8
www.lasynthese.net 3 0 0 F CFA N°090 PRIME du Mardi 17 au Lundi 23 Avril 2018 http://www.lasynthese.net B alle P erdue Par André SELFOUR RENCONTRE BEDIE-OUATTARA C' est fait ! Depuis le jeudi 5 avril 2018, Jeannot Ahoussou Kouadio est le premier président du premier Sénat dont s'est dotée la Côte d'Ivoire depuis la création de la 3e République. Après cette consé- cration, l'homme n'a pu s'empêcher de réagir aux nombreuses cri- tiques qui faisaient de lui un cumulard en chef. Une étiquette qui ne fait pas honneur dont il aurait pu, dans le courant de ses am- bitions, se débarrasser. En effet, lors d'une cérémonie dans le cadre du Conseil régional du Bélier, dont il était le président, il a signifié sa démission à ses collaborateurs et aux populations. Il a même dit qu'il avait démissionné du Barreau ivoirien. Tout cela est bien beau et même salutaire. Mais cette profession de foi perd de sa superbe et de sa saveur parce que le président du Sénat au- rait dû mettre à la disposition de l'opinion publique ces informa- tions. Ce qui lui aurait évité toutes ces critiques qu'il juge désobligeantes. Sans doute qu'il démissionnera aussi du gouver- nement, puisqu'il sera désormais amené à examiner des lois en provenance de l'équipe gouvernementale à laquelle il appartient toujours L’intrépide Jeannot APRES LE NAUFRAGE QUI A FAIT 12 MORTS A SASSANDRA De grosses incertitudes planent sur l’alliance AUGMENTATION DU PRIX DU CARBURANT Des transporteurs crient à l’arnaque Un député fait des révélations

APRES LE NAUFRAGE QUI A FAIT 12 MORTS A ......ta iEx écu f, l eP s d nH K naB é d ie struc-tion sf erma ux b d S - c ré ta iEx u f, en sm : «assurez la promotion et le succès

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: APRES LE NAUFRAGE QUI A FAIT 12 MORTS A ......ta iEx écu f, l eP s d nH K naB é d ie struc-tion sf erma ux b d S - c ré ta iEx u f, en sm : «assurez la promotion et le succès

www.lasynthese.net

300FCFAN°090 PRIMEdu Mardi 17 au Lundi 23 Avril 2018

http://www.lasynthese.net

Balle PerduePar André SELFOUR

RENCONTRE BEDIE-OUATTARA

C'est fait ! Depuis le jeudi

5 avril 2018, Jeannot Ahoussou Kouadio est le premier

président du premier Sénat dont s'est dotée la Côte

d'Ivoire depuis la création de la 3e République. Après cette consé-

cration, l'homme n'a pu s'empêcher de réagir aux nombreuses cri-

tiques qui faisaient de lui un cumulard en chef. Une étiquette qui

ne fait pas honneur dont il aurait pu, dans le courant de ses am-

bitions, se débarrasser. En effet, lors d'une cérémonie dans le

cadre du Conseil régional du Bélier, dont il était le président, il a

signifié sa démission à ses collaborateurs et aux populations. Il a

même dit qu'il avait démissionné du Barreau ivoirien. Tout cela

est bien beau et même salutaire. Mais cette profession de foi perd

de sa superbe et de sa saveur parce que le président du Sénat au-

rait dû mettre à la disposition de l'opinion publique ces informa-

tions. Ce qui lui aurait évité toutes ces critiques qu'il juge

désobligeantes. Sans doute qu'il démissionnera aussi du gouver-

nement, puisqu'il sera désormais amené à examiner des lois en

provenance de l'équipe gouvernementale à laquelle il appartient

toujours

L’intrépide Jeannot

APRES LE NAUFRAGE QUI A FAIT 12 MORTS A SASSANDRA

De grosses incertitudes planent sur l’alliance

AUGMENTATION DUPRIX DU CARBURANT

Des transporteurscrient à l’arnaque

Un député faitdes révélations

Page 2: APRES LE NAUFRAGE QUI A FAIT 12 MORTS A ......ta iEx écu f, l eP s d nH K naB é d ie struc-tion sf erma ux b d S - c ré ta iEx u f, en sm : «assurez la promotion et le succès

Maurice KacouGuikahué a toutd’abord salué lagrande mobili-sation des mili-

tants du parti, venus de tous lesquatre départements de la régionde Gbêkê pour apporter leur sou-tien à la délégation de Botro et parla même occasion, témoigner leurattachement à leur parti.‘‘Le Président Henri Konan Bédié,attentif à l’exécution de la feuillede route dont il a doté tous les Res-ponsables politiques de notreParti, en général et les DéléguésDépartementaux et Communauxen particulier, se réjouit de cetterevue des troupes qui précède dequelques semaines le lancementdu recensement électoral de 2018.Je voudrais encourager JosephKOUAME KRA, Secrétaire Exécu-tif chargé des Relations Exté-rieures et des Délégations

Générales, Coordonnateur de laZone Centre de notre Parti et lesDélégués Départementaux etCommunaux pour les initiativesheureuses de concertation, d’ani-mation et de mobilisation de cetteZone composée des Régions duBélier, du Gbeke, du Iffou, du Mo-ronou, du Nzi et du District Auto-nome de Yamoussoukro qui compte13% de l’électorat de notre Pays.A Monsieur le Délégué Départe-mental, aux membres du BureauPolitique, du Comité des Sages, duGrand Conseil Régional, aux Se-crétaires Généraux de Section,

Présidents de Comité de base,amazones de l’Ufpdci, bouillantsmembres de la JPDCI et à vous,militantes et militants qui avez ac-couru de tous les quartiers et vil-lages de Botro, toutes nosfélicitations pour cette grande mo-bilisation et nous savons comptersur vous pour relever les défis dufutur dont le plus important est lavictoire d’un militant actif duPdci-Rda, au soir de l’électionprésidentielle d’octobre 2020’’, aindiqué M. Guikahué.Le secrétaire exécutif du Pdci-Rda,a dit tout son engagement à faire

en sorte que les recommandationsdu président Henri Konan Bédié seconcrétisent, à savoir l’électiond’un membre actif du Pdci-Rda àla présidentielle de 2020.‘‘Je voudrais vous rappeler unefois de plus que le serment que j’aifait lors de ma prise de fonction deChef du Secrétariat Exécutif c’estde faire en sorte que les instruc-tions du Président du Parti, SEMHenri Konan Bédié, soient trans-formées en actions concrètes. Le27 avril 2017, lors de la quatrevingt-septième Session du Secré-tariat Exécutif, le Président HenriKonan Bédié a donné des instruc-tions fermes aux membres du Se-crétariat Exécutif, en ces termes:

«assurez la promotion et le succèsde la candidature d'un cadre mili-tant actif du Pdci-Rda lors del'élection présidentielle de 2020comme inscrit dans le discours quej'ai prononcé le 17 septembre2014, à Daoukro; discours baptisé"Appel de Daoukro". Aussi, mesuis-je engagé à participer à lavictoire d’un cadre militant actifdu Pdci-Rda, lors de l’électionprésidentielle d’octobre 2020.Maintenons donc le cap et mobili-sons-nous pour la réussite del’opération de recensement électo-ral afin que cette instruction duPrésident Henri Konan Bédié, seconcrétise’’, a conclu MauriceKacou Guikahué

PRÉSIDENTIELLES DE 2020Maurice Kacou Guikahué depuis Botro«Maintenons le cap et mobilisons-nous»

Le secrétaire exécutif du Parti démocratique de Côte d’Ivoire(Pdci-Rda), le Pr Maurice Kacou Guikahué (Ph. DR)

Par HADA

Le secrétaire exécutif duParti démocratique de Côted’Ivoire (Pdci-Rda), le PrMaurice Kacou Guikahuéétait le président de la céré-monie de la rentrée politiquede la délégation départemen-tal de Botro 1.

