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Clémentine GARNIER
Chloé LAGARDE
Pauline PARENT
Clémence RIBEIRO
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic
Financier de la Société d’Edition Canal +
Analyse Financière
Monsieur Fabien ROUX
Novembre 2014
1
Sommaire
Partie 1 : Analyse macroéconomique 1
Section 1 : Présentation du groupe Canal + ........................................................................................ 2
Section 2 : La gouvernance .................................................................................................................. 9
Section 3 : Le modèle PESTEL ............................................................................................................ 11
Section 4 : Les 5 forces de PORTER ................................................................................................... 15
Section 5 : L’analyse SWOT ............................................................................................................... 18
Section 6 : Analyse de la concurrence ............................................................................................... 19
Partie 2 : Diagnostic financier .............................................................................................................. 23
Section 1 : Analyse de l’activité ......................................................................................................... 24
Section 2 : Analyse de la structure financière ................................................................................... 28
Section 3 : Analyse de la profitabilité ................................................................................................ 38
Section 4 : Analyse des rentabilités ................................................................................................... 45
Section 5 : Analyse des flux de trésorerie ......................................................................................... 51
Section 6 : Analyse boursière ............................................................................................................ 55
Conclusion et perspectives d’avenir .................................................................................................... 62
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
1
Partie 1 : Analyse macroéconomique
Section 1 : Présentation du groupe Canal +
Page 2
Section 2 : La gouvernance
Page 9
Section 3 : Le modèle PESTEL
Page 11
Section 4 : Les 5 forces de PORTER
Page 15
Section 5 : L’analyse SWOT
Page 18
Section 6 : Analyse de la concurrence
Page 19
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
2
Section 1 : Présentation du groupe Canal +
Créé en 1984, le groupe CANAL +, filiale de VIVENDI, est leader dans le domaine de la télévision
payante et thématique : ses deux offres complémentaires que sont les chaînes CANAL + et
CANALSAT font de lui l’acteur principal dans l’édition, l’agrégation et la distribution de chaînes
prémiums. Le groupe est représenté en France et dans les DOM-TOM grâce à sa filiale CANALSAT
OVERSEAS, ainsi qu’à l’international notamment en Pologne, en Afrique francophone et au Viêtnam.
Au premier semestre 2014, cette surface géographique représentait au total 14,7 millions
d’abonnements.
Le groupe est aussi un acteur de référence dans la télévision gratuite de par ses chaînes nationales
et sa régie publicitaire.
Parallèlement à ses activités d’édition de chaînes télévisées, la filiale CANALSAT fait du groupe le
leader européen dans la production et la distribution de films de cinéma et de série télévisées.
1. Organigramme
L’équipe dirigeante du groupe CANAL + gouverne de sorte à
renouveler sans cesse les offres, à anticiper les envies de leurs
clients ainsi qu’à transformer l’expérience média. Chaque
collaborateur ancre son comportement dans une culture
commune, basée sur des valeurs simple : l’audace,
l’excellence, la simplicité, l’ouverture, la transversalité et enfin, le client.
A sa tête, Bertrand Meheut est Président du Directoire. Rodolphe Belmer, Olivier Courson et Jacques
du Puy sont respectivement Directeur Général du Groupe CANAL +, Président de STUDIOCANAL et
Président du CANAL + OVERSEAS.
La direction des pôles finance, communication, ressources humaines, technique et systèmes
d’information est assurée par les Directeurs Généraux Grégoire Castaing, Laurence Gallot, Sophie
Guieysse et Frédéric Vincent.
La distribution France ainsi que l'édition des chaînes payantes sont assurées par les Directeurs
Généraux Adjoints Alice Holzman et Maxime Saada.
Enfin, Sébastien de Gasquet et Laurent Vallée sont respectivement Directeur de cabinet du Président
et Secrétaire Général.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
3
Laurent Vallée Secrétaire général
Sébastien de Gasquet Directeur de cabinet du
Président
Rodolphe Belmer DG du Groupe CANAL+
Olivier Courson Président de
STUDIOCANAL
Jacques du Puy Président de
CANAL+OVERSEAS
Grégoire Castaing Directeur Financier
Laurence Gallot Directrice de la Communication
Sophie Guieysse Directrice des
Ressources Humaines
Frédéric Vincent Directeur Technique &
Systèmes d’Information
Alice Holzman Directrice Générale
Adjointe en charge de la Distribution France
Maxime Saada DGA en charge de
l'édition des chaînes payantes
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
4
2. Historique et dates clés
04 novembre 1984
8H00 : naissance sur les écrans de télévision de la première chaîne de télévision
privée. André Rousselet en est le Président. La société est implantée Rue Olivier de
Serres, Paris 15ème. 186 000 abonnés fondateurs se sont engagés à débourser 140
francs/mois (21,34 Euros).
08 décembre 1986 Il y a 1,5 million d’abonnés.
01 janvier 1987 Création d’une filiale de coproduction de films de cinéma : CANAL+ PRODUCTIONS
qui deviendra LE STUDIO CANAL+.
01 octobre 1987 CANAL+ lance son mensuel gratuit pour les abonnés : CANAL+ Magazine qui,
quelques années plus tard est rebaptisé PLUS.
27 octobre 1987 Introduction au Second marché de la bourse de Paris : 1,4 millions d’actions à 275
Francs (41,92 Euros), soit 8 % de son capital.
27 septembre 1989 Adapté aux spécificités nationales, le concept CANAL+ s’exporte pour la première
fois à l’international, en Belgique.
18 avril 1990 Création de CANAL+ Horizons qui permet au concept CANAL+ de s’exporter sur le
continent africain.
01 janvier 1991
Création des deux premières chaînes cinéma du groupe, CINE CINEMA et CINE
CINEFIL, qui donneront naissance à plusieurs chaînes en septembre 2002 (Cine
Cinema Emotion, Cine Cinema Frisson, Cine Cinema,...)
01 mars 1995 Lancement de CANAL+ en Pologne.
01 mars 1996 LE STUDIO CANAL+ recentre ses activités sur la France et l’Europe. Filiale à 100%
du groupe CANAL+.
27 avril 1996 Lancement en France du premier bouquet numérique diffusé par satellite,
CANALSATELLITE numérique.
06 septembre 1996 Fusion de CANAL+ et du groupe néerlandais Nethold, donnant naissance à l’un des
plus grands groupes de télévision en Europe.
01 janvier 1997 Le concept CANALSATELLITE s’exporte en Espagne avec le lancement d’un bouquet
de chaînes et de services diffusés par satellite, CANALSATELITE Digital.
01 septembre 1997 Naissance de CANAL+ Danemark, CANAL+ Norvège, CANAL+ Suède et CANAL+
Finlande.
01 décembre 1998
CANAL+ regroupe l’ensemble de ses activités de production cinématographique,
télévisuelle, musicale, vidéo, etc. au sein de CANAL+ Image qui deviendra
STUDIOCANAL en 2000.
11 décembre 2000
Naissance officielle de VIVENDI UNIVERSAL, numéro 2 mondial des médias et de la
communication. Détenu désormais à 100 % par Vivendi Universal, le Groupe
CANAL+ SA se compose de CANAL+ Distribution, CANAL+ Régie et de la chaîne
CANAL+.
01 juin 2004 Portefeuille des abonnements en hausse pour la première fois depuis 2000.
23 mai 2005 CANALSATELLITE change officiellement de nom pour devenir CANALSAT.
04 janvier 2007
CANAL+ FRANCE : naissance d'un géant. Avec ce nouvel ensemble, la France se
dote d'un acteur de l'audiovisuel de dimension comparable aux plus grands
groupes européens.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
5
01 janvier 2008
STUDIOCANAL et UNIVERSAL s'associent pour créer la première entité de
distribution vidéo en France avec la nouvelle entité UNIVERSAL STUDIOCANAL
VIDEO GIE détenue à parité.
10 mars 2008 Le Groupe CANAL+ lance son service de télévision à la demande : CANAL+ A LA
DEMANDE.
15 juin 2009 Le Groupe CANAL+ et la télévision publique vietnamienne, VTV, annoncent le
lancement d'une plateforme de télévision payante au Vietnam.
17 septembre 2013
La régie publicitaire du Groupe CANAL+, CANAL+ REGIE, annonce la création d’un
département international, chargé notamment de commercialiser l’offre
publicitaire des chaînes CANAL+ en Afrique.
13 novembre 2013 Le Groupe CANAL+ annonce le lancement sur YouTube de plusieurs chaines autour
des programmes en clair de CANAL+, D8, D17 et i>TELE.
31 décembre 2013
La société SECP SA annonce qu'à l'issue de la fusion absorption par la société
Groupe CANAL+ SA de la société CANAL+ France, la société Groupe CANAL+ SA
détient désormais directement 48,48% du capital social et des droits de vote de la
société SECP SA.
3. Activités
3.1. Edition de programmes télévisés
Le Groupe CANAL+ est le premier éditeur de chaînes premium et thématiques en France. Le groupe
est aussi acteur de référence dans l’édition de chaînes gratuites par le biais de ses chaînes nationales
et de sa régie publicitaire.
Chaines payantes
CANAL + France est la principale filiale du groupe CANAL +. Cette société audiovisuelle est
spécialisée dans la télévision payante, l'édition, et la distribution de programmes télévisés, ainsi que
la vente d'abonnements. Constituée en Mars 2007, elle nait de la
fusion entre CANALSAT et TPS ; elle est détenue à 80% par le
Groupe Canal +, la part restante étant détenue par le Groupe
Lagardère. C’est en 2013 que ce dernier cède ses parts au Groupe
Vivendi qui devient alors l’unique propriétaire de Canal + France.
CANAL+ France est propriétaire à hauteur de 48,48 % de la société d’édition de Canal+, qui
comprend l'opérateur de la chaîne de télévision française Canal + ainsi que ses déclinaisons
numériques regroupées dans le Bouquet CANAL+ et disponibles sur la TNT, le satellite, le câble et
l’ADSL (Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Canal+ Family, Canal+ Décalé). Canal+ France détient
également entièrement CANAL+ OVERSEAS et CANAL+ Distribution.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
6
Couverture géographique des chaînes payantes
Les deux offres du Groupe CANAL+ sont vendues dans les pays suivant :
Guinée
Bénin
Burkina Faso
Burundi
Cameroun
Côte d'Ivoire
France métropolitaine
et DOM
Gabon
Gambie
Ghana
Guinée
Guinée-Bissau
Guinée
équatoriale
Madagascar
Mali
Mauritanie
Niger
Nigeria
Pologne
République
centrafricaine
République
démocratique du Congo
République
du Congo
Rwanda
Sénégal
Sierra
Leone
Tchad
Togo
Viêt Nam
Le Groupe Canal + a développé des activités à l’international grâce à sa filiale Canal + OVERSEAS,
opérateur de télévision payante en outre-mer. De ce fait, le groupe est leader audiovisuel en outre-
mer, leader en Afrique francophone et au Pologne avec plus de 2,2 millions d’abonnés, et enfin
pionnier en Vietnam (600 000 abonnés fin 2013).
Chaines thématiques
Le Groupe CANAL+ édite plus d’une vingtaine de chaines proposant des programmes spécifiques et
couvrant les thématiques majeures de la télévision. Effectivement, CANAL+ France détient 100% des
chaînes multi thématiques telles que Ciné+, Planète+, Piwi+, Teletoon+, Comédie+ et Jimmy.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
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Chaines gratuites
CANAL+ Groupe est un opérateur de télévision gratuite via ses trois chaines nationales (D8, i>TELE et
D17) ainsi que par sa régie publicitaire.
i>TELE est la chaîne d’information du Groupe CANAL+ : la chaîne une
retransmission permanente de l’actualité notamment avec des JT, des magazines
et des reportages.
D8 est une chaine généraliste qui aborde toutes les thématiques (divertissement,
information, séries et cinéma, art de vivre et sport). La chaine est notamment
connue pour des programmes tels que TOUCHE PAS A MON POSTE ! D8 se classe
actuellement leader TNT et cinquième chaine nationale.
D17 est principalement une chaine musicale générationnelle des 15-30 ans. La
chaîne diffuse un grand nombre de concerts, de clips et de documentaires et
portraits d’artistes.
Enfin, en tant que régie publicitaire exclusive du Groupe CANAL+, CANAL+ REGIE commercialise la
publicité des chaînes CANAL+, des trois chaînes gratuites précédemment citées et de leurs
déclinaisons sur YouTube, ainsi que des quinze chaines thématiques du Groupe. CANAL+ REGIE
commercialise également huit sites Internet du Groupe (dont CANALPLUS.FR), et les différentes
applications pour mobile ou tablette du Groupe CANAL+.
3.2. Distribution de programmes télévisés
Le groupe CANAL+ est présent sur toutes les plateformes de diffusion, devenant ainsi leader dans la
distribution d’offres de télévision payante en France métropolitaine.
Les chaines CANAL+ et CANALSAT sont deux offres complémentaires présentes et accessibles sur
tous les réseaux. En effet, 52% des chaînes sont distribuées sur satellite, 29% en ADSL, 15% sur les
chaînes TNT et 4% par le câble (uniquement pour les chaînes CANAL+), ainsi que sur internet et
mobiles. De plus, le Groupe CANAL+ applique un modèle « d’auto distribution » lui permettant de
conserver l'exclusivité de la relation avec ses abonnés, de l'activation des droits jusqu'à leur
résiliation.
De plus, ces deux offres sont cohérentes et attractives :
- l’offre premium « Les Chaînes CANAL » proposée par le Groupe recouvre la chaîne CANAL+
et ses cinq déclinaisons ;
- l’offre multi-chaîne CANALSAT comprend plus de 150 chaînes dont une vingtaine exclusives
et est bâtie sur deux formules (CANALSAT PANORAMA et CANALSAT SERIE CINEMA)
regroupant les meilleures chaînes thématiques et les meilleures offres de films et de séries
télévisées.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
8
Enfin, le Groupe CANAL+ a un puissant réseau de distribution : les offres sont directement
commercialisées sur les sites internet du groupe, ses centres d’appels et sur les téléviseurs. Un large
réseau de partenaires commerciaux, constitué de fournisseurs d’accès internet et de plateformes de
distribution, permettent d’élargir encore les points de vente. Le Groupe dispose aussi d’un espace de
vente en région parisienne dans lequel sont proposés ses offres et services.
3.3. Production de films
En Europe, STUDIOCANAL (filiale à 100 % du Groupe CANAL+) est un
acteur important du financement, de l'acquisition et de la distribution de films. Avec un catalogue comprenant plus de 5 000 titres, la filiale se positionne sur divers
secteurs cinématographiques tels que la coproduction, l’acquisition et la distribution de films en
salle, la vidéo et VOD1 ou encore les ventes internationales. STUDIOCANAL intervient sur une zone
géographique étendue comprenant la France, le Royaume-Unis, l’Allemagne, l’Australie et la
Nouvelle Zélande.
Activités du groupe CANAL + par secteur et par zone géographique
1 « Video on demand » : vidéo à la demande
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
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Section 2 : La gouvernance
1. La gouvernance
La SECP (société d’édition de CANAL+) a adopté un mode de gouvernance dite « dualiste » consistant
à dissocier les fonctions exécutives et de contrôle. Le conseil d’administration de la SECP a opté pour
la dissociation de la fonction de président du conseil d’administration et de celles de directeur
général. Les dirigeants mandataires sociaux sont Monsieur Bertrand Meheut et Monsieur Rodolphe
Belmer.
La composition du conseil d’administration est la suivante (6 administrateurs et 2 indépendants) :
- Monsieur Betrand Meheut, Président du conseil d’Administration.
- Monsieur Rodolphe Belmer, Directeur général et Administrateur.
- Madame Brigitte Longuet, Administrateur indépendant.
- Monsieur Pierre Blayau, Administrateur indépendant.
- CANAL+ Régie, représentée par Monsieur Grégoire Castaing.
- GROUPE CANAL+, représentée par Madame Alice Holzman (GROUPE CANAL+ a été coopté le
20 février 2014 en remplacement de CANAL+ DISTRIBUTION démissionnaire le 30/12/2013).
Monsieur Bertrand Meheut exerce également les fonctions suivantes : Président du directoire et
représentant permanent du GROUPE CANAL+, président du conseil de surveillance de STUDIOCANAL
de CANAL+ REGIE et membre du conseil d’administration de SPORT+, d’ACCOR, d’EDENRED, de LA
CINEMATHEQUE, d’AQUARELLE.COM GROUP, membre du conseil de Surveillance de TVN, et
représentant permanent de CANAL+ France.
Rodolphe Belmer est aujourd’hui directeur général du GROUPE CANAL+.
