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4* ANNÉE — 79 ? 1 'i" ' * Un Numéro s IO Çei.tlme» SAMEDI 2 OCTOBRE 18S0 === - (LA VÉRITÉ) JOURNAL POLITIQUE PARAISSANT LE MERCREDI ET LE SAMEDI Pour tout co qui oonccrno la rédaction, s'adresser à M. DE LAMASE, rue do Brost, i. il u'est p is tenu compte des lettres anony- mes. — Les manuscrits non insérés ne son. pas rendus. (Affranchir). M. J.-F. LE BRAS, gérant. ABONNEHKNTB : 1 AN. 6 MOIS. Morlaix (ville), 12 fr. 6 fr. Département 14 7 Hors le département 16 8 ANNONCES: la ligne Annonces judiciaires 20 c. diverses 2 0 — Réclames 30 — On est prié de remettre les annonces, au plus tard, la veille de la publication du Journal. Adresser à M a * 7. HASL& Tout ce qui concerne l'Administration les Abonnements et les Annonces, rue de Brest, 36. (Affranchir). les Abonnements partent des 1 er et 15 de chaque mois. — On reçoit les Annonces chez MM. H AVAS , L AFFITE et C ie , place de la Bourse, 8, Paris. — Cliez MM. DONGREL et BULLIER, Place de la Bourse, 55, rue \ivienne. — Et chez M. Adolphe EWIG, rue Fléchier, % Paris. SOMMAIRE FÊTE FATIONALE. LL SOCIALISME SALUTAIRE. L'INCENDIE DE DULCIGNO. AUTKE SCANDALE RÉPUBLICAIN. CHRONIQUE LOCALE. MOUVEMENT DE LA POPULATION. MERCURIALE. — BOURSE. FETE NATIONALE Le 29 septembre, jour consacré à saint Michel, le glorieux archange qui veille avec saint Rémi et saint Martin aux destinées de la France, est aussi le jour anniversaire de la naissance du roi de France. Tous les ans, la France chrétienne et royaliste, qui est la vraie Frauce. célèbre cette double fête avec des démonstrations d'allégresse qui sont en même temps des gages d'une espérance certaine. La fidélité à elle seule ne suffirait point à expliquer pareil enthousiasme. D'après toutes les données humaines, une cause qui n'a subi que des "défaites pendant cinquante ans est une cause perdue, anéantie. Cepen- dant, après ces défaites successives, après cedemi-sièele, elle se retrouve plus vivante, servie par des zélateurs plus nombreux et plus ardents que le jour de la chute pre- mière. La raison, c'est qu'en elle s'est iden- tifiée la cause même du droit et que la cause du droit ne meurt jamais. On a beau fausser l'esprit du vulgaire, on a beau en- tasser calomnies sur calomnies, dénaturer l'histoire, rien n'y fait, et chaque fois que la France opprimée par la Révolution sent un péril imminent ou caché se dresser de- vant elle, c'est toujours vers l'auguste re- présentant de la cause du droit qu'elle tourne ses regards, certaine de retrouver avec lui et le salut compromis et la dignité perdue. Mais sans nous attarder dans ces ré- flexions, banales à force d'être justes, hâtons-nous de dire que jamais la fête du 29 septembre n'a été célébrée avec un entrain plus véritable, avec une affluence aussi considérable de royalistes qu'en 1880. Ce phénomène prouve-t-il, comme nous l'indiquions tout-à-l'heure, que l'heure des grands dangers est proche et que la France refuse de se laisser entraîner à la suite d'aventuriers égoïstes ? Peut-être, et même nous sommes persuadés qu'il én est ainsi. Toujours est-il que ce phénomène a vive- ment frappé les imaginations. Tous les journaux — les journaux répu- blicains eux-memes, sont pleins des récits des manifestations royalistes, et tous en tirent des conséquences sur lesquelles il ne nous convient point d'appuyer, de crainte d'être taxés d'exagération. Nous nous contenterons, pour terminer cet article, de donner la conclusion de deux journaux qui n'ont point passé jusqu'ici pour s'aveugler beaucoup sur les espé- rances de la légimité. Voici d'abord comment s'exprime le Gaulois : C'est aujourd'hui 20 soptombre l'anniversaire de la naissance de M. le comte do Chambord. Alors que les religieux se préparent à re- prendre le chemin do l'exil, à l'heure où cer- taine secte républicaine s'eil'orce de l'aire revi-„ vre contre l'Eglise les persécutions oubliées depuis 93, le Gaulois envoio ses vœux sincères et l'hommage rie son profond respect à celui qui garde intact, entre ses mains royales, lo précieux dépôt de nos croyances méconnues, do nos espérances ajournées. Le Gaulois, on lo sait, n'est pas un organe attitré du parti légitimiste ; dévoué ù dos prin- cipes plutôt qu'à uno cause, il a toujours lutté aux côtés de ceux que les événements, leur autorité personnelle ou l'énergie de leurs par- tisans désignaient pour diriger la bataille con- tre les révolutionnaires et les nihilistes fran- çais. Les circonstances mettent aujourd'hui M. le comte do Chambord en possession de ce rôle ; mais, si au sein de la République elle môme avait surgi un homme ou un parti capables de livrer le bon combat, notre concours ne lui eût pas fait défaut. Notre publia se recrute dans tous les rangs conservateurs et n'exige pas de nous une profes- sion do foi particulière Il en est de môme des administrateurs du Gaulois, tous choisis parmi nos plus forts action- naires, et qui n'apportent dans l'accomplis- sement de leur mandat aucune préoccupation politique ; ils ne veulent pas exercer un contrôle sur celte partie de la direction qui n'a point Irait aux intérêts dont ils ont la garde ; il leur suffit que nous cherchions la vérité sans esprit do parti, et que nous nous laissions guider par le seul souci de la prospérité publique. Nos lecteurs reconnaîtront que nous nous sommes toujours appliqués à justifier cette con- fiance, et, daignant acceuillir nos vœux, M. le comte de Chambord, nous en avons l'assu- rance, saura bien en dégager l'intention. Le Figaro est plus explicite : Mais, dit-on, la Monarchie est impossible. Impossible ! El pourquoi ? — Ce qui est im- possible, c'est de refaire 4830, c'est de res- susciter le Prince impérial, c'est de relever le bonapartisme avec un homme qui a su inspi- rer les plus invincibles répugnances jusqu'à sou propre parti. Et ce qui est plus impossible encore que tout le reste, c'est le maintien du gâchis ac- tuel, c'est la durée d'un chaos d'heure en heure tout s'affaisse et se décompose. Il n'y a plus trois perspectives, trois termes du terrible problème qui nous enserre. Il n'y en a que deux : la Monarchie ou la République. L'une est la solution ; — l'autre la dissolu- tion. Choisissez ! Ainsi donc, les yeux sont dessillés et ceux qui aiment la France doivent venir au Roi. Les royalistes à Ste. Anne d'Auray Auray, comme tous les ans, a été le théâtre de !a plus grande manifestation royaliste de France. Reaucoup de Moríaisiens y ont pris part et nos lecteurs liront assurément avec intérêt le récit que nous euvoic notre collaborateur, M. Raoul Loky : A Sainte-Anne d'Auray, le 29 septem- bre, les Bretons ont montré une fois de plus leur iidélité inébranlable aux vieilles traditions et l'ardeur de leur foi monar- chique. Les poursuites et les condamnations qui suivirent la réunion de l'an dernier n'ont eu d'autre résultat que de rendre, en quel- que sorte nationale une fête qui, jusque-là, avait eu des apparences plus modestes. Sans crainte d'être taxé d'exagération, j'évalue à dix mille le nombre de personnes venues de tous les points de la Bretagne. A onze heures, la messe du Roi a été célébrée par Mgr révèquede Vannes, dans l'immense basilique qui ne pouvait contenir que la plus petite partie des fidèles. On s'est ensuite réuni dans une vaste construction en bois destinée à nous pro- téger contre les chicanes de la police répu- blicaine. Sur l'estrade, on remarque le général de Charette, M. de Monti, MM. Fresneau, de la Monneraye, sénateurs; Villiers, du Bo- dan, de Bélizal, prince de Léon, Le Goni- dec, députés; le comte Albert de Mun, de Cadoudal, Martin, ancien député, Gabriel Ferrère, de la Civilisation, etc. M. de Lambilly, président du comité royaliste du Morbihan, prendía parole et, dans une chaleureuse harangue, rappelle- les bienfaits de la Monarchie et les crimes de la Révolution. Lorsqu'il porte le toast d'usage à la santé du Roi, l'enthousiasme est indescriptible, les acclamations reten- tissent au loin et l'envie vous prend de saisir les drapeaux blancs des communes Morbihannaises qui tapissent les murs .... . M. Mayol de Lupé, rédacteur de 1 Union, nous a parlé des devoirs qui s'imposent aux royalistes et des raisons qui rendent invin- cibles leur fidélité et leurs espérances. Enfin, un marin du Jjpistère M. Loaëc, qui s'était déjà révélé comme orateur au banquet de Rennes, nous a parlé de l'organi- sation royaliste au point de vue des pro- chaines élections. Encouragés et réconfortés par la belle manifestation du 29 septembre, travaillons sans relâche au triomphe des idées qui peuvent seules sauver la France et qui se résument en trois mots : Dieu, Patrie, Roi. Raoul LOKY. Discours de M. de Lambilly Voici quelques passages du beau dis- cours de M. de Lambilly et nous regrettons que le défaut d'espace nous empêche de le publier en entier : Une vérité incomplète ne l'eiève pas une société, mais une vérité confirmée par le temps et entièrement proclamée peut la rétablir. Dieu, en créant l'homme, lui a donné la liberté avec l'obligation de vivre en famille et en so- ciété; il lui a imposé le pouvoir domestique et le pouvoir public; l'autorité du père de famille et celle du Roi ; toutes deux découlent de Dieu et sont assurées par l'hérédité." L'hérédité du trône est donc la garantie de toutes les hérédités, la sauvegarde de tous les héritages, de la famille et de la société. Elle peut être attaquée par toutes les pas- sions, toutes les ambitions, toutes les convoi- tises, mais son principe est immuable, elle s'appuie sur le passé pour dominer l'avenir. La monarchie traditionnelle héréditaire est donc légitime — elle est chrétienne par ses aspirations, par la famille qui la représente. La maison de Rourbon non contente d'avoir créé, unifié, agrandi la France en s'appuyant sur le peuple, l'a rendue prospère, indu trielle et commerçante, a établi sa prépondérance dans le monde, par la gloire de son armée, de sa marine, l'influence de sa diplomatie, lui a mérité le titre incomparable de fille aînée de l'Eglise; nos rois lui ont donné un saint et un martyr. L'oublierions-nous ? Cependant lo descendant dé cette race il- lustre, l'héritier de nos rois, le dépositaire de notre gloire de nos traditions nationales est réduit ù gémir à l'étranger sur les maux de sa patrie absente. L'élude des dilficultés à sur- monter, des désastres à réparer, d'une société à refaire a mûri son intelligence, a grandi son cœur de catholique cl de Français. Cependant certains royalistes voudraient faire oublier ses aspirations, jusqu'à pour taire son nom, soi- disant pour hâter son retour. Ah ! cela ne sera pas, Messieurs ! Les échos de nos provinces de l'Ouest ont déjà répété le cri de Vive le Roi! qui nous amènent ici. En sortant de cette enceinte, livrons leur donc les paroles de Monsieur le comte de Chambord : « 11 no rétracte rien, ne regrette pas un acte et revendique hautement la part de de responsabilité dans les conseils qu'il donne à ses amis. » A nous de nous y conformer les premiers ; elles ont pour garantie « sa conscience d'hon- nête homino et de Roi ; » lui sont inspirées par l'amour de sa patrie. Elles feront comprendre combien il aime la France, lo peuple, la liberté ; le souci qu'il a de la dignité humaine. Elles parviendront aux ouvriers cl leur ap- prendront qu'Henri de Rourbon ne s'adresse qu'à leur cœur, admire leurs vertus, a horreur de leurs passions, ne croirait pas les servir en les llatlant. Elles seront entendues des agriculteurs, des commerçants, des industriels, des habitants de nos côlos qui sauront alors « qu'on [a sacrifié les intérêts permanents et véritables du pays à une politique personnelle et d'aventure. » ' Elles appendront à tous qu'Henri V est de son temps, n'abdiquera jamais, mais « ne veut « pas être le Roi légitime de la Révolution. » Elles feront connaître que : le droit monar- chique est le patrimoine de' la nation et que l'héritier de nos rois ne peut décliner les de- voirs qu'il lui impose envers elle, » qu'il fait appel « à tous les talents, à tous les caractères élevés, à toutes les forces intellectuelles de tous les Français, pour concourir à la gloire de la France ; « qui ne peut concevoir de privilè- ges pour d'autres, lui qui ne ne demande « »iue « de consacrer tous les instants de sa vie au « bonheur de la France, et d'être toujours à la « peine avant d'être avec elle à l'honneur. » Elles se compléteront par cette déclaration : « Dieu aidant, nous fonderons ensemble et « quand vous le voudrez, sur les larges assises « de la décentralisation administrative et des « franchises locales, un gouvernement con- « forme aux besoins réels du pays. « Nous donnerons pour garanties à ces li- « bertés publiques auxquelles tout peuple chré- « tiena droit, le suffrage,universel 4 honnêtement « pratiqué et le contrôle de deux Chambres, et « nous reprendrons, en lui restituant son « caractère véritable, le mouvement national de « la fin du dernier siècle. » Je termine, messieurs, par ces dernières pa- roles empruntées à la bouche auguste du Roi : « A l'heure actuelle, l'indifférence et l'inaction seraient pour tout homme de cœur une honte et une trahison. « Réveillons-nous donc de notre sommeil, ou- vrons les yeux aux réalités menaçantes, ne prêtons pas l'oreille aux mensonges de l'illu- sion... Religion, famille, propriété, ordre social, prospérité publique, tout est menacé. Rangeons- nons autour du Sauveur que Dieu nous garde, et qui, à l'exemple de son aïeul Henri IV, nous demande de nous rallier à son étendard sans tâche. « Dans ses plis glorieux, il apportera l'ordre et la liberté. « Français, ouvrez ! C'est la fortune de la France, et Vive le Roi ! Messieurs, à la santé du Roi ! Vive le Roi ! Incident. Au début de la séance, M. le comte Alexandre de Monti a donné lecture, an milieu d'un profond silence, de la dépêche suivante qui lui avait été adressée par ordre du Roi : « Le Roi, sans attendre le récit de la « grande fête annuelle, tient à ce que ses « amis sachent dès leur arrivée à Sainte- « Anue-d'Auray, qu'il est au milieu d'eux « par la pensée et par le cœur ; les remer- « cie chaleureusement de leur vœux, de « leurs prières, de leurs souhaits, de leur « indomptable fidélité. » Les cris mille fois répétés de : Vive le Roi ! vive Henri V ! répondent à ce souve- nir royal et le silence ne se rétablit qu'au moment où M. le comte Gabriel de Lam- billy prend la parole. A. Paris Nous regrettons de ne pouvoir donner en entier le récit des fêtes célébrées dans les vingt arrondissements de Paris, mais nous tenons au moins à donner quelques frag- ments du discours prouoncé par M. des Houx au banquet du neuvième : Est-il explicable qu'après cinquante ans d'interrègne, il existe des royalistes, et que noire parti n'ait pas sombré dans l'indifférence universelle, comme en Angleterre celui des Jacobites ? Noire génération est trop jeune pour avoir gardé les traditions et les souvenirs qui obli- gent à la fidélité. Certes, personne ne salue plus respectueusement que je ne fais ces no- bles, ces admirables attachements, ces indomp- tables fidélités qui, au milieu du tourbillon des événements, ont conservé intact le dépôt des principes et des doctrines de la royauté. (Ap- plaudisse mcnts.j Mais nous, qui appartenons, par notre âge, tout entiers au présent, nous, qui n'avons conu le passé que par des récits, et souvent par des calomnies, comment se fait-il que le présent ne nous ait pas conquis, et que la Révolvtion n'ait pu réussir à nous attacher à elle ? Ah ! c'est que la Révolution a fait banque- route à toutes ses promesses ; c'est qu'elle ne nous a montré que des parjures ! (Mouvement prolongé.)

Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

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Page 1: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

4* ANNÉE — 79 ?

1 ' i " ' * U n N u m é r o s I O Ç e i . t l m e » SAMEDI 2 OCTOBRE 18S0 === -

(LA V É R I T É ) J O U R N A L P O L I T I Q U E P A R A I S S A N T L E M E R C R E D I E T L E S A M E D I

Pour tout co qui oonccrno la rédaction, s'adresser à M. DE LAMASE, rue do Brost, i. il u'est p is tenu compte des lettres anony-

mes. — Les manuscrits non insérés ne son. pas rendus. — (Affranchir).

M. J.-F. LE BRAS, gérant.

A B O N N E H K N T B : 1 AN. 6 MOIS.

Morlaix (ville), 12 fr. 6 fr. Département 14 7 Hors le département 16 8

ANNONCES: la ligne Annonces judiciaires 2 0 c. — diverses 2 0 — Réclames 30 — On est prié de remettre les annonces, au plus tard, la veille

de la publication du Journal.

Adresser à M a * 7 . HASL& Tout ce qui concerne • l'Administration

les Abonnements et les Annonces, rue de Brest, 36.

(Affranchir).

l e s Abonnements partent des 1 e r et 15 de chaque mois. — On reçoit les Annonces chez MM. HAVAS , LAFFITE et C i e , place de la Bourse, 8 , Paris. — Cliez MM. DONGREL et BULLIER, Place de la Bourse, 55, rue \ ivienne. — Et chez M. Adolphe EWIG, rue Fléchier, % Paris.

S O M M A I R E

FÊTE FATIONALE.

L L SOCIALISME SALUTAIRE.

L'INCENDIE DE DULCIGNO.

AUTKE SCANDALE RÉPUBLICAIN.

CHRONIQUE LOCALE.

MOUVEMENT DE LA POPULATION.

MERCURIALE. — BOURSE.

FETE NATIONALE

Le 29 septembre, jour consacré à saint Michel, le glorieux archange qui veille avec saint Rémi et saint Martin aux destinées de la France, est aussi le jour anniversaire de la naissance du roi de France.

Tous les ans, la France chrétienne et royaliste, qui est la vraie Frauce. célèbre cette double fête avec des démonstrations d'allégresse qui sont en même temps des gages d'une espérance certaine.

La fidélité à elle seule ne suffirait point à expliquer pareil enthousiasme. D'après toutes les données humaines, une cause qui n'a subi que des "défaites pendant cinquante ans est une cause perdue, anéantie. Cepen-dant, après ces défaites successives, après cedemi-sièele, elle se retrouve plus vivante, servie par des zélateurs plus nombreux et plus ardents que le jour de la chute pre-mière. La raison, c'est qu'en elle s'est iden-tifiée la cause même du droit et que la cause du droit ne meurt jamais. On a beau fausser l'esprit du vulgaire, on a beau en-tasser calomnies sur calomnies, dénaturer l'histoire, rien n'y fait, et chaque fois que la France opprimée par la Révolution sent un péril imminent ou caché se dresser de-vant elle, c'est toujours vers l'auguste re-présentant de la cause du droit qu'elle tourne ses regards, certaine de retrouver avec lui et le salut compromis et la dignité perdue.

Mais sans nous attarder dans ces ré-flexions, banales à force d'être justes, hâtons-nous de dire que jamais la fête du 29 septembre n'a été célébrée avec un entrain plus véritable, avec une affluence aussi considérable de royalistes qu'en 1880.

Ce phénomène prouve-t-il , comme nous l'indiquions tout-à-l'heure, que l'heure des grands dangers est proche et que la France refuse de se laisser entraîner à la suite d'aventuriers égoïstes ? Peut-être, et même nous sommes persuadés qu'il én est ainsi.

Toujours est-il que ce phénomène a vive-ment frappé les imaginations.

Tous les journaux — les journaux répu-blicains eux-memes, sont pleins des récits des manifestations royalistes, et tous en tirent des conséquences sur lesquelles il ne nous convient point d'appuyer, de crainte d'être taxés d'exagération.

Nous nous contenterons, pour terminer cet article, de donner la conclusion de deux journaux qui n'ont point passé jusqu'ici pour s'aveugler beaucoup sur les espé-rances de la légimité.

Voici d'abord comment s'exprime le Gaulois :

C'est aujourd'hui 20 soptombre l'anniversaire de la naissance de M. le comte do Chambord.

Alors que les religieux se préparent à re-prendre le chemin do l'exil, à l'heure où cer-taine secte républicaine s'eil'orce de l'aire revi-„ vre contre l 'Eglise les persécutions oubliées depuis 93, le Gaulois envoio ses vœux sincères et l'hommage rie son profond respect à celui qui garde intact, entre ses mains royales, lo précieux dépôt de nos croyances méconnues, do nos espérances ajournées.

Le Gaulois, on lo sait, n'est pas un organe attitré du parti légitimiste ; dévoué ù dos prin-

cipes plutôt qu'à uno cause, il a toujours lutté aux côtés de ceux que les événements, leur autorité personnelle ou l'énergie de leurs par-tisans désignaient pour diriger la bataille con-tre les révolutionnaires et les nihilistes fran-çais.

L e s circonstances mettent aujourd'hui M. le comte do Chambord en possession de ce rôle ; mais, si au sein de la République elle môme avait surgi un homme ou un parti capables de livrer le bon combat, notre concours ne lui eût pas fait défaut.

Notre publia se recrute dans tous les rangs conservateurs et n'exige pas de nous une profes-sion do foi particulière

Il en est de môme des administrateurs du Gaulois, tous choisis parmi nos plus forts action-naires, et qui n'apportent dans l'accomplis-sement de leur mandat aucune préoccupation politique ; ils ne veulent pas exercer un contrôle sur celte partie de la direction qui n'a point Irait aux intérêts dont ils ont la garde ; il leur suffit que nous cherchions la vérité sans esprit do parti, et que nous nous laissions guider par le seul souci de la prospérité publique.

Nos lecteurs reconnaîtront que nous nous sommes toujours appliqués à justifier cette con-fiance, et, daignant acceuillir nos vœux, M. le comte de Chambord, nous en avons l'assu-rance, saura bien en dégager l'intention.

Le Figaro est plus explicite : Mais, dit-on, la Monarchie est impossible. Impossible ! El pourquoi ? — Ce qui est im-

possible, c'est de refaire 4830, c'est de res-susciter le Prince impérial, c'est de relever le bonapartisme avec un homme qui a su inspi-rer les plus invincibles répugnances jusqu'à sou propre parti.

Et ce qui est plus impossible encore que tout le reste, c 'est le maintien du gâchis ac-tuel, c'est la durée d'un chaos où d'heure en heure tout s'affaisse et se décompose.

Il n'y a plus trois perspectives, trois termes du terrible problème qui nous enserre. Il n'y en a que deux : la Monarchie ou la République.

L'une est la solution ; — l'autre la dissolu-tion.

Choisissez !

Ainsi donc, les yeux sont dessillés et ceux qui aiment la France doivent venir au Roi.

L e s royal istes à Ste. A n n e d ' A u r a y

Auray, comme tous les ans, a été le théâtre de !a plus grande manifestation royaliste de France.

Reaucoup de Moríaisiens y ont pris part et nos lecteurs liront assurément avec intérêt le récit que nous euvoic notre collaborateur, M. Raoul Loky :

A Sainte-Anne d'Auray, le 29 septem-bre, les Bretons ont montré une fois de plus leur iidélité inébranlable aux vieilles traditions et l'ardeur de leur foi monar-chique.

Les poursuites et les condamnations qui suivirent la réunion de l'an dernier n'ont eu d'autre résultat que de rendre, en quel-que sorte nationale une fête qui, jusque-là, avait eu des apparences plus modestes.

Sans crainte d'être taxé d'exagération, j'évalue à dix mille le nombre de personnes venues de tous les points de la Bretagne.

A onze heures, la messe du Roi a été célébrée par Mgr révèquede Vannes, dans l'immense basilique qui ne pouvait contenir que la plus petite partie des fidèles.

On s'est ensuite réuni dans une vaste construction en bois destinée à nous pro-téger contre les chicanes de la police répu-blicaine.

Sur l'estrade, on remarque le général de Charette, M. de Monti, MM. Fresneau, de la Monneraye, sénateurs; Villiers, du Bo-dan, de Bélizal, prince de Léon, Le Goni-dec, députés; le comte Albert de Mun, de Cadoudal, Martin, ancien député, Gabriel Ferrère, de la Civilisation, etc.

M. de Lambilly, président du comité royaliste du Morbihan, prendía parole et,

dans une chaleureuse harangue, rappelle-les bienfaits de la Monarchie et les crimes de la Révolution. Lorsqu'il porte le toast d'usage à la santé du Roi, l'enthousiasme est indescriptible, les acclamations reten-tissent au loin et l'envie vous prend de saisir les drapeaux blancs des communes Morbihannaises qui tapissent les murs. . . . .

M. Mayol de Lupé, rédacteur de 1 U n i o n , nous a parlé des devoirs qui s'imposent aux royalistes et des raisons qui rendent invin-cibles leur fidélité et leurs espérances.

Enfin, un marin du Jjpistère M. Loaëc, qui s'était déjà révélé comme orateur au banquet de Rennes, nous a parlé de l'organi-sation royaliste au point de vue des pro-chaines élections.

Encouragés et réconfortés par la belle manifestation du 29 septembre, travaillons sans relâche au triomphe des idées qui peuvent seules sauver la France et qui se résument en trois mots :

Dieu, Patrie, Roi. Raoul LOKY.

Discours de M. de Lambilly

Voici quelques passages du beau dis-cours de M. de Lambilly et nous regrettons que le défaut d'espace nous empêche de le publier en entier :

Une vérité incomplète ne l'eiève pas une société, mais une vérité confirmée par le temps et entièrement proclamée peut la rétablir.

Dieu, en créant l'homme, lui a donné la liberté avec l'obligation de vivre en famille et en so-ciété; il lui a imposé le pouvoir domestique et le pouvoir public; l'autorité du père de famille et celle du Roi ; toutes deux découlent de Dieu et sont assurées par l'hérédité."

L'hérédité du trône est donc la garantie de toutes les hérédités, la sauvegarde de tous les héritages, de la famille et de la société.

Elle peut être attaquée par toutes les pas-sions, toutes les ambitions, toutes les convoi-tises, mais son principe est immuable, elle s'appuie sur le passé pour dominer l'avenir.

La monarchie traditionnelle héréditaire est donc légitime — elle est chrétienne par ses aspirations, par la famille qui la représente.

La maison de Rourbon non contente d'avoir créé, unifié, agrandi la France en s'appuyant sur le peuple, l'a rendue prospère, indu trielle et commerçante, a établi sa prépondérance dans le monde, par la gloire de son armée, de sa marine, l'influence de sa diplomatie, lui a mérité le titre incomparable de fille aînée de l 'Eglise; nos rois lui ont donné un saint et un martyr. L'oublierions-nous ?

Cependant lo descendant dé cette race il-lustre, l'héritier de nos rois, le dépositaire de notre gloire de nos traditions nationales est réduit ù gémir à l'étranger sur les maux de sa patrie absente. L'élude des dilficultés à sur-monter, des désastres à réparer, d'une société à refaire a mûri son intelligence, a grandi son cœur de catholique cl de Français. Cependant certains royalistes voudraient faire oublier ses aspirations, jusqu'à pour taire son nom, soi-disant pour hâter son retour.

Ah ! cela ne sera pas, Messieurs ! Les échos de nos provinces de l'Ouest ont déjà répété le cri de Vive le Roi! qui nous amènent ici.

En sortant de cette enceinte, livrons leur donc les paroles de Monsieur le comte de Chambord : « 11 no rétracte rien, ne regrette pas un acte et revendique hautement la part de de responsabilité dans les conseils qu'il donne à ses amis. »

A nous de nous y conformer les premiers ; elles ont pour garantie « sa conscience d'hon-nête homino et de Roi ; » lui sont inspirées par l'amour de sa patrie.

Elles feront comprendre combien il aime la France, lo peuple, la liberté ; le souci qu'il a de la dignité humaine.

Elles parviendront aux ouvriers cl leur ap-prendront qu'Henri de Rourbon ne s'adresse qu'à leur cœur, admire leurs vertus, a horreur de leurs passions, ne croirait pas les servir en les llatlant.

Elles seront entendues des agriculteurs, des commerçants, des industriels, des habitants de nos côlos qui sauront alors « qu'on [a sacrifié les intérêts permanents et véritables du pays à une politique personnelle et d'aventure. » '

Elles appendront à tous qu'Henri V est de son temps, n'abdiquera jamais, mais « ne veut « pas être le Roi légitime de la Révolution. »

Elles feront connaître que : le droit monar-chique est le patrimoine de' la nation et que l'héritier de nos rois ne peut décliner les de-voirs qu'il lui impose envers elle, » qu'il fait appel « à tous les talents, à tous les caractères élevés, à toutes les forces intellectuelles de tous les Français, pour concourir à la gloire de la France ; « qui ne peut concevoir de privilè-ges pour d'autres, lui qui ne ne demande « »iue « de consacrer tous les instants de sa vie au « bonheur de la France, et d'être toujours à la « peine avant d'être avec elle à l 'honneur. »

Elles se compléteront par cette déclaration : « Dieu aidant, nous fonderons ensemble et « quand vous le voudrez, sur les larges assises « de la décentralisation administrative et des « franchises locales, un gouvernement con-« forme aux besoins réels du pays.

« Nous donnerons pour garanties à ces li-« bertés publiques auxquelles tout peuple chré-« tiena droit, le suffrage,universel4honnêtement « pratiqué et le contrôle de deux Chambres, et « nous reprendrons, en lui restituant son « caractère véritable, le mouvement national de « la fin du dernier siècle. »

Je termine, messieurs, par ces dernières p a -roles empruntées à la bouche auguste du Roi : « A l'heure actuelle, l'indifférence et l'inaction seraient pour tout homme de cœur une honte et une trahison. «

Réveillons-nous donc de notre sommeil, ou-vrons les yeux aux réalités menaçantes, ne prêtons pas l'oreille aux mensonges de l'illu-sion... Religion, famille, propriété, ordre social, prospérité publique, tout est menacé. Rangeons-nons autour du Sauveur que Dieu nous garde, et qui, à l'exemple de son aïeul Henri IV, nous demande de nous rallier à son étendard sans tâche. « Dans ses plis glorieux, il apportera l'ordre et la liberté. « Français, ouvrez ! C'est la fortune de la France, et Vive le Roi !

Messieurs, à la santé du Roi ! Vive le Roi !

Incident.

Au début de la séance, M. le comte Alexandre de Monti a donné lecture, an milieu d'un profond silence, de la dépêche suivante qui lui avait été adressée par ordre du Roi :

« Le Roi, sans attendre le récit de la « grande fête annuelle, tient à ce que ses « amis sachent dès leur arrivée à Sainte-« Anue-d'Auray, qu'il est au milieu d'eux « par la pensée et par le cœur ; les remer-« cie chaleureusement de leur vœux, de « leurs prières, de leurs souhaits, de leur « indomptable fidélité. »

Les cris mille fois répétés de : Vive le Roi ! vive Henri V ! répondent à ce souve-nir royal et le silence ne se rétablit qu'au moment où M. le comte Gabriel de Lam-billy prend la parole.

A . P a r i s

Nous regrettons de ne pouvoir donner en entier le récit des fêtes célébrées dans les vingt arrondissements de Paris, mais nous tenons au moins à donner quelques frag-ments du discours prouoncé par M. des Houx au banquet du neuvième :

Est-il explicable qu'après cinquante ans d'interrègne, il existe des royalistes, et que noire parti n'ait pas sombré dans l'indifférence universelle, comme en Angleterre celui des Jacobites ?

Noire génération est trop jeune pour avoir gardé les traditions et les souvenirs qui obli-gent à la fidélité. Certes, personne ne salue plus respectueusement que je ne fais ces no-bles, ces admirables attachements, ces indomp-tables fidélités qui, au milieu du tourbillon des événements, ont conservé intact le dépôt des principes et des doctrines de la royauté. (Ap-plaudisse mcnts.j Mais nous, qui appartenons, par notre âge, tout entiers au présent, nous, qui n'avons conu le passé que par des récits, et souvent par des calomnies, comment se fait-il que le présent ne nous ait pas conquis, et que la Révolvtion n'ait pu réussir à nous attacher à elle ?

Ah ! c'est que la Révolution a fait banque-route à toutes ses promesses ; c'est qu'elle ne nous a montré que des parjures ! (Mouvement prolongé.)

Page 2: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR WIRIONEZ (La Vérité)

Elle a promis à nos pères la liberté ! (Rires) et sous la République' c'est un mot qu'on ne peut prononcer sans exciter le rire ; la liberté républicaine est une dérision. (Bravos.)

Elle leur a promis l'égalité ! Elle leur a donné la concurrence des convoitises qui s'entre-dévorent, l'appétit insatiable des places, la curée des fonctions publiques. L'égalité ! Mais quel est celui dos républicains qui admetto des égaux ? Chacun veut rompre l'échelle à l'échelon qui le porto, n'admettant que des inférieurs. (Très-bien ! — Bravos !)

La fraternité ! Ah ! la fraternité républicaine nous présente un joli spectacle ! Quand les citoyens ne so mitraillent pas et ne se dépor-

, tent pas mutuellement, Usez leurs journaux et voyez comme ils se traitent ! La presse tout entière n'est plus aujourd'hui qu'une succui-sale do la halle, l'invective et 1 injure forment | le style habituel de leurs conversations frater- | ternellcs. (Rires et Applaudiseements.)

A qui a profité la Révolution ? « Le Roi ne veut pas ! » dit-on. Jamais calomnie n'a été plus audacieuse. Cet hiver, allant saluer à Goritz, Monsieur

le comte de Chambord, j'ai recueilli de cette bouche qui n'a jamais trompé personne, l'as-surance que notre Roi était pénétré de son de-voir envers nous, de cet impérieux devoir qui est le premier devoir royal, celui de ne pas manquer à son peuple ! (Bravos.)

J'en jure par la parole royale, le roi de France veut nous sauver ! (Applaudissements prolongés.)

S'il ne le peut encore, c'est que nous ne le voulons pas assez ; c'est que notre désir est trop souvent indolent, inactif, et lâche ! c'est que tous, nous ne faisons pas tout notre de-voir ! (Exclamations : Si ! si ! nous le ferons !) Nous nous laissons trop occuper, trop dis-traire soit par nos intérêts, soit par nos plai-sirs, soit par notre paresse.

Nous sommes le parti le plus nombreux. Ja-mais l'Empire, avant sa constitution, n'a compté autant d'impérialistes qu'il y a en France au-jourd'hui de royalistes. (C'est vrai !) Les répu-blicains n'étaient qu'une poignée et celte poi-gnée a conquis la France ! Ah! nos adversaires ont eu des vertus que nous n'avons pas !

Mais déjà nous commençons à nous former à la lutte politique. La nécessité nous presse, et nous obéissons. De nos banquets sortiront des comités, une action suivie.

Puisse cette soirée être féconde pour l'avenir de notre neuvième arrondissement ! (Oui oui, nous nous organiserons !)

Messieurs,

Je bois au Roi de France ; je bois à la famille royale, dont la fécondité intarie depuis dix sit'cles, promet à la France la perpétuité do ces glorieuses destinées quo la Révolution n'a pu qu'interrompre. (Applaudissements prolongés.)

L ' a d r e s s e

Voici le texte de l'Adresse qui a été couverte de signatures dans tous les banquets à Paris :

Monseigneur, Le lendemain (lu 14 juillet, nos cœurs

étaient tristes ! Nous ne nous sommes pas réuni, pour fêter la Saint-Henri ; nous avons prié pour vous eu pleurant sur nous.

Aujourd'hui, Monseigneur, nouscélébrons l'anniversaire de votre naissance et nous venons affirmer une fois de plus nos res-pectueux sentiments i t notre inaltérable dévouement pour le chef de la Maison de France !

Plus que jamais nous croyons que par VOU9 seul, Monseigneur, nous aurons la paix et la liberté ;

Que seul vous pouvez assurer l'avenir et ramener la confiance qui permet au tra-vailleur de gagner honnêtement sa vie.

Nous avons choisi le 29 septembre pour boire à celui que Dieu nous a donné, à celui que Dieu nous rendra.

Et dont nous sommes les très humbles, très obéissants et très fidèles serviteurs.

\

- ......gTjoCTyjQlXQÏsJ-

L e s o c i a l i s m e s a l u t a i r e .

Le petit Gambetta do Morlaix prétend faire du socialisme inortensif ? Mais il dit cela pour se vanter, car tous nous croyons fermement que M. le docteur Lefebvre ignore aussi bien ce que c'est que le socialisme inoiïcnsif ou lo socialisme offensif. On peut mémo présumer qu'il ne sait pus du tout ce quo c'est que le so-cialisme tout court et selon lui lo meilleur des socjalismes est celui où l'on a les meilleures sinécures..

Nous ne partageons point son avis. Nous pensons qu'il y a doux espèces de socialismcs, celui qui a pour but le malheur do la société, c,est le socialisme révolutionnaire, et celui-là nous n'en voulons point. 11 aboutit générale-mont à la Commune. Il y a aussi h; socialisme qui a pour but lo bonheur do la société ; c'est le socialisme chrétien et celui-là nous le vou-lons ardemment.

Un penseur profond, que dédaigne cepen-dant M. le docteur Lefebvre, l'a très sérieuse-ment étudié, Dans une série de lettres qui s'espacent sur un laps de temps de 10 ans, il a formulé ses idées sur la question et dans un style que nous souhaitons à M. le docteur d'at-teindre ou seulement de comprendre.

Co penseur c'est le roi de Franco et le mo-ment ne saurait être mieux choisi pour publier des fragments de ces lettres.

C'est avec un bien grand plaisir quo j 'ai appris tous les efforts qui sont laits pour hâter le progrès do la culture en France, et surtout pour améliorer le sort do la classe agricole. Je ne cesserai de recommander à

tous ceux qui sont restés (idoles à notre cause d'habiter le plus possible leurs terres, et de donner l'exemple de toutes les amélio-rations utiles. C'est le vrai et le seul moyen de détruire les préventions injustes et de rendre à la propriété foncière la part d ' in-fluence qui lui appartient, et qu'il serait si utile qu'elle obtînt dans l'administration et la conduite des affaires du pays.

(Au comte de Turenne 27 juin 1844).

Je regarde comme un devoir d'étudier dès à présent tout ce qui se rattache à l 'organi-sation du travail et à l'amélioration du sort des classes laborieuses. Queis que soient les desseins do la Providence sur moi, je n 'ou-blierai jamais que le grand roi Henri IV, mon aïeul, a laissé à tous ses descendants l'exemple et le devoir d'aimer le peuple. C'est là un héritage qui ne peut m'être enlevé, et mes amis ne sauraient me rendre un meil-leur service que de faire connaître ces sen-timents qui sont dansmon cœur.

Je saisis avec plaisir cette occasion pour vous féliciter de la courageuse persévérance avec laquelle vous necessezde défendrre,àla tribune, les véritables intérêts de la France et la cause du peuple, de ce peuple si souvent trompé et dont on s'occupe si peu.

(A M. Dubouchage, il octobre 1844.)

Je désire qu'à l'occasion de mon mariage, le.-; pauvres aient part à la joie que m'inspire celte nouvelle preuve de la protection du Ciel sur ma famille et sur moi, et il me pa-rait que ceux de Paris ont un droit part icu-lier à mon intérêt : car je n'oublie pas que c'est dans cette ville que j e suis né et que j 'ai passé les premières années de ma vie. Je m'empresse, en conséquence, de vous an-noncer que j e mets à votre disposition une somme de vingt mille francs que je vous charge de distribuer.

Dans la répartition de ce secours, vous n'aurez égard à aucune considération qu'à celle des besoins et de la position plus ou moins malheureuse de chacun.

(Au marquis de Pastoret, • 6 octobre 1844.)

Dans toutes les occasions, j 'ai hautement manifesté ma conviction que le bonheur de la France ne pouvait être assuré que par l'alliance sincère des principes monarchiques avec les libertés publiques. Tout ce qui tien-dra à ce but aura toujours mon approbation.

(Au vicomte de St-Priest, 22 janvier 1848.)

J'ai employé les longues années de mon exil à étudier les choses et les hommes. Je comprends les conditions que le temps et les événements ont faites à la société ac-tuelle; je reconnais les intérêts nouveaux qui, de toutes parts, se sont créés eu France, et le rang social que se sont légitimement acquis l'intelligence et la capacité. Si la Pro-vidence m'appelle sur le trône, j e prouverai, je l 'espère, que je connais l'etendue et la hauteur île mes devoirs. Exempt de préju-gés, loin de me renfermer dans un esprit étroit d'exclusion, je m'efforcerai de laire concourir tous les ' talents , tous les carac-tères élevés, toutes les forces intellectuelles de tous les Français, à la prospérité et à la gloire de la France.

(Au duc de Noailles, 5 octobre 1848.) Mon règne ne saurait être ni la ressource

ou l 'œuvre d'une intrigue, ni la domination exclusive d'un parti.

(A M. Derrycr, lo janvier 1849.) En parcourant les listes nombreuses qui

m'ont été apportées, j'ai été heureux et lier de compter tant d'amis dans les classes labo-rieuses. Etudiant sans cesse les moyens de leur être utile, je connais leurs besoins, leurs souffrances, et mon regret le {»lus grand est que mon éloiguement de la patrie me prive du bonheur de leur venir en aide et d'améliorer leur sort.

(Aux ouvriers de Paris, 25 août 1849.) Le seul moyen de combattre efficacement

le paupérisme et ces doctrines pernicieuses qui le rendent plus dangereux encore, est de travailler sans relâche à l'amélioration, à la foi religieuse, intellectuelle, morale et ma-térielle des classes malheureuses.

(A M. Debausset, i r novembre 1849.) Vous savez ce quo j e pense de la liberté

individuelle et des garanties que lo sentiment public réclame contre l'arbitraire. C'est s u r -tout dans le respect des lois, dans l 'honnê-teté et la moralité des dépositaires du pou-voir que sont les véritables et les plus sures garanties de ce droit essentiel ainsi (pie de tous les autres.

Le système actuel tic recrutement pèse trop inégalement sur la population, ot il me parait susceptible d'être pareillement amé-lioré. Le problème à résoudre est de 110 por-ter aucune atteinte à la force militaire do la France, tout en aeordarit aux classes pau-vres la faculté do s'exempter du service, moyennant un sacrilice en rapport avec les ressources que leur procure leur travail. En emps de paix, c'est facile ; en temps de

guerre, co n'est peut-être pas impossible, et rien ne sera épargné pour atteindre ce but.

(A M. T..., 12 juin 1855.)

Exclusion de tout arbitraire; le r égnen t lo respect des lois ; l 'honnêteté et le droit partout; le pays sincèrement représenté, volant l'impôt et concourant à la confection

i I

des lois ; les dépenses sincèrement contrô-lées ; la propriété, la liberté individuelle et religieuse inviolables et sacrées ; l 'admini-station communale et départementale sage-ment et progressivement décentralisée ; le libre accès pour tous aux honneurs et avan-tages sociaux ; telles sont, à mes yeux, les véritables garanties d'un bon gouvernement et tout mon désir est de pouvoir un jour me dévouer tout entier à l'établir en France et à assurer ainsi le repos et le bonheur à ma patrie.

(A M. Cbapot père, 15 février 1856.) ... La royauté a toujours été la patronne

'des classes ouvrières. Les établissements de saint Louis, les règlements des métiers, "le système des corporations en sont des preuves manifestes. C'est sous cette égide que l'industrie française a grandi, et qu'elle est parvenue à un degré de prospérité et de juste renommée qui, en 1789, ne l'a laissée inférieure à aucune autre.

Qu'avec le temps et à la longue les insti-tutions aient dégénéré ; que (les abus s'y soient introduits, c'est ce que personne ne consteste.

Louis XIV, un de nos rois qui ont le plus aimé le peuple, avait porté ses vues sur les améliorations nécessaires ; mais les écono-mistes qu'il consulta servirent mal ses pater-nelles intentions, et tous leurs plans échouè-rent. L'Assemblé constituante ne se contenta pas, ainsi que l'avaient demandé les cahiers, de donner plus de liberté à l 'industrie, au commerce et au travail ; elle renversa toutes les barrières, et au lieu de dégager les asso-ciations des entraves qui les gênaient, elle prohiba jusqu'au droit de réunion et la faculté de concert et d'enlende. Les jurandes et les maîtrises disparurent. La liberté du travail fut proclamée, mais la liberté d'asso-ciation fut détruite du niêmo coup. De là cet individualisme dont l'ouvrier est encore au-jourd'hui la victime. Condamné à être seul, la loi le frappe s'il veut - s 'entendre avec ses compagnons, s'il veut former pour se dé-fendre, pour se protéger, pour se faire représenter, une de ces unions qui sont de droit naturel, que commande la force des choses, et que la société devrait encourager en les réglant.

(Lettre aux ouvriers, 20 avril 1865.)

L'équité, la politique et l'intérêt de tous sollicitent donc pour l 'agriculture les soins éclairés et le constant appui d'une protection eflicace. Aussi la Royauté l 'a-t-elle eue de tout temps en grande estime et en haute fa-veur. Qui n'a gardé le souvenir du mol si populaire de mon aïeul Henri IV, vive expres-sion de sa sollicitude pour le bien-être de l 'agriculture?

(Lettre sur l'agriculture, 12 mars 1866.) Un pouvoir fondé sur l'hérédité monarchi-

que, respecté dans son principe et dans son action, sans faiblesse comme sans arbitraire, le gouvernement représentatif dans sa puis-sante vitalité, les dépenses publiques sérieu-sement contrôlées, le règne des lois, le libre accès de chacun aux emplois ei aux honneurs, la liberté religieuse et les libertés civiles consacrées et hors d'atteinte, l 'administra-tion intérieure dégagée des entraves d'une centralisation excessive, la propriété foncière rendue à la vie et a l'indépendance par la di-minution descharges qui pèsent sur elle, l'a-griculture, le commerce, l'industrie constam-ment encouragés, et au-dessus de tout cela, une grande chose : l 'honnêteté, l 'honnêteté qui n'est pas moins une obligiion dans la vie publique que dans la vie privée : l 'honnêteté qui fait la valeur morale des Etats comme des particuliers.

(Au vicomte de Saint-Priest, 9 décembre 1867.)

Vous savez combien ces grandes questions économiques d'où dépend le sort de notre agriculture et de notre commerce, et qui ont été tranchées si légèrement par le gouver-nement, ne préoccupent avec juste raison. Elles font l'objet des études de tous ceux qui ont à cœur le bien de leur patrie.

Gouverner ne consiste pas à flatter les pas-sions des peuples, mais à s'appuyer sur leur vertu.

Ne vous laissez plus entraîner par de fata-les illusion». Les institutitions républicaines qui peuvent correspondre aux aspirations de sociétés nouvelles ne prendroritjamais racine sur notre vieux sol monarchique.

Pénétré des besoins do mon temps, toute mon ambition est de fonder avec vous, un gouvernement vraiment national, ayant le droit, pour base, l 'honnêteté pour moyen, la grandeur inorale pour but.

Effaçons jusqu 'au souvenir de nos dissen-sions passées, si funestes au développement du véritable progrès et de la vraie liberté.

Français, qu'un seul cri s 'échappe de notre cœur :

Tout pour la France, par la France et avec la France.

( Manifeste au peuple français, 9 octobre 1870)

. . . Dégageant la question ouvrière, cette question capitale de notre temps, des nuages amoncelés sur elle par les utopies de tant d'économistes cl do rêveurs, vous vous êtes mis îv. -oluinent à l'ouvrage. Vous avez créé l 'usine du Valdes-Bois qui fonctionne au grand jour .

Vous n'avez pas écrit de gros livres, vous

contentant de répondre par des actes, et l'é-vidence des faits a bientôt dissipé tous les doutes et réduit à néant toutes les fausses théories.

Un grand nombre de bons esprits en t re -voyaient bien dans la corporation chrétienne la solution dure doutable problème qui s'impo-sait à leurs recherches, mais il fallait avoir le courage de le dire et l'énergie de le prouver.

Voilà ce que vous avez fait, monsieur, c'est votre mérite dans le présent, ce sera votre gloire dans l'avenir.

(A M. Léon Harmel, 6 sept. 1877.) On a répété à satiété que j 'avais repoussé

volontairement l'occasion merveilleuse de remonter sur le trône de mes pères.

Je me réserve de faire, quand il me plaira, la lumière totale sur les événements de 1873 ; mais, encore une fois, mon vieil ami, j e vous remercie d'avoir protesté avec l'indignation que mérite un pareil soupçon.

Vous auriez pu ajouter, parce que cela est vrai, que le retour.de la monarchie tradition-nelle correspondait aux aspirations du plus grand nombre; que l'ouvrier, l'artisan, le laboureur, entrevoyaient avec raison ces paisibles jouissances de la vie laborieuse, dont, sous la paternelle autorité du chef de famille, tant de générations dans le passé avaient connu les douceurs; qu'en un mot, le pays attendait un roi de France, mais que les intrigues de la politique avaient résolu de lui donner un maire du palais. Si, devant l 'Europe attentive, au lendemain de désastres et de revers sans nom, j 'ai montré plus de souci de la dignité royale et de la grandeur de ma mission, c'est, vous le savez bien, pour rester fidèle à mon serment de n'être jamais le Roi d'une faction ou d'un parti.

(Au marquis de Foresta, 26 juillet 1879.)

Nous n'invitons point M. le docteur Lefebvre à lire ces belles pages. Il en sait assez comme çà et n'a plus becoin de s'instruire, mais nous conseillons cette lecture à tous les hommes de bonne foi et ils verront peut-être se dissiper bien des préventions et sur les hommes et sur les choses.

naOQOOOOK L ' I W C Ë ^ D I E S > Ë D U L C 1 G N A

Nous empruntons à un journal républi-cain, le Télégraphe, le récit de cette affreuse catastrophe :

Le Times annonce que Dulcigno a été in-cendiée par les Albanais. Nos plus tristes prévisions sont dépassées. Le désastre dé-passe celui de Parga. Parga fut abandonnée par ses habitants ; plutôt que de rester sous les pachas turcs, ils laissèrent leurs maisons, leurs champs, traversèrent la mer, s'expa-trièrent aux îles Ioniennes. L'Europe, au récit de l'exil d'un peuple, frémit d' indigna-tion et de pitié. Elle recueillit ces bannis volontaires ; elle voulut qu 'une indemnité leur lut payée, comme prix de leur ville et de leurs terres.

Mais qu'était-ce que Parga, à côlé de Dul-cigno ! Les Parganistes désertaient leur pa -trie ; les Dulcignotes ont brûlé la leur. Ils l'avaient bien promis, dans une déclaration aux consuls européens, dont nous parlions avant-hier. « Oa nous apprend, disaient-ils, que les flottes des puissances européennes arrivent pour livrer notre chère ville aux Monténégrins. Nous nous laisserons écraser plutôt que de nous soumettre. »

Ils ont fait mieux. Ils n'ont pas attendu qu'on les écrasât.

La date des opérations contre eux avait été fixée, dans un conseil tenu à Cettigne, jeudi dernier : c'est la veille du jour dit, c'est mercredi (pie Dulcigno a été brûlé. La flotte n'y trouvera plus rien sur quoi exercer son prestige 011 sa puissance.

Voilà donc le premier résultat de l ' inter-vention européenne ! Le concert des puis-sances peut-être fier de son œuvre, et sa tâche de pacification s'annonce bien !

Mais ce n'est pas seulement l'humanité qui a à se plaindre de cette triste aventure. La diplomatie — dont les intérêts, dans ces derniers temps, ont paru assez distincts de la cause de l'humanité pour qu'on ait le droit de les considérer à part — la diplomatie n'a pas à se féliciter pour son prestige.

Dulcigno était le seul point de l'Adriatique où la démonstration navale pût avoir prise à la rigueur. Dulcigno s'avance dans la mer, elle est sur une colline assez escarpée, qui forme promontoire, et qui1 se rattache à la terre par un isthme de peu d'élévation. Elle s'offre ainsi de presque toutes parts au feu d'une flotte. Sa citadelle, qui, d'ailleurs, sur les 350 ou 400 maisons de la ville, n'en con-tenait que 50 ou GO, est un vieux château-fort en ruines, sans armement. C'était une ville sans défense. On pouvait lui couper ses communications, l'avoir à merci sous le ca -non, en disposer par la terreur.

Voilà sur quoi l'on comptait pour la forcer à se rendre. Elle avait déjà peur, assurait le Times, « 011 y signait des contre-pétitions en réponse à la déclaration envoyée aux con-suls. »

Eh bien ! c'est cette maigre proie, c'est cette cible imperceptible offerte à dix cui-rassés, à plusieurs douzaines de canons de quarante à quatre-vingts tonnes, qui a d is -paru. La flotte n'a rien devaut elle. La dé -monstration navale es t annihilée.

N'allez pas croire, au moins, que ce soit là une façon de soumission propre aux gens

Page 3: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR WIRIONEZ (La Vérité) de ce pays. Les Dulcignotes n'ont pas fait cet exploit inouï, ils n'ont pas dépassé Moscou — car Moscou fut brulé sur ordre, et l'incendie fut fait aux frais du gouvernement — ils n'ont pas devancé le sort dont ils pen-saient leur ville menacée par la flotte euro-péenne, pour donner une marque de défé-rence aux désirs de l'Europe.

11 faut voir les choses en face : l'exaltation de cette population est un signe ; elle donne le degré de désespoir et de résolution où est montée l'Albanie. On a douté du sérieux de la ligue albanaise; on demandait ce que la Porte payait les accès de patriotisme des chefs schkipétars. Dulcigno en feu était né-cessaire pour convaincre les récalcitrants, pour leur éclairer la réalité. Au moins qu'il leur suflise.

Maintenant, ce que nous prédisions triste-ment va se réaliser : les Albanais se retirent dans les terres, en face des seuls Monténé-grins. C'est entre ces deux races désormais qu'est la guerre. Et l'Europe, qui l'a prépa-rée, l 'Europe qui a croisé les fers, est là, avec sa flotte, impuissante, réduite à assis-ter à cette sanglante histoire dont elle est l'auteur véritable.

Une catastrophe qui frappe lout un peu-ple ; une guerre d'extermination rallumée sous prétexte de paix à rétablir ; une res-ponsabilité immense associée, par un com-ble de maladresse, à une impuissance avé-rée, tel est le bilan de la diplomatie euro-péenne dans l'Adriatique.

L'histoire n'enregistre pas de plus lamen-table échec.

Ceux qui conduisent la diplomatie en Eu-rope n'ont pas à être fiers ; — à moins qu'ils ne poursuivent de secrets desseins et que tous ces bouleversements ne soient leur but même.

Ceux qui conduisent la diplomatie euro-péenne, MM. Gladstone et de Bismarck sont, en effet, de grands coupables. Ceux qui marchent h la remorque de ces viola-teurs du droit des gens, de ces contemp-teurs de la liberté humaine, et qui lancent leur paya dans des aventures sans issue, dans le but de se tailler je ne sais quel rôle historique, M. Gambetta et ses complices sont de grands criminels.

Et les républicains sont leurs dupes.

Nous lisons dans le National, journal ré-publicain.

Bien inspirés cette fois et plus libres d'ail-leurs, du fait de l 'absente de M. Constans, les ministres ont écouté le vœu de l'opinion et ont fait le possible pour dégager la Franco des responsabités qu'encourrait à bref délai qui-conque aura été dupo ou complice dans l'aven-t u r e delà démonstration navale.

Nous laissons à d'autres le soin de gémir sur l'échec moral infligé à l 'Europe par la Tur-quie. L'Europe et la France avec elle avaient fait une soitise. Les ministres ont été sages en ivfusant de la taansfoimer, par entêtement, en un véritable crime international, et ils ont droit, pour leur fermeté, àjla gratitude publique.

On a remarqué l'allusion, fort maligne à «l'absence de M. Constans ». Nul n'ignore, en effet, que M. Constans est le séide fidèle de M. Gambetta, et M. Gambetta, à en juger par les articles guerriers que prodigue la République française depuis quinze jours, n'est assurément pour rien dans les instruc-tions pacifiques adressées à l'amiral Laf'ont.

Sauf quelques jotu naux complètement in-féodés à ce monarque d'un nouveau genre, qualifié ces jours-ci par la République fran-çaise de « récepteur de l'opinion publique, » la presse, sans distinction d'opinion politique, ne s'y «rompe pas, et traite sévèrement ces dangereuses velléités de jouer au Napo-léon I o r . Comment s'y troinperait-t-on, quand on lit par exemple, des nouvelles aussi ébou-riffantes que celle-ci :

Le fils de M. Gladstone, qui a eu jeudi et vendredi des entrevues à Villc-d'Avray avec M. Gambetta, est revenu ce matin à Londres.

M. Gambetta et le premier ministre anglais sont d'accord sur tous les points, y compris la Grèce.

Comment ! voilà un homme qui n'est * que député et président do Ut Chambre, qui n'a aucune responsabilité, et il traite directement avec le premier ministre de l'Angleterre, et il a une politique à lui, et M. Gladstone a l'air de tenir cette politique personnelle pour la politique certaine de la France, l 'expres-sion même de la volonté du pays !

C'est simplement plaisant. Le Constitu-tionnel dit là-dessus le dernier, le vrai mot.

La question se pose dans ses trois termes : M. Gambetta veut la guerre, la Franco veut la paix.

I)e M. Gambetta ou de la France, qui aura le dessus

M. Gambetta est tout puissant, c'est possible ; sa République française ost fort crànc dans son entrain gnerr ier ; elle pousse ardemment le cri : Léon le veut ! comme on disait au moyen Age : Dieu Je veut ! —lOOQQOTTnnii

Autre «candóle républicain

ment de l'Yonne, elle a imprimé ce. qui suit : Nous disions dans notre premier numéro :

« Il faut que la République se tienne en garde contre certaines compromissions, qu'elle écarte, loin d'elle certaines situations et certains spec-tacles. » Nous ajoutions : « Le parti qui n'a pu difinitivement triompher que parce qu'il repré-sente la justice, la vérité, la probité, doit parti-culièrement repousser avec indignation des défenseurs qui forment une imtilhèse vivante avec ces éternels principes. »

Les idées que nous avions exprimées corres-pondaient si bien au sentiment général que, de toutes parts, nous arrivaient les encourage-ments. C'était M. Paul Bert nous écrivant :

« Je souhaite à votre tentative succès et pros-« périlé. Je crois à sa nécessité en ce pays, pour « des raisons que conaissent nos amis comme « nos ennemis. Qui n'a pas reçu les confiden-« ces attristées do ceux-là et n'a eu à subir les « railleries justifiées de ceux-ci ? Il faut que « cette situation cesse, pour la dignité, pour « l 'honneur même des républicains. »

C'était M. Ribière nous promettant, « avec « le succès, le mérite d'une entreprise oppor-« tune et nécessaire. » C'étaient, M. Flandrin nous montrant le but, « la défense de la Répu-« bliquo par ses amis, ses amis vrais et non « des exploiteurs intéressés » ; M. Bonnerot se félicitant de ce que la presse départementale allait compter un organe « dégagé de tout in-« térêt commercial » ; M. Rapin nous assu-rant de tout son concours T< pour débarrasser « le département de l'Yonne d'une influence « malsaine, compromettante, honteuse » ; MM. Gharton, Dethou, Rathier, Massot, Boudard, Lancôme et tant d'autres, tous nous donnant un témoignage do confiance « pour le dévoue-« ment, la bonne volonté, l 'énergie, la ténacité » que nous prenions l'engagement d'apporter dans l'accomplissement de notre tâche.

Que l'occasion se présente, et elle se pré-sentera, nous montrerons ce que valait notre promesse de dire haut et ferme la vérité, de poursuivre sans trêve ni merci les charlatans et les exploiteurs. . '

Mais si nons sommes décidés à aller jus -qu'au bout, si nous ne craignons pas d'étaler nos plaies pour y porter le fer rouge, de se-couer les jougs honteux, d'éclairer le chemin pour qu'on se garde de certains bourbiers in-filmes, nous devons trouver des auxiliaires.

A nous l'obligation de prendre les faits et les hommes, d'exposer les uns dans leur simpli-cité éloquente, de dévoiler les autres et les montrer tels qu'ils sont.

A ceux qui ont reçu plus particulièrement la garde de l 'honneur républicain, le devoir de veiller avec soin sur le dépôt qui leur est con-fié. — Qu'ils tiennent leur mandat du gouver-nement ou du suffrage des électeurs, ils ont même mission : frapper sans pitié ceux que leur improbité rend indignes de servir la Ré-publique.

Nulle considération ne peut être assez puis-sante pour détourner le châtiment de la tête des coupables. Les épargner, c'est frapper le parti républicain !

Ainsi divisée, la besogne devient facile : elle se fera.

La Petite République est fière d'avoir été jugée digne d'en prendre sa part, et, si elle ne se croit pas nécessaire, comme le lui ont dit ses amis, elle s'efforcera du moins d'être utile.

Après Ferrand, BonnetDuverdier, Dupor-tal, etc, ils y passeront tous et le pays, après de tristes expériences, apprendra qu'il a été commandé par de vulgaires filous.

La Petite République est obligée d'avouer qu'il se passe dans le parti républicain de bien sales histoires.

Dans une édition spéciale pour le départe-

C H R O N I Q U E L O C A L E MORLAIX ET LA BRETAGNE

Les prochaine» élections mu-nicipales. L'ennemi veille et se prépare au combat,

il va livrer le suprême assaut, il sait que les conservateurs s'endorment facilement dans les délices de Capoue. Cependant le temps est précieux ; la date des élections munici-pales paraît devoir être lixée dans la pre-mière quinzaine de novembre. Si nous ne voulons pas être surpris, veillons aussi et surtout agissons !

Que chacun fasse son devoir dans sa r é -gion, dans sa commune. Si les honnêtes gens, car il ne s'agit plus d'opinion politique, déploient, pour la défense de la liberté ou du bien public un zèle égal à celui de leurs ad-versaires pour le triomphe du mal, les can-didats honnêtes seront vainqueurs dans la majorité des communes de France ; alors 011 pourrait retrouver, pour les élections légis-latives de 1881, ces milliers d'électeurs qui, en 1871, chassèrent d'un pouvoir usurpé les intrus du 4 septembre.

Jusqu'ici, les électeurs ruraux, à part ceux de la 3" circonscription de Brest, n'ont guère eu conscience du péril ; nous estimons qu'ils doivent commencer à voir clair.

La destruction du christianisme est le projet infernal (pic veulent réaliser leé hom-mes maîtres du pouvoir. L'expulsion dos religieux enseignants a été le premier acte d'hostilité ; aujourd'hui on va bannir rensei-gnement religieux des écoles primaires.

Les maîtres chrétiens seront remplacés par des instituteurs imbus des doctrines maté-rialistes ou alliées. L'Etat jacobin leur livrera l'âme des enfants pour la façonner à leur image et suivant le nouveau programme. Sous une sanction pénale, les pères de famille seront oblir/és d'envoyer leurs petits enfants dans ces écoles, où il sera interdit de pro-noncer le nom do Dieu.

Ce sera une tyrannie implacable, révol-tante, et cependant ce programme impie s'appliquera à la lettre, si les francs-maçons

qui nous gouvernent restent les maîtres, après les élections de 1881.

Les hommes des classes moyennes et éle-vées ont de grands devoirs à remplir ; il leur appartient de provoquer, dans les rangs du peuple, la réaction nécessaire pour combat-tre efficacement ces dangereux tyrans, en-rôlés sous la bannière de l'athéisme, qui ont résolu d'achever l'œuvre révolutionnaire, en effaçant jusqu'au dernier vestige du chris-tianisme et de la liberté en France.

Tous les électeurs éclairés ont une mission de défense sociale : chacun, dans le cercle de ses relations, doit user de son influence et devenir un apôtre, un chel de groupe, sans cesse occupé à stimuler les indolents, à ou-vrir les yeux aux aveugles.