La montagne a finale-ment accouché d’unesouris. Alors que cer-tains cadres du Rhdps’attendaient à un

chronogramme précis pour boosterle processus de mise en place duparti unifié, c’est plutôt un commu-niqué savamment conçu qui a étépondu à la fin de la rencontre entreOuattara et Bédié. «Le Président dela République et le Président duPDCI-RDA ont adopté le principede l’accord politique pour la créa-tion d’un parti unifié dénommé ‘’Le

Rassemblement des Houphouë-tistes pour la Démocratie et laPaix-RHDP’’, conformément auxconclusions des travaux du Comitéde Haut Niveau, mis en place le 31octobre 2017 (…) Les deuxhommes d’Etat ont réaffirmé que lacréation du parti unifié RHDP viseà poursuivre l’œuvre de développe-ment et l’action politique du Prési-dence Félix Houphouët-Boigny,afin de préserver la paix et la sta-bilité en Côte d’Ivoire. Par consé-quent, ils ont exhorté les militantset les responsables des partis mem-bres du RHDP, ainsi que l’ensem-ble des acteurs politiques ivoiriens,à faire preuve de retenue dans leurspropos et leurs actes, en vue deconsolider la cohésion nationale etla paix», peut-on lire dans ce com-muniqué. Si cette déclaration laissepenser que Bédié pourrait bientôtsigner le manifeste du parti unifié,toutefois, aucune date n’est indi-quée. Un fait qui entretient le flouautour de la question du choix ducandidat en 2020. Dans les arcanes

du pouvoir comme à la maison duparti à Cocody, on ne croit pas vrai-ment à la fin des divergences entreADO et Bédié. Selon des sourcessûres, les points de discordes per-sistent notamment sur le choix ducandidat en 2020. «Ce communiquéentretient des incertitudes sur l’al-liance entre le RDR et le PDCI caril ne donne pas beaucoup de dé-

tails», soutient notre source. Danscette ambiance de guerre froidevoilée, Guillaume Soro, conscientdes risques d’implosion de l’al-liance a invité Ouattara et Bédié àpoursuivre le dialogue. «Le prési-dent de l’Assemblée nationalesalue cette rencontre et se réjouitque, conformément au souhait ex-primé le 03 avril 2018, dans son

discours lors de la rentrée parle-mentaire, le dialogue soit demeuréle maître-mot. Le président de l’As-semblée nationale fait confiance àces deux grands hommes d’Etatpour conduire le navire Ivoire dansla tranquillité, la stabilité et lapaix»

2APRES LA RENCONTRE BEDIE-OUATTARADe grosses incertitudes planent toujourssur l’alliance

http://www.lasynthese.net N°090 Prime du Mardi 17 au Lundi 23 Avril 20182

Par DIMITRY Chrysostome

Après un tête-à-tête de 2h detemps entre le chef de l’État,Alassane Ouattara et le prési-dent du PDCI, Henri KonanBédié, le mardi 10 avril 2018au palais présidentiel d’Abid-jan, pour beaucoup d’observa-teurs, le spectre d’une fracturedu Rhdp plane toujours.

Face aux tensions qui secouent le Rhdp, Ouattara et Bédié tentent de parler d’une même voix.(Ph. DR)

P O L I T I Q U E

Par DIMITRY Chrysostome

La Tasse

La fin du film risque de trahir les principaux acteurs du feuille-ton à rebondissement ‘’alternance au Rhdp’’. 2h de conclavesanctionné par un communiqué qui entretient le flou autour

de l’alternance en 2020. Pas besoin d’être devin pour comprendreque ça ne va toujours pas. De toutes les façons, Ouattara et Bédié seconnaissent assez bien surtout après le décès de Félix HouphouëtBoigny. Le jeu de cache-cache durera un peu encore entre Pdci etRdr avant 2020. Car personne n’a vraiment intérêt à tirer le premierdans un contexte militaro-politique déjà tendu

On tourne autour du pot…

du Chef

Page 3: APRES LE NAUFRAGE QUI A FAIT 12 MORTS A ......ta iEx écu f, l eP s d nH K naB é d ie struc-tion sf erma ux b d S - c ré ta iEx u f, en sm : «assurez la promotion et le succès

N°090 Prime du Mardi 17 au Lundi 23 Avril 2018 http://www.lasynthese.net3

3 P O L I T I Q U E

Arrêtés par la police,le 22 mars 2018,lors d’une marcheinterdite d’Ensem-ble pour la démo-

cratie et la souveraineté (EDS),(coalition de partis et mouvementsde l’opposition), et accusés de«troubles à l’ordre public» par lajustice, dix-huit opposants ont étéjugés vendredi et condamnés àdouze jours de prison. Une peinecouvrant leur détention préventive.Tous ont donc été remis en liberté.Sauf un: Jean Gervais Tchéidé,président du comité d’organisationde la marche.

DES SOUPÇONS REMONTANT À 2013

Dans la nuit du vendredi 6 au sa-medi 7 avril, alors que le régisseurde la Maison d’arrêt et de correc-tion d’Abidjan (Maca) délivrait lesbillets de sortie aux opposants quivenaient de passer deux semainesen prison, Jean Gervais Tchéidé at-tendait patiemment son tour. Sesdix-sept coaccusés avaient, tour àtour, quitté la prison avant lui.Puis, la nouvelle lui fut donnée : ilne pouvait pas rentrer chez lui,parce qu’il serait visé par un man-dat d’arrêt délivré par la justice en2013. Tchéidé est donc resté enprison, où il attendra la date de sonjugement, qui n’est pas encorefixée.Nous commençons à être habituéspar cette façon de procéder dupouvoir Ouattara, confie un cadrepro-Sangaré.De source judiciaire, Tchéidé estsoupçonné d’avoir financé, en2013, des actions de «déstabilisa-tion» visant le pouvoir d’AlassaneOuattara, à partir de l’ouest de laCôte d’Ivoire, frontière avec le Li-beria, où d’anciens miliciens pro-Gbagbo et des mercenaireslibériens auraient mené des at-taques meurtrières contre des ci-vils et des positions militaires.

«INSTRUMENTALISA-TION DE LA JUSTICE

À DES FINS POLITIQUES»

Joint par Jeune Afrique, BoubakarKoné, porte-parole de la frangefrondeuse du Front populaire ivoi-rien (le FPI tendance Aboudra-mane Sangaré) assure ne passavoir ce que la justice reprocheprécisément à son compagnon.«Cela s’est passé dans la nuit devendredi et aucun fait ne lui a étéprésenté, affirme-t-il. Ce n’est quecette semaine que les avocats ten-teront d’en savoir un peu plus. Ce-pendant nous ne nous faisonsaucune illusion. Nous commen-çons à être habitués par cettefaçon de procéder du pouvoirOuattara.»Le maintien en détention deTchiédé est interprété par FondioVazoumana, président du Comitéivoirien des droits de l’homme(CIDH), comme un signe de cequ’il qualifie d’«instrumentalisa-tion de la justice à des fins poli-tiques».Quatre jours avant son interpella-tion, c’était encore lui l’interlocu-teur principal des hautes autorités«C’est une menace grave à l’Étatde droit, du fait de la prééminencede l’arbitraire et de l’insécurité ju-ridique. La justice peut, à tout mo-ment, servir comme arme pourabattre un adversaire politique ouun citoyen ordinaire qui dérangele pouvoir», assène-t-il.De son côté, Koné enrage: «Le ca-marade Jean Gervais Tchéidé estvice-président du FPI, il est restéen Côte d’Ivoire depuis tout cetemps. De 2012 à 2013, il faisaitpartie de la délégation officielle duFPI qui a conduit les négociationsentre le pouvoir et l’opposition.Quatre jours avant son interpella-tion, c’était encore lui l’interlocu-teur principal des hautes autoritéspolicières, dans les négociationspour la marche qu’elles ont finipar interdire. C’est d’ailleurs

entre ses mains que l’arrêté d’in-terdiction a été remis. Comment sefait-il que, depuis tout ce temps,jamais aucune autorité policièrene lui ait signifié, un quelconquemandat d’arrêt ?»

TRÈS POPULAIRE AUFPI

Ces derniers mois, Jean GervaisTchéidé est devenu très populaireau sein de la base de la frange duFPI favorable à Laurent Gbagbo.Cet ancien directeur de campagnedépartemental de l’ex-présidentdétenu à la Cour pénale internatio-nale (CPI), a aussi été le présidentdu Conseil général de Guiglo, oùil a assuré l’intérim de l’ancien mi-nistre Hubert Oulaye qui, lui, a étécondamné à vingt ans de prisonpour «atteinte à l’autorité del’État» mais est resté libre.Tchéidé a été le principal organi-sateur du meeting de EDS à Yo-pougon, à la mi-mars. C’est encoreà lui que Georges Armand Oué-gnin, président de EDS, a confiél’organisation de la marche du 22mars contre la tenue des électionssénatoriales.Ce n’est pas la première fois qu’undétenu arrêté, jugé et ayant purgésa peine, est maintenu en prisondans le cadre d’une autre affairedont il n’avait a priori pas connais-sance. Le cas le plus connu estcelui de Nicaise Douyou, aliasSamba David, président de la Co-alition des indignés de Côted’Ivoire. Arrêté courant 2015 pour«troubles à l’ordre public», il apurgé sa peine de six mois de pri-son ferme avant d’être inculpépour «atteinte à l’autorité del’État» et maintenu en prison. Iln’a jusqu’à maintenant, pas étéjugé pour ces dernières accusa-tions

FPIRévélation sur le maintien deJean Gervais Tchéidé en prison

Jean Gervais Tchéidé maintenu en prison malgré la fin de sapeine d’emprisonnement (Ph. DR)

A l’inverse des autres personnesinterpellées le 22 mars 2018, lorsde la marche d’Ensemble pour ladémocratie, le président du co-mité d’organisation n’a pas étéremis en liberté. Il lui serait re-proché d’avoir financé des ac-tions de « déstabilisation » en2013.

