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1 Communications: 1, rue Sdérot 92160 Antony Tel: 01 46 66 19 17 Sur Internet e-mail: [email protected] Le site des communautés de la banlieue sud: http://www.judaica.fr.st e-mail: [email protected] Antony Vie Juive Bulletin de liaison de la Communauté Juive Editorial de Charles Ayoun Le 5 décembre, notre communauté a eu le privilège de recevoir, Mr le GRAND RABBIN DE FRANCE YOSSEF HAIM SITRUCK. Notre centre communautaire a fait ce jour là, le plein pour écouter le Grand Rabbin de France traiter du "pikouah néfech", c'est-à-dire de la notion d'urgence. Bien que familier avec la plupart des notions évoquées, notre public a pu mesurer la complexité de ce sujet pour notre temps. Le respect absolu de la vie reste le socle de toute la vie juive, tant à son origine qu'à sa fin. Un tel sujet aurait certainement mérité de plus amples approfondissements. Remercions le RAV SITRUCK d'avoir posé les bases de la réflexion talmudique de ce sujet. Nous espérons poursuivre cette réflexion l'an prochain à pareille époque. (suite page 3) N° 24 Janvier - Février 2005 Chacun selon sa bénédiction il les bénit par Emmanuel Vaniche La Sidra de Vayehi dépeint le tableau émouvant de Jacob bénissant ses petits-fils, Ephraïm et Menashe (il s’agit des enfants de Joseph nés en Egypte), puis ses douze fils, qui vont devenir les douze tribus d’Israël. Au-delà de la dimension familiale de ces scènes à la fois simples et touchantes, il est évident qu’elles sont porteuses d’un message destiné aux générations à venir. On voit par exemple Jacob demander à ses fils de se rassembler autour de lui pour recevoir sa bénédiction, nous imaginons qu’il parle à voix basse, vu son grand âge, et il semble logique que ses auditeurs se regroupent autour de lui puisqu’il ne peut élever la voix. Nos Maîtres proposent une autre lecture : rassemblez-vous, regroupez-vous, parce que la bénédiction ne peut résider que si vous êtes unis. Pour chacun de ses fils, Jacob va prononcer des paroles aussi belles qu’énigmatiques, dans un style poétique peu accessible sans l’aide des commentateurs (« Naphtali est une gazelle élancée », « Benjamin est un loup ravisseur », etc.). En conclusion, nous lisons : « chacun selon sa bénédiction il les bénit. » Ce verset présente une difficulté, nous aurions plutôt attendu : « chacun selon sa bénédiction il le bénit. » Rashi explique : la bénédiction de chacun s’appliquait à tous. Autrement dit, chacun reçoit une bénédiction qui lui est propre, chaque tribu d’Israël est appelée à exceller dans un domaine, (suite page 2) Sommaire: Editorial de C. Ayoun_________________p1 Vayehi par E.. Vaniche________________p1 Hannouka de R. Reichert _____________p2 Humour juif R. Chokron_______________p2 Beignets chinois Mme Nakache________p3 Activités du centre communautaire _____p4 Club de l’amitié ______________________p4 Le calendrier juif par E. Lellouch _______p5 Le carnet ___________________________p9 Petites annonces ____________________p9 Ma vie par le Rav L. Askénazi _________p10 Enseignement sur Tou Bichvat (acip)____p14 Notre bibliothèque R. Chokron _________p15 Le 800ème anniversaire de la mort de Maïmonide MOÏSE MAÏMONIDE En Hébreu Moshe Ben Maimon dit RAMBAN En Arabe Moussa Ibn Maimoun Philosophe Talmudiste et Médecin Juif Né à Cordoue 1138-Mort à Fostat 1204 Ce Shabbat, 20ème jour du mois de Tévèt du calendrier hébraïque, marquera le 800ème anniversaire de la mort de Rabbi Moshé Ben Maïmon, plus couramment appelé Rambam ou Maïmonide. La célèbre phrase «De Moshé à Moshé personne n’a su s’imposer comme Moshé» a souvent été utilisée pour définir son incroyable personnalité. Etudiant de Yéshiva, philosophe, écrivain, codificateur et commentateur des textes de la Thora, physicien, médecin et conseiller du souverain égyptien, le Rambam a laissé derrière lui un héritage de commentaires et d’œuvres de réflexion qui sont quotidiennement consultés dans les Yéshivot, (suite page 8)

Antony Vie Juivepilpoul.free.fr/ACIA/AVJ24.pdf2 (Emmanuel VANICHE, suite de la page 1) à vivre un destin spécifique. Mais la bénédiction de chacun rejaillit sur l’ensemble, elle

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Communications: 1, rue Sdérot 92160 Antony Tel: 01 46 66 19 17 Sur Internet e-mail: [email protected] site des communautés de la banlieue sud: http://www.judaica.fr.st e-mail: [email protected]

Antony Vie JuiveBulletin de liaison de la Communauté Juive

Editorial de Charles Ayoun

Le 5 décembre, notre communautéa eu le privilège de recevoir, Mr leGRAND RABBIN DE FRANCEYOSSEF HAIM SITRUCK.

Notre centre communautaire a faitce jour là, le plein pour écouter leGrand Rabbin de France traiter du"pikouah néfech", c'est-à-dire de lanotion d'urgence.Bien que familier avec la plupartdes notions évoquées, notre publica pu mesurer la complexité de cesujet pour notre temps.Le respect absolu de la vie reste lesocle de toute la vie juive, tant àson origine qu'à sa fin.Un tel sujet aurait certainementmérité de plus amplesapprofondissements.Remercions le RAV SITRUCKd'avoir posé les bases de laréflexion talmudique de ce sujet.Nous espérons poursuivre cetteréflexion l'an prochain à pareilleépoque.

(suite page 3)

N° 24

Janvier - Février 2005

Chacun selon sa bénédiction il les bénit

par Emmanuel VanicheLa Sidra de Vayehi dépeint le tableau émouvant de Jacob bénissant ses petits-fils,Ephraïm et Menashe (il s’agit des enfants de Joseph nés en Egypte), puis sesdouze fils, qui vont devenir les douze tribus d’Israël. Au-delà de la dimensionfamiliale de ces scènes à la fois simples et touchantes, il est évident qu’elles sontporteuses d’un message destiné aux générations à venir. On voit par exempleJacob demander à ses fils de se rassembler autour de lui pour recevoir sabénédiction, nous imaginons qu’il parle à voix basse, vu son grand âge, et il semblelogique que ses auditeurs se regroupent autour de lui puisqu’il ne peut élever lavoix. Nos Maîtres proposent une autre lecture : rassemblez-vous, regroupez-vous,parce que la bénédiction ne peut résider que si vous êtes unis.

Pour chacun de ses fi ls, Jacob va prononcer des paroles aussi bellesqu’énigmatiques, dans un style poétique peu accessible sans l’aide descommentateurs (« Naphtali est une gazelle élancée », « Benjamin est un loupravisseur », etc.). En conclusion, nous lisons : « chacun selon sa bénédiction il lesbénit. » Ce verset présente une difficulté, nous aurions plutôt attendu : « chacunselon sa bénédiction il le bénit. » Rashi explique : la bénédiction de chacuns’appliquait à tous. Autrement dit, chacun reçoit une bénédiction qui lui est propre,chaque tribu d’Israël est appelée à exceller dans un domaine, (suite page 2)

Sommaire:

Editorial de C. Ayoun_________________p1Vayehi par E.. Vaniche________________p1Hannouka de R. Reichert _____________p2Humour juif R. Chokron_______________p2Beignets chinois Mme Nakache________p3Activités du centre communautaire _____p4Club de l’amitié ______________________p4Le calendrier juif par E. Lellouch _______p5Le carnet ___________________________p9Petites annonces ____________________p9Ma vie par le Rav L. Askénazi _________p10Enseignement sur Tou Bichvat (acip)____p14Notre bibliothèque R. Chokron _________p15

Le 800ème anniversaire de la mortde Maïmonide

MOÏSE MAÏMONIDE

En Hébreu Moshe Ben Maimon ditRAMBANEn Arabe Moussa Ibn MaimounPhilosophe Talmudiste et MédecinJuifNé à Cordoue 1138-Mort à Fostat 1204

Ce Shabbat, 20ème jour du mois deTévèt du calendrier hébraïque,marquera le 800ème anniversairede la mort de Rabbi Moshé BenMaïmon, plus couramment appeléRambam ou Maïmonide. La célèbrephrase «De Moshé à Moshépersonne n’a su s’imposer commeMoshé» a souvent été utilisée pour

définir son incroyable personnalité.

Etudiant de Yéshiva, philosophe, écrivain, codificateur et commentateur destextes de la Thora, physicien, médecin et conseiller du souverain égyptien, leRambam a laissé derrière lui un héritage de commentaires et d’œuvres deréflexion qui sont quotidiennement consultés dans les Yéshivot, (suite page 8)

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(Emmanuel VANICHE, suite de la page 1)

à vivre un destin spécifique. Mais la bénédiction de chacun rejaillit sur l’ensemble,elle bénéficie à la collectivité.

Une comparaison vient à l’esprit, il s’agit de la notion de Tefila Betsibour (prière enpublic). Comme on le sait, un quorum de dix personnes est nécessaire pourréciter la Kedousha, la Kadish, ou lire dans le Sefer Torah. Mais d’après lesdécisionnaires, la raison principale pour laquelle on se réunit n’est pas là : le butest de réciter la Amida en public. Or qu’est-ce que la Amida ? Une prière silencieuse,que chacun prononce individuellement, les pieds joints. Pourquoi est-ceprécisément cette prière qui doit être faite en public ? On retrouve ici ce passagede l’individuel au collectif : chacun des membres de l’assistance pourrait réciter lamême Amida tout seul, le fait d’être réuni permet de développer une synergiebénéfique pour l’ensemble des participants.