Le Conseil d’Administration a constitué deux Comités spécialisés :
- Le comité financier compte trois membres dont 2 indépendants : Grégoire Castaing
Président, Brigitte Longuet et Pierre Blayau.
- Le comité de rémunération et des nominations composé de trois membres dont 2
indépendants : Sophie Guieysse, Président et Brigitte Longuet et Pierre Blayau.
Ils sont destinés à faciliter le bon fonctionnement du conseil et à concourir efficacement à la
préparation de ses décisions.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
10
CANAL+ REGIE et CANAL + DISTRIBUTION sont des prestataires de SECP. La première entité assure, à
titre exclusif, la régie des espaces publicitaires et le parrainage des chaines Canal plus. CANAL+
DISTRIBUTION quant à elle distribue et commercialise à titre exclusif LES CHAINES CANAL+ en France.
La communication financière : la société publie chaque année un rapport annuel et semestriel des
résultats et de l’activité de la période considéré, ainsi que deux communiqués relatifs aux chiffres
d’affaires des premier et troisième trimestres.
2. L’actionnariat
Le code ISIN de la Société d’Edition Canal plus FR0000125460. La société d’édition de Canal plus a été
introduite sur le marché de la bourse de Paris en novembre 1987. Elle est cotée à EURONEXT Paris.
Au 31 décembre 2013, la capitalisation boursière du groupe s’établi à 769 782 762euros, pour
126 690 768 titres.
Le capital social est de 95 018 076euros, et le nombre d’actionnaires est de 40 000.
La valeur nominale de l’action est de 0.75€.
2010 2011 2012 2013
Cours le plus haut 6.19€ 5.88€ 4.95€ 6.32€
Cours le plus bas 4.82€ 4.05€ 3.91€ 4.68€
Derniers cours de l’année 5.02€ 4.29€ 4.95€ 6.20€
Dividende 0.27€ 0.27€ 0.27€ 0.25€
Rendement de l’action 4.9% 5.4% 6% 4.8%
Répartition de l’actionnariat au 31 décembre 2013
Groupe Canal+ 48,47%
Flottant 25,13%
Banque Delen 11,92%
JP Morgan 3,51%
State Street Bank 3,16%
Groupe CIC 2,63%
AXA Investment Managers 2,56%
Groupe UBS 2,38%
COVEA Finance 1,62%
Société Hospitalière d'assurance 0,77%
Autodétention 0,04%
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
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Section 3 : Le modèle PESTEL
L'objectif principal du modèle PESTEL est d'évaluer l'influence des facteurs externes et de
l’environnement macro-économique sur la firme étudiée, à savoir le groupe Canal +. Les six domaines
visés sont Politique, Économie, Social, Technologie, Écologie et Légal.
1. P comme Politique
L’audiovisuel européen est un enjeu culturel au cœur des prises de décision de l’UE, c’est pourquoi
le cadre politique est très présent dans le secteur des éditeurs de chaînes de télévision. En effet, de
nombreuses autorités et institutions ont pour but de mettre en place des normes nationales et
européennes et d’imposer des directives aux différents éditeurs. Parmi eux, la Commission de la
culture et de l'éducation, l’Agence exécutive «Éducation, audiovisuel et culture» (EACEA) et
l’Observatoire européen de l'audiovisuel.
La politique audiovisuelle de l'Union européenne est essentiellement régie par les articles 167 et 173
du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE). L'acte législatif clé́ en matière
audiovisuelle est la directive «Services de médias audiovisuels», entrée en vigueur en décembre
2007.
Le principal instrument de l'Union pour aider le secteur sera le programme «Europe créative». La
Charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne dispose que la «liberté́ des médias et leur
pluralisme sont respectés».
Canal +
Politique
Economie
Social
Technologie
Ecologie
Légal
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
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L’Union Européenne garantit aussi que les médias audiovisuels peuvent circuler de manière libre et
équitable dans le marché unique européen, quel que soit le moyen de diffusion.
2. E comme Economique
L’environnement de l’audiovisuel est concurrentiel et oligopolistique.
Malgré la conjoncture difficile, la détérioration du pouvoir d’achat des ménages et la faible
croissance sur le marché, la chaîne cryptée n’a pas subi de départs massifs en France, grâce entres
autres à son système unique d’auto distribution (exclusivité des droits de souscription et de
résiliation).
Selon l’Insee, la culture contribue à hauteur de 57,8 milliards d'euros au PIB (valeur ajoutée). Ce qui
équivaut à 3,2% du PIB, soit sept fois la valeur ajoutée de l'industrie automobile.
La valeur ajoutée des secteurs du cinéma, de la production audiovisuelle, de la vidéo et du jeu vidéo
représentent 16,2 Md€ en valeur ajoutée, soit 0,8 % du PIB français.
Le secteur de l’audiovisuel en France participe à la création de plus de 340 000 emplois - soit 1,3% de
l’emploi en France.
3. S comme Social
Le vieillissement de la population a engendré un changement dans la consommation des ménages
et ceux aussi dans les dépenses multimédia des ménages. Le groupe Canal + doit proposer des tarifs
attrayant et des offres multi pack pour satisfaire le plus grand nombre des membres de la famille. Le
but étant de satisfaire le plus grand nombre d’abonnés. Le cocktail de films, de fictions et de sport
vendu sous l’étendard du « meilleur de la télévision » cherche à satisfaire les abonnés, cajolés avec
des services gratuits additionnels, comme la télévision de rattrapage (catch-up) avec CanalReplay.
Groupe Canal+ a lancé en janvier 2012 un site dédié à la médiation et aux échanges avec les
associations de consommateurs et les autres instances extérieures. La médiation du groupe a été
référencée par la Commission de médiation de la consommation. Son fonctionnement et ses
pratiques sont reconnus comme les meilleurs dans leur domaine. En juin 2013, Groupe Canal+ a
organisé en France une réunion plénière de concertation avec les associations de consommateurs, en
présence du médiateur et de dirigeants de l’entreprise. A noter que le nombre de dossiers transmis
par les associations à Groupe Canal+ est en baisse constante, passant de 1 023 en 2011 à 509 en
2013.
Canal+ a été « Elu service client de l’année 2013 » dans la catégorie « chaîne payante ». Plus de 200
clients mystères ont testé les services de Canal+ pendant deux mois. Ils ont plébiscité l’accueil,
l’efficacité et l’accessibilité du service client de Canal+. En deux ans, le nombre de réclamations a été
divisé par deux, et près de deux millions d’appels ont pu être évités grâce à une meilleure efficacité
pour traiter les demandes en une fois. Ces résultats récompensent la stratégie mise en place en 2011
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
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par le Service Clients visant à « hisser la qualité de la relation client au niveau de celle [des]
programmes » de la chaîne.
4. T comme Technologie
Durant les 30 dernières années, l'offre audiovisuelle a été confrontée à de réels changements. La
télévision a dans un premier temps subit la pénurie des fréquences hertziennes, avant d’entrer dans
une ère d’abondance grâce aux changements technologiques et de pouvoir enfin proposer des
centaines de chaînes au public. Depuis plusieurs années, la révolution numérique et digitale a
entrainé cette profusion de contenus. En France, les chaînes proposées combinent diverses logiques
de réception (câble, satellite, ADSL, Télévision Numérique Terrestre...), de financement (redevance,
abonnement, publicité), de programmation (thématiques, généralistes..) ou d'ancienneté.
Les médias doivent supporter une révolution technologique disruptive aussi connue sous le nom de
technologie de rupture. L’exclusivité reste une question centrale du marché de l’audiovisuel payant.
Cette économie est bouleversée par les nouvelles modalités d’accès couplées à l’arrivée de nouveaux
entrants, tels les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et les opérateurs des Télécom.
Ces développements répondent à l'appétit croissant des consommateurs pour les contenus vidéo en
ligne et, à terme, d’accéder à des sources de revenus supplémentaires.
5. E comme Ecologie
De plus en plus d’entreprises françaises, comme Canal +, choisissent de mettre en place un
«système de management environnemental », c’est-à-dire une organisation visant à mesurer et à
réduire les impacts environnementaux, puis de le faire certifier suivant la norme ISO 14001.
Ceci entraîne
- l’adaptation du reporting environnemental afin d’optimiser l’analyse des impacts
environnementaux des activités du groupe,
- les efforts en matière de maîtrise de l’énergie
- la vigilance en matière de santé et radiofréquences.
Ces engagements constituent les axes d’une démarche responsable du groupe en matière
environnementale alors même que ses activités sont relativement peu exposées aux risques
environnementaux.
6. L comme légal
Les différentes lois de 1981 et 1982 relatives à l’essor de la diffusion télévisuelle imposent de les faire
respecter par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) qui est chargé de faire respecter la
législation ainsi que l’honnêteté et la rigueur de l’information. Celles-ci ont été modernisées pour
intégrer la protection de la télévision personnelle et la télévision haute définition.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
14
Le décret du 27 mars 1992 fixe les obligations des éditeurs de services de télévision en matière de
publicité, de parrainage et de télé-achat ; il rappelle aussi un certain nombre de règles
déontologiques qui doivent être appliquées à l’ensemble de la filière publicitaire (non-discrimination,
protection de l’environnement).
Les obligations des chaînes hertziennes analogiques cryptées (décret n° 2001-1332 du 28 décembre
2001). « Ces chaînes ont l'obligation de consacrer à l'acquisition de droits de diffusion d'œuvres
cinématographiques européennes et d'expression originale française respectivement au moins 12 %
et 9 % de leurs ressources totales. En outre, ces investissements ne peuvent être inférieurs à un
montant minimum par abonné fixé par la convention avec le CSA. Au moins 80% de l'obligation de
production d'œuvres d'expression originale française doit porter sur des préachats. Ces chaînes sont
également soumises à l'obligation en matière de production indépendante pour au moins trois quarts
de leurs dépenses d'acquisition de droits de diffusion, toujours selon des critères liés à l'œuvre et à
l'entreprise qui la produit. »
Les modèles économiques des SMAD actifs sur le marché français (juillet 2011). « Les éditeurs de
services de médias audiovisuels à la demande (SMAD) (…) relèvent de la compétence du Conseil. En
plus de la protection des mineurs, l’un des enjeux pour le Conseil est de veiller au développement
économique de ces nouveaux services qui sont notamment appelés à contribuer aux dispositifs de
soutien à l’industrie de programmes dans le cadre du décret relatif aux services de médias
audiovisuels à la demande publié en novembre 2010 (décret n° 2010-1379). »
Ainsi, certaines chaînes, à l’image de Canal +, créent des services chargés de contrôler l’ensemble
des programmes avant que ces derniers ne soient diffusés.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
15
Section 4 : Les 5 forces de PORTER
1. Le pouvoir de négociation des fournisseurs : MOYENNE
1.1. Les fournisseurs de diffusion
En effet, Canal + souhaite avoir l’exclusivité de certains programmes, certains films et séries. Les
fournisseurs de diffusion négocient et fixent leurs prix en fonction des demandes de Canal + et de
sa volonté d’être exclusif. Les fournisseurs de diffusion ont donc un certains pouvoir sur Canal +, car
la chaine souhaitant être exclusive sur certains programme, les fournisseurs peuvent donc négocier
facilement les prix et avoir un certains pouvoir sur les programmes diffusés.
1.2. Les fournisseurs de décodeur
Avec la forte évolution technologique depuis ces dernières années, le pouvoir de négociation des
fournisseurs de décodeur a largement diminué. Depuis quelques années, pour profiter des chaines
Canal + il n’est pas obligatoire de détenir un décodeur, en effet, grâce aux différents partenariats
avec les opérateurs téléphoniques et internet comme Free et Orange, l’accès aux chaines payantes
se fait par internet. Cependant, les fournisseurs de décodeurs proposent de nouveaux services tel
Intensité
de la consurrence
Nouveaux entrants
Pouvoir de négociations des clients
Produits de substitution
Pouvoir de négociation
des fournisseurs
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
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que la 3D, la HD ou encore de bénéficier d’un disque dur intégré, ce qui permet aux fournisseurs de
garder un certains pouvoir de négociation sur les prix, mais aussi sur les anciens abonnés de la chaine
Canal +.
1.3. Les fournisseurs d’accès internet
Ils ont eux aussi dorénavant leur impact sur la chaine, en effet, depuis la mise en place de certains
partenariat comme ceux cités précédemment, les fournisseurs d’accès internet vont alors pouvoir
négocier leurs prix avec la chaine mais aussi l’accès à celle-ci par le biais d’internet. Les fournisseurs
d’accès internet se sentent de plus en plus important pour la chaîne qui diminue de plus en plus ses
ventes de décodeur. Les fournisseurs d’accès vont avoir alors un rôle important à jouer mais
surtout un pouvoir de négociation grandissant car le souhait de Canal plus est d’accéder à ses
différentes chaines par le réseau internet.
2. Le pouvoir de négociation des clients : FORTE
Les revenus de Canal plus mais aussi sa notoriété dépend largement du nombre d’abonnés. En effet,
les clients payent un service couteux pour un programme de qualité, et voir ceux qu’ils aiment
regarder. Canal plus a mis en place beaucoup de moyen pour garder sa clientèle grâce à des offres,
le prix des abonnements avec l’ancienneté, comme par exemple la proposition de découverte de
certaines de leurs autres chaines pendant un mois chaque années, et la réduction du prix du bouquet
Canal plus après 5 ou 10 ans d’ancienneté. Le but principal de Canal plus est de fidéliser sa clientèle
pour ne pas diminuer son chiffre d’affaire mais surtout disparaitre des écrans. Il y avait environ en
2013 en France métropolitaine 9,5 millions d’abonnement Canal plus. Les clients de Canal plus ont
donc un pouvoir déterminant pour la chaîne qui ne cesse de mettre en place des offres afin de
fidéliser sa clientèle.
3. Les produits de substitution : FAIBLE
L’évolution technologique étant de plus en plus importante, les chaines de télévision classiques
comme Canal plus n’ont plus une position dominantes, en effet, avec de nouveaux moyens de
regarder la télévision mais surtout d’accéder aux chaines payantes grâce à internet et les
ordinateurs, les applications de smartphones mais aussi les tablettes. Canal plus doit donc
contrecarrer cette avènement par la création de plusieurs partenariats avec les fournisseurs d’accès
internet et de smartphone comme Orange et Free. Le produit de substitution majeur de la chaine
reste néanmoins internet, avec le téléchargement de série ou encore le visionnage de match, de
film en streaming, malgré une augmentation claire des chiffres du téléchargement et la
multiplication des sites internet pour regarder les films, l’utilisation chez les jeune ne cesse
d’augmenter (15 à 25ans). Les produits de substitution conséquence de l’évolution technologique
ont aujourd’hui un poids de plus en plus important face au géant de la télévision payante.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
17
4. Les nouveaux entrants : MOYENNE
Le marché de la télévision reste un marché relativement fermé, en effet, il est difficile d’y entrer, car
déjà de nombreuses chaines sont présentes mais aussi certaines sont bien implantées. Malgré cela,
de nouvelles chaines payantes comme Canal plus ont fait leur apparition tel que BeIn, chaîne du
groupe Al Jazeera lance en 2013 de 2 chaînes sportives. Canal plus a perdu au profit du groupe
qatarien plusieurs fleurons du sport (Wimbledon, mondiaux de moto, le partage de la ligue 1). De
plus, Be in propose deux chaînes sportives pour uniquement 11Euros, alors que l’abonnement Canal
plus reste relativement plus important avec une offre sportive quantitativement appauvrie.
De plus, la plateforme de la vidéo à la demande NetFlix arrive en France fin de l’année 2014, facile
d’utilisation mais avec un prix d’abonnement dérisoire, NetFlix compte bien détrôner la place de
Canal plus dans les foyers français.
5. L’intensité concurrentielle : FORTE
Comme précisée auparavant le marché de la télévision reste un secteur relativement fermé mais ou
malgré tous les différentes chaînes souhaitent maintenir leur part marché. Dans le milieu notamment
de la chaine payante, Canal plus depuis l’absorption de TPS garde un monopole en France de part de
la qualité de ses programmes diffusés mais aussi joue naturellement de sa notoriété. Les chaines
gratuites françaises et le développement de nouvelles chaines et de la TNT continue de
concurrencer Canal plus. Pour contrecarrer cela, Canal plus a donc fait le choix d’acheter des chaines
gratuite de la TNT, et de passer ses meilleurs programmes comme « le grand journal » ou encore
« les guignols » a des heures de grandes écoutes.
