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Rapport " Pour une politique nutritionnelle de santØ publique en France " Sommaire TEXTE DE LA SAISINE MINISTRIELLE Composition du groupe de travail des personnalitØs auditionnØes Avant-propos A. CONSTAT ET ENJEUX 1. LES ENJEUX DE SANTE PUBLIQUE 1.1. - Cancers 1.2. - Maladies cardio-vasculaires 1.3. - ObØsitØ 1.4. - DiabLte non-insulino-dØpendant, dyslipØmies 1.5. - OstØoporose 1.6. - Autres problLmes de santØ publique 2. CONSOMMATION ALIMENTAIRE ET ETAT NUTRITIONNEL DE LA POPULATION VIVANT EN FRANCE 2.1. - L’Øvolution de lalimentation en France 2.2. - LØvolution de la consommation des diffØrents aliments 2.2.1. - Pain 2.2.2. - Pommes de terre 2.2.3. - LØgumes secs 2.2.4. - Fruits et lØgumes 2.2.5. - Sucres et produits sucrØs 2.2.6. - ufs 2.2.7. - Viandes et poissons 2.2.8. - Lait et produits laitiers 2.2.9. - Beurre, huiles et autres matiLres grasses ajoutØes 2.2.10. - Sel 2.2.11. - Vin et boissons alcoolisØes 2.3. - ConsØquences nutritionnelles de lØvolution de lalimentation 2.4. - Les apports nutritionnels actuels en France et la contribution des diffØrents aliments 2.4.1. -LØvlution des apports nutritionnels en fonction de lge 2.4.2. -Les apports en macronutriments et la contribution des aliments aux apports

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  • Rapport " Pour une politique nutritionnelle de santpublique en France "

    Sommaire

    TEXTE DE LA SAISINE MINISTRIELLE

    Composition du groupe de travail des personnalits auditionnes

    Avant-propos

    A. CONSTAT ET ENJEUX

    1. LES ENJEUX DE SANTE PUBLIQUE

    1.1. - Cancers

    1.2. - Maladies cardio-vasculaires

    1.3. - Obsit

    1.4. - Diabte non-insulino-dpendant, dyslipmies

    1.5. - Ostoporose

    1.6. - Autres problmes de sant publique

    2. CONSOMMATION ALIMENTAIRE ET ETAT NUTRITIONNEL DELA POPULATION VIVANT EN FRANCE

    2.1. - L'volution de lalimentation en France

    2.2. - Lvolution de la consommation des diffrents aliments

    2.2.1. - Pain

    2.2.2. - Pommes de terre

    2.2.3. - Lgumes secs

    2.2.4. - Fruits et lgumes

    2.2.5. - Sucres et produits sucrs

    2.2.6. - ufs

    2.2.7. - Viandes et poissons

    2.2.8. - Lait et produits laitiers

    2.2.9. - Beurre, huiles et autres matires grasses

    ajoutes

    2.2.10. - Sel

    2.2.11. - Vin et boissons alcoolises

    2.3. - Consquences nutritionnelles de lvolution de

    lalimentation

    2.4. - Les apports nutritionnels actuels en France et la

    contribution des diffrents aliments

    2.4.1. -Lvlution des apports nutritionnels en

    fonction de lge

    2.4.2. -Les apports en macronutriments et la

    contribution des aliments aux apports

  • existence une fracture par fragilit de l'extrmit du col du fmur, 31 prsentant parailleurs une fracture vertbrale ou de l'avant-bras.

    En France en 1990, le nombre de fractures de lextrmit suprieure du fmur chezdes sujets gs de 20 ans et plus est estim 48 000 (dont 75 % chez des femmesde plus de 50 ans). On estime quil y aurait eu en France en 1990 entre 40 000 et65 000 patients prsentant des tassements vertbraux et 35 000 cas de fractures dupoignet.

    Outre leur cot humain important, les consquences socio-conomiques sontconsidrables : on estime que les fractures du col du fmur dues lostoporosecotent, en France, entre 4 et 7 milliards de francs par an (INSERM Expertisecollective, 1997).

    1.6. Autres problmes de sant publique

    Il existe en France, comme dans lensemble des pays industrialiss, de nombreuxautres maladies ou problmes de sant pour lesquels le rle dterminant des facteursnutritionnels est aujourdhui reconnu. Cest le cas notamment des caries dentaires,des malformations du tube neural, des maladies digestives coliques, de lacataracte, Ces maladies constituent galement des problmes graves en termes desant publique : elles peuvent concerner des fractions importantes de la population etavoir des consquences graves sur le plan humain et conomique.

    2. CONSOMMATION ALIMENTAIRE ET ETAT NUTRITIONNEL DE LAPOPULATION VIVANT EN FRANCE

    2.1. L'volution de lalimentation en France

    En France, comme dans lensemble des pays industrialiss, les habitudes alimentaires ontbeaucoup plus chang au cours des 50 dernires annes quau cours des sicles prcdents(Hercberg, 1996). De nouveaux aliments ont t introduits, dautres ont pratiquement disparude la composition des repas. Ces profondes modifications comportent, sur le plan nutritionnelet sur le plan de la sant, des aspects positifs et dautres ngatifs, des avantages et desinconvnients pour la sant.

    Lvolution de lalimentation accompagne les transformations de notre socit. Elle ne peut secomprendre qu la lumire des facteurs technologiques, sociologiques, conomiques,culturels et mme politiques qui ont maill lvolution de notre socit au cours des derniresdcennies : modifications des modes de vie, volutions sociologiques, dveloppement socio-conomique, progrs technologiques, changement des gots des consommateurs et desmodes de consommation.

    Des modifications profondes du mode de vie ont abouti rduire les dpensesnergtiques dans la vie quotidienne. La mcanisation a contribu rduire les tchesconsommatrices d'nergie, aussi bien au niveau des dplacements, que dans le travailindustriel, agricole ou domestique. Dans les usines, les ateliers ou les chantiers, de nombreuxengins ont t crs pour dcharger l'Homme des travaux fatigants, ceux qui exigent les plusgros efforts musculaires. L'Homme de l're industrielle marche de moins en moins, circule envoiture, en transports en commun.... Les ascenseurs lui vitent d'avoir monter les escaliers.De trs nombreux appareils mnagers (machine laver le linge ou la vaisselle, aspirateurs,...) ont galement considrablement allg son travail domestique. L'Homme moderne n'apresque plus besoin de lutter contre le froid : les maisons, les bureaux, les ateliers, lestransports en commun sont parfaitement chauffs. Ceci entrane une baisse des dpenses dethermorgulation.

  • Face la diminution globale des dpenses nergtiques (musculaires et dethermorgulation), les populations des pays industrialiss ont ragi spontanment enrduisant leurs apports nergtiques.

    L'amlioration des conditions socio-conomiques observe au cours des derniresdcades a permis un meilleur accs de la majorit de la population des aliments plus varis.Si l'on compare l'volution des salaires et celle du prix des aliments d'origine animale depuisle dbut du sicle, on constate que le prix de la douzaine d'ufs a augment 10 fois moinsque le salaire de l'ouvrier mtallurgiste, le prix du jambon, 8 fois moins, le prix du kilogrammede bifteck 2,5 fois moins. Ce qui permet aujourd'hui pour l'ouvrier mtallurgiste, pour un mmetemps de travail, de s'offrir une quantit beaucoup plus importante d'aliments source deprotines animales.

    Les progrs technologiques ont t particulirement spectaculaires dans toutes les tapesde la chane agro-alimentaire jusqu' la mise sur le march des produits : production,conservation, commercialisation, distribution, Quelques exemples illustrent les progrsaccomplis : la slection des poules pondeuses a permis d'augmenter la production des ufspar poule qui est passe de 130 ufs par an en 1920 250 ufs par an actuellement. Unpoulet est aujourd'hui commercialisable en 8 9 semaines alors que traditionnellement, il taitmis sur le march 5 ou 6 mois. Les techniques de strilisation haute temprature, desurglation, de lyophilisation ont amlior les dures de conservation et favoris ladisponibilit des produits en tous lieux et en toutes saisons.Les modes de prparation familiale ont eux aussi volu, avec notamment le dveloppementdes produits surgels et de l'usage du four micro-ondes.