L'heure est grave, le moment critique est venu ; les conservateurs auront à répondre non-seulement de leur vote personnel, mais de tous les votes qu'avec quelque activité et un peu de zèle, ils eussent pu rallier à la dé-fense de l'ordre social et de la liberté chré-tienne.

C'est la guerre à mort à la religion et à toutes nos institutions nationales ; clergé, magistrature, armée. Il n'y a plus à badiner; cette fois le péril est immédiat, il s'agit de vaincre ou de périr.

Ainsi donc, que l'on s'organise sans re -tard et que l'on agisse. Par les scrutins de ces dernières années, on est arrivé à con-naître à peu près, daus chaque commune, les électeurs qui ont contracté la coupable habi-tude de s'abstenir ; c'est auprès de ceux-là qu'il faut agir ; on doit s'efforcer de leur faire comprendre que, désormais, l 'absten-tion serait une faute irréparable. — Plus d'abstentions ! plus de défaillances ! plus de lamentations stériles ! plus d'objections dé-courangeantes ! Il faut tenter l'impossible et vaincre ou être prêt à perdre son bien, sa liberté et peut-être sa vie. Il n'y a plus de milieu ; M. Gambetta, lui-même, est à bout de ficelles, et si les élections sont radicales, la poussée sera tellement forte, que le Génois, malgré toutes ses ficelles, sera emporté par le torrent, et-nous toucherons à l'anarchie sanglante.

Les élections municipales seafrit la p r é -face des élections législatives et permettront d'en augurer le résultat.

Le Patriote de l'Ouest raconte le fait sui-vant : « Des réservistes manœuvraient la semaine

dernière dans un champ aux environs de Vannes. L'orage grondait en ce moment. Tout à coup la foudre tomba dans ce champ et la commotion fut si violente que vingt ré-servistes, qui se « sentaient les coudes », pour employer le terme militaire, furent renversés par terre, en même temps que le képi de, l'officier qui les commandait était enlevé de sa tête, volait et retombait mis en pièces.

« Les réservistes renversés en ont été fort heureusement quittes pour la peur et une chute assez dure. »

ADMINISTRATION DES DOUANES. — A V I S . — L e public est prévenu que l'adjudication de la fourniture des effets d'habillement, d'équipe-ment et de coiffure qui devait avoir lieu le 3 octobre prochain, à l'Hôtel de la Direction des Douanes, à Brest, est remise à une épo-que que sera ultérieurement indiquée.

MOUVEMENT DE LA POPULATION Du 16 au 23 septembre 1880.

NAISSANCES. — Jeanne-Marie-Gabrielle e l

Olivier, enfants jumeaux de Jérôme Abgrall e^ de Marie-Yvonne Collée. — Uuillaume-Char-les-Marie L'Eugénès, fils de Guillaume-Adol-phe et de Marie-Renée Derrien. — Jeanne-Ma-rie-Pélagie Faujour, fille de Thomas-Marie et de Jeanne-Marie-Pélagie Le Cœur. — Jean-Marie Guiomar, fils de Pierre-Marie et de Ma-rie Françoise Blanchard. — Jean-Marie Gui-varch, fils de Laurent et de Marie-Anne Laot. — Jeanne-Marie Le Golf, fille de François-Marie et de Marie-Yvonne Abat. — 850.

MARIAGES. — François-Marie Loussot cul-tivateur et Marie-Louise Lamamb, domestique. — Charles Guillot, boucher cl Armance Le Quément, lingère. — Arthur-Marie Petipas, garçon de café et Marie Lucas, lingère. — Edouard-Hyppolyte Le Fas, ser rur ier et Ma-ria-Gatherine Grall, cigarière. — Louis-Julien Le Blanc, jardinier et Marie Le Veck, coutu-rière. — Jean-François Guiomard, garde-ma-gasin et Marie-Antoinelte-Françoiso Lucas , commerçante. — 82.

DÉCÈS. — Francine-Jeanne-Marie Febvre, 1 an 5 mois. Marie-Françoise Le Gall, épouse de Ferdinand-François Bellec, 23 ans 8 mois. — Marie-Jeanne Rivoalen, 25 ans. — Yves-Mario Guennec, époux eu deuxièmes noces de Marie-Jeanne-Françoise Le Guerch, 35 ans 9 mois. — Louise Henry, 13 ans 10 mois. — Virginie Chevalier, 53 ans G mois. — Hilaire-Mathurin Gauthier, 22 ans. — Marie-Augustino Le Hénnud, 5 mois. — Pierre Daoulas, i l ans . — Vincent Lozach, veuf de Jeanne-Yvonne Le Gac, 39 ans 8 mois. — François-Marie Madec, 49 ans 2 mois. — Arsène-Mario Gobin, 22 ans 2 mois. — Jules-Alexandre-Augustin Audis, 23 ans. — Catherine Olivier, 11 ans. — Caro-line Ilôléquin, 2 ans 1 mois. — 500.

Mercuriale MORLAIX. Marcili1! du i:> septembre 1880

Froment l 'hectol i t re 0 rue -HIiV noir Avoine — Pommes (te t e r r e Heurre qual i té Heurre 2" quulilò

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CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION : Versement en souscrivant 100 fi\

— à la répartition (du 10 au 20 Octobre) 200 »»

— du 10 au 15 Novembre. . . 200 » » — du 10 au 15 Décembre. . . 200 »» — .. du 10 au 15 Janvier 1881. 200 »»

900 fr. Une bonification de lO francs par action est accordée aux acheteurs qui libé-reront leurs titres par anticipation à la ré-partition. — Les intérêts sur les versements en retard seront de 6 O/O. Les titres se-ront remis en échange du dernier verse-ment.

AVIS AUX ANCIENS ACTIONNAIRES 12,000 actions nouvelles sont réservées —

au prix de 800 fr., ou 790 fr. par action li-bérée à la répartition — par privilège, aux porteurs des 12,000 actions anciennes, à rai-son de un titre nouveau pour un titre an-cien. — Les conditions de la vente sont les mêmes que ci-dessus, excepté que le dernier versement sera de 100 fr. — Pour jouir de ce privilège, les anciens Actionnaires de-vront produire, à l'appui du dernier verse-ment, le titre ancien qui sera rendu estam-pillé. — Le droit à ce privilège sera épuisé le 9 octobre.

Après neuf ans de preuves d'une prospérité croissante et non interrompue, rassemblée générale des actionnaires a décidé d'augmen-ter le capital de la Société, pour le mettre en rapport avec le développement de ses affai-res. — Les dividendes distribués jusqu'à ce jour n ont jamais été inférieurs à 6 0 francs par action, et les cours des actions indiquent la valeur de cet établissement financier; ainsi «lies se négociaint en 1876 à 550 fr., en 1877 à 650 fr., en 1878 à 750 fr., en 1879 à 8 5 0 fr. ; elles sont aujourd'hui à 650 fr., et elles repré-sentent encore au cours d'émission Un placement à plus de 6,70 0/0

mais cette hausse est loin d'être à son terme, et l'augmentation du capital devant procurer l'élévation des bénéfices, les souscripteurs ont en perspective des avantages garantis par le passé. Si les anciens actionnaires profitent d'une partie de la prime, les nouveaux y partici-cipent aussi, puisqu'une large part de cette prime reste à la Société, pour s'ajouter aux bénéfices mis en réserve depuis sa fondation. Les titres anciens étant inscrits À la cote of-ficielle. l'admission des titres nouveaux aura lieu après leur libération. Les décisions des Assemblées générales et les rapports officiels du conseil d'administra-tion, contenant les renseignements les plus étendus sur la situation de la Société, seront envoyés franco à toute personne qui en fera la demande. LA SOUSCRIPTION SERA OUVERTE Les Jeudi 1 et ï e n f a i 8 Ocrobre 1 8 8 0

A LA Société Française Financière

18, rue de la Chaussée-d'Antin, à Paris. Les coupons à échéance d'octobre et les ti-tres facilement négociables le jour de leur réception seront acceptés en paiement sans commission ni courtage. Les souscriptions peuvent être adressées

DÈS MAINTENANT à la Société Française Financière. Les actions ainsi demandées avant le 7 octobre seront irréductibles ; les autres seront soumises à une réduction proportionnelle.

Nous recommandons à nos lecteurs la maison Léopold WOUDIER pro-priétaires Mgnan, près Béziers (Hérault).

M. Roudier expédie de beaux et bons vins rouges de table, de sa propre récolte des co-teaux de Lignan. *

Connaissant ses produits, nous pouvons assurer à nos lecteurs qui s'y adresseront qu'ils ne seront point trompés.

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F . DE LANTONIÈRE. (Service de la Correspondance St-Chéron).

Le Gérant : J . -F . LE BRAS.

Page 4: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR W1RI0NEZ (La Vérité)

Les dernières valses do Jules Klein, Poché Rêvé et Neige et Volcan, sont décidément la grande passion du jour.

Péché Rêvé, c'est le rôve dans ce qu'il y a de plus pur, de plus éthéré ; Neige et Volcan, le contraste de deux natures féminines : la femme v a p o i * e u s e issue des nuages et la femme terres-tre crééo pour les joies et les passions éphé-mères d'ici-bas!... la note tendre et élégiaque à côté de la note brillante.

Jules Klein a trouvé pour répondre à ces deux idées charmantes, tantôt sentimenta-les comme les valses Fraises au Champagne, Pazza d'Amore, /V/110 Printemps, Lèvres ne Feu, Cerises Pompadour,tantôt follement entraînantes comme les polkas Cœur d'Artichaut, Peau de Satin, Truite aux Perles et Tête de Linotte.

Les deux nouvelles œuvres du jeune maître pourront donc s 'asseoir dignement à côté de leurs adorables sœurs Pomme des \oisines, Patte de Velours, Petits soupers, Cuir de Rus-sie, Larmes de Crocodile, valses ; Radis Roses, mazurka, et France adorée, marche nationale.

P A R I S , COLOMBIER , éditeur, 6, rue Vivienno. Envoi tranco contre timbres-poste : Piano seul, 2 fr. 50 c. ; à 4 m., 3 fr. ; valses chantées (Frai-ses au Champagne, Pazza d'Amore, ctc), 2 fr. 50 c. ; J. Klein-Quadrille (très-dansant), 2 fr., Rayons Perdus, Soupir et Baiser, Barcarolle, mélodies, 4 f r . 10 c.

Etude de M0 LE H1RE, avoué a Morlaix, et de A/« LE M ANCHE C, notaire à Plou gonven. , ! ]

VENTE D'IMMEUBLES DÉPENDANT

De la Succession bénéficiaire DE

M. kbroise-Jean-François-Marie CALLAREC L e m a r d i , » O o c t o b r e I 8 § 0 ,

a o n z e h e u r e s d u m a t i n , en la v i l l e d u G u e r l e s q u i n , c lans la m a i s o n d e M . A m b r o i s e L a u r e n t , b o u l a n g e r en ladite v i l l e du G u e r l e s q u i n , il sera p r o c é d é , par M 6 L E M A N C H E C , n o t a i r e a P l o u g o n v e o , s p é c i a l e m e n t c o m m i s i> c e t ef fet par le T r i -b u n a l c i v i l d e ¡Morlaix, à l ' adjud ica t ion p u -b l i q u e d e s I m m e u b l e s et c r é a n c e s c i - a p r è s d é s i g n é s :

PREMIER LOT

Au terroir de Kerfoën, en la commune et aux abords de la ville du Guerles-quin : •Io Parc-an-Eguilè ou Iguelel et Goarem-

an-Eguilé, n o s 7 et 8 - d e la s e c t i o n V G d u c a d a s t r e , c o n t e n a n t s o u s l a n d e , v i n g t et u n a r e s q u a t r e - v i n g t - d e u x c e n t i a r e s , e t s o u s t e r r e s l a b o u r a b l e s , s o i x a n t e - d i x - h u i t ares q u a r a n t e c e n t i a r e s , a y a n t f o s s é s o u nord-e s t e t la m o i t i é b o u t nord du f o s s é l e v a n t , e t d o n n a n t d u l e v a n t sur c h a m p et g a -r e n n e à M . B o s c h e r , d u m i d i sur pré a u x r e p r é s e n t a n t s d e M . B u h o t L a u n a y , d u cou-c h a n t sur p a r c C a m a s q u e l , a u m ô m e M . B o s c h e r et d u nord s u r l 'art ic le e i -après :

E t 2 ° Goarem- an-Eguilê, n° 9 d e la m ê m e s e c t i o n F 0 , c o n t e n a n t s o u s l andes t r e o t e et u n ares s o i x a n t e et un cent iares ,

v a y a n t s e s f o s s é s a u c e r n e e t d o n n a n t d u l e v a n t e t d u c o u c h a n t sur g a r e n n e s à M . B o s c h e r , d u m i d j sur l 'art ic le p r é c é d e n t , et d u n o r d sur le c h e m i n qui c o n d u i t du G u e r l e s q u i n à T o u l c o a t .

C e s i m m e u b l e s s o n t f o n d s et dro i t s et t e n u e s en f e r m e j u s q u ' a u 2 0 s e p t e m b r e 1881 ; p a r G u i l l a u m e Larher , é p o u x de Perr ine C a m p i o n , m o y e n n a n t u n f e r m a g e a n n u e l d e q u a t r e - v i n g t s f r a n c s par a n , s u i v a n t bail s o u s s i g n a t u r e s p r i v é e s en d a t e , au G u e r -l e s q u i n , d u 2 7 mai 1 8 7 7 , o ù il a é té e n -reg i s tré le l e n d e m a i n , par M . P e n e r , f° 3 1 , r° , c a s e 2 , au droit d e q u a t r e - v i n g t s c e n -t i m e s , d é c i m e s c o m p r i s . Mise à prix six cents francs . O O O f r .

D E U X I È M E LOT

En la commune et près la ville du Guer-lesquin

U n pe t i t l i eu , f o n d s e t dro i t s , n o m m é l e s J u s t i ç o u s , c o n s i s t a n t d a n s les ar t i c l e s c i - a p r è s :

4 ° U n édi f i ce , c o n s t r u i t en m a ç o n n e r i e , c o u v e r t e n ardo i ses , a y a n t s e s d e u x l o n -g è r e s et tro i s p i g n o n s , e t s e r v a n t : le bout l e v a n t , d ' é c u r i e , e t le b o u t c o u c h a n t d e m a i s o n d ' h a b i t a t i o n ;

2 ° A u b o u t c o u c h a n t d e c e t é d i f i c e , u n e c r è c h e pare i l l ement c o n s t r u i t e , m a i s c o u v e r t e e n g e n ê t s , a y a n t s e s d e u x l o n g è r e s e t s o n p i g n o n nu c o u c h a n t ;

3° I s s u e d e v a n t c e s éd'.ik-es et s ' é l e n d a n t j u s q u ' à l ' a n c i e n n e route d u G u e r l e s q u i n à B o t s o r h e l ;

4 ° Parc-ar-Chra-lzella, a u n o r d et au c o u c h a n t d e s d e u x premiers a r t i c l e s , terre l a b o u r a b l e , r e n f e r m a n t d a n s sa part ie m i d i , u n e i s s u e a c q u i s e d e la c o m m u n e d u Guer-l e s q u i n , a y a n t s e s f o s s é s au c e r n e e x c e p t é s u r l e s é d é f i c e s e t bornée au l e v a n t pnr la r o u t e d e à e r f o ë n à C l e u a è s e t au midi par l e s éd i f i c e s e t l ' a n c i e n n e r o u t e d u G u e r l e s -q u i n à B o t s c r h e l ;

5 ° Parc - ar-Chra - Izella - Dannech, a u nord d u p r é c é d e n t , terre l a b o u r a b l e , a y a n t s e s f o s s é s a u c e r n e e x c e p t é sur ce dern ier c h a m p et a u s s i borné a u l e v a n t par la route d e K e r f o ë n à Cleuaès ;

L e s c i n q a r t i c l e s c i - d e s s u s s o n t portés au c a d a s t r e à la s e c t i o u E 8 , s o u s le n° 2 5 , p o u r u n e c o n t e n a n c e totale d ' e n v i r o n s o i x a n t e -q u a t r e a r e s , s o i x a n t e - d i x c e n t i a r e s ;

6° Pare-ar-Chra-Dannec'h, au nord-est du précédent, n° 23 de la même section du cadastre, contenant, sous terre labou-rable, quarante-trois ares cinquante cen-tiares, ayant fossé au levant seulement et t ' toujours borné au levant par la route de Kerfoën à Cleuaès ; •

7° Parc - ar - Chra - Huella - Dantraon, terre labourable, ayant ses fosses au cerne excepté du midi et bornée au levant par l'article précédent et au midi, par P a r - a r -Chra-Izella-Dannec'h ;

Et 8° Parc - ar- Chra-Huella - Dannée1 h, terre labourable, ayant ses fossés au cerne excepté sur le précédent et bornée au le-levant par Parc-ar-Chra-Dannec'h. v

Ces deux derniers champs sont portés au cadastre à In même section, sous le n° 24, pour une contenance de soixante-douze ares soixante-treize centiares.

Le petit corps de ferme en question est tenu en ferme par René Dinahet, jusqu'au 29 septembre -1885, moyennant un fermage de 250 francs par an, suivant bail sous seings privés, en date, au Guerlesquin, du 6 avril 4879, où il a été enregistré le dix-sept du même mois, par M. Bondel, f° M9, v°, case 2, au droit de trois francs quatre-vingts

¡Centimes avec les décimes.

H'Î.-.T Mise à prix, deux mille francs, •ci 8 ,000 fr.

TROISIÈME LOT

Un capital de 3,000 francs dû à la suc-cession bénéficiaire do M. Callarec, par M0

FRANÇOIS L E B A R Z I C , no ta i re au G n e r l e s -quin, en vertu d'acte du 6 mars 4 875, au rapport de M0 SAVIDAN, notaire à Lan-meur.

Ladite somme de 3,000 francs est exigible en décembre 4881.

Elle produit des intérêts sur le pied de quatre et demi pour cent, à compter" de décembre de chaque année ;

Mise a prix, deux mille francs, ci » ,000 fr.

QUATRIÈME LOT

Autre capital de francs, dû à la succession bénéficiaire de M. Callarec, par M. Yves Piolot et Mme Yvonne Le Yot, sa femme cultivateurs, demnurant au lieu de Pen-ar-Hoat, en Guerlesquin, en vertu d'une vente du 8 février 4 879, au rapport de M0

LE BARZIC, notaire au Guerlesquin, pour solde de fin de paiement de la somme de 8,400 francs, prix principal de la vente sus-énoncée, relative à des immeubles à Quignec en Guerlesquin ;

Cette somme de 4,200 francs est garantie par l'inscription d'office prise au bureau des hypothèques de Morlaix, le 3 mars 4879, volume 209, ruméro 44, lors de la t ran-scription de la vente, ci-dessus mentionnée.

Elle, est exigible le 25 mai 4 891 et pro-d u i s e s intérêts exigibles sur le pied de 5 0/0 par an, à partir du 25 mai de chaque année.

Malgré le terme d'exigibilité ci-dessus, il est stipulé que les acquéreurs de Quignec pourront, quand bon leur semblera, même avant le terme fixé, opérer le remboursement des 4.200 francs dont il s'agit, mais dans tous les cas, les paiements partiels qu'ils feront ne pourront être inférieurs à 300 francs ;

Il est enteudu que s'il se fait des paie-ments partiels, les sommes payées ne pro-duiront plus d'intérêts.

Mise à prix, trois mille francs, ci 3,000 fr.

L'adjudication des immeubles et créances ci-dessus désignés a été ordonnée par un pre-mier jugement rendu sur la requête pré-sentée au Tribunal civil de Morlaix le vingt-trois juillet dernier pàr madame Eulalie-Marie-Françoise Callarec, épouse de M. Auguste Le Guiner, et ledit M. Le Guiner en autorité et au besoin en privé nom, tous deux propriétaires demeurant à leur terre de Goasvalé, commune de Plougonven, agis-sant en leur qualité d'héritiers, mais sous bénéfice d'inventaire seulement, de M. Am-broise-Jean-François-Marle Callarec, ancien notaire décédé au Guerlesquin ; lesdits pour-suivants ayant pour avoué M0 YVES LE HIRE, dont l'étude est sise à Morlaix, Voie-d'Accès ;

Mais les immeubles et créances ci-dessus désignés étant demeurés invendus fautes d'en-chères sur les premières mises à prix; un second jugement rendu sur réquête par le même Tribunal, le seize septembre mil huit cent quatre-vingt, a ordonné la vente des biens et créances dent s'agit sur les mises à prix réduites aux chiffres ci-dessus in-diqués ; et même à défaut d'enchères sur les dites mises à prix, le tribunal a autorisé la vente au-desous de ces mises à prix, qui seront baissées de cent francs en cent francs, jusqu'à ce qu'une enchère soit por-tée.

Morlaix, le 22 septembre 4 880.

L'avoué poursuivant, Y . LE UIIIE, Avoué licencié.

Enregistré A Morlaix, le vingt-deux sep-tembre 1X80, f° 80, v", case 3, reçu un franc cinquante centimes, 2 40" 4/2, trente huit centimes.

LEPÉCIIOUX.

Etude de M6 H E N R I V É R A N T , Notaire à Morlaix, rue de Paris, n° 7.

A VENDRE PAR ADJUDICATION VOLONTAIRE

En l 'étude et par le minis tère de M0 H E N R I

V É R A N T

L 3 S A M E D I 6 N O V E M B R E 1 8 8 0

A 1 0 HEURES DU MATIN

L A F E R M E

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TY-CRÉIS K É R A D E M E C Sise en R o s c o f f et S a i n t - P o l - d e -

L c o n , louée à J O S E P H e t Y V E S GO A V E C jusqu 'au 29 Sep tembre 1885

P L U S UNE PIÈCE DE TERRE

D I T E F E U N T E U N - P A O L

Morlaix, Imprimerie R . HASLK, rue de lJrest, 3G. C ertiûé par ïImprimeur soussigné^

V I A C

Sise en BoscofT, louée verbalement à GALLOU.

Facili tés pour le pa iement . (Voir les affiches placardées en ville). S'adresser à ME H E N R I V É R A N T , Notaire.

Études de Mc9 L E GAC DE LANSALUT et H E N R I VÉRANT, Notaires à Morlaix.

j H H T H & m i ! P A R S U I T E D E LIC1TATION V O L O N T A I R E

E N T R E M A J E U R S En l 'é tude et par le ministère de M® H E N R I

V E R A N T , Notaire à Morlaix, rue de Par is , n° 7

LE MERCREDI 20 OCTOBRE 1880 A MIDI

E N L A C O M M U N E D E B O T H S O R E L

CANTON DB PLOUIGNEAU

Et bordant la route de Morlaix à Callac L A

Louée aux époux L E Y O U R jusqu ' au 29 Septembre 1883, moyennant un fermage annuel de 1,236 francs, l 'acquit des impôts et diverses charges .

Cette Fe rme se décompose comme suit : Ter res labourables. . 13h .35a .G0c .

. P ra i r i e s . . . . . . . . 1 04 00 Taillis 4 29 30 Landes 20 81 29

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A U I (Ç Los Enfants Louis LAVACIIE HVId. préviennent qu'i ls ne se r e n -dent pas garants des Dettes de leur P è r e .

PAR ADJUDICATION

Le 21 O C T O B R E 1880, A M I D I

En l'élude de M" DU PENHOAT, notaire à Sainl-Pol-dc-Léon

U N E P A R T I ) U

V I V I E R D E R O S C O F F M i s e M p r i x , A , O O O f r .

I M I *

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LB MAIRE,

Page 5: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

'4« ANNÉE — 80 U n N u m é r o : I O C e u t i m e » MERCREDI 6 OCTOBRE 1880

(LA VÉRITÉ) J O U R N A L P O L I T I Q U E P A R A I S S A N T L E M E R C R E D I E T LE S A M E D I

Pour tout ce qui concerne la rédaction, s'adresser à M. D E LAMASE, ruo de firest, 1. Il n'est pas tenu compte des lettres anony-

mes. — Les manuscrits non insérés ne son: pas remtus. — (Affranchir).

M. J . -F . LE BRAS, gérant.

E XTS : 1 AN. 6 MOIS.

Morlaix (ville) ] 2 f r . 6 f r #

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ANNONCES : . . . . la ligne Annonces judiciaires 2 0 c. — diverses 2 0 —

Réclames 3 0

On ett prié de remettre les annonces, au plus tard, la veille de la publication du Journal.

Adresser à M"" J . HASLE Tout ce qui concerne l'Administratio

les Abonnements et les Annonces, rue de Brest, 36.

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Les Abonnements <*e chaque mois. - On reçoit les Annonces chez MM. I I A V A S , L A F F I T E et C " , place de la Bourse, 8, Paris. - Chez MM. DoNGREL.etBuLL.ER, Place de la Bourse, 55, rue Yiviehne. — Et chez M. Adolphe E w i g , rue F i é c h i e r , % . Paris.

S O M M A I R E L E MOUVEMENT ROYALISTE. L A COMÉDIE DE DULCIGNO. L E CONSEIL DES MINISTRES ANGLAIS . L E MÉMOIRE DE M . CONSTANS. L E S DÉCRETS. G U E R R E AUX CURÉS ! SCANDALE RÈPUULICAIN. CHRONIQUE LOCALE. CHRONIQUE AGRICOLE. MOUVEMENT DU TORT. B O U R S E .

AVIS C ui relèveraient

3 DE MOR-Les Personnes

dans l 'ANNUAIR LAIX quelques erreurs ou omis-sions, sont priées cle vouloir bien adresser leurs réclamations à l'Im-primerie de M n , e H AS LÉ, rue de Brest, 36.

LE MOUVEMENT ROYALISTE Jamais les journaux républicains ne

s'étaient jusqu'ici occupés des démonstra-tions royalistes comme ils le font cette an-née.

Les messes, les banquets de la Saint-Michel restent pour eux, le lendemain, comme la veille, le principal « événement » politique, oelui dont il convient avant tout d'entretenii le publie ; ils y reviennent sans cesse et comme malgré eux. Le thème seiîi-ble inépuisable ; il exerce la verve des ré-dacteurs de Premiers-Paris autant que celle des chroniqueurs.

C'est un symptôme dont nous sommes loin de nous plaindre. Plus nos adversaires se donnent de mal pour atténuer l'effet produit sur l'opinion par ces manifestations de la vitalité monarchique, plus ils laissent voir l'importance qu'ils y attachent et les inquiétudes qu'elles leur font éprouver.

Ce n'est rien, cela ! dites-vous. Si ce n'est rien, pourquoi donc en parler si souvent et si longuement ?

Les doctrinaires du jacobinisme « scienti-fique » et les doctrinaires de la petite église, soi-disant conservatrice du centre gauche se font surtout remarquer par l'ar-deur et aussi p a r l e ridicule de leur polé-mique. Le parti royaliste se meurt, s'é-crient en commun les représentants d'une faction dont le pouvoir chancelle et ceux d'une faction réduite à l'impuissance et justement bafouée par tous les partis.

A en croire les uns et les autres, notre « fin » n'est pa9 môme digne de notre passé. Ils nous auraient souhaité une mort plus convenable. Que dites-vous de ce touchant témoignage d'intérêt ?

Donc, d'après la République française, « la foi monarchique est morte et bien « morte ; nul n'est capable de la ressusciter, « môme pour un jour, même en un banquet « d'une heure » ; — et, d'après le Parle-ment, « ce qui s'est passé le '20 n'a « fait que mettre encore plus en lumière « l'impuissance, la faiblesse, et, si l'on « peut parler ainsi, la décrépitude de ce « que l'on appelle encore, par habitude, « le parti légitimiste. «

Telle est la redoutable sentence que prononcent à la fois sur nous les confidents du Palais-Bourbon et la demi-douzaine de partisans de la République « conservatrice et libérale ». Allons-nous perdre le temps à réfuter sérieusement ces solennelles facé-ties ? Nous ne voudrions pas môme prendre la peine d'inviter ces juges impartiaux à un examen plus approfondi des faits. Ce serait paraître être dupes.

Les faits ! mais ils les connaissent aussi bien que nous, et c'est précisément pour-quoi ils font de vains efforts pour les déna-turer. La réalité leur est trop pénible.

Contentons-nous donc de leur dire : Los gens que vous tuez se portent assez bien.

C'est la seule réponse qu'il convienne de leur faire. Le mouvemen t royaliste n 'a plus besoin

d ' ê t r e démont ré . « Ce qui s'est passé le 29 s e p t e m b r e » atteste non seulement h» vie « de ce que,, l 'on appelle encore par habi-« tude le parti l ég i t imis te» , mais les progiès r ap ides de ce par t i , qui comprendra bien-tê t tou te la par t ie honnête de la population f rançaise .

Sébastien LAURENTIE.

—-—-™=OOBQ01U>3Ü> »-

LA C O M E D I E DE D U L C I G H O

Nos lecteurs nous r endron t cette justice que nous n 'avons jamais pris la démons t r a -tion navale au sér ieux.

Mais nous étions bien loin de nous dou-ter que cette « régate in te rna i iouua le » pour nous servir des expressions des o rga-nes de l 'opposition br i t ann ique , about i ra i t à u n aussi lamentable échec.

Tout prête à rire dans ccttc incnseable comédie dont la diplomatie à t racé le cane-vas et où la volonté de l ' i r responsable poli-ticien qui nous gouverne à entraîné le d rapeau de la France .

Qu'y a-i-il de plus risible de l 'accident survenu à l 'amiral i talien, que l 'on est obligé d 'a l ler repêcher au fond de l 'Adria-t ique , où il s 'était laissé choi r , ou bien de la déconvenue cle l 'amiral Anglais lord Seymour , à qui les Monténégr iusdéc la reo t , au dernier moment , qu ' i ls ne veulent pas s 'exposer aux coups des Turcs et des Alba-n a i s ? Comment qualifier ¡ 'at t i tude de cel te Hotte cuirassée européenne qui se met en mouvement pour fa i re converger ses bou-ches à feu sur un misérable" peti t por t qui exporte , bon an mal an , deux ou trois barr iques d 'hui le et plusieurs chargements de bois ? Que dire de ce dépa r t précipité de cct tc escadre internat ionale pour les bouches de Cattaro, qui ofi're un mouil lage plus sûr , disent les dépêches, q u e celui de Grayosa, et où, pa r conséquent , les j ou r s d e l 'amiral italien seront moins exposés?

Comment re teni r son sér ieux, e n l i s a n t cette no te que publiait l ' aut re soir l'oiïi-cieux Télégraphe ?

On télégraphie de Raguse au Times q u e la ville cle Dulcigno a été réduite en cendres par o rd re de la Ligue albanaise.

Le ministère des affaires étrangères était avisé, ce matin de la nouvelle du « Times ». Et le lendemain tout le monde savait que la nouvel le , dont not re minis tre des affaires é t r angè res avait été « avisé avant le Times», étai t absolument controuvéc. .

Enfin, q u e penser de cc t tc au t re note s tupéf iante que la non moins officieuse Agence Havas vient de communiquer aux j o u r n a u x , dans le bu t d 'éclaicir les broui l -lards de la s i tuat ion ?

Le brui t qui a couru du rappel des vais-seaux français de l 'Adriatique est inexact . Le gouvernement français est très décidé à ne pas se sépa re r du concert européen, tout en ga rdan t l 'a t t i tude réservée qu' i l a mon-t rée jusqu 'à présent .

Quel est l 'espri t chagrin qui osera i t se plaindre cle n 'ê t re pas suffisamment rensei-gné ? Nous savons que le vénérable M. Barthélémy Saint-Hilaire est t rès décidé à ne pas se séparer du concert eu ropéen . Mais que nous serions reconnaissant au

docte traducteur d'Aristote de nous dire ce qu'il entend par le « concert européen ».

Nous pensions que si la démonstrat ion navale avait servi à que lque chose, c 'est j u s t e m e n t à démont re r la division des puis-sances dans le règ lement des affaires d 'O-r ient . S'il est vrai , comme on l ' annonce , qu 'au conseil des ministres qui a été tenu avan t -h ie r à Londres , le cabinet b r i t an -nique se soit prononcé pour l 'emploi de la force, nous nous demandons comment s ' y prendra l 'amiral Lafont pour par t ic iper à (les mesures de coercition contre la T u r -quie, sans se dépar t i r d ' u n e « a t t i tude réservée ».

Si, au cont ra i re , le commandan t f r an -çais reçoit l 'o rdre de ne 'pas s ' a s soc ie ra ces mesures , il nous paraî t évident qu ' i l aura de la peine à se maintenir dans le concert européen . A moins que le concert européen déc ide que les qua torze navires cuirassés mouil leront dans l 'Adriat ique jusqu 'à ce qu'il convienne aux Albanais de livrer Dulcigno ou qu'il plaise aux Monté-négrins de chercher à s 'en empare r .

Quoi qu ' i l en soit, la seule chose qui ré-sulte c la i rement des nouvelles à sensation qui surgissent de tous côtés, c 'est que l 'es-cadre combinée, en qui t tant le mouil lage de Gravosa pour celui de Cattaro, a a journé ses phi lan thropiques proje ts de bombarde -ment .

Les meuaires' d ' int imidat ion n ' avan t pas réussi auprès du su l tan , les ambassadeurs des puissances à Constant inople on t ima-giné a lors une s ingul ière déclarat ion aux termes de laquelle ils s ' engagent à no cher -cher aucun avantage part icul ier dans l 'ac-tion concer tée en faveur du Monténégro et de la Grèce.

11 y a loin de ces protes ta t ions de désin-téressement aux menaces que les puissan-ces adressaient demièreni- iut à la Porte . Le ton de l 'Europe s'est s ingul ièrement adouci depuis l 'échec de la démonstrat ion navale. Encore une expédition de ce genre et nous gagerions que c'est la Tu rqu ie qui demandera à s ' annexer une par t ie du Mon-ténégro. ,

GABRIEL F E R R È R E .

"<0300301300006»-S e c o n s e i l d e » m i n i a t i ' â s a n g l a i s

Voici d 'après des té légrammes, le résumé du dern ie r conseil tenu par le cabinet b r i -t ann ique . On jugera p a r c e résumé de l ' im-portance croissante que p rennen t les affaires d 'Orient .

Lord Granvillc a déclaré ù ses collègues que les puissances, consultées sur leurs in-tentions en présence de la situation nouvelle créée par la déclaration de Hiza-Pacha et par la circulaire de la Forte , ont adressé au Foreign ot'ficc les assurances tes plus for -melles sur lo maintien de l 'entente générale et pour l 'exécution complète des clauses du traité de Berlin.

Le conseil n longuement examiné cette si-tuation et il s'est, prononcé en principe pour une action énergique envers la Turquie.

L'Angleterre ayant pris l'initiative de la démonstration navale, il a été reconnu qu'il appartenait au cabinet anglais, dans les c i r -constances nouvelles, d 'adresser aux puis -sances une proposition devant servir de base à une entente nouvelle, ayant pour but non plus seulement la remise do Dulcigno, mais bien la solution complète, dans le sens du traité de Berlin, des trois questions relatives au Monténégro, à la Grèce et à l 'Arménie. ^ Toutefois , les propositions à l'aire par

l 'Angleterre aux grandes puissances se trou-vent a journées de quelques jours , la Por te ayant, de sou cote, déclaré qu'qvant lundi prochain elle remettrait aux puissances un projet de règlement des trois questions.

Lo cabinet anglais se montre très résolu à

poursuivre ju squ ' au bout, dans l'intérêt de la paix euro péenne, l 'exécution complète du traité de Berlin par la Turquie . Le conseil de jeudi a même examiné l 'hypothèse où les puissances hésiteraient à participer à une action énergique. Dans ce cas, bien que le conseil n'ait pas eu à prendre une décision qui eût été prématurée, il s 'est prononcé, le cas échéant, en faveur d 'une action isolée de l 'Angleterre .

Si le projet de règlement que la Po r t e a promis d 'adresser avant lundi n 'est pas agréé par les puissances, il es t probable que le Foreign-Office proposera aux cabi-nets européens d 'adresser un ult imatum à la Por te et de l 'appuyer, en faisant avancer la flotte internationale dans la mer Egée .

Nous avons maintenant à attendre la réponse que feront les puissances à la nou-velle proposition de la Porte. Celle-ci refuse de livrer Dulcigno, à moins qu'on ne lui promette de reuoncer à lui imposer par la force le règlement de la question grecque et de la question arménienne. Elle demande un délai de deux mois pour régler la ques-tion grecque, et un délai de trois mois pour régler la question arménienne.

weeeeceetp — LE MEMOIRE DE M CONSTANS

v M. Constans vient d 'adresser à son col-lègue, ou pour mieux dire à soi) complice, le chancelier Cazot, un mémoire relatif au conflit élevé par le préfet de la Seine et le préfet de police dans l'affaire des Pè re s J é -suites de Sèvres .

On sait que MM. de Guilhermy et de R a -vignan, à titre de membres de la société civile propriétaire des immeubles d'où les Pè res ont été expulsés, avaient introduit chacun une instance devant le tribunal civil le la Seine : le premier en réintégration de

domicile ; le second à fin de réouver ture des ch «pelles de la rue de Sèvres.

Le tribunal a statué dans une même a u -dience sur les deux affaires : il s 'est déclaré compétent sur la question relative à la r éou-verture.

Le mémoire de M. Constans a pour but d'établir que le tribunal de la Seine s 'est mis en contradiction avec lu i -même en r e n -dant deux jugements , « dont le second, dit « le ministre, est la réfutation péremptoire « des principes sur lesquels repose le p r e -« mier. »

Nous ne nous arrêterons pas à faire r e s -sort ir le caractère insolite de ce factum m i -nistériel. Mais nous nous demandons quelle nécessité poussait M. Constans à émet t re de nouveau son avis sur des actes honteux et malpropres que, par inclination de caractère, il est naturellement porté à approuver ?

Des scrupules se seraient-ils emparés soudain de la grande ame de M. Cazot? Le garde des sceaux éprouverai t- i l quelque r é -pugnance à présider le tribunal des conflits? Aurait-il conçu des doutes sur la légalité des décrets et sur l 'honnêteté des moyens nus en œuvre pour les appl iquer? Le cœur, e n -lin, lui manquerait-il pour achever avec M. Constans la besogne commencée avec M. Le-père ? Ces hypothèses dont l ' invraisemblance éclate aux yeux de tous, sont cependant jus -tifiées par l 'étrange consultation du ministre de l 'intérieur, dont il importe peu de con-naître l'avis, fort suspect d'ailleurs sur une atï aire, que le tribunal des conflits aura p r o -chainement à j uge r . Aussi, l 'intervention de M. Constans nous paraî t-el le se rat tacher directement à ces tentatives de corruption et d'intimidation dont le gouvernement nous a donné le honteux spectacle. On sait que le tribunal des conflits n'a pas été oublié dans la distribution de croix, dont le 14 juillet a été le prétexte, et la campagne contre les con-grégations le véritable motif. La . plupart des préfets, sous-préfe ts , officiers de genda r -merie, fonctionnaires de toute sorte qui, dans la journée du 30 juin, avaient chargé contre les jésui tes ont été récompensés : les s e r r u -r iers seuls ont été oubliés.

L'intimidation succède aujourd 'hui à la corruption. Les ministres rédigent des con-

Page 6: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR WIRIONEZ (La Vérité) sultations clans lesquelles ils indiquent clai-rement aux juges clans quel sens ils auront à se prononcer. N'attendez pas de M. Gons-tans le respect de la chose jugée. La décla-ration do compétence du tribunal do la Seine, s'écrie cet étonnant ministre, « repose sur des principes inadmissibles et erronés ». Et à qui le pamphlet de M. Gonstans contre la magistrature est-il dédié ? Au garde des sceaux, c 'est-à-dire ou chef suprême de la magistrature, à celui qui a la garde de son honneur et qui a pour mission de défendre sa dignité et ses prérogatives.

Qu'y aurait-il do surprenant, après cela, que demain M. Gonstans se répandit en invectives contre nos généraux dans une lettre adressée au citoyen Farro, ou qu'il donnât son avis à M. Barthélémy St-llilairo sur la conduite que devront tenir nos am-bassadeurs?

Quant à la thèse juridique que le ministre de l'intérieur s'efforce do soutenir, onjpn ap-préciera la valeur lorsqu'on saura que M. Constans invoque comme argument do droits les Provinciales de Pascal et la scène de

-maîtres Jacques dans Molière. Dépareillés bouffonneries no méritent pas les honneurs d'une discussion sérieuse, el nous miserions pas surpris que le subordonné de M. Ferry se fût adressé, pour rédiger sa consultation, au désopilant professeur de droit qui ligure clans les plus joyeux vaudevilles île MM. do Najacet Hennequin.

Mais ce qu'il nous convient de retenir dans le factum de M. Gonstans, qu'un jour-nal républicain, la Vérité, a qualifié « d'es-cobarderie juridique », c'est l'assimilation établie par le ministre entre les deux actes reprochés à l'autorité administrative, c'est-à-dire entre l'expulsion des Jésuites et. la fermeture cle la chapelle de la rue de Sèvres.

Sur ce point, nous partageons l'opinion de M. Gonstans, et nous avons quelque peine à saisir la différence faite par la plupart des tribunaux qui, se déclarant compétents, en ce qui touche les immeubles destinés à l'habi-tation, ont au contraire reconnu la juridiction administrative quant aux portions de ces immeubles qui étaient consacrées au culte.

11 ne nous parait point qu'une maison, par le seul fait qu'il aura plu à son propriétaire d'y établir une chappclle, puisse être sous le coup d'une confiscation administrative.

La destruction établie par les tribunaux nous semble donc une anomalie, et M. Cons-tans à raison d'assimiler les deux mesures : l'une et l'autre se valent et ont un droit égal à notre mépris.

GABRIEL FERRÈRE.

LES DÉCRETS

compose do moins de vingt religieux. Les moines qui l'occupent sont excessivement populaires : dans toute la contrée, l'indigna-tion produite par l'annonce de leur expulsion prochaine va grandissant.

On affirme que l'administration républi-caine a fait prévenir Mgr l'évoque du Mans cle la prochaine explusion des capucins, en demandant au prélat de faire en sorto que des complications no se produisent pas, par suite de la résistance des religieux proscrits. Le prélat a fait savoir que les capucins, forts de leurs droits de citoyens français, ne céde-raient qu'à la violence. Il faudra briser les portes et traîner les religieux dehors.

D'autre part, nous savons que l'expulsion sera suivie de nombreux ennuis pour les crocheteurs de serrures. Le couvent du Mans, ainsi que tous les autres, du reste, qu'occu-pent les capucins, ne leur appartient pas : lies propriétaires sont des laïques qui sont prêts a faire valoir leurs droits devant les tribunaux et à demander raison do la violation de leur domicile. En outre, le couvent du Mans se

•« «jCiDCCOODf —

Guerre aux Curés! Le Pays assure que M. Farre a adressé

la circulaire suivante, confidentielle, aux gouverneurs militaires de Paris et cle Lyon et aux commandants des corps d ' a r m é e :

Paris, le 18 août 1880. -Mon cher général,

J'ai besoin d'être renseigné sur les effets produits par la loi du 27 juillet 1872, en ce qui concerne les jeunes gens désignés clans le paragraphe n° 7 de l'article 20 de ladite loi.

« Je désire savoir ce que deviennent ces « jeunes gens et jusqu'à quel point la dis-p e n s e qui leur est accordée profite au re-« crutement du clergé paroissial, qu'a seul « en vue le législateur. »

Je vous prie de vouloir bien, on consé-quence, inviter les commandants des bureaux de recrutement de votre corps d'armée à vous adresser, le plus promptomont possible, la liste des dispenses à titre ecclésiastique des classes I 1 8 7 3 et I en ayant soin d'y indiquer les mutations survenues et notamment pour ceux qui sont entres dans les ordres :

1° La date du sous-diaconat et de la con-sécration ;

2° Les fonctions successives de chaque dispensé dans le culte salarié par l'Etat ;

3° La résidence actuelle de chaque dis-pensé et do sa fonction.

Cet état, dressé par ordre alphabétique et par classe, sera établi conformément au modèle ci-joint :

« Il conviendra d'appeler d'une manière « spéciale l'attention des commandants des « bureaux de recrutement sur les jeunes « gens portes sur les états joints à la pré-, « sente dépêche, dont la situation, au point « do vue de la dispense, ne nie paraît pas « suffisamment justifiée par les renseigne-« monts que j'ai demandés aux préfets et « aux éVèques. »

Les commandants de recrutement devront, pour arriver à connaître la situation des dispensés ecclésiastiques do leur subdivi-sion, se renseigner, au besoin, auprès des maires; et « j e vous prie de donner à la gendarmerie les ordres nécessaires pour que, de son côté, elle leur prête, lorsqu'il y aura lieu, son concours. »

Les listes établies conformément aux pres-criptions de la présente circulaire seront centralisées par -vous-et--—devront— m'ôtre adressées : Cabinet du Ministre, le 25 sep-tembre, au plus tard.

Si [filé : F A R R E .

Ceux qui trouveraient dans cette cir-culaire une preuve de sympathie pour le recrutement du sacerdoce s'abuseraient étrangement. La circulaire de M. le géné-ral Farre a un tout autre but.

Scandale républicain

Jusqu'à présent les commissaires de police do M. Gonstans s'étaient contentés de cro-cheter les serrures ou d'enfoncer les portes à coups de hache, comme à Poitiers; mais voi-là qui est mieux. Un maire a trouvé que for-

FEUILLETON DE LA Vérité

N° 25

LA FÉE C f t R ñ B O S S E NOUVELLE

VIII

Jcnny, qui avait commencé à se r a s s u r e r s u r l e s d isposi t ions do sa cous ine , aux prornières paro les de cel le-ci , sentit s e s inquiétudes r e v e -n u - p l u s v i v e s .

— Ma c h è r e cousine , continua G r é g o r i n e d'une v o i x tr iste, il s 'est p a s s é entre n o u s une scène qui ne saurait se r e n o u v e l e r sans que notre affect ion mutuelle n'en s o u f f r i t . <1 ai eu des torts, j e le reconnais : q u e l q u e s - u n e s de m e s paro les ont dù te b l e s s e r ; j e te p u e de les oubl ier . .

Jcnny repri t soudainement c o u r a g e . A i n s i , sa c o u s i n e s 'humil iai t ! Cette é n e r g i e dont elle et sa i n è r e s 'étaient e f f r a y é e s n'était qu'une é n e r g i e fact ice, un feu do paille s a n s c o n s é q u e n c e . L e s c h o s e s c h a î n a i e n t de t'aco. La va incue devenait v i c t o r i e u s e et il ne s ' a g i s s a i t plus que do p r o -fiter cle cette s o u m i s s i o n inattendue p o u r ren-dre ù l 'avenir i m p o s s i b l o toute velléité de ré-volté . „ , , ....

Oui , dit encore M"10 do Gouliin-( .oullinierc, t r o m p é e par te récit de sa fille, tu as lail soulVrir ma pauvre Jcnny. Mais elle n'y pense plus.

— Ma c o u s i n e est l ' indulgence m e m e , dit G r é g o r i n e s é r i e u s e .

Jènny, voyant la tournure heureuse que pre-n a i e n t les c h o s e s , retrouva son sang-1'roid.

— A i n s i , voi là qui est tini, d i t-e l le presque af fectueusement en tendant la main à sa c o u s i n e . — Oui ! et j'ai trop souffert, je soullre trop

afin d'éviter lo encore p o u r ne pas tout faire re tour de p a n e l s d é b a t s .

— Q u o i ! tout ? demanda Jenny j o y e u s e . — T o u t : ce qui est humainement p o s s i b l e à

une femme qui a i m e . Cel le rét ience, à laquelle Jenny ne s'attendait

plus, après les précédentes paro les cle G r é -gorine, révei l la soudainement dans ce c œ u r i rasc ib le , e n v i e u x , haineux, les m a u v a i s senti-ments qui s 'y étaient, pendant une seconde, endormis, et ce fut d'uu ton a g r e s s i f qu'elle répondit :

— A h ! tu m a i n t i e n s . . . — M e s droits d 'aimer, comme toi, M. D e s b r o s -

s e s ? certainement ; m a i s l a i s s e - m o i finir. L'une et l 'autre, nous e s p é r o n s être aimées. Ne protosto pas , j e te prie, et contente-toi, au fond de ton coiiir, de mettre mon e s p o i r , bien petit, io l 'avoue, s u r le compte de ma vanité, s a n s me le rendre ; cela serait inutile et me ferai t s o u f -frir , sans profit pour toi .

G r é g o r i n e s ' e x p r i m a i t lentement, doucement, bien qu'on sentît qu'elle était profondement é m u e . Mais, s o u s cette douceur , on devinait une résolut ion é n e r g i q u e ipie rien ne pourrait faire c h a n g e r .

A la vérité, on comprenait bien que son émotion était grande et qu'il lui en coûtait beaucoup de faire acte de volonté et surtout de rés is tance ; toutefois son r e g a r d s avait c o n s e r v é sa l impidité. 11 était triste, mois non irrité. G r é g o r i n e avait brûlé s e s v a i s s e a u x p o u r n 'avoir pas à retourner en a r r i è r e .

Sa tante l 'éeoutait attentivement sans com-prendre à quel sentiment elle obéissait . Quant à M. de Co11ffiu-Goul'iinière, immobilo clans son fauteul, il paraissa i t é t r a n g e r ù co qui se passait . .

Mais un phys ionomiste habile se fut certai-nement étonné d e cette immobi l i té absolue . Eu effet, s ' i l ne pouvait pas parler , il arrivait q u e l q u e f o i s au vieillard d 'avoir clans les yeux une certaine é loquence . Une lueur d'intelli-gence y brillait, surtout quand sa lille parlait ; par un f rémissement des m u s c l e s du

cer une porte c'était peu, mais que de démo-lir une maison c'était mieux. C'est ce qu'il a fait.

Voici ce que l'on écrit do Montluçon : « Lo curé de Vallon ayant fait construire

une annexe au presbytère qui appartient^la commune, lo maire le mit en demeure de faire démolir cette annexe.

« M. le curé introduisit un référé devant le président du tribunal de Montluçon, et l'affaire devait venir le 25 de ce mois ; mais lo maire, sans attendre la décision du juge du référé, vient de se transporter sur les lieux, et après avoir fait enfoncer les portes du presbytère, que M. le curé refusait de lui ouvrir, par un serrurier qui brisa la ser-rure, il lit jeter bas par des maçons qu'il avait amenés avec lui la construction élevée par M. le curé et payée de ses deniers per-sonnels. »

0 républicains, quo vous êtes aimables ?

3° Orthographe, narration ou dictée. 4° Agriculture, notions générales. Les candidats devront adresser leur de-

mande à la préfecture de Quimper ou au di-recteur de l'école, près Quimperlé.

Gette demande sera accompagnée : 4 1 0 De l'acte de naissance du candidat ;

2° D'un certificat de moralité délivré par l'autorité locale ; .

3° D'un certificat de médecin attestant que le candidat a été vacciné ou qu'il a eu la petite vérole.

Les candidats doivent être âgés de 17 ans accomplis dans l'année de leur admission.

C H R O N I Q U E L O C A L E MORîiAIX ET LA BRETAGNE

MINISTÈRE DES P O S T E S ET DES TÉLÉGRAPHES. — Un concours pour le surnuinôrariat aura lieu le jeudi 11 novembre 1880, au chef-lieu de chaque département.

Peuvent y prendre part, les jeunes gens de 17 à 25 ans sans infirmités, ainsi que les instituteurs, les militaires et tous les fonc-tionnaires publics comptant cinq années de services rendus à l'Etat et âgés de moins de 30 ans.

Les candidats devront adresser sans retard leur demande au directeur des Postes et des Télégraphes du département, qui leur transmettra le programme de l'examen.

La liste d'inscription sera close le 31 octo-bre.

On nous annonce quo M. GAILLET, l'excellent et sympathique comédien qui est venu l'an dernier à Morlaix, à l'époque de la foire haute, doit revenir prochainement avec sa troupe, donner line série de représentations dramatiques. Nous accueillons cette nou-velle avec d'autant plus de plaisir que nous avons passé, au théâtre de M. GAIÎ.LET, de bonnes et amusantes soirées. Son répertoire étant très varié, très étendu et du meilleur goût, nous lui prédisons un succès cligne de ses efforts et du mérite de son excellente troupe.

École spéciale d'irrigation et de drainage du Lézardeau, près Quimperlé. — Dans sa récente session de 1880, le Conseil général du département du Finistère a voté les fonds nécessaires pour l'entretien d'un élève bour-s ier à l'école d'irrigation et de drainage du Lézarcleau, près Quimperlé (Finistère), pour l'année scolaire 1881, devant commencer le 8 novembre prochain.

Getto bourse sera attribuée à la suite d'un concours, passé devant un jury spécial, qui aura lieu à Quimper, salle de la préfecture, le mercredi 3 novembre prochain, à 2 heures de l'après-midi.

MATIÈRES DE L'EXAMEN 1° Arithmétique, la numération, les 4 rè -

gles, les fractions, les proportions, le sys-tème métrique.

2° Géométrie plane, notions sommaires 1 d'arpentage et de cubage.

Recherches dans /'intérêt des familles. — La nommée DAGORN, Marie-Vincente,

née à Riec, le 12 novembre 1834, a disparu du domicile de ses parents, situé dans cette commune.

Voici le signalement de cette femme qui est idiote : Elle est très-grande et très-forte ; a de

grands yeux roux, des traits fortement accu-sés et un visage sans expression.

Elle est vêtue d'une robe de laine rousse, d'un mauvais tablier, d'une veste d'homme lui servant de corset et d'une mauvaise coiffe de coton.

Les renseignements qui pourraient être recueillis sur cette femme devront être adres-sés à la Préfecture (Bureau du Secrétariat général.)

Verbeck à Morlaix Que de jolis tours d'escamotage nous avons

vus ! que de curieuses expériences nous avons admirées. M. Verbeck a fait connais-sance avec l'enchanteur Merlin pour pouvoir nous offrir les ardoises spirites. Vous les visitez, ces ardoises, sur toutes les faces, rien d'écrit, ni dessus, ni dessous et quand l'autre jour, comme à Dinan, par exemple, un spectateur curieux et célibataire demande « s'il aura une belle-mère tendre » l 'enchan-teur Merlin lui répond, par écrit, sur ces mêmes ardoises abandonnées à la garde d'un voisin de stalle : « Qu'il y a des chances si le vinaigre du caractère comme le vinaigre du vin attendrit les viandes les plus dures. » Et la montre volante ! « C'est bien votre montre, n'est-ce pas?— Oui » une deux trois, la voilà dans la poche d'un inconnu. « Rendez la montre au Monsieur. — Mais rendez la montre au Monsieur ». Il faut voir alors la tête du voleur inconscient. Après la prestidi-gitation vient le magnétisme. Oh ! alors cela est le coup de massue qui Donato assome et tue. La vérité sort en robe blanche de la coulisse ; elle s'appelle M U c cle Marguerit. La voilà parodiant à merveille tout le répertoire de M l l e Lucie : Insensibilité du bras, exalta-tion des forces, transmission de pensées, influence de la musique, etc. etc. Enfin, soyons bref, le texte est long et le papier est court, et terminons ce compte rendu en invitant tous les absents à aller voir M. Verbeck, quand il nous reviendra cet hiver, comme il nous l'a promis.

PRECAUTIONS IMPOSEES AUX COMPAGNIES DE CHEMINS DE FER. DANS L'INTÉRÊT DE LA SÉCURITÉ DES VOYAGEURS. — Après avoir pris l'avis d'une Commission d'enquête, instituée à la suite du grave accident de Fiers, M. le minis-tre dos travaux publics vient d'inviter de nou-veau les compagnies de chemins de fer :

1° A donner aux conducteurs garde-freins un moyen sûr et efficace de comuniquer avec le mécanicien, soit directement, soit .par l'in-termédiaire de l'un d'entre eux ;

v i s a g e

il laissait dev iner qu 'une percept ion v a g u e des faits arrivait à son espr i t t roublé .

La Marianne, qui étudiait depuis clés années cette é n i g m e vivante, n'eût p a s manqué d'être frapée de cette indi f férence abso lue , comme elle avait trouvé déjà s ingul ière lat i tude du viei l lard au s o u p e r qui avait s e r v i de première entrevue off ic iel le aux j e u n e s g e n s .

Mais G r é g o r i n e était t rop e n g a g é e dans cette lutte, d'où dépendait son b o n h e u r pour faire une telle remarque, et elle continua s u r le même ton calme, triste et ferme :

— Oui, et j e v o u s prie , ma chère tante ajouta G r é g o r i n e , en tendant la main à la m è r e de Jenny, d 'ass is ter à cet entretien suprê-me.

— Mais, lit Mme de Couf f in-Couf f in iere tout à fait mal à l 'aise devant cel le pr ière .

— V o u s ne pouvez me r e f u s e r ce s e r v i c e , ma chère tante; ne remplacez-vous pas ma m è r e ? — L ' u n e de nous se trompe, assurément

Jcnny eut 1111 geste s ignif icat i f . — T u v e u x que ce soit m o i ; c 'est entendu.

Eli b i e n ! i l 110 doit pas te coûter d'attendre et do 111e la isser pendant q u e l q u e s h e u r e s de plus m e s i l lusions.

— Comment, que lques h e u r e s ? — S a n s doute! n'est-ce pas demain ou a p r è s

demain que notre cher abbé doit lui demander de se p r o n o n c e r . . .

— Demain! ou après d e m a i n ! — P u i s q u e tu lo v e u x , so i t ! ma chère enfant. — M "roi, ma bonne tante. — Goutiuuo, dit Jenny a s s e z sèchement. — Si M. D e s b r o s s e s demande ta main, j e

ne ferai aucune object ion, j e te le j u r e par la mo-moiro de ma chère mère et tu ne m'entendras p o u s s e r aucune p l a i n t e . J ' immolerai mon a m o u r !

— Et tu e n t r e r a s en r e l i g i o n ? dit Jcnny in-cons idérément .

— Oh ! lu v a s trop vite et trop loin. Je r e s -terai aux S a u t é e s . Ma mère 111'a légué des de-v o i r s , et je n'y fai l l irai point. — Mais c e s d e v o i r s , crois-tu donc que j e ne

| les rempl ira is pas avec autant de dévouement c « que toi ? T u me j u g e s donc bien mal.

— P r e n d s g a r d e , ma chère c o u s i n e , s i quel-q u ' u n qui ne connût pas ton c œ u r t 'entendait, il pourrait croire que tu tiens à m'é lo igner d e s Saulées !... N e prêtons pas le flanc à la calomnie!

Jenny se m o r d i t les l è v r e s et ne r é p o n d i t pas

— D'a i l leurs , tu s e r a s r i c h e par ton mai'i; ton père et ta mère seront avec toi , e t l e petit bien des Saulées ne sera i t r ien p o u r v o u s . Et p u i s , j e s u i s s û r e q u e M . D e s b r o s s e s r e f u s e -rait une parei l le dot . Jenny rougi t . L ' idée d ' a v o i r a v e c elle s o n père et sa mère ne lui était j a m a i s v e n u e à l'esprit. Dans s e s r ê v e s cle g r a n d e u r , elle les avait tou-j o u s v u s instal lés à j a m a i s a u x S a u l é e s .

Qu'avait-cllebesoin de s ' e m b a r r a s s e r d'un pa-ralyt ique aux habitudes r é p u g n a n t e s . Qu'avait l-elle besoin d 'avoir s a n s c e s s e devant les y e u x les a l lures t imides, m o d e s t e s , h u m b l e s de s a mère ! Delle compagnie v r a i m e n t pour une c h â -telaine dont on devait e n v i e r le sort ! niais elle ne pouvait r é v é l e r s e s sent iments et elle dut faire bonne contenance.

— T u as ra i son , dit-elle. — S i , au contraire , continua Grégorine,

c'ost m o i que M. D e s b r o s s e s choisit, voici ce que j ' a i r é s o l u : tu d e v i e n d r a s la proprié-taire des S a u l é e s , à la s e u l e condition d e n ' y rien c h a n g e r et de continuer à s u i v r e l e s e x e m p l e cle chari té que n o u s a laissés ma mère adorée. Ce sera ta dot.

— Mais tu es un a n g e , ma c h è r e G r é g o r i n e , s 'écr ia Mm o de Conft in-Couff inière en prenant les mains de sa nièce, et j e s u i s s û r e que Jenny est pénétrée de r e c o n n a i s s a n c e .

MUo Jenny n'était p a s posi t ivement étoufféo par la r e c o n n a i s s a n c e . L e s idées qu'elle avait touchant les droi ts de G r é g o r i n e s u r l e s S a u l é e s lui faisaient a p p r é c i e r tout autrement que sa mère la g é n é r o s i t é do s a c o u s i n e ; mais elle 11c pouvai t p e n s e r tout haut et il l u i fallut faire c h o r u s a v e c s a mère .

Page 7: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

A R W I R I O N E Z (La Vérité)

2°Aprendro les mesures nécessaires pour donner aux vayageurs, dans toutes les voi-tures à cloisons séparatives complètes, le moyen de faire appel aux agents ;

3° A prendre également les mesures néces-saires pour que, dans tous les trains, l'un des agents au moins puisse circuler le long des voitures offertes aux voyageurs.

L'attention des compagnies a été appelée en même temps sur l'utilité qu'il y aurait, pour prévenir des tentatives criminelles, à établir des commnnications partielles entre les compartiments voisins d'une même voi-ture, par exemple au moyen d'ouvertures de dimensions restreintes, fermées par des gla-ces.

L'administration a d'ailleurs décidé que la troisième de cesmesures serait réalisée immé-diatement et que la première et la deuxième devraient l'être avant le io r mai 1881, pour tous les trains express ou directs ayant des parcours de 25kilomètres ou plus, sans arrêt.

C H R O N I Q U E A G R I C O L E

L A RÉCOLTE nu BLÉ EN F R A N C E . — D'après les avis, la récolte du Lié a 616 Irùs-bonne dans 5 départements :

Finistère, Tarn, Aude, Alpes-Maritimes, Yar.

Bonne dans 34 : Aisne, Allier, Ardennes, Ariège, Calvados,

Corrèze, Corse, Côtes-du-Nord, Dordogne, Doubs, Eure, Haute-Garonne, Gers, Giron-de, Ile-et-Vilaine, Loir-et-Cher, Loire-Infé-rieure, Manche, Haute-Marne, Mayenne, Meurthe-et-Moselle, Morbihan, Nord, P a s -de-Calais, Basses-Pyrénées, Hau tes -Pyré -nées, Haute-Saône, Saône-et-Loire, Savoie, Haute-Savoie, Seine-et-Marne, Ta rn -e t -Garonne, Haute-Vienne, Vosges ; puis en Alsace-Lorraine et en Algérie, sauf Oran.

Assez bonne dans 27. Ain, Basses-Alpes, Hautes-Alpes, Aube,

Cher, Côte-d 'Or, Creuse, Eure-et -Loi i , Hérault, Landes, Loire, Loi, Lo t -e t -Garon-ne, Maine-et-Loire, Marne, Meuse, Nièvre, Oise, Sarthe, Seine, Seine-et-Oise, Seine-Inférieure, Doux-Sèvres, Somme, Vendée, Yonne.

Médiocre dans 14 : Ardèche, Aveyron, Bouches-du-Rhône ,

Cantal, Charente, Charente - Inférieure, Gard, Indre, Indre-et-Loire, Orne, Puy-de -Dôme, Pyrénées, Orientâtes, Vienne, Oran.

Enfin mauvaise dans 6 : Drôme, Isère, Loire, Lozère, Rhône,

Yaucluse. Si l'on considère la qualification « assez

boune » comme synonyme de moyenne, on constate que les départements qui ont une récolte supéiieure a celte moyenne sont plus nombreux que ceux dont la récolte est inférieure.

Dès lors, l'ensemble donne une bonne moyenne, qui se chiflre en France par 100 millions d'hectolitres. Mais il est à noter que ces appréciations ont été émises d'après l'aspect des gerbes avant les premiers bat-tages.

A U X céréales, il faudrait ajouter les pom-mes de terre et les légumes secs, qui sont d'une grande importance pour l'alimentation générale.

