailler.
Pour les classiques, l’économie est celle de l’offre.la production constitue le volet
essentiel et cette production est conditionnée par le travail. Comme il était dit plus haut la
valeur est le travail permettant d’obtenir la production. Donc, le travail constitue déjà une
préoccupation. Les néoclassiques et les néolibéraux apportent aussi leur part d’analyse.
I-1-2-Conception des néoclassiques
Les néoclassiques donne beaucoup plus d’importance à l’échange, aux débouchés.
Avant d’arriver au marché les biens passent par le processus de production d’où l’importance
de l’analyse de tout types de marché, non seulement le marché de biens et service mais aussi
le marché du travail. Les néoclassiques estiment qu’avec un bon fonctionnement du marché
de travail on atteint le plein-emploi. Ainsi, ils en déduisent que le chômage est soit volontaire
soit due au mauvaises mécanisme du marché. A cette fin, ils établissent des hypothèses:
-Homogénéité du travail : le travail est comme une marchandise, il n’y a pas de spécificité au
marché du travail.
2 Rapport sur le développement dans le monde, le monde du travail dans une économie sans frontière, JAMES
D. WOLFENSOHN, banque mondiale juin 1995 ; p 36,37
4
-Les ménages et entreprises sont rationnels.
-La productivité marginale est décroissante : chaque salarié embauché possède une
productivité inférieure au précèdent. C’est mieux pour une entreprise d’embaucher tant que le
salaire est supérieur à la productivité marginale du travail.
- Prolongement de l’analyse au marché du travail parfait
Le marché du travail parfait constitue le modèle le plus formalisé de fonctionnement du
marché du travail et ce qui doit exister vraiment.il y a plusieurs au moins 6 hypothèses qui
doit être respecté pour que ce marché soit parfait :
liberté d'entrée dans le marché,
liberté de sortie et de circulation entre les emplois offerts ;
information totale sur tous les entités composant le marché (niveau de salaire,
vacances d'emplois, licenciements) pour les employeurs et les demandeurs d’emploi;
Existence d'emplois homogènes dont les éléments constitutifs se soutiennent pour
atteindre l’objectifs que l’emploi constitue ;
La décision d’un offreur ou d’un demandeur d’emploi ne doit pas influencer le
marché entier.
. La demande d’emploi augmente en proportion avec le salaire et l’offre d’emploi
réduit quant le salaire augmente. La demande est donc fonction croissante du prix ou salaire et
l’offre est fonction décroissante.
Dans la situation d’équilibre3 le salaire tend vers un niveau ou l’offre égalise la
demande. Les hypothèses cités ci-dessus conduit ce marché en situation d’équilibre .En effet
si l'offre de travail excède la demande, certains travailleurs se trouvent au chômage et leurs
efforts pour trouver du travail les entraîneront à réduire leurs exigences en matière de salaire,
ce qui aura pour effet d'accroître la demande de la part des entrepreneurs. Si la demande de
travail excède l'offre, les employeurs qui manquent de main-d'œuvre vont augmenter les
salaires afin d'attirer de la main-d'œuvre, et rétablir l'équilibre sur le marché.
Un marché du travail fonctionnant selon ce concept néo-classique constitue une
construction conceptuelle fondamentale, mais ne traduit pas toute la réalité. Les marchés que
3 Principes d’Economie Moderne ; J. Stieglitz Boeck Université s.a 2000 ; p 514
5
l'on observe réellement ne peuvent être, dans le meilleur des cas, qu'une approximation du
modèle de marché parfait.
Dans le cas des marchés du travail « concrets », la réalisation de chacune des
conditions de concurrence parfaite est caractérisée par un degré plus ou moins grand
d'imperfection par rapport au modèle théorique. L'examen de ces imperfections constitue déjà
une description du fonctionnement réel du marché du travail.
I-I-3-la théorie Keynésienne du marché du travail
notion du chômage involontaire
Contrairement a ce que pensent les classiques et néo-classiques, Keynes pense que le
chômage est involontaire. Ce chômage là serait d’ordre macroéconomique. Cette explication
avancée par Keynes vient de la défaillance de la théorie libérale après la crie de 1929. En
effet, toutes pertes d’emploi viennent de surproduction ou bien la constatation de l’excès de
l’offre par rapport à la demande. Keynes adopte une vision macroéconomique dans son
analyse. Ainsi toutes efficacités provenant du contexte microéconomique ne sera pas la même
sur le plan macroéconomique car il n’y as pas de pond entre les deux concepts par le principe
de « no bridge »4.
Selon Keynes, le niveau d’emploi ne résulte pas de l’offre et de la demande sur le
marché du travail. Tout dépend de la production globale et cette dernière est assurée par la
demande effective. La demande effective est déterminée par l’ensemble des demandes
anticipées par les entreprises soit la demande en bien de consommation et la demande en
investissement. Le principe de l’entreprise parait logique ; d’une part, elle n’embauche que si
elles peuvent produire. D’autre part elles ne produisent que si elles peuvent vendre.
Par ce mécanisme, le chômage a une forte probabilité d’être qu’involontaire. La
population active ne choisit pas toujours de ne pas travaillés, tout dépend de l’estimation faite
par l’entreprise. De ce fait, Keynes recommande l’intervention de l’Etat afin d’assuré le plein-
emploi.
Dans cette théorie s’ajoute les hypothèses suivantes :
- la demande effective ou la demande anticipée est essentielle,
4 MAYNARD, J. Keynes : fr.wikipédia.org/wiki/john Maynard Keynes 50kg
6
- les entreprises sont rationnelles,
- la production est fonction de la probabilité de vente.
le multiplicateur d’emploi
Le concept « multiplicateur » a été exploité pour la première fois par Richard
Ferdinand Kahn, économiste de Cambridge, ainsi que Keynes. Le multiplicateur est la relation
quantitative entre un accroissement net des dépenses allouées et l’augmentation du revenu qui
en résulte. R.F.Khan étudiait les effets d’un programme de grands travaux sur le niveau de
l’emploi ; il dégage ainsi « un multiplicateur d’emploi » qui annonce le schéma du
«multiplicateur d’investissement ».
Le raisonnement est comme suit : soit un Etat qui entreprend la construction des
barrages, des routes, des ponts, etc., … Les entreprises qui réalisent ces opérations doivent
embaucher des nouveaux ouvriers, la demande de travail augmente, c’est « l’effet primaire de
l’investissement ».La construction de ces grands travaux qui entraîne la production
supplémentaire des entreprises concernées conduit à l’achat des nouveaux équipements, des
matières premières. Ceci entraîne un supplément d ‘activité auprès des autres entreprises qui à
leur tour provoqueront la répétition de ce phénomène. Ainsi, quand on évalue les effets
d’ensemble de l’investissement initial, on peut en déduire que le montant total des emplois
créés représente un multiple du nombre d’emplois créés comme effet primaire auprès de la
première entreprise.
Dans ces analyses, RF Khan met en exergue les effets sur l’emploi, Keynes a
privilégié l’effet au niveau de la dépense.
-concept de la demande effective et la détermination du niveau d’emploi
Le niveau d’emploi est déterminé par le niveau de la production (Y revenus national)
lequel à son tour dépend d la demande effective. La demande effective est la demande
soutenu par le pouvoir d’achat solvable, il s’agit là d’une demande anticipée par les
entrepreneurs c’est à dire demande anticipée par les entreprises soit une demande prévue et
non une demande réelle.
Déterminer la demande effective amène les entrepreneurs à prévoir :
- La demande en bien de consommation ;
- La demande en bien de production, soit la demande d’investissement des
entrepreneurs ;
7
- La demande autonome soit la demande des administrations
Détermination du niveau de l’emploi selon Keynes
Source : cours de l’histoire de la pensée économique par Madame Lalao Rabeson
Détermination de la
consommation des
ménages
Politique économique des pouvoirs publics
D.Autonome
Détermination de
l’investissement
Volume de la capacité de la production utilisée
Niveau du prix
Investissement
D.effective
Consommation
Revenus des ménages
Niveau des salaires
Niveau de
production mise
en œuvre
Niveau d’emploi
8
SECTION II) ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DU MARCHE DU
TRAVAIL
Dans cette section, il s’avère très recommandable d’analyser le fonctionnement du
marché du travail, en partant de la définition du marché de travail, puis de voir la notion de
l’emploi, du sous-emploi, et du plein-emploi.
II-1 Définition du marché du travail
Le marché du travail se définit comme un lieu où se confrontent l’offre et la demande
de travail. « Etudier le marché du travail, c’est comprendre comment se fait ou ne se fait pas
l’adéquation entre les offres et les demandes de travail ». La demande et l’offre d’emploi
traduisent aussi l’offre et la demande de travail. Elles sont les deux composantes du marché
du travail. De ce fait, il convient de définir ces concepts qui forment le marché du travail.
II-1-1- Offre d’emploi ou demande de travail
Les entreprises quelque soient, leur forme et leur dimension ont toujours besoins de la
main d’œuvre. Ainsi, elles assurent le fonctionnement de leurs activités. Autrement dit, elles
offrent de l’emploi ou encore elles demandent du travail. Ces offres d’emploi se font souvent
par l’intermédiaire des petites annonces dans les médias en y mentionnant les critères voulus
par l’entreprise. Ainsi les entreprises ne manquent pas de préciser, à propos de la main
d’œuvre souhaitée: une certaine qualification, une certaine durée, une certaine expérience et
autres.
Les critères et les conditions demandés ne sont pas toujours les mêmes d’une
entreprise à l’autre. Tout dépend des activités et de l’objectif de ces dernières. La question de
rémunération est établie au préalable. Normalement, la qualité du travail demandée doit
correspondre à sa rémunération. Il est à noter que toutes les catégories de main d’œuvre ne
peuvent pas nécessairement répondre aux besoins des entreprises. Si l’offre d’emploi ou la
demande de travail découle des entreprises, la demande d’emploi en est autrement. Qu’en est-
il du côté de la demande d’emploi ou de l’offre de travail ?
