Architecture métissée et patrimoine_Rabat

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  • 8/3/2019 Architecture mtisse et patrimoine_Rabat

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    ARCHITECTURE METISS EE ET PATRIMOINE.

    I..I

    L' URBANISME COLONIAL FRANCAIS AU MAROC :UN TOURNANT IDEOLOGIQUE . . .Derni~r en date des pays i a vo ir f it fip la cf i so us r fi gimedu P ro t e ct o-

    ra t Franc;a is , Ie Maroc va etre uti l ise corume terra in d'essai , quasi expe-rjmental , de nouvelles prat iques urbaines au servjce de 1a dominationcoloniale.

    Du point de vue qui nous interesse, problematique de~ ~appoits entre'..~;v lile"~:'ri.lisiit_rti'kiile~-:'~)'vl'tlE:{::';co1orifal-e'e t "p'a:t-r~fmoine;'~'~:'' ' ' ':ces"rrouve Ll es -'/1;- Ifra't-1ques-'- '~--->

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    Par ai l le f i r~ , i l fa i t veni r au Maroc des urbanistes pour concevoi r l 'amfi -nagement des agglom~rations europ~ennes e t impose Ie respect des r~glesqu ' i l avai t f inoncfiespour la composi t ion de ces nouveaux ensembles ur-bains . R~gles auxquelles urbanis tes et jur i stes vont , en f i t ro i te col labo-ra t ion , donner forme, puisqu 'en marne temps que l ' f i la~orat ion des plans,ce lIe d 'une reglementa t ion permettant leur applica t ion eta i t necessai re .Cet.t.e tache es t conf 'Lee a Guil laume de Tarde , Directeur des Affa ires Civi -les , qui met au poin t une legis lat ion net tement en avance sur les legis la -

    t ions analogues en Europe . (3) ,Charge de la Direc tion des Services d'Archi tec ture et d 'Urbanisme du Pro-tectora t , Henr i PROST, architec te urbaniste, laurea t du concours interna-t ional d 'amenagement de l 'anc ienne encein te fort i f iee d 'Anvers en 1910,se voit conf ier la concept ion et l 'amenagement de dix vil les nouvel les ,dont ce lie de Rabat . Arr ive au Maroc en 1914, i l y res tera plus de dix ansen tant qu 'urbaniste officiel de Lyautey.Ains i ce t te epoque es t done egalement marqu~e par la mise en place d'uneadminist ra t ion specia l i see , dotee d 'une legis la t ion propre e t spec i f i -quement chargee de la conception et de la real i sa t ion des agglomera tionsnouvelles . Du point de vue qui nous in teresse , nous l imiterons a l ' exemplede Rabat , cons ideree comme une des plus grandes reus si tes de Prost , l 'e tu-

    de des signi f ica t ions de cet te nouvelle tendance de l 'u rbanisme colonial .II I . / RABAT VILLE PRECOLONIALE.

    Au moment de sa fondat ion par la dynas t ie a lmohade au XIleme siecle,la vi l le de Rabat a e te dotee d 'une magnifique enceinte percee de portesmonumenta les et ens er rant une superf ic ie d 'environ quatre cents hectares .A l ' in ter ieur de cet te a i re urbanisee , face a la ci tadel le qui s 'e~eve apic sur l 'ocean at lant ique et surp lombe l 'es tua ire du Bou Regreg dont e l1eGommande l 'en tree , s 'e tend une mosquee grandiose, inachevee , dominee parun minare t colossa l , 1a Tour Hassan , qui deploie vers Ie cie1 un:somptueux decor . AuXIVeme siec le , Ie si te al la i t s ' enr ichi r de quelquesYest iges, mais ce n'es t qu 'auXVlleme siecle. avec l ' a rr ivee des andalous,Inusulmans refugi~s d 'Espagne , que la medina , sur une superflc le d 'une cen-taine d 'hec tares , a11ait connait re 1a conf igurat ion spat ia le qu'el le de-vait conserver dans ses grandes l ignes , jusqu 'a~ Protectorat fran9ais (4).