L'alimentation de la Frauce est donc as-surée dès aujourd'hui par les nouvelles r é -coltes ni on y ajoute le stock des importa-tions de blés russes et américains, qui. est d'au moins six millions de quintaux.

L E S POUCS D'AMÉRIQUE. — D'après la statis-tique dressée par le bureau d'agriculture de

Washington, l 'espèce porcine compte aux Etats-Unis 35 millions de têtes, et ce nom-bre augmente sans cesse tous les ans avec les cultures de maïs qui alimentent ces ani-maux.

Dans la campagne 1878-1879 il a été tué 14,500,000 porcs, dont 5 millions dans les gigantesques porcheries de Chicago. Cincin-nati, Louisville, Indianopolis, etc., ont des porcheries également colossales.

La maison Armour tue et sale à elle seule un million de porcs par an. M. Armour est le roi de la charcuterie; son établissement a coûté 5 millions et occupe en été 200 ou-vriers, en hiver 3,500 dont les salaires vont de 10 à 20 par jour . Tout s'y fait par des machines. Les animaux égorgés sont plon-gés dans une chaudière d'eau bouillante, puis on les épile avec une machine qui fait le tra-vail de dix hommes.

Des jambons se préparent de la manière suivante : on les plonge dans de leau salée et salpêtrée ; on les fume dans des chemi-nées où brûle de la sciure d'érable. On sucre l'eau des jambons destinés à l'Angleterre. Puis on peint les jambons d'une couche de chrome. Mais le conseil d'hygiène de France ayant protesté contre cette peinture qui est peu salubre, on cherche une substance pro-pre à donner à ces jambons un aspect appé-tissant.

Nos éleveurs de porcs comprennent main-tenant pourquoi la viande de porc a baissé de plus 25 p. 100 depuis un an et pourquoi la baisse n'a pas dit son dernier mot.

La « bonne école » continue à faire la sourde oreille. ^

L A PLÉTHORE DES BLÉS D'AMÉRIQUE. — On a signalé la baisse de 5 fr. réalisée sur les blés, depuis un mois, et l'on a ajouté que probablement elle ne s 'arrêterait pas aux cours actuels qui sont très onéreux pour nos producteurs.

Notre confrère le Citoyen, de Marseille, soutient cette opinion, et la justifie par les chiffres suivants empruntés au Daily com-mercial bulletin, le plus autorisé des Etats-Unis :

En 1879, la récolte du blé fut de 419,000,000 de bushels (35 litres le bushel). La récolte de 1880 excède de beaucoup celle de 1879, elle est évaluée à 484 millions de bushels, dont les Etats-Unis ne consommeront guère plus que la moitié ou 200 millions de boisseaux — Il y aura donc à reporter un excédent de 234 millions, ou près de 80 mil-lions d'hectolitres. L'Europe ayant peu de besoins, dit le journal américain, il faut prévoir qu'il y aura peut-être cent millions de boisseaux, 35 millions d'hectolitres dont nous ne saurons que faire, et nos fermiers doivent s 'attendre à un avilissement des prix sans précédents.

L E S VINS . — Le Citoyen se demande pourquoi parallèlement au l ibre-échange sur les blés, on frappe les vins étrangers d'un droit de 3 fr. 50 par hectolitre. Ce droit n'a pas empêché les importations de prendre une extension telle que la Chambre a cru devoir élever le droit à \ fr. 50. Si ces droits remplissent les caisses du Tré-sor, ils donneront la faculté de dégrever d'autres impôts onéreux pour les contri-buables. Pourquoi ne pas appliquer aux blés le principe qu'on trouve bon pour les vins?

Nous ne demandons rien de plus. Un droit de 3 francs sur les blés américains n'en en-traverait pas l'importation lorsque nous en avons besoin, surtout lorsque les blés coû-

tent 38 p. 100 de moins à produire que les nôtres.

MOUVEMENT DU PORT DE MORLAIX

Du 23 au 30 septembre 1880 ENTRÉES. — Morlaix, steamer, 195 t., cap.

Le Moal, venant du Havre, cueillette. — Séra-phin, bisquine, 33 t., cap. Le Flanchec, ven. de Bordeaux, sel et vin.

SORTIES. — Pauline, goélette, 88 t., cap. Ebrellec, ail. à Roscolf, bois de sapin. — Mor-laix, steamer, 195 t., cap. Le Moal. ail. au Ha-vre, cueilletie.

Le Gérant : J . - F . L K B R A S .

L e s V i n s F r a n ç a i s , - M . G e r b a u d

Il est en France certains ers fort esti-mables qu'on n'apprécie pas assez : tels sont, entre autres, ceux do l'Aude et géné-ralement de la région sud-ouest dont les consommateurs ne remarquent trop souvent que le goût de terroir très-prononcé et l'âpretê alcoolique. Ces apparences défavo-rables tiennent, partie à la nature du sol, partie au mauvais choix des cépages.

M. G. Gerbaud, de Narbonne, s'est donné pour but de rémédier à cet état de choses. Depuis longtemps propriétaire de nombreux vignobles, il s'est appliquéà suivre l'exemple des viticulteurs delà Gironde et cle ceux delà Bourgogne. Car un changement intelligent de cépages, par une culture raisonnée, grâce au système particulier qu'il a établi dans ses ca-ves, i laobtenu la qualité au lieu de la quan-tité. Ses vins sont colorés sans tirer au violet, vigoureux sans dureté, parlumés sans arrière goût. Monsieur Gerbaud ne les vendant qu'après plusieurs années de cave, la clarifi-cation est parfaite, et les causes d'acidité étant supprimées parla bonne cluture, le vi-nage devient inutile. Aussi a-t-il pu le pre-mier offrir à la bourgeoisie des vins ayant les mêmes qualités que ceux du Bordelais et de la Bourgogne et possédant sur eux l'avantage du bon marché.

Voilà pour les vins de table. Quant aux vins de messe qui sont une des spécialités de la maison Gerbaud, le clergé et les fabri-ques peuvent les acheter en toute sécurité. Là, jamais de soufrage, jamais la moindre falsification ; c'est le vin naturel dans toute sa pureté.

Ajoutons que, pour les uns et les autres, le nom de M. Gerbaud, ses antécédents, son caractère sont la meilleure des garanties ; ils expliquent la confiance dont sa maison et ses produits jouissent, depuis plus de 20 ans, auprès du clergé, des administrations hospitalières, d e s col lèges, institutions, e tc . Nous conseillons donc énergiquement à nos lecteurs, de ne pas acheter de vin sans avoir demandé à M. Gerbaud son prix-courant qui leur sera de suite envoyé franco.

F . de LANTONXIÈUE. (Service de la Correspondance Saint-Chéron.)

Nous reprenons la série deî lettres nombreu-ses que nous avons reçues de personnes soignées et guéries dans la maison da docteur Cabaret :

« Monsieur !e rédacteur,

« Veuillez ajouter ma guérison à celle de Mmo

Plantard, que vous annonciez à vos lecteurs, il va quelque temps. J'étais atteint, depuis 22ans, d'une tumeur à la joue, laquelle avait résisté à

trois opérations chirurgicales. Je suis entré dans la maison si connue du docteur Cabaret, J9 , rue d'Armaillé, a Paris, et en deux mois, sans opération, j 'en sortais complètement guéri. Je crois donc rendre service à l 'humanité en pu-bliant cet heureux résultat d'un traitement exempt de tout danger, et qui m'a délivré d'un mal que je croyais incurable. »

« PlERRAD, « Instituteur « Mulandry (Ardendes). »

Nous ne saurions trop engager ceux de nos lecteurs qui seraient atteints d'une affection cancéreuse quelconque à s 'adresser 19, rue d'Armaillé.

F. de LANTONNIÈRE. (Service de la Correspondance Saint-Chéçon.)

Nous recommandons à nos lecteurs la maison L é o p o l d a o U D I E n pro-priétaires i i g n a n , prcsBéziers (Hérault).

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Connaissant ses produits, nous pouvons assurer à nos lecteurs qui s'y adresseront qu'ils ne seront point trompés.

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•F. DE LANTONIÈRE. (Service de la Correspondance St-Cliéron).

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— Décidément, dit-elle en embrassant Gré-gorine, tu vaux mieux que moi et tu mérites d'être heureuse.

Grégorine sourit mélancoliquement, sans relever la parole de sa cousine dont elle appréciait maintenant la sincérité.

— Quant à Gatherine et à Marianne, contina-t-elle, si je quitte les Saulées, je les emmène ; si c'est toi qui pars, jo les garde ; tu n'as donc plus qu'un peu de patience à prer.dr e.

Sur ce trait, qui sentait un peu celui du Parthe, Grégorine laissa ses parents et retourna auprès de la Moricaude.

Quand les dames de Conffin-Couffinièro furent seules elles se regardèrent et se laissèrent aller à leurs véritables sentiments.

— Eh bien !• dit la mèro de Jenny, tu dois être contente !

— En effet, répondit la mauvaise enfant avec amertune, M"0 Grégorine se montre bien géné-reuse. Si elle me vole mon mari, elle consent à me rendre mon bien.

— Fille ! iille ! pauvre fille ! lui dit sa mère tristement, tu es bien à plaindre !... et tu seras un jour bien malheureuse.

— Je le suis déjà ! Gnr, pour qu'elle se montre aussi calme, aussi magnanime, il faut qu'elle se sente aimée, et alors malheur à moi !...

Et tout bas ello ajouta en regardant lo para-lytique :

— Malheur à elle ! Sur ces derniers mots, elle prit le bras do

son père pour le conduire à sa chambre.

X

UN HASARD M. Jules Desbrosses "n'était pas un fat et

encore moins un séducteur, cl s'il avait inspiré aux deux cousines une affection des plus ten-dres, il n'y avait pas mis de préméditation.

Tout, sans qu'il s'en doulAt, avait plaidé pour lui : l'isolement relatif des deux jeunes filles,

leur caractère respectif, leur situation person-nelle.

Jeuny, nous l'avons dit, l'aimait, mais elle l'aimait par ambition, par orgueil. Un tel ma-riage non-seulement comblait ses appétits de luxe et de vanité mondaine, mais lui donnait l'occasion d'humilier sa cousine.

M. Desbrosses n'eût pas été jeune et fait pour plaire qu'elle oùl mis autant d'ardeur à le cap-tiver; il était riche, cela lui aurait suffi. Le hasard voulait qu'aux avantages cle la fortune, le jeune homme enjoignit d'autres; c'était bien, et clic profitait. Une partie cle son cœur était pris par l'amour, c'est-à-dire par ce qu'elle voulait appeler l'amour, mais la plus grande partie ap-partenait à la convoitise, à la vanité, et, au de-meurant, c'était bien plus son imagination et son esprit qui étaient en cause que son Ame.

Grégorine aimait le jeune banquier pour lui-même, pour ses qualités, pour ses défauts.

En maintes circonstances, 1c jeune homme avait fait prouve de sensibilité, de générosité envers le malheur. Sa nature primesautière, ses goûts artistiques, sa foi religieuse, qu'il avait apportée intacte de la fournaise parisienne; le côté chevaleresque de son caractère, qu'il avait fini par laisser voir tout entier, sa gaieté,sa va-leur personnelle, que Grégorine s'exagérait na-turellement ; sa force physique et son adresse duns tous les exercices du corps — avantages quoles femmes sont heureuses de rencontrer clans l'homme qu'elles ont distingué — tout l'a-vait servi auprès do Grégorino, qui voyait on lui un homme supérieur.

Au demeurant, M. Jules Desbrosses n'était qu'un homme bien doué et qui, avec ses aptitudes diverses, eût peut-être échoué dans les luttes do la vie, s'il avait eu à lutter. Mais le ciel lui avait rendu la vertu facile, et il la pratiquait largement, dignemont, commo une chose toute naturelle. Il payait aux pauvres la dette qu'il avait contrac-tée envers Dieu.

La nuit fut mauvaise pour tout lo monde, aux Saulées, commo au prespytère; c'est quo la jour-

née du lendemain devait être décisive et que. rien n'est plus cruel (pie l'incertitude.

Grégorine fut la première debout, et,tout d'a-bord, elle voulut demander à Dieu la force et la résignation, au cas ou elle devrait être déçue dans l'espoir que, malgré tout, elle conservait au fond du cœur.

Elle alla prier clans la petite église embellie par elle, fut s'agenouiller sur la tombe de sa mcie et,réconfortée par ces actes pieux,gagna le presbytère afin d'instruire l'abbé Jean de ses résolutions, que le vieillard approuva.

— Tu es une brave fille, ma chère Grégorine, lui dit le vieillard en l'embrassant, la digne en-fant cle ta charitable mère, et Dieu to bénira; il t'exaucera.

— Ghut ! lui dit Grégorine ; c'est bien assez de moi pour me créer des espérances, des chi-mères, poiit-ètre. N'y ajoutez pas celles que vous inspire votre affection paternelle.

— T u a s raison, mon enfant! C'est une affec-tion paternelle que la mienne, et si le malheur to frappe, ce qu'à Dieu ne plaise ! lu me trouveras pour t'nider à supporter un chagrin.

— Merci, répondit Grégorine émue; mais, ras-surez-vous, je serai forte. Ce n'est pas vaine-ment que je suis votre élève I N'ai-je pas l'exem-ple de ma pauvre mère! Et, d'ailleurs,si M. Des-brosses choisit ma cousine, c'est qu'il l'aime; s'il l'aime, il sera heureux cle l'épouser; je devrai donc ne pas me plaindre. Oh ! je ne me fais pas meilleure que je ne le suis; j'avoue que ce sera pour moi une douleur sans limites, dont je mourrai peut-être, si Dieu ne me vient pas en aide, mais je no me révolterai pas !

Ainsi qu'elle l'avait promis, et bien qu'il lui en coûtât, la Moricaude, complètement remise, se rendit chez Jeuny et implora son pardon. La jeune fille, toujours sous l'empire de ses mau-vais sentiments, le lui accorda avec l'empresse-ment et la grâce d'un maître cruel qui reçoit les caresses craintives d'un chien qu'il u battu injus-tement.

Mais cela importait peu à Catherine. Elleavait promis à sa maîtresse d'accomplir cette péniten-

ce, et, ce devoir rempli, elle s'inquiétait peu de l'accueil que lui pouvait faire s>on ennemie.

Après le déjeuner, qui fut silencieux, et auquel le paralytique n'assista pas — on le servit dans sa chambre, car il était resté au lit et avait refusé obstinément de se lever ; — après le déjeuner, disions-nous, sur l'ordre de Grégorine, la Mori-caude revêtit sa plus belle jupe et se mit en devoir d'accompagner sa maîtresse.

Pour gagner la campagne, il fallait passer devant la croisée de la chambre île M. deCouffin-Coultinière. Cette croisée était garnie d'un balcon qui s'avançait sur la cour et qui était rempli de pots cle fleurs qu'y entretenait la main filiale cle Grégorine.

Chaque fois qu'elle sortait et qu'elle savait son oncle dans sa chambre, la fée Carabosse avait l'habitude de s'arrêter devant le balcon et de regarder si le vieillard était à la fenêtre, pour lui envoyer un adieu amical.

Ce jour-là encore, plus portée que d'habitude à la tendresse, ainsi qu'il arrive aux dînes déli-cates en leurs heures cle tristesse ou d'espoir, elle s'arrêta suivie de la Moricaude.

Soudain, comme elle levait la tète, un énorme pot de faïence tomba du balcon et s'abattit avec un fracas épouvantable sur le pavé entre Grégo-rine cl ¿a fidèle suivante.

Par quel miracle celte masse de terre et de faïence n'atteignit-elle ni la maîtresse, ni la ser-vante? c'est ce que nous ne saurions expliquer. Tant est-il que les deux femmes restèrent pétri-fiées et poussèrent un cri d'épouvante bien jus -tifié par l'incident.

On accourut,et l'on vit le paralytique debout, accoudé sur le balcon, la figure grimaçante...

Que s'était-il passé? Chacun pensa que le vieillard avait voulu

déranger de place le vase de fleurs, mais que le poids s'étant trouvé trop considérable pour ses forces, M. de Couffin-Coufiinière l'avait laissé tomber, au risque do tuer sa bienfai-trice.

(A suivre.)

Page 8: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

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Page 9: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

4« ANNÉE — 81 -i-¡•'Ï

Un N u m é r o : I O Céi«tfmea SAMEDI 9 OCTOBRE 1880

T

AR WIRIONEZ (LA V É R I T É )

J O U R N A L P O L I T I Q U E P A R A I S S A N T L E M E R C R E D I E T L E S A M E D I

Pour tout ce qui concerne la rédaction, s'adresser M. D E L A M A S E , ruo de lîresl, 1.

H -t'est s tenu compte des lettres anony-mes. — Les Manuscrits non insérés ne-sou pus rendus. — (Affranchir).

M. J . - P . L E B R A S , gérant.

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Chez

S O M M A I R E

QUESTION DU JOUR.

L E MOUVEMENT ROYALISTE.

L A PERSÉCUTION.

L A DÉCLARATION DK 1 8 0 2 .

CHRONIQUE LOCALE.

MOUVEMENT DE LA POPULATION.

.MERCURIALE. — C O U R S E .

QUESTION DU JOUR I . a g u c r i ' r .

Tous les journaux de Paris reçus hier et au jourd 'hui sont alarmants. Comme il était facile de le prévoir , la question d 'Orient s'est compliquée au point que l 'attitude de là Turquie ressemble presque à une décla-ration de guer re .

Les navires cuirassés s 'étaient retirés pi-teusement de Dulcigno» comme ou sait, sans avoir rien l'ait, et les puissances euro-péennes avaient proposé à la Turquie de te rminer le différend à l 'amiable.

La Turquie a répondu aussitôt qu'en vé-rité les puissances étaient bien bonnes, mais que le meilleur moyen de s 'arranger était assurémentde se ret irer chacun chez soi, sans lui rien demander à elle, de laisser Dul-cigno aux Dulcignotes, Jap inaaux Albanais et les cuirassés à l 'ancre. En un mot, laTur-quie a refusé, eu termes polis mais ironi-ques , de füire aucune concession :

Cette réponse n'est pas appréciée du premier ministre d 'Angleterre , M. Glad-stone, qui s'est mis à la tète de tout l ' im-broglio.

11 parle de forcer le détroit des Darda-nelles et d'aller jusqu 'à Constantinople de -mander raison au sultan de l 'affront inlligé à sa marine et à sa diplomatie.

Ces menaces, seraient-elles suivies d'ac-t ion, seraient consideréi s par nous avec la plus parfaite indifférence, si, p o j r notre malheur , M. Gambetta n'avait résolu de mettre la France il la remorque de l 'An-gle ter re .

Comme cette question grave est grosse d 'événements imprévus, nous avons tenu, malgré son obscurité et son aridité na tu-relle, à tenir constamment les lecteurs d ' / l r Wirioncz au courant .

Nous continuons. Notre division navale s'est tenue sur la

réserve à Dulcigno, grâce aux protestations unanimes de l'opinion publique.

On a pu espérer un instant voir notre gouvernement revenir à des idées plus sages et à une appréciation plus saine de la situation. Mais il fallait mal connaître M. Gambetta et les rêves de gloire qui hantent son cerveau italien, pour le supposer ca-pable de renoncer à ses projets.

Plus que jamais, il a pris fait et cause en faveur de .M. Gladstone et du château des Crêtes où il s 'amuse actuellement, en Suisse, il ne cesse de correspondre télégraphique-men tavec le cabinet anglais et de lui de-mander des instructions.

Ses journaux poussent aux idées belli-queuses et ne cessent de répandre les bruits les mieux faits pour les exciter en France.

Bien plus, il cherche h étouffer, autant qu'i l le peut, la voix de l'opinion contraire <t la sienne.

Ainsi, la semaine dernière, les amis de là paix avaient résolu de réunir à Paris un meeting favorable à leur manière de voir.

M. Gambetta a fait interdire ce meeting par ses ministres.

M. Gambetta n 'entend pas qu'on le con-trarie.

Les organisateurs — leur qualité importe

peu — du meeting avaient rempli toutes les formalités requises par la loi ;

Quest-ce que cela fait, quand M. Gam-betta ne veut pas ?

Les ministres de ce libéral ont exhumé à cette occasion les lois de la tyrannie.

Pendant une journée, Paris a é té mis en état de siège.

M. Gambetta 11e veut pas que l'on pro-teste contre lui.

lit le même jour , dans une réunion pu-blique plus ou moins respectable, comme l 'orateur faisait allusion à la démonstra-tion navale, un commissaiae de police de M. Gambetta balayait et l 'o ra teur et les auditeurs.

En dehors de l 'opportunisme point de salut ; en dehors de la volonté de M. Gam-betta , point de l iberté.

Les anciens émeutiers du 4 septembre, ces prétendus amants de la liberté, escamo-tent la liberté ou profit de M. Gambetta.

L'opinion publique se manifeste dans les journaux ; M. Gambetta s'en moque.

L'opinion publique veut se manifester dans un théâtre ou dans la rue ; M. Gam-betta met son velo, il masse sa police aux carrefours et consigne les t roupes dans les casernes.

Entendez-vous, électeurs.. .. M. Gambetta ne — veut —• pas. En vérité, on croit rêver , en voyant un

homme seul, un é t ranger , imposer ainsi sa volonté "propre et précipiter la nation qui a eu la sottise de le porter sur le pavois dans des aventures sans profit et sans fin.

Encore s'il ne s'agissait que d'aller para-der dans les eaux du Bosphore, en compa-gnie des marins anglais, ce ne serait qu 'une dépense d'arg»nt et rien de plus. •

Mais quand on songe que l 'Allemagne, l 'Autriche et l 'Italie sont unies par uu traité secret et que M. Bismarck est soup-çonné de tenir tous les ressorts de la co-médie orientale, dans le but de nous com-promettre et de trouver une occasion de ruer de nouveau l'Allemagne contre nous, on ne peut se défendre d 'une profonde tristesse.

P . D E L . — • •aoMIXIOMw - —

l i « m o u v e m e n t r o y a l i s t e

Le mouvement royaliste que nous signa-lons dans nos derniers numéros, loin de se ralentir , prend tous les jours une nouvelle et consolante extension.

De tous les points de la France nous arrive le récit des manifestations les plus ardentes en faveur du rétablissement de la monarchie, du seul gouvernement qui puisse nous assurer la paix avec l 'honneur , la tranquillité publique avec la l iberté.

Toulouse, la g rande cité impressionable du midi, s'est fait remarquer entre toutes par l 'expression de ses sentiments de iidé-lité et d'espérance.

Deux hommes dont le nom est synonyme d'héroïsme, le général Barry, et le général de Charret te ont pris la parole dans les banquets de Toulouse et leur parole qui sent la poudre, d 'après la Jièpubliqve fran-çaise affolée, est aujourd 'hui reprodui te par tous les journaux et lue a rdemment par tous ceux qui aiment leur pays et sont en-core sensibles au langage de la foi, de la raison et de l 'honneur.

Nous regret tons de nepouvoir reproduire en entier ces deux beaux discours, mais en voici du moins quelques passages :

Oui, m e s ¡unis, s ' e s t é c r i é le géné ra l I l a r ry , nvec lo I toi l ég i t ime e n t o u r é de t o u s les p r i n c e s de sa Maison , nvec le roi 1res ch ré t i en r é g n a n t en ve r tu de son d ro i t et fo r t de l ' a c q u i e s c e m e n t r e s p e c t u e u x de l ' E u r o p e et de l ' a m o u r de s o n

peup le , tout , c o m m e p a r e n c h a n t e m e n t , s e r a r e m i s à sa p lace .

L o R e l i g i o n , p r e m i e r f o n d e m e n t de t o u t e soc i é t é h u m a i n e , la R e l i g i o n , h o n n i e et t o r t u -rée a u j o u r d ' h u i p a r d ' in p t e s s e c t a i r e s , s e r a h o n o r é e et p r o t é g é e s a n s que le p r ê t r e , l ' évoque ou le r e l i g i eux , t r a n q u i l l e s d é s o r m a i s s u r l eu r s o r t et le s o r t do l 'Eg l i s e , s o n g e n t j a m a i s à s ' é c a r t e r de l eu r m i n i s t è r e s a c r é .

La famil le , a t t a q u é e dans*son p r inc ipe m é m o , c ' e s t - à - d i i e d a n s l ' au to r i t é pa te rne l l e , s e r a ré tab l ie s u r sa b a s e d iv ine , et le p è r e d o n n e r a à s e s e n f a n t s , en p le ine l ibcr lé , tout en se con-f o r m a n t a u x lu i s , l ' éduca t ion , l ' i n s t r u c t i o n et les m a î t r e s de son cho ix ;

La j u s t i c e , a s s u r é e d a n s son p e r s o n n e l p a r une m a g i s t r a t u r e i ndépend ¡nie et h o n o r é e , s e r a éga l e p o u r t o u s ;

L ' a d m i n i s t r a t i o n , qui envah i t t o u s les s e r -v ices p u b l i c s et 1a j u s t i c e e l l e - m ê m e , r e n t r e r a d a n s s e s a t t r i b u t i o n s de p r o t e c t r i c e d e s p e r -s o n n e s t l d e s i n t é r ê t s , et r e c o u v r e r a s o n a n -cien p i e s t i g e ;

L ' a r m é e enf in , n o i r e be l le et g r a n d e a r m é e , s u r laquel le f r a p p e à c o u p s r e d o u b l é s le bé l i e r r é v o l u t i o n n a i r e , i m m o l a n t a v e c l ' e sp r i t mil i -t a i re , avec les t r ad i t i ons , avec les d r o i t s a c q u i s , avec les p r i n c i p e s s a c r é s de d i sc ip l ine et de r e spec t de 1a r èg l e , l ' an t ique h o n n e u r d e s a r -m e s , celte nob le a r m é e , seu l pa l l ad ium de la P a t r i e , dont les i n s e n s é s ne r ê v e n t de fa i re , avec d e s c h e f s po l i t i c i ens , q u ' u n i n s t r u m e n t de R é p u b l i q u e , l ' a r m é e , clans la ma in tu t é l a i r e du Uoi , son chef a u g u s t e et v é n é r é , r e c o u v r e r a n a t u r e l l e m e n t , et s a n s e f for t , sa d i g n i t é et s e s v e r t u s é b r a n l é e s , non p e r d u e s .

Oui, m e s a m i s , c ' es t le Roi , c ' e s t n o i r e Roi , qui , pa r la f o r c e du d r o i t , de la vé r i t é et d e s p r i n c i p e s , au t an t que p a r sa hau te in te l l igence , s e s c o n n a i s s a n c e s a p p r o n f o n d i e s en t o u t e s c h o s e s , sa vo lon té , sa d r o i t u r e , a c c o m p l i r a t o u s ce s m i a a c l e s .

Voici en quels te rmes M. de Charrette a su prouver qu ' i l s'ait aussi bien discourir que combattre :

M e s s i e u r s , e n t e n d o n s - n o u s b ien ; il est t e m p s d ' a g i r ; il faut p r o t e s t e r pa r t ous les m o y e n s qu i s o n t en no t r e p o u v o i r . On e x p u l s e les J é -s u i t e s , les c o n g r é g a t i o n s r e l i g i e u s e s ; c o n t i -n u o n s à f a i r e tous les s a c r i f i c e s p o u r c r é e r d e s éco les l i b r e s et que l'a b i e n f a i s a n c e ne so i t p a s lo droit, exc lus i f de l 'Eta t . — On veu t l'aire d e n o s e n f a n t s des r é p u b l i c a i n s et d e s a t h é e s , f a i s o n s - e n d e s c a t h o l i q u e s et d e s r o y a l i s t e s .

Ou veut n o u s e x p u l s e r d e s c o n s e i l s g é n é r a u x et m u n i c i p a u x ; eh b ien ! a y o n s le c o u r a g e p u -b l ic de n o s o p i n i o n s d a n s n o s p r o f e s s i o n s de foi é l ec to ra le .

Dans l ' a rmée , formons n o s e n n e m i s à c o n f e s -s q r q u e les c a t h o l i q u e s et les r o y a l i s t e s ne s o n t pas les m o i n s b o n s s o l d a t s (ce qu ' i l s s î ivent dé jà ) . En l in , u s o n s d e l à p r e s s e , de cette p r e s s e à l aque l l e n o u s d e v o n s celte j u s t i c e qu 'e l le com-ba t va i l l amment .

Mais s u r t o u t ne n o u s s e r v o n s j a m a i s d ' un moyen quo n o u s ne p o u r r i o n s a v o u e r ; p a s la p lus pel i to c o n c e s s i o n ; pus le m o i n d r e sac r i f i ce d e s p r i n c i p e s q u e n o u s a v o n s l ' h o n n e u r de s e r -v i r . E n un mo t , q u e c a t h o l i q u e s veui l le d i r e a u j o u r d ' h u i r o y a l i s t e s !

Qu 'on ne m ' a c c u s e p a s d ' exc i t e r les p a s s i o n s , n o t r e c a u s e es t s i j u s t e et s i bel le q u e q u a n d b ien m ê m e n o u s le v o u d r i o n s , n o u s no p o u r -r i o n s pas s o r t i r du Droi t

N o t r e voie est tou te t racée , q u e l s q u e s o i e n t les é v é n e m e n t s . N o u s r e s t o n s l idèles à n o t r e Dieu, à n o t r e Roi , c ' e s t - à - d i r e à la F r a n c e . T o u j o u r s p r ê t s à c o m b a t t r e , soit c o n t r e les e n n e m i s du d e d a n s , so i t c o n t r e les e n n e m i s du d e h o r s , s e lon l ' o r d r e du j o u r du m i n i s t r e de lu g u e r r e , au j o u r de n o t r e l i c e n c i e m e n t d e -m a n d é p a r n o u s .

N o u s s o m m e s l i b r e s e t i n d é p e n d a n t s , n ' a y a n t r i e n accep té et tout r e f u s é p o u r r e s t e r f idèles à n o t r e d r a p e a u .

M e s s i e u r s , v o u s p o u v e z c o m p t e r s u r n o u s . Debout , m e s s i e u r s , p o u r a c c l a m e r la v ie i l le

T o u l o u s e r e d o r a n t b ien tô t à s o n Cap i to l e les Heurs de lys de F r a n c o .

Vivo le Roi ! — — i c o o p r — - —

C a p e r s é c u l i o n .

Le bruit a couru avec persistance que toutes les chapelles dos congrégations reli-gieuses devaient être fermées dans la nuit de jeudi à vendredi.

Avec l'arbitraire qui règne actuellement, les Carmélites pouvant être comprises au rang de ces congrégations, nous avons craint un instant que notre ville ne devînt, elle

aussi, le théâtre des exploits des crocheleurs officiels.

Rien n'est fait et nous n'avons pas ouï dire que rien ait été fait ailleurs.

Le mauvais coup n'est pas assez prémé-dité.

D'autre part, nos lecteurs savent que le général Farre prétend a n ficher des sémi-naires les jeunes gens qui se destinent au sacerdoce et les forcer à faire leur service dans l 'armée.

Enlin M. Constans multiplie les tracasse-ries contre les membres du clergé. Ainsi il vient d 'adresser une circulaire coniidentielle aux préfets pou.- les inviter à faire surveiller attentivement par les commissaires de police tous les serinons prononcés dans les églises.

Les commissaires de police devront dresser des procès-verbaux qui seront transmis à M. Brutus Gazelles, sous le timbre de la di-rection de la sûreté publique, dans le cas où il leur plairait de trouver délicieuses les pa-roles prononcées par les prédicateurs.

On dit du reste qu'un des principaux in-spirafeurs de ces mesurés est M. Cazelles, directeur de la sûreté générale, qui appar-tient à la religion protestante et poursuit les ordres monastiques avec la froide haine du huguenot.

A la rigueur, toutes ces mesures vexatoi-res peuvent passer pour des escarmouches de prêtrophobes en délire, mais voici qui est plus grave.

On assure que le même M. Constans vient d'intimer aux évêques l 'ordre d'enseigner dans les grands séminaires la déclaration de 1862.

Nous publions plus loin un article de fond sur celte puestion.

Mais neus tenons à faire observer ici que cette déclaration a été déclarée hérétique par le concile du Vatican.

Contraindre les évêques à l 'enseigner, c'est les contraindre à apostasier. Il est certain que tous les évêques refuseront. En face de leur résistance, que fera le gouver-nement ? lra-t-ii crocheter les évêchéset ¡es presbytères, après avoii crocheté les cou-vents et les monastères?

On peut tout 'craindre. P . DE ! . .

• mm

1 - a d é c l a r a t i o n d e 1 8 G 3 .

On nous répète sans cesse que depuis la fin du siècle dernier tout est changé dans notre pays et que plus rien ne subsiste des institutions du passé. D'autres lois, d 'autres conditions sociales, nous àssure-t-on, ont pris la place d'un monde détruit et cette transformation s'est faite au nom de la liberté.

Aussi ne pouvons-nous nous défendre d'un vif mouvement de surprise, lorsque nous voyons les théologiens qui se succède;)! à la place Beauveau tenter de faire revivre contre l'Eglise ce qui n'a plus de raison d'être, puisque les temps cl les situations ne se res-semblent plus.

11 semble que les ministres des cultes de la République n'ont jamais entendu parler des changements qui se sont produits, d e -puis la Révolution, dans les relations des pouvoirs temporel et spirituel. Ils se sont endormis sur les ouvrages de d'Aguesseau, voire même de Pithou, et sont tout surpris à leur réveil de n'entendre plus résonner à leurs oreilles les mots de gallicanisme et dé jansénisme. Vous les surprendriez bien si vous leur disiez que Bossuet et Fénelon ne sont plus sur leurs sièges et que rien ne subsiste aujourd'hui de ce qu'on appelait j a -dis « l'Eglise gallicane».

Tel est. le cas de M. Constans qui, n'ayant entendu parler ni de la chute de l'ancien ré-gime, ni de la Révolution française, ni de tous les événements qui ont suivi, vient au sortir

d'un long sommeil, d 'adresser aux évêques une circulaire dans laquelle il recoinande d'enseigner la Déclaration de 1682 dans les séminaires.

Cette prétention <le M. Constans de subs-tituer sou autorité à celle de l'épiscopat, en matière d'enseignement, s'appuie, nous dira-

Page 10: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR WIRIONEZ (La Vérité)

t-OD, sur l'article 24 des lois organiques, aux ! termes duquel « ceux qui seront choisis pour « l'enseignement dans los séminaires sou-« scriront la déclaration faite par le clergé de «France en 1682 ». Mais on sait le peu de cas qu'il convient de faire desdits articles,

3ui sont la violation formelle du Concordat, ont ils avaient pour but d'assurer l'exécu-

tion. Si le premier consul avait le droit de formuler des articles organiques, il ne pou-vait' user de ce droit sans se concerter avec le Saint-Siège, car il ne s'agissait pas de décréter une loi ordinaire de l'Etat, mais d'exécuter un contrat dont Portalis a précisé et reconnu en ces termes le caractère synal-lagmatique :

« La convention avec le Pape et les articles « organiques participent de la nature des « traités diplomatiques, c'est-à-dire de la < nature d'un véritable contrat. »

Ainsi se trouvent justifiées, par la rappor-teur même du Concordat, les protestations solennelles que les articles organiques sou-levèrent de la part du Saint-Siège.

En 1818, une tentative fut faite pour donner satisfaction aux légitimes réclamations de la cour de Rome ; mais si le Concordat de 1818 resta à l'état de projet, ce projet suffit pour constater que la réparation était jugée né-cessaire.

M. Constans ne peut donc s'appuyer, pour imposer l'enseignement de la déclaration de 1682 sur les articles organique» de la loi de germinal.

Quant à cette déclaration, elle a été en-terrée par le Concordant, en même temps

Sue l'Eglise gallicane. Il est de toute évi-ence, en effet, que Pie VII a rétabli, non

l'Eglise gallicane, mais l'Eglise catholique, apostolique et romaine, ce qu'on appelait autrefois « l'ultramontanisme ».

Jamais les termes dans lesquels est rédigé l'article 1er du Concordat : « La religion ca-« tholique, apostolique et romaine sera li-« brement exercée en France » n'auraient pu passer sous Louis XIV et sous Louis XV.

L'Eglise gallicane et la déclaration de 1 6 8 2 sont donc bien mortes : c'est ce qui explique pourquoi plusieurs gallicans contestèrent la légitimité du Condordat.

Au reste, M. Constans, qui veut nous ra-mener au grand siècle, ne peut ignorer que cette déclaration de 1682 fut désavouée par tous les prélats qui l'avaient signée, désa-vouée par Bossuet lui-même, dont notre docte ministre connaît sans doute le célèbre Abeat declaratio quo valverit, désavouée enfin par Louis XIV qui écrivait au pape Innocent XI :

« Je suis bien aise de faire savoir à Votre

< Sainteté que j'ai donné les ordres néces-« saires pour que les choses contenues dans « l'édit du 2 mars 1682, touchant la déclara-< tion faite par le clergé de France, à quoi « les conjonctures m'avaient obligé, ne soient « pas observées. »

NOUS ne voyons donc guère que M. Cons-tans qui soit resté fidèle à la déclaration de 1862. Ce n'est pas assez, croyons-nous, pour la faire revivre. GABRIEL FERKÈRE.

CHRONIQUE LOCALE

MOKLÂIX ET LA BRETAGNE

Chacun place son amour-propre ou il

peut.

Certain M. Kergomard revendique, en

style de transporté, la paternité et la res-

ponsabilité des trois derniers numéros de

Y Avenir de Morlaix. Quand M. Kergomard voudra bien com-

battre à visage découvert et pour son

compte, nous verrons ce qu'il sera possible

de faire de lui et s'il convient de tenir

compte de ses accès de frénésie. Il sera

assurément traité suivant ses mérites.

Mais venir, après huit jours de reflexion,

se placer en plastron devant un personnage

qui a d'ailleurs la malheureuse habitude

d'abuserdes dévouements c'est un procédé

peut-être fort courageux, mais en même

temps trop commode et à la portée du pre-

mier Jocrisse comme du premier spadassin

venu.

11 me faudrait être à moi seul aussi borné

que tous les républicains de l'Avenir pour

me laisser prendre un instant à ce piège

enfantin.

J'ai coutume de choisir mes adversaires,

et si mon choix est tombé sur un docteur

présomptueux et blasphémateur assez ou

blieux de ses pieux antécédents pour oser

se comparer à Jésus-Christ, quand il est

tout au plus la caricature de Gambetta, ce

n'est point seulement dans le but de lui

reprocher ses écarts de conduite. Quand

ces écarts resteut dans le domaine privé, il

est de bon goût de les y laisser et de livrer

le pécheur aux tortures de s» conscience.;

Malheureusement, M. le docteur Le-

febvre s'est servi de ses tristes palinodies

pour escalader le pouvoir: il est devenu

homme public, puisqu'il est conseiller mu-

nicipal et qu'il aspire à le redevenir. A ce

duoble titre ¡il nous appartient et nous

avons la ferme intention de nous servir

contre lui de tous les arguments que

pourra nous fournir su sottise.

Encore, s'il était un conseiller municipal

comme quelques autres, c'est-à-dire un

homme parvenu aux termes de ses rêves

ambitieux, repu de sa suffisance, l'air

préoccupé quoique majestueux, examinant

d'un air entendu les seuils des portes pour

savoir s'ils sont balayés, les murs des mai-

sons pour savoir s'ils ont été grattés et les

pavés des rues pour connaître s'il n'y faut

pohtdes réparations, s'il était, en un mot,

rien qu'un personnage ridicule, nous ne

dirions encore rien.

Malheureusement encore, à ces défauts

qu'il partage avec ses collègues, M. le doc-

teur Lefebvre en ajoute de plus graves. *

Il s'est emparé, nous l avons dit et nous

le répétons, d'un pouvoir occulte qui pèse

assez lourdement sur tout le monde. Sa

personnalité encombrante est devenue un

danger pour les intérêts et l'avenir de la

cité.

Il l'a prouvé du reste dans l'alîairede la

cession du Pou lu t.

Devons-nous recommencer le récit de

cette édifiante affaire ?

Avant qu'elle ne fut portée à la connais-

sance du conseil, l'opinion publique s'était

prononcee énergiquement contre toute ces-

sion. Plusieurs membres du conseil, à l'es-

prit indépendant, se sont fait l'écho de celte

opinion, en refusant de prendre part au

vote en donnant leur démission. Le docteur

ne s'embarrasse point pour si peu.Il lit son

rapport à la cohorte des conseillers qui lui

sont demeurés fidèles. Ceux-ci ne sont point

en nombre pour délibérer. ¡N'importe! les

démissionnaires sont portés obsents, les ter-

mes du rapport sont votés, la loi est tour-

née, les convenances sont violées et « l'af-

faire est dans le sac. »

Certaius esprits assez généreux pour

trouver des excuses aux actes les plus inex-

cusables prétendent, il est vrai, que l'admi-

nistration du chemin de fer avait posé ce

dilemme à Morlaix : ou la cession gratuite

du Pouliet ou la gare à Plouigneau, et

qu'ainsi le conseil aurait cédé à la nécessité.

Nous leurs faisons observer ceci à notre

tour : l'administration du chemin de fer,

c'est le ministre des travaux publics, c'est-

à-dire le gouvernement.

Nous voulons bien admettre que le gou-

vernement ait posé le dilemme. Qui a dé-

battu le marché onéreux proposé à la ville

de Morlaix ?

Est-ce le député M. Swiney ? Il n'a rien

fait.

Qu'a fait aussi le conseiller général M.

Rouilly ? Rieu.

Qu'a fait enfin M. le docteur Lefebvre

qui a déterminé le vote du conseil munici-

pal ? il a accepté, les yeux fermés, le pro-

jet du gouvernement sans même se de-

mander s'il ne serait point possible d'obtenir

des conditions meilleures, tout en conser

vant les mêmes aventages.

N'était-il point possible de placer la gare

sur la rive gauche de la rivière ? ou de la

reculer à une certaine distance du champ

* de foire ?

I l n'est point venu à l'esprit du docteur,

que l'on dit et qui se dit si puissant, de

de marchander, et voici comment la ville

de Morlaix sacrifie son champ de foire,

sans compensation aucune, mais parce que

M. Le febvre a trouvé l'occasion bonne d'être

agréable au gouvernement.

Comme les élections municipales n'ont

lieu que le 7 novembre, nous aurons le

temps d'ici là de montrer que l'ingérence

de M. le docteur, dans une infinité d'autres

questions, n'a point du tout été profitable h

la ville.

Pour le moment, contentons-nous de

protester contre sa prétention à peine dis-

stimulée d'être le pivot de la prochaine

liste.

Quoi que l'on nous dise de l'influence

exercée, sur les classes ouvrières par sa fa-

conde intarissable, nous espérons que le bon

sens des électeurs inorlaisiens prévaudra.

P. DE L .

Dans la nuit du vendredi au samedi, ces

étangs, ces parcs avec la large et longue

avenue étaient éclairés a giorno. Une suite

non interrompue de resplendissants équi-

pages n'a cessé, jusqu'à minuit, de conduire

à travers cette allée lumineuse et de déposer

au château de Kerozar le flot des danseurs

et des danseuses accourus de tous les points

de la Basse-Bretagne et de Paris. Les nom-

mer serait faire le dénombrement de tout

ce que la société élégante et polie compte

de personnalités marquantes ; décrire les

costumes, serait peindre tout ce que le bon

goût moderne a pu inventer de gracieux et

de ravissant.

Mais nous ne saurions passer sous silence

la décoration de l'intérieur du château.

Il faudrait dire un mot de chacun des

quatre salons du perron qui avaient

peine à contenir les nombreux invités.

L'un d'eux a pirticulièremotit excité

l'admiration ; c'est le quatrième où se

trouvaient entassées à plaisir toutes les

richesses artistiques que l'art moderne et

l'art antique offrent an goût éclairé de

l'amateur. Tableaux de maîtres, livres

richement reliés et illuminés, bibelots de

toutes provenance, tapisseries splendides,

le regard ne savait où s'arrêter dans ce

vérilable musée qui a été baptisé unanime-

ment le salon des merveilles.

Le bal s'est prolongé j'usqu'au matin. I l

était annoncé et attendu ave impatience.

A Paris, où comme ou sait, Madame le Bris

tient un des salons les plus fréquentés,

quelques journaux, WGaulois et \eFigaro, avaient décrit à l'avance les fêtes de Kéro-

arz.

Ces descriptions avaient le tort de venir

un mois trop tôt. Si les auteurs avaient eu

la bonne fortune d'assister, le 1er octobre,

à la vraie fête et, plus heureux que nous,

Les Morlaisiens et les Morlaisienncs gar-

deront longtemps le charmant souvenir des

fêtes données au château de Kerozar, à

l'occasion du mariage de Mlle Jeanne Le

Bris avec M. Le Bon, capitaine d'artillerie.

Le château à lui seul, avec le merveilleux

paysage qui l'entoure, vaudrait une longue

description.

Cette belle résidence d'été est un modèle

de ce que peut accomplir la fortune se-

condée par l'intelligence et le bon goût. Sur

un plaleau aride d'où la mer se découvre

dans le loiutain, les marais ont été changés

en rivières et en étangs, les landes stériles

transformées en parcs ombragés de grands

arbres.

d'êi^e assez bien placés pour tout voir et

tout entendre, ils se seraient convaincus

que la réalité dépassait de beaucoup leur

imagination.

Mardi, les mêmes invités assistaient dans

l'Eglise de Ploujean à la bénédiction nup-

tiale des nouveaux époux.

Il serait intéressant de faire le récit de

cette cérémonie et de dire par quel pres-

tige une pauvre église de village a ressem-

blé tout-à-coup à une belle basilique dis-

paraissant sous les tentures, les fleurs et le

feuillage <t de faire l'éloge des voix magi-

ques qui ont chanté les prières sacrées de

l'Eglise.

Mais le temps presse et notre descri-

ption risquerait fort de passer ina-

perçue à côté du discours éloquent pro-

noncé par le grand vicaire de L a v a l , M.

l'abbé de Rosnay, qui a présidé à la célé-

bration du mariage.

Nous avions eu le plaisir d'entendre plu-

sieurs fois M. l'abbé Oulong de Rosnay.

Nous avions vu ce jeune prêtre, qui est une

gloire de la Bretagne et l'espoir de l'Eglise

de France, soulever du haut de la chaire ces

foules parisiennes qu'on dit si rebelles aux

choses de la religion et qui sont pourtant

si disposées à écouter toute voix éloqueute

qui part du cûeur et qui s'adresse au cœur.

M. l'abbé Dulong de Rosnay vient de

prouver que son talent s'adapte sans effort

à tous les sujets et nous doutons que ja-

mais la question du mariage ait été traitée

avec une plus grande hauteur de vues, avec

plus d'élégance et de perfection de langage

qu'elle ne l'a été mardi dans l'église de

Ploujean.

Nous regrettons, et nos lecteurs regret-

teront que le caractère tout intime de cer-

taines parties de ce discours ne nous per-

mette point de le publier en entier, mais nous

ne pensons manquer à aucun des devoirs de

la discrétion en reproduisant les passages

où l'orateur traite du mariage chrétien.

Dion a tellement le respect de noire na-ture qu'il ne souiï're pas qu'on y touche sans avoir emprunté à la main divine le droit, la délicatesse suffisante, l 'honneur d'y toucher convenablement. Il a t'ait de cette grande pen-sée une doctrine admirable, et depuis son évangi le , tout dans l'existence du chrétien, se trouve clevé jusqu'aux honneurs de la divi-nité. La naissance, les berceaux, l 'amour, la tombe enfin, tout est surmonté de la croix, de cette croix qui a racheté le monde et qui est le sublfme passage do la misère humaine à lo participation des honneurs divins.

Aussi restera-t-il toujours étrange que notre époque si jalouses de ce qui intéresse la di-gnité et l'indépendance de 1 homme, ait donné lo jour à des opinions soi-disant libérales, qui, sous prétexte de relover notre pauvre huma-nité, exigent qu'on la dépouille do Dieu, qu'on arrache à notre vie la poésie et les forces de la religion, et prêchent des naissances sans baptême, dos douleurs sans sacrifice, des ma-riages sans l'autel du sacrifice, et dos tombeaux sans espoir.

Mais ce qui révolte le plus dans ces théo-ries aussi insensées, que déshonorantes, c'est peut-ôtro le mariage sans Dieu.

Pour pou qu'on ait sondé le cœur humain, on s'aperçoit vilo qu'il a besoin de mettre Dieu à tout ce qu'il fuit. 11 est si profondément pénétré

d'infini qu'il ne saurait aimer d'une manière pure et arden'e sans songer à Dieu. Souvent même quand la foi dort au fond d'un cœur cou-pable ou indifférent, il suffit de l 'amour pour la réveiller. Enfin, quoi qu'on dise, le cœur est fait pour Dieu, et Dieu s'est adapté au cœur, à ce point qu'il est sa grande souffrance ou son suprême bonheur.

L 'amour est donc religieux dans sa nature ; et c'est lui qui est la substance, le lieu int ime du mariage. Que pourrait-il sans la bénédiction d'en haut ? . . . Avez-vous jamais pensé que le vrai mariage, malgré ses faiblesses et ses in-constances porte en lui des caractères divins ? C'est le propre de Dieu d'être éternel, saint et infini. lit voici que l'alliance de deux créatures humaines devient sous l'action du sacrement, éternelle, sainte et munie d'une puissance in-finie.

Pour nous , > éternel c'est être fidèle ; pas de rupture, pas de changement ; les liens qui vont se nouer resteront intimes, forts, fermes ; les années passeront sur eux sans y laisser de traces, si ce n'est pour les envelopper de sa majesté que l'âge donne aux patriarches et des charmes inexprimables de ce qu'on appelle si bien l'étemelle jeunesse du cœur.

Pieuse, sainte, votre al l iance est la posses-sion commune de tout ce que la rel igion a de plus merveilleux, de plus profond, de plus exquis. C'est le partage des devoirs, des joies et des peines ; c'est le partage de la vie tout entière ; enfin ce n'est pas seulement une com-munauté des choses humaines, mais aussi des

choses divines Dieu est le lien sacré de ces deux âmes ; elles montent vers lui, semblables à de belles plantes qui s'appuyent l'une sur l'autre, afin de mieux résister à la tempête, et d'élever plus sûrement vers le ciel leurs bran-ches chargées de fleurs et de fruits.

Telles sont les hautes pensées qui doivent régner au cœur des chrétiens, quand ils s'u-nissent dans le sacrement.

Aussi , pour achever de montrer comme toul y est divin, il faut ajouter que cet amour sanc-tifié recule les limites de notre impuissance et de notre faiblesse. Le devoir à deux, si dur soit-il, devient doux et facile. Il n'y a plus de fardeau, plus de croix trop lourde pour deux âmes bien unies. On court au sacrifice avec un élan, une sorte d'enthousiasme dont l 'amour chrétien a seul le secret. Et s'il s'agissait de mour ir l 'un pour l'autre, la mort deviendrait souriante ; sa main froide et rigide ne pourrait qu'éterniner les battements de deux cœurs, dont la mesure et l 'harmonie parfaite se con-fondraient avec les mou\ements du cœur de Dieu.

Après avoir fait l'éloge de la femme bre-

tonne, M. l'abbé Dulong de Rosnay con-

tinue ainsi :

Deux choses, en ce monde, aident à l'accom-plissement du devoir, quelque difficile qu'il puisse être : le seul amour de Dieu, dans les vigoureuses r igueurs du célibat, et l 'amour conjugal , où, pour mieux remplir son devoir, on regarde Dieu à travers une femme. L'un fait monter à l'autel, avec la flamme de l'apostolat et la passion du martyre; l'autre peut entraîner au terrible sacrifice de la guerre avec l 'ardeur al-lumée dans l'âme par la physionomie que prê-tent au patriotisme une femme et des fils.

Non , les tranquilles vertus de la famille chrétienne, ses douceurs si pures n'affaibliront jamais un cœur d 'homme.

Quand son chef de famille eescend de ces pacifiques sommets pour la vie publ ique, il est mieux préparé à dominer les troubles et les hasards de la lutte. Ro i et pontife à son foyer,

irès avoir béni son

orme, et qu'i l ceigne

cher empire, il revêt l'épée, je ne peux

e trouver diminuer ou affaibli.... Il apprè-

si, a l 'uni pas

cie d'autant mieux les nécessités de la disci-pline qu'il vient de se créer chez lui le com-mandement suprême ; et il connaît d'autant mieux les secrètes jouissances du dévouement que, dans la société domestique, sa mission est presque sacerdotale. Quand je le vois, cet homme fait de ce qu'il y a de plus grand sur sur la terre, je ressens le besoins de le saluer, car il est pontife et soldat.

Ici, la mission de la femme n'est pas moins belle. Dans l'économie de la religion ; elle est l'ange consolateur, elle est le soutien et le con-seil aux j ou rs mauvais, l ' inspiration qui porte aux belles et grandes actions". Lorsque les épreuves de la vie apparaissent trop dures, elle donne au cœur de son mari des énergies nou-velles, et l ' impossible devient facile. Rapide el gracieuse, elle sait plier la tente au moindre signe et elle court la dresser d'un bout de la France à l'autre, gaiement et sans murmures .

C'est avec cette intrépidité que votre tâche s'accomplira.

Venez en puiser la force sous les les béné-dictions du Très-Saint et dans l'onction de sa grâce. Vous savez aussi quel cœur, ces béné-dictions, nous allons les répandre sur vous. Que l'onction durci et le sang de l'adorable victime se répandant sur le granit de votre foyer 'Dieu va désigner les anges qu i en seront les gardiens. Je veux qu'i ls en écartent avec soin les peines, qu'ils y attachent le bonheur fidèle, et cpie vos fils le couronnent de joies et d'honneur !...

Nous voudrions nous arrêter sur ces

belles paroles, mais nous serions incom-

plets si n'ajoutions que tous les amis de la

famille Le Bris se sont associés de cœur à

leur joie et que tous les pauvres de la con-

trée en ont eu leur part, conformément aux

traditions de toutes les familles chrétiennes

de Bretagne.

Nous recevons la lettre suivante :

Brasparts, 2 octobre 1880.

Monsieur le Rédacteur,

Un article do votre n° du 25 septembre der-nier, au sujet des grandes manoêvrcs, est de nature à déshonorer la commune de Brasparts mais je puis heureusement, rectifier les faits. |&Tout d'abord, il est à présumer qu'une petite

o

Ì

Page 11: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR WIRIONEZ (La Vérité)

localité qui n'a jamais reçu de troupes ne profi-tera pas de leur passage pour les voler. D'ail-leurs, le général do brigade nous a félicités du bon accuil fait aux troupes ; les hommes en repassant par Brasparts, disaient qu'ils au-raient voulu y faire encore çtape. Le proverbe : ab nno disco omnes n'est pas toujours applicable; t\ l'exception d'une maison où les consommations ont été vendues trop cher, on a tout fait pour soulager les 5,000 hommes que nous avons logés. Partout on a mis le pot au feu ; deux grands jardins, rem-plis de légumes ont été mis à la disposition destroupes. M. Aragon, officier comptable, nous a déclaré que nulle part les marchés n'ont été conclus avec tant de facilité qu'à Brasparts. Faut-il ajouter que des mères de famille ont couché avec leurs anfants sur leurs foyers, et qu'ainsi 130 lits ont été fournis aux officiers dans notre modeste bourg ? Maintenant, mieux informé, vous jugez, Mon-sieur le Rédacteur de l'indignation que cet article a soulevé parmi nous, et, convaincu que, pour lo bon accueil des troupes, Bras-parts n'est point, venu faire exception, vous voudrez bien, j'espére, revenir

Veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur, l'assurance de ma parfaite considération. K K R G U É L E N ,

maire de Brasparts. Nous ne pouvons que louer M. le maire de

Brasf arts du zèle avec lequel il défend l'hon-neur de sa commune, mais nous devons lui avouer que sa lettre nous met dans uu assez cruel embarras.

Ses renseignements sont malheur use-ment en opposition formelle avec ceux que nousavons reçus d'autre part. Nous ne nions point que 130 lits n'aient été fournis aux troupes, mais nous sommes en mesure d'af-firmer que certains de ces lits ont coiïté 10 francs pièce.

Quelques propriétaires ont exigé deux francs de chaque militaire pour les faire coucher deux par deux dans une chambre étroite renfermant quatre lits.

Ces traits ne sont point isolés et il est impossible de les citer comme exemples d'hospitalité écossaise. Nous ne prétendons point, néanmoins, que les habitants de Bras-parts se soient montrés tous également in-téressés. L'indignation ressentie par la plu-part et dont Al. le maire se fait le légitime interprète, démontré môme que les senti-ments de générosité et de patriotisme do-minent parmi eux. Cependant nous ne nous sommes point faits ii la légère l'écho des plaintes des réservistes, et la meilleure preuve, c'est que tons, à leur départ, ont voulu emporter un exemplaire du numéro û'Ar Wirionez du 25 septembre.

C e r c l e c a t h o l i q u e d ' o u v r i e r s D K M O R L A I X

Jeudi 14 octobre, à huit heures du soir, représentation de : Pendant la Guerre, épi-sodes alsaciens en'trois actes.

Le courrier de Peins n'est arrivé jeudi à MorJaix qu'à trois heures du soir, en retard de neuf heures environ. Ce retard provenait d'un accident survenu près du Mans. Le wagon-poste contenant les lettres, journaux et correspondances a pris feu et a en partie brûlé. On a pu, toutefois, préserver lettres et journaux, mais le train a dù continuer son parcours après avoir abandonné le wagon-poste.

Il n'y a pas eu d'autre accident et 1e train est arrivé dans notre ville à l'heure ordinaire.

SUPPRESSION DES TAMROURS . — Depuis les manœuvres dernières, la suppression des tambours est un fait accompli, au 118° comme dans les autres régiments. Les re -traites du soir ne sont plus faites que par des clairons.

De Douarnenez ainsi que de Goncarneau, on signale à Y Impartial l'apparition un peu tardive de la sardine.

Depuis quelques jours, les bateaux ren-trent avec une moyenne de 4 à 5,000 sar-dines. L'espoir commence à renaître dans le coeur de nos marins q'ji, pour l'hiver pro-chain, avaient en perspective la plus grande misère.

On assure que le candidat porté par les républicain de Chateaulin, pour les élections politiques qui doivent avoir lieu, par suite de la inert do M. Pompery, est M. Courant, sous-préfet de Sairit-Nazaire.

Nous vivons depuis quelques jours sous la pluie. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les rivières ont débordé. Sauf quelques caves inondées, on n'a eu aucun accident grave à déplorer.

Un de nos sportmen les plus sympathi-ques,, M. de Kertanguy vient de remporter à Oaen un brillant succès avec son cheval Cœur-Je-Lion, qui est d'ailleurs lo cheval le plus estimé de la saison.

Cœur-de-Lion est arrivé l 0 1 ' dans le prix de la Plaine distançant de 150 mètres tous les chevaux normands. Si nous ajoutons que Cœur de Lion n'a débarqué du chemin

cle fer qu'une heure avant la course, on r e -marquera que sa victoire est réellement pro-digieuse.

Ce magnifique animal a été classé 9° sur < 608 chevaux trotteurs, et dans cette course

. d'omnium, il avait fait un faux départ.

MUTATION DANS LE CLERGÉ DU DIOCÈSE . Ont été norçmés ; M. Louboutin, jeune prêtre, vicaire à Briec. v

M. Le Borgne, vicaire à Plouvien, vicaire à Plourin-Ploudalmézeau. M. Bouquen, vicaire au Tréhou, vicaire à Plouvien. M. Mironnet, vicaire à Lanhouarneau, vi-cair^ au Tréhou. , -M. Grall, jeune prêtre, vicaire à Lanhouar-neau. Voici les détails que reçoit l 'Indépendance

bretonne sur un affreux malheur arrivé à la gare de Loudéac.

Le train de 4 h. 50 venant de Saint-Brieuc, s 'arrêtant avant d'arriver en gare en faisant entendre le sifflet d'appel, des employés accoururent et ne furent pas peu surpris de trouver, broyé sous le train, le cadavre du sieur Joseph Ricordet, âgé de 37 ans, aiguilleur. Ce cadavre était en lambeaux, et les entrailles étaient éparses sur la voie.

On ignore la cause exacte de ce triste ac-cident.

Voici le programe de la soirée d'ouverture du Théâtre GAILLET :

Pierre Frochard adjoint, Taverny, rentier, Picard, garde-chasse, Lucien, lils de Simon, Potichon, Germon, notaire,

Florentin. Buchenet. Labbaye. Aubert. Charles. X?..

Mina, femme de Taverny Mm e" Ed. Gaillet. Geneviève, Labbaye. Mariotte, servante. Aubert.

Paysans et Ouvriers. La scène se passe près de Grenoble

On commencera par H I S T O I R E D ' U N S O U

Vaudeville en UN ACTE, par MM. JA1SNE et DECOUIUiLLËS Distribution :

Eginard Corbi||oau, MM. Aubert. Charles.

Mm c" Aubert. Florent 1"

Malaquez, Fernande, Juésille,

Troupe de 20 personnes, G artistes nou-veaux. Succès oblige. Je n'ai donc ménagé aucun frais pour vous offrir des spectacles variés et nouveaux ; j 'ai engagé a cet effet plusieurs artistes qui, je l'espère, ob-tiendront vos suffrages.

Votre serviteur, ED. GAILLET.

G R A N D T H É Â T R E G A I L L E T (Grande-Place;

Pour l 'Ouverture LE VIEUX C A P O R A L

Drame historique en 5 actes, par M. D'ENXKRY PREMIER ACTE ET PROLOGUE

LA MORT DU GÉNÉRAL Distribution du prologue

Le général Roquebert, MM. Aubert. Taverny, Buchenet. Simon, caporal, Ed. Gaillet. Picard, chasseur à cheval, Labbaye. Pigoche, conscrit, Paul. Un Aide-de-Camp, Eugène. Mina de Ranhsberg, Mme» Ed. Gaillet. Catherine Simon, Derval. ISmmeline, enfant, E. Buchenet

Officiers, Soldats. La scène se passe à Ulm, en Allemagne

D E U X I È M E A C T E

L E

RETOUR DU PRISONNIER DE SIBERIE T R O I S I È M E A C T E

L E M U E T Q U A T R I È M E A C T E

LA MÈRE ET LA FILLE C I N Q U I È M E A C T E

LE TESTAMENT DU GÉNÉRAL Distribution :

Le Caporal Simon. MM. Ed. Gaillet.

Au moment de met t re sous presse, une terr ible inondation ravage la ville de Mor-laîx. Nos grandes places sont des lacs agités ; nos principales rues sont des to r -rents impétueux. On ne signale heureuse-ment aucun accident sérieux ; cependant plusieurs sauvetages ont dù être opérés au prix des plus grands périls. Les désastres purement matériels sont déjà immenses. La plupart des magasins des rez-de-chaus-sée ont leurs marchandises dé tér iorées ; les baraques déjit installées en prévision de la foire haute, sont très sérieusement endom-magées ; plusieurs maisons menacent ruine. C'est un véritable désastre.

NAISSANCES. - Jean-Louis Pen, fils de Adolphe Zachnrie el Anne-Marie Jéquel — Marie-Bernadette Scanff, iille de Jean-Marie et Marie-Françoise Cariou. — Gaston-François-Marie Ménou, (ils de François-Mario et de Ma-ne-Catherine Pezron. — Paul-Joseph CarolT, lus do François et de Marie-Yvonne Le Houx — Claude-Marie Le Due, fils de Milliau et de Ursule Jouèlre. — Corvé, fils de Yves-Marie et cle Catherine-Prudence Brouslail — 356. MARIAGES. — Louis-Marie Dourver, cor-donnier, et Marie-Jeanne Le Garrec, cigarière. — Jean-Marie Chauvel, tanneur, et Marie-Fran-çoise Quernee, cigarière. — Jacques-Marie Jequel, journalier, et Françoise Arzie, matelas-sière. — Charles Moizan, boucher et Marie-Claudine Louédec, couturière. — François Mé-rer, quartier-maître mécanicien, et Annette-Françoisc Bougeard, femme de chambre. — Yves-Marie Quéméner, menuisier, et Marie-Philomène Troadec, cigarière. — 88 DECES. — Marie-Alexandrine-Céline .Coat, veuve de Louis-Marie Paquet, 54 ans 1 mois. François-Marie Messager, 15 ans. — Fran-çoise-Marie Le Tous, 2 mois. — Anna-Marie Raoul, 2 an 1 mois. — Louis-Marie Bou-lingant, 24 ans, 5 mois. — Martin-Joseph-Marie Ascornet, 1 un 1 mois. — Jeanne-Marie Le Golf, 9 mois. — Yves-Jean-François Lar-hanlec, 4 mois. — Aimée-Perrine Le Golf, 9 mois. — 509. Nous lisons dans YOrdine du diocèse de Côme : « L'archiprêtre de Saint-Augustin est allé

ces jours dernier cansacrcr la toute nouvelle vierge de la Ceinture, venue de Paris.

