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Aristote Ethique à Nicomaque

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Aristote

Ethique à Nicomaque

Livre I

Chapitre 1 – Le Bien et l'ativité humaine. La hiérarchie des biens.

Les hommes agissent dans le but d'atteindre le bien.Chaque action tend vers le Bien, mais de par la multiplicité des fins qu'elles cherchent à atteindre, il est important d'avoir à l'esprit quelle est la nature de la finalité absolue, à savoir, le Souverain Bien.La science qui relève de la connaissance du Bien c'est la Politique car seule celle-ci « dispose parmi les sciences celles qui sont nécessaires dans les cités, et quelles sortes de sciences chaque classe de citoyens doit apprendre ».En outre, « la fin de la Politique sera le bien proprement humain », étant donné que :− toutes les autres sciences lui sont subordonnées (stratégie, économie, rhétorique) ;− c'est elle qui lég_fère sur ce qu'il faut faire et sur ce qu'il ne faut pas faire.

(Economie de oïkia, la famille)

La Politique a pour fin l'action et non la connaissance.

Chapitre 2 – Le bonheur. Diverses opinions sur sa nature. Méthode à employer.

Le Bien suprême = le Bonheur = bien vivre et réussir.La nature du bonheur est multiple et sa multiplicité dépend de la vision de chacun.C'est ainsi que le bnheur est souvent identifié à « quelquechose d'apparent et de visible, comme le plaisir, la richesse ou l'honneur. »

Aristote fait ici une parenthèse sur la méthode à utiliser pour étudier la nature du bonheur.Il distingue deux raisonnements :− ceux qui partent des principes ;− ceux qui remontent aux principes.

1. Ceux qui partent des principes.Raisonnement a-priori (apodictiques, qui a établi son contenu par la rigueur d'un raisonnement implacable).Principes, causes ------ descendent vers ------ > Conséquences, effets.Ce sont les sciences mathématiques, l'évidence des définitions et des axiomes.

2. Ceux qui remontent aux principes.Raisonnement a-posteriori.Faits ------ remontent par induction ------ > PrincipesCe sont les sciences des réalités morales et sociales qui s'appuient sur l'expérience.

Chapitre 3 – Les théories courantes sur la nature du bonheur : le plaisir, l'honneur, la richesse.

Selon Aristote, il y a trois principaux types de vie :− la vie de jouissance ;− la vie politique ;− la vie contemplative.

1. La vie de jouissance.Elle est assimilée par Aristote à une vie bestiale propre aux esclaves. Les individus optant pour ce type de vie conçoivent le bien et le bonheur comme le plaisir.

2. La vie politique.C'est la vie des gens cultivés. La fin recherchée est soit l'honneur, soit la vertu.Aristote pense que l'honneur est quelquechose de superficielle pour deux raisons :a. il dépend de ceux qui honorent or le bien est quelque chose de personnel.b. la quête de l'honneur = quête de son propre mérite.Il en va tout autant de la vertu :a. soit on passe sa vie à ne rien faireb. soit on passe sa vie à supporter les maux de l'humanité et les pires infortunes. Or qui peut être heureux ainsi ?

3. La vie contemplative.Elle sera abordée plus loin.

Aristote nous parle aussi de la vie des hommes d'affaire qui poursuivent la richesse.Or celle-ci n'est pas le Bien, le bonheur recherché. L'argent reste un moyen utile d'obtenir autre chose.

Chapitre 4 – Critique de la théorie platonicienne de l'idée du Bien.

Aristote énnonce quatre arguments contre l'Idée du Bien conçue par les platoniciens.

1er argument.Les platoniciens considèrent que les choses qui ont une antériorité et une postériorité ne peuvent pas être des Idées.« Or le Bien s'affirme et dans l'essence, et dans la qualité et dans la relation ».Et l'essence est antérieure à la relation.

2ème argument.Le Bien se retrouve dans plusieurs catégories de l'Être. Son expression est donc multiple.

3ème argument.Le Bien est issu d'une multiplicité de sciences.

4ème argument.De même qu'il n'y a pas véritablement de différence entre la Chose en soi et la chose, il ne peut y avoir de différence entre le Bien en soi et le bien.

Aristote pose alors une objection a ces quatre arguments qui pourrait être une objection émanant des platoniciens eux-mêmes : les platoniciens distinguent deux types de biens :− les biens premiers, ceux qui sont poursuivis et aimés pour eux-mêmes ;− les biens secondaires qui dépendent des premiers, qui permettent d'atteindre les premiers ou

bien de les conserver, ou bien de les protéger de leurs contraires.

Est-ce que ces biens premiers sont appelés ainsi en référence à une Idée Unique ?Il faut pour cela que la notion du Bien en soi possède quelque chose d'identique dans chaque chose posée comme étant bien en soi.Mais chaque définition de ces choses est différente : « le Bien n'est donc pas quelque élément commun dépendant d'une Idée Unique. »

Mais pourquoi alors utilise-t-on le mot « bien » alors qu'il est différent à chaque fois ?Est-ce parce que tous ces biens dérivent d'un même bien ou parce qu'ils concourent tous à un seul

bien ? Ne s'agit-il pas plutôt d'analogie plus que d'homonymie ?

De même que pour l'Idée Suprême, s'il existe un seul Bien commun aux autres biens, il n'est pas accessible ou ne peut être mis en pratique par les hommes.

Chapitre 5 – Nature du Bien. Fin parfaite, qui se suffit à elle-même.

Le bien réside dans la fin que nous cherchons à atteindre dans chacune de nos actions.Les fins sont multiples et parmi elles, réside une fin parfaite qui se suffit à elle-même. Le bonheur est une fin qui se suffit à elle-même.« C'est ce qui, pris à part de tout le reste, rend la vie désirable et n'ayant besoin de rien d'autre. »

Chapitre 6 – Le bonheur défini par la fonction propre de l'homme.

Aristote cherche à préciser sa définition de la nature du bonheur en s'intéresant à la fonction de l'homme. Comme il recherche ce qui est propre à l'homme, Aristote élimine certaines fonctions :− vie de croissance et de nourriture (fonction commune avec les végétaux) ;− vie sensitive (fonction commune avec les animaux).Il reste la vie pratique soumise à la raison et possèdant la raison et l'exercice de la pensée. C'est la vie rationnelle.

« Le bien pour l'homme consiste dans une activité de l'âme en accord avec la vertu, et en cas de pluralité de vertus, en accord avec la plus excellente et la plus parfaite d'entre elles. »

Chapitre 7 – Question de méthode. La connaissance des principes.

Aristote énonce ici quelques précautions à prendre par rapport à l'étude du Bien.

Tout d'abord il faut savoir laisser faire le temps dans le travail de perfectionnement et d'achèvement.

Ensuite, il faut prendre garde de ne s'attacher aux détails que si cela s'avère nécessaire.

Enfin, il ne s'agit pas d'éxiger la cause en toute chose : « le fait vient en premier, c'est un point de départ. »

Il est donc davantage important de dégager les principes :− soit par l'induction ;− soit par la sensation ;− soit par l'habitude.

Chapitre 8 – La définition aristotélicienne du bonheur confirmée par les opinions courantes.