Par Chief DADI

Le président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, tientsans doute à conserver son statut de personnage politique aty-pique, du moins en ce qui concerne ses rapports avec le Ras-semblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix(Rhdp). Le 3 avril 2018, ouvrant la session parlementaire, ledéputé de Ferkessédougou est revenu, au grand désarroi des re-présentants du peuple, non membres du Rhdp, sur la questionbrûlante du parti unifié qui secoue les deux cadors de cette co-alition politique, à savoir le Parti démocratique de Côte d'Ivoire(Pdci) et le Rassemblement des républicains (Rdr). Le chef duParlement ivoirien, rappelant ses propos contenus dans son fa-meux discours du 3 avril 2017, n'a pu s'empêcher de mettre lepied dans le plat de ce qui constitue la pomme de discorde entreles houphouétistes au pouvoir en Côte d'Ivoire. Certainementinspiré par le père des houphouétistes, le président Félix Hou-phouët-Boigny, Guillaume Soro a prôné, comme solution auxincompréhensions qui déstabilisent, actuellement le Rhdp, ledialogue. «Pour ce qui est du parti unifié, ma vision est qu'ilfaut le dialogue, rien que le dialogue», s'était exprimé, du hautde sa chaire, le président de l'Assemblée nationale. Ces propossont symptomatiques de la posture que compte garder Soro vis-à-vis des deux partis politiques qui animent le Rhdp. En effet,à l'analyse des faits auxquels les Ivoiriens ont assisté ces der-niers temps, on se rend bien à l'évidence que le président del'Assemblée nationale se situe aux antipodes de plusieurs dos-siers en cours de traitement au sein de la mouvance présiden-tielle à laquelle il appartient. Depuis quelques mois, GuillaumeSoro envoie des signaux langagiers et comportementaux auRassemblement des houphouétistes pour la démocratie et lapaix, tant au Pdci qu'au Rdr. Filleul d'Henri Konan Bédié aprèsl'ébruitement de ses velléités de candidature à la présidentiellede 2020 en Côte d'Ivoire, il pose des actions qui brouillent lespistes quant à sa position qui concerne le parti unifié dont laconstitution secoue véritablement le Rhdp, singulièrement lePdci et le Rdr. On se rend bien compte que Guillaume Soro,dans ses faits et gestes, n'entend pas griller ses cartes dans lacourse qui mène au pouvoir suprême. Le chef du Parlementivoirien, sans doute, toujours habité par cette ambition de gou-verner la Côte d'Ivoire, se détermine en faisant en sorte de gar-der son indépendance. En effet, il manœuvre dans le sens de nepas attirer sur lui les foudres provenant des deux ténors hou-phouétistes. Tout président de l'Assemblée nationale qu'il est,Guillaume Soro s'est permis de ne pas prendre part au vote sé-natorial. Et l'argument de la procuration donnée à l'une de sescollaboratrices pour accomplir ce devoir n'a pas convaincunombres d'observateurs concernant son aversion sur la mise enplace du Sénat, considéré comme la chambre haute du Parle-ment ivoirien. Par ailleurs, il est indéniable que Guillaume Sorone veut pas se mêler de la querelle que se font les cadres duPdci et du Rdr, relativement au parti unifié. Il entend conservercette position de centriste, alors que les avis sont tranchés surl'occurrence de la formation de ce parti qui devrait mettre en-semble les «enfants» de Félix Houphouët-Boigny. Les Répu-blicains militant pour sa mise en place avant 2020, ceux du partidémocratique estimant que la question de l'alternance en leurfaveur soit réglée avant que la naissance du Rhdp ne soit effec-tive. Soro compte tellement garder ses distances sur cette ques-tion qu'il n'a pas daigné se rendre à la dernière réunion dubureau politique Rdr, parti dont il est vice-président, qui exa-minait justement la création du parti unifié. Le président del'Assemblée nationale, certainement, n'a pas voulu s'associer àcette démarche pour ne pas brouiller ses relations avec HenriKonan Bédié qui, même s'il ne s'est pas encore prononcé clai-rement sur la question, ne semble pas être très chaud pour lacréation du parti unifié, au rythme que le souhaite son allié duRdr. Pour le Rhdp, incontestablement, Guillaume Soro demeureénigmatique. Un élément incontrôlé qui, au constat, se plaîtdans cette posture qui pourrait, à l'horizon 2020, mélanger lescalculs des houphouétistes dont l'intime volonté est de se main-tenir au pouvoir encore pour des décennies

Par Charles Lambert TRA-BI

EPar Charles Lambert TRA-BIditorial

Soro et le Rhdp

Page 4: APRES LE NAUFRAGE QUI A FAIT 12 MORTS A ......ta iEx écu f, l eP s d nH K naB é d ie struc-tion sf erma ux b d S - c ré ta iEx u f, en sm : «assurez la promotion et le succès

Morceaux choisis

«En ce jour de grâce du 12 avril2018, où il est procédé à l’installationofficielle et solennelle du SENAT dela République de Côte d’Ivoire, c’estpour l’ensemble des Sénateurs iciprésents, une grande joie et un in-signe honneur de vous accueillir ausein de cet hémicycle.En leurs nomsà tous, je voudrais souhaiter à nos il-lustres invités, la traditionnelle et cor-diale bienvenue à Yamoussoukro,terre de paix et de fraternité agissanteet plus singulièrement au sein de cethémicycle.Mes premiers mots auplus illustre des membres de notreAssemblée». «Excellence Monsieur le Président dela République, Comment ne pas rele-ver la symbolique forte de votre dé-cision de procéder à l’installation duSénat à Yamoussoukro, après celle dela Chambre Nationale des Rois etChefs Traditionnels de Côte d’Ivoire,ici, sur la terre natale du PrésidentFélix HOUPHOUET-BOIGNY.Cette décision constitue un début si-gnificatif du transfert effectif de laCapitale Politique de la Côte d’Ivoireà Yamoussoukro. Vous concrétisezainsi, une des volontés chères au Pèrefondateur, dont vous êtes l’un desdignes héritiers. Nous espérons vive-ment que les années à venir, les autresInstitutions de la République vien-dront nous rejoindre au cœur de la ca-pitale politique et administrative de la

Côte d’Ivoire, pour parachever cetteaction politique majeure.» «Je voudrais également, au nom demes pairs, vous rendre un vibranthommage pour votre belle œuvre deconstruction de notre pays. Grâce àvotre leadership éclairé, à un environ-nement des affaires favorable pour lesecteur privé et un cadre macro-éco-nomique solide que vous avez suconstruire, par le travail et des re-formes audacieuses, la Côte d’Ivoireest devenue, en moins d’une décen-nie, un pays de paix et de progrèscontinue Merci Excellence Monsieurle Président de la République, pourvotre engagement constant au servicede la Côte d’Ivoire et de sa grandeur,dans tous les domaines. Merci pourvotre farouche détermination à tra-vailler au bonheur du peuple ivoirien,

dans la droite ligne des grands bâtis-seurs de notre Nation ; merci pourl’occasion ainsi donnée à ces femmeset à ces hommes, venus de toutes lesRégions de notre pays et aux compé-tences diverses et avérées de servir,comme Sénateurs, notre beau pays, laCôte d’Ivoire. •Excellence Monsieurle Président de la République, Je vou-drais, à titre personnel, vous rendreun juste et sincère tribut d’hommage,de reconnaissance et de gratitude»

«Monsieur le Président del’Assemblée Nationale,Votre présence nous réconforte etconstitue déjà le gage de la parfaitecollaboration que nos deux Chambresse doivent d’entretenir; la pratique dubicamérisme étant tout d’abord, ledouble examen des textes législatifs,

grâce à la mécanique de la navette quipermet de renforcer la qualité de laloi et de favoriser l’approfondisse-ment de la démocratie.A travers vous, Monsieur le Présidentde l’Assemblée Nationale, je vou-drais saluer les honorables Députésqui, en notre absence, ont accompli,seuls, depuis plus d’un an, le travaillégislatif confié au Parlement, c’est-à-dire aux deux Chambres. AncienDéputé moi-même, puis Ministred’Etat auprès du Président de la Ré-publique chargé du Dialogue Poli-tique et des Relations avec lesInstitutions, je puis rendre témoi-gnage de votre détermination dansl’accomplissement de vos lourdescharges législatives».

