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ANTHOLOGY # 2

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Préface

Cette anthologie est donc dédiée à Jools Holland et John Peel. Ces deux explora-teurs, l’un derrière ses micros et l’autre face aux caméras m’ont aidé à découvrir des territoires inconnus et insoupçonnés. Qu’ils soient remerciés pour leur éclec-tisme, leur goût du risque et de l’aventure et le feeling grâce auquel ils ont su dénicher les perles rares. Un troisième compère peut être joint à la liste : Nagui pour l’énorme travail fourni par l’équipe de Taratata, sorte d’oasis au milieu du désert de l’audiovisuel français. Une émission où les artistes viennent réelle-ment faire la fête au milieu du public. Merci pour tous ces duos, medley, inédits et reprises qui font de ces deux heures de show (au sens noble du terme) du pur bonheur. Là, on se rend compte que derrière les micros, les caméras, les instruments, les machines les plus sophisti-quées, il y a des êtres humains et cela fait bien plaisir ! Il est bien loin le temps où je tournais dé-

sespérément les boutons de mon transistor à la recherche de sons qui combleraient mes oreilles et mon cœur affamés. Quand le temps le permettait, on captait les radios pirates « sévissant » en Mer du Nord ; les aventurières s’appelaient Caroline, London, Veronica… Et puis il y eu Radio One et les bonnes vibrations commencèrent à exister sur les ondes franco-phones, timidement mais quel plaisir ! Cam-pus, le Pop Club de José Arthur et Cap de Nuit de Marc Moulin, que des soirées inoubliables ! Et puis la TV s’y est mise aussi : Pop 2, les En-fants du Rock, Rockpalast en Allemagne, Old Grey Whistle Test en Angleterre et Cargo de Nuit chez nous. Aujourd’hui la soupe est plus tiède ; mis à part les Later With Jools Holland et Taratata précités, c’es le désert du Gobi. Et que l’on ne nous parle pas de MCM, MTV, Plug et autres boites à fric et a frimes ! Ceux que l’on retrouve dans ce volume de l’anthologie ont tous, à des degrés divers et des moments donnés, fait parler d’eux dans les émissions de rock. Encore une fois, j’ai pris plaisir à mélanger les genres, les lieux et les époques de Fleetwood Mac, pre-

mière mouture, à Elliott Smith, génie méconnu : Un nouveau voyage dans les grands classiques (King Crimson, RATM, Led Zeppelin, Coldplay…), des découver-tes (Dead Kennedys, the Nits…) et des coups de cœur (Aimee Mann, the Under-tones, Tom Waits…).

A bientôt...

Jean-Paul BACKER

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1. fLeeTWOOD Mac – Oh Well (P. Green) 8.56 extrait de Then Play On** (1969 – reprise)

galerie de portraits de musiciens ; il s’agit de Jeremy Spencer, guitariste et claviériste de son état. Nous sommes en 67, année du Summer Love mais aussi du Blues Boom anglais et nos gaillards vont s’en donner à cœur joie en prati-quant principalement un Chicago Blues teinté de mélancolie, griffe indélébile de Green (cfr le morceau « Albatross »). En 1968, le groupe s’adjoint les services d’un guitariste supplémentaire (le troisième !), Danny Kirwan et l’année suivante quitte le la-bel Blue Horizon pour Reprise qui publie Then Play On. Cet album au titre passe partout est pourtant remarquable pour plusieurs raisons. Il faut tout d’abord signaler qu’il en sortira deux versions en deux mois de temps ; l’une anglaise et américaine, l’autre uniquement américaine (pour quelle raison(s) ?), les morceaux appa-raissant ou disparaissant à l’écoute de chacune d’entre elles comme dans un curieux jeu de chaises musicales (sic). La version CD mettra

Pour la plupart des gens Fleetwood Mac est un groupe de pop rock anglo-américain auteur d’un hit fameux « Go Your Own Way » tiré du non moins célèbre album « Rumours » de 1977.Pourtant, ce n’est là que la fin de l’histoire car Fleetwood Mac, c’est bien autre chose. Au dé-part, au milieu des 60’s, un groupe de blues rock qui vivra plusieurs mues pour aboutir à ce que l’on sait. Seuls deux des membres fon-dateurs traverseront tous les bouleversements de la formation et en feront partie jusqu’au bout. Il s’agit du batteur Mick Fleetwood et du bassiste John Mac Vie dont les patronymes ser-viront à former le nom du groupe. Mais c’est un troisième comparse qui sera la vedette de cette joyeuse bande de drilles première mou-ture. Peter Green, ex guitariste du band de John Mayall, grand maître du blues anglais, sera le leader incontesté du Fleetwood Mac de cette époque. Un quatrième compère complète cette

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tout le monde d’accord en reprenant l’intégra-lité des morceaux. Ensuite, si on retrouve ici le blues cher à Peter green (« Showbiz Blues », « Rattlesnake Shake »), le disque fait la part belle aux compositions des autres membres du groupe. Des ballades pop (déjà) dues au talent de Kirwan (« Although the Sun Is Shining », « Like Crying »). Et puis ce duo de morceaux, mélange savant de folk et de progressive que sont « Searching for Madge » et « Fighting for Madge » et commis par Mac Vie et Fleetwood. Les musiciens (à savoir Peter Green : vocal, guitare et harmonica ; Danny Kirwan : vocal et guitare ; John Mac Vie : bass et Mick Fleeetwood : drums) se voient aidés par Christine Perfect (ex Chicken Shack et future Mme Mac Vie) au piano et par le légendaire harmoniciste de blues Big Walter Orton. Même si l’album est produit par le groupe, il bénéficie d’un sacré coup de main de celui qui deviendra l’un des meilleurs producteurs de sa génération, Martin

Birch (Faces, Deep Purple, Rainbow…). Pour la petite histoire, sachez que le tableau repris sur la pochette est l’œuvre de Maxwell Arm-field, un peintre de la première moitié du XXème siècle, revenu à la mode dans les 70’s. « Oh Well » est une composition de Peter Green que l’on trouve sur la version américai-ne du disque. Elle était sortie au Royaume Uni sous la forme d’un 45T et vu sa longueur en occupait les deux faces. Elle a été reprise telle quelle sur le 33T ce qui donne une impression de copier/coller. Le morceau a la particularité de comprendre deux parties, la première étant une sorte de talking blues faisant part des in-terrogations métaphysiques de Green tandis que la seconde consiste en une longue impro-visation à la guitare d’inspiration flamenco à laquelle s’ajoute quelques phrases de piano de Jeremy Spencer dont c’est la seule intervention dans l’album.

I cant help about the shape Im in I cant sing, I aint pretty and my legs are thin

But dont ask me what I think of you I might not give the answer that you want me to

Oh well

Now, when I talked to GodI knew hed understand

He said, stick by my side and Ill be your guiding hand

But dont ask me what I think of you I might not give the answer that you want me to

Oh well

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So you been to school For a year or two And you know youve seen it all In daddys car Thinkin youll go far Back east your type dont crawl

Play ethnicky jazz To parade your snazz On your five grand stereo Braggin that you know How the niggers feel cold

And the slums got so much soul

Its time to taste what you most fear Right guard will not help you here Brace yourself, my dear

Its a holiday in cambodia Its tough, kid, but its life Its a holiday in cambodia Dont forget to pack a wife

Youre a star-belly sneech You suck like a leach You want everyone to act like you Kiss ass while you bitch So you can get rich But your boss gets richer off you

Well youll work harder With a gun in your back For a bowl of rice a day Slave for soldiers Till you starve Then your head is skewered on a stake

Now you can go where people are one Now you can go where they get things done

What you need, my son. Is a holiday in cambodia Where people dress in black A holiday in cambodia Where youll kiss ass or crack

Pol pot, pol pot, pol pot, pol pot, etc.

