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Docteurs & Co Association Bernard Gregory Le magazine des jeunes docteurs qui choisissent l’entreprise Du post-doc à l’entreprise Dossier #3 Octobre 2004 Francisco de Ayguavives, ingénieur chez Essilor Tendances À quand le plein emploi ? Mode d’emploi Nouveau chapitre de la thèse, pour quelques pages de plus…

Association Bernard Gregory #3Octobre 2004Docteurs&Co · n°3 / Octobre 2004 Docteurs&Co 3 E n 2002, la France comptait 186 420 chercheurs en équiva-lents temps plein (ETP), soit

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Docteurs&Co

Association Bernard Gregory

Le magazine des jeunes docteurs qui choisissent l’entreprise

Du post-docà l’entreprise

Dossier

#3Octobre 2004

Francisco de Ayguavives, ingénieur chez Essilor

TendancesÀ quand le plein emploi ?

Mode d’emploiNouveau chapitre de la thèse, pour quelques pages de plus…

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2 ■ Docteurs&Co n° 3 / Octobre 2004

Le post-doc selon l’entreprise

C haque année, en France, environ 2 000 nouveaux docteurs optent pour le post-doc, dont 70 % à l’étranger.

Dans certaines disciplines, cette étape estdevenue quasi incontournable pour intégrer larecherche académique, mais l’expérience post-doctorale à l’étranger a-t-elle quelque valeurdans le secteur privé ? La question, comme onpeut s’y attendre, n’a pas de réponse simple.Le terme même de “post-doc” (mondialementaccepté, mais qui tend à faire passer de jeuneschercheurs pour d’éternels étudiants) recouvredes réalités extrêmement variées, et lesemployeurs ne sont pas tous sensibles auxcharmes de ce genre de parcours vu commeatypique. Atypique peut-être, mais tout demême de plus en plus courant, en sciences de la vie notamment.Dans ce numéro, nous avons préféré limiternotre enquête aux autres domainesscientifiques, où le post-doc n’a pas encoreacquis la valeur de parcours initiatique que luireconnaissent les biologistes du public commedu privé. Il en ressort que le post-doc (pasn’importe lequel) peut être une expérienceappréciée par l’entreprise (pas n’importelaquelle), s’il est de courte durée. Pour êtrefranche, il reste encore du chemin à parcourirpour que le post-doc soit reconnu pour ce qu’il est : une période unique de créativité, de rencontres déterminantes, d’ouverture à une autre culture et, bien sûr, d’appropriationd’une langue étrangère. C’est, disent certains,le passage qui conduit un chercheur à la maturité. Alors, si vous décidez de partir,profitez-en ! Mais ne manquez pas, avant,de penser à l’après…

Marie-Gabrielle Schweighofer,directrice de l’AssociationBernard Gregory

Docteurs&Co est édité par l’Association Bernard Gregory - 239, rue Saint-Martin - 75003Paris - +33 1 42 74 27 40 - www.abg.asso.fr - Annuaire des antennes locales :www.abg.asso.fr/be - Directeur de la publication : Marie-Gabrielle Schweighofer - Directeurde la rédaction : René-Luc Bénichou - Rédacteur en chef : Fabrice Martin - Comité éditorial :Lucien Demanée, Franck Gehrhard, Olivier Glocker, Françoise Harrois-Monin, GenevièveLaviolette, Mathieu Nowak. Rédaction : Frédéric Vladyslav - Abonnements et iconographie :Marie-Françoise Moselle - Photo de couverture : Patricia Lecomte - Conception-réalisation :

- Coordination : Laetitia Rossille - Direction artistique : Yann Collin - Maquette :Claudia Dondon - Correction : Valérie Fraquet, Anne-Laure Maire.ISSN 1766-974X. Imprimerie de Compiègne : ZAC de Mercières - 60205 Compiègne Cedex

9 Mode d’emploiUn mentor pour voir la thèse autrement et préparer la suite

12 ParcoursIsabelle Pras, la recherche en finances

tÉdito

5 DossierDu post-doc à l’entrepriseC’est possible, mais à condition de choisir le bon post-doc et de cibler les entreprises ad hoc…

3 Tendances

4 Sur le Web

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■ Le leader européendu conseil technologiquepossède deux centres de recherche :l’un à Cambridge… l’autre à Cambridge.

