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Anthropologie Homme de Vitruve, par Léonard de Vinci. L'anthropologie est la branche des sciences qui étudie l'être humain sous tous ses aspects, à la fois physiques (anatomiques, morphologiques, physiologiques, évolutifs, etc.) et culturels (socio-religieux, psychologiques, géographiques, etc.). Elle tend à définir l'humanité en faisant une synthèse des différentes sciences humaines et naturelles. Le terme anthropologie vient de deux mots grecs, anthrôpos, qui signifie « homme » (au sens générique), et logos, qui signifie parole, discours. Cette discipline vise particulièrement les faits spécifiques à l'humain par rapport aux autres animaux (faits an- thropologiques comme homo ou anthrôpos): langages articulés et figuratifs, rites funéraires, politiques ou magiques, arts, religions, coutumes, parenté, habitats, techniques corporelles, instrumentales, de mémorisation, de numération, de représentations spatiales et tempo- relles, etc. Elle s’appuie notamment sur l’étude com- parative des différentes sociétés et ethnies décrites par l'ethnologie, et envisage l'unicité de l'esprit humain à tra- vers la diversité culturelle. L'ethnographie est la branche de la discipline qui s’occupe de la collecte méthodique des données sur le terrain. Elle peut utiliser le dessin, la photographie, la notation musi- cale et la collecte d'objets. 1 Traditions Il existe diverses traditions anthropologiques antiques, puis modernes (allemande, anglo-saxonne, française, etc). Les plus discutées sont actuellement [1] l’anthropo- logie sociale britannique (J.G. Frazer, Bronislaw Ma- linowski, A.R. Radcliffe-Brown, E.E. Evans-Pritchard) et l’anthropologie culturelle américaine (L.H. Morgan, Franz Boas, Marvin Harris, Clifford Geertz, Margaret Mead, Ruth Benedict). L'anthropologie américaine at- tache beaucoup d'importance aux aspects culturels des langues et des modes de pensée et d'action. Il y a eu un Institut d'Anthropologie à Washington DC pour aider les autorités fédérales dans leurs relations avec les pays étran- gers et les contacts transculturels. Il semblerait que la so- ciologie soit, dans cette perspective américaine, une ré- duction de l'anthropologie à une société singulière dans un espace et un temps particulier. Le modèle anglo-saxon est axé sur la multidisciplinarité et divise traditionnellement l’anthropologie en quatre sous- disciplines : l'anthropologie biologique (également appelée an- thropobiologie ou bioanthropologie) étude du mode de transmission, des causes et des effets des va- riations biologiques et de leur évolution chez les groupes humains ; l'ethnologie ou anthropologie sociale et culturelle, l’anthropologie sociale (surtout en Europe) s’inté- resse entre autres à l’étude de la parenté, de la politique et de l’organisation sociale tandis que l’anthropologie culturelle (surtout aux États-Unis) étudie les mœurs, la religion et les autres aspects symboliques des sociétés humaines ; l'archéologie, qui étudie les sociétés humaines pas- sées à travers les vestiges matériels qu’elles ont lais- sés derrière elles ; l'ethnolinguistique ou anthropolinguistique, qui se penche sur la variabilité linguistique à travers les différentes sociétés humaines et qui voisine dès lors avec la sociolinguistique et la dialectologie. En France, les travaux structuralistes de Claude Lévi- Strauss ont exercé une grande influence. Il a aussi contri- 1

Anthropologie

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Page 1: Anthropologie

Anthropologie

Homme de Vitruve, par Léonard de Vinci.

L'anthropologie est la branche des sciences qui étudiel'être humain sous tous ses aspects, à la fois physiques(anatomiques, morphologiques, physiologiques, évolutifs,etc.) et culturels (socio-religieux, psychologiques,géographiques, etc.). Elle tend à définir l'humanité enfaisant une synthèse des différentes sciences humaineset naturelles. Le terme anthropologie vient de deuxmots grecs, anthrôpos, qui signifie « homme » (au sensgénérique), et logos, qui signifie parole, discours.Cette discipline vise particulièrement les faits spécifiquesà l'humain par rapport aux autres animaux (faits an-thropologiques comme homo ou anthrôpos) : langagesarticulés et figuratifs, rites funéraires, politiques oumagiques, arts, religions, coutumes, parenté, habitats,techniques corporelles, instrumentales, de mémorisation,de numération, de représentations spatiales et tempo-relles, etc. Elle s’appuie notamment sur l’étude com-parative des différentes sociétés et ethnies décrites parl'ethnologie, et envisage l'unicité de l'esprit humain à tra-vers la diversité culturelle.L'ethnographie est la branche de la discipline qui s’occupede la collecte méthodique des données sur le terrain. Elle

peut utiliser le dessin, la photographie, la notation musi-cale et la collecte d'objets.