And its a holiday in cambodia Where youll do what youre told A holiday in cambodia Where the slums got so much soul

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2. DeaD KeNNeDYS – Holiday In cambodia (Dead Kennedys) 4.37 extrait de fresh fruit for rotting Vegetables** (1980 – IrS)

simplement Ted à la batterie (et qui quittera très vite le groupe) sort son premier album, Fresh Fruit…, en 1980. Parmi les personnes invitées, on peut signaler la présence de Paul Roessler, claviériste punk qui gravite autour du groupe Black Flag. Un disque qui, s’il a marqué l’histoire du rock, ne le doit certaine-ment pas à ses qualités musicales ni à celles de son enregistrement (on se demande d’ailleurs s’il y a réellement un ingénieur du son) mais uniquement parce qu’il est l’application même du bon vieux principe punk : Do it yourself. Produit par un certain Norm (un nom qu’on oubliera très vite) et le guitariste East Bay Ray, ce premier opus du groupe paraît sous le label indépendant IRS alors qu’en Europe c’est Cherry Red Records qui reprendra le flambeau. C’est pour deux raisons principales que FFFRV figure dans cette anthologie. Tout d’abord, il se présente comme un pamphlet

politique. Il suffit pour cela de jeter un œil sur la pochette. Il s’agit d’une photo qui montre des voitures de police en train de brûler et qui a été prise lors d’une nuit d’émeutes à San Francisco le 21 mai 1979 suite à la condamna-tion à des peines légères infligée à un policier impliqué dans un meurtre. Dans une chanson comme « California Uber Alles », Jello Biafra s’en prend à Jerry Brown, le gouverneur de la Californie à l’époque, qu’il accuse d’être un fasciste « zen ». Quelques années plus tard, il ira jusqu’à poser sa candidature à la mairie de SF, ce qui lui vaudra quelques soucis malgré le soutien, et ceci mérite d’être souligné, de Frank Zappa. L’autre qualité du disque est son humour dévastateur. Son titre déjà : « Un fruit frais pour des légumes pourris » (allusion à la politique ou au statut des musiciens de San Fransisco ?). Des chansons comme « Kill the Poor » (ou comment se débarrasser des pau-vres) sur le mode musical des Undertones et

« Holiday in Cambodia », repris ici où le groupe raille les Yuppies sont des brûlots chargés d’ironie féroce. Et que dire du dernier titre de l’album, « Viva Las Vegas », la reprise d’une chanson écrite par Mort Shuman et Doc Pomus pour Elvis Presley. Ils ne se doutaient pas, les pauvres,que leur tube passerait un jour à la moulinette Dead Kennedys pour la postérité !

Revenons au début du hardcore au USA. Quelques années avant que ne paraisse le Zen Arcade de Husker Dü (voir vol.1/11), un groupe de San Francisco défraie la chroni-que sur la côte Ouest. Avec un nom qui sonne déjà comme une provocation en lui-même, les Dead Kennedys ont réussi à faire l’unanimité contre eux. Réponse punk au reaganisme de l’époque, ils sont le cauchemar de la droite américaine et déclenchent les foudres des ligues puritaines par leur propos outranciers ; mais ils sont aussi décriés par l’establishment huppé de la Californie. Il est vrai que les anciens hippies d’hier, biens assagis au dé-but des 80’s, comme le Grateful Dead ou Bill Graham, le fondateur des Fillmore, sont parmi les cibles favorites du groupe. Le quartette, composé de Jello Biafra (c’est pas son vrai nom, on s’en doute !) au chant, East Bay Ray à la guitare, Klaus Fluo-ride à la basse et de celui qui se fait appeler

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3. Johnny WINTer – roll With Me (r. Derringer) 4.49 extrait de captured Live* (1976 – Blue Sky)

la tournée de cette même année 1976. Les pri-ses ont eu lieu au Swing Auditorium de San Diego Sport Arena et à l’Oakland Colliseum. Le disque est produit par Winter lui-même qui se fait cependant aider par Wally Heider, un des papes de la côte ouest (il a travaillé e.a. avec the Grateful Dead, Sly and the Family Stone, Santana…). Pour cette tournée, Johnny est entouré de Floyd Radford, ancien guitaris-te de son frère, de Randy Jo Hobbs à la basse et Richard Hughes à la batterie. L’album vaut surtout pour ses qualités techniques et pour le duel permanent entre les guitares de Johnny et Floyd. Il est surtout un très bon exemple de ce fameux blues rock américain des 70’s. On y trouve six morceaux dont un seul est une composition de Johnny ; normal, il est plus un musicien interprète qu’un auteur. Il s’agit de « sweet Papa John », un long blues au rythme lent et répétitif. Les autres morceaux sont : « Bony Moronie », une composition de

Larry Williams, un des maîtres fondateurs de la soul, « It’s All Over Now », le classique de Bobby Womack, une étonnante reprise du mé-connu « Rock’n’Roll People » de John Lennon et le célèbre « Highway 61 revisited » de Bob Dylan, revu cette fois ci par notre guitareux qui y fait une brillante démonstration de ses talents à la slide. Reste « Roll With me » choisi ici parce qu’il s’agit d’une composition de Rick Derringer, longtemps compagnon du maître, souvent ignoré et qui n’en reste pas moins un excellent créateur même si ce qui compte ici, c’est la musique plutôt que les pa-roles et bien sûr les doigts de Johnny sur sa guitare.

(Unknown Lyrics)6

Revenons au blues rock. Après les Anglais de Fleetwood Mac, voici un américain hors normes : Johnny Winter. Un géant albinos ori-ginaire du Texas et inventeur du hard blues, un blues rock énergique, survitaminé et sou-vent joué à fond les baffles. C’est sur scène que ce prodige de la guitare a toujours donné le meilleur de lui-même, raison pour laquelle ses albums publics sont les plus intéressants comme ce Captured Live. Evoquons ici son frère Edgar, tout aussi albinos que lui, dont la carrière fut également remarquable mais dont la musique se coule dans un moule plus rock et soul. En 1976, Johnny revient de loin. La drogue et la fatigue l’avaient abattu au lendemain de sa célèbre prestation du 24 juin 1971 au Fillmore East (et à jamais gravée dans la cire de l’album Johnny Winter And Live). Quelques années de galère et puis la remontée jusqu’à ce fameux Captured Live, un classique enregistré lors de

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4. aimee MaNN – Susan (a. Mann) 3.51 extrait de Bachelor n° 2 or the Last remains of the Dodo* (1999 – Super ego records)

Un coup de cœur pour continuer. Avec quelqu’un connu presque uniquement des cri-tiques musicaux et des amateurs de « singson-gwriters » (ou auteurs compositeurs, si vous préférez !) mais ignorée du grand public. Aimee Mann a animé la scène electro-pop de Boston dans les années 80 au sein de Til Tuesday où elle officiait en tant que bassiste et chanteuse. Après trois albums qui connurent des fortunes diverses, le groupe se sépare en 1993. La même année, sous la houlette de son fidèle batteur, Michael Haussman et du guitariste/producteur Jon Brion, paraît le premier opus d’ Aimee, Whatever, qui obtient un succès d’estime et confirmé, deux ans plus tard par I’m With Stupid. Il faut dire que son écriture et sa musique n’ont cessé de s’améliorer depuis le début de sa carrière en solitaire. Comme bien souvent lors de l’élabora-tion d’un chef d’œuvre, l’accouchement de ce troisième album se fit dans la douleur. Les deux précédents étaient sortis sous les labels Geffen

et Imago devenus Interscope après la fusion Polygram/Universal. David Geffen ayant refusé d’enregistrer les chansons de Bachelor #2 telles quelles sous prétexte qu’elles n’étaient pas assez commercialisables, la blonde mit son album en vente sur le web et comme elle avait de la suite dans les idées, elle créa son propre label Super Ego Records. Bien sûr, la belle avait ses suppor-ters parmi lesquels le réalisateur Paul Thomas Anderson qui a fait un film, Magnolia, à partir des chansons de cette nouvelle œuvre d’Aimee. Autre soutien, celui d’Elvis Costello, grand admirateur de la chanteuse. Il cosigne d’ailleurs un morceau du CD (« the Fall of the World’s Own Optimist »). Autre coup de main, ce-lui du producteur Jon Brion qui était déjà aux commandes des opus précédents et qui présida, en son temps, aux destinées de David Byrne, Fiona Apple et bien d’autres. Il partage ici ce titre avec l’artiste elle-même mais aussi Mike Deneen, Buddy Judge et Brendan O’Brien ; tout

Oh, susan, you were clued in You knew just how this thing would go A prognosis that was hopeless From the very first domino I guess I see it all in hindsight I tried to keep perspective despite The flash of the fuse, the smell of cordite

Now Im in that place again And I know he cant come in to get me And someday he will live to regret me Susan, I can see it now

Oh, suzie--they get to me They can really be wearying

But he threw me rope and buoy Let me use his decoder ring There must have been some kind of parade We kissed for a while to see how it played And pulled the pin on another grenade

Now Im in that place again And I know he cant come in to get me And someday he will live to regret me Suzie, I can see it now

Oh, susan, the hope of fusion Is that the halo will reappear It may be pure illusion But its beautiful while its here I had some trouble with the goodbye I checked my roman candle supply And watched the vapor trail in the sky