Aristote assure que sa définition du bonheur correspond à celle de l'opinion courante car, tandis que « avec un principe vrai toutes les données de fait s'harmonisent, avec un principe faux la réalité est vite en désaccord. »

Il divise les biens en trois classes :− les biens extérieurs ;− ceux qui se rapportent à l'âme ou au corps ;− ceux qui se rapportent à l'âme par excellence.Or les actions et activités spirituelles font partie des biens qui ont rapport à l'âme.

Chapitre 9 – Accord de la définition du bonheur avec les doctrines qui identifient le bonheur à la vertu, ou au plaisir, ou aux biens extérieurs.

Aristote est d'accord pour dire que le bohneur, c'est la vertu. Car le bonheur consiste dans une activité conforme à la vertu.Cependant il pose une précision importante : il ne faut pas confondre prédispositions à la vertu et action ou activité vertueuses.

Quelles sont ces activités conforment à la vertu , Ce sont des activités non seulement qui procurent du plaisir à ceux qui les accomplissent, mais aussi qui sont vertueuses par elles-mêmes.

Ainsi les hommes qui cherchent le bien au travers de leurs activités vertueuses n'ont nullement besoin de chercher du plaisir puisque les activités vertueuses en contiennent en elles-mêmes.

Le plaisir est indissociable du bien car celui qui n'éprouverait aucun plaisir dans l'activité vertueuse ne pourrait être appelé homme de bien.

Aristote accorde tout de même sa place au hasard dans sa conception du bonheur.

Chapitre 10 – Mode d'acquisition du bonheur. Il n'est pas l'oeuvre de la fortune, mais le résultat d'une perfection.

Aristote se demande si l'on peut apprendre à être heureux ou bien si c'est par l'habitude que l'on devient heureux, ou bien si ce bonheur est le fruit d'une volonté divine ou du hasard.

Aristote admet la part de divin (ou de chance) dans le bonheur, neéanmoins le bonheur demeure « une activité de l'âme conforme à la vertu. » Ce qui signifie que :− soit l'individu est naturellement heureux et doit conserver son bonheur ;− soit l'individu n'est pas heureux et doit chercher son bonheur.

Chapitre 11 – Le bonheur et la vie présente. Le bonheur après la mort.

Aristote pose la problématique de la mort dans le rapport au bonheur.Peut-on dire seulement au moment de sa mort qu'un homme est heureux ou malheureux ?Quelle est la part de sa descendance dans ce bonheur ?Peut-on dire qu'un homme est heureux tant qu'il vit ?

Pour Aristote, il ne serait pas correct vis-à-vis d'un homme de lui attribuer une vie heureuse ou malheureuse au seuil de sa mort. Car le bonheur dépend des vissicitudes de la vie et le caractère heureux ou malheureux de cette dernière est changeant, fluctuant.Il faut donc absolument s'attacher au fait que « le bonheur dans l'activité conforme à la vertu, l'activité en sens contraire étant la cause de l'état opposé. »

Seule l'activité vertueuse est stable et c'est bien dans cette stabilité et dans son maintien, c'est-à-dire la constance de l'activité, que réside le bonheur.

« Et si ce sont nos activités qui constituent le facteur déterminant de notre vie, ainsi que nous l'avons dit, nul homme heureux ne saurait devenir misérable, puisque jamais il n'accomplira des actions odieuses et vides. En effet, selon notre doctrine, l'homme véritablement bon et sensé supporte toutes les vissicitudes du sort avec sérénité et tire parti des circonstances pour agir toujours avec le plus de noblesse possible. »

Chapitre 12 – Le bonheur est-il digne d'éloge ou digne d'honneur ?

Les louanges se font par rapport à autre chose que ce qui est loué.Le bonheur ne peut être comparé à rien d'autre « car c'est en vue de lui que tous nous accomplissons les autres choses que nous faisons. »

C'est en sa qualité de principe d'action que le bonheur est digne d'honneur et au-dessus de toute éloge.

Chapitre 13 – Les facultés de l'âme. Vertus intellectuelles et vertus morales.

Aristote s'interroge toujours sur la nature du Bonheur et pour aller plus loin dans son explication, il décide d'orienter son questionnement sur la nature de la vertu. Car « le Bonheur est une activité de l'âme en accord avec une vertu. »

L'étude de la vertu relève de la Politique. Il s'agit donc d'étudier la vertu humaine, c'est-à-dire l'excellence de l'âme.La connaissance de l'âme est nécessaire et doit servir à l'étude de la Politique.

Aristote nomme deux parties de l'âme :− la partie irrationnelle ;− la partie rationnelle.

Il évacue la polémique au sujet de cette distinction : il avoue ne pas savoir si ces deux parties sont distinctes réellement ou logiquement.

Dans la partie irrationnelle de l'âme, Aristote nomme deux natures :− une nature « instinctive » (ou végétative, inférieure) : celle qui nous fait nous nourrir et grandir,

qui fait fontionner notre corps sans que nous en ayons conscience. Cette partie est aussi à l'origine de nos rêves. (Nutrition)

− une nature « impulsive » (ou appétitive, désirante, supérieure) : celle qui est en lutte avec notre âme raisonnable (rationnelle) toujours invisible pour notre conscience. D'une certaine manière, cette nature de l'âme irrationnelle participe au prinsipe raisonnable si elle l'écoute et lui obéit. De même que le principe raisonnable a une influence sur cette partie (les reproches par exemple). (Connaissance)

Or si cette deuxième partie est influencée par la raison, c'est parce que l'âme rationnelle possède elle aussi deux natures :− la raison elle-même qui exerce l'autorité (partie supérieure) ;− ce qui ne fait que lui obéir (partie inférieure).

Les vertus se divisent de la même manière :− les vertus intellectuelles : la sagesse, l'intelligence, la puissance ;− les vertus morales : la libéralité et la modération.

Livre II

Chapitre 1 – La vertu, résultat de l'habitude s'ajoutant à la nature.

La vertu n'est pas innée en l'homme :− la vertu intellectuelle est acquise par l'enseignement, elle abesoin d'expérience et de temps ;− la vertu morale est le produit de l'habitude.

« Ainsi donc, ce n'est ni par nature, ni contrairement à la nature que naissent en nous les vertus, mais la nature nous a donné la capacité de les recevoir, et cette capacité est amenée à maturité par l'habitude. »

Tout ce qui est en nous par nature, nous donne une certaine puissance avant l'acte.Par ex : dans la vision, celle-ci est bonne avant de bien voir.

Dans les choses qui viennent de l'habitude, l'acte précède cette puissance.Par ex : la tempérance acquise par l'habitude renforce notre sagesse.

« C'est en pratiquant des actions justes que nous devenons justes. »

Chapitre 2 – Théorie et pratique dans la morale. Rapports du plaisir et de la peine avec la vertu.

Dès le début de ce chapitre, Aristote nous rappelle les objectifs de son ouvrage : il ne s'agit pas de pure théorie mais bien d'un questionnement sur l'amélioration de nos pratiques.L'Ethique est une science pratique et normative dont l'objet est de nous rendre meilleur.

Aristote préconise la juste mesure dans la pratique des vertus. Car le défaut et l'excès sont aussi néfastes l'un que l'autre.

« Mais non seulement les vertus ont pour origine et pour source de leur production et de leur croissance les mêmes actions qui président d'autre part à leur disparition, mais encore leur activité se déploiera dans l'accomplissement de ces mêmes actions. »

Aristote expose ensuite huit arguments pour démontrer que le plaisir et la peine ont une place importante dans la conduite morale.

