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BANDE DESSINÉE Goscinny et l’art de l’enfance ARTS ET PASSIONS Cuisine : Déguster le monde dans son assiette JEUNESSE Jeux de livres BIEN-ÊTRE S’organiser grâce au BUJO LITTÉRATURE Pléiade : La bibliothèque des étoiles POLAR État des lieux du polar allemand HISTOIRE La chute des empires MAGAZINE | NOVEMBRE 2017 Bilal ENKI OU DEMAIN C’EST AUJOURD’HUI Fr. 5.–

ARTS ET PASSIONS JEUNESSE BIEN-ÊTRE BilalENKIaimerlire.gasser-media.io/uploads/dcce7bba678bc29317594e... · 2018. 7. 18. · BUG, le très attendu nouvel album d’Enki Bilal, sera

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  • BANDE DESSINÉEGoscinny et l’art de l’enfance

    ARTS ET PASSIONSCuisine : Déguster le monde dans son assiette

    JEUNESSEJeux de livres

    BIEN-ÊTRES’organiser grâce au BUJO

    LITTÉRATURE Pléiade : La bibliothèque des étoiles

    POLARÉtat des lieux du polar allemand

    HISTOIRELa chute des empires

    MAGAZINE | NOVEMBRE 2017

    BilalENKI

    OU DEMAIN C’EST AUJOURD’HUI

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  • ÉDITOChère lectrice, Cher lecteur,

    Chaque année avant les fêtes, des instituts d’enquêtes inter-rogent les Suisses pour savoir quels sont les cadeaux qu’ils vont le plus offrir. Et invariablement, les livres et les bons cadeaux arrivent dans le tiercé de tête! Ça tombe bien pour Payot puisque nous vous proposons les deux : des livres pour tous les goûts, tous les âges et tous les budgets, et des bons cadeaux si vous avez un doute sur votre choix de livres.Alors naturellement, pour ce numéro « spécial fêtes », nous avons accordé une large place aux « livres-cadeaux », qu’il s’agisse de beaux livres dans différents domaines, de livres de jeunesse, ou de bandes dessinées.Le 9e art, précisément, est particulièrement bien représenté dans ce numéro : un nouvel album du grand Enki Bilal est un événement rare (la précédente nouveauté publiée remonte à octobre 2014), et nous sommes heureux qu’Enki Bilal ait accep-té d’être en Une de notre magazine et de se prêter à la grande interview.Pour célébrer les quarante ans de la disparition du « roi Goscinny », l’actualité foisonne et il était naturel de nous en faire l’écho. Bien vivant en revanche, Cosey a accepté d’illus-trer le livre-disque événement du chanteur valaisan Marc Aymon Ô bel été!Beaux livres d’art ou de cuisine, albums ou romans jeunesse occupent une place prépondérante dans ce numéro, qui n’ou-blie toutefois pas la littérature, puisque nos libraires ont choisi de vous présenter leurs « coups de cœur » de l’année écoulée et de vous faire découvrir un genre de polar encore insuffisam-ment connu des lecteurs francophones : le Krimi, le polar venu d’Allemagne.Dans le domaine des sciences humaines, c’est à la chute des empires que nous avons choisi de consacrer un dossier.Bref, de quoi satisfaire les appétits et les goûts de toutes les lectrices et de tous les lecteurs!Nous vous souhaitons d’ores et déjà de bonnes fêtes, et de bonnes lectures!

    Pascal VandenberghePrésident-Directeur généralPayot Libraire

    LE LIVRE, OBJET CADEAU TOUJOURS PLÉBISCITÉ!

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    6NEWSDu neuf dans l’actualité du livre

    8GRANDE INTERVIEWEnki Bilal, demain c’est aujourd’hui

    12BANDE DESSINÉEGoscinny et l’art de l’enfance14 Nouveautés

    16ARTS ET PASSIONSÔ le bel album de chansons anciennes!18 Nouveautés21 L’esthétisme du Japon22 Déguster le monde dans son assiette 24 Nouveautés évasion25 Nouveautés cuisine

    26JEUNESSEJeux de livres28 Nouveautés

    32BIEN-ÊTRES’organiser grâce au BUJO34 Nouveautés

    36LITTÉRATUREPléiade : la bibliothèque des étoiles40 Nos coups de cœur de l’année41 Nouveautés

    42POLARÉtats des lieux du polar allemand44 Nos coups de cœur de l’année45 Nouveautés

    46HISTOIRELa chute des empires48 Nouveautés histoire & essais

    50NOS LIBRAIRIESAdresses et infos utiles

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    S Desproges par lui-même

    En 2018, cela fera trente ans que Pierre Desproges nous a quittés. Il occupait une place à part dans le paysage humoristique francophone en raison de son goût pour la transgression et les provocations. Desproges se démarque surtout par son amour de l’écriture. Dans cet ouvrage paru aux Éditions du Courroux (maison d’édition spécialement créée pour ce livre par la fille de Pierre Desproges), nous découvrons la genèse de ce qui façonnera la personnalité de l’humoriste : son enfance au Laos et en Afrique, son amour immodéré pour la langue et l’écriture, l’origine de son antimilitarisme, sa détestation du conformisme. Desproges par Desproges réunit une source impressionnante d’archives, de souvenirs et de lettres inédites de cet artiste hors du commun. Desproges par Desproges, Éditions du Courroux. Mohamed Benabed

    Les livres de leur vie… par Payot Libraire

    Quel est LE livre qui a le plus marqué votre vie? Celui que vous citeriez s’il fallait n’en retenir qu’un seul? Choix diffi-cile pour ne pas dire impossible! C’est pourtant l’exercice laborieux que nous soumettons chaque année à trente personnalités romandes. Leurs témoignages, touchants, drôles ou sincères, sont réunis dans un joli recueil et illus-trés avec des portraits spécialement réalisés pour l’occa-sion par des étudiants en photo du CEPV. Ainsi, depuis 2011, ce ne sont pas moins de 210 personnalités, issues d’horizons variés, qui nous ont précieusement livré leur coup de cœur, et endossé, le temps d’une publication, le rôle d’ambassadeur de la lecture.

    Cet automne, pour découvrir l’ouvrage qui a fait vibrer John Howe, celui qui a marqué Yann Marguet ou encore le titre qui a bouleversé Laurence Bisang des Dicodeurs, rendez-vous dès le 17 novembre dans toutes nos librairies où vous pourrez vous procurer gratuitement la septième édition du « Livre de ma vie » et, pourquoi pas, vous laisser tenter par ces nouvelles inspirations de lecture… >> Les portraits 2017 ont été réalisés par Alessia Olivieri et Charles Frôté et sont exposés chez FORMA (rue de Genève 21 à Lausanne), du 17 au 25 novembre 2017 (mardi-same-di, 13h30-18h, entrée libre). Belen Sampayo

    L’art du portrait

    C’est un exercice particulier que d’écrire le portrait d’une personne. Le romancier et essayiste Claude Arnaud, friand du genre, a réuni sur plus de 900 pages, les plumes vénéneuses du cardinal de Retz, de Barbey d’Aurevilly, de Hugo ou de Balzac qui piquèrent à coups de jets d’encre des personnalités qui ont marqué leur époque. On peut aussi dévorer des textes plus doux mais tout aussi insolents de Sachs vu par Cocteau, Talleyrand par Chateaubriand, Chanel par Morand, de Gaulle par Malraux, Pétain par Céline, Beckett par Cioran et j’en passe…. Les héros de romans trouvent aussi leur place dans ce pavé, tels le Gargantua de Rabelais ou la Léa de Colette. C’est du lourd, un festival d’ironie, de mauvais esprit, de bons sentiments, c’est l’écri-ture à son apogée. Portraits crachés, Un trésor littéraire de Montaigne à Houellebecq, Claude Arnaud, Éditions Robert LaffontLaurence Desbordes

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    LE NOUVEL ALBUM D’ENKI BILALEN LIBRAIRIE LE 22 NOVEMBRE 2017

    LE MONDE A PERDU LA MÉMOIRE...

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    ENKI BILAL OU DEMAIN C’EST AUJOURD’HUI

    Par LAURENCE DESBORDES

    BUG, le très attendu nouvel album d’Enki Bilal, sera disponible dès le 22 novembre. Pour l’occasion, ce maître de la BD a bien voulu nous recevoir pour philosopher sur l’avenir de l’homme, son addiction au numérique, sa soif d’automatisation… Une discussion fantastique.

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    Station Arts et Métiers. Un arrêt de métro qui sonne bien à l’oreille, qui fait rêver même. À quelques pas de là, un boutique-hôtel trendy au bar tapissé de velours céruléen. L’homme arrive pile à l’heure, un bonnet noir vissé haut sur le crâne, une veste bleu nuit, raccord avec le lieu et qui rappelle celle des peintres du début du XXe siècle. Enki Bilal a le look d’un artiste. Mais pas que. Il en est l’essence même. Son talent est reconnu dans le monde entier. Ses tableaux, ses planches, ses décors, ses albums ont une sublime patte inégalée et les histoires qu’il ima-gine réveillent nos consciences. Calme, réfléchi, à l’écoute, le créa-teur a la parole intense et dense comme ses dessins. Et tandis qu’à quelques mètres de là, la sphère du pendule de Foucault mime la rotation de la terre, nous refaisons le monde et nous projetons à la naissance de BUG, un 13 décembre 2041, le jour où la planète est devenue folle à cause d’un « raz-de-marée infor-matique » qui a fait disparaître tous les contenus du web. Quand le futur pénètre le présent et que Enki Bilal nous ouvre les yeux.

    • Pourquoi BUG, un album sur une panne mon-diale de réseaux?Je me suis rendu compte depuis longtemps que je déroulais la temporalité qui est la nôtre, l’actualité du monde dans lequel on vit avec la volonté d’avoir un regard qui précède l’inconnu. Cette fameuse zone du futur qui suit le présent. Je dirais aussi qu’après Partie de chasse (ndlr : Dargaud 1983) où nous avions imaginé avec Pierre Christin la fin du bloc communiste bien avant qu’il ne tombe, puis Le sommeil du monstre (ndlr : Les Humanoïdes asso-ciés, 1998) qui pressentit l’obscurantisme religieux dans lequel nous baignons aujourd’hui et ma tri-logie Coup de sang (ndlr : Casterman 2009-2014) sur le dérèglement climatique, je suis toujours au cœur des thématiques de la fin du XXe siècle, avec, peut-être, un temps d’avance.