Puissant réseau de distribution Canal plus commercialise ses offres directement via des sites
internet, des centres d’appels ou sur les téléviseurs. Le groupe Canal plus s’appuie également sur un
réseau de partenaires commerciaux importants constitués de 7000 points de vente (notamment
espace de vente de prestige sur les champs Elysées à Paris). Le groupe a amorcé un virage
stratégique avec une offre plus complète et différenciée : politique multi-écrans, diversification
dans la TV gratuite ou développement à l’international afin de lutter contre cette concurrence
accrue des chaines payantes mais aussi des nouveaux entrants vus précédemment. Malgré cela,
Canal plus ne cesse d’augmenter son prix d’abonnement, il passe de 33euros en 2008 à 39.90euros
en 2013, ce qui peut devenir problématique face à des chaines payantes qui veulent prôner le bas
prix.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
18
Section 5 : L’analyse SWOT
L’analyse SWOT est un outil permettant d’examiner l’organisation et l’environnement, aussi bien
interne qu’externe d’une entreprise, afin d’élaborer les stratégies les plus adaptées à la situation de
celle-ci. Elle s’applique pour chaque domaine d’activité stratégique (DAS) d’une organisation.
Forces Faiblesses
Leader de la télévision payante en France (a
absorbé son principal concurrent, TPS, en
2005)
Forte notoriété du groupe
Nombreuses innovations (vidéo à la
demande, télévision de rattrapage, séries en
avant-première)
Diversification : production, distribution de
films et séries
Entrée sur le marché de la télévision gratuite
avec l’acquisition de D8 et D17
Injonctions de l’Autorités de la concurrence
suite au rapprochement Canal+ / TPS
Hausse du nombre de désabonnements ces
dernières années
Une activité encore très centrée sur la France,
qui offre peu d’opportunités de croissance
Opportunités Menaces
Orientation vers l’international (présence
notamment dans une grande partie de
l’Afrique francophone)
Présence sur internet (hausse de 79% de
l’audience de canalplus.fr en 2012)
Développement de la TV gratuite, élargissant
l’horizon publicitaire du groupe
Un marché extrêmement concurrentiel à
l’international dans la télévision payante :
BeIN Sports pour les diffusions sportives,
Netflix pour les séries (via Internet)
Les coûts de production et d’acquisition élevés
des programmes recherchés : sports, séries et
films en avant-première, réduisant les marges
sur ces programmes
La hausse de la TVA (passage de 7 à 10% en
2014 du taux réduit)
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
19
Section 6 : Analyse de la concurrence
Depuis son entrée sur le marché, Canal + a réussi à s’imposer en tant que leader français de la
chaîne payante et fait partie des acteurs majeurs du paysage audiovisuel. En effet, la chaîne
propose des programmes différents et de qualité. Elle a su se renouveler au fil des années en créant
de nouvelles chaines et des programmes innovants. Cela a permis de capter l’attention de nouveaux
téléspectateurs mais aussi de fidéliser sa clientèle.
Aujourd’hui Canal + fête ses 30 ans et malgré que ce soit une chaîne payante, elle semble connaitre
la même popularité que ses concurrents gratuits. Canal plus fait face à des difficultés, notamment
causées par l’accroissement du nombre de concurrents sur le secteur de l’édition. Ces nouveaux
concurrents tentent de bouleverser le paysage audiovisuel français et souhaitent détrôner le leader
actuel de la chaine payante.
1. Le concurrent principal de Canal plus : Les chaines gratuites
1.1. Télévision Française 1
TF1 est le premier groupe de télévision généraliste française. C’est un groupe de communication
intégré qui développe depuis plusieurs années des activités sur des segments porteurs. L’objectif de
TF1 est d’informer et de divertir. Le Groupe opère et développe notamment 4 chaînes en clair et des
chaînes payantes affinitaires ainsi que leurs déclinaisons digitales. Les métiers du groupe couvrent
l’ensemble de la chaîne de valeur audiovisuelle. Le groupe TF1 a 4 chaînes en clair : TF1, TMC
(première chaine de la TNT), NT1 et HD1 (leader des nouvelles chaines de TNT HD lancée en
décembre 2012). Le groupe dispose également de chaînes payantes comme Eurosport (première
plateforme paneuropéenne distribuée auprès de 133 millions de foyers), TV Breizh, le Pôle
Découverte (Ushuaïa TV, Histoire), LCI, et TF6.
TF1 possède une large gamme de produits dérivés comme le télé-achat, les vidéos disponibles en
rattrapage et à la demande, les spectacles et les jeux de sociétés. Le groupe TF1 est également
présent dans le secteur de la presse gratuite avec le journal gratuit MetroNews. Grâce à l’expansion
d’internet, TF1 a développé de nouveaux produits tel que des applications smartphones et tablettes.
TF1 a su se diversifier et ainsi capter de nouveaux auditeurs tout en conservant un public considéré
comme plus traditionnel. Le journal de 20h du groupe continue de détenir la meilleure audience
depuis de longues années.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
20
1.2. Métropole Télévision
Métropole Télévision SA crée en 1987 autour de la chaîne M6 est devenu un groupe multimédia
puissant, offrant une large gamme de programme, de produits et de services. La chaine a pris son
envol dans les années quatre-vingt-dix et figure aujourd’hui parmi les chaines les plus visionnées en
France. Le développement du groupe c’est aussi traduit par l’acquisition et la création de nouvelles
chaines distribuées sur la TNT comme W9, 6ter, M6 boutique ou encore M6 replay.
Le groupe détient aussi de nombreux sites internet tel que habbo ou achetezfacile.com et des
sociétés de ventes à distance (mistergooddeal). M6 c’est aussi associé à des opérateurs
téléphoniques afin de créer des services téléphoniques comme M6 mobil by Orange. La chaine n’est
aujourd’hui pas seulement diffusée en France mais aussi en Belgique, en Suisse ou encore au
Luxembourg.
La stratégie de M6 pour fidéliser les téléspectateurs est la transversalité, l’innovation en créant des
programmes nouveaux, la proximité, le développement international mais surtout la
diversification en ne proposant plus seulement une chaine mais plusieurs et des services différents
(téléphonie, Internet, télévision). Le groupe M6 prend soin de développer la complémentarité de ses
programmes, de répondre et d’anticiper les attentes de différents publics ainsi que leurs nouveaux
modes de consommation.
1.3. France Télévision
France Télévision est le premier groupe audiovisuel français, il se compose de cinq chaines de
télévision nationales : France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô auxquels on peut y ajouter
24 antennes régionales de France 3 (exemple : France 3 Auvergne), et 9 antennes et autant de radios
ultramarines.
France Télévision bénéficie d’une part d’audience de 30.3%, elle a conservé en 2012 sa place de
leader malgré l’arrivée de nouvelles chaines de la TNT, pour illustrer les chiffres, en moyenne 8
français sur 10 regardent les programmes du groupe. La chaine souhaitant suivre ses engagements
de service public a fait de l’investissement dans la création audiovisuelle et cinématographique sa
priorité et elle est devenue le premier partenaire de la création audiovisuelle française.
De plus, la chaine soutient de nombreuses causes, manifestations et évènements qui portent sur
des valeurs citoyennes et culturelles qui sont les siennes, par exemple la retransmission en
décembre du Téléthon, mais aussi dans un autre esprit la retransmission du défilé du 14 juillet.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
21
2. De nouveaux concurrents sur le marché
2.1. Les chaines de la TNT
Depuis 2012, de nouveaux concurrents sont apparus sur le marché de l’audiovisuel. Ils sont nés de la
généralisation de la Télévision Numérique Terrestre (TNT). En effet, depuis l’arrivée de la TNT en
France, chaque téléspectateur bénéficie d’un bouquet de chaines plus conséquent et gratuit. Elles
appartiennent aux grands éditeurs français, comme France Télévision mais aussi au groupe M6 telles
que 6ter ou encore W9. Ces chaines proposent majoritairement des programmes de divertissement
et d’information telles que Politique Sénat ou encore BFM. Ces chaines sont donc retransmises
gratuitement et permette aux grands groupes de diversifier leurs programmes. De nouvelles
thématiques proposées peuvent ainsi fidéliser le téléspectateur mais également lui permettre
d’élargir son ouverture d’esprit et sa connaissance. Ces nouveaux arrivants se sont rapidement
imposées dans le monde audiovisuel français car ils répondent aux attentes d’un très large public en
France.
2.2. Les nouvelles chaines payantes.
BeIN
Monsieur Nasser Al-Khelaifi a lancé les deux nouvelles chaines distribuées en France le 1er juin 2012.
BeIN Sport est composé de deux chaines appartenant au groupe Al-Jazeera. Comme annoncée
auparavant, le prix de l’abonnement par mois de BeIN sera largement inférieur à celui de Canal plus.
En effet, il est seulement de 11euros/mois contre 39.90 euros pour l’abonnement aux chaines Canal
plus. BeIN propose son offre sur toutes les plateformes ADSL, par l’intermédiaire de la TV d’orange,
la Freebox, la NeufBox de SFR et ainsi que par parabole Réunion.
De plus, comme pour Canal plus certaines plages horaires sont diffusées en clair et permettent donc
à chaque téléspectateur de bénéficier des programmes en libre accès. BeIN souhaite devenir la
chaine multisport incontournable en France. Pour cela, le groupe a racheté de nombreux
programme a canal plus et dispose aujourd’hui d’une offre impressionnante au niveau du football :
la chaine diffuse l’intégralité de l’Euro 2016, 100% de la Ligue 1 et l’intégralité de la Ligue des
Champions. Elle diffuse aussi de nombreux championnats étrangers comme le championnat anglais
et espagnol.
De plus la chaine ne veut pas seulement se spécialiser sur un seul sport, mais diffuse 16 sports à
l’antenne comme le Basketball, le rugby à XV, de la boxe etc… La chaine s’est munie de
commentateurs de grand choix comme Grégory Couper ou Robert Pires qui ont su faire la renommer
de BeIN. Le groupe qatari souhaite la diffusion à terme des deux chaines par satellite comme leur
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
22
concurrent, mais Canal Plus voit d’un mauvais œil leur implantation dans le paysage audiovisuel
français.
Netflix
L’arrivée du groupe américain Netflix en France est prévue pour décembre 2014. Netflix est un
réseau de VOD illimitées qui permet de consommer des films et des séries en échange d’un
abonnement mensuel « raisonnable ». Netflix a connu un très grand succès aux Etats-Unis au point
de lui donner envie de s’installer en Europe. Le groupe Canal plus a commencé à se préparer à
contrecarrer le géant américain de la vidéo à la demande en lançant sa nouvelle chaine CanalPlay.
En effet, un abonnement à 7euros par mois permet au client de visionner autant de film et de série
qu’il le souhaite. Netflix va proposer en France à la fois la possibilité d’accéder à des films et des
séries mais aussi de diffuser des créations originale au risque de marcher sur les plates-bandes de
Canal Plus déjà attaqué sur le terrain du sport par BeIN.
Le groupe qui dispose d’un abondant catalogue de séries télévisées, va s’attaquer aux marchés
francophones et germanophones en proposant ses services en Belgique, en Suisse, au Luxembourg,
en Allemagne et en Autriche.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
23
Partie 2 : Diagnostic financier
Section 1 : Analyse de l’activité
Page 24
Section 2 : Analyse de la structure financière
Page 28
Section 3 : Analyse de la profitabilité
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Section 4 : Analyse des rentabilités
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Section 5 : Analyse des flux de trésorerie
Page 51
Section 6 : Analyse boursière
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Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
24
Section 1 : Analyse de l’activité
La Société d’Edition de Canal Plus propose 6 chaînes premium (Canal +, Canal +CINEMA,
Canal+SPORT, Canal+DECALE, Canal+SERIES, Canal+FAMILY), 2 chaînes thématique (SPORT+, GOLF+),
un service de télévision de rattrapage (Canal+ A LA DEMANDE), une quinzaine de chaînes gratuites
sur YouTube et deux sites internet (CANALPLUS.FR et SPORTPLUS.FR).
1. Etude du chiffre d’affaires de la Société d’Edition Canal +
Le chiffre d’affaire de SECP découle de deux « segments » propres à l’activité du groupe :
- les abonnements : provenant des abonnements liés aux services de télévision à péage, ce
chiffre est constaté en produits de la période au cours de laquelle le service est fourni, net
des gratuités accordées ;
- les publicités et autres : les revenus publicitaires sont comptabilisés dans les produits de la
période au cours de laquelle les spots publicitaires sont diffusés. Le chiffre d’affaires
« Autres » est composé notamment de refacturations à la société SPORT+ et de la vente de
programmes aux autres sociétés du groupe.
Au cours de la période étudiée, le chiffre d’affaire se répartie comme suit :
2009 2010 2011 2012 2013
Chiffre d’affaires global 1775 1787 1857 1878 1882
-Part abonnements 91% 89% 89% 89%
-Part publicité & autres 9% 11% 11% 11%
Croissance CA 0.68% 3.92% 1.13% 0.21%
La croissance du CA reste relativement faible, et la répartition entre abonnements et publicité reste
constant. Les abonnements représentent la source majoritaire du CA.
En 2013 le CA se répartissait de la
façon suivante :
- 89% Abonnements,
- 11% Publicité et autres.
Au premier semestre 2014, le CA Abonnements s’élevait à 819 millions (contre 845 au premier
semestre 2013) et le CA Publicités et autres à 105 millions (contre 104 en 2013), soit un CA global de
924 pour le premier semestre 2014 (949 millions pour le S1 2013).
Répartition du chiffre d'affaires
Abonnements
Publicité et autres
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
25
Cette diminution globale s’explique principalement par la hausse du taux de TVA sur les
abonnements de 7% à 10%, applicable au 1er Janvier 2014.
2. Résultat opérationnel de la Société d’Edition Canal +
2010 2011 2012 2013
Chiffre d'affaires 1787 1857 1878 1882
Coûts opérationnels 1444 1442 1540 1668
Résultat opérationnel après impôt 59 60 62 63
Le résultat opérationnel est en croissance sur la période observée, malgré une hausse associée des
coûts opérationnels. Cela reflète une bonne performance du groupe.
2012 2013
Coûts des programmes 1143 1259
Taxes et droits d'auteurs 139 149
Coûts de diffusion 35 36
Coûts publicitaires 33 31
Autres coûts 190 193
Coûts opérationnels 1540 1668
Commission de distribution 276 151
COUTS OPERATIONNELS CONSOLIDES 1817 1819
Les coûts opérationnels en 2012 et 2013 s’élèvent respectivement à 1 540 M€ et 1 668 M€, soit une
augmentation de 6.8% et 8.3% par rapport à l’année 2011 et 2012. Ces hausses s’expliquent
principalement par les coûts de programmes, notamment avec les droits de diffusion sportive :
l’année 2013 a été particulièrement impactée par les droits sur la Ligue1 suite au contrat 2012/2013
à 2015/2016.
3. Effet prix et effet volume
Parc d’abonnements
Le nombre d’abonnement a une
croissance moyenne de 5,81% sur la
période 2010/2013.
5
5,2
5,4
5,6
5,8
2009 2010 2011 2012 2013
Evolution du nombre d'abonnements (en millions)
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
26
Tarifs des abonnements
Les tarifs indiqués ci-dessous correspondent au prix de l’abonnement aux chaînes Canal+ (6 chaînes) :
2009 2010 2011 2012 2013
35€ 35€ 35€ 36€ 39,90€
Effet volume : Variation des ventes - Evolution du parc d’abonnement
Effet prix : Variation du prix - Evolution du prix de l’abonnement
2010 2011 2012 2013
Croissance CA 0.7% 3.9% 1.1% 0.2%
Variation ventes 1.6% 2.1% 0% 3.6%
Variation prix 0% 0% 2.9% 10.8%
Dans le domaine d’activité de la télévision payante, l’effet « prix » se traduit par une augmentation
du tarif de l’abonnement mensuel aux chaînes. Quant à l’effet « volume » il correspond à la
croissance du parc d’abonnements, c'est-à-dire du nombre d’abonnements. Il apparaît que l’effet
prix n’est pas forcément bénéfique à la croissance du chiffre d’affaires, du moins au-delà d’un certain
niveau, dans ce contexte de concurrence accrue ces deux dernières années : l’arrivée en France de
BeIN Sports en 2012 et de Netflix en Septembre 2014, à des tarifs bien plus intéressants que ceux des
chaînes Canal+, pourrait bien freiner la croissance du parc d’abonnement. Or l’effet volume semble
impacter davantage le chiffre d’affaires que l’effet prix.