But Im in that place again And I know he cant come in to get me And someday he will live to regret me Susan, I can see it now

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cela pour la petite histoire, bien entendu ! Le titre exact de l’opus dont il existe plusieurs versions vu les difficultés de mise au monde (morceaux différents ou dans le désordre), est Bachelor #2 or the Last Remains of the Dodo, la chanteuse pensant sans doute faire partie d’espèce en voie de disparition. Impossible de mentionner la très longue liste des musiciens ayant contribué à l’album ; retenons quand même Jon Brion toujours (un peu de tous les instruments), Michael Lockwood et Michael Penn aux guitares, Brendan O’Brien à la basse et à la slide, Ric Menck et un certain Butch aux drums. Enfin, une mention spéciale à Buddy Judge pour avoir utilisé toutes sortes d’instru-ments bizarres. Les producteurs ont voulu faire un album qui sonne à la façon d’Abbey Road des Beatles et c’est plutôt réussi ! Reste les textes des chansons, très forts, à l’écriture littéraire parlant bien sûr d’amour, de solitude, abordant le thème du rejet sur un ton

doux amer et plein d’autodérision. C’est comme cela qu’apparaît « Susan », le morceau retenu ici et qui traite de la séparation et de l’abandon au travers d’une symbolique évoquant le feu, l’explosion et la lumière.

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5. KING CRIMSON – 21st Century Schizoid Man (Fripp, Mc Donald, Lake, Giles, Sinfield) 7.19 extrait de In the court of the crimson King**** (1969 – Island).

et ses capacités de multi-instrumentiste (cla-viers, instruments à vent, à bois) qui vont créer ce son si particulier que l’on retrouvera tout au long de l’œuvre. Reste Pete Sinfield, le paro-lier, cas unique dans l’histoire du rock ; inutile de le chercher sur scène, il n’est là que pour écrire les textes, mais quels textes ! Et puis, il faut aussi parler de Barry Godber. Godber est informaticien et ami de Sinfield. C’est lui qui a imaginé et créé les dessins qui ornent la pochette du disque. Fripp dira d’eux qu’ils sont indissociables de l’œuvre. La malchance a voulu que Godber meure d’une crise cardia-que (à l’age de 24 ans) quelques mois après la parution du disque et le passage à la postérité de ses deux uniques dessins, la pochette de l’album restant comme l’une des plus célèbres de l’histoire du rock. Il faut dire qu’elle a de quoi intriguer puis-que la face extérieure représente, sans autre annotation, un visage démentiel et halluciné

censé représenter le fameux « 21st Schizoid Man ». L’intérieur nous fait découvrir un être lunaire et inquiétant, image de ce terrible Roi pourpre, l’un des noms, paraît-il du diable en personne. L’opus, produit par le groupe lui-même, baigne tout entier dans cette atmosphè-re crépusculaire et fantastique. Que ce soient « I Talk to the Wind » et « Epitaph » où l’on retrouve tout le savoir faire de Mc Donald, « Moonchild » et sa nostalgie confuse ou la plage titulaire de l’album, sorte de ballade mé-diévale évoquant des ambiances à la Tolkien, tout concourt, ici, a créer un monde épique et intemporel. Paradoxalement « 21st Century Schi-zoid Man » s’inscrit lui dans un tout autre registre qui fait plutôt penser aux romans de science-fiction de Philip K. Dick. La mu-sique y est violente, mélange de rock dur et de free jazz d’où émergent les accents d’un saxophone en plein délire et qui sert de fond

Cats foot iron claw Neuro-surgeons scream for more At paranoias poison door. Twenty first century schizoid man.

Blood rack barbed wire Polititians funeral pyre Innocents raped with napalm fire Twenty first century schizoid man.

Death seed blind mans greed Poets starving children bleed Nothing hes got he really needs Twenty first century schizoid man.

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Le guitariste des Who, Pete Townshend, a déclaré à propos de cet album qu’il était un chef d’œuvre d’une inquiétante étrangeté ; c’est très bien résumer le premier et unique opus des membres fondateurs de King Crimson. Seul car dès la parution de celui-ci, plusieurs musiciens quittèrent le groupe ne sachant pas assumer le succès et même s’ils furent rempla-cés l’esprit qui animait nos cinq gaillards ne souffla plus sur les albums suivants bien qu’il ne faille pas considérer ceux-ci comme quan-tités négligeables (on le verra plus loin dans cette anthologie). Même si le groupe vit le jour à Londres, il est composé de musiciens pour la plupart origi-naires de Bournemouth. C’est le cas de Robert Fripp, guitariste et personnage central, de Mi-chael Giles le batteur et du bassiste et chanteur Greg Lake. Ian Mac Donald, lui, vient de Lon-dres et n’est pas le membre le moins important de la bande puisqu’il y apporte son éclectisme

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sonore à un poème de Sinfield récité par la voix déformée de Greg Lake. Poésie décrivant l’image morbide d’un futur inquiétant ; mais Sinfield ne dit-il pas dans « Epitaph » : « Mais j’ai peur de demain, je vais pleurer Oui j’ai peur de demain, je vais pleurer ». Pour beaucoup In the Court of the Crim-son King est l’album fondateur du progressive rock. C’est aller un peu vite en besogne car s’il reste un des piliers du genre, il fut précédé du Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles et surtout du Days of the Future Past des Moody Blues.

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This time the bullet cold rocked ya A yellow ribbon instead of a swastika Nothin’ proper about ya propaganda Fools follow rules when the set commands ya Said it was blue When ya blood was read That’s how ya got a bullet blasted through ya head

Blasted through ya head Blasted through ya head

I give a shout out to the living dead Who stood and watched as the feds cold centralized

So serene on the screen You were mesmerised Cellular phones soundin’ a death tone Corporations cold Turn ya to stone before ya realise They load the clip in omnicolour Said they pack the 9, they fire it at prime time Sleeping gas, every home was like Alcatraz And mutha fuckas lost their minds

Just victims of the in-house drive-by They say jump, you say how high Just victims of the in-house drive-by They say jump, you say how high

Run it!

Just victims of the in-house drive-by They say jump, you say how high Just victims of the in-house drive-by They say jump, you say how high

Checka, checka, check it out They load the clip in omnicolour Said they pack the 9, they fire it at prime time Sleeping gas, every home was like Alcatraz And mutha fuckas lost their minds

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No escape from the mass mind rape Play it again jack and then rewind the tape And then play it again and again and again Until ya mind is locked in Believin’ all the lies that they’re tellin’ ya Buyin’ all the products that they’re sellin’ ya They say jump and ya say how high Ya brain-dead Ya gotta fuckin’ bullet in ya head

Just victims of the in-house drive-by They say jump, you say how high Just victims of the in-house drive-by They say jump, you say how high

Uggh! Yeah! Yea!

Ya standin’ in line Believin’ the lies Ya bowin’ down to the flag Ya gotta bullet in ya head

Ya standin’ in line Believin’ the lies Ya bowin’ down to the flag Ya gotta bullet in ya head

A bullet in ya head A bullet in ya head A bullet in ya head A bullet in ya head A bullet in ya head A bullet in ya head A bullet in ya head A bullet in ya head A bullet in ya head! A bullet in ya head! A bullet in ya head! A bullet in ya head! A bullet in ya head! A bullet in ya head! A bullet in ya head! Ya gotta bullet in ya fuckin’ head!

Yeah!

Yeah!

