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Revue du rhumatisme 80 (2013) 503–511
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
rticle original
nalyse systématique de l’efficacité des thérapeutiques manuelles dans laervicalgie commune�
arl Vincenta, Jean-Yves Maigneb,∗, Cyril Fischhoffa, Olivier Lanloc, Simon Dagenaisd
Société franco-européenne de chiropratique (SOFEC), 25, avenue du Raincy, 93250 Villemomble, FranceService de médecine physique, Hôtel-Dieu de Paris, 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75181 Paris cedex 04, FranceInstitut franco-européen de chiropratique (IFEC), 24, boulevard Paul-Vaillant-Couturier, 94200 Ivry-sur-Seine, FranceDivision de chirurgie orthopédique et département d’épidémiologie et médecine communautaire, faculté de médecine, université d’Ottawa, 451, chemin Smyth, Ottawa, Ontario,1H 8M5, Canada
i n f o a r t i c l e
istorique de l’article :ccepté le 10 septembre 2012isponible sur Internet le 24 novembre012
ots clés :ervicalgieanipulationobilisation
hérapeutique manuelleevue systématique
r é s u m é
Objectifs. – L’objectif de ce travail est d’évaluer l’efficacité des thérapeutiques manuelles dans le traitementde la cervicalgie commune.Méthode. – Une revue systématique fut entreprise à partir de Medline et de la Cochrane Library afind’identifier les essais cliniques randomisés évaluant l’effet des manipulations ou des mobilisations seulesou avec exercices, sur la douleur ou l’incapacité dans la cervicalgie commune. La qualité des essais et leniveau de preuve (incertain, limité, acceptable ou fort) pour les effets à court, moyen, ou long termefurent évalués d’après les critères du Cochrane Back Review Group.Résultats. – Vingt-sept essais furent identifiés, dont 18 de haute qualité. Dans la cervicalgie aiguë, les mani-pulations thoraciques associées aux courants antalgiques sont efficaces à court terme et les manipulationscervicales à long terme. Dans la cervicalgie chronique ou de durée inconnue, tous les essais montraientune amélioration sur la douleur et l’incapacité quelle que soit la durée de suivi. Aucune des thérapiesmanuelles utilisées seules ou de manière combinée entre elles ne montrait de supériorité par rapportaux autres. Sur le long terme, les exercices réalisés seuls ou en combinaison avec des thérapeutiquesmanuelles étaient supérieurs aux thérapeutiques manuelles utilisées seules.
Conclusion. – Les thérapeutiques manuelles ont un intérêt dans la prise en charge de la cervicalgiecommune. Le niveau de preuve est acceptable pour l’utilisation des manipulations agissant sur le rachisthoracique supérieur dans le traitement des cervicalgies aiguës sur le court terme, limité pour les mani-pulations cervicales sur le long terme, et limité dans la cervicalgie chronique quelles que soient lesinterventions et la durée de suivi.ançai
© 2012 Société Fr. Introduction
La cervicalgie commune est définie comme une douleur percueans la région postérieure du rachis cervical entre la ligne courbeccipitale supérieure et le premier processus épineux thoracique1]. Il s’agit d’une affection dont la prévalence annuelle est de 27 à8 % dans les pays industrialisés [2]. Même si la durée et son évo-
ution varient, il s’agit le plus souvent d’une douleur chronique
u récurrente [3]. Environ 10 % des patients souffrent d’incapacitéhysique et 5 % d’un handicap [2,4]. Compte tenu du coût poura collectivité, la prise en charge de la cervicalgie commune est
DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2012.10.006.� Ne pas utiliser, pour citation, la référence francaise de cet article, mais la réfé-ence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus.∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (J.-Y. Maigne).
169-8330/$ – see front matter © 2012 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsttp://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2012.09.008
se de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
donc primordiale [4]. Les traitements les plus employés sont lesmédicaments, les thérapeutiques manuelles et les exercices [1]. Lesthérapeutiques manuelles sont utilisées en France par les médecinsformés, les chiropraticiens, les kinésithérapeutes et les ostéopathes.Elles comportent les manipulations au sens strict, c’est-à-diredes techniques avec impulsion et bruit de craquement appeléesaussi techniques High Velocity Low Amplitude (HVLA) dans la lit-térature internationale, les mobilisations, techniques de grandeamplitude, lentes et répétées, sans impulsion, dites aussi Low Velo-city High Amplitude (LVHA) et des techniques dites « musculaires »visant à obtenir le relâchement d’un muscle supposé contracturé.Cependant, leur efficacité dans la cervicalgie commune est contro-versée. Une revue récente du groupe Cochrane, prenant en compteles essais cliniques randomisés et contrôlés (ERC) jusqu’à juillet
2009 concluait à leur intérêt pour l’amélioration de la douleur etde l’incapacité à court terme et à moyen terme, mais soulignaitl’absence de données pour le long terme ; l’effet était semblablepour les manipulations et les mobilisations [5]. Cependant, les ERCevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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04 K. Vincent et al. / Revue du
ris en compte dans cette revue systématique concernaient desroupes de patients hétérogènes qui avaient, outre des cervicalgiesu sens strict, des céphalées cervicales, des radiculopathies cervi-ales ou des cervicalgies posttraumatiques par coup de fouet, ceseux dernières s’individualisant par leur mécanisme de survenue etn moins bon résultat attendu des thérapeutiques manuelles ; cela
imite la portée des conclusions de ces ERC [6]. Pour ces raisons,l nous a paru utile d’entreprendre une revue systématique de laittérature afin d’évaluer l’efficacité des thérapeutiques manuellesssociées ou non à des exercices uniquement dans le cadre de laervicalgie commune au sens strict.