    La modification des gots des consommateurs et de la valeur symbolique attache auxdiffrents aliments a t galement trs profonde. La pain et la viande constituent desexemples frappants. Le pain a t longtemps rattach des valeurs traditionnelles morales,religieuses ou lies au travail : " jeter du pain tait un pch ", " on gagnait son pain la sueurde son front ", " on avait du pain sur la planche ",.... Aujourd'hui on ne gagne plus son pain, ongagne son bifteck.... Le saumon tait autrefois en Bretagne un poisson abondant, donc banal;les employeurs devaient s'engager ne pas en servir plus de 3 fois par semaine leurpersonnel.... La dinde a vcu une volution inverse : autrefois aliment de prestige, elle estdevenue actuellement une viande banale du fait de sa production en levage industriel.De nombreux aliments venant du bout du monde (kiwis, avocats,) et de nouvelles culturesculinaires (plats exotiques) ont t largement introduits et se sont intgrs dans les modlesalimentaires traditionnels. A linverse, certains aliments consomms traditionnellement depuisplusieurs sicles ont compltement disparu au cours des dernires dcennies.

    Les changements sociologiques : le dveloppement du travail des femmes, la frquencedes familles monoparentales, la dcohabitation des gnrations et les grands phnomnesdurbanisation ont galement contribu bouleverser les habitudes et les comportementsalimentaires. La forte proportion de femmes actives constitue un lment important danslvolution des habitudes alimentaires, dans la mesure o les femmes, qui ce rle tait etreste encore traditionnellement dvolu, ont non seulement moins de temps pour prparer lesrepas, mais aussi moins besoin de la valorisation sociale lie ce rle.

    Dautre part la " socit de consommation " se caractrise par une disponibilit et uneaccessibilit alimentaire indite et par une trs forte pression de la communication. A une forteincitation la consommation dans tous les domaines, y compris nutritionnels, rpondent les" conseils " nutritionnels les plus divers, en particulier lidal minceur. Les traditionnelles peursalimentaires, quelles soient ou non lgitimes, sont amplifies par les mdias en touteoccasion. Le consommateur se trouve plac devant des messages discordants et biensouvent paradoxaux (" consommez, soyez minces "). Les rfrences en termesdalimentation, les " normes " familiales et culturelles taient tablies pour une dure quidpassait une gnration. A lheure actuelle, elles manent de manire dominante desmdias et ont une dure de vie quasi saisonnire.

    Le changement des modes de consommation a t trs important au cours des derniresdcennies, notamment par le dveloppement de la restauration collective qui a connu un

  • remarquable essor depuis 1955. Au dbut des annes 1990, plus de 5 milliards de repastaient servis chaque anne en restauration collective.

    2.2. Lvolution de la consommation des diffrents aliments

    Plusieurs sources de donnes (voir encadr ci-aprs) apportent des informations relativementprcises sur l'volution de la consommation des diffrents groupes d'aliments au cours desdernires dcennies.

    2.2.1. Pain

    La consommation de pain par personne (extrapole partir des donnes indirectes dedisponibilits et dachats) est actuellement infrieure au tiers de ce quelle tait au dbut dusicle, et reprsente la moiti de ce quelle tait il y a 50 ans (environ 220 kg/an en 1880;120 kg/an en 1950; 60 kg/an en 1996). Malgr laccroissement de la consommation dautresproduits craliers (qui a doubl au cours des 50 dernires annes), celle-ci ne vient pascompenser la diminution de crales lie au plus faible usage du pain. Au cours des toutesdernires annes, la consommation de pain semble stabilise, du fait notamment de ladiversification des formes de pain mises sur le march. Les enqutes alimentaires individuellesralises chez environ 5 000 sujets dans le cadre de ltude SU.VI.MAX (18 enqutesalimentaires par sujet correspondant 90 000 journes alimentaires sur 3 ans) mettent envidence une consommation moyenne de pain de 133 g/j chez les hommes de 45 60 ans etde 84 g/j chez les femmes de 35 60 ans (Hercberg et al., 1998). Les diverses tudes(SU.VI.MAX, ASPCC, Val-de-Marne) mettent en vidence que la consommation de pain varieconsidrablement selon le sexe, l'ge et les catgories socio-professionnelles (Hercberg et al.,1998 ; Rigaud et al., 1997 ; Preziosi et al., 1991).

    Sources de donnes sur la consommation alimentaire

    Les bilans des disponibilits alimentaires drivs des statistiques agricolesnationales et internationales (FAO, OCDE, Eurostat). Ces bilans fournissent, parpays, pour chaque aliment, la quantit mise la disposition des habitants, sur labase des quantits produites, auxquelles sont ajoutes les importations et soustraitsles exportations, les utilisations autres qualimentaires, lutilisation pourlalimentation animale, les stocks.... Ces quantits ramenes au nombre dhabitants,sont largement surestimes, puisque les pertes aux diffrents stades entre laproduction et l'assiette du consommateur ne sont pas prises en compte. Il sagit demoyennes, masquant les disparits en fonction des ges, des sexes, des rgions,Cependant, calcules sur les mmes bases, anne aprs anne, ces donnespermettent de suivre l'volution des grandes tendances de la consommations d'unpays.

    Les enqutes sur les achats alimentaires des mnages en France (INSEE,SECODIP,.. ) portent sur de larges chantillons de mnages. Certaines de cesenqutes ne prennent en compte la consommation hors domicile,l'autoconsommation, la consommation des clibataires ou des personnes vivant eninstitution. Il sagit des achats et non pas des consommations relles. Lunit debase est le mnage et non pas les individus.

    Les statistiques nationales sur la consommation fournies annuellement parl'INSEE (Annuaire Statistique de la France) modulent ces bilans en intgrant desdonnes provenant des professionnels et de la distribution, des enqutes sur lesachats des mnages, de lauto-production, de la consommation dans les institutionset hors domicile. Ces statistiques donnent une moyenne des" " consommations "estimes partir des disponibilits par habitant, mais ne fournissent aucuneinformation sur la variabilit individuelle ou rgionale (il ne sagit pas deconsommations relles). Cependant les sries chronologiques permettent deraliser des comparaisons dans le temps.

    Les enqutes de consommation individuelle visent prciser lesconsommations alimentaires relles des individus selon l'ge, le sexe, la catgorie

  • socio-professionnelle, certaines circonstances physiologiques de la vie,. Lesdonnes collectes le sont le plus souvent dans le cadre de lestimation de lacouverture des besoins, de la dtermination de ltat nutritionnel, ou de ltude desrelations entre lalimentation et la sant. Les diffrences de mthodes utilises et ladiversit des populations tudies rendent parfois difficiles les comparaisons desrsultats des tudes. Les grandes tudes de mesure des apports nutritionnels auniveau individuel ralises en France depuis la fin des annes 80 sont prsentesdans l'encadr de la page suivante.

    2.2.2. Pommes de terre

    La consommation de pommes de terre est variable selon les rgions (les populationsdu Nord restent les plus fortes consommatrices) et selon les catgories socio-professionnelles. Extrapole partir des donnes de disponibilits, elle aconsidrablement diminu au cours des dernires dcennies passant de178 kg/an/habitant en 1925, 118 kg/an/habitant en 1975 et 64,5 kg/an/habitant en1996. Depuis 1990, on assiste une lgre remonte de cette consommation,favorise par la mise disposition par les industries agro-alimentaires de produitsprpars (pommes de terre pluches, chips,...).Dans ltude SU.VI.MAX, la consommation moyenne de pommes de terre est de61 g/j chez les hommes de 45 60 ans et de 43 g/j chez les femmes de 35 60 ans.

