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Août 2013 n°8 Bulletin mensuel Quintes-feuilles

Août2013%n°8% - Quintes-Feuilles · 2014. 10. 5. · de Tony Duvert évoque en effet un sujet brûlant que beaucoup, par prudence, se gardent d’effleurer en public. Aussi les

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  • Août  2013     n°8    

     

           

     

       

     

     

     

         

    Bulletin mensuel Quintes-feuilles  

       

     

     

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  • Bulletin mensuel Quintes-feuilles n° 8 août 2013  

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    Histoire de la médec ine

    Brève histoire de Zoli et de son père Lajos Arányi (1812-1887)

    Comme je l’expliquais en présentant la courte « nouvel-le en forme de conte suranné » sur Zoli (diminutif de Zoltán) dans le Bulletin mensuel Quintes-feuilles précédent, Zoli existe bien.

    Voici deux photos et quelques détails concernant la mo-mie de Zoltán Arányi, détails que l’on trouve dans le n° 45 d’août-septembre 1975, un numéro rare et précieux1 du mensuel Sandorama. La momie de Zoli est conservée dans une réserve du Musée d’Histoire de la Médecine à Budapest, le Musée Semmelweiss.

    Lorsque le journaliste Jac Remise demanda des éclaircis-sements sur la momie Zoli au directeur du Musée Semmelweiss, il ignorait que ce directeur — historien de formation, qui s’était peu à peu spécialisé en histoire de la médecine —, allait jouer un rôle politique important dans son pays. Quinze années plus tard, celui-ci devint en effet le Premier ministre de Hongrie, et le premier de l’ère post-communiste : il s’agit de Jószef Antall (1932-1993). Tout ce que nous savons sur cette momie et sur son père, nous le devons à Jószef Antall dont les propos sont rapportés dans ce numéro exceptionnel de Sandorama.

    « Père » de cette momie est à prendre ici dans les deux sens du mot : celui de géniteur, et celui d’auteur. Le professeur Lajos Arányi (Komárom, 29 mai 1812 – Nagymaros, 28 juillet 1887) qui

    s’était spécialisé entre autres dans les procédés d’embaumement et de conservation des corps, décida en effet de momifier son propre fils Zoltán après le décès de celui-ci, en 1861. Auparavant, il avait autopsié et embaumé en 1850 le corps du baron Miklós Wessélenyi (1796-1850) et avait décrit sa méthode d’embaument en 1856, à l’occasion du traitement du corps du baron Sândor Palocsay.

    Lajos Arányi était un homme de grande érudition. Sa vocation médicale est née alors qu’il étudiait le droit, lors d’une épidémie de choléra pendant laquelle il fit preuve d’un grand dévouement. Il passa sa thèse en 1837. On le tient pour l’intro-ducteur en Hongrie de l’anatomie pathologique. Son traité d’anatomie pathologique destiné aux praticiens et aux médecins légistes est resté longtemps un ouvrage de base en la matière, et demeure aujourd’hui un classique. Pour marquer le 150e anniversaire de la naissance de ce médecin, une

    fondation portant son nom a été créée en Hongrie ; elle finance des travaux de recherche et des publications en anatomopathologie moderne, notamment oncologique.

    Lajos Arányi, bien que d’origine germanique comme Karl Maria Kertbeny (1824-1882), son contemporain, était un grand patriote hongrois, soucieux de sauvegarder les traces historiques de sa nation. Il fit restaurer le château gothique de Vajdahunyad en Transylvanie (le château de János Hunyadi, vainqueur des Turcs et père de Mathias Corvin). Lajos Arányi prit une part active dans la guerre d’indépendance hongroise qui suivit la révolution de 1848 et qui finit de manière malheureuse                                                                                                                1 Ce numéro est absent de la BNF : la collection du mensuel Sandorama s’y arrête au numéro 43 d’avril 1975.

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    pour les indépendantistes. Par patriotisme, il donna à ses enfants mâles des prénoms inspirés des noms des ducs hongrois du moyen âge : Arpád, Taksony, Zoltán.

