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Retenues de Verbois et Chancy-Pougny
Gestion sédimentaire du Rhône genevois par dragage
Etude préalable
octobre 2014
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Tables des Matières 1 Introduction ..................................................................................................................................3
2 Bilan sédimentaire sur le Rhône genevois ....................................................................................4
2.1 Granulométrie des sédiments apportés par l’Arve ................................................................4
2.2 Transport des matériaux fins................................................................................................5
2.3 Rythme de comblement des retenues genevoises et profil d’équilibre ..................................6
2.4 Qualité des sédiments des retenues de Verbois et Chancy-Pougny .....................................6
2.5 Transport des matériaux grossiers .......................................................................................7
3 Rythme de comblement des retenues genevoises et profil d’équilibre...........................................8
3.1 Retenue de Verbois .............................................................................................................8
3.2 Retenue de Chancy-Pougny .............................................................................................. 10
4 Dragage des retenues de Verbois et Chancy-Pougny ................................................................ 12
4.1 Contexte réglementaire ..................................................................................................... 12
4.2 Zones de dragage nécessaires à court-moyen terme ......................................................... 12
4.3 Evaluation de l’opportunité d’un dragage partiel de la retenue de Verbois .......................... 13
5 Dimensionnement de l’équipement de dragage .......................................................................... 19
5.1 Capacité de transit des sédiments après pompage/rejet .................................................... 19
5.2 Choix de l’équipement de dragage ..................................................................................... 25
5.3 Planification des dragages ................................................................................................. 29
5.4 Modèle de drague aspiratrice proposé ............................................................................... 30
6 Coûts du scénario de gestion par dragage ................................................................................. 32
7 Conclusions ............................................................................................................................... 33
8 Annexes .................................................................................................................................... 34
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1 Introduction À la suite des opérations de juin 2012, à la demande des autorités françaises suite à l'enquête publique menée en 2011, un comité technique (COTECH) franco-suisse a été institué par le Conseil d’État genevois et le Préfet de Région Rhône-Alpes. Son objectif est de coordonner les études visant à aboutir à une gestion sédimentaire future optimisée entre les concessionnaires du Rhône genevois et du Haut-Rhône français. L’un des modes de gestion étudié est le dragage des sédiments déposés dans les retenues du Rhône genevois.
Ce scénario de gestion sédimentaire prévoit l’excavation systématique des matériaux accumulés dans les retenues de Verbois puis de Chancy-Pougny. Les matériaux extraits sont pompés et refoulés à plusieurs reprises en aval dans le lit principal du Rhône.
Un équipement permettant de mener à bien des travaux de dragage a été dimensionné dans le cadre de cette étude. L’étude est effectuée à un niveau « étude préalable ». Les coûts indiqués se situent donc dans une fourchette +/-30%. Une étude détaillée devra être menée pour notamment dimensionner de manière plus fine les conduites et aménagements lacustres.
L’impact environnemental de ce scénario de gestion n’est abordé que de manière succincte et non exhaustive dans ce rapport. Le lecteur pourra consulter le rapport complet d’évaluation des scénarios de gestion sédimentaire (SIG et SFMCP, octobre 2014).
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2 Bilan sédimentaire sur le Rhône genevois
L’Arve, premier affluent du Haut-Rhône à l’aval du lac Léman, draine un bassin versant de 1985 km2. La rivière prend sa source dans les montagnes du massif du Mont-Blanc, en Haute-Savoie et conflue avec le Rhône en ville de Genève, après un parcours de 104.5 kilomètres, dont les 8.8 derniers kilomètres sont en territoire suisse. L'Arve est le principal contributeur au flux de sédiments du Rhône genevois.
2.1 Granulométrie des sédiments apportés par l’Arve
Le transport solide de la rivière couvre une large gamme de matériaux. On distingue classiquement deux modes de transport : le transport par charriage sur le fond des alluvions grossières et le transport en suspension des sédiments fins. La transition entre les deux modes de transport se situe en général dans les sables (entre 0.2 et 1 mm).
• La charge de fond ou transport par charriage concerne les matériaux grossiers (graviers, sables grossiers) qui sont en mouvement principalement lors des crues importantes de l’Arve.
• La charge en suspension qui concerne les matériaux fins (sables fins, limons) et qui est faible en période de basses eaux (quelques dizaines de mg/l) et qui peut dépasser 10 g/l pendant les orages violents.
Les classes de taille des matériaux (graviers/gravel, sables/sand, limons/silt, argiles/clay) sont définies comme suit (source : Reservoir Sedimentation Handbook, G. L. Morris, J. Fan) :
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Dans la suite de ce rapport, les « sédiments fins » ou de « matériaux fins » indiquent la fraction granulométrique incluant les limons (silts) et les sables fins, soit la fraction granulométrique dont le diamètre est inférieur à 0.25 mm.
2.2 Transport des matériaux fins
2.2.1 Quantification des apports de l’Arve
De nos jours, l’Arve transporte principalement des matières en suspension (MES). Le flux de MES entrant dans la retenue de Verbois est en moyenne de 1'000'000 de tonnes par année (soit environ 700’000 m3/an).
Pendant les crues moyennes de l’Arve, les concentrations en MES dans l’Arve peuvent naturellement atteindre 5 g/l. Lors des crues importantes, les concentrations peuvent dépasser 10 g/l. Dans le Rhône, avec l’effet de dilution du Léman, les concentrations dans le Rhône atteignent régulièrement 1 à 2 g/l, mais peuvent dépasser 5 g/l.
2.2.2 Stockage dans la retenue de Verbois
Le comblement moyen annuel de la retenue de Verbois est estimé à 360'000 m3/an. Cette estimation se base sur les mesures bathymétriques de SIG réalisées depuis plusieurs décennies. En tenant compte d’une densité moyenne de 1400 kg/m3 pour les matériaux de l’Arve, nous pouvons considérer un stock massique moyen annuel de 0.50 Mt/an dans la retenue de Verbois. Potentiellement le stock sédimentaire annuel peut dépasser 450'000 m3/an.
Il faut noter qu’au moins jusqu’à un comblement de 5.6 Mm3, soit l’état de comblement de la retenue de Verbois avant la vidange-chasse de 2012, la vitesse de comblement de la retenue s’est maintenue à environ 360'000 m3/an (voir graphique ci-après obtenu à partir de la réalisation de 5 bathymétries complètes de la retenue de Verbois : 2003, 2004, 2006, 2010, 2012). A moyen terme, nous ne pouvons donc pas envisager une réduction significative de la vitesse d’accumulation dans la retenue de Verbois avec le comblement de la retenue. Cette réduction de la vitesse d’accumulation intervient théoriquement pour des niveaux de comblement plus importants, avec l’augmentation des vitesses d’écoulement.