. Méthode
.1. Recherche bibliographique
Une revue systématique de la littérature fut entreprise à par-ir des bases de données Medline et de la Cochrane Libraryfin d’identifier les ERC publiés en anglais ou francais jusqu’àanvier 2012, évaluant l’effet des thérapeutiques manuelles sura douleur et l’incapacité dans les cervicalgies aiguës ou chro-iques. Nous avons défini les thérapeutiques manuelles comme desestes techniques effectués directement par la main dans un buthérapeutique : manipulations, mobilisations ou techniques myo-asciales. Elles pouvaient être utilisées seules ou en association àes exercices. Nous avons exclu les massages, pratiqués principa-
ement par les kinésithérapeutes et les tractions mécaniques. LesRC incluant les cervicalgies d’origine traumatique, les névralgieservico-brachiales ou les céphalées cervicales n’ont pas été retenuse même que ceux étudiant les effets thérapeutiques à très courterme (immédiatement ou quelques jours après traitement). LesRC ont été sélectionnés sur la base des résumés par deux d’entreous. Les résultats ont été combinés avec le logiciel EndNote pourliminer les doublons. La stratégie de recherche et les mots clés uti-isés pour Medline sont exposés dans le Tableau 1. Une stratégie deecherche identique et adaptée à la base de données de la Cochraneibrary a été effectuée.
.2. Évaluation de qualité méthodologique
La qualité méthodologique des ERC fut ensuite évaluée d’aprèsept des dix critères suggérés dans le guide du Cochrane Backeview Group pour les revues systématiques [7] :
est-ce que la répartition des patients dans les différents groupesétait cachée ?est-ce que le taux de perdus de vue était décrit et acceptable ?
ableau 1ots clés utilisés sur Medline.
1. manipulation.mp. or exp manipulation, orthopedic/or expmanipulation, chiropractic/or exp manipulation, spinal/or expmanipulation, osteopathic
2. exp physical therapy modalities/or mobilisation.mp.3. manual therapy.mp. or exp musculoskeletal manipulations4. myofascial therapy.mp.5. or/1-46. neck pain.mp. or exp neck pain7. exp cervical vertebrae/or cervical spine.mp.8. torticollis.mp. or exp torticollis9. or/7-9
10. 6 and 1011. limit 11 to humans12. limit 12 to “all adult (18 plus years)”13. limit 13 to (english or french)14. limit 14 to (clinical trial or controlled clinical trial or
randomized controlled trial)
atisme 80 (2013) 503–511
• est-ce que les co-interventions étaient évitées ou semblables ?• est-ce que l’analyse effectuée était en intention de traiter ?• est-ce que l’adhésion au traitement était acceptable dans tous les
groupes ?• est-ce que les groupes étaient similaires à l’entrée de l’étude ?• est-ce que la méthode de randomisation était adéquate ?
Les deux critères d’insu ou de double insu se rapportant aupatient et au thérapeute n’ont pas été retenus, compte tenu desdifficultés inhérentes à l’étude des thérapeutiques manuelles. Lecritère d’insu concernant l’évaluateur n’a pas été retenu car dansce type d’étude, les résultats thérapeutiques sont rapportés parle patient lui-même au moyen d’auto-questionnaires. Les étudescomptant au moins cinq des sept critères furent considérées dehaute qualité méthodologique, tandis que les autres furent consi-dérées de faible qualité méthodologique. Chaque étude fut évaluéepar deux observateurs indépendants, discutant les différences denotation jusqu’à ce qu’un consensus soit établi.
2.3. Sommaire des essais cliniques randomisés et contrôlés
Les ERC sélectionnés furent répartis en trois groupes (cer-vicalgies aiguës de moins de trois mois, chroniques de plusde trois mois ou sans critères spécifiques quant à leur durée).Pour chacun des trois groupes, les éléments suivants furent ins-crits dans un tableau : population retenue, intervention pourchaque groupe, temps auquel les résultats ont été mesu-rés (durée de suivi), critères de jugement se rapportant à ladouleur ou aux incapacités de la colonne cervicale et résultats(comparaison des résultats intergroupes).
2.4. Niveau de preuve
Le niveau de preuve concernant l’efficacité des thérapeu-tiques manuelles sur la douleur et l’incapacité que ce soit surle court terme (< 3 mois), sur le moyen terme ou sur le longterme (> 6 mois) fut évalué d’après les critères du Cochrane BackReview Group, en prenant en compte le nombre d’ERC et deleur qualité méthodologique (incertain, limité, acceptable ou fort)(Tableau 2).