4. Analyse du marché et de la concurrence
Sont présentés ci-dessous les chiffres d’affaires de l’activité d’édition de chaînes des principaux
concurrents de la SECP :
CA 2009 CA 2010 CA 2011 CA 2012 CA 2013
Groupe TF1 2207 2474 2502.7 2490.8 2288.3
Groupe M6 759.2 846.8 869.9 850.1 855.6
Variation CA 2010 2011 2012 2013
Canal + 0.68% 3.92% 1.13% 0.21%
Groupe TF1 12.10% 1.16% -0.48% -8.13%
Groupe M6 11.54% 2.73% -2.28% 0.65%
On observe ainsi que la croissance du CA de Canal Plus est largement inférieure à ses concurrents en
2010, du fait de la stabilité du CA Abonnements, insuffisamment compensée par la hausse du CA
publicité (+12%). Cependant elle est globalement supérieure aux deux autres groupes par la suite : la
Société d’Edition de Canal Plus ne connait pas de variation négative de son chiffre d’affaires (malgré
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
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une croissance proche de zéro en 2013) et a une croissance presque toujours supérieure à ses deux
principaux concurrents que sont le groupe TF1 et Métropole Télévision.
Audience
Il semble important de préciser, avant de donner les chiffres concernant la part de marché de la
Société d’Edition de Canal Plus, que le groupe n’a pas réellement de concurrent direct sur son
secteur d’activité puisqu’il est le seul en France à être exclusivement présent sur le secteur de la
télévision payante (en ne considérant pas les plages « en clair » de la chaîne Canal+). Ses concurrents
les groupes TF1 et Métropole Télévision sont quant à eux essentiellement centrés sur la télévision
gratuite, et leurs chiffres d’affaires découlent principalement de la publicité (qui représente
seulement 11% du chiffre d’affaires de Canal+). Il faut ainsi tenir compte du fait que l’accès simplifié
aux chaînes gratuites rend celles-ci plus aptes à faire de l’audience.
Audience en % des principaux groupes, de 2010 à 2013 :
2010 2011 2012 2013
Groupe TF1 29.4% 29.1% 28.4% 28.9%
Groupe M6 13.4% 14.2% 14.4% 14%
France TV 31.6% 29.9% 30.2% 28.6%
Canal+ 5.6% 5.5% 4.9% 4.5%
Source : médiamétrie
Avec le développement des chaînes gratuites de la TNT (35 chaînes actuellement), la majorité des
grands groupes est en perte d’audience depuis 2010.
5. Autres facteurs impactant l’activité
Saisonnalité : Les activités du groupe SECP sont affectées par un facteur de saisonnalité,
impliquant des ventes plus conséquentes à la rentrée scolaire après les vacances estivales, et
après les fêtes de fin d’année.
Variation de périmètre : Aucune variation du périmètre d’activité n’est à relever sur la
période 2010/2014.
« Au 30 juin 2014, le périmètre de consolidation de SECP comprend deux filiales :
- NPA PRODUCTION SNC, détenue à 99,97%. Société de production audiovisuelle, elle assure
notamment la production déléguée des émissions telles que GROLAND, LES GUIGNOLS DE
L’INFO, LA MATINALE, LE ZAPPING… ;
- SPORT+SA, détenue à 99,84%. Cette société édite la chaîne éponyme, ainsi que la chaîne
GOLF+. »
Secteurs géographiques : L’activité de la société SECP est principalement réalisée en France.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
28
Section 2 : Analyse de la structure financière
L’analyse de la structure financière permet d’étudier la stabilité de la situation financière du groupe.
Elle s’articule autour du bilan fonctionnel et du bilan liquidité. A travers différents ratios d’analyse de
l’actif et du passif, nous étudierons la structure financière globale du bilan.
1. L’analyse de la structure du bilan : le bilan fonctionnel
1.1. Structure de l’actif
Voici un graphique montrant la répartition de l’actif global du groupe Canal +, entre immobilisations
et actifs courants.
Liquidité de l’actif
Nous constatons que :
- L’actif courant représente une part importante de l’actif total du groupe, entre 92% et
95% : l’actif courant étant composé d’actifs liquide, le ratio de liquidité de l’actif montre ici
des résultats témoignant d’une importante liquidité de l’actif du groupe. En cas de
problèmes financiers (faillite) et d’importantes dettes à rembourser, l’actif pourrait être
facilement et rapidement liquidable, permettant ainsi au groupe de faire face aux échéances
de remboursement.
- L’actif courant est marqué par une croissance positive moyenne de 3,59% sur quatre
exercices, hormis en 2012 où il chute de 2,24%. C’est un signe de la bonne santé financière
de l’entreprise.
-195,00
5,00
205,00
405,00
605,00
805,00
1005,00
2010 2011 2012 2013
Structure de l'actif
Total Current Assets
Net Non Current Asset(Equipment)
Other Non Current Assets
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
29
Le graphique ci-dessous témoigne de la croissance du ratio de liquidité de l’actif :
De plus, au regard du secteur, la Société présente une liquidité moyenne plus élevée de 21,48% que
Métropole Télévision, et de 34,69% que Télévision Française 1. La Société semble donc avoir
d’excellentes bases financières.
Part des immobilisations corporelles dans l’actif
Nous constatons en contrepartie que les immobilisations (Net Current Assets), essentiellement
composées d’équipements, sont en très faible quantité dans l’actif. Ils représentent 4,432% en 2010
pour chuter à 2,80% en 2013. Cependant, cette baisse de valeur ne provient pas d’une vente de
matériel, mais de son vieillissement : l’augmentation des amortissements impacte à la baisse la
valeur des immobilisations.
De plus, tel que le montre les résultats obtenus par le ratio calculant le degré de vieillissement des
immobilisations, le matériel est quasiment obsolète. Le graphique ci- après montre que les
amortissements cumulés du matériel productif augmentent de 14,39 points en quatre exercices,
passant de 73,20% à 83,72%. Ce vieillissement des immobilisations entrainera progressivement un
manque de compétitivité, et cela laisse à penser que le groupe va surement investir dans les années
à venir, impactant donc les futurs résultats.
92,32% 92,75% 93,38%
94,70%
91,00%
92,00%
93,00%
94,00%
95,00%
2010 2011 2012 2013
Evolution du ratio de liquidité de l'actif
73,20% 76,36% 80,23% 83,72%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
2010 2011 2012 2013
Degré de vieillissement des immobilisations
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
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Les concurrents de la Société montrent un degré de vieillissement des immobilisations moindre : le
groupe Métropole Télévision a des immobilisations amorties seulement à hauteur de 40% et
Télévision Française 1 à hauteur de 56% en moyenne ; ces taux sont très corrects et ne laissent pas
penser à de quelconques prochains investissements de renouvellement de l’appareil productif.
Immobilisations incorporelles
Le Goodwill de la Société d’Edition Canal + représente seulement 1% en moyenne de son actif total,
traduisant d’une part le peu d’écart entre les bénéfices anticipés et la valeur patrimoniale de l’actif
économique ; et d’autre part, la stabilité du périmètre de consolidation du groupe. En effet, le
Goodwill résulte de l’écart d’acquisition, lors d’une fusion ou encore d’une prise de participation, sur
la quote-part de l’acquéreur dans la juste valeur des actifs et des passifs.
Métropole Télévision a un Goodwill plus élevé, de l’ordre de 12%, et France Télévision présente un
Goodwill de l’ordre de 31% en 2010, qui chute cependant à 16% lors du dernier exercice comptable.
Etant positif, il signifie que les flux futurs sont supérieurs à la rentabilité de l’actif nécessaire à la
production. Il peut aussi référer à un changement du périmètre de consolidation de groupe ayant
entrainé un écart d’acquisition positif sur l’évaluation des actifs et passifs de la filiale.
1.2. Structure du passif
Voici un graphique montrant la répartition du passif du Groupe Canal + entre ses dettes et ses
capitaux propres consolidés.
651,00 676,00 641,00 698,00
6,00 4,00 5,00
23,00
274,00 289,00
296,00
302,00
0,00
200,00
400,00
600,00
800,00
1000,00
2010 2011 2012 2013
Structure du passif
Total Equity
Total Debt
Total Liabilities
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
31
Autonomie financière
Nous constatons à première vue que la dette totale représente une part du passif négligeable face
aux capitaux propres consolidés. De plus, le groupe présente une bonne autonomie financière,
puisque le ratio calculant la part des capitaux propres consolidés dans le passif total est supérieur à
25% tel que préconisé par les normes comptables et financières. Du fait de cette forte implication
des actionnaires dans le financement des activités du groupe, les institutions financières pourront
aisément prêter à moyen ou long terme.
Lors de l’exercice comptable clôt en 2013, l’autonomie financière, bien que toujours supérieure aux
normes, perd 4,40 points du fait d’une augmentation du passif principalement due à une
augmentation des dettes (8,89%) supérieure à l’augmentation des capitaux propres consolidés
(2,03%).
De plus, les concurrents de la Société possèdent une autonomie financière plus élevée : Métropole
télévision à un ratio de l’ordre de 45,56% en 2013, et Télévision Française 1 de 50,34%. Cela provient
du montant des capitaux propres bien plus important que pour la Société Canal +.
Endettement
Jusqu’en 2013, l’endettement est quasiment nul puisque le groupe ne contracte pas d’emprunt
d’une valeur supérieure à 6. Lors du dernier exercice cependant, la Société contracte pour 23
d’emprunts ; ils représentent alors 7,62% des capitaux propres consolidés, contre 0,38% chez
Métropole Télévision et 0,07% chez Télévision Française 1 pour qui ce taux ne cesse de diminuer.
Néanmoins, la situation financière n’est pas alarmante et peut être qualifiée de stable et solide.
Gearing
Contrairement au ratio mesurant la part des dettes de moyen long terme dans les capitaux
permanents du groupe, le Gearing mesure la part de l’endettement net dans les capitaux propres
consolidés. Les capitaux permanents permettent de financer son activité courante et ses
investissements ; ils sont composés des capitaux propres consolidés et des emprunts de moyen long
terme. Généralement, les banques accordent des prêts lorsque les dettes restent inférieures aux
capitaux propres. L’endettement net résulte de la différence entre les emprunts de moyen long
terme avec la trésorerie.
Le gearing est donc particulièrement intéressant à étudier pour les groupes qui se financent sur les
marchés financiers, pour lesquels les échéances long terme, moyen terme et court terme des
emprunts s’estompent.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
32
Analyse de la valeur du gearing sur quatre exercices
Concernant le groupe Canal +, la trésorerie est largement supérieure aux dettes, entraînant ainsi en
endettement net négatif. Il en résulte un gearing négatif sur les quatre exercices étudiés, tel que le
montre le graphique ci-dessous :
Notons qu’un gearing négatif peut être le signe de deux situations opposées :
- Il peut mettre en lumière le fait que la dette financière nette est négative : la société a une
trésorerie nette excédentaire donc elle a plus de cash que de dettes à rembourser. C'est une
situation très favorable qui garantit une excellente solvabilité.
- Il peut aussi mettre en évidence que les fonds propres sont négatifs, ce qui est généralement
le signe d’une société en faillite avec de lourdes dettes.
Dans le cas de Canal + Groupe, il s'agit de la première situation, montrant une très bonne autonomie
financière qui garantit une situation stable.
Les concurrents de la Société possèdent eux aussi des gearings négatifs, exceptés Télévision
Française 1 en 2011 du fait de son endettement net positif (sur plus de dettes face à la tésorerie).
Notons aussi que les concurrents ont des ratios plus faibles que Canal + excepté lors du dernier
exercice.
-0,80
-0,70
-0,60
-0,50
-0,40
-0,30
-0,20
-0,10
0,00
2010 2011 2012 2013
Evolution comparée du gearing
Gearing Canal +
Gearing MétropoleTélévision
Gearing TélévisionFrançaise 1
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
33
Analyse de l’évolution du gearing sur quatre exercices
D’autre part, le graphique précédent montre aussi que le gearing a une croissance positive sur la
période étudiée : nous constatons une augmentation en valeur absolue de l’ordre de 49,86 points,
passant ainsi de -81,02% à -40,40%. Tel que nous pouvons l’observer sur le graphique ci-après, cette
progression provient simultanément de l’augmentation des capitaux propres consolidés et de la
diminution de l’endettement net :
- Les capitaux propres consolidés augmentent de 9,92% du fait de l’augmentation des
réserves.
- L’endettement net absolu diminue (l’endettement net négatif augmente) de 54,95% passant
ainsi de -222,00 à -122,00 ; malgré une très forte augmentation des dettes (+233%), leur
valeur reste cependant largement inférieure à la valeur des disponibilités qui perdent 36,40%
sur la même période.
Métropole Télévision atteste d’un gearing stable avoisinant 0,50, tandis que celui de Télévision
Française 1 varie fortement du fait d’importantes variations simultanées des capitaux propres
consolidés et de l’endettement net.
Ainsi, rapportée au secteur, la situation financière de la Société d’Edition Canal + est relativement
bonne, stable, et croissante. C’est une situation qui atteste de solides bases et d’une bonne gestion
de la trésorerie.
L’endettement net rapporté à l’EBITDA
Bien que le gearing soit minutieusement observé par les parties prenantes de l’entreprise, il est aussi
intéressant de regarder le rapport entre l’endettement net et l’EBITDA, qui mesure le nombre
d’années nécessaire à l’entreprise pour rembourser ses dettes.
2010 2011 2012 2013
Endettement net -222,00 -171,00 -152,00 -122,00
EBITDA 107 122 120 131
Endettement net / EBITDA Canal + -2,07 -1,40 -1,27 -0,93
-222,00 -171,00
-152,00 -122,00
274,00 289,00 296,00 302,00
-300,00
-200,00
-100,00
0,00
100,00
200,00
300,00
400,00
2010 2011 2012 2013
Evolution des composantes du gearing
Capitaux propresconsolidés
Endettement net
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
34
Nous constatons que :
- Le ratio est négatif : nous avons relevé précédemment que l’endettement net est négatif du
fait d’un sur plus de trésorerie par rapport aux dettes ; de ce fait, le ratio ici calculé est lui
aussi négatif.
- Le ratio est en croissance positive : la période étudiée est marquée par une augmentation
de 55,11%. Cela s’explique par l’augmentation de l’endettement net négatif (+54,95%)
supérieure à l’augmentation de l’EBITDA (+22,43%). Même si le ratio se rapproche de la
valeur nulle, la Société reste dans une bonne situation puisque les disponibilités sont
supérieures aux dettes.
Concernant les concurrents de la société,
- Le ratio du groupe Métropole Télévision est négatif et en croissance positive de 15,50%. Il
reste cependant inférieur au ratio de la Société Canal +.
- Le ratio du Télévision Française 1 est majoritairement négatif et instable. En effet, il passe de
-0,07 à 0,10 en 2011, pour chuter jusqu’à -1,12 en 2013. Cela provient des importantes
variations de l’endettement net et de l’EBITDA constatées sur la période. Cela peut être un
signe de mauvaise gestion de la trésorerie et des dettes.
La Société d’édition Canal + présente donc un ratio satisfaisant dans l’ensemble et face à ses
concurrents, montrant ainsi la bonne gestion dettes/trésorerie et la solidité financière du groupe.
2. Les ratios de liquidité : le bilan liquidité
2.1. « Working capital »
Appelé aussi fonds de roulement liquidité (FRL), le « working capital » inclue les postes du besoin en
fonds de roulement et de la trésorerie. C’est de ce fait un indicateur clé de l’équilibre financier du
groupe. Les normes comptable et financière exigent un FRL positif comme signe d’équilibre,
traduisant ainsi la supériorité de l’actif courant face au passif courant.
Le FRL de la Société est positif et croissant de 11,30% sur la période ; en effet, même s’ils croient au
même rythme (respectivement 10,89% et 10,73%), les actifs courants sont supérieurs aux passifs
courants.
239,00 247,00
257,00 266,00
220,00
240,00
260,00
280,00
2010 2011 2012 2013
Evolution du Fonds de roulement liquidité
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
35
Ces données sont cependant à relativiser en prenant en compte les délais de paiement des
fournisseurs et de règlement des clients. En effet, le faible décalage dans le temps entre le paiement
des fournisseurs et le règlement des clients (6 jours), conjuguée à la faiblesse des dettes à court
terme d’exploitation, et à la positivité du BFRN2 (7 jours de CA environ) incitent clairement à
l’optimisme du FRL et de la situation de liquidité du groupe, alors très bien gérée.
Métropole Télévision présente un FRL plus important et un BFR normatif plus faible, signe d’une
meilleure gestion des délais de rotation des stocks et de paiement des parties ; Télévision Française 1
poursuit ici encore son instabilité avec un FRL croissant de 61,58% et un BFR normatif qui perd 227%
de sa valeur.
L’équilibre financier de la Société d’Edition Canal + semble donc être respecté. Il faut cependant
s’intéresser à la liquidité de la société qui nous permettra d’étudier plus avant la capacité de
remboursement de la société.