2.2.3 Stockage dans la retenue de Chancy-Pougny
Durant la période de gestion des sédiments par chasses triennales, les apports de la retenue de Chancy-Pougny étaient négligeables. En effet, le volume de matériaux transféré durant l’opération était équilibré avec le volume stocké, provenant de la chasse du barrage de Verbois. Pendant la période de 9 années sans vidange-chasse, entre 2003 et 2012, la retenue de Chancy-Pougny s’est comblée de 160'000 m3, soit une variation de stock positive de 18'000 m3/an (25'000 t/an).
2.2.4 Bilan des flux solides en suspension sur le R hône genevois
Une évaluation fiable des apports moyens est importante pour optimiser la gestion des flux sédimentaires à travers les aménagements hydro-électriques du Haut-Rhône. Nous pouvons estimer les flux solides (matériaux fins) sur le Rhône genevois :
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Flux entrants en Suisse
Stockage Verbois
Stockage Chancy-Pougny
Flux sortants de Suisse
Volume [Mm3/an] 0.70 à 0.90 0.36 0.018 0.35 à 0.55
Masse [Mt/an] 1.00 à 1.20 0.50 0.025 0.50 à 0.70
2.3 Rythme de comblement des retenues genevoises et profil d’équilibre
En l’absence de vidanges-chasses ou d’autres moyens permettant un transit sédimentaire efficace, la retenue de Verbois se comble très rapidement. Ce comblement s’effectue jusqu’à l’atteinte d’un équilibre dynamique morphologique situé autour de 8.5 millions de mètres cubes, au-delà duquel les vitesses seront suffisamment importantes pour empêcher la sédimentation dans la retenue. A partir d’un niveau de comblement initial de 3 Mm3, il faut envisager un équilibre en moins de vingt ans si aucune action n’est entreprise.
Concernant la retenue de Chancy-Pougny, l’équilibre dynamique est évalué à 1.2 Mm3. Cette retenue possède un volume utile relativement réduit. Un comblement de quelques centaines de milliers de m3 est susceptible de faire monter les lignes d’eau de manière significative. Avant un éventuel équilibre de la retenue de Verbois, la retenue de Chancy-Pougny se comble lentement. Ce rythme de comblement sera plus important si la totalité des flux de l’Arve parvient dans la retenue de Chancy-Pougny.
2.4 Qualité des sédiments des retenues de Verbois e t Chancy-Pougny
Dans le cadre d’une procédure d’autorisation pour la réalisation de la vidange-chasse 2012 du réservoir de Verbois, l’Institut F.-A. Forel (Université de Genève) a prélevé au cours de l’année 2009 une trentaine de carottes de sédiments dans des zones identifiées par SIG comme s’érodant pendant la vidange le long des retenues de Verbois et de Chancy-Pougny.
En fonction de la position dans le réservoir, il s’agit de sédiments plutôt sableux (en amont du réservoir de Verbois et dans le bassin de Chancy-Pougny) ou silteux (bassin principal du réservoir de Verbois), tous avec de très faibles teneurs en argiles. La teneur en matière organique est basse, avec un minimum de 1.11 % dans la retenue de Chancy-Pougny et un maximum de 2.26% dans la partie aval de la retenue de Verbois. Selon ces données, la matière organique est essentiellement associée aux fractions granulométriques fines.
Les analyses des paramètres physico-chimiques réalisées à l’Institut F.-A. Forel (notamment granulométrie, teneur en matière organique et en carbone organique), et celles des paramètres chimiques réalisés par le Laboratoire CARSO (notamment métaux As, Cd, Cr, Cu, Hg, Ni, Pb, Zn, PCB, HAP) ne révèlent aucun dépassement de normes de contamination, ni selon la réglementation suisse ni selon la réglementation française.
Une évaluation complémentaire a été effectuée par le laboratoire Soluval spécialisé en écotoxicologie, afin de préciser autant que possible le risque écotoxique associé aux sédiments. Cette évaluation (Soluval, 2010) repose d’une part sur les études de l’Institut F.-A Forel, d’autre part sur une revue bibliographique et sur quelques données existantes d’écotoxicité, pour les sédiments de la région.
- D’après les données chimiques récentes obtenues par l’Institut F.-A. Forel (2009 et 2010), les concentrations en métaux sont proches des teneurs considérées comme naturelles ou celles de référence dans le bassin lémanique. Pour les HAP (< 1 mg/kg) et les PCB (< 5 mg/kg), les niveaux sont faibles.
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- Le calcul du quotient QSm fournit des valeurs entre 0,1 et 0,3 ; ces valeurs dépassent de peu le seuil fixé par VNF (Voies navigables de France) pour les sédiments présentant un risque négligeable pour le milieu aquatique. Néanmoins ces valeurs sont conformes à un quotient correspondant aux critères "naturels" pour la région, et il est vraisemblable que les polluants soient peu biodisponibles.
- Soluval considère qu’il est très peu probable que ces sédiments relèvent de matériaux écotoxiques et dangereux, selon la démarche proposée par VNF et le critère de dangerosité retenu.
- En comparaison d’autres critères de qualité, en cours d’élaboration au niveau européen, les concentrations en polluants correspondent davantage aux niveaux considérés comme sans effet probable (threshold effect concentration).
- L’examen détaillé des résultats anciens suggère que le critère de non dangerosité retenu par VNF serait probablement respecté. Dans la mesure où la situation s’est bien améliorée depuis les années 1990-95, Soluval estime que les sédiments actuels peuvent être considérés comme non dangereux.
Les sédiments de la retenue de Verbois peuvent être considérés de bonne qualité en ce qui concerne les PCB. Bien que supérieurs à 0.1, les QSm des sédiments du réservoir de Verbois sont inférieurs aux Qsm du Léman-rivières suisses. Ils sont en particulier dus au bruit de fond des concentrations naturelles en métaux lourds.
2.5 Transport des matériaux grossiers
L’Arve transporte également des matériaux grossiers, composés de sables grossiers et de graviers. Les flux moyens annuels pour ces matériaux sont estimés depuis 2008 entre 10'000 et 15'000 m3/an, soit 1 à 2% des matériaux transportés par l’Arve.
Ces matériaux semblent venir en majorité de la Menoge, affluent qui rejoint l’Arve au niveau de Vétraz-Monthoux (74). Le fait que la confluence de la Menoge est proche de la frontière suisse et que le volume de matériaux potentiellement mobilisable sur son cours est important, conforte cette hypothèse.