II-1-2-Demande d’emploi - offre de travail
L’offre de travail provient de la population ou plus précisément de la population
active. Cette part de la population est celle qui déclare exercer ou chercher à exercer des
activités professionnelles rémunérées. Ces activités concourent de façon directe ou indirecte à
9
la production des biens et services marchands. En même temps, elles génèrent de revenu. En
tout, les individus désirant travailler constituent ce qu’on appelle l’ensemble des demandes
d’emploi ou l’ensemble des offres de travail. Ces demandes d’emploi ne sont pas identiques
les unes aux autres. La raison est que chaque individu se distingue par de nombreux aspects :
la qualification, l’expérience, la durée du travail voulue, le choix des régions, etc.
L’importance et la composante des demandes d’emploi, à un moment donné, dépendent de
plusieurs variables : système d’éducation et de formation, évolution démographique, niveau
de migration…
II-2) notion de l’emploi et du sous-emploi
II-2-1-Définition de l’emploi
L'emploi signifie toute imputation des hommes à des tâches économiquement
reconnues et bénéficie les plus souvent à une certaine rémunération. En un sens plus large, le
terme conduit à l'utilisation d'un instrument, outils, force humaines ou d’autres moyens, pour
une finalité prédéterminé.
Alfred SAUVY5 définit le travail comme : activité productrice de richesse, susceptible
le plus souvent, de rémunération ou de gains. Il y a cependant des travailleurs, des fonctions
bénévoles et des travaux domestiques familiaux ou personnels (auto service) non rémunérés.
Comme la force humaine est inclue, il s'applique prioritairement au travail des hommes, et
c'est en ce sens traditionnel qu'il sera entendu ici.
L’homme possède plusieurs talents dans l’accomplissement de ses activités. BECKER
définit le capital humain comme un stock de ressources productives incorporées aux individus
eux-mêmes, plusieurs éléments entre dans la composition de ces ressources tels que : le
niveau d'éducation, la formation, l’expérience professionnelle, l'état de santé. L’expérience
professionnel peut intégrer tout les autres éléments car on trouve dans l’expérience :
ancienneté dans le travail, formation reçu, âge de fin de scolarité, spécificité sur le travail.
Toute forme d'activité susceptible d'affecter ce stock (poursuivre ses études, se soigner, etc.)
est définie comme un investissement. Parfois, pour des diverses raison, l’homme se trouve
5 ALFRED Sauvy ; Le travail noir et l’économie de demain, economica, 1984, p2
10
dans l’incapacité d’employé pleinement ses ressources, on appelle cette situation « sous-
emploi ».
II-2-2-Notion de sous-emploi
Pour bien distingué le chômeur et le temps intermédiaire entre le chômage et la vie
actif, il faut faire intervenir la notion de sous-emploi6.
Le sous-emploi est définit comme un emploi inferieur a la capacité productive du
travailleurs, soit par ses quantité d’heures disponible soit par sa qualité.
Le concept de sous-emploi et ici pris comme une mesure complémentaire, cette notion
est née de l’analyse néo-keynésienne de l’emploi dans la crise des années trente, lorsqu’une
brutale réduction de la demande réelle à entrainé simultanément l’apparition du chômage.
Ainsi des emplois occasionnels à moindre rentabilité apparaissent. Dans les pays en
développement, le sous-emploi, se concentre surtout dans le secteur rural agricole et le secteur
non structuré urbain.
Bien que le sous-emploi soit facile à saisir, elle est très difficile à définir dans la
pratique. C’est un problème qui comporte de nombreux aspects. En premier lieu il y a des
gens qui voudraient trouver du travail, mais ont quitté le marché de l’emploi par
découragement. On les appelle souvent des travailleurs découragés. Ils constituent un élément
du chômage caché ; qu’il est possible d’inclure et d’estimer dans le chiffre total du chômage.
En deuxième lieu, il y a des personnes qui travaillent, mais souhaitent un horaire plus long.
Ces sont des sous-employés visibles. Tant le chômage caché que le sous-emploi visible sont,
en réalité, étroitement liés au chômage caractérisé car ils reflètent les conditions réelles du
marché du travail. Il ya aussi, à coté, un sous-emploi invisible, qui frappe un grand nombre de
personne travaillant dans une des nombreuses activités à productivité très réduites et qui
souhaiteraient, vraisemblablement, obtenir un emploi plus productif.
6 Dictionnaire économique et social - 100 articles thématiques, 1500 définitions - J.Brémond A-Gélédan
11
CHAPITRE II-SITUATION DE L’EMPLOI A MADAGASCAR
SECTION I-STRUCTURE DU MARCHE DU TRAVAIL A MADAGASCAR
Comme nous avons traités dans le chapitre premier, les composantes principales du
marché du travail sont l’offre d’emploi et la demande d’emploi. Dans ce deuxième chapitre
nous tacherons d’examiner la structure du marché du travail selon le cas de Madagascar.
I-1) structure du demande d’emploi
Le volume de l’offre de travail disponible pour l’économie ainsi que le niveau
d’insertion des individus dans le marché du travail sont donnés par le taux d’activité. Pour
mieux appréhender la structure de la demande de travail il faut examiner les composantes du
taux d’activité.
I-1-1) Analyse du taux d’activité7
Ce dernier étant le rapport entre l’effectif de la population active et celui de la
population en âge de travailler. Si en 2005, la population en âge de travailler ne comprenait
que les individus de 6 ans et plus, elle est étendue aux individus de 5 ans, pour l’année 2010,
pour deux raisons principales. D’un coté, l’insertion des enfants dans le monde de travail est
très précoce, notamment dans le domaine de l’agriculture en milieux rural. De l’autre coté,
l’enquête sur le travail des enfants montre que les enfants commencent à travailler depuis
l’âge de 5 ans.
En 2010, le taux d’activité de Madagascar est 63.7%, en d’autre termes plus de six
individus, âgé de 5 ans et plus, sur dix, sont déjà insérés, ou veulent s’insérés dans le marché
du travail.
Selon le cas de la population potentiellement active, pour cela on se restreint dans les
individus âgés de 14-64 ans, le taux d’activité atteint de 90.2%.
Tableau I : information précis sur le taux d’activité
Taux d’activité Ecart-type Intervalle de confiance (95%)
Borne inferieur Borne supérieur
7 INSTAT, E.P.M. 2010, p 49
12
63,7% 0.4632879 62,77363 64,59349
Source : INSTAT/DSM/EPM 2010
Compris dans un intervalle de confiance de 62.8% à 64.6%, ce chiffre marque une
certaine stabilité de la situation. La population active composée de la population ayant un
emploi (population occupée) et les chômeurs ont un pourcentage plus élevé par rapport à la
population en âge de travailler.
En comparant a l’année 2005, cette année là, l’on à enregistré un taux d’activité de
64,6% compris dans un intervalle de confiance de 63,4% et 65,9%, avec un niveau de
confiance de 95%. Ce taux ne connait une variation considérable c'est-à-dire que l’insertion
des individus dans le marché de travail ne change pas pendant 5ans.malgrès l’incidence de la
pauvreté, la conjoncture économique, et l’arbitrage entre travail et loisir.
Dans cette analyse du taux d’activités nous allons analysés successivement :
-le taux d’activité selon le milieu de résidence et selon la région ;
-Le taux d’activité selon le genre et le milieu de résidence ;
a-1) le taux d’activité selon le milieu de résidence et selon la région
Si l’on examine plus en détails l’évolution de l’indicateur, on constate des disparités
significatives. Au niveau des régions, les taux d’activité les plus élevés sont observés à Boeny
et à Anosy.ils sont en nette augmentation par rapport a ceux de 2005. Ces régions ont pu
bénéficier des retombés positifs des grands investissements touristiques et miniers. Par contre
à Ihorombe, dépassant à peine le 55% le taux à fortement diminué au cours de ce 5 années,
ceci est due au ralentissement des activités économiques dans le domaine de l’extraction
minière lesquelles ont pourtant boosté l’économie régionale au cours des années 90.
13
Tableau II : taux d’activité par province en 20058
Unité:% Unité : % Antananarivo 65,1 Toamasina 62,5 Mahajanga 64,4 Fianarantsoa 64,0 Toliara 69,5 Antsiranana 58,8 ensemble 64,6 Source: INSTAT/DSM/EPM2005
Le niveau d’insertion dans le marché du travail varie selon le milieu de résidence. En
général il est plus élevé dans le milieu rural, avec un taux de 64,6%. Mais comparé à 2005. La
différence est devenue moins nette entre le milieu rural et urbain. Si en milieu urbain le taux
d’activité est en légère hausse il est en légère baisse dans le milieu rural l’écart entre les deux
est de 4 point en 2010, si cela était à plus de 9 point en 2005. La situation dans la région de
vakinankaratra, matsiatra ambony et amoron’i Mania diffère de celle des autres régions, du
fait que les taux d’activités en milieu rural et urbain sont presque identiques. A Amoron’i
Mania, le taux en milieu rural dépasse largement celui en milieu urbain : 64,4% contre
60,9% : une situation récente qui n’as pas été observée en 2005.