«Mesdames et Messieurs les Sénateurs et chers collègues,Je voudrais à présent, m’adresser àvous, en vous félicitant chaleureuse-ment pour avoir été choisis parmitant de personnalités, pour siéger ausein de notre Institution.Je voudrais aussi, vous exprimertoute ma reconnaissance pour avoirporté votre choix sur ma modestepersonne, pour présider aux destinéesde notre prestigieuse Institution.Investi de votre confiance, je prendsl’engagement de travailler de concertavec vous pour l’affirmation du rôlede notre jeune Institution, dans le ren-forcement de la II nous appartient à présent de porterhaut le flambeau, afin d’écrire, avecgénérosité, rigueur et compétence,l’histoire de notre Institution.La loi est une norme trop importantepour être examinée sans une interac-tion permanente entre toutes lesforces vives de notre Nation. C’esttout le sens du bicamérisme qui im-plique un double regard sur l’actiondu Gouvernement, puisqu’à des de-

grés divers, l’exécutif est responsabledevant l’Assemblée Nationale ; maisaussi devant le Sénat ; ce qui repré-sente une garantie supplémentairepour la démocratie.Le bicamérisme, offre ainsi l’avan-tage d’une double représentation ducitoyen : représentation directe àl’Assemblée Nationale et indirecte auSénat, par l’intermédiaire des collec-tivités territoriales de la République».

«Chers collègues, les critiques ou-vertes, souvent acerbes, dont cer-taines étaient de véritables requiemavant l’heure de notre Institution etauxquels nous avons assisté ces der-niers temps, confirment bien la né-cessité pour nous d’apporter, par laqualité de notre travail, la preuve denotre contribution à la consolidationde la démocratie et à la conduite desactions de développement de notrepays.C’est à ce prix que nous réussirons àvaincre les réticences et les réservessur le bienfondé de la mise en placede cette Institution, même s’il faut ledire, certaines critiques relevaientbien de la pure politique politicienne.Il s’agit surtout d’approfondir parnotre action, la vision fondatrice denotre Institution, telle que pensée etécrite par la Constitution de la troi-sième République.Oui, Mesdames et Messieurs les Sé-nateurs, il nous faut avoir pleinementconscience des efforts à accomplirpour nous affirmer clairement et nousimposer dans le paysage institution-nel.Notre ambition est d’abord de pren-dre la place qui nous revient, au seinde notre Parlement et d’entretenir, àtravers le dialogue et les échangesconsensuels, une collaboration fé-conde et efficace avec l’AssembléeNationale, pour permettre au Parle-ment de mieux assurer ses fonctionslégislatives».«Le Sénat n’entend donc pas s’enga-ger dans une quelconque revendica-tion d’un rôle identique àl’Assemblée Nationale, pour en de-venir, au final son clone, ni être lesubstitut de l’Administration, notam-ment celle en charge de la décentra-lisation»

4CÔTE D’IVOIREAhoussou Jeannot, président du Sénat ivoirien:

«Le Sénat n’entend pas s’engager dans une quelconque revendication»

http://www.lasynthese.net N°090 Prime du Mardi 17 au Lundi 23 Avril 20184

G R A N D A N G L E

Jeannot Ahoussou Kouadioa prononcé son premier dis-cours en tant que présidentdu Sénat ivoirien, lors de larentrée solennelle de cetteinstitution le 12 avril 2018 àYamoussoukro.

Jeannot Ahoussou Kouadio prononcé son premier discours entant que président du Sénat ivoirien (Ph.DR)

«Votre rôle impliquel’alignement de votrestatut au même niveau

que celui des autres grands corps’’,a dit M. Ouattara, ajoutant que:‘’c’est un engagement que nous pre-

nons’’. M. Ouattara a évoqué avec lecorps préfectoral des problématiquesliées à la vie sociale et économiquedu pays, affirmant être ‘’engagépour que les Ivoiriens, qu’elle quesoit leur religion, vivent ensemble enparfaite harmonie’’, ce qui a ététoujours pour lui ‘’une obligationmorale’’. ‘’Des efforts importantsont été faits en matière de cohésionsociale et ces efforts seront poursui-vis. Je me réjouis que 95% des Ivoi-riens qui avaient quitté le payspendant la crise (post-électorale de2011) sont de retour. Et, au Libéria,il n’en reste plus que 10.000 Ivoi-riens’’, a noté M. Ouattara, invitantles personnes en exil à rentrer enCôte d'Ivoire. Il a félicité le corpspréfectoral pour ses efforts en dépitde l’’’incivisme’’ de certaines popu-

lations vis-à-vis des symboles del’Etat ivoirien. Pour une meilleuregestion du territoire, le gouverne-ment a créé 31 régions, 108 départe-ments, 472 sous-préfectures, 197communes et deux Districts auto-nomes. Pour permettre au corps pré-fectoral d’animer leurcirconscription territoriale avec effi-cacité, des véhicules de commande-ment ont été affectés pour unecouverture actuelle de 80% des be-soins, a fait savoir le ministre de l’in-térieur et de la sécurité, SidikiDiakité, soulignant que le parc auto-mobile est de 578 véhicules contre131 en 2011 (22%). La Côte d'Ivoire,selon le président ivoirien, est ‘’de-venue un pays attractif’’. Le pays en-registre ‘’chaque jour de nombreuxtouristes et des investisseurs’’ et af-

fiche un taux de croissance moyende 9% par an de 2012 à 2016, au-dessus du taux de croissance de laChine qui a tenu ce record pendantdes décennies. ‘’En 2017, malgréles chocs intérieurs et extérieurs, lamission du Fonds monétaire interna-

tional la semaine dernière a indiqué,que nous avons un taux de crois-sance de 7,8% faisant de la Côted'Ivoire, l’un des cinq pays aumonde à plus fort taux de crois-sance’’, a relevé M. Ouattara

Face à la colère des préfets, Alassane Ouattarafait des promesses

Par Chief DADI

Le président ivoirien, AlassaneOuattara, s’est engagé jeudi àaligner le statut du corps pré-fectoral au rang des grandscorps à l’instar des diplomatesou des magistrats, lors d’unerencontre à la Fondation FélixHouphouët-Boigny pour la re-cherche de la paix à Yamous-soukro.

Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara invite le corps préfectoral au calme. (Ph.DR)

Page 5: APRES LE NAUFRAGE QUI A FAIT 12 MORTS A ......ta iEx écu f, l eP s d nH K naB é d ie struc-tion sf erma ux b d S - c ré ta iEx u f, en sm : «assurez la promotion et le succès

Les ‘’margouillats’’, unmot utilisé dans le jar-gon ivoirien pour dési-gner les usuriers qui,comme des banquiers,

font des prêts aux personnes qui lessollicitent moyennant un taux d’in-térêt très élevé qui avoisine souventles 100%. Les individus qui ont re-cours à ces ‘’margouillats’’ se re-trouvent comme dans un cycleinfernal où ils sont obligés de tou-jours emprunter sans pouvoir rem-bourser. Un fardeau qui leur estimposé dans la mesure où leur prê-teur détient leur carte magnétiqueet quelquefois leur chéquier. Plu-sieurs travailleurs, dont la plupartsont des fonctionnaires, se retrou-vent dans une pauvreté extrême queleur imposent leurs créanciers quine leur font pas de cadeaux. S.K.est enseignant depuis de longuesannées mais n’arrive pas à joindreles deux bouts depuis qu’il a décidéde s’attacher les services d’un‘’margouillat’’. Il commence doncà sombrer dans le désespoirpuisque les difficultés auxquelles ilétait confronté ne cessaient de s’ac-centuer. Il s’est résolu à nous racon-ter son histoire parce qu’il penseque ce phénomène doit être com-battu avec ‘’la plus grande éner-gie’’ et enrayé de la sociétéivoirienne. «J’étais très jeunequand j’ai commencé à travailler.Très euphorique à l’époque, j’aidécidé de me marier. C’est alorsqu’ayant cherché des prêts chez desamis et connaissances en vain, jesuis allé voir ailleurs, comme on ledit en Côte d’Ivoire. La seule solu-tion que j’avais trouvée dans letemps était de m’attacher les ser-vices d’un usurier pour me sortird’affaire. Ce dernier m’a doncprêté la somme de 400.000 FCFAque je devais rembourser à 600.000FCFA. Je lui ai remis ma carte ban-caire. C’est ainsi que mon calvairea commencé. J’étais toujoursobligé de me tourner vers lui car, jen’arrivais pas à rembourser l’ar-gent et chaque fois il m’en prêtaitencore. C’était très difficile pour