    IV. ! RA.BATVILLENOUV'E tLE .

    ~ "Rriba t v i l le nouvelle , siege de la Res idence Generale , est un desplus beaux sujets pouvant tenter un architecte" (5). Cette v i l le nouvel lee st r ea li se e a proximite immedia te des remparts , dans un espace qui es ten fa i t l ' espace d'ex tension naturel de la medina et ou se t rouvaient Iepilai s du Sul tan et divers monuments e t edif icesiso les (6).

    Cernant a insi la mfidina , la v il le nouvel le est subdivisee en zones

    dis t inctes . Cet te pra t ique de zoning dans Ie plan d 'amenagement (7) , uneinnovat ion a I' epoque, fai t que la ci te musulmane appara l t comme une zoneh omog en e' au to nome p armi d 'a ut re s.

    "L 'ossa ture generale de 11l : l6UVel le agglomera tion es t--basee sur deux ' ; ' , ' " " ,mouvements perpend. tculai res de ci rcula t ion , est -oues t e t nord-sud. Cesecohd courant de ci icu la t ion correspond A d'anciennes pis tes c tpro longe , a par t i r des por tes de la murai l le andalouse, les pr inc ipalesarteres de lamedjna dans la v il le e ur op ee nn e.

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    L' une de ses p Is t es es t devenue I 'axe principal de la nouvel leagglomeration ou toute l 'ac t ivi te adminis tra t ive est groupee 1 I a ven ue .de Dar El Maghzen a valeur de symbole dans ce tt~ composit ion d'ensemblequltente de cr-eer une harmonie par t f cu lLer-e ent re Jes deux enti tesurbaines . En effet , cet te art~re les traverse e t les re l ie aux pales dupouvoir qui coexistent sous Ie regime du Protecto ta t .Bordee d' i~neublesaux port iques dans sa premiere part ie , el le s 'e la rgi t d 'une allee de pal -miers dans une sequence plus majestueuse, p lus monumenta le , pr inc ipa lement, e ne ad r~e , ." d 'e d if i( ) es. publLc s aux vo lumes at facades f I n emen t -v compose s . e td~eores e lle se subdivise enfin, au-deli d 'une ancienne mosquee, pourde sse rvi r, d 'u n cBte, la Res idence Genera le et , d 'un autre cBte, Ie pal~isduSultan.

    La conception de la vi l le nouvel le devai t egalement tenir compted'un autre imperati f majeur. " I ly avai t un autre mot if qui n 'avait jamais

    et f manifeste par aucun gouverneur c ivi l ou mil i ta ire : le des ir de conser -ver l 'esthet ique si part icu liAre des cites indigAnes d'un pays parvenu auXXe 'me si e cl e sans avail ' e te inf luence par la civi l isat ion moderne ." (8)

    A Rabat cela necess i tai t la preservation de la beaute d 'un s i te etla conservation , dans un cadre harmonieux, de nombreux monuments de valeure t ,de ves t Iges du .pasae. "Ayant determine lesendroi tsd I oil ,l, epan or- amaest le p ius impressionnant et Le plus caracteris t iq t ie , ' 11 (Pros t) f i tdec ider qu 'en ces points , ' les premiers plans s ' inscr ivant dans Ie champdu regard, seraient amenages en jardins. Et c 'est ainsi que furentrespectees les magnif iques perspectives de la Tour Hassan surl 'estuai re du Bou Regreg; de la res idence sur Rabat e t Sale de]apla teforme de l 'aguedal sur l 'ence inte des vieux murs ." (9)

    Plus , peut -f i t re , que dans les aut res vil les nouvel les qu' i l a

    concues , la composi t ion d I ensemble de Rabat t emo Igne de man ter-e eloquented'une tenta t ive de creer une harmonie part icu lie re entre les deux enti tesurbaines.