8 INSTAT ; E.P.M. 2005, p 50
14
TABLEAU III : taux d’activité selon le milieu de résidence, et selon la région
URBAIN (%) RURAL(%) ENSEMBLE(%)
Analamanga
62,0 68,6 65,8
Vakinankaratra 70,8 70,9 70,9 Itasy 58,5 62,7 62,3 Bongolava 65,9 68,4 68,1 Mahatsiatra ambony 59,6 59,0 59,1 Amoron'i Mania 64,4 60,9 61,3 Vatovavy Fitovinany 49,8 58,9 57,8 Ihorombe 63,3 53,7 55,5 Atsimo Atsinanana 51,5 58,6 58,0 Atsinanana 55,7 59,4 58,5 Analanjirofo 54,7 60,5 59,3 Alaotra Mangoro 56,3 63,5 62,4 Boeny 70,9 79,0 76,6 Sofia 54,1 66,4 65,0 Betsiboka 58,4 66,9 65,7 Melaky 63,0 68,6 67,3 Atsimo Andrefana 59,3 67,2 65,3 Androy 62,5 68,9 67,8 Anosy 55,1 77,1 74,2 Menabe 61,0 69,0 67,0 Diana 52,7 62,4 58,5 Sava 57,2 58,2 58,1 Ensemble 60,1 64,6 63,7
Source: INSTAT/DSM/EPM 2010
15
a-2) Le taux d’activité selon le genre et le milieu de résidence
Le niveau d’insertion des hommes dans la vie économique est plus importantes
comparé a celui des femmes : il y a un écart de 3 point entre quant a leur taux d’activité
respectifs. En général on observe en milieu rural plus de 66% des hommes qui sont
économiquement actifs contre 63% des femmes. Seul la région d’Amoron’i Mania échappe a
cette règle. Ainsi, si plus de 64,4% des femmes sont actives la proportion n’est que de
58,2%pour les hommes. La proportion n’as aucune différence significative quant a la région
d’Antsinanana, Analanjirofo et Sofia
TABLEAU IV : taux d’activité selon le genre, et selon le milieu de résidence
Milieu de résidence masculin féminin ensemble URBAIN 61,1 59,2 60,1 RURAL 66,0 63,3 64,6 ENSEMBLE 65,0 62,4 63,7 Source: INSTAT/DSM/EPM 2010
a-3) taux d’activité selon le niveau d’instruction
On observe une relation forte et positive entre le niveau d’insertion dans le marché du
travail et le niveau d’instruction. Ainsi, le taux d’activité part de 61,1% chez les non instruits
pour atteindre plus de 86% chez les universitaires. Ce phénomène est valable quels que soient
le milieu de résidence et le sexe. Ce résultat peut s’expliquer par l’importance de la
composante théorique du capital humain, aussi bien dans la procédure de sélection sur le
marché du travail, que par rapport à la stratégie qui vise à améliorer le capital social.
TABLEAU V : taux d’activité selon le niveau d’instruction, et selon le genre
Unité en%
Niveau d’instruction masculin féminin ensemble Sans instruction 60,0 62,0 61,1 Primaire 64,2 60,1 62,2 Secondaire 78,6 73,3 76,1 Supérieur 89,3 82,7 86,4 ensemble 62,4 63,7 Source: INSTAT/DSM/EPM 2010
Bref, le taux d’activité reflète la structure de la demande d’emploi en matière d’offre
de travail ainsi que l’effectif des individus insérés dans le marché du travail.
Ce taux d’activité absorbe l’ensemble de la population active qui est composé des
personnes pourvues d’emploi (actifs occupés) et de celles qui sont à la recherche d’emploi
16
(chômeurs). L’analyse de leurs caractéristiques à pour objectif d’apprécier leur dotation et
d’en déduire la qualité de travail offert.
I -2) STRUCTURE DE L’OFFRE D’EMPLOI
I-2-1) Présentation globale des structures de l’emploi par branche
A Madagascar, l’emploi reste fortement concentré dans le secteur primaire. Plus de
82% des actifs occupés exercent à titre principal des activités agricoles (agriculture, pêche,
chasse, sylviculture) et des activités dans les industries extractives. Les emplois non agricoles
sont largement dominés par les activités commerciales (5% de l’emploi total) et les autres
services destinés aux ménages (6% de l’emploi total). Les fonctionnaires et les employés de
l’administration publique pèsent plus de 2%.
Les emplois dans les industries de transformation sont largement minoritaires et ne
représentent que seulement 3,5% des emplois créés à Madagascar. En milieu urbain, le poids
des emplois agricoles n’est plus que de 48%. Par contre, ceux des emplois du commerce et
des autres services destinés aux ménages atteignent respectivement près de 14% et de 17%.
Les emplois dans l’industrie dépassent les 10%. Seule la région d’Analamanga se démarque
des autres régions puisque moins de la moitié des actifs occupés travaillent dans le secteur
primaire. Les autres services de cette région créent plus de 19% des emplois et le commerce
11%. Les emplois dans le secteur secondaire sont concentrés dans l’industrie textile (4,5%) et
le BTP (4,7%). On remarque aussi le poids relativement important des emplois du commerce
dans les régions de Boeny, Atsimo Andrefana, Diana et Alaotra Mangoro.
17
Tableau VI : Structure des emplois par branche d'activité selon le milieu
Unité en %
Agriculture/primaire 48,4 89,9 82,0 Industrie alimentaire 0,8 0,1 0,2 Textile 2,3 0,4 0,8 BTP/HIMO 3,9 0,6 1,2 Autres industries 4,1 0,6 1,3 Commerce 13,7 2,8 4,9 Transport 2,8 0,3 0,8
Santé privée 0,3 0,1 0,1 Enseignement privé 1,1
0,3 0,5
Administrations publiques
5,8 2,1 1,2
Autres services privé 16,8 3,7 6,2 Total 100,0 100,0 100,0 Source: INSTAT/DSM/EPM2005
Au sein de la population active malgache, 6 177 000 personnes exercent un emploi. Le
taux de salarisation, à Madagascar est de 15%. En ville ce taux atteint 45%, et à peine 10% à
la campagne. Donc, même dans les zones urbaines moins d'un emploi sur deux est un emploi
salarié. Ce constat montre l'insuffisance des théories économiques du marché du travail, qui
montre l’importance du salaire dans le monde du travail. Ce taux varie en fonction du type de
secteur et de main-d’œuvre. Il est plus élevé sur le marché "primaire" du travail, dans le
secteur formel (privé et public), et pour le type de main-d’œuvre qui y est employé : hommes,
chefs de ménage, main-d’œuvre dans la force de l'âge entre 35 et 50 ans, main-d’œuvre
qualifiée. La répartition des emplois par branche est un indicateur synthétique de la structure
du marché du travail. Il existe 5 branches :
-le secteur primaire (agriculture, élevage),
- l'industrie (industries manufacturières, extractives et BTP),
-le commerce (y compris réparation),
-les services publics,
C'est évidemment le secteur primaire qui occupe la première place dans cet ensemble,
marquant la prédominance rurale de Madagascar. 81,5% des actifs occupés y sont employés.
Les services viennent en seconde position avec 13% des emplois (4,7% dans le commerce,
18
2,6% dans l'administration et 5,7% dans les autres services). Au contraire, il est important de
noter que l’industrie constitue une place très restreint, alors que ce secteur joue un rôle
stratégique dans la dynamisation de l’offre de travail, puisque seulement 5,5% des actifs
occupés y travaillent. Le secteur primaire est alors la source de revenu du pays malgache. On
va voir la potentialité de ce secteur.
I-2-2) caractéristiques des secteurs d’activités à Madagascar
Le secteur primaire, secondaire, tertiaire
Le secteur primaire :
En 2000, environ 5 000 000 de personnes exerçaient leur activité principale dans le
secteur primaire. Les emplois agricoles sont concentrés en zone rurale (à près de 95%), même
si on constate encore une présence minime des emplois agricoles dans le milieu urbaine. La
vocation agricole de Madagascar reste dominante quelle que soit la province considérée.
Le statut dans l'emploi montre la prédominance quasi exclusive de l'agriculture de type
familial employant des outils traditionnels .Un agriculteur sur deux est vit à son compte, et
44% sont des aides familiaux, et seulement 1% sont des salariés permanents. Le niveau
scolaire de la main-d’œuvre y est particulièrement faible, et c'est aussi le secteur ou les jeunes
en bas âge sont plus important, 15% ayant moins de 15 ans. La capacité de productivité de la
population est faible dont les causes principales sont : faiblesse des moyens technique, faible
niveau intellectuelle car les jeunes sont considérés comme un investissement en capital dans
la mesure ou il peut travailler jeune et contribuer à l’augmentation du revenu familial9, les
terres sont devenus de moins en moins fertile comme Malthus explique avec la loi de
rendement décroissant.
Ce secteur se heurte à une difficulté à réussir l’augmentation de la richesse de la
nation. Et comment se situe les emplois industriels ?
Le secteur secondaire :
Un peu moins de 340 000 personnes travaillent à titre principal dans l'industrie, 211
000 en ville et 127 000 à la campagne. Près de la moitié des emplois industriels se concentre à
Antananarivo.
9 Théorie microéconomique de la famille, BECKER, cours de théorie économique
19
L’analyse en détail de la structure des emplois en question montre la faiblesse de la
base industrielle malgache. En premier lieu, les activités manufacturières n'emploient que
264 000 personnes. En second lieu, le secteur manufacturier malgache sont loin d’avoir les
caractéristiques propres aux entreprises modernes (se référé aux sociétés et quasi société de la
comptabilité nationale).
En effet, ce chiffre global comprend les emplois dans des entreprises de type moderne,
mais aussi les activités de type artisanal du secteur informel. Ainsi, seulement 47% des
employés de l'industrie sont des salariés et à peine 29% exercent dans de véritables entreprises
(privées ou publiques). Donc Madagascar ne compte que 77 000 emplois manufacturiers dans
le secteur formel (2000-2001).
En matière industrielle on est encore dans la deuxième étape de progression linéaire de
développement de l’économie nationale selon le théoricien ROSTOW (théorie sur la
croissance) comparé au Etats-Unis dont la phase de démarrage10 se trouve en 1830 -1860 et la
marche vers la maturité se situe vers la fin du XIIIème siècle. Ce secteur est la base principale
de presque toutes les croissances de pays développé, et la source de la concurrence violente
actuelle au niveau mondiale. Cela veut dire qu’il garantie la richesse internationale de tous
les pays développer. Donc, pour Madagascar, ce stade n’est pas encore atteint. L’étape n’est
pas encore poursuivie.
