2
Santé et Nutrition MARCHÉ MONDIAL DE PLANTES À VALEUR AJOUTÉE Une plateforme d’affaires pour répondre aux défis mondiaux de la santé et de la nutrition de demain _________________________Amisi Rukiza A l’heure des défis d’innovation po- sés aux grands groupes alimen- taires, et des préoccupations sociales et environnementales liées à l’approvisionnement responsable, se trouve un dénominateur commun : la qua- lité et la valorisation d’ingrédients et su- per-aliments africains. Et si la plus importante ressource natu- relle de l’Afrique restait encore à être découverte ? BDA croie que le futur du continent africain sommeille dans ses terres et le cœur des Écopreneurs. Et si l’Afrique dé- tenait les réponses non seulement aux drames de la malnutrition qui sévit sur le continent mais aussi aux problèmes de santé posés par l’alimentation nord améri- caine ? Afin de rendre les super-aliments accessi- bles sur les marchés locaux et internatio- naux, BDA a conçu le programme Plante Action, un programme novateur qui forme des femmes et des hommes « écopreneurs » à la gestion d’entreprises agricoles et à la production rentable et responsable de plantes africaines à valeur ajoutée (les bo- tanicals) selon les critères GACP émis par l’OMS. Cette nouvelle génération d’entrepre- neurs africains permet d’assurer un appro- visionnement de qualité tout en prenant part aux marchés nationaux et mondiaux, Le marché des nutraceutiques dépassera les 243 milliards de dollars en 2015. Le marché mondial des "botanicals", qui s’intègrent dans la formulation d’ingrédients innovants, dépasse déjà les 60 milliards de dollars; l'Afrique Sub Saharienne ne détient que 0,01% des parts du marché des botanicals, alors qu’elle possède plus du quart du patrimoine mondial de plantes à valeur ajoutée (ITC, Genève) (BM, 2007)(WWF). C'est un non sens pour un continent si affligé par l'insécurité alimentaire et la pauvreté, sans parler de la menace qui pèse sur les écosystèmes forestiers de la région du Bassin du Congo, riches en produits forestiers non ligneux (PFNL) à valeur ajoutée alimentaire. «L'accès» devient la plus nouvelle tendance du marché. Il y a des signes encourageants que répondre aux besoins fondamentaux comme la nourriture et l'éducation est vu comme une puissante occasion d'affaires. Ces engagements sont les premiers signes d'une tendance générale à redistribuer ces valeurs aux consommateurs et aux fournisseurs. Soutenir le développement de nouveaux marchés agricoles à valeur ajoutée et l'engagement d'une nouvelle génération d'écopreneurs, une étape importante vers la réduction de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire 36 mai-juin 2011 Diplomat Investissement

Article Le Diplomat Mai Juin 2011 page 36

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Premier article qui présente la plateforme mise en place par la Fondation BDA et PharmAfrican.

Citation preview

Santé et Nutrition

MARCHÉ MONDIAL DE PLANTES À VALEUR AJOUTÉE

Une plateforme d’affaires pour répondreaux défis mondiaux de la santé et de lanutrition de demain

_________________________Amisi Rukiza

Al’heure des défis d’innovation po-sés aux grands groupes alimen-taires, et des préoccupations

sociales et environnementales liées àl’approvisionnement responsable, setrouve un dénominateur commun : la qua-lité et la valorisation d’ingrédients et su-per-aliments africains.

Et si la plus importante ressource natu-relle de l’Afrique restait encore à êtredécouverte ?

BDA croie que le futur du continentafricain sommeille dans ses terres et lecœur des Écopreneurs. Et si l’Afrique dé-tenait les réponses non seulement auxdrames de la malnutrition qui sévit sur lecontinent mais aussi aux problèmes de

santé posés par l’alimentation nord améri-caine ?Afin de rendre les super-aliments accessi-bles sur les marchés locaux et internatio-naux, BDA a conçu le programme PlanteAction, un programme novateur qui formedes femmes et des hommes « écopreneurs» à la gestion d’entreprises agricoles et à laproduction rentable et responsable deplantes africaines à valeur ajoutée (les bo-tanicals) selon les critères GACP émis parl’OMS.