    Mais cet te harmonie urbaine a laquelle Prost a cons acre tous sestalents s 'es t-e l le exprlmee dans les deux vil les juxtaposees de la m@meman i er-e ? Quel a ete Le pr-oces sus d I harmonisat ion entre deux ordresurbains juges de fai t , et au depar t , incompatib les .

    V. I LA VALORISATroN D'UN PASSE DANS UN FUTUR EXPROPRIE.

    Si la vil le coloniale temoigne avant tout , dans son traci et sareal isat ion, d 'un souci de ra t ionali te qui puise ses methodes dans unenouvelle doct r ine urbaine , le tra i tement de la vi lle musu Inane t emoi gnepar cont re, a t rav~rs Ie s tatut qui lui est confere, d 'un souci d 'esthe-t isme qui la condamne a l ' iner t ie . En fai t , la theorie de la separat ionimposee par Lyautey va engendrer un changement de percept ion et det rai tement des vi l les musulmanes.

    Per9ues auparavant comme des univers sans ar t et sans ordre, commedes vil}es sans plan, comme des labyr inthes, les medinas vont ~tre" in tegrees" dans les vi l les nouvel les, spat ialement annexees sous formede zone homogine . asphyxiees de l ' exterieur e t reduites, par d 'excess ivescontraintes a u ne i ne rt ie q ui , fi ge "l eu rs m er ve il 1e ux a sp ec ts pa no rami qu es "en de "superbes poin ts de vue pour les principales perspect ives des vi l l esmodernes" (10) .Cela faisant , la vi l lecoloniale privai t la ci te rnusulmanede son developpement endogene (II) . En d 'autres termes, el le s 'appropr iai t

    son futur tout en' respectant son passe qu 'el1e preserva it e t met tai t enseine.

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    Toute l 'ambiguit~ de cet te pol i t ique urbaine colonia le es t dans ce tte pra t ique paradoxa]e de valor isa t ion d 'un passA dans un futur expropr i~ .

    C 'es t dans cet te prespective que l 'on cOl lIprendmieux l 'e ff icac i te"d 'une nouvel le f igure urbanis t ique, apparue ail leurs e t en re la t ion avecd'aut res problemes , mais dont la forme generale appor ta i t une reponsesa t i s fa isante a une poli t ique urbaine colonia le 'moderne ' fondeesurI ' idee de protectora t" (12).

    D 'oO 1 I express ion que revf i t un conf l i t dans Ie domaine b8t i e t p luspr ec lsement dans la pr ob. IematLque des rapports ent re vi l le eur-opeer ineet 'v i l le musulmane, la premiere exprimant la puissance du progres qu 'el leimpose sur la base de cr i teres exter ieurs a la seconde qui es t maintenuedrapeedans un passe qui n 'est pas ce lui de l ' au t re. I

    L'ideologie de cet te forme d' in tegra t ion recouvre en fa i t unconf l i t de concepts aux plans diachronique et d iatopique etl 'harmonisa t ion tentee ent re les deux enti tes urbaines repose sur uneh ie ra rc hi sa ti on i de ol og iq ue d es v al eu rs h is to ri qu es .

    VI./ LA QUESTION DU PATRIMOINE : HERITAGE CULTUREL ET BIEN APATRIDE.Une archi tec ture met issee (13) , au sens de nourr ie par deux sys temesde reference , s 'expr ime aujourd 'hui dans les traces , les p laces , les

    g- rands axes , 1 ' ordonnance urbaina e t archi tee tura le e t fa i t par t ie dupaysage actue l de Rabat , comme denombreuses vi l les du Maroc .Cet ta architec ture met issee , que l 'on t rouve egalement dans bien

    des pays e t regIons du monde qui ont connu l 'occupat ion colonia le ,temoigne d 'une Hape his tor ique du developpement de leur cadre b8t i e t del ' in troduct ion d 'un aut re ordre urbain dont les consequences ne sereduisent pas au seul cadre phys ique.