3. Résultats
Les recherches bibliographiques ont identifié 309 études, dontseuls 27 étaient des ERC qui correspondaient aux critères de sélec-tion prédéfinis. Les différentes étapes du processus de sélectionsont décrites dans la Fig. 1. Parmi ces 27 ERC, 18 remplissaient leminimum de cinq critères méthodologiques pour être considérésde haute qualité méthodologique (Tableau 3).
3.1. Cervicalgie aiguë (< 3 mois d’évolution)
Nous avons retrouvé six ERC (598 patients) concernant la cervi-calgie aiguë (Tableau 4), dont quatre furent considérés comme étantde haute qualité. Deux ERC de haute qualité pour la manipulation et
Tableau 2Niveau de preuve.
Niveau ERC nécessaires
Fort 3 ERC comparables de haute qualitéAcceptable 2 ERC comparables de haute qualité ou 4 de faible qualitéLimité 1 ERC de haute ou faible qualitéIncertain Effets différents dans différents ERC
ERC : essais cliniques randomisés et contrôlés.
K. Vincent et al. / Revue du rhumatisme 80 (2013) 503–511 505
Tableau 3Qualité méthodologique des essais cliniques randomisés et contrôlés inclus.
CritèresÉtude 1 2 3 4 5 6 7 Total Qualité
Allison et al., 2002 [22] 0 1 0 1 0 0 0 2 Faible
Bronfort et al., 2012 [10] 1 0 0 1 1 1 1 5 Haute
Bronfort et al., 2001 [15] 1 1 1 1 0 1 1 6 Haute
David et al., 1998 [33] 1 0 0 0 0 1 0 2 Faible
Escortell-Mayor et al., 2011 [19] 1 0 0 1 1 1 1 5 Haute
Evans et al., 2003 [16] 1 0 1 0 1 1 1 5 Haute
Giles et al., 2003 [14] 1 0 0 1 1 1 1 5 HauteGonzález-Iglesias et al., 2009 [8] 1 1 1 1 1 1 1 7 Haute
González-Iglesias, et al., 2009 [9] 1 1 1 0 1 1 1 6 Haute
Hakkinen et al., 2007 [21] 0 1 0 1 1 1 0 4 Faible
Hemmila 2005 [29] 1 1 1 1 1 1 1 7 Haute
Hoving et al., 2002 [26] 1 1 1 1 1 1 1 7 Haute
Hoving et al., 2006 [27] 1 1 1 1 0 0 1 5 Haute
Hurwitz et al., 2002 [25] 1 1 0 1 0 1 1 5 Haute
Jordan et al., 1998 [17] 0 1 1 0 1 1 1 5 Haute
Koes et al., 1993 [34] 0 1 0 0 0 1 1 3 Faible
Korthals de Bos et al., 2003 [28] 1 1 1 1 1 1 1 7 Haute
Lau et al., 2011 [20] 1 1 0 1 1 1 1 6 Haute
Leaver et al., 2010 [11] 1 1 1 1 1 1 1 7 Haute
Muller et al., 2005 [23] 1 0 0 1 0 0 1 3 Faible
Nordemar et al., 1981 [13] 0 1 1 1 1 0 0 4 Faible
Puentedura et al., 2011 [12] 1 0 0 1 0 0 1 3 FaibleSaayman et al., 2011 [30] 1 1 1 1 1 0 1 6 Haute
Van Schalkwyk et al., 2000 [31] 0 1 0 1 0 1 1 4 Faible
Wood et al., 2001 [24] 1 1 0 1 0 1 1 5 Haute
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3
vélmtpql
Ylinen et al., 2007 [18] 0 1 1
Zaproudina et al., 2007 [32] 0 1 1
e courant antalgique ont montré la supériorité des manipulationsur le court terme par apport au courant antalgique seul [8,9]. UnRC de haute qualité a montré la supériorité des manipulationsu des mobilisations sur les médicaments anti-inflammatoires ountalgiques sur le long terme [10] ; néanmoins dans cet ERC, lesrotocoles de traitements variaient selon la symptomatologie duatient et les recommandations du praticien. Deux autres ERC dontn de haute qualité ont comparé l’efficacité des manipulations cer-icales contre les manipulations thoraciques sur le court et moyenerme, avec des résultats contradictoires [11,12]. Un essai de basseualité a montré la supériorité des thérapeutiques multimodales
ncluant des thérapeutiques manuelles sur des thérapeutiques pas-ives telles que les médicaments, le port de collier cervical ou leepos [13].
.2. Cervicalgie chronique (> 3 mois d’évolution)
Nous avons retrouvé dix ERC (1201 patients) concernant la cer-icalgie chronique (Tableau 5), dont sept furent considérés commetant de haute qualité. Tous montraient une amélioration de la dou-eur. Un ERC montrait la supériorité des manipulations contre les
édicaments ou l’acupuncture sur le court terme [14]. L’association
hérapeutiques manuelles et exercices était supérieure aux théra-eutiques manuelles utilisées seules, sur la douleur et l’incapacité,uelle que soit la durée de suivi [15,16]. Deux ERC de haute qua-ité montraient que les exercices seuls n’étaient pas supérieurs aux
1 1 1 0 5 Haute
0 1 1 0 4 Faible
thérapeutiques manuelles seules [17,18]. Un ERC de haute qua-lité ne montrait pas de supériorité de techniques myofascialesavec utilisation d’un vaporisateur réfrigérant sur la peau contre del’électrothérapie antalgique sur les court et moyen termes [19]. UnERC de haute qualité a montré la supériorité des manipulationsthoraciques associées au courant antalgique contre l’utilisation decourant antalgique seul, quelle que soit la durée de suivi [20].Dans les trois essais de basse qualité, les mobilisations n’ont pasmontré de supériorité sur les exercices, quelle que soit la duréede suivi [21] ; les mobilisations cervicales étaient supérieures auxmobilisations thoraciques ou l’absence de traitement sur le courtterme [22] ; il n’y avait pas de différence entre les médicaments,l’acupuncture ou les manipulations sur le long terme [23].