« C'est un travail qui surpasse toutes les suppositions, par la piété qu'elle inspire, la suavité céleste de la Vierge et du divin Sau-veur, la perfection du travail, la grâce des bras, le Uni et la délicatesse de l'ornement. On sent bien la différence de cette statue venue de France, d'avec les autres d'ici. Elle est d'une telle beauté, que les indiffé-rents en sont touchés ; eu un mot, c'est une jolie Vierge mère avec l'enfant fils de l ' im-maculée ; d'éminents artistes ont confirmé notre jugement .

« C'est à M. Verrebout, le nouveau directeur de la maison Ratil et C°, 64, rue Bonaparte, à Paris, que nous devons celte belle œuvre.

« La paroisse voisine de Lipome a reçu, de la môme maison, un magnifique groupe de la mère de douleurs avec le Sauveur mort. C'est un vrai chef d'œuvre. Ce groupe est tellement bien rendu que tout le peuple accourt pour le vénérer. Aussi la procession va se manifester solennellement et cette grande fête est préparée par une semaine de prédications.

« Ladite statue, venant de chez M. Verre-bout, est un vrai chef-d 'œuvre de l'art chré-tien.

SAC. UBERTI GIANCEVERO . ( Service de la Correspondance Saint-

Chéron ).

M. T h o r a v a l , venelle au Son n° 6. prévient les habitants de Morlaix qu'il tient a leur disposition des l iu l t re » cle T r é -gu ie r , dites armoricaines, très fraîches et d'un goût parfait.

Arrivages 4 fois par semaine.

l l e r cu i ' i n l e MORLAIX. Murcliù du 2 ocobre 1880.

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Divisé en 20,000 actions de 500 francs

C O N S E I L D ' A D M I N I S T R A T I O N : MM. Emile ETIENNE, * raffineur, Membre de la Chambre de commerce de Nantes, Président. Louis CEZARD, raffineur à Nantes, admin. délégué.

J.-S. VORUZ aîné, constructeur, ancien \ député, Membre de la Chambre de commerco de Nantes. Ch. LALOU, banquier, Président de la société industrielle et financière. E.-Jacques PALOTTE, ingénieur, Sénateur, Présieent de la Banque de prêts à l'industrie. Raoul SA Y, propriétaire. PAGEATJT-LAVERGNE, négociant à Nantes.

La raffinerie E t i e n n e , ancienne maison Mienne et Say, jouit, commela marque C é -z a r d d une notoriété universelle. Ces usines, ^ A A L T ? 1 1 4 , r é u n i e s » produisent plus de 125,000 kil. de sucre raffiné par jour, et sont en mesure, grâce à des procédés spéciaux, d'ac- • croître encore beaucoup leur rendement. Le dernier exercice qui porte sur un chiffre d alla ires de plus de 60 millions de fr., se solde par un bénéfice d'un m i l l i o n c i n q c e n t m i l l e f r . , c'est-à-dire t r o i s c e n t m i l l e f r . de plus que la somme nécessaire pour assurer au capital un dividende de d i x p o u r c e n t . Ce bénéfice doit être considéré comme un minimum. La situation particulièrement favo-rable de la Société lui permet de tirer un large-profit de l'accroissement considérable de con-sommation qui doit résulter du dégrèvement de près de 50 0/0 de l'impôt sur les sucres.

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La G i e G 1 0 des Voitures YUrbaine (cochers à chapeaux blancs) est, avec la C i e G l e des Voitures à Paris, la plus importante entreprise de la Ca-pitale. Elle a su conquérir la faveur du public, ce qui lui permet de réaliser des recettes con-sidérables et toujours croissantes. Afin cle donner à la C i e toute l'extension ré-clamée par le public, il a été créé 25,000 obli-gations de 500 francs. Le produit du présent emprunt est destiné à acquérir de nouveaux immeubles pour complé-ter le réseau des dépôts de la Compagnie, à libérer ceux qu'elle possède déjà, à porter le nombre des voitures de place de 'ÏOO à 1,500 numéros, et celui des voitures de luxe de 53 à 100. Les obligations de la Compagnie Parisienne do Voitures l ' U r b a i n e constituent un place-ment de toute sécurité. En effet, elles sont à la fois Foncières, Mobilières et Industrielles : — Foncières, puisque l'emprunt sera garanti par des immeubles qui représenteront plus de dix millions d'une valeur toujours croissante ; — Mobilières, puisqu'elles auront pour gage un matériel de chevaux et de voitures trune valeur do plus de o"ze millions de francs ; — Industrielles, puisqu'elles sont garanties par les bénéfices d'une grande industrio pari-sienne, d'un rendement d'environ u n m i l l i o n 8 0 0 , 0 0 0 f r a n c s p a r a n . Semblables en tous points aux Obligations des Omnibus et des Petites-Voitures, a c t u e l -l e m e n t c o t é e s 5 3 0 f r a n c s , et dont les dernières ont été émises il y a trois ans ù 4 8 3 fr., dotées de garanties équivalentes, rap-portant les mêmes intérêts et remboursables au môme prix, les obligations de YUrbaine gagne-ront, sans nul doute, en très-peu de temps, la môme plus-value d e 4 3 à BO f r a n c s . La Compagnie délivrera, pendant l'émission, des permis de visiter ses dépôts à toute per-sonne qui en fera la demande.

*

Page 12: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR WIRIONEZ (La V é r i t é )

O N S O U S C R I T : Les Jeudi U , Vendredi 15 et Samedi

<16 Octobre 1880 A PARIS, chez M. H e n r i D E L A M O N T A

Banquier, 59, rue Taitbout. — Au Siège social de la Compagnie,

24, rue du Quatrc-Scptembre ; Dans les Départements :

A AGEN, chf-z M. Félix Aunac. A ANGOULÊME, chez MM. Goblet, Delezinier etC° A BELFORT, au Comptoir d'Escompte. A BORDEAUX, chez MM. N. Astruc et C A BOURGES, chez M. Geneau de Ste-Certrude. A LILLE, j

A TOURCOING, « c r é d i t d u N o r d -A ARMENTIÈRES, ' A LIMOGES, chez MM. Chollet, Malaud et C®. AU MANS, chez MM. Portet-Lavigerie et Talvande A MONTAUBAN, chez MM. Portai père et Fils. A TOULOUSE, chez MM. Richard Klehe et C®.

etc., etc., etc. Pour la liste complète des correspondants, voir la

GAZETTE DE PARIS q u i s e r a e n v o y é e g r a t u i t e m e n t à toute personne qui en fera la demande au Directeur, 59, rue Taitbout, à Paris.

On peut souscrire, dès à présent, par cor-correspondance

L'admission à la cola officielle sera demandée.

ANNONCES DIVERSES

Etude de M0 LE H1RE, avoué à Morlaix

V E N T E P A R L I C I T A T I O N JUDICIAIRE

Le «Veudl 4 novemdr© 1 8 8 0 , à m i d i , en l ' audience des criées d u Tr ibuna l civil de Mor la ix , a u p a l a i s de ju s t i ce , il sera p rocédé H l ' ad judica t ion pub l i que , en hui t lots d i s t i nc t s , des I m m e u b l e s c i - a p r è s dé s ignés :

En la commune de Célder PREMIER LOT

A u ter ro i r de K e r j e s n - B i a n , une maison sous c h a u m e , cour à l 'ouest : c rèches couver tes de c h a u m e à l 'oues t de la c o u r ; sotie à porcs au nord de9 c rèches , a ire , j a r d i n et cour t i l a u j o u r -d ' h u i réunis , a v e c leurs fossés au c e r n e , pu i t s d a n s l e c o v r t i l .

T o u ? c e s immeubles , d ' u n t e n a n t son t i n d i -q u é s au o d a s t r e , sect ion C, sous les n u m é r o s 2 0 3 , 204 et 2 0 5 ;

Con tenance cadas t ra le , y compr i s le sol sous édif ices, d i x - h u i t ares q u a t r e - v i n g t -q u a t r e cen t ia res .

Alise à prix neuf cents irancs, cl 9 0 0 f r .

DEUXIÈME LOT

A u t e r ro i r d e K e r j e a n , un c h a m p dit Parc-Aric, par t ie sous t e r r e l abourab le , par t ie sous pré .

Cet te pièce de t e r r e , a y a n t ses fossés , fors au n o i d et fors peti te part ie à l 'ouest , est por tée au cadas t r e , sect ion C, sous le n u m é r o 2 1 8 , p o u r u n e con tenance de t r e n t e - d e u x ares c i n q u a n t e cea t i a r e s .

Mise «» prix, mille francs, ci . 1 , 0 0 0 f r .

TROISIÈME LOT

Au Méchou-Goaz i , une parcelle t e r r e c h a u d e , i n d i q u é e nu cadas t re , section l ì , sous le n u m é r o 4 0 2 5 , pou r u n e c o n t e n a n c e de cinq ares q u a t r e -v i n g t s cen t ia res ;

Cette parcelle est bornée à l 'est par terre d é -p e n d a n t de Kéral lo, au midi par t e r r e à Marc , d u R o z , au nord par terre a M. Mège, et à l'est pa r t e r re au mineur Riou , co l ic i tan t .

-Miao a prix, cent vingt francs , ci 1 « O f r .

QUATRIÈME LOT

Au m ô m e ¡VJéchou-Goazi . a u t r e parcel le d e q u a t r e ?res so ixan te cent ia res , section B. n u -m e r o 1 0 2 3 , bornée au nord par terre d e Kéra l lo , à l 'oues t par parcel le au m i n e u r Uiou, au midi par t e r r e à M a r c .

Mise à prix, cent francs, c i . ÎOO f r .

CINQUIÈME LOT

Au M é c h o u - C o s q u e r , u n e parcelle te r re c h a u d e , n u m é r o 5 0 5 , sect ion B, c o n t e n a n t c inq a res v ing t cen t i a res , bornée au nord p a r la route , à l'est pa r terre à M . Mège , au sud par t e r r e a u môme ,

Mise M pr ix , ccnt vingt francs, B « O f r .

T o u s ces i m m e u b l e s sont a f fe rmés à F r a n ç o i s Riou et J e a n T a n g u y , su ivan t bail de M° G Â R -M É S , nota i re à Cléder , du sept n o v e m b r e mil hu i t c en t s o i x a n t e - q u i n z e , j u s q u ' a u 20 s e p t e m -bre 1 8 8 0 , au prix de cent c inq f r ancs , impôt s et c h a r g e s o u t r e .

En lu commune de Plougonlm S I X I È M E LOT

Au ter ro i r do Kerdénie l , un c h a m p ter re l a -bourab le , n o m m é Parc-ar-Guiader, c o n t e n a n t q u a r a n t e - d e u x ares q u a t r e - v i n g t - t r o i s cen t ia res , sect ion B, n u m é r o 574 , a y a n t ses fossés au c e r n e .

Il est b o r n é au midi par te r re à Louis I.e B .han , a l 'ouest par ter re de la ferme de Kerdén ie l , au nord par te r re m i n œ u v r é e pa r J e a n B é t o n .

Alise à prix, douze cents francs, ci . . . . . . . . . 1 V O O f r .

SEPTIÈME LOT

Au terroir de Kerve leugan , une parce l le con tenan t c i n q a res q u a t r e - v i n g t - s e i z e c e n -t iares , sect ion n u m é r o 5 4 8 , bornée au nord par uu c h e m i n , à l 'est par terre à Q u é o , et au sud par te r re à Berrou.

Mise à prix, quatre-vingts francs, ci 80 f r .

HUITIÈME LOT

E n la m ô m e c o m m u n e de Plougou lm, a u t r e parcel le c o n t e n a n t t rois ares so ixante-h u i t cen t ia res , d i t e Tachen-Corniel-Chris-tien, n u m é r o 718 , section A , bornée à l 'est par u n e route , à l 'ouest par te r re m a n œ u -vrée par Rol land Carof f , et au nord par terre t enue par Pier re Caroff .

Mise à prix , cent francs, ci . . . l O O f r .

Les t rois de rn ie r s lots son t a f f e rmés à Ol iv ie r T a n g u y , du Cante l , en P l o u g o u l m , j u s q u ' e n 1 8 8 4 , au prix de cent , f r a n c s e t l ' impôt , s u i v a n t bail de M e G A B M E S , nota i re à Cléder , du vingt août 1 8 7 5 .

La licitatior. desd i t s immeubles a été o r -d o n n é e par u n j u g e m e n t du t r ibuna l civil de Mor la ix , en d a t e d i v i n g t - s i x aoû t der -n ie r , en reg i s t ré et signif ié , r endu con t r ad i c -to i r ement

Entre : 1° M a r i e - A n n e S téphan et Jean Lehir , son

mari en au to r i t é , cu l t iva teurs , d e m e u r a n t fi MenU'ffret , c o m m u n e de P l o u e s c a t ; 2 ° A n n e -Louise S téphan et J e a n P o r h e l , son mar i en au tor i t é ; 3° Franço is S t é p h a n , cé l iba ta i r e m a j e u r , les trois cu l t iva teurs , d e m e u r a n t e n -semble à Kernévez- Ize l la , c o m m u n e de Plou-névez -Loch r i s t ; 4° Y v e s F a v é , cu l t i va t eu r , d e m e u r a n t à K e r a m e l i n , c o m m u n e de P lou-n é v e z - L o c h r i s t ; 5° J e a n n e F a v é , veuve Q u é r é , cu l t iva t r ice d e m e u r a n t à K e r n é a c h , c o m m u n e de P louesca t ; d e m a n d e u r s a y a n t pour avoué M0

YVES L E H 1 B E , d o n t l ' é tude est sise à Mor la ix V o i e - d ' A c c è s .

Et : D a m e Marie Gu i l l ou , veuve de J e a n - M a r i e

R iou , épouse en secoudes noces de Yves Gra l l , cu l t iva t r ice , d e m e u r a n t à I i e r j ean-Bras , c o m m u n e de Cléder, en sa qua ' i t é de tu t r ice légale de T a n g u y R i o u , son fils mineu r , issu de son premier mar i age et ledit Y v e s Gra l l , propr ié ta i re , cu l t i va t eu r , d e m e u r a n t d I i e r j ean -Bras, <-n ladite „ c o m m u n e de Cléder, t an t pour ass is ter et autor iser son épouse q u ' e u sa qua l i t é de e o t u t e u r d in l i t m ineu r T a n g u y Riou , dé fendeur s a y a n t pour avoué M0 D 1 R A I S O N , d o n t l ' é tude est sise a Morla ix , Voie d ' A c c è s ;

Et encore : Olivier S t é p h a n , c u l t i v a t e u r , d e m e u r a n t à

Kernévez - I ze l l a , c o m m u n e de P l o u n é v e z - L o -c h r i s t , au t r e d é f e n d e u r , a y a n t pour avoué M0 L E I I IRi : . .

L 'ad jud ica t ion aura lieu en présence du sieur Olivier S ' é p h a n , s u b r o g é - t u t e u r du mineur T a n g u y Riou, ou lui d û m e n t appe l é .

Mor la ix , In (» oc tobre 18S0 . LA voué poursuivant,

Y V E S L E H I R E ,

avoue-licencié

E n r e g i s t r é à M o r l a i x , le G octobre IS80 , f° 84 , r° e° 9 . Reçu un f r a n c c i n q u a n t e c e n -t i m e s ; deux d i x i è m e s et d e m i , t r e n t e - h u i t cen t ime? .

L E P E C I I O U R .

Par Adjudication Volontaire

En l'étude de M9 A. DE LANSALUT, notaire à Morlaix, Grande-Place, n° 32.

LE JEUDI 4 NOVEMBRE 1880 à onze heures du matin

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M. l'Abbe LÉON, y demeurant, et pour tous autres renseignements, a M° A. DE LANbALU 1, notaire.

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l\ ItWWBWM PAR SUITE DE LIC1TATION VOLONTAIRE

E N T R E M A J E U R S

En l 'étude et par le ministère do M0 H E N R I

V E R A N T , Notaire à Morlaix, rue de Par is , n° 7

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L R MAIRR,

Page 13: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

4« ANNÉE — 82 MERCREDI 13 OCTOBRE 18&0

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S O M M A I R E

L 'HÉRÉSIE RÉPUBLICAINE. L E MOUVEMENT ROYALISTE. U N E CRISE NOUVELLE. SCRUTINS DU 1 0 OCTOBRE 1 8 8 0 . U N PAQUET DE SCANDAI.ES RÉPUBLICAINS. CHRONIQUE LOCALE. — L'INONDATION. CHONIQUE AGRICOLE. MOUVEMENT DU PORT. B O U R S E .

L'HÊRÈSIE RÉPUBLICAINE Au moment où le comité exécutif de la

franc-maçonnerie internationale s'apprête à poursuivre la série de ses attentats contre des citoyens français, il nous paraît utile de fixer les devoirs que la doctrine constante de l'Eglise, la nécessité, le droit et la con-science imposent aux catholiques irançais.

Nous avons déjà exposé notre pensée avec une entière franchise. A l'appui de notre thèse, nous apportons aujourd'hui des ren-seignements, des documents et des argu-ments nouveaux. Les événements ont triste-ment confirmé nos appréhensions. Les prin-cipes que nous avons défendus ont été dé-montrés dans toute leur force par les faits eux-mêmes. La lumière nous vient de tous côtés, et la seule route que la raison et ¿l'or-thodoxie tracent aux catholiques français est illuminée d'une clarté qui n'autorise aucun doute.

La note publiée par la Semaine religieuse de Paris, relativement à la Déclaration, n'a pas rencontré dans le gouvernement répu-blicain un seul contradicteur. Il est donc établi que la « déclaration » a été sollicitée par M. de Freycinet, et que le Saint-Siège a cru devoir répondre aux avances du ministre français par un acte débattu entre les par-ties et destiné à écarter l'exécution du se-cond des décrets promulgués le 29 mars dernier.

Le Saint-Siège a voulu pousser à ses dernières limites la condescendance compa-tible avec la tradition de l'Eglise, et, dans son désir d'épargner à la République un dernier crime, à la nation française une dernière honte et un dernier malheur, le souverain pontife a consenti à autoriser les évêques à proposer aux congrégations la Déclaration dont le texte est connu.

Nous devons cependant faire remarquer que le texte envoyé de Home n'est pas ab-solument conforme à celui qui a été adopté et publié.

Nous croyons savoir que le traducteur français de la Déclaration, traducteur que nous pourrions nommer, a ajouté au texle des expressions que la cour de Home n'avait pas indiquées dans le projet primitif. Les mots de « respect », de « soumission », d'« obéissance » auraient été introduits par une certaine exagération du traducteur, soit que ces additions aient été' exigées par M. de Freycinet, soient qu'elles aient été sug-gérées par le désir do conciliation quand môme dont la nonciature et les négociateurs catholiques étaient animés.

Le projet arrêté enfin à Paris a été en-voyé aux évêques par les deux vénérables princes de l'Eglise, signataires de la lettre qui est connue.

A cette communication, un prélat dont la science théologique est grande, et qui a donné d'admirables exemples de fermeté, a cru devoir répondre par une lettre dont le texte intégral, qui est sous nos yeux, a été adressé à tous les évêques de France.

Nous omettrons dans la lettre de Mgr Freppel tous les passages relatifs à la dis-cussion et à la critique d'un document déjà antique.

Mais ce qui demeure entier, c'est le ma-gnifique développement de la doctrine ca-tholique en matière politique qui termine la lettre dont nous jugeons inopportun de pu-blier actuellement le texte intégral.

« . . . Je ne saurais dissimuler à Votre Emi-nenco que la déclaration me semblo contenir

des expressions à tout le moins équivoques. Ce qui s'en dégage, c'est la maxime erronée» de l'indifférence absolue en matière politique. Dans le grave démêlé entre le parti républi-cain et les défenseurs de la cause conserva-triceet sociale, il y a autre chose que « des causes changeantes et des intérêts humains. » Mettre tous les partis politiques actuellement existants sur la même ligne, sans aucune distinction, me semble plus libéral que juste. La soumission au pouvoir légal peut être un devoir, mais imposer à des religieux « le res-pect à l'égard d'institutions » qu'ils ont le droit de regarder comme funestes à la reli-gion et au pays, c'est peut-être charger la conscience chrétienne d'un fardeau bien lourd.

« Les congrégations religieuses approu-vées par l'église sont véritablement comme telles et dans leur sphère, indépendantes de la puissance séculière. Affirmer le contraire, sans faire les distinctions voulues, ne me semble pas exempt de danger.

« Eutin, il est très-vrai de dire que les « congrégations religieuses enseignent par « la parole et par l'exemple l'obéissance et « le respect qui sont dus à l'autorité dont « Dieu est la source »; mais Dieu n'est pas la source de la tyrannie, c'est-à-dire de l'autorité qui use de sa force ad destructio-nem non ad œdiïicalionem. On donne trop souvent de nos jours au texte de saint Paul : Omnis polestas a Deo, un sens que n'ont jamais admis les théologiens et les commentateurs. ,

« Nous sommes en présence d'une erreur qui consiste à séparer complètement la reli-gion de la politique, comme si la politique ne devait pas être gouvernée par les lois de la morale, et comme si les lois de la mo-rale pouvaient être indépendantes de la reli-gion.

« Avoir l'air de favoriser , même de loin, une telle erreur, ce serait jeter le trouble dans les consciences. »

Mgr Freppel daignera excuser la liberté avec laquelle nous reproduisons des frag-ments d'une J^ t r e dont nous tenons la co-pie d'une soffree indirecte et qui n'était pas destinée à la publicité.

Notre indiscrétion a pour excuse la néces-sité où nous sommes de combattre sans merci une erreur qu'il a jugée lui-même dangereuse et funeste, et qui conduirait, si elle prévalait, les catholiques français à une abstention politique qui éterniserait la Répu-blique et dont les conséquences seraient ruineuses pour le pays.

Il nous est précieux d'abriter notre thèse sous une autorité imposante. Dans le péril où nous sommes, nous n'avons pas le droit de négliger les armes que nous fournissent la sagesse, la science et l'autorité d'un émi-nent prélat. Si nous rencontrons la vérité exposée dans un beau langage, notre devoir est d'en faire part à tous. On n'a pas le droit de fermer la main qui détient la vérité.

Non, les catholiques ne sauraient être in-différents en matière politique, dans toutes les questions où la conscience est intéressée.

Les enseignements impérissables de la papauté nous le défendent.

Tout d'abord, la papauté est la gardienne do la légitimité.

Le Syllabus déclare qu'il n'est pas permis de « refuser l'obéissance aux princes légi-times, ni do se.révolter contre eux ».

Or, qu'est-ce en France que la Républi-que, siuon une révolte permanente contre les princes légitimes que la Révolution a dépossédés.

La République a son origine dans l'insur-rection, dans ce droit de la force et de la violence que réprouve la papauté, qui en est elle-même la plus auguste victime.

Pie IX n'a jamais séparé sa cause de celle des princes légitimes spoliés par la Révo-lution italienne. N'y a-t-il pas solidarité de droit entre tous los souverains dépouillés par la violence ?

-

En admettant que les usurpations se pres-crivent avec le temps, elles ne peuvent pré-tendre à une légitimité, encore longtemps contestable, que par le bon usage.

Un respect éprouvé des règles fondamen-tales de tout gouvernement, et de toute auto-rité vpeut valoir à des régimes de fait les res-pects et la reconnaissance légitime des ci-toyens.

Mais qu'a fait la République française pour mériter celte légitimité à laquelle elle pré-tend et qu'on lui accorde si facilement ?

La République est essentiellement fondée sur la négation du principe même de l'auto-rité.

Si le Syllabus et les encycliques pontifi-cales dont il est l'abrégé n'ont marqué comme nécessairement et exclusivement légitime aucune forme de gouvernement, du moins, la sagesse apostolique a condamné cette e r -reur qui consiste à croire que l'autorité et la justice peuvent avoir leur source dans la loi brutale du nombre, que la morale, la vérité et la loi dépendent du caprice de la multi-tude-

Or, qu'est-ce que la République française, sinon la tyrannie du nombre érigée en dogme ; le caprice des majorités faisant la loi, la vérité, la morale et la justice, et cela sans frein, sans contre-poids, sans limita-tion ? La République française ne reconnaît d'autre origine et d'autre sanction à toutes les lois que la suprématie du nombre. Tout y dépend d'un calcul de voix. Si l'autorité vient d'en bas, comment pourrait-elle venir de Dieu ? Est-ce que nos Chambres reconnais-sent la loi et l'autorité divines et subordon-nent leur 'vote aux principes de la justice éternelle ? Allons donc ! La République fran-çaise est la négation même des principes chrétiens affirmés par la papauté.

Quel usage a- t-el le fait de sa puissance essentiellement illégitime, essentiellement usurpatrice, des droits de Dieu?

Oh ! elle en a fait le plus tyrannique usage! Son histoire n'est, en France, qu'une longue série d'attentats contre les libertés chré-tiennes. C'est la chasse au catholicisme ! Tous ses actes, comme toutes ses doctrines, n'ont qu'un objet : la destruction méthodique et sans trêve de toutes les libertés et de tous les droits que l'Eglise réclame pour ses fidèles : liberté du culte, liberté d'enseigne-ment, droits de la famille et droits de la conscience !

Et voilà ce régime que l'Eglise peut saluer avec iudiflcrence, comme un régime ordi-naire, avec qui elle peut traiter comme avec un souverain légitime !

La République française, c'est l'antithèse de l'Eglise catholique. C'est un système de guerre à Dieu.

Il faut dire les choses comme elles sont : en droit, comme en fait, on ne peut concilier te catholicisme avec c respect de la Répu-blique française.

En France, être partisan de la République actuelle, c'est rejeter les enseignements de l'Eglise et de la Papauté, c'est livrer l'Eglise, dont on se dit le fidèle, aux entreprises de ses ennemis.

» • •

Aujourd'hui, dans notre pays, le républi-canisme estuue hérésie.

Il faut que les catholiques, que les prêtres optent entre la République et l'orthodoxie.

11 n'y a pas de conciliation possible. En-trer dans, cetto République c'est sortir de l'Eglise.

* « •

Les catholiques français ont le devoir im-périeux d'être lidèles aujourd'hui à la légi-timité qui seule peut leur restituer les droits dont ils sont dépouillés, comme los catholi-ques italiens ont le devoir d'être attachés à la légitimité qui souvegarde l'indépendance du Pontife-roi.

Il n'y a de salut pour les catholiques fran-j çais que dans le roi de France; il u'y a de

a salut pour l'Eglise que dans son chef légi-time, le Souverain-Pontife. •

L'indifférence en matière politique équi-vaut à l'indifférence en matière religiense : elle est hérétique.

HENRI DES HOUX.

1 Mouvement royaliste

Nous insérons avec empressement le docu» ment suivant communiqué à tous les journaux royalistes de province par l'intermédiaire de M. de Saint-Chéron : y 5)

Monseigneur le comte de Chambord, profondément touché des témoignages de respect et de dévouement envoyés à Frohs- > dorff de tous les points du pays, a senti avee une vive émotion battre à l'unisson de son cœur de Roi tant de cœurs fran-çais que guide la fidélité ou que ramène le patriotisme dans la voie glorieuse de la tradition.

II veut faire parvenir à tous, par la presse monarchiste qui s'est noblement associée à cette graude manifestation de la foi royaliste, l'expression de sa gratitude et de sa confiance.

Pour copie conforme : A . D E S A I N T - C H É R O H .

Un banquet de 1,800 couverts a réuni à Nantes, sous une tente dressée à cet effet, l'élite de royalistes bretons. A la fin de ce banquet où l'euthousiasme le plus comrnu-nicatif n'a cessé de régner, M. le comte de Monti doune la parole à M. Mollat pour la lecture de l'adresse au Roi :

Sire, Votre fidèle Bretagne priait le 29 septembre

jour de l'anniversaire de Votre naissance, dans le sanctuaire privilégié de Notre-Dame d'Au-ray.

Elle demandait à Dieu le réiablissement de la vieille monarchie française qu'elle avait servie à des époques glorieuses et pour la-quelle ,elle avait généreusement donné son sang aux jours de l'adversité.

Elle demandait, en voyant un pouvoir agres-seur menacer la liberté de sa conscience et de son culle, que la Providence voulût bien avancer l'heure de la délivrance, heure où il vous serait permis, Sire, de rendre à la France la libre jouissance de ses droits méconnus et violés et le repos nécessaire après tant d'épreu-ves.

C'est pour n'avoir cessé d'espérer, Sire, que les Bretons vous sont restés fidèles.

C'est pour n'avoir cessé de prier qu'ils ont gardé leur foi.

Attachés à l'Eglise et à* la Monarchie, ils ac-clament aujourd'hui tous ensemble votre nom et crient :

Vive le Roi !

UNE CRISE NOUVELLE

L'article suivant, extrait du Gaulois, donne la ventable physionomie de la situation actuelle :

R e v i e n d r a - t - I l ? Avant-hier, dans la journée, totit semblait

arrangé. Le gouvernement rappelait l'escadre et

laissait l'Angleterre se débrouiller. M. Constans, satisfaisant ses rancunes

électorales, expulsait les Capucins, congré-gation dont un membre, le père Mariè-An-toine, je crois, fut ¿son concurrent à Tou-louse.

M. Grévy continuait à tirer les lapins. Hier, dans la matinée, tout était changé. Le gouvernement ne rappelait plus l'es-

cadre et négociait avec l'Angleterre. M. Constans laissait aux Capucins quel-

ques jours de répit.. Enfin, M. Grévy abandonnait en toute

hâte Mont-sous-Vaudrey et rentrait à Paris. Le soir, tout était raccommodé pour trois'

jours. M, Grévy repartait en guerre contre les

/ /

Page 14: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR WIRIONEZ (La Vérité)

lapins, mais M. Constans laissait tranquilles les Capucins.

Un m ! qui tious donnera un fil pour gui-der le lecteur dans ce labyrinthe saugrenu où nous allons nous engager devant lui ?

Voici, par le menu, íes détails de ce nou-vel imbroglio

Le conseil de cabinet, qui s'est prolongé samedi jusqu'à six heures et demie du soir, n'a rien décidé du tout. Il a été très mouve-menté, la discussion très passionnée, ora-geuse même, et l'on s'est accordé à recon-naître... qu'il fallait attendre pour s'enten-dre.

Attendre l'arrivée de M. Grévy et faire ap-pel à sa voix prépondérante pour constituer une majorité dans le conseil.

Le plan élaboré par M. Constans et ses subordonnés, pour l'exécution des congré-gations, n'a rencontré d'approbations que celles de ses deux collègues en « anabap-tismo », MM. Cazot et Farre. Les autres l'ont accueilli par un toile des mieux sentis.

En quoi consiste ce plan. C'est ici que le bon public comprendra de

moins en moins les subtilités opportunistes. M. Constans veut, lui, l'exécuteur inévi-

table de ces décrets, avoir sa liberté d'action

fjleine et erfîière. Tout n'est pas rose dans e métier de crocheteur en chef. C'est une

besogne qui écœure parfois les âmes les mieux disposées naturellement. Des préfets ont été, le 80 juin, assaillis par une pluie de trognons de pommes ; des officiers de gen-darmerie ont été hués, et en ont eu des lar-mes de rage et de honte aux yeux. Croit-on qu'on leur imposera facilement de recom-mencer des exploits dont ils récoltent des fruits aussi amers?

Lui, chef de l'administration, lui seul sait f 3 qu'a produit cette exécution première. Il est des départements dans lesquels les pré-fets ont perdu toute autorité, toute influence ; ils y sont devenus tellement impossibles qu'ils supplient qu'on les déplace ou mena-cent de leur démission. Tout s'est tourné contre eux dans la partie de la populotion qui aime l'ordre, la paix, le décorum, qui regarde comme chose importante le respect de la propriété et de la liberté individuelle.

Et ce n'est pas tout. Les préfets hésitent. Sans doute, ils obéiront, parce qu'enfin ce sont des commis qui tiennent à leur place, mais ils manquent d'ardeur et de conviction.

Après tout, le ministère leur garantit bien de les couvrir devant les Chambres. C'est bel et bon. Mais plus tard, quand, après quinze ou vingt ans, plusieurs révolutions auront pu être accomplies, qui peut leur garantir de n'être pas conduits par les Jésui-tes, ou autres citoyens religieux, le Code pénal à la main, devant une cour d'assises qui les rendra responsables de toutes les violations de notre droit civil ?

Donc, il iaut des tempéraments, de la discrétion, du discernement, beaucoup de délicatesse dans l'exécution et le choix des mesures à prendre, Celui-là seul qui est par position, au courant de toutes ces difficultés, de ces hésitations, peut et doit commander.

M. Constans voudrait donc être libre d'exé-cuter ou d'épargner, à son gré, les congré-gations et, aans la même congrégation, la maison dont la situation comporte des ména-gements. En un mot, il veut agir arbitraire-ment, sans être talonné par des impatiences importunes et maladroites.

D'après les ministres indépendants, la lo-gique exige qu'une congrégation dispersée a Paris le soit à la même heure dans tous les départements, ou bien les religieux ex-pulsés de la rue de la Santé iront se réfugier chez leurs frères de Versailles. Enfin, celte question des décrets est si lourde, si irri-tante, qu'il faut en ûnir...

• •

D'autre part, on sait que M. Grévy n'est pas partisan de cette exécution hâtive. l i a signé les décrets, mais sans enthousiasme, sans être bien persuadé de leur efficacité,— probablement à cause de cela même. Il est I telle maison qu'il a donné sa parole de pré- < server...

Aussi toutes les fois qu'on veut le mêler à cette discussion, il répond ce que déjà il di-sait avant le 24 mai aux députés mécontents de sa présidence à l'Assemblée nationale.

— Mais je ne vous ai pas demandé de ve-nir ici et d être à ce poste : cela ne vous plàît pas je m'en vais.

Enfin, M. B. Saint-Hilaire, en fouillant dans les Chartres de son ministère, a décou-vert que les Franciscains out rendu jadis, à l'étranger, des services importants à la France, et qu'il y a lieu de les épargner.

Il a découvert aussi que les Capucins sont, de temps immémorial, chargé, du service religieux de l'ambassade de France à Con-stantinople, et qu'il faut les ménager.

Joignez à cela la crainte d'une protestation éclatante de l'épiscopat français et d'une rupture presque immédiate à nos relations avec le Saint-Siège.

Bref, le tout constituait un salmigondis où les malheureux ministres ne pouvaient se retrouver.

l'Etat présidât immédiatement un conseil des ministres qui mît tout le monde d'accord ou brisât encore une fois le ministère.

La tension est très vive entre le* membres du cabinet qui ne savent plus à quel saint se vouer.

M. Gambetta reste muet au château des Crêtes, mais ses porte-paroles aspirent après son retour.

— Assez de lapins sacrifiés, assez de parties de quilles aux Crêtes, disait hier ua de ses familliers passez de vacances ; il faitf que sans tarder chacun revienne à son poste : M. Grévy, M. Gambetta et le Parlement. Autrement, nous courons, sans pouvoir dé • sormais l'éviter, à une crise gouveruemen-tale. Si les Chambres ne sont pas réunies avant la fin du mois, attendons-nous à une situation des plus inextricables.

Or, M. Grévy est bien capable de revenir impatienté, agacé, et de se déclarer enfin en lutte ouverte contre l'influence du palais Bourbon. On sait combien il est partisan de la paix, de l'effacement et de la réserve di-plomatique de la France. Violenté déjà clans ses sentiments libéraux, il est capable d 'é-clater si on veut le forcer dans ses goûts,', pacifiques.

Pourtant, hier soir, l'agence Havas publiait une note affirmant que le ministère n'avait pas décidé le rappel de la flotte et que la question restait entière.

En réalité, le cabinet s'était prononcé sa-medi pour la retraite de l'escadre, malgré M. Constans, comme nous l'avons dit plùs haut ; mais M. Gambetta croit qu'en Orient ¡nous avons des intérêts commerciaux qui ne nous permettent pas de rester en dehors du concert européen. Il insiste donc pour que nous agissions d'accord av'ec les autres puis-sances, et que par la menace de rentrer chez nous nous n'entravions pas les mani-festations qu'elles peuvent juger utiles.

C'est là-dessus, encore une fois, que va surgir le débat principal et le plus épineux,. Quant aux décrets, rien n'est fait à cette heure, et il n'est nullement sûr qu'on fasse quelque chose, tant que les Chambres n'au-ront pas essayé de pratiquer quelques éclair» cies dans ce fouillis toul'fu où l'air ni le jour n'ont encore pénétré.

En somme : Tout est remis en question. M. Grévy, rappelé par les ministres, fait

la sourde oreille. On a cru, hier soir, un instant, qu'il revenait aujourd'hui. Mais il n'a pas répondu aux pressantes sollicitations de M. Ferry.

Il y a dans l'air des bruits de crise mini-stérielle, de démission présidentielle, de convocation immédiate du Parlement.

Nous sommes en crise. • Et tout cela parcequ'il a plu à l'homme qui

détruit l'instruction publique en France d'in-venter l'article 7 d'abord et les décrets du 29 mars ensuite.

MYSTÈRE

P. S. — Une heure du matin. — M. Gré-vy ne rentre toujours pas. Mais il est attendu pour jeudi, très probablement.

Aucun conseil des ministres n'aura lieu aujourd'hui. A quoi bon, d'ailleurs, puisqu'il est admis tacitement qu'on ne peut s 'enten-dre ?

Quant aux décrets, voici ce qu'espère, en fin de compte, pouvoir faire le ministre de l'intérieur :

A la fin du mois ou le lendemain de la Toussaint, quand ses collègues auront pu se mettre d'accord ou se couvrir d'une d'é.i-bération de la Chambre, il expulsera les Do-minicains et, trois jours après, fermera les chapelles des communautés par toute la France.

Quant aux Capucins, il paraît décidé à leur laisser encore un répit illimité. Ce sont les religieux de Saint-Dominiqne qui seuls seront sacrifiés.

M.

* * *

Donc, hier dimanche, toute la journée s'est passée à échanger des dépèches entre Paris et la villégiature présidentielle. Le mi-nistère voulait à toutes force que le chef de

S c r u t i n s d u Î O o c t o b r e 1 8 8 0 wmi—Êmmm %

A

Elections sénatoriales • . ! • ' /

ARIÈGE

Electeurs inscrits, 385. — Votants, 380. M. Anglade, député républicain. 301 voix.

(Sans concurrent.)

CÔTES-DU-NORD

Deux sénateurs à élire, en remplacement de MM. Allenou et de Kerjégu, décédês.

Au deuxième tour, le scrutin a donné les résultats suivants : MM. de Carné, royaliste (élu) 275 voix.

Duval, royaliste (élu) 276 — Armez, républicain 2iO — Even, républicain 198 —

Au premier tour, les voix s'étaient répar-ties de la manière suivante : MM. de Carné, royaliste 239 voix.

Armez, républicain 203 — Duval, royaliste 183 — Even, républicain <181 — De l'Angle-Beaumanoir, m. 119 — De Champagny, bonap 16 —

MM.de l'Angle Beaurnanoir et do Cham-pagny se sont désistés au deuxième tour.

Élection législative

ARDÈCHE

Deuxième circonscription de Privas M. Pradal, radical (élu) 4.364 voix.

(Sans concurrent.) M. Pradal succède à M. Gleizal, décédé,

qui appartenait au même parti politique. •iwaaoooaaw'

UN

PAQUET DE SCANDALES RÉPUBLICAINS Vertu d'une bonne républicaine

On lit dans le Publicateur de Béziers : « Il y a quelque temps, la démocratie

cetloise était sous les armes pour célébrer le mariage de la citoyenne Augé. Cet empres-sement se couçoit : la mariée ( civilement, bien entendu, était vêtue de rouge des pieds à la tète, il ne lui manquait qu'un masque de la même nuance. Chacun l'admirait avec orgueil et la considérait comme le modèle de toutes les vertus civiques et démocra-tiques. Deux mois après son mariage, ce homard d'un nouveau genre accouchait en cachette et faisait disparaître son enfant après l'avoir étouffé. La cour d'assises de Montpellier l'a condamnée à cinq ans de travaux forcés. Elle a échangé son bonnet rouge contre un bonnet vert. »

« Les femmes ne sont malheureusement pas pour nous ! » disait dernièrement un des gros personnages de la République. »

De quoi se plaignait-il ? Si les femmes qui passent à la République

pratiquent ainsi les vertus civiques, les ré-publicains en seront-ils plus heureux ?

Vertu d'un préfet

On lit dans le Gaulois : « Des bruits, d'une nature fort grave, circu-

lent dans une grande ville du Midi, concer-nant le préfet d'un département voisin de la Garonne.

« On dit que ce fonctionnaire aurait fait arrêter illégalement une jeune fille mineure, sur laquelle il avait des vues et qui ne vou-lait pas se rendre à ses désirs. Le directeur des prisons sei'ait également impliqué dans cette affaire, que le ministère cherche à étouffer. »

Nous attendons une rectification, s'il y a lieu.

I-a magistrature et un autre préfet

On lit dans Y Etoile d'Angers : Hier, 4 octobre, la cour d'Angers a rendu

un arrêt sur l'opposition du R. P . Qerven-nic à l'ordonnance d.: sursis de M. le juge d'instruction Chéninu. La cour a déclaré qu'en présence du conflit élevé par le préfet Assiot, même en matière criminelle, elle devait surseoir, ne pouvant pas apprécier la valeur d'un acte administratif.

Mais la ehamdre des mises en accusation a infirmé la seconde ordonnancera juge d'in-struction Chéuuau eu ce qu'elle faisait des réserves sur l'incompétence, alors que sa compétence avait été proclamée par arrêt antérieur de la cour sur lequel il n'y avait pas de pourvoi en cassation.

Le Temps publie le texte des observations adressées par le ministre de l'intérieur à son collègue de la justice, au sujet des con-flits élevés par le préfet de l'Isère, contre une décision de l'autorité judiciaire. C'est un chef-d'œuvre d'ineptie et d'insolence.

Bertrand consulté par Robert Macaire sur le mauvais coup perpétré la veille en com-mun, donne à son complice une pleine et en-tière approbation et l'engage à faire la nique aux gendarmes !

Allez, bonnes pièces, vous êtes dignes l'un de l'autre, et la même justice vous at-tend. Le gendarme aura sa revanche, et vos crimes sont de ceux qui ne sont prescrits qu'après trente ans. La justice du roi n'est j>as si boiteuse qu'elle ne vous attrape à la

Nous jugeons inutile de donner même des extraits de cette nouvelle consultation qui fournira les charges les plus accablantes contre le sieur Zéphyrin Constans, alors qu'il aura ses démêlés suprêmes avec un tribunal qui ne sera pas espagnol !

On sait que M. de Cerval, capitaine d'in-fanterie, avait protesté, dans une lettre ren-due publique, contre la rentrée dans l'armée do M. Mathusevvitch, ancien officier, con-damné à mort pour participation à l ' insur-rection de 1871.

A raison de ce fait, M. de Cerval a été condamné, par le ministre de la guerre, a soixante jours do prison.

Cette peine pourrait paraître plus que suffisante. Cependant M. le général Farre no s'en est pas contenté. N'acceptant pas la dé-mission offerte par lo capitaine de Cerval,

il a voulu lui faire quitter l'armée d'une fa-çon infâinante, en prononçant contre lui une révocation.

Mais une loi, qui n'est pas d'origine répu-blicaine, protège les officiers contre l'arbi-traire du ministre de la guerre. La révoca-tion ne peut être prononcée que sur l'avis conforme d'une commission d'enquête com-posée de membres de l'armée. Les officiers sont ainsi jugés par leurs pairs.

UUnion nationale de Montpellier annonce

2iue la commission chargée de juger M. de Jerval s'est prononcée en sa faveur.

C'est un échec au-devant duquel M. le général Farre est allé inutilement ; il devait s'y attendre et avec un peu de sang-froid il l'aurait évité.

M. Félix Pyat a ouvert dans son journal, La Commune, une souscription pour l'achat d'un pistolet d'honneur à Berezowski, l'au-teur de l'attentat contre l'empereur de Russie.

C H R O N I Q U E L O C A L E MOBLAIX ET LA BRETAGNE

L'Inondation Nous pouvons aujourd'hui nous rendre

un compte à peu près exact du désastre que nous annoncions dans nos dernières nou-velles. La ville de Morlaix a été cruellement éprouvée, mais hàtons-nous de dire que les malheurs ont été moins grands qu'on ne pouvait justement le redouter et que parmi nous, du moins, ou n'a eu à déplorer la mort de personne.

Les pluies persistantes, quoique non tor-rentielles, qui tombaient depuis trois jours sont les causes premières du terrible fléau. Nous indiquerons tout à l'heure les causes présumées secondaires.

Vendredi, vers neuf heures du soir, les deux rivières qui font leur jonction au centre même de la ville, le Jarlot et le Queftleut, débordaient simultanément et leur niveau dépassait les divers canaux sou-terrains qui les conduisent jusqu'au port.

, L'eau, brusquement reiluée, commença à se répandre sur la Grande-Place, der-rière la mairie. Ce phéuomène n'est pas ex-cessivement rare et les riverains n'y pri-rent point garde.

La pluie tombait toujours, et vers dix heures, l'eau ne se bornait pas à couler en contre-bas de la place. Elle envahissait tout l'espace jusqu'à la rampe St-Melaine. En même temps, le Jarlot débordait sur l'allée du collège et, débouchant sur la place des Jacobins, se précipitait delà avec un fracas horrible sur la rue d'Aiguillon dont la pente est très-accentuée. La place de Viarms elli-mème ne tarda pas à disparaître inondée, et vers minuit toute communication entre cette place et la rue St-Melaine était iuter-terrompue. La rue de Paris s'était transfor-mée, à son tour, en un marais profond qui interdisait la circulation et forçait les ha-bitants à se réfugier aux étages supérieurs de leurs maisons.

Vers une heure du matin, on pouvait dire que l'inondation était complète. L'eau, dans certains endroits, atteignait 2 mètres de hauteur et roulait avec un bruit épou-vantable. C'était eu tout le spectacle d'une mer démontée,d'autant plus furieuse,qu elle rencontrait à chaque instant des obstacles s'opposant à son passage. Trop souvent ces obstacles, c'est-à-dire les pavés des rues, les bordures des trottoirs et des quais, sans parler des planches qui devaient servir à l'installation des marchands forains, étaient emportés avec les marchandises de ces malheureux industriels.

Le gaz s'éteignait partout; les tuyaux de conduite étaient crevés en plusieurs en-droits. Qnelques lanternes s'allumaient aux fenêtres des seconds étages et ne servaient qu'à montrer la ville sous un aspect plus terrifiant. Un désordre inexprimable ré-gnait sur toutes les places, entremêlé de cris, de lamentations, d'appels au secours, et chacun craiguant quelque catastrophe épouvantable, avait véritablement la mort dans l'âme.

Ces craintes redoublèrent vers six heures du matin. C'était le moment de la grande marée. Les eaux des rivières, refoulées par celles de la mer et ne trouvant plus leur écoulement naturel, se gonflèrent dans des proportions inouies, envahissant des rues intactes jusqu'alors, la rue du Pavé, la rue de Brest, même le bas de la Grande-Rue. Jusqu'à huit heures, l'angoisse fut inexpri-mable.

Vers huit heures du matiu du samedi, on put croire enfin tout terminé. Une baisse assez sensible se manifesta et se continua même jusqu'à trois heures de l'aprés-midi.

Mais la pluie tombait toujours et, con-duite dans Morlaix à travers tous les sen-tiers des montagnes qui entourent la ville,

Page 15: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR WIRIONEZ (La Vérité)

grossissait de nouveau les rivières, et dans

la soirée, la crue reprenait de plus belle.

Ou assure môme que le maximum de linon- (

dation s'est produit vers onze heures du

soir. Mais cette seconde phase du fleau n'a '

point pris heureusement nos concitoyens

au dépourvu. Les précautions d'urgence

étaient prises et le courant n'a pu dès lors

qu'achever l'œuvre de destruction déjà

commencé la veille, mais sans opérer de

nouveaux ravages.

Le spectacle, dans la matinée du diman-

che, était aussi attristant que dans la jour-

née du samedi et ce n'est que dans la ma-

tinée du lundi, subitement éclairée d'un

soleil resplendissant qu'on a pu juger ut

apprécier approximativement l'étendue du

désastre.

IiOH d é g â t s

Le quai de Tréguier est entièrement

détruit sur une longueur de dix mètres.

Le cAté gauche de la rue d'Aiguillon, en

arrivant par le viaduc, est raviné sur une

étendue de deux cents mètres environ. La

profondeur du ravin atteint parfois deux

mètres de profondeur sur une largeur de

trois mètres au moins. A certains endroits,

les trottoirs en pierres de taille, sont

anéautis, laissant & nu les fondements des

maisons. La chaussée de lq Grande-Place,

en face du bureau de police, présente le

même aspect. Les autres rues et les autres

places inondées sont considérablement en-

dommagées, ou dépavées, ou couvertes

d'un amas de sable et de détritus de toutes

sortes.

La rue d'Aiguillon se trouvant heureu-

sement sur le prolongement d'une route

nationale, c'est radmiuiscraiiou des Ponts-

et-chausséea qui supporte la perte, évaluée

à 25,000 francs. Nous ne connaissons point

l'importance des pertes supportées par la

ville, mais elles sont moindres assurément.

Les dommages ¿prouvés par les particu-

liers sont très-considérables. Leur évalua-

approximitive s'élève à 300,000 francs.

Les principales victimes, sont surtout des

marchands de grains et de farines. Les

marchands ambulants ont aussi beaucoup

souffert et les décors du théâtre forain, sont,

dit on, fortement endommagés.

L e s I n c i d e n t «

Le cla'ron d'alarme a sonné dans la nuit

de vendredi à samedi. Lecapitaine des pom-

piersdésiraitréunirtoutesacompagnie, mais

il a été impossible à quelques hommes,

retenus par l'inondation, de se rendre

à l'appel. Ceux qui ont pu obéir ont été

aussitôt employés à éteindre un commen-

cement d'incendie qui s'était déclaré chez

M. Le Cam, marchand de chaux. L'eau,

inondant la chaux hydraulique, a failli déter-

miner un fléau bien différent de celui qui

qui nous menaçait tous.

Le samedi, dans la matinée, on voyait

partout des gens affairés et préoccupés.

M. le docteur Lefebvre n etaitjpas le moins

affairé. Dès six heures du matin, nous le

rencontrons donnant à M. le sous-préfet

son opinion sur la question d'Orient et ré-

clamant à grauds cris l'établissement d'une

passerelle pour faire communiquer la place

de Viarms avec la rue Saint-Melaine.

Les actes de courage

Personne n'a péri à Morlaix, nousTavons

dit, mais beaucoup se sont trouvées en

grand dangei\ et dans ce triste récit, c'est

pour nous ufll grande consolation d'avoir

à signaler les braves gens, qui, au péril de

leur vie, ont pu arracher à la mort plusieurs

de leurs semblables et ont accompli de

véritables actes d'héroïsme.

Nous serons assurément incomplet dans

cette partie de la narration, mais comme

nous avons l'intention d'y revenir, nous

supplions ceux de nos lecteurs qui remar-

queraient des lacunes dejles indiquer. Nous

réparerons avec plaisir les omissions.

Un jeune artiste de l'excellente troupe

de M. Gaillet n'avait pu tenir, près de

chez M. J. Le Hir, contre la v'olence des

eaux.

Emporté par le courant excessivemrüt

rapide en cet endroit (il était environ deux

heures), il s'était en vain débattu et déjà il

ne luttait plus, il flottait. Un vaillant gendar-

me M. Quilgars, apercevant le m^heureux

qui allait h la dérive, s'était élancé après

lui, sans réussir à l'atteindre. La perte du

jeune homme semblait certaine quand, par

bonheur, au-devant de lui arrive M. Joseph

Jaouennet, qui l'arrête, le sauve, et pour

résister au choc et attendre du renfort, est

obligé de s'appuyer contre la maison de

M. Picaud. Aussitôt M. Emile Le Cam,

dont la valeur n'attend pas non plus le

nombre des années, l'aide à le relever.

Ces deux héroïques jeunes gens, M.

Quilgars et quelques acteurs du théâtre

font la chaîne, passent eniin l'encoignure A

de la maison de M. J. Lehir, et n'ont plus rien à craindre.

Dans la nuit du vendredi au samedi,

M. Rolland, sergent-major des pompiers et

propriétaire du café de France, aidé de

M. Cornic, sergeut fourrier, ont sauvé ma-

•dame Le Bail et sa domestique, une nom-

mée Le Jean, qui auraient infailliblement

péri sans leur intervention.

La même nuit, le même M. Rolland se-

condé de MM. Cornic, fouillard et Le Roux

ont sauvé, sur la place une marchande fo-

raine avec ses deux enfants. Ces trois per-

sonnes affolées étaient grimpées -sur leur

comptoir, s'attendant à chaque instant à

être entraînées. Les quatre pompiers, avec

le gendarme Quilgars ont dû faire la chaîne

pour arriver jusqu'à elles et résister à la

force du courant.

Nous devons citer encore M. Fortin,

peintre, qui est resté dans l'eau, jusqu'à

mi-corps, pendant toute la nuit, pour aider

au sauvetage de la porcelaine d'un mar-

chand forain et qui a retiré de l'eau une

malheureuse femme qu'il a transportée

jusqu'à la rue de Brest.

M. le docteur Le Febvre n'a cessé d'en-courager les sauvetages. Samedi soir, nous le rencontrons donnant à M. l'architecte de la ville des conseils sur la construction des maisons et réclamant l'établissement d'une passerelle pour faire communiquer la place de Viarms, avec la rue St-Melaine.

I ^es a u t o r i t é s

M. Le Sous-Préfet s'est promené en ar-

tiste aux abords des places inondées. I l a

tout envisagé avec un œil de connaisseur.

Nous croyons qu'il s'est abstenu de don-

ucr des ordres et même des conseils, mais

nous.pensons qu'il a pris des notes pour la

rédaction d'un poème. Sans qu'il y paraisse,

il y a du poète dans ce fonctionnaire.

Nous avons dit déjà que la conduite des

pompiers avait été au-dessus de tous les

éloges. Les mêmes compliments doivent

être adressés au 2*2° Bataillon de chas-

seurs et aux brigades de gendarmerie.

Grâce au dévouement, à l'activité, au

zèle déployés par les soldats de ces deux

corps d'élite et à l'intelligente direction de

leurs chefs, aucun désordre ne s'est produit

et les accidents graves ont été évités.

Nous avons aperçu quelques conseillers

municipaux. M. Vichot, regardent avec

complaisance la grille qu'il a établie lui-

même (en sa qualité d'adjudicataire de

la ville et contrairement à la loi) à l'extré-

mité du lavoir de la rue d'Aiguillon et à

l'entrée du canal souterrain. Sur cette grille

qui- a pour but d'arrêter au passage, les

laveuses qui auraient la perfide intention

de faire une promenade en mer, s'étaient

amoncelés des troncs d'arbre, des pierres,

des débris de toute sorte, qui ont formé

un véritable barrage. On croit que cet

obstacle n'a pas été sans influence sur la

hauteur de la crue.

M. le docteur Lefebvre est partout.

Dimanche matin, nous le rencontrons

causant avec un ingénieur, lui donnant

des conseils sur la construction des canaux

souterrains et réclamant, avec insistance,

l'établissement d'une passerelle pour faire

communiquer la place de Viarms avec la

rue Saint-Melaine.

Dimanche soir. Après deux jours de né-

gociations, M. le docteur Le Febvre qui a

obtenu un chemin de fer en cinq minutes,

obtient enfin sa passerelle, mais il n'y a

plus d'eau. On communique à pied sec de

la place de Viarms à la rue St-Melaine. Les

enf *s s'emparent des planches de la pas-

serelle. Ils en font des bascules et se livrent

à de joyeux ébats.

L e s r e m è d e s

Nous renfermant uniquement dans notre

rôle de chroniqueur, nous nous garderons

bien de formuler des critiques et de donner

des conseils. Nous sommes heureux d'être

supplées dans cette tâche ingrate par un

homme parfaitement compétent donton lira

avec plaisir l'étude suivante :

Sans s'nrrôter aux causes qui ont amené l'inondation qui a fondu sur noire ville, dans lu nuit de vendredi à samedi dernier, et aussi sans noua borner à en déplorer les effets, nous pensons qu'en présence des perles matérielles subies, des graves préoccupations que l'on doit avoir pour la sanlé publique, on serait coupable do no pas s'occuper des moyens de prévenir, de combattre ou au moins d'atténuer les funestes conséquences du retour d'un nou-veau cataclysme. La municipalité ne semble pus s'être bea.icoup préoccupée des ressources quo l'on pouvait trouver dans lo dévouement de lu compagnie clos sapeurs-pompiers, dans lo con-cours énergique et tout d'abnégalion de tous ceux qui portent l'uniforme. Quelques bouts de cordages, quelques madriers et uno ving-taine de pioches confiés à ces bravos gens, l'inondalion n'eût certes pas été arrùtéo, mais les pertes so seraient trouvées atténuées, les communications rendues possibles et les dan-gers ullénués.

On s'c3t agité dans lo vide, on n'a rien fait. Et

pourtant, le samedi matin au jour, la nuit devait avoir porté conseil. Qui n'a pas été frappé de voir caisses, panneaux, planches et colis en quelque sorte, contre le parapet du quai de

• ireguier, en face de la grande venelle ? N'était-il pas possible de suivre le garde-corps, d'y attacher uno forte corde qui, fixée aux piliers des lances, eût permis d'enlever le barrage que l'inondation avait formé ? On serait arrivé ainsi à baisser le plan d'eau de quelques centimètres. On sauvait pour 7 à 8,000 fr. de pavage on mainte-nait la circulation au lendemain du retrait des eaux; il n'y avait qu'un mot à dire, qu'un appel à faire à 4 ou 500 hommes qui se seraient fait un devoir d'obéir.

N'était-il pas possible d'établir des passe-relles le long des maisons de la Grande-Place et de faciliter ainsi les sauvetages des person-nes et marchandises ? Vous pouviez prendre des bois en aval de l'inondation.

Puis dimanche, au lieu de se borner à voir couler le Jarlot, qui enlevait la chaussée et minait les maisons, remarquant que la voûte de la Grande-Place ne débitait presque rien, bien

, que son orifice fût libre, pourquoi ne pas avoir perce la voûte, il n'y avait pas là impossibilité; les dévouements n'auraient pas fait défaut. On sait ce que l'on peut attendre de la population morlaisienne. Avez-vous craint de compromet-tre cette voûte dont on a parlé bien souvent, qui es* affouillée depuis des années ! Attila est à vos portes, et,pères conscrits, vous ne délibé-rez même pas. Nous rendrons toutefois justice à notre adjoint M. Croissant qui n'a cessé de se tenir aux points les plus menacés, il n'avait malheureusement que son dévouement à appor-ter. Les crédits n'étaient pas votés sans doute et sans la cordelle de la Société des hospitaliers , sauveteurs bretons, on pourrait dire que l'on a ' pas vu un seul moyen ou la moindre apparence de sauvetage. En présence del'énormité dumal , on pouvait comprendre l'impuissance du re-mède, mais on eût désiré au moins voir immé-diatement tenter quelque chose.

Puisque nous voici rendus au calme au milieu de notre ville désolée, cherchons, dans les traces du passage du fléau, s'il n'y a aucun moyen de la combattre.

• • L e s eaux dévalant de la vallée du Jarlot pas-saient avec peine sous le pont du Pouliet, elles roulaient U long de la promenade des écoles et trouvaient un obstacle : 1° au pont du Dossen, 2° au barrage sous la place de ce nom ; 3° aux maisons à l'entré du canal d'amenée des eaux au moulin de M. Le Cam; 4° difficultés de pas-sage entre les magasins et maisons qui bor-dent la rivière qui, en cet endroit, est bien moins large que dans la rue des Ecoles ; 5° la voûte qui débite ces eaux a encore une section moindre qu'en amont.

Arrivé au pont, le Jarlot trouve une section plus large et un moyeu de s'étendre sur le mar-ché aux poissons, mais on se trouve sous une voùle plus étroite que les ponts du Pouliet et du Dossen. — De lù, cause d'une surélévation des eaux.

Enfin, celles qui franchissent celte voûte arrivaient au lavoir, derrière l'IIôtel de Ville et à la petite voûte qui va aboutir presque en face de l'épicerie de M. Le Hir, dans la grande qui est sous la place.

Suivant les eaux à leur passage, derrière l'hôtel de ville nous les voyons arrêtées par le fardel qui ne sert a rien, si ce n'est à réduire, en fait, la section de l'orifice d'entrée. Il se produit là une espèce de vide qui gène encore l'écoulement. Enfin les eaux trouvent sous la Grande-Place, une voûte que l'on saitaffouil-lée et éboulée en partie et que certes des bois et d'autres matériaux obstruaient.

En résumé :

1° Obstruction due au moulin de M. Le Cam, ou pour mieux dire aux travaux d'art de cette minoterie, à l'insuffisance complète de la voûte en amont de la poissonnerie.

2° Obstruction des voûtes sur la rue d'Ai-guillon et sous Grande-Place, la preuve, c'est que cette dernière ne débitait pas.

La solution ne consisterait-elle pas en la suppression du moulin en question.

En un élargissement de la rivière en arrière des magasins de M. Lazou, en la construction d'une nouvelle voûte sous la rue d'Aiguillon, so prolongeant directement jusqu'au port, et celte voûte faite, réparait l'ancienne qui peut s'eljronder quand on y pensera le moins.

Et surtout travail urgent, le barrage près l'Hôtel de Ville devrait être démoli ou tout au moins modifié.

Nous serions heureux si ces quelques notes pouvaient amener des études sérieuses. — Ce qu'il y a de certain, c'est que nos voûtes sont insuffisantes, c'est qu'elles sont mauvaises, que maints obstacles se rencontrent sur le cours de nos rivières et que le barrage près de la Grande-Place ne fait que réduire la sec-tion de la voûte.

Certos, pour tous, la section de la voûte du pont du Pouliet est plus grande que celle de la voûte de la place — ol pourtant celle-ci doit encore donner entrée aux eaux du Quéffleut qui ont une importance encore plus grande. Ainsi, lors des grandes pluiôs, il y aura tou-jours inondation forcée — A quand la solu-tion ?

Nous pouvons annoncer qu'un sermon

en faveur des inondés sera prêché diman-

che en l'église Saint-Melaine, à la grand'-

messe, par M. le grand-vicaire de Laval,

l'abbé Dulong de Kosnay..

La Civilisation reçoit d'Alger une nou-velle qui trouvera, nous en sommes per-suadé, un douloureux écho dans les cœurs quimpérois.

Mgr Gillard, évôque de Constantine et d'Hippone, vient de mourir au petit sémi-naire do Saint-Eugène, près d'Alger. Mgr Gillard, longtemps grand-vicaire de l'arche-vêque d'Alger, était doué d'une rare intelli-gence et d'une grande fermeté de caractère. Il avait été, il y a six mois, nommé à l'évô-ché de Constantine et devait, le 17 de mois, être consacré à Hippone, nouveau siège de sou évêchô,

Ne a Quimper en 1833, il était allé en Al-gérie a l'âge de trois ans et fit ses études dans les deux séminaires d'Alger. Ordonné pretre, Mgr Lavigerie le nomma, en 1866, secretaire de l'archevêché.

Lors de la guerre de 1870, M. l'abbé Gil-lard demanda et obtint d'accompagner, en qualité d'aumônier, les troupes d'Afrique à Tarmee du Rhin. Il fut fait ptisonnier à Reichshoffen.