mon épouse et moi qui venions àpeine de nous marier», a-t-il ra-conté avec émotion. Il explique enoutre qu’il a pu sortir de ce guêpierpar la ‘’grâce de Dieu’’ qui a tou-ché le cœur de sa mère et de satante qui ont toutes les deux réunila somme qu’il devait à son créan-cier. Il est depuis ce jour sorti desgriffes de ce monsieur. «Il a falluque ma mère qui a une plantationde cacao au village la mette engage pour m’aider à remboursertoutes mes dettes. On a ajouté à lasomme qu’elle m’a donnée celle dema tante. J’ai donc pu récupérerma carte magnétique. Aujourd’hui,ça va mieux chez moi et j’ai puconstruire ma maison, je me suisremarié puisque la femme à causede qui j’avais pris ce crédit m’alaissé», a-t-il ajouté visiblementsoulagé.Tout comme S.K., H.M. qui est mi-litaire a pu avoir la vie sauve grâceà son ami qui a remboursé la tota-lité de tout ce qu’il devait. Selonlui, c’est sa mère qui lui avait jetéun, ce qui l’a poussé dans les brasdes margouillats qui l’ont ‘’com-plètement ruiné’’. Il explique d’ail-leurs que sa génitrice a toutconfessé avant de mourir. Ils sontnombreux ces travailleurs que lesusuriers crucifient chaque jour enCôte d’Ivoire. Certains arriventcertes à se défaire de ce mal quandd’autres moins chanceux se réfu-gient dans l’alcool pour les réalitésqu’ils vivent. Il y en a par contrequi croupissent sous le poids desproblèmes qui souvent les mènentà la mort. C’est le cas de P.G., cetenseignant qui, vivant dans unepauvreté extrême, a fini par perdrela vie des suites d’une longue ma-ladie. C’est un de ses fils qui a ac-cepté de nous relaté son histoire.Selon les dires de ce dernier, c’estpendant que son père était maladequ’il a confié à son épouse qu’ilavait passé la majeure partie de savie à contracter des dettes, ce quiexplique la situation de misère danslaquelle il a plongé sa famille.Ceendant, certains malgré les prêtscontractés auprès des ‘’margouil-

lats’’, trouvent les ressources pours’en sortir. C’est le cas de dameP.G. qui nous a exposé qu’elle acommencé à prendre des créditsavec des ‘’margouillats’’ pour pou-voir scolariser ses enfants.«Puisque c’est un monsieur que jeconnais, il ne me met pas trop depression. Lorsqu’il me donne200.000 F par exemple, je lui rem-bourse 300.000 F et généralementje paye à mon rythme et cela m’apermise de m’occuper de tous mesenfants. Il y a longtemps que je suisdans cette pratique qui me sou-tient», relate-t-elle. Préoccupée parce phénomène qui mine la sociétéivoirienne, l’ONG Entraide desfonctionnaires, Agents de l’Etat etassimilé en difficultés de Côted’Ivoire (EFAD-CI) a procédé aulancement d’une campagne natio-nale contre le phénomène des usu-riers en août denier, à Toumodi. Acet effet, une conférence-débat surle thème: «La pratique usuraire enCôte d’Ivoire, comment sortir dubourbier ?» a été animée par le ma-gistrat Gnaco Dacouly qui a souli-gné que l’usure est sanctionnée enCôte d’Ivoire par une peine allantde deux mois à deux ans de prison.Une amende allant jusqu’à cinqmillions de FCFA est aussi prévuepar la loi, a-t-il dit, invitant les vic-times d’usuriers à dénoncer cesderniers. Le président de l’ONGEFAD-CI, Essan N’guessan, a in-diqué, par la même occasion, quesa structure «est désormais auxcôtés des victimes des margouillatspour leur apporter une assistantejuridique afin de leur permettre dese sortir de ce bourbier». Pour lui,la Côte d’Ivoire aura du mal à arri-ver à l’émergence avec ce phéno-mène qui gangrène la société.«Grâce à une étude menée cetteannée, il est ressorti que 75% desusuriers sont de nationalité étran-gère et qu’ils rapatrient leur capi-taux dans leur pays respectifs»,a-t-il commenté. Le gouverne-ment, faut-il le rappeler, s’est ap-proprié la lutte contre cette pratiquequi, en plus de plonger les indivi-dus qui s’y adonnent et leurs fa-

milles dans la misère, ronge l’éco-nomie ivoirienne. On se souvientd’ailleurs que lorsque la ministreAnne-Désirée Ouloto était à la têtedu ministère de la Femme de l’En-fant et de la Famille, elle avait ren-contré une association defonctionnaires victimes d’usuriers.Elle avait, à cet effet, assuré quel’Etat allait actualiser les textes enla matière annonçant par la mêmeoccasion une ‘’enquête sociale’’.Elle avait aussi appelé l’ensembledes Ivoiriens à opter pour la mise

en place d’un budget pour le bien-être de leurs familles. Car, pourelle, «sans budget rien n’est possi-ble. Même le gouvernement s’estinstitué un Budget, qu’il s’efforcede tenir». La ministre avait par ail-leurs évoqué la mise sur pied d’unecellule d’écoute. C’est vrai que desefforts sont faits de part et d’autrepour résoudre définitivement leproblème de l’usure en Côted’Ivoire mais il faudrait que les unset les autres arrêtent de vivre audessus de leur revenu. On ne peutpas avoir un salaire de 100.000FCFA et aller emprunter 300.000 Fet rembourser 400.000 F. Tantqu’on vit de la sorte, disons-le toutnet, on ne peut que croupir sous lepoids des dettes. Comme on le dit,‘’Aide toi et le Ciel t’aidera’’

N°090 Prime du Mardi 17 au Lundi 23 Avril 2018 http://www.lasynthese.net5

5 G R A N D A N G L E

Plusieurs travailleurs sont victimes des usuriers en Côte d’Ivoire(Ph. DR)

CÔTE D’IVOIRE

Phénomène des ‘’margouillats’’, une véritable tare dans la société

Par Marina N.

Le phénomène des usurierscommunément appelés ‘’mar-gouillats’’ a pris de l'ampleurces dernières années en Côted’Ivoire. Et de nombreusespersonnes dont des agents dela fonction publique et destravailleurs du secteur privén'hésitent pas à s'attacher lesservices de ces derniers. LaSynthèse s'est intéressée à cetautre fléau des temps mo-dernes qui appauvrit considé-rablement plusieurstravailleurs en Côte d'Ivoire.

Selon Opia Laurent, députésuppléant de Sassandra, ettémoin oculaire du drame,

c'est le dimanche 8 avril, au environde 10 heures que 19 personnes ontembarqué au bord d’une pirogue.Après 400 mètres parcourus, à encroire notre interlocuteur, la pi-rogue aurait pris l'eau suite à uneagitation causée par des vagues.«Un des passagers ayant pris peura sauté sur les bords de la pinasse.Ce geste ayant déséquilibré la pi-rogue et ce dernier s'est jeté dans lefleuve provoquant ainsi une pa-nique générale. C'est dans ces cir-constances que la pirogue s'estrenversée, provoquant plusieursvictimes. Notamment 15 morts dontla plus part étaient des élèves (12élèves) du premier et second cycledes lycées et collèges de Méagui et

Soubré, qui après les congés dePâques regagnaient leur lieu d'ap-prentissage. Sur les 19 passagers,il n'y a eu que 4 rescapés dont le pi-roguier, son co-pilote et 2 autrespassagers», a relaté le député OpiaLaurent. Selon notre source, c'est le mardi10 avril 2018, que les dernières vic-times au nombre de trois ont été re-pêchées. Même si les populationspleurent toujours leurs morts, Lesautorités préfectorales, militaires etsanitaires, multiplient les actionspour aider les différentes famillesendeuillées. L’ex-ministre PhilippeLégré, président du conseil régionalde ladite localité a manisfesté sacompassion aux familles éprouvéesen offrant des dons en vivres et unsoutien financier. Pour le députéOpia Laurent, ce drame met à nules difficultés des populations.«Cette zone de production de cacaoa une seule et unique voix de com-munication ou moyen de transportqui est la traversée par piroguepour rejoindre Méagui et Soubré.C'est ici, le lieu d'appeler des auto-rités compétentes à veiller d'unepart sur la sécurité des moyens detransport et d'autre part, d'installerun bac sur le fleuve, en attendantune solution idoine», a souhaitél'honorable Opia Laurent, députésuppléant de Sassandra

APRES LE NAUFRAGE QUI A FAIT12 MORTS A SASSANDRA

Un député fait desrévélations

Par DIMITRY Chrysostome

Une semaine après le chavire-ment d'une pinasse, sur lefleuve Sassandra, provoquantla mort de 12 personnes à Bou-toubré ll, une localité située àune centaine de kilomètre deSassandra, les langues se délientet l’on comprend mieux les cir-constances du drame.