1 Traditions

Il existe diverses traditions anthropologiques antiques,puis modernes (allemande, anglo-saxonne, française,etc). Les plus discutées sont actuellement[1] l’anthropo-logie sociale britannique (J.G. Frazer, Bronislaw Ma-linowski, A.R. Radcliffe-Brown, E.E. Evans-Pritchard)et l’anthropologie culturelle américaine (L.H. Morgan,Franz Boas, Marvin Harris, Clifford Geertz, MargaretMead, Ruth Benedict). L'anthropologie américaine at-tache beaucoup d'importance aux aspects culturels deslangues et des modes de pensée et d'action. Il y a eu unInstitut d'Anthropologie à Washington DC pour aider lesautorités fédérales dans leurs relations avec les pays étran-gers et les contacts transculturels. Il semblerait que la so-ciologie soit, dans cette perspective américaine, une ré-duction de l'anthropologie à une société singulière dansun espace et un temps particulier.Lemodèle anglo-saxon est axé sur la multidisciplinarité etdivise traditionnellement l’anthropologie en quatre sous-disciplines :

• l'anthropologie biologique (également appelée an-thropobiologie ou bioanthropologie) étude du modede transmission, des causes et des effets des va-riations biologiques et de leur évolution chez lesgroupes humains ;

• l'ethnologie ou anthropologie sociale et culturelle,l’anthropologie sociale (surtout en Europe) s’inté-resse entre autres à l’étude de la parenté, de lapolitique et de l’organisation sociale tandis quel’anthropologie culturelle (surtout aux États-Unis)étudie les mœurs, la religion et les autres aspectssymboliques des sociétés humaines ;

• l'archéologie, qui étudie les sociétés humaines pas-sées à travers les vestiges matériels qu’elles ont lais-sés derrière elles ;

• l'ethnolinguistique ou anthropolinguistique, qui sepenche sur la variabilité linguistique à travers lesdifférentes sociétés humaines et qui voisine dès lorsavec la sociolinguistique et la dialectologie.

En France, les travaux structuralistes de Claude Lévi-Strauss ont exercé une grande influence. Il a aussi contri-

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Page 2: Anthropologie

2 2 THÉMATIQUES

bué fortement à institutionnaliser cette discipline enFrance.

2 Thématiques

2.1 Humain et nature

• Homo sapiens

• Théorie de l'évolution

• Primatologie comparée

• Écologie humaine

• Paléoanthropologie

• Anthropologie politique

• Anthropologie des mondes contemporains

2.2 Discipline anthropologique

L'anthropologie dans son étude de l'être humain s’inté-resse à sa diversité biologique et à sa diversité culturelled'un point de vue synchronique (contemporain) et dia-chronique (à travers le temps). Ainsi, cette discipline estformée de quatre parties ou sous-disciplines.

2.3 Ethnologie

Ethnos en grec signifie « peuple », quand Anthropos si-gnifie « homme » . Il n'y a pas de différence dans l'objet del'ethnologie et l'anthropologie sociale, soit l'Homme et sesorigines, sinon une différence de terminologie essentiel-lement européenne et américaine. Pour faire une analo-gie, l'ethnologie s’apparenterait à la sociologie des popu-lations primitives, alors que l'anthropologie a pour objetl'étude de l'homme dans son ensemble, y compris sa ca-ractéristique essentielle dans le monde animal : ses capa-cités de socialisation. Par ailleurs, archétypes, coutumeset langages sont décrits et étudiés plus particulièrementpar l'ethnographie ou ethnologie. Anthropologie et eth-nographie sont donc deux sciences complémentaires trèsimbriquées l'une dans l'autre.

2.3.1 Modèles et codes sociaux

• La culture

• L'ethnie

• L’appartenance ethnique

• Les échanges culturels

• Les réseaux sociaux

• La hiérarchie

• Les genres et sexes

• Les mœurs

• Le droit

• La socialisation et l’éducation

• La bienséance et l'étiquette

• L'ethnolinguistique : voir Discours, Parole

• L'anthropologie de l'image ou (anthropologie vi-suelle) : voir Sémiologie, Icône

2.3.2 Parenté et alliances

• La parenté : famille, filiation, descendance, lignage.

• Les types d’alliances : le mariage.

• La notion de maison (principe de résidence)

• Les interactions intra-familiales.

• Évolution humaine.

2.3.3 Organisme du politique

• L’anthropologie politique

• La guerre

2.3.4 Aspects symboliques

• L’anthropologie des religions

• L’anthropologie de l'art

• l'ethnomusicologie qui étudie les rapports entre mu-sique et société ;

• Les jeux

• La parole et le discours

• Les rites

2.3.5 Anthropologie économique

• L’économie des sociétés traditionnelles[2]

• Karl Marx, et ses « héritiers » de l'écoled'anthropologie économique marxiste ou « écolefrançaise d'anthropologie économique » (ap-pelée ainsi à l'étranger), et plus récemment« anthropologie de la libération ». Les principauxtenants de cette école sont Claude Meillassoux,Pierre Philippe Rey, Emmanuelle Terray, MauriceGodelier

• L’anthropologie d'entreprise

Page 3: Anthropologie

3.2 Autonomisation de l’anthropologie sociale 3

2.3.6 Autres domaines

• L'anthropologie des techniques et de l'objet

• L'anthropologie cognitive

• L'ethnobiologie

• L'anthropologie judiciaire

• L'anthropologie biologique

• L'anthropologie des relations hommes-animaux

• L'anthropologie de la santé

• L'anthropologie de l'art

• L'anthropologie de l'alimentation

• L'anthropologie du corps

• L'anthropologie urbaine

• L'anthropologie historique

2.4 Aires culturelles

Les aires culturelles de l'anthropologie s’étendent auxcontinents de l'Afrique, l'Amérique latine, l'Asie,l'Europe, et l'Océanie.Liste des sociétés : Liste alphabétique des peuples dumonde, Les groupes amérindiens en Amérique du Nordavant la colonisation.