La Sidra de Vayehi vient clore le livre de Bereshit, que nos Maîtres appellent SeferHayashar, le livre de la droiture. Dans ce livre est relatée l’aventure d’une famille debergers qui constitue le noyau fondateur du peuple hébreu, dont les pérégrinationsfont l’objet des quatre livres suivants de la Torah. Le livre de Bereshit ne vient pasnous enseigner quelles sont nos obligations au sens juridique du terme, il n’estpas riche en Mitzvot, mais il véhicule un message très profond au niveau desMidot, des qualités humaines : avant de prendre sur soi le joug de la Torah, il estindispensable de se conduire de manière exemplaire. Les personnages du livrede Bereshit ne sont pas décrits comme des êtres parfaits, leurs manquementsnous sont d’ailleurs rapportés sans complaisance, mais dans cette réalitéd’imperfection humaine qui est la leur, nous apprenons beaucoup de leurs qualités.Abraham organise une somptueuse réception pour trois inconnus qui voyagentdans le désert, Rivka puise une quantité considérable d’eau pour abreuver Eliezeret toute sa caravane, Joseph pardonne à ses frères qui l’ont vendu commeesclave… C’est pourquoi Bereshit est appelé le livre de la droiture, il s’agit du récitd’une aventure humaine qui nous est rapportée dans les moindres détails non parsouci d’exactitude historique, l’enjeu n’est pas là, mais pour nous enseigner quela voie de la Torah prend sa source dans le comportement exemplaire de nospatriarches, dans leur intelligence des relations humaines. Ensuite seulementest-il possible de devenir un peuple et de recevoir les commandements au montSinaï.

Le devenir collectif du peuple hébreu se concrétise avec l’exil d’Egypte, mais ilprend sa source dans les bénédictions de Jacob : chaque fils, qui va engendrerune tribu, reçoit son programme de vie de la bouche du patriarche (Juda estdépositaire de la royauté, Asher réussira dans l’agriculture, Issachar se consacreraà l’étude de la Torah…). Rappelons-nous que les Mitzvot, données au peuple dansson ensemble au mont Sinaï, ne peuvent avoir de sens sans un travail individuelsur les Midot, les qualités humaines. Tel est le message du livre de Bereshit toutentier.

Robert Chokron:

L’ HUMOUR est une arme redoutable.

Il procure détente, bonne humeur etdécontraction. En amour, les jeuneshommes qui en sont pourvusconnaissent les effets qu’un motd’esprit ou une répartie appropriée asur la gente féminine. En affaire,jamais un contrat important ne seconclut sans plaisanteries… quiappellent un bon verre.

Le shabbat, au moment du Kidouche,avant le pot qui scelle la délectationde ce jour, les blagues fusent quecolportent les uns et les autres.Certains d’entre nous sont doués.

Il faut dire que l’humour juif a seslettres de noblesse : les humoristesou comédiens de notre confessionsont nombreux et réputés. Même lesrabbins s’y sont mis et racontent desblagues ou les écrivent !

Les blagues qui suivent sontprésentées par Elie KAKOU, cecomédien talentueux et généreuxtrop vite disparu.

Pour l’anniversaire de son fils, unemère (juive) lui offre deux cravates,une verte et une rouge. Le vendredisoir suivant, le fils va dîner chez samère et porte la cravate verte.La mère, attristée lui demande :- mon fils, elle te plaît pas, la rouge??

--------------------------Quelle est la différence entre une mèrejuive et un pit-bull ?A la limite, le pit-bull, lui, il peut vouslâcher…

--------------------------Simon téléphone à sa mère :- Allo, maman ! comment tu vas ?- ça va bien …- Oh ! désolé, j’ai du me tromper denuméro !

--------------------------Moise a perdu son portefeuillependant un dîner de gala. Lorsqu’ils’en aperçoit, il prend le micro ets’adresse à l’assemblée :- Mesdames et Messieurs, j’ai égarémon portefeuille ce soir, il contenait5 000 francs. J’offre 300 francs à lapersonne qui le retrouvera.Du fond de la salle, s’élève une voix:- J’en offre 400 !

--------------------------Un pauvre juif trouve un jour dans sonvillage une bourse contenant 500roubles. La même semaine, il entendune annonce à la synagogue: le juifle plus riche du village a perdu sabourse et est prêt à offrir 50 roublesde récompense à celui qui la lui

Hanoucca 2004par Ronith REICHERT.

A l’heure où tous les magasins brillent de mille lumières pour les fêtes de fin d’année, lepeuple juif a déjà fait brillé ses lumières de Hanoucca du 7 au 14 décembre dernier. La fêtede Hanoucca a sans doute inspiré les autres civilisations qui accordent à la même périodeun soir particulier à l’éclairage de leurs intérieurs.Je remarque aussi que le plaisir de l’allumage est progressif, à chaque jour de Hanoucca unelumière vient s’ajouter pour arriver au dernier jour et admirer la beauté de l’objet qu’est lahanoukia.Cette année la communauté s’est réunie le samedi 11 décembre au soir pour faire vivre auxenfants ces moments magiques et inoubliables. Je remercie encore et déjà toutes lespersonnes qui y ont participé. La fête a suivi un schéma somme toute classique, avec sonspectacle, son concours de hanoukiots, la dégustation des beignets et pour finir ladistribution de cadeaux. Mais avec une attention toute nouvelle pour les organisateurs dechercher à transmettre certains messages. Chaque élément de la fête a fait l’objet d’un soinparticulier, pour le plaisir et la satisfaction des enfants.Le spectacle leur appartenait, les 12 ou 13 hanoukiots représentaient le travail d’enfantsâgés de 6 à 12 ans, les beignets ont été préparés avec générosité et grâce à l’aide deMesdames Dadouch, Cohen et Elgrably. Quant aux cadeaux je les ai choisis avec soin etavec la volonté qu’ils servent à passer de bons moments en famille ou entre amis.

(suite page 13)

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Compte rendu de la Conférence de MadameFrancine Girond à l’initiative des Loges du B’naiB’rith, Janusz Korkzac, Versailles et Or véChalom

Le 24 novembre 2004 a eu lieu au CentreCommunautaire d’Antony et à l’initiative des LogesJanusz Korczak, Versailles et Or véChalom uneconférence de Madame Francine Girond, chargée decours à la Sorbonne sur le thème suivant : « Les religionsorientales à Rome à l’aube du Christianisme »Il apparaît que l’Empire était très ouvert à toutes cesreligions, accueillies au gré des conquêtes des arméesromaines : ceci explique la présence des influenceségyptienne, zoroastrienne et autres. Le judaïsme, dansl’ensemble bien accepté - même si certains de sesaspects (circoncision, cashrout…) suscitaient unecertaine incompréhension - a ouvert la voie aumonothéisme à Rome. Les judéo-chrétiens puis surtoutles chrétiens s’y développèrent au point d’y arriver aupouvoir avec la conversion de l’Empereur Constantin auchristianisme en 312 de l’ère commune.Un public important s’était rendu à cette occasion auCentre Communautaire, parmi lesquels un certainnombre de personnes extérieures à la Communauté juive: monsieur René Martin ancien Vice-Président de laSorbonne, le Père Eddy Alexandre - prêtre attaché auLycée Sainte-Marie d’Antony - et le Frère Henri Ordinaire,marianistes tous les deux, ainsi que des membres desamitiés judéo-chrétiennes.Le débat qui a suivi la très intéressante conférence deMadame Francine Girond a permis de poursuivre ledialogue dans un esprit de respect et de compréhension.Ce beau succès peut être mis à l’actif de tous lesparticipants.

Henri Cohen

Une vraie recette asiatique.

Beignets chinois au soja. par Madame Nakache.

Ingrédients :400 gr de (dan xanh) graines de soja décortiquées.Une tasse à café de sucreUn sachet de sucre vanillé1 paquet de (bot nêp) farine de riz (paquet vert)2 pommes de terre bouillies2 cuillères à soupe de farine½ cuillère à café de levure chimique1 verre de sucre

Préparation :Tremper les graines de soja la veilleLes rincer et les cuire à la vapeur 30 mn. Passer au pressepurée ou au mixer.Verser le tout dans un récipient avec une tasse à café desucre et un sachet de sucre vanillé, bien malaxer le tout, cequi constituera la farce interne du beignet.Mélanger la farine de riz avec deux pommes de terre bouillieset écrasées à la fourchette. Ajouter deux cuillères à soupe defarine, la levure chimique, le sucre et une pincée de sel.Faire un rouleeau de 4 cm de diamètre avec la pâte obtenue etcouper des tronçons de 3 cm.Etaler la pâte obtenue dans la main et déposer une boule defarce (environ 2 cm de diamètre).Recouvrer cette boule par la pâte en roulant le tout entre lesmains. Il faut que l’ensemble obtenu soit hermétique.Rouler la boule dans des graines de sésame et frire à feumoyen jusqu’à obtenir des beignets d’un blond doré.Bon appétit et attention c’est chaud et plein de calories.

Thi Phuong

(Charles AYOUN, suite de la page 1)Au cours de cette soirée,et aprés avoir consulter leGrand Rabbin de Paris et le Directeur du séminaireisraélite, le grand rabbin de France a élevé au rang deRABBIN , Monsieur Samuel VANICHE.Cette nouvelle dignité reconnue en hauts lieux,vient couronner une carrière bien remplie. Nousmesurons le chemin parcouru depuis les premierspas de notre Communauté, rue Léon BLUM.Il nous appartient à présent de penser à l'avenir...

(HUMOUR, suite)

rapportera. Le pauvre se rend immédiatement chez lepropriétaire de la bourse et la lui remet. L’homme compteet lui dit:- Je vois que tu t’es déjà payé.- De quoi parlez-vous ? s’étonne le pauvre homme.- Cette bourse contenait 550 roubles quand je l’ai perdue.- Mais c’est faux proteste l’autre.Les deux hommes discutent un moment puis décident deporter l’affaire à la connaissance du rabbin. Chacun raconteson histoire, et le riche conclut:- Bien sûr, rabbin, c’est moi que tu crois.- Bien sûr, répond le rabbin.Le riche triomphe et le pauvre est écœuré.Le rabbin prend alors la bourse du riche et la donne aupauvre.- Eh ! Que fais-tu ? s’enquiert le riche.- Tu es honnête, je l’ai bien vu, réplique le rabbin, et si tu disavoir perdu une bourse de 550 roubles, c’est certainementvrai. Mais si l’homme qui a trouvé cette bourse était unvoleur, il ne serait pas venu la rendre. Donc j’en conclusque cette bourse doit appartenir à quelqu’un d’autre. Sicette personne se fait connaître, elle récupérera sa bourseet son argent. Sinon, la bourse restera chez celui qui l’atrouvée.- Et mon argent, alors ? s’inquiète le riche.- Eh bien, il ne reste qu’à attendre que quelqu’un trouveune bourse contenant 550 roubles.