Le secteur tertiaire :
14,9 % des emplois créent dans l’ensemble, proviennent du secteur tertiaire dont la
majorité se trouve dans le milieu urbain (73,3 %). Ce secteur se manifeste, à part le commerce
et l’Administration publique, par l’amélioration des BTP et du transport. En fait, Madagascar
a opté pour les programmes de construction et de réhabilitation des infrastructures routières et
aéroportuaires expliquant ce progrès. Le secteur tertiaire présente encore d’autres branches
comme la télécommunication, le tourisme et les institutions financières
Avec la progression rapide de télécommunication, et des institutions financière en
particulier les Institutions De Microfinance (IMF) et laissant ces impact dans presque toute les
régions de Madagascar, la population vivant au profit de ce secteur ne cesse d’augmenter.
10 Les cinq étapes du décollage pour le développement, ROSTOW
20
Ce secteur nécessite quand même des mesures incitatives, comme la promotion du
Partenariat Public Privé (PPP), de la Cellule d’Appui à la Promotion et la relance des
Entreprises (CAPE) ou Guichet Unique des Investissement et du Développement des
Entreprises (GUIDE). Le marché du travail se caractérise aussi par la constance du secteur
informel évoqué ci-après.
Plus le niveau d’instruction du chef de ménage augmente, plus le ménage tourne de plus
en plus vers les activités commerciales et l’industrie au détriment des activités artisanales. En
effet, respectivement 70% et 17% des entreprises possédées par les ménages dirigés par un
universitaire sont dans le commerce ou l’industrie. Chez les ménages dirigés par un non
instruit, ces proportions ne dépassent 20% et 9% et que plus de six entreprises sur dix sont
dans l’ « art et artisanat ».
Secteur informel :
Le BIT avait utilisé le terme « secteur informel » pour la première fois en 1970.34
L’informel se trouve en marge de la légalité. Selon le rapport de l’INSTAT-DIAL-IRD, le
secteur informel se définit comme l’ensemble des unités de production dépourvues de numéro
statistique et / ou de comptabilité (1) écrite formelle11 Il est supposé comme du marché noir.
A l’échelle mondiale, plus d’un quart des travailleurs se trouvent dans l’informel.36
Dans les pays en développement, l’activité informelle concerne 30 à 80 % de la population
active. A Madagascar, il peut être traduit par des petites entités commerciales de production
ou de service, des vendeurs à la sauvette, des employés domestiques, des artisans…
Malgré son caractère illégal, divers caractéristiques de ce secteur sont identifiables :
-cause du secteur informel :
En générale on assiste toujours à une discrimination même si c’est indirect.
La discrimination concerne le sexe ce qui explique la majeur partie des femmes
au chômage. Ces chômeurs vont augmentés les rangs du secteur informel.
11 Comptabilité ayant une valeur administrative au sens de la contribution directe. Voir : INSTAT -
DIAL-IRD; Dynamique du secteur informel dans l’agglomération d’Antananarivo 1995-2001,
Enquête 1-2-3 ; Antananarivo ; Juillet 2004 ; P.9
21
Beaucoup de jeunes arrêtent leur scolarité trop tôt. Cet arrêt précoce de la
scolarité rend difficile l’entrée dans le secteur formel. Le niveau d’instruction
reste très bas pour la plupart des jeunes.
Ceux qui ont des revenus pauvres, souvent inferieur au SMIC, et vue le taux de
pression fiscal qui pèse sur eux, ils choisissent l’évasion fiscal et préfèrent
l’informel.
Le manque d’expérience et l’exigence des diverses qualifications frappent les
jeunes universitaire et vont choisir d’abord d’être sous-employé puis ils vont
entrés dans l’informel.
22
Tableau VII : Ampleurs du secteur informel dans la région de Madagascar
villes Pourcentage du secteur informel, unité
% Antsirabe 61,9 Toamasina 46,3 Antsiranana 46,5
Majunga 59,3 Tuléar 66,8
Fianarantsoa 64,7 Antananarivo 55,4
total 100 Source : l’INSTAT/MADIO II, 2000
Tuléar et Fianarantsoa sont les villes où les secteurs informels sont respectivement
66,8% et 64,7%. Le marché de travail s’avère être le plus dégradé dans ces villes.
23
PARTIE II:
ANALYSE DE L’EFFICACITE DE LA POLITIQUE NATIONALE
DE L’EMPLOI
24
PARTIE II: ANALYSE DE L’EFFICACITE DE LA POLITIQUE NATIONAL DE L’EMPLOI
Il n’est plus nécessaire de rappeler que l’emploi constitue la première arme du
développement voire l’unique remède contre la pauvreté ou tout au moins à réduire la
pauvreté. « Les familles ont des revenus moyens ou très bas …, les prix ont monté, mais les
salaires n’ont pas suivis au même rythme. Et ceux qui n’ont pas d’emploi ne voit pas le
progrès. Est-ce que nous avons des réponses pour eux ? Je crois que oui. La clé pour moi c’est
la création d’emplois. Nous devons crée des emplois suivant notre vision « Madagascar
naturellement ! ». A cet égard, l’investissement, surtout les investissements nationaux, ont un
rôle important à jouer.12 »
A l’instar de certains pays en développement, la situation de l’emploi à Madagascar
reste encore instable. A cet effet l’on assiste à un marché de travail en déséquilibre où l’offre
de travail excède la demande. La majorité de la population active se trouve dans le secteur
agricole où la terre est largement inférieure au nombre de la population vivant dans ce secteur.
Faute d’innovation, on assiste au rendement décroissant de la terre. Quant au secteur
industriel, l’industrie locale se trouve en déclin à cause de l’absence de la compétitivité face à
la concurrence internationale.
A cause de ces différentes raisons que l’Etat Malgache à décidé d’adopter une
politique et un programme essentiellement basé sur la stratégie de réduction de la pauvreté.
Le gouvernement Malgache à aussi pris conscience sur la complémentarité et de
l’interdépendance de l’éducation et santé d’une part et celui des emplois d’autre part. Dans ce
cadre l’affrontement de la pauvreté par le travail et l’emploi décent comme condition de
développement économique forme le socle de la vision national.
Le politique nationale de l’emploi vise à obtenir le travail décent afin de promouvoir le
bien-être à l’ensemble de la collectivité. Nous ne citons pas les divers avantages apportés par
la politique de l’emploi mais nous limitons dans cette deuxième partie à la présentation de la
politique et à l’analyse de l’efficacité de cette politique.
12 Marc RAVALOMANANA, dialogue présidentiel 2008
25
Chapitre I: Présentation du politique de l’emploi
SECTION I- La Politique Nationale de l’Emploi
I-1-Principe de base de la politique nationale de l’emploi
Afin de mettre en œuvre une politique visant à améliorer simultanément l’emploi,
l’éducation et la santé, le gouvernement Malgache décide de coordonné les politiques
économiques et sociales. L’objectif étant la création de l’emploi pour la croissance durable et
équitable ainsi que l’amélioration de la condition de vie de la population.
La politique nationale de l’emploi est l’outil de base pour la promotion de l’emploi à
Madagascar. Ainsi une politique macro-économique efficace doit intégrer une politique de
l’emploi, c’est pour ca que le gouvernement lors de dialogue présidentiel en 2008 a intégré
dans le programme du Madagascar Action Plan au rang des priorités majeurs l’emploi
(engagement numéro 6 défi 3 du MAP).
L’importance donné à l’emploi est fortifié par la constitution Malgache au titre
premier article 2 : « l’emploi est un droit fondamental13 pour chaque individus ayant atteint
l’âge légal de travailler sans discrimination de sexe, d’apparence, de religion d’opinion,
d’origine, de parenté, de fortune, de conviction politique ou d’appartenance à une organisation
syndicale. L’emploi représente la contribution humaine à l’activité de production et chaque
individu au chômage a le droit de rechercher un emploi répondant à ses qualifications en vue
d’assurer son employabilité ».
La mise en œuvre de ce principe nécessite une intervention efficace de l’organisme
public. Son application est soit directe liés aux services et aux emplois soumis aux contrôle
d’une autorité nationale, soit indirecte par la mesure visant à favoriser l’acceptation dans les
autres secteurs.
Dans ce principe de base il convient de signaler que le mot « politique du pouvoirs
publics » ont été remplacés par les mots « politiques nationale »de façons à ne pas impliquer
que les pouvoirs publics soient seuls responsables de la politique destinée à promouvoir
l’emploi, éducation santé . La responsabilité première qui incombe à l’Etat de définir et
13
Madagascar politique national de l’emploi, Abdou salame ministre de fonction public et du travail et de lois sociale, 2008.
26
d’appliquer une politique nationale ne doit pas faire oublier le rôle essentiel que doivent jouer
les organisations d’employeurs et de travailleurs dans la promotion de travail décent.
A Madagascar seule une partie de la fonction publique sera soumise au contrôle direct
l’autorité nationale alors que dans d’autres pays la plus grande partie de l’emploi rentrera dans
ce cadre.
La politique nationale de l’emploi vise à promouvoir le plein emploi productif et
librement choisit selon la déclaration universelle de droit de l’homme.
Ainsi, la stratégie repose sur trois axes complémentaire et convergent et qui définit
l’objectif à atteindre, ces objectifs sont :
-restaurer un Etat de droit et une société bien gouvernancée ;
-susciter et promouvoir une croissance économique à base sociale élargie ;
-Susciter et promouvoir un système de sécurisation humaine et matériel ;
27
I-2 Chronologie des activités à réaliser du PNSE
TABLEAU VIII : chronologie des activités du PNSE
OBJECTIFS IMMEDIATS
RESULTATS OPERATIONNELS
ACTIVITE A REALISER 2007 2008 2009 2010 2011 INSTITUTION RESPONSABLE
Axe stratégique I : DEVELOPPEMENT LOCAL DES COMPETENCES 1-Renforcement de l’employabilité de groupe vulnérable
1-1-L’accès à l’information sur les formations et les métiers locales est facilité
1-1-1-concevoir et développer un mécanisme d’information et de conseil en matière d’orientation professionnelle et d’emploi.