3 Origines

3.1 Primat de l’anthropologie physique

Articles connexes : Anthropologie physique etRacialisme.

La polysémie du terme « anthropologie » rend diffi-cile une définition stricte de son périmètre qui a forte-ment varié dans le temps et dans l’espace. L’anthropolo-gie contemporaine est tributaire de sources multiples etvariées et la définition d’une généalogie est en soi un en-jeu propre de la discipline. Au XVIIIe siècle, une relativeconvergence assigne à l’anthropologie l’étude de l’Hommesous ses divers aspects grâce aux méthodes des sciencesnaturelles. Elle s’inscrit dans un mouvement plus géné-ral qui, ramenant l’Homme au sein de la nature, lui faitperdre la position privilégiée qu’il occupait au sein de laCréation dans la théologie chrétienne.Buffon définit dans son Traité des variations de l'espècehumaine (1749) l'« Anthropologie » comme l'équivalentde l’« Histoire naturelle de l'Homme ». Diderot proposeen 1751 une définition plus étroite en faisant de l’an-thropologie un équivalent de l’anatomie[3]. Ces visées

restrictives sont contestées par Kant dans son ouvragel'anthropologie d'un point de vue pragmatique publié en1798, où le philosophe désigne plutôt ainsi la connais-sance que l'Homme a de lui-même comme « habitant dela terre qui est inscrit par sa sensibilité et sa raison dansdes relations empiriquement nécessaires avec les êtres dumonde. »[4]. Si le périmètre de l’anthropologie et sa po-sition vis-à-vis de disciplines voisines demeurent flousau cours du XIXe siècle, elle reste considérée commeune discipline des sciences naturelles. Se confondant, enFrance plus particulièrement, avec ce qui est aujourd’huidésigné comme l’anthropologie physique, elle épouse leparadigme naturaliste qui « proclame que le statut d’ungroupe humain, comme l’ordre du monde qui le fait tel,est programmé de l’intérieur de la matière vivante »[5]. Lapréoccupation principale des anthropologues, le plus sou-vent issus de la médecine ou de la biologie, est d’étudierl’origine et l’évolution de l’homme, d’établir des classifica-tions de l’espèce humaine sur la base du concept de race,en s’appuyant sur les méthodes de l’anatomie comparée.Sur le plan institutionnel, l’anthropologie se développed’abord en dehors du cadre universitaire, au sein de so-ciétés savantes, fruits d’initiatives privées. En France,l’éphémère Société des observateurs de l'homme, pré-sidée par Louis-François Jauffret, se fixe pour tâchel’étude de « l'homme sous ses aspects physique, moralet intellectuel », projetant d’établir une classification desraces sur des bases anatomiques. La Société ethnolo-gique de Paris, fondée en 1838 par William Edwards,circonscrit principalement ses débats à la querelle surl’origine de l’espèce humaine opposant monogénisme etpolygénisme. Elle disparaît en 1848. En 1855, Armandde Quatrefages occupe la chaire d’anthropologie qui rem-place la chaire d’anatomie humaine au Muséum nationald'histoire naturelle. Pierre-Paul Broca, considéré par sescontemporains comme le père de l’anthropologie phy-sique en France, contribue à affermir ces premiers an-crages académiques. De formation médicale, il fondela Société d'anthropologie de Paris en mai 1859[6] puisl'École d'Anthropologie de Paris, inaugurée en décembre1876, d’orientation polygéniste.En Grande-Bretagne, la London Ethnological Societynaît en 1843, sur le modèle de la société créée parEdwards[7] ; une fraction polygéniste et anti-darwinienne,menée par James Hunt, opèrent une scission pour créerl'Anthropological Society of London en 1863[8]. Les deuxsociétés se fondent finalement dans le Royal Anthropolo-gical Institute en 1871. En Allemagne, Rudolph Virchowet Adolf Bastian, tous deux médecins, créent en 1869 laSociété berlinoise d'anthropologie, d'ethnologie et de pré-histoire (Berliner Gesellschaft für Anthropologie, Ethnolo-gie und Ungerschichte).