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AAAAACTIVITES ACTIVITES ACTIVITES ACTIVITES ACTIVITES AU CENTRE CU CENTRE CU CENTRE CU CENTRE CU CENTRE COMMUNOMMUNOMMUNOMMUNOMMUNAAAAAUTUTUTUTUTAIREAIREAIREAIREAIREKRAKRAKRAKRAKRAV BV BV BV BV BOOOOOXINXINXINXINXINGGGGG

Cours assurés par un grand professionnel.è17h30-18h30 * Petits à partir de 7 ans - 200€ / l’année

è18h45 – 20h **Moyens à partir de 12 ans – 250€ /l’annéeè20h – 21h15 ***Grands et adultes 250€/l’année

__________________GGGGGYM FEMININEYM FEMININEYM FEMININEYM FEMININEYM FEMININE

Cours assurés par une professionnelle.20h15 – 21h15 — 110 Euros /l’année.

____________________________________LES ECLAIREUSES ECLAIREURS ISRAELITES DE FRANCELES ECLAIREUSES ECLAIREURS ISRAELITES DE FRANCELES ECLAIREUSES ECLAIREURS ISRAELITES DE FRANCELES ECLAIREUSES ECLAIREURS ISRAELITES DE FRANCELES ECLAIREUSES ECLAIREURS ISRAELITES DE FRANCE

Les EEIF organisent régulièrement des activités : un dimanche surdeux au Centre Communautaire d’Antony.

___________________* Cours d’hébreu moderne sur texte de l’actualité Israélienne

Le Mercredi à 20h*Cours d’hébreu pour débutant et faux débutant le Mardi à 20h

* Chorale le lundi à 20h30_______________________________________________________

LE CLUB DE L’AMITIER par MicMicMicMicMichèle Lhèle Lhèle Lhèle Lhèle LAÏK – Claude MIARAAÏK – Claude MIARAAÏK – Claude MIARAAÏK – Claude MIARAAÏK – Claude MIARAPremier trimestre 2005Premier trimestre 2005Premier trimestre 2005Premier trimestre 2005Premier trimestre 2005

Mardi 4 janvier 2005Mardi 4 janvier 2005Mardi 4 janvier 2005Mardi 4 janvier 2005Mardi 4 janvier 2005Conférence de Madame Bona Hadjès autour de « HERTZL »

Le père du sionisme, sa vie, son œuvre.R.V. 14h Centre Communautaire PAF 4€

DimancDimancDimancDimancDimanche 1he 1he 1he 1he 16 jan6 jan6 jan6 jan6 janvierviervierviervierSpectacle « BROOKLYN-BOY » à la Comédie des Champs Elysées

(15 ave de Montaigne) à 14h30R.V. R.E.R à Antony à 14h P.AF.30€

Mardi 1 février 2005Mardi 1 février 2005Mardi 1 février 2005Mardi 1 février 2005Mardi 1 février 2005Musée d’Art et d’histoire du Judaïsme avec Renée Goutmann à 15h

(71 rue du Temple – Paris 3ème)R.V : RER d’Antony à 14 h P.A.F : 15 €

MarMarMarMarMardi 1di 1di 1di 1di 15 f5 f5 f5 f5 fééééévrvrvrvrvrier 2005ier 2005ier 2005ier 2005ier 2005Déjeuner exotique à ne pas rater !

Repas Thaïlandais cacher au Centre Communautaire à 12hAmbiance musicale P.A.F 18 € (vin compris)

Mardi 8 marsMardi 8 marsMardi 8 marsMardi 8 marsMardi 8 marsAtelier manuel préparation de Pourim

Confection de « loups » et de cotillons au Centre CommunautaireR.V : 12h

B’NAI B’RITHB’NAI B’RITHB’NAI B’RITHB’NAI B’RITHB’NAI B’RITH

LOGE JANUSZ KORCZAK N°3351 AntonyRéunion d’information au Centre Communautaire d’Antony

Nous avons l’honneur de vous inviter à une réunion dinformationsur les activités du Bnai Brith à l’échelon international, national et local.

Cette réunion qui aura lieu le Dimanche 6 Février 2005 à 16 h30 précises sedéroulera au Centre Communautaire dAntony 1 Rue Sderot .Un débat suivra la présentation et la réunion se terminera par une collation.

Nous vous remercions vivement de bien vouloir vous inscrire avant le 20 janvieren nous retournant le coupon réponse ci-dessous à ladresse suivante :

Association Janusz Korczak 17 avenue Paul Langevin92260 Fontenay-aux-Roses

ou en téléphonant à Lison au 01 40 17 09 03 ou par mail :[email protected].________________________________________________________________________________________

Coupon Réponse Nom

Prénom(s)

Assistera(ont) à la réunion d’information sur le Bnai Brith le Dimanche6 Février 2005 à partir de 16h 30 précises

« UNE GOUTTES DE SCHNAPS »

Un lieu spécial, une époque atypique : unshtetl à la fin du XIXème siècle. Dans ceminuscule village juif caché derrière lesarbres, une poignée d’hommes et defemmes vivent dans la joie du Judaïsme.Dans la joie et dans l’inquiétude aussi. Lefils d’Itzhak, Schmouel, n’a toujours pastrouvé fiancée…

Amis de la communauté, guettez leYiddish Gang qui devrait venir jouer« Une goutte de Schnaps » pour vous, àla synagogue dans le courant du premiertrimestre de l’année 2005.______________________________

SHIMON PEREZ

Nous comptons organiser une soiréeexceptionnelle avec projection enexclusivité.Le film consacré à la vie de Shimon Perez,avec conférencier sur les nouvelleschances de paix.Pour participer veuillez prendre contactauprès du secrétariat au 0146661017._________________________________

DEDICACE

le Samedi 5 février à 20H30 conférencedébat avec OLIVIER STIRN ,ancienministre, pour son livre "Mes Présidents"___________________________________

TOU BICHVAT

La communauté se réunit comme tous lesans à TOU BICHVAT : manifestez vousaupres de Gabriel pour participer à cetteheureuse rencontre le 25 janvier.

_________________________

RESTOS DU COEUR

Le dimanche 16 janvier à 13 h, un repas(kasher) sera donné au profit des restos ducoeur de la communauté.(Prix du repas 20euros) Pour participer veuillez prendre contactavec le secrétariat au 0146661017 ouMr Georges Dayan au 0149739172.

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Rosh Hashana en hiver ?Les merveilles du

calendrier juif(2eme partie)

par Emmanuel LELLOUCH

Le calendrier juif décale t-il?

Dans une première partie, nousavions décrit les règles defonctionnement du calendrier juif.Discutons maintenant quelquespoints particuliers. Tout d’abord,nous avons vu qu’il existe 14 typesd’années. Néanmoins, cesdifférentes années ne peuvent êtreaccolées de manière quelconque ausein d’un cycle de 19 ans. En fait,un rabbin du XIIIè siècle du Nord dela France (Yitshak ben Avraham)montra que compte tenu desdifférentes règles, il ne peut existerque 61 séries différentes de 19années. Elles peuvent être classées,notamment en fonction du jour et del’heure précise du Molad de lapremière année du cycle. Ce résultatest extrêmement utile pour calculerun «calendrier perpétuel» qui peut«facilement» être établi pour desdizaines de milliers d’années enquelques secondes de calculd’ordinateur. La question qui se posealors est celle de la périodicité ducalendrier juif. Existe-t-il une périodede répétition, au bout de laquelle lecalendrier se répète de manièreexacte? Ainsi, pour le calendrier civilgrégorien, dans la mesure où lacorrespondance entre jours de lasemaine et mois n’a aucuneimportance, la période de répétitionexacte est de 400 ans, compte tenudes règles pour les annéesbissextiles (nous ne occupons pasici du problème des fêtes chrétiennesinsérées dans le calendrier civil, parexemple Pâques tombe toujours unlundi). Pour le calendrier juif, laréponse est qu’il existe bien une tellerépétition, mais sa période est de ...689472 ans (36288 cycles de 19ans) ! Si nous revenons maintenantà la question posée tout au début —le calendrier juif est-il à long termebien en phase avec les saisons ? —ce résultat proprement vertigineuximplique que pour calculer la duréemoyenne d’une année juive, il fautcalculer et additionner le nombre dejours de chacune de ces 689472

années! Le résultat est une duréemoyenne de 365.2468 jours. Ons’aperçoit en fait que ce chiffre estextrêmement proche de ce qu’onobtient directement si on multiplie ladurée d’une lunaison (29.530588jours) par 235 / 19. Ceci signifie 1)que le détail des règles de fixationde Rosh-Hashana n’a pas à longterme d’influence sur la duréemoyenne de l’année 2) que cettedurée moyenne est directement liéeà l’hypothèse fondamentale ducalendrier, à savoir 235 mois lunaires= 19 années solaires et 3) que,comme cette égalité n’estqu’approximative, elle est la cause dela légère erreur sur la durée moyennede l’année par rapport à sa «vraie»valeur de 365.2422 jours. En effet, 2heures d’écart tous les 19 anscorrespondent bien à 6 minutes etdemi (ou 0.0045 jours) par an. L’annéejuive est ainsi trop longue par rapportà l’année astronomique, et parconséquence, les fêtes se décalentpeu à peu vers l’été. Le décalage estévidemmentlent (1 jour environ tous les 210 ans),mais pas négligeable à l’échelle d’unecivilisation. Ainsi, à notre époque,Pessah tombe toujours entre le 27mars (par ex. en 1994) et le 24 avril(par ex. en 2005). Dans 7000 ans, iltombera toujours en mai. Et dans18000 ans, si rien n’est fait d’ici là(Machiah?), Rosh-Hashana pourratomber un 1er janvier! Avec les règlesactuelles, on se rend compte que

dans un passé récent, il y a à peine1400 ans, Pessah pouvait tomberavant le 21 mars (grégorien), c’est à-dire avant l’équinoxe de printemps,ce qui ne semble pas très casher...Mais «heureusement», si la diffusiondes règles de fixation du calendrierdate du IVè siècle, celles-ci ontsemble-t-il subi quelques retoucheset n’ont été finalisées sous leur formeactuelle que vers l’an 900...

En somme, le calendrier juif s’appuiesur une connaissance quasi parfaitede la lunaison, et c’estl’approximation du Saros qui le faitlentement dériver vers l’été. Notonsque les Maîtres qui instaurèrent lesrègles du calendrier avaientconscience du fait que 235 moislunaires ne correspondent pasexactement à 19 années solaires.Mais pour eux (et pour tout le mondeoccidental jusqu’à la réformegrégorienne), un jour solaire valait365.2500 jours, de sorte qu’ilscroyaient que le calendrier qu’ilsavaient établi allait lentement dériverdans l’autre sens...