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    • Comment expliquez-vous ce temps d’avance? Par exemple, lors de la guerre en Yougoslavie, j’ai res-senti que le religieux était en train de dévier de ses fon-damentaux pour arriver vers une quête de l’obscuran-tisme. Pourtant, aucun des journalistes, des intellectuels n’a pointé du doigt l’aspect religieux. On parlait de natio-nalisme, d’ex-communistes fascisants, etc. La dimen-sion spirituelle était totalement laissée de côté. Or, étant né dans ce pays, je savais que les tensions étaient prêtes à exploser entre les orthodoxes serbes, les catholiques croates et les musulmans bosniaques. Certes, il fallait attiser les feux car les musulmans bosniaques étaient des gens absolument pacifiques qui n’étaient ni doctrinaires ni radicaux. Mais des pressions extérieures ont encoura-gé ces raideurs et l’ex-Yougoslavie est devenue un labo-ratoire. Ce temps d’avance m’a malheureusement permis d’anticiper la chute des deux tours du World Trade Center puisque je l’avais annoncée en 1997 quand je dessinais Le sommeil du monstre. J’avais deviné que l’intégrisme reli-gieux s’en prendrait aux symboles de l’Occident, à savoir le WTC à New York et la Tour Eiffel. Heureusement, la Tour Eiffel, elle est toujours là!!

    • Alors pour en revenir à BUG, quel a été l’élément déclencheur?Lorsque je finissais la trilogie Coup de sang, je travaillais parallèlement sur un film à propos du futur. Ce fameux futur numérique qui est en train de se mettre en place avec un déficit de transmission assez vertigineux entre notre passé et notre présent. Du coup, je me suis dit : et si un jour il y avait une panne planétaire de téléphone… Et si tout disparaissait d’un coup, de la plus petite clef USB aux avions, en passant par les centrales nucléaires, etc. C’est ainsi que BUG est né. J’ai imaginé un monde, en 2040, submergé par le numérique, et des humains encore plus dépendants de cette technologie. Mais cela ne m’intéres-sait pas de faire un catalogue des catastrophes qui pour-raient se produire en cas de panne. Je voulais recentrer ça sur des personnages, un peu à la manière des séries amé-ricaines. J’ai donc choisi un homme qui revient de Mars – ce qui me paraît une évidence puisque Elon Musk nous promet un vol dans cinq, dix ans… – et se retrouve avec une sorte d’insecte électronique implanté dans sa peau. Il se peut que cette bestiole soit la cause de toute cette pagaille (il sourit). Mais je ne voulais pas que la source de ces dysfonctionnements soit de nature humaine ou provo-quée par une faillite de la mécanique humaine.

    • Pourquoi avez-vous écarté cette possibilité?Parce que j’aime bien évoluer dans une sorte de fable, ne pas rester dans un domaine bêtement réaliste.

    • Quand vous avez imaginé BUG, vous l’avez pensé du début à la fin?Non, une histoire de cette trempe ne peut pas se concevoir comme ça. Je ne veux pas me dire que de la page 60 à 65 je dois dessiner telle ou telle scène. Et puis surtout, une fois que la trame est trouvée, l’histoire se nourrit du quoti-dien, de mon quotidien mais aussi de l’actualité.

    Donc tout ça me tient en éveil et m’empêche de figer le récit. Il est important de savoir où l’on va mais pas forcé-ment quel chemin on va emprunter. C’est ce qui rend tout le processus de création tellement excitant…

    • Notre société hyperconnectée vous fait peur ou vous passionne?Les deux. Elle me fascine car je n’arrive toujours pas à m’expliquer comment ces choses fonctionnent, comment le cloud fonctionne… Mais l’autre côté de la médaille, c’est que nous sommes entrés dans une ère qui nous dépasse et c’est ce que je trouve inquiétant. Nous savons faire fonctionner tous ces appareils mais en même temps nous sommes dépendants de ceux qui les inventent, les fabriquent. Ces surdoués sont les seigneurs de demain. De plus, ils maîtrisent tellement la machine qu’ils la poussent de plus en plus loin. Avec la conquête de Mars qui est prévue dans quinze ans environ, les nanotechno-logies sur le plan médical… on entre dans une ère révolu-tionnaire. Quelque chose que l’humain n’a jamais connu. Gutenberg, c’est presque rien à côté, et pourtant cela a été énorme, on démultipliait la communication. Aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est beaucoup plus grand et, à mon avis, cela dépasse tout entendement. Avec Gutenberg, on pouvait, dans un premier temps, deviner les limites de l’objet imprimé. Mais là, nous sommes face à l’incon-nu. Ça me fascine mais m’inquiète aussi. La machinerie peut s’emballer. Paul Virilio, un philosophe que j’adore, a dit que la plus belle invention de l’humain a toujours son négatif sous forme d’accident et donnait l’exemple du A380, un sublime avion qui transporte 550 personnes, mais s’il tombe… Nous sommes donc dans cette zone-là où tout peut basculer. À cause de ceux qui inventent et qui peuvent aller trop loin avec les dérives de l’éthique, mais aussi à cause de l’être humain, tout bêtement. Parce que d’un côté on progresse avec des technologies de plus en plus sophistiquées et de l’autre on régresse avec par exemple l’obscurantisme religieux, le manque de compé-tences… On est dans quelque chose de flou, très mouvant, très excitant, et en même temps dangereux.

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    • Précisément, avec votre album, vous prédisez que dans 25 ans nous serons au paroxysme de la contradiction avec des personnes hyperconnectées mais aussi com-plètement ignares. Votre vision de l’avenir n’est pas très optimiste!Je crois que nous sommes au bord de la faillite politique et financière. Nous sommes au bout d’un système et d’un monde. Cependant, malgré le déficit de transmission, car beaucoup de choses vont se perdre en route au niveau cultu-rel par exemple, il y a une nouvelle génération qui est en train de fabriquer quelque chose. Dans la vie sociale, dans les rapports entre les gens. Ou par exemple dans la façon de gérer la nourriture. Une conscience de la fragilité de la terre et de la qualité du produit émerge. On cuisine différemment maintenant. Partout dans le monde ou presque, on trouve aujourd’hui de petits endroits où des chefs inventent de belles choses avec de bons produits pour des prix modiques. Mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres dans des domaines aussi différents que l’art, les start-up, la finance, etc. En résu-mé, le monde ancien va s’effondrer plus vite que prévu, mais il sera relayé par quelque chose de nouveau qui va fonctionner.

    • Pensez-vous que l’art est une façon de nous amener à réfléchir sur l’avenir et à l’envisager? Le rôle des artistes, c’est de mettre sur la table certaines choses que les autres ne voient pas. On regarde devant, on se pose des questions qui interpellent, et surtout nous ne fai-sons pas comme les politiques qui considèrent la temporali-té comme une simple échéance électorale... La culture et l’art sont indispensables. Si on parle de la construction de l’Europe par exemple, on peut dire que nous l’avons ratée, et ceci parce nous aurions dû bâtir une Europe culturelle avant de bâtir une Europe du fric et de la finance. Cette erreur gravissime ne se rattrape malheureusement pas. On aurait dû construire notre Hollywood, notre Babelsberg, notre Cinecittà. Grâce à ces studios de cinéma, on aurait pu promouvoir la création d’ar-tistes et de textes visionnaires. C’est exactement ce que les Américains ont fait au sortir de la Seconde Guerre mondiale et, aujourd’hui, ils ont transformé leur septième art en fabu-leuse arme de propagande. Et nous, nous n’avons pas été fou-tus d’avoir cette idée-là alors que les États-Unis sont peuplés d’Européens!

    • Qu’est-ce qui vous fait rêver?Un enjeu, la beauté de notre planète, la nature. Sauver ce qui peut être sauvé du monde animal et essayer de réagir, essayer de préserver les plaisirs de la vie. Cela me paraît être le rêve essentiel.

    • Quel est votre rapport au temps, à l’âge et à la mémoire? D’abord, je trouve qu’il passe très vite. Quand j’étais petit et que j’entendais ce genre de banalités, je me disais oui d’accord, d’accord mais je confirme… ça passe très vite. D’autant plus, peut-être, parce que ma temporalité est particulière. Je vis à travers mes projets, donc ma vision du temps est un peu faussée. Pourtant le temps passe... L’âge est bien là! Mais bon je fais avec. En même temps, je profite de ce qui m’est donné et c’est toujours ça.

    • Pensez-vous que, comme dans BUG, il pourrait y avoir une sorte de revirement et que la valeur des gens serait en corrélation avec leur âge?C’est-à-dire qu’il faudrait qu’il y ait un accident ou une révolution qui amène à ça mais, pour le moment, ce n’est pas du tout le cas. Il y a d’ailleurs une génération qui est littéralement perdue. Les plus de 55-60 ans sont considérés par beaucoup de jeunes, et peut-être même par Macron, comme quantité négligeable. Là encore, la révolution numérique a eu des effets dévas-tateurs. Elle brûle d’un coup le pan d’un fonctionne-ment, celui du rapport à la mémoire et à la mécanique puisqu’on bascule dans le virtuel, l’immatériel et le déficit de transmission.

    • A ce propos, le devoir de mémoire vis-à-vis de nos ancêtres et de nous-mêmes est-il indispensable? Absolument! Si ce qui fait notre Histoire et notre tra-çabilité disparaît alors… Bien sûr, je réponds en tant qu’humain du XXe siècle. Je ne suis pas un grand spé-cialiste de l’Histoire mais le siècle dans lequel je suis né est un des plus extraordinaires : 14-18, la Révolution russe, le nazisme, la lune, les inventions!!!

    LE RÔLE DES ARTISTES,

    C’EST DE METTRE SUR

    LA TABLE CERTAINES

    CHOSES QUE LES AUTRES

    NE VOIENT PAS.

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  • Je ne peux faire autrement que de garder cette mémoire. C’est un réflexe, car je fais partie d’une génération qui a des livres, qui prend des notes… Mais on peut se demander comment réagira un enfant né en 2010 et qui aura 30 ans en 2040? Qu’est-ce que sera sa mémoire? Elle sera consignée virtuellement dans des logiciels, des fichiers, etc. et ce sera donc une mémoire globale? Moi, en naissant en 1950, j’ai vécu imprégné d’événements, d’écrits, je baignais dans une vraie matière. Est-ce que quelqu’un qui est dans cette dynamique du numérique et de l’accumulation de la communication aura le même type de mémoire que moi? Je l’ignore. Mais je pense que l’humain saura gérer sa mémoire, à sa manière, avec sa technolo-gie puisqu’il s’adapte à tout depuis la nuit des temps. L’invention de Gutenberg en est l’exemple parfait. Depuis que l’imprimerie est arrivée, la mémoire a été gérée de façon différente. Avant elle, nous étions dans l’oralité.

    • Vous êtes un artiste protéiforme, auteur de BD, cinéaste, peintre, décorateur pour des films et des ballets, quel est pour vous le point commun entre toutes ces disciplines?Pour les gens, c’est surtout le dessin mais pour moi, c’est notre monde, ce magma qui me sert de matériau de création. Bien sûr, l’outil premier est le dessin, la représentation visuelle, mais ce n’est pas le « trait » qui me fait bouger. C’est plutôt la matière. C’est elle qui me prend par la main et me dit : « tiens, prends ce crayon et crée ». Il y a quelque chose qui me pousse et jamais je ne me suis retrouvé à sec entre deux histoires. J’ai toujours une idée pour l’album d’après. C’est comme une course de relais avec un témoin qui se passe entre mes projets.