1er argument

C'est parce que nous ressentons du plaisir dans la mal que nous le commettons.Il faut donc que l'individu dès son plus jeune âge reçoive une saine éducation par rapport au plaisir et à la peine.

2ème argument

Si les vertus concernent les actions. Si les actions s'accompagnent de plaisir ou de peine. Alors la vertu a rapport au plaisir et à la peine.

3ème argument

C'est parce qu'il y a du lien entre les vertus et le plaisir et la peine que nous appliquons parfois des sanctions.

4ème argument

Le vice et la vertu proviennent des comportements que nous adoptons à l'égard des plaisirs ou des peines. Bien souvent nous recherchons les premiers et évitons les seconds alors que nous ne devrions pas nous en préoccuper (notre but était le Bonheur).Ou bien quand il est légitime de s'en préoccuper nous ne le faisons pas comme il faut ou quand il faut.

5ème argument

« Il existe trois facteurs qui entrainent nos choix, et trois facteurs nos répulsions : le beau, l'utile, le plaisant et leur contraires, le laid, le dommageable et le pénible. »

6ème argument

La relation au plaisir est quelquechose que nous percevons dès notre enfance et c'est pourquoi nous ne pouvons la supprimer.

7ème argument

Nous calculons par anticipation de ce que chaque action nous procure de plaisir ou de peine.

8ème argument

Enfin il est plus difficile de suivre ses désirs que de succomber aux plaisirs.

Chapitre 3 – Vertus et arts. Conditions de l'acte moral.

Aristote nous explique dans ce chapitre qu'il ne suffit pas d'être juste et modéré, ou bien de savoir ce qu'est un homme juste et modéré pour le devenir.

Il faut tout d'abord que l'individu soit dans une certaine disposition pour accomplir des actions justes et modérées :

1. « Il doit savoir ce qu'il fait » ;2. « choisir librement l'action en question et la choisir en vue de cet acte lui-même » ;3. « l'accomplir dans une disposition d'esprit ferme et inébranlable ».

Le savoir théorique n'a pas beaucoup de place : c'est par l'habitude de l'accomplissement d'actes justes et modérés que l'individu devient vertueux.

Chapitre 4 – Définition générique de la vertu : la vertu est un « habitus ».

Pour Aristote, les phénomènes de l'âme sont de trois sortes :− les états affectifs (les émotions qui nous font ressentir du plaisir ou de la peine) ;− les facultés (les aptitudes qui nous rendent capables d'éprouver les états affectifs) ;− les dispositions (notre comportement positif ou négatif par rapport aux affections).

La vertu n'est pas une affection.La vertu n'est pas une faculté.La vertu serait donc une disposition.

Chapitre 5 – Définition spécifique de la vertu : la vertu est une médiété.

La vertu se différencie du vice en ce qu'elle met les choses en bon état et leur permet de bien accomplir leur oeuvre propre.

Aristote nous rappelle que ce qui fait périr la vertu c'est l'excès ou le défaut de qqchose.Dans toute chose on peut distinguer le plus, le moins et l'égal.

Aristote distingue deux modes de comparaison :− moyen dans la chose (ex : 10 est le plus, 2 est le moins, 6 est le moyen)− moyen par rapport à nous (ex : 10kgs de pommes à manger est le plus, 2 kgs de pommes à

manger est le moins, 6 kgs de pommes à manger ne sera pas le moyen car cela dépend des besoin individuel de chacun).

Dans la quête de la vertu, c'est au moyen par rapport à nous que l'on s'intéresse principalement.

« Ressentir ces émotions (tout sentiment de plaisir et de peine) au moment opportun, dans les cas et à l'égard des personnes qui, consciemment, pour les raisons et de la façon qu'il faut, c'est à la fois moyen et excellence. »

Chapitre 6 – Définition complète de la vertu morale et précisions nouvelles.

« La vertu est une disposition à agir d'une façon délibérée, consistant en une médiété relative à nous, laquelle est rationnellement déterminée et comme la déterminerait l'homme prudent. »

Aristote apporte ensuite quelques précisions : de même qu'il n'y a pas de médiété de l'excès ou du défaut, il n'y a pas non plus d'excès ou de défaut de médiété.

Chapitre 7 – Etude des vertus particulières

Aristote dresse un tableau des excès et des défauts des vertus.

Le plus L'égale Le moinsL'audace (témérité et lâcheté) Le courage La peur (la lacheté)La dérèglement La modération Les insensiblesLa prodigalité (dépenser plus, acquérir moins)

La libéralité La parcimonie (acquérir plus , dépenser moins)

La vulgarité (manquer de goût) La magnificence La mesquinerieL'honneur, l'orgueil La grandeur d'âme Le méprisL'ambition ? Le manque d'ambitionL'irrascibilité La colère débonnaire L'indifférenceLa vantardise La véracité La réticenceLa bouffonerie La gaieté La rusticitéLa complaisance, la flatterie L'amabilité La hargneLa timidité La réserve L'impudenceLa malveillance L'indignation L'envie

Chapitre 8 – Les oppositions entre les vices et la vertu

Aristote nous expose ici une triangulation des oppositions entre les deux vices (excès et défaut) et la seule vertu (la médiété)

Selon Aristote, l'excès et le défaut sont les contraires les plus éloignés.Par ailleurs, lorsqu'on compare l'un des deux extrêmes à la médiété, il arrive que ce soit l'un des deux qui soit davantage l'opposé de cette médiété. Ceci pour deux raisons :− le moyen et un des extrêmes se ressemblent ;− l'extrême vers lequel notre nature est attirée nous apparaît davantage contraire au moyen.

Chapitre 9 – Règles pratiques pour atteindre la vertu.

Aristote considère qu'il est difficile de savoir où se situe le moyen et donc de l'atteindre. Aussi préconise-t-il quelques conseils :

1. s'éloigner des contraires ;2. savoir reconnaître les extrêmes qui nous attirent le plus ;3. se méfier de ce qui nous apporte du plaisir.

Livre III

Chapitre 1 – Actes volontaires et actes involontaires. De la contrainte.

Vertu --> actions + affections

Actions volontaires : éloge ou blâme.Actions ivolontaires : indulgence ou pitié.

Aristote s'interroge sur la distinction entre le volontaire et l'involontaire.

« Un acte est involontaire quand il est fait sous la contrainte, ou par ignorance. »

Contrainte --> principe hors de nous, c'est-à-dire aucun concours de l'agent ou du patient.

Il existe des actions mixtes, à la fois mi-volontaires mi-involontaires (ex : faire le choix d'accomplir une action honteuse sous la menace d'un tyran envers nos parents).

Il ne faut pas oublier de se référer au moment où l'action s'accomplit pour la qualifier de volontaire ou d'involontaire.

Chapitre 2 – Actes involontaires résultant de l'ignorance.

L'acte par ignorance est non volontaire.Il est involontaire si l'agent éprouve du regret.Il est non volontaire si l'agent en assule pleinement la responsabilité.

L'acte peut aussi être accompli soit :− par ignorance ;− dans l'ignorance (ex : l'homme ivre ou en colère qui ne sait pas ce qu'il doit faire ou éviter).Ce type d'acte ne peut être considéré comme involontaire.

Quand un individu agit par ignorance, le caractère involontaire de son acte déped de l'ignorance d'un des facteurs particuliers de cet acte :− l'agent, auteur de l'acte ;− l'acte lui-même ;− l'objet, personne ou chose sur laquelle roule l'action ;− l'effet escompté par l'agent ;− la façon.