Le naufrage d’une pirogue fait de nombreux morts à Sassandra (Ph.DR)

Page 6: APRES LE NAUFRAGE QUI A FAIT 12 MORTS A ......ta iEx écu f, l eP s d nH K naB é d ie struc-tion sf erma ux b d S - c ré ta iEx u f, en sm : «assurez la promotion et le succès

Voici une autre me-sure du gouverne-ment Ouattara quifâche plus d’undans le secteur du

transport. En effet, les transpor-teurs ont constaté l’augmentationdu prix du carburant. Cette me-sure surprise n’est surtout n’estpas bien accueilli dans le milieu.Pour preuve, les transporteurs devéhicules Woro-Woro sur leslignes Marcory-Koumassi etTreichville-Marcory ne font queruminer leur colère. «Ce n’est paspossible. Cette semaine il a falluque je me rende à la pompe meprocurer du carburant pour queje découvre que le prix à aug-menté de 10 francs cfa. Noussommes déçus de cette mesure dugouvernement», affirme M.T,

chauffeur de taxi sur la ligneTreichville-Marcory. Pour cer-tains, cette mesure frise l’arnaque

organisée. «Avant lorsqu’il y aune mesure d’augmentation envue, nous sommes prévenus par

un communiqué du gouverne-ment. Mais cette fois-ci il n’y arien eu nous l’avons constaté denous-même», se plaint un trans-porteur de la même ligne. De lacommune de Marcory, à la stationTotale en passant par la stationShell à Treichville et Olibya aKoumassi, les témoignages sontles mêmes. «Nous avons reçu desinstructions. Nous sommes tenusde les mettre en exécution. C’estdommage que tous les acteurs dusecteur ne soient pas informés decette mesure» indique une res-ponsable de station. Ils estimentque le pouvoir semble accentuerla souffrance des ivoiriens en lon-gueur de journée ; En plus de nepas faire bénéficier la croissanceéconomique à toutes les couchessociales, le gouvernement aug-mente le coût du carburant. Denombreux ivoiriens ne cessent dese plaindre de la cherté de la vie.Selon eux, C’est clair que cettemesure aura des répercussions surle coût du transport les jours àvenir. Pour d’autres, le panier dela ménagère n’est devenu qu’un

sachet. Bon nombre de foyers nemange à sa faim. La vie devientde plus pénible. A l’aube del’émergence tant clamée, certainsobservateurs estiment que les po-pulations doivent plutôt être lapriorité des gouvernants. Car, ilne servira en rien de parlerd’émergence si les populationsont faim. Pour rappel, le premierministre, Amadou Gon Coulibalyaffirmait au dernier séminaire dugouvernement pour élaborer leplan d’action prioritaire «Il fautque la croissance économiquesoit inclusive. Le bien être de lapopulation doit être la populationla priorité du gouvernement», a-t-il mentionné à la fin des tra-vaux. Le gouvernement Ouattaradoit œuvrer à faire en sorte queles populations bénéficient detoutes les conditions meilleuresde vie. Les populations doivent sesentir en sécurité. L’Ivoirien doitpouvoir manger à sa faim. Et lecoût de la vie chère devrait pren-dre fin afin d’aborder sereine-ment l’émergence prévue pour2020

6TRANSPORTS / AUGMENTATION DU PRIX DU CARBURANTLes transporteurs crient à l’arnaque

http://www.lasynthese.net N°090 Prime du Mardi 17 au Lundi 23 Avril 20186

Le chef de l’Etat Alassane Ouattara et son gouvernement doivent travailler à baisser le prix du carburant. (Ph. DR)

É C O N O M I E

Celui-ci s’est réjoui del’avènement d’un tel outilde travail qui insufflera

une dynamique nouvelle auxagents dans l’exercice de leurfonction.«Il me plaît d’exprimer toute masatisfaction de voir aboutir ceprojet qui viendra insuffler, assu-rément, une dynamique nouvelleà la fonction de contrôle des Ad-ministrations financières. À cetégard, je tiens à féliciter l’ensem-ble des acteurs qui ont contribuéà sa conception, en adressant unemention toute particulière à l’Ins-pecteur Général du Trésor pourla conduite parfaite des travaux

de développement de ce logiciel»,a déclaré M. Assahore. Pour lui, «la fonction de contrôledes services reste une activité es-sentielle au sein de notre Admi-nistration. Celle-ci participe de labonne gouvernance et partant, del’efficacité du service public.C’est donc à juste titre que le ren-forcement du contrôle et de l’as-sistance a été inscrit au chapitredes actions prioritaires du PlanStratégique de Développement2016-2020 du Trésor Public».A son tour, l’Inspecteur généraldu Trésor, Sanogo Bafétégué, aexpliqué que Lynx devra répon-dre à deux problématiques ma-jeures. Il s’agit de la conservation

numérisée des procès verbaux etdes rapports issus des missionsd’inspection et d’audit interne.Il s’agit pour l’Inspection géné-rale du Trésor de palier tous lesinconvénients et risques de dété-rioration liés aux conditions deconservations précaires des pro-cès verbaux. L’autre probléma-tique concerne le suivi de la miseen œuvre des recommandations.L’Inspection générale du Trésorsouligne par ailleurs que les véri-fications se font convenablement,mais, le suivi de la mise en œuvredes recommandations qui en sontissues est actuellement aléatoireet peu rationnel. Les statistiquesont démontré que les statistiques

révèlent que le taux de mise enœuvre des recommandations restefaible. A titre d’exemple, en 2017,pour 371 missions effectuées,3208 recommandations ont étéformulées et celles-ci n’ont étémises en œuvre qu’à hauteur de55% à leur date d’échéance.LINX va donc permettre d’amé-liorer, de manière significative,cette situation, notamment le pro-cessus de numérisation, de suiviet d’évaluation de la mise enœuvre des recommandations. Cedispositif devra également per-mettre de maîtriser les coûts parla réduction drastique des mis-sions de suivi et d’évaluation desrecommandations ; d’optimiser la

planification des missions,d’améliorer leur gouvernance ;d’assainir et de renforcer la sécu-rité du cadre de travail.En attendant le déploiement dulogiciel dans tous les postescomptables et les services du Tré-sor public, ce sont 75 sites du ré-seau des postes comptables duTrésor public, des Impôts et desDouanes qui ont été retenus.A cet effet, une rencontre avait eulieu pour informer ces partenairesdu Trésor public de l’existence dece nouvel outil de travail.Cette séance de travail qui s’esttenue le 18 janvier 2018, dans leslocaux de l’Inspection généraledu Trésor (IGT) au 3ème étage dela Tour B de la Cité administra-tive au Plateau a réuni les cadresde l’Inspection générale des Ser-vices fiscaux, de l’Inspection gé-nérale des Douanes ainsi que lestrésoriers généraux d’AbidjanCentre, Sud et Nord.«Cet outil qui devrait nous per-mettre de conserver nos procès-verbaux, de sécuriser lesdocuments tout en réglant le pro-blème de leur stockage. Un teloutil ne peut être vulgarisé sansque nos partenaires (Impôts etDouanes) ne soient informés afinde prendre en compte leurs ob-servations», a-t-il noté

LYNXLe logiciel qui va révolutionner le trésor public

Renforcer le contrôle et l’as-sistance dans les services etles postes comptables, tel estle rôle de Lynx, le logicield’inspection du Trésor pu-blic. Développé par la Direc-tion des Systèmesd’Information (DSI) sur de-mande de l’Inspection Géné-rale du Trésor (IGT), il a étélancé officiellement le lundi9 avril 2018 lors d’une céré-monie présidée par le direc-teur général du Trésor et dela Comptabilité Publique,Assahoré Konan Jacques.

Par MYNA

Les chauffeurs ne sont du pascontent du prix du carburant.Car, cela a augmenté de 10francs cfa. Cette mesure faitcouler beaucoup d’encre et desalive.

Par Parfait ZIO

Le directeur général du Trésor et de la Comptabilité Publique, Assahoré Konan Jacques a procédé au lancement officiel du logiciel lynx (Ph. DR)

Page 7: APRES LE NAUFRAGE QUI A FAIT 12 MORTS A ......ta iEx écu f, l eP s d nH K naB é d ie struc-tion sf erma ux b d S - c ré ta iEx u f, en sm : «assurez la promotion et le succès

N°090 Prime du Mardi 17 au Lundi 23 Avril 2018 http://www.lasynthese.net7

7 S P O R T

Il a abordé plusieurs sujets dontla rencontre à Zurich avec lesdirigeants de la Fifa (Fédéra-tion internationale de footballassociation), l’audit de la Fif,

la rumeur de boycott des clubs dissi-dents…Sur le premier point, le prési-dent Sory Diabaté, qui reconnaît qu’ily’a une crise au sein du football ivoi-rien a fait cette précision: «Nousn’avons pas saisi la Fifa. Mais à lademande de ses dirigeants, nous

avons accepté d’aller à cette table deconciliation. Notre objectif était clair

en allant à Zurich. Nous ne voulionspas de comité de normalisation, nous

ne voulions pas de réajustement ducomité exécutif, ni de destitution ducomité exécutif…». Il était entouré deSam Ettiassé, Directeur exécutif,Omer Déoulé, président de la Ligueamateur ainsi que de Maitre AthanaseRaux, président des affaires juri-diques du comité exécutif de la Fif.Concernant l’audit, le premier vice-président de la Fif a affirmé n’avoiraucune crainte qu’il n’a pas peur d’unaudit. «Les gens pensent que nousavons peur des audits. Nous sommesouverts et nous travaillons dans latransparence. Nous avons été déjàaudités par le Secrétariat d’Etat doncce n’est pas nouveau. La Fifa peutvenir auditer sur les fonds qu’ellenous donne, on n’a pas de problèmeavec cela….», a-t-il poursuivi.S’agissant de la rumeur de boycottedes compétitions par les clubs dissi-dents, le président Diabaté a dit quecela n’était pas une bonne chose. «Je

pense bien que cela n’arrangeraitpersonne parce que nous avons nosclubs encore engagés en compétitionafricaine. Je crois qu’il est importantde taire nos palabres qui ne font pasavancer notre football. Nous sommestoujours ouverts à la négociation», a-t-il expliqué. Le nom du nouveau sé-lectionneur sera connu d’ici le débutdu mois de septembre prochain et lesétats généraux se dérouleront avantl’Ag ordinaire de fin juin 2018, a-t-ilconclu. Le président Sory Diabatésouhaite que les dissidents reviennentà la maison commune pour construirele football. «Nous sommes les frères,il faut que ceux de l’autre côté revien-nent pour qu’on se mette au travail»,a-t-il appelé. Visiblement, le vice-président de la Fif a toujours la maintendue