3.3. Cervicalgie sans critère de temps
Nous avons retrouvé 11 ERC concernant les cervicalgies sanscritère spécifique de temps (1285 patients), dont sept de hautequalité (Tableau 6). Un ERC de haute qualité n’a pas montré dedifférence entre des manipulations manuelles ou effectuées avecun instrument [24]. Un ERC de haute qualité n’a pas montré dedifférence entre les manipulations et les mobilisations associées
à un traitement de physiothérapie, quelle que soit la durée desuivi [25]. L’association de mobilisations à des exercices était tou-jours supérieure aux exercices seuls, aux médicaments ou à desthérapeutiques passives (massage, relaxation, traction), quelle que506 K. Vincent et al. / Revue du rhumatisme 80 (2013) 503–511
Tableau 4Résultats pour la cervicalgie aiguë.
Premier auteur/année Population retenue Interventions pour chaque groupe (G), total despatients (n)
Durée du suivi Critères dejugement etrésultats
González-Iglesias et al., 2009, [8] Cervicalgie < 1 mois23 à 44 ans
G1 : manipulation thoracique, TENSn = 23G2 : TENSn = 22
4 semaines G1 > G2 EVAG1 > G2 NPQG1 > G2 mobilitéactive
González-Iglesias et al., 2009, [9] Cervicalgie < 1 mois29 à 41 ans
G1 : manipulation thoracique, TENSn = 23G2 : TENSn = 22
4 semaines G1 > G2 EVAG1 > G2 NPQG1 > G2 mobilitéactive
Bronfort et al., 2012, [10] Cervicalgie < 3 mois18 à 65 ans
G1 : manipulation, mobilisationa
n = 91G2 : médicaments anti-inflammatoires, antalgiques,myorelaxantsa
n = 90G3 : exercices, conseils à la maisonn = 91
52 semaines G1 > G2 EVAG3 > G2 EVAG1 = G3 EVAG1 > G2 NDIG3 > G2 NDIG1 = G3 NDI
Leaver et al., 2010, [11] Cervicalgie < 3 mois18 à 70 ans
G1 : manipulation cervicalen = 91G2 : manipulation thoraciquen = 91
6 semaines G1 = G2 nombre dejour deconvalescence
Puentedura et al., 2011, [12] Cervicalgieaigue < 3 mois18 à 60 ans
G1 : manipulation thoracique, exercicesn = 10G2 : manipulation cervicale, exercicesn = 14
24 semaines G2 > G1 NPRSG2 > G1 NDI, FABQGROC
Nordemar et Thorner, 1981, [13] Cervicalgieaiguë < 3 jours18 à 65 ans
G1 : mobilisation, massage, chaleur, traction,exercices, éducation, collier cervical, médicamentsn = 10G2 : collier cervical, médicaments antalgiques, TENS,éducationn = 10Médicaments antalgiques, collier cervical, éducationn = 10
12 semaines G1 > G2 EVAG1 > G3 EVA
EVA : échelle visuelle analogique ; GROC : Global Rating of Change (échelle d’amélioration globale) ; MPQ : McGill Pain Questionnaire (questionnaire de McGill sur la douleur) ;NC : non communiqué ; NDI : Neck Disability Index (index d’incapacité cervicale) ; NPQTranscutaneous-Electro-Nerve Stimulation (électrothérapie antalgique) ; NPRS : Numeric
a Protocole variable en fréquence de soins selon les recommandations du clinicien et l’
309 publications identifiées sur Medline et la Cochrane Library
158 doublons exclus
151 publications restantes
124 publications exclues 69 publications n’étaient pas des ERC 52 ERC ne correspondaient pas à nos critères de
sélection 1 ERC concernait une comparaison intragroupe et
non intergroupe 2 ERC non anglais ou français
27 ERC inclus
Fig. 1. Processus d’inclusion des essais randomisés et contrôlés (ERC).
: Northwick Park neck pain Questionnaire (questionnaire de Northwick) ; TENS :al Pain Rating Scale (échelle d’évaluation des scores de la douleur).évolution symptomatique du patient.
soit la durée du suivi [26–28]. Un ERC de haute qualité a mon-tré la supériorité des mobilisations associées au massage contrel’absence de traitement sur le court, moyen et long terme [29]. UnERC de haute qualité a montré la supériorité des manipulations cer-vicales associées au laser contre le laser seul ou les manipulationsseules [30]. Parmi les quatre ERC de basse qualité, les manipu-lations effectuées homo- ou controlatéralement à la douleur nemontraient pas de supériorité des unes comparées aux autres surle court terme [31]. Les mobilisations étaient supérieures aux mas-sages associés ou non à des exercices, quelle que soit la durée dusuivi [32]. L’acupuncture était plus efficace que les mobilisationssur le moyen terme [33]. Enfin, l’association manipulation et mobi-lisation était supérieure aux exercices associés aux massages et laphysiothérapie ou des médicaments associés à des exercices à lamaison [34].