Chapitre 3 – Acte volontaire.

« Etant donné que ce qui est fait sous la contrainte ou par ignorance est involontaire, l'acte volontaire semblerait être ce dont le principe réside dans l'agent lui-même connaissant les circonstances particulières au sein desquelles son action se produit. »

Aristote pose ensuite quatre arguments pour réfuter l'idée selon laquelle les actes faits par impulsivité ou concupiscence sont involontaires.

1er argument

Cela revient à dire que les animaux et les enfants n'agissent qu'involontairement ce qui est pour

Aristote inexacte.

2ème argument

Cela revient à dire aussi que seules les bonnes actions sont volontaires tandis que les auvaises sont involontaires.

3ème argument

Les actes de concupiscence s'accompagnent de plaisir, ils sont donc volontaires.

4ème argument

Nous sommes responsables de chacune de nos actions qu'elles soient commises par notre raison ou le fruit de la partie irrationnelle de notre âme (la passion).

Chapitre 4 – Analyse du choix préférentiel.

L'acte morale est un acte non seulement volontaire, mais pleinement délibéré, c'est le fruit d'une préférence entre plusieurs partis à prendre.

Si le choix est volontaire, il n'est pas non plus identique à l'acte volontaire. Certains actes sont faits spontanément et sont volontaires, mais il n'y a pas de chois effectué (ex : animaux et enfants).

Selon Aristote, le choix n'est ni :− un appétit :

1. le choix n'est pas commun à un homme raisonnable (qui agit par choix) et à un homme irraisonnable (qui agit par concupiscence) ;

2. un appétit peut être contraire à un choix, mais pas à lui-même ;3. l'appétit relève du plaisir et de la peine tandis que le choix du bien et du mal.

− une impulsion : actes impulsifs s'opposant à ceux faits par choix.

− un souhait :1. on peut désirer des choses impossibles mais on ne peut pas les choisir ;2. le choix ne peut porter que sur nos propres capacités tandis que l'on peut souhaiter des

choses possibles pour d'autres (ex : victoire d'un athlète) ;3. le souhait porte sur la fin tandis que le choix porte sur les moyens pour atteindre cette fin

− une opinion :1. l'opinion porte sur des choses éternelles ou impossibles alors que le choix porte sur des

choses qui dépendent de nous ;2. l'opinion traite du vrai et du faux alors que le choix porte sur le bien et le mal.

Le choix c'est le prédélibéré, il s'accompagne de raison et de discursive.

Chapitre 5 – Analyse de la délibération. Son objet.

Selon Aristote, on ne peut pas délibérer sur tout.

Un homme sain d'esprit ne peut pas délibérer sur :− la nature et ses lois physiques et métaphysiques ;− la nécessité ;− le hasard.

L'objet de la délibération se réduit à ce qui tombe sous notre pouvoir et sur quoi nous pouvons agir, à savoir l'intelligence et le pouvoir des hommes.

Seuls les moyens en vue de la fin sont objets de délibération (et non la fin elle-même).

L'objet de la délibération et l'objet du choix sont identiques si la chose choisie n'est plus un problème puisqu'un choix a été opéré après délibération.

« le choix sera un désir délibératif des choses qui dépendent de nous. »

Chapitre 6 – Ananlyse du souhait raisonné.

Le souhait a pour objet la fin.Aristote décrit la vision de Platon à ce sujet.

Pour Platon, le souhait a pour objet le bien véritable tandis que d'autres considèrent que le souhait a pour objet le bien apparent.Or les deux avis se trompent. Que dire en effet de l'homme qui souhaite une fin injuste (dans le cas du bien véritable) ?

Aristote propose une solution :« L'homme de bien juge toutes choses avec rectitude et toutes lui apparaissent comme elles sont véritablement. »

« Chez la plupart des hommes, au contraire, l'erreur semble bien avec le plaisir pour cause. »

Chapitre 7 – La vertu et le vice sont volontaires.

« La fin étant ainsi objet de souhait, et les moyens pour atteindre à la fin, objets de délibération et de choix, les actions concernant ces moyens seront faites par choix et seront volontaires ; or l'activité vertueuse a rapport aux moyens ; par conséquent, la vertu dépend aussi de nous. »

Les actes tendant à réaliser les moyens sont volontaires ; or l'activité vertueuse a rapport aux moyens ; donc l'activité vertueuse (la vertu) est volontaire.

Il en va de même du vice.

Critique de Socrate qui, s'il admettait que la vertu est volontaire, pensait en revanche que « nul n'est méchant volontairement ».

Chapitre consacré à la critique de la vertu-science de Socrate.

Chapitre 8 – Résumé des chapitres précédents.

Chapitre 9 – Examen des vertus spéciales. Le courage.

Rappel : le courage est une médiété entre la crainte et la témérité.Crainte = attente d'un mal.

Il y a des maux qui ne sont aps à craindre tandis qu'il est bon d'en craindre certains (ex. : le mépris).

Aristote s'interroge sur les conditions, les occasions au cours desquelles l'homme est courageux.

Lors des occasions les plus nobles : la guerre.

Courageux = « celui qui demeure sans crainte en présence d'une noble mort ».

Chapitre 10 – Le courage, suite

L'homme peut être courageux tout en éprouvant de la crainte pour qqchose : car il aura su affronter sa crainte et la dépasser.

Différence entre le téméraire et le courageux :− le téméraire peut paraître courageux et se vvante. Il est emporté et souhaite le danger, mais s'en

détourne au moment où il faut l'affronter ;− le courageux se montre vif dans l'action et calme dans le moment qui la précède.

Le lâche est sans espoir, tandis que l'homme courageux est tourné vers l'espérance.

Chapitre 11 – Le courage, suite

Aristote indentifie cinq types de courage qui n'en sont pas.

1. Le courage civique : celui qui nous pousse à agir pour obtenir les honneurs et éviter les blâmes.

2. Le courage de l'expérience : celui qui, au-delà de la connaissance du danger, nous permet d'affronter nos craintes.

3. Le courage passionné : la passion peut être à l'origine de notre courage.4. Le courage de l'assurance : l'homme courageux doit être aussi bien quand les dangers sont

connus que lorsqu'ils sont imprévus.5. Le courage dans l'ignorance : le véritable homme courageux est celui qui même quand il

s'aperçoit que la réalité est différente, ne prend pas la fuite.

Chapitre 12 – La courage, fin

Plus un homme est courageux, plus la pensée de la mort lui est pénible.« Le courage en lui-même est une chose pénible. »

Chapitre 13 – La modération

La modération est une médiété par rapport aux plaisirs.

Aristote nomme deux sortes de plaisirs : ceux du corps et ceux de l'âme.

Plaisirs de l'âme : l'ambition et l'amour du savoir.OR ceux qui se livrent à ces types de plaisirs ne sont appelés ni modérés ni déréglés.DONC la modération ne s'applique qu'aux plaisirs corporels.MAIS pas à tous les sens : seuls les plaisirs liés au toucher et au goût.

Chapitre 14 – La modération, suite

« L'homme déréglé a ainsi l'appétit de toutes les choses agréables ou de celles qui le sont le plus, et il est conduit par la concupiscence à accorder sa préférence à ces choses-là sur toutes les autres. »

Chapitre 15 – Dérèglement et lâcheté. Comparaison avec l'enfance

Le dérèglement est plus volontaire que la lâcheté.