Les matériaux grossiers sont stockés principalement entre la Jonction et la STEP d’Aïre, ou sur le cours aval de l’Arve (entre la digue Reichlen et la Jonction), les vitesses n’étant pas suffisantes pour les faire transiter le long de la retenue de Verbois en exploitation normale.
L’arrêt de l’exploitation du gravier dans la vallée de l’Arve devrait permettre la recharge du cours d’eau et le retour du gravier de l’Arve d’ici quelques décennies. Il sera nécessaire alors d’adopter une stratégie de gestion de ce gravier (aménagement de pièges à graviers sur le cours de l’Arve par exemple), afin que les matériaux ne soient pas susceptibles de créer des dépôts importants à la Jonction, pouvant engendrer des inondations en ville de Genève.
Il faut relever que les 21 vidanges complètes de la retenue de Verbois pratiquées entre 1944 et 2012 ont permis de transporter les matériaux grossiers. Lors de la chasse de juin 2012, il a été démontré que 40'000 m3 de graviers et sables grossiers accumulés entre la Jonction et la STEP d’Aïre ont été déplacés plus en aval.
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3 Rythme de comblement des retenues genevoises et p rofil d’équilibre
3.1 Retenue de Verbois
En l’absence de vidanges-chasses ou un autre moyen permettant un transit sédimentaire efficace, la retenue de Verbois se comble très rapidement ; ce comblement s’effectue jusqu’à l’atteinte d’un équilibre dynamique morphologique situé autour de 8.5 millions de m3, au-delà duquel les vitesses seront suffisamment importantes pour empêcher la sédimentation de la retenue. En tenant compte d’un état de comblement actuel (mars 2014) estimé à 3.6 Mm3, il faut envisager un équilibre en une quinzaine d’années si aucune action n’est entreprise.
Evolution du comblement de la retenue de Verbois entre 1944 et 2012
Les illustrations ci-après indiquent l’évolution du comblement au niveau de quelques profils en travers le long de la retenue de Verbois, dans le cas d’un abandon des chasses-vidanges. A l’équilibre, le gabarit du Rhône dans la partie aval de la retenue de Verbois (profils R22, R27, R33) se réduit de manière considérable, augmentant ainsi les vitesses d’écoulement. La navigation sur le Rhône deviendrait ainsi moins confortable mais la conséquence majeure serait une augmentation significative des lignes d’eau dues aux pertes de charges, avec un risque d’inondation en ville de Genève.
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Profils bathymétriques sur la retenue de Verbois en cas d’absence de vidanges-chasses
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Le graphique ci-dessous indique l’évolution des lignes d’eau à la Jonction (pour différents débits du Rhône) en fonction du niveau de comblement de la retenue de Verbois. 4 situations de comblement sont illustrées et servent de référence pour l’évaluation des scénarios de gestion sédimentaire.
- S0 - 3.5 Mm3 : Niveau de comblement assuré en cas de gestion des sédiments par vidanges-chasses régulières, selon le retour d’expérience de la vidange-chasse de 2012 qui montre que les sédiments sont peu cohésifs et sur la période entre 1965 et 2003 qui a montré un comblement stable de la retenue de Verbois
- S0’- 5 Mm3 : Niveau de comblement maximum, qui permet, d’après SIG, d’assurer la sécurité en ville de Genève
- S1 - 6.5 Mm3 : Niveau de comblement à l’équilibre en cas de gestion par chasses, tel que modélisé en 2008. Cette valeur est jugé trop élevée par SIG, suite au retour d’expérience de la vidange-chasse de 2012. Pour SIG, cette situation de comblement ne permet pas de garantir la sécurité des riverains.
- S2 – 8.5 Mm3 : Niveau de comblement à l’équilibre en cas de gestion « passive ».
Evolution du niveau à la Jonction en fonction du degré de comblement global de la retenue de Verbois
Pour SIG, le niveau de comblement de la retenue de Verbois ne doit pas dépasser 5 Mm3, afin de pouvoir continuer à maitriser l’exhaussement des lignes d’eau à la Jonction.
3.2 Retenue de Chancy-Pougny
Concernant la retenue de Chancy-Pougny, l’équilibre dynamique est évalué à 1.2 Mm3. Cette retenue possède un volume utile relativement réduit. Un comblement de quelques centaines de milliers de m3 est susceptible de faire monter les lignes d’eau de manière significative.
Une variation de stock positive de 200'000 m3 de matériaux a été constatée dans la retenue de Chancy-Pougny suite à la vidange-chasse de juin 2012. Des dépôts s’étaient constitués entre le Nant
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des Charmilles et le barrage de Chancy-Pougny (zones en jaune et orange). Ces dépositions étaient particulièrement importantes dans le méandre d’Epeisses. Entre 2013 et 2014, des opérations d’accompagnement de crues d’Arve ont permis de déplacer les sédiments du méandre.
Différences bathymétriques (avant/après la vidange-chasse 2012) sur la retenue de Chancy-Pougny
Les simulations numériques ont montré qu’une accumulation de l’ordre de 0.2 Mm3 (faible accumulation comparativement à la retenue de Verbois) ne permet pas de garantir le respect des niveaux prescrits pas la concession de Chancy-Pougny. En particulier, le niveau au point de réglage de la retenue (Nant des Charmilles) augmenterait de 30 cm pour une crue annuelle (800 m3/s) et de 90 cm pour une crue quinquennale (1200 m3/s). Au niveau de l’usine de Firmenich, la limite de débordement (349.50 msm environ) serait atteinte approximativement pour une crue 15 ans au lieu d’une crue 40 ans.
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4 Dragage des retenues de Verbois et Chancy-Pougny
4.1 Contexte réglementaire
La concession de Verbois prévoit la possibilité d’effectuer des dragages.
• Art. 13 Dragages du lit, al 1 : Le concessionnaire exécute à ses frais, entre l'ouvrage du Seujet et le profil n° 37 (1102 m en aval de l'usine hydroélectrique de Verbois), les dragages qu'un alluvionnement excessif rend nécessaires.
• Art. 13 Dragages du lit, al 2 : Ces dragages doivent notamment empêcher que le libre écoulement des eaux du Rhône et de l'Arve ne soit réduit par l'alluvionnement.