10 Connaître l’entrepriseAltran fait sa recherche

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n°3 / Octobre 2004 Docteurs&Co ■ 3

En 2002, la France comptait186 420 chercheurs en équiva-lents temps plein (ETP), soit9 % de plus qu’en 2000. Sur lamême période, les entreprises

ont augmenté leurs effectifs de cher-cheurs de près de 15 % et passentallégrement la barre des 95 000 ETP.Comme on assiste par ailleurs à unediminution des effectifs étudiantsdans les filières scientifiques et technologiques en général, on peut se demander s’il y a vraiment lieu de s’inquiéter de l’emploi des jeunesdocteurs relevant des “sciencesdures”. Le groupe Saraswati, quimène, au commissariat général duplan, une réflexion prospective surl’attractivité de la France dans lesdomaines de la R&D et de l’innova-tion, craint plutôt que cette situationne conduise à une «baisse du vivierdes chercheurs qui pourrait hypothé-quer le potentiel futur de la rechercheen France». Il a donc concocté des projections afin d’évaluer lesbesoins de remplacement et/ou

■ La population des chercheurs en France ne cesse de croître et certains se demandent déjà commentpourvoir aux besoins de recrutement dans les dix années à venir si cette tendance se maintient.

À quand le plein emploi ? de recrutement des personnels derecherche dans les années à venir(voir graphique ci-contre).

Vers un marché tendu Notons que son hypothèse basse correspondrait à un scénario catas-trophe, à l’opposé des objectifs européens visant à instituer une éco-nomie de la connaissance, puisqu’onne compterait plus, en 2013, que6,3 chercheurs pour 1 000 actifscontre 6,6 en 2001 (ce ratio est de8,1 au Japon et de 9,6 aux États-Unisen 2001). Le verdict des statisticiensest clair : «les tendances observées etles projections réalisées montrent quecelles-ci pourraient se traduire pardes tensions sur le marché du travaildes personnels scientifiques et affecterle capital humain de la recherche enFrance, voire en Europe.» Comme lesflux d’élèves dans les collèges et leslycées seront stables voire en baisse,le pays doit miser sur «l’améliorationdu taux de réussite dans les premierscycles universitaires, une action volontariste pour favoriser la culturescientifique, l’attractivité des filièresscientifiques et des métiers et carrièresde la recherche, et une promotion de l’attractivité de la France pour les étudiants étrangers».Bien sûr, certains se rappellent que,par le passé, d’autres projections sta-tistiques avaient conduit, en France,à former bien plus de docteurs que larecherche publique ne pouvait et leprivé ne voulait en recruter. Mais la croissance continue de la populationdes chercheurs, les prévisions de«tensions» sur le marché du travail,les appels à une politique d’attracti-vité des carrières scientifiques,cela sonne tout de même comme des bonnes nouvelles !

F. M.

Pour savoir une fois pour toutes s’il existe oui ou non une fuite des cerveaux et pour apprécier la perte qu’elle représente pour le pays, l’Académie des technologies propose de mettre en place de nouveaux indicateurs. Avis remis à Mme Claudie Haigneré,ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies, le18 décembre 2003, Danièle Blondel.

POUR EN SAVOIR PLUS www.recherche.gouv.fr/concertation/flux.pdf

Sources : Le quatre pages, n° 2, 15/06/2004, Commissariatgénéral du plan ; La R&D en France en 2002, MENESR.

4 702

5 271

7 058

3 2934 312

7 637

82 91988 479

95 294

Privé

Privé Public

Public ISBL(Institutionssans butlucratif)

84 310 85 37487 695

Source : MENESR - DEP B3 - 07/2004

B M H

Vers de nouveauxindicateurs ?

Renouvellement/recrutement de chercheurs

entre 2002 et 2013

■ Trois hypothèses (basse, moyenne, haute) de recrutement annuel moyen

■ Dans le privé, l’effectif des cher-cheurs a gagné 15 % en deux ans.

Nombre de chercheurs(en équivalents temps plein)

Source : projections Saraswati, données MENESR - DEP B3 et A1

Note : projections calculées en fonctiondu taux moyen de croissance du PIB et de la dépense intérieure de R&D (DIRD).