    Zoltán Arányi surnommé Zoli, une fois momifié, fut installé dans le bureau de son père, ce qui, même pour des médecins contem-porains, devait sembler particu-lièrement macabre. L’Institut d’Anatomie pathologique, après le décès de Lajos Arányi son fondateur, garda la momie Zoli. En 1969, celle-ci fut transférée au Musée Semmelweis, où elle fut restaurée en vue d’une plus longue conservation. Mais Jószef Antall, soucieux de ne pas provoquer la curiosité morbide du public, décida de ne pas exposer Zoli et de le conserver dans une remise du Musée Semmelweis, à la disposition d’éventuels chercheurs.

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    Documents Croquis de Renaud Icard dans les tapuscrits d’Olmetta

    En reproduisant dans le Bulletin du mois d’avril deux pages numérisées de l’un des tapuscrits d’Olmetta, pages qui comportaient des croquis esquissés à la plume par l’auteur, j’ai exprimé des réserves sur la qualité des dessins de Renaud Icard. Ce jugement ne m’a pas été directement reproché, mais l’on m’a fait remarquer que je privais ainsi les lecteurs, par ma sévérité, d’une iconographie intéressante. Il est vrai qu’en l’occurrence la valeur documentaire des croquis prime sur leur valeur esthétique, puisque aux yeux de l’auteur, leur objet ne fut pas d’illustrer son livre, mais de fixer ou de stimuler son imagination. Le reproche qui m’a été fait est donc légitime, et c’est en me rendant aux arguments avancés que je présente aujourd’hui une série plus complète des dessins puisés dans les tapuscrits d’Olmetta.

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    Ces tapuscrits qui m’ont été confiés le temps de la préparation de l’édition augmentée et enrichie d’Olmetta ont été remis à Jean-Loup Salètes, qui les déposera à la Bibliothèque municipale de Lyon où les archives de Renaud Icard sont conservées. C’est aussi en tenant compte de la difficulté d’accéder à ces archives, pour un lecteur ne résidant pas à Lyon, que je présente ici une autre série de pages numérisées.

    On note que certains croquis sont directement inspirés de dessins ou de photographies possédés par l’auteur. Ainsi, le croquis d’un adolescent avec un filet de pêche rappelle l’illustration que Gaston Goor avait effectuée pour Mon Page et qu’il avait commentée pour Jacques-Olivier Icard dans une lettre que nous avons reproduite dans le Bulletin d’avril dernier.

    L’homoérotisme est présent dans la plupart des dessins, même (ou surtout ?) dans ceux qui ne

    semblent pas se rattacher directement à l’intrigue.

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    Les lecteurs d’Olmetta reconnaîtront sans peine les épisodes cruciaux des deux images qui suivent :

    Le dessin ci-dessous, qui fait face à un nouveau chapitre, semble correspondre à un passage supprimé pour l’édition Wolf de 1946, mais que l’on retrouve p. 148 de notre édition : Te souvient-il, lorsque debout sur la sellette, tout nu, et les bras levés comme si je voulais prendre, me disais-tu, une étoile...

    Renaud Icard n’a pas croqué son héros nu, ni les deux bras levés au ciel ; il l’a vêtu à l’ancienne en s’inspirant, semble-t-il, d’une image à thème, laquelle a elle-même constitué la source d’inspiration de plus d’un photographe. Ainsi celui qui a immortalisé Nino Césarini, l’ami italien de Jacques d’Adelswärd, ou le photographe américain F. Holland Day pour son Ivory and Ebony :

    Les deux croquis suivants pourraient quant à eux, faire penser à un projet de bande dessinée. L’idée n’aurait certainement pas déplu à Renaud Icard :

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    Le dessin placé ci-dessous à droite ne provient pas de l’un des tapuscrits d’Olmetta. Néanmoins, il s’agit bien d’une illustration fournie à l’un des passages du roman, celui où le jeune Corse vient poser son bras sur l’épaule du peintre narrateur et consulte avec lui l’Atlas ouvert sur la table : Un matin, entre deux séances de travail, je feuilletais un atlas qu’Olmetta consultait souvent. Olmetta, sans prendre la peine de se rhabiller, s’approcha. Il s’était mis contre moi, une main sur la carte, l’autre sur mon épaule [...] (p. 56).