Le début du calendrier. Quel jour futcréé le monde ?Les règles de calcul des Moladotindiquées plus haut permettentd’interpréter le «Molad origine»comme le début du calendrier, soitle premier jour de la première année.

Un fragment de la mosaïque de la synagogue de Tibériade (4eme siècle e.c.)représentant un calendrier astronomique. A coté de la grappe de raisin, bien de saison, et duvisage féminin (étonnant!) on distingue l'inscription 'Tekoufat Tichri'.

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Cependant, selon la Tradition, lesastres sont restés immobilisésl’année du Déluge, bien que lenuméro de l’année ait augmentéd’une unité. Du coup, la cohérenceavec les règles de calcul implique quele Molad origine corresponde aupremier jour de l’année zéro. Cetteannée virtuelle est appelée année duTohu. Bien que 0 soit divisible par 19,cette année est considéréeexceptionnellement comme étantcommune (12 mois). Ceci permet decalculer que le Molad de Tichri del’année 1 tombe lundi 2 j 5 h et 204‘halakim + 4 j 8 h 876 ‘halakim, soitvendredi 14 h. Si l’on admet que laCréation eut lieu en Tichri — mais laquestion est controversée — cevendredi (Yom Shishi), jour de lacréation de l’homme, est donc leRoch-Hashana de l’an 1. Le jour dela création du monde eut lieu 5 joursavant (Yom Ehad), soit le dimanche25 Eloul an 0. Cette date (25)correspond à la valeur numérique de‘Yehi (comme dans Va’Yehi Or),comme nous l’a rappelé récemmentMr. Vaniche. Notons quand mêmeque la survenue de Roch-Hashana unvendredi est incompatible avec lesrègles actuelles, et que pour lamême raison, on ne peut attribuer auYom Ehad (dimanche) le titre depremier Roch-Hashana.Evidemment, on peut supposerqu’Adam et Eve ne faisaient pasKippour; de plus, parler de lunaisonset de jours avant la création de laLune et du Soleil le Yom Revii peutsembler un peu académique...Quoiqu’il en soit, on retiendra ici quele «point origine» sur lequel sefondent tous les calculs de calendriern’est pas le Roch-Hashana de lacréation. Il le précède, de sorte qu’onpourrait presque dire que la premièrechose que Hachem a créée, c’est lecalendrier!

Que se passe - t -il le 5 (ou 6)décembre?Nous savons tous que deuxpassages de la Amida diffèrent selonqu’on est «en été» ou «en hiver», enrapport avec la bénédiction sur larosée (l’été) ou la pluie (l’hiver). Dansl’un des cas (Morid Hatal / MoridHaguechem), les dates fixant la limiteentre l’hiver et l’été sont le 1er jourde Pessah et Chemini Atsérèt. Pourl’autre (Barkhenou / Barekh Alenou),ces dates sont ‘Hol-Hamoed Pessah

et «la nuit au 4 au 5 (ou 5 au 6)décembre». Cette dernière date peutparaître mystérieuse, de par le faitqu’elle est (presque) fixe dans lecalendrier civil - et donc hautementvariable dans le calendrier juif. Pourla comprendre, il faut savoir que lecalendrier juif possède également lanotion des quatre saisons. Il existeainsi 4 moments précis associés àla révolution de la Terre autour duSoleil, les Tékoufot de Nissan,Tamouz, Tichri, et Tevet. Ellesdivisent l’année solaire (supposée de365,2500 jours) en 4 parties égalesde 91 jours, 7 h et 30 min. Ensomme, elles correspondent un peuaux équinoxes (Tekoufa de Nissanet de Tichri) et aux solstices (Tekoufade Tamouz et de Tevet) du calendrierastronomique. A ce titre, ellestombent à des dates fixes dans lecalendrier civil (aux annéesbissextiles près), même si ces datesne correspondent par précisémentau début des saisons «civiles». Lesdeux plus importantes, la Tekoufa deNissan et celle de Tichri, seproduisent ainsi en général le 8 avrilet le 7 octobre. La tradition veut quel’on demande la pluie en Diaspora àpartir du 60ème jour après la Tekoufade Tichri, c’est-à-dire le 5 décembre.La raison en serait que lescommunautés de Babylonie nesouhaitaient pas de pluies tropprécoces dans leurs régions. Lavariation possible d’un jour est liéeau fait qu’une année sur 4, laTekoufa de Tichri tombe le 7 octobreà 21 heures, et on considère alorsqu’il s’agit du 8 octobre; en ce cas,le passage à Barekh Alenou ne seproduira que la nuit du 5 au 6décembre. Notons aussi que cesdates sont valables depuis 1900 etjusqu’à 2100. Au delà, elles varierontd’un jour par siècle, en rapport avec

la correction grégorienne au calendrierjulien...

Pour finir, mentionnons la notion decycle solaire de 28 ans. Ce cycle n’arien à voir avec la physique du Soleilet son cycle d’activité de 11 ans. Ilcorrespond simplement au fait quepar rapport aux jours de la semaine,une année solaire de 365,2500 jours,c’est à dire 52 semaines et 1 jour 1/4, décale de 1 jour 1/4 par an. Aubout de 28 ans, l’excédent atteint 5semaines entières. Autrement dit, lesTekoufot retombent sur les mêmesjours de la semaine. Selon la Torah,le Soleil fut créé le 4ème jour(mercredi), et selon l’avis de RabbiYehochoua, ce jour correspondait àla première Tekoufa de Nissan (et nonde Tichri), qui se produisit dansl’année du Tohu, et qui marqua ledébut du premier cycle solaire. Tousles 28 ans, un mercredi 8 avril, onrentre dans un nouveau cycle solaire,et le prochain débutera le mercredi 8avril 2008.

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Le Volontariat Civil en IsraelCette action permet à l’État d’Israël de réaliser d’importantes économies en lui évitant de recruter plus de

réservistes et d’apporter un soutien moral aux soldats.C’est une occasion unique de connaître la réalité israélienne, de créer des liens et de redécouvrir ses racines.Les volontaires sont affectés à des bases situées à l’intérieur du pays, dans des zones sécurisées.Ils sont encadrés par des responsables francophones de l’armée.Les tâches qui leur sont confiées différent selon les bases et concernent la logistique (préparation de paquetages,vérification de masques à gaz, pliage de parachutes, entretien de véhicules, etc...).Les volontaires vivent dans les mêmes conditions de logement, non mixtes, que les soldats et prennent ensembleleurs repas strictement «Kacher».Soirées à thèmes et excursions sont au programme.Le Week-End (du vendredi au dimanche matin) est libre ou organisé à la demande.

La musique klezmer, dont la légende raconte qu’elle est néedans la ville d’Odessa, en Ukraine, est la musique juive del’Est de l’Europe.Le terme «klezmer» qui provient de l’association de deuxmots hébreux : «kaïlè» (l’instrument), et «zemer» (la voix),désigne autant le style musical que le musicien qui lejoue.Les klezmorim (pluriel de klezmer) se rencontraient dèsla fin du 19ème siècle dans les campagnes d’Europe del’Est.

C’étaient des musiciens de grand chemin, généralementtrès pauvres, qui voyageaient de villages en noces et denoces en bar-mitsva, animant les réceptions du son de leursclarinettes ou de leurs violons. Ces personnages atypiquesmais essentiels dans la vie des communautés juivesn’étaient pas payés selon leur talent, toujours grand, maisen fonction de la richesse de la famille qui les employait. Ilsne touchaient fréquemment pour tout salaire qu’un plat etune couverture dans la paille, mais qu’importe, la fête fut carmusique il y eut..

Artistes libres et sans frontières, les klezmorim onttraversé l’Europe de part en part, enrichissant leurrépertoire et leur savoir au gré des rencontres avecd’autres musiciens, tsiganes notamment. Dans lesvilles, leur situation était différente. Les familles,généralement plus riches, avaient les moyens de s’offrirdes orchestres de klezmorim, ceux-ci constituant parfoisde véritables dynasties de musiciens, transmettant leurcharge de génération en génération. Ces régionsparcourues par les klezmorim, d’abord limitées à l’Estde l’Europe, se sont étendues outre-atlantique avec lesvagues d’immigration vers l’Amérique.Là, le klezmer y découvre d’autres musiciens, issus ducountry ou du jazz. Cette rencontre donne à sa musiqueune couleur plus américaine. Il joue alors dans desorchestres qui, comme en Europe, ont la mêmefonction: l’animation de fêtes communautaires etpopulaires.

Si vous demandez à un de ces musiciens ce qu’est leklezmer, il vous répondra : «c’est la musique que je joueet rien d’autre» Il se distingue par sa manière uniqued’interpréter, d’orner une mélodie, d’où qu’elle vienne,juive ou non : souvenirs des ornementations etmélismes du chantre à la synagogue. Il utilise destechniques instrumentales peu fréquentes avecbeaucoup de trilles et de glissandi, notamment à laclarinette, avec une capacité rare et jubilatoire à passerinstantanément de la douleur la plus intense à la joie laplus trépidante.

L’improvisation fait partie de la musique liturgique juivecomme de la musique klezmer. A l’origine, elle consistaità modifier le phrasé, les articulations ou les ornementsd’une mélodie, ou à y adjoindre des «enjolivures».Cettefaçon de faire génère l’hétérophonie: à la manière desjuifs qui prient ensemble, chaque instrumentiste racontela même histoire, mais à sa façon.

Une soirée cabaret yiddish musique Klezmer etprésentée par Lise Amiel Gutmann se dérouleraau téhâtre Firmin Gémier 1 place du Marché à

Antony le jeudi 17 février à 20h30.Pour participerveuillez prendre contact avec le secrétariat au

0146661017 ou avecGeorges Dayan au 0149739172, Paul Fellous au

0160117957, Béatrice Katz 0146668053.