4. Discussion
À partir des 27 ERC répondant à nos critères de sélection, notrerevue systématique montre l’intérêt des thérapeutiques manuellesdans la prise en charge de la cervicalgie commune de l’adulte.
4.1. Cervicalgie aiguë
Dans la cervicalgie aiguë, nous obtenons un niveau de preuve
limité pour les manipulations cervicales grâce à l’ERC de haute qua-lité et de forte puissance statistique de Bronfort et al. [10] qui ontmontré une supériorité sur les médicaments anti-inflammatoiressur le long terme pour la douleur et l’incapacité. Néanmoins, lesK. Vincent et al. / Revue du rhumatisme 80 (2013) 503–511 507
Tableau 5Résultats pour la cervicalgie chronique.
Premier auteur/année Population retenue Interventions pour chaque groupe (G),total des patients (n)
Durée du suivi Critères dejugement etrésultats
Giles et Muller, 2003, [14] Cervicalgie > 3 mois17 ans ou plus
G1 : médicamentsn = 35G2 : acupuncturen = 34G3 : manipulationn = 40
9 semaines G3 > G1 EVAG3 > G2 EVAG2 > G1 NDIG2 > G3 NDI
Bronfort et al., 2001, [15] Cervicalgie > 3 mois20 à 65 ans
G1 : manipulation, massages, exercicesn = 63G2 : stretching, exercices hautetechnologien = 60G3 : manipulation, massages, TENSn = 64
54 semaines G1 > G3 NPRSG2 > G3 NPRSG1 > G3 NDIG2 > G3 NDI
Evans et al., 2002, [16] Cervicalgie > 3 mois20 à 65 ans
G1 : manipulation, massages, exercicesn = 63G2 : stretching, exercices hautetechnologien = 60G3 : manipulation, massages, TENSn = 64
108 semaines G1 > G3 NPRSG2 > G3 NPRSG1 > G3 NDIG2 > G3 NDI
Jordan et al., 1998, [17] Cervicalgie > 3 mois20 à 60 ans
G1 : entraînement musculaire intensifn = 40G2 : massages, traction, mobilisation,technique myofasciale, chaleur,ultrasonsn = 39G3 : manipulation, traction, techniquesmusculaires (points gâchette)n = 40
54 semaines G1 = G2 NPRSG2 = G3 NPRSG1 = G2 NDIG2 = G3 NDI
Ylinen et al., 2007, [18] Cervicalgie > 6 moisFemmes de 25 à 53 ans
G1 : exercicesn = 63G2 : mobilisation, massage, exercicesn = 62
12 semaines G1 = G2 EVAG2 = G3 EVAG1 = G2 NDIG2 = G3 NDI
Escortell-Mayor et al., 2009, [19] Cervicalgiechronique > 3 mois18 à 60 ans
G1 : techniques neuromusculaires,étirement post-isométrique,vaporisateur réfrigérantn = 47G2 : TENSn = 43
24 semaines G1 = G2 EVAG1 = G2 NDI
Lau et al., 2011, [20] Cervicalgiechronique > 3 mois18 à 65 ans
G1 : manipulation thoracique,infrarouges, éducationn = 60G2 : infrarouges, éducationn = 60
24 semaines G1 > G2 NPRSG1 > G2 NPQ,mobilitéarticulaire
Hakkinen et al., 2007, [21] Cervicalgie > 6 moisFemmes employées de25 à 53 ans
G1 : mobilisationn = 63G2 : exercicesn = 62
12 semaines G1 = G2 EVA
Allison et al., 2002, [22] Cervicalgie > 3 mois18 à 75 ans
G1 : mobilisation cervicalen = 10G2 : mobilisation thoracique + épaulen = 10G3 : pas de traitementn = 10G4 : groupe de témoin (essai croiséaprès 8 semaines de traitement)
16 semaines G1 > G2 NPQG1 > G3 NPQG4 > G2 NPQG4 > G3 NPQ
Muller et Giles, 2005, [23] Cervicalgie > 3 mois17 ans ou plus
G1 : médicamentsn = 35G2 : acupuncturen = 34G3 : manipulationn = 40
12 mois G1 = G2 EVAG2 = G3 EVAG1 = G2 NDIG2 = G3 NDI
E ation gN ; NPQT meric
mtldà
VA : échelle visuelle analogique ; GROC : Global Rating of Change (échelle d’améliorC : non communiqué ; NDI : Neck Disability Index (index d’incapacité cervicale)ranscutaneous-Electro-Nerve Stimulation (électrothérapie antalgique) ; NPRS : Nu
anipulations cervicales n’ont pas montré de bénéfice supplémen-
aire par rapport aux conseils d’ergonomie et exercices effectués àa maison. La comparaison des différents groupes reste cependantifficile dans cet essai dans la mesure où les traitements étaientla discrétion des thérapeutes alors que le groupe « exercices à lalobale) ; MPQ : McGill Pain Questionnaire (questionnaire de McGill sur la douleur) ;: Northwick Park neck pain Questionnaire (questionnaire de Northwick) ; TENS :al Pain Rating Scale (échelle d’évaluation des scores de la douleur).