Sur le canton de Genève, les travaux de dragage sont soumis à autorisation pour entretien important d’un cours d’eau ou de ses rives, selon les articles de loi suivants :
- Article 19 de la loi cantonale sur les eaux du 5 juillet 1961(L 2 05) - Article 19, alinéa 2 de la loi fédérale sur la protection des eaux du 24 janvier 1991 (Leaux –
RS 814.20) - Article 8 de la loi fédérale sur la pêche du 21 juin 1991 (R.S. 923.0)
Sur la retenue de Chancy-Pougny, les opérations de dragage sont également soumises au droit français et doivent obtenir l’accord de la DREAL.
4.2 Zones de dragage nécessaires à court-moyen term e
La figure ci-dessous indique les zones de comblement préférentielles (en marron) de la retenue de Verbois. Le comblement est particulièrement important en aval du pont de l’autoroute : zones de Planfonds et de Peney. Au niveau du méandre en amont du pont de l’autoroute (Bois des Fonds) la sédimentation est également significative. La répartition des volumes de sédiments accumulés sur les différents tronçons est précisée.
Répartition de l’accumulation annuelle dans la retenue de Verbois
La figure ci-dessous présente l’exhaussement de la ligne d’eau pour une crue centennale, entre le barrage de Verbois (km 0) et la Jonction (km 12) pour différents niveaux de comblement de la retenue
Secteur D Secteur C Secteur B Secteur A
< 10'000 m3/an 70'000 m3/an 80'000 m3/an 200'000 m3/an
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de Verbois : 2.9 Mm3 (situation après vidange 2003), 3.4 Mm3 (situation après vidange 2012), 5.6 Mm3 (situation avant vidange 212) et 8.8 Mm3 (état d’équilibre de la retenue de Verbois).
Exhaussement de la ligne d’eau pour une crue centennale
Bien que le secteur aval de la retenue de Verbois (km 0 à 3) est celui où les dépositions se font de manière importante (55% du stock annuel), il n’influence pas les lignes d’eau de manière significative à moyen terme (9 années d’accumulation/situation avant vidange 2012). En effet la largeur et la profondeur du cours d’eau restent importantes sur ce secteur et les vitesses d’écoulement y sont très faibles. Sachant que la perte de charge hydraulique est fonction du carré de la vitesse d’écoulement, l’exhaussement de la ligne d’eau est faible sur ce secteur pour une situation de comblement inférieure à 5-6 Mm3.
Le secteur critique à moyen terme est situé entre les km 3 et km 7, soit entre le Nant de Lagnon et le Bois des Fonds. Ces secteurs moins profonds et plus étroits (donc avec des vitesses d’écoulement plus rapides) sont soumis à une accumulation relativement importante (zones de l’île de Planfonds et du méandre du Bois des Fonds). Un exhaussement de près de 1 mètre est par exemple estimé dans le secteur du méandre d’Aïre pour une crue centennale, avec un comblement de 9 années de la retenue de Verbois.
4.3 Evaluation de l’opportunité d’un dragage partie l de la retenue de Verbois
En vue de pouvoir éventuellement minimiser le volume de sédiments à extraire de la retenue de Verbois, nous avons évalué l’opportunité d’un dragage continu uniquement au niveau des zones A, B, et C, soit en amont du haut-fond de Peney. Les sédiments ne sont alors pas extraits dans la zone D (entre Peney et le barrage de Verbois) et celle-ci est rapidement comblée jusqu’à l’atteinte d’un équilibre morphologique, à partir duquel les sédiments dragués (zones A, B et C) transitent
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directement en aval du barrage de Verbois. Le volume de dragage est ainsi réduit à ~160'000 m3/an (redépositions non prises en compte), au lieu de 360'000 m3.
4.3.1 Modélisation des lignes d’eau Les lignes d’eau ont été calculées pour cet état morphologique (zone D en équilibre), pour un débit moyen du Rhône (400 m3/s), une crue annuelle (800 m3/s), une crue centennale (1200 m3/s à la Jonction) et une crue millénale (1400 m3/s à la Jonction). Pour le dragage des zones A, B et C, sachant que le dragage peut s’effectuer sur des périodes longues et successivement sur les différents secteurs, deux hypothèses sont prises en compte :
- Sédiments extraits « en continu » dans les secteurs A, B, C (équiv. comblement de 3 Mm3) - Sédiments extraits tous les 3-4 ans dans les secteurs A, B, C (équiv. comblement de 5 Mm3)
Dragage des zones A, B, C – zone D en équilibre : Lignes d’eau pour un débit de 400 m3/s
Givaudan
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Dragage des zones A, B, C – zone D en équilibre : Lignes d’eau pour un débit de 800 m3/s
Dragage des zones A, B, C – zone D en équilibre : Lignes d’eau pour un débit de 1250 m3/s (Jonction)
Givaudan
Givaudan
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Dragage des zones A, B, C – zone D en équilibre : Lignes d’eau pour un débit de 1400 m3/s (Jonction)
A la Jonction, les résultats montrent que l'influence négative du comblement de la zone D devient de plus en plus importante au fur et à mesure de l'intensité des crues du Rhône.
En dehors des périodes de crue, les niveaux sont supérieurs à ceux pour un comblement "avant vidange 2012", alors que les exploitants considèrent que ces niveaux de comblement ne doivent plus être atteints (niveau de comblement maximum fixé = 5 Mm3). Il faut admettre un exhaussement des lignes d'eau de +20 cm par rapport à la situation « après vidange 2012 » pour un débit moyen du Rhône (400 m3/s), soit un niveau équivalent à celui atteint pour un état de comblement global (sans dragage) de 6 Mm3, voir chapitre 3.1
Le dragage des zones A, B, C permet globalement de limiter l'exhaussement à la Jonction de moitié pour une crue centennale (1200 m3/s), par rapport à une retenue complètement comblée. Cependant les niveaux d’eau atteints sont équivalents à ceux atteint pour une situation de comblement globale de la retenue de Verbois de 6.5 Mm3 :
- Pour une crue annuelle (800 m3/s), exhaussement atteint jusqu’à 60 cm. - Pour une crue centennale (1250 m3/s), exhaussement atteint jusqu’à 80 cm. - Pour une crue millénale (1400 m3/s), exhaussement atteint jusqu’à 90 cm.
Les secteurs en aval de la STEP d'Aïre restent fortement influencés par le comblement de la zone D. Au niveau de Givaudan (pont de l’autoroute) par exemple, les lignes d’eau restent proches de ceux atteints en cas de gestion passive.