Conduit d'abord à Munich, M. l'abbé Gil-lard fut délivré, en vertu de la convention de Genève, et put rejoindre l'armée française près de Sedan. Là, blessé d'un éclat d'obus, sur le champ de bataille, le vaillant aumô-nier reçut la décoration de la Légion d'hon-neur.

Sans même attendre son entier rétablis-sement, il partit pour l'armée de la Loire et obtint du général Chanzy d'accompagner le corps d'armée du général Sonis en qualité d aumônier.

Il assista à tous les combats, et en échange de son héroïque conduite, Mgr Lavigerie le nomma vicaire général.

Son testament est un modèle d'exquise hu-milité et si la mort n'eut pas frappé cet homme vaillant et fort, le successeur de saint Augustin eût compté au rang de no» plus grands évêques.

Nous lisons dans le National, journal mi-nistériel :

Il est probable que les Chambres seront con-voquées pour le 8 novembre prochain.

Par contre, il se pourrait que les élections municipales n'eussent pas heu avant la fin de décembre ou le commencement de janvier 1881.

Si la nouvelle se confirme nous deman-dons qu'il soit statué, dans un bref délai, sur la situation illégale du conseil municipal de Morlaix, qui ne délibère plus qu'en vertu de la violation de la loi.

Cercle catholique d ' ouvr ie r « DE MORLAIX

Par suite des dégâts causés au gaz par l inondation, la soirée annoncée pour le jeudi 16 octobre n'aura lieu que le dimanche 24 courant.

Par suite du désastre qui est venu affliger Morlaix, la séance de Société d'Etudes scien-tifiques, qui devait avoir lieu lieu le jeudi 14 octobre, est remise à un jour qui sera in-diqué par convocation spéciale aux membres de la Société.

THÉÂTRE GAILLET

Demain jeudi, ouverture du Théâtr» GAILLET, avec le Vieux Caporal, drame his-torique en 5 actes, par M. d'ENNERY.

On commencera par Histoire dun Sou. vaudeville en un acte de MM. JAIME et D E -COURCELLES (Voir le programme dans notre dernier numéro.

Prix des Places : Avant-Scènes et Loges, 2 fr. — Premières, 1 fr. 50. — Secondes, 1 fr. — Galeries, 60 centimes (200 places).

Aux Avanl-Scènes et Loges, on peut re-tenir ses places sans supplément.

ECOLE MILITAIRE . — Le Journal officiel À publié la liste des élèves de l'Ecole spéciale militaire, admis à la suite du concours de 1880 Nous y notons les noms suivants :

MM. Guéneau de Mussy (27) ; de Kermel (90) ; Garnier du Plessix (111) ; Urvov de Portzamparc (119) ; du Guiny (126) ; de Lam-billy (168) ; Poinçon de la Blanchardière (212) ; Jochaut du Plessis (214).

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du 30 septembre au 7 octobre 1880 ENTRÉES. — Paquebot n° 3, goëlette, 69 t.,

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SORTIES. — Séraphin, bisquine, 33 tonnesux cap. Le Flanchec, allant à Lannion, cueillette. — Morlaix, steamer, 195 t., cap. Le Moal, ail. au Havre, cueillette. — Caroline, trois-mâts N. 323 t., cap. D. Brien, ail. à St-Ubes, lest. — Marie-Françoise, lougre, 26 t., cap. Esnol, ail. à Régneville, avoine.

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Page 16: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

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Cette règle, , qui privait des bienfaits du crédit une classe considérable de négociants et d ' industriels qui habitent les petites villes ou la campagne, vient d 'être modifiée par le Conseil Général de la Banque.

A l 'avenir, les négociants domiciliés 'hors du chef- l ieu des Succursales pourront être, avec l 'approbation du Gouvernement de la Banque, admis au Compte Courant, avec faculté d 'escompte, sans condition de rési-dence.

La remise des bordereaux d 'escompte, l 'envoi des fonds, et en général toutes les opérations effectuées entre la Banque ou ses Succursales et les Comptes Courants extérieurs pourront se faire par correspon-dance.

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En Mairie, à Morlaix , le 13 Octobre 1880. Vu pour la légalisation de la signature ci-contre,

. L B M A I R E ,

Page 17: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

uuttme* SAMEDI 16 # g M * £ 1880

.¡y- ANNONCES* Annonces judiciaires , , < >— diverses , . . Réclames _ On est prié de remettre les annonces, au plus tari, la veille - ;; - de la publication du Journal/ .

la ligne-f Morlaix (ville), . , Département. . . . Hors le département

S O M M A I R E BULLETIN POLITIQUE. L A FARCE DE DULCIGNO. L A FORTUNE DE GAMBETTA. L A PERSÉCUTION. CHRONIQUE LOCALE. — L'INONDATION. M E R C U R I A L E . — BOURSE.

Morlaix, Je 16 octobre i S80. ' * f,

BULLETIN POLITIQUE M, Jules Grévy est rentré avantiliier

dans sa bonne ville de Paris et a présidé tsut aussitôt un conseil de ministres. D'a-près la Liberté, la délibération a porté ex-clusivement sur la date de convocation des Chambres et sur l'époque à laquelle seront renouvelés intégralement les conseils muni-cipaux. On avait, on se le rappelle, assigué comme à peu près fixe la date du 7 novem-bre pour les élections municipales, se fon-dant sur la loi de 1855, non abrogée, qui permet au gouvernement de dissoudre tel ou tel conseil ; on arguait d'autre part que le cabinet du 16 mai, ayant retardé de deux mois le scrutin, il y avait lieu de rentrer dans la tradition/

Sur les observations de M. le président de laRépublique, auxquelles s'est rangée la majorité du conseil, la date du 7 no-vembre a été définitivement écartée.

M. Jules Grévy a fait remarquer que l'on ne pouvait sans motifs dissoudre en masse les conseils municipaux ; qu'agir ainsi eût été forcer la loi.

Par suite, les élections municipales étant reculées jusqu'en janvier, les Chambres pouvaient être réunies à plus bref délai.

En conséquence, les Chambres seront convoquées en session extraordinaire pour le 9 novembre, et les électeurs municipaux pour le 9 janvier prochain. Toutefois, le décret concernant le Parlement ne paraîtra pas au Journal officiel avant que M. Grévy, suivant l'usage, en ait conféré avec les présidents des deux Chambres.

X M. Jules Ferry vient d'adresser aux

recteurs une circulaire confidentielle pour leur donner des instructions aux sujet des inspections qui vont être faites dans tous les établissements d'enseignement tenus par des jésuites qui se sont réorganisés et qui ont rouvert leurs portes aux élèves le 6 oc-tobre dernier.

X Si nous en croyons la Lanterne, à l'appel

de la prochaine classe du contingent, la loi militaire serait appliquée aux sémina-ristes.

Peut-être pas encore, mais c'est un des points les pluschcrs au parti radical.

—agWOOOQBB— I>a f a r c e (le Uulclgno

C'est à n'en croire ni ses yeux, ni ses oreil-les, il paraît que le sultan consent à céder Dulcigno !

Les vaisseaux fie l'escadre internationale n'ont plus qu'à faire comme les gens de la noce, à s'en aller chacun chez eux : leur mission est terminée, à moins que la mission do ces cuirassés no soit comme la chanson du Petit navire qui recommence sitôt qu'elle est finie. -

Cette hypothèse n'auraient rien d'impossi-ble.

La Porte a, dopuis un demi-siècle, l'habi-tude de se moquer de la diplomatie euro-péenne ; dans ce cas, l'escadre internationale n'abandonnerait les eaux turques qu'après

avoir obtenu, de Constantinople, le parfait accomplissement des clauses du traité (le Berlin. Si cette histoire vous amuse. Je m'en vais la... la recommencer.

On peut donc affirmer que la crise orien-tale n'est pas dénouée. Le jour où le gou-vernement ottoman aura cédé officiellement Dulcigno, ce jour-là seulement on pourra dire que l'article 98 du traité de Berlin a pleinement reçu satisfaction, et que le con-flit est apaisé.

Le premier acte de cette tragi-comédie est fini. Le rideau tombe sur la cession de Dul-cigno. Qui sait si le canon ne remplacera pas cette fois les trois coups du régisseur pour le lever de rideau du second acte.

ANDRÉ BARBES. MceoecBm

La fortune de Gambetta .

Voulez-vous savoir à quel chiffre s'élève la fortune de M. Gambetta ! La Commune vous l'apprendra : C'est a propos d'un article de la Répu-

blique française où la situation actuelle était jugée d'une plume, fort optimiste :

« Sans doute, on ne doit rien trouver d' « exécrable » quand on peut, comme M. Gambetta, se payer des cuisiniers ducaux à raison de quatorze mille francs l'an et faire, en quelques mois, des économies de

w 27,495,876 fr, 27 cent, (vingt-sept millions . (^quatre cent"v^atre-vingt-quinze initie huit

cent soixante-seize francs vingt-sept cen-times.) »

Eh bien, va pour les vingt-sept millions quatre cent quatre-vingt-quinze mille huit cent soixante-seize francs ; mais, quant aux vingt-sept centimes, non, c'est trop !

On prétendait hier, entre plusieurs dé-putés qui s'entretenaient dans le salon d'at-tente de l'un de nos ministres, que M. Gambetta s'était rendu acquéreur, le mois dernier, d'un immeuble d'un gros rapport, situé aux Champs-Elysées. Un député af-firmait connaître le notaire chez lequel l'acte de vente a été dressé.

mtJCCCCCetm La persécution.

Le gouvernement hésite sur le choix des procédés par lesquels il complétera l'appli-cation des décrets du 29 mars; il ne se passe point de jour où les officieux des mi-nistres ne soient chargés de communiquer à cet égard au public des renseignements nouveaux et qui contredisent de tout point ceux de la veille. L'indignation universelle excitée par les violences accomplies le 30 juin, et la résistance légale qu'elles ont pro-voquée, troublent évidemment les sectaires. Telle est la raison unique de ces hésitations et des atermoiements qui en sont la consé-quence ; il n'y faut pas voir le symptôme d'un retour à des sentiments meilleurs, mais un indice de peur et de lâcheté dans le mal.

Voici j u s q u ' à p r é s e n t les d e r n i è r e s n o u -vel les :

Nous lisons dans le Mot d'Ordre : L'EXÉCUTION DES DÉCHETS.

On sait que lous lus préfets ont été reçus successivement pur MM. Fnilliôres, Granet et Cazelles et qu'une sorte do conférence n eu lieu au ministère de l ' intérieur su r la situation des congrégations dans chaque département et les mesures à instituer. Il parait que le ministre de l ' intérieur semblait tout d'abord disposé à donner enrto blanche à chaque préfet, on le laissant libre de prendre dans son dépurtemenl les mesures qui conviendraient. Ainsi, les ca-pucins pourraient être dispersés à Marseille et épargnés à Nîmes.

Mais on nous assure que ¡les observations ont été présentées sur les inconvénients de ce modo d'exécution.

Lo principal de ces inconvénients serait do pormottre aux congréganistos, dispersés dans un département, do se réfugier dans le dépar-tement voisin. Aussi eroyons-nous quo colto ruison et plusieurs autres vont probablement

amener le ministre de l ' intérieur à abandonner cette marche à suivre.

Le 5 octobre, l'administration a fait avertir les pères franciscains, établis depuis quel-ques années à l'extrémité d'un faubourg po-puleux d'Epinal, d'avoir, à sortir de leur pe-tite communauté. En qualité d'étrangers, on leur a signifié de quitter le territoire f ran-çais. Les pauvres religieux, au nombre de six, troupeau bien inoffensif, sont partis à ljheure dite, au milieu de la tristesse et de l'émotion des pauvres gens de leur voisi-nage, auprès desquels ils suppléaient les prêtres trop surchargés de la paroisse, et à qui ils distribuaient charitablement le peu de leur superflu du jour, sans compter si le nécessaire ne manquerait pas pour eux-mêmes le lendemain.

Ils se sont dirigés vers l'Alsace. A Angers, on s'attend pour demain matin

à la fermeture de la chapelle des prêtres du Saint-Sacrement et peut-être de la chapelle des capucins. Depuis plusieurs jours , les religieux ont été avertis par des amis ; le bruit en a couru par la ville, et il se pourrait que les exécuteurs trouvassent nombreuse assemblée dans les chapelles où, du reste, tous les exercices de dévotion se font comme à l'ordinaire.

En dépit du concordai, que la majorité républicaine n'a pas encore réussi à dénon-cer, le gouvernement aurait fait demander au pape d' i jaUrdwie-aux cvcquqs i rao^ms cl© séculariser les prêtres congréganistes, de-mande à laquelle Léon XIII a d'ailleurs déclaré ne pouvoir donner suite.

On assure qu'au bruit des menaces d'ex-pulsion des P P . Récollets de Caen, les dames de Vauceiles se sont emues et se prépaient à défendre la communauté. Ce serait une bataille entre la police et les dames de la ville.

Du reste, nos femmes chrétiennes ne se-raient pas les premières qui auraient fait des choses de ce genre : l'an dernier, à Cher-bourg, les dames de la halle n'ont pas été moins énergiques, et elles ont réussi dans la question des Frères.

Mgr Delannoy, évêque d'Aire, a dans son grand séminaire cinq Pères jésnites comme professeurs de théologie.

Le ministre des cultes lui ayant demandé de les renvoyer, l'évèque a refusé.

En réponse à ce refus, le ministre vient de faire rayer un crédit de 30,000 francs alloué à l'évèque d'Aire pour réparer sa ca-thédrale.

Un coup de force. Sous ce titre nous l isons 'dans le Combat,

journal de Vaucluse : Carpentnis, 2 octobre.

Une délibération du conseil municipal do Carpentras a demandé la substitution dans notre ville de l 'enseignement laïque à rense i -gnement congréganiste pour les '»arçons. Nous avions doux écoles : l'école laïque et l'école des Frères . Pour la première, notre ville vient d'édifier un véritablo palais, sur un terrain acheté fort cher. La seconde avait son siège dans les maisons dues à la libéralité de Mlle de Lestang. M. le préfet, ayant approuvé la déli-bération susdilo du conseil municipal, a pr is un arrêté qui nomme de nouveaux inst i tuteurs laïques en remplacement des Frè res !

M. l 'adjoint Gautier, en vertu de cet arrê té , qui ne dit pas un mot du local habité par les Frères , leur a intimé l 'ordre de vider la mai-son qu'ils occupent depuis près de soixante ans. Ceux-ci se sont alors pourvus en référé de-vant M. lo président du tribunal. Us ont exposé qu'ils n'avaient aucune opposition ù l 'arrêté de M. le préfet, en tant, qu'il les remplace comme instituteurs communaux, mais que la jouissance perpotuello des maisons situées ruo dos Frè res leur avait été transmise directement par le pro-priétaire, Mlle de Lcstnng; quo leur iustitut, dûment autorisé par décret du 17 mars 1808, avait été investi de celte jouissance sans au-cune condition ; qu'ils étaient donc chez eux lorsqu'ils les habitaient.

Qu.aucuno décision préfectorale n'avait lo droit do les en expulser ; quo les t r ibunaux

seuls, dans tous les cas, étaient compétents pour statuer sur l ' interprétation de l'acte par lequel Mlle de Les tang avait d isposés en leur faveur des immeubles et des locaux revendi-qués par la ville. Ils demandaient donc que la possession leur en fut maintenue, au moins provisoirement , par M. le Président jugeant en référé .

M. le Préfet est intervenu dans ce débat et a conclu à ce que ce magis t ra t se déclar&t incompétent. M. le Président a rendu sa décision ven-

dredi 1 e r octobre, et, contrairement à ces con-clusions, il s 'est déclaré compétent. Il a ensuite renvoyé à huitaine pour entendre les conclu-s ions au fond, et s tatuer .

Voici maintenant ce qui s 'est passé ce ma-tin 2 octobre. Vers six heures du matin, les Frères ve-

naient de ren t re r de la première messe , lors-que, leur porte s'étant ouverte pour donner passage à un fourn isseur , le boulanger , trois employés de la police se sont in t rodui ts à sa suite.

Le F rè re Directeur ayant été mandé "au parloir , le commissaire l'a invité à vider les lieux, lui et les F rè res placés sous ses ordres .

— Vous savez bien, que j e ne le puis , lui a-t-il répondu, que la jus t ice est saisie, qu'elfe a déclaré hier sa compétence, qu'elle doit s t a -tuer le 8 octobre et que nous devous tous a t -tendre sa décision.

— En ce cas, j e vais envoyer chercher la force.

— Exhibez-moi, du moins, l 'ordre en ver tu duquel vous agissez. — J 'agis en vertu D'UN ORDRE VERBAL de M. le préfet. A.n bout do quolquâ« instant«, uno brrgttde

de genparmes, ayant en tète le br igadier et le maréchal des logis, tous en grand costume, ont été là, l 'arme au poing, la baionnette au canon; la maison a été cernée'et l 'expulsion, expulsion violente, avec main mise et p r i se de corps, a été commencée.

Les F rè re s ont été je tés à la rue sans qu'on leur ait accordé même le temps de compléter leur vêtement. Trois d 'enlre eux n'avaient ni leur manteau, ni leur chapeau. Leur modeste déjeuner qui venait d 'être servi , a dû être abandonné.

Un se r rur ie r à été mandé, et les s e r r u r e s ont été crochetées, sans doute parce qu'on voulait s ' a s su re r si quelqu'un des chers F rè r e s n'aurait pas été oublié dans sa cellule.

L 'outrage s 'est parfois joint à la violence et on nous assure N due l'un des expulsés a été traité de misérable par le commissaire de po-lice.

Depuis que les communards sont devenus d'honnêtes gens dignes d'èire nommés ambas -sadeurs , envoyés ext raordinr i res de la Répu-blique, à plus forte raison commissaires de police, les F rè re s et les religieux sont, eux, des misérables ; c'est rationnel.

On lit dans le Siècle : M. Constans, ministre de l ' intérieur, est ren-

t ié hier matin à Par is . Dans la journée , après avoir reçu un certain nombre de préfets , no-tamment M. Bossu, préfet de l'Aude, qui avait été mandé à Par i s afin de donner des explica-tions sur une affaire des plus délicates, au su-jet de la séquestrat ion d 'une jeune fille de son département, M. Constans a eu une longue con-férence avec MM. Fall ières, sous-secréta i re d'Etat à l ' intérieur. Gazelles, directeur de la sùrelé générale, et Flourens, directeur des cul-tes.

Les mesures à prendre contre les congréga-tions non autor i sées ont été arrêtées dans cette conférence ; elles seront soumises aujourd 'hui môme à l 'approbation du conseil des minis t res . Si, comme il est probable, elles sont confir-mées, les décrets seraient appliqués aux con-grégations qui refusent de se soumettre, non point par régions, comme on l'avait annoncé ù tort , mais par sér ies , c'e t-à-dire qu'ils seront appliqués lo même jour dans toute la F iance aux Capucins, aux Carmes e taux Dominicains ; après cotto sér ie , les décrets seront appliqués ù une autre catégorie do congrégations, si elles persistent dans leur hostilité.

On n'a pas oublié que plusieurs journaux annonçaient il y a quelques j ou r s que les d é -crets ne frapperaient que les Capucins.

Inexécution des décrets . On assure que les Franciscains du cou-

vent de Saint-Antoine de Padoue, près Brive, ont reçu avis qu'ils allaient être expulsés.

4« ANNÉE ~ 83 U n N u m é r o s I O

> .Il O?.;/ ».'¿Oui: .; ; . :

J O U R N A L P O L I T I Q U E P A R A I S S A N T LE M E R C R E D I E T LE S A M E D I Pour tout ce qui concerne la rédaction, s'adresser à M. DB LAMASH, rue de Brest,!. Il H'4tt pos tenu compte des lettres anony-

mes;— Les manuscrits non insérés ne m" pas rendus. — (Affranchir). I f . J.-F. L a BRAS, gérant. :

Adresser à M " J. HASLB Tout ce qui concerne l'Administration

les Abonnements et les Annonces, rue de Brest, 36.

(Affranchir). • . • ' 1

Page 18: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

''i 'f>:,\ AR WIRIONEZ (La Vérité) On écrit de Toulon au Moniteur :

** « Un commissaire de police s'est présenté di-manche au couvent des Dominicains, a Saint-Maximin (Var), et a demandé au supérieur les noms des Pères habitant le couvent. Le Père supérieur a refusé de Un lui donner. Le com-missaire de police a aloi's demandé s'il n'y avait pas de religieux étrangers. Le supérieur a répondu qu'il n'y en avait pas. L'agent do l'autorité n'a eu qu à se retirer. Les outres com-munautés religieuses nvont reçu aucune com-munication de l'autorité. Le préfet du Var est

pour l'applicat

Nous lisons dans VUnion de Vaucluse : La population honnête de notro ville a été mise en emoi, hier matin : une correspondance parisienne qu'on avait tout lieu de éroire bien informée, annonçait, dès dimanche dernier, quo le 11 au matin, les religieux de l'Ordre de Saint-François, seraient expulsés de leur couvent. Cette nouvelle s'est répandue rapidement, et longtemps avant le jour, hier et aujourd'hui, des groupes nombreux stationnaient aux abords du couvent des RR. PP. Récollets pour pro-tester contre l'acte de suprême et odieuse vio-lence que noo maîtres d'un jour appelle impu-demment et effrontément l'exécution des lois existantes. L'attento a été déçue : pas un poli-ceman n'a paru, et les bons et dignes pères ont passé une journée de plus dans leur de-meure. Ce qui semblait confirmer l'avis qui était venu de Paris, c'est qu'il était venu dans la journée une vingtaine de dragons. Comme il faut toujours quatre brigades sup-plémentaires au citoyen Eugène iiimon, dit Schnerb, quand il part en guerre contre les moines et contre les blancs, 011 avait pensé qu'il avait voulu varier et que, pour son expé-dition contre les Récollets, il avait appelé des dragons au lieu do gendarmes. Il n'en a rien été ; ces dragons revenaient de la remonte et rentraient à leur quartiers de Tarascon. • La police 110 s'est montrée, hier, que dans la rue Annanelle et les rues voisines, absolument comme elle faisait trois ou quatre jours avant l'expulsion des Jésuites dans les rues Pétra-que, Bouquerie, des Oriolans et collège d'An-necy qui environnent l'ancienne maison do Jé-sus. Est-ce partie remise ? Veut-on lasser la pa-tience des catholiques avignonais et tomber à l'improviste sur le couvent des Récollets ?

C H R O N I Q U E L O C A L E M0BLA1X ET LA BRETAGNE

Mon ami M. H. Dulong de Rosnay veut bien me communiquer la bizarre lettre qu'il vient de recevoir et que je demande à reproduire, autant pour sa bizarrerie que parce qu'elle intéresse (Iirectemeut la di-gnité du journaliste.

Monsieur, Le journal Ar Wirionez du 13 courant con-tient, entre autres détails sur l'inondation de Morlaix, le paragraphe suivant : « Nous avons aperçu quelques conseillers municipaux. M. Vichot contemplait avec complaisance la grille qu'il a établie lui-môme, comme adjudicataire de la ville et contrairement ù la loi, à ïextré-mité du lavoir e t c . . . » Ce passage à évidemment pour but de jeter le ridicule l'odieux sur ma personne, car un homme do cœur, impuissant d'ailleurs au mi-lieu d'un semblable désastre, devait avoir d'au-tres soucis. L'article d 'Ar Wirionez n'é 'ant pas signé, je viens vous demander, Monsieur, si en votre qualité de secrétaire du coinilé directeur du journal, vous en acceptez la responsabilité. J'ai, Monsieur, l'honneur de vous saluer,

L . VICHOT. Morlaix, le 13 octobre 1880. Voici la réponse de M. Dulong de llosnay :

Coat-Amour, 14 octolnc 18S0. Monsieur,

En adressant une lettre au Secrétaire du Co-mité de 1' « Ar Wirionez », vous vous arrogez un droit que je ne saurais vous reconnaître à aucun degré. Si je suis secrétaire du Comité, c'est en vertu d'un mandat qui ne vous concerne nullement et dans lequel vous n'avez pas à intervenir. Le jo.urnal a un gérant, un rédacteur en chef, seuls aptes à vous donner les rensei gnements quo vous pouvez demander. A votre question, jo n'ai qu'un mot à répon-dre. Si jamais j'écris une ligne contre vous dans la Vérité, je la ferai suivre immédiatement de ma signature. Recevez l'assurance de ma considération.

I I . DUI-ONO DE R O S N A Y . J'applaudis de tout mon cœur ù la ferme

et frauebe réponse de M. Dulong de llos-nay et j'ajoute, de mon coté, que Vichot, ne me semble point posséder des notions très exactes sur la question des responsa-bilités.

Est-ce qu'il m'est jamais venu à l'esprit, dans mes discussions avec VAvenir, de frapper sur les buissons environnants, pour en faire lever des nuées de Préaucliat ?

« Cuique suum » — à chacun le sien, pour aider à Intelligence du correspon-dant de M. Dulong de Rosnay. — Et qu'il sache, une fois pour toutes, ainsi que ses congénères, que je répondrai purement et simplement de tous les articles non si-gnés, tant que je resterai ù la tète d'Ar

Wirionez. J'ajoute, pour le cas particulier, que le récit des uondations est tout entier écrit de ma ma ;n.

Peut-être, M. Vichot a-t-il espéré, par ses allures un peu fracasses, forcer la main du Comité d'Jlr Wirionez et modérer le le ton du journal.

Cet homme primitif connaît peu la loyauté de mes amis; cet homme de liberté appré-cié d'une manière toute spécia'e l'indépen-dance de l'écrivain.

Cette fantaisie ne lui réussira pas. Récapitulons un peu — puisque nous

traversons l'ère des persécutions — les persécutions dirigées contre Ar Wirionez, depuis que j'ai l'honneur d'en être le ré-dacteur en chef.

1° Comme début, raffeire Préaucliat.. M. Préauehat a mordu la poussière.

'2° L'affaire Luzel. fyi dévouement et le courage de ce juge de paix 11'ont pas tourné à la gloire de ses commettants.

3° L'affaire des processions. Mes achar-nés persécuteurs se sônt couverts de ridi-cule.

4° L'intervention Kcrgomar, N'en par-lons plus, puisque personne n'en parle.

5° Avec l'aide de Dieu, j'espère que la cinquième persécution, ourdie par M. Vi-chot, ne tournera pas mieux que ses devan-cières, à l'avantage des républicains de Morlaix. P . DE LAMASE.

Quand nous avons annoncé pour diman-che prochain un sermon de M. l'abbé Du-long de Rosnay, la nouvelle était vraie. Elle ne l'est plus aujourd'hui.

Happeléprématurenient dans son diocèse, pour donner ses soins à des affaires pres-santes, M. le grand vicaire de Laval ne pourra pas, au grand regret des amis de la belle éloquence sacrée, se faire entendre dans l'Eglise St-Melaine.

¡ L ' i n o n d a t i o n N o u v e a u x détails

Nous n'avons parlé que des désastres de la ville de Morlaix. Le fléau a également sévi sur toute la Basse-Bretagne , occasionnant parfois d'affreuses catastrophes.

Voici tous les renseignements quo nous possédons jusqu'à ce jour.

A DourdutT-en-Terre, la rivière a débordé et le poil« a été emporté, un joueur de biniou, nommé Dumoulin, ne tenant compte d'aucun avoi'tiseomont, ayant voulu traverser quand même a été emporté par le courant. Son ca-davre n'est pas retrouvé.

La route (le Lannion est absolument d é -truite aux environs de Plestin. Les courriers n'y font plus leurs services. 11 faudra un mois.au moins pour la réparer.

A Guingamp, la circulation a été inter-rompue par la crue des eaux du Trien:; ; les faubourgs de Sainte-Croix et de St-Michel, les rues S t - Y v e s et 'le la Pompe, ont été envahi» par les eaux; les malheureux inon-dés, obligés d'abandonner leurs maisons; sont sans asile et complètement dénuéó de ressources.

Une maison, habitée par les époux Lan-cien, s'est écroulée, rue de Montbareil, dans la nuit du 9 au 10. Les cadavres, Lancien, Jean-Français, âgé de 50 ans, tonnelier, et de sa femme, Marie Bout, Agée de -il ans, ont été trouvés sous les décombres. Ils lais-sent quatre enfants en bas âge, l'aîné n'a que 15 ans.

A Sainte-Croix, plusieurs maisons mena-cent de tomber et on a dû en luire sortir les habitants.

A Bégard, le pont Tro ion, sur la route nationale n° 167, a été emporté.

A Bel le-Is le , le pont Cumuder, sur le Loguer, a été enlevé.

Les ponts Thomas et Saint-Vincent sont détruits.

La ville de Pontrieux a été entièrement envahie par les eaux; les pertes sont incal-culables, plusieurs habitants sont ruinés ; les ponts Saint-Antoine et Saint-Yves ont été emportés.

Les inondations ont été générales dans l'arrondissement de Lannion. Les faubourgs Pors-en-Prat et Keiampont, à Lannion, ont été inondés. Plusieurs personnes sont sans asile, sans ressources, et logées et nourries par les soins de la municipalité.

Tous les points situés sur la rivière do Léguern sont très-endomma;;és ou emporté», savoir : Ponts de Kormaria, Louarn, Coz-Coal, Dunois, Trémorvan, l'Osser, Trégrom et Moulin-Coat.

Dans le canton de Tréguier, le pont Los-quet, le pont Poyos, le pont Neuf, le pont Le Guindy et Mouiin-Pont-Neuf ont été em-portés par la crue du Guindy.

Un quartier de La Hoche a été inondé par le Jaudy. Tous le*; moulins ont été submer-gés et plusieurs murs sont écroulés.

A Plouarei, quatre ponts ont été emport tés, trois routes sont endommagées sérieu-sement.

Une maison s'est écroulée à Lanvellec et le propriétaire a été trouvé mort sous les décombres.

Les villes de Lamballe et de Jugon ont été en partie couvertes par les eaux. Les pertes sont sérieusos; il n'y a pas, heureu-sement, d'accident à déplorer.

L'arrondissement dé* Lannion a été très éprouvé.

A la suite de la pluie battante de samedi 8, qui a.duré 24 heures, toutes les rivières ont débordé et se sont répandues sur les parties basses d'un grand nombre de routes, où la circulation a été interceptée.

A Lannion, dans les bas quai tiers, il y avait 1 m. 50 cent, d'eau. Une cinquantaine de maisons ont été envahies et 80 ménages se sont trouvés sans asile.

Dimonche malin, le quartier de Buzulzo était inondé. A midi, ceux de Pors-an-Prat, les Buttes et la Trinité étaient sous l'eau. L'eau charriait des objets de toute nature, chaises, tables, armoires, buffets, berceaux, des billes de bois, des barriques.

Le pont de Kermaria est au trois quarts enlevé. Le pont de Papier, dont les arches ne

pouvrient recevoir toutes les eaux de Kergo-mar, a résisté, quoique les eaux aie il passé par dessus ; de loin on curait ditu-»e écluse.

On parle d'un pont enlevé à Perros-Guirec. Le pont de Maho, qui relie les communes

do Ploubezre et Tonquédec, près du châ-' ;au, s'est effondré.

Il en de même, paraît-il, de celui de Kery-guel, en Plouberzre. A minuti, l'au passait par dessus le pont de la Trinité. A l'heure de la marée, dimanche soir, le

quartier du bas de Kerampont était inondé ; l'eau pénétra, dans toutes les maisons et at-teignit 3 à 4 pieds.

La chaussée de l'étant de Stang-ar-Séau, à Mlle Le Gorrec, a cédé sous le poids de l'eau et s'est effrondée.

Aux Buttes, une petite maison s'est écrou-lées pendant la nuit. Les pertes sont considérables, les lavoirs,

gagne-pain des quartiers inondés, sont pres-que tous détruits.

La gendarmerie et les pompiers ont rivalisé de zèle pour porter des secours aux malheu-reux. La municipalité à dû venir à leur s e -cours pour les loger et les nourrir.

La pente rivière de Kergomar a débordé et transformé la vallée en véritable lac. La tannerie de M. Prunennec est gravement en-dommagée et le chantier de M. Earatoux a été enseveli par les eaux qui ont enlevé plusieurs pièces de bois. M. Bouder a égale-ment perdu beaucoup de bois d'œuvre.' Les pépinières de M. Glaziou ont été submergées.

Lea communications ont été un moment interrompues entre Lannion et Morlaix. Les ponts de St-Michel-en-Grève, du Roscoat et Aryar son enlevés. Cinq maisons se sont écroulées au bourg de S t - M i c W . Les com-munications avec Tréguier ont été aussi suspendues, par suite de la rupture du pont Lonquet et du pont Poyès.

A Loguivy-Plougras, un salon de l'hôtel tenu par Mme Le Floch, et qui était construit sur des piliers au-dessus de la rivière a été emporté.

A la Roche-Derrien, les bas quartiers ont élé envahis par les eaux? Le pont Abin, sur le Guindy, entre les communes de Buhulien et de Caouennec s'est effondré.

A Lanvellec, la digue de l'étang s'étant rompue, une maison a été emportée avec son propriétaire. M. Le Barzic, ancien maire de celte commune, surpris par les eaux, a été trouvé nové.

A Plouzélambre, (leur; moulins ont été enlevés ; à Tiégvom, les ponts sont détruits ; le oont et le moulin du Losset, le pont du Guivanou, entre Rospez et Quimperven, sont démolis. A Tonquédec, un des moulins de Troinorvan a disparu.

A Plouaret, le moulin exploité par M. Le Boubonneca éprouvé de grands dommages qu'on n'évalue pas à moins d'une dizaine de mille francs.

Ou lit dans 1 eJorrnal de Rennes : Les pluies tombées torrentiellemént pen-

dant ces derniers jours, ont occosionné une forte crue de la Vilaine.

Pendant la journée du 10 octobre, de nombreux promeneur-; sillonnaient la lon-gueur des quais, assistant au Irisie spectacle d'une véritable débâcle. Les chantiers Saint-Goorgeo, ont été en grand ». partie dévastés.

Le courant a entraîné une grande quantité de bois; de rhnffage et de construction.

La circulation est interrompue sur plu-sieurs points de la ville.

L? bourg de Cesión, situé en amont de la ville, a été coupé en deux (»ar 11 crue de la Vi'aine. Plusieurs fermes sont inondées et les li ibilauls ont dû les quitter, emmenant leur bétail.

C.e malin, tout danger semble conjuré. Le niveau de l'eau baisse.

CONCOURS AGRICOLE D E M O R L A I X

Le compte rendu officiel de cette fêle locale nous est arrivé trop tard pour être inséré aujourd'hui, mais nous pouvons du moins meltre sous les yeux du lecteur le renia: piaule discours du président M. le comte de Lhampaguy et le rapport du s e -crétaire M. Chabrier.

Voici d'abord le discours de M. de Champagny :

Mesdames, Messieurs, Dans la sereine journée que Dieu veut bien donner à notre fête, et dont l'éclaircie nous charme d'autant plus après les sombres et dé-sastreux jours de la semaine dernière, je viens, fidèle à une coutume que j'aime, causer un peu agriculture avec vous : — Je viens vous retracer, dans un rapide récit les faits agricoles qni nous touchent de plus près et y ajouter quelqaes observations de ma longue expérience — Je viens avant tout adresser mes félicita-tions les plus cordiales aux lauréats que vous allez entendre proclamer, mes remerciements à mes collaborateurs dévoués qui ont préparé et si bien réussi notre fete, mes remerciements aussi aux membres des jurys qui ont bien voulu nous aider à répartir équitablement, entre tant de concurrents méritants, ces primes que les sacrifices de l'initiative ¡ individuelle d'une pari, que d'autre part les subventions, mises gracieusement comme d'habitude à notre dis -position par le Ministère de l'Agi'iculture et par le département du Finistère, nous permettent de décerner. Le point de déport de ce que je pourrais appeler notre chronique agricole d'aujourd'hui, est naturellement no»rp dornioro réunion, celle du Concours du Nord-Fmisière tenue le 2 février dernier, favorisée par un ciel radieux, et ani-mée par une affluence si nombreuse des popu-lations de nos campagnes. Vous vous rappelez tous les beaux spéci-mens d'animaux que principalement aux Con-cojrs de reproducteurs, les éleveurs des deux arrondissements de Brest et de Morlaix nous ont ce jour-là présentés et dont plusieurs sont encore ici aujourd'hui. Notre beau concours du 2 février était la pré-paration et le présage des nombreux succès qui attendaient nos cultivateurs dans des con-cours plus généraux où aon seulement deux ar-rondissements, niais plusieurs départements étaient appelés à lutter ensemble ; le concours Régional de Rennes au mois de mai, le con-cours de l'Association Bretonne à Quintín en septembre. Dans l'un et l'autre de ces concours, l'arron-dissement a grandement brillé. A Rennes, les trois quarts à peu près des taureaux, vaches et génisses envoyés par l'arrondissement ont

été primés. A Quintín, nous présentions dans l'espèce bovine sept animaux, nous avons remporté sept primes dont trois premiers prix. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'à Rennes comme à Quintín les beaux pioduits de la vacherie de M. Pierre Henry étaient à la fois des plus méritants et des plus heureux. Dans un concours hippique nombreux et bien choisi qui, à Quintín, se juxtaposaitt aux autres concours, l'arrondissement de Morlaix se dis-tinguait encore, notre collège M. de Rusunan, par son magnifique étalon de trait qui lui va-lait la première prime de sa catégorie ; notre collègue M. de Kertlmguy par sa collection si remarquable qui lui faisait attribuer à bon droit la médaille d'or offerte par la Société des agri-culteurs de France au plus bel ensemble d'ex-position hippique. Plusieurs autres éleveurs encore; je ne cite ici que les succès hors ligne. Je n'ai pas besoin de vous dire, mes chers compatriotes, combien je jouissais de nos vic-toires, et combien elles sont pour nous, par l'attestation, des grands résultats obtenus, une douce récompense de ce que noire Société d'a-griculture et ses membres font pour le bien et le progrès du pays. Pendant l'intervalle de ces concours, une inspectio i de cultures était faite pour préparer le notre, et décerner dans l'arrondissement notre prime d'honneur culturale à !a meilleure exploitation. Cette prime d'honneur ayant été donnée à M. Pierre Henry, à notre précédentconcours, il ne pouvait etre admis à la disputer aujourd'hui. Le vainqueur de ceite année est M. Jean-Marie Pouliquen, du Fers, en Saint-Thégonnec. M. Chabrier, rapporteur île la Commission chargée de décerner cette prime, vous dira tout à l'heui'e les mérites de noire lauréat ; mais je veux être le premier à proclamer son nom et son succès et à lui adresser, en mon nom personnel, et en ce'ui de la Société d'Agriculture dont il est nombre, mes plus chaleureuses et plus amica-les félicitations. Notre année agricole s'achève. Elle a été pour le cultivuleur laborieuse et difficile à traverser. D'abord un hiver d'une rigueur sans précédent; les céréales, les avoines surtout s'éclaircissant de telle sorte que dans beaucoup de champs il a fallu semer à nouveau ; puis un maigre prin-temps pendant lequel les herbes n'ont pas poussé], d'où pénurie pour la nourriture du bétail et diminution considérable dans la récolte de foin. — Les pluies sont arrivées juste au moment où ces foins était à faire et ont ensuite recommencé avant que la moissou fut entièrement finie. Par ailleurs, le commerce du bétail sans entrain, ses prix avilis ; tout cela, malgré les produits d'une récolte de cé-réa'es généralement belle, ne constituera mal-heureusement pas pour le cultivateur une année réparatrice de la si mauvaise année qui avail précédé et des frais exceptionnels de travaux qu'occasionne toujours une tempéra-ture à contre saison. , Dans certaines localités même , particu-lièrement sur les coteaux bordant la ri-vière de Morlaix l'invasion de la rouille est venue diminuer grandement le produit de la récolte de froment qui annonçait devoir être belle. Cette maladie produite par un champignon microscopique, est un fléau terrible elle anéan-tit parfois presque complètement une récolte qui, un mois avant la moisson, offrait les ppis riches espérances. Elle sévit ordinairement et fait plus do ravages dan3 les climats humides quo dans les climats secs, en Angleterre et ea Brelagnoque dans le centre de la France; dans les vallées près des rivières que sur les pla-eaux ('levés, à l'exposition du Midi qu'à celle du Nord, dans les cultures riches que dan3 les terrains pauvres. A tous ces points de vue, je suis spéciale-

t

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AR WIRIONEZ (La Vérité)

ment désigné à ses attaque», aussi l'ai-je soi-gneusement étudié depuis longtemps. Pour les cultivateurs qui y seraient comme moi exposés, je vais dire les conclusions auxquelles m'ont amené ces études, particulièrement cette an-née où des essais comparatifs m'ont donné à cet égard des solutions décisives. Là où la rouille e9t intense et fréquente, il n'y a, je crois, qu'un seul remède complètement efficace ; le choix d'une variété, de froment qui en soit exempte ; oette variété ou môme ces variétés existent ; ce sont généralement des blés poulards qui conviennent surtout aux terres riches et fertiles. Parmi eux je citerai le fro-ment d'Australie qui, cette annéo, semé entre d'autres espèces de blé toutes attaquées de la manière la plus désastreuse est resté complètement sain et m'a donné un rendement de trois mille kilogrammes de très-beau grain à l'hectare. En dehors du choix d'une espèce particulière de froment, il y a quelques autres règles dont l'observation atténue les dangers de rouille, mais ne les supprime pas. Ainsi, après panais ou pommes de terre, il y a plus de chances d'avoir du blé sain que sur trèfle rompu. Il ne ne faut pas non plus que la terre soit riche à l'excès en azote; pas tiop de fumier là où la rouille est à craindre, mais principalement do la cendre ou des amendements marins, goé-mon, sable, mœrl. L'emploi do ces amende-ments donne genôrnîomorf un jrrnin plus beau et mieux nourri, et ils pussent môme pour préserver, jusqu'à un certain point, du fléau. Je ne veux pas vous retenir plus longtemps, messieurs, et retarderdavantage la distribution de vos primes. Le montant de toutes, sauf la dé-duction de retenue à ceux qui ne sont pas membres de la Société d'agriculture, sera in-tégralement payé dès aujourd'hui ; seulement je rappelle aux lauréats que cela concerne que, par le Tait de ce . payement reçu, ils acceptent l'obligation de conscienee et d'honneur de gar-der pour la reproduction et l'amélioration des races, leurs animaux primés, pendant tout le temps exigé par les conditions du Concours. La parole est à M. le rapporteur de la com-mission d'inspection des cultures qui va nous faire faire une promenade intéressante chez M. Jean-Marie Pouliquen, notre lauréat. Voici maintenant le rapport de M. Cha-brief, secrétaire.

Messieurs, La prime d'honneur de l'arrondissement aux meilleures tenues de ferme a été décernée à MM. Pouliquen, Jean-Marie et Pouliquen, François, qui exploitent en commun la ferme du Ferz, en Saint-Thégonnec. La commission était composée de MM. Gau-tier, Henry, Soubigou, Jean-Louis, Le Han et moi. C'est en son nom que je viens vous ren-dre compte de sa visite faite le 1» juillet, et vous faire connaître la situation de la ferme du Ferz. La ferme du Ferz a une étendue de 42 hec-tares, dont 29 à 80 hectares de terres labou-rables, le reste comprend 8 hectares de prai-rie, et des garennes et terres à landes. La division des terres arables est faite d'après l'assolement rationnel adopté qui est le sui-vant : 4** année. Racines avec forte fumure : 2* — Blé; 3« — Avoines; 4* —- Rutabagas et pommes de terre ; 5* — Orge avec trèfle ; 6° — Trèfle; puis repos. Les semailles sont faites au semoir dans des terres bien préparées et bien propres. Les racines sont travaillées à la houe à cheval. Votre commission a constaté dans toutes les terres un travail intelligent et bien fait. Aussi - les récoltes étaient-elles déjà fort belles, et M. Pouliquen a complété de nous en donner les raisons en nous disant qu'il fume avec une extrême abondance et qu'il ne ménage pas, non-seulement le fumier, mais aussi les en-grais pulvéïulents noir, phosphates, guanos, maerles. L'aménagement des fumiersmérite une men-tion particulière. M. Pouliquen a renoncé à acheter du fumier dans les bourgs et dans les auberges. Il préfère le préparer lui-même ; il a raison. Pour cela il fallait de la litière, beau-coup de litière. Il s'en procure des quantités considérables dans la montagne voisine, en achetant à prix minime la bruyère sèche qui y croît assez chétive. Avec des assolements de

Eurin, et après l'avoir laissé séjourner sous le étail. M. Pouliquen obtient un fumier parfaite-ment consommé. Nous avons trouvé dans les écuries 15 cha-vaux et poulains plus ou moins avancés dans le sang, et dans les étables, un taureau demi-sang Durham ; 8 vaches et génisses, et 4 bœufs à l'engrais, soit 28 tetes de gros bétail, ce qui donne une tête de gros bétail par hectare do terre labourable. M. Pouliquen nous a dit, du reste, que dans le moment de la visite, son bétail était un peu dégarni à cause de la pénu-rie dos fourrages. Vous vous souvenez Mes-sieurs, de cette pénurie. Les instruments do culture et d'intérieur de ferme sont suffisants et en bon état. Je cite les principaux : une machine à battre avec manège, un coupe ajoncs, un concasseur, une chaudière pour la cuisson des aliments, une houe à che-val, des charrues, etc. En nous faisant connaître le revenu qu'il tire de son exploitation, M. Pouliquen nous a fait • lo raisonnement suivant, sur lequel j'appelle votre attention. Je tire 12 0/0 du capital que représente la valeur de ma ferme et ie me considère en perte. En effet, de ce capital réduit en valeurs mobi-lières, je tirerais 5 0/0 ; il ne reste donc pour notre travail et notre activité, à mon frère et à moi, que 7 0 0, soit 3 2 pour chacun de nous. Cela ne représente certainement pas co que nous gagnerions si nous employions ce travail et celte activité dans une autre carrière. Je cite ce raisonnement sans l'apprécier, car, à mon avis, il a plusieurs côtés plutôt spécieux que justes. Je le cite pour en arriver aux pro-jets de M. Pou iquen, parfaitement conformes, du reste, à l'ordre d idées qu'il nous avait

exposées*

Ces projets consistent à diminuer dans une serieuso proportion, au Ferz, la culture propre-ment dite et à réduire le bétail pour donner plus d'oxtension à l'industrie chevaline, c 'est-à-di re à l'élevage des poulains do choix et au perfectionnement de la race chevaline. Certes, Messieurs, vous serez tous de mon avis quand je vous dirai que personne n'est plus apte que M. Pouliquen pour menei' à bien cette transformation et réuss i r dans l'industrie qu'il entreprend sur une grande échelle. Nous connaissons tous son intelligence, son aptitude spéciale pour le choix et la direction des che-vaux. Mieux que cela, nous connaissons sa nature généreuse et loyale, son caractère aiîec-tueu::, et vous voudrez bien, avec la Commis-sion, lui souhaiter bonne chance et réussite. Un dernier mot, Messieurs, et je termine : L'exemple des Messieurs Pouliquen, exemple si commun dans 1e Léon, fait voir une fois de plus (juo l'instruction classique, disons le mot : 1 étude du latin n'éloigne pas de l'agricul-ture et n'empêche pas d'y réussir . . M. Pouli-quen a fait toutes ses études au collège de Saint-Pol-de-Léor, qui a fourni tant de sujets d élite à la bourgeoisie rurale de l 'arrondisse-ment. Aussi, Messieurs, avec le droit que me donne mon titre de vieil universitaire, je viens vous dire que, en agriculturo comme en tout, uue demi-instruction ne suffit pas, et ' que l 'é-tude des leltres s'allie très-bien avec celle des sciences positives et appliquées. Enfi il, Messieurs, je vous demande la per-mission do vous retenir encore un instant pour vous rappeler que c'est en 1881 qu'aura lieu lo concours régional à Quimper. il faut vous préparer dès maintenant à combattre le bon combat, afin que sur notre terrain, dans notre propre département, nous ne soyons pas battus après avoir remporté les beaux succès que vous savez à Laval, à Rennes, à Quintin, comme j 'espère que nous en remporterons, au mois de mai prochain, à Saint-Brieuc.

Concours pour les meilleures tenues de fei 'me, la création et lamélioration des prairies. Prix unique. — 200 francs et une médaille en or donnée par M. de Champagny, président de la société, à M. Pouliquen, du Fers , en Saint-Thégonnec.

Amélioration des Races. Espèce chevaline. Etalons de gros trait.

Prix. — 80 fr . et une médaille de vermeil, à M. Lesquin, de Tréflaouénan. Etalons de traits léger

Pri?;. — 80 francs et une médaille de vermeil, a M. de Kertanguy, de Plouigneau. Le cheval primé est Cœur-de-Lion. Poulains de gros trait.

Prix. — 60 francs et une médaille d'argent, à M. du Rusquec, de Sibiril. Poulains de trait léger.

Prix. — 50 francs et o.ne médaille d'argent, à M. Loussaut, de Plougoulm. Espèce Bovine. — î t e Catégorie. — Pur sang Darham de î à 2 ans.

l f l r Prix. — 100 francs et une médaille en vermeil, à M. Pierre Henry, de Plourin. 2° Prix. — 80 francs et une médaille d'argent, à M. de Champagny, de Pioujean.

Pur sang Durham de 2 à 3 ans. 1 e r Prix. — 100 francs et une médaille en

vermeil, à M. le marquis >de Lescoët, de Plev-bert-Christ. 9

2 e Prix. — 80 francs et une médaille d'argent, à M. de Champagny, de Pioujean.

3 e P r ix .— 60 francs et une médaille de bronze, à M. de Crezolles, de Rosampoul.

Pur sang Durham de 3 ans et au-dessus. 1 e r Prix. — 100 fr . et une médaille en ver -meil, M. Sibiril, de Pleybert-Christ. 2 e Prix. — 50 fr . et une médaille en argent, M. Queinnec, de Landivisiau.

2° Catégorie. Taureaux.améliorés de 1 à 2 ans.

P r i x . — 8 0 fr. et une médaille d'argent, M. Salou, Vincent, de Pioujean. 2° Prix. — 60 fr . et une médaille de bronze, M. Mchou, Guillaume, de Pleybert. 3° Prix. — 50 fr . et une médaille do bronze, M. Tanguy, François, de Plouigneau. 4" Prix. - 40 fr. , M. Troadec, Toseph, de Plouezoc h. 4

Taureaux améliorés de 2 à 3 ans. 1« Prix . - 80 fr . et une médaille d'argent, M. Le Sieun, de Pioujean, maire. 2° Prix. — 50 fr. , M. Henri, Pierre, de Plou-rin.

Vaches laitières de 3 à G ans 1 e r Prix. — 60 francs et une médaille d'ar-gent M. François Beuxit, de Plougonven.

• i ,2.° ~ 5 5 f r o n c 8 et une médaille de bronze, a M. Henry, Pierre, do Plourin. " 3° Pr ix . — 50 francs et une médaille de bronze, a M. Eleouet, Yves, de Plourin. 4° Prix. — M. Grall, Thomas, dé Pourin. Mention honorable, M. Henry, Pierre . de Plourin. : ' Génisses au-dessous de 3 ans.

1" Piix. — 50 francs et une médaille d 'ar-jent, M. le vicomte de Champagny,.de Plou-, ean. M. do Champagny abandonne au suivant, e prix que la commission lui a décérrié. 1

2« Prix. — 50 francs et une médaille d 'ar-gent, M. Henry, Pierre, de Plourin. 3« Prix. — 40 francs, M. Queinnec, François, de Guiclan. ' 4° Pr ix . — 30 francs, M. Fayot, François, do Guiclan.

a T 2 5 f r a n c 8 ' M - 0 1 i v i e r . ^ouis , de Sa at-Pol-de-Léon. Race porcine. — Verrets.

1 e r Prix. — 50 francs et uno médaille d 'ar-gent, M. Jean Guiner, de Plouigneau. 2« Prix. — 40 francs, M. Guillaume Mer, de Saint-Martin. 3 e Pri*. — 30 francs, M. Jean Guiner, de Plouigneau.

4» Pr ix . — 20 francs, M. de Cresolles, de Rosampoul. Truies pleines ou suitées. — 1'*• Portée. 1« Prix. — 40 francs et une médaille de bronze, M. le marquis de Lescoët, de Pleyber-Chns t . J

2® Prix. —• 30 francs, M. Guillaume Rivoal, de Pleyber-Christ. 2e Portée.

1 " Prix. — 40 francs et une médaille de bronze, M. François Goarnisson, de Pleyber-Christ. * Beurre

1« Prix . - 20 francs, M U e Laviec, Françoise, de Pioujean. ' 2« Prix. — 15 francs, Mm* Troadec, Jeanne, de Saint-Eutrope. 3 e Prix. — 12 francs, Mm® Colléter, de Gar-lan.

, 4 ' ? r i * . —<10 francs, M m e Souètre, Jeanne, de Saint-Martin. ' 5» Prix. — 8 francs, M m s Morvan, Françoise, de Pioujean. * ' 6" Prix. — 5 francs, M r a« Rams, Françoise, de Pioujean.

Racines fourragères. l* r Prix. — Une médaille d'argent, à M. Olli-vier, Louis, de Saint-Pol-de-Léon. 2° Prix. — Uno médaille d'argent, â M. Creac h, Jacques, de Roscoff. 3« Prix. — Une médaille d'argent, à M. Souêtre de St-Martin-des-Champs.

Horticulture. — Fleurs. — Propriétaires-Amateurs. Prix. — Une médaille en vermeil, à M. Brouil-lard, propriétaire à P)ouénan. Une médaille d'argent est accordée à M. le comte Ch. de St-Prix pour les perfectionne-ments qu'il a apportées aux procédés de matu-ration des fruits et dont il a présenté les résul-tats ainsi que les spécimens des appareils qu'il a inventes.

Fruits. 1 e r Prix. — Uno médaille en argent, à M. Queo, jardinier de M. de Champagny. 2 e Prix. — Une médaille en argent, à M. Brouillard, de Plouénan. ,

Enseignement agricole. — Cours d'agricul-ture fait au collège de Morlaix.

1 e r Prix. — Une médaille en vermeil, M. Prat, Emile, de Plourin. 2« Prix. — Une médaille en argent. M. Sa-lou, Guillaume, de Plouigneau. .

3 e Prix. — Une médaille en argent, M. Pri-gent, Pierre, de Plouégat-Moysan. Prix de moralité aux serviteurs ruraux

HOMMES 1 e r prix, Kermarec, Yves, de Bodilis, 64 ans, 44 annees de service (services exceptionnels). ~ Prix, Jégaden, Jean-Marie, de Taulé, 78 ans, 53 années de service. 3° prix, Guillerm, "Yves de Lannéanou, 45 annees de service. 4 e prix, Tré-uier , Olivier, de Plouvorn, 47 ans, 29 années 1/2 de service (services excep-tionnels). 1

5 a prix, CueiT, Yves, de Cléder, 56 ans, 38 années de service. 6« prix, Le Coz, René, de Plougonven 34 années de service.

FEMMES 1 e r prix, Leroux, Marie-Jeanne, de Ploui-gneau, 47 années de service. 2 e prix, Taillebrez, Marie-Jeanne, de Ploui-gneau, 35 années de service. Efflam, Marguerite, de Lanmeur, 58 ans, 32 années de service. 4* prix, Salou, Françoise, de Plouigneau. 32 année? de service. 5« prix, Barbier, Marie, de Plouigneau, 31 annees de service. 6« prix, Nicolas, Marie, de Guiclan, 51 ans, 27 années de service.

«OOQQOaoaBi Exposition de l'union centrale

des beaux-arts

Plusieurs systèmes de calorifères ont été en-voyés à l'exposition annuelle des Champs-Ely-sées. Mais il faut l'avouer, ce n'est ni la quantité ni surtout la qualité qui y abondent. Nous n'avons pas, cette année, l'embarras du choix. C'est en vain que nous avons cherché l 'exposi-tion de M. Mousseron, qui seul a pu, l'an dernier, à l'aide de ses jmmenses Craseros, chauffer la vaste nef du palais et qui seul encore pourra la chauffer cette année. Mais nous comprenons cette abstention d'une maison qui, à l'entrée de l'hiver, peut à peine satisfaire à toutes ses com-

M. Mousseron n'est d'ailleurs pas un inconnu pour la plupart de nos lecteurs, ses créations et ses perfectionnements nombreux l'ont depuis longtemps mis au premier rang. Qui ne connaît son calorifère à foyer rétractaire, son calorifère pyroméirique, son foyer Mousseron s'adaptant à toutes cheminées et leur donnant un rende-ment de 50 0 /0 et uu tirage tel que la produc-tion de fumôe dans les appartements est impos-sible ; enfin son chauffage des wagons que, bon gré malgré, les compagnies finiront par adopter 1

Mais loin de s'arrêter dans cette voie de pro-grès, M. Mousseron a Inventé tout récemment un pcèle mobile a foyer réfractaire qui n'a rien d'américain, d'un prix si modéré qu'il est ac -cessibles à toutes les bourses, d'un fonctionne-ment si parfait qu'il défie tous les appareils similaires dont les pri* sont incomparablement plus élevés. C'est enfin à M. Mousseron que nous devons le brasero fumivore mobile, sans tuyau qui à déjà occupé toute la presse et dont nos lecteurs ont eu, l'an dernier, la description dans notre correspondance de l'Exposition. Rappelons seulement que, malgré l'absence de tout tuyau de fumée, l'appareil, par sa disposi-tion intérieure, exclut toute trace de gaz méphi-

tique (oxyde de carbone), et que ses effets comme chauffage sont tels qu'il est employé par milliers ; que la maison Mousseron peut à grand peine satisfaire sa uombrense clientèle. N'est-ce pas là le plus bel éloge qu'on en poisse faire? Que nos lecteurs retiennent donc bien l'adresse de 1 inventeur : 20 boulevard des Filles du Calvaire, Paris, qui se fait un plaisir d'adres-ser son catalogue franco.

F. DE LANTONNIÈRE. (Service de la Correspondance Saint-Chéron).

t h é â t r e g a i i l e t Ce soir samedi , Par Droit de Conquête

ou Noblesse et Travail, comédie en t ro i s ac tes de M. LEGOUVÉ, qui a valu à son a u -teur le g rand prix Monthyon de 10,000 francs . On terminera par La Rue de la Lune, vaude-ville en un acte de MM. Varin et Boyer .

Demain dimanche, Jean Le Cocher dit le Montagnard, d r ame à g rand spectacle en cinq actes , p récédé de le Chapelet de la Roche-Grise.

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Chambre de commerce de Nantes, Président. Louis CEZARD, raTfineur à Nantes, admin. nélégué. J.-S. VORUZ ainé, constructeur, ancien député, Membre de la CLambre de commerce de Nantes. Ch. LALOU, îfc, banquier, Président de la bociéié industrielle et financière. E.-Jaeques PALOTTE, ingénieur, Sénateur, Piésieent de la Banque de prêts à l'industrie. Raoul SAY, propriétaire. PAG EAUT-LAVER3NE, négociant à Nantes.

La raffinerie E t i e n n e , ancienne maison Eiienne et Say, jouit, comme la marque C é -z a r d . d 'ure notoriété universelle. Ces usines, aciuellement réunies, produisent plus de 125,000 kil. de sucre raffiné par jour , et sont en mesure, gi-àce à des procédés spéciaux, d 'ac-croître encore beaucoup leur rendement.

Le dernier exercice qui porte sur un chiffre d'affaires de plus de 60 millions de f r . , se solde par un bénéfice d ' u n m i l l i o n c i n q c e n t m i l l e f r . , c'esl-à-dire t r o i s c e n t m i l l e f r . de plus que la somme nécessaire pour assurer au capiial un dividende de d i x p o u r c e n t .

Ce bénéfice doit être considéré comme un minimum. La situation particulièrement favo- ' rable de la Société lui permet de t irer un large profit de l 'accroissement considérable de con-sommation qui doit résulter du dégrèvement de près de 50 0/0 de l'impôt sur les sucres.

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Page 20: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR WIRIONEZ (La Vérité) Garantie du Capital

Sur le produit de l'émission, il sera prélevé une somme suffisante que la Société convertira en titres de rentes françaises déposés à la Banque de France. Ces rentes françaises, ainsi que leurs inté-rêts accumulés, assurent l'amortissement des obligations par voie de rémboursement pro-gressif. C'est ainsi que les obligations é m i s e s à iOO f r . se trouveront successivement r e m -b o u r s é e s à 1 1 0 , 120 , 130 , 140 , 160 , 1 6 0 , 170 , 1 8 0 , : 1 0 0 e t 2 0 0 f r . ; dans une période de un à soixante ans. Ajoutons que les obligataires eux-mêmes auront la surveillance de leurs intérêts par le Comité qu'ils nommeront pour contrôler l'em-ploi des fonds destinés à rêconstituter le capi-tal et à assurer le servico de l'ammortissement et du remboursement progressifs 'in

£10'}! v$» •• », v \ v> •••< Garantie des Intérêts \/ Dès aujourd'hui, les affaires toutes françaises, définitivement traitées par la Société, assurent le service régulier des intérêts des obligations Omises. En effet, la R e n t e M u t u e l l e peut justifier actuellement d'un revenu do Sept cent cinquante mille francs par a», calculés sur les bénéfices réalisés pendant ces trois dernières années et représentant une fois et demie l'intérêt des cent mille obligations faisant l'objet de l'émis-sion. REMBOURSEMENT PROGRESSIF

Conformément au Tableau d'amortissement annexé ax Statuts.

PRIX D'ÉMISSION : I O O FR. 2 5 fr. en souscrivant. 8 5 fr. à la réparation. 4 5 fr. un mois après. PAYABLES I

LES TITRES SERONT AU PORTEUR LA SOUSCRIPTION SERA OUVERTE

D u 3 0 a m 3 0 O c t o b r e 1 8 8 0 PARIS. — A la R e n t e M u t u e l l e , 61, rue

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La Côte de la Bourse sera demandée NOTA. — Sont acceptés en paiement, tous titres au cours du jour. Tous coupons échus.

A N N O N C E S D I V E R S E S

Étude de Me LE HIRE, Avoué à Morlaix, Voie-d'Accès.

PURGE D ' H Y P O T È H Q U Ë S L É G A L E S

Par acte passé devant M0 VENANT et son Collègue, notaires à Mcrlaix , 1rs vingt-quatre et vta&t-sept acût dernier, Monsieur Louis Lehir, pharmacien et propriétaire, demeurant à Morlaix, a acquis de : Monsieur Georges Tréal, époux de Madame Féiicie Fontaine, em-ployé à la culture des tabacs, demeurant à Bé-thune; 2° Monsieur Hugoes - Marie Tréal , employé des télégraphes, et Mademoiselle Jenny-Aooa-Marie Tréal, sans profession, les deux derniers demeurant a Morlaix, moyennant la somme de sept mille francs, outre les chaiges, toutes les parts, portions et prétentions, appar-tenant aux frères et sœurs Tréal sus-nommés, dans le lieu de Lescloëdeu-Bras, situé en la a commune de Plouigneau, arrondissement de Morlaix ; ladite propriété portée au cadastre de ladite commune de Plcuigneau, section A, sous les ooméros ci-après : 1430, 4"à08, 4545, 1556, J562, 4568, 156Î), 1747, 1748, 1754,

"1755; le tout d'une contenance de trois hec-tares quarante-sept ares soixante cestiares.

Copie cbllationnée de cet acte de vente a été déposée au greffe du tribunal civil de Morlaix, le premier octobre mil huit cent quatre-vingt, et l'expédition du procès-verbai de dépôt déli-vré par le greffier a été notifiée à Monsieur le Procureur de la République près le Tribunal civil de Morlaix, et à Madame Félicie Fontaine, épouse dudit Monsieur Georges, avec déclara-tion que cette notification leur était faite en exécution de l'article 2194 du Code civil, pour qu'ils aient à prendre telle inscription d'hypo-thèque l?gale qu'ils aviseront, dans le délai de deux mois.