20012000 2002

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4 ■ Docteurs&Co n° 3 / Octobre 2004

L’adresse du site ne le laisse pas supposer,mais elle nousembarque pourtant sur lespages du magazine en ligne de Snecma,groupe industriel

aéronautique et spatial spécialisédans la propulsion et les équipements.Décollage à destination de l’aéro-nautique donc,pour un voyageponctué d’articles sur les actualités du motoriste et de son marché.Un volpour passionnés,avec des escalestechniques (découvertes en aviation,dossier sur l’évacuation sanitaire par

hélicoptère...) et aussi un transit bienutile avant d’aborder les pages deSnecma,qui a inauguré en juin 2004les privatisations partielles de certaines entreprises publiques fran-çaises.Avec près de 40 000 salariés et environ 3 % de son CA consacré à la R&D,Snecma est un employeurpotentiel de docteurs.Son site dispose d’une rubrique «Recrute-ment» proposant des offres d’emploiet permettant de déposer son CV enligne.Embarquement immédiat !

Avant de déposer une candi-dature sur le site d’uneentreprise, il est toujoursbon de faire un petit détourpar les fiches de présenta-

tion de ses métiers. Celles de Michelinsont organisées en familles et enniveaux d’études. Dans la famille“Recherche et Développement”,on constate avec plaisir que le niveauingénieurs/doctorat est explicitementmentionné pour sept métiers sur neuf (ceux liés à l’industrialisation ne semblent pas accessibles aux docteurs). Une fois que l’on s’est situédans le catalogue par exemple, dans la famille R&D, le métier “Matériau :études et recherches”, niveau ingé-nieurs/doctorat, on obtient une fichedétaillée donnant accès à un témoi-gnage de collaborateur et aux offresd’emploi correspondantes.Trouvermention du doctorat est bon signe, caril faut souvent se contenter d’un vague

bac+5 et plus. Il est aussi instructif de constater que ces sept métiers de R&D sont les seuls à être présentésspécifiquement aux docteurs. Si l’onen choisit un autre, le formulaire decandidature ne permet pas de choisirle niveau ingénieurs/doctorat. Heureu-sement, ces champs ne sont pas signalés par le traditionnel astérisquequi les rendrait obligatoires.

F.V.

«Structurer,promouvoir et dynamiser la filièreoptique-photonique en Île-de-France» : telle est la mission d’Optics-

valley,association fondée en 1999.On connaît le domaine par le petitbout de la lorgnette,c’est-à-dire les lunettes et les verres,mais ce sont aussi les technologies liées à la photonique, largement diversifiéesdepuis l’invention du laser et de la fibre optique.Aujourd’hui l’Île-de-France concentre 50 % du secteurfrançais avec plus de 17 000 emplois.Opticsvalley anime ainsi un vasteréseau de 500 entreprises et d’unecentaine de centres de recherche.Son site Internet,récemment remo-delé,propose un agenda des manifes-tations,des actualités,des dossiers en ligne et présente son activité d’aide au transfert de technologie et à la création d’entreprise.Sa rubrique “Emploi”est un espacegratuit permettant de déposer un CVou une offre,et de consulter les oppor-tunités offertes.Des pages dédiéesproposent outils et conseils,modèlesde CV et lettres de motivation ainsiqu’un ensemble de liens vers des sitesannuaires ou consacrés à l’emploi.De quoi élargir son champ de vision !

twww.michelin-emplois.com

twww.opticsvalley.org twww.le-webmag.com

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n° 3 / Octobre 2004 Docteurs&Co ■ 5

Un séjour dans un laboratoire à l’étranger, c’est tentant.

En plus, c’est recommandé par le manuel du parfait

candidat aux concours de la recherche publique et

des universités ! Oui mais voilà, cette expérience post-

doctorale n’est pas toujours facile à valoriser dans

le secteur privé et il faut la jouer fine pour ne se fermer

aucune porte. Docteurs&Co a voulu savoir ce que le mot

“post-doc” évoquait aux recruteurs dans les entreprises.

Du post-doc à l’entrepriset Après le post-doc,

le privé ?Pages 6-7

t Recruteurs : la thèse est suffisante mais…Page 7

t Francisco de Ayguavives, ingénieur R&D chez EssilorPage 8

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6 ■ Docteurs&Co n° 3 / Octobre 2004

Savoir choisir son post-docLes recruteurs s’accordent sur un

point : la thèse est un niveau d’exper-tise suffisant. Face à des candidatsaussi qualifiés, leur réflexe est surtoutde chercher des “signes d’ouverture”.Réputé ignorant des choses de l’en-treprise, capable de “s’enfermer” dansun sujet unique, désireux de rejoindrele milieu académique où il a étéformé, le chercheur traîne quelquescasseroles. Pour s’en débarrasser, lepost-doc peut être utile à conditionqu’il suscite une triple ouverture :thématique (évitez les sujets qui ne permettent que d’approfondir la thèse), culturelle (l’expatriation