    2.2.3. Lgumes secs

    Pendant de nombreuses annes, les lgumes secs (lentilles, haricots, poischiches,) ont jou un rle important dans la satisfaction des besoins protiques descouches sociales les plus dfavorises (les haricots taient " la viande du pauvre ").La consommation des lgumes secs a chut de faon nette entre 1920(7,3 kg/personne/an) et 1985 (1,4 kg/personne/an ). Au cours des dernires annes,la consommation de lgumes secs est reste stable, voire a eu tendance lgrement augmenter, du fait des prparations industrielles et du dveloppement desformes en conserve (1996 : 1,6 kg/personne/an).Dans ltude SU.VI.MAX, la consommation moyenne de lgumes secs est de 12 g/jchez les hommes de 45 60 ans et de 8 g/j chez les femmes de 35 60 ans.

    2.2.4. Fruits et lgumes

    La consommation de fruits a augment particulirement entre 1950(40 kg/an/habitant) et 1990 (72 kg/an/habitant). Depuis 1990, elle diminueprogressivement (en 1996, elle tait de 65 kg/an/habitant). Dans ltude SU.VI.MAX,la consommation moyenne de fruits est de 211 g/j chez les hommes de 45 60 ans etde 187 g/j chez les femmes de 35 60 ans.La consommation de lgumes a continuellement augment depuis les annes 50,passant de 60 kg/an/habitant en 1950 119 kg/an/habitant en 1995. Elle semble trestabilise, voire en lger recul au cours des dernires annes (elle tait de115,7 kg/an/habitant en 1996).Dans ltude SU.VI.MAX, la consommation moyenne de lgumes est de 119 g/j chezles hommes de 45 60 ans et de 113 g/j chez les femmes de 35 60 ans.

    2.2.5. Sucres et produits sucrs

    La consommation totale de sucre (de betterave ou de canne) a considrablementaugment, passant de 26 kg/an/habitant en 1953 40 kg/an/habitant en 1974.Ensuite une lgre rduction a t observe avec une stabilisation depuis 1985. En

  • 1995, cette consommation tait de 34 kg/an/habitant. Cette valeur moyenne masquede grandes disparits en fonction de lge.

    En fait la consommation du sucre " en nature " a fortement baiss depuis 1970(passant de 23 kg/an/habitant 14 kg/an/habitant en 1995), alors que les quantitsincorpores aux aliments industriels ou aux boissons ont augment. De 1950 1995,la consommation de boissons sucres, jus de fruits et nectars a t multiplie par 6pour atteindre 50 l/an/personne. La consommation de produits riches en sucres(gteaux, crmes glaces, sorbets,) a augment encore plus, passant de1 kg/an/habitant en 1960 14 kg/an/habitant en 1995.

    Au total, la consommation de produits craliers, de lgumes secs et defculents a considrablement chut au cours des dernires dcennies (mme siune stabilisation de la consommation sobserve depuis quelques annes). Cesgroupes daliments constituent les principales sources de glucides dits" complexes ", en particulier damidon et de fibres alimentaires. La rduction dela consommation de ces aliments dans la ration journalire au cours desdernires dcennies a contribu rduire les apports nergtiques et damidon(mais galement de fibres et de protines vgtales). Au contraire,laugmentation de la consommation de produits sucrs a eu pour consquencedaugmenter la contribution des sucres simples dans la ration nergtique.Si laugmentation de la consommation de fruits et lgumes a permis damliorerlquilibre nutritionnel et a contribu augmenter les apports en vitamines et enfibres, la rduction rcente de leurs apports va dans le sens dune rduction dela densit en micronutriments.

    Les grandes tudes de mesure des apports nutritionnels individuels menes enFrance au cours des dernires annes

    Etude " Val-de-Marne " (1988) : tude transversale sur 1 108 sujets de 6 mois 97ans. Collecte des donnes alimentaires par la mthode de lhistoire alimentaire domicile.

    Etude " ASPCC " (1993-1994) : tude transversale sur 271 enfants de 2 17 anset 1229 adultes rpartis dans toute la France. Collecte des donnes alimentairespar relev alimentaire de 7 jours avec pese domicile.

    Etude " SU.VI.MAX " (1994-2002) : tude longitudinale sur 13 535 sujets adultes(femmes de 35 60 ans et hommes de 45 60 ans) recruts au niveau national.Collecte des donnes alimentaires par enregistrement de lalimentation sur 24 htous les 2 mois, soit 6 journes alimentaires par an depuis 1994.

    Etude INCA (1998-99 ) tude transversale sur un chantillon reprsentatif de lapopulation de 1985 adultes de 15 ans ou plus et 1018 enfants de 3 14 ans.

    2.2.6. ufs

    La consommation dufs a augment au cours des dernires annes du fait delutilisation des ufs et drivs dans de nombreuses prparations industriellesalimentaires. Elle est passe de 10,5 kg/an/habitant en 1959 15 kg/an/habitant en1996. Dans ltude SU.VI.MAX, on observe une consommation moyenne dufs de22 g/j chez les hommes de 45 60 ans et de 17 g/j chez les femmes de 35 60 ans.

    2.2.7. Viandes et poissons

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  • Il persiste de grandes variations rgionales des consommations des diffrents typesde matires grasses en France. Mme si ces diffrences ont tendance sestomper,il existe toujours une " France de lhuile " (rgions du Sud) et une " France du beurre "(rgions de lOuest et du Nord).

    La consommation des matires grasses visibles a considrablement augmentau cours des dernires dcennies, mais a tendance se stabiliser depuis les 10dernires annes.

    volution des " consommations " (disponibilit moyenne par an et par habitant)des principaux groupes daliments entre 1950 et 1996 selon lAnnuaireStatistique de la France (1999)

    Kg ou l /an/habitant 1950 1960 1970 1980 1985 1990 1995 1996

    Pain 1

    121,7 100,0 80,3 70,6 66,3 63,4 59,6 60,0

    Produits craliers 2

    13,3 15,9 19,8 23,8 24,9 27,3 28,0 28,3

    Pommes de terre 152,7 126,5 125,6 89,0 80,5 62,4 64,1 64,5

    Lgumes secs 3,1 3,5 2,3 1,9 1,4 1,6 1,6 1,6

    Lgumes 59,5 82,2 103,6 107,9 114,2 117,2 118,8 115,7

    Fruits 3

    37,7 55,5 66,9 67,0 71,6 71,7 67,8 65,0

    Viandes 5

    44,4 60,5 71,2 86,0 88,8 90,9 85,5 84,6

    Poissons 6

    10,5 13,8 15,4 18,1 19,7 23,4 25,4 25,4

    Laits 77,6 ND ND 74 ,0 ND ND 68,4 66,2

    Yaourts ND ND ND 8,7 ND ND 18,2 18,5

    Laits, yaourts 7

    ND 76,8 83,9 90,0 99,7 104,5 106,1 ND

    Fromages 8

    5,0 8,5 11,5 15,3 16,0 17,1 18,4 17,9

    Beurre saindoux 9

    5,8 8,4 10,4 9,4 8,5 8,1 8,0 7,9

    Huiles vgtales 10

    5,2 7,6 8,1 10,8 11,3 11,4 12,9 13,6

    Margarines 11

    0,9 1,6 1,9 2,3 2,4 2,3 2,1 2,1

    Total matires grasses 12

    11,8 17,6 20,4 22,6 22,3 21,8 23,0 23,6

    Sucre 13

    13,2 17,0 23,2 19,6 16,9 14,7 14,2 ND

    Crmes .glaces dessert14

    0,0 1,1 2,2 6,6 8,8 12,4 14,2 ND

    Boissons gazeuse Jus 15

    8,4 10,5 21,4 26,3 31,4 42,7 48,3 48,7

    Bires, cidres 50,4 50,8 48,8 51,7 47,0 46,1 44,2 44,1

    Vins + Vins doux 16

    123,4 142,7 111,1 93,7 80,5 72,0 68,1 ND

    Eau de vie, liqueurs 3,9 2,7 3,1 3 ,1 3,1 3,2 ND ND

    1 ne comprend pas le pain premball, partir de 1980 ;2 comprend toutes les farines, le riz et les produits base de crales autres que le pain ;3 les lgumes frais, en conserve et surgels, partir de 1970 ;4 comprend les postes fruits frais, bananes, agrumes et fruits surgels, mais non les fruits secs, les fruits au sirop,confitures, geles et compotes ;