    B i~ . !1~qu 'app r-op rLes d i f f e. r. emmen t , des I 'avenemen t des Lndependance snat ionales , ces her i tages exis tent encore e t cons t i tuent par fo is desensembles architee turaux impor tants qui font par t ie in tegrante de paresurbains qui se sont developpes e t e tendus depuis .

    Comment , dans les eontextes urbains 00 coexis tent des f ragmentsur-batns aux references heterogemes et l ies par Le des tin dans unehis toi re commune, formuler , apres plus ieurs deeennies d ' independancenat ionale , la ques t ion du pat r imoine ?

    Peut-on encore dissocier , dans la plupar t des cas de figure , apresb i en plus d I un demi-s iee le de. cohabi t a t i on~ : t d . ' , Jn t e rpene t ra t i on,deux'ellHt~s ' urba ines ver itab lement dis t inc tes e t" aut .onomes~ qui sera ient ,l lune , her i tage sf icula i re e t b ien cul ture l d lun patr imoine nat ional ,l ' au t re, h i r l tage colonia l e t b ien devenu apat r ide depuis l ' independance ?

    Ne sera i t -ce pas plu t6 t la problf imat ique mime de leurs rappor ts quies t a envisager e t a degager d 'e tudes compara t ives , dans di f ferentesl 'E!g ionsdu monde, mettanten evidence leurs s igni f ica t ions rela t ives dansdes contextes evolu t i fs e t leurs inf lu~nces rec~proques a t raversl 'h i sto i re des dominat ions colonia les e t des independances nat ionales ,te l le qu 'e l le a e te inser i te df lns l 'Hspace ?

    Le recul h is torique es t - i l suf f i sant pour permet t re des lecturesd if fer en cl ee s d e c es h fi ri ta ge s ? Permet-i l d 'avancer progress ivement _ que

    "d~s r econr raIa sancea d 'o rd res ' ' ' et de ' po' fn t s: : ' devuemuI t tp1 'e s rfe'''soiif'pasincompat ib les?

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    (1) "II Y a, a. l ' o r i g ine de la mutilation et meme souvent de ladispari tion des vil les indigenes, dans les pays ou s ' installe l 'Europeen,la tendance toute naturel le , forcee memeau debut, a . s ' installer Ii ou set rou ven t l a v i e et le s a ff ai res , c le st- a. -di reda ns la v il le i ndi g~ ne.A tres bref delai chacun s 'y gene et en sou ff re .{ . ..) t ou te s. le s h ab it ud estous les gouts s'opposent . Peu a peu, la vil le europeenne chasse Ie nat if ,s an s p o~ rc el a r ea l1 se r l es c on di ti on s. in di sp en sa bl es a .n ot re "v ie mO' de rn e,de 'plu 's" '~t(pl t is ' t al '~ ee t t re pi da nt e. E n s omme , i1 f au t t ou jour s, e t wt te ,f inir par sort i r de la vi l le indigene et creer de nouveaux quartiers . Mais11 est a Ior-s trop tard : Le mal est fai t ; la vi lIe i nd ig en e e st po l Iuee ,sabotee ; tout Ie charme en est parti et 1 'e l ite de la population l 'aqui-t ee ". Lya ut ey, " Par ol es d 'a cti on. 1 90 0-1 92 6" Pa ris , 1 92 7, p .4 53.( 2) Ib id.(3) A not er- , entre autres, I ' inst :i u t ion des plans d 'amenagement des1914, alors qu' ils ne furent Ins t Ltues en France qu ' en 1919.(4) et (6) Cf. f i g . I(5) Henri Prost "Le developpement de l 'urbanisme dans Ie Protectorat dul{aroc", in "I 'Urbanisme aux colonies et dans les pays t r-opfaux,C ommll nic ati on s et Ra ppo rt s d u Co ng res I nt er nat ion al d e 1 93 1" . T. l,Ed: ~D iI a~ an ce ,- ~ ar is , 1 932, p .6 5.(7) Le principe du zoning Hait regulierement applique dans lacoapos It ion des vil les nouvelles ou I'on dist inguait nettement Ieq :u art ier i nd ige ne , I e qu art ier ll lil it air e,la zo ne a dm in ist rat iv e, la z on eindustr ielle , la zone d'habitation, etc ." ( . . . J autant de vil lesdist inctes ayant leur physionomie et leur statut propres". Guil laume deTarde, "L'urbanisme en Afrique du Nord", in "l 'urbanisme aux colonies. . ." op. c i t . p.30.(8) H. Prost , op. cit . p .60. A noteI ' , la creat ion, des 1912, d 'un":Service des Beaux Arts et Monuments Historiques" charge de lac on se rv at io n d es e ns embl es a rc hi te ct ur au x a nc ie ns .(!}) J . Marrast , "L'oeuvre de Henri Prost" , Publication de L'Acaden ied 'Architecture, Paris , 1960, p. 60.(10) H. Prost , op. cit . , p. 60.(11) Cf. "Urbanisme, ideologie et segregat ion", de M. Jole, A. Khatibi etM. Martensson. Annales Marocaines de Sociologie, Rabat . 1970.(12) F. Beguin et colI . "Arabisances, l imites et grands tracfis" CordaHl '78, Par is, p. 146. En ce qui concerne la nodern i te decet ur-ban sme ,Lyautey en rend hommage a Prost : "Cette conception, dans son ensemble,ce n 'est certes pas moi qui en ai l 'honneur, mais avant tout M. Prost , Ietr es gr and u rb ani st e qu i s 'etai t penetre de tres interessantes concep-

