Atelier « Villes pairs et territoires pilotes de la transition...2019/03/10 · Villes pairs et territoires pilotes de la transition Les quatre hypothèses – mars 19 Page 3 sur

VillespairsetterritoirespilotesdelatransitionLesquatrehypothèses–mars19Page1sur24

Atelier«Villespairsetterritoirespilotesdelatransition»

Présentationdesquatrehypothèsesmisesentravail

autraversdesateliers,envuedeconstruireunréférentielpartagé.

Mars2019Aveclesoutiende


Tabledesmatières

L’engagementdeshabitantsetdesacteursdansunedémarchedetransitions’inscritdansunrapportdecesderniersauterritoire. 4

Unrapportàl’identité 4Unrapportàl’histoire 4Unrapportàl’économieetàl’impactécologiquedesactivitéséconomiques 5Unrapportnarratif 5Unrapportàlapolitique,aupolitique 6Concernantl’engagementdeshabitantsetdesacteurs 6

Latransitionversunmodèlededéveloppementdurableimpliqued’agirdefaçonplusintégrée,des’intéresserauxeffetssystémiquesdesactions,del’action. 8

Economique,social,environnemental:desdimensionsdedurabilitéquipeinentàs’intégrer 8Penserlesimpactsdel’action,del’activité:lerapportauxexternalités 8Uneactionpubliquesectoriellequipeineàproduiredesréponsesauxenjeuxdedéveloppementdurablenécessitantundéplacementdel’actionversdenouvellessphèresd’enjeux 9Versuneactioncommuneassociantacteurspublics,privés,habitants? 10Uneexpressiondecedéplacementdanslesorganisationsestlamiseenavantdelatransversalitéetdel’organisationenmodeprojet 11

Undesprincipauxchangementsàopérerdansletravaildansuneperspectivededéveloppementdurableestledéveloppementd’unecapacitédecoopération,c’estàdired’unecapacitépourchacunàagirtoutenprenantencomptelesenjeuxdesautrespartiesprenantes. 14

Leslimitesdelacoordinationentreservices 14Leadershipetcapacitédecoopération 15Leserviceestunecoproduction.Enconséquence,ilnécessiteunecoopération 16Marchéspublics,délégationdeservicepublic:untransfertderisquequinereconnaîtpasl’enjeudelacoopération 16«Transgression»:levraimotpour«innovation»? 17

Soutenirunetrajectoireversunmodèlededéveloppementplusdurablenécessiteunenouvelleapprochedansl’évaluationdelarichesse,desvaleurscrééesainsiquedanslamobilisationdesmoyensquiyconcourent.C’estàdiredefaireémergerunnouveaumodèleéconomiqueplusencohérenceavecl’enjeudedéveloppementdurable. 19

Ladimensionmonétairedelarichesseprédominesurlesautresdimensionsetlesocculte 19Lesacteurspublicspilotentautraversd’indicateursessentiellementquantitatifs.Cefaisant,ilspeinentàapprécierlarichessecrééeainsiqueletravailréalisé 19Rémunérerdesmoyensmobilisésoularichessecréée? 21Mobilisationcitoyenne,économiesd’intégration,rapportauxeffetsd’externalité:denouvellesapprochesentermesdemobilisationdemoyensauservicedudéveloppementdurable 22Sortirduseulpilotageparlebudget? 23


L’atelier«Villespairs,territoirespilotesdelatransition»aétéconçuetaniméparJean-François Caron (Maire de Loos-en-Gohelle), Christian Du Tertre (ATEMIS, Président del’Institut Européen de l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération), FrançoisHubault (chercheur-intervenant associé, ATEMIS), Noël Lenancker (consultantindépendant), Julian Perdrigeat (directeur de cabinet, Ville de Loos-en-Gohelle), PatriceVuidel(chercheur-intervenantassocié,ATEMIS).Ontégalementcontribuéàl’animationdeséchangesetlaproductiondescomptesrendus:BrianDemas(ATEMIS),RomainDemissy(ATEMIS),BrigittePasquelin(ATEMIS).Les4hypothèsesquisuiventsont issuesd’untravailmenéentre lespilotesde l’atelier,enamontdesséancescollectives.Le code source de Loos-en-Gohelle d’une part, l’expérience issue de l’accompagnementd’entreprisesetdeterritoiresmobilisantleréférentieldel’économiedelafonctionnalitéetde la coopération d’autre part, ont été «croisés». De ce croisement ont émergé quatredimensions incontournablespour toutacteur / collectif souhaitantengagerunedémarchedetransition.Cesdimensionsontétédécritesautraversdelarédactiondelaprésentenote,etontétéproposéescommedeshypothèsesvenantalimenter leséchangesdans lecadredesateliers.