VATSI
1-1-2-Identifier et former les conseiller ICOPE issue des partenaires publics, privés et associatifs au niveau des régions
1-2-l’accès a la formation professionnelle communautaire est facilité
1-2-1-1 concevoir et développer un programme de « formation pour la promotion de l’employabilité et de l’autonomie économique » adapté aux besoins des populations défavorisées, notamment les femmes et les jeunes ruraux.
VATSI
1-2-1-2 Identifier les communes vulnérables sur la base de critères socio-économiques concrets et conclure un accord avec celle-ci pour la misez en œuvre du programme.
1-3-Les jeunes ruraux ont obtenus et/ou renforcés leurs qualifications
1-3-1-1 Appuyer les établissements partenaires dans le renforcement de leurs capacités sur le plan pédagogique et didactique
MENRS /MFPTLS
1-3-1-2 Doter les jeunes défavorisés des bourses d’études
2-Promotions des initiatives locales de développement et d’emploi au niveau des collectivités territoriales décentralisées
2-1-des ressources locales pérennes sont mobilisés en faveurs de la formations des groupes vulnérables
2-1-1-1-Appuyer les R2E dans l’organisation annuelle d’une rencontre socio-économique sur les ILDE
MFPTLS
2-2-1-1 préparer des contrats cadre dans les 11R2E
28
Axes stratégique 2 : DYNAMISATION DES SECTEURS GENERATEURS D’EMPLOI 3-intégration de l’emploi dans les mécanismes macro-économiques et sectoriels de programmation et de suivi-évaluations
3-1-Le critère de création d’emploi est priorisé dans les programmes d’investissements publics et le projet de développement
3-1-1-1apporter des appuis méthodologiques pour la mise en œuvre du plan d’action
MFEB
3-2-Les capacités des principaux acteurs sont renforcées en matière de méthodologie et de convergences programmatiques
3-2-1-1Organiser des ateliers de renforcement de capacités pour l’appropriation pour le ministère, services déconcentrés,
Axes stratégique 3 : AMELIORATION DU CADRE LEGAL INSTITUTIONNELLE 4- Renforcement de la législation du travail en faveur de la promotion de l’emploi décent
4-1- la législation sociale est améliorés et harmoniser avec les nouvelles orientations macroéconomique du MAP et les conventions internationales.
4-1-1 organiser une large validation des résultats des travaux d’évaluation effectués
Direction du travail MFPTLS
4-1-2 réaliser une étude d’évaluation du code de travail en vue de dégager les forces et faiblesse constatées par rapport aux nouveaux défis actuels de développement
29
I-2-Objectifs du P.N.E.
Objectifs généraux
Ils sont de trois ordres à savoir :
-donner les grandes lignes d’orientation pour une meilleure intégration « du volet emploi »
-procurer à tous les acteurs des dispositifs appropriés pour la promotion de l’emploi ;
-renforcer le partenariat entre l’Etat, les travailleurs, et les investissements en matière de
promotion de l’emploi et de formation professionnelle.
Objectifs spécifiques
-la P.N.E. vise à favoriser un environnement propice à la croissance économique, à
l’investissement et à l’emploi par :
-la mise en confiance des opérateurs économiques en instaurant un climat de sécurité
de personnes, des affaires et des biens ;
-instauration d’un environnement macro-économique favorable à l’investissement
productif et à la création d’entreprise performante et porteuse d’emploi.
-la création des conditions les plus favorables pour la croissance des activités dans les
différents secteurs et la multiplication des différents types d’emploi ;
-la promotion et la préservation des ressources humaines en faisant respecter
l’application de la législation du travail.
I-3-Axes stratégiques d’ordre de priorités
Suivant la priorité requise et conformément à l’objectif visé, la politique nationale de
l’emploi choisit les stratégies d’intervention qui reposent sur trois axes suivant l’ordre de
priorité :
AXE I : Education et formation, innovation technologique et espace de
développement.
30
Pour concrétiser cet axe, l’éducation et la formation professionnelle constitue un levier
incontournable facilitant l’accès à l’emploi et à la professionnalisation. Il nécessite aussi
l’information, l’observation et l’orientation en tant qu’élément clés à la promotion de
l’emploi. Il s’avère utile d’accroitre la compétitivité par le biais du développement des acquis
techniques locaux pertinents, l’innovation technologique, ainsi que la promotion de la qualité.
Il est aussi nécessaire d’appréhender la décentralisation car elle constitue un espace de
création d’emploi.
AXE II : Accès aux investissements productifs et générateurs d’emploi.
Les entreprises modernes et des unités industrielles (micro et petite entreprise) sont
les facteurs jugés comme étant un générateur important pour la création d’emploi. Il faut aussi
une mobilisation intense de mains d’œuvres à travers la technique Haute Intensité de Main
d’œuvre dans le développement de l’emploi. C’est aussi un moyen de mobilisé les ressources
potentiel de mains d’œuvres.
Crée une économie rurale créatrice d’emploi et si elle existe déjà il faut le
soutenir. Financier tout type de développement de l’emploi, la mise en place de dispositif de
financement adapté au développement de l’emploi est fortement sollicité.
AXE III : Environnement législatif, institutionnelle et sociale de l’emploi.
Pour ce faire, il faut tenir compte de la modernisation du droit des affaires, la promotion du
dialogue social où tous les membres représentant la société y participent.
L’amélioration du cadre administratif relatif à l’insertion à l’emploi. Apporter aussi du
nouveau système de protection sociale surtout en faveur des petits producteurs et des groupes
vulnérables. Mettre à la priorité de tous la lutte contre le travail des enfants, qui est encore
loin d’être résolus à Madagascar avec un âge d’insertion au travail de 6 ans.
Bref, la politique national de l’emploi constitue une description de la voix à suivre
pour l’obtention de la promotion de l’emploi, inséré dans les politiques macro-économiques
pluriannuelle tel que le M.A.P.Afin de faire reculer la pauvreté. Ceci est fortifié par
l’affirmation du directeur générale du B.I.T. : « Le travail décent14 est la voix à suivre pour
faire reculer la pauvreté et donner à l’économie mondialisé une plus grande
14 Madagascar Politique Nationale de l’Emploi, JUAN Somavia directeur générale du B.I.T, novembre 2008
31
légitimité… .Toute famille doit avoir un revenus de base, pouvoir se soigner et scolariser ses
enfants » Juan Somavia
La P.N.E. contient une directive. Mais pour la réaliser il faut faire appel aux leviers
d’accompagnement. Ces leviers sont au nombre de quatre interdépendant et complémentaire.
I-4-les différentes leviers d’accompagnement du P.N.E.
-La mise en place d’un système de financement approprié, prise en charge à la fois par l’Etat,
les employeurs et les travailleurs.
-Elaboration et la mise en œuvre d’un programme actif, cohérent, intégré et coordonné
dénommé P.N.S.E ou Politique National de Soutient à l’Emploi.
-la mise en place du conseil national de l’emploi élargie (CNEE), de l’organisme Malgache de
placement, de l’observateur Malgache de l’emploi et de la formation professionnelle (OMEF)
continue et entrepreneuriale.
-la mise en œuvre de mécanisme de suivi et d’évaluation.
-la prise en considération de la matrice des risques et des facteurs de réussite.
Parmi ces différents leviers cités ci-dessus, nous tenons à expliquer dans la section II
l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme actif, cohérent, intégré et coordonné
dénommé P.N.S.E. le choix de ce programme de mise en œuvre repose sur son
caractéristiques qui intègre tous les autres leviers d’accompagnement.
SECTION II : La Politique Nationale de Soutiens à l’Emploi.(P.N.S.E)
La P.N.S.E constitue un instrument qui accompagnera la politique nationale de
l’emploi (PNE) dans la concrétisation des objectif du « Madagascar action plan ou MAP »
II-1-Description et formulation du programme
Description du programme
Madagascar se situe parmi les pays les moins avancés avec un revenu national par
habitant de 300 dollars US environ. Des programmes de reformes macro-économiques et
sectorielles se sont succédés depuis la fin des années 90, mais tous ceci à été perturbé par des
32
chocs externes et des crises politiques internes ayant freiné la transition socio-économique du
pays.
Le marché du travail est articulé autour de plusieurs systèmes productifs d’inégale
importance. D’une part, les agriculteurs contribuent à plus de 80% de l’emploi national et le
disfonctionnement des marchés du travail se traduit par l’incapacité des ménages à obtenir un
niveau de bien-être acceptable, et d’autre part, le secteur moderne comprend 12,5% des
individus actifs et seul le quart des salariés de ce secteur est touché par le système de
« salariat protégé ».
Néanmoins les analyse économiques ont montré que, pour la période 2001-2005,
Madagascar a pu développer un processus de croissance pro-pauvre grâce à l’emploi, avec de
taux de croissance de l’emploi et de la productivité du travail respectivement de 3,7% et de
17,9% ; cela amène les gouvernement Malgache à structurer d’avantage les actions de
réduction de la pauvreté en s’appuyant sur le processus de promotion de l’emploi, en tant que
vecteur de liaison entre la croissance économique et la diminution des inégalités. La
reconnaissance du rôle joué par l’emploi dans la réduction de la pauvreté conduit le pays à
définir la promotion de l’emploi parmi ses priorités.
Formulation du programme
Le P.N.S.E est formulé sur la base d’un processus méthodologique à 2 étapes : étape
d’investigation et de formulation, étape de consolidation et de validation.
Etape d’investigation et de formulation
Devant les enjeux que présente le P.N.S.E par rapport aux objectifs visés par la P.N.E,
la formulation du document a concilié les 2 importantes exigences suivantes :
-permettre une large et effective participation de tous les acteurs au processus de
l’élaboration
-présenter une qualité technique en tant que cadre référentiel de programmation et de
suivi.