En conclusion le fait de draguer uniquement les zones A, B, C (160'000 m3/an) et de laisser combler la zone D permet de diminuer l'exhaussement des lignes d'eau à la Jonction à un état équivalent à 6.5 Mm3. Cependant il n’a aucune influence sur l'exhaussement des lignes d'eau sur le tronçon entre la STEP d'Aïre et le barrage de Verbois, pour lequel les niveaux d’eau équivalent à ceux à envisager pour un état de comblement de 8.5 Mm3 (gestion passive).
Givaudan
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L’arrivée probable des sables et graviers en quantité à la Jonction dans une ou deux décennies est également un facteur supplémentaire à intégrer dans le cadre de la planification de la gestion sédimentaire future. Selon le mode de gestion choisi pour ces matériaux (extraction en amont ou transit jusqu’à la Jonction), le risque d’inondation peut effectivement être amplifié.
4.3.2 Risques d’inondation en cas de dragage partie l Une carte des dangers n’existe pas à l’heure actuelle sur ce tronçon du Rhône entre la Jonction et le barrage de Verbois pour le scénario de gestion étudié précédemment. Il serait nécessaire d’évaluer les risques de manière précise le cas échéant.
Pour la ville de Genève, une carte des dangers « Rhône urbain – Arve » a été établi par le canton de Genève. A partir de cette carte des dangers, des études ont permis d’appréhender les risques pour différentes situations de comblement de la retenue de Verbois en termes de débordements directs des cours d’eau ; l’influence sur le réseau de canalisations de la ville de Genève et sur les nappes phréatiques a été également traitée. Nous faisons l’hypothèse que le scénario de dragage partiel (dragage des secteurs A, B, C et secteur D en équilibre) est équivalent, à la Jonction, à un niveau de comblement de 6.5 Mm3.
Débordements directs
L’illustration ci-après présente les zones de débordements en ville de Genève dans le cas d’un dragage partiel de la retenue de Verbois, pour une crue centennale. Les zones où la protection contre les crues est insuffisante sont, pour le Rhône, le parking du Mont-Blanc, le quartier de la Coulouvrenière et le sentier des Saules. En ce qui concerne l’Arve, les zones concernées sont le quai Ernest Ansermet en amont du pont Hans-Wilsdorf, le centre sportif de la Queue d’Arve et le quai au droit du chemin de la Gravière.
Zones de débordement pour une crue centennale en cas de dragage partiel (équivalent à 6.5 Mm3)
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Réseau d’assainissement
A l’heure actuelle (pour des niveaux de comblement inférieurs à 5 Mm3), les refoulements dans certains déversoirs d’orage sont déjà fréquents lors des crues importantes de l’Arve. En cas d’exhaussement des lignes d’eau, nous assisterions à des dysfonctionnements du réseau d’assainissement pour des temps de retour beaucoup plus faibles qu’aujourd’hui.
Nappes phréatiques
Les conséquences pour les nappes des différentes situations de comblement à l’amont de la retenue de Verbois ont été évaluées. Le quartier de la Jonction à l’aval de la rue des Bains est le principal secteur menacé par des remontées de nappe.
La nappe Plainpalais-Jonction a déjà à l’heure actuelle des niveaux critiques par rapport aux sous-sols du bâti existant. La hauteur d’un sous-sol, entre terrain naturel et base des fondations, est classiquement d’environ 3 m. Un grand nombre de sous-sols dans les zones étudiées comprennent un seul sous-sol et, du moins pour les constructions anciennes, il n’y a souvent aucune mesure prévue pour se prémunir contre une remontée de la nappe. Ce sont donc les bâtiments avec un seul sous-sol qui représentent une configuration critique à une modification des niveaux de nappe, sachant que pour les immeubles de plus d’un sous-sol, la construction pénètre de toute façon dans la nappe et des mesures de protection ont dû être entreprises.
L’illustration ci-dessous donne un premier aperçu des sous-sols concernés (immeubles avec un seul niveau de sous-sol fondé à moins de 3 m), pour les situations de comblement actuel (3.5 Mm3), à gauche et en cas de dragage partiel (équivalent 6.5 Mm3), à droite. Il a été constaté que l’exhaussement des nappes est plus important pendant les crues, mais que les surfaces de sous-sols atteints évoluent très faiblement avec le débit du Rhône.
Etat indicatif des sous-sols atteints par les remontées de nappe (Rhône à 400 m3/s). Situation actuelle à gauche et situation en cas de dragage partiel à droite
Un tel scénario de gestion par dragage partiel de la retenue de Verbois ne permet pas de maitriser les lignes d’eau selon les exigences de la concession et du règlement d’application de Verbois ; sa mise en œuvre à long terme nécessite préalablement de protéger la ville de Genève.
Pour pouvoir limiter l’exhaussement des lignes d’eau sur le long terme dans le cadre d’un scénario de dragage exclusif, il est ainsi nécessaire de draguer la totalité des sédiments accumulés dans la retenue de Verbois, soit un volume de 360'000 m3/an.
19
5 Dimensionnement de l’équipement de dragage
5.1 Capacité de transit des sédiments après pompage /rejet
Afin de pouvoir dimensionner l’équipement de dragage, il est nécessaire d’estimer la capacité de transit sédimentaire le long du Rhône genevois (retenues de Verbois et Chancy-Pougny) après extraction et pompage des sédiments de la retenue de Verbois puis rejet en suspension dans l’eau.
5.1.1 Dragage de la retenue de Verbois Nous avons évalué la capacité de transit après rejet au niveau de 3 points fixes :
- En aval du secteur A, - En aval du secteur B, - En aval du secteur C.
En pratique, le point de rejet n’est pas fixe, et les dépôts se feront de manière étalée. Nous supposons par ailleurs que les matériaux à extraire du secteur D devront être directement pompés en aval du barrage de Verbois (par une conduite de refoulement).
La capacité de transit est estimée pour des débits du Rhône suivants : 200 m3/s, 400 m3/s (environ le débit moyen du Rhône) et 600 m3/s (débit d’équipement des usines hydroélectriques). Les calculs ont été effectués pour un niveau de comblement de 3.4 Mm3. La concentration en MES injectée est fixée à environ 1 g/l.
La granulométrie suivante a été utilisée au niveau de tous les sites, en première approximation:
- 50% de diamètre 0.035 mm (limons) - 50% de diamètre 0.2 mm (sables)
20
Dragage du secteur A
(Zones de dépôts pour un débit de 400 m3/s)
Transit sédimentaire dans la retenue de Verbois en cas de dragage du secteur A, après 15 jours
Point de rejet
21
Dragage du secteur B
(Zones de dépôts pour un débit de 400 m3/s)
Transit sédimentaire dans la retenue de Verbois en cas de dragage du secteur B après 75 jours
Point de rejet
22
Dragage du secteur C
(Zones de dépôts pour un débit de 400 m3/s)
Transit sédimentaire dans la retenue de Verbois en cas de dragage du secteur C après 90 jours
Les résultats montrent que les dépôts se forment relativement proches des points de rejet, et cela notamment en aval du secteur C où les vitesses d’écoulement sont faibles. Le débit du Rhône
Point de rejet
23
influence la capacité de transit sédimentaire, mais le transit par le barrage de Verbois reste faible (5 à 15% des flux solides rejetés en fonction de la zone de dragage et du débit).