■ Institutionnalisé en biologie, inexistant en sciences humaines et sociales, le post-doc à l’étranger s’est développé dans tous les autres domaines scientifiques. Il estdevenu, pour certains, une clé d’accès à la recherche académique. Mais qu’en pensentles entreprises qui recrutent des chimistes, des physiciens ou autres électroniciens ?

atteste la capacité d’adaptation et le niveau de langue) et industrielle(préférez les sujets appliqués, leslaboratoires en relation avec desentreprises...). Pour Claude Nicolas,responsable du recrutement au centrede recherche de Lafarge, «s’il s’agitd’une étape voulue par le candidat,s’inscrivant dans un schéma d’évolution conscient, le post-doc est une expérience intéressante.»

Savoir choisir son entreprise Dans un premier type d’entreprises,

on considère, comme Philippe Herrmann, responsable du groupeR&D de la Compagnie générale de

géophysique (CGG) à Massy, qu’«unebonne thèse, effectuée dans un lieu de “consortium université/ industrie“,donne suffisamment d’occasions de voyager et de se familiariser avec le privé.» Un CV comportant un post-doc est toujours pris en considération, bien qu’avec circonspection : le candidat n’est paspassé par les filières de recrutementtraditionnelles et son nomadismereprésente un risque de dissémina-tion d’informations confidentielles.Son âge plus élevé est également en contradiction avec les politiquesde gestion des carrières qui privilé-gient les embauches précoces et ladiversité des évolutions internes.

Dans un second type d’entreprises,toutes ces réserves tombent devantd’autres exigences, jugées priori-taires : mobilité internationale,flexibilité, autonomie… «Lafargea des unités opérationnelles dans le monde entier, explique ClaudeNicolas. Ouverture culturelle, maîtrised’une langue étrangère, expériencesvariées sont donc d’importants critèresd’évolution». Chez Matis Technolo-gies, il s’agit surtout d’avoir les piedssur terre : «Les universitaires s’attachent à atteindre un objectifscientifique, explique son PDG,Hubert Terrier. Les industriels, eux,sont soumis à la pression constantedes délais. Si le post-doc est l’occa-sion de mieux maîtriser le fameuxtriptyque qualité-coûts-délais,c’est un atout non négligeable.»

Pour résumer, le post-doc à l’étran-ger peut être un atout pour le privé à condition de bien cibler son post-doc... mais aussi son entreprise.

F. M.

Après le post-doc, le privé ?

DossierDossier Du post-doc à l’entreprise

Mon parcours peut intéresser une entreprise

du fait de mon ouverture disciplinaire

J’élargis la cible des employeurs potentiels,

je me destine au secteur privé

Je me spécialise et je me destine

préférentiellement au secteur académique

Mon parcours peut intéresser une entreprise s’il se trouve une correspondance précise

entre ma spécialité et ses programmes de recherche

Sujet fondamental

Diversification

Continuation de la thèse

Sujet appliqué

Le post-doc vu par l’entreprise

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n° 3 / Octobre 2004 Docteurs&Co ■ 7

«Pour nous, le post-doc n’est pasnécessaire du point de vue del’expertise scientifique.Toutefois,

s’il rapproche le candidat de nosdomaines,de notre contexte et dumonde industriel en général, il peutêtre très valorisable.Nous développonsdes réacteurs et des procédés qui ser-vent à réaliser des dépôts de couchesminces par plasma,une technologie qui

entre dans la fabrication des écransLCD à matrice active.Tous nos clientssont localisés en Asie et il n’est pas rareque nos ingénieurs effectuent des mis-sions de deux mois à Taïwan ou auJapon pour installer une machine.Nouscherchons donc des candidats trèsmobiles et d’un bon niveau d’anglais. Ilest évident qu’une expérience dans cespays est pour nous très précieuse.

Bruno Dubost, directeur scientifique du centre de recherches de Voreppe (groupe Alcan)

«La thèse est une formation suffi-sante pour nos métiers de larecherche appliquée aux alliages

d’aluminium et à leurs procédés d’éla-boration. Nous préférons embaucherdes chercheurs plus jeunes et leuroffrir des possibilités d’évolution,vers la production par exemple.Le plus souvent, nous recrutons des

collaborateurs que nous connaissonsdéjà. Stages, masters à l’étranger,volontariats internationaux, thèsessont autant d’occasions de les présé-lectionner et de les former dans deslaboratoires de notre choix, en Franceet à l’étranger. C’est une politique degestion de compétences très dirigée,qui nous permet d’anticiper sur nosfuturs besoins de recrutement.Avecl’intégration de Pechiney au sein dugroupe canadien Alcan, l’ouvertureculturelle que procure une expérienceinternationale est encore plus valori-sable. Si elle n’est pas acquise avant la soutenance, un post-doc à l’étrangerpeut être intéressant. À condition qu’ilsoit court et que le sujet représente luiaussi une ouverture.

