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Édito
Association de Développement de l’Apiculture en Midi-Pyrénées – GIE promotion élevage – Av de l’agrobiopole – BP 82256 -31322 CASTANET Tolosan cedex Tél. 05 61.75.47.36 – 06 50.44.12.74 – Télécopie 05.61.75.41.40 – Courriel : [email protected]
Ce mois de juillet aura aussi été marqué par les traitements aériens sur maïs qui viennent d'être suspendus suite à des infractions. Suite à de nombreux échos négatifs sur l'état des colonies pendant la miellée de tournesol, l'ADAM a interpellé l'ITSAP. Une journée de visites, ouverture de ruche et échanges techniques, avec pour objectif le constat de la situation en Midi-Pyrénées est programmé vendredi 10 aout. Cette journée est ouverte à tous nos adhérents pour qu'ils viennent témoigner de leurs expériences et de leurs situations. L'invitation est jointe à cette ADAMinfos.
L'heure est maintenant aux traitements de la varroose qu'il ne faut en aucun cas négliger. Bonne lecture et bon courage à toutes et à tous.
La saison est bien entamée et les retours des apiculteurs sont mitigés. Les pertes hivernales de cheptel ont encore été préoccupantes et le début de saison a été difficile avec une météo capricieuse. Le début de saison a aussi été marqué par les craintes des apiculteurs vis-à-vis du colza enrobé cruiser OSR
®. Nous attendons encore
les résultats des analyses de l'étude mise en place par l'ADAM. L'ITSAP a aussi engagé avec le CETIOM une expérimentation de suivi de colonies en environnement oléo-protéagineux. Les dysfonctionnements de colonies deviennent malheureusement courants dans le paysage apicole et des audits et suivis de l'état du cheptel sont de plus en plus nécessaires pour une gestion apicole devenant de plus en plus serrée.
Actualités de l’ADAM : Traitements aériens ....................................... 2 Expérimentation cruiser ................................. 3 Formations et Journées Techniques : Dysfonctionnement des colonies ................... 5 Outils réglementaires : TVA (suite) ................................................... 11
Réf. Technico-économiques : Perte de cheptel ........................................... 12 Focus Technique : Expérimentation varroose ............................... 15 Se former - Agenda ......................................... 22
28 Août 2012
SO
MM
AIR
E
Anne K’NEUR-DIDIER, Présidente de l’ADAM
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Directive européenne
La directive 2009/128/CE du parlement européen et du conseil du 21 octobre 2009 instaure "un cadre d’action communautaire pour parvenir à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable". Elle précise : "La pulvérisation aérienne de pesticides est susceptible d’avoir des effets néfastes importants sur la santé humaine et l’environnement, à cause notamment de la dérive des produits pulvérisés. Il convient donc d’interdire d’une manière générale la pulvérisation aérienne, avec possibilité de dérogation seulement lorsque cette méthode présente des avantages manifestes, du point de vue de son incidence limitée sur la santé et sur l’environnement par rapport aux autres méthodes de pulvérisation, ou lorsqu’il n’existe pas d’autre solution viable, pourvu qu’il soit fait usage de la meilleure technologie disponible pour limiter la dérive". L'article 9 (pulvérisation aérienne) du chapitre IV (pratiques et utilisation spécifiques) détaille les conditions et démarches des demandes de dérogation. Elle précise que les "États membres veillent à ce que les conditions […] soient remplies en exerçant une surveillance appropriée". Voici les surfaces traitées par voie aérienne en Midi-Pyrénées de 2009 à 2011, toutes cultures confondues (vigne, maïs)°:
année Surface en ha
2009 10 238
2010 8 454
2011 7 851
Demandes 2012 en Midi-Pyrénées
En 2012, en Midi-Pyrénées, des demandes de dérogations ont été réalisées par différents opérateurs en Ariège, Haute-Garonne, Gers, Lot et Tarn-et-Garonne. Elles ont été accordées dans le 31, 32 et 82. Elles sont argumentées par le fait de surmonter des contraintes techniques (traitement des maïs au moment des vols d'insectes foreurs alors que les traitements par enjambement ne sont plus possibles) tout en limitant les nuisances environnementales (pas de gestion des fonds de cuve comme pour les pulvérisations terrestres !). Les premières pulvérisations ont eu lieu le 9 juillet dans le Gers. D'autres ont été réalisées le 19 et 20 juillet dans le Gers et en Haute-Garonne.
Les produits autorisés
Au moment des demandes, seul le SHERPA 2GC® (cyperméthrine) avait une autorisation d'utilisation. Cette formulation est sous forme de micro-encapsulés permettant une diffusion pendant plusieurs heures et les abeilles peuvent le ramener à la ruche avec le pollen. Ce produit n'a pas de mention abeille ; il est donc interdit en floraison. Mais les dossiers de demande englobent également des produits à base de deltaméthrine et de clorantraniliprole (CORAGEN®) qui doivent faire l'objet d'une évaluation par l'ANSES. Ce dernier produit a reçu un avis favorable fin juillet. Avec sa mention abeilles, il est autorisé en floraison en l'absence d'abeilles.
La diffusion des informations
Les informations sont parvenues par mail aux responsables des structures départementales dans les 48 heures réglementaires. Mais ce mode de diffusion et l'imprécision des données géographiques ne permettent pas une diffusion pertinente de l'information aux apiculteurs. En effet, en pleine saison, les mails ne sont pas forcément consultés en temps et en heure et la localisation est uniquement communale et non pas à la parcelle ou au lieu-dit.
Actions et réactions
Expérimentation
Dans le Gers, des trappes à pollen ont été installées sur 2 ruchers (3 ruches par site) et mises en fonctionnement la veille d'une des pulvérisations. Le pollen a été prélevé 24 heures après l'épandage de SHERPA 2 GC® réalisé sur des parcelles de maïs environnantes. Des abeilles symptomatiques ont également été recueillies et du nectar frais de tournesol prélevé dans les hausses. Ces échantillons ont été envoyés pour des analyses mono et multi-résiduelles.
Conditions d'épandage
Le jeudi 19 juillet 2012 sur la commune du Castera (31), plusieurs infractions ont pu être constatées : traitement au SHERPA 2CG® sur floraison de maïs ; premiers rangs de la parcelle limitrophe de tournesol en floraison ayant également reçu des micro-granulés autre : délai d'affichage en mairie inférieur à la réglementation, non balisage routier
N°28 août 2012
TRAITEMENTS AERIENS
(source : DRAL données /retour des déclarations de traitement)
Actualités régionales / ADAM
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M. CATHALA du SRAL de Midi-Pyrénées était présent et a réalisé ces constats ainsi que des prélèvements. Malheureusement, les traitements aériens ont pu continuer.
Interpellation des pouvoirs publics
L'ADAM a interpellé le SRAL pour rappeler aux services de l'Etat que ces épandages étaient un véritable problème pour les apiculteurs et au delà un vrai risque pour les abeilles. L'impact négatif d'insecticides de la famille des pyréthrinoïdes est connu. De plus, ce mode de
traitement implique une dispersion importante des produits et par là même une exposition généralisée de l'environnement. La rémanence très forte des produits micro-encapsulés entraine une contamination à long terme. L'ADAM a exprimé ses inquiétudes quant aux délais (48 heures) et aux méthodes (mail au président de structure) pour informer la filière apicole et a demandé aux services de l'Etat une vigilance certaine et une grande réactivité en cas de constatation de problème sur le terrain.