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VOLONTARIAT CIVIL CALENDRIER DES DEPARTSPERIODES DUREE OPTIONSJANVIER 2005Dim 02/01 au Jeudi 20/01 19. jours OULPAN. en OptionDim 16/01 au Dim 30/01 15 jours Semaine détente en hotel

**** du 27/1 au 3/2FEVRIER 2005Dim 06/02 au Jeudi 24/02 19 joursDim 13/02 au Dim 27/02 15 jours Semaine détente en Hôtel

**** du 24/2 au 3/3Dim 20/02 au Dim 06/03 15 jours

MARS 2005Dim 06/03 au Jeudi 24/03 19 jours OULPAN. en OptionD!m 20/03 au D!m 27/03 7 jours Opération cadeaux aux

soldats pourPourimDlm 20/03 au Dlm 03/04 15 jours Semaine détente en Hôtel

**** du 31/3 au 7/4AVRIL 2005Dim 03/04 au Dim 17/04 15 joursDim 10/04 au Jeudi 21/04 12 jours PESSAH Organisé en Option

du 22/4 au 3/5 (12 jours)MAI 2005Dim 08/05 au Dim 22/05 15 jours Option Festivités du Yom

Haatsmaout du 11 au 15/5Dim 08/05 au Jeudi 26/05 19 jours Option Festivités du Yom

Haatsmaout du 11 au 15/5Dim 22/05 au Jeudi 09/06 19 jours OULPAN. en OptionJUIN 2005Jeudi 02/06 au Jeudi 09/06 7 jours Mission Yom YérushalaymDim 05/06 au Jeudi 23/06 19 jours Option Chavouot en Hôtel

du 12 au 15/6Dim 19/06 au Dim 03/07 15 joursJUILLET et AOÛT 2005Départs tous les Dimanches 15/19 jours Plusieurs Options -

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(MAIMONIDE, suite de la page 1)

par des particuliers ou dans descentres de recherche et d’étudesjuives à travers le monde. Parmises nombreux écrits, on compte le«Yad Hakhazaka» (la main forte)qui se divise en quatorze volumeset qui détaille presque chaquefacette de la Loi juive, une œuvrephilosophique du nom de «MoréNévukhim» (le guide des égarés)ainsi qu’un commentaireapprofondi de la Michna.

Né à Cordoba en Espagne, leRambam est parti pour le Marocaprès la colonisation de lapéninsule ibérique par lesAlmohades, une nouvelle secte deMusulmans berbères dirigés parMuhammad Ibn Tumart. Il aégalement vécu en Israël et enEgypte où il était le médecin privédu sultan Saladin. Il est considérécomme l’un des figures les plusinfluentes de l’histoire du peuplejuif.

Maïmonide a été enterré àTibériade. Le rabbin Itzhak Shilat,un chercheur renommé qui apassé sa vie sur les œuvres deRabbi Moshé Ben Maïmon, aaffirmé que le site de soninhumation était authentique : «LeRambam tenait absolument à êtreenterré à Tibériade parce qu’il étaitpersuadé que le Sanhédrin seraitrétabli dans cette ville sainte».

(info aroutz7)

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Toute la communautée adresse ses meilleurssouhaits de santé à notre président d’honneur et ami

René Nadam

ainsi qu’à nos très estimés chaliar tsibourJacob Betach et ami et fidèle Meïr Sayag

que D’ leur accorde la «réfoua chléma».

félicitations à la famille Mrejen pour les fiancailles deNicolas et Eva.

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La salle est, en fonction des disponibilités, à disposition de Tous. Serenseigner auprès du responsable

M. Elgrably Gabriel:Tel: 01 46 68 41 78Tarifs location de la salle : Petits déjeuners 300 € - Chaise de Mila 80 €

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(deuxième partie)

LA FAILLE DANS NOTRE RELATION À L’IDENTITÉFRANÇAISE

La guerre est arrivée en 1939 et, né en 1922, je n’étais pasencore en âge d’être mobilisé. Et puis, la guerre a étéperdue. Nous avons vécu des mois et des années trèspénibles en découvrant la Shoah et ce qu’avait été le vécudu judaïsme européen. En 1942, a eu lieu le débarquementdes Alliés et là se situe, de façon très profonde, l’une despremières prises de conscience de bien des Juifsalgériens : il y avait une faille dans notre relation à l’identitéfrançaise.

Les lois du régime de Vichy étant appliquées en Algérie,nous n’étions plus considérés comme des citoyensfrançais à part entière. On nous avait d’ailleurs donné descartes d’identité française portant la mention « Juif indigènealgérien ». Pour la plupart d’entre nous, c’était un mauvaismoment à passer ; la France n’était plus elle-même maisce n’était pas la France réelle qui nous avait retiré notrecitoyenneté.

C’était le régime de Vichy sous la pression des Allemandset nous attendions de retrouver notre nationalité françaiseavec la victoire des Alliés. C’est là que se produisit, pour lesJuifs algériens, un événement que les hommes de magénération ont vécu de façon intense et qui a été – je m’enaperçois a postériori – l’une des raisons de ma décision dedevenir Israélien. En effet, après le débarquement desAlliés, les lois d’exception contre les Juifs ont continué àêtre en vigueur alors que le territoire de l’Algérie faisaitpartie du monde libéré. Nous avons vécu là quelques moisd’incompréhension totale : bien que la victoire soit arrivéeen Algérie, les Juifs, bien que citoyens français, restaientsoumis aux lois d’exception. Je ne sais pas s’il n’y avaitpas là un clin d’œil de la Providence pour nous montrer quenous n’étions pas Français mais Juifs indigènes.

Cette situation juridique provenait du fait que les Alliéss’étaient appuyés en Algérie sur les cadres du régime deVichy, et il fallut attendre que de Gaulle vienne en Algériepour que la citoyenneté française soit rendue aux Juifs.

Nous avons donc été mobilisés en tant qu’étrangers et, enparticulier, dans la Légion étrangère. L’immense majoritédes Juifs rassemblés dans le camp de la Légion pensaitqu’il s’agissait d’une péripétie de l’Histoire et que le tempsviendrait où l’on nous rendrait la citoyenneté française. J’aiété au camp de Bedeau de 1943 à 1944, puis j’ai fait laguerre dans la Coloniale, un corps de métier de l’infanteriefrançaise. Ce que j’ai vécu au cours de cette période acertainement travaillé souterrainement et, au moment où

j’ai rencontré la réalité israélienne, cela s’est dénouétout naturellement. Au fond, si j’avais dû vivre endiaspora, je me serais davantage considéré comme unJuif algérien de culture française que comme un Juiffrançais de culture algérienne. L’Algérie est devenue parla suite un pays arabe et je ne pouvais pas meconsidérer comme un Arabe.

Encore aujourd’hui, je n’arrive pas à comprendre lamanière dont les Juifs nord-africains en France seconsidèrent comme Français. Indépendamment ducaractère anti-Juif ou anti-israélien des pays arabes, ilne leur vient pas à l’idée de se considérer comme desArabes mais comme des Français. Cette attitude relèvedu racisme. Elle s’explique par le fait que les Juifsconsidèrent que l’indice culturel français est supérieur àl’indice culturel arabe. Ce qui est objectivement un non-sens parce que ces cultures ne se mesurent pas auxmêmes critères. Mais il y a une évidence pour un Juif quia vécu en pays d’islam : la différence entre le Juif etl’Arabe n’est pas seulement d’ordre religieux, elle estaussi d’ordre national. Cette double différence n’existepas par rapport à l’Européen. C’est l’un des élémentsqui explique la perpétuation de la diaspora en milieueuropéen.

A posteriori, ce fut pour moi une expérience trèsenrichissante de connaître ce milieu de la Légionétrangère, mais nous n’étions pas organisés en tant queJuifs pour pouvoir développer en nous la consciencenationale. Nous nous considérions comme une espècede minorité de type diasporique. La vie religieuse dans lecamp était très intense et c’est là peut-être que j’aicommencé à comprendre la condition d’exil, dont je mesuis complètement débarrassé en devenant Israélien.

J’ai senti que je n’étais pas chez moi et que, parconséquent, je n’avais aucun droit à réclamer. Je nepouvais qu’essayer, par une stratégie de soumission,d’obtenir des faveurs.

C’est ainsi que la définition de la condition d’exil m’estapparue à ce moment-là. Je suis parti avec l’Arméed’Afrique et j’ai été blessé à Strasbourg quelquessemaines avant la victoire. En route pour une permissionde convalescence, je me trouvais permissionnaire àMarseille où j’ai vécu la grande fête de l’Armistice sur laCanebière. Le contingent de permissionnaires dont jefaisais partie a été ramené en Algérie dans un bateau deguerre qui a été dérouté sur le département deConstantine parce qu’au même moment éclataient lespremières révoltes nationales arabes. J’ai vécu la Shoahcomme si elle m’avait atteint personnellement, bien que

Le Rav Yéhouda Léon Askénazi (Manitou)

Je me souviens que son père, le grand rabbin d’Algérie David Askénazi,nous bénissait en nous offrant une petite kipa le jour de Roch Hachana àla synagogue d’Oran. La première rencontre avec Manitou date du campsdu 40 ème anniversaire des EI . Plus tard j’ai suivi quelques unes de cesconférences en Israel avant la guerre de Kippour au Technion puis àMa’ianot à Jérusalem. De nombreux membres de notre communautéont suivi ses cours à Orsay et nous l’avons même accueilli au centrecommunautaire d’Antony. Voici la deuxième partie de son récit.

Le message est passé. MERCI Manitou (jme)

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Le Compact Disque du Rav Askénazi est en vente au centrecommunautaire d’Antony au prix de dix euros.

ma communauté n’ait pas été directement menacée,contrairement à la communauté juive de Tunisie, paysoù les Allemands avaient débarqué.

En Algérie déjà, je m’étais senti personnellementconcerné par le fait que le régime de Vichy avaitpréparé l’extermination des Juifs. On a découvert, àl’arrivée des Alliés, que des listes d’otages avaient étépréparées. En tant que fils du Grand-Rabbin de la ville,je figurais d’ailleurs sur la première liste.

Dans un premier temps, nous pensions qu’ils’agissait de persécutions portées à leur paroxysme.Ce n’est que dans la découverte concrète, après laguerre, quand nous avons rencontré les rescapéssortis des camps, que nous avons compris qu’il y avaitlà une tentative d’anéantissement du peuple juif entant que nation.

Je suis personnellement lié à la Shoah, puisque lorsde la première promotion de l’École d’Orsay, j’airencontré celle qui est devenue ma femme et qui estorpheline d’une famille disparue à Auschwitz.RECONSTRUCTION DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE DEFRANCE

LES ÉCLAIREURS ISRAÉLITES DE FRANCE

Immédiatement après la guerre, je suis revenu enFrance et commença alors une deuxième étape de mavie.

Encore à l’Armée, sur le front d’Alsace, j’avais reçu,comme tous les chefs des Éclaireurs israélites, unecirculaire de Robert Gamzon (dont le « totem » scoutétait Castor), fondateur du mouvement, parlant de sesprojets d’avenir pour la reconstitution de lacommunauté juive en France après la victoire.