    Ce dessin figure au dos d’une carte de Sociétaire du Salon des Jeunes créé par Renaud Icard et datant de l’année 1928 :

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    Carte de Sociétaire du Salon des Jeunes au dos de laquelle figure l’illustration

    d’un épisode d’Olmetta (coll. personnelle).

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    Documents Un nouveau site consacré à l’œuvre de Tony Duvert

    Malgré   l’ostracisme   dont   il   a   souffert,   et   malgré   le   rejet   dont   son   œuvre   pâtit   encore,  l’écrivain   Tony   Duvert,   mort   il   y   a   maintenant   cinq   ans,   possède   toujours   des   admirateurs  fervents.   Leur   grande   discrétion   seule   empêche   d’en   estimer   correctement   le   nombre  :   que   la  page  de  Facebook  consacrée  au  souvenir  de  Duvert  ne  compte  pas  plus  de  14  mentions  «  like  »  (https://www.facebook.com/SouvenonsNousTonyDuvert)  reflète  moins  l’estime  de  la  postérité  que  la  crainte  des  internautes  de  se  signaler  à  l’attention  des  services  de  police  censés  surveiller  la  Toile  (lesquels  sont  malicieusement  évoqués  dans  La  Friponnière  de  Didier  Denché).  Le  nom  de   Tony   Duvert   évoque   en   effet   un   sujet   brûlant   que   beaucoup,   par   prudence,   se   gardent  d’effleurer   en   public.   Aussi   les   aficionados   sont-‐ils,   par   réaction,   d’autant   plus   motivés   et  passionnés.   Certains   d’entre   eux   ne   sont   d’ailleurs   pas   loin   de   l’idolâtrie.   Ainsi,   la   journaliste  Peggy  Sastre  n’a  pas  hésité  récemment  à  écrire  que  Duvert  était  pour  elle   l’un  des  plus  grands  écrivains  de  la  littérature  française2,  tous  siècles  confondus.  Plus  sérieusement,  constatant  la  paucité  des  données  biographiques  sur  cet  écrivain  comme  

    des   commentaires   sur   son  œuvre,   quelques   lecteurs   fervents   tentent   de   lutter   contre   l’oubli.  C’est  à  cette  forme  de  «  militantisme  »  d’un  lecteur  passionné  et  de  quelques  collaborateurs  que  l’on  doit  la  naissance  d’un  site  intéressant,  dont  la  version  encore  inachevée  mérite  néanmoins  une   visite.   Il   faut,   pour   cela,   accepter   de   passer   outre   l’avertissement   de   «  sécurité   non  approuvée  »  qu’affiche  le  navigateur  :  https://62.212.73.47:7000/unhommeparle/auteurs/Duvert/catalogue/genre/

    Les écrits de Duvert publiés dans différents journaux ou revues (Libération ; Gai Pied ; Critique ; Minuit ; Les Cahiers du Chemin ; Preuves ; Masques) ainsi que les mots-croisés qu’il s’était plu à composer, sont rassemblés ici et accessibles en quelques clics de souris. Le gain de temps est précieux, car il serait long et fastidieux pour un amateur de s’aventurer à les rechercher sur la Toile. Il est

                                                                                                                   2  Peggy  Sastre  -‐  Pédophilie  partout,  liberté  de  penser  nulle  part.  Le  plus  du  Nouvel  Observateur.  02-‐07-‐2013.  

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    d’ailleurs possible de télécharger en une seule fois, au format PDF, l’ensemble des écrits de Duvert rassemblés pour l’instant sur ce site. Ceux qui connaissent Tony Duvert auront plaisir à lire des textes dont ils ignoraient l’existence. Pour ma part, j’avoue y avoir découvert avec étonnement le conflit qui a opposé Duvert à Renaud Camus, grâce à une mise au point violente et d’une ironie cruelle publiée par le premier dans Gai Pied.

    Ce site est donc une heureuse initiative. Il peut constituer, pour ceux qui n’ont jamais lu Tony Duvert, un premier pallier vers la découverte de l’œuvre d’un écrivain talentueux, d’un polémiste mordant, qui a su présenter des idées subversives avec une vigueur et une intransigeance qu’il a payées — peut-on dire sans exagération — au prix de sa vie.

