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Congrès annuel de la Société fran¸ caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 32 (2013) 426–491 447 d’immobilisation et de favoriser une reprise rapide des activités, donc une dimi- nution de la durée d’arrêt de travail postopératoire. Même si le coût initial est ainsi plus important, ces plaques pourraient garder un intérêt s’il se confirme qu’elles permettent une reprise plus précoce des activités professionnelles, le débat se déplac ¸ant alors dans un champ de santé publique. L’objectif de notre étude est d’étudier le coût social de l’utilisation d’une plaque verrouillée dorsale dans l’arthrodèse des 4 os à travers une évaluation rétrospective comparative des coûts d’arthrodèses fixées par plaque verrouillée Medartis Aptus Four Corner Fusion ® (4CF ® ) versus agrafes à mémoire de forme. La série comprenait 31 arthrodèses par plaque Fusion ® réalisées chez 30 patients avec un recul moyen de 1 an. Une série de 35 arthrodèses par agrafes réa- lisées chez 29 patients a servi de groupe de comparaison. Les moyennes des coûts engendrés par la prise en charge de ces patients pour la Sécurité Sociale et pour l’établissement de santé ont été comparées dans les 2 groupes. Pour la Sécurité Sociale, les coûts préopératoires (consultations, radiogra- phies, scanner, etc.), les coûts liés à l’hospitalisation initiale et d’éventuelles hospitalisations complémentaires (groupe homogène de séjour) et les coûts postopératoires (indemnités journalières, consultations, radiographies, soins infirmiers, transports, kinésithérapie, orthèses) ont été recensés et calculés selon le régime d’assurance maladie et le taux de remboursement du patient. Pour l’établissement, les coûts ont été déterminés sur la base d’une comptabilité analytique par service (consultation, bloc opératoire, stérilisation, anesthésie, hospitalisation, radiographie, pharmacie, hygiène, DIM, restauration, entretien, blanchisserie, brancardage, services administratifs, charges nettes). Le coût global de prise en charge de ces arthrodèses par la Sécurité Sociale était significativement moins élevé dans le groupe 4CF ® (7580 euros en moyenne contre 10391 euros pour les agrafes). L’écart se constituait en majeure partie sur les indemnités journalières (4232 euros pour le groupe 4CF ® contre 6447 euros pour les agrafes), en raison d’une durée d’arrêt de travail plus courte dans le groupe 4CF ® (immobilisation plus courte, reprise rapide des activités, moins d’ablations de matériel). Le coût pour notre établissement de santé était plus important pour le groupe agrafes (3958 euros versus 3322 euros) en raison de réinterventions plus fréquentes dans ce groupe (ablations de matériels, pseudar- throdèses, etc.) et donc compensé par des recettes plus importantes (3364 euros pour les agrafes versus 2658 euros pour 4CF ® ). Le solde final moyen pour notre établissement restait en faveur de la pose d’agrafes (gain moyen par arthrodèse supérieur de 70 euros à la plaque 4CF ® ). Ce solde final moyen par patient serait en revanche favorable à la pose de la plaque 4CF ® en cas de remboursement de ces DMI par la Sécurité Sociale avec un gain moyen par arthrodèse supérieur de 176 euros aux agrafes. Malgré le surcoût à la pose la plaque 4CF ® , son utilisation permet de diminuer le coût global moyen par patient pour la Sécurité Sociale notamment par la dimi- nution des indemnités journalières. Le remboursement par la Sécurité Sociale de ces DMI permettrait de favoriser leur pose dans les établissements publics de santé. Au final, l’utilisation de cette plaque verrouillée dorsale Fusion ® est bénéfique au patient, dont l’immobilisation est limitée et la reprise des activi- tés plus précoce, mais est également avantageuse pour la Sécurité Sociale, en réduisant les sommes engagées pour la prise en charge de ces patients. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.057 CP056 Arthrodèse de quatre os sous arthroscopie (Arthroscopic 4 corner fusion) E.M. Baur Plastic and Hand Surgery, Murnau, Allemagne Adresse e-mail : [email protected] Mots clés : Arthrodèse ; Arthroscopie ; 4 corner fusion La fusion des quatre os est une procédure bien connue et établie pour les SLAC and SNAC II-III. Normalement elle est réalisée par abord à ciel ouvert. L’arthroscopie a sa place pour évaluer l’état des cartilages, pour décider si une résection de la rangée proximale est aussi possible. Inspirés par PC Ho de Hong Kong, nous avons commencé à faire l’arthrodèse des 4 os sous arthroscopie en 2011. Depuis cela on a opéré 18 patients avec cette technique. Technique.