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Lorsqu’on parle de fusion, on pense tout d’abord à Red Hot Chili Peppers et leur hard/funk/pop/rock énergique mais aussi à Rage Against the Machine (RATM) dont la musique peut apparaître comme un savant dosage de funk, rap et hard rock. On a d’ailleurs inventé le terme de rapcore à leur intention. Le groupe est né à Los Angeles en 1991 de la rencontre du guitariste Tom Morello et du chanteur Zach de la Rocha, deux personnages au parcours similaire puisqu’ issus tous deux de familles d’immigrés et confrontés aux mêmes problèmes existentiels. Ils s’adjoignent les ser-vices du batteur Brad Wilk et du bassiste Tim Commerford (appelé simplement Timmy C). D’emblée RATM se veut très engagé à gauche comme le fut le MC5 en son temps. Le nom du groupe, emprunté à une chanson d’Inside Out (la formation précédente du chanteur), est à lui seul tout un manifeste : Rage contre la machine du système capitaliste américain re-

6. raGe aGaINST THe MacHINe – Bullet In the Head (rage against the Machine) 5.09 extrait de rage against the Machine*** (1992 – epic)

présenté par George Bush (le père) en ce début des 90’s. Cette démarche n’est pas l’apanage unique de RATM puisque Public Enemy dans un autre registre et de manière plus ambiguë tiendra le même langage à la même époque. Rage Against the Machine, l’album épo-nyme paraît en novembre 1992 et se veut un discours radical contre l’apathie géné-ralisée des jeunes du moment. Pour que son propos puisse toucher un maximum de gens, le groupe n’hésite pas à sortir le CD sur une major (Epic filiale de Sonny). C’est du moins sa justification ce qui ne sera pas du goût de tous le monde et lui vaudra beaucoup de critiques. L’album est produit par les quatre musiciens et Garth Richardson plus connu sous le pseudonyme de « GGGarth » et qui a déjà fait ses preuves avec Red Hot Chili Peppers (on reste en famille ou presque) et Ozzy Osborne e.a. La pochette reprend une célèbre photo de 1963 où l’on voit un moine

bouddhiste s’immoler par le feu pour protester contre l’intervention américaine au Vietnam et la dictature du président Ngô Dinh Diêm. Le seul apport musical extérieur est celui de Stephen Perkins aux percussions et toutes les compositions sont signées de la main des mem-bres de RATM qui se font appeler eux-mêmes « the guilty parties ». La musique est un dé-luge sonore où se mêlent toutes les influences du groupe et où Tom Morello se taille la part du lion par des soli époustouflants (comme dans « Know Your Enemy ») tandis que de la Rocha scande des textes en hommage à Martin Luther King, Malcom X ou le Che (« Wake Up »). L’œuvre comprend pas mal de hits comme « Bombtrack »ou « Killing in the Name » « Bullet in the Head » est de ceux-ci. D’em-blée le morceau fit un tabac. Il s’agit d’un ma-nifeste contre l’intoxication de l’information et des médias au moyens d’images fortes et sur le mode hip-hop : « (she) Said it was blue

when the blood was red »/« (elle) Disait que c’était bleu alors que le sang est rouge ». Tout cela sur fond de guitare poussée au maximum et baignant dans un univers sonore qui fait penser à Black Sabbath ou Led Zeppelin.

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Certains s’étonneront de trouver Tom Petty dans cette anthologie. C’est que ce musicien a toujours été mésestimé : Difficilement classable, naviguant à contre-courant en cette fin des 70’s, accusé de facilité, peu s’intéresse à lui. Pourtant Petty est loin d’être un suiveur ; c’est un excellent compositeur et guitariste. C’est aussi quelqu’un de foncièrement hon-nête et généreux ; ainsi, tout au long de sa carrière il se heurtera à sa maison de disques, MCA, pour essayer d’ imposer ses idées à pro-pos du prix trop élevé des albums et simples. Il sera aussi de tous les combats, contre le nucléaire par exemple. Il a aussi su rester simple, au point de vue musical mais également vis à vis du public. Bien sûr, il a ses influences et ne s’en est jamais caché : Buddy Holly, les Everly Brothers, les Beatles, les Stones, Bob Dylan… Somme toute des personnes et des musique assez éloignées de celles du sud des USA d’où les Heartbreakers sont issus, de

Gainsville en Floride plus précisément. Pour ces raisons, le groupe dont la carrière de Petty est indissociable au début, acquit sa notoriété surtout en Grande-Bretagne. C’est Damn the Torpedoes, 3ème opus du band qui le fait connaître du grand public aux States. Il doit son titre à une phrase célèbre de l’Amiral Farragut, commandant de l’escadre nordiste pendant la « Guerre de Sécession ». Peut-être une dernière provocation envers les petits gars du Sud. A propos de petits gars, on retrouve, à côté de Tom Petty, la première mouture des Heartbreakers (celle qui existera de 1975 à 1982) ; à savoir : Mike Campbell aux guitares et accessoirement aux composi-tions (coauteur des deux premiers morceaux), Ron Blair à la basse, Stan Lynch à la batterie et Benmont Tench remarquable aux claviers Deux comparses viennent donner un coup de main : Donald Dunn à la basse et Phil Jones aux percussions. Le tout est mis en boite et

7. Tom PeTTY and the HearTBreaKerS – What are You Doing In My Life ? (T. Petty) 3.27 extrait de Damn the Torpedos* (1979 – Mca)

Well you followed me all around New York City Tryin’ to make people think I wanted you with me I can only hope that they didn’t believe you I can’t figure out why I got to deal with you

What are you doin’ in my life? What are you doin’ in my life? What are you doin’ in my life? I didn’t ask for you

I don’t know how you got my telephone number Probably some jerk tryin’ to put me under Some friend of a friend of a friend of mine Baby who you tryin’ to fool when you tell those lies?

What are you doin’ in my life? What are you doin’ in my life? What are you doin’ in my life? I didn’t ask for you

Well this is all a little too much to believe You’re puttin’ my name all around in the street Honey where did you think this was gonna lead? Baby will you tell me why you wanna bug me?

Well this is all a little too much to believe You’re puttin’ my name all around in the street Honey where did you think this was gonna lead? Baby will you tell me why you wanna bug me?

Well you’re the last woman in the world that thrills me Now you got my girlfriend tryin’ to kill me Honey my friends think that I’ve gone crazy Can’t you figure out that you ain’t my baby

What are you doin’ in my life? What are you doin’ in my life? What are you doin’ in my life? I didn’t ask for you

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produit par le plus qu ‘efficace Jimmy Iovine. Efficace et éclectique puisqu’on lui doit de fructueuses collaborations avec des artistes aussi différents que U2, Dire Straits, Patti Smith et plus récemment Dr Dre ; signalons enfin qu’il est le patron de Geffen/Interscope (cfr Aimee Mann – v.2.4). Toutes les compositions sont signées Tom Petty. La musique qui parcourt l’album peut être qualifiée d’intemporelle même si elle s’intègre dans son époque. Les morceaux les plus connus comme « Refugee », « Don’t Do Me Like That », « Here Comes My Girl » sonnent très anglais ; pour ma part, j’ai choisi « What Are You Doing In My Life ? » parce que c’est une chanson très drôle sur le har-cèlement mais surtout parce que l’on peut y apprécier le jeu de Benmont Tench.

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La carrière musicale de Tom Waits qui repose sur une discographie impression-nante, peut se comprendre en deux temps. Swordfishtrombones est l’album qui marque le tournant de cette carrière. Ayant horreur du conformisme, le Californien renonce à se couler dans le moule où le succès relatif des premiers disques l’avait placé. Il tourne donc le dos à ce qu’il définira lui-même comme sa période piano bar/pseudo jazz (plus tard dans le programme) pour se lancer dans l’élabora-tion d’une œuvre plus radicale et audacieuse. Les raisons en sont multiples. Sa rencontre et son mariage avec la comédienne Kathkeen Brennan tout d’abord qui lui fait découvrir la musique de Captain Beefheart entre autres. Plus déterminante encore, sa découverte de Harry Partch, un musicologue et composi-teur autodidacte et avant-gardiste américain, inventeur d’une nouvelle grammaire musicale et décalée. Et puis, l’influence de Bertolt Brecht

et de Kurt Weill se fait de plus en plus sentir. Enfin, son départ de chez Asylum, un des labels de la major Warner pour Island lui laisse les coudées franches. Le résultat de tout cela, c’est donc Sword-fishtrombones. Ce qui frappe au premier abord, c’est le titre. Intraduisible (les trombones espadons ?), incompréhensible, il fait partie de l’univers poétique de l’artiste ; il résume à lui tout seul l’originalité et la complexité de Tom Waits. L’album se présente comme une suite de morceaux courts (15 au total) joués par une palette d’instruments bizarres ou inhabituels (comme des marimbas ou de l’orgue à pédales) utilisés d’une manière souvent expérimentale et tout en gardant un esprit qui se rapproche du cabaret cher à Kurt Weill. La pochette fait d’ailleurs penser au cinéma expressionniste allemand de l’entre deux guerres. Produit par le musicien lui-même, l’œuvre a été enregis-trée aux studios Sunset Sound d’Hollywood

8. Tom WaITS – In the Neighborhood (T. Waits) 3.07 Extrait de Swordfishtrombones*** (1983 – Island)

Well the eggs chase the bacon round the fryin’ pan and the whinin’ dog pidgeons by the steeple bell rope and the dogs tipped the garbage pails over last night and there’s always construction work bothering you In the neighborhood In the neighborhood In the neighborhood

