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Revue des Maladies Respiratoires Actualités (2013) 5, 106-108
ISSN 1877-1203
www.splf.org
Actualités
Maladies
RespiratoiresRevue
des
Organe Officiel de la Société de Pneumologie de Langue Française
Congrès de Pneumologie de Langue Française 2013
Lille, Grand PalaisNuméro coordonné par O. Sanchez
Plèvre pariétale
Plèvre viscérale
Poumon
Cavité pleurale
Numéro réalisé avec le soutien institutionnel de Novartis.
8334
3
JuinVol 5 2013 N° 3
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
Présidents : M.-C. Copin (Lille), F. Le Pimpec Barthes (Paris)Orateur : M.-C. Copin (Lille)*Article rédigé par : A. Roche (Dijon)
*Institut de pathologie, Centre hospitalier régional universitaire de Lille, 2 avenue Oscar-Lambret, 59037 Lille, France
RésuméL’analyse microscopique de la plèvre permet de comprendre le fonctionnement de celle-ci mais également la physiopathologie des épanchements pleuraux. La microscopie a ainsi permis de remettre en cause les anciennes théories tentant d’expliquer son fonctionnement.© 2013 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
MOTS-CLÉSCellule mésothéliale ;Pores de Wang ;Lymphatiques pleuraux
KEYWORDSMesothelial cell;Lymphatic stoma;Pleural lymphatic
SESSION A05 : LA PLÈVRE : LEÇON DE CHOSES
Anatomie microscopique de la plèvre et physiopathologie des épanchements pleuraux
Microscopic anatomy of the pleura and physiopathology of pleural effusion
AbstractAnalysis of pleura’s microscopic anatomy allows us in understanding its functioning. Physiopathology of pleural effusion comes out from those new theories as well.© 2013 SPLF. Published par Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Anatomie microscopique de la plèvre et physiopathologie des épanchements pleuraux 107
Généralités
La plèvre, composée de deux feuillets, est une membrane métaboliquement active impliquée dans le maintien de l’homéostasie et la réponse à l’in ammation. Elle mesure entre 10 et 20 μm d’épaisseur. Le volume physiologique de liquide pleural est de 0,2 à 0,5 ml/kg de masse corporelle. Le rôle de la plèvre est de permettre le glissement du poumon sur la paroi thoracique. Les deux feuillets pleuraux sont proches mais il n’existe pas de contact entre les deux du fait de forces répulsives. Il existe une pression hydrostatique de –10 cm d’eau entre les deux feuillets (Fig. 1) [1].
A n de comprendre les échanges qui ont lieu entre la plèvre et son environnement, un modèle à 5 compar-timents a été décrit [2]. De part et d’autre de la plèvre, on retrouve l’espace interstitiel pariétal d’un côté et pulmonaire de l’autre faisant le lien entre la plèvre et les microcirculations viscérales et systémiques pariétales (Fig. 2).
La séreuse est constituée du mésothélium et du tissu conjonctif sous-jacent.
Le tissu sous mésothélial est composé d’une lame basale et de tissu conjonctif comprenant des bres élastiques, du collagène, des broblastes, des capillaires et des lympha-tiques. Le feuillet pariétal contient des zones d’interruption de la lame basale appelées « pores de Wang » (= lymphatic stoma) mettant en contact direct la cellule mésothéliale avec l’endothélium des lymphatiques [3].
Cellule mésothéliale
La séreuse pleurale est bordée d’une assise de cellules aplaties, les cellules mésothéliales. Ce sont des cellules à cytoplasme abondant, à noyau central et rond contenant un petit nucléole, qui est une cellule à potentiel de différen-tiation varié. Les cellules mésothéliales sont reliées entre
elles par des jonctions intercellulaires : les desmosomes. Ces jonctions sont discontinues a n de permettre la diffusion paracellulaire de molécules. Elles ont à leur surface des microvillosités longues et nes qui sont plus nombreuses au niveau de la plèvre viscérale a n de favoriser les échanges. Dans la membrane sont ancrés de l’acide hyaluronique et des glycoprotéines pour la lubri cation. À la surface, il existe des sialomucines contenant un site anionique dont la charge négative a un rôle de répulsion des cellules anormales et des micro -organismes. Le cytoplasme est riche en vésicules de pinocytose témoignant d’un transport actif à la fois transmembranaire et transcellulaire.
Renouvellement du liquide pleural
Les anciennes théories de fonctionnement de la plèvre se fondaient sur l’équation de Starling énonçant que le renou-vellement du liquide pleural était entièrement dépendant de la différence entre la pression hydrostatique et la pression oncotique. Le modèle précisait que la ltration se faisait au niveau de la plèvre pariétale et la réabsorption au niveau de la plèvre viscérale. Cependant, ce modèle simpli é négligeait l’existence des lymphatiques pariétaux.
La théorie actuelle du renouvellement du liquide pleural prend en compte le volume maintenu à un niveau minimal avec une pression liquidienne subatmosphérique. La production se fait par ltration capillaire à partir de la plèvre pariétale, puis passe à travers l’endothélium, l’ espace inter stitiel, le mésothélium et en n la cavité pleurale. La réabsorption se fait à 80 % par les lymphatiques de la plèvre pariétale et notamment grâce à l’existence des pores de Wang sur la face pariétale (diaphragmatique et médiastinale) de la plèvre. La totalité du liquide pleural est renouvelé en totalité en une heure.
La régulation du liquide pleural dépend essentiellement de l’ef cacité du drainage lymphatique. L’ef cacité du drainage lymphatique dépend l’extension des lymphatiques au niveau de la plèvre pariétale diaphragmatique et médiastinale. Elle dépend aussi de la capacité du réseau lymphatique à générer une pression de –10 cm de H2O et de la possibilité d’augmenter le débit lymphatique quand la quantité du liquide augmente [4].
Physiopathologie de l’épanchement
a)
5cmH2O
5cmH2O
– 10cmH2O
108 M.-C. Copin
retenant les protéines. L’exsudat a une concentration élevée en protéines par augmentation de la perméabilité via les jonctions cadhérines/caténines [5].
Conclusion
Les lymphatiques de la plèvre pariétale ont un rôle essentiel dans le maintien d’une pression subatmosphérique dans la cavité pleurale, dans le maintien d’un niveau minimal de liquide et dans la régulation du volume du liquide pleural. De plus si le drainage est dé cient, un épanchement pleural apparaît.
Liens d’intérêts
Références[1] Miserocchi G. Mechanisms controlling the volume of pleural uid
and extravascular lung water. Eur Respir Rev 2009;18:244-52.[2] Zocchi L. Physiology and pathophysiology of pleural uid turn-
over. Eur Respir J 2002;20:1545.[3] Wang NS. The preformed stomas connecting the pleural cavity
and the lymphatics in the parietal pleura. Am Rev Respir Dis 1975;111:12-20.
[4] Miserocchi G. Physiology and pathophysiology of pleural uid turnover. Eur Respir J 1997;10:219-25.
[5] Antony VB. Immunological mechanisms in pleural disease. Eur Respir J 2003;21:539-44.
1 – microcirculation systémique pariétale
2 – espace interstitiel pariétal
3 – cavité pleurale
4 – interstitium pulmonaire
5 – microcirculation viscérale
Parietal pleura Visceral pleura
Pulmonarycapillary
5
5
Parietalcapillary
Interstitiallymphatic
InterstitiallymphaticLymphatic stoma
4
1– 9
3
– 2
6– 8
10
3
4
4
5
3
21
4
5 compartiments
Figure 2. Cinq compartiments permettant les échanges [2].