Cette insertion, faite conformément à l'avis du Conseil d'Etnt du neuf mai mil huit cent sept, a pour but de purger les immeubles vendus de toute hypothèque légale incor.nuc.

Y. LE H IRE, Avoué licencié.

A V E N D R E PAR ADJUDICATION VOLÇNTAIMS

EN l 'étude do M 0 A . do LANSALUT, notaire à Morlaix, Grande-Place, n° 32.

Lo VENDREDI 5 Novembre 1880 A O N Z E H E U H K 8 DU MATIN

UNE P F/ÎI TE FKIIM K ; . .S Tl'ÉK A I.A '

V1LLENËUVE-HUEL1A, E N P L O U I G N G A U

Louée à M. Ollivier Nédolloc jusqu'au 29 septembre 1885, moyennant un prix de fonno annuel de trois oeut quaranto-cin({ francs cl lo

paiement des contributions. En outre, il a été payé 180 fr. de commission. Cette ferme se compose de :

Terre labourable 2 h. 83 a. 74 c. Pré . 15 95 Taillis 96 17 Total do la contenance. . 3 h. 95 a. 86 c.

Mise à prix, huit mille cinq cents francs, ci . . . . . . . 8 , S O O f r . ON POURRA TRAITER AVANT L'ADJUDICATION . t S'adresser, pour visiter cette ferme, soit au fermier, soit à M. Mesdon, propriétaire à la Villeneuve-Gréis-Huella, en Ploui-gneou, et pour tous autres renseignements, à M0 A., de Lansalut, notaire.

Etude de M e H E N R I VÉRANT, Notaire à Morlaix, rue de Paris, n° 7.

A VENDRE PAR ADJUDICATION VOLONTAIRE

En l'étude et par le ministère de M 0 HENRI

VERANT L E S A M E D I 6 N O V E M B R E 1 8 8 0

A 1 0 HEURES DU MATIN

L A F E R M E DE

T Y - C R E 1 S K É R A D E N N E C Sise en R o s c o f f et § a i t - P o l - d e -

L é o n , louée à J O S E P H e t Y V E S GO A V E C jusqu'au 29 Septembre 1885

P L U S UNE P I È C E D E T E R R E

DITE FEUNTEUN-PAOL Sise en R o s c o i T , louée verbalement à

G A L L O U . Facilités pour le paiement. (Voir les affiches placardées en ville). S'adresser à M C H E N R I V É R A N T , Notaire.

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A V I S A U P U B L I C

Jusqu'à présent, la Banque imposait à ceux de ses Comptes Courants qui ne rés i -daient pas dans les villes où elle a des Suc-cursales; l'obligation d'y élire domicile et de s'y faire représenter.

Cette règle, qui privait des bienfaits du crédit une classe considérable de négociants et d'industriels qui habitent les petites villes ou la campagne, vient d'être modiliée par le Conseil Général de la Banque.

A l'avenir, les négociants domiciliés hors du chef-lieu des Succursales pourront être, avec l'approbation du Gouvernement de la Banque, admis au Compte Gourant, avec faculté d'escompte, sans condition de rési-dence.

La remise des bordereaux d'escompte, l'envoi des fonds, et en général toutes les opérations effectuées entre la Banque ou ses Succursales et les Comptes Courants extérieurs pourront se faire par correspon-dance. î

Les Directeurs des Succursales ont reçu les instructions nécessaires pour la mise à exécution de ces nouvelles rr.osui'es, et ilr, les porteront à la connaissance des négo-ciants intéressés.

{25 Septembre 1880).

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LB MAIRE,

Page 21: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

4* ANNÉE — 8 4 Un Numéro s l O Ceutlme»

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V . . I

J O U R N A L P O L I T I Q U E P A R A I S S A N T LE M E R C R E D I ET LE S A M E D I

Ponr tout ce qui concerne la rédaction, s adresser à M. DB LAMÀSE, rue de Brest, 1.

Il n'est pas tenu compte des lettres anony-mes. — Les manuscrits non insérés ne son: pas rendus. — (Affranchir).

M. J . -F. LB BRAS, gérant.

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1 AN. 6 MOI?. Morlaix (rille) 1 2 f r Q { f

Département • 1 4 7

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de la publication du Journal.

Adresser à M-* J. HJUgLB Tout ce qui concerne l'Administrattot

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Les Abonnements m o i , - On reçoit les A n n | c e s ^ M M . Havas, Lap. te et ff. place de la Bourse. % Paris. ^ C l * uoNGREL eo b u l l i e r , Place de la Bourse, 55, rue Vivtënne. — E t chez M. Adolphe Ewig, rue Flécliier % Paris. • , • ^

S O M M A I R E

L E BRIGANDAGE DU GOUVERNEMENT. L 'OPINION DES JOURNAUX. L A RÉSISTANCE. L E MOUVEMENT ROYALISTE. TRISTE AFFAIRE. L A FRANC-MAÇONNERIE. — L E S NIHILISTES FRAN-

^ ÇAIS. , CHRONIQUE LOCALE. CHRONIQUE AGRICOLE. MOUVEMENTS DE LA POPULATION ET DU PORT.

MERCURIALE. — B O U R S E .

LES BRIGANDAGES Si nous trouvions un terme plus dur

pour caractériser les actes qui ont accom-pagné la nouvelle exécution des décrets, nous remploierions sans hésitation.

La Révolution est toujours la même, elle se renouvelle dans la même fange et la môme lâcheté.

En 1793, elle portait, le 14 octobre, sa main sanglante sur la tête chère et sacrée d'une reine infortunée.

En 1880, le 14 octobre, elle crochète les maisons et chasse les serviteurs de Dieu.

Le malin, les agents de la R. F. allaient saisir des religieux, et emprisonner des au-tels.

Le matin, Y Intransigeant insultait Marie-Antoinette, archiduchesse d 'Autriche et reine de France, la Révolution, pire que les assassins ordinaires, plus vile que les Menesclou, ses bâtards, outrage les cada-vres qu'elle a faits.

Mais aucune parole ne rendrai t assez éloquement l 'indignation ressentie par les honnêtes gens de tous les partis. Les faits parlent assez haut d e u x - m ê m e .

L e » a t t e n t a t » à T o u l o u s e

Voici, d'après Y Union du Midi et les Nouvelles de Toulouse, le récit de l 'ignoble attentat dont la ville natale de M. "Constans vient d 'ê t re le théâtre :

Une nouvelle iniquité vient d'être commise. Une nouvelle violation d;i droit et do la

liberté individuelle vient de s'accomplir. Mais il faut imposer silence aux sent i-

ments divers dont notre âme est remplie pour laisser parler les faits mille fois tris-tement éloquents que toutes les réflexions.

Ce matin, vers huit heures , on vint nous avertir que le collège Sainte-Marie était cerné par la gendarmerie et qu'une escouade de soixante sergents de ville venait de pénétrer dans la maison.

Nous nous rendîmes en toute hâte, avec deux de nos amis, sur la place Saint-Sernin.

Et voici le spectacle auquel nous avons assisté.

Les classes étaient ouvertes et vides. De-vant chacune d'elles, un groupe d'agents de police. Les élèves étaient réunis dans leurs cours respectives, émus et silencieux. Dans le corridor, M. Villars, directeur de l'établis-sement, entouré de plusieurs professeurs ecclésiastiques, conférait avec trois ou qua-tre personnages.

C'étaient les exécuteurs patentés de M. le ministre Constans :

M. Carton, commissaire aux délégations : M. Massip, commissaires de police du qua-trième arrondissement; M. Cirardier, sous-inspecteur, assîtes de M. Jeannaire, inspec-teur d'Académie.

Ces messieurs se sont présentés ce matin à huit heures un quart, au collège Sainte-Marie, au milieu du déploiement de forces dont nous avons parlé.

M. Carton ayant fait appeler M. Villars, lui a donné lecture d'un arrêté préfectoral dont il est inutile de rapporter le texte :

Nous laissons ici la parole au procès.

verbal officiel rédigé séance tenante et signé par M. Villars et pat- cinq témoins.

M ; y i l h l r s , , a énergiquement protesté contre 1 arrête lui-même et contre l'alléga-tion qui lui sert de base. La plupart des per-sonnes a l'expulsion desquelles on venait procéder ont un domicile distinct en dehors du collège, vivent séparément comme elles I entendent, ne viennent à l'école Ste-Marie que pour faire la classe ou remplir les fonc-tions près des élèves et exhibent des certifi-cats constatant que, s'étant placés sous la juridiction de Monseigneur l 'archevêque elles ont obtenu de lui la permission de se devouer a l 'œuvro de l 'enseignement secon-daire dans ladite école. , M - l e directeur Villars, cédant néanmoins a la force, a dû faire évacuer les classes et condnire les élèves clans les cours de récréa-tion.

Tous les maîtres ont alors été appelés dans le parloir pour entendre la lecture de l 'arrêté d'expulsion. Mais ils ont tous déclaré individuellement qu'ils ne céderaient qu'à la force. Les agents les ont empoignés au collet et les ont alors entraînés vers la porte exté-rieure.

De douloureux incidents ont rendu en-core plus odieux ces actes de violence. Un ecclésiastique arrive de Montauban : au mo-ment où il franchit le seuil du parloir, il est saisi par la police. 11 s'écrie en vain : « Je « ne suis pas Jésuite, j e ne suis pas de la « maison. Je n'appartiens pas à l'Ecole S te-« Marie. » On est obligé de s'interposer pour forcer ces agents trop zélés à respecter la liberté individuelle de M. Garrigues. . .

Un surveillant est saisi dans la cour, au milieu de ses élèves. Ceux-ci obéissent à des sentiments de généreuse et légitime indignation, l 'entourent pour lui serrer les mains et lui faire leurs adieux en pleurant en poussant les cris de Vivent nos maîtres /

L'inspecteur d'Académie prend texte de cette louable manifestation pour déclarer qu'on fait du désordre et pour proférer des menaces contre l'établissement et son direc-teur.

Les aumôniers sont également expulsés de leurs chambres par les mêmes procédés.

Le caissier spécialement délégué, tou-jours en vertu d'une autorisation de l'ordi-naire, par la Société civile des pères de famille, n'est pas respecté/ les agents l 'ex-pulsent, assumant ainsi la responsabilité des dilapidations qui peuvent se produire dans sa caisse.

Le cuisinier et l'infirmier sont également appréhendés au collet et expulsés, sans qu'il possible de prendre des mesures pour assu-rer immédiatement la nourriture des élèves.

L'expulsion se poursuit dans les bâti-ments de l'externat, où les maîtres ecclé-siastiques ne sont sortis qu'après avoir subi la violence.

De tout quoi, le directeur soussigné, a dressé procès-verbal certitiant la relation ci-dessus sincère, et revendique ;

II proteste derechef contre la nouvelle atteinte illégale et inique qui vient d'être portée à la liberté d'enseignement, à la liberté do domicile, à la liberté individuelle, à l'exercice des droits de la société civile, dont il est le mandataire ; il se réserve de poursuivre par toutes les voies de droits etc.

Les pères de famille dont les enfants font leur éducation à Sainte-Marie, signent une protestation.

A P A U 1 8 MM. Dulac et Clément se sont présentés

samedi matin chez les Barnabites de la rue Monceau. Plusieurs de ces religieux étaient déjà paras depuis quelques jours . Quatre pères Barnabites d'origine italienne, qui se trouvaient à l'établissement, ont reçu l 'ordre de quitter le territoire français "dans los vingt-quatre heures.

Les scellés ont été mis sur les portes de la chapelle, malgré les protestations des RR. P P .

Les sbires de M. Clément ont surpris les Carmes de Passy en entrant dans leur éta-blissement par la chapelle ouverte. A peino

entré, M. Clément a donné ordre aux Carmes de monter daus leurs cellules pour y prendre leurs effets, à la condition cependant qu'ils ne s'y barricaderaient pas. Cette condition n'ayant pas été acceptée, douze sergents de ville requis ont empêché la fermeture des cellules ; après quoi, chacun de ces bons Pères a été expulsé du couvent par la force. .

, Pendant que tout ceci se passait dans l'in-*| térieur du monastère, les agents de l'autorité 1

faisaient évacuer la chapelle envahie par les fidèles etsurveillaienl la foule assez considé-rable qui stationnait dans la rue.

Soin inutile, les catholiques ne se révoltent pas contre des ordres, même injustes ou ini-ques. Mais l'indignation était peinte sur tous les visages, et à leur sortie, les moines ont été respectueusement accueillis; tous les fronts se sont découverts devants leur in-fortune, et bon nombre d'hommes et de femmes se sont prosternés à leurs pieds pour recevoir de ces nobles victimes de la haine révolutionnaire une suprême bénédic-tion.

M. Csnstans n'était pas là, et c'est vrai-ment fâcheux, car il aurait vu de ses propres yeux à quel point ses exécutions révoltent la conscience des honnêtes gens.

Les Carmes expulsés ont trouvé un asile momentané dans des maisons particulières de Passy. C'était à qui se disputerait l 'hon-neur de les recevoir.

Les scelllés ont été apposés sur la cha-pelle.

E î ¥ P R O V I N C E

A six heures a eu lieu l'expulsion des Carmes à Montpellier.

La gendarmerie, la police et le génie ac-compagnaient le commissaire central qui a fait les sommations. On a refusé d 'ouvrir; alors le sieur Gos, serrurier et conseiller municipal, a essayé de crocheter la serrure.

La porte résistant, on l'a attaquée avec la hache. Il a fallu une heure pour la briser.

On a agi de même pour la seconde porte et pour leurs cellules.

Le père prieur a été constitué gardien de la maison, après qu'on eût chassé les autres religieux.

Dans la rue, la foule a fait aux Carmes une ovation indescriptible ; les femmes des Halles leur ont je té des fleur» et dos couronnes. Un capitaine d'un régiment de ligne a embrassé un des religieux aux applaussemenls de la foule.

A Saint-Omer, on a également enfoncé les portes et fermé la chapelle.

Les Carmes ont énergiquement protesté. Une foule nombreuse et sympathique aux

venérables religieux assistait à cet attentat, et ne cachait pas son indignation.

Tout le parquet est démissionnaire.

A Carcassonne, après les sommations, les portes du couvent ont été brisées. Lecture de l'arrêté a été faite.

Les Pérès ont formulé leur protestation. Ils n'ont cédé qu'à la violence. Il a fallu mettre la main sur eux pour les expulser de leurs cellules.

Les scellés ont été posés sur les portes de la chapelle.

A la sortie des religieux, la foule a ac-cueilli les victimes aux cris de : Vive la li-berté ! vivent les Carmes !

Quelques cris de : Vive la République ! et : Vivent les décrets ! n'ont rendu que plus éclatante la manifestation spontanée des honnêtes gens acclamant chaleureuse-m e r l e s persécutés et flétrissant les persé-cuteurs.

A Agen, la police a dû aussi forcer les portes. Un huissier a dressé, au nom des religieux, et devant témoins, un procès-ver-bal de protestation.

M. Bouic, procureur de la République, a donné sa démission, à cause des décrets, dans une lettre t rès-énergique.

A Bagnères-do-Bigorre, le préfet, lo com-missaire de police et deux brigades de gen-darmerie so rendent au couvent des Carmes de Bagnères.

Les Carmes refusent d'ouvrir. A 7 heures, lçs portes du couvent et des cellules sont

forcées. Les Carmes sortent un à un, au bras des notabilités du parti catholique.

Une foule nombreuse séjourne dans la rue.

A Bordeaux, le commissaire central, es-corté de deux ., commissaires de police et d'une quarantaine d'agents, a pénétré dans le couvent des carmes, situé rue Maudrou, après avoir crocheté la porte de la sacristie.

Au moment de l 'arrivée de la police, les Pères étaient dans le chœur, occupés à chanter les offices. Un père disait la messe. La police a fait évacuer la chapelle.

Avertis de la brusque irruption des agents, ils regagnèrent précipitamment leurs cellu-les, où ils s'enfermèrent.

Les portes des cellules furent alors cro-chetées ou enfoncées, et les Pères expulsés par la force, ainsi que ceux de leurs amis venus pour les assister. Le prieur remit au commissaire central une protestation écrite contre ce qu'il qualifia « d'œuvre sacrilège ! »

Les scellés ont été apposés sur la cha-pelle.

Le commissaire et les agents paraissaient contristés de la besogne qu'ils faisaient, Au dehors, foule très-sympathique aux expul-sés.

L'opinion des Journaux

Le National, journal républicain; ap-précie ainsi l'attentat de Toulouse :

« L'on se demande, si le gouvernement ne « se trouve pas désarmé. La présence aux « heures de classe, dons une maison d ' en -« seignement secondaire, d'une escouade de « Jesuites, peut-elle être assimilée à la r e -« constitution illégale d'une congrégation « dispersee? °

« Aucune loi n'interdit aux Jésuites le <i metier de professeur. L'article VII n'a pas « été voté au Sénat. Aucune loi ne permet « d'expulser du territoire, les membres des « sociétés dissoutes. • « Il faut avouer que la question devient « fort embarrassante. >

L'Union s'écrie :

On n'avait rien vu de semblable depuis la Commune. Il paraît que les citoyens minis-tres tiennent a renouveler les exploits des Raoul-Rigault et des Ferré, des Delécluse A quand les fusillades des Dominicains et des eveques par les gendarmes qui jadis etaient victimes à leurs côtés, ou leur mas-sacre par une foule égarée et ameutée. Cela viendra sans doute, car c'est la logique et ce jour-là le gouvernement justifiera 'les meurtres en disant que les victimes sont des provocateurs.

La Gazette de France déclare : Qu'il est absolument contraire, non-seu-

lement à tous les principes de justice, mais a tous les textes ^e loi, que les membres des Congrégations dissoutes par les mesures arbitraires du gouvernement se trouvent prives de leurs droits de citoyens par le seul motif qu ils ont appartenu à des Congréga-tions officiellemfent dissoutes aujourd'hui

Les victimes de cette violence n'ont donc qu une chose à faire, c'est d'intenter une action criminelle contre les agents de l'ad-ministration qui s'en sont rendus coupables

douteuse P r ° C è S G n g a g é n e s a u r a i t ô t r e

Le Monde, la Civilisation, la Patrie, etc., le Moniteur, le Constitutionnel formulent tous d'éloquentes protestations.

La Vérité, journal démocratique, publie au sujet de l'attentat de Toulouse, la note suivante : '

On sait que M. Constans a fait procéder hier a 1 expulsion des Jésuites de Toulouse qui continuaient à enseigner dans leur an-cien établissement. On nous assure oue pour répondre à cette mesure, M. Desprez. cardinal-archevêque de Toulouse, va intro-duire une instance en référé contre M. Mer-lin, préfet de la Haute-Garonne.

Page 22: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

0->: .:;•'•(. Jii (>•: .. :;•••- ; AR WIRIONEZ (La Vérité) D'autre part, nous croyons savoir que le haut clergé se proçosç.de faire paraître une protestation collective contre cette seconde expulsion des Jésuites. Enfin, on nous donne comme certain le prochain départ du nonce. On remarquera que la Vérité annonce

une protestation collective de Aepiscopat et le départ dn nonce apostolique. Nous ajouterons que ce journal étant générale-ment assez bien informé, ceci donne crédit h ces nouvelles.

Et, chose inouie, nous trouvons le mot de lajfin dans Ylntrankigèant sous la signature Henri Rochefort : " « Le gouvernement, qui ne sait probable-blement pas où il va,,ne saitjpas non plus où il „.nous mène,, — où il nous ramène, devrais-je aire. Eh bien ! il nous ramène aux guerres de religion. L'application des décrets^ n'est plus pour le gouvernement une question de principes, c'est une question d'amour-- propre. »

• Des procès interminables vont s'engager. « Et, chose remarquable, ce seront les conservateurs qui invoqueront la liberté, et .les- libres-penseurs qui se verront obligés de lui donner des entorses. Entre la première instance et l'appel^ comme entre l'appel et " la oassation, les passions auront le temps de 's'aigrir, les haines d'éclater ; et, de fil en aiguille, les chassepots partiront tout seuls. » - " voilà pourquoi M. de Frevcinet reculait.

Protestation des It. bites. P. Carila-

Et ses successeurs s'emballent. nf,i)

; LA RESISTANCE Un certàin nombre de iuriseonsulles catho-liques appartenant aux barreaux de Paris, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Lille, Nantes, An-gers, Tours, Le Mans, Rennes, Amiens, etc., etc., se sont réunis à Périgueux, sous la pré-sidence de M. Lu&ien Brun, sénateur, pour étudier, au point de vue juridique, les droits de l'Etat ea matière d-association. Ils se sont préoccupés des projets de loi qui doivent être soumis prochainement au Parle-ment, et,, après les avoir examinés, ils ont unanimement rédigé et voté la déclaration sui-vante ; ' : . r t I > J » • . , ' » v .» i • • • U N "

Des jurisconsultes, appartenant à tous les barreaux de France, ont été convoqués pour étudier, au point de vue juridique, les ques-tions relatives à la liberté religieuse et aux droits de l'Eglise et de l'Etat en matière d'association. Réunis en grand nombre sous la prési-dence de M. Lucien "Brun, sénateur, et la

f résidence d'honneur de Mgr l'évêque de 'érigueux, ils se sont préoccupés des périls dont lès congrégations religieuses sont me-nacées par des projets de loi qui, à la suite de celui dont M. Dufaure est l'auteur, parais-sent devoir être soumis aux Chambres, soit par l'initiative parlementaire, soit par le gouvernement. Ces nouveaux projets auraient pour résul-tat d'exclure du droit commun les associa-tions religieuses et de leur imposer des conditions particulières et des restrictions d'une sévérité exceptionnelle. Après avoir constaté qu'une législation pareille serait en contradiction avec les prin-cipes les plus certains du droit naturel et avec la doctrine catholique, les juriscon-sultes réunis l'ont examinée au point de vue exclusif du droit français actuel, et ils ont résumé leurs déclarations et formulé leur opinion dans les résolutions suivantes : 1° Il n'existe aujourd'hui aucune loi qui interdise de prononcer des vœux religieux ; aucune loi qui refuse à ceux qui out pro-noncé ces vœux le droit do vivre d'une vie commune au même domicile ; 2° La question, en tout cas, ne pourrait être tranchée que par l'autorité judiciaire; 3° Toute disposition législative qui aurait pour résultat de placer hors du droit com-mun, de frapper d'une peine ou d'une charge fiscale, ou d'une incapacité quelconque, un citoyen français pour le motif qu'il serait lié par des engagements de pure conscience, serait injuste et tyrannique. Elle violerait les principes essentiels de notre droit public, la liberté de conscience, le libre exercice de la religion catholique, l'égalité devant la loi. C est le devoir des jurisconsultes de pro-tester contre cette scandaleuse violation du droit. C'est le devoir des citoyens de com-battre par tous les moyens légitimes une ten-tative dont la réalisation serait une honte et une calamité pour la nation qui l'aurait tolérée.

Le président de la réunion, LUCIEN BRUN, sénateur,

Le rapporteur de la 2° commission, G . THÉHY,

avocat, bâtonnier à Lille. Emettre d e l ' a r chevêque

Dans une lettre admirable et par la charité chrétienne et par le bon sens politique, le cardinal archevêque de Paris rappelle au gouvernement delà République ce conseil très pratique de Montaigne : « Quand on est arrivé au bord d'un précipice, il n'y a plusqu'une manière d'avancer,c'est de recu-ler. « i . . 11 semble, ajoute l'éminent pontife, que dans la situation présente, la sagesse com-mande de s'arrêter . . .

Les R. P. Barnabites expulsés ont adres-sé une éloquente protestation à M. Grévy aîné. Nous regrettons de n'en pouvoir repro-duire que quelques extraits.

Monsieur le président, Des agents de la force publique se sont pré-sentés ce matin à notre maison, à l'heure du saint sacrifice de la messe, pour apposer les scellés sur les portes de notre chapelle et nous signifier un arrêté d'expulsion du territoire

français Plusieurs d'entre nous ont été attachés aux armées françaises en qualité d'aumôniers ; l'un d'eux môme, Italien comme nous, a reçu en ré-compense de son dévouement des lettres de naturalisation du gouvernement de M„ Thiers. Notre maison, dont on nous chasse aujour-d'hui, a été transformée par nous en une am-bulance où nous avons receuilli et soigné comme nos frères vos soldats blessés. Les agents qui ont envahi notre demeure ont pu môme voir dans notre parloir la croix et le diplôme d'honneur que la Société internationale des secours aux blessés qu'on nous a offerts pour reconnaître nos services pendant la guerre. Ah ! croyez-le bien, monsieur le Président, c'est malgré nous que nous rappelons ces sou-venirs : mais l'injustice qui nous est faite et la nécessité de notre justification nous l'imposent La démission des Magistrats De nouvelles commissions sont à inscrire

sur les pages du Livre d'or, depuis que la République renouvelle contre les congréga-tions ses crimes et ses exploits dignes de

I" Cartouche. Six magistrats ouvrent la marche, hon-

neur à eux ! Voici leurs noms: Le procureur de la République d'Agen,

M. Bouic ; le procureur de la République de Pamiers, M. de Lairieu; le procureur de la République de Saint-Omer, M. Adolphe Gronnier; ses deux substituts, MM. de Wa-renghien et de la Gorce ; M. Flamand, sub-stitut à Versailles.

M. de Bailliencourt, notaire, vient aussi de donner sa démission de suppléant de juge de paix du canton sud de Saint-Omer. Excommunication d'un préfet

A la suite de l'attentat commis à Montpel-lier, le vénérable èvêque Mgr de Gabrière, revêtu de ses ornements pontificaux; s'est présenté chez le préfet et lui a signifié l'ex-communication qn'il a encourue pour avoir porté la ntraiu sur dus hommes consacré à Dieu. Il est désormais défendu à tout catholique qui a le respect de sa foi de communiquer avec M. le préfet.

LE MOUVEMENT ROYALISTE

veux renoncer ni devant les menaces, ni. devant les promesses; laissez-moi, par cela seul, mé-riter votre estime, à laquelle je tiens, et, si je me trompe, eh bien, j'aurai du moins, comme vous, la consolation de n'avoir jamais voulu tromper personne ! Jai tort, dites-vous, de dire à la fontaine que je ne boirai pas de son eau ? Nen, je n'en boirai pas, si vous entendez par là que je changerai d'opinion un jour, et que je me ferai royaliste. Mais vous avez raison, mille fois raison, quand vous affirmez que je ne m'opposerai pas au retour de la Monarchie, si elle devient la seule solution pour la France en danger de mort. Agir autrement serait agir en mauvais Fran-çais. Et si ma solution ne peut pas, pour une rai-son ou pour une autre, aider au salut immédiat et au relèvement prochain de la patrie, ai-je le droit de priver la pairie d'une solution qui n'aurait qu'un tort, n'être pas la nôtre ? . Assurément non. Et si la royauté peut tirer mon pays de la fgnge révolutionnaire où il périt misérablement, je bénirai la royauté, non pas parce que je serai devenu royaliste, mais parce que je serai resté Français. Voilà ce que je pense et voilà ce que pensent tous les impérialistes. Il me semble que de tels sentiments, que je prétends honnêtes et loyaux, concilient parfai-tement la fidélité que l'on doit à son opinion et le dévouement que l'on doit à son pays, et font disparaître tout malentendu entre mon confrère et moi.

PAUL DE CASSAGNAC.

L a Franc-Maçonnerie. Les ni-hilistes français.

Triste affaire

M. Paul de Cassagnac vient d'écrire, dans le Pays, à l'adresse de M. Adolphe Tibault, notre distingué confrère du Conservateur du Gers, un article où nous nous plaisons à admirer la loyauté et la noblesse de senti-ments qui sont les qualités maîtresses du député de Gondonr.

M..Paul de Gassagnac déclare que l'impé-rialisme est pour lui une doctrine, une loi, indépendante des hommes en qui la fatalité des événements personnifie l'Empire. Mais il termine en déclarant que, au-dessus des préférences et des doctrines personnelles, qu'il n'abandonnera jamais, il place le salut du pays; il déclare qu'il « bénira la royauté, si elle peut tirer son pays de la fange révo-lutionnaire, non pas parce qu'il sera devenu royaliste, mais parce qu'il sera resté fran-çais.

Nous connaissions depuis longtemps les sentiments de M. Paul de Gassagnac. Il a bien voulu maintes fois nous les exposer à nous-mème. Ge n'est pas nous qui lui refu-serons l'hommage dû à l'immobilité des principes, même s'ils ne sont pas les nôtres, surtout lors, qUe cette immobilité s'allie au patriotisme.

Il nous plaît de voir publiquement affir-mées, par M. Paul de Gassagnac, les décla-rations qu'il nous avait faites dans des en-tretiens privés.

H E N R Y DES Houx. Voici les principaux passages de l'article

de M. Paul de Gassagnac : Jamais je ne ferai à la royauté l ' injure do la comparer à la République. Ce »e serait ni vrai, ni loyal. Je n'accepte pas le droit divin, mais jo le respecte infiniment comme ayant donné à la France les plus belles et les plus glorieusos années. Je no suis pas le serviteur de M. le comte do (Jhambord, mais jo vénère cette nobte et grande ligure qui rayonnera à travers l'his-toire, comme le type merveilleux do la fermeté dans les doctrines et do la oroyaueo inébran-lable dans le droit. Tandis que jo n'ai pour la République pré-sente, passée et future, quo haine et colère. Vous voyez donc bien que je no vous ai pas fait injure, même involontairement, mon cher cou fi ère. Et vous tous, royalistes, qui vous montrez si tiers, et avec raison, do votre religiouse immobilité, no serez-vous pas assez justes pour saluer en moi co (pie je salue si volon-tiers en vous ? Laissez-moi vivre avec mes chères espéran-ces, avec mes chères idées, auxquelles je no

Nous avons évité, — par un sentiment qui sera facilement compris de nos lecteurs, — de parler d'un accident bien pénible du procès intenté à M. Ivan de Wœstyne. L'avocat de M. le lieutenant-colonel Jung, Me Allou, a fait peser le poids de terribles responsabilités sur M. le général dè Cissey, ancien ministre de la guerre sous M. Thiers et sous M. de Mac-Mahon, commandant de corps d'armée et. président de la commission de classement sous M. Gambetta.

M. de Gissey avait demandé immédiate-ment à être relevé de ses fonctions, il vient d'être remplacé et mis en disponibilité.

Nous ne pouvons nous abstenir de publier la lettre qu'il a écrite à M. le général Farre : Le général de Cissey, commandant le onzième corps, au ministre de la guerre.

Monsieur le ministre, Hier, en présence- des attaques passionnées de la presse, j'ai, avant toutes choses, voulu éviter que l'autorité du commandement puisse être atteinte par la discussion des inférieurs, et je vous ai demandé de me relever de mes fonctions ; d'ailleurs, en ce moment, l'homme privé était seul visé, et depuis de longues an-nées, j'ai pris la résolution de n'opposer à ces attaques qu'indifférence et dédain. Mais aujourd'hui ces attaques croissantes veulent touchera mon honneur de soldat! Ma conscience indignée se révolte. Le Figaro lie l'al'iaire qui nous occupe à mon départ du ministère ; il l'ait intervenir à ce sujet, le maréchal ¿le Mac-Mahon, le préfet de police et les bureaux de la guerre; tout cela est faux; il est nécessaire qu'on le sache. Enfin, un article ignoble que je vous envoie (journal de M. Laisant, le Petit Parisien), met le comble à c sant de trahison. Il faut que la lumière se fasse, je le dois a mes cinquante années de services loyaux, je le dois au Sénat, jaloux, à juste titre, de l'honneur de ses membres, et qui ne refusera aucune des autorisations nécessaires. Le procès qui vient d'être jugé à été incom-plet ; contrairement à tout ce qui a été écrit, je n'ai été cité ni entendu. Et cependant, par une diversion habile, j'en porte aujourd'hui, seul, tout le poids Je demande au gouvernement d'ordonner une enquête sur mes actes. Forez-vous moins pour moi, général de division comme vous que vous n'avez fait pour le colonel Jung ? Si celte enquête m'est défavorable, si au lieu des imprudences de l'homme pr'.vé, on trouve un soupçon, seulement, autorisant ces mon-strueuses attaques, alors qu'un conseil de guerre prononce. Mais jusque-là, que l'homme qui, pendant cinquante ans, a servi son pays, a l'ait glorieu sement, je puis le dire, toules nos campagnes; que le ministre qui, trouvant la France ] 'us aballuo qu'en 16*15, livrée à la Prusse et à la Commune, a aidé à la relever et à édiiier ce qui existe ; que ce général de division soit odieusement sali, sans que le gouvernement s'émeuve et lui donne la lumière qu'il réclame, c'est impossible !

Le général commandant lo 11° corps, sénateur, DE CISSEY.

calomnies indignes en m'accu-

P. S. — En raison de la situalion tout excep-tionnelle et malgré tout mon respect pour la discipline, vous no vous étonnerez pas, mon-sieur le ministre, que j 'use de ma qualité de sénateur pour livrer ma lettre à la publicité. Nous ne voulons eu rien atténuer les torts

et les faiblesses de l'homme privé, mais nous n'oublions pas que le soldat a été cin-quante ans avec honneur au service de la Franco. Nous nous étonnons de penser qu'un ministre de la guerre a pu laisser engager cl. conduire un tel procès sans se préoccu-per de la situation qui y serait faite à un of-ficier général de même grade que lui et plus ancien. La légèreté ou l'indifférence du mi-nistre actuel ne nous parait pas moins dan-gereuse ([lie celle du ministre d'autrefois.

wooQQQoaBB

Pendant qu'on proscrit les instituteurs chrétiens, le gouvernement seconde de tout son pouvoir l'inquisition de la Franc-Maçon-nerie et l'apostolat du matérialisme dont les Loges sont l'actif instrument. Au mois de mars dernier le ministre, qui chasse les reli-gieux de leurs écoles et de'leurs maisons, autorisait une nouvelle loge dite grande loge écossaise, qui arbore hautement le drapeau de la guerre contre Dieu et contre les doc-trines spiritualistes.

Le sou des écoles, la propagande des li-belles ignobles et des journaux socialistes, les dénonciations calomnieuses contre les prêtres et les religieux, l'expulsion des fonc-tionnaires chrétiens, ne sont qu'une partie des armes qu'elle emploie pour arriver à ses fins. Déjà ses adeptes sont pourvus, des plus lucratifs emplois.

Tant que cette guerre infâme ne s'attaque qu'à Dieu et à l'ordre moral on comprend, à la rigueur, l'indifférence coupable et imbécile, pour ne pas dire la complicité de certains conservateurs gâteux, qui s'imaginent que leur capital n'est pns menacé, cï que cela doit leur suffire.

Mais cette sécurité idiote durera peu. Les athées conséquents, qui sont des nihilistes, ne se bornent pas à une propagande de pa-roles. Ils commencent à entrer dans la pé-riode cle l'action. En voici un exemple qui date d'hier.

Dans la commune du Mesnil-sur-Oger, située dans la contrée vignoble du canton d'Avize, M. Gharlemagne, propriétaire, reçut il y a un mois, la lettre suivante :

Une société secrète ayant besoin d'argent, vous somme de déposer dans les 8 jours, 800 fr. près de la Croix, sur la route de Glon-ges (à 150 mètres environ du Mesnil), faute de quoi vos propriétés seront attaquées. Signé : Un groupe de nihilistes français.

M. Gharlemagne n'ayant pas tenu compte de celte menace, une nouvelle injonction lui fut adressée le 27 septembre. Il y est dit que si dans quatre jours il ne dépose pas l'ar-gent demandé, on continuera de détruire ses vignes, comme on avait fait dans la vigne de M. Roger, contiguë à la sienne.

M. Charlemagne envoya un vigneron visi-ter la vigne indiquée. Il y trouva 57 ceps coupés.

La gendarmerie d'Avisé, avertie de ces faits, se livre à la recherche des coupables. Inutile de dire qu'elle n'a rien découvert jusqu'-à ce jour.

Voilà les prémices des fruits que récol-tera la France si elle laisse empoisonner la jeunesse et le peuple par les sectaires qui ont aujourd'hui le haut du pavé.

CHRONIQUE L O C A L E MORLAIX ET LA BRETAGNE

Les indélicatesses de VAvenir. L'Aven.r de Morlaix et Ar Wirionez

viennent d'échanger une polémique dans laquelle nos adversaires prétendent que le rédacteur en chef d'^lr Wirionez a outre-passé les droits de la discussion.

D'après les usages de la presse, il y a deux manières de se tirer d'affaire en pa-reille occurrence.

Quand on a de l'esprit, — ce n'est pas le cas de l'Avenir — on rend trait pour trait, boutade pour boutade.

Quand on est très-nerveux, et qu'on n'est point retenu par les principes religieux, comme les gens de ['Avenir, on exige des excuses ou une réparation — ce n'est plus dans les moyens de ce journal.

L'rlvenir recourt à un troisième procédé aussi peu loyal qu'inatteudu. Il t'ait appel à la responsabilité collective des actionnaires et des membres du conseil d'admiuistration de la Société récemment fondée pour la publication d Ar Wiriontz.

11 s'est procuré leurs noms, uous ne sa-vons par quelle indiscrétion, et en a publié la double liste dans le numéro de samedi dernier.

Ceux dont les noms sont ainsi livrés au public n'en sont nullemeut émus. Ils agis-sent, comme le rédacteur en chef, à ciel ouvet t et n'ont jamais eutendu se soustraire à leur part de responsabilité.

Cette part est déiiaie dans les statuts et n'infirme en rieu celle du rédacteur, qui reste entière et qu'il saura revendiquer quand il lui conviendra et comme il lui conviendra.

Cette théorie des responsabilités n'a pas besoin de développements. A quoi bou ! L'Avenir, où jusqu'aujourd'hui tout le monde s'est dissimule, n'y comprendrait rien, soit mauvaise foi, soit pauvreté d'in-telligence.

Les gens qui s'abritent derrière cette feuille de choux rouge ont-ils voulu en-voyer un déli et renouveler, en plein XIX 0 siècle, le-terrible combat des trente?

Page 23: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR WIRIONEZ (La Vérité)

ont-il8 voulo simplement dresser une liste de suspects ?

Si la première hypothèse était possible, je raconterais bien une histoire qui date de 1848, mais qui n'aurait rien perdu de son actualité.

Vers cette époque, le rédacteur de la République de Montpellier, M. Aristide Ollivier jeta son gant, au nom de 30 répu-blicains, à 30 royalistes de la contrée. Le gant fut aussitôt relevé par 200 de nos co-religionnaires politiques. Quand le jour de gloire arriva, M.Aristide Ollivier se trouva seul. Tous ses amis l'avaient abandonné. Le champion de la cause républicaine choi-sit M. de Ginestous parmi ses adversaires. M. Aristide Ollivier fut tué et M. de Gines-tous vit encore, heureux et honoré.

Mais cette première hypothèse est tout à fait invraisemblable, la seconde seule est vraie.

Les gens de Y Avenir ont simplement dressé une liste de suspects, en prévision d'événements qu'ils croient prochains et dont nous travaillons h empêcher la réali-sation.

Le procédé frise la délation ; il justifie amplement le ton de ma polémique passée et m'exonère désormais des ménagements que je gardais encore, poussé par je ne sais quels serupules de galant homme.

Dorénavant, j'entends donc forcer, et par des arguments irréfutables, les hommes publics que je combats à se rendre un compte plus exact de ma responsabilité personnelle.

Ils me reprochent de ne point les con-naître suffisamment. Assurément, je ne leur ai point fait l'honneur de les admettre dans mon intimité. Mais je savais depuis longtemps que les hommes mal appris sont partout les mêmes et cette opinion que j'avais d'eux me suffisait. Leur dernier procédé la raffermit singulièrement.

Ils hasardent aussi à mon adresse cette injure grossière de parvenu « besogneux.» Apparemment ils ont crocheté les serrures de mon secrétaire et fouillé dans ma poche J'ai le droit de tout supposer. Quant h moi, j'ignore absolument l'état de leur fortune, s'ils sont millionnaires ou voisins de la faillite. Mais j'affirme qu'ils ont grand besoin de savoir vivre. Je le leur enseigne-rai — il leurs dépens.

P A U L D E L A M A S E .

L' iwnir est si troublé ou si ignorant qu'il ne sait pas lire les lettres d'autrui dont il force les cachets.

L'Avenir prétend que l'Imprimerie Haslé est désignée sous le nom « d'imprimerie catholique. » Ce serait un beau titre, mais comme les fondateurs n'ont pas cru devoir le prendre, il est probable qu'ils avaient leurs raisons pour cela.

Le lui attribuer, c'est commettre un acte de concurrence déloyale, c'est chercher à nuire dans ses intérêts à l'imprimeur atta-ché en titre h l'exploitation d'une industrie dont la prospérité offusque les jaloux. Nous respectons trop et notre journal et et notre plume pour flétrir un pareil pro-cédé. La loi s'en charge, et puisqu'il reste encore des magistrats, c'est ii eux que les intéressés demanderont réparation.

P. D E L.

Madame Penhoat, femme du digne amiral de ce nom, vient de mourir subitement. Cette perte sera vivement ressentie parmi nous et chacun voudra s'associer aux paro-les de regret exprimées par notre excellent confrère le Nouvelliste de Cherbourg et de la Manche. Nous lisons daus ce journal :

Les journaux de Taris, le Figaro entre autres, ont dit en termes excellents tout le bien que Madame Penhoat avait fait à Toulon et à Cherbourg où ollo a fait, pendant de longues années, les honneurs do la préfecture que lo digne amiral, son mari, dirigeait avec tant de mérite et do fermeté. Mais il nous appartient, à nous, qui avons connu et apprécié cetto ex-cellente et charmanto femme, do dire toute la grâce, la bonté avec laquelle elle accueillait tous ceux qui l'approchaient, sans distinction de position ni do grade. Tous sortaient char-més de ses réceptions. Les pauvres, les éta-blissements de charité do Cherbourg so rap-pelleront avec quelle inépuisable bonté ello venait à leur aido et prenait l'initiative do toutes les quêtes, do tous les moyens de les secourir.

Madame Penhoat avait rossenti depuis long-temps les atteintes d'une maladie do cœur et ello a succombé subitement par suite d'uno ambolite.

Quo l'amiral Penhoat veuillo bien recevoir l'expression do notre bien vivo et bien doulou-reuse sympathie, partagée par tous ceux à qui il a été donné do connaître ou d'approcher l'excellente femme qui, pendant tant d'années, a été le charme et lo honneur do sa vie, et qu'il soit bien persuadé qu'elle laissera ici les plus vifs regrets et de bien chers souvenirs.

M. l'amiral Penhoat est originaire de Roscoff. Il n'a cessé de conserver avec tous ses compatriotes les meilleures relations Il n'y a pas un mois, nous le voyions se promener dans les rues de Morlaix avec Madame l'amirale, alors pleine de vie et de santé.

Le deuil subit qui le frappe dans ses affections les plus chères atteint également plusieurs familles des plus honorables de la ville, unies h lui par les liens les plus étroits de la parenté et de l'amitié.

Nous recevons l'avis suivant, avec prière de l'insérer :

Le maire de Morlaix remercie MM. Le Pape, Le Scour et Le Menn, de la ville de Quimper, d'avoir fait une souscription par-ticulière dans cette ville en faveur des familles malheureuses de Morlaix qui ont été atteintes par l'inondation des 8, 9, et 10 de ce mois.

Morlaix, le 18 octobre 1880. PR Le Maire,

Y . DELANNÉGRIE.

AVIS. —M. le Directeur du dépôt d'étalons de Larnballe a l'honneur d'informer MM. les Eleveurs, que M. l'Inspecteur général des Haras se rendra aux lieux et heures ci-des-sous désignés, pour passer la revue des Etalons approuvés ou autorisés, et de ceux que l'on désire faire obtenir l'une ou l'autre de ces deux qualifications.

3 Novembre. — Morlaix, midi, la P rome-nade. ,

4 Novembre. — Lanclerneau, 9 '"heures, Champ de Foire.

Le Directeur, C H . DE FRONTROBERT.

CONSEILS DE R É V I S I O N . — Les conseils de révision statueront du 11 au 20 octobre sur les demandes de sursis d'appel et de dispen-se à titre de soutien de famille. Aux termes de l'article 22 de la loi, les dispenses à titre provisoire peuvent être accordées dans la proportion de 4 p. 100 du nombre des jeunes gens reconnus propres au service et compris dans la première partie du contingent, s'ils remplissaient effectivement les devoirs de soutiens famille.

En outre, des sursis d'appel d'un an pou-vant être renouvelés pour une seconde année, peuvent être accordés aux jeunes gens qui établissent que, soit leur apprentissage, soit les besoins d'une exploitation agricole, in-dustrielle ou commerciale, seraient compro-mis par un départ immédiat. Ces dernières demandes doivent être faites avant le tirage au sort.

NAUFRAGE. — On écrit au Journal de Lan-mon :

«Une gabarre neuve , sortant des chantiers de M. Y.Le Pilvin, constructeur de navires à Paimpol, est partie du port de cette ville dimanche dernier, montée par deux hommes, pour se rendre à l 'Ile-Grande; mais comme depuis ce jour on est sans nouvelle de ce navire, on craint qn'il ne soit perdu corps et biens, car on à trouvé quelques épaves qu'on croit venir de ce naufrage .»

«-OPOQQQacr»--'

CHRONIQUE AGRICOLE

L e s s e m a i l l e s

Les travaux des semailles se poursuivent avec activité dans toutes les régions du territoire et dans des conditions satisfaisan-tes de température.

Parmi les autres conditions, nous avons signalé le choix des bonnes variétés ; nos lecteurs ont pu constater, par les offres de plusieurs de leurs coabonnês, l'importance de mieux en mieux appréciée de ce choix parmi les agriculteurs intelligents.

Une autre condition des bonnes semailles, c'est la bonne préparation du sol, et surtout des engrais qui s' y trouvent au moment de l'opération. Dans un sol riche, il est inutile de déposer ¿'avance les engrais chimiques a rapide décomposition. Dans un sol maigre il faut au contraire tenir d'avance la nourri-ture à la disposition du jeune semis.

Semoirs. Les semailles en lignes devien-nent de plus en plus en vogue.

Il y a économie de semence, meilleure distribution, enfouissement plus régulier. Autant de causes de succès qui manquent au semis à la volée.

CHAULAGE DES GRAINS DE SEMENCE

Nous avons noté, à ce sujet, les opinions contradictoires émises par des savants et des praticiens, notamment en ce qui concer-ne les substances caustiques destinées à détruire dans le sillon des grains, soit los œufs d'insectes, soit les spores do champi-gnons, cause de tant de ravages dans les céréales.

Nous rappelons que le sulfate do cuivre est lo plus actif destructeur do spores ; mais il ne faut pas que la dose dépasse 1 kilogr. par hectolitre d'eau. On l'emploie en plon-geant dans ce liquide dos paniers à moitié pleins do grain, qu'on retire lorsque le grain

est bien imbibé ; on laisse égoutter et. sé-cher, et le chaulage est fait. Rappelons qùe, d'après M. Pillon, le mélange d'un quart de sulfate de fer avec trois quarts de sulfate de cuivre a des effets meilleurs que le sulfate de cuivre seul. Enfin, rappelons que l'an dernier on nous signala le sulfate de potasse comme supérieur aux autres sulfates, en ce que, à l'avantage de détruire les germes de cryptogames et d'insectes, il joint celui d'activer la germination.

Maintenant, un mot sur la question du chaulage. Le sulfatage rend-il inutile l'enso-lernent avec l'eau de chaux ? Les uns disent oui, les autres non. Les grains saupoudrés de chaux, disent-ils, et pelletés s'assèchent plus vite, et la couperose y pénètre moins à l'intérieur de la masse farineuse. Cette péné-tration expose la graine à avorter.

Rappelons enfin que le sel marin ou le sel des urines sont employés utilement dans l'eau qui sert au chaulage des grains de semence.

INFLUENCE DE LA LUNE SUR LA VÉGÉTATION.— Le résultat des dernières récolte en draviè-res, lentilles, jarras et actuellement le sar-rasin, ont donné une fois de plus raison à la nécessité de choisir la phase lunaire pour en opérer les- semailles. Ainsi, de l'aveu de tous les cultivateurs de nos environs qui en ont été les témoins, et en particulier cfyez moi, tout ce qui a été semé en pleine lune a une grenaison relativement et comparative-ment plus considérable qu'en nouvelle."

Ceci devrait confirmer une fois de plus les incrédules et les convaincre de l'influence réelle de la lune sur les végétaux. J'ajoute sur les animaux.

C'est le devoir de tout cultivateur d'ob-server, de remarquer et de consigner jour -nellement ses notes, absolument comme une théorie, afin d'en faire ensuite la meilleure application possible.

Pareil à l'astrologue qui étudie la marche des planètes pour en tirer des conséquences applicables au temps, lo laboureur est en observation continuelle dans l'étude des élé-ments contre lesquels il lui faut lutter sans cesse. Malgré cela, souvent encore il ignore pourquoi un champ de blé ou de seigle, cul-tivé et semé dans les meilleures conditions, vient à manquer.

Je reviens aux phases lunaires, et je dis que dans ma région, on attend pour donner le taureau aux vaches que l'on soit en vieille lune ; il en est de même pour tous les ac-couplements d'animaux. On a beau dire, les sujets qui viennent en dehors de cette con-dition sont moins beaux, plus mous et moins énergiques. Que l'on essaie, et l'on verra.

E . BABLOT- MAÎTRE

P. S. Voilà une théorie à vérifier au mo-ment des semailles de céréales.

Les récoltes d'automne. Conservation . — La récolte des plantes-racines , des pommes de terre et môme celle des dernières coupes des prairies est en ce moment une des prin-cipales opérations d^ la culture. Un point important dans ces récoltes, notamment, dans celles des plantes-racines et des tubercules , pommes de terre , etc., c'est de les rentrera l'état sec. On y réussit sans peine, l'orsque l'ar-rachage se fait par un beau soleil ; mais par les temps pluvieux ou simplement brumeux et humides, on obtient difficilement le res-suyage nécessaires; et si les récoltes sont emmagasinées «à l'état très humide, leur conservation est très compromise, celle des pommes de terre principalement. •

En principe, il faut, autant qu'on le peut, obtenir la dessiccation la plus complète, soit au moyen du soleil, s'il est à l'horizon, soit par des moyens artificiels.

Quand les pommes de terre sont forcément rentrées non sèchées dans une cave humide, on peut les saupoudrer avec du plâtre cru en poudre. Les Allemands les font sécher à l'é tuve. Procédé excellent, mais impossible dans nos fermes dépourvues d'étuves. Quel-ques cultivateurs les font sécher dans le four, après la cuisson du pain. Les Anglais les font cuire à la vapeur, puis les écrassent et remplissent de cette pâte de grandes caisses où ils les disposent par couches épaisses de 10 centimètres saupoudrées de sel.

L'ensilage. — L'ensilage est un moyen de conservation qui, bien appliqué, peut con-server intactes les racines et les pommes de terre pendant tout l'hiver et le printemps. On creuse le silo dans un terrain sec, à 1 mètre de profondeur sur un mètre de large et long de 2 à mètres. Si on peut l'abriter contre un mur en le couvrant d'un appentis, on au-ra une sûreté de plus. On garnit le fond et les côtés do volige ou do paille sèche. On remplit lo silo do pommes de terre, jusqu'au desstis du sol, puis on couvre le tout d'une couche de terre bien battue formant toiture, et si lo silo n'est pas couvert, on ménage autou des rigoles en pente, pour assurer l 'é-coulement des eaux de pluio.

L'ensilage étant devenu un moyen usuel de conservation do la plupart des récoltes fourragères, il est d'un grand intérêt pour les cultivateurs d'avoir dos silos bien condi-tionnés annexés à leurs granges et à leurs magasins à fourrages.

MOUVEMENT DU PORT DE MORLAIX du 7 au 14 octobre 1880 *

ENTRÉES. — Finistère, steamer, 252 ton., cap. Getïïoy, ven. du Havre, cueillette. •— Emily, sloop A., 39 t., cap. G. Kent, venant de Swansea, houille crue.

SORTIES. — Caroline, 3 mâts N., 323 t., cap, Brun, ail. à St-Ubes, lest. — Paquebot n° S. goélette, 69 t., cap. Rigour, allant à Lannion, lest. — Mellona, brick-goëlette A. 125 t., cap. J. Brice, ail. à Cardiff, lest. — Jean-Baptiste, n 0 1, sloop, 57 t., cap. Dervieux, ail. à Lannion, chaux hydraulique. — Finistère, steamer, 252 t., cap. Gcffroy, ail. au Havre, cueillette. — Sylvestre-Marie, lougre, 34 t., cap. Noblanc, ail. à Libourne, avoine.

MOUVEMENT DE LA POPULATION DE MORLAIX

Bu 7 au 14 octobre 1880, NAISSANCES. — Jean-François Rivoalen,

fils de Jean-Yves et de Marie-Françoise Troa-dec. — Charles-Hippolyte-Emile Croissant, fils de Isidore-Louis-Gustave et de Marie-Caroline-Josèphe-Aimée Madec. — François-Marie Ca-roff, fils de Nicolas et de Jeanne Briand. — Jean-Louis-Joseph Manach, fils de Olivier et de Marie-Jeanne Le Goff. — Perrine-Léontine Morvan, fille de Antoine-Marie et de Marie-Louise-Yvonne Labarre. — Lueile-Marie-Anne-Josèphe Bou'rgeois, fille de Eugène-Al-cide-Joseph et de Anne-Marie Le Sougeux. — 368.

MARIAGES. — Benoît-François-Marie Si-mon, tonnelier, et Marie-Catherine Coleanap, repasseuse.—Jean-Marie Plusquellec, cordier, et Jeanne-Marie Lucas, cigarière. — Frédéric Huart, employé des- ponts et chaussées, et Marie-Ursule Tréanton, factrice. — Auguste Rausch, peintre sur porcelaine, et Màne-José-phine-Louise Prouff, repasseuse. — Gustave-Jean Paulo, commerçant, et Louise-Marie-Elisa Lazou, commerçante. — 94.

r \ _ DECES. — Marie-Josèphe-Perrine Tanguy,

veuve de Jean-Marie Moal, 78 ans 4 mois. — Amandine Blanchard, 7 mois. — Marie-Jeanne Tanguy, 5 mois. — Auguste-François Rantu-reau, 22 ans 4 mois. — Jeanne Quillevéré, épouse de Hervé Bourzec, 57 ans. — François-Marie Quéïnec, 15 ans 8 mois. — Annette Merret, veuve de Jean Minec, 68 ans. —516.

THÉ1TRE GAII LET

Demain jeudi, le Gendre de M. Poirier, comédie en 4 actes de M. Augier, de l'Aca-démie. On commencera par un vaudeville.

Annoncer une nouvelle création de Jules Klein, l'auteur de ce chef-d'œuvre de sentiment qui a nom « Fraises au Chamqagne, » est tou-jours une bonne fortune pour nous.

Coup de Canif! Polka-Mondaine, dont le titre constitue une originaiité si piquante, est une œuvre étincelante de brio et d'esprit parisien du meilleur aloi ; Au Pays Bleu, sa dernière valse, page exquise s'il en fût, vous transporte au pays des mélodies élhérées et des rêves harmonieux : nous les recommandons chaleu-reusement à nos lecteurs.

D'ailleurs, les longues soirées ont recom-mencé ; c'est donc le moment d'interpréter le répertoire si riche et si varié de Jules Klein, depuis les valses: Neige et Voican, Péché Rêvé, Cuir de Russie, Pazza d'Amore, Mne Printemps, Cerises Pompadour, Larmes de Crocodile, Lè-vres de Feu, Patte de Velours, Pommes des Voisines, Petits Soupers, jusqu'aux polkas étourdissantes : Cœur d Artichaut, Penu de Satin, Truite aux Perles et Tête de Linotte, sans oublier la mazurka « Radis Roses. »

Prix de chaque œuvre ; Piano seul, 2 fr. 50 c. à 4 m., 3 fr. ; valses chantées (Fraises au Champagne, Pazza, etc). 2 fr, 50 c. ; mélodies, 1 fr. 70 c.. Envoi franco contre timbre-poste adressés à COLOMBIER, éditeur, rue Vivienne, 6, à P A R I S .

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Page 24: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

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Jusqu ' à p résen t , la Banque imposait à ceux de ses Comptes Courants qui ne r é s i -daient pas dans les villes où elle a des S u c -cursales , l 'obligation d'y élire domicile et de s'y faire r eprésen te r .

Cette règle , qui privait des bienfai ts du crédit une classe considérable de négociants et d ' industr ie ls qui habitent los pet i tes villes ou la campagne, vient d 'ê t re modiliée par le Conseil Général de la Banque .

A l 'avenir, les négociants domiciliés hors du chef- l ieu des Succursa les pourront être , avec l 'approbation du Gouvernement de la Banque, admis au Compte Courant , avec facnllé d 'escompte, sans condition de rési-dence.

La remise des bordereaux d ' e scomple , l 'envoi des fonds, et en général toutes les opérat ions effectuées entre la Banque ou ses Succursa les et. les Comptes Courants ex tér ieurs pourront se faire par c o r r e s p o n -dance.

Los Directeurs des Succursa les ont reçu les instruct ions nécessai res pour la mise à exécution de ces nouvelles mesures , et ils les por teront à la connaissance des négo-ciants in téressés .

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Le Conseil d 'Administrat ion a l 'honneur de prévenir MM. les por teurs d 'obligations que le coupond' intérel n° 6, échéant le l o r no-vembre 1880, sera payé, à par t i r dudit j ou r :

A Par is , chez M . H E N R I DE LAMONTA, ban -quier , 5.9, rue Taitbout.

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dél ivrés le Samedi et les veilles de Fêtes légales (l<=r /anvier, Ascension, s/sso-npHon, Tous-saint, Nocl), ii par t i r de midi, sont va lab les jusqu 'au sur len-demain de leur date , il midi in-clusivement . Les al ler et re tour dél ivrés les Dimanches et j ou r s de Fêtes légales sont va lables jusqu 'au lendemain de leur da te , à midi inc lus ivement .

Le* Billets d 'a l le r et re tour délivrés le Samedi-Suint et lu veille de lu Pentecôte, les Di-munchc et Lundi de Pâques et de lu Pentecôte , sont valables

jusqu'au Mardi inc lus ivement

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9 7 10 » » I 10 .')G 12 45 5 19 6 47 40 25 44 40 matin matin mutin jour soir soir soir so

Tout Rillet nii-dossuS ile io fra nos est assujetti, on plus, ii un droit de timbre d centimes.

Morlaix, Imprimerie R . H A S L É , rue de Iirest, 36. C ertifìé par l'Imprimeur soussigné,

'7 ¿7s y 4

En Mairie, à Morlaix, le 20 Octobre 1880. F;; pour la légalisation de la signature ci-contre,

LK MAIRE,

Page 25: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

4» ANNÉE — 85 U n N u m é r o t I O C e n t i m e * SAMEDI 23 OCTOBRE 1880

J O U R N A L P O L I T I Q U E P A R A I S S AI#F LE M E R C R E D I ET LE S A M E D I Pour tout ce qui concerne 'a rédaciic i, s'ad.esser & M. DU LAMASE, lue de Brest, 1. Il n'est pas tenu compte des lettres oaocj-mes. — Les manuscrits non t és ne 50*. pas rendus. — (Affranchi'). M. J.-P. LSJ BRAS, gérr u.

ANIONCGB: 'i . ; .. n. ;; »«once», jpdiciai ."&« , . . . ~ ai rerses . « , > < « • . . , . . . ic unies \ est prié de remettre les an, oui- au de la public -Aon du Jo, ne

Ad'^ter ¿K. *J. HàSLft Tout ce qui codcerne l'Administration

les AboonftTialP ci 'e? Aoa<.,ke , * e ' ¿ Bies,., Zd.

(Aif:u- eh,;).

Morlaix (ville), , . Département. . . . Hors le déoartemoo

S O M M A I R E FAISONS NOTRE DEVOIR. CHRONIQUE OU BRIGANDAGE. L A RÉSISTANCE. L E MOUVEMENT ROYALISTE. L E S MÉSAVENTURES DU PRINCE JÉROME CHRONIQUE LOCALE. MOUVEMENT DE LA POPULATION. MERCURIALE. — BOURSE.

Montpellier On télégraphie de Montpellier, Í8 oc-tobre : ' • i Le bruit avait couru, ce soir, de l'expul-

sion des Carmélites. Environ douze cents personnes stationnaient devant la porte du couvent. L'expulsion n'a pas eu lieu.

Ce matin, à neuf heures, M. Frayssine, inspecteur d'Académie à Montpellier, assisté de son collègue, M. Delpine, inspecteur d'Académie à Nîmes, se sont présentés à l'institut catholique. Ils ont été reçus par l'évèque, Mgr Cabrières, et le directeur. Ils ont pris connaissance de la liste du personnel enseignant et ont interrogé les élèves de plusieurs classes.

C h a m b é r y L'Agenc<i Haras publie la dépêche sui-

vante : Chambéry, 18 octobre.

Hier, les Capucins établis à Conflans, près Albertville, et les Trappistes de l'abbaye de Tamiers (canton de Grésy-sur-Isère) ont été dispersés. Les Capucins de Saint-Jean-de-Maurrienne n'ont pas été inquiétés.

Cette dépêche est en contradiction avec le télégramme suivant, publié ce matin par le Gaulois :

Chambéry, 18 octobre. Les Capucins et les Trappistes n'ont pas

été inquiétés. Ce sont les Frères de la Croix qu'on a chassé des écoles communales et

remplacés par des instituteurs laïques. M o n t a u b a n

On télégraphie de cette ville : La population catholique est vivement

émue ; le bruit court que l'ordre est arrivé de pénétrer dans l'établissement du petit sémi-naire, afin d'agir à Montauban comme à Tou-louse.

Hier, pendant toute la soirée, un nombreux public se pressait devant l'établissement.

On s'attend à l'envahissement du petit sé-minaire par la police préfectorale, pour lundi matin.

B o u l o g n e > s u r > M e r On écrit de cette ville au Moniteur : On nous signale de fréquentes promenades

de M. Faye, commissaire de police, et de ses agents, sur la route de Calais, où se trouve le collège de Notre-Dame, autrefois dirigé par les Jésuites. Vont-ils prendre l'air frais, vont-ils explorer le théâtre de leurs futurs exploits et reconnaître leurs futures victi-mes? Cette dernière supposition nous paraît plus vraisemblable, attendu qu'ils question-nent les passants et demandent même aux élèves du collège quels sont leurs profes-seurs et quel costume ils portent.

Quoi qu'il en soit, ces manœuvres sont de mauvais augure. Allons-nous voir se renou-veler parmi nous les scènes de Toulouse ?

On nous assure d'un autre côté que l'in-specteur d'académie doit arriver à Poulogne lundi prochain. Il se rendra, pour faire son inspection, au collège Notre-Dame, tenu jadis par les frères jésuites de 8 à 10 heures du matin.

L'exécution de la seconde partie des dé-crets du 29 mars va atteindre, dans la seule partie du Sud-Est, cinquante-six commu-nautés d'hommes qui ne sont pas autori-sés.