Friday’s a funeral and Saturday’s a bride

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Sey’s got a pistol on the register side and the goddamn delivery trucks they make too much noise and we don’t get our butter delivered no more In the neighborhood (x3)

Well Big Mambo’s kicking his old grey hound and the kids can’t get ice cream ‘cause the market burned down and the newspaper sleeping bags blow down the lane and that goddamn flatbed’s got me pinned in again In the neighborhood (x3)

There’s a couple Filipino girls gigglin’ by the church and the windoe is busted and the landlord ain’t home and Butch joined the army yea that’s where he’s been and the jackhammer’s diggin’ up the sidewalks again In the neighborhood (x3)

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avec une belle brochette de musiciens maison parmi lesquels Randy Aldcroft, Dick Hyde, Bill Reichenback et Joe Romano aux cuivres, Carlos Guitarlos et Fred Tackett aux guita-res, Greg Cohen et Larry Taylor à la basse et Stephen Hodges à la batterie. Une mention spéciale à Victor Feldman qui se frotte à toutes sortes de percussions et bien sûr pour orchestrer tout cela et chatouiller les claviers, il y a le maître himself ! Ce disque est le premier d’une trilogie qui englobera aussi Rain Dogs et Frank’s Wild Years, un concept album bati à partir d’un morceau du présent opus ; comme quoi le serpent peut se mordre la queue ! Quinze morceaux, la plupart non forma-tés qui tiennent parfois de l’expérimentation (« Dave the Butcher », instrumental ; « Share Leaves »…) avec une mise en garde dès le premier morceau (Underground) : « Il y a une grande ville sombre/Un endroit que j’ai dé-couvert/Il y a un monde qui s’agite sous terre/

Ils sont vivants/Ils sont éveillés/Pendant que le reste du monde dort ». Bien sûr on y trouve des titres dans la continuité de ce que Tom Waits faisait auparavant avec p.e. la très belle chanson « Soldier’s Things » ou « Johnsburg, Illinois ». Du blues aussi (« Gun Saoked Boy »). Enfin, une mention particulière au très beau et onirique instrumental de fin, « Rainbirds ». « In the Neighborhood » fait plutôt pen-ser à la musique de Kurt Weill avec sa fanfare un peu décalée et son texte quasi surréaliste présentant une vision hallucinée du voisinage d’un lieu qu’on suppose imaginaire et décrit par le poète lui-même.

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There’s a lady who’s sure all that glitters is gold And she’s buying a stairway to heaven. When she gets there she knows, if the stores are all closed With a word she can get what she came for. Ooh, ooh, and she’s buying a stairway to heaven.

There’s a sign on the wall but she wants to be sure ‘Cause you know sometimes words have two meanings. In a tree by the brook, there’s a songbird who sings,

Sometimes all of our thoughts are misgiven. Ooh, it makes me wonder, Ooh, it makes me wonder.

There’s a feeling I get when I look to the west, And my spirit is crying for leaving. In my thoughts I have seen rings of smoke through the trees, And the voices of those who standing looking. Ooh, it makes me wonder, Ooh, it really makes me wonder.

And it’s whispered that soon if we all call the tune Then the piper will lead us to reason. And a new day will dawn for those who stand long And the forests will echo with laughter.

If there’s a bustle in your hedgerow, don’t be alarmed now, It’s just a spring clean for the May queen. Yes, there are two paths you can go by, but in the long run There’s still time to change the road you’re on. And it makes me wonder.

Your head is humming and it won’t go, in

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case you don’t know, The piper’s calling you to join him, Dear lady, can you hear the wind blow, and did you know Your stairway lies on the whispering wind.

And as we wind on down the road Our shadows taller than our soul. There walks a lady we all know Who shines white light and wants to show How everything still turns to gold. And if you listen very hard The tune will come to you at last. When all are one and one is all To be a rock and not to roll.

And she’s buying a stairway to heaven.

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9. LeD ZePPeLIN - Stairway to Heaven (J.Page/r. Plant) 8.03 extrait de Led Zeppelin (IV)**** (1971 – atlantic)

En 1971, Led Zep n’a déjà plus rien à prou-ver. Les trois premiers opus du groupe ont posé les jalons ; le succès a fait le reste. Le groupe a revisité le Blues (dans les deux premiers) et exploré le folk (dans le troisième) mais il ne veut pas en rester là. Surtout que d’autres prétendent à la relève. Ainsi Black Sabbath avec ses deux albums a ouvert la porte au hard rock mâtiné d’occultisme. C’est une voie qui intéresse aussi le dirigeable d’autant plus que Page est de plus en plus attiré par l’ésotérisme. Il vient d’ailleurs d’acheter un manoir ayant appartenu à Aleister Crowley, sataniste, occultiste et anticonformiste notoire et qui, notons le, aura une grande influen-ce sur le rock, le hard et le métal plus particuliè-rement. La pochette de l’album reflète bien cet en-gouement pour l’étrange. On y voit accroché sur un mur lépreux un tableau représentant un vieil homme portant un fagot. Le mur démoli laisse entrevoir une tour s’élevant dans la campagne.

Il n’y a aucune référence au groupe ni aucun ti-tre, chose inhabituelle pour l’époque et qui a du donner des sueurs froides aux responsables de la maison de disques. La face intérieure est tout aussi mystérieuse : Elle offre quatre symboles ou signes cabalistiques qui ont été choisi par cha-cun des musiciens. Ici aussi pas d’explications. Cette ambiance mystique et ésotérique, on la retrouvera dans des morceaux comme « Black Dog », « Stairway to Heaven » ou « The Battle of Evermore ». L’œuvre a été en partie enregistrée aux studios Island nouvellement ouverts à Lon-dres mais aussi dans une maison victorienne du Hampshire et aux studios Sunset de Los Ange-les sous la houlette de Jimmy Page aidé de Peter Grant, manager du groupe. Musicalement, l’album est très varié. Beau-coup plus que son prédécesseur qui nous offrait un voyage presque acoustique dans le folk rock. Une ambiance que l’on retrouve encore dans « The Battle of Evermore » où les plus pertinents

reconnaîtront la voix de Sandy Denny, chan-teuse de Fairport Convention, venue ici donner un coup de main à ses potes. Ambiance feutrée aussi pour « Going to California », hommage à la singsongwriter américaine Joni Mitchell. « When the Levee Breaks », dernière plage du dis-que, pourrait faire croire a un retour au blues ori-ginel mais dès les premiers beats du morceau, on comprend la volonté des quatre musiciens d’aller beaucoup plus loin qu’une simple interprétation de ce classique du genre composé par Menphis Minnie. Cependant, ce qui fera renter cet opus dans la légende c’est, d’une part, les deux pre-miers morceaux : « Black Dog » et « Rock and Roll » où les quatres compères (pour mémoire, Robert Plant au chant et à l’harmonica, Jimmy Page aux guitares, John Paul Jones à la basse et John Bonham à la batterie) définissent une fois pour toutes les règles du hard rock malgré que « Rock and Roll » se veuille l’éloge des pionniers du rock des 50’s. On remarquera par ailleurs le

piano d’Ian Stewart, celui-là même dont le style est directement reconnaissable qui a accompagné les Stones et qui curieusement n’est pas crédité sur la pochette du disque. Reste d’autre part, ce fabuleux « Stairway to Heaven », un monument de la musique rock que l’on a pas hésité à reprendre ici pour notre plus grand plaisir. Construit à l’instar du « Boléro » de Ravel sur une même ligne musicale répétée à longueur de morceau mais enrichie à chaque période par une nouvelle gamme d’instruments, il se termine par l’un des plus célèbres soli de guitares. Quant au texte qui relève plus, comme bien souvent dans le rock, de l’écriture automati-que que de la narration, on l’a souvent accusé de cacher des messages subliminaux se rapportant au satanisme pour lequel le groupe montrait un intérêt certain à l’époque ; il ne faut cependant y voir que la traduction littéraire d’une sorte de per-ception décalée des choses à un moment donné.