2.2. Les ratios de liquidité
Le graphique ci-dessous représente l’évolution des différents ratios de liquidité sur la période
étudiée : le current ratio, le quick ratio et le cash ratio.
De manière générale, nous pouvons affirmer que ces ratios sont stables dans le temps.
Le Current Ratio
Le current ratio est un indicateur de la liquidité générale du groupe et de sa capacité à rembourser
ses dettes à court terme. Bien qu’il s’agisse de replacer l’entreprise en question dans son secteur, les
normes comptables et financières fixe comme acceptable un ratio supérieur à 1. En effet, les actifs et
dettes courantes sont théoriquement liquidables donc des actifs courants supérieurs aux dettes
courantes permettraient de faire face aux engagements financiers. Un ratio élevé facilite la confiance
des parties prenantes (créanciers, fournisseurs, banques) dans l’entreprise ; néanmoins, un ratio trop
élevé est un signe que l’entreprise n’utilise pas ses actifs de manière efficace en n’allouant pas ses
ressources de manière optimale.
2 Besoin en Fonds de Roulement Normatif
1,39 1,38 1,42 1,39
0,69 0,66 0,58 0,53
0,37 0,27 0,25 0,21 0,00
0,50
1,00
1,50
2010 2011 2012 2013
Ratios de liquidité
Current Ratio Canal +
Quick Ratio Canal +
Cash Ratio Canal +
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
36
Nous constatons que :
- le current ratio est stable sur la période (entre 1,38 et 1,42).
- le current ratio respecte les normes puisqu’il est supérieur à 1 : la liquidation de l’actif
courant total permettrait de faire face aux dettes courantes.
De plus, le secteur de l’édition de chaînes télévisées présente un current ratio de 1,3. En 2013, les
principaux concurrents du groupe, que sont Métropole télévision et Télévision Française 1,
présentent respectivement des current ratios de 1,35 et 1,33. Le groupe est donc supérieur à la
moyenne du secteur et présente une bonne compétitivité intra-sectorielle.
Ainsi, que l’on étudie le groupe Canal + hors du secteur ou en le comparant avec ses concurrents,
nous pouvons conclure sur une liquidité générale stable et saine sur les exercices étudiés.
Le Quick Ratio
Le quick ratio se distingue du current ratio en excluant les stocks, généralement moins liquides que le
reste des actifs courants. Le ratio de liquidité réduite est donc plus significatif que le ratio de liquidité
générale dans la mesure de la capacité qu’a l’entreprise à faire face à ses obligations de cour termes
avec ses seuls actifs liquides. Les normes exigent ici encore, et pour les mêmes raisons, que ce ratio
soit supérieur à 1.
Nous constatons que :
- le quick ratio diminue sur la période, passant ainsi de 0,69 à 0,53. Cette perte de valeur
provient de la diminution de l’actif liquide causée par une augmentation des stocks (37,06%)
supérieure à celle des actifs courants (10,89%).
- le quick ratio ne respecte pas les normes puisqu’il est inférieur à 1.
De plus, le secteur de l’édition de chaînes télévisées présente un quick ratio de 1. En 2013, les
principaux concurrents du groupe, que sont Métropole télévision et Télévision Française 1,
présentent respectivement des quick ratios de 1,06 et 0,77. Le groupe est donc inférieur à la
moyenne du secteur et ne présente pas une bonne compétitivité face à ses concurrents, qui ont un
ratio supérieur.
Ainsi, lorsque l’on étudie la liquidité réduite du groupe Canal +, nous nous apercevons qu’il ne
présente pas une bonne situation financière puisque les actifs liquides seuls ne permettent pas de
respecter les obligations de remboursements des créanciers à court termes.
Le Cash Ratio
Le cash ratio indique la capacité du groupe à faire face à ses engagements de court terme avec ses
seules disponibilités. C’est une mesure exigeante de la liquidité de l’entreprise car il exclut les stocks
et les éléments payés d'avance, lesquels ne peuvent être immédiatement réalisés. Ici encore, il est
admis qu’un ratio supérieur à 1 est signe de bonne santé financière.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
37
Nous constatons que :
- le cash ratio diminue sur la période, passant ainsi de 0,37 à 0,21, du fait de la perte de
36,40% de la trésorerie.
- le cash ratio ne respecte pas les normes puisqu’il est inférieur à 1.
De plus, en 2013, les principaux concurrents du groupe, que sont Métropole télévision et Télévision
Française 1, présentent respectivement des cash ratios de 0,44 et 0,18. Le ratio du groupe est donc
inférieur à ceux de ses concurrents, mais nous pouvons relativiser la situation en précisant que ces
derniers ont aux aussi des ratios faibles.
Ainsi, lorsque l’on étudie la liquidité réduite du groupe Canal +, nous nous apercevons qu’il ne
présente pas une bonne situation financière puisque les disponibilités seules ne permettent pas de
respecter les obligations de remboursements des créanciers à court termes.
Cependant, notons que ces deux derniers ratios sont à manipuler avec beaucoup de réserves
puisque le remboursement des fournisseurs et l’encaissement des clients sont soumis à des délais de
remboursement et de paiement. Ces délais peuvent permettre à une entreprise de disposer des
liquidités suffisantes le jour de l’échéance convenue. En effet, ces délais une fois conjugués, peuvent
amener à avoir assez de trésorerie à une échéance de paiement d’un fournisseur.
Nous pouvons retenir que la SECP présente une liquidité à court terme acceptable et stable
dans le temps, mais qu’il devrait néanmoins songer à une meilleure gestion des stocks
(diminution du délai de rotation).
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
38
Section 3 : Analyse de la profitabilité
L’étude de la profitabilité constitue une suite logique après l’analyse de l’activité. Elle est avant tout
économique, elle consiste à étudier l’aptitude du groupe Canal plus à dégager un certain niveau de
résultats pour un chiffre d’affaire fixé. Afin d’étudier la profitabilité du groupe, nous allons utiliser
les ratios de marge qui sont :
- Le taux de marge brute (TMB)
- Le taux de marge opérationnelle (TMO)
- Le taux de marge nette (TMN)
L’analyse de la profitabilité du groupe se divisera en deux parties. En effet, premièrement nous allons
étudier les indicateurs de profitabilité et dans une seconde partie nous allons analyser les taux de
marge. Chaque partie sera bien évidemment analysée dans le temps et dans l’espace c’est-à-dire en
fonction des concurrents du secteur.
1. Les indicateurs de profitabilité.
1.1. L’EBITDA
L’EBITDA « Earnings before interest, taxes. Depreciation & amortization » est très proche de
l’excédent brut d’exploitation (EBE). Il fournit une première indication de la performance
opérationnelle du groupe puisqu’il est une mesure de création de richesse. C’est un indicateur clé de
la santé financière et de la profitabilité d’une entreprise. Il doit permettre à celle-ci de s’autofinancer
(nouveaux investissements et frais financiers éventuels) et d’obtenir un résultat positif.
Concrètement, un EBITDA positif traduit une exploitation profitable de l’activité de la société mais
ne garantit pas un résultat net positif. A l’inverse, un EBITDA trop faible est un signe de manque de
rentabilité de l’exploitation.
Nous pouvons constater que, bien que traduisant une exploitation profitable de l’activité de la
société, l’EBITDA ne connait qu’une légère augmentation entre 2010 et 2013, signifiant que la
richesse est difficilement créée.
0
20
40
60
80
100
120
140
2010 2011 2012 2013
Evolution de l'EBITDA de CANAL +
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
39
Nous pouvons aussi étudier l’évolution de l’EBITDA des concurrents de Canal Plus sur la même
période de temps.
L’EBITDA de Canal Plus est largement le plus faible que celui de ses concurrents, traduisant une
création de richesse moindres. Néanmoins, l’EBITDA de la SECP croit, bien que faiblement,
contrairement à celui de ses concurrents. En effet, Télévision française 1 et Métropole Télévision un
EBITDA très élevé, signifiant qu’ils ont de bonnes rentabilité et performance, mais qui diminue sur
les quatre exercices. Métropole Télévision connait une diminution moindre et peu inquiétante
comparée à celle de Télévision française 1 dont la diminution se fait de moitié
1.2. L’EBIT
L’EBIT « earning before interest & taxe » tient compte des amortissements, il s’apparente au
résultat d’exploitation. Ce résultat est issu des informations économiques très intéressantes mais ne
traduit pas une amélioration de la profitabilité.
L’EBIT du groupe est positif, traduisant ainsi l’efficience de l’entreprise. Son évolution croissante
sur les quatre derniers exercices s’explique par le fait que la SECP ne cesse de se diversifier et de se
positionner sur des secteurs d’activité porteurs, comme la vidéo à la demande.
Ainsi, avec un chiffre d’affaires qui ne cesse de croitre et un EBIT positif et croissant, la société fait
preuve d’une certaine maitrise de ses coûts et d’une volonté de se diversifier. La concurrence accrue
0
50
100
150
200
250
300
350
400
EBITDA Canal +
EBITDA TF1
EBITDAMétropole TV
Evolution de l'EBITDA
2010 2011 2012 2013
58
59
60
61
62
63
2010 2011 2012 2013
Evolution de L'EBIT de CANAL +
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
40
dans le secteur ne lui permet pas de réaliser des chiffres plus importants. Le prix de l’abonnement
Canal plus reste un point noir de son développement.
Si nous regardons l’EBIT des concurrents, les résultats sont largement supérieurs à ceux de la SECP :
Métropole Télévision a un EBIT de 231.80 en 2011 qui diminue sur la période 2009-2013 du fait d’une
concurrence accrue des chaines de télévision nouvelles. Malgré cela, les deux chaines concurrentes
gardent un EBITDA et un EBIT largement supérieurs et montrent ainsi une création de richesse et
une profitabilité plus importantes.
1.3. Free cash-flow (FCF)
Les free cash-flow (ou flux de trésorerie disponible) mesurent l’excédent de trésorerie généré par
l’entreprise diminué des frais financiers, des impôts, de la variation du BFR et du financement des
investissements (investissements de renouvellement). Ils correspondent aux flux de trésorerie
générés par l'actif économique (operating assets), flux qui sont ensuite répartis entre ceux qui ont
financé l’actif économique, à savoir les actionnaires et les prêteurs (banques et obligataires).
En analysant, l’évolution des free cash-flow sur la période 2010-2013, nous constatons une large
disparité entre Canal Plus et ses concurrents. Nous pouvons constater que le FCF de Canal Plus reste
relativement faible par rapport aux FCF de France Télévision 1 et Métropole Télévision. Or, avoir un
FCF élevé est plutôt signe d’une entreprise en bonne santé : la faiblesse des FCF de Canal Plus est due
à l’investissement de la société dans de nouvelles activités et son déploiement dans la distribution
par internet. De plus, comme le FCF a un effet direct sur la richesse de l’entreprise et que les
investisseurs ont tendance à privilégier une entreprise avec un FCF élevé, Canal Plus devient alors
moins attractif pour les investisseurs par rapport à Métropole Télévision pour qui les FCF ne cessent
d’augmenter depuis quelques années.
0
50
100
150
200
250
300
350
Free Cash FlowCanal plusFree Cash FlowTF1Free Cash FlowMétropole TV
Evolution des Free Cash-Flow
2010 2011 2012 2013
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
41
2. Analyse des taux de marge
Le graphique présenté ci-dessous va vous permettre d’avoir une vue d’ensemble des différents taux
de marge de Canal Plus et de leur évolution sur la période de 2010-2013.
2010 2011 2012 2013
Taux de marge brute Canal plus 5,99 6,57 6,39 6,96
Taux de marge opérationnelle Canal plus 3,30 3,23 3,30 3,35
Taux de marge nette Canal plus 2,24 2,64 2,24 2,13
2.1. Le taux de marge brute (TMB)
L’analyse de la profitabilité économique passe par l’analyse d’une marge intermédiaire appelée
marge brute (gross margin), le taux de marge brute se calcule en divisant l’EBITDA de la société en
question par son Chiffre d’affaires. En réalité, il n’existe aucune définition normalisée de ce qu’est la
marge brute. Il peut y avoir plusieurs marges brutes pour une même entreprise, selon ce que l’on
souhaite analyser, et nous pouvons dégager de grandes tendances dans son calcul et son utilité. Le
taux de marge peut être un excellent moyen de comparer son activité à celle des autres entreprises
du même secteur. Le calcul de la marge brute ne tient pas compte de l’intensité capitalistique, car les
dotations aux amortissements ne sont pas déduites dans le calcul de l’EBITDA.
5,00
6,00
7,00
8,00
9,00
10,00
11,00
12,00
13,00Taux demarge netteCanal plus
Taux de margeopérationnelle CanalplusTaux de marge bruteCanal plus
Evolution des taux de marge de Canal plus
2010 2011 2012 2013
0,00
5,00
10,00
15,00
20,00
25,00
30,00
Taux de marge brute Canalplus
Taux de marge brute TF1
Taux de marge brute MTV
Evolution du taux de marge brute en pourcentage
2010 2011 2012 2013
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
42
Grâce à ce graphique nous pouvons remarquer que les taux de marge brute varient largement entre
les trois groupes. En effet, le TMB de Métropole Télévision est quatre fois plus élevé que celui du
groupe Canal Plus, et deux fois plus élevé que celui de Télévision Française 1. Ceci s’explique
notamment par la gratuité des deux chaines concurrentes ainsi que par leur implantation dans
l’univers audiovisuel français.
Le taux de marge brute est une indication essentielle de la bonne santé financière du groupe.
Malgré une marge brute relativement faible pour Canal Plus, elle reste positive et en légère hausse.
De ce fait, l’entreprise a la capacité de financer son exploitation ainsi que les autres frais afin de
développer son activité à l’international et de se diversifier dans les services fournis. La stabilité du
ratio durant la période étudiée atteste que l’entreprise n’a pas connu de changements pouvant
impacter de façon conséquente les services fourni et leurs prix.
La supériorité des TMB des concurrents prouve que ces groupes ont une performance supérieure à
celle de Canal Plus et une rentabilité supérieure aussi. Cette différence entre Canal plus et ses
concurrent est notamment due à la gratuité des chaines concurrentes, en effet, le groupe TF1 et le
groupe métropole proposent des chaines de télévision gratuites accessibles grâce à la TNT,
contrairement à Canal plus qui propose différentes chaînes accessibles selon en payant un
abonnement d’environ 40euros par mois, ce qui entraine un nombre de téléspectateur réduit par
rapport à celui des chaînes gratuites.
La marge bénéficiaire de Canal plus s’est maintenu depuis les dernières années entre 5 et 7% ce qui
prouve que le groupe a été en mesure de gérer efficacement sa structure des couts. De plus, le
groupe a réussi à maintenir un ratio stable même en période difficile comme l’année 2012 qui est
marquée par la généralisation de la TNT en France et l’arrivée des deux chaines BeIN sport.
2.2. Le Taux de marge opérationnelle
La marge opérationnelle est un terme comptable et financier désignant le rapport entre le résultat
d'exploitation et le chiffre d'affaires d'une entreprise. La marge opérationnelle est également
appelée marge d'exploitation. Ce ratio permet d'évaluer la rentabilité des ventes ainsi que de la
viabilité à terme d'une entreprise. La marge opérationnelle fournit donc une estimation de la
performance économique, l’efficacité opérationnelle d'une entreprise avant prise en compte du
résultat financier, des impôts et des évènements exceptionnels.
0,00
5,00
10,00
15,00
20,00
Taux de margeopérationnelle Canal plus
Taux de margeopérationnelle TF1
Taux de margeopérationnelle MTV
Evolution du taux de marge operationnelle en pourcentage
2010 2011 2012 2013
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
43
Il est préférable de regarder la variation du taux de marge opérationnelle dans le temps afin de
pouvoir et de comparer cette marge avec celle des concurrents.
La marge opérationnelle de Canal Plus ne varie quasiment pas dans le temps. Elle est d’environ 3%
sur la période. Nous pouvons aussi constater les fortes marges opérationnelles de ses concurrents,
en effet, Métropole télévision bénéficie d’une marge opérationnelle d’environ de 15% sur l’ensemble
de la période. La marge opérationnelle de TF1 sur la période a tendance à diminuer pour atteindre
5,13% en 2013.
La marge opérationnelle permet aussi d’examiner la pérennité de l’entreprise sur du long terme. Ici
on peut en déduire que les concurrents de Canal plus ne semblent pas avoir de problème malgré une
légère baisse du TMO pour TF1. Canal Plus quant à lui doit continuer à se diversifier, à améliorer les
services offert afin de maintenir son TMO positif, et surtout afin que l’entreprise soit pérenne et ne
disparaisse pas.