En voici la nomenclature : Les Chartreux, de Valbonne (Gard) et de

Montrieux (Var) ; les Capucins de Crest (Drôme), de Marseille, d'Aix, de Lorgues (Var), de Nice et de Menton ; les Trinitaires, de Faucon (Basse-Alpes) ; les Bénédictins, de Marseille et de Saint-Pierre-du-Canon (Bouches-du-Rhône) ; les Hécollets, d'Avi-gnon, de Nîmes, de Nice et du Bourg-Saint-Andéol ; les Cisterciens, de Sénanque (Vau-cluse), des îles de Lérins et de Moutiers

Page 26: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

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AR WIRIONEZ (La Vérité) (Basse-Alpes) ; les Trappistes, d'Aiguebelle (Drôme), de Saint-Julien-de-Cassagnac (Gard) et de Notre-Dame-des-Neiges (Ardèche); les Basiliens, d'Annonay et du Bourg-Saint-Andéol ; les Oblats, de Marseille, d'Aix, de Fréjus, de Nice, de là Blachère .(Ardôche), de Digne et de Notre-Damo-des-Lumières (Vaucluse) ; les Dominicains de Marseille, de Carpentras, de Saint-Maximin et de la Sainte-Baume (Var); les Rédemptoristes, de Va-lence ; les Moines de Vallombreuse, de Lo-riot (Drôme) ; les Augustins de l'Assomption, de Nîmes, d'Alais et du Vigan ; les Pères de la Retraite, d'Aix ; les Pères du Saint-Sacre-ment, de Marseille et de Roquefavour (Bou-ches-du-Rhône) ; les Prémontrés, des en-virons de Tarascon ; les Pères^ du Sacré-Cœur, d'Arles ; les Maristes, de Toulon, de la Seyne (Yar) et de Notre-Dame de Roche-fort (Gard) ; les Pères de Sainte-Garde,'d'O-range et de'Digne ; les Pères de la Société de Saint-Pierre-ès-Liens, de Marseille, de Beaurecueil (Bouches-du-Rhône), et de Notre-Dame de la Cavalerie (Vaucluse) et de Bonpas, près Avignon ; les Pères Victimes, de Marseille ; les Marianites, de Cannes ; les Camaldules de Cannes, les Camilliens, de Cannes, et lesrMinimes de Fréjus.

Bennes Nous empruntons au Journal de Rennes le récit de l'expulsion des Carmes qui a eu lieu jeudi matin à Rennes : Les Carmes ont été expulsés ce malin de

leur couvent. Dès six heures du matin, une foule nom-

breuse s'était massée devant la porte des Carmes et dans les rues avoisinautes. La vue de quelques gendarmes à cheval qui slation-naient devant la porte a fait comprendre que l'exécution si longtemps relardéo devait avoir lieu définitivement ce matin. Mais ils étaient trop peu nombreux. La foule, refoulée une pre-mière fois, s 'est de nouveau massée devant le couvent. Elle comprenait déjà environ doux mille personnes, et ce nombre devait bientôt è.re au moins triplé.

A ce moment, un incident émouvant et bien caractérisque s'est produit.

Un prêtre a passé portant le Saint-Sacrement à un malade. C'était M. l'abbé Petit, vicaire à Notre-Dame. Aussitôt cette foule agi ée et bruyante s 'est tue, el!e s'est agenouillée dans un si'ence profond, et à peine le Saint-Sacre-ment élait-il pc.ssé, qu'un unanime cri do Vive Dieu! a retenti ,poussé par deux mille poitrines.

Vers sept ,heures moins un quart, un second piquet de gendarmes est arrivé, suivi par une compagnie d'infanterie.

On a fait alors reculer la foule d'un coté, jusqu'au passage Beluir, do l'autre jusqu'à Ventrée de la^ue Louis-Philippe.

Au cri de : « Vive Dieu ! » les troupes avaient fait le vide en refoulant jusqu'à l'entrée de la rue de Bolair et de la rue de Viarmes lec> rangs p ressés des milliers de spectaieurs qui n'a-vaient cessé, depuis six heures du malin, de crier : « Vivent les Cormes ! Vive la liberté! » Tou te s les fenêtres de3 maisons voisines, les cours grillées, les te r rasses restaient garnies de nombreux spectateurs.

A sept heures un quart seulement, des cris lointains nous annonçaient l 'approche de l'homme qui devait accomplir l'attentat et de sa suite.

A la stupéfaction générale, M. le préfet d'Ille-et-Vilaino lui-même, en uniforme, et portant sur sa poilriuo la décoration de la Légion d'hon-n e u r ! — n'est-ce pas profaner le signe de l 'honneur que de l 'associer à celte besogne ? — accompagné de quatre ouvriers serrur iers armés de crochets, de pinces et de barres de fer, se présentait à la porte extérieure du mo-nastère.

Un capitaine de gendarmerie et une vingtaine de sergents de ville, tristes et humiliés de cotte odieuse tâche, suivaient lo premier magistrat du département.

A la sommation d'ouvrir au nom de la loi, le Frère portier, su r l 'ordre du Pr ieur , opposa uo refus. A ce moment, do toutes les portes s'élève une unanime clameur : « Les lâches ! C'est infâme ! Vive la liberté ! »

A , l'effort inutile des crocheteurs on a fait succéder l'emploi d'un levier en fer. Bientôt la vieille porte se brise, et M. lo préfet d'ille-ct-Vilaine s'avance vers la porte intérieure, qui donne accès dans le monastère.

A droite de la porte intérieure, derrière les fenêtres grillées, se tenait le R. P . Maurice, prieur, assisté de M»0 Dorange, son conseil, M 0

Gi fard, son avoué, et do plusieurs témoins. M. le préfet u lu d'une voix qu'il s'efforçait

d'affermir l 'arrêté de dissolution de la congré-gation des Carmes et l 'arrêté relatif à la ferme-ture de la chapelle.

Le R. P . Maurice, prieur, a répondu par une protestation énergique contre la violation do son domicile, de ses droits do propriétaire, établis par acto authentique, et de la liberté des religieux citoyens français, qui habitaient sous le môme toit.

Sur le refus formel d'ouvrir, les crocheteurs ont continué leur odieuse bosoguo par l 'ordre de M. lo préfet. Ils ont attaqué cette solide porte qu'ila fallu enfoncer à coups de barres do 1er. Tous les Pères et les Frères se sont, à ce moment, retirés chacun dans sa cellule avec les témoins qui, depuis dix jours , n'avaient pas quitté les vénérables religieux pour les as-sis ter à l 'heure suprême de l'épreuve.

Alors a commencé sous ces cloîtres, dans ces longs corridors silencieux, sur lesquols s 'ouvrent les portes des pauvres cellules, une longue série do criminelles effractions et d'at-tentats à la liberté.

M. le préfet, suivi do ses quatres acolytes crocheteurs, se présentait à la porto de chaque cellule, sommant d'ouvrir au nom de la loi.

Lorsque la porto de la cellule du H. P. pro-vincial a été forcéo, le P. Augustin, assisté do deux témoins laïques, a répondu à la somma-tion de M. le prélet qu'il protestait au nom de son droit et qu'il ne sortirait qu'en subissant a contrainte do la force.

« Monsieur le préfet, a dit le R. P. Provin-nl avec le calme et la dignité do son carac-

tère, je suis affligé de la mission que vous | remplissez aujourd'hui.

« Je prie Dieu qu'il n'en fasse pas porter la peine à vous et à vos enfants ! »

Lorsque la porto, do la cellule du R. P. Da-niel, délinitcur, a été brisée, le P. Daniel se-tenait debout entre ses deux témoins. Lo digne et calme attuude du vénérable Père contrastait avec la contenance humble et troublée du pré-fet.

Lo Révérend Père a justement exigé que M. 'o préfet lui" donnât lecture de l'arrêté de dissolution.

Celte leciure, donnée d'une voix chevrotante par M. le préfet, le Révérend Père a constaté devant ses témoins que la congrégation était visée en général, mais que l'arrêté n'était pas accompagné d'une notitication individuelle à chacun des membres de l'Ordre. Il a invité ses témoins à retenir ce fait. M. le préfet a balbutié quelques mot^ inintelligibles, et il a donné l 'ordre aux agents de faire sortir le Révérend Père.

Si M. le préfet paraissait inquiet et troublé comme s'il avait tardivement conscience de l'énormité des actes dont il assumait la redou-table responsabilité, les sergents de ville s'ex-cusaient de mettre la main à l'épaule des P-èiOfî pour exécuter l 'ordre d'expulsion, et nous avons vu quelques-uns de ces braves sergents do ville fondre en larmes et ne pouvoir retenir leurs sanglots, et les Pères , pour les consoler, leur serraient la main en leur promettant de pr ier pour eus.

Vers huit heures et demie, on a vu arriver à l'extrémité de la rue de Belair le premier Père expulsé. Alors les cris de : Vivent les Carmes ! Vive la liberté ! ont redoublé. Chaque Père ] sortait accompagné par deux messieurs et suivi | par deux gendarmes. Aussitôt arrivé à l'endroit ou la foule était massée. Chaque Père était suivi d'une escorto qui l'accompagnait chapeau bas jusqu'au domicile oif il se rendait, aux cris do : Vivent les Carmes ! Vive la liberté !

En passant devant le Palais-de-Juslico, les cris de : Vive la Jus t ice! A bas la violence! se sont fait entendre.

C'était une marche triomphante ! Un même cri sortait do toutes les bouches, les mêmes sentiments animaient tous les cœurs. Si les persécuteurs ont voulu savoir ce que le peuple de Rennes pense de leur ignoble exécution, ils le savent maintenant. Le mépris pablic les a marqués au front d'un signe indéléb'le.

Ce qui était non moins remarquable, c'était l 'unanimité de la foule. Aucyne manifestation contraire. Aucun cri opposant.

Ce n'es, même pas la peine de noter la pré-sence au coin do la rue Louis-Philippe et do la rue des Violiers, d'une vingtaine de jeunes voyous. Ces gamins de quatorze à dix-huit ans, parmi lesquels on a cru reconnaître plusieurs habitués de la police correctionnelle, ont es -sayé en vain de crier et de chanter la Marseil-laise. Quoique le chant national des républi-cains fût tout à fait do circonstance et en har-monie avec les scènes ignobles qui ont eu lieu ce matin, les cris unanimes de : Vivent les Car-mes ! et de : A bas les trente sous ! ont fait promptemont t.lire ces jeunes républicains.

Après avoir reconduit les Pères aux domi-ciles qui leur étaient ass ignés , la foute est re-venue vers la préfeciure, et elle s ' e 4 arrêtée aux abords do l'hôtel en poussant les cris de : « Vive la liberté ! A bas les crocheteurs ! »

Lès 'quatre ouvriers qui avaient crocheté les portes ont passé, escortés par ¡es viagi-cinq sergents de ville. Ils ont éiè couverts de huées et de sifflets, qui les ont accompagnés jusque dans les cabarets, où ils se sont empressés d'aller boire les 50 francs qu'on le ¡r a donnés pour prix de leur tâche vile et déshonorante.

M. le préfei à son tour est rentré à son ho'.e!, après avoir fait lui-même la besogne que les commissaires de police de la ville n'ont pas jugé de leur dignité et de leur honneur d'ac-complir. Il était escorté de plusieurs gendar-mes et d'agents do ville qui étaient inutiles pour lo protéger, mais qui ne l'ont pas em-pêché d'entendre les cris qui ont éclaté sur son passage : « Le lâche ! L'infâme ! Le maudit ! Le crocheteur ! »

Puis la foule s'est arrêtée devant la grille en criant : « A bas lo préfet ! A bas les croche-leurs ! » Elle y est restée environ une heure et s 'est dispersée tranquillement, après avoir exprimé par ces cris des sentiments qui étaient ceux do touto la population honnête de Rennes.

Mgr l'Archevêque de Rennes, immédiatement après l'expulsion des vénérables religieux, s'est transporté, revêtu do son rochet et de sa mozetto, accompagné do son secrétaire, M. lo chanoine Richard, dans les maisons qui avaient eu l 'honneur d'offrir l'hospitalité aux Pères , pour porter ses consolations pastorales aux vénérables religieux.

Ils se sont rendus immédiatement au cou-vent dos Capucins pour procéder à l'expulsion des carmes de la maison mère.

Sur le refus d'ouvrir par le prieur, un ser-rurier a ouvert la porte extérieure et les portes des cellules, où se trouvaient un certain nom-bre de laïques, parmi lesquels MM. Faye, ' Alauze iils et Cantagrel.

Sept Pères Carmes ont été expulsés. Le prieur et deux Pères sont restés comme

gardiens de l'établissement. Les scellés ont été apposés sur la chapelle. •

Un lieutenant de gendarmerie accompagnait les autorités et avait pris le commandement de cinq brigades de la région, convoquées sur les lieux à cinq heures du matin. A dix heures, tout était terminé.

A r r a s i Le bruit avait couru, hier à Arras que l 'exé-

cution des décrets aurait lieu mardi. Le R. P . Halluin ne devait pas être plus épargné que les autres, mais les exécuteurs ne se sont pas encore présentés.

Dès lu première heure, nos amis f ia ient sur tous les points menacés, lier de prêter leur concours aux victimes des crochetages répu-blicains et résolus à clouer le nom des croche-teurs au pilori de la presse et de la justice.

M. Pet'it, procureur de la République, absent d'Arras en congé régulier, a été appelé à son posto par dépêche télégraphique.

Le R. P . Halluin est un homme do Dieu qui donne asile à près de trois cents orphelins, et voilà les gens qu'expulsent cés stupides et cri-minels crocheteurs !

T o u r s A propos des troubles qui se sont produits

à Tours, le Journal d Indre-et-Loire pose les questioos suivantes, auxquelles, nous en sommes bien sûrs, les crocheteurs n'ose-raient répondre ; ils n'auraient pas cette im-pudence, quoique pourtant ils les aient toutes :

Est-il vrai que les voyous qui ont tenté d'en-foncer le portail du collège des PP . Jésuites aient été payés clc leur journée ? Par qui ont-ils été payés ? Nous demandons une enquête, pour savoir si ce sont les Jésuites ou leurs amis qui sont coupables des désordres de lundi.

Est-il vrai que M. Hippolyte Thomas, con-seiller municipal, ait réuni et excité les pre-m i e r voyous qui se ront groupés' devant le portail du col lège?Nous demandons seulement une réponse.

On nous dit que M. Armand- Rivière, maire siftlé de Tours, est parti, ce matin, pour Paris . 11 y va, dit-on, réc lamel ' expuls ion des Jésuites, par mesure de sécurité publique (!!). Il faut croire que ce ' messieurs ne se croient pas très rassurés de !a bonié de leur cause, puis-qu'ils prennent déjà leurs précautions, en vue d'un acquittement de M. l'abbé Labrosse.

LA R E S I S T A N C E

Voici lo sens des paroles que Sa Grandeur a adressées aux religieux en les saluant :

Je me présente devant vous on rochet et en mozette comme quand je vais chez le Pape. Je sulue en vous des confesseurs do la loi.

DÉMISSIOiN DES COMMSSAinES DE POLICE M. le cornmmisssaire central a remis co

matin, à cinq heures, sa démission entre les mains de M. le préfet.

Cette détermination honore M. le commis-saire central et lui assure l'estime de tous les honnôtes gens, à quelque parti qu'ils ap-partiennent.

On nous assure que les deux commissaires de police ont suivi leur chef et ont remis également leur démission entre les mains du préfet. I t H ' d e a u x

On télégraphie de Cordeaux, 20 octobre: M. Dufrosno, secrétaire général, remplaçant

lo préfet do la Gironde absent, M. Chauvin, commissaire central, et MM. Lafrabezino et Ucverdon, commissaires de police, sont a r r i -vés co matin, à sept heures, au Broussey, commune do Rions, canton de Cadillac.

1 , ' e x c o n i m u n i e a t i o n Nous avons annoncé qu'à la suite de l 'ex-

pulsion des Carme's, Mgr de Cabrières, évê-que de Montpellier, s'était rendu chez le préfet, M. Fresne, et l'avait excommunié.

Le Moniteur publie les détails suivants relatifs à lu démarche du même prélat :

Après que les PP. carmes, expulses de leur couvent, se furent réfugiés dans une maison où les attendait Mgr de Cabrières, l'évêque se rendit, en rochet, à la préfecture et se présenta seul chez lo préfet, qui le reçut seul aussi.

« Monsieur, lui dit aussitôt le prélat, les pères carmes viennent d'être expulsés de leur couvent. Les tribunaux puniront sans doute les violences dont les pères viennent d'être victimes ; mais, en ma qualité d'evêque, je dois vous rappeler, monsieur lo préfet, que l 'Eglise a, elle aussi, édicté des peines contre ceux qui portent la main sur les biens de ses religieux.

« Vous êtes chrétien et catholique, monsieur le préfet, je le sais, oh bien! j 'ai le regret de vous dire que vous êtes excommunié! »

Lo préfet visiblement affecté, se contenta de saluer, et, avant ([u'il eût pu articuler un mot, l'évêque s'était retiré en fermant lui-même la porte.

Protestat ion Voici lo texte de l'adresse que les habi-

tants de Lille ont décidé d'envoyer à MM. les sénateurs et députés catholiques :

Messieurs, De cruelles souffrances sont infligées à notre

patriotisme et à notre foi. Les agents du pou-voir accumulent à plaisir autour de nous des violences et des sacrilèges, qui nous humilient dans notro honneur de citoyen et outragent nos consciences do catholiques. Il faut le déclarer, le joug de la tyrannie pèse trop lourdement-sur nous ùt nos familles; nous sentons que nos cœurs s'exaspèrent contre ces hommes animés de la haine clo Dieu, qui nous oppriment avec tant de cynisme.

Ils disent que, dans la guerre faile aux con-grégatians religieuses, ils ont pour eux la loi ; et nous savons que c'est un mensonge. Ils pré-tendent que l'opinion publique est avec eux conlro l 'enseignement chrétien ; el, sans parler de l'émotion universelle, nous persistons à soutenir, n'y eût-il pour nous donner raison que lo vote sénatorial au sujet de l'article 1, qu'ils sont eux-mêmes en révolte contre les décisions de la représentation nationale.

Daignez être, Messieurs, devant toute la France, les interprètes de nos douleurs et do nos revendications. Dans quelques jours , il vous sera donné do pouvoir monter à cette tri-bune honorée tant do fois déjà.par votre cou-rago et votre éloquence. Faites retentir dans le mcmi'.e onlior, nous vous on supplions, la pro-testation du droit violé, de la liberté méconnue, de la religion persécutée.

Efforcez-vous, messieurs les sénateurs, de

refaire, s'il se peut, cette majorité qui est le dernier rempart de l 'ordre social chrétien, et la seule barrière légale qui s'élève en face de l 'arbitraire. Nos tribunaux ont noblemeut rem-pli leur devoir ; nous ne saurions douter que l'exemple de la magistrature ne soit suivi par le plus grand nombre de vos collègues du Sé-nat.

Les nations étrangères s'étonneraient, mes -sieurs les sénateurs et députés, si un suprême effort n'était tenté au Parlement français pour arrêter, dans ses exploits anti-chrétiens, la secte impie qui domine sur nous et voudrait, a son profit, confisquer même l'avenir par le monopole de l'éducation.

Lille, 20 octobre. D r o i t d ' a s i l e

Le Figaro a reçu la lettre suivante : Santeny, par Villecresnes, ligne de

Vincennes à Bue-Comte-Robert (Seine-et-Oise), 17 octobre 1880.

Monsieur le rédac teur , Indigné par la brutale exécution dont sont

de nouveau victimes les rel 'gieux, je viens vous demander de vouloir bien faire savoir par la publicité de votre journal, que je mets tout un étage de pion château-, comprenant quinze pièces, à la disposition de n'importe quels religieux qui po'îrrnlcn; manquer d'asile.

• Je puis en recevoir de douze à quinze, ils seront chez moi à proximité de Paris , et j 'ai d'excellents chiens de garde pour les protéger contre les malfaiteurs qui pourraient tenter d'escalader mon mur ou de crocheter mes grilles, derrière lesquels je serai d'ailleurs, en cas de besoin.

Veuillez agréer, monsieur le rédacteur, l 'as-surance de ma considération distinguée.

J . BRAC DE LA PERRIÈRE-, Maire de Santeny.

P.-S. — Prière aux religieux qui viendraient me demander asile d'annoncer, autant que faire se pourra, leur arr ivée.

La presse républicaine jette feux et flam-mes contre M. Brac de la Perrière et réclame hic ei nunc sa révocation comme maire de Santeny.

De courageux citoyens réclament, à l'exemple de l'honorable M. Brac de la Per-rière, le droit d'asile, ils prétendent garder et ils garderont la liberté de recueillir chez eux les victimes du brigandage officiel. Voici la lettre qu'un conseiller général de l'Oise adresse au Figaro :

Paris , 21 octobre. Monsieur le directeur,

Je m'empresse de vous informer que j 'ai ea Normandie, dans le Calvados, au bord de la mer, près Cayeux, un grand château inoccupé, ou l'on pourrait parfaitement loger vingt mar-tyrs de la R. F. Il y a une église à la porte du Parc.

Je le mets entièrement à votre d i spos i t ionP Recevez, monsieur le directeur, etc.

V t e DE GOUSSENCOURT, Conseiller général et membre de la commiss ion dépai't. de l'Oise.

: La vieille générosité française n'est point morte, et si le despotisme de la R. F. cherche à lui mettre des entraves, elle saura se dé-fendre et faire respecter ses droits par tous les moyens et toutes les armes. A c t i o n s J u d i c i a i r e s

Les honteux forfaits des crocheteurs gou-vernementaux ne sauraient rester impunis. Il faut que ces gens-là soient à jamais mar-qués du stigmate de l'infamie, et nous espé-rons que la magistrature française, soucieuse de son intégrité et de son honneur, saura se charger de cette besogne en rendant une éc^itante justice aux Martyrs expulsés. De nouvelles instances sont ouvertes au-près des tribunaux, et le sieur Cazot n'y trouvera que des arrêts et non des services. A Montpellier, les Carmes ont introduit mi référé en réintégration etiam manu militari ; ils ont intenté, en outre, une action au cri-minel et attentat contre les personnes. A Toulouse, le référé introduit contre MM. Merlin, préfet; Massip, commissaire; Car-ton, délégué ; Jeanmaire, inspecteur d'Aca-démie, par la Société civile des pères de famille, propriétaire du collège Sainte-Marie, viendra mardi prochain, 19, devant le tribu-nal civil. La requête; signée de MM. Larrieu-Eslelle, d'Adhémar de Cransac, Albert Def-fès, Villars et consorts, tend à la réintégra-tion immédiate, dans le collège Sainte-Marie, de tous les professeurs, membres de la Com-pagnie de Jésus, expulsés en vertu d'un ar-rêté du pvéfet, sans préjudice de la plainte qui doit être prochainement déposée. D'autre part, le directeur de l'école Sainte-Marie, M. Villars, est appelé à comparaître devant le conseil académique de Toulouse, lequel se léunira en session extraordinaire, le mercredi 20 octobre. C'est M. de Belle-mayre, avocat à la cour d'appel de Paris, ancien conseiller d'Etat, qui présentera la défense de M. Villars. A Saint-Omer, le 16 octobre, les PP. Carmes, expulsés, ont fait signifier une pro-testation au commissaire de police et au préfet du Pas-de-Calais. Ce dernier s'est transporté de sa personne à Saint-Omer. Une action judiciaire est intentée contre lo prélet de police par les RR. PP. Carmes expulsés de leur domicile de la rue de la Pompe à Paris, dans la matinée du 16 octo-bre. Le R. P. Albert, supérieur de ce cou-vent, a conlié la défense des intérêts de la communauté à M0 Benoist, avoué.

Page 27: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR WIRIONEZ (La Vérité) M. Aurélien de Grangeneuve, locataire à

bail récent des immeubles et de la Chapelle des Carmes de la rue Margaux, à Bordeaux, a introduit un référé contre le préfet de la Gironde, pour demander la lovée des scellés et entrer immédiatement en jouissance cles-dits immeubles.

Le préfet éîant absent, le référé a été ren-voyé a huitbine.

Le* démissions Le nombre des démissions de Magistrats

déjà parvenues à la chancellerie est considé-rable; de nouvelles sont imminentes. On n'estime pas à moins de cent démissions celles déjà données ou à la veille de l'être. Nous pouvons affirmer que la joie manifestée par les officieux, à l'occasion du départ de ces magistrats, n'est pas parlagée, tant s'en faut, par tous les membres du gouvernement, ni parmi les membres de la majorité qui ont suivi jusqu'à ce jour la politique opportuniste avec plus de résignation que d'entraînement.

Voici les noms de nouveaux démmission-naires :

Procureur de la République : M. Fusier -Herman, à Segré.

Substituts : MM. Cazabonne, a C;.i;.„..; ; Gorvais, à Mont-do-Marsan.

Juges : MM. Raymond Chnvbonnouze, au Puy ;

Renard, à Loches ; D'Arlot de Saint- Laud, à Lourdes ; Graham, à Guoret: Magnard du Fernay, à GhiUeauroux ; Dareau-Laubadère, à Moissac ; Rourguignat, ù Chartres ; Guillaume, à Saint-Mihiel ; Tenier (instruction), àMor ta^ne .

Nous nous sommes déjà vigoureureuse-ment prononcés contre les démissions des juges qui ne devraient pas abandonner leur siege pour faire ainsi de la place aux affamés de Marianne.

Le parquet d'Orthez tout entier a donné sa démission.

Les journaux de ce matin nous apportent quatre nouvelles démissions à enregistrer :

Procureurs de la République : M. Per r in , à Autun.

Substituts : M. Yernet, à Carpentras. M. Guniac, à Ghaumont. M. Routier, à Arras. Ce qui porte à trente-trois le nombre des

magistrats qui ont à honneur do souffleter Ma-rianne en la personne du triste sire Gozo t.

Voici, comme modèles quelques lettres de magistrats démissionnaires.

Orléans, 19 octobre 1880. Monsieur le garde dos sceaux,

Devant les nouvelles attaques portées en vertu des décrets du 29 mars, je crois de mon honneur et de ma conscience de cesser mes fonctions do juge suppléant.

Les convictions des magis t ra ts qui donnent courageusement leur démission, je les partage entièrement.

Qu'il me soit permis de les imiter dans leur noble indépendance.

Je vous prie donc, monsieur le garde des sceaux, de vouloir bien accepter ma démission.

Daignez agréer l 'assurance de mon profond respect.

H . DCSCHAMPS , Juge suppléant au tribunal

civil d'Orléans. Voici les lettres de M. le baron Boisson -

net, substitut à Arras, et M. Routier, sub-stitut à Saint-Pol :

Monsieur le garde des sceaux, Tenant à ne pas associer mon nom à des

mesures que je blAme, autant au point de vue religieux qu'au point de vue politique, j 'ai l 'honneur de vous prier do vouloir bien accep-ter ma démission.

Veuillez a g r é e r , monsieur le garde des sceaux, l 'hommage de mon profond respect.

Baron BOISSONNET. Voici la lettre de M. Routier :

Monsieur le garde des sceaux, Le parquet de Saint-Pol n'avait encore reçu

aucune instruction relative à l'exécution des décrets du 29 mars 1880. Dans ces conditions

cureur général, en date d'hier, dont jo viens d'avoir connaissance, j 'estime que je paraîtrais, en conservant aujourd'hui mes fonctions, ap-prouver les mesures qui ont été prises dans d 'autres arrondissements. J 'aime mioux faire le sacrifice de ma carr ière que de donner lieu à une semblable appréciation, j'ai donc l 'hon-neur de vous prier de vouloir hien accepter ma démission.

Jo vous prie (l'agréer, monsieur le garde des sceaux, l 'hommage de mon profond res -pect. V. HOUTIEH. •

Intervention diplomatique Indépendamment de la Magistrature, la

Diplomatie va agir à propos des décrets soi-disaut légaux.

En effet on télégraphie do Rome, en date EU 17 octobre :

Le Diritto, annonçant l 'explusion de France de quatre Barnabistos italiens, ajoute que l'am-bassade italienne do Paris fora les démarohes nécessaires pour que leurs propriétés soient respectées

Le Courrier d'Italie annonce que le gou-vernement français exigerait des nouveaux Evèaues à nommer qu'ils adhérassent aux articles organiques. Le Vatican est résolu à combattre ces prétentions.

Le bien pour le mal La Gazelle du Midi nous arrive apportant

en première page le récit suivant : La nuit dernière il y a eu un incendie à Aix

de Provence. On est accouru do toutes parts, et les capucins à leur tour. Dès leur apparition on leur a dicerné un triomphe : Vivent les Capucins ! Et la maison flambait, et les Capucins, mêlés à tous les autres fournissaient l'eau, et l'on criait toujours : Vivent les Capucins!

Voyez-vous ces Capucins qui combattent l'incendie ! Et voyez-vous ce sous-prèfet d'Aix qui ne prolite pas de 1'occasion.pour en-vahir leur couvent par surprise. Ils n'y étaient pas, ils n'auraient pu résister, les ser-ruriers eussent été inutiles. Ce n'est pas fort d'avoir négligé cela. Constans, cet homme, quoique sous-préfet, est capable d'être de la société : il ne faut pas le décorer !

Le mouvement royaliste La Civilisation termine un remarquable a r -

ticle intitulé « acta non verba » par les lignes suivantes :

A un homme d'Etat, nous préférerions encore un héros silencieux.

Qu'il se lève, celui-là, et qu'il oppose aux brigandages de la République l'énergie de ses actes et l'exemple de son courage. Nous lui ferons une popularité : nous le désignerons à tous comme notre chef, comme le précurseur de notre Roi.

Les soldats ne lui mauqueront pas. Nous connaissons dans toute la France

une armée d'hommes jeunes et résolus, qui n'attendent qu'un chef pour marcher contre la République. Toute uue jeunesse royaliste laugu't dans les démonstrations stériles et s'ennuie de l'inaction. "

Elle comprend que la grande affaire, ce n'est pas l'élection d'un conseiller d'arron-dissement, celle d'un député ou d'un séna-teur. Elle sait qu'on ne viendra pas à bout de la Constitution qui nous ruine par des moyens constitutionnels.

Jamair chef de parti n'aura à son service plus de dévouements, ni plus d'aideurs. Jamais le bien de la Patrie n'aura enflammé plus de courages.

L'heure de la lutte décisive n'est-elle pas venue encore? Faut-il attendre que l'anar-chie soit plus complète, les crimes plus nombreux ? Faut-il réserver pour une occa-sion plus favorable les derniers coups ? Du moins il faut, dès maintenant, que notre parti se prépare aux solennels dévouements, et qu'il s'organise, pour le service du Roi, une armée de combat.

Il faut que les discours et les polémiques de presse, au lieu d'épu'ser l'activité roya-liste, ne soient plus que le stimulant des actions plus efficaces et pins sérieuses.

Soyez persuadés qu'en parlant bien nous n'accomplissons que la part la plus facile et la moins utile de notre devoir, et que nous sommes réservés à des tâches plus pénibles et plus glorieuses. Sachons que l'esprit ne supplée pas à la vertu, et que la vertu qui n'est pas active ne compte pas ! La foi qui n'agit point, est-ce une foi s incère?

Nos ennemis appliquent le mot de Dan-ton : « De l'audace ! de l'audace ! et encore de l'audace ! » M. Cazot et ses complices, à défaut du talent de leur maître, s'en sont approprié du moins des maximes.

La République agit à fa mannière : agis-sons à la nôtre. A ses attentats, il faut eniin opposer autre chose que des cris et des discours.

HENRI DES Iioux.

C H R O N I Q U E L O C A L E MORLAIX ET LA BRETAGNE

On nous fait rem arquer au dernier mo-ment un petit entrefilet caché au milieu de YAvenir de Morlaix, et comme toujours anonyme.

Les gens de ce journal, que leurs occu-pations habituelles el leur éducation pre-mière ont sans doute préparé à juger avec compétence de la dignité et de l'indcpen-dnnee d'un écrivain versent de nouveau sur ma tète un flot d'injures malpropres.

Je ne les relèverai point. Le pied sé re-fuse à fouler toutes les ordures et le poing se lasse à cogner sur le caoutchouc. Mes lecteurs connaissent les sentiments que m'inspirent des adversaires aussi discour-tois qu'invisibles. Meslecteurs m'ont donné des témoignages de sympathie. Je n'ai jamais ambitionné d'autre récompense et je ferai mes efforts pour continuer h la mériter à l'avenir.

Prê ta partir pour un long voyage, mon cœur reste au milieu d'eux et ma plu-me également. Je dirigerai de loin, mais avec autant et plus de zèle que de près la discussion politique et la polémique locale.

Mes amis sauront où me trouver quand ils en manifesteront le désir et mes ennemis quand ils en éprouveront le besoin.

Mais les criailleries de ces derniers ne m'ennuieront point. Je les préviens qu'ils ne me verront jamais en face que pour des affaires sérieuses.

Quant aux calomnies qu'ils répandront sur mon compte, je ne puis les empêcher d'être formulées, ni m'empêcher de les mé-priser profondément avec leurs auteurs.

Rien ne m'arrêtera dans la voie que j e me suis tracée dans ce pays-ci et qui est de combattre îi outrance la République et ceux qui la soutiennent. Non rien, pas même les tentatives cyniques de désunion essayées dans nos rangs.

Nous sommes unis et nous resterons unis, parce que nous savons tous que nous vivons en un temps de lutte et que le pre-mier devoir est aujourd'hui de marcher en avant et d'attaquer vigoureusement ceux qui nous font obstacle et qui se rendent d'ail-leurs indignes de toute pitié par leurs atta-ques perpétuelles contre la religion et contre ses ministres.

Taut pis pour ceux qui recevront des éclats d'obus dans la bataille ! Qu'ils se contentent de forge : leur fer, d'administrer leurs remèdes ou de vendre leurs épiceries. Ils seront à l'abri des accidents. Sinon, je les avertis que nous ne serons pas dupes de leurs pleurnicheries, pas plus que nous n'avous été intimidés pas leurs menaces.

P . D E LÀMASE.

Dans la nuit du vendredi au samedi, les habitants de Morlaix ont été réveillés subi-tement par le son éclatant du clairon. Une nouvelle inondation menaçait la ville. La crue a atteint son maximum vers huit heures du matin. Les dégâts sont moins consi-dérables que le 10 octobre, mais assez sérieux cependant. Le désastre est dû aux mêmes causes, c'est-ii-dire à la même incurie de la municipalité. Vingt-sept républicains avertis n'en valent pas un.

THE4TRË r.AIÏ LET Aujourd'hui samedi, Le ISossu ou le

Petit r»arisïeu, drame en 10 tableaux à grand spectacle, par MM. A. Bourgeois et Paul Féval.

LTae création utile. Une société de création récente : la Rente

mutuelle, s 'inspirant de l 'idée du jour , la dé-mocratisation des affaires et du Crédit vient offi'ir aux capitaux de participer, sans courir aucun risque, aux avantages considérables dont ont été seuls à profiter jusqu'à ce jour les gros capitaux.

Avant de laisser la parole à lu Rente m u -tuelle, examinons d'abord ce qu'elle est, ce qu'elle veut et quels sont ses moyens d 'ac-tion.

La Société la Rente mutuelle, qui vient à peine de naître, est déjà armée de pied en cap, elle se présente avec des affaires con-sidérables qui existent depuis nombre d 'an-nées, sont placées au premier rang parmi les grandes affaires commerciales du pays et réa-lisent chaque année, les preuves en sont faites, des bénéfices des plus importants. Voici ce qu'elle est !

Ce qu'elle veut, c'est favoriser d'une m a -nière réelle le développement productif des affaires industrielles et commerciales f ran-çaises, d'une solidité éprouvée, d'un rapport certain ; soit en s'y intéressant, soit en leur procurant les capitaux nécessaires à l 'ac-croissement de leur production ou à l 'amé-lioration de leurs procédés et d'arriver, à l'aide de cet omnium d'affaires de premier ordre, à constituer un ensemble de revenus se consolidant, se garantissant les uns par les autres et de réaliser ainsi, grâce à cette mutualisation, à ce groupement de revenus, l'idée de rente mutuelte qui a présidé à sa création.

Les moyens d'action de la Société La Ri'iile Mutuelle, — c'est ici que son rôle se développe dans sa puissante utilité, — c'est d'offrir aux capitaux isolés, les moyens de participer dans une proportion déterminée, se réalisant par un accroissement annuel du capital engagé, et sans qu'il y ait aucun risque de pertes à courir, aux avantages ré-servés jusqu 'à ce jour aux gros capitaux.

Cette application nouvelle de la participa-tion aux bénéfices sans donner lieu à aucun risque de perte, sera réalisée par les Emis-sions d'Obligations de la Rente Mutuelle à remboursement progressif dont la l r o série comprenant 100,000 obligations de cent francs sera offerte à l 'Epargne du 20 au 80 de ce mois.

Les obligations à remboursement pro-gressif do la Rente Mutuelle, rapportant net d'imj ôt ri 0 /0 par an, payables par trimestre, sont remboursables par voie de tirage an-nuel, à MO, 120, 130, 140, 150, 100,170, 180, 190 et 200 IV., et cela dans un délai de 1 à 00 ans.

Sur lo montant intégral des obligations souscrites une somme sera affecté© à l 'achat

d une quantités de Rentes suffisantes qui sera déposée à la Banque de France ; Chaque année il sera prélevé sur les intérêts de ses Rentes une somme égale au montant des obligations à rembourser ; les arrérages des Renies restantes seront ajoutés au surplus et capitalisés avec elles, de sorte que l'année suivante la quantité plus grande de Rentes déposées produira un capital plus important et permettra ainsi d'augmenter successive-ment le chiffre et le taux des obligations à rembourser. Un comité sera nommé parles obligataires eux mômes pour contrôler l'emploi des fonds destinés à reconstituer le capital et à assurer le service de l'amortissement et du rem-boursement progressif, de telle sorte que, sur ce point, contrôlant eux-mêmes les opé-rations effectuées, aucun doute ne pourra subsister s,ur leur complète et indiscutable réalisation. Le remboursement progressif des obliga-

tions est donc assuré d'une manière mathé-matique par le dépôt, à la Banque, de la quantité de Rentes françaises voulues pour en garantir l'amortissement complet.-

Le service régulier des intérêts au taux de 5 0/0 net par an, est garanti d'une ma-nière également indiscutable parles revenus des affaires appartenant à la Société et qui dépassent à l'heure actuelle 750,000 francs ce qui représente une fois et demie la somme

•nécessaire pour le paiement des intérêts à 5 0 / 0 sur les 100.000 obligations objet de l'émission qui va avoir lieu.

Ce placement ^assure donc aux capitaux, sans qu'il existe aucune éventualité de risque ou de réduction, un intérêt de 5 0/0 net par an et une augmentation de capital se calcu-lant à raison de 30 0 /0 tout les cinq ans et arrivant à 400 0/0 au bout de 60; ce qui constitue un placement de premier ordre, avantageux et rémunérateur, dans un mo-ment où l'on peut à peine retirer 3/2 à à 4 0/0 de son argent si l'on veut qu'il soit placé en toute sécurité.

Nous ne doutons pas du bon accueil ré-servé par l'Epargne aux obligations à rem-boursement progressif de la Rente mutuelle.

GUSTAVE LAZARD.

^HERNIES Guérison radicale par le bandage électro-médical l l iRIE frères,

médecins-spécialistes-inventeurs, à Paris, n° 46, rue de l'Arbre-Sec. M. MARIE jeune fera lui-même l'application de ses appareils, à MORLAIX, le samedi 30 octobre, de 9 heures du matin à 8 heures du soir, Hôtel de l'Eu-rope; ensuite à Brest les 31 octobre et 1 e r

novembre, Hôtel de la Rourse. M. MARIE reviendra visiter Morlaix le 29 avril 1881, Brest les 30 et l o r mai.

Désirant soulager tout le monde, riches et pauvres, M. MARIE fera de grandes con-cessions aux ouvriers.

.Jusqu'à ce jour, les bandages n'ont été «que de simples appareils pour contenir les

Hernies, MM. MARIE frères, médecins her-niaires à Paris, 46, rue de l'Arbre-Sec, ont résolu le problème de guérir radicalement les personnes atteintes de cette maladie au moyen du bandage électro-médical, qui, par son action électrique, resserre et cicatrise l'ouverture herniaire et assure la guérison radicale en peu de temps. Ce résultat a lieu sans faire éprouver aucune souffrance, et n'empêche pas de vaquer à ses travaux habi-tuels.

Bénéfice de l'Electricité La hernie n'étant que la conséquence

d'une dilatation de l'anneau inguinal, dila-tation ayant pour cause, le plus souvent, un effort, un faux pas, la toux, les vomissements, la constipation, l'action de se moucher ou d'éternuer, l'équitation, etc., et se produi-sant toutes les fois qu'une secousse plus ou moins forte vient agir en contre-sens sur les anneaux inguinaux, elle cause une dila-tation de ces ouvertures naturelles. Les v is -cères contenus dans l'abdomen et qui repo-sent sur eux s'y engagent et forme une grosseur dans l'aine qu'on appelle hernie ou descente, suivant son degré de développe-ment. y

L'électricité médicale, employée locale-ment, produit le resserrement de ces an-neaux, c'est-à-dire leur fait reprendre leur force et leur élasticité naturelle, de telle manière que les viscères contenus dans l'abdomen, et qui, comme nous l'avons dit, reposent sur eux, ne peuvent plus s'y enga-ger ; la guérison de la hernie est alors radi-cale.

L'électricité médicale a, outre cette action contractante, celle de donner de la force et de la tonicité aux muscles et aux nerfs qui entrent dans la formation des anneaux ingui-naux, ce qui empêche toute récidive.

Dans la pelote (ou pommé) de nos ban-dages électro-médicaux se trouve inclus un appareil électro-médical d'où se développe constamment un courant électrique, qui, sans danger ni douleur, détermine lo résul-tat que nous avons décrit plus haut, c'est-à-dire la guérison radicale.

Le résultat est le même pour le cas de hernies crurales, ombilicales, etc.

Le Gérant : J . - P . L E B R A S .

Page 28: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR WIRIONEZ (La Vérité)

Mercuriale MORLAIX. Marché du «[octobre 1880

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F. PERSON, MÉRIADEC, ET GUÉGUEN

Suivant acte sous seing privé en date du 30 septembre 1880, enregistré, il a été for-mé une société en nom collectif, entre : MM. François PERSON, négociant, Vincent-Antoine MÉRIADEC, capitaine au long-cours, et Léon-Hervé GUÉGUEN, négociant, tous demeurant et domiciliés à Morlaix ; pour l'exploitation des produits du pays : beurre, miel, etc., du charbon de terre, lard et grains étrangers.

La durée de la société est fixée à quinze années, à partir, du 1er octobre 1880 pour finir le l r octobre 1895.

La raison sociale est : F. Person, Méria-dec et Guéguen.

Le capital social est de quatre-vingt-dix mille francs à fournir par tiers, soit trente mille francs pour chacun des asso-ciés, payables au fur et à mesure des besoins sociaux.

Provisoirement, le siège social est fixé à Morlaix, Voie-d'Accès, 19 (rue de Bourret).

Les affaires de la Société seront gérées et administrées par les trois associés, dont chacun aura la signature sociale.

Déposé au greffe des Tribunaux de Com-merce et de la Justice de Paix, de Morlaix, le 22 octobre 1880.

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S'adresser, pour visiter cette forme, soit au jermier, soit à M. Mesdon, propriétaire à la Villeneuve-Gréis-Huella, en Ploui-gneau, et pour tous autres renseignements, à M* A. de Lansalut, notaire.

Etude de M 4 HENRI V É R A N T , Notaire à Morlaix, rue de Paris, n° 7.

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en titres de rentes françaises déposés à la B a n q u e d e F r a n c e .

Ces rentes françaises, ainsi que leurs inté-rêts accumulés, assurent l'amortissement des obligations par voie de rémboursement pro-gressif. C'est ainsi que les obligations é m i s e s à 1 0 0 f r . se trouveront successivement r e m -b o u r s é e s à 1 1 0 , 120 , 130 , 140 , 180, 160, 170 , 180 , 1 9 0 e t 2 0 0 f r . ; dans une période de un à soixante ans.

Ajoutons que les obligataires eux-mêmes auront la surveillance de leurs intérêts par le Comité qu'ils nommeront pour contrôler l'em-ploi des fonds destinés à reconstituter le capi-tal et à assurer le service de l'ammortissement et du remboursement progressif.

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définitivement traitées par la Société, assurent le service régulier des intérêts des obligations émises.

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L s MAIRE,

Page 29: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

f l i p p

Uri N u m é r o s MERCREDI 27 OCTOBRE 1880

A B O N N B U B N T B

ANNÉE 4« 86

v:\..a:; : ; ' ïW,

Poor tout ce qui concerne la rédaction. • adresser à M. DE LA.MA8E, rue de Brest, 1.

H n'est pas tenu compte des lettres anony-me*. — Lem manuscrits non inséré» ne son: pas rendus. — (Affranchir).

M. J.-F. US BRAS, gérant.

J O U R N A L P O L I T I Q U E P A R A I S S A N T LE M E R C R E f u RT L E S A M E D I l%t ^ " i, * '

A N N O N C E S :

Morlaix (ville,. * Département ! '' Réclames ' ' ' ' ' 2 0 -H n P a l o ^ M 7 ™wames. . r f ! , 30 -

3 16 d é p a r l e m e n t ' 16 fi \\ On est prié de remettre les annonces, au plus tard, la veille .. <*e la publication du Journal.

Adresser à M « J. HASLâ Tout ce qui concerne l'Administratio

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'¡i> ¡i; r' <••- .11.

S O M M A I U £

L E S PRODUITS DE LA RÉPUBLIUUK. M . THIERS ET LES CONGRÉGATIONS RELIGIEUSES. L A RÉPUBLIQUE JUGÉE PAR LES RÉPUBLICAINS. CHRONIQUE DU BRIGANDAGE. AfFAIRE ClSSEY. L E S MÉSAVENTURES DU PRINCE JÉRÔME. NOUVELLES POLITIQUES. CHRONIQUE LOCALE. CHRONIQUE AGRICOLE. MOUVEMENT DE LA POPULATION ET DU PORT. MERCURIALE. — B O U R S E .

LES PRODUITS de la République

Í

La République actuelle u'est pas plus que ses devancières an régime de liberté, mais en revanche elle nous donne des produits qui lui mériteront dans l'histoire un nom peu flatteur pour ceux qui la conduisent.

Depuis les petites choses jusqu 'aux gran-des tout se disloque et va de travers.

Ce qu'il y avait de respectable tend à ne plus l'être, et ce qui était mauvais est de-venu pire.

Jamais on n'avait attaqué avec un pareil acharnement la religion, la magistrature et l'armée.

Pour la religion, une persécution basse et tellement odieuse dans la forme, que les révolutionnaires les plus fous en sont ré-voltés.

Jamais on n'avait vu la magistrature di^ visée comme maintenant et rendant des sentences contraires dans des causes iden-tiques.

Jamais on n'avait vu tant de haine contre les chefs de l'armée, avec les diffa-mations, les procès scandaleux.

Et les concussions dans les services ad-ministratifs ; et les égarements du Suffrage universel ; et la réhabilitation de la Com-mune; et la licence extraordinaire dans les mœurs et dans les écrits jetés en pâture au public...

Ne dirait-on pasque la République, bou-leversant toutes les convenances sociales, trouble les tètes, fait divaguer les autorités, excite les malfaiteurs, les fanatiques et les industriels sans honneur ?

Est-ce que depuis 1 8 7 0 le vent de folie a cessé de souffler sur la France ?

Nous avons vu des électeurs rougir du choix qu'ils avaient fait, et puis, par un retour inexplicable, élire de nouveau des hommes que l'opinion publique semblait avoir condamnés.

Nous voyons des journalistes condamnés sévèrement pour avoir défendu la liberté de la presse ; et nons voyons d'autres jour-nalistes, après une condamnation, faire dans des réunions publiques l'aj ologie de l'assassinat.

Nous voyons interdire des meetings en faveur de Ta paix ; et nous voyons un Par-lement souffrir que la Constitution soit violée.

NousT voyons chasser les professeurs de la morale divine ; et l'on nous jette à la figure, dans les rues, des feuilles imprimées qui contiennent des ordures et des infamies

Et fendant que de vénérables prêtres sont odieusement arrachés de leurs cou-vents, là police regarde d'un œil paterne la prostitution polluler partout dans des proportions inouïes jusqu'à ce jour.

Et les rôdeurs de barrière, qui étaient une troupe, sont devenus un peuple.

Et pendant que les attaques nocturnes n'ont jamais été si nombreuses, on révoque

¿ f / S e n t s de ville qui se permettent de donner des coups de 'sabre aux étrangleurs et aux assommeurs de nuit.

nnAhDÇa> î l a i s o u a l lons-nous donc avec une République pareille qui donne des fruits si étranges, et avec des politiciens qui impitoyables pour tant d'honnêtes gens, semblent réserver toutes leurs indul-gences pour la canaille.

M. T h i e r s e t les congrégations religieuses

9 n n o u s communique la lettre suivante

Saiiit^Hilafre 8 r M' T h i 6 r S à M ' B a r t h é l e m y ' •j

Mon cher ami,

Voic i mon avis sur vos questions fort im-portantes du moment présent. V o u s c o n -naissez 1 entêtement ordinaire de mes opi-nions politiques, sociales, économiques« vous savez aussi mon peu de goût pour te deputation. V o u s êtes donc bien convaincu que j e ne ferais pas le sacrifice d'une seule de mes façons de penser à la multitude élec-10 la 16i

Mais j e suis quelquefois dépité en vovant les sottes opinions que me prêtent plusieurs de v o s amis a l 'égard du clergé ; il me sem-ble qu après avoir lu ce que j 'a i écrit sur le Concordat, i ls devraient être un peu plus éclairés sur m e s sentiments vrais .

J'ai toujours cru qu'il fallait une religion positive, un culte, un clergé, et qu'en ce genre ce qu'il y avait de plus ancien, était ce qu 1 y avait de meilleur ; comme c'était ce qu il y avait de plus respectable. A u j o u r -d nui que toutes les idées sociales sont p e r -verties, et qu'on veut nous donner, dans chaque vi l lage, un instituteur jacobin, j e regarde le curé comme une indispensable rectification des idées du peuple.

Il lui enseignera au moins, au nom du Christ, que la douleur est nécessaires clans tous les états, qu'elle est la condition de la vie, et que, quand les pauvres ont la fièvre, ce ne sont pas les riches qui la leur envient.

Sans salaire, il n'y a pas de clergé. B e a u -coup de prêtres catholiques se trompent à cet égard, et s ' imaginent qu'en renonçant au salaire, ils seront affranchis de l'Etat. Ils ne seront affranchis que de la peine de tou-cher leur argent , voilà tout. L e j o u g sera de fer pour eux comme pour nous tous, et ils mourront de besoin clans leur servi-tude a g g r a v é e .

Qu'on soit bien convaincu que, dans les neuf dixièmes de la France, on laisserait mourir de faim les prêtres. E n V e n d é e peut-être on les nourrirait ; de grands propriétai-res pourront former une caisse où il y aura quelques millions, ce dont j e doute, et Dieu sait ce qu'on fera de ces mil l ions!! . Je ne cesse , mon cher ami, de vous le dire depuis deux mois : avec ce système, nous ferions rétrogader la France jusqu 'à l 'Irlande.

Quant à la liberté de l 'enseignement, j e suis changé. Je le suis, non par une révolu-tion dans mes convictions, mais par une r é -volution dans l 'esprit social.

Quand l 'Université représentait la bonne et sage bourgeoisie française, enseignait nos enfants suivant les méthodes de Rollin, don-nait la préférence aux saines et vieilles é t u -des classiques sur les études physiques et toutes matérielles de l 'enseignement profes-sionnel; o h ! alors, j e lui voulais sacrifier la liberté de renseignement. Aujourd 'hui j e n ' e n s u i s plus là.

E t pourquoi ? ^ L 'Univers i té tombant aux mains dès ma-

térialistes et des jacobins prétend enseigner à nos enfants un peu do mathématiques, de physiaue, de sciences naturelles, et beau-coup de démagogie . Je ne vois de salut, s'il y en a, que dans la liberté de l ' ense igne-ment.

Je ne dis pas qu'elle doive être absolue et sans aucune garantie pour l'autorité p u -blique, car enfin s'il y avait un enseignement Carnot et a u - d e l à un enseignement Blanqui,

j e voudrais bien pouvoir empêcher au moins le dernier.

Mais, en tout cas, j e répète que l 'ensei-_ 1 /

clergé, que j e n'aurais point accepte pour beaucoup de raisons, me semble maintenant meilleur que celui qui nous est préparé.

Telle est ma façon de penser sur tout cela. Je suis tout ce que j ' é ta is ; mais j e ne porte mes haines et ma chaleur de résistance que la où est aujourd'hui l 'ennemi. Cet ennemi, c est la démagogie, et j e ne livrerai pas le dernier débris de l'ordre social, c ' e s t - à - d i r e 1 établissement catholique.

THIERS. — «0800000» •

L a République Jugée par les républicains

L e National, examinant la situation p r é -sente, croit qu'il n'y a pas un ressort du gouvernement qui ne soit faussé, pas un or-gane de la vie publique qui ne soit atteint d'une lésion secrète ou visible :

Partout cette faiblesse intime, cette anémie politique fait sentir ses effets ; partout éclatent des sympômes menaçants. Dans un pays où abondent les lois autoritaires, où l 'administra-tion est censée pouvoir tout, on ne vient à bout d'aucune difficulté. On a laissé empoisonner Par is pendant plusieurs mois, sans que deux préfectures et deux conseils d'hygiène aient seulement pu opposer le moindre obstacle au mal. On a laissé se développer et fleurir une littérature immonde dont les effets seront sans cesse plus redoutables ?

Les scandales mêmes qui nous amusent ne devraient-ils pas nous effrayer ? Les historiens prétendent voir dans les procès retentissants qui ont marqué les derniers temps de la mo-narchie de juillet un avertissement que les contemporains ont compris trop tard. Nous ne faisons aucun rapprochement, car le gouver -nement de juillet ne reposait pas sur le suffrage universel. Il n'en est pas moins vrai que tout ce qu'on voit, tout ce qu'on entend, tout ce qu'on lit, tout ce qui fait du bruit et du tapage enseigne au pays le mépris ou la défiance : tout favorise les révolulionnaires.

Nous ne craignons pas qus les révolution-naires l 'emportent dans les prochaines élec-tions, mais nous avons peur qu'ils fassent assez de conquêtes pour provoquer dans l'opi-nion publique une réaction dangereuse.

miOCOCCCW-»

Chronique du Brigandage L e s R é c o l l e t s d 'Avignon

Aussitôt que M. Schenarb, préfet de V a u -cluse, a informé le gouvernement que les Récollets d 'Avignon avait muré, en dedans, la porte de leur couvent et qu'ils se prépa-raient à opposer aux agents chargés de l'exécution des décrets, la résistance la plus é n e r g i q u e , M. Constans a envoyé sur les lieux une escouade d'agents de la police sec iê te pour prêter main forte aux autorités locales.

Parmi les notabilités du parti conservateur enfermées dans le couvent pour assister les religieux au moment de l 'expulsion, 011 cite le jeune comte Hélion de Barrème dont la popularité est très grande dans le Midi, et qui est résolu, dit-on, à repousser la force par la force.

Notre correspondant nous écrit que l 'agi-tation des esprits est extrême a Avignon et que dans les deux camps on est prêt à se ruer les uns sur les autres.

A f f a i r e C I S S E Y La triste affaire du ministère de la guerre

s 'aggrave encore. Nous lisons en effet dans le Journal officiel :

Le ministre de la guerro a adressé au géné-ral de Gissoy, la lettre suivanto :

« Par is , le 19 octobro 1880. « Mon cher général,

« J 'ai sous les yeux la lettre que vous m'avez adressée pour demander au Gouvernement d 'ordonner une enquête sur vos actes.

« En ce qui concerne les actes d'un officier • de I armee, quel que soit son rang, il ne peut y avoir que deux sor tes d 'enquête : la pre-miere s applique a des faits d'un caractère pu-remen disciplinaire, et elle a lieu devant un conseil d enquête, suivant les règles 'établies par le decret du 29 juin 1878; la séconde porte s u r des faits prévus par la loi pénale relevant de la juridiction des conseils de guerre, et elle a pour point de départ un ordre d'informer donne par 1 autorité militaire compétente «

« Dans l'àffaire dont il s 'agit, le fait que j'ai dû retenir est la divulgation, dans un procès buées d e u x l e t t r e s <ïui v o u s étaient a t t r i .

.. ^Ç0,"1™6 v o u s n ' e n avez pas contesté l 'authen-ticite, le Gouvernement n'a pas j ugé nécessa i re de consulter un conseil d'enquête, et il a décidé que votre commandement vous serait re t i ré non pas sur votre demande, comme vous l 'affir-mez. dans votre ordre du jour aux t roupes , rmus a titre de mesure disciplinaire, mesure grave, eu égard à vos services militaires et à la haute position que vous occupez dans l 'armée.

« Quant aux autres faits qui vous sont imputés par certains journaux, ils ne seraient pas jua-ticiables du conseil d'enquête, mais du conseil de guerre . Je n'ai pas trouvé dans ces attaques, m dans 1 examen des faits, les éléments d 'un ordre d informer. Donner un ordre semblable, uniquement sur votre demande, serait cont ra i re aux principes ju r id iques les plus cer ta ins . Vous invoquez à cet égard un précédent qui n existe pas. G'est à vous seul qu'il pourrait appartenir de poursuivre devant les t r ibunaux les auteurs des imputations dont vous vous P i a i S n e z - « F A R R E . »

Il résulte de cette étrange lettre que le ministre de la guerre actuel a moins de souci de l 'honneur de son prédécesseur, d un général plus ancien, qu'il n'en a eu de celui d'un lieutenant-colonel. En effet, le procès contre le Ganlois a été fait à la r e -quête du ministère public et aux frais de 1 Ltat, sur la plainte de M. Farre, ministre et aujourd'hui à M. le général de Cissov d e ' mandant des j u g e s , le même répond : « A l l e z en chercher où vous voudrez , à v o s frais. Je n'en ai pas pour vous. »

L'ordre du jour suivant a été adressé par M. le général de Gissey aux troupes du 11° corps :

« Pour confondre d'infûmes calomniateurs, sans que la dignité du commandement en chef paisse être atteinte, j 'ai demandé au ministre de la guerre de me relever de mes fonctions. Ma demande a été accueillie. Par décret en date

| du 16 octobre, je suis remplacé dans le com-mandement du 11e corps par le général de d i -vision Zentz.

« En attendant l 'arrivée de mon successeur , j e remets le commandement, à dater du 48 oc-tobre, au plus ancien divisionnaire, le général Benoist, commandant de la 21e division d'in-fanterie.

« Je ne veux pas me séparer de vous sans vous dire combien j 'ai été constamment sa t i s -fait de votre manière de servir , de votre disci-pline, de votre amour du travail. Je ne doute pas que mon successeur ne t rouve en vous le môme zèle, les mômes efforts, le môme dévoue-ment patriotique. En ce qui me concerne, atten-dez avec confiance le résultat de l'enquête; elle montr era que votre ancien Général n'a jamais cessé d'être digne d'un passé dont il a i e droit d'être fier et de l 'honneur qui lui avait été fait lorsqu'on le mettait à la tète du 118 corps . »

A la suite de son ordre du jour , les off i -ciers de la garnison de Nantes avaient cru devoir offrir à M. le général de C i s s e y un punch d'adieu.

L e général a décliné eu ces termes cette invitation :

Quartier-gvnôral à Nantes, 18 octobre, Messieurs,

Je vous remercie de l'invitation que vous m'avez adressée, et j 'en remercie tous m e s ca-marades.

Dites que l'unanimité de leur résolution m'a profondément touché.

Je suis bien heureux et bien fier de ce témoi-gnage d'affection et de respect à celui qui, pen-dant plus de deux ans, a été votre chef.

Je ne puis cependant accepter votre invita-tion, à laquelle la malveillance ne manquerait pas de prêter une signification bien éloignee, je le sais, de la pensée d'officiers aussi disci-plinés que vous.

Recevez, messieurs , l 'assurauee de ma con-sidération auss i distinguée qu'affectueuse.

Général de GISSEY,

Page 30: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

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Cette règle; qui privait, des bienfaits du crédit une classe considérable de négociants et d'industriels qui habitent les petites villes ou la campagne, vient d'être modifiée p a r le Conseil Général de la Banque.

A l'avenir, les.négociants domiciliés hors du chef-lieu des Succursales pourront être, avec l'approbation du Gouvernement de la Banque, admis au Compte Courant, avec faculté d'escompte, sans condition de rési-dence.

La remise des bordereaux d'escompte,

l'envoi des fonds, et en général toutes les opérations effectuées entre la Banque ou ses Succursales et les Comptes Courants extérieurs pourront se faire par correspon-dance.

Los Directeurs des Succursales ont reçu les instructions nécessaires pour la mise à exécution de ce.-; nouvelles mesures, et ils les porteront à la connaissance des négo-ciants intéressés.

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Louée à M. Ollivicr Nédellec jusqu'au 29 septembre 1885, moyennant un piùx de ferme annuel de trois cent quarante-cinq francs et le paiement des contributions. En outre, il n été payé 180 fr. de commission.

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Cette ferme se compose de :

Terre labourable 2 h. 83 a. 74 c. Pré 15 95 Taillis 9G 17

Total de'la contenance. . 3 h. 95 a. 8G c.

Mise à prix, huit nulle cinq cents francs, ci f r .

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S'adresser, pour visiter cette ferme, soit au jermier, soit à M. Mesdon, propriétaire a la Villeneuve-Crois-Iluella, en Ploui-gneau, et pour tous autres renseignements, à M°'A. de Lansalut, notaire.

Pour traiter, s'adresser à Mm0 veuve CADIOU, à Plouigneau, ou à Me PRIGENT, avocat à Morlaix, rue de Paris, n° 17.

LA RENTE MUTUELLE SOCIETE ANONYME

Capital réalisé : 11 ,300,000 f r ancs

Constituée su ivan t acte déposé chez M 0 POTHIER DE LA

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Produisant C i n q F r a n c s d'inièrèt annuel net d'impôt

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les l w Janvier, Avril, 1er Juillet, Octobre J ou i s s ance l o r Oc tob re 1880

G a r a n t i e d u C a p i t a l

Sur le produit de l'dmission, il sera prélevé une somme suffisante que la Société convertira en titres de rentes françaises déposés à la B a n q u e de F r a n c e .

Ces rentes françaises, ainsi que leurs inté-rêts accumulés, assurent l'amortissement des obligations par voie de rémboursement pro-gressif. C'est ainsi que les obligations ém i ses à 100 fr. se trouveront successivement rem-boursées à H O , 120, 130, 140, ISO, 160, 170, 180, 190 et 2 0 0 fr. ; dans une période de un à soixante ans.

Ajoutons que les obligataires eux-mêmes auront la surveillance de leurs intérêts par le Comité qu'ils nommeront pour contrôler l'em-ploi des fonds destinés à reconstituter le capi-tal et à assurer le service de l'ammortissement et du remboursement progressif.

G a r a n t i e d e » i n t é r ê t s

Dès aujourd'hui, les affaires toutes françaises, définitivement traitées par la Société, assurent le service régulier des intérêts des obligations émises.

En effet, la Ren t e Mu t ue l l e peut justifier actuellement d'un revenu de Sept cent cinquante mille francs par an, calculés sur les bénéfices réalisés pendant ces trois dernières années et représentant une Ibis et demie l'intérêt des cent mille obligations faisant l'objet de l'émis-sion.

R C M R O U I t S E l I E K T P R O G R E S S I F

Conformément au Tableau d 'omonis sement annexé aux Statuts .

Le Docteur G . - I I . H ï l c k o l d » , chirur-gien-dentiste, enregistré au Collège royal des chirurgiens d'Angleterre , dentiste du Collège de Saint-François-Xavier, à Vannes, du Sacré-Cœur, à Quimper, ri e la Retraite, à Vannes et des principales familles de la Bretagne, a l'honneur de prévenir qu'il est visible désormais à Morlaix, hôtel de Provence, les 15, 10 et 17 de chaque mois.

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Gerii fié par ïImprimeur soussigné, En Mairie, ii Morlaix, le 27 Octobre 1880,

Vu pour la légalisation de la signature ci-contre, LK MAIRK,

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4 ANNÉE — 87 Un Numéro s SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

J O U R N A L P O L I T I Q U E P A R A I S S A I T LE M E R C R E D I E T L E S A M E D I

Pour tout ce qui concerne la réfaction, s'adresser & M. DH LAMASE, rue de Brest, 1.

Il n'est pa* tenu compte des lettres anony-mes. — Les manuscrits non insérés ne son: pas rendus. — (Affranchir).

M. J . -F . LU BRAS, gérant.

A B O N N E M G N T g t ANNONCES« . . . . . la ligne

Annonces judiciaires 2 0 c. •*— diverses 2 0 —

Réclames 30 — On est prié de remettre les annonces, au plus tard, la veille

de la publication du Journal.