La modélisation confirme l’hypothèse posée au chapitre 4.3 : en se limitant à draguer les secteurs B et C, les matériaux s’accumuleraient dans le secteur D jusqu’à l’atteinte d’un état d’équilibre sur ce secteur. En fonction du débit du Rhône (de 200 m3/s à 600 m3/s), le taux de redéposition évolue respectivement entre 100% et 80%.
5.1.2 Retenue de Chancy-Pougny En exploitation normale, les sédiments qui arrivent en suspension jusqu’au barrage de Verbois (environ 350'000 m3/an, soit la moitié des flux de sédiments de l’Arve) transitent directement par la retenue de Chancy-Pougny sans s’y déposer. En effet, les vitesses d’écoulement y sont plus importantes que dans la retenue de Verbois et les contraintes de cisaillement sont suffisantes pour maintenir les sédiments en suspension.
La part sédimentaire qui s’accumule dans la retenue de Verbois dispose d’une granulométrie plus importante, notamment dans sa partie amont (secteurs A et B) est susceptible de pouvoir sédimenter. En cas de dragage de la retenue de Verbois, il est probable que des matériaux sédimentent dans le méandre d’Epeisses (retour d’expérience de la vidange-chasse de juin 2012).
Des simulations hydrauliques ont été effectuées pour la retenue de Chancy-Pougny. Les calculs ont été réalisés en conditions stationnaires. La concentration en MES injectée en aval du barrage de Verbois est constante et fixée à 1 g/l. Les lignes d’eau à Chancy-Pougny sont fixées par la concession:
- 400 m³/s (débit moyen) 347.17 msm - 600 m³/s 347.03 msm - 800 m³/s (~ HQ1) 346.77 msm
Les calculs ont été effectués pour 2 gammes granulométriques : 0.035 mm (limons) et 0.2 mm (sables fins). La retenue de Verbois a été décomposée en 3 tronçons, tel que présenté ci-dessous.
Décomposition de la retenue de Chancy-Pougny en 3 tronçons
Amont
Aval
Méandre
Point d’injection
24
Diamètre = 0.035 mm (limons)
Dépôts de sédiments dans la retenue de Chancy-Pougny (cas de limon provenant de Verbois)
Diamètre = 0.2 mm (sables fins)
Dépôts de sédiments dans la retenue de Chancy-Pougny à 400 m3/s (cas de sables fins provenant de Verbois)
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Volume amontVolume méandreVolume avalVolume transitéTOTAL déposé
400 m³/s
600 m³/s
800 m³/s
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Volume amontVolume méandreVolume avalVolume transitéTOTAL déposé
400 m³/s
600 m³/s
800 m³/s
25
Cette évaluation qualitative montre que le débit du Rhône pendant le dragage et le diamètre des sédiments ont une influence significative sur le volume déposé et sur les zones de dépôt.
Concernant les limons (0.035 mm) : Pour des débits inférieurs à 600 m³/s, une partie des sédiments (15 à 25 %) se dépose dans le méandre et en aval. Pour des débits supérieurs à 600 m³/s (périodes de crue), la majorité des sédiments transite en aval de la retenue (90 à 95 %); le reste se dépose dans la partie aval de la retenue même.
Concernant les sables fins (0.2 mm) : Pour un débit de 400 m³/s, la quasi-totalité des sédiments se dépose dans le méandre et même dans la partie amont de la retenue de Chancy-Pougny (secteur de l’Allondon). Pour un débit de 600 m³/s, 10 % des sédiments transite en aval de la retenue; le reste se dépose principalement dans le méandre et en aval (~ 70 %) et en amont.
Seuls les limons réussissent donc à transiter directement par le barrage de Chancy-Pougny. Les matériaux présentant des diamètres supérieurs à ~0.05 mm (sables très fins) sont susceptibles de se déposer dans la retenue et principalement dans le méandre d’Epeisses. Dans le cadre d’une gestion par dragage sur le Rhône genevois, il faut donc considérer un dragage supplémentaire de l’ordre de 150’000 m3/an sur la retenue de Chancy-Pougny, après transfert des matériaux de la retenue de Verbois par dragage.
5.2 Choix de l’équipement de dragage
5.2.1 La drague aspiratrice La figure ci-dessous présente les gammes de profondeurs d’eau sur les 12 kilomètres de la retenue de Verbois. Ces gammes de profondeurs vont déterminer le choix de l’engin d’extraction. Les volumes d’extraction associés à ces 4 gammes de profondeur ont été calculés pour 1 an d’accumulation (360’000 m3) dans la retenue de Verbois.
Identification des profondeurs de dragage
Profondeur de dragage
Accumulation en m3 (1 an)
Accumulation moyenne en cm
Proportion volumique Surface en m 2
Dragage de 14 à 18 m 20’000 30 5% 60'000 Dragage de 10 à 14 m 60’000 55 14% 120’000 Dragage de 8 à 10 m 70’000 65 17% 110'000 Dragage < 8 m 210’000 50 64% 440'000 Total 360’000 - 100% 730'000
Sur la retenue de Verbois, 80% des volumes de dragage doivent être extraits à des profondeurs inférieures à 10 mètres. Pour ce type de travaux, une drague suceuse à désagrégation (cutter suction
26
dredger) peut être utilisée. Différents modèles de drague existent, en fonction du rendement de dragage nécessaire (voir illustration ci-dessous, modèles IHC Merwede). Le modèle préconisé pour assurer l’extraction des matériaux accumulés dans les retenues de Verbois et Chancy-Pougny est précisé au chapitre 5.4.
Modèles de dragues aspiratrices (IHC Merwede)
Dans l’objectif de maintenir le lit principal du Rhône dans son profil initial (après vidange 2012), il est nécessaire d’intervenir à partir du pont de l’autoroute (secteurs C et D) à des profondeurs supérieures à 10 mètres. Devant le barrage de Verbois, les profondeurs peuvent atteindre 18 mètres.