3.2 Autonomisation de l’anthropologie so-ciale

Page 4: Anthropologie

4 3 ORIGINES

3.2.1 Anthropologie et sociologie

La scission entre anthropologie et sociologie a fait débatdepuis ses débuts : il s’agissait alors d'une différence fo-cale, l'anthropologie ayant pour sujet d'étude “l'hommeet ses interactions sociales au sein des cultures simpleset primitives” (Antonia Newport). L'effondrement del'idée même de “culture simple et primitive” a conduitl'anthropologie à se redéfinir, sans qu'aucune définitionn'ait jusqu'à maintenant pu servir de consensus. Se-lon la sociologue L.B.B. Claw, qui retrace l'histoire del'anthropologie, les contours de la discipline se dessinenten réalité “non par une différence de sujet, mais parune spécificité d'écoles, celles qui s’inscrivent soit dansl'héritage maussien, soit dans la tradition structuraliste”.Elle affirme qu'il n'existe aucune différence fondamen-tale entre la méthode et les sujets traités par le socio-logue Emile Durkheim à la fin de sa vie (notamment lesFormes élémentaires de la vie religieuse), et ceux traitéspar son neveu, l'anthropologue Marcel Mauss, allant jus-qu'à émettre l'hypothèse selon laquelle “l'anthropologiecomme discipline autonome en France a bien pu naitrede la seule volonté de son fondateur de se libérer d'unoncle jugé autoritaire et dogmatique”.

3.2.2 Reconnaissance institutionnelle

Ce qui est désigné comme l’anthropologie sociale enGrande-Bretagne, l’anthropologie culturelle aux États-Unis ou encore l’ethnologie en France s’autonomise pro-gressivement de la tutelle de l’anthropologie physique autournant des XIXe et XXe siècles. Premier titulaire d’unechaire d’anthropologie à l’université d’Oxford en 1895[9]Edward Tylor est l'un des principaux initiateurs de ce pro-cessus, notamment avec son ouvrage Primitive Culture.Il est également l’auteur du premier manuel de la dis-cipline, intitulé Anthropology (1881), qui laisse encoreune grande place à l’anthropologie physique et à l’expo-sé des classifications raciales[10] . En 1906, un de ses dis-ciples James Frazer définit l’anthropologie sociale commela branche de la sociologie qui s’intéresse à l’étude des« peuples primitifs ». La même année, cette distinctionest reprise à Oxford lors de la création d’un diplômed’anthropologie[11].En France, le groupe de chercheurs regroupés autour deDurkheim et de L'Année sociologique joue un rôle im-portant dans ce processus d’autonomisation. En 1901,Marcel Mauss obtient ainsi la chaire des « religions despeuples sans civilisation » de la 5e section de l’Écolepratique des Hautes Études[12]. En 1925, Mauss parti-cipe également aux côtés de Paul Rivet à la fondation del’Institut d'ethnologie de l’université de Paris. L’emploi duterme « ethnologie » ne doit cependant pas tromper surla conception que s’en fait Rivet. Pour lui, elle reste unebranche des sciences naturelles et doit permettre de re-grouper dans une même institution l’ensemble des disci-plines qui concourent à ce qu'il désigne comme la Science

de l’Homme : l'anthropologie, restreinte à la seule an-thropologie physique, la linguistique, l’archéologie et lapréhistoire[13].

3.2.3 Rôle du musée

Les musées jouent un rôle majeur dans la structuration dela discipline. Au cours du XIXe siècle, les artefacts descultures non occidentales, auparavant disséminés dansles collections des cabinets de curiosités de l’aristocratieeuropéenne, sont progressivement regroupés et exposésdans des sections spécifiques des musées, avant de jouirde lieux d’exposition propres. En 1856 est ainsi créé undépartement d’ethnologie au sein du Musée des Antiqui-tés de Berlin dont les collections sont transférées en 1873dans le Musée royal d'Ethnologie (Königliches Museumfür VölkerKunde) sous la direction d’Adolf Bastian. Lepremier musée d’anthropologie, le Peabody Museum ofArcheology and Ethnology de l’université d’Harvard l'avaitprécédé en 1866[14] tandis qu'en France le musée d’eth-nographie du Trocadéro ouvre ses portes en 1878. Cetype d’institution se généralise dans les dernières décen-nies du XIXe siècle à l’ensemble des pays occidentaux[15],notamment sous l’effet des conquêtes coloniales. Il de-vient un lieu d’affirmation et de promotion de la politiqueimpériale[16].Sur le plan scientifique, l’exposition muséale constituel’aboutissement du travail de collecte d’objets et d’infor-mations, réalisée le plus souvent par le biais du réseaucolonial. Mais le musée est aussi un laboratoire où l’an-thropologue traite et interprète les données et un lieu d’en-seignement où se transmet la culture professionnelle nais-sante.

3.2.4 Évolution de la méthode ethnographique

Article détaillé : Ethnographie.