    t ions americaines, al lemandes, les avait deja. appliquees en Belgique eten apportai t au Maroc l 'aubaine de son experience et de ses larges vues".(In "Paroles d'act ion" op. ci t . , p.453).Toujours en ce qu i concerne cet te "moderni te" :"Le f a i t est queI 'Hxperience marocaine a const itue pendant longtemps, au moins jusqu'auxlendemains de la seconde guerre mondiale, une reference et .un modele pourtout ce qui pouvait etre tente en mati.!re 'urbanisme colonial"F. Beguin, op. ci t . , p. 44.(13) Cf. "Le patr irnoine architectural temoin des cultures" par M. Parent,in "Historic buildings, their significance and their role in tQday'scultural sett ing". Proceedings of the first Internat ional Congress onA rch it ect ura l C ons erv at ion . U ni ver si te d e Ba le, S ui sse , 1 98 3.

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    M IX E I I )A R C H I TE CT UR E A N D P A T R I MO NY .

    Through the example given of the ci ty of Rabat , through the his toryof i t s urban development - which star ted from the foundat ion of the ci tyi t sel f a t the beginning of the century , to the crea tion of a new colonia ltown under tm~ French Protec torate in Morocco the problematica lquest ion raised i n th is communicat ion remains that of the rela t ionshipwhich may exist be tween a Musl im ci ty , a colonia l c i ty and the pat rimony.

    A mixed architec ture, fed by two dif ferent sys tems of reference ,can be observed today in the lay-outs , s i tes, major axes , urban andarch:itectura l arrangements of the city which is par t of present day Rabatand wh Ich is a lso the case for numerous ci t ies in Morocco.

    This mixed ar-chitecture which can also be observed in manycountr ies and regions of the world which have been sujec ted to colonialoccupat ion is the tes t imony of an his tor ical step toward thedevelopment of the framework and the es tabli shment of a new urban order ,the consequences of which are not l imited to the mere physical st ruc ture .

    Though they may have been appropriate in dif ferent ways at thet ime of the countr ies ' nat ional independence , those pat r imonies s t i l lexist today, some of which sometimes const i tu te important archi tectura lunits which form par t of urban parks which have been developped andspread s ince then.