2.3. Le taux de marge nette
Le taux de marge nette est lui estimé sur la base du résultat net, après prise en compte des intérêts
d’emprunts. La marge nette est le ratio les plus utilisé pour indiquer la profitabilité d’une entreprise.
Il correspond au pourcentage de bénéfice net d’une entreprise par rapport au chiffre d’affaires
qu’elle dégage. Il permet de voir quel est le résultat net que l’entreprise réalise en moyenne à
chaque vente d’un produit ou d’un service.
Le TMN de Canal Plus reste relativement faible sur la période et ne connait une faible augmentation
(environ 2%). Les différents TMN de ses concurrents sont plus élevés notamment pour Métropole
Télévision qui a un TMN légèrement supérieur à 10% ce qui prouve que la chaîne a des facilités pour
générer des bénéfices. C’est un signe d’efficacité d’exploitation de l’entreprise.
Le ratio de marge nette prouve que Canal Plus subit son statut de chaine payante ainsi la
concurrence des chaines gratuites. La chaine devrait connaitre une augmentation de son TMN, car il
a su développer de nouveaux services sur l’année 2013-2014 et a su se diversifier en permettant
l’accès à ses chaînes par internet et en établissant des partenariats avec des fournisseurs internet tel
que SFR ou Orange.
0,00
2,00
4,00
6,00
8,00
10,00
12,00
Taux de marge netteCanal plus
Taux demarge netteTF1
Taux demarge netteMTV
Evolution du taux de marge nette en pourcentage
2010 2011 2012 2013
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
44
3. Identification des causes de perte de profitabilité
Les calculs des différents ratios prouvent que la profitabilité de Canal Plus reste moindre par rapport
à ses deux principaux concurrents qui sont France Télévision 1 et Métropole Télévision. La question
qui se pose principalement, est pourquoi Canal plus a une profitabilité moindre que ses deux
concurrents ?
La différence principale entre Canal Plus et ses concurrents est que le groupe est une chaîne
payante. En effet, l’accès aux services de Canal Plus est possible sous réserve souscrire à un
abonnement mensuel de 39,90 € et d’acheter un décodeur afin de pouvoir accéder aux chaines par
le satellite. Les abonnés de Canal Plus subissent l’augmentation du prix de l’abonnement. Etant une
chaîne payante, le groupe a donc moins d’auditeurs que ces concurrents gratuits qui bénéficient
d’une audience importante à toute heure de la journée, notamment grâce au développement de
nouvelles chaines gratuites disponibles sur la télévision numérique.
Depuis 2012, Canal Plus fait aussi face à l’arrivée des deux chaines sportives Qataries BeIN sport,
payante elle aussi mais à un prix moindre et fournissant aux téléspectateurs des programmes sportifs
de qualité et en quantité. La chaine Qatarie a pour objectif de détrôner le géant de la télévision
payante dans les prochaines années en développant son offre à un prix plus attractif. Décembre 2014
annonce l’arrivée de NetFlix en France, géant de la vidéo à la demande Américain, qui va proposer
un abonnement très attractif. Pour contrecarrer celui-ci, Canal Plus a mis en place une chaine à la
demande dans son bouquet, ce qui lui permettra de proposer films, séries et vidéos à la demande.
La moindre profitabilité de Canal Plus est donc principalement due aux deux facteurs que sont le prix
de l’abonnement et la concurrence forte qu’il y a sur le secteur. On ne peut pas réellement parler
d’un effet ciseau ou d’un effet point mort, mais plutôt d’un problème dû au fait que la chaine soit
payante et qu’elle subit une concurrence accrue de la part des chaînes publiques et les nouvelles
chaînes payantes. Canal Plus doit donc continuer à diversifier ses services, à développer ses
différents moyens d’accès afin de continuer de capter son audience ainsi que de vendre de nouveaux
abonnements.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
45
Section 4 : Analyse des rentabilités
Avant d’investir dans un groupe coté, il est fondamental d’étudier la rentabilité de ce dernier à
travers le secteur d’activité et aussi dans le temps. La rentabilité montre en effet la capacité d’une
compagnie à générer un revenu à partir des ressources qu’elle emploie. Tout investisseur doit
mesurer le degré de l’efficacité et l’efficience que génèrent les moyens mis en œuvre par le groupe
pour atteindre les objectifs fixés.
Nous analysons la rentabilité du groupe Canal + en comparaison de ses deux concurrents principaux :
Télévision Française 1 (TF1) et Métropole Télévision (groupe M6).
Notre analyse est basée sur la rentabilité économique et la rentabilité financière. Nous nous
concentrons sur ces deux mesures grâce au Return on Asset (RoA) pour l’analyse de la rentabilité
économique et le Return on Equity (RoE) pour l’analyse de la rentabilité financière. Nous étudions
pour conclure le lien qui existe entre ROA et ROE : l’effet de levier.
Nous mentionnerons dans une dernière partie le rôle de l’Economic Value Added (EVA).
1. La rentabilité économique
La rentabilité économique peut être quantifiée à travers le ROA (Return on Assets). Ce ratio est égal
au rapport du résultat net sur l’actif total. Nous comparons le ROA des groupes du même secteur, car
ce ratio varie selon le secteur d’activité.
ROA =Résultat Net
Actif Total
Il représente la capacité ou l’incapacité du groupe à dégager un résultat en utilisant l’ensemble de
ses propres moyens. Ainsi, elle correspond à la rentabilité des capitaux investis.
- Sachant que le ROA dépend de la marge nette et de la rotation des actifs, ce ratio supprime
l’effet de levier.
- Le résultat économique permet de rémunérer les actionnaires et les créanciers financiers. Il
est donc estimé avant déduction des intérêts associés aux dettes financières. Le groupe
Canal + ne possède pas ou peu pour la dernière année de dettes financières.
- Un groupe possédant un ROA élevé a la possibilité d’avoir une marge de manœuvre sur
l’augmentation des prix et ainsi améliorer ses marges. Cela permet d’avoir la main sur sa
clientèle.
- Le ROA est indépendant de la structure de financement du groupe. En effet, le résultat est
indépendant de la manière dont est financée le groupe.
1.1. Canal Plus dans le temps
L’évolution du ROA de Canal Plus est représentée dans la table ci-dessous. Le ROA subit une baisse
de 7,50% sur les 4 dernières années. Le ratio diminue car l’actif total baisse de 8,11% alors que le
Résultat Net reste constant sur les 4 dernières années.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
46
On peut aussi noter un dépassement du ROA de la barre des 5% en 2011 dû notamment à
l’augmentation du résultat net de 22.5% cette année-là.
Ce niveau reste assez faible mais on peut l’expliquer par le niveau du secteur d’activité. En effet, les
entreprises du secteur des médias ne mobilisent que très peu d’actifs pour générer des profits et ce
contrairement aux compagnies pétrolières ou des télécoms par exemple. Cependant, un ROA élevé
indique que l’entreprise fait des profits en investissement le moins d’argent. Le ROA faible de Canal
Plus signifie que l’entreprise ne retire qu’une faible rentabilité de l’utilisation de ses ressources, de
ses actifs.
2010 2011 2012 2013 Evolution
Return on Asset (ROA) - Société d'Edition de Canal Plus - Calcul à partir du Balance Sheet
Net Income 40,00 49,00 42,00 40,00 0,00%
Total assets 925,00 965,00 937,00 1 000,00 8,11%
ROA 4,32% 5,08% 4,48% 4,00% -7,50%
1.2. Au niveau des concurrents
Le graphique ci-dessous met en évidence l’évolution du ROA des 4 dernières années de la Société
d’Edition de Canal Plus et de ses concurrents.
Le ROA de Canal + est deux fois plus faible que celui de Métropole Télévision qui est lui-même stable
dans le temps autour de 11%. Le groupe M6 possède un résultat net et un total d’actifs constants
depuis 2010.
TF1 engendre une baisse importante de son ROA (-62,67%). Le résultat net a subi de lourdes pertes
en passant de 228,30 millions d’euro en 2010 à 88,50 en 2013. Le total actif reste quant à lui stable
dans le temps.
0%
2%
4%
6%
8%
10%
12%
2010 2011 2012 2013
Evolution du ROA
Société d'édition de Canal Plus
Métropole Télévision SA
Télévision Française 1
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
47
2. La rentabilité financière
Il est important de noter que le groupe Canal + est consolidé à 100%. Ceci entraine que les
minoritaires sont inexistants. Le ROE est donc égale au ROCE et au ROIC. En effet, le ROE représente la
rentabilité de l’apport des majoritaires tandis que le ROCE correspond à la rentabilité de tous les
fonds propres. Nous avons ainsi choisi d’analyser la rentabilité financière à travers le ROE. En ce qui
concerne l’analyse concurrentielle des rentabilités nous pouvons affirmer que Télévision Française 1
et Métropole Télévision ont une part de minoritaire infime. Ceci n’affecte donc pas les ratios de
rentabilité.
Le ROE (Return on Equity) est mesuré par le rapport du résultat net sur capitaux propres.
ROE =Résultat Net
Capitaux Propres
Ainsi, il montre la rentabilité des investissements apportés par les actionnaires du groupe.
EN effet, le ROE mesure l’aptitude que la société a à rémunérer ses actionnaires en quantifiant le
montant des bénéfices réalisés en pourcentage de l’investissement en capital. Par définition, le
ROE mesure la rentabilité du groupe coté en évaluant la performance finale pour les actionnaires
après déduction des intérêts.
Il permet de montrer dans quelle proportion le placement de l’argent dans les groupes est rentable.
- Plus le ratio est élevé, plus la rentabilité des capitaux utilisés par le groupe est forte.
- Cette rentabilité est étudiée dans le temps et dans l’espace (par rapports aux groupes du
même secteur d’activité, par rapports aux objectifs fixés dans le cadre de la stratégie
globale).
- A la différence de la rentabilité économique, la rentabilité financière dépend du financement
du groupe car les charges financières sont comprises dans le résultat.
2.1. Canal Plus dans le temps
Les capitaux propres sont en constante augmentation depuis 2010. L’évolution est à hauteur de
+10,22% sur les 4 dernières années. Le résultat net est quant à lui plus stable autour des 40 millions
d’euro, avec une évolution nulle depuis 2010 mis à part l’année 2011 qui a connu une forte hausse. Il
en ressort le ROE le plus important de 16,96%. Le groupe Canal Plus présente un ROE supérieur à
13% depuis 2010 ce qui est un gage d’un bon niveau de rentabilité.
Cependant, le groupe engendre une baisse de l’évolution de son ROE de -9,27% depuis 4 ans. Le
niveau de rentabilité est en baisse ce qui laisse envisager un déclin de la rentabilité dans le futur. Le
ROE pourra augmenter si le résultat net retrouve une tendance à la hausse sur les prochaines
années.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
48
2010 2011 2012 2013 Evolution
Return on equity (ROE) - Société d'Edition de Canal Plus - Calcul à partir du Balance Sheet
Net Income 40,00 49,00 42,00 40,00 0,00%
Shareholders equity 274,00 289,00 296,00 302,00 10,22%
ROE 14,60% 16,96% 14,19% 13,25% -9,27%
2.2. Au niveau des concurrents
Sur le graphique ci-dessous, Canal Plus se positionne comme médiane de ses 2 concurrents.
Métropole Télévision génère une rentabilité financière stable dans le temps et à un excellent niveau
de 21%.
Tout comme la rentabilité économique, le groupe TF1 voit son niveau de ROE chuter d’année en
année et ceci est aussi expliqué par la forte baisse de son résultat net.
3. Le lien entre ROA et ROE
3.1. La différence entre ces deux indicateurs de rentabilité
La différence entre ROA et ROE dépend fortement du point de vue à partir duquel le ratio est calculé.
Il est important de se demander pour qui l’investissement est-il durable ?
Le ROA mesure l’efficacité de l’exercice d’une entreprise en utilisant l’ensemble de ses actifs pour
créer de la valeur. Le niveau de la rentabilité économique montre principalement comment
l’entreprise est capable de créer un revenu en employant ses propres ressources.
L’investisseur cherche le résultat obtenu à partir de l’argent qu’il a investi dans la société. Le ROE est
son indicateur de référence car il englobe la part des capitaux propres du groupe. Le ROE exprime la
capacité de l’entreprise à générer un revenu à partir des ressources fournies par l’ensemble de ses
actionnaires.
0%
5%
10%
15%
20%
25%
2010 2011 2012 2013
Evolution du ROE
Société d'édition de Canal Plus
Métropole Télévision SA
Télévision Française 1
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
49
3.2. Décomposition des rentabilités : l’effet de levier
L’effet de levier désigne l’amélioration ou dans l’autre sens la dégradation de la rentabilité financière
suite à un emprunt de la société étudiée. Cette relation met en évidence la décomposition de la
rentabilité des capitaux propres en fonction de la rentabilité économique et de l’effet de levier.
Ce dernier désigne l’utilisation de l’endettement pour augmenter la capacité d’investissement d’un
groupe et l’impact de cette utilisation sur la rentabilité des capitaux propres.
En effet, l’effet de levier augmente la rentabilité des capitaux propres tant que le coût de
l’endettement est inférieur à l’augmentation des bénéfices obtenus grâce à l’endettement.
On sait que l’actif total d’une entreprise est égal à son passif, c’est à dire à la somme de ses capitaux
propres et de sa dette (qu’elle soit à court, moyen ou long terme). Plus une entreprise est endettée,
plus l’effet de levier de sa dette est augmenté, cet effet levier étant égal au rapport :
Résultat net
Capitaux Propres =
Résultat Net
Actif Total ×
Actif Total
Capitaux Propres
𝐑𝐎𝐄 = 𝐑𝐎𝐀 ×𝐀𝐜𝐭𝐢𝐟 𝐓𝐨𝐭𝐚𝐥
𝐂𝐚𝐩𝐢𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐏𝐫𝐨𝐩𝐫𝐞𝐬
𝐄𝐟𝐟𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐞𝐯𝐢𝐞𝐫 = 𝐀𝐜𝐭𝐢𝐟 𝐓𝐨𝐭𝐚𝐥
𝐂𝐚𝐩𝐢𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐏𝐫𝐨𝐩𝐫𝐞𝐬
La relation suivante permet de montrer l’impact du financement par dettes sur la rentabilité des
capitaux propres.
𝑹𝒇 = (𝑹𝒆 + (𝑹𝒆 − 𝒊) ∗𝑫𝑭
𝑪𝑷) ∗ (𝟏 − 𝒕)
Il consiste à augmenter la part de la dette financière par rapport aux capitaux propres dans le but
d’augmenter la rentabilité financière. Le différentiel (RE-i) et le bras de levier mesuré par (DF/CP)
montre le mécanisme du levier sur la rentabilité financière.
2010 2011 2012 2013 Evolution
Effet de levier - Société d'Edition de Canal Plus
Re 4,32% 5,08% 4,48% 4,00%
DF 6,00 4,00 5,00 23,00
CP 274,00 289,00 296,00 302,00
DF/CP 2,19% 1,38% 1,69% 7,62%
(1-t) 0,66 0,74 0,67 0,63
i = interest expensise 0,00% 0,00% 3,00% 1,00%
Rentabilité financière 4,42% 5,15% 4,51% 4,23% -4,31%
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
50
-200,00
-100,00
0,00
100,00
2010 2011 2012 2013
Evolution de l'EVA
Société d'édition de Canal Plus
Métropole Télévision SA
Télévision Française 1
Dans notre étude de Canal Plus, nous pouvons affirmer que l’effet de levier est favorable. En effet le
taux d’emprunt (i) est inférieur au taux de rentabilité économique (Re). La Société d’Edition de Canal
Plus a intérêt à opérer un financement mixte, c’est à dire à un financement basé à la fois sur les
capitaux propres et sur les emprunts, plutôt qu’un financement intégral par les capitaux propres. Le
groupe a intérêt de s’endetter pour accroitre sa rentabilité financière.
4. Economic Value Added (EVA)
Le but du groupe est de créer de la valeur pour les actionnaires. L’EVA est un indicateur aidant à
identifier les meilleurs investissements en montrant les entreprises qui génèrent plus de valeur que
leurs concurrentes directes. Ainsi, ce ratio met en évidence la création de valeur intrinsèque au sein
d’une société, c’est donc aussi un critère opérationnel de mesure de la création de valeur.
L’EVA se calcul en multipliant le montant de l’actif économique par la différence entre le coût moyen
pondéré du capital et la rentabilité économique après impôt.
Les entreprises avec un EVA élevé devraient surperformer celles avec un EVA faible voire négatif.