maison » devait réaliser dix répétitions de mouvements élémen-
taires du cou, huit fois par jour.Nous obtenons un niveau de preuve acceptable de l’efficacitédes manipulations thoraciques avec les deux ERC de González-Iglesias et al. [8,9] qui montrent, sur des populations différentes
508 K. Vincent et al. / Revue du rhumatisme 80 (2013) 503–511
Tableau 6Résultats pour la cervicalgie sans indication de durée.
Premier auteur/année Population retenue Interventions pour chaque groupe (G),total des patients (n)
Durée du suivi Critères dejugement etrésultats
Wood et al., [24] 2001 Cervicalgie > 1 mois23 à 59 ans
G1 : manipulation manuellen = 15G2 : manipulation instrumentalen = 15
8 semaines G1 = G2 NPRSG1 = G2 NDI MPQ
Hurwitz et al., [25] 2002 Cervicalgie, duréeNC18 à 70 ans
G1 : manipulation, chaleur, TENS,éducationn = 170G2 : mobilisation, chaleur, TENS,éducationn = 165
24 semaines G1 = G2 NPRSG2 = G3 NPRSG1 = G2 NDIG2 = G3 NDI
Hoving et al., [26] 2002 Cervicalgie > 2 semaines18 à 70 ans
G1 : mobilisation, exercicesn = 60G2 : exercicesn = 59G3 : médicaments, conseilsn = 64
7 semaines G1 > G2 NPRSG1 > G3 NPRSG1 > G2 NDIG1 > G3 NDI
Hoving et al., [27] 2006 Cervicalgie > 2 semaines18 à 70 ans
G1 : mobilisation, exercicesn = 60G2 : exercicesn = 59G3 : médicaments, conseilsn = 64
52 semaines G1 > G2 NPRSG1 > G3 NPRSG1 > G2 NDIG1 > G3 NDI
Korthals-de bos et al., [28] 2003 Cervicalgie > 2 semaines18 à 70 ans
G1 : mobilisation, exercices manuelsde coordination, stabilisationn = 60G2 : massages, exercices de relaxation,traction manuellen = 59G3 : médicament, éducation, exercicesn = 64
52 semaines G1 > G2 NPRSG1 > G3 NPRSG1 > G2 NDIG1 > G3 NDI
Hemmila [29] 2005 Cervicalgie > 1 mois18 à 64 ans
G1 : mobilisation, massagesn = 22G2 aucun traitementn = 20
48 semaines G1 > G2 index delocalisation de ladouleurG1 > G2 index deMillion
Saayman et al., [30] 2011 Cervicalgie > 1 moisFemmes de 18 à40 ans
G1 : manipulationn = 20G2 : lasern = 20G3 : laser, manipulationn = 20
4 semaines G3 > G1 NPRSG3 > G2 NPRSG3 > G1 NDI,mobilité articulaireG3 > G2 NDI,mobilité articulaire
Van schalkwyk et Parkin-Smith, [31] 2000 Cervicalgie, duréeNCPatients de plus de15 ans
G1 : manipulation (homolatérale)n = 15G2 : manipulation (controlatérale)n = 15
8 semaines G1 > G2 NPRSG1 > G2 NDI MPQ
Zaproudina et al., [32] 2007 Cervicalgie, duréeNC28 à 50 ans
G1 : mobilisationn = 35G2 : massages, exercicesn = 35G3 : massagesn = 35
48 semaines G1 > G2 EVAG1 > G3 EVAG1 > G2 NDIG1 > G3 NDI
David et al., [33] 1998 Cervicalgie > 6 semaines18 à 75 ans
G1 : mobilisationn = 35G2 : acupuncturen = 35
24 semaines G2 > G1 EVAG2 > G1 NPQ
Koes et al., [34] 1993 Cervicalgie > 6 semaines18 à 70 ans
G1 : exercices, massages, TENS,ultrasons, diathermien = 21G2 : manipulation, mobilisationn = 13G3 : médicaments anti-inflammatoireset antalgiques, conseils, exercices à lamaisonn = 16G4 : placebo (diathermie ou ultrasonsnon branchés)n = 14
48 semaines G2 > G1 sévérité dusymptôme majeurG2 > G3 sévérité dusymptôme majeurG2 > G4 sévérité dusymptôme majeur
EVA : échelle visuelle analogique ; GROC : Global Rating of Change (échelle d’amélioration globale) ; MPQ : McGill Pain Questionnaire (questionnaire de McGill sur la douleur) ;NC : non communiqué : NDI : Neck Disability Index (index d’incapacité cervicale) ; NPQ : Northwick Park neck pain Questionnaire (questionnaire de Northwick) ; TENS :Transcutaneous-Electro-Nerve Stimulation (électrothérapie antalgique) ; NPRS : Numerical Pain Rating Scale (échelle d’évaluation des scores de la douleur).