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10. The NITS – In the Dutch Mountains (Hofstede/Stips/Kloet) 3.26extrait de In the Dutch Mountains* (1987 – cBS)

La particularité de cet album est qu’il est l’œuvre d’un groupe hollandais qui a réussi à l’imposer au monde anglo-saxon, fait rare mais pas unique (on le verra plus tard avec Urban Dance Sqad ; qu’on se rappelle aussi Schoc-king Blue et son célèbre « Venus »).Formé en 1976 the Nits est un groupe qui s’inscrit dans la mouvance new-wave, façon XTC et qui est composé d’un noyau central ou l’on retrouve Henk Hofstede (chanteur et claviériste), Robert Jan Stips (chanteur et claviériste également) et Rob Kloet, batteur de son état. Mais depuis sa formation, le band dont le nom (les Poux, en français) est un clin d’œil aux Scarabées des Beatles, sera l’objet d’un défilé de musiciens, passagers temporaires d’une formation en per-pétuelle évolution, à l’origine d’une pléthore d’œuvres, plus d’une vingtaine au total. In the Dutch Mountains en est la huitième si l’on tient compte du tout premier opus, éponyme et paru de manière confidentielle,

avant le contrat chez Columbia. Le titre est emprunté à un roman de Cees Noteboom (Im Nederland), écrivain hollandais, et qui a pour fil conducteur, tout comme dans le disque, les récits d’enfance avec leurs lots de souve-nirs et d’émotions. Les compositions, signées Hofstede/Stips/Kloet, sont au nombre de quin-ze et chacune d’elles se présente comme une sorte de petite comptine. Musicalement, le groupe qui a produit le disque, a évolué vers une pop beaucoup plus intemporelle. L’album a la particularité d’avoir été enregistré à « De Werf », un gymnase de la région d’Amsterdam reconverti pour l’occasion en studio d’enre-gistrement, ce qui donne à l’œuvre un son et une atmosphère « live ». Le procédé fera des émules puisque plus récemment Arcade Fire (pour Neon Bible) et Hooverphonic (pour the President of the LSD Golf Club) ont utilisé une technique semblable. Tout cela est rendu possible grâce au savoir-faire de Paul Telman,

Was born in the valley of bricks Where the river runs high above the rooftops I was waiting for the cars coming home late at night From the Dutch mountains I was standing in the valley of rock Up to my belly in an early fog I was looking for the road to a green painted house In the Dutch mountains In the Dutch mountains Mountains I met a woman in the valley of stone

She was painting roses on the walls of her home And the moon is a coin with the head of the queen Of the Dutch mountains Mountains I lost a button of my shirt today It fell on the ground And it was rolling away Like a trail leading me back To the Dutch mountains To the Dutch mountains Mountains I met a miller on the back of a cow He was looking for the wind but he didn’t know how I said: Follow the cloud that looks like a sheep In the Dutch mountains In the Dutch mountains In the Dutch mountains Mountains Mountains Buildings

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l’ingénieur du son que l’on considère souvent comme le quatrième membre à part entière du groupe. Notons aussi la présence de Joke Ge-raerts à la basse qui devra malheureusement quitter ses amis peu de temps après pour des raisons de santé. Enfin sachez que c’est Hofs-tede qui officie à la guitare laissant à Stips les parties de claviers. Le morceau repris ici est la plage titulaire de l’album dont il est un parfait représentant. Il se présente comme un ballade entre songe et réalité avec cette pointe de nostalgie qui traver-se toute l’ œuvre. Images de l’enfance, recher-che de l’identité, regrets du temps qui passe, tout cela sous tend la chanson grâce à l’apport d’une musique simple et efficace. In the Deutch Mountains inaugure une pé-riode faste pour les Nits puisqu’il marque le début d’une série d’albums comme Giant Nor-mal Dwarf en 1990 ou Ting en 1992 avant que le groupe n’amorce une lente descente.

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11. The UNDerTONeS – True confessions (M. Bradley/D.O’Neill/J. O’Neill) 2.23 extrait de The Undertones** (1979 – Sire)

consultant un dictionnaire (dixit la rumeur), ils ne font pas dans la demi teinte (undertone en anglais). Feargal Sharkey (chanteur), John O’Neill (guitariste), Damian O’Neill (guitaris-te et claviériste), Michael Bradley (bassiste) et Billy Doherty (batteur) pratiquent un mélange de pub rock et de punk dans les bars. Le succès du premier 45T, distribué par un petit label de Belfast, est tel que le groupe, qui intéresse la jeune maison de disques Sire (Talking Heads), entre en studio quelques semaines après et enregistre son premier opus. The Undertones, l’album, est produit par Roger Bechirian, un ancien ingénieur du son des Beatles. Le résultat : quatorze morceaux qui trahissent l’urgence et l’impatience de cinq musiciens dont le credo est l’immédiat et l’efficace. Efficace, la musique l’est à la ma-nière des Ramones ; morceaux courts, rythme et énergie débordants, sobriété de rigueur, tout cela s’entend de « Family Entertainment » à

« Casbah Rock », dernière plage du disque. Et toujours cette musique qui oscille entre rock nerveux (« Male Model ») et une pop rafraîchissante (« Jump Boys »). L’album a un tel succès qu’il en est tiré un deuxième pressage peu de temps après la sortie du pre-mier. On y ajoute les 45T parus quelques mois auparavant : Le cultissime « Teenage Kicks » et l’irrésistible « Get Over You » et tant qu’à faire, on remixe « Here Comes the Summer » pour en faire le moule d’un futur simple. On a longtemps hésité à inclure « Teenage Kicks » à cette anthologie tant le morceau, repris par une flopée de musiciens (Skunk Anensie, Nouvelle Vague, Greenday…) est emblématique de toute une génération (et les suivantes). Notre choix s’est finalement arrêté à « True Confessions », la plage préférée du groupe à ce qu’il paraît et qui, fidèle à son image, parle de problèmes relationnels entre ados. Ici ce sont les thèmes de la simulation,

Don’t look so surprised You’ve been telling me lies True - true - true - confessions

Its hard to wake up to your makeup So let’s take off that disguise True - true - true - confessions

Let’s sit down and sort this out Its not so hard to talk about True - true - true - confessions

I got a picture from your sister There was writing on the back True - true - true - confessions

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Les groupes originaires d’Irlande du Nord ne sont pas légion contrairement à ce qui se passe au sud. Les Undertones en est un des rares exemples et bien que composé de jeunes catholiques, il ne se fera pas le chantre de re-vendications indépendantistes ni le dénonciateur de l’occupation anglaise. Non, ces gars-là sont tout simplement des ados de leur temps ; et leurs préoccupations, celles de tous les jeunes du monde occidental : Comment tromper l’en-nui de fin de semaine ? Comment draguer les filles et s’amuser ? Le véhicule : Un mélange de punk et de pop d’une touchante naïveté. John Peel, le regretté DJ de la BBC ne s’y est pas trompé puisqu’il a fait de « Teenage Kick », premier simple du groupe, un morceau culte. Les Undertones, ce sont cinq copains de Londonderry qui font de la musique sans se prendre trop au sérieux. Contrairement à leur nom, qu’ils ont choisi tout à fait par hasard en

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du mensonge et de l’identité qui sont abordés. Musicalement, c’est un acte de bravoure de la part du batteur qui tient le rythme du début à la fin du morceau.

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12. arNO – Bathroom Singer (a. Hintjens/J.M. aerts) 3.33 extrait de charlatan* (1988 – Virgin)

Trash European Blues Connection ou encore Arno and the Subrovnicks, il est toujours là où on l’attend le moins. Charlatan est son second opus solo, paru comme le précédent chez Virgin. Produit par l’Ostendais lui-même avec la complicité de Holger Czukay qui fut le bassiste de Can, il se présente comme un véritable album de stu-dio avec une belle brochette d’invités pour accompagner le chanteur. C’est ainsi qu aux guitares et à la basse l’on retrouve Jean-Marie Aerts, son complice de TC Matic ; à la basse également : Alain Goutier. Aux drums et per-cussions officie Jean-Pierre Onracolt alors que Czukay en personne s’est installé aux claviers aidé par un certain Jumpie. Signalons aussi la présence essentielle de Serge Ferrara à l’ac-cordéon. Dix chansons aux registres très dif-férents font de cet album une œuvre variée. Deux titres en Français : « le Tango de la Peau », texte sulfureux et musique torride et une extra-

Avec Arno, c’est une nouvelle page qui s’ouvre dans cette anthologie, celle du rock belge dont les débuts furent laborieux, faute d’ambition et surtout de moyens plutôt que de talents (on en reparlera) mais qui va au cours des années et des générations s’imposer pour être ce qu’il est aujourd’hui : un creuset fabri-qué à partir de matériaux empruntés à toutes les cultures qui font la richesse de notre pays. Qui, mieux qu’Arno, pouvait inaugurer cette rubrique ? Né à Ostende, chantant en Anglais et en Français, il incarne à lui seul cette multiculturalité. Arno, c’est aussi un per-sonnage déroutant aux multiples facettes à la manière de Tom Waits : Même voix rauque, même éclectisme musical (v.2.8). Il suffit de jeter un regard au parcours de l’artiste pour s’en rendre compte. Tantôt en groupe (Freckle Face, Tjens Couter et surtout TC Matic), tantôt sous son nom ou d’autres d’emprunt comme Charles et les Lulus, Charles and the White