    • La réalisation d’un album vous prend combien de temps?Le temps de faire purement le dessin et la peinture, c’est assez ramassé. Je dirais trois mois, ce qui est assez court. Je travaille quatre heures par jour, ce qui est énorme pour moi. Mais le temps de réflexion en amont, durant des voyages, lorsque je suis sur d’autres projets est d’environ un an et demi.

    • La BD a pas mal changé ces dernières années avec une recrudescence d’adaptations de clas-siques littéraires, ou d’autofictions. Vous sen-tez-vous proche de ce genre?Pas vraiment, car même en littérature, l’autofiction ne m’intéresse pas. Cela me tombe des mains ou alors il faut avoir une vie exceptionnelle, et ce n’est pas le cas des auteurs phares du genre. Je trouve aussi que ce mouvement est une forme de régression et de paresse qui s’empare malheureusement aussi de la BD. On appelle ça des romans graphiques! Leurs auteurs se prennent en général pour des personnes importantes et, en regardant leurs dessins, on se demande pour-quoi ils se trouvent si importants.

    C’est le système critique qui en fait une sorte de nouvelle vague. Mais une nouvelle vague peut être d’extrêmement mauvaise qualité. Ce que je veux dire par là, c’est qu’en France, le facteur de création ultime et suprême, c’est la langue. Du coup, contrairement aux Anglo-Saxons, on a du mal avec l’image, l’imaginaire, et aussi le futur. Tout cela va ensemble. Pourtant, la langue française est suffisamment belle pour faire vivre la partie d’après, c’est-à-dire l’anticipa-tion. Mais je me rends compte dans les débats ou les discus-sions que la majorité des gens se bloquent lorsqu’il faut parler du futur alors que nous sommes dedans. C’est une espèce de chape qui les empêche de réaliser dans quel monde ils vivent. C’est pour cela que l’autofiction et l’obsession du réel dans la création sont une forme de démission et de paresse. Mais cela n’engage que moi et on a le droit de ne pas être d’accord.On m’a déjà demandé de raconter ma vie, la Yougoslavie, Tito, mon père tailleur de Tito, moi enfant émigré… mais je ne trouve pas cela suffisamment captivant pour en faire un livre. Je trouve que BUG et sa problématique sont beaucoup plus enthousiasmants.

    • Combien d’albums avez vous prévu pour BUG?Deux. Lire d’une traite 200 pages enlève une part de sa force au récit. Cela va l’accompagner dans la durée et c’est ce qui me semble important.

    • Qu’est-ce qui vous fait rire Enki Bilal?Beaucoup de choses. Il y a tellement de niveaux d’humour… Je reste un grand fan de Laurel et Hardy. Ils sont mon enfance. Mr. Bean aussi et bien sûr Desproges et Coluche. Ce qui me fait rire aussi, c’est l’humour un peu noir, un peu plus tordu, et sinon dans la vie beaucoup de petites choses m’amusent. Le ridicule, l’absurde… En fait, je suis absolument normal et j’adore rire! Je ne suis pas un grand dépressif comme beau-coup de gens le pensent.

    BUG, Enki Bilal, Casterman, sortie le 22 novembre 2017Pour les aficionados, Libération sortira le 15 décembre un numéro spécial sur l’intelligence artificielle avec la collaboration, entre autres, de Enki Bilal.

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    Le roi Goscinny est mort il y a 40 ans. Vive le roi Goscinny! Ce scénariste de bandes dessinées, dialoguiste, dessinateur, cinéaste, est de la trempe des immortels. La preuve, pour célébrer cet anniversaire, les rééditions concernant ses ouvrages les plus connus foisonnent tout autant que naissent des biographies et des expositions à son sujet. Si d’aucuns en doutaient, toutes ces manifestations confirment que le petit monsieur en costume-cravate était un grand. Un très grand.

    Par LAURENCE DESBORDES

    GOSCINNY ET L’ARTDE L’ENFANCE

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    Des fossettes, une bouille ronde, des yeux rieurs. Jusqu’à sa mort prématurée à l’âge de 51 ans, René Goscinny n’au-ra rien perdu de son âme d’enfant. Ni de ses jeunes ambi-tions puisqu’à l’âge de 5 ans, il assénait à son père qu’il voulait faire « un métier rigolo ». Ce qu’il a réussi au-delà de toutes ses espérances.Car ce natif du Paris de 1926, qui a trimbalé ses jeunes années en Amérique du Sud, avait l’intelligence humaine des surdoués. Il était à l’écoute des autres, de leur humour et de leur talent. Et même s’il ne comprenait pas toujours les créations de ses contemporains, il savait repérer leur génie et les a toujours poussés à s’exprimer sans retenue dans Pilote, ce journal de bandes dessinées français dont il a été le rédacteur en chef pendant vingt ans. C’est donc avec Pilote qu’il a mis sur le devant de la scène des Bilal, Bretécher, Druillet, Reiser, Gotlib, Mandryka, Mézières, Giraud et j’en oublie sûrement.

    Bien évidemment, le rôle de Goscinny dans la BD ne se can-tonne pas à Pilote. Car il est aussi, et peut-être même surtout, le créateur d’Oumpah-Pah et d’Astérix qu’il a imaginés avec son complice Uderzo, de Lucky Luke qu’il a scénarisé pour Morris ou du Petit Nicolas mis en scène avec Sempé. Tous ces personnages, imaginés et/ou scénarisés par Goscinny, sont devenus quasi mythiques dans le monde entier et ont vu leur vie prolongée sur grand écran.

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    Car l’ambition de celui que ses copains appelaient Walt Goscinny, c’était justement d’écrire pour la petite lucarne. Mais avant de rencontrer Pierre Tchernia, de tourner Deux Romains en Gaule ou Le viager, de s’associer avec Uderzo et Dargaud pour créer les studios Idéfix et révolutionner le monde du film d’animation en France, Goscinny a rêvé d’Amé-rique. Il est d’ailleurs allé s’installer à New York avec sa mère lorsqu’il avait vingt ans et dit de cette période : « J’étais parti aux États-Unis dans l’espoir de travailler chez Walt Disney mais Walt Disney l’igno-rait ». Après deux années de galère, il intègre le stu-dio graphique de Charles Stern, William Eisenberg et Harvey Kurtzman. Ce dernier deviendra son ami et le restera jusqu’à la fin de sa vie. C’est à New York aussi qu’il rencontre Morris, qui vient de créer Lucky Luke. Et c’est d’ailleurs grâce à ses conseils que Goscinny donnera naissance à ses premières planches ayant pour héros, le détective Dick Dicks.

    Goscinny tendait à penser que le dessin n’était pas son fort et cela même s’il s’en tirait de manière très honorable. Peut-être avait-il raison, car ce sont ses scénarios et leur originalité qui retiennent l’attention du Belge Georges Troisfontaines, directeur de l’agence World Press, et de son directeur artistique Jean-Michel Charlier. Et c’est bien vu, car une des particularités de cet écorché vif, c’est d’avoir compris qu’il fallait à la fois surprendre, faire rire, mais aussi réconforter le lecteur. Ainsi, chacun des albums d’Astérix ou de Lucky Luke commence et finit de la même façon, et laisse place à un déroulé de l’histoire audacieux et brillant. Un exemple? La grande traversée avec une page quasiment blanche constel-lée d’onomatopées pour montrer le brouillard auquel les deux Gaulois sont confrontés lorsqu’ils touchent terre. Cette scène, c’est du jamais vu, une prise de risque qui fonctionne et nous éclaire sur la modernité et le, soyons modeste, génie de Goscinny.Alors pour ceux qui sont passés à côté de ce maître, il est encore temps de vous rattraper.

    Œuvres de Goscinny

    • Le Petit Nicolas, la bande dessinée originale, René Goscinny et Jean-Jacques Sempé, IMAV• Coffret Le Petit Nicolas (Folio Junior, 5 volumes), René Goscinny et Jean-Jacques Sempé, Gallimard Jeunesse• Intégrale Benjamin et Benjamine, René Goscinny et Albert Uderzo, Albert René• Intégrale Oumpah-Pah, René Goscinny et Albert Uderzo, Albert René• Intégrale Luc Junior, René Goscinny et Albert Uderzo, Albert René• Intégrale Jehan Pistolet, René Goscinny et Albert Uderzo, Albert René

    Biographies

    • Les meilleures séries de René Goscinny, Les Cahiers de la BD, Vagator • Goscinny-scope, Philippe Lombard, Dunod• Goscinny : Biographie, Marie-Ange Guillaume et José-Louis Bocquet, Babel

    CD Audio

    • Le Petit Nicolas et les copains (CD Audio), René Goscinny et Jean-Jacques Sempé, Gallimard Jeunesse

    Expositions

    • René Goscinny, au-delà du rire (expo du 24 septembre 2017 au 4 mars 2018), Musée d’art et d’histoire du judaïsme, Paris. Catalogue aux Éditions Hazan• Goscinny et le cinéma, du 4 octobre 2017 au 4 mars 2018, films et exposition, Cinémathèque de Paris. Catalogue aux Éditions, RMN

    Dernier-né

    • Astérix et la Transitalique, Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, Albert René

  • Les vieux fourneaux. Tome 4, W. Lupano, P. Cauuet, DargaudEnfin! Les vieux fourneaux reviennent avec une histoire truculente sur fond d’écolo-gie. Ils continuent bien sûr leur lutte et sont bien décidés à rendre le monde moins égoïste. À faire en sorte

    que la justice ne soit pas un simple slogan politique mais une réalité pour tous… Même si pour cela il faut employer des moyens peu orthodoxes. Laissez-vous entraîner dans cette nouvelle aventure jubilatoire, doux mélange de philosophie et d’utopie, le tout servi par des répliques cinglantes dignes d’Audiard.Valentina Ferrandes Nagy, Payot Nyon

    En attendant Bojangles, I. Chabbert, C. Maurel, Steinkis Le roman à succès et haut en couleur d’Olivier Bourdeaut trouve une nouvelle vie sous le trait de Carole Maurel et la plume d’Ingrid Chabbert. On y retrouve notre char-mante famille tout aussi

    délurée que dans le livre. Cette fois, comme devant un écran de cinéma, nous suivons l’histoire dépeinte par l’illustratrice aux multiples talents. Ingrid Chabbert a su, quant à elle, trouver les mots justes pour cette très fidèle adaptation!Nathalie Bétrix, Payot Lausanne

    Blast. Intégrale, M. Larcenet, DargaudAprès des années d’attente, voici venu le chef-d’œuvre de Manu Larcenet dans une magnifique édition intégrale qui saura ravir les fans. Et pour ceux qui ne le connaissent pas encore, vous aurez la chance de découvrir

    ce roman graphique, d’une noirceur totale, mené par un personnage désespérant et attachant à la fois, et que le malheur et la volonté d’être libre poussent à commettre des actes aux conséquences dramatiques. C’est sombre, mais c’est d’une telle beauté qu’on a de la peine à l’oublier.Sophie Moor, Payot Genève Cornavin