– Quelques évolutions sont apparues. Actuellement, nous réalisons d’abord l’avivement de la médiocarpienne sous arthroscopie. Puis nous résé- quons le scaphoïde par une petite voie d’abord palmaire, en utilisant un « carpal joystick ». Ensuite nous intercalons la greffe osseuse dans l’espace médiocar- pien. Après lâchage du garrot, on réalise l’ostéosynthèse percutanée par vis, après avoir temporairement embroché la capito-lunaire. Enfin, on visse les interlignes capito-lunaire, hamato-lunaire et triquetro-capitatum. Résultats.– Toutes les arthrodèses ont consolidé en un temps, sauf dans un cas où nous déplorons un bris de vis, résolu avec une plaque. Une faute technique avec compression importante sur la vis en est sans doute à l’origine. Deux vis ont étés enlevées à cause d’un excès de longueur. Les patients étaient très satisfaits par l’amélioration de la fonction et la réduction de leur douleur. Le temps opératoire est plus important par rapport à l’intervention à ciel d’ouvert. Discussion.– Peut-on gagner une meilleure mobilité du poignet ? L’arthrodèse peut-elle consolider plus tôt ? Peut-on réduire le temps opératoire ? http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.058 CP057 Résection arthroscopic de l’ulna distale : une technique fiable avec des bons résultats fonctionels C. Mathoulin a , A.R. Sousa e Silva b,a Chirurgie de la main, institut de la main, clinique Jouvenet, Paris, France b Chirurgie plastique et reconstructive, H.S. José - CHLC, Lisbonne, Portugal Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A.R. Sousa e Silva) Mots clés : Conflit ulno-lunair ; « Wafer » procedure ; Arthroscopie Introduction.– La résection distale de l’ulna distale sous arthroscopie (« Wafer » procedure) est utilisée dans les patients avec une variance ulnaire positive légère (jusqu’a 4 mm), les ruptures symptomatiques du ligament triangulaire et les conflits ulno-lunaires. Cette technique a était décrite par Buterbaugh en 1992. Elle est une bonne alternative à la résection ouverte (Feldon procedure) de l’ulna distale, puisque elle est moins invasive et a des suites opératoires plus courts, avec des cicatrices minimales et un plus grand respect par l’articulation radio-ulnaire distale. Patients et méthodes.– Nous rapportons des résultats d’une étude rétrospec- tive portant sur 14 cas (9 femmes, 5 hommes), avec une âge moyenne de 43 ans (entre 22 et 66 ans), avec des lésions du ligament triangulaire et des conflits ulno- lunaires, 9 cas post-traumatique et 5 cas dégénératives. Cinq des patients avaient des séquelles de fractures du radius distal, avec inversion de l’index radio-ulnaire distal, Ils avaient touts étés opérés sous arthroscopie par 1 seul chirurgien entre juin 2010 et mai 2012. Le bilan diagnostique a été fait, suivi par des synovecto- mies de l’articulation. Ils ont touts eus des résections distales de l’ulna distale jusqu’à 3 mm, avec conservation de l’articulation radio-ulnaire distale. Neuf patients ont aussi eu des réparations du ligament triangulaire en même temps. 4 patients avaient aussi une lésion du ligament scapholunaire et 2 du ligament luno-triquetral, mais sans instabilité de cette articulation. Les mobilités, DASH et douleurs pré et postopératoires étaient enregistrées. Résultats.– Notre recul moyen est de 21,6 mois (entre 12 à 34 mois). Touts les patients ont eu un gain en mobilité au postopératoire, 33 % d’amélioration en flexion et 22 % en extension. La force a aussi augmenté en 69 % par rapport au préopératoire, soit 86 % de la force de la main contra-latéral sain. Le DASH a passé d’environ 56,12 à 10,68 et la douleur qui était à 7 en préopératoire, a diminué à 1,54 en postopératoire. Dans 1 cas, les douleurs se sont maintenues et 7 cas, les douleurs ont persisté de fac ¸on intermittente et dans 4 cas, les douleurs ont complètement disparu. Discussion.– La résection arthroscopic de l’ulna est une chirurgie efficace dans les cas bien sélectionnés. Dans cette étude, touts les patients ont eu une amé- lioration de la mobilité du poignet et des douleurs. D’autres études dans la littérature (Feldon, 1992 ; Gan 1995 ; Tomaino 2001 ; Feldkamp 2004 ; Wolf 2010) montrent que la résection arthroscopic de l’ulna distal a des bons résul- tats chez les patients avec variance ulnaire positive jusqu’à 3 à 4 mm et que cette chirurgie est efficace pour traiter les conflits ulno-lunaires d’étiologie soit dégénérative soit traumatique.