She won’t sit hard All night All night She won’t sit long All night All night She won’t sit tight All night All night She won’t sit right All night All night

She’s a bathroom singer Dingelingeling She’s a bathroom singer

Dingelingeling

I couldn’t resist What she wants She set my heart My heart on fire She pulled me into Her web her web There was no way To get back

She’s a bathroom singer Dingelingeling She’s a bathroom singer Dingelingeling

She’s got a body Like a temple She got the mind Like a prison She don’t have to be afraid Cause the men always pay

She’s a bathroom singer Dingelingeling She’s a bathroom singer yeah

She’s a bathroom singer Dingelingeling She’s a bathroom singer yeah

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ordinaire et émouvante version de la chanson de Brel, « le Bon Dieu ». Une autre reprise tout aussi convaincante, celle d’un vieux soul/blues traditionnel et qui a pour titre « Trouble Mind ». Pour le reste, « Black Doll » fait irré-médiablement penser à TC Matic, « Jive to the Beat » présente l’aspect d’une ballade mélan-colique et les autres titres transpirent le funk. « Bathroom Singer » occupe une place particulière dans le disque. Ce morceau pré-figure le style déjanté des futurs albums de l’artiste. Chanson décalée (encore une fois, on pense à Tom Waits) ; comme une rengaine de kermesse flamande qui se veut l’éloge d’une fem-me : Maîtresse ? Amie ? Rencontre d’un soir ? Personne ne sait le dire, pas même le chanteur ; res-te la poésie et le jeu permanent avec les mots, un des grands plaisirs d’Arno.

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13. Bob MarLeY – Three Little Birds (B. Marley) 3.00 extrait de exodus*** (1977-Island)

Je vous avais promis de la world dans cette anthologie, la voilà ! Avec du reggae et un pe-tit historique pour commencer. Tout débute dans les années 60 en Jamaï-que, berceau d’un tas de genres musicaux : Le reggae donc, mais pas que lui. Il y a aussi le ska, alchimie entre la musique folklorique lo-cale (le mento) et des sonorités aux couleurs américaines (R’B, soul, jazz, country…), tout cela sur un rythme endiablé et popularisé plus tard en Angleterre, dans les 80’s, par des groupes comme les Specials ou Madness. Le rocksteady est un ska au tempo ralenti ; il a eu ses héros comme Prince Buster et Duke Reid. Le reggae, qui vient de la contraction d’un mot d’argot jamaïcain (streggae), résulte d’un nouveau ralentissement du rythme (one drop). Son autre caractéristique étant son lien avec la religion rastafari, une dissidence de la religion chrétienne qui prétend se rapprocher du judaïsme originel et qui prône une certaine

vie contemplative d’où son lien avec la ganja, l’herbe locale. Comme toutes les sectes, elle n’est pas sans danger ; ainsi, elle véhicule une homophobie notoire. L’impact du reggae se fera sentir sur le rock des années 80 comme le blues aura marqué les 60’s et 70’s. Des gens comme Elvis Costello et Joe Jackson à leurs débuts, Police et sur-tout le Clash vont s’approprier et interpréter le genre à leur manière. Même Eric Clapton, pourtant grande figure de la génération pré-cédente s’essayera au reggae en reprenant le fameux morceau de Bob Marley « I Shot the Sheriff ». Lorsqu’il s’installera en Angle-terre, le style sera récupéré par des immigrés jamaïcains vivant dans le pays et qui vont le transformer en manifeste politique, progres-siste et poétique (Aswad, Steel Pulse, Linton Kwesi Johnson…), créant en quelque sorte une forme de reggae « laïc ». L’apport du genre, c’est aussi le dub, cette technique où le son est re-

Singin: dont worry (dont worry) bout a thing, cause every little thing gonna be all right!

Rise up this mornin, Smiled with the risin sun, Three little birds Pitch by my doorstep Singin sweet songs Of melodies pure and true, Sayin, (this is my message to you-ou-ou)

Singin: dont worry about a thing, worry about a thing, oh! Every little thing gonna be all right. Dont worry! Singin: dont worry about a thing - I wont worry! cause every little thing gonna be all right.

Singin: dont worry about a thing, cause every little thing gonna be all right - I wont worry! Singin: dont worry about a thing, cause every little thing gonna be all right. Singin: dont worry about a thing, oh no! cause every little thing gonna be all right!

Dont worry about a thing, cause every little thing gonna be all right. Singin: dont worry about a thing, cause every little thing gonna be all right!

Rise up this mornin, Smiled with the risin sun, Three little birds Pitch by my doorstep Singin sweet songs Of melodies pure and true, Sayin, (this is my message to you-ou-ou)

Singin: dont worry bout a thing, cause every little thing gonna be all right.

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de l’île, fou de musique et fondateur du label Island. Ce dernier va lancer le musicien sur la scène internationale et l’imposer jusqu’au Royaume – Uni ; on connaît la suite… Parmi les albums de Bob Marley, deux peu-vent prétendre au titre de chefs-d’œuvre. Il y a Natty Dread (1974), bouleversant, intimiste mais aussi révolté. Cette révolte, on la retrou-ve mais magnifiée dans Exodus avec son titre/référence à l’épopée des « frères israélites » à la fin de la seconde guerre mondiale. Mais ici, le musicien fait la comparaison avec le ra-patriement idéalisé des noirs jamaïcains vers l’Ethiopie, la mère patrie. Les thèmes récur-rents de « l’univers Marley » sont bien pré-sents : l’amour, la révolte, les luttes sociales, la quête spirituelle enfin. Outre Marley et les frè-res Barrett, on y retrouve Tyrone Downie aux claviers et Alvin Petterson aux percussions. Un guitariste aussi, Julian Junior Marvin qui fait ses premières armes avec les Wailers.

travaillé, rendu plus lourd par l’adjonction de basse. Ce que l’on sait moins c’est que le rap lui est également redevable puisque les origi-nes de ce mouvement typiquement américain doivent beaucoup à des improvisations lors de soirées organisées par des immigrés jamaïcains à New York : les célèbres sound systems. Quand on évoque le reggae, on pense tout de suite à Bob Marley. Pourtant comme tous les musiciens de l’île, il débute en jouant du ska, de la soul et du doo wap. Très tôt, au début des années 60, il fonde les Wailers avec des amis parmi lesquels Bunny Wailer qui donnera son nom au groupe et Peter Tosch devenu célèbre depuis lors. La formation changera souvent de personnel mais une constante sera la présence des frères Barrett, Aston et Carlton, respecti-vement à la basse et à la batterie. Alors qu’il s’engage de plus en plus dans le rastafarisme, Bob Marley fait une rencontre cruciale avec Chris Blackwell, un jeune blanc originaire

N’oublions pas surtout de mentionner les I Threes à savoir Marcia Griffiths, Judy Mowatt et Rita la femme du patron qui depuis le début forment l’arrière plan vocal du groupe. La plupart des morceaux de l’album seront des hits. La plage titulaire, bien sûr mais que l’on songe aussi à « Jamming », « One Love/People Get Ready », « Natural Mystic » et aussi « Three Little Birds » qui d’une maniè-re joyeuse et imagée se trouve être une sorte d’hommage aux trois choristes. C’est égale-ment l’exemple parfait qui prouve combien la musique de Marley est universelle car le mor-ceau déborde largement du cadre du reggae et prend la forme d’un joyau pop. La suite de l’histoire est plus triste ; Le chanteur/musicien ne profitera pas longtemps de son succès car terrassé par un cancer, il s’éteindra quelques années plus tard, en mai 1980 très exactement et entrera ainsi dans la légende.