Etape de consolidation et de validation
L’étape de consolidation comporte les 3 phases distinctes et complémentaires
suivantes :*
33
- La formation d’un groupe de travail qui est chargé de définir la méthodologie de
consolidation, faire le point sur l’avancement des travaux et d’apporter les
orientations nécessaires sur la base des rapports d’étape.
- Consultation des responsables des groupements des employeurs et des
organisations des travailleurs, les ministères et leurs démembrements, des banques
et des institutions de microfinance (y compris la banque centrale de Madagascar).
- Les consultations des principaux acteurs ont servi à partager les grandes
orientations du P.N.S.E et à recueillir leurs points d’intérêt et leurs propositions.
trois autres études relatives respectivement à la relation entre la croissance, la
pauvreté et le marché du travail, aux groupes vulnérables et à la revue des
programmes et projet de développement ont également été menées pour identifier
et clarifier les programmes de l’emploi.
II-1-1- les personnes cibles
Le P.N.S.E cible donc en priorité les groupes suivants :
- Les jeunes femmes et hommes, n’ayant pas accès à la formation professionnelle et
à l’information sur les métiers et l’emploi aussi bien en milieu urbain que rural ;
- Les petits exploitants agricoles dont la productivité et l’accès aux marchés et aux
ressources productives doivent être améliorés ;
- Les travailleurs déflatés, dont la grande majorité sont des femmes, ayant besoin
d’une qualification ou d’une reconversion professionnelle ;
- Les salariés en situation d’emploi précaire dont les droits au travail doivent être
appliqués.
Le PNSE se fixe donc comme priorité d’accroitre l’accès à l’emploi décent pour les
groupes les plus défavorisés sur le marché du travail. Ceci ne signifie pas que d’autres
groupes ne sont pas également importants ; par exemple ; la création d’emploi dans les
secteurs sociaux, tel que l’éducation ou la santé, en particulier dans les secteurs public offre
non seulement des opportunités de création d’emplois qualifiés et décemment rémunérés,
mais aussi essentielle à l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement.
II-1-2- Conception du programme et domaine d’intervention
Le gouvernement Malgache développe des programmes et des projets qui permettent de
réduire la pauvreté. Avec la collaboration et l’assistance des bailleurs des fonds tels que le
34
Betton Wood, la Banque Africaine pour le Développement (BAD), l’Union Européenne et le
Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) qui constituent les premiers
contributeurs de financement. Il y a aussi des financements bilatéraux, à l’instar se la France,
des Etats-Unis, de la Norvège, de la Suède, du Japon, de la Chine et autres pays liant des
accords de coopération avec Madagascar, complètent l’apport des communautés
multilatérales.
Ces apports extérieurs qu’on vient de citer cible essentiellement :
- les finances publiques dans l’amélioration du budget de l’Etat ;
- la bonne gouvernance pour l’obtention d’un environnement législatif, institutionnelle et
sociale de l’emploi conformément à l’axe stratégique formulé par le P.N.E. ;
-le développement rural, l’éducation, la santé afin de contribuer à l’amélioration des
productions agricoles dont 95% de la population en dépendent ;
-la lutte contre le VIH/SIDA et les maladies infectieuses ;
- le transport, les mines et l’environnement.
II-2-Les axes stratégiques et les objectifs immédiats
Le PNSE constitue un moyens de réalisation des objectifs cités dans le PNE et ceci
conformément aux différentes axes stratégiques d’ordres des priorités.
Axe stratégique I : cet axe met l’accent sur le développement locale des
compétences mobilise les acteurs locaux pour que des appuis et des ressources
soient dégagées en faveur des groupes les plus vulnérables dans les perspective
de promouvoir l’égalité des chances en matière d’accès aux :
-Information et conseil pour des orientations professionnelles ;
-Formation et qualification ;
-Emploi et opportunités du marché du travail.
Les appuis en direction du renforcement des capacités des responsables des
collectivités territoriales décentralisées vont permettre de promouvoir des initiatives locales
35
de développement et d’emploi et améliorer certainement l’efficacité de la gouvernance locale
en matière d’emploi.
Axe stratégique II : cet axe fait ressortir les perspectives d’appuis en faveur du
développement des systèmes et secteurs productifs les plus générateurs
d’emploi dans les pays. Le PNSE oriente les actions et les effets du
développement vers des emplois quantitatifs et qualitatifs plus favorables aux
groupes socio-économiques les plus défavorisés en milieux urbain et rural,
comme spécificité de la manière suivante :
-Un système d’investissements publics valorisant davantage des choix décisionnels basés sur
la promotion décent au niveau local ;
-Des mécanismes des financements et d’appui promouvant l’emploi indépendant et la micro
et petite entreprise ;
-Un secteur des entreprises franches mettant le transfert de technologie et la qualification des
travailleurs au centre de la stabilisation de sa compétitivité. ;
-Un secteur rural visant l’amélioration de la productivité des paysans par la maitrise accrue de
la qualité et du marché ;
-Un secteur de bâtiments et travaux publics à même d’insuffler une dynamique de
renforcement des capacités des PME au technique HIMO ;
-Un secteur artisanal capable de mieux professionnaliser les hommes et femmes de métiers.
La promotion des femmes productifs est indispensable, eu regard en son terme
d’emplois, et plusieurs axes d’action guident sa revitalisation, notamment du cadre législatif
et institutionnel.
Axe stratégique III : cet axe vise l’amélioration du cadre légal et institutionnel existant
pour parachever la stratégie opérationnelle du programme. L’instauration d’un environnement
favorable constitue une condition transversale pour réussir des stratégies de renforcement de
l’employabilité des ressources humaines et du développement et du développement des
secteurs productifs ; c’est dans ce cadre que le PNSE favorise l’amélioration de la
gouvernance de l’emploi par :
36
- Une meilleure harmonisation de la législation du travail avec les conventions
internationales ;
- La promotion continue du dialogue sociale pour mieux adapter la législation
sociale aux enjeux des nouvelles orientations macro-économiques ;
- Une amélioration des mesures de prévention et de contrôle dans le domaine du
travail ;
- Le renforcement de la cohérence et de la coordination des mécanismes et
dispositifs de promotion de l’emploi ;
- Le renforcement du processus de mise en place d’un système efficace
d’information sur l’emploi ;
- Une amélioration de la gouvernance stratégique et technique de l’emploi par le
renforcement de l’administration de l’emploi.
De la qualité de la gouvernance de l’emploi dépend en grand partie la réussite de la
politique nationale de l’emploi, c’est la raison pour laquelle le PNSE accompagne le pays
dans la dynamique de renforcement aussi bien des mécanismes et dispositifs que des capacités
des principaux acteurs de la promotion de l’emploi.
CHAPITRE II : EVALUATION DES RESULTATS
SECTION I : OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS
I-1-Description des objectifs, des résultats des intrants
La politique nationale de l’emploi est conçue dans le PNSE suivant trois étapes :
La première étape est constituée par la définition des objectifs
Comme tout type de programmation le début de travail à faire est la définition du
programme. Toutes les missions et actions se coordonnent afin d’atteindre les buts fixés. Pour
avoir des résultats efficace et efficiente il est indispensable de procédés par hiérarchisation des
programmes selon l’ordre d’importance et d’urgence. Les objectifs du PNSE sont :
-développement local des compétences ;
- la dynamisation des secteurs générateurs d’emploi ;
-l’amélioration du cadre légal et institutionnel de l’emploi ;
37
Ces objectifs permettent la généralisation de l’emploi décent qui constitue un facteur
principale de la réduction de la pauvreté.
La deuxième étape est constituée par la définition des intrants ou impute.
Les intrants sont toutes les activités à entreprendre (expertises, études, etc.), les
matériels à utilisés (voitures, personnes, …) et les moyens financiers nécessaires (salaires,
achats des fournitures, …) pour réaliser les résultats attendus. Pour la facilitation de l’accès à
l’information sur la formation et les métiers au niveau local, un certain nombre d’activités
doivent être réalisées au sein du PNSE, à savoir : Développer et concevoir un mécanisme
d’information et de conseil en matière d’orientation professionnelle et de l’emploi (ICOPE),
Identifier et former les conseillers ICOPE, Appuyer les entités partenaires dans
l’opérationnalisation des activités de ICOPE, Mener une étude sur la réforme des systèmes de
refinancement, Appuyer les institutions financières, … Et des moyens techniques, humains,
financiers doivent être rassemblés. Le PNSE a proposé un budget de 41.523 de dollars US
pour une période de 2007-2011 pour financer les activités relatives conception et
développement d’information et de conseil en matière d’orientation professionnelle et
d’emploi (ICOPE) accessible aux groupes vulnérables en vue d’atteindre le résultat ( extrant)
Faciliter l’accès à l’information sur les formations et les métiers au niveau local.
La troisième étape contient la prévision des résultats.
Les résultats constituent l’output ou extrant. Les résultats intermédiaire constitue les
résultats que le ministère doivent atteindre afin d’obtenir les objectifs principales cités ci-
dessus. Ces résultats sont relatifs a chaque objectifs générale ou axe stratégique.
L’axe stratégique I contient quatre résultats opérationnels établit selon la priorité et
selon l’urgence : facilitation de l’accès à l’information sur les formations et les métiers au
niveau locale, facilité à l’accessibilité à la formation professionnelle communautaire,
renforcement et/ou obtention par les jeunes ruraux de plus des qualifications, mobilisation des
ressources locale pérenne en faveur de la formation des groupes vulnérables.