C’est le cas de la Société d’Edition de Canal Plus qui obtient un niveau EVA stable dans le temps
compris entre 16 et 18. Le niveau lui-même du ratio est bien moins important que son évolution. Si
l’EVA est positif une baisse significative est prévue, ceci n’est pas un bon signal. Au contraire un EVA
négatif qui augmente dans le temps jusqu’à un niveau positif donne un bon signal aux investisseurs.
En comparant les évolutions des EVA depuis 2010, Canal Plus suit une légère hausse de 3,43% depuis
2010. Elle donne un bon signal à ses actionnaires avec un niveau de création de valeur économique
à hauteur de 16,72 millions pour l’année 2013.
Le groupe Métropole Télévision chute de -133,86% sur les 4 dernières années. Ceci est
semblablement dû à la forte baisse de la rentabilité économique après impôt (-23,13%) et à celle du
capital économique (-16,56%). Télévision Française 1 se rapproche du niveau 0 et semble en bonne
voie pour sortir de la zone négative. Elle gagne 132,17 millions d’euro en 4 ans.
2010 2011 2012 2013 Evolution
Economic Value Added (EVA) - Société d'Edition de Canal Plus et ses concurrents
Société d'édition de Canal Plus 16,16 16,81 17,62 16,72 3,43%
Métropole Télévision SA 8,31 -5,05 -5,28 -2,82 -133,86%
Télévision Française 1 -192,00 -90,05 -70,96 -59,83 68,84%
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
51
Section 5 : Analyse des flux de trésorerie
Sauf concordance parfaite entre les flux issus de l’achat et de la vente avec les flux de décaissements
et d’encaissement, il y a des décalages de trésorerie permanents dans une entreprise. Ils proviennent
en autres des délais de paiement accordés par les fournisseurs et aux clients, ainsi que des charges
calculées et non décaissées (amortissement et opérations d’investissement n’impactant pas
directement la trésorerie). Le tableau de trésorerie identifie les flux réels qui affectent le niveau de
trésorerie et permet ainsi d’évaluer la capacité de l’entreprise à sécréter des liquidités.
L’étude des flux de trésorerie se fait de manière dynamique via trois indicateurs :
- Les flux de trésorerie liés à l’activité, qui découlent exclusivement du cycle d’exploitation et
du cœur de métier de l’entreprise ;
- Les flux de trésorerie liés aux opérations d’investissement, qui mesurent les sommes
affectées au développement et au renouvellement de l’activité ;
- Les flux de trésorerie liés aux opérations de financement, qui se réfèrent aux différentes
sources de financement de l’entreprise (capitaux propres et endettement).
Le tableau de flux de trésorerie contribue donc plus précisément à l’analyse de la solvabilité de
l’entreprise ainsi qu’à son exposition au risque de faillite. Il constitue en cela un outil précieux d’aide
à la décision, puisqu’il permettra :
- D’orienter les décisions stratégiques clés sur un cycle stable et solide, et mener des mesures
de réorganisations sur les cycles faibles voire présentant un solde négatif ;
- Les cash-flows calculés mettent en évidence les performances financières de l’entreprise.
Dans cette partie, nous nous attacherons donc à étudier les variations de trésorerie et leur impact
sur la structure de la Société d’Edition Canal Plus.
Ci-après le tableau récapitulatif des flux de trésorerie sur la période étudiée, ainsi que le graphique
représentatif de l’évolution des cash-flows :
2010 2011 2012 2013 Variation 4 ans
Net Operating Cash-Flow 124,00 37,00 74,00 64,00 -48,39%
Capital Expenditures -58,00 -54,00 -60,00 -56,00 -3,45%
Net Investing Cash-Flow -58,00 -54,00 -60,00 -56,00 -3,45%
Net Financing Cash-Flow -32,00 -34,00 -34,00 -34,00 6,25%
Free Cash-Flow 66,00 25,00 60,00 60,00 -9,09%
Trésorerie nette 34,00 -51,00 -20,00 -26,00 -176,47%
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
52
1. Net operating cash-flows
Durant la période étudiée, le flux de trésorerie issu de l’activité diminue et est fortement instable.
Tel que le montre le graphique, nous observons une perte de 70,16% entre 2010 et 2011, les flux
doublent de valeur en 2012 pour perdre à nouveau 13,51% en 2013.
Ces variations proviennent des fonds issus de l’activité elle-même (plus précisément des « Other
Funds ») qui sont négatifs en 2011, et des variations de FRL négatives sur les trois derniers exercices.
De plus, tel que nous pouvons le constater sur le graphique ci-contre, la situation de la société est
nettement moins bonne que celle de ses concurrents. Ceux-ci dégagent un résultat net amplement
supérieur aux dotations et amortissements, et font preuve d’une meilleure gestion du FRL, qui est de
ce fait majoritairement positif.
-70,00
-50,00
-30,00
-10,00
10,00
30,00
50,00
70,00
90,00
110,00
130,00
2010 2011 2012 2013
Evolution des Cash-Flows
Net OperatingCash Flow
Net InvestingCash Flow
Net FinancingCash Flow
0
100
200
300
400
2010 2011 2012 2013
Net Operating Cash Flow
Canal +
France Télévision 1
Metropole Television
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
53
2. Net investing cash-flows
Les flux de trésorerie d’investissement de la Société restent stables sur la période étudiée. Nous
n’observons aucun écart important : cela est dû au fait que le groupe n’investit pas en
immobilisations, tel que nous l’avons étudié dans l’analyse de la structure financière du bilan.
En effet, l’équipement est quasiment obsolète et aucune dépense de renouvellement n’est
effectuée. Le groupe ne mène aucune stratégie de croissance interne par le renouvellement des
immobilisations, donc la variation finale de trésorerie n’est pas impactée par les flux en provenance
des investissements.
Tel que nous pouvons le constater sur le graphique ci-contre, les concurrents de la Société sont dans
la même situation et présentent des cash-flows négatifs (hormis Métropole Télévision qui effectue
d’importantes ventes en 2010). Cependant, les concurrents effectuent des ventes et présentent de
ce fait des cash-flows qui diminuent sur la période, contrairement à la Société d’Edition Canal+.
3. Net financing cash-flows
Les cash-flows issus du financement sont stables sur la période étudiée. Lorsque l’on regarde plus
avant le tableau de flux de trésorerie, nous constatons cependant qu’aucune variation du montant
du dividende distribué n’intervient lors de l’exercice 2013, contrairement aux exercices précédents
présentant chacun une variation de l’ordre de -34. D’autres fonds ont néanmoins été déboursés,
permettant d’égaliser les cash-flows.
Les concurrents présentent des cash-flows plus importants du fait d’une variation du dividende
d’une ampleur supérieure, et aussi du fait de la variation du montant des dettes chez TF1.
-300
-100
100
300
2010 2011 2012 2013
Net Investing Cash Flow
Canal +
Télévision Française 1
Metropole Television
-600
-400
-200
0
2010 2011 2012 2013
Net Financing Cash Flow
Canal +
TF1
Metropole Television
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
54
4. Trésorerie nette
Résultante des trois flux étudiés précédemment, la variation de trésorerie nette est principalement
impactée par les variations des cash-flows issus de l’activité. De plus, cette variation reste
relativement stable sur la période si l’on compare avec les concurrents.
Cependant, elle correspond en fait à une perte de valeur de la trésorerie puisque les flux sont
négatifs, du fait que les revenus issus de l’activité, même positifs, restent inférieurs aux flux négatifs
issus de l’investissement et du financement.
La trésorerie de clôture du groupe reste cependant positive, malgré une perte de 42,73% de sa
valeur sur la période étudiée.
La Société d’Edition Canal + devrait modifier la structure de son FRL, en mettant notamment en
parallèle les délais de règlement des fournisseurs et des clients afin de les corriger l’un par rapport à
l’autre. La Société pourrait éventuellement négocier avec ses fournisseurs des délais de règlement
plus longs et avec ses clients des délais de paiement plus courts afin d’avoir un entrée de trésorerie
avant le paiement des dettes fournisseurs.
De plus, la trésorerie sera prochainement impactée par des flux d’investissement négatifs
provenant du renouvellement du matériel. La Société devra prendre en compte cet élément dans la
planification budgétaire.
Enfin, malgré ces variations, le montant du free cash-flow per share reste relativement contant, ne
perdant que 9,10% de sa valeur, passant ainsi de 0,52 à 0,47 en quatre exercices.
-600,00
-400,00
-200,00
0,00
200,00
400,00
2010 2011 2012 2013
Trésorerie Nette
Trésorerie netteCanal +
Trésorerie netteTélévision Française 1
Trésorerie netteMétropole Télévision
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
55
Section 6 : Analyse boursière
1. La valeur marchande
1.1. Valeur d'entreprise (VE)
La valeur d’entreprise est donnée par la somme de la capitalisation boursière et de la dette nette à un instant donné. Elle représente la valeur théorique minimum de rachat de l’entreprise par un investisseur. La Société d’Edition de Canal Plus est peu endettée, elle a donc de la trésorerie. Sa valeur d’entreprise considère alors que l’acquéreur recevra la trésorerie de la société. Nous rapportons la VE au résultat d’exploitation et au chiffre d’affaire à travers les deux points suivants :
VE / EBITDA
Ce ratio est utilisé pour déterminer la valeur d’une société. C’est en effet un ratio de profitabilité qui n’est pas influencé par la structure du capital et permet aussi de détecter la capacité d’une entreprise à générer du cash. Il est intéressant pour les acquéreurs potentiels car il prend en compte la dette de la société. On peut interpréter ce ratio comme la capacité de l’entreprise à générer du cash sans tenir de la façon dont elle l’a financée (dette ou augmentation de capital). Nous comparons le ratio de la Société d’Edition de Canal Plus et de ses concurrents : Le ratio VE/EBITDA est en augmentation depuis 2010 pour Canal + ; cette tendance est aussi tenue par les concurrents. En 2013, le ratio est de 5,06 pour Canal Plus, de 13,06 pour le groupe TF1 et 5,64 pour Métropole Télévision. Avec Canal +, on va payer plus de 5 fois l’EBITDA, ce qui parait peu par rapport à TF1 qui atteint un niveau de 13,06 en 2013.
VE/CA
Le ratio VE / CA évalue la société en prenant en compte sa valeur et le montant de ses ventes. Il permet de comparer des sociétés du même secteur qui n’ont pas toutes la même structure d’actionnariat. Ainsi, une société endettée aura une valeur d'entreprise importante, et par conséquent un ratio VE/CA élevé et sera jugée plus chère.
2,00
4,00
6,00
8,00
10,00
12,00
14,00
2010 2011 2012 2013
VE / EBITDA
Société d'édition de CanalPlus
Métropole Télévision SA
Télévision Française 1
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
56
En 2013, Canal Plus a un ratio de 0,35, c’est-à-dire que la valeur de l’entreprise équivaut à 0,35 fois le chiffre d’affaire. On peut ainsi dire que ce ratio est stable depuis les 4 dernières années mais il est surtout important de noté que son niveau est 4,5 fois plus faible que ces concurrents du même secteur d’activité. Leur VE/CA est de 1,40 pour 2013 et on peut voir que ces deux sociétés suivent la même tendance depuis 2010. Cependant, ce ratio est à manier avec précautions : pour être pertinent, il suppose que les entreprises auxquelles on l'applique aient le même niveau de marges, ce qui est rarement le cas au sein d'un même secteur d’activité.
1.2. La capitalisation boursière
La Capitalisation boursière se calcule en multipliant le prix de l’action par le nombre d’actions qui forment le capital. Elle correspond à la valeur en bourse de la société. Il s'agit, à un instant donné, du prix théorique à payer si un investisseur souhaiterait racheter toutes les actions d'une société et elle correspond ainsi à l’argent que les actionnaires ont investi dans la société. La capitalisation boursière de Canal + a progressé de 23,51% sur les 4 dernières années, pour atteindre un montant de 785,17 millions d’euro en 2013. Ceci est expliqué par l’augmentation du cours de bourse de 8,70% sur cette même période. Les concurrents ont une capitalisation boursière nettement supérieure. Néanmoins, On peut noter que Métropole Télévision concède une baisse de 10,23% alors que Télévision Française 1 progresse de 6,69% depuis 2010.
0,00
0,50
1,00
1,50
2010 2011 2012 2013
VE / Chiffre d'affaires
Société d'édition deCanal Plus
Métropole Télévision SA
Télévision Française 1
0,00
500,00
1000,00
1500,00
2000,00
2500,00
3000,00
2010 2011 2012 2013
Market Capitalisation
Société d'édition de Canal Plus
Métropole Télévision SA
Télévision Française 1
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
57
1.3. Le cours de bourse et son évolution
Légende
Orange : Société d’Editon de Canal Plus Violet : Métropole Télévision Vert : Télévision Française 1
Evolution sur 1 an (du 15/11/2013 au 14/11/2014)
Evolution sur 1 an (du 12/11/2010 au 14/11/2014)
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
58
Evolution du cours
4 ans 1 an
Société d'édition de Canal Plus 8,70% -6,71%
Métropole Télévision SA -13,97% -12,13%
Télévision Française 1 -1,38% -11,99%
Le cours en Bourse de la Société d’Edition de Canal Plus a évolué positivement sur 4 ans, avec une variation positive de 8,70%, alors que ces principaux concurrents étaient en baisse : pour Métropole Télévision de 13,97% et 1,38% pour TF1. En revanche, l’évolution à 1 ans montre une chute de 6,71% du cours de l’action de Canal +. Le cours de l’action s’est en effet dégradé à 5,70€ au 14 novembre 2014, contre 6,11€ le 15 novembre 2013.
2. Les ratios boursiers
2.1. Le Bénéfice Net Par Action (BNPA)
Le calcul du BNPA s’effectue en divisant le bénéfice net réalisé de la société par le nombre d'actions qui composent son capital. Nous ne réalisons pas l’analyse du BNPA en comparaison des concurrents de Canal +. En effet le montant des actions est différent et par conséquent la comparaison n'aurait aucun sens. Il est dès lors nécessaire de suivre les variations du BNPA au cours des années. Plus la croissance du BNPA est élevée plus la valorisation du cours de l’action est pertinent. En effet, le bénéfice attaché à chaque action est de plus en plus important. Par conséquent la part distribuée aux actionnaires (le dividende) devrait augmenter dans les mêmes proportions que le BNPA. Le BNPA de Canal + n’a pas subi d’évolution sur 4 ans. Il est à hauteur de 0,32€. Ceci est expliqué par la constance du dividende distribué sur les 4 dernières années qui est resté à 0,27€.
0,20
0,40
0,60
0,80
1,00
1,20
2010 2011 2012 2013
Bénéfice net par action
Société d'édition deCanal Plus
Métropole Télévision SA
Télévision Française 1
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59
2.2. Price Earning Ratio (PER)
Le PER est un ratio très utilisé en analyse boursière. C’est le rapport du cours de bourse avec le bénéfice par action. En d’autres mots il représente le nombre de fois que le bénéfice par action est capitalisé dans le cours de l’action. Plus le PER est élevé, plus la société est jugée « chère » en termes relatifs. Nous analysons le PER de la Société d’Edition de Canal Plus en comparaison du secteur d’activité : les concurrents principaux ainsi que la moyenne du secteur.
Le PER de Canal Plus par rapport à ses concurrents
Le PER de la Société d’Edition de Canal Plus est de 19,64 en 2013, il a ainsi évolué positivement de 23,52% en 4 ans. Il encadré par les PER de ses concurrents en 2012 et 2013. La société est jugée chère par rapport à Métropole Télévision et bon marché par rapport à Télévision Française 1 qui en 2013 atteint un PER de 30,05.
Le PER relatif sectoriel de Canal Plus Le PER de Canal Plus est supérieur à la moyenne de son secteur qui est de 18,70 en 2013. Le PER relatif sectoriel est ainsi logiquement supérieur à 1. Ce résultat indique que le marché est en attente de la croissance de l’action de Canal Plus dans les proportions plus fortes que la moyenne du secteur. Le prix de l’action de la société est ainsi considéré comme cher, il peut néanmoins continuer à progresser sur la base de projets de développement très novateurs. Au contraire, en cas de déception, la sanction est souvent très forte sur le cours des actions dites "chères".
PER relatif - Société d'Edition de Canal Plus
Société d'édition de Canal Plus 19,64
Peer 18,70
PER relatif sectoriel 1,05
0,00
10,00
20,00
30,00
2010 2011 2012 2013
Price earning ratio
Société d'édition de CanalPlus
Métropole Télévision SA
Télévision Française 1
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2.3. Price-to-Book Ratio (P/B)
Le Price-to-Book Ratio est représenté par capitalisation boursière divisée par les capitaux propres. Il compare la valeur comptable de l’entreprise avec son prix de marché. Le P/B de la Société d’Edition de Canal Plus est supérieur à 1 sur les 4 dernières années, avec un ratio à 2,60 en 2013. Ceci indique que le marché surévalue la valeur de l’entreprise par rapport à leur valeur comptable. Le P/B de Canal Plus est légèrement supérieur à celui du secteur qui est de 2,30 pour l’année 2013.