  • 5 comprend les postes porc frais, jambon, autres charcuteries et conserves de viandes, triperie, buf, veau,mouton, agneau, cheval, volailles, produits carns surgels, lapin, gibier ;6 comprend les postes poissons, crustacs, coquillages frais, poissons et crustacs surgels, conserves depoisson ;7 partir de 1980, comprend les desserts lacts et le fromage frais ;8 comprend les autres fromages ; 9 beurre, saindoux et autres graisses animales jusquen 1975, ensuite beurre ;10 ensemble des huiles vgtales ;11 margarines et autres graisses vgtales ;12 total de 9, 10 et 11 ;13 comprend le sucre achet en ltat, le miel et les confiseries (ne comprend pas le sucre incorpor dans lesptisseries achetes, les boissons sucres, desserts lacts, yaourts sucrs, crmes glaces, chocolat ;14 crmes glaces, sorbets, entremets et gteaux glacs ;15 boissons gazeuses, jus de fruit et nectars (mais non eaux minrales gazeuses ;16 vins courants, vins AOC, champagnes. Le vin doux est compris dans ce poste pour les annes antrieures 1980. ; ND : donnes non disponibles

    Figure : courbes dvolution de la consommation moyenne par habitant dediffrents aliments (pain, pommes de terre, fruits et lgumes, viandes,fromages, matires grasses, crmes glaces, boissons gazeuses).

    2.2.10. Sel

    La consommation de sel est mal connue en France : il nexiste aucune mesure de natriurse de24 h (seul critre objectif pour valuer la ralit des apports quotidiens de sel) sur un chantillonreprsentatif de la population. La valeur de 12 g de sel par jour a t retenue comme limitesuprieure de consommation, au-del de laquelle le risque pour la sant fait l'objet d'unconsensus large. Or des tudes rgionales sur la natriurse ont montr que la valeur de 12 g/jtait dpasse dans une fraction importante de la population (plus de 20 %). Les premiersrsultats de ltude INCA (Enqute individuelle nationale de consommation alimentaire) ralisepar lObservatoire des consommations alimentaires sur un chantillon reprsentatif de lapopulation montrent que les apports de sodium (ne prenant pas en compte lajout volontaire desel) sont suprieurs 12 g/j chez 10 % des sujets : le pourcentage est certainement sous-estimpar rapport ce que pourrait montrer ltude de la natriurse de 24 heures.

    2.2.11. Vin et boissons alcoolises

    La consommation de vin a considrablement augment au 19me

    et dans la premire moiti du20

    me sicle pour atteindre 143 1/an en 1955, mais elle diminue depuis continuellement, jusqu

    atteindre 67 1/an en 1996.En 1950, la consommation de bire et de cidre tait d'environ 50 litres/an et est reste assezstable ou en lgre hausse jusqu'en 1980 (52 1/an), mais depuis une baisse d'environ 15 % estenregistre (44 l/an en 1995).Les consommations des autres boissons alcoolises sont relativement stables depuis 1950jusqu'en 1990 : eau de vie, liqueurs : 3,2 1/an, apritif, vin de liqueur : prs de 5 1/an. En alcoolpur, la consommation en France a baiss de 40 % entre 1961 (18 1/an/ habitant) et 1997 (11l/an/habitant).Les consommations sont plus leves chez les hommes et augmentent avec lge, surtout pourle vin.

    2.3. Consquences nutritionnelles de lvolution de lalimentation

    Les consquences nutritionnelles de l'volution de l'alimentation en France (comme celle desautres pays industrialiss), au cours des dernires dcennies, se caractrisent par :

    une rduction globale de l'apport nergtique (en rapport avec la diminution desdpenses nergtiques),

    une diversification importante de l'alimentation (avec une participation des diffrentsgroupes d'aliments dans la ration journalire),

  • une modification de la rpartition des diffrents macronutriments dans la couverture desbesoins nergtiques:

    o diminution de la part des glucides particulirement complexes et augmentationde la part des sucres simples (saccharose),

    o augmentation de la part des protines d'origine animale et diminution de la partdes protines d'origine vgtale,

    o augmentation de la part des lipides, notamment invisibles et saturs,

    une rduction des apports en de nombreux micronutriments en rapport avec, dune partla rduction globale des apports nergtiques et, dautre part, avec la modification structurelle dela ration caractrise aujourdhui par une part de plus en plus importante d'aliments fournissantdes calories " vides ", cest--dire des aliments (sodas, confiseries,) contenant des sucressimples, mais sans apport en micronutriments. Ce phnomne a contribu rduire la " densit "en micronutriments de lalimentation (concentration en vitamines et minraux par unit dnergie).

    une diminution de lapport des fibres alimentaires.

    Cette volution s'est avre bnfique en termes de sant publique sur certains points, etngative sur d'autres. Il serait regrettable de mconnatre les caractres positifs de l'volution denotre alimentation. L'alimentation est incontestablement plus varie, plus diversifie qu'autrefois.La diversit de l'alimentation est beaucoup plus favorable la sant que la monotonie. On doit serjouir de voir que la " dmocratie " s'est faite dans le domaine alimentaire : la viande et les fruits,qui taient rservs des classes sociales particulirement favorises au dbut du sicle, sontdevenues, comme tous les autres groupes principaux d'aliments, accessibles la presque totalitde la population vivant en France.

    Mais si les grands problmes de carence svre ont disparu (bien que se posent aujourd'hui denouveaux problmes de dficience en vitamines et/ou minraux), l'volution de l'alimentation enFrance a eu quelques consquences ngatives en termes de facteurs de risque de certainesmaladies qui ont un poids relatif considrable en termes de sant publique. Manger beaucoupplus que ce qui est ncessaire pour couvrir les besoins, avoir une activit physique insuffisante,consommer trop de lipides, notamment dacides gras saturs, ou trop d'alcool, consommer troppeu de glucides complexes et de fibres, de vitamines ou de minraux, avoir une alimentationdsquilibre accrot le risque de voir apparatre des maladies mtaboliques et nutritionnelles quipeuvent non seulement diminuer l'esprance de vie, mais aussi altrer une bonne partie de lavie.

    Nutriments : lments utiles et assimilables fournis lorganisme la suite dela digestion des aliments (glucides, lipides, protines, minraux, vitamines,). Ondistingue les macronutriments dont lapport est indispensable en quantitsimportantes, de lordre de dizaines de grammes ou grammes par jour (protines,glucides, lipides) et les micronutriments dont les apports se situent dans la gammedes microgrammes ou milligrammes par jour (vitamines, minraux).

    Oligolments : lments minraux qui ninterviennent qu trs trs faibledose dans le mtabolisme des tres vivants et ne sont prsents dans lorganismequen trs petites quantits (moins de 7 g chez lhomme) mais qui sont ncessaires la croissance ou au maintien de lintgrit de lorganisme et son fonctionnementnormal. Les oligolments essentiels sont le fer, le zinc, le cuivre, le slnium, liode, lefluor, le chrome. Le calcium et le magnsium sont des minraux mais, compte tenu deleur prsence en quantits plus importantes dans lorganisme, ne sont pas desoligolments.

    Vitamines : substances organiques ncessaires en trs petites quantits lorganisme, quil ne peut synthtiser et qui doivent tre imprativement apportes parlalimentation (en fait certaines vitamines comme la D et la K peuvent tre synthtisespar lorganisme). Il existe 13 vitamines : 4 vitamines liposolubles (A, D, E, K) et 9

  • Consommation et modes de vie

    ')286)()6)',)6',)43960g89())803&7)6:%8-32()7'32(-8-327():-)

    N 232 ISSN 0295-9976 Septembre 2010

    L A prise de poids est souvent mise en relation avec de mauvaises habitudes alimen-taires et la faiblesse de lacti-vit physique. Pourtant, plusieurs enqutes sur les comportements alimentaires effectues en France par le CRDOC montrent que notre relation lalimentation volue trs lentement. Le modle alimentaire franais reste une vritable insti-tution malgr les contraintes lies au monde du travail, la crise du modle familial traditionnel et la simplification des repas constate depuis de nombreuses annes. Ce modle (repas structurs pris des heures rgulires et comportant plusieurs plats) soppose notam-ment au modle en cours aux tats-Unis, un pays o lalimentation hors repas est privilgie et o la proportion de personnes obses est nettement plus leve : elle atteint 26,9 % de la population adulte contre 14,5 % en France. Donner davantage dimportance au modle alimentaire et la tradition culinaire ne serait-il pas un moyen de se prserver de lobsit ? Les comparaisons ralises par le CRDOC entre les consommateurs franais, europens et amricains permettent de le penser.