    Peter Pan. Intégrale, R. Loisel, Vents d’OuestVéritable chef-d’œuvre, Peter Pan est une adaptation réaliste, crue et flamboyante de la pièce de J. M. Barrie. Loisel, auteur déjà culte grâce à La quête de l’oiseau du temps, s’est ainsi définiti-vement imposé dans la cour

    des grands. Cette intégrale massive permet de redé-couvrir, ou d’offrir, une saga aux succès public et cri-tique rarement égalés. Les mésaventures baroques et charbonneuses de Peter, de Crochet et de cette peste de Clochette vous resteront longtemps en mémoire, comme le témoignage brutal d’une enfance pas tout à fait perdue...Guillaume Colié, Payot Genève Rive Gauche

    Et si l’amour c’était aimer?, Fabcaro, 6 pieds sous terreL’auteur de Zaï zaï zaï zaï, plutôt habitué à livrer des histoires autobiographiques, se consacre cette fois-ci à une histoire d’amour à l’eau de rose sous forme de roman-photo. Un hommage à la collection Harlequin,

    aux romances BD et à la littérature de gare, mais qui va néanmoins plus loin que ces histoires à la Barbara Cartland. Complètement décalé!Sophie Moor, Payot Genève Cornavin

    Batman. The Dark Prince Charming 1/2, E. Marini, DargaudÉvénement dans l’univers des super-héros, Enrico Marini va nous offrir sa propre aventure du Dark Knight en deux volumes! Batman se lance dans une course contre la montre à travers Gotham pour retrou-

    ver une jeune fille kidnappée par le Joker, son plus vieil ennemi. Quels sont les liens qui les unissent? La Bat Family et Harley Quinn seront-ils présents? Ce sera à vous de le découvrir!Thierry Clerc, Payot Fribourg

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    Chacun son chat, P. Geluck, CastermanLe retour du chat le plus célèbre de la BD en format classique! Avec des thèmes parfois graves mais, comme d’habitude, un humour à toute épreuve. Qu’il fait bon de rire encore!Jennifer Roduit, Payot Yverdon-les-Bains

    Pico Bogue. Tome 10 : L’amour de l’art, D. Roques, A. Dormal, DargaudCousin hirsute du Petit Nicolas, de Calvin (et Hobbes) et de Mafalda, Pico est un gamin malicieux et spon-tané, qui alterne pensées philoso-phiques délurées et purs moments de frénésie infantile. Craquant, pour tout public (de 8 à 108 ans!), esthéti-

    quement impeccable... Une totale réussite qui fête déjà ses dix ans et qui est rapidement devenue un classique!Guillaume Colié, Payot Genève Rive Gauche

    Les cahiers d’Esther, R. Sattouf, AllaryLe troisième album des aventures « vraies » d’Esther. Publiées chaque semaine dans L’Obs, les planches de Riad Sattouf s’inspirent des confidences qu’Esther, une écolière parisienne de 11 ans, fait au célèbre auteur et dessinateur de bandes dessinées.Camille Gross, Payot Vevey

    T’es sûr qu’on est mardi?, Voutch, Cherche Midi« Ce n’est pas parce que l’on est tout petit qu’on n’a pas de problèmes dans la vie » : en donnant la parole à ceux que l’on n’entend pas, tels une carotte, des chenilles, des têtards, Voutch illustre ici cette maxime et ses commentaires sont toujours aussi percutants. Catherine Diop, Payot Sion

    Le rêve de Meteor Slim, F. Duchazeau, SarbacaneDuchazeau a signé plusieurs livres très inspirés sur le folk et le blues. Pourtant, le meilleur d’entre eux res-tait introuvable en librairie depuis plusieurs années!

    Voilà, c’est réparé, Meteor Slim est de retour sur les étagères. Ce récit dur et touchant du rêve d’un musi-cien de rue emprunte à la vie de Robert Johnson et d’autres pionniers de la musique afro-américaine et nous donne une image très précise de ce que pouvait être la route du blues. Un classique à redécouvrir!Guillaume Colié, Payot Genève Rive Gauche

    La Fleur dans l’atelier de Mondrian, J.-P. Peyraud, A. Lapone, Glénat/Treize étrangeVoici une biographie du peintre Piet Mondrian dans le Paris de l’entre-deux-guerres. On y découvre que l’artiste hollandais, ce

    pionner de l’abstraction, passait ses journées dans son atelier et ses soirées à pratiquer la danse de salon en compagnie de la belle Francine.Marine Liechti, Payot Neuchâtel

    Tamara de Lempicka, V. Greiner, D. Collignon, GlénatL’énigmatique Tamara apprécie vie mondaine et célébrité. Elle nous raconte sa vie avec esprit et iro-nie : une enfance dans la noblesse, l’exil à Paris, un divorce douloureux, New

    York et la peinture.Impertinente, raffinée. Une biogra-phie BD tout en finesse et en beauté.Maryjane Rouge, Payot Lausanne

    Alors que j’essayais d’être quelqu’un de bien, U. Lust, Çà et làSept ans après Trop n’est pas assez, récit autobiographique foisonnant racontant le road trip européen de l’auteure dans ses années punk, voici enfin la suite! Ulli est en couple, a un fils, mais reste

    un esprit libre et frondeur, qui prend des décisions parfois un peu limites... Comme le précédent, un livre poignant et sans fard!Guillaume Colié, Payot Genève Rive Gauche

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    Propos recueillis par LAURENCE DESBORDES

    Que se passe-t-il quand Aymon rencontre Cosey? Des histoires d’hommes serait-on tenté de penser. Que nenni! Les deux artistes ont uni leurs talents pour faire revivre d’an-ciennes chansons suisses dans un livre CD et nous offrir un opus dans lequel se mêlent paroles, aquarelles et notes de musique aux tonalités mélodieuses qui fleurent bon les alpages. Interview croisée avec ces deux gaillards.

    Tout part d’un recueil de chansons édité en 1929 et confié au Valaisan Marc Aymon. Amateur de voyages autour du globe, dans le cœur des gens et au fil du temps, l’interprète décide de ressusciter ce trésor patrimonial tout en évitant les notes nostalgiques. Il fait appel à plusieurs talents suisses dont précisément Cosey pour illustrer le livre CD. Et c’est dans son cha-let douillet, niché à flanc de montagne aux Diablerets, que le dessinateur avec le chanteur à ses côtés nous accueille très gentiment. Discussions croisées entre thé vert et croissants aux amandes.

    Vous vous connaissiez avant de vous lancer tous les deux dans cette aventure?Marc Aymon : Non, on ne s’était jamais rencontré. J’ai donc pris mon téléphone et ai appelé Bernard afin de lui parler du projet.Cosey : Et moi je lui ai dit que pour le moment j’étais très occupé, mais qu’il pouvait me rappeler d’ici un an. (rires)Marc Aymon : C’est vrai, mais cela a été un échange très sympathique quoi qu’il en soit.

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    L’idée du projet est née quand?Marc Aymon : Fin 2015, lorsqu’on m’a remis le recueil de chansons.

    Pourquoi avez-vous choisi Cosey pour illustrer Ô bel été!?Marc Aymon : Parce que j’aimais son travail et je me suis dit que sa sensibilité allait bien fonctionner avec ce projet que je voulais intergénérationnel. Il me semblait aussi évident que le talent de Bernard allait à la fois appuyer mais aussi casser le côté caricatural, ou trop rustique du projet. Mais le plus évident bien sûr, c’est que j’ai pensé à lui à cause de son rapport à la nature et aux paysages.

    Et vous Cosey, pourquoi avez-vous accepté?Cosey : Peut-être parce mon album À la recherche de Peter Pan, qui se situait dans les Alpes valaisannes, m’a donné envie de persévérer dans la voie du patrimoine alpin. Et puis, il y avait une bonne coïncidence. Cela me semblait tout naturel. Je trouve que l’on produit beaucoup, notamment en bandes dessinées – environ 7000 nouveautés par an – mais que finalement c’est intéressant d’aller rechercher en arrière des œuvres et des travaux qui ont été oubliés.

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    Est-ce qu’avec cette aventure, vous ressentez une respon-sabilité vis-à-vis du patrimoine?Marc Aymon : Je n’ai pas pensé à ça. Je suis tombé sur les chansons. Je les ai trouvées belles, je me suis dit que c’était une manière de rendre hommage à mes origines. Quelque part dans le temps, on m’a chanté ces chansons-là ; je me suis donc demandé si c’était possible de les orchestrer, de me les réapproprier, de me les mettre en bouche et d’en faire des ver-sions qui allaient me plaire vraiment en cassant parfois ce côté un peu rengaine.Le but n’était surtout pas de se complaire dans le passé mais au contraire d’aller vers l’avenir. Je suis d’ailleurs assez content car ce livre disque va être utilisé comme manuel sco-laire. Ainsi, les enfants vont pouvoir aussi faire de ces textes, de ces musiques, les leurs. Cosey : Moi, la responsabilité, je la ressens dans mon travail. C’est d’ailleurs pour ça que je fais des voyages et des repé-rages pour essayer de ne pas trop trahir le Tibet ou mes sujets habituels. Et dans ce livre, c’est la même chose. Ces dessins sont inspirés d’esquisses que j’ai faites dans des petits musées comme celui d’Évolène, qui est un musée des traditions par exemple, ou la médiathèque du Valais. Je trouve ça très inté-ressant puisqu’en même temps il faut jongler, prendre des libertés…

    Cosey, à quel stade du projet avez-vous commencé à faire vos dessins?Cosey : Avant l’enregistrement définitif. J’avais les textes, Marc est venu deux fois avec sa guitare me jouer les morceaux et m’a envoyé les maquettes.Marc Aymon : Ce qu’il faut dire aussi, c’est que sur ce pro-jet Bernard a été plus que dessinateur. Il m’a aussi beaucoup conseillé au niveau du travail d’édition, du choix du papier, des couleurs et, musicalement, il m’a aussi encouragé à travailler avec des sociétés locales, à utiliser les cuivres, les chœurs…Cosey : Oui, quand tu m’as parlé du projet, j’avais envie d’en-tendre ces fanfares de village qui jouent un peu faux… mais bon, là ils ne jouent pas faux… (rires)

    Vous aviez des envies précises au niveau des dessins? Marc Aymon : Non, nous avons surtout beaucoup discuté de la couverture et nous sommes mis d’accord sur l’oiseau qui chante. Une sorte d’image d’Épinal, et bien sûr le rouge-gorge s’est imposé assez vite. Cosey : En fait, les dessins à l’intérieur sont issus de l’édition de luxe d’À la recherche de Peter Pan. Seuls ceux de la couverture et du quatrième de couverture sont inédits. Pourquoi avez-vous désiré faire un livre avec un CD et non pas un disque, tout simplement, avec pochette et paroles à l’intérieur?Marc Aymon : Parce que j’avais envie d’offrir aux gens un bel objet généreux que l’on peut tenir en main, partager, prendre avec soi. Donc, très vite, l’idée du livre s’est imposée et nous sommes allés rencontrer le relieur, l’imprimeur ; on a choisi un beau papier de 130 grammes pour avoir l’impression que les dessins viennent juste d’être faits. Tout le monde, à tous les niveaux, s’est vraiment investi pour que cela soit réussi et esthétique.