Arthrodèse de quatre os sous arthroscopie (Arthroscopic 4 corner fusion)

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Congrès annuel de la Société francaise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 32 (2013) 426–491 447

d’immobilisation et de favoriser une reprise rapide des activités, donc une dimi-nution de la durée d’arrêt de travail postopératoire. Même si le coût initial estainsi plus important, ces plaques pourraient garder un intérêt s’il se confirmequ’elles permettent une reprise plus précoce des activités professionnelles, ledébat se déplacant alors dans un champ de santé publique. L’objectif de notreétude est d’étudier le coût social de l’utilisation d’une plaque verrouillée dorsaledans l’arthrodèse des 4 os à travers une évaluation rétrospective comparative descoûts d’arthrodèses fixées par plaque verrouillée Medartis Aptus Four CornerFusion® (4CF®) versus agrafes à mémoire de forme.La série comprenait 31 arthrodèses par plaque Fusion® réalisées chez 30 patientsavec un recul moyen de 1 an. Une série de 35 arthrodèses par agrafes réa-lisées chez 29 patients a servi de groupe de comparaison. Les moyennesdes coûts engendrés par la prise en charge de ces patients pour la SécuritéSociale et pour l’établissement de santé ont été comparées dans les 2 groupes.Pour la Sécurité Sociale, les coûts préopératoires (consultations, radiogra-phies, scanner, etc.), les coûts liés à l’hospitalisation initiale et d’éventuelleshospitalisations complémentaires (groupe homogène de séjour) et les coûtspostopératoires (indemnités journalières, consultations, radiographies, soinsinfirmiers, transports, kinésithérapie, orthèses) ont été recensés et calculés selonle régime d’assurance maladie et le taux de remboursement du patient. Pourl’établissement, les coûts ont été déterminés sur la base d’une comptabilitéanalytique par service (consultation, bloc opératoire, stérilisation, anesthésie,hospitalisation, radiographie, pharmacie, hygiène, DIM, restauration, entretien,blanchisserie, brancardage, services administratifs, charges nettes).Le coût global de prise en charge de ces arthrodèses par la Sécurité Sociale étaitsignificativement moins élevé dans le groupe 4CF® (7580 euros en moyennecontre 10391 euros pour les agrafes). L’écart se constituait en majeure partie surles indemnités journalières (4232 euros pour le groupe 4CF® contre 6447 eurospour les agrafes), en raison d’une durée d’arrêt de travail plus courte dans legroupe 4CF® (immobilisation plus courte, reprise rapide des activités, moinsd’ablations de matériel). Le coût pour notre établissement de santé était plusimportant pour le groupe agrafes (3958 euros versus 3322 euros) en raison deréinterventions plus fréquentes dans ce groupe (ablations de matériels, pseudar-throdèses, etc.) et donc compensé par des recettes plus importantes (3364 eurospour les agrafes versus 2658 euros pour 4CF®). Le solde final moyen pour notreétablissement restait en faveur de la pose d’agrafes (gain moyen par arthrodèsesupérieur de 70 euros à la plaque 4CF®). Ce solde final moyen par patient seraiten revanche favorable à la pose de la plaque 4CF® en cas de remboursement deces DMI par la Sécurité Sociale avec un gain moyen par arthrodèse supérieurde 176 euros aux agrafes.Malgré le surcoût à la pose la plaque 4CF®, son utilisation permet de diminuerle coût global moyen par patient pour la Sécurité Sociale notamment par la dimi-nution des indemnités journalières. Le remboursement par la Sécurité Socialede ces DMI permettrait de favoriser leur pose dans les établissements publicsde santé. Au final, l’utilisation de cette plaque verrouillée dorsale Fusion® estbénéfique au patient, dont l’immobilisation est limitée et la reprise des activi-tés plus précoce, mais est également avantageuse pour la Sécurité Sociale, enréduisant les sommes engagées pour la prise en charge de ces patients.

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.057

CP056

Arthrodèse de quatre os sous arthroscopie(Arthroscopic 4 corner fusion)E.M. BaurPlastic and Hand Surgery, Murnau, AllemagneAdresse e-mail : [email protected]

Mots clés : Arthrodèse ; Arthroscopie ; 4 corner fusionLa fusion des quatre os est une procédure bien connue et établie pour lesSLAC and SNAC II-III. Normalement elle est réalisée par abord à ciel ouvert.L’arthroscopie a sa place pour évaluer l’état des cartilages, pour décider si unerésection de la rangée proximale est aussi possible.Inspirés par PC Ho de Hong Kong, nous avons commencé à faire l’arthrodèsedes 4 os sous arthroscopie en 2011. Depuis cela on a opéré 18 patients avec cettetechnique.