«Le post-doc peut être valorisable»

À la recherche d’un profil équilibré

Hubert Terrier,PDG de Matis Technologies

«Notre bureau d’études et nosconsultants travaillent sur des pro-jets scientifiques en milieu indus-

triel.Toute expérience vécue en rapportavec la mécanique des fluides, la résis-tance des matériaux, le contrôle com-mande, l’automatique nous intéresse.Qu’elle s’appelle post-doc ou pas.Nouscomptons une vingtaine de docteursdans l’équipe et la thèse est un niveaud’expertise suffisant.Toutefois,un post-doc peut apporter une réelle plus-values’il a un caractère opérationnel, indus-triel.Nous embaucherons au mêmeniveau de salaire un ingénieur avec troisou quatre ans d’expérience et un can-didat avec trois ans de thèse et un an etdemi de post-doc.L’idéal est un profiléquilibré entre le côté théorique d’unsujet de recherche,et le côté pratique etopérationnel d’une expérience industrielle.

t Recruteurs : la thèse est suffisante mais…

«Nous recrutons trèspeu de post-docs»

Béatrice Sadot, responsable ressources humaines, Unaxis France

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DossierDossier Du post-doc à l’entreprise

Gonflé à bloc

8 ■ Docteurs&Co n° 3 / Octobre 2004

Francisco de Ayguavives, physicien, ingénieur R&D chez Essilor

«Je pensais ne partir en post-docque pour un an mais au bout dedeux, après avoir connu la galère

des concours français la premièreannée – allers-retours en avion à mesfrais, va-et-vient en train, auditions de10 minutes… —, j’ai cherché dans leprivé aux États-Unis. Là-bas, un doc-teur, c’est le top. Pour vous recruter,on vous marque un peu plus de consi-dération qu’en France, on vous rem-bourse l’avion, l’hôtel… J’ai sauté surun poste de R&D dans le domaine deslasers, situé à New York. Il y a dans cepays une dynamique qui donne desailes, j’étais gonflé à bloc.Tant qu’onest jeune, célibataire, sans enfants,en bonne santé, c’est l’endroit rêvépour travailler. D’ailleurs, on travaille12 heures par jour. Mais au bout

«Tous les ans,je rentraisen France

pour passer lesconcours, maisle modeste labo-ratoire québé-

cois où j’effectuais mon post-doc n’était pas assez connu. Après deuxans, j’ai rejoint un grand labo anglo-phone à l’université Western Ontario,mais j’étais parti trop loin, trop long-temps et sans disposer de soutienfort en France. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser au secteurprivé, bien plus proche des univer-sités qu’il ne l’est ici. On m’a finale-ment proposé un poste fixe à

Western Ontario mais, après cinq anspassés au Canada, j’avais le mal dupays. Pour me rapprocher, j’ai sautésur un post-doc au Portugal et, de là,j’ai envoyé des CV. En vain. Au boutd’un an, j’ai préféré rentrer enFrance, au RMI. Curieusement, j’aitout de suite obtenu des entretiens...

Thermo Electron cherchait quel-qu’un ayant travaillé en sciences de la Terre sur des spectromètres de masse isotopiques et parlant bienanglais. L’expérience commercialeétait secondaire... Bref, il ne manquait plus que ma photo surl’annonce ! Ils ont contacté mon labo canadien et m’ont fait passerdeux entretiens de trois heures.

Ça me changeait des concours universitaires.

Aujourd’hui, je vends les machinessur lesquelles je travaillais. Je vaisaux mêmes congrès, mais je m’inté-resse aussi à la répression desfraudes, à la biologie... Dans cettesociété d’instrumentation scienti-fique, les chefs de produits sont souvent docteurs et le fait d’êtrepassé dans un labo connu est déter-minant : avec des clients eux-mêmeschercheurs, le courant passe mieuxlorsque vous avez des références.