Les premiers anthropologues s’appuient sur des docu-ments de seconde main comme les récits de voyagesd'explorateurs ou de missionnaires ou encore les rapportsdes administrations coloniales. Cette division du travailentre celui qui collecte les informations et celui qui lesinterprète reste la norme dans les pays d’Europe jusqu’en1914[17]. La figure de l’« anthropologue en chambre »(armchair anthroplogist) dont James George Frazer peutfaire figure d’archétype est alors dominante[18]. Lesvoyages d’exploration à visée scientifique formalisentprogressivement la tâche que remplissaient spontanémentmais de manière aléatoire les explorateurs, en fixant desobjectifs de collecte d’information sur les populationsrencontrées : l’expédition Baudin (1801) vers les TerresAustrales compte ainsi dans ses rangs François Péron quivoyage en qualité d’« anthropologiste ». Les visées géo-politiques de l’expédition Lewis et Clark, soutenue parThomas Jefferson, s’accompagnent également d’un plan

Page 5: Anthropologie

5

d’étude des tribus amérindiennes qui se trouveraient surson parcours.L’anthropologie du XIXe siècle se caractérise par une in-tense volonté de collecte d’information concernant les po-pulations extra-européennes, première étape d’un travailde mise en ordre et de classification, conçu dans une pers-pective évolutionniste. Sans jamais avoir quitté l’Europe,James George Frazer a compilé un matériel considérablepour rédiger Le Rameau d'or qui se présente comme unimmense répertoire de mythes et de rites en provenancedu monde entier. De son côté, en s’appuyant sur les mis-sions et les administrations coloniales, Lewis Henry Mor-gan s’est attaché à répertorier l’ensemble des termino-logies de parenté utilisées dans le monde[19]. Dans cecontexte où l’anthropologue est avant tout un exégète,la critique de la fiabilité des sources revêt une impor-tance cruciale. La rédaction de guides d’enquêtes et la for-mation des futurs enquêteurs est une préoccupation desethnologues. Dès 1800, Joseph-Marie de Gérando avaitinauguré le genre en publiant ses Considération sur lesdiverses méthodes à suivre dans l'observation des peuplessauvages à destination de l’expédition Baudin. Cette pré-occupation reste toujours vivace en France au début desannées 1930, comme en témoigne la publication des Ins-tructions sommaires pour les collecteurs d’objets ethnogra-phiques en 1931[20].Sur le plan méthodologique, la trajectoire de l’ethnolo-gie française et de l’ethnologie anglo-saxonne divergentsensiblement pendant l’entre-deux-guerres. Pendant cettepériode, le modèle français repose sur une collecte collec-tive extensive et itinérante[21] qui, tels la mission Dakar-Djibouti ou le voyage de La Korrigane dans les mers duSud, renoue avec la tradition des expéditions d’explora-tion. Mettant plus particulièrement l’accent sur la civilisa-tion matérielle, ces missions entendent réaliser un inven-taire ethnologique du monde. Le musée est pensé commela finalité du travail ethnologique : les expéditions pharesqui sont lancées à cette période s’articulent étroitementavec le Musée d’ethnographie du Trocadéro, remplacé en1937 par le Musée de l’Homme. En Grande-Bretagne, letravail de terrain et le contact prolongé avec les tribus ob-servées s’imposent progressivement comme une des ca-ractéristiques fondamentales de la discipline. En 1922,l’introduction des Argonautes du Pacifique occidental deBronisław Malinowski marque un tournant en théorisantla méthode de l’observation participante. Là où le recen-sement de la culture matérielle constituait la base du tra-vail ethnographique, Malinowski insiste sur la nécessitéde s’immerger en profondeur dans la culture des socié-tés observées ; l’installation chez l’habitant, l’adoption dumode de vie, l’apprentissage de la langue deviennent despréalables indispensables à la compréhension du « pointde vue de l’indigène »[22].

4 Grands courants ou théories

Tout au long de son histoire, l'anthropologie a doncété marquée par quelques conceptions de l'homme, se-lon lesquelles on peut classer les différentes œuvres,sans que nécessairement les auteurs s’en réclament :l'évolutionnisme, le matérialisme, le diffusionnisme, lefonctionnalisme, le structuralisme, le culturalisme, le dy-namisme, l'anthropologie dogmatique, , etc.

• Évolutionnisme

• Lewis Henry Morgan (1818-1881)• Edward Tylor (1832-1917)• James George Frazer (1854-1941)

• Matérialisme etmatérialisme historique

• Julien Offray de La Mettrie (1709-1751)• Karl Marx• Leslie White• Marvin Harris

• Néo nominalisme ou anthropologie dogmatique

• Louis-Gabriel de Bonald (1745-1840)• Joseph-Marie de Gérando (1772-1842) (ilétend le langage à tous les signes)

• Pierre Legendre (1930-)

• Diffusionnisme :

• Franz Boas (1858-1942)• William H. R. Rivers (1864-1922)

• École sociologique française

• Émile Durkheim (1858-1917)• Marcel Mauss (1872-1950)• Le Collège de sociologie (1937-1939)

• École sociologique allemande

• Max Weber (1864-1920)

• École britannique

• Meyer Fortes (1904-1983)• Ashley Montagu (1905-1999)

• Fonctionnalisme

• Arnold Van Gennep (1873-1957)• Bronislaw Malinowski (1884-1942)

Page 6: Anthropologie

6 5 ENSEIGNEMENT

• Alfred Reginald Radcliffe-Brown (1881-1955)

• Edward Evan Evans-Pritchard (1902-1973)

• Culturalisme

• Margaret Mead (1901-1978)• Christopher Alexander (1936-)

• Structuralisme

• Claude Lévi-Strauss (1908-2009)• Pierre Bourdieu, (1930-2002), pour Le Senspratique.