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Nobody said it was easy It’s such a shame for us to part Nobody said it was easy No one ever said it would be this hard

Oh take me back to the start

I was just guessing At numbers and figures Pulling the puzzles apart

Questions of science Science and progress Do not speak as loud as my heart

Oh tell me you love me Come back and haunt me Oh and I rush to the start

Running in circles Chasing our tails Coming back as we are

Nobody said it was easy Oh, it’s such a shame for us to part Nobody said it was easy No one ever said it would be so hard

Come up to meet you, tell you I’m sorry You don’t know how lovely you are

I had to find you Tell you I need you Tell you I’ve set you apart

Tell me your secrets And ask me your questions Oh, let’s go back to the start

Running in circles Coming up tails Heads on the science apart

28I’m going back to the start

Oh ooh ooh ooh ooh Ah ooh ooh ooh ooh Oh ooh ooh ooh ooh Oh ooh ooh ooh ooh

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14. cOLDPLaY – The Scientist (coldplay) 5.09 extrait de a rush of Blood to the Head**** (2002 – Parlophone)

du désert. Difficile de faire le lien avec le titre : Une montée de sang à la tête, comme une impul-sion ; tout ce que cet album n’est pas. Tout a ici été pensé pour faire un must. Ken Nelson qui était déjà aux commandes de Parachutes sait qu’il va falloir aller plus loin pour faire mieux. L’influence majeure du groupe reste Ra-diohead dont Coldlay est une forme d’art appliqué. Mais d’autres personnes vont inter-venir dans la conception de l’œuvre. Ian Mc Culloch, frontman d’Echo and the Bunnymen et influence notoire de Chris Martin conseille d’explorer le psychédélisme. Phil Harvey, ami de longue date du groupe et grand amateur de musique classique verra son nom associé sur la pochette du CD à ceux des quatre Londo-niens, Chris Martin donc (au chant, au piano et à la guitare), Jonny Buckland (aux guitares), Guy Berrymen (à la basse) et Will Champion (à la batterie et aux percussions) qui signent

S’il est une épreuve que tous les groupes redoutent, c’est bien celle du deuxième album surtout si le premier fut un énorme succès ; nombreux sont ceux qui s’y sont cassés les dents. Que l’on songe à King Crimson qui après le magistral In the Court of the Crim-son King (v.2.5) sort In the Wake of Possei-don, pâle copie de son prédécesseur et que les amateurs auront tôt fait d’oublier. C’est donc avec une certaine appréhension que Coldplay offre en août 2002 son second opus, A Rush of Blood to the Head. Au vu de la pochette, on se rend compte que l’on se trouve devant un ouvrage hors du com-mun. Source de questionnements plutôt que de réponses, elle est l’œuvre de Solve Sundsbo, jeune photographe de mode d’origine norvé-gienne qui aime travailler avec les musiciens de rock (Röyksopp, e.a). On y voit un buste et une partie de visage qui s ‘effritent comme érodés par les vents tels des sphinx au milieu

souvent été repris par Elliott Smith ce qui nous fait quand même une belle transition avec le morceau suivant, le dernier du présent volume de cette anthologie.

tous les morceaux. Ken Nelson a eu la bonne idée de joindre un ensemble à cordes pour donner encore plus de relief et de profondeur aux chansons. « Politik », manifeste à la U2, ouvre le bal. Suivent des ballades magistrales comme « In My Place » ou « Clocks », bien dans la tradition Coldplay. Plus étrange sont l’orientalisant « Daylight », « Green Eyes » que l’on croirait composé par Syd Barrett et « A Whisper », morceau psyché énergique. Si « the Scientist » est Dan (?) comme l’in-diquent les notes de la pochette, le morceau est largement inspiré du « Isn’t It A Pity » de George Harrison (dans All Things Must Pass) : Même ton incantatoire, même ligne de piano. A la différence que si le texte de l’ex Beatles se veut un pamphlet généreux contre l’égo-ïsme, celui de Coldplay aborde le problème beaucoup plus terre-à-terre mais ô combien récurrent de la séparation. Petite note amusante « Isn’t It A Pity » a

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Who’d you think was inside? Thinking that you were about to come over But I’m tired now of waiting for you You never show Bottle up and go, if you’re gonna hide, it’s up to you I’m coming through

Bottle up and go I can make it outside I’ll get through Becoming you Becoming you Becoming you

Bottle up and explode over and over Keep the troublemaker below Put it away and check out for the day In for a round of overexposure The thing mother nature provides To get up and go Bottle up and explode, seeing stars sur-rounding you Red white and blue

You look at him like you’ve never known him But I know for a fact that you have The last time you cried

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Le hasard a voulu que dans le même vo-lume de cette anthologie, on retrouve des ar-tistes très proches. Beaucoup de similitudes, en effet, entre Aimee Mann (v.2.4) et Elliott Smith : Même passion pour l’écriture, mêmes compositions alambiquées, mêmes influences orientées pop 60’s ; plaisir de la musique orga-nique dans les deux cas. Liens renforcés par la présence de Jon Brion, producteur de l’album d’Aimee et musicien chez Elliott. Grosse dif-férence pourtant pour ce qui est du parcours des artistes ; si le fait d’écrire et de chanter se veut libérateur chez « la Dame de Boston », la vie et la carrière d’Elliott Smith sont une longue descente aux enfers. Très tôt abandonné par son père, Steven Paul Smith (c’est son vrai nom) voyagera avec sa mère du Nebraska au Texas où elle se ma-rie. Le jeune homme entretiendra des relations plus que tendues avec son beau-père c’est pourquoi il décide, à l’âge de quatorze ans de

quitter le domicile familial et de rejoindre son père à Portland. Ce parcours chaotique le rend fragile et déjà la dépression guette ainsi que l’addiction aux drogues et l’alcoolisme aux-quels s’ajoute une vie sentimentale plus que tumultueuse. En parallèle et depuis l’âge de dix ans, il s’est essayé à la musique et au début des 90’s, celui, qui se fait désormais appeler (pour quelle(s) obscure(s) raison(s) ?) Elliott, fonde avec des amis Heatmiser, un groupe à mi-chemin entre le punk et le grunge (époque obli-ge) ; groupe, qui malgré un succès tout relatif et quelques albums restera sans lendemain. Tra-vaillant alors en solo, il sort successivement deux albums qui lui font acquérir une certaine notoriété au sein de la scène indie américaine. Il est remarqué par le cinéaste Gus Van Sant (Elephant) qui lui demande de réaliser une partie de la bande son de son film, Good Will Hunting. Le film et sa musique obtiennent le succès que l’on sait. Elliott sort alors coup sur

15. elliott SMITH – Bottle Up and explode ! (e. Smith) 2.58 extrait de XO** (1998 – Dream Works records)

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sicien fait un peu de tout lui-même mais en plus de John Brion cité plus haut, il ne refuse pas un coup de main des producteurs en per-sonnes ainsi que l’assistance d’un spécialiste des arrangements musicaux du nom de Joey Waronker. Il faut noter aussi la présence d’une section rythmique composée de Bruce Esko-vitz (sax/flute), Ray Poper (trompette) et R. James Atkinson (cor). XO, titre mystérieux en forme de message crypté, est le sous titre de Waltz #2, le troisiè-me morceau de cet opus. L’album en comprend quatorze et comme bien souvent lorsqu’on se trouve en présence d’un chef-d’œuvre, chacun d’eux est une réussite. De « Sweet Adeline », ballade gentiment acoustique à « I Didn’t Un-derstand », hommage à cappela à peine voilé aux Beach Boys en passant par « Independan-ce Day » aux orchestrations sublimes ou « A Question Mark », clin d’œil à son ami Beck, rien n’est anodin. Choix difficile donc et qui

coup trois opus qui sont le point d’orgue de sa carrière. Mais le début du millénaire voit les problèmes s’accumuler pour l’artiste. C’est à nouveau le cycle infernal : alcool, drogues, dé-pressions successives. Le deux octobre 2003 Smith meurt dans des conditions obscures qui s’apparentent à un suicide. XO est le second volet de la trilogie com-mencé avec Either/Or et suivi de Figure 8. Ces trois albums traduisent l’obsession du chan-teur/auteur/compositeur pour la perfection in-carnée pour lui par les Beatles (surtout dans Abbey Road). Ces trois œuvres se valent et si on a choisi ici XO, c’est parce qu’il est le pre-mier opus sorti sur une major (DreamWorks Records, filiale de MCA à l’époque), ce qui lui a permis d’ avoir les moyens nécessaires pour réaliser toutes ses ambitions artistiques. L’al-bum est produit par Elliott aidé du duo Tom Rothrock/Rob Schnapf qui a déjà été au coté de Beck pour certaines de ses œuvres. Le mu-

s’est porté sur « Bottle Up and Explode » au texte bien représentatif de l’univers de l’artis-te qui évoque les problèmes relationnels avec cette envie décrite d’être à la fois soi-même et/ou un autre ou les autres. Et puis cette chanson en crescendo, on la croirait sortie du Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beat-les, l’un des albums pour lesquels il avait un immense respect.

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