    Gabriel TAVOULARIS et Thierry MATH

    0IQSHsPIEPMQIRXEMVIJVERqEMWGSRXVMFYIlPMQMXIVPIVMWUYIHSFrWMXr

    LA CONSOMMATION HORS REPAS EST DEUX FOIS MOINS IMPORTANTE EN FRANCE QUAUX TATS-UNISRpartition des apports nergtiques (kcal/jour) selon les types de prise alimentaire (en %)

    Base : Populations franaise et amricaine (18 ans et plus).Sources : Enqute Comportements et Consommations Alimentaires en France, 2007 National Health and Nutrition Examination Survey, 2005-2006.

    OOO

    > Manger en France : un vrai rituel

    Les prises alimentaires en France se concentrent sur trois repas principaux par jour, des heures relativement fixes et communes tous. Ce modle est partag par la grande majorit de nos concitoyens. Sa stabilit a t confirme par plusieurs enqutes : celles sur les Comportements et Consommations Alimentaires en France (CRDOC, CCAF 1988, 1995, 2000, 2003, 2007) et celles du Baromtre Sant Nutrition mene par lInstitut National de Prvention et dducation pour la Sant (INPES) en 1996, 2002 et 2008.Lobservation des prises alimentaires fait ressortir deux pics importants chez les adultes : le premier, pour le djeuner, se situe entre 12 heures et 13 h 30, et le second, pour le dner, entre 19 heures et 20 h 30. Ce phnomne est massif : la part des adultes prenant sept djeuners par semaine est passe de 84,7 % en 1999 91,2 % en 2003 puis 87,1 % en 2007. De mme, la part des adultes prenant sept dners par semaine est passe de 85,4 % en 1999 93,6 % en 2003 puis 89,2 % en 2007. Le petit-djeuner et le goter stalent quant eux sur une plage horaire lgrement plus large avec un pic entre 7 heures et 8 h 30 pour le premier, entre 16 heures et 17 h 30 pour le second. Les consommations en dehors de ces repas sont peu nombreuses : elles ont lieu entre le petit-djeuner et le djeuner (surtout entre 10 heures et 10 h 30, ce qui correspond la pause-caf dans les entreprises), aux heures du goter et aprs le dner.

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    Petit-djeuner Djeuner Dner Autres occasions

    Population franaise Population amricaine

    1

  • ')286)()6)',)6',)43960g89())803&7)6:%8-32()7'32(-8-327():-)

    La forte synchronisation des repas franais a galement t observe dans une tude mene lchelle europenne. Elle rvle qu 12 h 30, 57 % des Franais sont occups manger contre 38 % des Belges, 20 % des Allemands, 14 % des Britanniques.

    > La consommation hors repas est deux fois plus frquente aux tats-Unis

    Pour les Franais, ct des grandes prises alimentaires que sont le djeuner, le dner, le petit-djeuner et le goter, les autres occasions de sali-menter (pause-caf, apritifs et en-cas divers) sont beaucoup plus rares et leurs apports nergtiques sont faibles. La dconcentration , cest--dire le transfert des apports nergtiques des repas formels vers les autres prises alimentaires apparat ainsi, en France, comme un phnomne relativement mineur et qui naugmente pas. Par contre, de nombreux actes de consom-mation alimentaire se ralisent au moment du goter, qui devient ainsi un moment de consommation part entire.

    Cette concentration des apports nergtiques lors des repas caractrise le modle alimentaire franais.

    Son anti-modle est le modle amri-cain, qui donne une place impor-tante lalimentation hors repas. Pour aboutir un apport calorique quasi-identique, les populations franaise (2 072 kcal/jour) et amricaine (2 129 kcal/jour) procdent de manire

    contraste. Les Franais concen-trent leurs apports sur le djeuner et le dner tandis que les Amricains les rpartissent plus galement entre les trois prises les plus importantes (breakfast, lunch, dinner) mais aussi des moments qui ne correspon-dent aucun repas. Ainsi, tandis que les apports caloriques du dner sont sensiblement les mmes (35,7 % en France et 36,1 % aux tats-Unis), ceux du djeuner vont de 37,1 % pour les

    Franais 24,0 % pour les Amricains, apports quil faut ajouter ceux des prises hors repas, soit 9,8 % dans notre pays et 21,6 % de lautre ct de lAtlantique. En dautres termes, le djeuner franais est plus consis-tant que le djeuner amricain, ce qui entrane chez les Amricains une prise den-cas plus importante tout au long de laprs-midi. De mme, le petit-djeuner, outre-Atlantique, est dcon-centr sur toute la matine. OOO

    INDICE DE MASSE CORPORELLE (IMC)

    LOrganisation mondiale de la sant (OMS)

    a dfini lindice de masse corporelle comme

    la norme pour valuer les risques lis la

    surcharge pondrale chez les adultes. LIMC

    correspond au poids divis par le carr de la

    taille, exprim en kg/m2.

    18,5 < IMC < 25 = Corpulence normale 25 < IMC < 30 = Surpoids 30 < IMC < 35 = Obsit modre 35 < IMC > 40 = Obsit svre IMC > 40 = Obsit morbide ou clinique-

    ment svre.

    LES HORAIRES DES REPAS DES AMRICAINS SONT DAVANTAGE TALS QUE CEUX DES FRANAISDistribution des prises alimentaires des Amricains selon le moment de la prise (en %)

    Base : prises alimentaires des adultes (18 ans et plus), en % du nombre total de prises sur deux jours de consommation alimentaire.Source : National Health and Nutrition Examination Survey, 2005-2006.

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    00h00 03h00 06h00 09h00 12h00 15h00 18h00 21h00

    breakfast lunch

    dinner & supper

    Extended consumption

    Drinks

    Snack

    Dinner

    Lunch

    Breakfast

    LES REPAS DES FRANAIS ONT DES HORAIRES BIEN PRCISDistribution des prises alimentaires des Franais selon lheure et les occasions de consommation (en %)

    Base : prises alimentaires des adultes normo-valuants (18 ans et plus), en % du nombre total de prises sur sept jours de consommation alimentaire.Source : CRDOC, Enqute CCAF 2007.

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    petit-djeuner goter dner djeuner

    Apritif

    En-cas

    Dner

    Goter

    Djeuner

    Petit-djeuner

    2

  • ')286)()6)',)6',)43960g89())803&7)6:%8-32()7'32(-8-327():-)

    > Manger en France : un temps ncessaire la socit tout comme lindividu

    Selon les travaux sociologiques rcents, le temps consacr lalimentation est abord dans les pays latins comme une limite au temps consacr aux autres activits, tandis quaux tats-Unis, se nourrir est considr comme un acte technique, reposant sur une conception fonctionnelle de lalimen-tation. La prise alimentaire nest pas valorise en tant que telle, elle peut donc se faire paralllement dautres activits ou tre brve et frquente. En France, lide que lacte alimentaire puisse se rduire sa seule dimension fonctionnelle na pas cours. Mme si lacclration des rythmes sociaux et les exigences du travail concourent rduire le temps pass table, le temps du repas reste valoris pour lui-mme et apparat comme ncessaire la vie en socit. Ce sens donn lacte alimentaire par le biais dun modle bien tabli peut expliquer, en partie, que la part des personnes obses soit nettement plus faible en France (14,5 %) quaux tats-Unis (26,9 %) : la plupart des tats amricains en comptent au moins 20 % et de plus en plus en comptent plus de 30 %. Bien dautres facteurs entrent en compte dans lobsit : la gntique, lactivit physique, les modes de chauffage, les facteurs psychologiques.