2.4. Price-to-Sales Ratio
Le Price-to-Sales est mesurée par la capitalisation boursière sur le chiffre d’affaire. Il mesure « à combien d’années de chiffre d’affaires l’entreprise se paie ». Nous comparons ce ratio à ceux des sociétés concurrentes pour mettre en évidence la valorisation d'une société par rapport à une autre dans le même secteur d’activité. Le P/S de la Société d’Edition de Canal Plus est faible par rapport à ces concurrents. Cela peut indiquer que Canal Plus est faiblement valorisée sur le marché contrairement à Métropole Télévision et Télévision Française 1. En 2013, le P/S de Canal Plus est de 0,42 ce qui représente 4 fois moins que Métropole Télévision.
0,00
1,00
2,00
3,00
4,00
2010 2011 2012 2013
Price to Book ratio
Société d'éditionde Canal Plus
MétropoleTélévision SA
TélévisionFrançaise 1
0,00
0,50
1,00
1,50
2,00
2010 2011 2012 2013
Price to sales ratio
Société d'édition deCanal Plus
MétropoleTélévision SA
Télévision Française1
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61
3. Le risque - beta Le coefficient bêta (β) mesure la sensibilité du cours d’un titre par rapport à l’évolution du marché en général représentée par un indice large. Par définition, le β est égal à la covariance des rentabilités de l’action et du marché divisé par la variance de la rentabilité du marché. Le bêta de l’action de Canal Plus est égal à 0,52. Le titre sous réagit c’est à dire que l’action varie moins violemment que son marché de référence, le CAC 40. L’action de Canal Plus est alors identifiée comme un titre défensif car son bêta est inférieur à 1. Le bêta inférieur à 1 de Canal Plus signifie que la volatilité de son titre est moins forte que celle du CAC 40, le titre est alors moins risqué.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
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Conclusion et perspectives d’avenir
Situation de la Société d’Edition Canal Plus au 31/12/2013
1. Environnement macroéconomique
La stratégie de diversification de Canal Plus et son orientation vers l’international représentent de
véritables moteurs pour le groupe, qui doit cependant faire face à une augmentation de ses coûts de
production dans un marché extrêmement concurrentiel. En effet, aux anciens concurrents
(principalement les chaînes M6 et TF1) s’ajoute la montée en puissance de nouveaux entrants tels
que BeIN et Netflix. Les clients ont eux aussi une importance capitale du fait de leur degré élevé de
pouvoir de négociation, forçant le groupe à innover constamment et à renouveler ses offres de
qualité.
Le Groupe Canal Plus évolue aussi dans un environnement extrêmement réglementé. En France, la
culture contribue à hauteur de 57,8 milliards d'euros au PIB et génère la création de 340 000
emplois ; c’est pourquoi l’environnement politique et légal impose des règles à plusieurs niveaux aux
éditeurs de chaînes de télévision. Les avancées technologiques des 10 dernières années, telles que la
diffusion via internet et la vidéo à la demande, ainsi que l’augmentation des fréquences hertziennes,
permettent aux éditeurs de se diversifier et ainsi toucher un plus large public, malgré la surveillance
et la régulation du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel en termes d’éthique, de concurrence et de
temps alloué à chaque programme.
2. Situation financière
Malgré une croissance du chiffre d’affaire positive sur toute la période, celle-ci s’érode depuis 2012
pour être quasiment nulle en 2013. Les résultats du premier semestre 2014 confirment cette chute
de l’activité du groupe, avec un chiffre d’affaire inférieur à celui observé à la même période l’année
précédente. L’augmentation des coûts opérationnels peut en être la cause, même si le nombre
d’abonnements reste croissant. Néanmoins, la même tendance baissière s’observe dans le chiffre
d’affaires des concurrents, et la SECP tend à « surperformer » son secteur d’activité globalement en
difficultés. Malgré une intensité concurrentielle élevée, le Groupe Canal Plus entamant une sorte de
révolution technologique par la mise en place de services accessibles via l’internet, lui donnant ainsi
une image de performance et d’innovation face aux constantes évolutions des modes de
consommation de médias.
De plus, la SECP fait preuve d’une situation financière stable dans le temps, lui permettant de faire
immédiatement face à d’éventuels problèmes financiers. L’étude de l’équilibre financier reflète une
bonne gestion des besoins et ressources de financement sur la période étudiée, malgré que la
liquidité immédiate montre des signes de faiblesses, que des investissements nécessaires à venir
vont d’autant plus impacter. En effet, aucun investissement ou vente d’immobilisation n’intervient
durant la période étudiée.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
63
La trésorerie se trouve majoritairement impactée par les flux issus de l’activité, les flux provenant
du financement et des investissements étant relativement faibles. Cependant, la trésorerie nette de
la SECP est bien plus stable que celle de ses concurrents et la trésorerie de clôture est positive est
satisfaisante. La société devrait néanmoins modifier la structure des principaux postes impactant sa
trésorerie. D’autre part, l’endettement étant négligeable face aux capitaux propres consolidés, une
certaine autonomie financière est assurée : la SECP présente une bonne situation financière face à
ses concurrents. Parallèlement à cela, ses performances restent moindres du fait de l’accès payant
aux chaînes.
De même, bien que restant dans la moyenne du secteur d’activité, rentabilités économique et
financière ont diminuées sur les quatre exercices étudiés. Cela laisse envisager un déclin des
rentabilités futures si le groupe de rehausse pas son résultat net. La capacité qu’a la société à
engendrer des revenus en employant tout aussi bien ses propres ressources que celles fournies par
l’ensemble de ses actionnaires lui permet de créer de la valeur ajoutée, et donne ainsi un excellent
signal à ses actionnaires. La société peut aussi se financer par emprunts puisque celui-ci génère un
effet de levier positif.
3. Analyse boursière
A travers l’analyse boursière de l’action de la Société d’Edition de Canal Plus, il ressort dans un
premier temps que l’action réagit moins violemment que le CAC 40, son beta étant de 0,52, elle est
classée comme titre défensif. La variation du cours sur les 4 dernières années est positive (+8,70%),
mais l’action est frappée par une forte baisse de 6,71% en 2013, altérant ainsi la confiance des
investisseurs. Les différents ratios boursiers étudiés montrent que le titre est légèrement surévalué.
Au vue du secteur d’activité, les ratios du groupe se trouvent proche de la moyenne sectorielle et
encadrés par ses deux concurrents principaux.
L’action Canal Plus reste donc un investissement prudent, le diagnostic financier montre en effet une
stabilité des résultats. Cependant, investir tout son argent dans la Société d’Edition de Canal Plus ne
procurera que de faibles gains, l’action est peu rentable.
Perspectives d’avenir
1. La volonté de s’implanter à l’international
Le groupe Canal+ est implanté à l’international depuis longtemps (où les expériences n’ont pas
toujours été fructueuses) et renforce cette stratégie ces dernières années, face à l’érosion du marché
français. Le groupe réalise actuellement 40% de son résultat d’exploitation à l’étranger : très
présent en Afrique et Pologne, il s’est également implanté au Viêtnam et au Canada. Et les
perspectives à l’internationale sont encourageantes, notamment avec l’accroissement du nombre de
francophones dans le monde. Celui-ci devrait atteindre 750 millions d’ici 2050 (soit trois fois le
nombre actuel), dont 85% en Afrique.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
64
Le groupe Canal+ est déjà fort de 1,3 millions d’abonnés sur le continent Africain dans plus de 30
pays, et ambitionne de doubler ce nombre très rapidement : entre 2011 et 2013 il avait déjà été
multiplié par deux. Avec le lancement le 24 Octobre 2014 de A+, sa chaîne de divertissement
composée essentiellement de programmes africains (séries africaines-francophones, afro-
américaines, cinéma « Nollywood » du Nigéria etc…), mais également grâce à l’émergence d’une
classe moyenne africaine, l’Afrique est désormais le pilier de l’offre du Groupe Canal+. Le prix très
raisonnable de l’abonnement (le bouquet CanalSat de base étant à 5 000 FCFA soit 7 euros) est
largement compensé par les coûts de production très inférieurs à l’Europe.
Face à la folle expansion de l’internet ces dernières années, et à la transformation du secteur des
médias, Canal+ a dû s’adapter et tirer profit de ce nouveau support : par la création de CanalPlay,
service de diffusion de vidéos sur internet (système de vidéo à la demande permettant de regarder
en streaming des films et séries avec un abonnement mensuel au tarif de 7.99€, s’alignant ainsi sur le
tarif proposé par Netflix) et d’une vingtaine de chaînes Youtube, source de recettes publicitaires.
C’est une véritable révolution pour le groupe, qui adapte ses offres aux nouveaux modes de
consommation de médias (accès sur mobiles, tablettes…).
Malgré cette volonté de Canal+ de s’implanter à l’internationale et de notamment de conquérir de
nouveaux marchés, la question qui se pose est l’avenir de la télévision payante en France.
2. L’avenir de la télévision payante
Proposer une offre de chaine payante consiste donc à trouver le juste équilibre entre nombre de
chaînes, segments, quantité de programmes et aisance d'accès à cette offre de programmes... et
jusqu'à présent le "colocataire télévision gratuite", ajoutait à cette confusion, créant des offres
concurrentes qui compliquaient encore les efforts des acteurs de la télévision payante, en jetant la
confusion dans l'appréciation des abonnés.
Avec l'évolution des technologies, la télévision payante pourrait avoir un habitat bien plus
favorable : tous les problèmes trouveraient une réponse dans les technologies comme l’accès aux
chaines payantes par internet, et les différentes applications mises en place par les groupes de
chaines payantes sur les tablettes ou smartphones.
Pourtant, il existe des inconvénients à ce modèle. En effet, le prix de l’abonnement pour un mois est
de plus en plus important notamment pour Canal Plus qui ne cesse d’augmenter ses prix au fil des
années. De plus l’évolution technologique vient aussi jouer un rôle plutôt négatif pour le
développement de la télévision payante, il est vrai qu’aujourd’hui grâces aux nouvelles technologies
il est facile d’accéder à des séries, des films et des programmes sportifs sans devoir s’abonner à une
télévision payante.
L’avenir de la télévision payante est aujourd’hui en train de se jouer, notamment la télévision
payante classique comme Canal Plus. La télévision payante classique est-elle vouée à être
marginalisée au profit des services en ligne tel que NetFlix, géant américain qui a annoncé son
arrivée en France pour décembre 2014 ? Le phénomène de substitution a bien lieu : aux Etats-Unis,
NetFlix compte déjà 40 millions d’abonnés, les opérateurs de télévision payante ne font plus le poids
face à ce nouveau concurrent qui propose des services bien moins chers associés à des contenus de
plus en plus riches et exclusifs, faisant de lui le leader du service de vidéo à la demande.
Analyse Macroéconomique du Groupe Canal + et Diagnostic Financier de la Société d’Edition Canal +
65
Canal Plus, bien que leader de la télévision payante en France, s’inquiète de l’arrivée des OTT3
comme NetFlix et de celle des autres géants californiens comme GOOGLE, APPLE et YOUTUBE qui
souhaitent diversifier leur activité dans l’audiovisuel et l’édition de chaines gratuites, mais aussi
l’accès à des programmes à la demande. En France la menace ne vient pas encore des OTT, mais
plutôt des opérateurs téléphoniques et de leur offres triple play, leurs souhaits est d’allier la
téléphonie, internet et la télévision en proposant un bouquet de chaînes avec une offre qualitative.
Certains abonnés des chaînes payantes préfèrent les opérateurs téléphoniques à la chaine phare
Canal Plus.
Les perspectives d’évolution des chaines payantes restent relativement compromises. En effet, de
plus en plus de concurrents proposant des offres plus diversifiés et à un prix très attractif se lancent
sur le marché de l’audiovisuel, ce qui fait beaucoup du tort aux chaines payantes traditionnelles.
Malgré cela, en France la télévision payante notamment Canal Plus bénéficie d’une certaine
notoriété de par la qualité de ses programmes et sa capacité à innover, et le nombre d’abonnés de
Canal Plus continue d’augmenter.
La télévision payante en France connait aujourd’hui un bouleversement où il est difficile de se
positionner à long terme. La question de savoir si les chaines payantes traditionnelles vont
perdurer face aux géants américains du service de vidéo à la demande reste aujourd’hui dans une
totale incertitude, et les avis tendent à être négatifs.
3 Over the top
66
Table des matières
Partie 1 : Analyse macroéconomique ……………………………………………………………………….………………………1 Section 1 : Présentation du groupe Canal + ........................................................................................ 2
1. Organigramme ......................................................................................................................... 2
2. Historique et dates clés ........................................................................................................... 4
3. Activités ................................................................................................................................... 5
Section 2 : La gouvernance .................................................................................................................. 9
1. La gouvernance ....................................................................................................................... 9
2. L’actionnariat ......................................................................................................................... 10
Section 3 : Le modèle PESTEL ............................................................................................................ 11
1. P comme Politique................................................................................................................. 11
2. E comme Economique ........................................................................................................... 12
3. S comme Social ...................................................................................................................... 12
4. T comme Technologie ........................................................................................................... 13
5. E comme Ecologie.................................................................................................................. 13
6. L comme légal ........................................................................................................................ 13
Section 4 : Les 5 forces de PORTER ................................................................................................... 15
1. Le pouvoir de négociation des fournisseurs : MOYENNE ...................................................... 15
2. Le pouvoir de négociation des clients : FORTE ...................................................................... 16
3. Les produits de substitution : FAIBLE .................................................................................... 16
4. Les nouveaux entrants : MOYENNE....................................................................................... 17
5. L’intensité concurrentielle : FORTE ....................................................................................... 17
Section 5 : L’analyse SWOT ............................................................................................................... 18
Section 6 : Analyse de la concurrence ............................................................................................... 19
1. Le concurrent principal de Canal plus : Les chaines gratuites ............................................... 19
2. De nouveaux concurrents sur le marché ............................................................................... 21
Partie 2 : Diagnostic financier ..................................................................................................... 23
Section 1 : Analyse de l’activité ......................................................................................................... 24
1. Etude du chiffre d’affaires de la Société d’Edition Canal + ................................................... 24
2. Résultat opérationnel de la Société d’Edition Canal + .......................................................... 25
3. Effet prix et effet volume ...................................................................................................... 25
67
4. Analyse du marché et de la concurrence .............................................................................. 26
5. Autres facteurs impactant l’activité ...................................................................................... 27
Section 2 : Analyse de la structure financière ................................................................................... 28
1. L’analyse de la structure du bilan : le bilan fonctionnel ........................................................ 28
2. Les ratios de liquidité : le bilan liquidité ................................................................................ 34
Section 3 : Analyse de la profitabilité ................................................................................................ 38
1. Les indicateurs de profitabilité. ............................................................................................. 38
2. Analyse des taux de marge .................................................................................................... 41
3. Identification des causes de perte de profitabilité ............................................................... 44
Section 4 : Analyse des rentabilités ................................................................................................... 45
1. La rentabilité économique .................................................................................................... 45
2. La rentabilité financière ........................................................................................................ 47
3. Le lien entre ROA et ROE ....................................................................................................... 48
4. Economic Value Added (EVA) ................................................................................................ 50
Section 5 : Analyse des flux de trésorerie ......................................................................................... 51
1. Net operating cash-flows ...................................................................................................... 52
2. Net investing cash-flows........................................................................................................ 53
3. Net financing cash-flows ....................................................................................................... 53
4. Trésorerie nette ..................................................................................................................... 54
Section 6 : Analyse boursière ............................................................................................................ 55
1. La valeur marchande ............................................................................................................. 55
2. Les ratios boursiers ................................................................................................................ 58
3. Le risque - beta ...................................................................................................................... 61
Conclusion et perspectives d’avenir ............................................................................................ 62
Situation de la Société d’Edition Canal Plus au 31/12/2013 ............................................................. 62
1. Environnement macroéconomique ...................................................................................... 62
2. Situation financière ............................................................................................................... 62
3. Analyse boursière .................................................................................................................. 63
Perspectives d’avenir ........................................................................................................................ 63
1. La volonté de s’implanter à l’international ........................................................................... 63
2. L’avenir de la télévision payante ........................................................................................... 64
Table des matières ..................................................................................................................... 66
68