• Françoise Héritier (1933-)• Philippe Descola (1949), pour Par delà natureet culture.

• Anthropologie post-culturaliste

• Clifford Geertz (1926-2006)

• Médiationnisme

• Jean Gagnepain (1923-2006)

• Anthropologie philosophique allemande

• Max Scheler (1874-1928)• Ernst Cassirer (1874-1945)• Helmuth Plessner (1892-1985)• Arnold Gehlen (1904-1976)

• Anthropologie existentielle

• Michael Jackson (anthropologue) (1940-)• Albert Piette (1960-)

• Anthropologie de la complexité

• Edgar Morin (1921-)

• École de Rio

• E. Viveiros de Castro (1951-)• Otavio Velho• Moacir Palmeira• Lygia Sigaud

• Anthropologie dynamique ; développée àl'Université de Manchester (Royaume-Uni) et à LaSorbonne à partir des années 1950, elle correspondà l'étude du changement dans les sociétés modernes(notamment, l'influence du colonialisme).

• Max Gluckman

• Victor Turner• Melville Herskovits• Roger Bastide• Georges Balandier• Francis Affergan• Erwan Dianteill

• Effet Flynn, qui étudie l'évolution de l'intelligencehumaine, essentiellement dans l'époque contempo-raine

• James R. Flynn (1934-)• Ulric Neisser (1928-)• William Dickens• Arthur Jensen (1923- )• Gérard Althabe (1932-2004)• Marc Augé (1935-)

• Autres anthropologies

• Pierre Clastres• René Girard• Anne-Marie Losonczy• Jan Vansina• Remo Guidieri• Claude Karnoouh

5 Enseignement

5.1 En France

Les universités et écoles d'enseignement supérieur sui-vantes délivrent des licences, des masters de rechercheet des doctorats avec mention « anthropologie » :

• Université Paris Descartes - Faculté SHS - Sorbonne

• Master recherche d'ethnologie de la Sorbonne• Master professionnel “Expertise ethnologiqueen projets culturels et touristiques”

• Université Lille 1

• Université Lyon II

• Université Bordeaux

• Master 2 recherche anthropologie sociale eth-nologie spécialité cultures, politiques et santé

• Master 2 professionnel anthropologie socialeethnologie spécialité santé, migration et mé-diation

• Université Paris Nanterre La Défense

Page 7: Anthropologie

6.2 En Algérie 7

• Université Paris Vincennes - Saint Denis• Université Aix-Marseille• Université Toulouse II• École des hautes études en sciences sociales (masteret doctorat seulement)

• Université Tours, licence, master, doctorat• Université Diderot• Université de Caen Basse-Normandie, Site del'Université

5.2 En Belgique francophone• Université Libre de Bruxelles

• Figure majeure : Luc de Heusch (1927-2012)• Université de Louvain• Université de Liège• Université de Namur• Université de Mons

5.3 Au Québec• Université de Montréal• Université McGill• Université Laval• Université Concordia

6 Centres de recherches

6.1 En France• Centre d'anthropologie culturelle (Canthel)[23] —Université Paris Descartes Sorbonne[24]

• Centre de recherche sur l'imaginaire (CRI) —Université de Grenoble

• Centre de recherches et d'études anthropologiques(CREA) — Université Lyon 2

• Institut interdisciplinaire en anthropologie ducontemporain (IIAC) — EHESS

• Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeuxsociaux (IRIS) — EHESS

• Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS) —Collège de France

• UMR 7186, Laboratoire d'ethnologie et de sociolo-gie comparative (LESC)[25] — CNRS et UniversitéParis Ouest Nanterre La Défense

6.2 En Algérie

• Centre national de recherche en anthropologie so-ciale et culturelle (CRASC) - Oran

• Centre national de recherches préhistoriques, an-thropologiques et historiques (CNRPAH) - Alger

7 Notes et références[1] Erwan Dianteill, « Anthropologie culturelle ou anthropo-

logie sociale ? Une dispute transatlantique », L'Année so-ciologique, 1/2012 (Vol. 62) , p. 93-122 (résumé).

[2] Francis Dupuy (2001). Anthropologie économique. Ed.Armand Colin, 2001, 192 p.

[3] Jean Copans, Introduction à l’ethnologie et à l’anthropolo-gie, Nathan, Paris, 1996, p. 8.

[4] Monique Castillo, Introduction à l'anthropologie kan-tienne, EHESS, 1996

[5] Colette Guillaumin, « Pratique du pouvoir et idée de Na-ture (II) Le discours de la Nature », Questions féministes,no 3, 1978, p. 10.