Cause du déréglement = le plaisir (objet de choix)Cause de la lâcheté = la souffrance (objet de répulsion)

Le déréglé, à la différence du lâche, est sans excuse quand il s'abandonne à ses passions, parce qu'il est plus facile et moins dangereux de résister aux tentations du plaisir et de contracter de bonnes habitudes, que de faire face à des périls positifs.

Le manque de rigueur, l'indulgence excessive envers soi-même n'est pas bonne pour l'homme. Les enfants gâtés, qu'on ne punit pas, souffrent du même vice que les adultes qui se laissent aller.

Livre IV

Chapitre 1 – La libéralité

Il s'agit de la générosité. Aristoste étudie ici l'individu dans son rapport à l'argent.

Excès dans les affaires d'argent = prodigalité.Défaut dans les affaires d'argent = parcimonie.

Usage de l'argent = dépense et don.Ce n'est pas l'acquisition et la conservation (=possession).

« La marque de la vertu en effet, c'est plutôt de faire le bien que de le recevoir, et d'accomplir des bonnes actions plutôt que de s'abstenir des honteuses. »

Donner = faire le bien et accomplir de bonnes actions.Prendre = recevoir un bienfait et s'abstenir d'actions honteuses.

Ceux qui sont libéraux sont ceux qui donnent.

Chapitre 2 – La libéralité (suite)

Le caractère libéral d'un individu est conditionné :− il donne en vue du bien ;− il donne à ceux qu'il faut ;− il donne ce qu'il faut ;− il donne au moment qu'il faut ;− il donne avec plaisir ;− il n'acquière pas de biens d'une source illicite ;− il ne sollicite pas pour lui-même ;− il prendra dans ses biens personnels ;− il fera attention à son patrimoine ;il ne mesurera pas ses largesses.

Chapitre 3 – La libéralité. La prodigalité et la parcimonie.

La prodigalité = excès dans le fait de donner et de ne pas prendre. Défaut dans celui de prendre.La parcimonie = défaut dans le fait de donner. Excès dans celui de prendre.

Le prodigue reste préférable au parcimonieux.

Chapitre 4 – La magnificence.

La magnificence est, comme la libéralité, une vertu en rapport avec l'argent et plus précisément la dépense d'argent.

Magnificence = dépense égale à la grandeur de l'objet.

Comme la grandeur est relative, il faut prendre en compte l'argent, les circonstances et l'objet.

Si l'homme magnifique est libéral, l'homme libéral n'est pas nécessairement magnifique.

Défaut de magnificence = mesquinerie.

Excès de magnificence = vulgarité.

Une chose est magnifique indépendamment de sa valeur et de ce qu'elle coûte : elle est grande et belle et suscite l'admiration.

Chapitre 5 – La magnificence (suite).

Aristote fait une liste des manifestations de la magnificence.Il nous rappelle qu'un pauvre ne peut pas être magnifique.L'homme magnifique « ne dépense pas pour lui-même, mais dans l'intérêt commun ».

Chapitre 6 – La magnificence et ses contraires, suite.

L'homme vulgaire dépense beaucoup pour étaler sa richesse, pour favoriser l'admiration.L'homme mesquin viendra gâcher la magnificence de ses intentions en cherchant à dépenser moins et en se lamentant de toujours trop dépenser.

Chapitre 7 – La magnanimité.

Par magnanimité il faut entendre la dignité de la personne, sa fierté, le juste sentiment de son mérite.La magnanimité ne se retrouve que dans l'accomplissement de grandes choses (dans le cas de petites choses, Aristote parle de modestie).Celui qui pense être digne de grandes choses, tout en étant indigne d'elles = vaniteux (excès).Celui qui s'estime en dessous de grandes choses est un pusillanime (défaut).La magnanimité a rapport à l'honneur et au déshonneur.

Chapitre 8 – La magnanimité, suite.

L'homme magnanime est supérieur aux hommes dépourvus de magnanimité. C'est en cela qu'il peut-être dédaigneux et méprisant si cela s'avère nécessaire.D'autre part l'homme magnanime souhaite garder sa supériorité : il ne conservera dans sa mémoire que ceux à qui il a fait du bien et excluera de ses souvenirs ceux dont il a été obligé par ailleurs.L'homme magnanime ne demande jamais rien mais s'empresse d'offrir ses services.L'homme magnanime est posé, lent et possède une voix grave.

Chapitre 9 – La magnanimité et ses contraires, suite.

Le pusillanime et le vaniteux ne sont pas regardés comme des individus vicieux car ils ne font aucun mal.L'homme pusillanime est considéré comme un timide.Les vaniteux sont considérés comme des sots.Aristote considère que la pusillanimité s'oppose davantage à la magnanimité que la vanité, car elle est plus répandue et plus mauvaise.Car « les pusillanimes s'abstiennent de toute action et de toute occupation vertueuse dans la pensées qu'ils en sont indignes, et ils se comportent de même à l'égard des biens extérieurs. »

Chapitre 10 – L'ambition, le manque d'ambition et la vertu intermédiaire.

Aristote nous explique qu'il n'a pas trouvé de nom pour la vertu intermédiaire entre l'ambition et le manque d'ambition.Car tantôt l'ambition est louée, tantôt elle est considérée comme étant un excès.Tantôt le manque d'ambition est approuvé, tantôt il est considéré comme un défaut.

Chapitre 11 – La douceur.

En fait de douceur (le titre est trompeur), Aristote nous parle ici de la colère.Comme pour l'ambition, il éprouve quelques difficultés à trouver des qualificatifs, des mots pour représenter la vertu qui tiendrait la place médiane entre l'excès et le dafaut de colère (qu'il n'arrive pas non plus à nommer).Seul le terme « doux » demeure.Doux = « celui qui reste imperturbable et qui n'est pas conduit par la passion /.../ l'homme doux n'étant pas porté à la vengeance, mais plutôt à l'indulgence ».

Le défaut de colère nous fait penser que l'individu est niais.L'excès se divise en quatre catégories :− les irrascibles qui se mettent en colère plus violement ;− les colériques qui se mettent en colère contre tout le monde et tout le temps ;− les amers que la vengeance anime et chez qui on ne peut déceler aucune rancune et qui digèrent

seuls leur colère ;− les difficiles qui ne changent leur sentiment qu'après vengeance ou châtiment.

Chapitre 12 – L'affabilité et ses vices opposés.

Dans ce chapitre, Aristote aborde le caractère affable, c'est-à-dire bienveillant de l'individu.Il le distingue de l'amabilité et surtout de l'amitié, dans la mesure où le facteur sentimental n'intervient pas.L'homme affable est celui qui « se comportera dans ses rapports avec autrui comme il doit comporter ; mais c'est en se référant à des considérations d'honnêteté et d'utilité qu'il cherchera à ne pas contrister les autres ou à contribuer à leur agrément. »Les opposés de l'homme affable sont les complaisants et les flatteurs (défaut d'honnêteté et d'utilité), les hargneux et les chicaniers ( excès d'honnêteté et d'utilité).

Chapitre 13 – L'homme véridique et ses opposés.