RENCONTRE DE ZURICH, AUDIT, COMPÉTITIONS LOCALES…Sory Diabaté dit sa part de vérité

Sory Diabaté tient à la paix entre les acteurs du football (Ph. DR)

Par Parfait ZIO

Premier vice-président de la Fé-dération ivoirienne de football(Fif), Sory Diabaté, a tenu àéclairer la lanterne des Ivoi-riens. C‘était lors d’une confé-rence de presse, le mercredi 11avril 2018 au siège de la Fif àTreichville.

La crise qui secoue la grande familledu football ivoirien est loin de pren-dre fin. Avant la décision finale de laFifa concernant cette crise, la Fédé-ration ivoirienne de football a ren-contré recemment dans un hôtel dela place les présidents de clubs. Il aété question pour Sidy Diallo defaire le compte rendu de leur rencon-tre à Zurich et la lumière sur la crisequi fragilise la grande famille dufootball. Sory Diabaté, vice-prési-dent de la Fif a été clair sur la ques-tion «Nous sommes allés à Zurichpour faire respecter la légalité. Il n’yaura pas de comité de normalisa-tion, pas de changement de gouver-nance à la Fif avant terme. Les clubspétitionnaires n’avaient pas la ma-jorité. Ils n’étaient que 34. La Fifa

nous a demandé ce qui se passait àAbidjan. Nous avons exposé sur lessubventions. Les frais d’organisa-tion des compétitions. Les finance-ments mis à notre disposition sontutilisés à bon escient. Nous vousrappelons que nous n’avons pasreçu de financement pour 2016», a-t-il déclaré. Pour le président de laLigue professionnelle de football,cette crise qui déchire la famille dufootball ivoirien n’a pas sa raisond’être. Sidy Diallo a confirmé cetteaffirmation de son vice-président ences termes: «Il faut dire les chosestelles qu’elles sont. A la Fifa, l’onavait dit que le football était bloqué.J’ai rappelé que la Fifa avait bloquétous les financements. Nous avonseu raison de partir avec neuf prési-

dents. Au départ, je ne voulais pas.Mais nous avons eu raison. Parceque les autres sont partis avec desprésidents. J’ai dit à la Fifa quebeaucoup pensent que le coup d’étatvient de chez elle. Je leur ai dit quej’ai soutenu Hayatou. Mes rapportsavec Hayatou resteront tels. Mais çan’empêche pas de travailler avec lesnouvelles autorités. Je fais tout pourdéfendre notre maison. Bec et on-gles, je me battrai jusqu’au bout. LaFifa n’a pas demandé les originauxdes documents que les dissidents ontdéposés. Nous avons saisi la justiceivoirienne. J’ai encore deux ans demandat. Je ne bougerai pas. Je tiensà terminer mon mandat», a-t-il ditavant de poursuivre «Nous avonstenu à expliquer à la Fifa certaines

actions menées par les dirigeants declubs. Beaucoup de présidents iciprésents ne viennent pas aux Ag.Nous avons cité tous ceux qui étaientlà et qui ne participent pas aux acti-vités de la Fif. Comment peuvent-ilssaisir la Fifa ? Ils ont un problèmede reconnaissance de l’organe diri-geante. Nous n’allons pas laissern’importe qui venir diriger la fédé-ration». Plusieurs clubs et cinqgroupes d’intérêts ont pris part àcette rencontre de vérité convoquéepar Sidy Diallo. Sory Diabaté a saisil’occasion pour dévoiler la date del’assemblée générale annuelle.Selon le président de la Lpf, c’estpour le 23 juin 2018

P. Z

Sidy Diallo, aux Gx: «Je ne bougerai pas»

Daloa est la 4è ville àbénéficier du stagepour entraîneurs na-tionaux d’athlétismede niveau 1. Après la

ligue d’athlétisme de Dabou qui a ou-vert le bal (du 29 octobre au 5 no-vembre 2017 avec 16 entraineurs), letémoin a été transmis à la ligued’Abengourou (du 22 au 30 décem-bre 2017 avec 24 entraineurs). Puiscelle de Bouaké (du 17 au 24 févrieravec 47 stagiaires). Dans ce mêmeélan de promotion et de développe-ment de l’athlétisme, la cité des An-tilopes a reçu Poda Sié, l’expert de laFédération ivoirienne d’athlétisme(Fia) du 29 mars au 07 avril 2018. Cesont au total trente cinq stagiairesissus de trois clubs qui se sont retrou-vés à l’Epp annexe 1 et 2 Cafop deDaloa. Comme pour les précédentes

ligues, l’expert et Dtn ivoirien a axésa formation aussi bien sur l’aspectthéorie que pratique. De l’anatomiede l’athlète en passant par la psycho-logie et les règles de l’entrainement,les bases de l’athlétisme et les tech-niques de pratique de la course, dulancer et du saut, ce sont près d’unecinquantaine de modules qui ont étéenseignés durant ces neuf jours destage. Au terme de la formation, lesparticipants ont reçu toutes les armesnécessaires à la détection de talents etles méthodes idoines pour pouvoir re-dynamiser leur ligue. Lors de la cé-rémonie de clôture de ce stagesamedi 2018 dans la salle de l’inspec-tion de l’enseignement primaire de laville, Kouadio Kouamé Jeannot, pré-sident de la Fia a rappelé l’impor-tance d’une telle initiative. «Aucunenation ne peut prétendre développerses talents athlétiques si elle n’a pasd’entraineurs formés et qualifiés.Raison pour laquelle la Fédération

ivoirienne d’athlétisme dans sonvaste programme de promotion et dedéveloppement de l’athlétisme à ini-tié une série de formation des entraî-neurs dans ses différentes ligues.Ayant reçu ces premiers rudiments dela formation, vous aurez pour tâchede détecter des jeunes talents en leurinculquant les bases élémentaires del’entrainement dans les trois famillesde l’athlétisme. A savoir, les courses,les sauts et les lancers. Aussi, cetteformation vous permettra-t-elled’être autonome sur le plan tech-nique», a fait savoir le patron del’athlétisme ivoirien. Non sans re-mercier les participants pour leur dé-vouement et leur assiduité tout aulong de la formation. Il les a surtoutinvités à faire bon usage des connais-sances apprises. Comme doléance,Kouamé Jeannot a plaidé pour que lamunicipalité puisse aider la liguedans la promotion de l’athlétisme.Poda Sié qui a été encensé par les

participants pour la qualité de sa pé-dagogie, a également félicité les sta-giaires pour le sérieux dansl’apprentissage. Koné Paul, représen-tant de l’Inspecteur principal de l’en-seignement préscolaire et primaire deDaloa2, Aliou Kébé, président de laLigue d’athlétisme de Daloa, KonéZoumanan (ex-président de la ligue)Sanogo Laciné, porte-parole des sta-giaires etc., ont tous traduit leur re-connaissance à la Fia pour cetteformation enrichissante. Une attesta-tion de participation a été remise àchaque stagiaire. En attendant le di-plôme suite à une évaluation géné-rale. Au total, ce sont 122 encadreursde 4 ligues formés en l’espace de 6mois. Une promesse de campagnequi se réalise ainsi. Notons qu’aprèscette formation, la fédération mettrale cap sur le meeting Gabriel Tiacoh.Un évènement qui s’annonce explosifdans quelques jours

SIEGE SOCIALADMINISTRATION

Marcory Remblais en face du marché Tel: 21 28 06 77

GÉRANTEMme YÉO Nadjata

DIRECTEUR DE PUBLICATION

TRA BI Charles Lambert77 00 77 16

REDACTEUR EN CHEFAndré SELFOUR

01 0 4 50 00

SECRETAIRE DE REDACTION

Mireille YAPO06 91 97 36

INFOGRAPHE

Consty HENNÉKA06 48 14 27

SITE INTERNETwww.lasynthese.net

IMPRESSION:Groupe Olympe

DIFFUSION:Edipresse

EDITEUR Telecom Action Faith (TAF)