De plus, suite aux conditions non réglementaires d'épandage, l'ADAM a interpellé la préfecture concernée. Des démarches ont également été entreprises par les syndicats apicoles et par des apiculteurs à titre privé, notamment une plainte en Gendarmerie. Une réunion a été organisée d'urgence en préfecture le 20 juillet. A noter que depuis fin juillet, les dérogations sont suspendues et la chambre d'agriculture de Haute-Garonne s'engage à ne réaliser que des traitements de lutte biologique (trichogramme).
Virginie BRITTEN
L’emblavement en Colza Cruiser OSR® étant de 80% en Midi-Pyrénées, l’ADAM a mis en place une expérimentation visant à étudier l’impact sur les colonies de cet insecticide à base de thiamethoxam (néonicotinoïde) et de deux fongicides dont le methalaxil –m (synergisant). La mise en œuvre de cette étude s’est traduite par le suivi de 3 lots distincts de 8 essaims hivernés sortant d'hivernage, enruchés avant expérimentation. Elle s'est déroulée sur 2 sites différents, un situé en Ariège (zone de montagne ; miellées de pissenlit, merisier, acacia) et l’autre à l’ouest de Toulouse (zone de plaine ; grandes cultures dont Colza Cruiser OSR®). Les 3 lots ont connu les parcours suivants :
1 lot d'essaims restés en zone de plaine
1 lot d'essaims restés en zone de montagne
1 lot d'essaims de montagne transhumés en zone de plaine avant la floraison du colza et ramené en montagne une fois la floraison terminée
Enfin, un autre site dans le Gers a été intégré pour les mesures de poussières de moisson.
Mesures
Durant le mois d’avril et le début du mois de mai, sur le site de Haute-Garonne, les mesures ont été hebdomadaires : Notation de la velléité d’essaimage (présence/absence de cellules royales) Dénombrement des cadres de couvain Observations filmées et photographiées des cadres de couvain, des abeilles sur inflorescences et des planches d’envol ; repérage des troubles comportementaux. Vérification de présence/absence de guttation (uniquement sur colza).
Réalisation de films si présence d'abeilles. Autres observations : état de la miellée, du bâtissage des cadres ; présence d'abeilles dans hausse Sur le site en Ariège, un suivi hebdomadaire a également été fait.
Prélèvements et analyses
Abeilles
Abeilles pour analyse pathologique
2 échantillons d'abeilles ont été effectués par lot (en début et en
EXPERIMENTATION
CRUISER OSR®
Guttation : Processus
d’excrétion d’eau par la
plante au travers
d’ouvertures (hydathodes)
situées au sommet et sur
le bord des feuilles. Ce
mécanisme s’opère le
matin, lorsque le sol est
humide, le ciel est sans
nuages et que les
amplitudes thermiques
entre le jour et la nuit sont
importantes.
Actualités régionales / ADAM
N°28 août 2012
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fin d’expérimentation) afin de faire réaliser la quantification et l’évolution de la charge virale (laboratoire SupagroM).
Abeilles pour analyse toxicologique
4 échantillons d’abeilles effectués au cours de la floraison du colza ont été envoyés au laboratoire CNRS de Solaize pour la recherche mono-résiduelle de thiamethoxam et de ses métabolites. 1 échantillon a été réalisé avec des abeilles symptomatiques (amorphes, tremblantes, moribondes…) en vue d'une analyse mono-résiduelle
(Solaize) et multi-résiduelle (Fytolab).
Pollen
8 ruches sur colza étaient équipées de trappes à pollen : 4 du lot resté in situ, 4 du lot transhumé de la montagne. Les prélèvements ont été hebdomadaires, "concentrés" ("poolage") par lot. Au total, 20 échantillons de pollen ont été envoyés pour analyses mono-résiduelle et multi-résiduelle respectivement aux laboratoires de Solaize et de Fytolab.
Miel
Un échantillon de miel de colza prélevé lors de l’extraction a été envoyé pour la recherche mono-résiduelle des composés de l’enrobage mais aussi pour une analyse multirésiduelle.
Poussière de moisson
L’ADAM a mis en place avec l’ORAMIP le prélèvement et l’analyse de poussières de moisson de colza OSR®. La mesure a été effectuée en bordure de parcelle moissonnée le mercredi 27 juin 2012. Les capteurs étaient en place la veille afin d'effectuer des prélèvements en continu, appelés fond rural.
Récapitulatif des analyses
Les échantillons ont été envoyés pour analyse fin juin.
Echantillons Quantité Type d'analyse Laboratoire
Abeilles 2 Pathologie SupagroM
Abeilles 4 Mono-résiduelle CNRS Solaize
Abeilles symptomatiques 1 Mono-résiduelle CNRS Solaize
Abeilles symptomatiques 1 Multi-résiduelle Fytolab
Pelotes de pollen 10 Multi-résiduelle Fytolab
Pelotes de pollen 10 Mono-résiduelle CNRS de Solaize
Miel 1 Mono-résiduelle CNRS de Solaize
Miel 1 Multi-résiduelle Fytolab
Poussières de moisson 2 Mono-résiduelle ORAMIP - IANESCO
Premiers constats Nous avons pu observer une présence continue d’abeilles tremblantes, moribondes, s’agglomérant en grappes devant les ruches ou encore ayant des problèmes de repérage au trou de vol. En revanche sur inflorescence aucun trouble n’a été constaté.
Dès que les résultats des analyses nous seront parvenus, nous ne manquerons pas de les publier. A noter que le prélèvement et l’analyse de gouttes de guttation étaient prévus ; mais la collecte n’a pu être réalisée en quantité suffisante faute de fenêtres météorologiques favorables à ce phénomène.
Remarque : le 28 juin 2012 le ministre de l'Agriculture a décidé de retirer l'autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR® sur colza, néanmoins le cruiser reste toujours autorisé sur maïs.
Kevin PERRIN et Virginie BRITTEN
Actualités régionales / ADAM
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Intervention du Dr. vétérinaire Lydia Vilagines
Définition
La sémiologie médicale est la partie de la médecine qui étudie les symptômes et signes
Quand visiter et pourquoi ?
Les visites de printemps doivent être effectuées systématiquement sur toutes les colonies ; Cela permet de préparer la saison en éliminant les non-valeurs, en réajustant si besoin les réserves en nourrissant, en changeant les cadres… Des visites de certaines ruches sont nécessaires en cours de production si les hausses restent vides, en cas de fortes mortalités devant ces colonies, si l’activité devant le trou d’envol est faible ou quand une colonie a été trouvée malade à proximité. Il est également pertinent de visiter les colonies au moment du traitement anti-varroas. Cela permet d’examiner le couvain pour ne pas laisser hiverner des colonies qui présenteraient des pathologies graves du couvain mais aussi de vérifier les réserves. Enfin, des visites avant hivernage sont possibles pour repérer les colonies faibles et pouvoir les suivre surveiller, pour vérifier les réserves et contrôler la taille de la grappe et le comportement des abeilles.