Technique.– Quelques évolutions sont apparues. Actuellement, nous réalisonsd’abord l’avivement de la médiocarpienne sous arthroscopie. Puis nous résé-quons le scaphoïde par une petite voie d’abord palmaire, en utilisant un « carpaljoystick ». Ensuite nous intercalons la greffe osseuse dans l’espace médiocar-pien. Après lâchage du garrot, on réalise l’ostéosynthèse percutanée par vis, aprèsavoir temporairement embroché la capito-lunaire. Enfin, on visse les interlignescapito-lunaire, hamato-lunaire et triquetro-capitatum.Résultats.– Toutes les arthrodèses ont consolidé en un temps, sauf dans un cas oùnous déplorons un bris de vis, résolu avec une plaque. Une faute technique aveccompression importante sur la vis en est sans doute à l’origine. Deux vis ont étésenlevées à cause d’un excès de longueur. Les patients étaient très satisfaits parl’amélioration de la fonction et la réduction de leur douleur. Le temps opératoireest plus important par rapport à l’intervention à ciel d’ouvert.Discussion.– Peut-on gagner une meilleure mobilité du poignet ? L’arthrodèsepeut-elle consolider plus tôt ? Peut-on réduire le temps opératoire ?

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.058

CP057

Résection arthroscopic de l’ulna distale : unetechnique fiable avec des bons résultatsfonctionelsC. Mathoulin a, A.R. Sousa e Silva b,∗a Chirurgie de la main, institut de la main, clinique Jouvenet, Paris, Franceb Chirurgie plastique et reconstructive, H.S. José - CHLC, Lisbonne, Portugal∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (A.R. Sousa e Silva)

Mots clés : Conflit ulno-lunair ; « Wafer » procedure ; ArthroscopieIntroduction.– La résection distale de l’ulna distale sous arthroscopie (« Wafer »procedure) est utilisée dans les patients avec une variance ulnaire positive légère(jusqu’a 4 mm), les ruptures symptomatiques du ligament triangulaire et lesconflits ulno-lunaires. Cette technique a était décrite par Buterbaugh en 1992.Elle est une bonne alternative à la résection ouverte (Feldon procedure) de l’ulnadistale, puisque elle est moins invasive et a des suites opératoires plus courts, avecdes cicatrices minimales et un plus grand respect par l’articulation radio-ulnairedistale.Patients et méthodes.– Nous rapportons des résultats d’une étude rétrospec-tive portant sur 14 cas (9 femmes, 5 hommes), avec une âge moyenne de 43 ans(entre 22 et 66 ans), avec des lésions du ligament triangulaire et des conflits ulno-lunaires, 9 cas post-traumatique et 5 cas dégénératives. Cinq des patients avaientdes séquelles de fractures du radius distal, avec inversion de l’index radio-ulnairedistal, Ils avaient touts étés opérés sous arthroscopie par 1 seul chirurgien entrejuin 2010 et mai 2012. Le bilan diagnostique a été fait, suivi par des synovecto-mies de l’articulation. Ils ont touts eus des résections distales de l’ulna distalejusqu’à 3 mm, avec conservation de l’articulation radio-ulnaire distale. Neufpatients ont aussi eu des réparations du ligament triangulaire en même temps.4 patients avaient aussi une lésion du ligament scapholunaire et 2 du ligamentluno-triquetral, mais sans instabilité de cette articulation. Les mobilités, DASHet douleurs pré et postopératoires étaient enregistrées.Résultats.– Notre recul moyen est de 21,6 mois (entre 12 à 34 mois). Touts lespatients ont eu un gain en mobilité au postopératoire, 33 % d’amélioration enflexion et 22 % en extension. La force a aussi augmenté en 69 % par rapportau préopératoire, soit 86 % de la force de la main contra-latéral sain. Le DASHa passé d’environ 56,12 à 10,68 et la douleur qui était à 7 en préopératoire, adiminué à 1,54 en postopératoire. Dans 1 cas, les douleurs se sont maintenues et7 cas, les douleurs ont persisté de facon intermittente et dans 4 cas, les douleursont complètement disparu.Discussion.– La résection arthroscopic de l’ulna est une chirurgie efficace dansles cas bien sélectionnés. Dans cette étude, touts les patients ont eu une amé-lioration de la mobilité du poignet et des douleurs. D’autres études dans lalittérature (Feldon, 1992 ; Gan 1995 ; Tomaino 2001 ; Feldkamp 2004 ; Wolf2010) montrent que la résection arthroscopic de l’ulna distal a des bons résul-tats chez les patients avec variance ulnaire positive jusqu’à 3 à 4 mm et quecette chirurgie est efficace pour traiter les conflits ulno-lunaires d’étiologie soitdégénérative soit traumatique.