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    À propos des l ivres d ’occas ion

    Depuis quelque temps déjà, il est possible de trouver des titres comme Antone Ramon ou Le Secret de Geri sur le marché des livres d’occasion. Les éclaircissements que je vais apporter ici ont pour objectif d’aider les vendeurs comme les acquéreurs à apprécier de manière plus correcte le prix fixé pour ces ouvrages.

    Le Secret de Geri a connu deux tirages, jusqu’à présent. On peut considérer le second comme supérieur au premier dans la mesure où les coquilles du premier tirage ont évidemment été corrigées. L’une de ces coquilles peut être facilement repérée, puisqu’il s’agit de la date du copyright : l’année 2002 a été imprimée par erreur, et corrigée ensuite en 2005. Par ailleurs, le second tirage a été fait sur papier bouffant de couleur ivoire, de sorte que l’harmonie avec la couleur de couverture, du reste un peu plus claire, est meilleure que dans le cas du premier tirage sur papier bouffant blanc.

    Antone Ramon a également connu deux tirages jusqu’à présent. Mais si les principales coquilles ont été corrigées pour le second, les différences entre les deux tirages ne sautent pas aux yeux. Je mentionnerai néanmoins une particularité facilement repérable, outre la date de l’achevé d’imprimé (2010 pour le second tirage) : pour chaque numéro et titre de chapitre imprimés en lettres majuscules, l’inutile mention CHAPITRE (qui est suivie du numéro) a été supprimée dans le second tirage.

    Il faut préciser que ces deux livres appréciés à juste titre par les amateurs de romans sentimentaux sont toujours disponibles à l’état neuf. Nous tiendrons éventuellement compte des critiques que des lecteurs (qu’ils soient collectionneurs ou non) voudront bien nous formuler pour de nouveaux tirages.

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    Coup de pro je c t eur L’artiste néerlandais Mario de Graaf (1921-2008)

    Le portrait d’adolescent qui compose la couverture du roman policier La

    Friponnière de Didier Denché est une œuvre de l’artiste néerlandais Mario de Graaf décédé il y a maintenant cinq ans. Il m’est agréable de compléter aujour-d’hui l’hommage que j’ai ainsi voulu rendre à cet artiste en reproduisant dans ce bulletin un article rédigé par Wilhem van der Molen, l’un de ses amis, article que j’ai choisi d’illustrer par quelques-unes des œuvres de Mario qui me paraissent susceptibles de plaire à un public assez large.

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    Mario  (Marius,  Franciscus,  Simon)  de  Graaf  

    Né   à  Harderwijk   (Pays  Bas)   le   14   octobre   1921,  Mario   de  Graaf   grandit   d’abord   aux   Indes  néerlandaises.  Rentré   ensuite   au  pays  natal,   il   suit   les   cours   au   lycée  d’Hilversum,   sans   grand  

    succès  ni  enthousiasme  :   il  avait  déjà  décidé  de  devenir  peintre.  Pour  obéir   à   sa  mère   (son  père   est  décédé  en  1934),   il   accepte  d’apprendre   le   métier   de   peintre   en   bâtiment.   Au   début   de   la  Seconde   Guerre   mondiale   il   s’installe,   avec   sa   mère   et   sœur  cadette,  à  Amsterdam,  où  il  s’inscrit  à  l’Académie  de  dessin.  Vers  la   fin   de   l’Occupation,   il   est   interné   dans   le   camp   de  concentration   d’Amersfoort.   Avec   quelques   autres   il   échappe  miraculeusement,   à   la   gare   d’Amersfoort,   au   transport   vers  l’Allemagne  :  un  soldat  allemand  a  décidé  de  fermer  les  yeux  sur  leur   fuite.  Après   la  guerre,  Mario  de  Graaf,  comme  beaucoup  de  jeunes   artistes,   explore   l’Europe   libérée   et   suit   des   cours   de  dessin   ici   et   là   chez   des   artistes   établis   ou   des   académies.   Ce  parcours  le  mène  en  Suisse,  en  Allemagne  (à  Munich  notamment)  puis  en  France  (à  Paris  et  à  Versailles).                  Après  ces  errances  formatrices,  il  commence  à  gagner  sa  vie,  