En France même, l’immense majorité des dirigeantscommunautaires avaient été massacrés par les naziset Robert Gamzon, reprenant un projet conçu, dansses grandes lignes, par Gilbert Bloch, ancienpolytechnicien tué par les Allemands en 1944 lorsd’une action de Résistance, prévoyait la création d’uneécole de cadres pour reconstituer la structure de lacommunauté.

Castor nous demandait de consacrer un an de notre vie, avantde commencer nos études, à nous regrouper pour étudierensemble les sources du judaïsme et comprendre ce quinous était arrivé. Il souhaitait également que nous devenionsles cadres militants de la reconstitution de la communauté enFrance.

Je me souviens encore de cette soirée où je reçus sa lettrealors que j’étais encore sous la tente pendant le terrible hiver1944 en Alsace, quelque temps avant le passage du Rhin. J’aiimmédiatement répondu que j’étais prêt à rejoindre cegroupe, ce que j’ai fait d’ailleurs après la guérison de mesblessures.

À cette époque, nous découvrions le fait sioniste et tout ce quise préparait, mais l’objectif était surtout d’établir un lien avecla réalité d’Erets Israël et de reconstituer la communauté juivefrancophone.

Le mouvement sioniste politique ne « prenait » pas vraimenten Algérie parce queles Juifs algériens se considéraient comme des Juifsfrançais. Ils étaient donc à peu près dans la même situationque les Juifs de France.

ORSAY

Immédiatement après la guerre, j’ai donc retrouvé lemouvement des Éclaireurs regroupé à l’École d’Orsay. C’estlà que j’ai connu l’un des maîtres qui ont le plus marqué maformation : Jacob Gordin. Juif russe, il avait d’abord fui laRussie pour se rendre en Allemagne avant de s’installer enFrance en 1933. L’une des raisons qui m’ont poussé àrejoindre le groupe de Castor, c’était justement que jesouhaitais devenir l’élève de Jacob Gordin qui représentaitpour moi le type même d’une synthèse culturelle de très hautniveau entre la culture juive traditionnelle et la cultureeuropéenne. Jacob Gordin était un grand talmudiste,qabbaliste, philosophe qui nous avait fait découvrir lapossibilité d’une relation entre la pensée générale et latradition juive, formulée selon les critères de la tradition juive.Je n’ai connu Jacob Gordin que quelques mois. C’était en1946-47. Il était à l’époque très malade et il est mort peuaprès, en août 1947. À la demande de Jacob Gordin avant sadisparition, je suis resté à l’École d’Orsay pour enseigner lejudaïsme et c’est ainsi que j’ai vécu en France pendant 20ans. J’ai donc fait partie de toute l’équipe qui s’est attelée à lareconstitution du réseau éducatif juif après la guerre. Cettepériode a été extrêmement dense : j’ai découvert les autresbranches du peuple juif ainsi que l’entité politique du peuplejuif hors des catégories religieuses et confessionnelles.

L’École d’Orsay avait été fondée immédiatement après laguerre avec l’objectif de reconstituer les cadres de lacommunauté. Et c’est là que nous avons redécouvertl’importance et la dimension de la tradition juive dans laculture universelle. Nous vivions en internat. C’était une sorted’oasis de la vie juive, de haut niveau intellectuel, dans unecommunauté qui, à l’époque, était vraiment détruite. C’estdans ce milieu qu’apparurent les premiers universitaires etenseignants juifs pratiquants. Ensuite, ils ont essaimé danstoutes les directions.

L’IDENTITÉ NATIONALE

J’ai connu des rescapés de juiveries très différentes : dePologne, de Russie, de Hongrie, qui, pour moi, représentaientle peuple juif de façon bien plus massive et nouvelle et qu’ilfallait organiser. Après la faille dans notre relation à l’identitéfrançaise, ce fut le deuxième élément qui m’a mené à l’identitéisraélienne. Il y avait là une dimension d’identité beaucoup

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plus solide, plus concrète, plus cohérente que cette espèced’épiphénomène confessionnel greffé sur une identiténationale – quelque prestigieuse qu’elle fût. Épiphénomènecertes, représentant une insertion dans l’identité juive, maisexprimée de façon travestie, traduite, dévitalisée et vouée àse perdre rapidement. Je découvrais le peuple juif en tantqu’entité politique alors qu’en Algérie, nous étions desFrançais de religion juive.

La réalité israélienne, c’était la sortie de la clandestinité et larecherche de l’identité politique juive. C’est là que j’aicommencé à comprendre que ce qui unit tous les Juifs dumonde, ce n’est pas l’appartenance religieuse d’abord maisl’appartenance nationale.

L’appartenance religieuse est nettement identifiée, mais àune échelle collective. L’enseignement de Monsieur Gordinm’a révélé ce que je savais de façon innée – des évidencesqui n’avaient pas à être élucidées : La dimension religieusejuive est d’abord collective et non individuelle et c’est là quej’ai compris que la religion juive est la tradition d’un peupleet pas du tout une confession où l’on met en commun descroyances perçues individuellement. Autrement dit, le mot «communauté », que nous employons en français pourtraduire notre mot qéhila, est faux. Nous étions une identiténationale qui avait sa propre religion et non pas unecommunauté religieuse comme par exemple les paroissesprotestantes d’après la Révolution. Ma préoccupation à cettepériode était de m’atteler à constituer une équiped’intellectuels juifs qui pourraient travailler à formuler ce queMonsieur Gordin m’avait fait connaître, à savoir la possibilitéd’un discours explicitant la tradition juive au niveauuniversitaire, en style occidental, ce qui n’existaitpratiquement pas jusqu’alors. Je ne me sentais pas du toutla vocation de rabbin de communauté. Il me semblaitartificiel d’être fonctionnaire du culte, quoique, de façonatavique, l’identité rabbinique était présente en moi. Jevoulais faire des études philosophiques pour pouvoirexprimer la tradition juive en connaissant le vocabulaire etles termes de l’Occident. Je ne me suis jamais considérécomme un universitaire, mais comme un rabbin enseignantla tradition juive pour universitaires et, pour cela, il fallaitconnaître la philosophie générale. Mais j’ai dû arrêter trèsrapidement mes études de philosophie parce que, à lademande de Jacob Gordin, dès la deuxième année del’École d’Orsay, je me suis consacré à l’enseignement dujudaïsme.

NOUS REDEVENONS LES HÉBREUX

En 1954-55, j’avais commencé à organiser des voyages enIsraël pour les élèves de l’École d’Orsay, puis pour lescercles universitaires et c’est ainsi que je me suis rendupour la première fois en Israël.

Le choc a été énorme : premièrement, je suis chez moi ;deuxièmement, le judaïsme a ressuscité. Nousredevenons les Hébreux.

En découvrant la réalité israélienne, j’ai découvert unetout autre dimension de ce qu’était notre propre travail.Cela n’avait aucun sens de penser ce qu’était larésurrection de l’identité juive en une autre langue quel’hébreu. Il y avait quelque chose qui ne pouvait êtreretrouvé que dans une mentalité proprement hébraïque.On pouvait travailler en d’autres langues pour les Juifsde la diaspora, mais en Israël, c’était l’hébreu.

Nous parlions hébreu, mais c’était l’hébreu del’Antiquité. Et alors, nous avons découvert l’insertiondans la réalité contemporaine de ce qui était pour nousune tradition millénaire. Cette tradition, tout au long del’exil, avait fini par être formulée sur un modemessianique sublimé. Subitement, nous découvrionsqu’en Israël un travail s’effectuait dans la réalitéhistorique. Il a fallu un certain temps pour que la prisede conscience de cette évolution devienne définitive etirréversible.

Vers la fin des années 50, j’avais l’intention detransmettre à d’autres personnes la mission depoursuivre ce que j’avais commencé et de rejoindreIsraël, mais j’en ai été empêché par les événementsd’Algérie : mon père m’a demandé mon aide pour lerapatriement de sa communauté en France.

Il s’est avéré que la majorité de la communauté desJuifs algériens a suivi le sort des Pieds-Noirs et estarrivée en France. Le besoin de cadres s’est alors faitplus aigu. Rien n’était planifié : les Juifs se sont répartisdans toute la France selon le contingentement que laFrance elle-même donnait. Je me suis surtout occupédu réseau éducatif. Mon père n’étant pas en très bonnesanté à l’époque, j’ai donc dû attendre quelques annéesde plus pour faire mon aliyah.

Le deuxième choc déterminant a été la Guerre des Sixjours. C’est à ce moment-là que j’ai décidé dem’arracher à la diaspora et d’aller en Israël. Le mondejuif tout entier avait suivi la guerre des Six jours dansune atmosphère d’inquiétude en sentant très réellementqu’Israël était en danger de disparition.

Il y avait aussi le fait que mes enfants grandissaient et jeme suis rendu compte que leur intégration dans laréalité israélienne leur serait de plus en plus difficileavec le temps.

J’avais envoyé mes enfants à l’école juive – c’était poureux une évidence qu’ils faisaient partie d’Israël. Ils

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étaient ainsi insérés dans l’histoire juive contemporaine, etje n’ai pas voulu leur imposer cette schizophrénie d’identitéque nous avions connue. Arrivé en Israël, je me suisaperçu que j’avais encore un devoir vis-à-vis de lacommunauté francophone, simplement parce que j’enavais les capacités, et c’est pourquoi je retourne de tempsen temps en France.

Nous avions conscience, nous qui étions d’une familleprivilégiée de rabbins, d’être un cas particulier. À lagénération de mes parents, on parlait autant judéo-arabeque français, parfois l’espagnol d’ailleurs, parfois le judéo-espagnol – et lorsque les rabbins se rencontraient chezmes parents, ils parlaient hébreu, mais c’était l’hébreuclassique du Moyen-Âge espagnol.

Chez nous, l’atmosphère était très hébraïque, mais noussavions que nous étions un cas très exceptionnel et qued’autres Juifs développaient leur réflexion sur la religiondans un contexte de culture occidentale.