Aristote évoque ici la sincérité chez l'individu, sincérité à laquelle s'oppose la fausseté.Il précise que l'une et l'autre peuvent « être pratiquées soit en vue d'une fin déterminée, soit sans aucun but. »L'homme véridique « est un homme sans détours, sincère à la fois dans sa vie et dans ses paroles, et qui reconnaît l'existence de ses qualités propres, sans y rien ajouter ni retrancher ».A cette sincérité s'opposent la vantardise et la réticence.

Chapitre 14 – Le bon goût dans l'activité de jeu.

Aristote nous parle ici des activités de loisir pour lesquelles il est bon de savoir faire preuve de médiété.L'excès consiste à vouloir sans cesse faire rire sans se soucier de la bienséance ou bien du mal qu'ils peuvent faire à ceux soumis à leur raillerie. Ce sont des bouffons.Le défaut caractèrise les rustres ou les grincheux incapables d'émettre la moindre plaisanterie ni de

rire de celles des autres.La médiété est réservée aux gens d'esprit : ils font preuve de gaieté de bon aloi. La plaisanterie honnête est « une démesure tempérée par la bonne éducation » (Ethique à Eudème L. III, 7).Aristote compare la souplesse de l'esprit à l'agilité du corps.Aristote précise que comme bon nombre de personnes rient, s'amusant souvent des bouffonneries, ces dernières sont à tort attribuées à des gens d'esprit.Les gens d'esprit savent aussi faire preuve de tact.Plaisanterie de l'homme libre n'est pas la plaisanterie de l'homme servile.La plaisanterie de l'homme bien éduqué (= sous-entendus) n'est pas la plaisanterie de l'homme sans éducation (= obscénités).Aristote définit « le railleur bien élevé en disant que ses plaisanteries ne sont jamais malséantes au jugement d'un homme libre ».

Chapitre 15 – La modestie

Modestie = réserve, prudence.Ce n'est pas une vertu car c'est un sentiment et non un comportement habituel, c'est-à-dire une disposition permanente de l'âme qui caractérise toute vertu.Modestie = « crainte de donner une mauvaise opinion de soi » (Aristote rappelle ici le point de vue de Platon).

HONTE = CRAINTEOn rougit On pâlit

Modification du corps

La honte ne peut pas s'appliquer à un homme vertueux dans la mesure où celui-ci n'accomplit que de bonnes actions.Objection possible : est vertueux celui qui naturellement a honte de ses mauvaises actions.Réponse d'Aristote : on ne peut pas être à la fois vertueux et ressentir de la honte car la honte s'applique aux actes volontaires or l'homme vertueux ne commet aucune action honteuse volontairement.

L'impudence est une chose vile, mais avoir honte de mauvaises actions n'est pas de l'ordre de la vertu pour autant : ce n'est qu'un moindre mal, mélange de vertu et de vice.

Livre V

Chapitre 1 – Nature de la justice et de l'injustice.

Aristote pose trois questions :− sur quelles actions portent-elles ?− quelle sorte de médiété est la justice ?− quels en sont les extrêmes ?

Aristote précise qu'il utilise toujours la méthode dialectique en s'appuyant, en partant de l'opinion du commun ou de celle des sages (Platon surtout).Il nous donne la définition courante de la justice : « disposition qui rend les hommes aptes à accomplir les actions justes, et qui les fait agir justement et vouloir les choses justes. »La justice n'est pas de l'ordre de la puissance des contraires (comme la médecine peut l'être : santé et maladie).La justice = celle qui veut de propos délibérés distribuer l'égalité.

Chapitre 2 – Justice universelle et justice particulière.

La justice et l'injustice peuvent être considérés en plusieurs sens.L'homme injuste L'homme juste- celui qui viole la loi- celui qui prend plus que son dû (il s'agit des biens extérieurs)- celui qui manque à l'égalité (l'inégalité enveloppe l'idée de prendre plus que son dû et moins que sa part de maux)

- celui qui observe la loi- celui qui respect l'égalité

Homme juste = conforme à la loi + respect de l'égalitéHomme injuste = contraire à la loi + manque à l'égalité

(Lois : ensemble des règles de conduite, lois écrites ou coutumes, qui régissent nos rapports avec nos semblables)

Chapitre 3 – La justice universelle ou légale

« Les actions prescrites par la loi sont, en un sens, justes. »Elles sont légales, elles ont pour but de produire ou conserver le bonheur, elles sont utiles pour tous les citoyens, ou les meilleurs d'entre eux, ou pour les chefs.Aristote met ici l'accent sur le caractère relatif de la justice légale : les lois sont faites pour tous les citoyens dans les constitutions correctement établies (monarchie, aristocratie, démocratie). Mais elles peuvent subir des déviations par les dirigeants (tyrannie, oligarchie, démagogie).La loi nous protège mais nous commande aussi d'accomplir des actes vertueux.La justice est une vertu, non pas dans l'acceptation absolue de cette dernière, mais plutôt dans nos rapports avec autrui.La justice est une vertu complète dans la mesure où elle est usage de la vertu complète.« L'homme en possession de cette vertu est capable d'en user aussi à l'égard des autres et non seulement pour lui-même. »Et c'est dans l'exercice du pouvoir que l'homme montre sa capacité (ou son incapacité) à réaliser le bien commun.Justice = bien étranger (réalise le bien du prochain plutôt que de celui qui l'exerce).

Chapitre 4 – La justice spéciale ou particulière.

L'injustice légale => procédure accusatoire de droit public.L'injustice spéciale => procédure accusatoire de droit privé.L'homme qui commet une mauvaise action envers autrui commet une injustice légale sans en tirer aucun avantage personnel (en terme de biens extérieurs).L'homme qui manifeste un état moral pervers de quelque expèce quand il commet une mauvaise action, commet une injustice particulière.

Chapitre 5 – La justice totale et la justice particulière.

Les actes légaux relèvent de la vertu prise dans sa globalité.L'éducation doit faire de l'homme un bon citoyen car les règles posées pour l'éducation sont les mêmes que celles qui produisent la vertu en général.La qualité de bon citoyen relève de l'institution dans laquelle vit un homme. Il peut être honnête partout.La justice se divise en deux sortes :

• la justice distributive (elle distribue les honneurs, soit les dignités et postes dans l'Etat) ;• la justice corrective qui se divise elle-même en deux :

➢ transaction volontaire : vente, achat, prêt de consommation, caution, prêt à usage, dépôt, location (il y a un contrat) ;

➢ transaction involontaire :➔ clandestins : vol, adultère, empoisonnement, prostitution, corruption d'esclave,

assassinat par ruse, faux témoignage➔ violents : voies de fait, séquestration, meurtre, vol à main armée, mutilation,

diffamation, outrage.

Chapitre 6 – La justice distributive, médiété proportionnelle.

Aristote tente de montrer en quoi la justice est un moyen et un moyen proportionnel.Injuste => inégal.Juste => égal => moyen => relatif.Il existe au moins quatre termes :− deux personnes ;− deux choses.

Deux cas de figure :− soit les deux personnes sont égales et ce sont leurs parts qui ne le sont pas ;− soit les deux personnes ne sont pas égales et leurs parts le sont.

« On tient compte de la valeur propre des personnes », c'est-à-dire de la position des citoyens dans l'Etat, déterminée différement selon la constitution :

• la démocratie fait résider le mérite dans la condition libre de l'individu• l'oligarchie fait résider le mérite dans la richesse et la noblesse• l'aristocratie dans la vertu

Chapitre 7 – La justice distributive, suite. La justice corrective.