Frédéric Vitali, géochimiste, responsable produit chez Thermo Electron

Un grand labo anglophone

Contact : [email protected]

de cinq ans, j’ai eu envie de rentrer.J’ai trouvé deux offres à l’ABG et,à la première occasion, je suis venu en France passer les entretiens.Essilor avait reçu beaucoup de candi-datures mais j’étais tellement motivéque j’avais mis toutes les chances de mon côté. Un poste de R&D dansune société dynamique et au profilinternational, je ne pouvais pas rêvermieux. Essilor est très implanté auxÉtats-Unis et, en plus de mes compé-tences techniques, ma connaissancede la langue et de la culture les a inté-ressés. J’ai joué à fond sur ma capacitéà m’adapter à différents sujets : enR&D, les industriels veulent des genspointus mais ils savent aussi que leursproblématiques évoluent en perma-nence. Ma chance a été de partir dans

un bon labo. Le post-doc m’a ouvertles portes du privé américain, qui m’aouvert celles du privé français.

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Contact : [email protected]

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n° 3 / Octobre 2004 Docteurs&Co ■ 9

aux directeurs de thèse et d’école doctorale. Selon l’appréciation dudirecteur de thèse et du présidentdu jury, le “nouveau chapitre”peut être inséré ou non enannexe du manuscrit de thèse.

Intéressés ? Si vous prévoyezde soutenir votre thèse en 2005ou avant la fin du premier tri-mestre 2006, et quelle que soit la carrière que vous envisagez,discutez-en avec vos directeursde thèse et d’école doctorale.Les candidatures doivent leurparvenir au cours du dernier trimestre 2004.

Qui est derrière ? Le NCT est une opération du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, mise en œuvrepar l’ABG. Elle reçoit le soutienfinancier du CNRS, de la régionÎle-de-France, du CEA, de la CCI de Nice-Côte d’Azur,ainsi que des écoles doctoralesparticipantes et de laboratoires.Le comité de pilotage est présidépar Pierre Léna, professeur à l’université Paris VII et vice-président de l’ABG.

F. M.

■ Le nouveau chapitre de la thèse (NCT),c’est parti pour 2005 ! Mais au fait, qu'est-ce que c’est ?

Septembre 2004L’ABG envoie l’appel à propositions aux directeurs d’école doctoraleAvant décembre 2004Les doctorants déposent leurs candida-tures auprès de leurs écoles doctoralesAvant le 14 janvier 2005Les écoles doctorales transmettent

Le but : Analyser de façon critique le déroulement de sa thèse vue comme un projet de recherche, et identifier descompétences que l’on n’a pastoujours conscience d’avoir misesen œuvre. Le résultat de cetteréflexion — le “nouveau chapitre”proprement dit – doit être présenté de façon synthétique(huit pages) et compréhensiblepar des non-spécialistes. Unexercice bien utile au moment de se présenter sur le marché du travail, public ou privé.

Le déroulement : Tout com-mence par un engagement volontaire de la part du doctorant,en accord avec ses directeurs de thèse et d’école doctorale.Au total l’exercice demande cinqà six jours de travail sur deux àtrois mois maximum. Un “mentor”,professionnel des ressourceshumaines spécifiquement formépar l’Association Bernard

Campagne 2005, le calendrierà l’ABG leurs propositions de candidaturesFin février 2005Le comité de pilotage sélectionne les dossiersDe mars à décembre 2005Les doctorants réalisent leur “nouveauchapitre”

Gregory (ABG), vous accompagnedans votre démarche et vous apporteun regard extérieur au monde aca-démique.Vous appuyant égalementsur un mémento, vous entreprenezune nouvelle analyse de votre thèseet rédigez une première ébauche.Selon le dispositif mis en place parchaque école doctorale, une réunion

collective ou un entretien en face àface avec le mentor permet ensuitede faire le point sur les compétenceset acquis professionnels identifiés.Suivent une nouvelle période de rédaction puis un dernier entretienindividuel qui prépare la productiondu document final. Une fois validépar le mentor, il est transmis

Le conseil de l’ABGPour une meilleure appropriation, il estsouhaitable de prévoir une présentationorale, par exemple dans le cadre d’acti-vités de professionnalisation organiséespar l’école doctorale.

FormationNouveau chapitre de la thèse, pour quelques pages de plus...

Tous les formulaires nécessairessont disponibles sur le site Webwww.abg.asso.fr/nct

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10 ■ Docteurs&Co n° 3 / Octobre 2004

■ Le groupe Altran possède deux centres de R&D : l’un de 250personnes à Cambridge, Royaume-Uni, et l’autre de 60 personnes à Cambridge, États-Unis. Pour une société de conseil qui aide ses clients à innover par eux-mêmes, il paraît pourtant paradoxalde disposer d’une capacité de développement en propre. Les explications de Pierre Dreux, directeur scientifique du groupe.