Cette nouvelle génération d’entrepre-neurs africains permet d’assurer un appro-visionnement de qualité tout en prenantpart aux marchés nationaux et mondiaux,

Le marché des nutraceutiques dépassera les 243 milliards de dollars en 2015. Le marché mondial des"botanicals", qui s’intègrent dans la formulation d’ingrédients innovants, dépasse déjà les 60 milliards dedollars; l'Afrique Sub Saharienne ne détient que 0,01% des parts du marché des botanicals, alors qu’ellepossède plus du quart du patrimoine mondial de plantes à valeur ajoutée (ITC, Genève) (BM, 2007)(WWF).C'est un non sens pour un continent si affligé par l'insécurité alimentaire et la pauvreté, sans parler de lamenace qui pèse sur les écosystèmes forestiers de la région du Bassin du Congo, riches en produits forestiersnon ligneux (PFNL) à valeur ajoutée alimentaire.

«L'accès» devient la plus nouvelle tendance dumarché. Il y a des signes encourageants que

répondre aux besoins fondamentaux comme lanourriture et l'éducation est vu comme une

puissante occasion d'affaires. Ces engagementssont les premiers signes d'une tendance générale à

redistribuer ces valeurs aux consommateurs etaux fournisseurs.

Soutenir le développement de nouveaux marchés agricoles à valeur ajoutée et l'engagement d'une nouvellegénération d'écopreneurs, une étape importante vers la réduction de la pauvreté et de l'insécurité

alimentaire

36 mai-juin 2011 Diplomat Investissement

Santé et Nutrition

privés et institutionnels, dans les secteursalimentaires, cosmétiques et biopharma-ceutiques. Le programme Plante Action in-tervient au niveau de l’assurance de laqualité et du développement de compé-tences entrepreneuriales, démarrage d'en-treprises, création d’emploi, et procurel’accessibilité à des infrastructures indis-pensables, soit un centre de conditionne-ment et un laboratoire de contrôle de qua-lité.

La phase pilote réalisée en RDC de 2008-2011 a permis de valider le programme,construire un premier centre de condition-nement dans le Bas Congo et a valu à BDAplusieurs prix nationaux et internationaux.La reconnaissance du programme PlanteAction tient au triple rendement, soit so-cial, économique et environnemental, et aucaractère modèle de son approche sur l'Ac-cès et Partage des Avantages (APA), notionqui se situe au cœur des préoccupationspour une exploitation responsable de labiodiversité. Une plateforme innovante pour répondreaux défis mondiaux de la santé et de la

nutrition de demain: Un alliage d’Inno-vation, d’Entrepreneurship et de nou-veaux partenariats Nord Sud.Le nerf de la guerre dans le marché com-pétitif des ingrédients santé est sans nuldoute la R&D et le contrôle de qualité toutau long de la chaine d’approvisionnement,de développement et de production.PharmAfrican, une jeune start-up cana-dienne, a entrepris de développer des in-grédients innovants à partir des plantesproduites par les Ecopreneurs certifiés etde les valoriser au sein d’une plateformeéconomique responsable initiée parle tandem BDA-PharmAfrican. Cetteplateforme réuni des « partenaires »de production, de distribution et de com-mercialisation appartenant au « FourthSector » (http://fourthsector.net) appelésà générer non seulement des rendementsfinanciers mais aussi sociaux et environne-mentaux selon un modèle d’affairenovateur intitulé « valeurs intégrées »(http://blendedvalue.org). Tous les ac-teurs ainsi réunis apportent des solutionsdurables qui profitent autant aux popula-

tions africaines qui souffrent de la faim etde la pauvreté, et aux consommateursmondiaux de plus en plus intéressés pardes ingrédients santé de qualité.

DÉVELOPPER UNE CULTURE DEL'INNOVATION

L’innovation doit nécessairement se tra-duire par des opérations commercialesviables à long terme et son essor est possi-ble que si l'on accorde plus d'attention à lacréation et au soutien d'un marché pourcommercialiser les produits développés.

De nombreux projets de développementapportent bien sûr beaucoup d'avantagesà l'Afrique, mais avec l'aide vient souventune négligence des impératifs à longterme. A contrario, la logique de marchéimplique une réflexion à long terme, sa-chant assurer la demande et un environne-ment porteur pour les produits de l'inno-vation.

Le concept de développement durableoffre la vision systémique nécessaire aumaintien d’un équilibre entre la capacitéde support de l’environnement, l’effi-cience économique et l’équité sociale. Nonseulement la science et l’innovation consti-tuent-elles un levier essentiel au dévelop-pement durable mais une politique dedéveloppement durable peut stimuler l’in-novation, et partant, favoriser le progrèssocial et la croissance économique. n

Carole Robert, présidente et co-fondatrice de laFondation BDA, une ONG canadienne et

conceptrice de la plateforme

Joindre la plateforme et relier les producteurs aux consommateurs

Diplomat Investissement mai-juin 2011 37