    > Manger en France est dabord une question de convivialit

    La convivialit est le principal sens que les Franais donnent aux repas. Dans 80 % des cas, ils sont pris en compagnie dautres individus (famille, amis, collgues). Le fait de manger plusieurs ncessite davantage de rgles dentente, quil sagisse du moment, du lieu et dun minimum de convenances favorisant la sociabilit. Lassociation entre la nourriture et la convivialit constitue ainsi un facteur de rgularit des prises alimentaires dans des horaires resserrs. De plus, la convivialit favorise une discipline collective qui rduit le risque de comportement compulsif. En dfini-tive, le modle alimentaire franais

    apparatrait comme lun des princi-paux garants dun quilibre qui prser-verait de lobsit.

    > Les repas des Franais peuvent aisment devenir festifs

    La convivialit sexprime au travers de repas longs et plusieurs. Les repas de plus dune heure pris avec un ou plusieurs convives reprsentent 15 % des repas des Franais et peuvent tre considrs comme des repas festifs. Les repas de ce type ont lieu chez des amis (18,3 % contre 5,2 % sur lensemble des repas) ou au restau-rant (10,3 % contre 2,6 %) ; dans 62 % des cas, on ne fait rien dautre en mme temps (contre 49 % en

    moyenne) et cest la conversation table qui prime. Enfin, ce type de repas est privilgi par les plus de 30 ans, les cadres et les professions interm-diaires, moins par les plus jeunes et les plus modestes.

    Les repas festifs sont plus longs et davantage structurs, avec au moins trois composantes et des prfrences pour certains mets (plus dentres et plus de desserts) ou pour certains produits comme la viande et le poisson. Ces repas comportent plus de plats, et des plats plus labors, que lon prpare avec plus dattention, destins un plus grand nombre de personnes qu lhabitude. Le repas festif sinscrit ainsi dans la continuit du repas caractristique du modle alimentaire franais. Q

    EN FRANCE, 8 REPAS SUR 10 SONT CONVIVIAUXDistribution des repas selon quils sont pris seuls ou plusieurs (en %)

    Source : CRDOC, Enqute CCAF 2007.

    LES REPAS CONVIVIAUX SONT PLUS COPIEUXDistribution des repas selon leur composition (en %)

    Source : CRDOC, Enqute CCAF 2007.

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    Ensemble des repas Ensemble des repas conviviaux de plus de 1 heure

    Formule : plat seul

    Formule : entre + plat

    Formule : plat + fromage ou dessert

    Formule : entre + plat + fromage ou dessert

    Repas conviviaux 1h (1 h 21 min 06 s)

    Repas conviviaux entre 33,5 min et 1h

    (42 min 33 s)

    Repas conviviaux < 33,5 min (27 min 19 s)

    Repas pris seuls (32 min 40 s)15 20

    40

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    OOO

    3

  • > La gastronomie sinscrit dans la continuit

    du modle alimentaire franais , T. Math,

    G. Tavoularis, T. Pilorin, Cahier de recherche du

    CRDOC, n 267, 2009.

    > Les rsultats qui concernent le modle

    alimentaire franais sont issus de lenqute du

    CRDOC Comportements et Consommations

    Alimentaires en France (CCAF 2007) et des

    rsultats du baromtre Sant Nutrition de

    lINPES (1996, 2002, 2008).

    > Les rsultats qui concernent le modle

    alimentaire amricain sont issus des enqutes

    amricaines des Centers for Disease Control

    and prevention (CDC) National Health and

    Nutrition Examination Survey (NHANES

    2006).

    > Au niveau europen, lenqute dEurostat

    est intitule How Europeans spend their

    time (1998-2002) .

    > Les rsultats de la prvalence de lobsit

    sont issus de lenqute Obpi pour la France,

    et des enqutes des CDC pour les tats-Unis

    (http://www.cdc.gov/).

    Pour en savoir plus

    UNE TYPOLOGIE DES COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES

    Pour analyser les comportements de consom-

    mation alimentaire, le CRDOC a construit une typologie de consommateurs avec comme seules variables actives les quantits des groupes dali-ments et de boissons consomms. Du point de vue du contenu de leur assiette, les Franais sopposent selon deux principaux axes : Le premier facteur de variabilit oppose les individus tourns vers une consommation alimen-taire moderne ceux prfrant les aliments plus traditionnels . Sur cette premire dimension, nous avons dun ct des individus qui surconsom-ment des boissons rafrachissantes sans alcool, des crales pour petit-djeuner, des pizzas, des plats composs ; de lautre, des fruits et lgumes, des boissons chaudes, des soupes et du poisson. Le deuxime axe de variabilit distingue les consommations de produits alimentaires nergti-quement riches celles de produits plus pauvres en apports nergtiques. Sur cette seconde dimen-sion, nous distinguons dun ct des individus qui surconsomment des produits nergtiquement riches tels que les charcuteries, le fromage, le pain, la viande, les pommes de terre, lalcool ; de lautre, des aliments moins denses nergtiquement comme leau.

    La typologie des comportements alimentaires, ralise sur un chan-tillon de 1 399 individus, reprsentatif de la population franaise des 15 ans et plus, dgage 5 classes dindividus de tailles diffrentes. La projection de lge en variable illustrative permet de se rendre compte de linfluence prdominante de celui-ci sur les diffrents comporte-ments de consommation.

    Les gastronomes la franaise, qui comptent 40 % de la population, ont le rgime alimentaire le plus diversifi, attestant de leur solide connais-sance de la culture alimentaire franaise. De ce point de vue, ils assurent la jonction entre le quotidien et le festif dans lalimentation. Ils favorisent les repas 3 composantes puisque 50 % de leurs repas sont de ce type contre 39 % dans lensemble des repas en France. Cette formule 3 compo-santes est un marqueur fort des repas festifs et gastronomiques. Plusieurs des aliments significativement surconsomms sont caractristiques des repas conviviaux de plus dune heure (lgumes, poisson, pain, fromage). En revanche, la classe des bons vivants, qui regroupe prs de 30 % des

    individus, a un rgime alimentaire ax sur une consommation de produits nergtiquement plus riches mais relativement peu diversifis. Les presss, reprsentant 20 % de lchantillon, dtiennent lindice de diversit alimen-taire le plus faible, avec des produits transforms et prpars, o la convi-vialit a laiss place la praticit. Les temps de repas sont plus courts, les dners ne sont pas pris heures fixes. Enfin, les globaliss et les apritivores regroupent respectivement 6 % et 4 % des individus. La proportion de personnes en surpoids et obses est plus importante dans les catgories gastronomes la franaise et bons vivants. Cela conforte le fait que les nouvelles formes de consommations alimentaires ne conduisent pas une progression de lobsit. Cette dernire est le fait de nombreux facteurs gntiques et environnementaux dpassant le seul cadre de lalimentation.

    La typologie fait ressortir des comportements de consommation alimen-taire multiples, dtermins notamment par des facteurs dge, de gnra-tion ou de cycle de vie. Aujourdhui, les plus jeunes sont davantage tourns vers des produits globaliss et modernes alors que les personnes les plus ges demeurent dans le modle le plus traditionnel en consommant des produits plus bruts et moins transforms.

    Aliments riches

    Alimentstraditionnels

    Aliments pauvresnergiquement

    Alimentsmodernes

    + 65 ans

    55-64 ans

    25-34 ans

    15-24 ansLes globaliss

    Les presss

    Les apritivores

    Les bons vivants

    Les gastronomes la franaise

    Alcool, charcuterie, fromagepain, pomme de terre, viande

    Fruits, lgumes, sauces, boissons chaudes,matires grasses, soupes, poissons

    Boissons sucres, cralesdu petit-djeuner, sandwiches,

    pizzas, plats composs

    Eaux, produitsultra-frais laitiers,

    riz, lait, produitssucrs

    35-54 ans

    4

    Directeur de la publication : Yvon Merlire O Rdacteur en chef : Yvon Rendu O Relations publiques : 01 40 77 85 01> [email protected] O Diffusion par abonnement uniquement : 31 euros par an, environ dix numros142, rue du Chevaleret, 75013 Paris O Commission paritaire n 2193 O AD/PC/DC O www.credoc.fr> Conception/Ralisation : www.lasouris.org

    Source : CRDOC, Enqute CCAF 2007.