    Qu’est ce que vous a apporté cette aventure?Cosey : C’est toujours sympa de collaborer avec les autres, de franchir ces passerelles d’un métier à un autre, d’un support à un autre, de l’image à la musique. J’ai trouvé que c’était un échange très intéressant. J’avoue que j’aime bien travailler seul puisque c’est ce que je fais toujours. Je des-sine, écris mes scénarios, compose mes couleurs quand il y en a, puisque dans le dernier, il n’y en a pas (ndlr : Calypso, sorti le 12 octobre 2017 chez Futuropolis, est en noir et blanc). Mais pour Ô bel été!, j’ai apprécié cet échange qui en plus m’ou-vrait une porte sur le domaine de la musique. Marc Aymon : Cela m’a apporté beaucoup de choses à moi aussi, notamment au niveau du partage et de l’échange. Et puis le fait que ce livre CD continue de vivre lors de concerts, de rencontres dédicaces à travers toute la Suisse et voyage en 2018 dans beaucoup de pays grâce à la Francophonie ajoute de la beauté à cette aventure.

    Ô bel été! Chansons éternelles, interprétées par Marc Aymon et illustrées par Cosey. Sortie : le 6 novembre 2017.

    Marc Aymon effectuera une « tournée de dédicaces » dans les librairies Payot et les magasins Nature & Découvertes, entre le 18 novembre et le 16 décembre. Pour plus d’informations, consultez : https://evenements.payot.ch

  • Béjart, Le démiurge A. Dollfus, ArthaudDix ans après la disparition de Maurice Béjart, ce nouveau livre se fonde principalement sur plusieurs entretiens avec le chorégraphe, ainsi que sur de nombreux témoignages de ses proches. On y découvre la vie foisonnante d’un érudit à la curiosité illimitée qui créa plus de

    deux cents ballets. Son enfance à Marseille est nourrie de philosophie grâce à son père. Tout jeune déjà, il se passionne pour la littérature, le théâtre, la musique et l’opéra et commence à danser à l’Opéra de Marseille, avant de rejoindre Paris pour y poursuivre sa formation. On le suit à Bruxelles avec son Ballet du XXe siècle, puis à Lausanne où sa troupe devient le Béjart Ballet, dont la renommée est aujourd’hui toujours aussi grande. Sandrine Keuffer Weber, Payot Lausanne

    Le Pérou avant les Incas, Collectif, Flammarion/Musée du Quai BranlyCatalogue officiel de l’exposition ayant lieu au Musée du Quai Branly du 14 novembre 2017 au 1er avril 2018, Le Pérou avant les Incas restitue avec plus de 150

    photographies et reconstitutions 3D des temples, des sites, des tombes et leurs trésors. La découverte d’une civilisation antérieure aux Incas ne date que de quelques années. Ce beau livre divisé en cinq parties relate les origines des grandes civilisations du Pérou ancien, son architecture en tant que symbole de pouvoir, ainsi que la place primordiale de la femme dans plusieurs sociétés pré-incaïques.Cristina Buemi, Payot Sion

    Chanel, Final Fittings and Backstage, B. Peverelli, SteidlLe photographe romand Benoît Peverelli nous livre un véritable bijou avec ce coffret de quatre livres qui immortalisent, sur ces quatre ou cinq dernières années,

    les collections prêt-à-porter, haute couture, croisière et bien sûr métiers d’art. Les clichés qui lèvent un voile sur les backstages des défilés pharaoniques de Karl Lagerfeld sont autant de témoignages du génie vision-naire du directeur artistique allemand. Laurence Desbordes

    Le Flying Circus des Monty Python, A. Besley, HoëbekeLes Monty Python sont considé-rés, à juste titre, comme la plus grande troupe de comiques de l’histoire de la télévision. Leur série Flying Circus, dénonçant les travers de la société britan-

    nique, fit les beaux jours de la BBC entre 1969 et 1974. Cet ouvrage, aussi loufoque et absurde que le groupe lui-même, revient sur l’œuvre fondatrice du band. Anecdotes truculentes, QR codes permettant de (re)visionner certains sketches mythiques, ce livre, préfacé par les Monty Python, contient en prime quinze fac-si-milés inédits!Belen Sampayo, Payot Communication

    Les cinq Giacometti, B. Stutzer, P. Knapp, ChêneLa terre grisonne est favorable aux artistes. Originaire de Stampa dans le Val Bregaglia, entre la Haute-Engadine des glaciers et les forêts de châ-taigniers du sud des Alpes, la famille Giacometti en a engendré

    cinq. Le père, Giovanni, grand peintre dont les toiles aux couleurs lumineuses exaltent la montagne. Son cousin Augusto, maître de la couleur aux tableaux plus abs-traits. Les trois fils de Giovanni : Alberto, le plus célèbre, peintre et sculpteur à la renommée universelle ; Diego, son frère le plus proche, sculpteur-décorateur qui l’as-siste dans l’atelier de Paris ; et Bruno, architecte mort à 105 ans, qui fut le gardien du patrimoine familial. Un livre fascinant!Sandrine Keuffer Weber, Payot Lausanne

    Shakespeare à Venise. Le marchand de Venise et Othello Illustrés par la Renaissance vénitienne, Diane de SelliersCe coffret en deux volumes réunit les textes en version bilingue des pièces Othello et

    Le marchand de Venise, corrélés avec les peintures de la Renaissance. Présenté comme un idéal intellectuel en réunissant l’une des plus belles villes au monde et le plus grand dramaturge de l’époque, il s’adresse à la fois aux passionnés de théâtre et aux amateurs de peinture.Bastien Ogier, Payot Genève Rive Gauche

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  • Chanson(s) française, C. Gassian, Dominique A, GlénatClaude Gassian livre une gale-rie de 250 portraits d’artistes français, dont beaucoup d’iné-dits. Loin des clichés posés, ces images dévoilent une certaine

    authenticité, parfois proche de l’intime. D’une plume décalée, Dominique A signe les textes accompagnant cet album de famille qui voit se succéder au fil des pages toute la diversité de la chanson française. Note aux mélomanes : cet ouvrage est le premier de la nouvelle collection consacrée à la musique des Éditions Glénat, et dont le directeur n’est autre que Jérôme Soligny, auteur de nombreux essais musicaux et conseiller de rédaction à Rock’n’Folk. Belen Sampayo, Payot Communication

    La chambre des merveilles. Les collections de Gaston-Louis Vuitton, Collectif, GallimardCet opus rassemble l’extraor-dinaire collection d’objets de voyage de Gaston-Louis Vuitton, fondateur de la célèbre marque de luxe éponyme. Un éventail d’ar-

    ticles rares et anciens, tels que des malles, des serrures, des flacons de parfum ou encore des cannes, que le col-lectionneur a accumulés tout au long de sa vie.Valentina Chicca, Payot Lausanne

    Il était une fois… ma maison, J. Cañete, FavreSuivons un chemin de développe-ment de notre intérieur qui nous ressemble! Grâce à la méthode originale et inédite de l’archi-tecte d’intérieur Jorge Cañete, nous nous approprions mieux la lumière, les couleurs, les maté-riaux, dans une démarche d’explo-

    rateur et avec un esprit philosophe.Caroline Reymond, Payot Vevey

    Sanctuaires de France et de Suisse, R. Wenger, FavreDans cet ouvrage, Rémy Wenger évoque les différentes émotions que nous ressentons lorsque nous

    entrons dans une cathédrale. Magnifiquement illustré de photos de l’auteur, c’est un véritable voyage dans l’espace et le temps qui nous est proposé. On découvrira, entre autres, les inspirations souvent méconnues et tou-jours sujettes à débat des bâtisseurs médiévaux de ces constructions sacrées.François Houriet, Payot Neuchâtel

    Inside Out, JR, Actes SudJR est un artiste contemporain français de renommée interna-tionale. Dans ce superbe opus, son projet street art mondial, œuvre majeure de JR, est ainsi retracé. Ce beau livre montre que le travail de JR traite d’engage-ment, de liberté, d’identité et de limites. Ses œuvres sont connues

    aux quatre coins du globe grâce à la technique du col-lage photographique. JR est incontournable, impossible donc de passer à côté de cette magnifique rétrospective.Emilie Ladner, Payot Yverdon-les-Bains

    Une couleur ne vient jamais seule, M. Pastoureau, SeuilLe célèbre historien et spécialiste des couleurs publie un journal chromatique des cinq dernières années sur des sujets très diver-sifiés comme l’art et la littérature, le cinéma, la publicité et les vête-ments. Toujours avec beaucoup d’humour, Michel Pastoureau, en se référant à ses notes et à

    ses expériences personnelles, porte une réflexion et un regard sur ces thèmes et souligne une fois encore l’om-niprésence de la couleur dans nos sociétés.Marlène Guillaume, Payot Genève Cornavin

    Un demi-siècle dans l’Himalaya, M. Ricard, La MartinièreVoici un beau recueil de pho-tographies prises au Népal, au Tibet ou encore au Bhoutan par le célèbre moine bouddhiste Matthieu Ricard. Doté de textes relatant le parcours spirituel

    de Ricard mais aussi de clichés mêlant la beauté inté-rieure des habitants et la beauté extérieure des panora-mas, ce livre invite à la méditation, au repos de l’âme et de l’esprit.Bastien Ogier, Payot Genève Rive Gauche

    Nudes, D. Lynch, Fondation Cartier pour l’art contemporainDavid Lynch, considéré comme l’un des meilleurs cinéastes encore vivants, est aussi un photographe hors du commun. La Fondation Cartier pour l’art contem-porain publie un ouvrage qui démontre une fois de plus le talent manifeste et esthétique du célèbre créateur de la série Twin Peaks. L’ensemble de cette

    collection de photos est dédié à un thème qui le fascine : le nu féminin.Marlène Guillaume, Payot Genève Cornavin

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  • Dictionnaire amoureux de Mozart, È. Ruggieri, PlonQui davantage que Mozart méri-tait un Dictionnaire amoureux? Depuis toujours passionnée de musique – elle anime son propre festival d’opéra! – et de récits, Ève Ruggieri troque le micro contre la plume et har-monise, au fil des notices, les

    petites et grandes histoires d’une « vie d’artiste » trop peu ou mal connue, et aussi exceptionnelle car touchée par le génie. Catherine Chollet, Payot Montreux

    De la vigne aux platines, F. Korbendau, C. Mariat, L’ÉpureDéguster des albums et écouter des vins : voici le pari réussi de passionnés de musique en pro-posant des accords albums-vins. Finement travaillé, cet ouvrage propose cinquante « couples » agrémentés de textes ou de des-

    sins réalisés par quelques personnalités comme Enki Bilal, Caryl Férey ou encore Gaëtan Roussel. Un livre pour mélomanes-œnophiles.Bastien Ogier, Payot Genève Rive Gauche

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    Les plus beaux bijoux de femmes joaillières, J. Weir-de La Rochefoucauld, La Bibliothèque des ArtsJeanne Toussaint, Paloma Picasso ou Bina Goenka, voici des exemples de fabuleuses créatrices

    de bijoux des XXe et XXIe siècles que nous présente ce livre non seulement par le biais de leurs œuvres, mais aussi de leur parcours et de leur imaginaire, de leurs ins-pirations et techniques essentielles. Les cinq cents repro-ductions, parfois en pleine page, sont d’excellente qualité : elles nous invitent à plonger dans les détails de cet art qui utilise de nombreux matériaux, jusqu’aux bois précieux. De plus, grâce aux photographies de pièces portées, on se prend à rêver…Caroline Reymond, Payot Vevey

    Tous les secrets des illusions d’optique, P. Socrate, EyrollesL’auteur, également médecin et magicien, adopte ici une approche scientifique pour nous permettre de voir dans ces illusions autre chose qu’un simple amusement.