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K. Vincent et al. / Revue du
source : correspondance avec les auteurs), associées aux courantsntalgiques, une diminution de la douleur cervicale, une améliora-ion de la mobilité articulaire et de l’incapacité. Les manipulationsu rachis thoracique supérieur ont été proposées dans le traite-ent de la cervicalgie dès 1989, afin de limiter le risque lié auxanipulations cervicales chez les sujets de moins de 50 ans [35].
lles agiraient sur les muscles cervico-thoraciques. Nous notonséanmoins trois limites principales concernant ces essais. D’uneart, les patients recrutés provenaient de la même clinique deééducation, ce qui limite leur représentativité dans la popula-ion générale ; un recrutement multicentrique aurait été préférable.’autre part, la durée du suivi sur le court terme limite aussi la por-
ée du résultat à plus long terme, pour lequel des investigationsdditionnelles sont indispensables. Enfin, la puissance statistiquee ces ERC était relativement faible puisque chaque étude comptaiteulement 45 patients.
Le niveau de preuve est incertain concernant les comparaisonsntre manipulations cervicales et thoraciques dans le traitement dea cervicalgie. En effets, deux ERC ont obtenu des résultats contra-ictoires [11,13]. Néanmoins, l’essai de Puentedura et al. [12] quiontrait la supériorité des manipulations cervicales, était de faible
uissance statistique et de basse qualité méthodologique.
.2. Cervicalgies chroniques
Concernant les cervicalgies chroniques, il n’existe que deux ERCyant étudié l’efficacité d’un seul outil thérapeutique. Cela concernees manipulations contre les médicaments anti-inflammatoires ou’acupuncture [14,23]. L’ERC de haute qualité de Giles et Muller14], dont le suivi a été effectué sur le court terme montre laupériorité des manipulations sur les médicaments antalgiques ou’acupuncture concernant la douleur. L’essai de Muller et Giles [23]e montre pas de différence entre les trois traitements sur le longerme. Le niveau de preuve est donc limité pour les manipulationst uniquement sur le court terme.
Tous les autres ERC évaluaient des thérapies multimodalesncluant des thérapeutiques manuelles et furent comparées entrelles. L’interprétation de leurs résultats qu’ils soient positifs ouégatifs s’avère difficile puisqu’il n’est pas possible de les attribuerune seule thérapie ou de les comparer à l’évolution spontanée
e la cervicalgie. Par ailleurs, il ne fut pas possible de combineres ERC afin d’élever le niveau de preuve, puisque les thérapeu-iques manuelles étudiées et les groupes témoins étaient différentsans chaque étude. Le niveau de preuve associé à chaque compa-aison est donc limité. Les exercices semblent bénéfiques lorsqu’ilsont ajoutés aux thérapeutiques manuelles comparés aux théra-eutiques manuelles employées seules. Deux ERC de haute qualitét de forte puissance vont en ce sens [15,16]. Il faut noter que l’ERCe Bronfort et al. [15] est le même que celui d’Evans et al. [16], dont
’étude a été prolongée sur une période d’un an nous n’avons doncas augmenté notre niveau de preuve. Lorsque les thérapeutiquesanuelles seules sont comparées à des exercices seuls, il n’existe
as de différence, quelle que soit la durée de suivi [18,21].
.3. Cervicalgies sans indication de durée
Onze ERC n’ont pas donné de définition temporelle permettante classer les cervicalgies comme aiguës ou chroniques. Il est pri-ordial que dans les études futures, cette information soit fournie
fin de pouvoir les comparer avec les ERC retrouvés dans notre
evue. Globalement, les résultats pour la cervicalgie sans indica-ion de durée sont semblables à ceux de la cervicalgie chronique,uisque le niveau de preuve reste limité, quelles que soient lesnterventions et la durée de suivi.
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4.4. Difficultés rencontrées
Les différences dans les résultats des ERC s’expliquent par ladiversité méthodologique (puissance, durée du suivi variable selonles essais) ainsi que la diversité clinique (pathologies, traitements).Par exemple, dans l’essai de Bronfort et al., le protocole thérapeu-tique n’était pas standardisé ; les traitements étaient équivalents endurée mais variables en fréquence en fonction de l’évolution symp-tomatique des patients dans les différents groupes comparés [10].Ce type de protocole a été retenu car il est proche de la pratiqueclinique et permet une évaluation thérapeutique qui tient comptede ces variations. Mais cela limite toute tentative de synthèsequantitative et complique l’interprétation des résultats. Il existeaujourd’hui une trop forte hétérogénéité liée aux différentes formesde thérapeutiques manuelles qui reposent parfois sur des conceptsnon validés, à l’absence de standardisation des méthodes diagnos-tiques et des techniques de soins (manipulations, mobilisations,techniques myofasciales) ainsi qu’aux différentes combinaisonsavec d’autres traitements (massages, exercices, conseils, chaleur).De plus, cette hétérogénéité a été accentuée par la multiplicitédes comparateurs (physiothérapie, exercices, conseils, traitementmédicamenteux).