Démarche sémiologique : du rucher à l’individu
Examen à distance
Environnement
Il est nécessaire d’observer les changements culturaux, les éventuelles destructions de forêts ou de haies, le fauchage des prairies en cours de floraison, les ressources en eau, la présence d’autres ruchers, la présence d’élevages afin de jauger les risques de carence, de toxiques, de pénurie alimentaire…
Rucher
Il faut repérer les éventuelles prédations, dérangements des colonies mais aussi les différences entre elles en période de miellées afin d’évaluer les perturbations de l’activité pouvant provoquer refroidissement du couvain, absence de rentrées de miel et/ou de pollen.
Mouvement des abeilles
Il faut apprécier le butinage aux alentours du rucher et les mouvements des abeilles (nervosité anormale ou au contraire calme plat, signes d’essaimage, …) pour repérer les pillages en cours, les intoxications, les affaiblissements de colonies, les maladies.
Examen rapproché
Abords de la ruche
Il faut noter devant les ruches la mortalité, les abeilles
présentant des troubles comportementaux (qui marchent qui n’arrivent pas à rentrer, …) mais aussi des traces de diarrhée sur le toit ou le devant de la ruche.
Examen du trou d’envol
Il faut noter la présence de larves (et leurs stades), d’abeilles mortes, d’abeilles au comportement anormal, d’éventuels prédateurs mais aussi l’absence de mouvements.
Ouverture de la ruche
Cet examen sollicite trois sens : ouïe, odorat et vue. Il faut écouter car le bruit de la ruche donne des informations sur le fait qu’elle puisse être bourdonneuse ou orpheline, malade ou encore qu’elle présente un manque évident d’abeilles. Certaines odeurs sont caractéristiques : celle du miel en pleine récolte, celle du couvain malade ou des moisissures. Enfin, il faut regarder l’activité en haut des cadres, les diarrhées, le nombre de cadres couverts par les abeilles et apprécier la quantité de réserve.
Examen des cadres
En suivi sanitaire ou si un problème est constaté en cours de production, il faut examiner tous les cadres en faisant attention au pillage. Il est nécessaire d’apprécier l’activité des abeilles tant sur les cadres à bâtir et que sur ceux de miel. Il faut observer le comportement des abeilles sur les cadres, juger la proportion d’abeilles jeune et de butineuses et noter la présence de pollen. Il est pertinent de compter le nombre de cadres de couvain, de voir la répartition
DYSFONCTIONNEMENT DES COLONIES
D'ABEILLES
NOTION DE SEMIOLOGIE
Formations et Journées techniques
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du couvain ouvert et fermé, de vérifier l’aspect de la ponte et la présence éventuelle de cellules royales et d’examiner le couvain. Il faut réaliser un sondage du couvain en recherchant les varroas, en mettant en évidence les signes de loque et en observant l’aspect des nymphes.
Examen du plancher (plateau)
Qu’il soit grillagé ou pas, il faut vérifier les mortalités d’abeilles, la présence de larves mortes (et leurs stades), d’intrus ou de prédateurs (frelons, guêpes) et les signes de pillage.
Conclusion
En cas de problème, être réactif c’est être efficace. Il faut préparer la visite, identifier les ruches et tenir si possible un registre des pratiques. Il est important de reconnaître les signaux d’alertes. Il est nécessaire de ne pas confondre efficacité et empressement lors des visites. A noter enfin que les gestes routiniers sont les ennemis de l’apiculteur.
Intervention du chercheur Dc Vétérinaire Marc-Édouard Colin Deux hypothèses ont été posées : la perte directe de butineuses à l'extérieur et la modification de l'équilibre abeilles d'intérieur/abeilles d'extérieur.
Perte de butineuses à l'extérieur des colonies
Hypothèse de maladie classique
Il s'agit ici de la "maladie noire" ou paralysie chronique. C'est une maladie favorisée génétiquement et ayant pour cause l'apport de miellat à la colonie. Elle est transmise par un virus (CBPV ou virus de la paralysie chronique). Symptômes : elle provoque des mortalités devant les ruches, des abeilles noires, épilées et empêchées d'entrer par les gardiennes, une agitation à l'entrée, des tremblements, une incapacité des abeilles touchées à s'envoler (progression par petits bonds), une évacuation des cadavres à plus grande distance, des abeilles d'apparence physique normale qui trainent devant l'entrée, font des cercles de 10cm de diamètre avant de regagner leur position d'origine. Sur la miellée de sapin, on observe des abeilles tremblantes qui effectuent un brossage du proboscis et des pièces buccales, avec un tremblement incontrôlé des ailes. Selon la gravité de la maladie, tous les symptômes sont plus ou moins apparents. Facteurs déclenchants : Présence de miellat, particulièrement de sapin, promiscuité des ruches et météo, présence de trappes à pollen, carence pollinique, pesticide (?). Diagnostic : 10% des ruches sont porteuses du virus sans pour autant déclarer la maladie. On effectue un diagnostic de charge virale sur des abeilles
présentant des symptômes que l'on compare à la charge virale d'abeilles ne présentant pas de symptôme (on fait des prélèvements des deux). Si on détecte entre 100 millions et 1 milliard de virus, on considère que le diagnostic est positif. On peut procéder au diagnostic par injection dans des abeilles saines d'un broyat d'abeilles présentant les symptômes.
Hypothèse d'une maladie émergente
Exemple de Nosema ceranæ Depuis 2000, les systèmes d'identification des virus et des bactéries ont changé. On détecte désormais leur matériel génétique, ce qui est beaucoup plus efficace et précis. C'est ce qui a permis de différencier Nosema ceranæ de Nosema apis. Rappel : Nosema apis se multiplie dans les cellules intestinales. Les diarrhées sont des signes cliniques de l'infestation. Au niveau de l'individu, on détermine la maladie en mesurant l'étendue des lésions intestinales et en dénombrant les spores (> à 10 000 000). Nosema ceranæ est il un parasite opportuniste ou la cause d'une maladie ? Décrit en 1996 par Fries, Voici les principales différences biologiques des spores :
Nosema apis
Nosema ceranæ
6 x 3 µm 4,7 x 2,7
µm
Droit Légèrement
courbé
Filament polaire à 30 spires
Filament polaire à 20 spires
Germination intra
-intestinale
Pas de germination
DEPOPULATION BRUTALE DES
COLONIES
Formations et Journées techniques
Formations et Journées techniques
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Les différences cliniques :
Nosema apis
Nosema ceranæ
Dysenterie, incapacité
au vol,abeilles trainantes.
Pas de signe clinique.
Selon les premiers résultats d'une enquête de 2007, on constate une forte présence de spores de Nosema ceranæ dans des ruchers sains (77%). Sur 12 ruchers étudiés en 2002, on obtient des résultats similaires.
Hypothèse pesticides
Il s'agit ici de pesticides touchant les adultes, provoquant une absence de retour à la ruche. Par diminution des capacités physique (imidaclopride) Par diminution des capacités physiques et nerveuses (fipronil) Par diminution des capacités cérébrales (pyréthrénoïdes)
Il s'en suit une modification du ratio des abeilles extérieures/intérieures.