Un bras complémentaire doit être associé, permettant d’effectuer un dragage par injection d’eau à haute pression (plain suction dredger) pour des profondeurs supérieures à 10 mètres (20% du volume à extraire). Certains fournisseurs de drague (DAMEN, IHC Merwede par exemple) proposent des engins d’extraction permettant l’extraction des matériaux de 1 à 18 mètres, avec des bras remplaçables.
27
Exemple d’une drague utilisant une tête désagrégatrice pour des profondeurs < 10m et un bras complémentaire (injection d’eau) pour des profondeurs > 10m, DAMEN
5.2.2 Conduites de rejet Les modélisations numériques effectuées montrent que les dépôts se forment relativement proches des points de rejet, et cela notamment en aval du secteur C où les vitesses d’écoulement sont faibles. Le débit influe de manière significative sur la capacité de transit sédimentaire, mais le transit par le barrage de Verbois reste faible en moyenne (5 à 15% des flux solides rejetés).
Les matériaux extraits sont automatiquement pompés et refoulés en aval dans le lit principal du Rhône. En fonction du lieu du rejet et des vitesses d’écoulement, les matériaux se redéposent plus ou moins rapidement dans la retenue de Vebois. Il est donc nécessaire d’associer à l’équipement de dragage, des conduites de rejet suffisamment longues.
Pour des longueurs de conduites supérieures à ~3 km, il est nécessaire d’associer des « boosters » (stations de pompage mobiles) à l’équipement de dragage. Ces boosters ont un coût d’investissement important, quasi équivalent à celui d’une drague aspiratrice. Nous proposons donc de dimensionner l’équipement de dragage afin d’utiliser un linéaire cumulé de conduite au maximum de 3 km :
- Une conduite fixe de 1.5 km entre le barrage de Verbois et le port d’Aire-la-ville, en rive gauche. La mise en place de cette conduite nécessitera d’effectuer des travaux lacustres (pieux, ancrages, etc.) soumis à autorisation. Elle devra également intégrer la navigation des barges des Cheneviers et des Mouettes.
- Une conduite fixe de 1 km entre le barrage de Chancy-Pougny et le Nant de la Fontaine d’Epeisses (retenue de Chancy-Pougny)
- Une conduite mobile de 1.5 km dans le prolongement de la drague
En amont du secteur D (retenue de Verbois) et en amont du méandre d’Epeisses (retenue de Chancy-Pougny), les sédiments extraits seront rejetés à 1.5 km du point d’extraction. Les matériaux accumulés dans le secteur D (naturellement ou par redéposition après dragage) sont directement évacués en aval du barrage de Verbois.
28
Emplacement indicatif des conduites sur la retenue de Verbois
Des « manchettes » sont généralement utilisées pour l'assemblage de la conduite de rejet grâce à son système bride/bride. Elles permettent de compenser les changements de direction de la canalisation. Les conduites peuvent être flottantes ou immergées. Les flotteurs de drague sont utilisés pour permettre la flottaison de tubes d’évacuation des eaux de dragage. Ils sont résistants aux abordages et aux pressions hydrauliques. Ils sont disponibles en PE semi-rigide ou PE souple (extrêmement flexible).
Conduite de refoulement flottante
5.2.3 Bateau de travail Les dragues aspiratrices ne sont pas autopropulsées. Etant données les caractéristiques (gabarit, poids, structures annexes) de la drague, son convoyage jusqu’au zones de dragage, il est nécessaire d’associer à la drague un bateau de travail. Ce bateau de travail doit par ailleurs permettre d’effectuer des travaux de manutention et d’assistance de la drague:
- Mise en place des ancrages de la drague sur la zone de travail - Pose de corps morts - Travaux de nettoyage du chenal (récupération de déchets et bois coulés) - Montage et démontage des pieux pour passage sous les ponts - Remplacement du cutter (pièce de 350 kg) - Montage de la colonne de refoulement - Récupération des parties de la colonne en cas d’obstruction
29
- Stockage des tronçons de conduite et de cutter en fonction du type de travaux - Approvisionnement en carburant (citerne mobile)
5.3 Planification des dragages
Les secteurs B et C sont, à court/moyen terme, les plus sensibles à l’exhaussement des lignes d’eau. Afin de travailler efficacement et avec un rendement suffisant, il est opportun de laisser cette zone se combler suffisamment et de les draguer toutes les 3 années (700'000 m3), sur une période d’une année complète.
La zone D, qui est comporte 60% du volume total de sédiments accumulé dans la retenue de Verbois sera draguée pendant 2 années sur 3. Nous avons estimé que 90% des sédiments rejetés lors des dragages des zones A, B et C s’accumuleront dans la zone D. Sur ces deux ans, un volume de 500'000 m3 par année doit ainsi être extrait de la zone D en moyenne.
Au cours du dragage de la zone D, les sédiments sont directement rejetés en aval du barrage de Verbois (réseau de conduites de 3 km mis en place).
Evolution des volumes extraits sur les secteurs A, B, C, D dans la retenue de Verbois (La retenue de Chancy-Pougny n’est pas prise en compte)
Au niveau de la retenue de Chancy-Pougny, nous supposons un taux de redéposition de 30%. 200'000 m3 de matériaux devront ainsi être extraits chaque année, deux années sur 3.
Le temps de travail effectif a été estimé en tenant compte des hypothèses de rendement suivantes :
- 500 m3/h pour le secteur D de la retenue de Verbois car les distances de rejet peuvent atteindre 3 km
30
- 600 m3/s pour les secteurs A, B et C de la retenue de Verbois, les distances de rejet étant de 1.5 km
- 500 m3/s pour la retenue de Chancy-Pougny
Cette approche permet d’estimer un temps de travail annuel de 230 jours par année pour assurer le dragage des retenues de Verbois et de Chancy-Pougny. 170 jours sont prévus sur la retenue de Verbois et 60 jours sur la retenue de Chancy-Pougny.
6.5 heures de dragage à plein rendement est considéré pour un jour de travail. Il est en effet nécessaire d’ajouter le temps pour le convoyage, la progression de la drague, le dégagement de bois/déchets, les pannes éventuelles. Un tel engin d’extraction devrait travailler le cas échéant en continu sur le Rhône, en été comme en hiver.
5.4 Modèle de drague aspiratrice proposé
La nécessité de rejeter un débit solide de 500 à 600 m3/h à une distance de 3 kilomètres impose l’acquisition d’une machine relativement puissante. Les modèles CSD 450 (DAMEN) et Beaver 45 (IHC Merwede) permettent d’obtenir de tels rendements. Leur puissance se situe entre 750 et 850 kW. La consommation de diesel est de 120 litres/heure. Pour ces deux modèles, un bras peut compléter la drague afin de pouvoir excaver à des profondeurs de 18 mètres. Ces modèles disposent d’un réservoir d’environ 15’000 l, permettant une durée de fonctionnement d’une centaine d’heures (15 jours de travail).