L’axe stratégique II contient neufs résultats opérationnels :priorité donné au critère de
création d’emploi dans les programme d’investissement publics et les projets de
développement, renforcement des capacités des principaux acteurs en matière de
méthodologie et de convergence programmatique, facilité au niveau de l’accès au ressources
productives pour les groupes vulnérables, amélioration de la productivités du secteurs des
38
entreprises franches, conception des mesures d’accompagnement et de réinsertion
professionnelle face à l’important turn-over du secteur des établissements financiers,
amélioration des qualités des productions des produit des paysans, amélioration de la
productivités des PME et bureaux d’études (BE) en BTP grâce au technique HIMO, accès
facile des porteurs d’idées de projets aux services des structures d’appui et de conseil,
amélioration de la productivités des artisans grâce au renforcement de leurs capacités.
L’axe stratégique III renferme cinq résultats opérationnels : amélioration et
harmonisation de la législation sociale avec les nouvelles orientations macro-économiques du
MAP et les conventions internationales, amélioration de la qualité du dialogue social au
niveau des entreprises, renforcement des cohérences et la coordination des actions des
structures de promotion de l’emploi, renforcement de l’efficacité du système d’information,
amélioration de la gouvernance stratégique et technique de l’emploi.
II-2-Les différentes mesures et indicateurs des indicateurs de progrès
Dès l’étape de programmation, il est important et nécessaire de se préoccuper des
indicateurs qui vont permettre de spécifier les résultats attendus et de faciliter la mise en
œuvre du suivi de ces résultats et des activités à réaliser. Les indicateurs donnent une
information précise sur l’état d’avancement d’une activité à un moment donné. C’est donc à
partir de ces indicateurs qu’il sera possible de suivre les activités Les objectifs recherchés par
l’introduction d’indicateurs sont :
- Disposer d’information permettant d’estimer des événements ou caractéristiques
- Pouvoir procéder à une comparaison entre les activités prévues et celles réellement réalisées
à une date données.
Le PNSE propose les indicateurs suivants :
- les indicateurs d’emploi
- les indicateurs de qualité d’emploi
- les indicateurs de chômage
- les indicateurs des gains de travail
39
Les indicateurs de progrès corresponds aux : nombres de populations constitués par les
jeunes et femmes formés, informés et conseillés ; aux nombres d régions recouvrés, aux
nombres de contrats de partenariat signés ; aux nombres de métiers disponibles… ;
L’indicateur d’emploi correspond aux taux d’activités, niveau de revenus d’activités,
SECTION II : COMPARAISON ENTRE OBJECTIFS PREVUS ET RESULTATS
OBTENUS
Vue la situation auxquelles Madagascar rencontre, divers financement ont été arrêtés,
ce qui entraine l’adaptation du politique nationale de l’emploi à la continuité des activités
dirigés par les institutions déjà en place.
Parmi les leviers d’accompagnement mise en œuvre par le politique nationale de
l’emploi on peut retenir quatre sortes qui ont été prise en charge par l’Etat, les travailleurs et
les employeurs : le conseil national de l’emploi élargie (CNEE)
I-1-La nature des indicateurs
Le mécanisme va servir à vérifier les niveaux d’atteinte des objectifs et à identifier les
facteurs ayant permis d’influencer de manière positive ou négative la performance et
l’efficacité des processus et des résultats. Pour cela en tenant compte des facteurs internes et
externes d’influence. Le PNSE se base essentiellement sur les aspects de monitoring suivants:
- les outils et support de planification et d’évaluation du programme
- les mécanismes institutionnels d’information statistique pour le suivi de l’évolution de
l’emploi
- les conditions de base pour assurer la réussite du PNSE Dans le cadre logique du PNSE,
certains indicateurs ont été précisés, notamment les indicateurs de tendance et d’impact. Ces
indicateurs sont définis pour l’année 2005, 2009 et 2011 dont les moyens de vérification sont
constitués par l’enquête prioritaire auprès de ménages (EPM) et des rapports d’étude. Par
rapport à l’objectif du PNSE : contribuer à généraliser l’emploi décent pour réduire la
pauvreté, trois indicateurs sont précisés : Taux de chômage urbain des jeunes de 15-24ans
hommes : 9,1% en 2005, 7% en 2009 et 6% en 2011 – femmes : 18,9% en 2005, 13% en 2009
et 6% en 2011). Les indicateurs clés sur le marché du travail nous donnent plus
d’informations et précisions pour analyser les indicateurs du PNSE.
40
I-2-Les différent types d’indicateurs
I-2-1-le taux d’activité et le taux net d’activité
Ce dernier étant le rapport entre l’effectif de la population active et celui de la
population en âge de travailler. La principale modification apportée par l’enquête périodique
auprès de ménages effectué en 2010 et que si en 2005, la population en âge de travailler ne
comprenait que les individus de 6 ans et plus, elle est étendue aux individus de 5 ans, pour
l’année 2010. La source d’information pour cet indicateur est le recensement général pour la
population et l’habitat (RGPH).
I-2-2-Le taux de chômage.
Le chômage est un indicateur de déséquilibre entre offre emploi et demande d’emploi
et les distorsions existantes sur le marché du travail. Pour Madagascar, le chômage est
essentiellement un phénomène urbain. Par conséquent, le PNSE appréhende ces indicateurs
uniquement pour ce milieu. Le taux de chômage urbain pour l’ensemble des individus est le
rapport entre le chômeur et les actifs. Pour EPM%, le chômage est définit par rapport à la
semaine de référence selon les trois critères suivants :
- ne pas avoir travaillé même une heure au cours de sept derniers jours
- rechercher activement du travail dans le mois précédent
- être disponible pour le travail dans le mois suivant.
Cet indicateur doit être désagrégé selon le sexe, l’âge, le niveau d’instruction, le
niveau de vie et d’autre paramètre selon le niveau d’analyse recherché. Il y a deux formes de
chômage : le chômage volontaire et le chômage involontaire. Le chômage est fréquemment
indépendant de la volonté des individus frappés. Par contre, les chômeurs volontaires sont des
individus qui n’ont pratiqué aucune activité et ne recherchent pas d’emploi. Ils ne sont pas
comptés dans la population active. Lorsqu’on analyse l’évolution du chômage, on tient
seulement en compte le chômage involontaire. Les taux de chômage sont calculés en faisant le
rapport de l’effectif de chômeurs sur la population active, notamment la somme des chômeurs
et des individus occupés.
41
1-2-3-Emploi dans le secteur informel
Les normes légales régissant la durée du travail n’ont pas cours dans le secteur
informel. Les actifs du secteur informel travaillent en moyenne 41h par semaines, le quart
d’entre eux occupent un emploi à temps complet. Pour les autres le temps de travail varie
fortement. Cette grande hétérogénéité dans la durée du travail peut être interprétée de diverses
manières. C’est un facteur positif, puisqu’il marque la flexibilité d’un secteur qui peut
moduler le recours au facteur travail en fonction de la variation de la demande. Elle donne
aussi la possibilité à ceux qui travaillent peu de mener parallèlement d’autres activités (travail
domestique …). Elle est un indicateur de sous emploi des ressources humaines. Les sous
emploi visible est très fréquent dans le secteur informel. Presque la moitié des actifs informels
travaille moins de 35h contre leur gré car la demande est trop faible. Par contre, la présence
massive d’horaire très élevés est considérés comme un indice de sous emploi. Elle met en
lumière l’inadéquation entre emploi et rémunération car cette charge horaire constitue la seule
manière d’obtenir un revenu acceptable, au prix d’une productivité horaire dérisoire. Cette
forme de sous emploi est particulièrement répandue dans les « transports » où presque la
moitié des actifs font largement plus de 48h.
Les caractéristiques des mains d’œuvres dans le secteur informel
La source d’information pour cet indicateur est le recensement général pour la
population et l’habitat (RGPH).Les mains d’œuvres bénéficient aux mieux d’un contrat oral
avec leur employeur. Les contrats écrits quelles que soit la durée ne concernent qu’une
minorité de la population. De plus, les travailleurs temporaires sont majoritaires dans les
secteurs informels. Les mains d’œuvre ne bénéficient pratiquement aucune prestation ; les
couvertures sociales institutionnelles sont absentes dans les secteurs informels. Les femmes
qui travaillent dans les secteurs informels sont victimes d’un déficit de revenu très marqué par
rapport aux hommes. Les femmes souffrent le plus souvent d’un double handicap :
- elles exercent des emplois structurellement mal payés (commerce) ;
- quand elles occupent des postes équivalents aux hommes à qualifications égales, elles sont
victimes de discrimination de revenu. Au niveau des salaires ; les revenus dans le secteur
informel sont dépendants des caractéristiques du capital humain accumulé. La rémunération
est une fonction croissante du niveau scolaire. Ce qui montre que même en absence de grille
de salaire formelle, l’éducation est valorisée dans le secteur informel. Si telles sont les
42
différentes formes et caractéristique du sous emploi, nous allons voir dans la deuxième partie
la conséquence de sous emploi.
La pauvreté provient de deux grands facteurs :
L’insuffisance du revenu et la manque d’emploi productif. D’un côté ; le revenu insuffisant ne
permet pas de satisfaire les besoins minimum de survie. A Madagascar ; le revenu moyen
mensuel d’un salarié est estimé à 413000 Fmg. Etant donné, l’augmentation sans cesse du
niveau de prix des biens de consommation ; la population n’arrive plus à satisfaire les besoins.
43
CONCLUSION
A Madagascar comme partout dans le monde, l’emploi est vital. Le revenu que les
travailleurs ont perçu pour satisfaire leurs besoins est son fruit. C’est la raison pour laquelle
que cette étude a été effectuée pour pouvoir diagnostiquer la situation de l’emploi et
d’avancer des solutions alternatives.
Comme le cas dans tous les pays d’Afrique, la situation de l’emploi à Madagascar
reste encore médiocre : le taux de chômage élevé surtout en milieux urbains ; le sous emploi ;
Pour en faire face, les dirigeants ont pris des dispositions pour atténuer les problèmes qui en
sont engendrés. C’est ainsi qu’ils ont élaboré la Politique Nationale de l’Emploi.