Anomalies de butinage sur tournesol
Une étude a été menée en 2008. Il s'est agit d'examiner le butinage au champ. Toute la colonie tend vers l'efficacité maximale du butinage : parcourir le minimum de distance pour atteindre la zone la plus nectarifère possible. Les butineuses récoltent en priorité les nectars les plus riches en sucre sur les fleurs les plus proches possible selon le ratio le plus avantageux. Exemple : au champ sur un tournesol Gaucho®. Il s'agit d'un mode d'action systémique avec
enrobage de la graine par de l'insecticide, ce qui a deux conséquences : la matière active est beaucoup plus soluble dans l'eau et elle a une rémanence de 6 mois. Il y a un changement de vision du point de vue phytosanitaire : l'insecticide est toujours rémanent au moment de la floraison des tournesols. Des enregistrements au champ ont été effectués sur tournesol Gaucho® (imidaclopride), sur tournesol Regent® (fipronil) et sur tournesol conduit en Agriculture Biologique (témoin). Gaucho® : On observe des séquences de brossage excessif sur les fleurons, des cas de paralysie de butineuses, un butinage désordonné et non systématique. Des symptômes nerveux interrompent le butinage. Une immobilité apparente, des tremblements des membres, une position anormale des antennes sont des manifestations typiques de l'intoxication à l'imidaclopride. Regent® : la butineuse éprouve des difficultés à s'accrocher à la plante. Elle chute fréquemment après l'adoption d'une position horizontale. La visite des fleurons est irrégulière, l'abeille présente des symptômes nerveux. Témoin : la visite des fleurons est régulière et précise. La butineuse optimise sa visite du capitule et visite méthodiquement un fleuron après l'autre sans s'interrompre pour se brosser. Elle passe plusieurs minutes sur un même capitule. L'abeille est fermement accrochée au fleuron. On décompte entre 20 et 50 fois plus de butineuses sur les tournesols non traités.
Modification du ratio abeilles d'extérieur /abeilles d'intérieur
C'est une conséquence de la perte de butineuses (voir ci-dessus), mais aussi : De la perte spécifique d'abeilles d'intérieur
par ingestion de pollen ou de nectar contaminé,
sensibilité particulière d'une classe ou d'une fratrie.
Du manque de naissance dû à une mortalité avant
operculation.
dû à une mortalité après operculation. (avant la fin de la nymphose ou après celle-ci)
Du taux d’hormone juvénile (JH) : il est faible chez les jeunes abeilles et important chez les butineuses ; Aussi quand la JH est affectée, cela joue sur le nombre de butineuses [inhibition = moins de butineuses – stimulation = les nourrices passent plus vite butineuses] Des conséquences éventuelles sur les reines et les mâles. La sensibilité aux toxiques diffère en fonction de l'âge, mais pas de façon constante. Le 1er repas de pollen conditionne la résistance d'une abeille à des intoxications car il détermine le développement des tissus adipeux. Les mâles sont généralement plus sensibles aux toxiques.
Formations et Journées techniques
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Intervention du Dr. vétérinaire Lydia Vilagines L'état du couvain est un indicateur de l'état sanitaire du super-organisme qu'est la colonie. Il peut être le premier indicateur d'une désorganisation sociale (perte de butineuses, de jeunes abeilles) associé à un processus pathologique ou à un problème toxique.
Rappels
Développement larvaire
La période à risque au cours du développement va de l'éclosion (j+3) à l'operculation (J+9).
Besoins alimentaires
Gelée nourricière : elle est produite par les jeunes abeilles, sécrétée par les glandes hypopharyngiennes et les glandes mandibulaires selon deux phases (blanche et aqueuse). Elle est utilisée pour nourrir la totalité des larves. Ces dernières sont alimentées pendant 5 jours. 48 heures après leur naissance, un apport de miel et de pollen leur est fait en plus de la gelée. Protéines : elles représentent 95 % des besoins alimentaires des
larves. La gelée nourricière contient 5 protéines composées de très nombreux peptides. La synthèse protéique permet la constitution de la cuticule et du système humoral. Sucres : il s'agit de glucose et de fructose avec une teneur variable des deux éléments. Lipides : ce sont des acides gras libres pour 80 à 90 %. Eau : l'eau est indispensable. La gelée continent également des vitamines B,PP et E et des minéraux. Carences alimentaires : elles provoquent une mortalité du couvain, ce qui se traduit par un aspect en mosaïque du couvain. On constate aussi une augmentation de la sensibilité aux affections, et donc l'apparition de maladies. Des carences importantes déclenchent un comportement de cannibalisme où les ouvrières mangent les larves.
Besoins en eau : L'hygrométrie à l'intérieur de la ruche avoisine les 80 %. Les ventileuses interviennent pour maintenir cette hygrométrie. Des butineuses sont spécialisées dans la récolte d'eau.
Thermorégulation
En cas de basses températures, la température autour du couvain doit être comprise entre 32 et 34°C. Cette température est maintenue par les ouvrières par chaleur métabolique. En températures hautes, l'air est refroidi par ventilation et évaporation de gouttelettes d'eau. La thermorégulation peut être défaillante si la grappe est trop petite ou si les apports d'eau sont insuffisants. Cela provoque une mortalité des larves à tous les stades.
COUVAIN : INDICATEUR DE L'ETAT DE LA COLONIE
Formations et Journées techniques
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Qualité du couvain
La qualité du couvain dépend de : La qualité des reines : une reine doit avoir une bonne ponte, soient environ 1°000 œufs par jour. Une bonne fécondation polyandre avec une moyenne de 15 à 20 fratries, qui permet une lutte contre la sensibilité aux pathogènes (grâce à la diversité génétique ainsi engendrée). La polyandrie permet une cohésion au sein de chaque fratrie et a un effet positif sur la croissance de la population. La qualité du couvain peut être altérée par : Une reine arrhénotoque. Une reine âgée. Une mauvaise fécondation. Des maladies. Une intoxication ou une exposition chronique à des pesticides. Des carences alimentaires. Conséquences de cette altération : → couvain en mosaïque sans maladie apparente. → couvain de petite surface. → mâles présents dans des cellules d'ouvrières → présence de ponte d'ouvrières (plusieurs œufs par cellules, œufs imparfaitement pondus sur les parois de la cellule et non au fond). →supercédures.
Qualité des nourrices
Rappel : le développement des glandes hypopharyngiennes et mandibulaires dépend de la variation du taux d'hormones juvéniles (rôle de la vitellogénine). Il est aussi lié à l'alimentation des nourrices avec du pollen de préférence
riche et diversifié. Les larves sont inspectées en moyenne 200 fois par les nourrices avant operculation et nourries 150 fois. L'altération des glandes des nourrices peut être causée par l'action spoliatrice de Varroa destructor ou Acarapis woodi. Mais elle peut être également le fait d'un stress chimique et/ou infectieux. Conséquences de l'altération des glandes nourricières : une mortalité accrue des larves (couvain en mosaïque), sensibilité accrue aux affections, réduction de la taille des abeilles adultes.
Activité des nettoyeuses
Les nettoyeuses ont une sensibilité olfactive au couvain malade. Les nettoyeuses du nid ont entre 11 et 15 jours et doivent être capables de capter les signaux du couvain le plus tôt possible. C'est ce qui est recherché par la sélection de lignées dites « nettoyeuses ». Le comportement des nettoyeuses est dit efficace si le couvain mort est éliminé en moins de 48h (test de piquage des cellules). La modulation du comportement est sous influence environnementale. Les lignées peu hygiéniques sont celles qui détectent tardivement les larves malades avec des conséquences éventuellement graves sur la santé du couvain.