De façon très lucide, nous avions le privilège de nousrattacher à une tradition qui n’était pas forcément connuedans d’autres sociétés humaines. Cette tradition nousenseignait de croire ce qui était resté longtemps un peumystérieux : tout Juif, même athée, fait partie de l’Alliance.Nous avons compris cela par la suite en voyant ladimension proprement providentielle de l’Histoire juive (quiconcerne tous les Juifs même athées). La religion juive,c’est la fidélité à la Révélation prophétique. Nous avonstoujours compris cela de haut en bas : c’était Dieu qui avaitinterpellé, alors que dans la révélation païenne, c’était deshommes qui recherchaient leur dieu. J’ai vite compris qu’ily avait un cas particulier pour les chrétiens et lesmusulmans, en ce sens qu’ils avaient accepté le Dieud’Israël, mais avaient refusé les Juifs.

Nous considérions les musulmans comme d’authentiquesmonothéistes, puisqu’ils n’avaient pas d’image dans leurculte ; nous savions qu’ils faisaient partie d’une autrelignée d’Abraham – alors que nous considérions leschrétiens comme des païens qui ne s’étaient pas encorecomplètement défaits de leur paganisme.

La découverte du monde musulman est la découverte dequelque chose de cohérent et d’authentique en soi, denaturel. Alors que la découverte du monde chrétien, pournous, judéo-algériens de tradition, était la découverte dequelque chose d’exotique, de bizarre et d’étrange : desEuropéens parlant de la Bible et ayant des pratiques quinous apparaissaient comme païennes. Je n’ai jamais étéinterpellé par le monde chrétien, car je suis, malgré tout,de culture judéo-islamique.

Je considère la religion musulmane comme étant naturelle: nous sommes en tension avec elle tout en relevant de lamême catégorie, tandis que la religiosité chrétienne m’esttoujours apparue comme quelque chose d’exotique – etpour une identité juive – absolument artificielle.

Les Achkénazes sont principalement les descendants desexilés du premier Temple qui ne sont pas revenus en EretsIsraël à l’époque du deuxième Temple. Par conséquent,leur tradition est essentiellement celle d’une nation juived’avant le retour d’exil.

Les Séfarades, eux, étaient revenus du premier exil deBabylone et sont les exilés du deuxième Temple. Dès quenous avons entendu parler du drapeau bleu et blanc, de laHatikva, de l’équipe de football juive, tout cela s’est intégrénaturellement dans notre communauté.

J’ai connu en premier lieu mon identité juive comme uneidentité religieuse. Il n’y a qu’un seul Dieu : Celui qui s’estrévélé à Israël.

Nous savions que les chrétiens et les musulmans seréclamaient du Dieu d’Israël. L’identité juive authentiqueétait l’identité biblique, connaissant le monde en tant quecréation du Créateur qui s’était révélé en tant que Dieud’Israël.

· En Israël, il s’agit d’une révélation de Dieu auxhommes et la vocation juive, c’est cette fidélité àla Révélation.

· Chez les Goyim, il s’agit d’une dimensionculturelle, spirituelle, cherchant l’explication dumonde, rencontrant l’idée de Dieu et se faisantune religion de telle ou telle conception. Depuisnotre enfance, nous étions habitués à laconsidérer comme païenne.

Chez les Séfarades, les relations avec les autres croyantssont très détendues, très paisibles. Parce que l’autrecroyant ne nous a jamais disputé notre vocation de vraiIsraël. Il nous a mis en infériorité politique, mais c’est unautre problème.

C’est tout à fait différent chez les Achkénazes qui peuventse demander quel est le vrai Israël. L’idée que lechristianisme soit le vrai Israël est une véritable angoissepour un Juif achkénaze alors que c’est un non-sens pourun Juif séfarade des pays d’Islam. Il devenait clair qu’ilserait aberrant de ne pas se lier à cette destinéecommune du peuple juif, l’espérance qui devenait réalité,et je devais y faire participer les miens. Quant à savoirpourquoi c’est moi qui ai vécu cela plutôt que d’autresJuifs algériens qui ont eu à peu près la même équationexistentielle – est-ce de l’ordre de la grâce ? ou de l’ordredu mérite des ancêtres ? Est-ce la chance d’avoirrencontré des maîtres qui m’ont mis sur la bonne voie ? Ya-t-il une vocation personnelle qui me restera toujoursmystérieuse ? Par définition, un Juif traditionnel seconnaît comme faisant partie d’un reste perpétuel.

J’ai vécu cette transformation comme une histoirepersonnelle, mais aussi comme un fait exemplaire qui seproduisait à l’échelle collective.

* D’après un témoignage recueilli auprès du Rav Askénazi(Manitou) à la fin des années 1970

(HANOUCCA 2004, suite de la page 2)

J’espère que cette fête aura été pour nous tous l’occasion dereconnaître l’importance que revêt, si besoin était, l’éducation denos enfants dans nos valeurs.

Je souhaiterai, pour l’organisation de prochaines fêtes, regrouperquelques personnes de bonne volonté afin de multiplier noscapacités (l’aide de mon mari Patrick m’a été très précieuse).

Les personnes intéressées pourront contacter le secrétariat lesjours de permanence au n° 01.46.66.17.19 ou laisser un messagesur le répondeur.

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TOU BICHVAT

Commentaire diffusé par l’A.C.I.P.

(Association Consistoriales Israélite de Paris)

Tou Bichvat c’est quoi ? Littéralement 15 (du mois) dechevat, il correspond au Nouvel an des arbres, c’est-à-direau temps de la montée de la sève dans l’arbre. Le Talmudenseigne qu’il existe 4 Roch Hachana dans le calendrierjuif. Si le 1er tichri l’homme est jugé, le 15 chvat c’est sanourriture originelle, le fruit de l’arbre, qui l’est. Une manièrede souligner que la nature est placée sous le regard deDieu. Tou Bichvat rappelle aussi le lien du peuple juif avecla terre d’Israël. A cette occasion nous mangeons toutessortes de fruits et nous plantons des arbres.

Sources bibliques et rabbiniques

« Et que la terre produise des végétaux, des arbres fruitiersportant selon leur espèce, un fruit pour perpétuer lasemence sur la terre, et cela fut ainsi. La terre produisit desvégétaux, de l’herbe portant sa semence selon son espèceet des arbres portant fruit selon son espèce. « (Genèsebéréchith I) « Si tu assièges une ville durant de nombreuxjours, afin de la conquérir, tu ne trancheras pas ses arbresavec la hache, car c’est par eux que tu te nourriras et tu neles abattras point, car l’homme est comme l’arbre deschamps. « (Deutéronome dévarim XX) « Je ramènerai lescaptifs de mon peuple Israël ; ils restaureront leurs villesdétruites et s’y établiront, planteront des vignes et en boirontle vin, cultiveront des jardins et en mangeront les fruits. Jeles replanterai dans leur sol, et ils ne seront plus déracinésde ce sol que Je leur ai donné, dit l’Eternel. « (Amos IX) « Situ es en train de planter un arbre et que l’on t’annonce lavenue du Messie, termine ta plantation puis va l’accueillir. «(Avoth de rabbi Nathan) «Comme l’arbre vient de la terre, sedresse vers le ciel et donne des fruits, ainsi en est-il del’homme dont l’origine est la terre qui aspire à s’élever versl’Eternel et dont les premiers fruits sont les bonnes actions.(Maharal de Prague sur Pirkey avoth)

Seder : les coutumes (minhaguim)

Tou Bichvat est marqué par une dégustation de fruits enfonction des contrées. En fait c’est surtout depuis le XVIIesiècle avec les kabbalistes de Safed, que se sontdéveloppés des Sedarim, ordres de dégustationaccompagnée de versets bibliques, de passages duTalmud et du Zohar correspondant au jour et aux fruits. LeSeder (l’ordre) le plus réputé est celui tiré du livre Péri ‘Ets

Hadar, imprimé pour la première fois à Salonique en 1753,diffusé dans le monde entier. Il fut réimprimé à Pise en1763, Amsterdam en 1859, Izmir en 1876, Livourne en1885 et Bagdad en 1936 ; c’est dire son succès de librairie! Le Consistoire de Paris est heureux de vous proposer leseder du Péri ‘Ets Hadar que vous pourrez imprimer pourune lecture en famille ou en communauté. Prélude On lirales textes suivants : - Genèse I 9 à 13 : récit de la créationdes végétaux.- Deutéronome VIII 1 à 10 : L’éloge de la terred’Israël.- Lévitique XXVI 3 à 13 : les bénédictions.- Ezéchielles chapitres 17, 34, 36, 47 et Joël 2 - Psaumes 72, 147,148, 65 et 126 On commence la dégustation avec ungâteau à base de blé ou/et d’orge. On commencera eneffet par le blé, du fait que c’est la première des espècesqui chante l’éloge de la terre d’Israël. Le blé, cité 30 foisdans la Bible, est l’aliment de base de l’homme. «Uneterre qui produit le blé et l’orge... (Deutéronome VIII, 8). Onfera la bénédiction :Baroukh ata ado-naï élo-énou mélekhaolam boré miné mézonoth Loué sois-Tu Eternel, notreDieu Roi de l ‘univers qui crée toutes sortes d’aliments.Lechef de famille peut faire la bénédiction, et rendre quittechacun, comme pour le kiddouch.Pour plus de détailsconcernant les bénédictions se référer aux excellentsouvrages : «La table de louanges» du Rabbin Isaac Houriou «Le guide pratique des bénédictions» du RabbinYossef Parienti.Ensuite on prend une olive : l’olivier quidevient très vieux, millénaire dit-on, symbolisel’ancienneté, et ses feuilles persistantes l’opiniâtreté. Dela partie charnue de son fruit, on en tire par expressionl’huile d’olive, symbole de lumière (du candélabre deH’anouka) ou de consécration (quand on parle deMachiah’, il s’agit littéralement de l’oint, la façon deconsacrer le roi ou le Cohen...). Le fruit vert, confit dans lasaumure et consommé comme olive de table, nousenseigne que l’amer s’adoucit par le travail et le temps...Elle est citée 38 fois dans la Bible : «... tes fils serontcomme des plants d’olivier autour de la table». (Psaumes128 : 3) On fera la bénédiction :Baroukh ata ado-naï élo-énou mélekh aolam boré péri aëts Loué sois-Tu Eternel,notre Dieu Roi de l ‘univers qui crée le fruit de l’arbre. Onenchaîne avec la datte : symbole de la douceur, quand laTora fait référence au miel, il s’agit du sucre de la datte. Simême ses branches (palmes) servent à réaliser uneMitsva (le loulav à Souccoth), ses graines, pourvues d’unalbumen oléagineux donnent l’huile de palmiste (ne pasconfondre avec psalmiste !!!) «Le juste fleurit comme lepalmier dattier» (Psaumes 92 : 13) est une des douzeapparitions de la datte dans la Bible. Il n’est plusnécessaire et même interdit de répéter la bénédiction. Parcontre, si on déguste un fruit nouveau, de la nouvellerécolte, on fera la bénédiction : Baroukh ata ado-naï élo-énou mélekh aolam chéhéh’éyanou vékiyémanouvéiguianou lazémane azé Loué sois-Tu Eternel, notreDieu Roi de l ‘univers qui nous a fait vivre et atteindre cetteépoque-ci. Ensuite, on mange le raisin, porteur demémoire, de symbolique et de tradition, il produit uneboisson qui occupe une place de choix dans le culte : d’oùl’obligation de ne consommer que du vin ou du jus deraisin kacher, certifié par le Beth Din de Paris. Le vin peut àla fois servir de grandes causes (sanctifier le chabbat,kiddouch, ou un mariage, les 7 bénédictions nuptiales)mais peut également être le tremplin vers la déchéance àtravers l’alcoolisme. Les choses ont du sens par rapport àl’utilisation qu’en fait l’homme. Et attention : quand entre levin, le secret sort. On retrouve 19 fois le raisin et 141 fois levin dans la Bible. «Et le vin réjouit le cœur de l’homme»(Psaumes 104:15). Ici on boira la 1ère coupe de vin blanc,après avoir fait la bénédiction : Baroukh ata ado-naï élo-énou mélekh aolam boré péri aguefen Loué sois-TuEternel, notre Dieu Roi de l ‘univers qui crée le fruit de la