  • 1

    POURQUOI PREND-ON DU POIDS ?

    Principe

    La prise de poids

    L'obsit est due au stockage

    excessif de graisse dans le corps.

    Gnralement, elle rsulte d'un

    dsquilibre entre :

    1. une activit physique

    insuffisante,

    2. une alimentation trop riche en

    calories.

    La "Calorie" est une

    unit de mesure de lnergie.

    Les aliments fournissent de lnergie lorganisme : par exemple un gramme de glucides ou

    de protines fournit 4 calories et un gramme de lipides 9 calories.

    Lorsque lon fait de lexercice lorganisme dpense de lnergie, donc des calories. Par

    exemple, on dpense environ 300 calories par heure lorsque lon marche 4 5 km.

    La quantit d'nergie dpense chaque jour dpend de :

    La dpense nergtique de repos (D.E.R)

    Mme si nous sommes immobiles, notre organisme consomme de l'nergie pour maintenir le

    bon fonctionnement du coeur, la respiration ainsi que la temprature de notre corps. Prs des

    2/3 de notre dpense nergtique quotidienne correspondent cette dpense "d'entretien".

    L'activit physique

    Tout mouvement consomme de l'nergie. C'est pourquoi, il est si important de bouger...

    L'alimentation

    Pour digrer les aliments et stocker les aliments, l'organisme dpense de l'nergie. Cette

    consommation d'nergie varie selon la qualit et la quantit des aliments ingrs.

  • 2

    Mais attention ! Dautres facteurs peuvent galement influencer la prise de

    poids :

    Chaque cas est particulier. A vous de voir ce qui ne va pas : sdentarit ?

    Dsquilibre alimentaire ? Moral ? Mdicaments ?...

    Alimentation

    Dsquilibre alimentaire et obsit

    Les principales causes de dsquilibre alimentaire conduisant l'obsit sont :

    1. Une alimentation trop riche en calories (densit calorique leve): par exemple, la

    consommation excessive de matires grasses (huile, beurre), de boissons sucres ou

    alcoolises.

    2. Les prises alimentaires en dehors des repas : mine de rien, les grignotages, les collations, et

    plus gnralement les prises alimentaires en dehors des repas apportent beaucoup de calories.

    3. Les prises alimentaires dclenches par les contrarits, le stress, les motions.

    4. Les rgimes trop svres : plus on fait de rgimes svres, plus on risque de prendre du

    poids. Quand vous ne supportez plus le rgime et que vous "craquez", vous consommez

    rapidement beaucoup de calories en peu de temps.

    5. Les repas et les grignotages devant la tlvision.

    6. La perte des rythmes alimentaires : la suppression du petit djeuner ou du repas de midi

    favorisent la prise de poids.

  • 3

    La densit calorique est la quantit de calories contenue dans 100g d'un

    aliment.

    C'est un bon

    moyen de

    savoir si un

    aliment est

    riche en

    nergie (les

    calories).

    La plupart des produits que nous achetons portent sur leur emballage l'indication de cette

    densit calorique (en cal/100g, ou en Joules/100g, une autre unit).

    Pour les produits bruts (fruits, lgumes, viandes, boissons...), il existe des tables donnant leur

    densit calorique (cf la partie "Manger mieux" du site).

    Une alimentation dense en calories favorise la prise de poids.

    Les rgimes trop svres font grossir. Il faut faire 3 repas par jour. Ne pas

    manger devant la tlvision. Attention la taille des portions !

    Quels sont les dsordres alimentaires qui favorisent la prise de poids ?

    Ce sont principalement :

    1. le grignotage,

    2. les impulsions alimentaires,

    3. les rgimes trop restrictifs, les interdits alimentaires : plus on s'interdit, plus on risque de

    craquer et de reprendre plus de poids que ce que l'on avait perdu ; c'est le dbut du yoyo.

    Peut-on grossir sans manger beaucoup ?

    1. Oui, certaines personnes prennent du poids sans manger plus. Plusieurs explications

    possibles : une prdisposition familiale la prise de poids, une sdentarit importante, le

    stress, la dpression, certains mdicaments, un dsquilibre hormonal, les effets de l'ge.

    Mais dans la majorit des cas les apports alimentaires sont excessifs, en particulier au

    moment o se constitue l'obsit (phase de prise de poids).

  • 4

    2. Par ailleurs, on a souvent tendance sous-estimer, de faon involontaire, la quantit

    d'aliments ingrs : on croit manger peu alors qu'en ralit on mange beaucoup. Plusieurs

    explications :

    3. la tendance oublier les prises alimentaires en dehors des repas : grignotage et petits en-

    cas,

    4. la mconnaissance de la "richesse" en calories d'un aliment,

    5. la mauvaise valuation des portions : il y a "pizza" et "p i z z a",

    6. l'oubli des calories fournies par les boissons (sucres ou alcoolises).

    Quels sont les aliments qui font grossir ?

    Ce n'est pas l'aliment qui fait grossir, c'est la manire de s'alimenter. Si vous cherchez un

    aliment "bouc missaire", vous faites fausse route. On peut manger du foie gras sans devenir

    obse, on peut avoir recours aux produits " light " toute sa vie et grossir inexorablement (il y

    a moins d'obses dans le sud-ouest de la France qu'aux USA).

    Retenez ces principes de base :

    1. c'est le mauvais usage de l'aliment qui entrane l'excs de poids,

    2. le plaisir alimentaire est essentiel la bonne sant,

    3. il faut diversifier son alimentation.

    Les ditticiens et les mdecins sont l pour vous apprendre connatre :

    1. les diffrents types daliments, leur densit calorique, etc...

    2. les quivalences entre les aliments,

    3. les principes de l'alimentation quilibre,

    4. les erreurs alimentaires qui favorisent la prise de poids.

    Ce qui va tre essentiel, au-del des ces connaissances sur l'aliment, c'est de bien connatre

    vos habitudes alimentaires et leurs dfauts. Car c'est de votre alimentation et pas de

    l'alimentation des autres qu'il s'agit !

  • 5

    Activit physique

    L'activit physique est essentielle la Sant

    Elle protge des maladies cardiovasculaires,

    du diabte. Elle protge de l'obsit.

    L'obsit progresse dans tous les pays o la

    sdentarit s'aggrave.

    Or malheureusement, nous sommes

    de plus en plus sdentaires

    Nous utilisons de plus en plus notre voiture (ou des transports en commun) au lieu de nous

    dplacer pied. Nous dlaissons les escaliers au profit des ascenseurs.

    Notre travail et nos loisirs sont de plus en plus sdentaires du fait mme du dveloppement de

    nouveaux outils : ordinateurs, tlvision, consoles vido etc...

    La sdentarit est un facteur important du dveloppement de l'obsit

    Plus on passe d'heures devant la tlvision, un ordinateur, un jeu vido, plus on risque d'tre

    obse.

    Et de plus, pendant ces priodes d'inactivit, on a tendance manger entre

    les repas...

    Ces priodes sdentaires incitent la consommation d'aliments valeurs caloriques

    importantes (chocolat, chips, saucisson...).

  • 6

    Hrdit

    Sommes-nous gaux devant la prise de poids ?

    Non. Il existe des familles de

    "minces" et des familles de

    "ronds", comme il y a des familles

    de grandes ou de petites tailles. Il

    est vident que les facteurs

    familiaux, gntiques jouent un

    rle dans le dveloppement de

    certaines obsits mais pas dans

    toutes.

    Vous aurez plus tendance tre rond si :

    1. vos 2 parents sont obses,

    2. plusieurs personnes parmi vos proches, notamment vos frres et surs, sont obses.

    La tendance prendre du poids est en partie lie l'hrdit.

    Ainsi, si on donne manger diffrentes personnes 1000 calories de plus par jour pendant 3

    mois, certaines vont grossir de 2 kg et d'autres de 12 kg ! En revanche, dans cette mme

    situation, de vrais jumeaux prendront le mme poids, ce qui confirme le rle de la gntique

    dans la prise de poids.