Qualité de la colonie
La colonie toute entière assure le nourrissement. Les larves émettent des signaux qui induisent le nourrissement par les nourrices mais aussi la récolte de pollen par les butineuses. Elles émettent également des signaux qui
inhibent le développement
ovarien des ouvrières, et qui inhibent les comportements de butinage précoce des ouvrières. La colonie assure la protection du couvain. Les mâles et les ouvrières s'occupent de la thermorégulation, le reste de la colonie offre des trophallaxies aux ventileuses. La polyandrie permet une meilleure thermorégulation : certaines fratries étant plus spécialisées. La colonie assure également le réchauffement des cellules vides à proximité du couvain. Elle joue un rôle dans la gestion des pathogènes (fièvre comportementale pour lutter contre les mycoses). L'organisation du travail en fonction de l'âge (polyéthisme temporel) permet de limiter la contamination des larves. La colonie adopte des comportements d' « auto-grooming » et d' « allo-grooming ». Enfin la propolisation contribue à lutter contre la prolifération de germes.
Désorganisation de la colonie
Elle peut être due :
Polyandrie : Situation d'une
espèce animale dans
laquelle la femelle
s'accouple avec plusieurs
mâles.
Arrhénotoque : Relatif à
une parthénogenèse ne
produisant que des mâles
Auto-grooming : Toilettage
effectuée par l'animal lui-
même
Allo-grooming : Toilettage
effectuée par un animal à
un autre animal de la
même espèce.
Formations et Journées techniques
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A la disparition des butineuses
Au manque de nourrices Au manque d'abeilles
d'hiver Au fait que la colonie se
retrouve orpheline A des maladies Au déséquilibre des
classes d'âge A des troubles
neurologiques altérant la capacité à répondre aux signaux de la colonie (toxique)
La désorganisation engendre : Des supercédures Un abandon du couvain
suite à la perte de réponse aux signaux émis par les larves.
Un ponte d’ouvrière
Besoin des larves
Le pollen
L'abeille a besoin de 10 acides aminés indispensables (qu'elle ne peut pas synthétiser). Les larves consomment entre 42 et 125 mg par jour les 4ème et 5ème jour. Il faut 25 kg de pollen pour élever 200 000 abeilles dans une saison au sein d'une colonie. La composition des pollens est très variable selon les plantes dont ils proviennent. La production de pollen est variable selon les saisons. Certaines périodes sont considérées comme périodes à risque : Le début du printemps, les besoins sont accrus en raison de la reprise de ponte. Les abeilles trouvent du pollen sur le noisetier, l'aulne, le saule, le
cornouiller, le tussilage, puis le colza, le pissenlit, le prunelier, le merisier, l'aubépine… La fin de l'été, l'automne, au moment de la production des abeilles d'hiver. Les disponibilités sont moindres : le tournesol, la reine-des-prés, le lierre. Les carences en pollen : Jouent négativement sur le développement des glandes hypopharyngiennes (vittelogénine) Provoquent une diminution de la qualité de la gelée nourricière, de la synthèse enzymatique et de la synthèse des corps gras (abeilles d'hiver). Entrainent une baisse de la durée de vie des abeilles de 15 à 20 %. Peuvent déboucher sur un abandon de couvain, voire du cannibalisme, souvent 20 % du couvain au printemps et jusqu'à 40 % à l'automne. Augmentent les risques pathogènes.
Le miel
Les besoins en miel chez les larves surviennent dès 48h. Le miel contribue à la fabrication de la gelée nourricière en apportant du glucose, du fructose, du saccarose. Une colonie consomme entre 60 et 80 kg de miel par an. Note : Certains miels stockés ne sont pas disponibles pour la colonie (trop loin de la grappe l'hiver ou miel durci). Une carence en miel provoque l'affaiblissement global de la colonie, des difficultés à assurer la thermorégulation, l'épuisement des butineuses obligées d'aller de plus en plus loin, le dépeuplement des colonies.
L'eau
Ne pas oublier que l'eau en quantité et en qualité est également essentielle au bon développement larvaire.
Appauvrissement des ressources
La diminution des surfaces en jachères, la disparition des haies, l'extension de la monoculture, la diminution des prairies fleuries, les fauchages précoces, l'exploitation forestière par plantation, la fragmentation des milieux appauvrissent les territoires et par là-même les ressources disponibles pour l’abeille. [Se
reporter à l'enquête TERUTI organisée par le service statistique du ministère de l'agriculture (SCEES)]
Ainsi, on constate : Une baisse quantitative des miels et des pollens mais aussi qualitative avec une moindre diversité, Une baisse de la qualité de la gelée nourricière, Une augmentation de la sensibilité des larves, Un affaiblissement global des colonies, Une obligation de recherche de nouvelles ressources pour
les colonies, souvent à risque.
Conditions météorologiques
L'influence de la météo sur l'approvisionnement des colonies est décisive. En particulier deux phénomènes : La sécheresse provoque une diminution nette de la production de nectar (exemple : la phacélie produit 8 fois moins de nectar en année sèche qu'en année normale) et entraîne une diminution du nombre de fleurs et de la durée de la floraison. Les variations de température au printemps entraînent une baisse de l'activité des butineuses, peuvent provoquer
COUVAIN : INDICATEUR DE LA
QUALITE DU MILIEU
Formations et Journées techniques
N°28 août 2012
11
des carences en pollen en plein pic de couvain, des essaimages précoces et des arrêts de ponte de la reine.
Intoxications
Intoxications aigües :
Il peut s'agir d'une intoxication directe si un traitement a lieu en pleine journée ou le toxique se mélange au nectar ou à l'eau (peut se produire sur colza, fruitiers, lavande). L'effet est immédiat et provoque une mortalité des butineuses donc une dépopulation et un défaut d'approvisionnement des colonies.
Effet sublétal et intoxication chronique :
Il s'agit de certains toxiques en dose insuffisante pour provoquer la mort directement mais pouvant modifier les comportements, affaiblir les individus ou s'accumuler progressivement. Sur l'abeille, on a constaté :
Une perturbation humorale et enzymatique
Des atteintes neurologiques,
notamment liées à la capacité d'orientation
Des atteintes aux capacités de reproduction
Des effets sur le couvain et des blocages de mue (attention aux régulateurs de croissance tel le phénoxycarbe)
Conséquences sur la colonie : mortalité du couvain, déclaration de loques, de mycoses, etc.
Insecticides systémiques :
Il s'agit des insecticides appartenant à la famille des neonicotinoïdes et des phenylpyrazole. Ils sont principalement utilisés sur maïs, colza, tournesol, fruitiers. Ils portent atteinte aux capacités d'apprentissage et de mémoire des abeilles. À très faible dose, ils modifient la discrimination des odeurs, avec pour conséquence des abandons de couvain et la souffrance des colonies.
Synergie entre différents produits phytosanitaires :
C'est un domaine qui reste largement à explorer : la
synergie herbicides-fongicides, la synergie insecticides-fongicides (la dose toxique de la deltaméthrine est 50 fois plus faible en présence de prochloraze) et la synergie insecticide-insecticide !
Synergie pesticides-pathogène :
Une synergie entre Fipronil et Nosema Ceranæ a été démontrée expérimentalement, ainsi qu'avec Imidaclopride.