S.A.R.L. au Capital de 5.000.000 Fcfa

12 B.P 1072 Abidjan 12Dépôt l’égal: 11744Récépissé n° 17/D du 22 avril 2014

RÉGIE PUBLICITAIREMEDICOM

Tél.: 21 24 85 44Fax.: 21 25 21 40

TIRAGE: 7.000 exemplaires

ATHLÉTISME35 encadreurs de la ligue de Daloa

formésSource: Sercom Fia

Page 8: APRES LE NAUFRAGE QUI A FAIT 12 MORTS A ......ta iEx écu f, l eP s d nH K naB é d ie struc-tion sf erma ux b d S - c ré ta iEx u f, en sm : «assurez la promotion et le succès

Selon le premier res-ponsable du Conseilnational de la presse(CNP), RaphaëlLakpé, ce rapport

s'articule autour de quatre grandsaxes, à savoir, la présentation duCNP, l'état des lieux de la Presse,les principaux faits et activités auniveau de la Presse et les activitésdu CNP. Saluant les efforts et lesactions du Chef de l'Etat pour lacréation d'un environnement pro-pice à l'exercice du métier dejournaliste, le président du CNP,Raphaël Lakpé s'est félicité dubond qualitatif effectué par laCôte d’Ivoire qui gagne 5 places,passant de la 86ème à la 81èmeposition, au classement de Repor-ters sans frontières en matière deliberté de la presse. Pour lui, àpart quelques rares cas de me-naces et d’agressions de journa-listes par des individus non

identifiés, le fait qu'aucun journa-liste n’ait été interpellé, ni empri-sonné, ni perdu la vie dansl’exercice de ses fonctions, en-core moins interdit d’articles en2017, est le témoignage de la li-berté de Presse en Côte d’Ivoire.Appuyé par des chiffres précis,Raphaël Lakpé a également an-noncé une chute de 17% de lavente des journaux en Côte

d’Ivoire. D'après lui, le marché dela presse a enregistré 32,4 mil-lions exemplaires livrés pour 9,4millions d’exemplaires vendus,soit un taux de vente annuel de28,9%, à hauteur de 3 milliardsde FCFA. Ces chiffres sont enbaisse par rapport à ceux de l'an-née 2016, qui enrégistraient unevente de 11,3 millions d’exem-plaires vendus pour un chiffre de

ventes de 3,7 milliards FCFA soitun taux négatif de croissance de -17%. Concernant la régulationéditoriale, le CNP a enregistré 34saisines, principalement pour lapublication de droits de réponseet 12 autosaisines pour des trans-gressions des pratiques profes-sionnelles. L’autorité derégulation a enregistré 191 inter-pellations et infligé 173 sanctionsde premier degré et 26 sanctionsde second degré. De plus, 15 en-treprises de presse dans le cadrede la régulation économique pournon-conformité aux textes en vi-gueur ont été également suspen-dues. «Aujourd'hui en Côted'Ivoire, tous les journalistes pro-fessionnels et professionnels de lacommunication sont répertoriéset travaillent à quelques excep-tions près, dans un environne-ment de travail organisé quigarantit leur emploi», s’est féli-cité Raphaël Lapké. Ajoutant que''le CNP veille par un contrôleconstant qui peut paraître parmoment irascible à assainir lesecteur de la presse''. ''Au delà de tout, nous retenonsque la loi du marché finira paropérer une sélection naturelle.Seuls, les plus compétitifs du sec-teur demeureront pour le grandbien de nos populations», a pre-venu le président du CNP. Sou-haitant qu'un fonds spécial soitoctroyé au CNP pour des travaux

d’études et de développement dela presse et qu’un budget spécialsoit alloué en début de chaque pé-riode électorale, aux instances derégulation des médias et aux or-ganes de presse de service public,Raphaël Lapké estime que ''celapermettra de satisfaire aux obli-gations induites par les disposi-tions spécifiques de la loiélectorale, afin de garantir l’éga-lité du traitement de tous les can-didats et la sincérité du scrutin''.Enfin, toujours selon le présidentdu CNP, le paysage médiatiqueivoirien compte 84 publicationséditées par 66 entreprises depresse, contre 85 publications en2016. Ces 84 publications se dé-composent en 20 quotidiens, 35hebdomadaires, 29 mensuels etautres périodicités, toutes ten-dances confondues. Le présidentOuattara a salué le rapport duConseil National de la Presse quipermet d’apprécier l’état de lapresse en Côte d’Ivoire invitantpar la même occasion les journa-listes à faire preuve d’objectivitédans le traitement de l’informa-tion et à améliorer la qualité ducontenu des publications. Le Chefde l’Etat a réitéré la déterminationdu gouvernement à garantir la li-berté de la presse en Côte d’Ivoireet à œuvrer pour l’améliorationdes conditions de vie et de travaildes journalistes

8

http://www.lasynthese.net N°090 Prime du Mardi 17 au Lundi 23 Avril 20188

CÔTE D'IVOIRE / MÉDIASLe CNP dresse l'état des lieux de la Presse

C U L T U R E

Par Guy Martial KOUASSI

Le Conseil national de lapresse (CNP), organe de régu-lation de la presse écrite enCôte d’Ivoire, a remis, lelundi 9 avril 2018, son rapportd’activités 2017 au chef del’Etat, Alassane Ouattara, lorsd’une cérémonie au PalaisPrésidentiel d’Abidjan.

Raphaël Lakpé, le Président du Conseil National de la Pressedresse l'état des lieux de la Presse ivoirienne (Ph.DR)

«Notre tourismeconnaît une vérita-ble embellie de-

puis ces cinq dernières années»,a déclaré Jean-Marie Somet.Pour le ministre, le nombre de vi-siteurs en terre ivoirienne estpassé de 250.000 en 2013 à1.500.000 à ce jour. Selon lui, cesrésultats sont le fruit du travailabattu par sa structure. Le DG deCôte d’Ivoire Tourisme a aussiindiqué que le PIB qui était de0,6% est aujourd’hui à 7,8%. A

l’en croire, ces chiffres sont deschiffres croisés avec les sourcesde la Banque mondiale. «Le tauxd’occupation des hôtels a atteint69%. Il n’y a pas un pays aumonde qui puisse se targuerd’avoir ce pourcentage. Petit àpetit nous faisons notre chemin»,a-t-il vanté. «Les investissementsglobaux dans le secteur privé de2012 à 2014 étaient pratique-ment de 140 milliards de FCFAsoit 215 millions d’euros danscette période. Le PIB en lui-

même, c’est là où c’est intéres-sant de voir que nous avons prisune belle embellie de 2012 à2015, plus de 1500 milliards. (…) En 2016, nous avons chuté à908,3 milliards et en 2017, nouschutons à nouveau à 749,4 mil-liards de FCFA», a ajouté M.

Somet. Il a par ailleurs expliquéque le tourisme ivoirien est portéd’abord par le tourisme d’af-faires. Parlant du Salon Interna-tional du Tourisme d’Abidjan,Jean-Marie Somet a précisé quele thème de l’édition 2018 est:«Les nouvelles technologies au

service du tourisme». Ce thème,a-t-il dit, est une invitation auxprofessionnels à intégrer les nou-velles technologies. Au dire dupatron de Côte d’Ivoire Tou-risme, ce salon se veut égalementêtre une plateforme de référencequi réunira tous les acteurs dusecteur touristique de l’Afrique àAbidjan. «Nous voulons être unhub du tourisme. C’est l’Afriqueque nous voulons réunir ici àAbidjan pour vendre son pro-duit», a-t-il signifié ajoutant quece sont plus de 70 000 visiteursqui sont attendus cette année surles bords de la lagune Ebrié. Pourle président du Gepci, PatriceYao, ‘’en acceptant la main ten-due à travers sa tribune, pouréchanger avec les journalistesivoiriens, le directeur général deCôte d’Ivoire Tourisme et sescollaborateurs ont décidé d’im-pliquer pleinement et entière-ment les médias dansl’organisation du Sita 2018’’

INVITÉ DE LA TRIBUNE DU GEPCIJean-Marie Somet (DG de CI Tourisme):

«Notre tourisme connait une véritable embellie depuis 5 ans»

Par Marina NOUAN

Jean-Marie Somet, Directeur général de Côte d’Ivoire Tou-risme était l’invité, le jeudi 12 avril 2018, de ‘’la Tribune duGEPCI’’, une plateforme d’échanges initié par le Groupementdes Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire. Au cours de cette ren-contre qui a eu pour cadre le siège de Côte d’Ivoire Tourismesis au plateau, Jean-Marie Somet est revenu sur les progrès en-registrés par le tourisme ivoirien. Il a aussi fait la part-belle auSalon international du tourisme d’Abidjan (SITA), prévu du27 avril au 1er mai 2018.

Jean-Marie Somet, Directeur Général de Côte d'IvoireTourisme aux côtés du président du Gepci, Partice Yao (Ph. DR)