    How can we after many decades of independence - formulate theques tion of how patr imonies in the urban context - in which var ious urbanfragments , composed of heterogenous inf luences and l inked by a common

    history , are mixed together?Can we st i l l d issocia te from examples and af ter more than fi f ty

    years of cohabi ta t ion and interpenet rat ion, two .urban e nt i t ies which areevident ly di fferent and autonomous and which would be , on one hand, thesecular heri tage of the cultura l proper ty of a nat ional pat rimony and, onthe other hand, the colonial her i tage of a property which becamesta teless after independence ?

    I t would be better to consider the problemat ic ques tion of thei rin ter -re la t ionship, as i t has been engraved in space , and to focus oncomparat ive s tudies tha t have been under taken in di fferent regions of theworld : and which would under l ine thei r relat ive s ignif icances in theevoluting contexts and in thei r rec iprocal influences through the historyof c ol or fia l dom in at ion s a nd n at io na l i nd ep en den ce s.

    Is the his torica l persp~ctive sufficient enough to al low for anunders tanding of a ll the divers i f ied documents wri t ten on those heri -tages ? Does it make i t poss ib le t6 put forward the fact that it i s notincompat ib le for recognis ing the existence of various orders and pointsof view ?

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    ARCHITECTURE METISSEE ET PATRIMOINE.

    A travers l 'exemple de la vi l le de Rabat , de son developpementurbain, de sa fondation jusqu'A la real isat ion , au debutdu si~cle, d 'unevi l le nouvelle, vi l le coloniale sous Ie regime du Protectorat fran9ais auMa~oc, la quest ion int roduite dans cette communication est celIe de lapr -oblemat f que des rapports entre vi l le musu lmane , vil le co Ion i a. le etpatrimoine.

    Une architecture metissee, au sens de nourrie par deux syS' temes dereference, s ' exprime aujourd'hui dans les traces, les places , les grandsaxes , l 'ordonnance urbair ie e t architectura le et fai t part ie du paysageactue l de Rabat , comme de nombreuses vi l les du Maroc.

    Cet te architecture metissee, que l 'on trouve'egalement dans biendes pays et regIons du monde qui ont connu l 'occupation coloniale ,temoigne d 'une ~tape historiquedu developpement de leur cadre bati e t del ' introduction d 'un autre ordre urbain dont les consequences ne ser edud s errt pas au seul cadre phys Lque ,

    Bien qu'appropries dlffereniment, des l 'avenement des independancesnationales, ces heri tages existent encore et consti tuent parfois desensembles architecturaux immportants qui font part ie integrante de paresurbains qui se sont developpes et etendus depuis.

    Comment, dans les contextes urbains ou coexistent des fragmentsurbains aux references heterogenes et l ies par Ie dest in dans unehistoire commune, formuler , apris plusieurs decennies d' independancenationale , la quest ion du patrimoine ?

    Peut-on encore dissocier , dan~ la plupart de~ cas de figure, apresplus d'un demi-si~cle de cohabitat ion et d ' interpenetrat ion , deux

    ites urbaines ver i tablement dist inc tes et autonomes, qui seraient ,'une, heri tage seculaire et bien culturel d 'un patr imoine nat ional ,

    l ' autre, heri tage colonial et bien devenu apatr ide depuis l ' indepen-dance ?

    Ne serai t -ce pas plu t6t la problematique mime de leurs rapports qui( 'W. ", .~~ lte nv is age r e t a degager d ' e tudes comparatives, dans d i f f 'er-err t s

    e- : rE~gions d u monde , met tant en evidence leurs signi f icat ions relat ives dans,des contextes evo}utifs e t leurs influences rec lproques a t ravers

    i I 'h istoiredes dominat ions coloniales et des Lndependances nationales,.Jel le qu'el le a ete inscri te dans l 'espace ?

    : tJ~K,fLe recu l histor ique est- i l suffisant pour permettre des lectures.9~fferencieesde ces heri tages? Permet-i l d 'avancer progress ivement quedes reconnaissances d'ordres et de de poin ts de vue mult iples ne sont pas

    i

    i he ompa ti hl es ?

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