[6] Piet Desmet, La linguistique naturaliste en France (1867 -1922), Volume 6, Peeters Publishers, 1996, p. 160.

[7] George W. Stocking, Victorian anthropology, Free press,1987, p. 244.

[8] Stocking (1987), p. 245.

[9] Peter Rivière, A history of Oxford anthropology, Ber-ghahn Books, 2007, p. 28.

[10] Robert Deliège, Une histoire de l'anthropologie, Écoles,auteurs, théories, Seuil, 2006, p. 35.

[11] Adam Kuper, L'anthropologie britannique au XXe siècle,Karthala, 2000, p. 11.

[12] Victor Karady, « Durkheim et les débuts de l’ethnologieuniversitaire », Actes de la recherche en sciences sociales.Vol. 74, septembre 1988. Recherches sur la recherche, p.27.

[13] Revue de synthèse historique, avril-juin 1931, p. 203. Citéin Benoît de L'Estoile, Le goût des autres. De l'Expositioncoloniale aux arts premiers, Flammarion, Paris, p. 118.

[14] De L'Estoile (2007), p. 217.

[15] Gérald Gaillard, Dictionnaire des ethnologues et des an-thropologues, Armand Colin, 1997, p. 5.

[16] De L’Estoile (2007), p. 104.

[17] De L’Estoile (2007), p. 106

[18] Deliège (2006), p. 37

[19] Deliège (2006), p. 26.

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8 8 VOIR AUSSI

[20] Selon Jean Jamin, elles furent rédigées par MauriceGriaule et Michel Leiris sur la base des cours de Maussà l’Institut d’ethnologie. De L’Estoile (2007), Note 10, p.141.

[21] De L'Estoile (2007), p. 171.

[22] Bronisław Malinowski, Les Argonautes du Pacifique occi-dental, 1922, p. 25. Cité dans Deliège, p. 149

[23] • site du Centre d'anthropologie culturelle - CAN-THEL (Université Paris Descartes Sorbonne)

[24] • présentation institutionnelle du Centred'anthropologie culturelle - CANTHEL (Uni-versité Paris Descartes Sorbonne)

[25] http://www.mae.u-paris10.fr/ethnologie/ethnoaccueil.php

8 Voir aussi

8.1 Bibliographie

• Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologiede Paris (304 numéros en ligne en 2012 avec Per-sée, soit 7027 contributions, 1864-2009), fondée en1859 pour rendre compte de l'activité scientifique de“l'histoire naturelle de l'homme”, compris commel'étude de l'origine et de la diversité de l'espèce hu-maine. Pluridisciplinaires, les bulletins traitent del'anthropologie ; du biologique au culturel. Depuis2000, les bulletins sont diffusés sur le site revues.org(avec une barrière mobile de 3 ans).

• Francis Affergan, La pluralité des mondes, 1997, Al-bin Michel, Paris

• Francis Affergan, Construire le savoir anthropolo-gique, 1999, PUF, Paris

• Philippe Descola, Par delà nature et culture, 2006,Gallimard, Paris

• Clifford Geertz, Savoir local, savoir global. Les lieuxdu savoir, 1986, PUF, Paris

• Philippe Descola, Gérard Lenclud, Carlo Severi, LesIdées de l'anthropologie, 1988, Colin, Paris

• Jean-Loup Amselle, Branchements. Anthropologiede l'universalité des cultures, 2005, Champs Flam-marion, Paris

• Wiktor Stoczkowski, Anthropologies rédemptrices,2008, Hermann, Paris

• Jean Copans, Maurice Godelier, L'Anthropologie,science des sociétés primitives ?, 1971, Denoël

• Marcel Mauss, Manuel d'ethnographie, Payot

• Jean Copans, Jean Jamin, Aux origines del'anthropologie française, 1994, J-M Place,Paris

• Emmanuel Kant, Anthropologie du point de vuepragmatique, traduction Michel Foucault, 1964,Vrin, Paris

• Chamla Marie-Claude, L'anthropologie biologique,1971, PUF, Coll. Que sais-je ?, no 1023

• Henri-Jean Martin, Aux sources de la civilisation eu-ropéenne. Paris, Albin Michel, 2008. 22,5 cm, 704p.

• Jean-Philippe Cazier [dir.], Abécédaire de ClaudeLévi-Strauss, Éditions Sils Maria, 2008.

• Albert Piette, Fondements à une anthropologie deshommes, collection « Société et Pensées » dirigéepar Gérald Bronner, Éditions Hermann, 2011.