Adresser à M— J . HA.SUÈ Tout ce qui concerne l'Administratio

les Abonnements et Je3 Annonces, rue de Brest, 36.

(AffranchirJ.

Morlaix (ville), , , Département. . . , , Hors le département

opportuniste. A quoi bon opérer par la force brutale quand on est à peu près as-suré d'avoir pour soi l 'apparence de la lé-galité faussée !

Le Tribunal des conflits se réunit le 4 novembre. Il est à peu prèscertain que ce tribunal, dont la majorité amovible se com-pose de créatures du gouvernement, se prononcera contre les victimes des atten-tats du 29 juin et du 30 octobre. Elle les renverra se pourvoir dev ant les conseils de préfecture ou le conseil d'Çtat. Or, ces deux juridictions s'empresseront de légi-timer les violations de personnes et de propriétés accomplies h ces dates, ce qui permettra d'en accomplir de nouvelles et le tour sera joué.

C'est très-simple, en effet. Au lieu des juges naturels que vous réclamez, que l'équité la plus élémentaire indique, on inveute un tribunal révolutionnaire quel-conque qui vous condamne, et vous devez vous estimer bien heureux s'il vous laisse la tète sur les1 épaules.

M. Jules Ferry a déjà fait l'essai de cette tactique avec la création des conseils académiques dont nous flétrissons les ciniq tes arrêts.

C'est très-simple, nous le répétons, mais c'est aussi très-hypocrite et nous ne savons point s'il faut mépriser les violents plus que ces faux modérés.

Du reste, les catholiques ne se laisseront point prendre à cette manœuvre immorale et ne se laisseront point surprendre.

Depuis que l'exécution des décrets est suspendue comme une menace sur la tète des congrégations non autorisées, des gardes d 'honueur, composées d'hommes appartenant h toutes les classes de la so-ciété, se sont constituées dans l 'intérieur des couvents. Le rédacteur d ' 4 r Wirionez se fait un titre d'honneur d'avoir été-inscrit au nombre des défenseurs des reli-gieux. Il les protégera comme les hôtes les plus aimables et en même temps les plus capables d'inspirer le dévouement.

C'est la gui-rre civile immanente, et les événements récents de Rennes, de Vannes et de Chollet, démontreut surabondamment que la religion persécutée suscite partout les mêmes explosions de colère.

Nous ferons notre possible pour que les choses ne soient point poussées à la der-nière extrémité, mais forts de notre droit, confiants dans la justice de Dieu, nous sommes préparés à tout.

P. DE L.

des agitations de la nature la plus grave et même des menaces de guerre civile.

Après les élections de 1877, lorsque le pays tout entier, sauf quelques intransi-geants de la réaction, ¿'était rallié franche-ment à la République, au lieu de pratiquer largement la politique d'apaisement, de con-ciliation, de tolérance et de liberté, on a inauguré violemment une politique de com-bat, de violence, d'ostracisme et d'oppres-sion. Jamais le Vse victis ! n'a été proclamé avec plus de rigueur. L'épuration de l'admi-nistration, de l'armée, de la magistrature n'a été qu'une hécatombe de vaincus et une curée des places. Qui peut dire les haines que l'on a semées, par de brutales révoca-tions, parmi des milliers de familles à qui on a enlevé leur pain, et parmi tant de fonction-naires qu'on a violemment rejetés dans l'op-position ?

Mais qu'est cela auprès de la lutte engagée contre l'Eglise ? Ah ! les imprudents qui n'ont pas vu quelles passions terribles ils allaient exciter partout ! La campagne fatale des décrets avait pour but de détruire le clé-ricalisme ; elle lui a donné, au contraire, une force immense. Dès qu'elle a pris la forme odieuse d'une persécution, elle a rallié à la cause des congrégations, devenue la cause du droit et de la liberté, tous les esprits libéraux, tous les tièdes dont la foi endormie s'est réveillée ; en même temps, elle a fourni des armes à tous les partis hostiles, désor-mais unis pour la défense de la religion. L'agitation, sortie du terrain politique, est descendue maintenant dans le fcyer domes-tique. La lutte religieuse est ardente dans le sein des familles. Elle trouble les conscien-ces, elle-met la discorde entre les parents et les amis, et risque de dégénérer en une nou-velle croisade. Oe que l'expulsion violente des communautés a fait perdre de sympathies au gouvernement est incalculable, et plus il persistera dans cette voie, plus l'opinion s'éloignera de lui.

11 a fait décréter l'amnistie, croyant, com-me l'affirmaient ceux qui ont déterminé la majorité à celte mesure de clémence, que le parti radical lui en serait reconnaissant et désarmerait. Jamais l'intransigeance révolu-tionnaire n'a été au contraire plus audacieuse et n'a l'ait plus de progrès que depuis lors. S'il passe un souffle de ligue dans les rangs de l'extrême droite, il passe visiblement un soulfle d'insurrection dans les rangs de la gauche extrême, et le gouvernement n'y a plus que des ennemis acharnés à sa perte.

Encore si le pays se sentait absolument rassuré sur le développement de ses intérêts à l'intérieur et sur le maintien de la paix à l'extérieur ; mais, comment dissimuler qu'il y a eu, en ces derniers temps, des impru-dences, des paroles téméraires qui ont pu faire croire à des influences obscures de na-ture à entraîner la France dans des aventu-res? Que d'efïorts il a fallu au gouvernement officiel pour détruire la mauvaise impression qu'en avait ressentie l'opinion en France et à l'étranger ! Mais ce qu'on n'a pas détruit, c'est le vague sentiment de défiance qui en est résulté et qui a mis en éveil tous les pacifiques.

Quant aux mesures destinées à seconder la merveilleuse ardeur avec laquelle la France s'est mise à l'œuvre après ses désas-tres, on en a beaucoup parlé, mais on n'a rien fait. La législature qui va finir ne léguera à celle qui doit lui succeder aucune réforme, aucun progrès, aucun fait de nature »à déve-lopper le bien-être des masses et la prospé-rité publique.

En résumé, la désaffection ou du moins la déception est générale. On a exaspéré les vaincus, on a mécontenté les modérés, on a découragé les libéraux, on a repoussé les ouvriers de la dernière heure et divisé ceux de la première, on a failli nous pousser ù la guerre civile. Voilà le bilan politique de ces trois années de pouvoir.

On croyait être entré pour longtemps dans une période d'organisation et do paix ; on est au contraire plus engagé qu'auparavant dans une lutte qui sépare lo pays en deux camps ennemis et peut-être implacables. De

toutes parts on finit par croire que la Répu-blique ne peut être qu'un régime fatalement voué aux agitations des partis et aux hasards des révolutions. Gomment s'étonner dès lors si tous les jours ceux qui la gouvernent perdent du terrain et si tous leurs ennemis en gagnent ?

Moaaooaawi

QUESTION DU JOUR. L E TERRAIN PERDU. L E S EXPULSIONS. L A PERSÉCUTION. O S E Z FAIRE L'ENQUÊTE. L E CHATIMENT. L E CABINET FL0QUET. U N E SAGE RÉFORME. INFORMATIONS POLITIQUES. L E MOUVEMENT ROYALISTE CHRONIQUE LOCALE. MERCURIALE. — B o u RSE.

LES EXPULSIONS Suite des dernières nouvelles :

Lyon, 25 octobre. M. Mournier, huissier, a assigné hier en

référé, au nom des Carmes, M. Oustry, préfet du Rhône, et M. Perraudin, com-missaire spécial.

Les religieux demandent à ê t re réinté-grés dans le domicile dont ils ont été ex-pulsés brutalement.

L'assignation est donnée pour le 11 no-vembre.

Fribourg, 25 octobre. Il parait certain que les Chartreux de la

Yalsainte ont acquis, près de Romont, un immeuble, en prévision de leur expulsion de France. Cette expulsion n'est pas pro-noncée encore, mais il se pourrait bien qu'elle le fût ; il s'agit donc d 'une mesure de précaution.

Marseille, 25 octobre. Le3 Pères Prémontrés de l 'abbaye Saint-

Michel, de Frigolet, semblent s'attendre à être compris dans les prochaines exécutions. Les frères lais ont quitté l'e costume reli-gieux ; les parents qui ont des enfants à la maîtrise du couvent ont été invités à leur faire confectionner des vêtements civils. Les Pères Prémoutrés se retireront proba-blement dans les divers couvents qu'ils pos-sèdent h l 'étranger, et particulièrement en Espagne. D'après la rumeur publique, une grande partie des Pères auraieut même déjà quitté le couvent.

Les communautés religieuses d'hommes non autorisées, à Marseille, et qui sont susceptibles d'être atteintes par les décrets, sont ainsi composées : les Dominicains comptent 12 Pères et 5 Frères convers ; les Capucins, 15 religieux (3 sont déjà partis); les Pères du Saint-Sacrement, 11 religieux ; les Oblats, 4, et les Bénédictins, 23.

Le Mans, 25 octobre. Trois commissaires de police sont a r r i -

vés ici nuitamment ; ils ont prévenu ce matin les commissaires en fonctions qu'ils venaieut les remplacer, et ont aussitôt pris possession des bureaux.

Les commissaires remplacés n'ont pas été avertis : ils ignorent s'ils sont révoqués ou changés de résidence.

On pense que cette mesure surprenante se rapporte à l'expulsion très prochaine des Capucins.

Toulouse, 25 octobre. La foule est toujours nombreuse et agitée

autour des couveuts menacés. Nantes, 25 octobre.

M. Thomas, commissaire de police dn premier canton de Nantes, vient de donner sa démission.

P A U L BARTEL.

En présence du succès légitime qu'a obtenu l'article de notre corres-pondant sur les moyens de remé-dier aux inondations de la Ville de Morlaix, nous croyons être agréable à nos Lecteurs, en reproduisant encore une fois le PLAN qui se trouvait annexé à notre dernier Numéro.

A partir d 'aujourd'hui nous inauguron s à cette place un service de dépêches, con-vaincus que ce moyen rapide d'information donnera au journal un attrait dont sont dépourvus les autres journaux de la loca-lité.

Paris, 29 octobre, 8 h. 15 du soir.

Les décrets ont été exécutés à Marseille, Avignon. Perpignan et Céret avec une extrême brutalité de la part des agents. Résistance de la population surexcitée. On craint pour aujourd 'hui l 'exécution à Paris. La résistance est préparée.

QUESTION DU JOUR

M. Gambetta est revenu du Chûteau des Crêtes et son retour paraît avoir modifié sensibleiqfnt les allures de la politique, tout en accentuant les différends des mi-nistres entre eux.

Dix jours nous séparent à peine de la rentrée des Chambres et personne, pas même les principaux intéressés, ne peut affirmer que le cabinet de M. Jules Ferry se présentera en entier devant le Parle-ment.

Le ministère actuel, comme le ministère précédent, se divise, en effet, en modérés et en violents.

Les violents auxquels le public gouail-leur de Paris a décerné le surnom « d'ana-baptistes, » sont comme toujours MM. Cons-tans, Farre, J . Ferry. Les modérés sont les autres, jusqu'à nouvel ordre, et à leur tète s'est placé, qui le croirait ? M. Jules Ferry lui-même.

On se perd en conjectures sur les motifs qui déterminent l 'attitude actuelle du pré-sident du Conseil. Evidemment, l'abomi-nable ministre qui dirige l'instruction pu-blique n'a point rencontré son chemin de Damas. D'autre part, ses conseils de dou-ceur peuvent lui faire perdre tout son crédit auprès de ses anciens amis.

Pour notre part, nous croyons que M. Jules Ferry exécute une manœuvre

Si le gouvernement ne voit pas le terrain qu'il a perdu et qu'il perd tous les jours, il est aveugle. Et par ce mot: « le gouverne-ment » nous entendons non-seulement les hommes qui sont au pouvoir, mais ceux qui les inspirent'et les partis qui les appuient.

Qu'ils regardent au-delà des courtisans flatteurs, des amis complaisants et des ambi-tieux intéressés qui ne laissent jamais la vérité pénétrer jusqu'aux grands du jour, et ils constateront lo vide qui se fait autour d'eux dans l'opinion et dans le pays.

Qu'est devenue celte union de tous les groupos républicains quo l'opportunisme avait si savamment combinée, et qu'il cher-che encore aujourd'hui, mais en vain, à re-constituer à son protit ? Elle est plus que compromise, si tant est qu'elle ne soit pas brisée à jamais.

Au bout (le trois ans de pouvoir, et au au moment où le suffrage universel va tenir de nouveau ses solennelles assises, on va soumettre à son verdict souverain une situa-tion troublée, confuse, périlleuse, où écla-tent, au milieu d'un mécontentement général,

LA PERSECUTION

Les attentats Le ministre de l'instruction publique vient

de déférer au conseil académique de Besan-çon le directeur du collège des jésuites du Mont-Roland, à Dôle (Jura), qui a rouvert son établissement le 6 octobre dernier, en permettant à la congrégation des jésuites,

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AR WIRIONEZ (La Vérité)

dissoute.le 81 août précédent, de s'y refor-mer dans les mêmes conditions qu'avant la dispersion.

C'est un qas analogue à celui du sieur Villars, directeur du collège de Sainte-Marie de Toulouse, qui vient d'être frappé, comme on le sait, dp la peine de la suspension pour trois mois.

D'autre part, on annonce que le directeur de l'établissement des jésuites de Mont-Ferrat (Isère), sera traduit devant le conseil académique de Grenoble.

Pourquoi pas devant un conseil de guerre. Du moment qu'on soustrait les justiciables à leurs juges naturels, il est inutile de s'arrêter à mi-chemin.

Hernies Les révérends pères carmes ont adressé

au Journal de Rennes la lettre suivante : Paris, 23 octobre.

Monsieur le Rédacteur, Je viens vous demander la publicité de votre

journal pour transmettre ù tous les amis du Carmel do Rennes l'expression des sentiments de la gratitude la plus entière, comme la plus legitimo et la mieux méritée. Depuis do lon-gues années, certes, des liens étroits nous unissaient, mais ces liens désormais sont de-venus indissolubles et, pour ainsi dire, sacrés.

Toute cetto population, trois jours durant anxieuse et frémissante, et nous assiégeant de s e s sympathies si persévérantes ; ces hommes d'élite, vraie garde d'honneur en effet, députés de tous les rangs de la société, et, le jour, la nuit, vivantavec nous sous le môme toit; S. G. l'archevêque, à mesure que so multiplaient les angoisses , multipliant les témoignages de sa bonté si vraiment paternelle et, de tout point, si parfaite... tout cela, c'est une belle page potu-l'histoire do notre Carmel de Rennes ; mais en attendant qu'elle s'écrive clans nos annales, je viens, par vous, diro à tous combien profon-dément elle s'est comme burinée et à jamais gravée dans nos cœurs.

Les exilés, j'ose l'espérer, rentreront dans la patrie ; nous rentrerons, dis-je, dans cette ville de Rennes, qui nous fut toujours si bien-veillante et si bonne ;• nous rentrerons dans ce cloître, dans cette chapelle, que tous vous avez bi\tie par nos mains, et nous y repren-drons, plus encouragés que jamais, notre vie de prière au milieu de vous ; notre vie de tra-vail et de labeurs,: labeurs, certes, merveil-leusement adoucis et rendus faciles par la confiance et, j'allais dire, l'aTection qui nous ont été toujours et si largement accordées.

Veuillez agréer , monsieur le rédacteur, l'hommage de nos meilleurs sentiments en Notre-Seigneur.

F. AUGUSTIN, provincial. F. D.\r iEL, défniiteur.

L y o n

Le Salut public fait le récit suivant d 'une nouvelle aventure arrivée aux Pères Capu-cins de Lyon !

11 y a deux jours, un individus aux allures décidées se présentait au couvent des Domini-cains aux Brotteaux, et réclamait, en sa qua-lité de voiturier, quatre tonneaux vides, au nom de M. Rey, marchand de vin à Villefranche.

Le portier, flairant quelque piège ou quelque escroquerie, ouvre la porte du couvent et intro-duit l'individu dans une chambre qu'il ferme aussitôt à clé.

Il va aussitôt avertir le Père procureur et lui fait part de la réclamation du voiturier.

Le Père procureur se rend alors auprès do l'instrus et lui déclare qu'il n'a jamais eu de relations commerciales avec M. Rey, qu'il ne lui a jamais acheté d& vin et que, par consé-quent, il n'a pas de tonneaux à remettre.

D'abord interloqué par cette réponse catégo-rique, le prétendu voiturier so remet peu A peu et, entrant dans une grande fureur : « Je ne suis pas un voleur, s'écrie-t-il, j'ai ma voiture qui m'attend à la porte. »

Le Père procureur, sans daigner lui répon-dre, s'est contenté de se retirer, pendant que le portier, après avoir fermé soigneusement la porte sur lui, s'en va vérifier les allégations du voiturier. Comme on peut le penser, aucune voiture ne stationnait auprès du couvent.

Enfin, après l'avoir tenu enfermé pendant près de deux heures, le portier a simplement congédié l'individu, en l'engageant à ne plus revenir, car il n'en serait pas quitte à si bon marché.

Notre homme ne se le fit pas dire deux fois ; à peine hors du couvent, il s'esquiva preste-ment par une des rues voisines.

M o ii t e l i m o r

Voici, d'après l'Ordre cl la Liberté, do Valence, un fait qui se rapporte à l'expulsion des carmes de Montélimar :

Parmi les quelques voyous qui, au moment môme de l'illégale et afVreuso exécution à l'é-gard des révérends pères, vociféraient avec le plus de rage, se trouvaient trois ouvriers qui travaillaient à la réparation d'une maison voi-sine de celle de ces excellents religieux.

Ces malheureux sont tombés du haut d'un échafaudage qui a fait défaut sous leurs pieds. L'un d'eux est mort et les deux autres sont gravement malades.

A l'heure môme où ce terrible accident est arrivé, c'ost un des bons pères restés pour garder leur maison qui est venu au secours do ces malheureux ouvriers. Dans l'élan de sa charité, il a apporté jusqu'au matelas do son lit pour servir do coi/ehc à ceux qui s'étaient si indignement conduits envers sa commu-nauté.

C'est ainsi quo los religieux se vengent do leurs ennemis. Ils n'ignorent pas que ces pau-vres ouvriers sont égarés par les déclamations des sophistes ot dos sectaires de la franc-ma-çonnerie.

L a r é s i s t a n c e Toutes les portes des monastères menacés

à Paris comme en province, sont bardées de fer, les couloirs d'entrée barricadés et des hommes dévoués ne cessent de veiller jour et nuit, soit au parloir, soit dans les cellules, sur le salut de leurs hôtes.

On attribue l'hésitation du gouvernement à ces mesures de rigueur.

I - .es D é m i s s i o n s La liste des fonctionnaires indépendants

et consciencieux s'enrichit chaque jour de nouveaux noms.

Une dépêche particulière nous apprend que le commissaire de police de Saint-Nazaire, invité par le préfet à s'engager par par écrit à exécuter les décrets, a répondu immédiatement par sa démission. 1

Cet agent est père de cinq enfants. D'autre part, le Poitou annonce que M.

Sara, commissaire de police à Niort, a été appelé, au cabinet du préfet des Deux-Sè-vres, qui lui a demandé s'il consentait à être délégué pour l'accompagner dans l'arrondis-sement de Bressuire et l'assister pour l'exé-cution des décrets contre une congrégation religieuse de cet arrondissement.

M. Sara a répondu qu'il ne pouvait pas accepter ce mandat.

Et quelques instauts après, il a envoyé sa démission, par écrit, au préfet des Deux-Sèvres.

Nous sommes certains que ces exemples de Hère indépendance seraient plus nom-breux si les fonctionnaires étaient assurés de trouver immédiatement un emploi équi-valent à celui qu'ils sacrifient.

Nous en trouvons la preuve dans la réponse adressée par un des agents démissionnaires de Rennes à un ancien magistrats qui lui avait écrit pour le féliciter.

Nous copions textuellement cette réponse, qui trace aux honnêtes gens leur devoir :

« S'il y avait des places qui puissent faire « vivre les pères de famille, il ne resterait « pas un seul agent dans Tadministration. »

P e r s é c n t i o n A la Cour de Cassation, le magistrat émi-

nent qui avait été désigné pour remplir les fonctions de commissaire du gouvernement près le tribunal des conflits, M. Charrins, refuse de les remplir.

Au Conseil d'Etat, M. Cnzalens, un nou-veau conseiller, donne sa démission.

Les commissaires de police et les agents de police, ces modestes et utiles serviteurs, élevés eux aussi à l'école du devoir, donnent en nombre leur démission.

Un quatrième agent de police de Rennes, M Lanier vient de donner sa démission, afin, dit-il, de ne pas être forcé de partici-per à une mesure qu'il considère comme.in-justeet que sa conscience d'honnête homme réprouve.

Qui restera bientôt pour exécuter les or-dres de MM. Constans, Ferry et Cazot?

Qui songe à les approuver ou même à les excuser ?

Nous avons rapporté l'incident de Mar-seille où une daine était arrêtée pour avoir dit que le gouvernement était un gouverne-ment de crocheteurs et de Coquins. Le mot a été dit.

La darne en question était Mmo Pom-belle, femme du préfet des Bouches-du-Rhôrie. Reconnue, elle a été immédiatement relâchée, après avoir reçu des excuses. Néan-moins, le conseil municipal de Marseille s'est préoccupé de ce fait.

Aujourd'hui, notre illustre ministre de l'in-térieur suit l'exemple de ce corps électif et voici ce que nous lisons dans les journaux:

Le ministre du l'intérieur, après l'incident de M"10 Pombelle à Marseille, a demandé des e x -plications à M. le préfet Pombelle. Ces expli-cations, parait-il, n'ayant pas satisfait le ministre, M. Pombelle sera compris dans le prochain mouvement administratifs.

Nous parions ce que l'on voudra que le préfet n'aura pas d'avancement et pourtant il a exécuté les ordres de son digne chef.

nnoott i iM» -

« Le ministère de la guerre devait déférer aux tribunaux les insulteurs du général de Cissey, comme il avait fait pour le colonel Jung. Le citoyen Farre devait au moins ac-corder une enquête au général français ca-lomnié, accusé sans la moindre preuve, de vol, de trahison, de concussion.

« Depuis huit jours, le général de Cissey est traîné dans la fange par la presse radi-cale, et le ministre de la guerre, qui a pour devoir de faire respecter l'armée, denture impassible.

« Non-seulement il ne venge pas le géné-ral de Cissey, mais lui refuse en outre les moyens de se justifier.

« C'est une infamie ! « Rappelons en peu de mots le procès

Wœstyne-Jung, au cours duquel, pour dé-tourner l'attention publique, XM° Allou, le porte-voix de M. Gambetta, a essayé de dés-honorer le général de Cissey qui. n'était nullement en cause.

« On se rappelle que M. Wachter avait été accusé avant M. Jung de détournement de pièce», par le général Farre lui-même. En-tendez-vous bien, 'le général Farre aurait constaté paraît-il un détournement de pièces et il en accusait M. Wachter. Mandé au su-jet de cette accusation dans le cabinet de M. Gambetta avec M. Farre, M. Wachter avait été reconnu innocent.

« L'accusation ne s'adressait pas à M. Wachter ; à qui donc s'adressait-elle? — Voilà ce que tout le monde se demandait, lorsque pour faire diversion, l'avocat répu-blicain jeta au public les deux lettres du géné-ral de Cissey qui ne signilient absolument rien.

<£ Cette manœuvre ne peut tromper per-sonne, car le général de Cissey n'a rien à faire dans ces débats.

« Le général a eu des faiblesses comme homme privé, dites-vous? C'est fort bien, mais cela ne vous regarde pas.

« D'ailleurs, pourqifDi cette indignation tardive, chastes garnbettistes, vertueux mi-nistres, vous qui avez nommé le général de Cissey au commandement du 11° corps, qui lui avez donné la plus haute situation mili-taire en le choisissant par préférence pour remplacer le maréchal Canrobert à la tète de la Commission de classement et qui avez choisi comme gouverneur de Paris le géné-ral Clinchant, à qui étaient adressées ces lettres.

« Vous les connaissiez, ces lettres ; ne jouez pas l'indignation, hypocrites jouisseurs.

« De quelle façon ces deux lettres sont-elles tombées entre les mains de M0 Allou?

« Les a-t-on détournées des dossiers du ministère ?

« Le général Clinchant les a-t-il livrées? « On parle de secrets d'Etat divulgués.

Pourquoi ne pas poursuivre Mmo Jung ? Mme

Jung est française par son mariage et les lois françaises punissent l'espionnage. Que lui reproche-t-on à cette femme ?

<i Que signifie encore l'accusation portée contre M. Wachter?

« Que signifie le rôle joué dans cette af-faire par le général Farre ?

« Le général "Farre a-t-il remis à M. Gam-betta des renseignements ou documents mi-litaires ?

« Ces papiers ont-ils disparu ? « C'est tout cela qu'il faut expliquer; c'est

sur tous ces faits qu'il faut faire la lumière. « Le pays veut savoir à quoi s'en tenir. « L'enquête Cissey eût été pour le pays un

commencement de satisfaction. Elle lui était due, on la lui refuse !

« Pourquoi? « Le gouvernement a donc quelque intérêt

a accumuler les ténèbres ! « Lequel? « Qu'il prenne garde! L'armée et l'opinion

publique commencent à s'indigner.

L E C H A T I M E N T

Nous avons déjà entretenu nos lecteurs du procès Wœstyne-Jung, nous en résumons aujourd'hui les incidents sous le titre « Osez faire l'enquête » et nous en donnons les conclusions sous lu rubrique « Le Châtiment». Ilappelons tout d'abord à nos lecteurs que le ministre de l'intérieur, après avoir autorise la réunion Laisant, a retiré son autorisation ; de là une tempête dans Ici presse radicale, qui trouve que l'on porte atteinte usa liberté, en lui ôtautle droit de mettre en accusation un ancien minis-tre, un soldat qui compte 40 campagnes et 18 citations glorieuses. A côté de la presse pornographique, nous en avons une autre quia pris à tâche de salir tout ce qui est honorable. L'une vaut l'autre.

OSEZ FÂl RE L'ENQUÊTE ! Sous ce titre, la Gazette de France résume

admirablement en quelques paragraphes tout l'imbroglio Cissey-Jung-Wachter. 11 y a évidemment là-dessous quelque grave his-toire quo l'on veut cacher au pays :

La tempête excitée dans le camp radical par l'interdiction de la réunion Laisant est un spectacle bien amusant.

L'étonnement des uns et la fureur des autres sont également comiques.

Où vit-on pins d'inconséquence que chez les républicains ?

Et y a-t-il donc quelque chose du changé dans les habitudes de ces prétendus inven-teurs de la liberté ?

A-t-on jamais vu de la logique entre leurs déclarations cl leurs actes?

Est-ce que le républicain d'aujourd'hui pense comme celui d'hier?

Voyez ces honnêtes radicaux qui accusent d'arbitraire le Cabinet où Barthélemy-Saint-Ililaire tempère Ferry, lequel corrige Constans. . .

L'accusation est méritée, nous ne disons pas le contraire; mais qu'est-ce que font ces iiièines radicaux depuis quelques mois?

N'ont-ils pas demandé des mesures arbi-traire» contre les congrégations religieuses»? N'ont-ils pas hurlé contre ceux qui voulaient défendre la liberté de l'enseignement ?

Persécuter ceux qu'ils n'aiment pas leur semble tout simple.

Etre contrariés eux-mêmes leur paraît le comble do la tyrannie.

Il y a huit jours, ils applaudissaient l'arbi-|-traire pour les autres; ils trouvaient même

qu'on n'en faisait pas assez.

Et hier, comme il s'agit d'eux, de leurs passions, de leur esprit de parti, ils ne com-prennent plus que le gouvernement s'inter-pose.

Défendons-nous le Cabinet? A Dieu ne plaise ! nous voudrions la li-

berté pour tous, pour les réunions publiques aussi bien que pour les congrégations reli-gieuses.

Mais nous ne saurions nous empêcher de rire lorsque M. Constans joue aux électeurs de M. Gambetta le tour de leur oui à une certaine heure et non une heure après.

Il ne s'agit pas ici d'opportunisme ; la question est plus haute, nous voulons v dire plus générale.

Les Jacobins n'entendent comme liberté que ce qui leur plait.

Par conséquent, les Jacobins qui sont au pouvoir et ceux qui n'y sont pas ne sauraient s'entendre.

Et le parti qui a demandé des mesures exceptionnelles contre toute une classe de citoyens est malvenu à se plaindre des mesures exceptionnelles qu'on prend contre lui-même.

A Jacobin, Jacobin et demi ; les Jacobins sont punis par les Jacobins.

C'est le châtiment. Gela ne veut point dire que nous prenions

les ministres actuels pour des justiciers.

i »JflJQQQQOB —

L e c a b i n e t F l o q u e t .

Il y a des gens assez indiscrets pour de -mander ce que la rentrée des Chambres nous réserve.

Eh bien ! la rentrée nous réserve un cabi-net Floquet.

Il paraît que M. Gambetta a condamné les successeurs de M. de Freycinet.

Maître Floquet, qui est un des importants du groupe de l'Union républicaine, était au château des Crêtes quelques jours avant le banquet de Valence. On peut donc croire que sa parole est l'expression de la pensée du Maître.

Un résumé télégraphique incomplet avait montré ce courtisan de M. Gambetta comme assez indulgent pour les ministres que M. Jules Ferry préside avec cette bonne grâce que l'on connaît. Mais il résulte de la version complète publiée par la République fran-çaise, que l'orataur de Valence a prononcé contre nos gouvernants un réquisitoire qui, pourêi re poli, n'en est pas moins signifi-catif.

Tout récemment, le député Périn déclarait aux électeurs de Limoges que la cause de la faiblesse des cabieets républicains qui se succèdent était dans l'influence occulte d'un pouvoir personnel qui veut tout conduire et ne point répondre de ses actes; M. Périn ne sera point ministre avant la chute de M. Gambetta.

Maître Floquet, opportuniste habile, con-state les défaillances du cabinet, mais il se garde bien d'en chercher la cause ; Maître Floquet est un des drogmans de M® Gam-betta; on voit qu'il a charge de préparer tout doucement le nouveau changement de décor que médite son patron pour la conti-nuation de la comédie opportuniste.

Le Maître n'est pas content d'une combi-naison minisiérielle qui n'est point tout entière à sa dévotion.

Il était d'ailleurs évident, dès sa naissance, que le cabinet Saint-Hilaire ne ferait pas de longs jours.

Maître Floquet lui conseille de changer d'attitude afin d'obtenir de la Chambre une conllance qui ne sera accordée qu'avec des conditions impossibles.

On sait ce que signifient les votes de con-fiance conditionnels.

Tous les cabinets en meurent, car c'est une condamnation à courte échéance.

Par le discours de Maître Floquet, il nous semble que M. Gambetta vient de donner au cabinet Saint-Hilaire ses quinze jgurs.

Et le tour de Maître Floquet est arrivé.

U N E 8 4 G Ë R É F O R M E

Nos adversaires nous reprochent tou-jours d'attaquer nos gouvernants. Nous serions très heureux de n'avoir que des couronnes à leur décerner. Hélas, ils ne nous en donuent guère l'occasion en atta-quant nos croyances et nos libertés ; néan-moins, quand l'occasion s'en présente, si petite qu'elle soit, nous voulons la saisir aux cheveux ; voilà pourquoi nous adres-sons nos félicitations à M. Cochery, au risque de le brouiller avec les frères et amis.

Eu attendant prenons dans les Tablettes d'un Spectateur ce fait extraordinaire, inouï, incroyable d'un ministre, s'occupant désintérêts du Pays et laissautà d'autres le soin d'exécuter les Décrets :

Si tous les ministres imitaient M. Cochery, c'est-à-dire ne s'occupaient que de l'amé-lioration morale et matérielle du pays, la France jouirait de plus de repos et éprou-verait moins de crises politiques et commer-ciales.

Nous apprenons aujourd'hui que M. Co-

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V

*

BULLETIN DE SOUSCRIPTION

181,242 OBLIGATIONS DE PREMIÈRE HYPOTHÈQUE DR L A

COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER

D E S

ASTURIES, GALICE & LÉON ( E S P A G N E )

Émises conjormément à l'ORDRE ROYAL du 6 Août 1880 1 ¿¡¡1 '

«

Je soussigné __

demeurant

déclare souscrire à J : L_ ^ Obligations

de la C O M P A G N I E DES C H E M I N S DE FER DES A S T U R I E S , G A L I C E ET L É O N , aux

conditions de rémission, et verser à l'appui de ma souscription la somme

à raison de Fr. 50 par Obligation. r" r o

Je m'engage, en outre, à faire par chaque Obligation les versements

complémentaires aux époques prescrites.

, le 1880.

Nom :

Prénoms : .

Demeure

)T(

/ f i ) "Àk l'an». — Imprimerie 1'. Mouiilot, quai Voltaire, 13. — 1*178

Page 35: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

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Page 36: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

tions résultant de l'adjudication et qui a pris le nom de Compagnie des chemins de fer des Asturies, Galice et Léon. # * (Vi

Cette Compagnie a été autorisée par ordre royal du 31 mars 1880.

Par acte du 4 août 1880, l'État a fait radier intégralement les hypothèques grevant les concessions de l'ancienne Compagnie, en faisant inscrire à sep domain^ la propriété des lignes. Cette situation légale établie, TEta , par actç du Ci octobre 1880£ a transféré libres de toutes charges à la Compagnie desi Asturies, Galice et Léon, toutes les lignes formant l'objet de sa concession.

C'est dans ces conditions que la Compagnie offre au publie 181 ^ o b l i -

gation s qu'elle a été autorisée à émettre avec inscription de première hypothèque, pfcr ordre royal du 6 août 1880, l'État s'étant d'ailleurs réservé le droit d'autoriser la Compagnie à porter le chiffre des obligations à 55 millions de pesetas, le bput en première hypothèque.

%

ÉTAT ET REVENU DBS LIGNES

Le réseau concédé a une longueur totale de 734 kil. Actuellement, 458 kil sont n " ? * j •

en exploitation, 276 sont en construction ou à construire. M

Les sections ouvertes, bien que divisées en trois tronçons^ïsolés, donnent une ^ recette brute moyenne de 9,200 fr. par kil., en augmentation croissante. j v

Y - . ' v i ' .. J ;i i I ^

Le jour où les lignes seront terminées, lorsque les tronçons actuels seront reliés entre eux et la jonction avec les ports de mer établie, que sera la recette kilométrique de ce réseau, composé de deux grandes lignes qui traversent les provinces ies plus

! V V »

riches de l'Espagne et relient à la capitale les trois ports importants de Vigo» de la Corogne et de Gijon? — ul*

Un bref délai suffira pour résoudre la question, au plus grand avantage des ac-tionnaires de la Compagnie des Asturies et de l'État, qui y est associé au delà d'un certain chiffre. J 1 * \ <

Une étude comparative des diverses lignes d'Espagne permet d'espérer pour le réseau des Asturies une recette brute minima de 15 à 16,000 fîr, par kilomètre dès l'ouverture complète. j

Mais les porteurs des obligations qui vont être émises n'ont point à se préoccuper de l'avenir. En effet, le revenù kilométrique des tronçons exploités actuellement, appliqué à la longueur totale des lignes, suffira pour assurer le service de l'emprunt, en laissant un revenu rémunérateur aux vingt millions du capital-actions. :

Les obligations de la Compagnie des Asturies, Galice et Léon pré-sentent donc, au point de vue financier, les garanties les plus positives.

Parts. — Imprimerie P. Mpuiliot, 13, quai Voltaire. -*•1817«.

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COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DES

ASTURIES, GALICE & LÉON (ESPAGNE)

S O U S C R I P T I O N P U B L I Q U E A

1 8 1 , 2 4 2 Obligations de première Hypothèque Émises conformément à ¿'ORDRE ROYAL du 6 août 1880

Intérét annuel : \ 5 francs, nets d'impôts, Payable par semestre, les Ie ' avril et 1er octobre de chaque année,

à raison de 7 francs 50 nets, à Paris, Lyon, Madrid, Barcelone, Londres, Bruxelles

REMBOURSEMENT A 5 0 0 FRANCS EN 83 ANS PAR TIRAGES SEMESTRIELS

Le premier remboursement aura lieu le 1" avril 1881

Prix d'émission : 285 Francs

!

en souscrivant . . fr. 50

du* «^au^o janvier 1 ss i ! ! ! ! 2 8 5 francs, du 4" au 10 avril 1881 100

^ P ® " ? 0 ? d e 7 fr'.5® échéant le 1« avril 1881 sera reçu en déduction du versement à faire à la même époque. Les souscripteurs auront à Toute époque, à partir de la répartition, la faculté d'anticiner la totalité des versements uftérieurs sous bonification d'intérêt au taux de 4 <>/0. ' . a anticiper la a n o m p t e . . d e , a bonification d'escompte, l'obligation libérée & la répartition ressort

, V X ? J centimes, jouissance du 1er octobre 1880. non compris la p ime'de rertTboifrse répartUÌ°n repré8eDte UD MVemi net de 5 3 5 ° 0 >

. La souscription sera ouverte le 20 novembre 1880, de 10 à 4 heures A PARIS x AUX BUREAUX ET CAISSES

De la Société de Dépôts et Comptes courants, 2, place de l'Opéra;

— Société générale de Crédit in-dustriel et commercial, 72, rue de la Victoire;

— Société de l'Union générale» 9, rue d'Antin;

Banque d'Escompte de Paris, place Ventadour;

De la Société financière de Par i s , 19, rue Louis-le-Grand ;

Société générale pour favoriser le développement du commerce et de l'industrie , en France , 56, rue de Provence, et dans ses bureaux de quartier;

Compagnie des Chemins de fer du Nord de l'Espagne, 25, boule-vard Haussmann. 1

A L'ÉTRANGER ET DANS LES DÉPARTEMENTS Dans les succursales et chez les correspondants des Banques susnommées

S l T Ï Ï S i ^ ? l'admission à la cote de la Bourse de Paris. premier vereement W 8H»m C0™*P^\nce Les lettres devront être accompagnées du s Œ o u ™ ^ le norabre des °bligations disponibles, les so^criptionï

Des certificats provisoires seront délivrés aux souscripteurs, en échange de leur récépissé de versement, lors de la répartition.

do r « far H* n » ï « T r 8 , e s v ? r s e m e n t J s exigibles ne seraient pas effectués seront passibles d'un intérêt êtr r ^ d i à^! C 0 U r r a d H P r e ™ i e r j ° u r flxé P ° u r l'échéance de chaque terme, et poum n compte e auVfr B et risques^dés reKtoireï. demeUre> Un " f aprè8 l é chéaûce f t e i W d û ' ® *

Page 39: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

j $ < r - ï ; # •. , r »« ^ i $ $ .4 - ù f i< sf a | I ^^ g 4 % * - ;. L v r k 1 »•• / XLAîjC g. J. K 1. JL J i_ L i X U x i

La Compagnie des Asturies ,Galioe et Léon a été constituée au capital de 20,000,000 de pesetas (monnaie espagnole), divisé en 40,000 actions entièrement libérées, par afcte notarié du 9 ijiarg 1880, (et autorisée par Qstosq- ï t ç m du 31 du même mois.

-En 1861, 1863,1864, le Gouvernement espagnol avait conéédéi à diversi, struction et l'exploitation des lignes de Palencia à Ponferrada, Ponferrada à la

v.

Corogne, Léon à Gijon, d'une longueur totale de 722 kilomètres, 75a i

Les concessionnaires formèrent une Compagnie unique qui prit le nom de Compagnie du nord-ouest d'Espagne, finis e riparto on *< tfoioo io ìms ' i ml «ool rnog isq eîdBYBcI I*

Cette Compagnie n'ayant pu accomplir ses engagements; ufi décret royal fut rendu le 9 février 1878, en exécution dé la loi du 12 février 1877, la déclarant déchue des concessions qui lui avaient été faites et prononçant la mise sous sequestre des lignes qui en étaient l'objet.

Le 19 décembre 1879, les Gortès Espagnoles votèrent une loi qui remettait au concours, par voie de soumissions publiques, la rétrocession directe, par l'État, à de nouveaux adjudicataires des lignes déjà construites: et?en, exploitation (458 kilomètres), avec obligation d'achever la construction du réseau concédé (264 kilomètres), en y ajoutant un tronçon de 12 kilomètres d'Oviédo à Trubia.

• • ni ; t'; •!•••; p;- flOÎÎwfiÔfv jj > [:••,: jj-fai ! ; y r . > Mj •«! !.":'•[.ò î 8& flOQOOO 9j Le Gouvernement accordait pour ces nouveaux travaux trae subvention de

« • • i * i > , . . . . . » • t.v { h ••l'il.i- ,'tllV >'1 il 4.! • t » A. I i l . • ( i . , , . • : 4 . t • ! t . *,t • • ;» i • 1

60,000^000 de pesetas» 'liti '<}** «î ' Ì tVt

do ijBfî .a a sb ièièlarJ Le dernier article de oètte loi est ainsi conçu : , • i r ' t CI- - yf. • imv: -Ì'ì \niyfO Ut-« // ne pourra être fait de réclamations ft aucune espèce pouvant entraver en

quoi que ce soit la libre action de ïa Compagnie noiivell* et ïei dtspQsitiôiis prises par elle pour continuer et terminer les travaux et exploiter les lignes, du moment ou ces réclamations proviendraient de contrats, créances ou engagements antérieurs à la concession faite en vertu de la présente lois » ; * *

s » i r k « « r « h / n » ; * ~ r >)• S ffiil ï f f f O f i l i tff O r t i l a i » * i k ! , ~ * >* ¡» * •• ¡» « F "" a t J »S* .'»«* " « * g * * ' •• « ' I . V i J^ JS.*i s i ïi i.)1

"• A la suite du Concours public Qui eut lieu à Madrid le 21 janvierl880, et sur l'avis unanime d'une Commission parlementaire de Sénateurs et de Députés des provinces intéressées, ainsi que sur la proposition du Conseil des ministres, la concession fut adjugée par décret royal du 4 février 1880 à un groupe composé 4a :

^ < V l A La Société de Dépôts et de Comptes Courants; La Société de t Union Générale ;.

. La Société Générale de Crédit Industriel et : ,,,1 >rt JM'i » ' * I

•MifuoruM 1 ( i.'i .h, t S t - -vr/ lÂim *

> :<i * n '» . » »!''•}•>> In La Banque d'Escompte de Paris; La Société Financière de Paris ; • . v

• » 1 La Compagnie des chemins de fer du nord de FEspagne.

| » ' \ t I t » • *•# t- g' 4

Ces établissements» conformément à leur soumission, ont constitué, par acte notarié du 9 mars 1880, une Compagnie qui a été substituée aux droits et obliga*-

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AR W1RI0NEZ (La Vérité) chery vient de terminer une double étude, qui aura pour résultats de mettre la France, au point de vue postal et télégraphique, au premier rang des nations, tandis qu'elle n'occupait jusqu'ici que le septième ou ¿le huitième.

La première étude doit avoir pour consé-quence la réforme de la taxe postale inté-rieure, en réduisant de 45 â 10 centimes le port des lettres pour toute la France, eu augmentant d'un cinquième le nombre dos facteurs actuels et des employés des postes, dont les appointements seront portés à des chiffres plus élevés.

La seconde étude aurait pour but de re-lier toutes les stations télégraphiques de la France, créée sou à créer, par des cables souterrains qui auront l'avantage d'être à l'abri des variations athmosphériques, su r -tout des orages, des incendies et des inon-dations, et qui doubleront la rapidité de notre service télégraphique.

Pendant que nous y sommes, citons le progrès su vant que nous dounons comme exemple à suivre par nos grandes Compa-gnies :

Les chemins do fV -b VFlnt viennent de donner le bon e x e m p t .

Le Courrier de la Rochelle dit que, pour la première fois, les voitures nouveau mo-dèle ont été mises en circulation pour le service des voyageurs.

Celles de 3° classe sont pourvues de ban-quettes à dossier en cuir rembourrées ; les voitures de 2° classe sont garnies de ban-quettes analogues à celles des wagons de

classe de l'ancien modèle. Quant aux voitures de l r o classe, qui ne

contiennent que six places, on a apporté dans leur aménagement un luxe et un con-fortable qui ne laissent rien à désirer pour la commodité des voyageurs : les fenêtres, garnies de vasistas en bois travaillé à jour dans toute la hauteur de la vitre, peuvent donner au besoin beaucoup d'air a l'inté-rieur, tout en mettant à l'abri des rayons du soleil ; les banquettes offrent cet avantage qu'elles sont mobiles et peuvent, par con-séquent, s'allonger au gré du vovageur, en forme de lit, sur une longueur double de leur profondeur ordinaire.

Ce matériel est en outre très bien sus-pendu, à double suspension avec rondelles de caoutchouc, comme dans les sleppings-carr.

INFORMATIONS POLITIQUES

Rien de nouveau en Orient; Dulcigno n'est pas encore remis aux Monténégrins et les Grecs n'ont pas encore occuppé les territoires qui convoitent.

Dans un discours au sein des délégations, M. de Haymerlé a dit que l'Autriche agirait diplomatiquement en laveur de la Grèce. Cela exclut-il toute actiou effective? Le mi-nistre a affirmé l'entent de l'Allemagne et de l'Autriche au sujet de la question d'Orient.

Un incident, dont la gravité n'échappera à personne, s'est produit jeudi au conseil des ministres.

Le président du conseil, paraît-il, est au -jourd 'hui très opposé à la continuation de l'exécution des décrets, et s'appnie sur la résistance passive que semble prendre le président de la République lui-même au sein du gouvernement, en attendant ladécision du tribunal des conflits.

Cette opposition aux projets de ceux qu'on a justement appelés les anabaptistes aurait donc éclaté sous la forme la plus inattendue, et il en résulterait non-seulement le dissen-timent le plus complet, mais une véritable désorganisation de cabinet.

On nous assure, en effet, que M. J . Ferry aurait fait hier les reproches les plus amers à M. Constans de ce que celui-ci aurait communiqué à divers journaux, comme ar rê-tés par le conseils, différents points de la déclaration ministérielle qui doit être lue à la rentrée des chambres, alors que ces points n'ont pas encorevobtenu l'adhésion do tous les memdres du ministère

M. J . Ferry aurait notamment cité la loi sur les associations, dont lui-même, prési-dent du conseil n'est pas partisan.

M. Constans aurait répliqué très vivement, et cette discussion se serait terminée en véritable altercation.

A la sortie du conseil, le ministre do l'in-térieur paraissait furieux et parfaitement déterminé a provoquer une crise en don-nant sa démission. On parle également des démissions de MM. Cazot et Farre .

• « *

Il paraît qu'hier matin, avant l 'ouverture de la séance du conseil, M. Constans a eu une entrevue particulière avec le président de la République. M. Grévy, qui est habi-tuellement très-calme, serait sorti de cette entrevue extrêmement agité, ce qui a été observé par les membres du cabinet.

Les Tablettes d'un Spectateur, auxquelles nous omqruntons ce dernier détail, ajoute qu'on remarque baucoup, depuis quelques jours , un grand refroidissement dans les relations entre M. Jules Ferry et divers

membres du ministère, notamment M. Cons-tans. »

» «

D'autre part, d'après certaines rumeurs, M. Fallieres, sous-secrétr i re d'Etat au mi-nistère de l'intérieur, manifesterait l'intention de se démettre avant la rentrée. Desdilticul-tés assez sérieuses se seraient élevés entre lui et M. Constans, avec qui il est décidément très dilïlcilo de vivre.

C'est de cet ensemble do rumeurs qu'est né le bruit d'une crise ministérielle latente, Sni n'attendrait pas môme la réunion des

hambres pour éclater.

Grande affluence hier au palais d'Orsay, chez M. le ministre des affaires étrangères. Presque tous les représentants des puissan-ces étrangères étaient présents.

Mgr Czaki, après avoir longuement confé-ré aves M. Barthélémy Saint-Hilaire, s'est rendu dans les appartements du sous-secré-taire d'Etat, avec lequel il a eu une entrevue prolongée.

LE MOUVEMENT ROYALISTE

Ba il(|uot vonrléen du 9 Si octobre

Une messe en l'honneur du comte de Chambord a été célébrée mardi, clans la cathédrale de la Roche-sur-Yon.

Dans l'assistance on remarquait : MM. le général de Gharette, marquis de la Roche-jacquelin, comte de Monti, de la Tour du Pin, de Raudry-d'Asson, de la Bassetière, etc.

Un banquet d'un millier de couverts a eu lieu ensuite.

M. de Beaumont a lu et fait adopter une adresse au comte de Chambord, dont voici les termes : '

Monseigneur, Les royalistes de la Vendée, réunis pour cé-

lébrer l 'anniversaire de voire naissance, dépo-sent à vos pieds l 'hommage deleur inal térable dévouement.

Fasse le ciel que la France, enfin désabusée des promesses menteuses de la Révolution, reconnaisse que pour reconquérir la place que lui ont t'ait perdre les gouvernements d'aventure qui nous ont conduits à l'abîme, il lui faut faire appel au Pilote nécessaire que Dieu, dans sa miséricorde, nous a conservé pour nous t tu -ver du naufrage.

Vous êtes, Monseigneur, notre unique espé-rance.

Puissiez-vous donc venir bientôt, le drapeau sans tache d'une main et la branche d'olivier de l 'autre, rendre à la France humiliée son anti-que splendeur, et à la société, persécutée dans ses cioyances rel igieuses, la paix avec la sécurité.

En attendant l 'heure de Dieu si ardemment désirée, Monseigneur, vos Vendéens, réunis pour célébrer votre fête, jurent sur les vieux drapeaux de leurs ancêtres (religieusement conservés parmi nous et qui flottent au jour -d'hui su r nos tètes), d'être fidèles jusqu 'à la mort à leur devise :

DIEU ET LE ItOI ! Oui, Monsiegneur, nous, catholiques ven-

déens, qui sommes inquiétés dans nos plus saintes affections, — Religion, Famille, Patrie, Liberté, — nous n 'avons plus qu 'un seul espoir ,

LE noi ! Et l 'appelant de tous nos vœux, nous lui

adressons l 'hommage de notre fidélité. Des discours ont été prononcés ensuite

par MM. Arnédée de Béjarry, le général de Charrette, et le comte de Bessny. Deux poésies ont été lues, l'une par M. Rivalland, et l'autre par M. Emile Grimaud.

Le discours de M. de Gharette ressemble à une déclaration de guerre. Il trace aux royalistes leur devoir dans un prochain ave-nir. Nous le reproduisons, sans hésiter :

Un vieux proverbe dit: <t Le silence est d'or. » Il aura tort aujourd 'hui , car Vendéen je suis et je su is fier do me t rouver au milieu de mes compatriotes. Je veux parler à cœur ouvert. (Bravos, applaudissements, cris do : Vive Gha-rette !)

Je vous l 'avuue, mes amis, quelque bonheur que j 'éprouve on ce moment, je préférerais le rôle do mon grand-oncle lorsque les labou-reurs , les gars de la contrée venaient lui de-mander de se mettre à leur tète et le conlrai-

naient presque à prendro la défense de leurs roits outragousement violés ! (En avant ! A

bas les crocheteurs !) Ce sera votre honneur suprême, habitants

du Docago et de la Vendée tout entière d'avoir été les premiers à vous lever (Mourra : Vivent les chouans !) Mais il y a enlre vous et nous un contrat qui a toujours existé et qui no finira qu'avec la mort. Dans beaucoup de partis , on no pourrait en dire autant : souvent les chefs partent, les soldats restent et meurent ! (Im-menses acclamations; cr is de : Vivo Gharette !) Mais, sans préjudice des appels do l 'avenir, il est do notre dovoir actuel do nous défendre par tous les moyens possibles, car do toutos nos libertés la plus précieuse est attaquée, cello d'élever nos entants comme le furent nos pères, nos pères morts comme vous le savez, en défendant leurs foyers, leurs familles, leur roi et lou Dieu ! (Vive la Rochejacquolin ! Vivo Gharette !)

Los voyez-vous, nos maîtres d'aujourd'hui, s'attaquer à do pauvres gens qui prient ? Les

voyez-vous, ces hommes forçant les portes d e s monastères parce que les religieux adorent un Dieu qui n'est pas le dieu-d 'Eiat? Les voyez-vous violant le domicile p r ivé? Qui sera en sûreté domain? Les voyez-vous d ispersant toutes les congrégations enseignantes, parce que les hommes religieux ont tou jours été les premiers devant l'ennemi, que cet ennemi s 'ap-pelle l 'étranger ou s'appelle l 'anarchie! (Emo-tion prolongée.)

Ah ! je le répète ici : je demande une reli-gion d 'Etal parce que ceux qui veulent l'Etat sans Dieu ne peuvent, même s'ils le voulaient, être tolérants ; ne croyant à rien, ils ne peu-vent même pas être jus tes . Et range justice, en effet, que celle-qui refusait hier à un général accusé lo droit à la défense, le droit ù la lu-mière ! (Vivo l'armée ! Vive la juslice !)

Eh bien ! Vendéens, je reviens à nous et à nos libertés. Croyez-vous que cet état de choses puisse durer longtemps et qu'on puisse at taqeur impunément des citoyens paisibles dans leurs croyances IJS plus chères ? Groyez-vous que Dieu ne suscitera pas un incident puelconquo qui nous permette enfin de reven-diquer la liberté de nos consciences ? fVive la religion ! Vive Dieu ! Vive le Roi !

La guerre de Vendée s 'est faite sur la q u e s -tion religieuse, sur h question politique et aussi sur celle des intérêts menacés. Nous voici revenus à la question rel igieuse, qui est en môme temps la question politique : quant aux intérêts matériels dont le développement mensonger enorgueillissait si fort nos adver-saires, il suffirait de bien peu de choses pour renverser ce colosse aux pieds d'argile ! (Abas la Révolntion ? Vive le Roi ! )

Je no demande r en, si ce n'est la grandeur de mon pays et sa prospéri té. Je crois à sa régénération prochaine, parce qu'un gouver-nement ne touche jamais impunément aux sen-timents intimes qui font la gloire d'une nation, et je vous affirme que sans le Roi nous ne pourrons avoir la liberté du devoir ni celle de la conscience. (Vive Gharette ! Vive la liberté ! Vive la liberté ! )

Une vieille chcnson a bercé mon enfance. Elle est vendéenne, n'en douiez pas ! Son au-teur est M. le comte Edouard de Monti, mort il y a quelques années au service de sou Roi.

Quand viendra l'orage, Amis, nous serons l à , Kl l'écho dn Bocage Redira : « Nous voilà. »

Eh bien ! l 'orage est là qui nous menace de toutes parts. Nos ennemis veulent tout détruire, jusqu 'à la croix, symbole de nos croyances et signe de notre rédemption.

Vendéens, l 'heure est proche, et, pendant qu'ils se livrent à des actes de basse tyrannie, avant qu'ils arrivent à la réalisation de leur programme, c 'es t -à-dire à la Commune, Ven-déens, nous serons là, autour de notre Roi et de son drapeau, pour défendre nos familles, nos enfants, notre Dieu, et ce beau royaume qui s'appelle la France (Vive le Roi ! vive la France ! vive Gharette !)

Ce discours vibrant de patriotisme, et qui trace si nettement aux royalistes leur devoir, emprunte aux circonstances actuelles une importance sur laquelle il est inutile d'insis-ter.

C H R O N I Q U E L O C A L E MORLÀIX ET LA BRETAGNE

L'abondance des matières nous force à ajourner à un prochain numéro la publica-tion d'un article sur le chemin de fer du Pou-liet. *

Une Cravate d'honneur Le public vannetais, dit le Petit Breton,

ne peut manquer de lire avec intérêt l'article suivant, extrait du Journal de Vitré du 23 octobre :

A peine les Vitréens ont-ils eu la connais-sance de la mésaventure arrivée à la cravate de M. de Montluc, leur compatriote, qu'immédia-tement une souscription s'e.st formée pour lui envoyer une cravate d 'honneur. — Ils tiennent essentiellement à 110 pas laisser sans son ac-compagnement la veste qu'ils lui ont donnée aux élections.

Cette cravate, que nous sommes chargé do lui transmettre en leur nom, est en soie ter-minée par une frange d'or. Naturellement elle est tricolore.

Gomme ornementation elle porte à une extré-mité les trois signatures- du personnage ; à l'autre les fausses clefs et crochets, insignes do la profession.

On pourra lire autour du cou les lignes su i -vantes écrites, il y a quatro ans, par M. le pré-fet actuel du Morbihan :

« Vit ri1, le ïîO février 1876. « Je défendrai la famille et nos

droits de chefs de famille, parmi lesquels je comprends le dro'.t pour le père de choisir, à tou» le» degré», feducateur qui lui convient pour ses enfants.

« Je défendrai aussi la religion et la pro-priété pour lesquelles fui déjà combattu, lorsque lu Commune les menaçait....»

« LÉON DE MONTLUC. » Nous avons tenu il r eprodui te cet inci-

dent eti bonne place, pour répondre il la lettre adressée par le inaire de Vannes à tous les journaux républicains de la contrée qui l'ont reproduite , y compris Y Avenir de Hlorlaix.

Cette manière d 'engager des polémiques avec les journaux est d 'ail leurs absolument contraire aux attr ibutions des magistrats municipaux. La loi leur fourni t d 'aut res

I armes pour se défendre . L 'état d ' exaspé-ration où sont tombés le maire de Vannes comme les conseillers municipaux de Mor-laix prouve tout au plus que les reproches qu'on leur adresse sont parfai tement jus t i -fiés.

On écrit de Rennes au Gaulois : Voici un détail de l 'expulsion des Carmes

que j e vous t ransmets à la hâte. Quelques instants avant le départ de M. A!(t

dré, le préfet d'Ille-et-Vilaine, pour l 'attaque du couvent des Garmes, \ l m 0 André et son fils se sont jetés à ses pieds, le suppl iant de re-noncer à cette triste besogne.

Le préfet a passé outre, on le sait. Mais il a dû se mordre la lèvre quand l'un des commis-saires de police démissionnaires, questionné par lui sur le motif de sa retraite, lui a répon-du : — Je ne veux pas, monsieur le préfet , que

mon fils ait un jour à roug i r de moi. (Textuel).

Nous apprenons avec un vif plaisir que M. Cottain, capitaine-major au 22° bataillon de chasseurs, est nommé chef de bataillon au H l ° régiment d'infanterie.

Théâtre de ¡Morlaix La très gracieuse magicienne, M L L E Heleni-

ta, et son père, le docteur Nicolay, nous ont donné jeudi une soirée charmante pleine de de surprises et de merveilles. Le public est ordinairement défiant â l'endroit de ce g e n -res de spectacle, mais des artistes de la va -leur de M110 Helenita et du docteur Nicolay méritent d'être vus et applaudis par une salle comble. Leur genre est de beaucoup supé-rieur à tout ce que nous avions vu jusqu'ici.

MU O Helenitu est une magicienne de p r e -mière force; elle exécute, avec une d'extérité incomparable, plusieurs expériences qui touchent au merveilleux. Elle a charmé l'au-ditoire par la grâce et l'élégante réussite de de ses exercices variés. Les efftes cabalis-tiques, magnétiques et mnémotechniques, produits par M U E Helenita et son père sont réellement surprenants et méritent d'être vus de tout le monde.

On s'est séparé ravi, enchant'- de cette belle séance et tout ceux qui ont vu ces deux aimables enchanteurs jeudi , voudront .les revoir aujourd'hui à leur soirée d'adieu et ceux qui ne les connaissent pas ne vou-dront pas manquer de les applaudir.

TKIÉ1TRE GAII L E T Ce soir, samedi, les Deux Orpheli-

nes, pièce en huit actes, par D ' E N N E R Y .

La souscription aux 100,000 obligations de la líente mutuelle, dont nous avons publié l'annonce, obtient un succès sans précédent; non seulement la petite épargne demande cette valeur, mais les gros capitaux la recherchent égalemment avec un empressement qui témoigne en sa faveur ; on peut dire, dès à présent, que la souscrip-tion publique, qui sera close le 31 courant, sera couverte par les demandes. Les capita-listes prévoyants ne tarderont pas à recon-naître que ce nouveau type\d'obligations à remboursement progressif de 110 à 200 francs offre tous le? avantages et toute la sécurité d'une valeur de premier ordre.

Nous croyons devoir rappeler que ces obli-gations sont garanties par 30 0/0 du capital souscrit, converti en Rentes françaises 300 /0 en immeubles situés en France, et 4 0 0 / 0 par le capital social et les affaires industrielles dont les bénéfices réalisés pendant le p r e -mier semestres s'élèvent à 408,000 fr.

L'honorabilité et la compétence des mem-bres du conseil d'administration de la Société la Rente mutuelle sont égalemment un élément de succès, pour la conduite géné-rale des affaires.

Le conseil se compose de : M M . A. DE MIEULLE, ancien directeur de la succursale de la Banque de France, à Angers, Président.

A. TEIUIAY, manufacturier à Grenoble. A. DEFAUCAMBERGE, négociant à Paris . MUNDEL, entrepreneur de chemins de

fer, à Paris. ROBINEAU, ancien négociant et notable

commerçant à Paris . FRUTIEAX, ancien inspecteur dépar te-

mental de l'Assistance publique, au Puy.

Mercuriale MORLAIX. Marché du 23 octobre 1880

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Le Gérant : J . - F . LB BRAS.

Page 42: Ar Wirionez DU SAMEDI 02 AU SAMEDI 30 OCTOBRE 1880

AR, WIRIONEZ (La Vérité) Madame I I A R M E L 1 N , P R O F E S -

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ment à un journal de modes est une dépense supperflue. C'est une e r reur quo ln M o d e

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2° En cas de décès de l'assuré, les verse-ments faits par le souscripteur à raison de 1 fr. 50 par mois et par titre sont rembour-sés en totalité et immédiatement, pour les assurés do 21 à 00 ans, avec garantie d'un minimum de 100 fr. par titre.

Par suite du décès du sieur Lo Guennec, ayant souscrit 4 litres de 500 franeset n'ayant versé que 30 francs, sa famille reçoit 100 fr. par titre souscrit.

Pour renseignements, s'adresser à la direc-tion, Quai de Léon, n° 2.

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EN-L'étude de M0 A. do LANSALUT, notaire à Morlaix, Grande-Place, n° 32.

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VILLENEUVE-I IUELLA, EN FLOU 1 G N EAU

Louée à M. Ollivier Nédellec jusqu 'au 29 septembre 1885, moyennant un prix de forme annuel do t rois cent quarante-cinq f rancs et lo paiement des contributions. En oulre, il a ùlù payé 180 fr. do commission.

Cette ferme se compose do : Ter re labourable 2 h. 83 a. 74 c. P r é 15 95 Taillis 96 17

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S'adresser, pour visiter cette ferme, soit au jermier, soit ù M. Mesdon, propriétaire à h Villeneuve-Créis-Iluel la, en Ploui-gneau, et pour tous autres renseignements, à Al0 A. de Lansalut, notaire. Etude de M 0 H E N R I V É R A N T , Notaire à Morlaix, rue de Paris, n° 7.

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A P A R I S A u 1 e r d é c e m b r e p r o c h a i n

AVIS Le Conseil d'Administration a l 'honneur d'in-

former MM. les actionnaires qu'il sera distri-bué, à partir du 30 novembre prochain, un deuxième à-compte de l O fr . sur les actions anciennes, entière-ment l ibé rées , un deuxième à-comple de 8 fr. 2 8 sur les actions nouvelles libérées de 250 francs.

Ce paiement porte à 5 0/0 de la valeur nomi-nale l ' importance des distributions affectées aux actions, sans préjudice du dividende qui sera proposé à l 'assemblée générale.

Les à-comptes c i -dessus seront payés, sans impôt, en échange du coupon n° 4, rue Laf-filte, 11, et rue de la Victoire, 2<5? {hôtel du nouveau siège social du Comptoir financier et industriel de Paris), en province, dans toutes les succursales de cet établissement, et dans joutes les autres institutions de Crédit.

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En Mairie, à Morlaix, le 30 Octobre 1880. Vu pour la legalisation de la signature ci-contre,

L E MAIRE,