Dans cette analyse, nous pouvons déduire que malgré l’élaboration de cette PNE
optimiste, définissant des objectifs assez ambitieux et expriment le bon vouloir d'améliorer la
matière, les résultats témoignent une faille au niveau des stratégies adoptées et de mécanismes
implantés. L’état des faits laisse toutefois sentir que l’emploi, avec son évolution, transparaît
directement sur le niveau de vie de la population et des ménages, dans ce cas, il est un
indicateur du développement humain. Peut-on ainsi espérer un développement humain ? Les
autres domaines d’études peuvent-elles combler les lacunes de l’emploi et de sa politique ?
44
BIBLIOGRAPHIE
-KIRKBY R.J.R. Emploi et chômage dans les pays en développement ampleur du problème.
La politique de l’emploi et la création de l’emploi dans l’industrie de construction ou par le
biais de celle-ci. B.I.T., Genève, 1986, 114p
-ALFRED Sauvy ; Le travail noir et l’économie de demain, economica, 1984, 112p
-BANQUE MONDIALE(1995) : le monde du travail dans une économie sans frontière
Rapport sur le développement dans le monde 1995, Washington, banque mondiale
-BIT, Le Programme national de soutien à l’emploi (PNSE), 2006.
-BIT, Le politique national de l’emploi (PNSE), 2006.
-INSTAT, Enquête prioritaire auprès de ménages (EPM), 2005, Antananarivo
-INSTAT, Enquête prioritaire auprès de ménage (EPM), 2010, Antananarivo
-Ministère du fonction publique, le gouvernement Malgache politique nationale de l’emploi,
2006
45
ANNEXES
46
ANNEXES I
Tableau I : Taux d'activité selon le sexe et par région Unité:%
Source:
INSTAT
/DSM/E
PM2005
ANNEXE II Tableau II :Taux d’activité selon le quintile et selon le milieu Unité:%
Urbain Rural Ensemble
Les plus pauvres 59,7 63,0 62,5 2ième Quintile 56,4 63,6 62,4 3ième Quintile 58,3 67,3 65,7 4ième Quintile 55,2 69,1 66,0 Les plus riches 58,4 71,3 66,3
Ensemble 57,6 66,7 64,6
Source: INSTAT/DSM/EPM2005
ANNEXE III :
Tableau III : Répartition de l’emploi par branche selon les grands centres urbains.
Région Masculin Féminin Ensemble Analamanga 62,2 56,8 59,5 Vakinankaratra 73,1 71,1 72,1 Itasy 69,6 69,4 69,5 Bongolava 69,3 64,4 66,8 Mahatsiatra ambony 61,4 56,7 59,1 Amoron'i Mania 68,2 66,4 67,3 Vatovavy Fitovinany 64,4 70,0 67,4 Ihorombe 73,5 71,9 72,7 Atsimo Atsinanana 61,6 59,3 60,4 Atsinanana 60,9 61,9 61,4 Analanjirofo 67,8 68,7 68,2 Alaotra Mangoro 62,8 57,0 59,9 Boeny 66,9 59,9 63,3 Sofia 62,5 61,5 62,0 Betsiboka 69,7 64,9 67,3 Melaky 75,5 73,6 74,6 Atsimo Andrefana 68,8 63,6 66,3 Androy 78,8 75,5 77,2 Anosy 70,9 64,6 67,6 Menabe 70,0 67,3 68,7 Diana 57,1 48,2 52,6 Sava 59,7 64,5 62,2 Ensemble 65,9 63,4 64,6
47
Grand centre urbain
Secteur primaire
industrie commerce Services aux ménages
Autres services
total
Antananarivo Antsirabe Antsiranana Fianarantsoa Mahajanga Toamasina Toliary
4,3 6,3 3 5,1 12,2 3,1 5,8
33,5 27,3 34,5 24 26,6 20 16,6
23,4 28,2 21,8 27,7 27,3 25,1 29,3
18,5 17,4 17,5 18,1 11,3 21,1 21,2
20,3 20,8 23,2 25,1 22,6 30,7 27,1
100 100 100 100 100 100 100
ensemble 5,2 30 24,6 18,2 22 100 Source : enquête emploi urbain 2000, nos propres calculs
ANNEXES IV :
Tableau IV : Caractéristiques des chômeurs et durée du chômage
Grand centre urbain
effecti Primo demandeur (%)
Femmes (%)
Chômage longue durée (%)
Age moyen
Années d’études
Durée chômage (en mois)
Antananarivo Antsirabe Antsiranana Fianarantsoa Mahajanga Toamasina Toliary
27 100 4 300 2 200 3 400 1 900 6 300 4 900
53,6 42,8 58,5 51,8 52,7 62,5 73,2
45,2 47,7 65 36,3 26,6 51,7 40,9
50,7 49 71,1 63,3 35 52 70,3
27 26,9 26,7 28 26 25,9 25
7,8 7,7 6,8 7,7 10,1 8,3 6,7
18 21,1 23,2 24 11,8 17,5 27,6
ensemble 50 100 57,8 47,4 53,8 26,7 7,8 19,6 Source : enquête emploi urbain 2000, nos propres calculs
48
ANNEXES V
Tableau V : Programme sur la promotion de l’emploi décent par la réduction de la pauvreté Axe stratégique Programme sous programme 1- Restauration d’un Etat de Droit et d’une société bien gouvernancée
1.1 Gouvernance et lutte contre la corruption
1.1.1 Réforme de la fonction publique 1.1.2 Réformes administratives 1.1.3 Finances publiques
1.2 Gouvernance et respect de la démocratie
1.2.1 Transparence et respect du choix du peuple
1.3 Gouvernance et Etat de Droit
1.4.2 Justice 1.4.3 Sécurité 1.4.4 Protection civile
1.4 Gouvernance de proximité
1.4.1 Décentralisation et renforcement de la commune 1.4.2 Déconcentration effective de l’administration
2-Susciter et promouvoir une croissance économique à base sociale très élargie
2.1 Stabilité macroéconomique et croissance
2.1.1 Stratégie de développement 2.1.2 Politique d’investissement public 2.1.3 Programme de privatisation
2.2 Développement des secteurs porteurs
2.2.1 Tourisme 2.2.2 Mines 2.2.3 Pêche et aquaculture 2.2.4 Industrie manufacturière 2.2.5 Les autres industries manufacturières et les autres PME
2.3 Développement rural 2.3.1 Agriculture, élevage 2.3.2 Environnement
2.4 Développement rural 2.4.1 Routes, transport, aménagement du territoire 2.4.2 Energie 2.4.3 Poste, télécommunication, communication
2.5 Développement et dynamisation du secteur privé
2.5.1 Promotion des investissements privés et étrangers 2.5.2 Renforcement de la compétitivité 2.5.3 Redynamisation des zones franches
2.6 Ouverture à la concurrence mondiale
2.6.1 Intégration régionale 2.6.2 Marchés internationaux
3-Susciter et promouvoir des systèmes de sécurisation humaine et matérielle, et de protection sociale
3.1 Education 3.1.1 Education fondamentale 3.1.2 Qualité de l’enseignement à tous les niveaux
3.2 Santé 3.2.1 Santé de la mère et de l’enfant 3.2.2 Malnutrition 3.2.3 Maladies transmissibles 3.2.4 Maladies non transmissibles 3.2.5 VIH/SIDA
3.3 Eau et assainissement
3.3.1 Eau 3.3.2 Assainissement
3.4 Réduction de l’exclusion sociale et protection sociale
3.4.1 Filets de sécurité et protection sociale 3.4.2 Alphabétisation 3.4.3 Planning familial 3.4.4 Population genre
3.5 Diversité culturelle 3.5.1 Jeunesse et sport 3.5.2 Culture
49
50
Nom et prénom : RAVONINJATOVO Dinahasina Volasafidy
TITRE : Analyse de l’efficacité de la politique nationale de l’emploi à Madagascar
Nombre des pages : 50
Nombre des tableaux : 08
Nombre des graphiques : 02
RÉSUMÉ
Ce mémoire qui s’intitule «Analyse de l’efficacité de la politique nationale de l’emploi
à Madagascar» essaie de donner des éléments de réponses aux différents questionnements qui
sont susceptibles de se poser quand aux problèmes de l’emploi à Madagascar. Dans le
domaine de l’emploi, les problèmes se présentent différemment mais ce qu’on va tenir en
compte est ce du chômage ; du sous emploi ; du problème d’inadéquation de l’offre et la
demande sur le marché du travail et enfin le lien de causalité entre l’efficience du système
éducatif professionnel et le de l’évolution de l’emploi.
Depuis que l’économie préoccupait les courants de pensées qui se succédaient, les
théories de l’emploi ont été conçues différemment. La Conférence du OIT a mis en place une
Convention et des recommandations n°122 qui définissaient une Politique Internationale de
l’Emploi soulevant les devoirs de chaque Etat membre. Face aux responsabilités de chaque
Etat membre, Madagascar en particulier, les dirigeants malgaches sont en train d’établir sa
Politique Nationale d l’Emploi conformément à la PIE. Celle ci consiste à sécuriser des
investisseurs et tous les acteurs possibles susceptibles d’y intervenir. Par ailleurs, la politique
de l’éducation qui stipule une éducation pour tous et la promotion de la formation
professionnelle sont de mise pour rehausser la valeur des travailleurs malgaches. Bien que
cette politique soit effective, les mesures d’accompagnement ne suffisent pas afin d’assurer
une meilleure entente et harmonieuse entre employeurs et employés entre autres l’accès à la
technologie où la force humaine sera remplacée par celle des machines. A cet effet une
révision de cette politique pour qu’elle soit compatible au contexte s’avère nécessaire.
Mots clés : marché ; travail ; chômage ; sous emploi ; emploi ; acteurs ; politique
Directeur de mémoire : Mr ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy, Département Economie Adresse de l’auteur : Bloc 411 AB Cite Universitaire Ambatomaro;