Conclusion
Les liens entre pathologie du couvain et l'environnement sont non négligeables. Il est nécessaire de bien apprécier le milieu environnant, les essences présentes, et leur qualité mellifère, mais aussi de bien connaître les pratiques agricoles et l'usage de traitements phytosanitaires dans le secteur. La qualité du couvain est un très bon indicateur de la qualité de l'environnement de la colonie.
Olivier BAILLY et Virginie BRITTEN
Suite à l'article du précédent
ADAMinfos, nous vous
précisons que le miel destiné à l'industrie est taxé à 7% et le miel destiné à la consommation reste taxé à 5,5%. Voici à nouveau le tableau reprenant les différents taux.
Produits TVA à
appliquer
Miel, pollen… 5,5%
Miel industriel 7%
Produits transformés (confiserie… )
19,6%
Cire brute 7%
Cire gaufrée 19,6%
Nourrissement 7%
Source : http://www.legifrance.gouv.fr
TVA (suite)
Outils réglementaires
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Cette année la moyenne régionale des pertes hivernales est à nouveau remontée de façon préoccupante. Les pertes sur les exploitations sont toujours très hétérogènes. L'enquête a été réalisée par téléphone au mois de mai et juin 2012. Une quarantaine d'apiculteurs de l'ADAM ont répondu à cette enquête. Cela représente 14 300 colonies entrées en hivernage à l'automne 2011. Notons que tous les apiculteurs enquêtés ont mis en place une stratégie de lutte contre la varroose. Pour l'hiver 2011-2012, la moyenne des pertes des
exploitations est de 30,3 %, avec un écart type très important de 19,1%. De plus, les résultats de pertes s'étalent de 6 à 80 % ! Les moyennes départementales à l'exception des Hautes-Pyrénées sont proches de la moyenne régionale. L'Ariège, l'Aveyron et la Haute-Garonne sont les départements où les pertes sont les plus importantes (supérieures à 25%). Les moyennes du Lot et Tarn-et-Garonne ne sont pas affichées car les résultats sont issus d'une seule exploitation par département.
Dpt Moy. Ecart type
Min Max
09 33,0% 21% 70% 6%
12 27,5% 27% 80% 8%
31 36,2% 19% 66% 10%
32 29,4% 18% 50% 18%
65 16,1% 8% 21% 7%
81 27,6% 14% 50% 13%
26 % des apiculteurs ont encore subi des pertes très importantes, supérieures à 50 % et 43 % de plus ont des niveaux de pertes compris entre 20 et 50 %. Ces chiffres impactent de plein fouet les exploitations apicoles de Midi-Pyrénées.
Synthèse des pertes de cheptel des 3 derniers hivers
Depuis 3 ans, les pertes de cheptel hivernales sont supérieures à 25 % et 2 années sur 3, elles ont même dépassé les 30%. Les écarts types sont toujours forts et les taux de pertes sont très hétérogènes entre les exploitations apicoles de Midi-Pyrénées ; avec des minimums proches de 0 ou 5 % et des maximums toujours supérieurs à 78%.
2009- 2010
2010- 2011
2011- 2012
moy 31,1% 25,7% 30,3%
max 90,0% 78,0% 80,0%
min 1,4% 0,0% 6,3%
ecart type
19,5% 14,6% 19,1%
La répartition des exploitations par classe de taux de perte
montre qu'au moins 30 % d'entre elles présentent des pertes supérieures à 30 % et durant l'hiver 2011-2012 ce sont 50 % d'entre elles que l'on retrouve dans cette classe. (voir graphique page suivante)
PERTES de
CHEPTEL
Références technico-économiques
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La répartition par département montre que certains départements semblent plus épargnés, comme les Hautes-Pyrénées, le Gers ou le Tarn ;
mais les pertes restent tout de même conséquentes au moins pour ces deux derniers départements. A l'inverse, l'Ariège et la Haute-Garonne
sont impactés fortement. Enfin, les pertes sont importantes à très importantes dans l'Aveyron et le Lot.
Références technico-économiques
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Synthèse des pratiques de lutte contre la varroose
Notons que tous les apiculteurs professionnels enquêtés durant ces 3 dernières années ont mis en place une stratégie de lutte contre la varroose. L'Apivar® reste le traitement le plus utilisé (environ 1/3 des apiculteurs).
Les traitements tardifs, c'est-à-dire réalisés après le 1er octobre, restent stables et peu fréquents. On constate différentes évolutions durant les traitements réalisés en 2011 : L'augmentation du traitement Apivar® La ré-intégration du traitement Apistan® (attention à l'intégrer dans une alternance de molécules pour ne pas refavoriser la résistance)
L'augmentation de l'utilisation de produits non autorisés (risque accru de résidus de traitement dans la ruche et les produits de la ruche) La baisse de l'emploi du thymol (tous produits confondus)
Virginie BRITTEN
Références technico-économiques
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En 2011, l’ADAM a mis en place deux expérimentations dans le cadre de la lutte contre la varroose :
Efficacité du thymol Efficacité de l’acide formique en méthode flash avec différents positionnements.
Notons que l'utilisation des ces molécules en fin d'été doit être obligatoirement complétée par un traitement en période sans couvain dans la colonie (en hiver).
Protocole
Cette expérimentation a été faite sur des lots de 10 ruches :
Lot 1 (AFB): 35 ml AF 65% par le bas sur lange en 3 ou 4 applications (méthode dite "Chapleau")
Lot 2 (AFH) : 30 ml AF 60% par le haut sur têtes de cadre en 3 ou 4 applications
Lot 3 (TH) : 20 g thymol sur têtes de cadre en 2 applications
Les lots sont répartis de la manière suivante :
Site 1 (nord Ariège)
Site 2 (centre Tarn)
Lot 1 : AFB1 Lot 3 : TH1
Lot 1 : AFB2 Lot 2 : AFH2
Le comptage concerne seulement les varroas femelles matures. Il a débuté 2 j avant la première application jusqu'à 63 j après le traitement. Les fréquences en étaient hebdomadaires. A noter : Sur le site 1, 70 % des reines sont de 2009, les autres étant de 2008. Sur le site 2, les reines sont de 2009 ou 2010.
Les modalités
Thymol en solution alcoolique
200 inserts cartonnés trempés dans une solution d'1kg de cristaux de thymol et d'1l d’alcool éthylique (95°). Deux inserts déposés sur la tête des cadres en périphérie du couvain 2 applications à une semaine d’intervalle.
Méthode flash par le haut
Utilisation d'une solution d’AF à 60%. Injection à chaque passage de 30 ml de solution sur une éponge placée dans une assiette plastique sur les têtes de cadre.
Méthode flash par le bas
Utilisation d'une solution d’AF à 65%. Injection à chaque passage de 30 à 40 ml de solution sur un papier absorbant placé sur le tiroir du plancher grillagé. Attention, la quantité apportée a été décidé en fonction des températures sous abris.
Température maximale
anticipée dans les six heures
Ruches Dadant 10
cadres
20-24 °C 30 ml
16-19 °C 35 ml
10-15° C 40 ml
Les applications ont été faites avec les intervalles suivants :
4 jours entre la 1ère et la 2ème
8 jours entre la 2ème et la 3ème
14 jours entre la 3ème et la 4ème
Le 4ème passage a été réalisé car les chutes de varroas étaient encore supérieures à plus de 2 varroas/j.
Calendrier de traitement
Les applications des traitements ont été réalisées de la manière suivante :
TH 1
AFB 1
AFB 2
AFH 2
1ère
19/09 17/09. 2
ème 23/09 27/09 21/09.