    Ainsi, pour des raisons de gntique :

    1. certaines personnes ont du mal perdre du poids,

    2. certaines personnes ne peuvent pas perdre beaucoup de poids,

    3. certaines personnes ne seront jamais "minces" (sauf suivre des rgimes dangereux pour

    leur sant).

    Il ne faut donc pas blmer les personnes obses.

  • 7

    Facteurs psychologiques ou sociaux

    De nombreux facteurs psychologiques ou sociaux peuvent jouer un rle

    dans la constitution ou l'entretien de l'obsit :

    1. - difficults sociales (chmage) ou familiales (sparation, dcs),

    2. - stress, dpression, anxit...

    Rgimes

    Le cercle vicieux des rgimes trop restrictifs

    Plus on se prive, plus on "craque". On se jette alors sur des aliments riches en calories

    (chocolat, pistaches, gteaux, biscuits apritifs, saucisson, fromage...), on reprend du poids,

    on se culpabilise... Les ractions sont alors varies, de la dpression aux comportements

    alimentaires impulsifs. Mfiez-vous des rgimes svres.

    Mdicaments

    Mdicaments et prise de poids

    On ne peut pas dire qu'un mdicament fait

    systmatiquement prendre du poids.

    Certains mdicaments peuvent faire prendre

    du poids chez certaines personnes.

    Avant d'attribuer une prise de poids un

    mdicament indispensable il faut avoir

    limin toutes les autres causes de prise de

    poids. Par exemple, avant d'affirmer "la

    pilule fait grossir", il faut analyser ce qui s'est pass au moment de cette prise de poids :

    changement d'alimentation, arrt du sport, difficults diverses... ?

    Certains mdicaments, plus que d'autres, peuvent contribuer une prise de poids : certains

    antidpresseurs, l'insuline, les corticodes...

  • 8

    Ces traitements ont une justification thrapeutique et ne doivent pas tre interrompus sans

    avis mdical. Parlez-en votre mdecin. Ensemble, vous pourrez prendre la meilleure

    dcision.

    Est-ce que la cortisone fait grossir ?

    Oui, doses fortes et prolonges, les corticodes peuvent entraner une prise de poids, et une

    accumulation de graisse au niveau du ventre. Les corticodes peuvent aussi entraner une

    sensation de faim et donc augmenter la prise alimentaire.

    Un mdecin ne prescrit pas de corticodes sans raison. S'ils sont prescrits, c'est qu'ils sont

    indispensables pour traiter une inflammation, une allergie ou tout autre problme mdical

    srieux. La problmatique de prise de poids ne doit pas empcher leur usage quand ils sont

    indispensables.

    Pour viter ou limiter la prise de poids sous traitement corticode, on recommande :

    1. d'augmenter l'activit physique,

    2. de ne pas manger entre les repas,

    3. de ne pas manger plus qu'avant la prise de corticodes,

    4. d'viter de trop saler les aliments,

    5. de ne pas tenir compte des envies de manger que peuvent parfois entraner ces

    mdicaments.

    La pilule contraceptive fait-elle grossir ?

    Souvent accuse mais exceptionnellement coupable. Les contraceptifs actuels sont

    gnralement sans effet statistique sur le poids. Exceptionnellement, certaines femmes

    peuvent tre sensibles aux effets des estroprogestatifs sur le tissus graisseux : c'est la raison

    pour laquelle toute prise de poids au dbut d'une contraception doit tre identifie et signale

    au gyncologue. Mais insistons sur la notion cl : avant de dire " la pilule fait grossir", il faut

    bien analyser les autres causes possibles de prise de poids : arrt du sport, difficults diverses.

    En tout cas n'arrtez pas la pilule pour une question de poids avant d'avoir discut avec le

    gyncologue d'une nouvelle mthode contraceptive. Il y a toujours une solution.

  • 9

    Le traitement de la mnopause fait-il grossir ?

    Cela peut arriver. Mais attention, vers cinquante ans, bien d'autres facteurs peuvent tre en

    cause dans une prise de poids : l'absence d'activit physique, la prise de mdicaments, des

    modifications d'habitudes alimentaires, les soucis, les baisses de moralet l'absence de

    traitement de la mnopause ! Il faut donc faire la part des choses.

    En cas de prise de poids, et avant d'accuser le traitement de la mnopause, posez-vous ces

    questions :

    1. n'avais-je pas commenc prendre du poids avant le traitement ?

    2. n'est-ce pas d une diminution d'activit physique ?

    3. mes habitudes alimentaires ont-elles chang ?

    4. n'ai-je pas tendance "compenser" mes petits tracas ou mes gros soucis par la nourriture ?

    5. qu'est-ce qui me gne le plus : avoir grossi ou avoir moins de muscles ?

    6. mon mdecin a-t-il pens l'insuffisance thyrodienne ?

    7. quels sont les autres mdicaments possiblement en cause ?

    Une fois tous ces facteurs passs en revue, on peut discuter de la responsabilit du traitement

    de la mnopause et rechercher avec un gyncologue des adaptations y apporter, en sachant

    que l'absence de traitement ostrognique de la mnopause favorise la prise de poids.

    Autres

    La thyrode

    On l'accuse trop souvent d'tre en cause dans le dclenchement de l'obsit. Dans quelques

    cas, une insuffisance thyrodienne peut contribuer une prise de poids, en particulier chez la

    femme d'une cinquantaine d'annes. Le signe vocateur d'insuffisance thyrodienne est la

    prsence d'une lassitude, d'une fatigue tenace. Il est trs simple d'en faire le diagnostic par un

    dosage de TSH.

    Les hormones

    L'insuffisance thyrodienne, les grossesses, la mnopause, sont des situations hormonales qui

    peuvent favoriser les prises de poids. Ce n'est pas systmatique.

  • 10

    Le stress

    Indiscutablement, le stress peut entraner des prises de poids et aussi des pertes de poids :

    chacun ragit sa manire. Nous ne sommes dcidment pas " identiques " ou " gaux " face

    aux problmes de poids. Le stress peut entraner des prises de poids en favorisant des

    dsordres du comportement alimentaire ou des modifications de la dpense nergtique.

    La dpression

    Gnralement, la dpression fait perdre du poids.

    Chez certaines personnes, la dpression peut entraner une prise de poids par le biais de

    troubles du comportement alimentaire ou d'une diminution de l'activit physique.

    Certains traitements antidpresseurs peuvent entraner des prises de poids. Grce aux

    molcules d'antidpresseur les plus rcentes des solutions peuvent tre trouves ce

    problme.

    L'arrt du tabac

    C'est une priode risque de prise de poids.

    Comment ne pas grossir quand on arrte de fumer ?

    Premire mesure : anticiper.

    N'attendez pas d'avoir pris six ou dix kilos pour ragir : mieux vaut prvenir que gurir; il est

    plus facile de ne pas prendre de kilos que d'en perdre.

    Deuxime mesure : associez, ou mieux faites prcder, l'arrt du tabac avec un programme de

    reprise de l'activit physique (si vous tes sdentaire).

    Troisime mesure : ne ngligez pas l'aide qui peut vous apporter les patchs et autres procds,

    pour diminuer les effets secondaires du sevrage tabagique.

    Quatrime mesure : ne vous mettez pas un rgime strict, cela aggraverait votre situation en

    augmentant vos envies de manger (un rgime c'est dur, un rgime + l'arrt du tabac c'est

    insupportable, sauf pour quelques hros !).

  • 11

    En revanche, soyez extrmement vigilants sur les points suivants :

    1. maintenez une alimentation riche en fruits et en lgumes verts, n'excluant surtout pas les

    fculents pauvres en matires grasses,

    2. organisez des collations programmes en milieu de matine et d'aprs midi pour rpondre

    aux "creux",

    3. buvez de l'eau.

    Source : Pourquoi prend-on du poids ?, http://www.obesite.com/comprendre/pourquoi-

    prend-on-du-poids, page consulte le 25 mars 2015.