    entre  autres,   comme  étalagiste  pour  un  grand  magasin  à  Amsterdam,  comme  dessinateur  industriel  ou  de  mode,  en  Suisse,  avant  d’accepter  une  position  semblable  en  Norvège,  où  il  s’occupe  aussi  de   la  mise  en  forme  de  la  publicité.  Séduit  par  le  décor  norvégien,  par  la  richesse  des  nuances   chromatiques   bleues   et   vertes   de   ses   paysages,   la   Norvège  devient  son  pays  d’élection.                  S’il   gagne   sa   vie   en   exécutant   des   travaux   qui   relèvent   des   arts  appliqués,  Mario  demeure  profondément  un  artiste  :  il  dessine  et  peint  dès   qu’il   a   un  moment   de   libre.   Son   talent   ne   passe   pas   inaperçu  :   à  partir   de   la   fin   de   la   décennie   1940,   les   périodiques   homosexuels  Vriendschap  et  der  Kreis  (respectivement  hollandais  et  suisse)  publient  ses   dessins   et   ses   photos   de   jeunes  mâles.   Un   écrivain   ami   le   choisit  

    comme   illustrateur   pour   un   ou   deux   de   ses  livres  ;  plus  tard  un  autre  ami,  responsable  des  éditions  Acolyte  Press,  lui   commandera   les   illustrations   de   couverture   de   presque   tous   les  titres  de  la  maison.  Des  expositions  sont  organisées  dans  les  pays  que  Mario  a  visités  en  début  de  carrière  ou  au  cours  des  décennies  1960  et  1970  aussi  qu’aux  Pays  Bas,  en  Norvège  et  au  Danemark.                      Il  retourne  vivre  à  Amsterdam  dans  les  années   1970,   puis   il   s’installe   à   Alkmaar,  qui  sera  son  dernier  domicile.

    Son   œuvre   comprend   des   tableaux   à   l’huile   et   à   l’acrylique  (garçons  et  paysages),  des  dessins  à  la  plume  et  au  crayon  (garçons  ;  quelques  édifices)  et  des  tapis  abstraits  dessinés  et  confectionnés  par  lui-‐même.   Peu   doué   pour   l’administration,   l’artiste   néglige   de   noter  les  dates  et  les  lieux  des  ses  expositions  et  de  ses  ventes.  Sans  repère,  son  œuvre  est  aujourd’hui  dispersée  dans  toute  l’Europe  du  Nord.  Les  paysages  dominent  en  nombre  dans  ce  qui  reste  de  son  œuvre,  mais  jusqu’en  2004,  il  a  continué  à  peindre  des  garçons  en  se  rappelant  ses  rencontres  heureuses  avec  les  jeunes  Scandinaves,  si  sveltes  et  si  peu  complexés.    

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    Un   résumé   de   son   art   garçonnier   couvrant   la   période   1930-‐1998   a   fait   l’objet   d’une  exposition  durant  l’été  1999  aux  Pays  Bas.  Une  autre  exposition  de  ses  tableaux  paysagistes  a  été  organisée  en  Norvège  en  2002.  

    Mario   de   Graaf   était   un   personnage   pittoresque   et   fantaisiste.   Insatisfait   d’avoir   créé   un  

    monde  peuplé  de  beaux  garçons  et  de  paysages  impressionnants,  il    s’était  inventé  en  parallèle  une  vie  fascinante,  se  dotant  de  parents  aristocrates,  d’amis  universellement  célèbres,  et  même  d’un   fils.  Ce   conte  de   fées,  qui   faisait   aussi  partie  de   son  œuvre  et   témoignait  de   sa   créativité,  s’est  éteint  avec  celui  qui  s’était  rêvé  prince,  le  soir  du  2  juin  2008.  

     

     

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    Depuis   les   archives   et   ce   qui   subsiste   de   son   œuvre   sont   gérés   par   une   fondation  :   «  de  

    ‘Graafse’   Art   Foundation  ».   Celle-‐ci   possède   tous   les   droits   d’auteur   relatifs   aux   reproductions  des  œuvres  de  Mario  de  Graaf.  

    De Graafse Art Foundation Lyenbroerkerweg 148 6132 CJ Sittard Pays-Bas

    Wilhem van der Molen

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