3ème
29/09. / 28/09. 4
ème 14/10. / 13/10
TC1 04/11 04/11 TC2 10/11 / TC3 17/11 /
Traitement de contrôle (TC)
Sur le site 1, le traitement de contrôle a été réalisé 2 semaines après la dernière application avec de l’amitraze (Taktic®). Attention : ce traitement n'est pas homologué et n'est pas préconisé; il n'est possible que dans le cadre strictement expérimental. Sur le site 2, l'apiculteur étant en mode d'élevage biologique ; le traitement de contrôle a été réalisé en hiver avec de l'acide oxalique par dégouttement (5 ml par intercadre occupé). Les colonies avaient très peu de couvain ou pas du tout pour certaines.
Résultats
Mortalités naturelles
Au regard de la mortalité naturelle mesurée sur les 2 jours qui ont précédé les traitements, les colonies du site 1 sont un peu plus infestées que celles du site 2 ; sur le lot thymol, le nombre moyen de varroas tombés naturellement est plus élevé. Notons que les écarts types sont importants.
site 1 site 2
TH AFB AFH AFB
Moy/j 80 69 55 48
ET 55 52 38 18
Max 181 152 107 79
Min 13 21 7 24 ET : écart type
Focus Technique
EXPERIMENTATION
VARROOSE
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Infestations
Niveau d'infestation
Le niveau d’infestation correspond à la quantité totale de varroas présents dans la ruche.
Sur les sites, les niveaux d’infestation des deux lots sont moyennement importants, avec une moyenne plus élevée sur le lot thymol. Notons des écarts type importants (de 985 à 2260) mettant en avant l'hétérogénéité de l'infestation
.
Focus Technique
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Cinétique de chute
Cinétique de chute de varroas
D'après la figure ci-dessus, on visualise l'effet immédiat des traitements testés qui se traduit par des chutes de varroas plus importantes dans les jours qui suivent l'application. On constate que le traitement au thymol implique dès le départ de plus fortes chutes de varroas. Les lots traités avec l'acide formique ont une cinétique similaire quelque soit le site et aucune différence n'apparait entre les traitements par le haut et par la bas. Par ailleurs, on constate toujours que les traitements de contrôle engendrent un regain de mortalité de varroas.
Efficacité des traitements
On mesure donc l'efficacité par le calcul suivant :
Nb de varroas tués par le TT
Nombre de varroas total (TT + TC)
Mais l'interprétation des résultats doit impérativement tenir compte des varroas résiduels afin de savoir si le niveau d'infestation après le traitement testé est suffisamment bas pour permettre à la colonie d'attendre le traitement hivernal (hors couvain). On constate une différence d'efficacité entre les deux sites, mais pas entre les lots sur chaque site. Les efficacités restent correctes sur le site 1 même si elles sont
inférieures à celles du site 2, qui sont satisfaisantes. Les écarts type ne sont pas très importants (écart type de 3% et 4 %), montrant que les efficacités sont relativement homogènes. Pour la quasi-totalité des colonies, les traitements ont été assez efficaces pour arriver sans trop de difficultés jusqu'à la période hors couvain où un traitement doit être réalisé afin d'assurer une bonne efficacité globale.
efficacité moyenne
Ecart type
max min
site 1 THY 89% 6% 94% 79%
site 1 AFB 89% 8% 98% 77%
site 2 AFH 94% 3% 99% 89%
site 2 AFB 96% 4% 100% 87% x 100
TC1
TT1 TT3 TC1 TC2 TC3 TT2 TT4
Focus Technique
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Sur le site 1 , les efficacités calculées sont satisfaisantes dans les deux lots (6 ruches par lot ont une efficacité >90%).
varroas résiduels Moyenne Ecart type min max Nbre ruches > 500 varroas résiduels
Thymol 1 453 344 157 1268 3
AF Bas 1 278 181 56 612 1
Le nombre de varroas résiduels est moyen à fort dans le lot thymol et moyen dans le lot acide formique dans lequel une seule ruche a plus de 500 varroas ; le lot thymol présente 3 ruches avec plus de 500 varroas résiduels. Sur le site 2, les efficacités calculées sont très satisfaisantes dans les deux lots (9 ruches par lot ont une efficacité >90%).
Focus Technique
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Le nombre de varroas résiduels est moyen à faible, et similaire entre les deux lots d'acide formique. Aucune ruche n'a pas plus de 500 varroas résiduels.
varroas résiduels Moyenne Ecart type min max Nbre ruches > 500 varroas résiduels
AF Haut 2 164 131 12 384 0
AF Bas 2 108 120 4 344 0
Nocivité
Un comptage du nombre d'abeilles mortes évacuées de la ruche a été réalisé à chaque visite sur les 5 ruches équipées de trappes à abeilles mortes. De plus, le nombre de cadre de couvain a été noté avant et après traitement, ainsi que l'état de la ponte et la présence éventuelle de cellules royales.
Mortalité des abeilles
Cette figure représente la moyenne par ruche des comptages cumulés d'abeilles mortes sur la période du traitement testé (J+0 à J+26) pour les 4 lots.
La mortalité d'abeilles suite aux traitements est relativement élevée, les lots "acide formique" enregistrant plus d'abeilles mortes que le lot thymol (de 60
à 400 abeilles de plus en moyenne). Mais, les colonies étant populeuses, cette perte d'abeille ne parait pas les affecter. D'après la figure, les traitements quels qu'ils soient impactent les abeilles. On observe une augmentation importante de la mortalité d'abeilles à la suite de la 3ème application d'acide formique. Ce traitement a été réalisé en soirée alors que les
température étaient encore légèrement supérieures à 25 °C même si la nuit était proche. Aussi, on peut penser que la météo des mois de septembre-octobre a permis moins de nocivité du thymol : les températures lors des deux applications étaient de l'ordre de 20°C. On remarque également un léger regain de mortalité sur le site 1, engendré par l'application des traitements de contrôle.
Cinétique de mortalité des abeilles, moyenne par ruche par jour et par lot
TT1 TT3 TC1 TC2 TC3 TT2 TT4
Focus Technique
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Impact sur les colonies
Il faut noter que suite à la première application d'acide formique sur le site 1, une reine a été retrouvée morte dans la trappe. De plus, lors de la visite à J26, au moins 3 colonies du
lot "acide formique" présentaient des changements de reines et seulement 4 colonies sur 10 avaient une reine en ponte alors que sur le lot thymol 1 seule colonie (sur 9) ne présentait pas de ponte. Sur le site 2, de tels changements ont aussi été
observés mais n'ont pas été quantifiés. L'évolution des cadres de couvain montre également l'impact fort de l'acide formique sur les colonies.
Seul le lot thymol ne présente pas de baisse du nombre de cadre de couvain. Les autres lots voient leur nombre moyen de cadres de couvain divisé pratiquement par deux.
Conclusion
Les résultats d'efficacité de l'acide formique sont très intéressants. En revanche, l'impact sur les colonies est préoccupant et il est impératif d'utiliser ce produit à des températures inférieures à 25°C ; ce seuil devant être respecté rigoureusement. Le traitements par le bas présentent l'avantage de réaliser les applications sans ouvrir les colonies. Mais il nécessite du matériel spécifique (plateau Nicot modifié) qui peut l'être d'autant plus si l'organisation des colonies est faite par palette de 4 au carré (plateau spécifique).