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vigne. Figue : ses feuilles ont servi à recouvrir la nuditéd’Adam et Eve après la faute. On retrouvera des figues,«après que Nabuchodonosor, roi de Babylone eut exilé deJérusalem et amené à Babylone Yekhonia roi de Juda... etceci dans deux corbeilles qui étaient placées devant lesanctuaire de Dieu. L’une contenait des figues excellentes etl’autre des figues extrêmement mauvaises...» (pour la suite,voir Jérémie chap. 24). Mais si pour les botanistes, c’est un«faux fruit», elle n’en reste pas moins un végétal très prisécar elle n’a ni coquille, ni pépins, ni noyaux ou autre déchet.Elle apparaît 39 fois dans la Bible. «... Comme les premiersfruits mûrs sur le figuier, j’avais considéré vos ancêtres...»(Osée 9 : 10). Grenade : son nom évoque l’élévation (Rimon: Ram), mais aussi au prélèvement (TeRouma). Outre letriste 52ème chapitre de Jérémie qui fait référence à 100grenades en airain qu’on retrouvait dans le Temple deJérusalem, c’est tout autour de la bordure de la robe dugrand prêtre qu’on en retrouvait 36 devant et 36 derrière(Exode 28:33) pour signaler que le grand prêtre étaittoujours en vie. On la retrouve 32 fois dans la Bible. «Quenous puissions être remplis de Mitsvoth comme lagrenade» (Rituel pour le soir de Roch Hachana).Cédrat(Etrog) : peut-être le fruit de la connaissance du bien et dumal. Selon d’autres, il s’agissait d’un grain de raisin ou deblé. Les hassidim sont très attentifs pour prier ce jour pouravoir un bel étrog lors de la prochaine fête de Souccoth. Il estsi difficile parfois de réaliser les Mitsvoth avec le maximumde finesse, la prière peut aider là aussi. Attention, engénéral, on ne fait pas la bénédiction de chéhéh’éyanou surle cédrat car on l’a déjà dite à Souccoth en faisant labénédiction sur le loulav. Pomme : surtout mentionnée dansle Cantique des Cantiques, les «champs de pommes» seretrouvent abondamment dans la kabbale : à l’occasion duparfum exaltant qui émanait des vêtements de Jacob venantpour recevoir la bénédiction de son père Isaac (Genèse 27:27). Ces vêtements provenaient du paradis dont lespommes exhalaient un parfum enivrant. Le souvenir despommiers du paradis apparaît également dans la coutumede manger des pommes à Roch Hachana. La pomme :Tapouah’ fait référence au souffle de la vie, de la parole. Onla retrouve 6 fois dans la Bible. «L’odeur de tes narines - paroù Dieu insuffla l’âme à l’homme - est comme celle despommiers». (Cantique des Cantiques 7 : 9). Boire la 2èmecoupe de vin blanc mélangé à un peu de vin rouge. Noix :rappelant la boîte crânienne, la coque de la noix protège unfruit ressemblant au cerveau (cerneau). La noix Egoz a pourvaleur numérique 17 qui est égale au mot : bon.Composées en 4 parties, elles font référence aux 4 lettresdu nom de Dieu (Pardess), aux «pieds» du Trône divin(Zohar II 15 B). Il n’existe qu’une seule mention dans laBible. «Vers le verger des noyers je suis descendue»(Cantique des Cantiques 6 : 11). Amande : réputée pour sapromptitude, elle arrive à maturation (après la chute de lafleur) traditionnellement en 21 jours, en rapport avec les 21jours qui vont du 17 tamouz au 9 Av (période de deuil). Labranche d’amandier fut annonciatrice de la confirmationd’élection pour Aaron (Nombres 17 : 33) et message deprophétie pour Jérémie (Jérémie 1 : 11). On retrouvera desamandes dans l’offrande que Jacob envoie au vice-roid’Egypte (son fils) pour «l’amadouer». (Genèse 43:11).Caroube : traditionnellement à l’opposé de l’amande, ilest très long à donner des fruits (70 ans), il célèbrel’investissement d’effort des générations précédentes pourles suivantes.»Un jour, alors que Honi marchait sur la route,il vit un homme qui plantait un caroubier : - combiend’années faut-il pour qu’un caroubier porte des fruits ? luidemanda Honi. - 70 ans. - Et tu ne te demandes pas si tuvas vivre 70 ans, si tu vas pouvoir manger de ses fruits ? -Dès ma jeunesse, j’ai trouvé des caroubiers : nos ancêtresen ont donc planté pour moi, de la même façon j’en planterai

pour mes descendants... (Talmud de Babylone : Taanit 23a). Comme le cédrat, le caroubier est absent dans laBible. Pour réfléchir sur l’ensemble des arbres on pourralire le 9ème chapitre du livre des Juges... et ensuite lapoire. A vous de chercher sa symbolique... 3ème coupe devin moitié rouge moitié blanc. Les fruits mentionnés dansle Péri ‘Ets Hadar pour cette partie n’étant pas facilementidentifiables, nous vous laisserons le choix.Certainsmangent 15 sortes de fruits (comme la date. Noussommes le 15 chevat et comme la valeur numérique dunom de Dieu), ou selon le nombre des cantiques desdegrés : Chir Hamaalot. D’autres en mangent 30 voire 70sortes ou plus, chacun suivant ses coutumes et sesmoyens...De façon générale, on essaiera d’en manger lemaximum car il est indiqué que l’on devra (après 120 ans)donner des comptes devant le tribunal Céleste pour lesfruits que Dieu a mis à notre disposition dans ce mondeet que l’on n’aura pas honoré. On terminera avec la 4èmecoupe de vin rouge additionnée d’un peu de vin blanc.Important : vérifier avant de manger chaque fruit qu’il n’estpas véreux.UNE FETE A LA GLOIRE DE LA TERRE D’ISRAELC’est un jour de réflexion sur l’ensemble des Mitsvotattachées à la terre d’Israël. Très récemment avec lerenouveau de l’Etat d’Israël, s’est introduit la coutume deplanter un arbre à Tou Bichevat afin d’apprendre à planternos racines dans le terroir ancestral...

NOUVELLES DE LA BIBLIOTHÈQUE !

La réunion d’information du 2 décembre s’est tenue: lecomité était réduit mais étaient présents les aficionadosde la lecture.

Le projet a été présenté et les suggestions ont éténombreuses et toutes constructives. Elles permettrontd’enrichir le projet dans sa mise en oeuvre.

L’ouverture a été annoncée avec optimisme pour le courantdu mois de janvier. L’inventaire des livres en possessiondu centre, susceptibles de constituer le fonds dedémarrage, a été effectué pour dénombrer une centainede livres, aussi bien dans les thèmes «laïques quereligieux». Un certains nombre de livres récents serontachetés.

Les heures d’ouverture ont été évoquées ainsi que la duréedu prêt. Des abonnements à des revues seront souscrits.Des idées ont été lancées pour dynamiser cette activité:des réunions-débats pour parler des livres, des miniexpositions autour d’un auteur ou sur un sujet particulier...

Pour annoncer son inauguration, une lettre circulaire seraenvoyée à tous les membres de la communauté à laquellesera jointe la liste des ouvrages classés par thèmes.

Il nous reste à mettre en place le «lieu» de la bibliothèquepour être pratique et convivial, mais c’est déjà un autremétier, avec d’autres contraintes.

Cordialement

La Commission bibiothèque

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L’association « CŒURS à CHŒUR », en partenariat avec le K.K.L , organise avec les CentresCommunautaires d’ANTONY, CACHAN, BOURG LA REINE, MASSY et VILLEJUIF

au Centre Communautaire 1 rue Sdérot à Antony (92) (Du métro Antony prendre la rue Mounier puis la rue Jean Moulin dans le

prolongement puis prendre la premier à gauche vous arrivez au centre au bout decent mètre environ)

Venez CHANTER avec Anat, Noémie et Yossi (aucun niveau musical

préalable requis) et DANSER avec les animatrices d’Harkada Hedva etGisèle (pour débutants et avancés) sur les musiques et les danses d’Israël que vous

aimez !!! Venez faire la fête avec vos ami(e)s, enfants,collègues, voisins, frères, sœurs, parents,…. et découvrir les fabuleuses danses

d’Israël (rikoudei-am). Ces danses d’origines très variées (Europe centrale,Orientales, Russes, Yéménites, Grecques,… sont pratiquées par des milliers de

danseurs de tous âges dans le monde entier.

Ensuite, avec d’autres amoureux de la

musique israélienne chantons tous ensemble comme en Israél, («Chira bé tsibour »), un répertoire varié composé de titres

traditionnels et de succès israéliens. Grâce à la projection sur écrandes paroles à la fois en hébreu et en phonétique, venez découvrir

les richesses et les plaisirs d’une culture qui s’exprime si bien parla chanson et la danse et partager notre credo :

PLAISIR, AMITIE, HUMOUR et CONVIVIALITE !!! Réservations au 06 09 80 81 40 ou via [email protected]

[Parking à proximité) - PAF : 15 euros avec buffet israélien