«Lorsque nous avons fait l’acquisi-tion du cabinet Arthur D.Little,en 2002,nous avons choisi de

garder ces deux unités de recherchesous contrat.Ce n’est pourtant pas la vocation d’Altran de développer sespropres innovations en concurrenceavec ses clients ! Mais nous disposons,grâce à ces deux plates-formes,de liensprivilégiés avec le monde académique.Spécialisé dans la physico-chimie desmatériaux,notre centre de CambridgeUSA est en relations étroites avec leséquipes du MIT,tout comme l’unité de Cambridge UK,axée sur le dévelop-pement d’applications sans fil dans les domaines de la santé et de la détec-tion,travaille en collaboration avec

l’université voisine.On trouve dans ces hauts lieux de la science mondialeune forte concentration de scientifiquesde très haut niveau,des moyens de recherche exceptionnels et une pluridisciplinarité qui permettent de traiter rapidement des questions très pointues.

Notre objectif est maintenant de développer des synergies entre ces laboratoires et nos autres activités.Ils doivent devenir des points focaux,non seulement au service de nosclients, mais aussi de tous les consultants du groupe qui peuvents’appuyer, pour leurs activités deconseil, sur ces centres d’expertises et sur leurs connexions académiques.

Altran fait sa recherche

■ Vincent Serra, vice-président chargé des affaires européennes chezAnosys (vaccins thérapeutiques pour cancers et maladies infectieuses), et docteur lui-même, a du candidat idéal une idée assez précise.

Biotech, le candidat idéal

Les caractéristiques du candidat idéal

Part de candidats reçus en entretien et possédant

ces caractéristiques

»

Le tableau ci-contre dresse un por-tait robot du candidat idéal dansla colonne de gauche, tandis que

la colonne de droite indique la partapproximative de candidats reçus enentretien qui ont réellement la com-pétence demandée. Il est clair quel’on ne peut s’attendre à trouver laperle rare déjà toute façonnée aumoment de l’embauche. En revan-che, les trois premiers critères sontsuffisamment essentiels pour êtreéliminatoires. On notera en particu-lier l’importance d’une expériencepost-doctorale d’un an ou deux, auxÉtats-Unis de préférence, pour

■ Un ou deux ans de post-doc, anglais courant Tous

■ Projet professionnel en biotechnologies La plupart

■ Bonne présentation, sens de la communication Une minorité

■ Aptitude à encadrer une équipe Très peu

■ Expérience du management de projet Rarementdans une structure pluridisciplinaire

■ Connaissance des bonnes pratiques Quasiment aucunopératoires et des procédures standardisées

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Entré chez KBS en maîtrise,Stéphane Copin y avait trouvéson sujet de thèse. Après uneincartade dans le monde duconseil, «une mise à l’épreuve

concluante de mes connaissances»,le jeune docteur s’est vu proposer de reprendre les rênes de la société.Devenue KBS Simulation, la SARLcommercialise sa démarche rigou-reuse et distribue les logiciels de sespartenaires. Son fonds de commerce :réaliser des modèles d’aide à la déci-sion et à l’élaboration de stratégies.Première phase : analyse du problème, de son contexte, de ses causes, des interactions entre sesdifférents paramètres. Deuxièmephase : formalisation d’un modèleintégrant des données quantitativessous forme d’un outil logiciel. Troi-sième phase : simulation de résul-tats. L’entreprise cliente peut ainsiobserver l’évolution dans le tempsdu comportement du simulateur,établir des scénarios en variant lesparamètres, vérifier des stratégies,préparer ses collaborateurs à uneévolution... Le champ d’applicationde la démarche ne semble connaîtreaucune limite et KBS Simulations’est déjà frotté aux études marke-ting, à la gestion de l’eau, auxtransports et même à la dynamiquede motivation des ressources humai-nes. «Notre activité concerne surtoutdes grands comptes qui sont déjà à un stade de réflexion avancé et ontbesoin de scénarios à moyen et long

termes», explique Stéphane Copin,conscient d’exploiter «un marché deniche». Ses clients ? Ils vont de l’as-sociation professionnelle qui élargitson réseau et cherche à maîtriserson développement, à l’entreprisequi migre sous SAP et veut dimen-sionner son help-desk, en passantpar l’organisme de recherche qui souhaite bâtir un modèle detransport tenant compte des accordsde Kyoto. Une variété qui a de quoisatisfaire la curiosité de cet éternelchercheur et nourrir celle de sesétudiants à l’École centrale de Paris.