En 2012, une expérimentation mériterait d'être renouvellée pour confirmer ces premiers résultats avec une attention particulière portée à l'évolution du couvain et aux reines qui devront être marquées, en parallèle d'un suivi préci des températures.
Synthèse des résultats d'efficacité de l'acide formique
L'ADAM, depuis 2008, a testé différentes modalités à base d'acide formique : traitements flash par le haut, par le bas, diffuseur longue durée et support imprégné longue durée.
Comme le montrent les résulats d'expérimentations, les efficacités peuvent être intéressantes, offrant une alternative de plus au traitement contre la varroose. En revanche, on note que l'efficacité est moindre sur des colonies peu infestées et on constate qu'on est confronté à des difficultés de traitements pour pouvoir respecter stricto sensus les températures d'application. En effet, l'acide formique impacte les colonies de manière forte (perte de reines) dès lors que les 25°C sont dépassés lors des applications flash et dans une période de 6 heures suivant le traitement.
Focus Technique
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Année Traitement Nbre
ruches
Efficacité moyenne
Eff. max.
Eff. Min.
nbre ruches eff. < 80%
Moyenne varroas
résiduels (VR)
Nbre ruches
VR > 500
2008 Flash haut x 2 6 81% 89% 65% 2/6 642 4/6
2008 Flash haut x 3 5 79% 88% 70% 3/5 758 4/5
2009 Diffuseur FAME 10 93% 99% 68% 1/10 321 1/10
2010 Flash haut x 3 (5j) 5 82% 98% 63% 3/5 143 1/5
2010 Flash haut x 3 (7j) 2 51% 65% 37% 1/2 567 1/2
2010 Flash haut x 3 (5j) 7 68% 83% 52% 6/7 810 4/7
2010 Flash haut x 3 (7j) 6 67% 89% 48% 4/6 1307 6/6
2010 Mite away* 10 96% 99% 91% 0/10 115 0/10
2011 Flash haut x 4 10 94% 99% 89% 0/10 164 0/10
2011 Flash bas x 4 10 96% 99% 87% 0/10 108 0/10
2011 Flash bas x 4 10 89% 98% 77% 1/10 278 1/10
*demande d'homologation en cours
Il faut également noter la corrosion du matériel métalique (toits, fermetures des nourrisseurs, cremailllères…) entrainée par les applications en support longue durée, alors même qu'un nourrisseur retourné est utilisé. Ces traitements doivent encore faire l'objet d'un suivi expérimental pour affiner les conditions d'application mais aussi les modalités les plus
efficaces et les mieux adaptées à notre région.
Synthèse des résultats d'efficacité du thymol
Le traitement par cristaux de thymol de synthèse est constitué uniquement de thymol en solution alcoolique. Sa diffusion est réalisée à l’aide d’inserts cartonnés. On réalise 2 applications à 7 jours d’intervalle. Ce traitement est
utilisé par la profession apicole depuis plus de 10 ans. Au sein de l’ADAM, en 2010 comme en 2009, environ 10 000 ruches ont été traitées avec du thymol. Ce chiffre est légèrement en baisse en 2011 (environ 8 000 colonies traitées). Les expérimentations des quatre dernières années montrent les résultats suivants :
Année Nbre
ruches Efficacité moyenne
Eff. max.
Eff. Min.
Nbre ruches
eff. < 80%
Moyenne varroas
résiduels (VR)
Nbre ruches
VR > 500
2008 10 83% 94% 55% 4/10 803 6/10
2009 5 89% 98% 74% 1/5 180 0/5
2009 9 82% 92% 67% 3/9 917 6/9
2009 5 95% 98% 88% 0/5 184 0/5
2010 7 79% 97% 32% 3/7 166 0/7
2010 7 82% 86% 78% 3/7 712 3/7
2011 9 89% 94% 79% 1/9 453 3/9
Son efficacité est suffisante pour attendre le traitement hors couvain, dont on ne peut pas faire l'impasse afin d'obtenir une bonne efficacité totale
contre le varroa. Mais elle est variable et hétérogène d'une année sur l'autre, d'un rucher à l'autre mais aussi au sein d'un même rucher.
Virginie BRITTEN
Focus Technique
N°28 août 2012
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Les formations organisées par l'ANERCEA
sont les suivantes :
Intégrer un élevage de reines au sein de son
exploitation les 4 et 5 septembre à Saint-Justin
(Gers) et Hagetmau (Landes) par Elisabeth
BEDER-BRESSON et Jean-Pierre BOUEILH.
Intégrer un atelier d'élevage de reines sur une
exploitation apicole (perfectionnement) le 18
septembre à Gand Luce (Sarthe) par Sophie et
Patrice DUGUÉ.
Maîtriser l'élevage de reines les 24, 25 et 26
septembre à Saint-Victor (Ardèche) par Jérôme
REGNAULT et Claudia SCHONWOLF
Comment et quand s'inscrire ?
Bulletin d'inscription sur le site de l'ANERCEA
www.apiculture.com/anercea/
et dans le prochain Info-Reines
Pour tout renseignement, contacter l'ANERCEA
au 05.46.68.30.77 ou par courriel à
Les journées d'étude auront lieu
à Egleton (Corrèze)
les 24 et 25 octobre 2012.
Elles ont pour thème :
INSEMINATION ARTIFICIELLE et SELECTION pour la GELEE ROYALE
(Sous réserve de modification)
Présentation de l’insémination artificielle
par Jürgen et Jutta BRAUβE apiculteurs et
inséminateurs allemands
Fabrication de capillaires par Philippe GILLES,
apiculteur en Normandie
Présentation d’une production de gelée royale
Sélection pour la production de gelée royale
par Yann CUSIN, apiculteur en Isère
Phéromones du couvain par Yves Le Conte,
INRA Avignon
Assemblée Générale de l’ANERCEA
Visite d’une exploitation apicole (à définir)
11-14 octobre 2012 Congrès Européen de l'Apiculture à Agen 24-25 octobre 2012 Journées d'étude ANERCEA à Egleton 28 novembre 2012 Rencontres internationales Air-Climat-Santé à l’Hôtel de Région Midi Pyrénées, à Toulouse
Registres d’élevage (prenant en compte les obligations de la MAE apicole) disponibles à l’ADAM au prix de 5 euros HT (+frais d’envoi). Guide à l'installation en apiculture en vente à l'ADAM au prix de 35 € TTC (+ frais d'envoi).
ADAM BP 82 256 – 31322 Castanet Tolosan cedex / 05.61.75.47.36 / [email protected]
Rédacteur en chef / Mise en page : V. BRITTEN Comité de rédaction : O. BAILLY, G. BATY, A. K’NEUR-DIDIER, N. RUSSIER
Bureau de l’ADAM : Présidente : Anne K'NEUR-DIDIER, Vice-présidents : Denis SAPENE – Gérard SCHIRO, Secrétaire : Christophe ETIENNE, Vice- Secrétaire Olivier BAILLY, Trésorier : Philippe BERGOUGNAN L'équipe : Virginie BRITTEN (ingénieur) ; David CASTEX (assistant), Kevin PERRIN (technicien)
L’a
ge
nd
a
FORMATIONS ET JOURNEES ANERCEA
Outils techniques disponibles