IHC Beaver 45 (750 kW)
Débit solide (m3/h) pour une drague du type Beaver 45
31
La consommation en diesel est estimée à 180'000 litres/an.
m3 extraits/an heures effectives jours litres Diesel coût Diesel [CHF]Verbois 550'000 1'100 170 132'000 264'000
Chancy-Pougny 200'000 400 60 48'000 96'000Total 750'000 1'500 230 180'000 360'000
Les dragages seront exécutés pendant les jours ouvrables, soit généralement pendant la période de débit élevés. Les concentrations ajoutées des sédiments évolueront entre 0.5 et 2 g/l. Pendant le dragage, la concentration en MES dans le Rhône dépassera ainsi régulièrement 1 g/l.
Débit solide - sortie drague
Débit solide - sortie drague [d=1.4] Débit Rhône
Concentration ajoutée [g/l]
m3/h kg/s m3/s g/l 500 194 400 0.5 600 233 400 0.6 500 194 300 0.6 600 233 300 0.8 500 194 500 0.4 600 233 500 0.5 500 194 100 1.9 600 233 100 2.3
Les dimensions des dragues du IHC Beaver 45 et du DAMEN CSD 450 sont récapitulées ci-dessous
Beaver 45 CSD 450
Fournisseur IHC Merwede DAMEN Dimensions longueur totale 26.1 33 longueur ponton 16 23 largeur 6.91 6.95 profondeur 2.01 1.8 Tirant d'eau (réservoir plein) 1.40 1.15 Tirant d’air
6.10
Poids
115t Profondeur max de dragage 10 m 12 m diamètre interne conduite 450 mm 450 mm Machine - pompe Puissance installée 746 kW 865 kW
32
6 Coûts du scénario de gestion par dragage Les coûts de travaux de dragage de 360'000 m3/an sur la retenue de Verbois et 150'000 m3/an sur la retenue de Chancy-Pougny par l’intermédiaire d’une entreprise tierce sont évalués à environ 4.5 MCHF par année, pour autant que les conduites fixes puissent être préalablement installées par les exploitants.
L’investissement, incluant la drague aspiratrice, son annexe et les conduites, est estimé à 7.6 MCHF. En tenant compte de l’amortissement de l’équipement sur une durée de 18 ans, les coûts d’exploitation pour ce mode de gestion se montent à 1.6 MCHF/an.
(Drague 750 kW - Beaver 45)
INVESTISSEMENT Coût [M EUR] Coût [M CHF]
Drague aspiratrice type Beaver 45 1.4 1.8
Bras supplémentaire 18 m 0.3 0.4
Adaptations diverses et options 0.3
Conduites flottantes en PEHD, 1.5 km 1 1.3
Conduites fixes Verbois, 1.5 km 0.6 0.8
Conduites fixes Chancy, 1 km 0.4 0.5
Bateau de travail 0.8 1.0
Travaux lacustres, GC (conduites fixes) 1.0
Total 6.9 Divers (10%) 0.7
Total (EV+PRE+SFMCP) 7.6
EXPLOITATION Coûts annuels [k CHF]
Annuité (amortissement sur 18 ans), intérêt = 5% 647
Main d'œuvre (2 EPT) 350
Coûts de fonctionnement (diesel --> 180'000 l/an)) 360
Maintenance des installations 200
Total 1'557
La mise en œuvre d’un dragage continu sur les différents tronçons du Rhône est très lourde et nécessite des coûts d’investissement et d’exploitation importants pour les exploitants hydroélectriques. Ces charges représentent un surcoût de près de 200% par rapport à un scénario de vidange-chasse triennale, dont les coûts sont estimés à 0.6 MCHF/an.
33
7 Conclusions L’extraction des matériaux par dragage des retenues de Verbois et de Chancy-Pougny permet de maintenir un gabarit du lit du Rhône suffisant pour maitriser les lignes d’eau, moyennant des coûts d’exploitation importants et une extraction soutenue des matériaux pendant tous les jours ouvrables de l’année.
Le dragage permet de réduire sensiblement les impacts piscicoles au niveau des retenues par rapport à la vidange triennale (dévalaison principalement). En revanche, la remise en suspension de sédiments 230 jours par an est susceptible de provoquer des impacts négatifs sur la végétation et sur le peuplement aquatique (faune piscicole et macrofaune benthique) des tronçons situés en aval des zones de dragage. Les concentrations en MES dépasseront en effet régulièrement 1 g/l, soit les concentrations dans le Rhône lors des crues du Rhône. Aussi, la consommation en carburant est très importante (180'000 litres par année) pour assurer ces opérations de dragage, rejetant ainsi 460 tonnes de CO2 par année.
La mise en œuvre d’un dragage continu ou régulier sur les différents tronçons du Rhône est très lourde et nécessite des coûts d’investissement et d’exploitation très importants pour les exploitants hydroélectriques.
Etant donné la vitesse de comblement importante de la retenue de Verbois, des dragages doivent être entrepris déjà d’ici 2015 en l’absence de futures vidanges-chasses. Ces opérations de dragage doivent permettre d’assurer l’extraction de 360'000 m3/an de la retenue de Verbois, puis dans la retenue de Chancy-Pougny.
Par ailleurs il faut noter que les dimensions des dragues présentées ne sont pas adaptées à une utilisation dans les chenaux des barges de la Jonction (transport fluvial des déchets). L’acquisition par l’usine d’incinération d’une drague plus petite resterait nécessaire. Dans le cadre d’un scénario de gestion mixte tel que proposé dans le rapport du COTECH (SIG, SFMCP, octobre 2014), l’acquisition conjointe d’une drague moins puissante peut être envisagée (Beaver 40 par exemple).
34
8 Annexes Fiches techniques des dragues IHC Beaver 45 et DAMEN CSD 450
IHC Beaver® 45
e a e a e e
ra r a e a e vera e r
erv e a r
a ara e er
IHC Beaver® 45
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�
�
�
�
�
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IHC Beaver® 45
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A
B
C
D
E
IHC Holland BV
Pu
mp
ou
tpu
t in
m3 o
f in
sit
u s
oli
ds
pe
r e
ffe
c v
e p
um
pin
g h
ou
r
Discharge length in m
E D C B A
1000
800
600
400
200
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10.000
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