Juste = proportion.Aristote insiste sur la nécessité de quatre termes :A = Γ et non A = BB Δ B ΓL'injuste sera : A + Γ > ou < A

B + Δ BLa justice distributive s'exerce selon la proportion géométrique (c'est-à-dire en fonction des mérites de chacun dans la société => A)

BLa justice corrective s'exerce selon la proportion arithmétique (c'est-à-dire qu'elle ne prend pas en compte le mérite de chacun, mais place chaque individu à égalité => A = B

=> (A + Γ) – Γ = (B – Γ) + Γ.)

Inégalité = gain de l'auteur (positif) et perte de la victime (négatif).Egalité = l'auteur paie une indemnité égale à la moyenne arithmétique entre la perte et le gain (c'est-à-dire la moitié de leur total).Un bon juge est un moyen (un médiateur) : il « partage en deux ».Aristote énonce ensuite une preuve mathématique :A = B(B + N) – (A – N) = 2Net (B + N) – A = Net (B + N) = (B + N) + (A – N) = N = (B + N) + (A – N) – (A – N) 2 2

Gagner = avoir plus que la part qui nous revient en propre.Perdre = avoir moins que ce qu'on avait en commençant.

Livre VIII

Chapitre 1 – L'amitié. Sa nécessité.

Pour Aristote, l'amitié est la condition du bonheur.Amitié = tout sentiment d'affection et d'attachement pour les autres, spontané ou réfléchi, dû aux circonstances ou au libre choix.Amitié = amour, bienveillance, bienfaisance, philanthropie.Amitié = altruisme, sociabilité.Amitié = lien social par excellence.L'ami est actif et passif : c'est celui qui aime et qui est aimé.L'amitié est une vertu. C'est la condition sine qua non du bonheur dans la vie.L'amitié permet de davantage penser et agir.L'affection est un sentiment naturel, donc nécessaire et bon.L'amitié est une chose noble, c'est-à-dire une fin en soi, une vertu.

« Renonçant aux certitudes scientifiques, Aristote soumet à l'épreuve du débat organisé les différents points de vue permettant d'aboutir à des thèses probables, vraisemblables, sur lesquelles un accord des esprits est envisageable. C'est le propre de la méthode dialectique (différente donc de l'analytique) de mettren en débat diverses opinions : leur pluralité même oblige à un approfondissement et à un exercice du jugement. »« L'essentiel du premier chapitre porte sur la nécessité de l'amitié. » Elle est de l'ordre du besoin quelq ue soit le statut de chacun (riche ou pauvre), quel que soit l'âge (jeune ou vieux).

Aristote : « Quand deux vont de compagnie. »Homère, Iliade : « Quand deux hommes marchent ensemble, si ce n'est l'un, c'est l'autre, à sa place, qui voit l'avantage à saisir. Seul, on voit aussi ; mais la vue ne voit pas si loin et l'esprit demeure un peu court. »Socrate, Xénophon : « Ce que vous n'avez pas fait pour votre intérêt, ce que vous n'avez ni vu ni entendu, votre ami l'a vu, l'a entendu, l'a fait à votre place. »

« La nécessité de l'amitiéest directement liée à son utilité. »Nuance sur la nature utilitaire de l'amitié : faire faire quelque chose par ses amis c'est quelque part les instrumentaliser sans connotation péjorative. « En effet dans un grand nombre de nos actions, nous faisons intervenir à titre d'instruments les amis » (L.I, 10). L'acte a son propre principe en soi-même.

L'amitié est naturelle et universelle. Elle se retrouve dans l'amour paternel chez les humains et chez les animaux. L'universalité de l'amitié se trouve chez le voyageur qui est d'un naturel philanthrope. L'amitié n'est donc pas réservée aux concitoyens.« En jouant sur les deux sens du mot humanité, on peut donc dire que le sentiment d'humanité (élan vers le semblable) prépare chez Aristote l'unité de l'humanité (genre humain), concept que se chargeront d'élaborer son disciple Théophraste puis les stoïciens. »

Selon l'opinion commune, la concorde se place au-delà de la justice. Aristote la définira plus loin comme l'amitié politique.L'amitié est noble et bonne. Aristote nuancera encore sa conception à ce sujet : pour lui, il n'est pas nécessaire d'avoir beaucoup d'amis.Reprise des thèses de Socrate dans le Lysis : incompatibilité entre la méchanceté et l'amitié.

Chapitre 2 – Les diverses théories sur la nature de l'amitié.

Amitié = ressemblance => « Ceux qui sont semblables sont amis. »Pour d'autres la ressemblance engendre le conflit, la concurrence.Pour d'autres, c'est la dissemblance qui est à l'origine de l'amitié.

Aristote pose deux problèmes :− l'amitié se rencontre-t-elle chez tous les hommes ou bien l'amitié entre deux individus méchants

est-elle impossible ?− Existe-t-il une seule expèce d'amitié ou bien plusieurs ?C'est à la deuxième question qu'il répond.« Ceux qui pensent que l'amitié est d'une seule espèce pour la raison qu'elle admet le plus et le moins » => Platon, le Philèbe : « Tout ce qui nous apparaît comme passant par le plus et le moins et comme susceptible du violement, du doucement, de l'excessivement. » => Les variations de degrés sont insuffisantes pour constituer une différence spécifique.Pour Aristote il y a plusieurs espèces d'amitié.Aristote cherche à connaître l'objet de l'amitié : quelles sortes de choses donnent naissance à l'amitié ?Ce qui provoque l'amitié : ce qui est aimable (bon, agréable ou utile) => opinion commune qui sert de point de départ.Objection d'Aristote : seuls le bien et l'agréable sont les fins des amitiés car l'utilité n'est qu'un moyen pour les atteindre.« Chaque homme aime non pas ce qui est réellement un bien pour lui, mais ce qui lui apparaît tel. »Trois objets font naître l'amitié : le bien, l'agréable, l'utile.Amitié si réciprocité de la bienveillance entre deux individus. « Cette bienveillance mutuelle ne doit pas demeurer inaperçue. »« Il faut donc qu'il y ait bienveillance mutuelle, chacun souhaitant le bien de l'autre ; que cette bienveillance ne reste pas ignorée des intéressés ; et qu'elle ait pour cause l'un des objets dont nous avons parlé. »

Aristote pose le problème de l'amitié à la manière de son maître Platon (Lysis, 213e-216a).Les contraires s'attirent : Héraclite et Euripide.Les amis sont semblables : Empédocle.Pour Aristote, les théories physiques ne s'appliquent pas à l'éthique. La physique s'occupe d'attraction, l'éthique d'attirance.L'amitié doit se limiter uniquement aux relations entre les hommes à l'exclusion des relations entre les hommes et les êtres inanimés (Aristote précise plus loin qu'il n'y a pas d'amitié possible envers les animaux et les esclaves, être animés) => impossible réciprocité (ex. du vin repris de son maître Platon dans le Lysis : aimer le vin est une forme d'amour de soi-même).

Chapitre 3 – Les espèces de l'amitié : l'amitié fondée sur l'utilité et l'amitié fondée sur le plaisir.