    Pourquoi notre cerveau peut-il saisir des choses qu’il sait ne pas être réelles? Du Parthénon à Escher, en passant par l’anamorphose des Ambassadeurs d’Holbein, les illu-sions d’optique ont toujours fasciné.Thierry du Sordet, Payot Nyon

    Corpus Tatoo – The tattoorialist NE, N. Brulez, M. Ebrard, TanaInterdit en Corée du Sud, encen-sé dans la culture alternative, le tatouage ne se lasse pas d’alimen-ter les controverses. Ce livre est à la fois un tour du monde de ce phénomène et un manuel pratique.

    Alors, tatouage or not tatouage? Thierry du Sordet, Payot Nyon

    Je suis ton père : origines et héritages d’une saga intergalactique, Collectif, Huginn & MuninnIl n’y a pas si longtemps, dans une très proche galaxie... Les fans de Star Wars rêvaient de voir un jour la Maison d’Ailleurs s’emparer du mythe pour en faire une exposi-

    tion. Bonne nouvelle! Leurs rêves sont désormais com-blés. Le présent ouvrage est un catalogue qui invite à la visite, ou à son prolongement. Nécessaire dans toutes les bibliothèques pour éviter d’être tenté par le côté obscur de la Force.Steven Lüthi, Payot FribourgAI

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    Yayoi Kusama, A. Tatehata, L. Hoptman, U. Kultermann, C. Taft, PhaidonQui n’est pas tombé en pamoi-son devant les points blancs sur fond rouge de Yayoi Kusama ou devant sa courge jaune constel-lée de noir? Cette grande dame d’un mètre cinquante, qui s’est retirée dans un asile au fin fond

    du Japon, est connue mondialement pour ses œuvres avant-gardistes qui abordent de manière récurrente les thèmes de l’infini, de l’image de soi, de la sexualité et de la répétition. Cette nouvelle édition du livre paru en 2000 est enrichie d’un texte de Catherine Taft et d’une série de nouveaux poèmes de l’artiste.

    Hiroshige, M. Forrer, Citadelles et MazenodCe magnifique ouvrage nous permet de découvrir la vie et l’œuvre de Utagawa Hiroshige, un des artistes les plus appréciés au Japon. Beaucoup de peintres européens de la fin du XIXe siècle tels que Van Gogh, Monet ou

    Cézanne se sont inspirés des paysages du maître asia-tique. Au fil des 300 reproductions couleurs classées par ordre chronologique, nous comprenons facilement pourquoi ce peintre poétique gardera pour l’éternité son statut iconique.

    Ando, Complete works 1975-today, P. Jodidio, Taschen Tadao Ando fait figure d’ovni parmi les architectes contem-porains les plus reconnus. En effet, cet homme très discret, allergique aux nouvelles tech-nologies de communication est

    le seul à avoir gagné les quatre prix les plus prestigieux dans ce domaine. Je parle bien sûr des prix Pritzker, Carlsberg, Praemium Imperiale, et celui de Kyoto.

    BRISE AUTOMNALE SUR LE JAPON Par LAURENCE DESBORDESEn cette fin d’année, le Pays du Soleil levant est à l’honneur dans les librairies. De magnifiques ouvrages mettent en avant le talent génial d’artistes nippons incontournables.

    En mêlant les influences du Japon traditionnel avec celles du modernisme, Ando a développé un style unique qui s’appuie uniquement sur le béton, le bois, l’eau, l’espace et bien sûr la lumière. Le pavé que Philip Jodidio consacre au Japonais est à la hauteur de sa carrière qui a commencé en 1975.

    Jardins Japonais, S. Walker, PhaidonSophie Walker nous pro-pose un voyage dépaysant parmi les jardins japonais. Cette paysagiste et écrivaine nous présente cent jardins qui remontent aux anciens sanctuaires shinto en pas-sant par les jardins impé-riaux pour finir par les jar-

    dins zen actuels. Cette étude très complète explore l’art du jardin japonais sur les 800 ans de l’histoire de ce genre. Elle apporte un éclairage nouveau grâce à un ensemble de textes signés Anish Kapoor, John Pawson, Marcus du Sautoy et Lee Utan. Ce petit bijou se révèle être une pépinière foisonnante dans laquelle on peut admirer des images inédites prove-nant d’artistes tels que Yves Klein, Isamu Nobuchi ou Dan Pearson mais aussi, en fin de livre, des planches présentant les plantes japonaises incontournables.

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    Par PATRICK MORIER-GENOUD

    Voyager, c’est aussi – et surtout? – découvrir des cui-sines d’ailleurs et s’en régaler. Donc inutile de prendre un billet d’avion en cette époque où les aéroports sont surchargés : installez-vous plutôt derrière vos four-neaux pour vous évader vers ces contrées lointaines, ou proches, qui mettent l’eau à la bouche.

    La Dolce Vita italienne

    Avec Eataly, les Éditions Phaidon proposent la bible de la cuisine italienne contemporaine. Trois cents recettes, des antipasti aux desserts, en passant par les soupes, les pâtes, le riz, les tourtes et tartes salées, les poissons et fruits de mer, les viandes, les légumes et légumineuses, les céréales, les pains, pizzas, focacce et beignets, les fromages, les tartes sucrées, gâteaux et biscuits. C’est un livre magnifique, à la reliure sobre et

    DÉGUSTERLE MONDE DANS SON ASSIETTE

    Italie, Grèce, Vietnam, Arménie, Pologne, Israël, États-Unis, Liban, Bénin, Égypte, Afghanistan, Nicaragua, Palestine… les livres de cuisine qui paraissent en cette fin d’année proposent un tour du monde des saveurs et des centaines de recettes pour voyager par le biais de nos papilles gustatives.

    à la mise en page élégante. Chaque chapitre contient bien sûr des recettes (dont certaines de grands chefs) mais aussi de nombreux conseils. À la fin, un glossaire présente qua-rante-huit produits de charcuterie, cent-cinq variétés de pâtes, trente-cinq de riz, tous illustrés par une photo. On y découvre une multitude de poissons, quelques salades, différents ails, des asperges, six variétés d’artichauts, des tomates, des carottes et des radis, des aubergines, des piments, deux sortes de fenouils et les légumes racines, cin-quante et une sortes de pain et une multitude de fromages. Avec Eataly, c’est tous les jours la Dolce Vita à table.

    Délices olympiens

    Il y a un autre pays européen où la cuisine est enchante-resse : il s’agit de la Grèce. Là-bas, dans les assiettes, il y a toute la Méditerranée, du soleil, des saveurs aromatiques,

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  • la puissance veloutée de l’huile d’olive… Hachette cui-sine propose Grèce, la cuisine authentique, de Dina Nikolaou, une cuisinière autochtone établie à Paris. Nonante recettes sont présentées et détaillées, avec précision mais simplicité. Les débutants privilégieront celles qui sont indiquées « faciles », mais ils constate-ront très vite qu’aucune n’est d’une complexité décou-rageante.Dina Nikolaou a sélectionné des plats traditionnels et familiaux, des spécialités tant de l’intérieur des terres que des bords de mer. Ça va du tzatziki au keftedes, en passant par le tamara, les dolmades, les loukoumades, la moussaka et le baklava.À la fin du livre, les principaux produits grecs sont pré-sentés, sans oublier, bien sûr, l’ouzo, ce génial alcool qui ouvre si bien l’appétit.

    Les fondamentaux de la cuisine vietnamienne

    Les livres de cuisine de cette fin d’année ne se can-tonnent toutefois pas aux saveurs occidentales. Les Éditions du Rocher, par exemple, proposent La cuisine de My Nguyen. Quarante recettes pour un « voyage gastronomique au cœur des trois grandes régions du Vietnam », avec pour guide une cuisinière née dans la région de Hué et qui est aujourd’hui à la tête du restau-rant parisien la Table du Vietnam. Au fil des recettes, elle nous initie aux fondamentaux de la cuisine de son pays d’origine : le porc, le poulet, la crevette, les pousses de bambou, le liseron d’eau, la noix de coco, les herbes aromatiques ou encore le letchi. Elle livre ses conseils et astuces pour réussir – assez facile-ment – les plats traditionnels tels que le bò bún, les rou-leaux de printemps, les raviolis de riz aux crevettes ou au bœuf…

    Rustique et parfumée : la cuisine arménienne

    De leur côté, Corinne et Richard Zarzavatdjian se sont plongés dans les cahiers de leur grand-mère pour regrouper plus de septante recettes traditionnelles dans Cuisine d’Arménie, aux Éditions Solar. La cuisine armé-nienne est à la fois rustique et parfumée, faite d’auber-gines, d’huile d’olive, de fromages frais, d’agneau et de légumes du jardin se mêlant joyeusement pour compo-ser des plats aussi délicieux qu’authentiques. Comme par exemple le pagla tsitayourov (des fèves à l’huile d’olive), l’haiouhi moussaka (une moussaka de pommes de terre) ou, pour le dessert, le gathnabour (un riz au lait à la cannelle).

    Recettes de grands-mères juives polonaises

    « Si vous demandez à un juif ashkénaze ce qu’il pense de la cuisine de sa mère, la réponse est inévitablement : “la meilleure” et d’ajouter : “je n’ai jamais mangé un strudel aussi bon que celui de ma mère” ». Inutile donc de préci-ser que ceci est valable pour tous les mets préparés par « maman ».