8.2 Articles connexes

• Anthropologie juridique du travail social

• Anthropologie de la santé

• Anthropologie physique (ou anthropobiologie ouanthropologie biologique)

• Film ethnographique

• Histoire de l'anthropologie

• Intelligence sociale

• Liste d'anthropologues par nationalité

• Liste des revues d'anthropologie

• Relation entre science et religion

• Système (société) à maison

8.3 Liens externes

• L'Homme, revue française d'anthropologie

• Ethnographiques.org, revue en ligne

• Notices d’autorité : Bibliothèque nationale de France• Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationalede la Diète

• Portail des sciences humaines et sociales

• Portail de l’anthropologie

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9

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9.1 Texte• Anthropologie Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthropologie?oldid=119424503 Contributeurs : Anthere, Tarquin~frwiki, Curry,Quintessent~frwiki, Andre Engels, Yann, Jloriaux, ArnoLagrange, Alvaro, Panoramix, Mikue, Vargenau, Nataraja, Looxix, Hemmer, Or-thogaffe, Traroth, Léa, Jeffdelonge, Treanna, Guaka, Fred.th, HasharBot, R, Xlorent, Gem, Zubro, P-e, Robbot, Caton, Hermes1, Dhenry,Archeos, Spooky, Nguyenld, Phe, MedBot, Pgreenfinch, Iznogood, Oblic, CTanguy, Xmlizer, Phe-bot, Liero, Leonard Vertighel, Efil-guht, Sapin~frwiki, Markadet, Tornad, Cutter, Saxon, Korrigan, Solveig, VS, Manucolo, Kyle the hacker, Nicolas Ray, Vincnet, Olivier.r,Leag, Gemme, Mmenal, Madeleine~frwiki, Vega, Mutima, Marcoo, Poulos, Sharbono, Sherbrooke, Padawane, Amaryllis, Diderobot, Pie-ro~frwiki, DocteurCosmos, Korg, Holycharly, Seb35, Ludo29, Vache~frwiki, Zetud, David Berardan, Roland45, Inisheer, Pok148, Buddho,Liquid 2003, RobotQuistnix, Ultrogothe, Tavernier, EDUCA33E, Stocha, Zelda, Medium69, Jerome66, Ico, Néfermaât, Noritaka666, Lit-lok, Moez, Fransoua69, CHEFALAIN, Gordjazz, Archi02, Denis Drouillet, Yannbran, Chouchoupette, Et caetera, Nicobn, Felix8, Grecha,Chlewbot, Takima, Louperivois, Rune Obash, Pautard, Mica, Harrieta171, Nelson95, Zaza13, Gonioul, Balouk, Emericpro, Rpa, Kabuki-man~frwiki, Ji-Elle, Lamiot, Moumousse13, AntonyB, Liquid-aim-bot, DaiFh, Ethnographiques, GaMip, Zyxwvut-Bot, YSidlo, Thijs !bot,Bourrichon, Grook Da Oger, Mnemosyne, Haydar.be, A2, Escarbot, Voxhominis, Ascanios, Kyle the bot, MissyMissingNo, Huronoi, Deepsilence, Le Pied-bot, JAnDbot, Rhizome, Ouicoude, NoychoH, Moumine, Rogojine, Laurent Maget, Adrille, Idéalités, AdQ Bot, Hajer34,LeGéantVert, Rozsavolgyi, Analphabot, DemolitionToys, Jotun, Salebot, René.Avord, Troller~frwiki, AlnoktaBOT, Idioma-bot, Délirius,Homo sovieticus, WarddrBOT, TXiKiBoT, VolkovBot, APPLEII, AmaraBot, Dans le mur, Synthebot, Ptbotgourou, Zerged, AlleborgoBot,Chmlal, Xic667, BotMultichill, SieBot, Buuh, Jeangagnon, M.Gecko, JLM, OKBot, Epistemethno, Alecs.bot, Hcrepin, Aloyak, Dhatier,Heurtelions, Hercule, Eunostos, PipepBot, BenoniBot~frwiki, Addacat, SniperMaské, Deaddisco, Orphée, Dydrax, Aruspice, Alexbot,Fifistorien, Splbeso, Kintaro, Jean-claude toubon, Hevydevy81, ElMeBot, ZetudBot, PP Tom, EdBever, Wikinade, Dc-cpu, Paulthielen,Luckas-bot, Olnnu, Micbot, Jotterbot, Martinelli4347, MauritsBot, Jérôme6210, DSisyphBot, Madpier, Pierre Dollin, Copyleft, Ordo-rerum, ArthurBot, Xaviateur, Alain ANCIAUX (DOCTOR AL), Xqbot, Al Maghi, Rubinbot, Fgl263, Francis Martin~frwiki, Kanabiz,Lib75, Nabeth, Bernard Sabathé, Kalki101, Coyote du 57, Lomita, Orlodrim, TobeBot, Tados, Absinthologue, Dinamik-bot, Kamikaze-Bot, Bobodu63, Helgismidh, Olyvar, EmausBot, Scribere, Ediacara, Kilith, Jean-loup amselle, Hom46, Les3corbiers, Gretz, WikitanvirBot,Sophie Haberbüsch, EdoBot, Mjbmrbot, San78, Crampuff, Lionel Scheepmans, MerlIwBot, Symbolium, OrlodrimBot, DG-IRAO, Avo-catoBot, Rene1596, Leuviah, LeProfBof, KMoinet, Titlutin, Anthrophilos, JBClamence, Scailyna, Addbot, BerAnth, Os-max, Antoniex,Stuarts Yve, KasparBot et Anonyme : 226

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