Comme il existe trois objets de l'amitié, il y a trois espèces d'amitié.S'il y a amitié entre deux individus, ce n'est pas pour eux-mêmes, autrement dit ce n'est pas pour leur personnalités toutes entières qu'ils s'apprécient.« Ce n'est pas en tant ce qu'elle est essentiellement que la personne aimée est aimée, mais en tant qu'elle procure quelque bien ou quelque plaisir, suivant le cas. »Quand la source de l'amitié disparaît, l'amitié disparaît aussi (caractère éphémère et superficiel des deux premières amitiés).

L'amitié fondée sur l'utilité :− peu durable− se rencontre surtout chez les vieillards (profit)− les amis ne vivent pas ensemble

L'amitié fondée sur le plaisir :− chez les jeunes gens (passion)− peu durable− variation brusque des plaisirs− les amis aimeent à passer du temps ensemble

Ces deux espèces d'amitié sont imparfaites.« Il faudra considérer que ces trois acceptions du terme amitié [philia] ne résultent pas chez Aristote d'une simple homonynie marquant une hétérogénéité entre les trois formes d'amitié, mais il n'y aura pas non plus synonymie car elles ne sont pas contenues dans un seul genre soumis à une définition générale. »« L'utilité et l'agrément sont accidentels, et non essentiels, ce qui les fragilise en leur ôtant toute stabilité. »« Un penchant à l'amour » => « Aristote n'envisage ici que l'amour homosexuel masculin. » => Rhétorique II, 12 : « Ils sont changeants et prompts au dégoût relativement à leurs désirs, et autant ces désirs sont véhéments, autant ils sont de courte durée. »

Chapitre 4 – L'amitié fondée sur la vertu.

Seule cette amitié est parfaite.L'amitié peut être fondée soit sur le bien, soit sur le plaisir (Aristote ne parle pas ici de l'utilité) : le bien et le plaisir peuvent être considérés soit en eux-mêmes, dans l'abstrait, et exister alors entre personnes dissemblables, soit d'une façon relative par rapport à la personne aimée. Dans ce dernier cas, l'amitié est basée sur le plaisir ou le bien que l'ami peut lui-même ressentir, parce que l'acte qui le produit est semblables aux actes qu'il accomplit lui-même.Les amis parfaits sont non seulement bons au sens absolu, mais encore bons pour leur ami, plaisants au sens absolu et plaisants pour leur ami.

Les amitiés fondées sur la vertu sont rares, car il y a très peu d'hommes parfaits.

D'autres conditions sont nécessaires à l'existance d'une telle amitié : du temps et des habitudes communes. Il faut que chacun des amis apprenne à se connaître. Il faut en outre que chacun gagne la confiance de l'autre en se montrant tel qu'il est. La précipitation en amitié n'est pas révélatrice de sa nature vertueuse : « car si la volonté de contracter une amitié est prompte, l'amitié ne l'est pas ».

Aristote rompt avec le Lysis de Platon. « L'ami aimé n'est pas aimé pour le Bien-en-soi, mais pour lui-même, pour son essence profonde et non pour des raisons superficielles. /.../ Aimer l'autre pour lui-même c'est l'aimer pour ce qu'il est essentiellement et non accidentellement. /.../ c'est en tant qu'ils sont pareillement bons et vertueux que les amis se souhaitent du bien l'un à l'autre. »

Chapitre 5 – Comparaison entre l'amitié parfaite et les autres amitiés.

L'amitié fondée sur la vertu est parfaite dans la mesure où elle est bonne, plaisante et durable.Les amitiés inférieures, c'est-à-dire fondées sur le plaisir et l'utilité, ressemblent à l'amitié fondée sur la vertu car les gens bons sont aussi des personnes agréables et utiles les unes aux autres.

La durée de ces deux amitiés inférieures si non seulement il y a réciprocité de plaisir (par exemple) mais s'il s'agit du même plaisir.

L'amitié fondée sur le plaisir ou l'utilité peut exister entre deux individus indifférement bons, mauvais ou ni l'un ni l'autre. En revanche, « seuls les hommes vertueux peuvent être amis pour ce qu'ils sont en eux-mêmes : les méchants, en effet, ne ressentent aucune joie l'un de l'autre s'il n'y a pas quelque intérêt en jeu. »

Tandis que dans l'amitié parfaite, les individus peuvent avoir pleinement confiance l'un envers l'autre, dans les amitiés inférieures les oppositions et les maux qui vont avec peuvent apparaître.

Plaisir et utilité sont liés essentiellement à la véritable amitié, mais le lien plaisir-profit est accidentel et se réalise rarement dans un sujet.

« Selon une constante aristotélicienne, il faut recourir au supérieur pour expliquer l'inférieur, au perfait pour expliquer l'imparfait. » Dans l'Ethique à Eudème Aristote parlait d'amitié première (prôté). Dans l'Ethique à Nicomaque Aristote parle d'amitié parfaite (téléïa) ==> glissement terminologique afin de se distinguer de la pensée platonicienne :Platon --> l'ami est aimé pour le Bien-en-soiAristote --> l'ami est aimé pour lui-même

« Le principe de la comparaison entre l'amitié parfaite et les amitiés imparfaites est donc le suivant : chacune de ces dernières reproduit d'une manière affaiblie et défigurée la première. C'est ainsi qu'il faut comprendre leur ressemblance (homoiôna). »

Plusieurs degrés de l'amitié :1er degré : on échange vertu contre vertu2ème degré : on échange plaisir contre plaisir3ème degré : on échange inégalement des plaisirs (amitié amoureuse ==> dissymétrie des rapports entre amant et aimé)4ème degré : on échange de l'utilité

amitié verueuse – deux amis vertueux (absence de calomnie et confiance mutuelle)amitié plaisante ou utile – entre un homme bon et un homme visieuxamitié plaisante ou utile – entre deux hommes vicieux

« Le concept d'amitié n'est donc pour Aristote ni un concept « univoque », ni un concept « équivoque » ; c'est, comme le concept d'être lui-même, un concept dont l'unité n'est faite que de la relation qui réfère les termes où il se réalise imparfaitement au terme unique où il se réalise parfaitement ; disons que c'est un concept « relatif ». Il faut éviter de dire que c'est un concept analogue, car l'analogie est pour Aristote autre chose encore. »

Chapitre 6 – L'habitus et l'activité dans l'amitié

Les amis qui s'aiment pour ce qu'ils sont sont de véritables amis. Les autres ne sont amis que par accident ou par ressemblance avec la véritable amitié.

La distance ne détruit pas l'amitié « mais empêche son exercice ». Néanmoins si l'absence dure longtemps, l'amitié peut-être oubliée. L'amitié nécessite que les deux amis passent souvent du temps ensemble.

« Le chapitre 6 commence par souligner le statut de la ressemblance dans l'amitié, préparant ainsi la solution au problème de savoir si la cause de l'amitié réside davantage dans la similitude ou dans la contrariété. »La question posée par Aristote dans ce chapitre est la suivante : « l'amitié peut-elle se limiter à n'être qu'une simple disposition à l'égard d'autrui qui pourrait se passer d'actes concrets « actualisant » cette disposition ? »Il faut alors relire le chapitre 9 du livre I. On comprend alors que « la disposition à l'amitié ne suffit pas à son accomplissement mais qu'elle doit s'exercer ».« Que l'on ait besoin d'autrui, ou que l'on soit comblé, la solitude ne convient pas à l'amitié, et la dimension du plaisir lié à des goûts communs renforce cette amitié. »Camarade = ami cher sans faire partie de notre famille, long compagnonnage lié à l'enfance, sert de mesure aux autres amitiés.