F.V.

une jeune entreprise innovante en biotechnologies. Quant au projetprofessionnel bien arrêté et clair,il est loin d’être au point chez tousles candidats : nombreux sont ceuxqui ont l’inconscience ou la naïveté d’avouer qu’ils viennent à l’entre-prise parce que la recherchepublique et l’enseignement supérieurn’ont pas voulu d’eux ! Pour le reste,pas de panique : les lacunes peuventattendre et seront facilement com-blées le moment venu par des for-mations adéquates que les docteurssauront absorber sans problème.

R.-L. B.

■ Se fondant sur la dynamique des systèmes complexes, unescience née au MIT dans les années 1960, KBS Simulation aide sesclients à élaborer leurs stratégies dans tous les domaines, pourvuqu’ils soient particulièrement complexes. Stéphane Copin, docteuren gestion, en est le co-gérant.

Gérer la complexité,toute une science

La batcane,une canne

pour aveugles utilisant

les ultrasons,issue du centre

de recherchesAltran à

Cambridge (UK).

www.kbs-simulation.com

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nouveau» lié au développement de la concurrence dans le secteur.

Aller voir ailleursLe poste lui permet de poursuivre

ses recherches tout en traitant desdossiers courants, qu’elle considèrecomme une précieuse manière des’impliquer dans la vie de l’entrepriseet d’obtenir des retours sur son sujet.Pas facile de maintenir l’équilibreentre ces deux pôles d’activité mais,de cette thèse Cifre soutenue en1998, elle gardera une solide capacitéd’analyse, le réflexe de «documenterles contraintes» qui viennent compro-mettre un résultat et celui d’aller«voir ce qui se fait dans les autrespays». Sans oublier un large éventailde connaissances sur un domaine enplein essor. Sa recherche d’emploi se résumera à un coup de fil : celui deGenerali, son employeur actuel, quil’a repérée via un chasseur de têtes.«Nous étions peu à faire de la gestionactif-passif à l’époque et le monde del’assurance est finalement assez petit.»

■ Dans les années 1990, les compagnies d’assurances européennestardaient encore à adopter les méthodes modernes de gestion d’actifs-passifs apparues dix ans auparavant. Isabelle Pras en a faitson sujet de thèse et son métier.

La recherche en finances,ça assure !

L’Association Bernard Gregory a pour mission de préparer les jeunes docteurs à un premier emploi en entreprise, d’aider à leur recrutement et de promouvoir la formation par la recherche dans le monde socio-économique.

Pour s’abonner gratuitement à

Docteurs&Co : www.docteurs-and-co.net

Association Bernard Gregory

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Contact : [email protected]

Le virus de la rechercheDe son poste de gestionnaire

actif-passif, Isabelle Pras surveilleses indicateurs, mène des études prospectives, suit les évolutionsréglementaires, affine en permanenceses projections. Ses préconisationspermettent à la société de veiller à conserver un niveau de liquiditéssuffisant, d’orienter ses investisse-ments, de développer des produits de réassurance adaptés, de couvrird’éventuels risques financiers… Des enjeux qui ne l’empêchent pasde cultiver sa «fibre académique» :«Je continue à lire des articles, je donnequelques cours en troisième cycle et j’ai gardé des contacts universitaires.L’an dernier, nous avons publié deuxarticles. Quand on a le virus de larecherche, on l’a toute sa vie. C’est un état d’esprit.»

F.V.

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L’enseignement en école decommerce «manquait dethéorie» pour elle.Elle s’inscritdonc en licence de mathéma-tiques puis,diplôme d’ESC

en poche,en DEA de finance à Dauphine.Mais pas question de «s’enfermer dans la recherche universitaire».Direction le forum de Dauphine,à la rencontre des professionnels.«Je cherchais uncontrat Cifre,pensant que cela seraitune contrainte supplémentaire sur ladurée de ma thèse.» La future thésardea cerné un domaine où l’Europeaccuse un certain retard : l’assurance.Face à ses interlocuteurs elle esquissedes sujets entre recherche et opéra-tionnel et met dans le mille :c’est à l’UAP qu’elle effectuera sa thèse sur la gestion actif-passif.«Le but est de gérer de manière optimale les investissements financiers [actifs]compte tenu des engagements pris par l’assureur [passif] auprès de sesassurés», explique-t-elle,précisantqu’il s’agit d’un métier «relativement