La majorité des essais ciblaient des cervicalgies non spécifiques.Il est vrai que la cause de la douleur est rarement diagnostiquée.Cela a un impact sur le résultat des traitements. Les classificationsactuelles, en termes de durée (aiguë ou chronique) sont insuf-fisantes et représentent un ensemble sans définition étiologiqueprécise. Elles ne permettent pas de regrouper un échantillon homo-gène de patients atteints d’une même pathologie. Il n’est doncpas surprenant que, selon les cas, les patients répondent favora-blement soit à une technique (exemple : manipulation) soit à uneautre (exemple : anti-inflammatoires ou exercices thérapeutiques)et qu’en conséquence, il y ait un effet modérateur qui masqueles différences apparentes entre chacune des thérapeutiques. Cesthérapeutiques s’adressent probablement à des patients différentsqu’il est difficile de distinguer aujourd’hui.
Même si la qualité de la recherche a progressé, certaineslimites, inhérentes aux thérapeutiques manuelles, persistent, dontl’absence d’essais contre placebo, l’impossibilité de double insu etla difficulté de sélectionner des patients n’ayant aucune expériencedes traitements utilisés. Il importe de souligner aussi l’absence decritères précis sur les meilleures techniques à utiliser ainsi que desdoses thérapeutiques. Il est possible que les études à venir éclair-cissent ces aspects techniques et thérapeutiques et que celles-ciaient un impact majeur sur l’estimation de l’effet.
4.5. Les autres revues systématiques de la littérature
La revue Cochrane de 2010 a étudié l’efficacité des manipula-tions et des mobilisations cervicales, utilisées en tant que moyenthérapeutique unique dans la cervicalgie aiguë ou chronique [5].Elle trouve un niveau de preuve de qualité basse pour les mani-pulations, qui semblaient efficaces pour la douleur et sur le courtterme par rapport à un groupe témoin. Nous avons trouvé un niveaude preuve limité pour les manipulations sur le court terme et lelong terme pour les cervicalgies aiguës en raison du dernier essaide Bronfort et al. publié en janvier 2012 [10]. Concernant la cervi-calgie chronique, nos résultats sont globalement semblables pourles manipulations, qui semblaient efficaces sur le court terme. Larevue Cochrane a trouvé un niveau de preuve modéré démontrantqu’il n’y avait pas de différence d’efficacité entre les manipula-tions et les mobilisations, mais ces comparaisons ont été effectuées
dans des ERC évaluant les effets thérapeutiques seulement à trèscourt terme, qui ont été exclus de notre revue. La revue Cochranede 2010 a aussi étudié spécifiquement l’intérêt des manipula-tions thoraciques dans la cervicalgie aiguë avait des conclusions5 rhum
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10 K. Vincent et al. / Revue du
lobalement équivalentes aux nôtres, mais avec un niveau dereuve plus faible. Cela est lié au fait que notre revue a intégré leseux derniers ERC de González-Iglesias [8,9], dont le plus récent’était pas disponible à l’époque.
La revue de Miller et al. de 2010 a étudié spécifiquement l’ajoutes exercices aux thérapeutiques manuelles [36]. Les auteurs ontrouvé un haut niveau de preuve suggérant que les manipula-ions et les mobilisations associées aux exercices étaient plusfficaces que les exercices seuls sur le court terme, mais équiva-ents sur le long terme, dans la cervicalgie sans critère de temps.ls ont aussi constaté que les manipulations ou les mobilisationsssociées aux exercices étaient toujours supérieurs aux manipu-ations ou aux mobilisations seules dans la cervicalgie chronique.ans les deux cas, notre niveau de preuve est inférieur puisqueous avons considéré que les ERC n’étaient pas complètementomparables (techniques de manipulations ou de mobilisationsifférentes, fréquence de traitement différente, exercices diffé-ents).
. Conclusion
Malgré la grande variété des thérapeutiques manuelles, pas tou-ours bien décrites dans les études et leur association fréquente
d’autres modalités thérapeutiques dans les études analysées,otre revue de la littérature permet de conclure que les thé-apeutiques manuelles bénéficient d’une certaine efficacité sura douleur et l’incapacité dans la prise en charge des cervical-ies communes de l’adulte. Notre revue montre un niveau dereuve acceptable concernant l’efficacité des manipulations tho-aciques associées aux courants antalgiques sur le court terme etn niveau de preuve limité des manipulations cervicales sur lesourt, moyen et long terme. Concernant les cervicalgies chroniquesu sans critère de temps, le niveau de preuve est limité quellesue soient les interventions et la durée de suivi. Il faut souligner
’importance d’ajouter les exercices aux thérapeutiques manuelles,oujours supérieurs par rapport aux thérapeutiques manuelles uti-isées seules. L’absence de diagnostic étiologique de la douleurervicale limite la reconnaissance de sous-groupes de patients sus-eptibles de répondre à un traitement spécifique. Les techniquesanuelles et les exercices les plus efficaces, ainsi que le degré
e réponse au traitement en fonction de la fréquence, restent àéfinir.
éclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-ion avec cet article.
emerciements
Charlotte Leboeuf-Yde, DC, MPH, PhD, Professor, Researchepartment, Spine Center of Southern Denmark, Hospital Lillebæltstre Hougvej 55, 5500 Middelfart, Danemark.
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