    Les Éditions du Rocher rééditent La cuisine de nos grands-mères juives polonaises que Laurence Kersz a écrit en 1986 pour ne pas laisser « s’engloutir dans l’oubli toutes ces recettes si douces au palais et au cœur ». Huitante plats, comme le bortsch aux betteraves crues ou cuites, le bouillon de bœuf, la soupe aux choux sucrés, les boulettes de poissons, les harengs hachés, les galettes de farine au pain azyme, les boulettes de pommes de terre, les raviolis à la viande (kreplers), les petites profiteroles salées (mandlens), les vermicelles d’œufs, le cou de poulet ou d’oie farci, la rate de veau farcie, les cornichons au sel, les bagels, la génoise aux amandes (mendel laker), le strudel au pavot noir...« Autant d’ingrédients et de plats qui correspondent aux res-sources naturelles de la Pologne au début du XXe siècle », explique Laurence Kersz. « Et au climat froid (d’où l’utilisa-tion fréquente de la matière grasse et des féculents), ainsi qu’aux moyens financiers des juifs de Pologne qui n’étaient pas aisés : c’est une cuisine bon marché, rien ne se jette! ».

    Palestine, Liban, USA, etc.

    Dans Paris – Tel Aviv, chez Hachette, Chloé Saada nous invite à un voyage aux origines de la cuisine israélienne. Partie à la rencontre de trente chefs, elle a récolté plus de cent recettes pour découvrir une gastronomie généreuse et riche de multiples influences.La cuisine américaine familiale et authentique, toujours chez Hachette, regroupe quant à elle tous les standards de la cuisine US home made en plus de huit-cents recettes de toutes les régions des États-Unis. Les Éditions Marabout, elles, proposent Manger libanais, des mets du quotidien accompagnés de conseils techniques pour être certain de ne pas les rater. Grâce à quoi tout le monde pourra réussir kebbé, falafel, taboulé (le vrai) ou houmous…Dans Femmes d’ici, cuisines d’ailleurs, aux Éditions Albin Michel, Alexis Jenni livre les portraits de quinze femmes − vivant en France mais originaires du Bénin, d'Égypte, d'Afghanistan ou du Nicaragua − qui lui ont ouvert leur cui-sine et partagé avec lui un plat auquel elles tiennent. Enfin, last but not least, les Éditions Phaidon publient La table palestinienne. Cent-quarante-quatre recettes allant de simples petits déjeuners et de salades rapides à préparer à des plats de fête complexes et spectaculaires − pour explo-rer toutes les nuances et les subtilités de la cuisine palesti-nienne.Si après ça vous n’avez pas faim…

    Eataly, la cuisine italienne contemporaine, Phaidon • Grèce, la cuisine authentique, Dina Nikolaou, Hachette • La table du Vietnam. La cuisine de My Nguyen, avec la collaboration de Pierre Lunel, du Rocher • Cuisine d’Armé-nie, Corinne et Richard Zarzavatdjian, Solar • La cuisine de nos grands-mères juives polonaises, Laurence Kersz, du Rocher • Paris – Tel Aviv, Chloé Saada, Hachette • La cui-sine américaine familiale et authentique, Cathleen Clarity, Hachette • Manger libanais, Kamal Mouzawak, Marabout • Femmes d’ici, cuisines d’ailleurs, Alexis Jenni, Albin Michel • La table palestinienne, Reem Kassis, Phaidon

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    Le génie des abeilles, Collectif, Hozhoni Les auteurs du best-seller Les routes du miel présentent de nou-velles images époustouflantes réalisées au cœur de la ruche. Découvrez le riche univers d’une

    colonie : reine, vol nuptial, communication, architecture, essaimage… Les pro ou amateurs d’apiculture et les amoureux de la nature ont dorénavant leur ouvrage de référence.Vincent Dominé, Payot Lausanne

    La vie secrète des arbres, P. Wohlleben, Les ArènesÀ l’occasion des fêtes, craquez pour cette très belle version illustrée. Retrouvez tout l’art de communication et d’entraide des arbres. Un écosystème bien rodé qui fonctionne depuis des siècles. Les arbres, certainement un

    modèle d’art de vivre pour les hommes.Margaud Quartenoud, Payot Fribourg

    Atlas des paradis perdus, G. Lapouge, ArthaudIl fallait le talent insolite de Gilles Lapouge pour dresser cet inventaire à la fois historique, philosophique et poétique des sites conçus pour abriter (voire isoler) des sociétés « idéales » par leur mode de vie et leur organi-

    sation architecturale. À 95 ans, le journaliste géographe évoque avec un humanisme allègre ces paradis perdus qui ne le sont pas pour tout le monde!Joëlle Brack, payot.ch

    Atlas des glaciers disparus, S. Coutterand, GuérinAvec cet ouvrage, l’auteur nous emmène à la découverte de douze grands glaciers alpins, tels que celui d’Aletsch ou d’Unteraar, en nous dévoilant leur formation,

    leurs caractéristiques, leur évolution et quantité d’autres secrets. L’approche est scientifique, accessible au grand public, et de magnifiques photos illustrent ce beau livre.Véronique Gonzato, Payot Genève Cornavin

    Skieurs de légende, A. Pasteur, GlénatPrès de cinquante skieurs, auréo-lés aux Jeux olympiques ou aux championnats du monde, vain-queurs de nombreuses coupes, sont présentés dans cet ouvrage. D’Émile Allais à Lindsey Vonn, en passant par Ingemar Stenmark

    ou Katja Seizinger, tout est réuni pour (re)découvrir ces sportifs de légende. Un livre qui ravira tous les amateurs de ski alpin!Danaé Monnet, Payot Sion

    Alpes, les mondes d’en haut, S. Hefele, E. E. Hüsler, GlénatLe photographe Stefan Hefele et l’écrivain Eugen E. Hüsler se sont mis en quête de nous révéler de jour comme de nuit, en toutes saisons et par tous les temps, la beauté de nos Alpes. Les gens des Alpes ne sont pas oubliés et

    imprègnent le paysage.Catherine Bargier, Payot Genève Rive Gauche

    En avant, calme et fou. Une esthétique de la bécane, S. Tesson, T. Goisque, Albin MichelPlein gaz, dans le vent et la poussière, voici comment Sylvain Tesson et le photographe Thomas Goisque ont voyagé à travers le monde pendant vingt

    ans. Leurs textes et leurs photos poétiques vous feront partager ce sentiment de liberté si propre au voyage à moto, et si propice aux rencontres. Partagez avec eux ce retour aux grandes chevauchées!Anne Bouvier, Payot Yverdon-les-Bains

    Quatre saisons en Islande, O. Joly, FavreOlivier Joly, journaliste photo-graphe, magnifie tout ce qu’il touche. Pour notre plus grand bonheur, il est tombé amoureux

    de l’Islande où il vit une partie de l’année. La sérénité qui émane de ses clichés lénifie notre esprit. En parcourant les quatre saisons, on se prend à rêver de suivre cet écrivain voyageur dans une bulle de quiétude. Ce beau livre/guide nous en dit davantage, sans trop en dévoiler non plus, sur ce pays hors du commun.Marie-Laure Pauchard, Payot Fribourg

    NOUVEAUTÉS ARTS & PASSIONS

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    Cocktails club, S. Houdré-Grégoire, LarousseQuel est le fruit le plus « tendance » du moment? Ne cherchez plus, c’est l’ananas, et il est à l’honneur dans ce coffret! En couple, en famille ou entre amis, voici de succulents cocktails à parta-ger. Plongez vos pailles dans un élégant verre à cocktails

    cuivré en forme d’ananas, dont le couvercle devient le socle, et qui fera pâlir d’envie vos invités. Un petit livre de vingt recettes originales à base de fruits exotiques accompagnera vos envies de découvertes et de voyage.Sophie Mesnard, Payot Vevey

    Sweet, Y. Ottolenghi, H. Goh, HachetteLe chef Ottolenghi revient, accompagné de sa com-plice Helen Goh, pour nous combler de petits et grands bonheurs sucrés, comme ils le font depuis des années dans leurs boutiques. Ce sont donc plus de 110 recettes de

    cookies, cakes et tartes qui nous sont dévoilées, fleurant bon les saveurs orientales : figue, pistache, fleur d’oranger, cardamome, rose… Les premières recettes à tester? Le Persian Love Cake, les amaretti au miel et à la fleur d’oranger, le cheesecake figue, orange et mascarpone, les tartelettes frangipane figue et pistache, le cake au chocolat café, noix et eau de rose ou encore l’incontournable pavlova roulée aux pêches et aux mûres, tout est un véritable délice!Sylvie Tauxe, Payot Lausanne

    Vintage football club, B. Morlino, TanaLes 11 coupes de cheveux à oublier, les phrases les plus tordues jamais dites par des joueurs ou encore les 10 plus grands numéros 10 de tous les temps, cet ouvrage joli-ment décalé et délicieusement

    rétro retrace, à la manière des albums de vignettes bien connus de notre enfance, plus d’un siècle de football international. Des grands noms d’hier et d’aujourd’hui qui vous feront plonger, non sans une pointe de nostalgie, dans vos meilleurs souvenirs liés au ballon rond.Belen Sampayo, Payot Communication

    26 choses à goûter absolument en Suisse, T. Tissot, HelvetiqÊtes-vous prêt pour un tour culinaire des spécialités suisses? De l’absinthe du Val-de-Travers à la moutarde de Bénichon en passant par le poisson du Toggenburg et la slinzega de cerf du val Poschiavo, ce livre est une invitation à la découverte des

    richesses du terroir helvétique!Stéphanie Cuvilliez, Payot Neuchâtel

    L’Irlande des poètes, Collectif, MuseoScènes de vie, atmosphères mysté-rieuses et paysages sauvages, autant d’images que partage le photo-graphe Jean-Pierre Duval, accompa-gnées de superbes poèmes irlandais qui magnifient la richesse culturelle de cette île. Ces poèmes, parfois en

    gaélique, laissent une sensation d’émerveillement mettant en avant la beauté d’une nature préservée.Sonia Burtin, Payot Lausanne

    Le dimanche des chefs, R. Dechambre, Le Parisien Magazine/LarousseQue cuisinent nos grands chefs le week-end? Ce livre nous propose 40 recettes ultra simples que ces cuisi-niers hors pair concoctent pour leur famille le dimanche. On découvre l’œuf Bénédicte de Thierry Marx, les

    coquillettes d’Alain Ducasse, le pain perdu de Cyril Lignac et tant d’autres recettes. Le plus : une anecdote accompagne chacun de ces plats et trois vins différents sont conseillés en accord avec la recette. Tout est abordable, facile. À vos fourneaux!Véronique Gonzato, Payot Genève Cornavin

    La raclette à la bougie, Collectif, MaraboutNe seriez-vous pas quelque peu sceptique à l’idée de faire fondre votre fromage sur une bougie? Eh bien, figurez-vous que ça fonctionne, et même plutôt bien! Ce joli coffret hivernal est composé de quatre petits appareils à « raclonette » individuels. Avec ça, les soirées raclette deviendront un rituel chaleureux, même en cas de coupure de courant!Danaé Monnet, Payot Sion

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    Par LAURENCE DE COULONJEUX DE LIVRESCertains textes jeunesse sont tellement bons qu’ils donnent naissance à des suites. D’autres engendrent carrément des jeux de société. Si l’intérêt est évident pour le tiroir-caisse d’un heureux éditeur, quel est le bénéfice pour les petits lecteurs et leurs parents?

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    Quand un enfant entre dans une histoire, il pénètre aussi dans un univers visuel. Et les livres de La famille Souris savent bien mettre les illus-trations en avant, avec leurs dessins remplis de détails et un texte court relégué en bas de page. Et que voit-on? D’abord les personnages prin-cipaux : des petits animaux, des souris grises qu’on imagine soyeuses, un peu joufflues, au museau tendre et expressif, et aux yeux pétil-lants. Habillés pour que les enfants puissent s’y identifier, quatorze individus forment une famille traditionnelle composée des grands-pa-rents, des parents et de leurs nombreux enfants, une famille qui donne envie de se blottir dans

    des bras chauds. Elle évolue dans un magnifique décor naturel. Des étangs, des arbres, des baies et des feuilles, le tout à hauteur de souris. Du coup, les insectes et les oiseaux paraissent étrange-ment grands, et avec les aquarelles détaillées de leur créateur Kazuo Iwamura, le monde devient merveilleux. Quand les illustrations occupent une place aussi importante, il semble tout naturel de les retrouver dans un loto d’images. Le jeu devient une prolongation de la lecture et l’immersion dans cet uni-vers visuel dure encore plus longtemps. Le loto, comme il fonctionne avec des dessins, convient aux petits dès 3 ans. Ses cartes « Feuille magique » et « Champignons » permettent des rebondissements inat-tendus dans le cours du jeu, en plus du challenge classique de rapi-dité offert par le loto. Comme dans la série de La famille Souris, les plus grands peuvent aider les plus petits.

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    Si certains livres mettent la tendresse et la nature à l’honneur, d’autres dressent un autel à l’humour. Cornebidouille, dont le nom n’invite pas précisé-ment au sérieux, est une sorcière. « Elle était laide, elle ne sentait pas bon, elle avait du poil au menton. Cornebidouille était son nom. » Invoquée par le père de Pierre pour effrayer et convaincre son fils de manger sa soupe, la créature se rend un soir chez le garçon et le menace. Pour bien montrer son mépris et sa colère envers le petit Pierre, elle varie les insultes. Mais le « moustique à lunettes » ne se laisse pas faire et l’invective à son tour, en rimes. Quoi de plus jouissif pour un enfant qu’un livre où les injures sont permises? Comme il n’y a pas de mots grossiers, et que l’imagination, les jeux de mots et l’humour priment, les adultes aussi y trouvent leur compte. Et quand ils sauront que les enseignants du primaire passent par les rimes pour l’apprentissage de la lecture, Cornebidouille aura sans doute trouvé la clef de leur cœur. Quand un livre met ainsi l’accent sur le langage, il serait dommage de ne pas prolonger le jeu de mots par un jeu de cartes. C’est chose faite avec Le Mistigrouille de Cornebidouille, dès 5 ans. Tout en revisitant le classique Mistigri, ce jeu prolonge les moments de rire avec des rimes à imaginer pour gagner et des injures rigolotes à décliner pour prendre la tête de ce Mistigrouille. Succès assu-ré avec « Fessue du popotin! », une roue garantit quelques retournements de situation. Et peut-être quelques grincements de dents. S’il n’est pas utile de rappeler les vertus de la lecture, apprendre à perdre fait partie des enseignements du monde du jeu. La célèbre sorcière a aussi ses puzzles, et si l’intelligence linguistique n’est pas la dominante de votre enfant, pourquoi ne pas le faire entrer dans un livre par le sens tactile?Si l’insolence de Pierre se maintient jusqu’à la conclusion de Cornebidouille, et que son auteur refuse ainsi de donner une morale à l’histoire, de nombreux livres jeunesse, et ce n’est pas nouveau, se chargent de transmettre des messages impor-tants. Ainsi, Le loup qui voulait changer de couleur montre à l’enfant l’importance de s’accepter tel qu’il est. Avec le jeu décliné de l’histoire, les 4-6 ans peuvent s’entraîner de manière ludique à observer, à faire des associations d’idées et à être rapides. Et, comme Le loup qui voulait changer de couleur, les petits sont aussi initiés aux jours de la semaine et aux couleurs.Le mémo, au même titre que le jeu de cartes ou le puzzle, est une jolie façon de replonger, ou d’entrer dans un univers. Celui d’Une chanson d’ours, par exemple, qui est déjà un jeu en soi. Avec ses grandes illustrations, et son Papa ours à la recherche de son Petit ours dans des décors qui fourmillent de détails, ses couleurs chaudes et son esthétique qu’on a envie de qualifier de vintage, ce livre invite à l’observation.

    La forme connue du Cherche et Trouve possède une variante intéressante avec le format géant, unique. Des pages énormes aux couleurs vives, un style numérique fourmillant de détails promettent des heures de contemplation assidues. Et pour ajouter de la compétition à ce qui pourrait être une activi-té solitaire, il existe maintenant le jeu de société, avec deux plateaux et 80 éléments à trouver. Dès 4 ans (possède trois niveaux de difficultés).Tout comme les Cherche et Trouve, certains livres sont des jeux cachés. Ainsi Un livre d’Hervé Tullet, qui permet aux enfants de toucher des dessins très minimalistes et d’avoir l’illusion de faire progresser l’histoire en obéissant aux consignes comme appuyer sur un rond ou secouer le livre. Quand il décline la formule avec Oh! Un livre qui fait des sons, l’album est carrément une partition qui amuse follement. Il faut toucher un rond et dire « oh! » au rythme de son apparition sur la page, puis « ah! » et c’est tout un programme ludique et musical par le dessin. Avec ces livres, le lecteur est plus que jamais acteur. Il était donc tout naturel qu’un tel Livre soit prolongé par un jeu, une sorte de loto aux grilles colorées et abstraites à compléter par des ronds.

    Les 4 saisons de la famille Souris, Kazuo Iwamura, L’école des loisirs • Le loto de la famille Souris, L’école des loisirs • Cornebidouille, Pierre Bertrand et Magali Bonniol, L’école des loisirs • Le Mistigrouille de Cornebidouille, L’école des loisirs • Cornebidouille, 2 puzzles pour moustiques à plumes, L’école des loisirs • Le loup qui voulait changer de couleur, Orianne Lallemand et Eléonore Thuillier, Auzou • Jeu du Loup, Auzou • Une chanson d’ours, Benjamin Chaud, Hélium • Le mémo de Papa ours et Petit ours, Benjamin Chaud, Hélium • Le puzzle de Papa ours et Petit ours, Benjamin Chaud, Hélium • Cherche et trouve géant : Les animaux du monde, Benjamin Bécue, Auzou • Mon jeu de cherche et trouve géant, Auzou • Un livre, Hervé Tullet, Bayard jeunesse • Oh! Un livre qui fait des sons, Hervé Tullet, Bayard jeunesse • Un jeu, Hervé Tullet, Bayard jeunesse

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    L’enfant et la baleine, B. Davies, MilanRéunissant les deux aventures de Noé et de son ami le baleineau, voici un coffret cadeau idéal pour les fêtes de fin d’année! Une belle histoire d’amitié et d’entraide, un

    ton juste et de magnifiques illustrations réalisées avec talent par l’auteur. Dès 3 ans.Camille Gross, Payot Vevey

    La noisette, A.-F. Lemasson, D. Ehrhard, Les Grandes PersonnesFlip, Flop… Doucement, l’hiver s’installe. Lentement, la neige recouvre les dernières traces de verdure, les derniers fruits sont tombés à terre. Bientôt, le silence du froid est rompu par le bruisse-

    ment de la vie. Écureuil, mésange, chat s’animent et se déploient en de magnifiques pop-up pour attendre l’arri-vée de la clémence du printemps. Dès 3 ans.Tiphanie Crochu, Payot Neuchâtel

    L’arbre à vœux, K. Maclear, C. Turnham, Little UrbanCharles souhaite trouver un arbre à vœux. Il part donc à l’aventure accompagné de sa fidèle luge rouge. En chemin, il rencontre et vient en aide à beaucoup d’ani-maux de la forêt. Pour le remer-

    cier, ses nouveaux amis lui prêtent main-forte pour qu’il aille au bout de sa quête. Un magnifique album sur l’ami-tié et l’entraide. Une véritable ode à l’hiver! Dès 3 ans.Amélie Cybulski, Payot Fribourg

    Petit Hérisson, un réveillon sous la neige, M.C. Butler, T. Macnaughton, Milan La neige tombe, le feu crépite doucement et vous sirotez un bon chocolat chaud. La seule chose qu’il vous manque pour attendre la

    veille de Noël, c’est ce bel album. Les histoires de l’ado-rable Petit Hérisson et de ses amis sont parfaites pour se réchauffer. Une petite douceur à partager en famille après avoir décoré le sapin! Dès 3 ans.Etienne Duvoisin, Payot Yverdon-les-Bains

    Les grands contes de Suisse, C. Pompeï, AuzouQui est la mère Royaume avec sa marmite? Quel est ce gigantesque rocher à Derborence? D’où vient cette mystérieuse eau salée? Voilà un magnifique recueil de trente-deux histoires écrites par l’auteure

    à succès de la série Les enquêtes de Maëlys. Idéal pour découvrir des contes de son canton et ceux de ses voi-sins. Le cadeau parfait pour Noël! Dès 4 ans.Sophie Moor, Payot Genève Cornavin

    Le grand livre pop-up Ernest et Célestine, G. Vincent, CastermanL’amitié indéfectible qui unit les désormais bien connus Ernest et Célestine est célébrée dans ce très

    bel album animé. Sept tableaux en relief se succèdent et mettent en scène, à la manière d’une pièce de théâtre, des tranches de la vie quotidienne partagées par nos deux héros. Une nouvelle parution qui ravira les incon-ditionnels de ce couple atypique et ne manquera pas de séduire les lecteurs néophytes. Dès 4 ans.Laurence Peylin, Payot Nyon

    La petite encyclopédie illustrée des animaux les plus étonnants, M. Säfström, Rue du MondeUn petit livre qui nous arrive tout droit de Suède et qui nous fait voyager tout autour du monde à la rencontre d’animaux tels que les

    pandas, les castors ou encore les tapirs. Des illustrations en noir et blanc de toute beauté! Dès 5 ans. Camille Gross, Payot Vevey

    Les amoureux du palais de glace, M. Piquemal, C. Becq, Albin Michel Jeunesse Disney n’a pas le monopole des reines, ni de la glace, ce conte en est la preuve « givrante »! Les jeunes gens, qui ont osé défier la moche et méchante souveraine, pourraient geler d’amour dans

    leur igloo sans la complicité audacieuse d’un architecte qui… chut! À lire au coin du réfrigérateur, en attendant une visite au (vrai) palais glacé de Zermatt ou du Lac Noir. Dès 5 ans. Joëlle Brack, payot.chNOUVEAUTÉS

    JEUNESSE

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    Réalise tes films sur ton smartphone, B. M. Stoller, Gallimard JeunesseSilence… Action! Alfred Hitchcock et Steven Spielberg font partie de vos h