L’engagementdeshabitantsetdesacteursdansunedémarchedetransitions’inscritdansunrapportdecesderniersauterritoire.

Acteurs?Lorsquenousemployonsletermed’acteursnousfaisonsréférenceàdescollectifsorganisés(ex: des associations), aux acteurs économiques (quel que soit leur statut). Parmi eux,certainsacteursagissent commeopérateurpour l’acteurpublic (dans le cadred’uneDSP,d’un marché public, d’une convention). Le terme peut également faire référence à desacteursextérieursauterritoire,intéressésparcelui-ci,cequilesmetensituationd’êtredesressources potentielles pour le territoire (ex: touristes, réseaux de recherche, agents del’Etat,etc.).

Unrapportàl’identitéChaqueterritoireasonhistoireL’histoireest à la foisune sourcede compréhensionduprésent (qu’est-cequi explique lasituationactuelle?),unesourced’identité(qu’estcequiestspécifique,unique,quelest lecommunpartagéquipermetdedécrireleterritoireetdesereconnaîtrecommeenfaisantpartie?),unsystèmecultureletsocialdanslequels’inscriventlesrelations.Territoire,territoiresL’identité d’un territoire s’inscrit dans un ensemble d’échelles: Pantin fait partie de lacommunauté d’agglomération Est Ensemble, du département de la Seine-Saint-Denis,départementlui-mêmecomposantedel’Ile-de-France.Parailleurs,lesindividus,autraversdeleurhistoirefamilialerevendiquentsouventuneidentitéreliéeàplusieursterritoires(leterritoire d’origine des parents, les territoires dans lesquels on a vécu). Ce qui permet àchacundepouvoir«jouer»avec l’identité,dechoisirsuivant lessituations lesdimensionsd’identitéetlerapportauterritoirequinousarrange.Comment le territoire se présente-t-il? Quels sont les éléments constituant le patrimoine(matériel, immatériel)du territoire ? Quels éléments de son identité met-il en avant?Commentest-ilvudel’extérieur,àquoiest-ilassocié?Commentleterritoiretransmet-ilsonhistoireauxnouveauxarrivantsetlesintègre-t-il?

Unrapportàl’histoireLepassé,unpoids/unpointd’appuiLadémarchedetransitionviseunétatfuturdifférent,meilleur.Ellesignifiedoncquel’héritagedupassén’estpasuniquementporteurderessources,maisqu’ilestaussiporteurdelimites,voird’impassesvécuesauprésent.Commentconstruireunrapportaupasséduterritoirequinesoitpasbloquantpourlefutur(idéalisationd’unpasséàretrouver,ouaucontraireenfermementdansunevolontéderayerlepassé)?Maisquisoitaucontrairefavorableàunengagement?Comment,autraversdel’histoire,ycomprisdesépreuves,serévèlent,sedégagentdesressources(unsavoirfairelocal,unesolidarité,


unecapacitéderésilience,etc.)quipeuventservirdepointd’appui?Commentfaireavecce(ux)quenoussommes?

Unrapportàl’économieetàl’impactécologiquedesactivitéséconomiquesL’activitééconomiquecommeundesmarqueursdel’histoireduterritoireL’activitééconomiqueestsouventundesélémentsmajeursdel’identitéetdelacultureduterritoire. Dans certains territoires l’activité dominante a forgé l’identité ainsi que sonorganisationspatialeetsociale(ici lavigneou l’agriculture, là lesmines,ailleurs l’industrieautomobile, encore ailleurs le tourisme). L’activité économique est ainsi un marqueurtemporelduterritoire(leterritoiredes3X8,leterritoiretouristiquevivantl’été,leterritoireducycleagricole).Elleaenpartieproduitlesystèmederelationssocialessurleterritoireautravers par exemple de l’incidence sur son peuplement (besoin de main d’œuvre), durapport entre les acteurs économiques dominants et les acteurs politiques (promotion /défensed’intérêtsconvergents,opposés?),de l’impactde l’activitésur l’aménagementduterritoireet sur laqualitéde vie (développementd’infrastructuresau servicede l’activité,consommation d’espaces, prise en charge par les acteurs économiques d’enjeux sociaux -santé,logement-,générationd’impactsenvironnementaux).Unnouveaurapportàl’impactdesactivitéséconomiquessurl’environnementCependant,lesactivitéséconomiquesnesontpasimmuables,pérennes.Aucontraire,elless’inscriventdansuneévolution.Evolution,maisparfoismutation,voirerupture.Aujourd’hui,unedesprincipalesmutationsattenduesvis-à-visdesacteurséconomiquesestlaréductionde leur impact environnemental, voire leur contribution à prise en charge d’enjeuxécologiques, à l’échelle locale (impact sur le cadre de vie à l’échelle du quartier, de lacommune)et/oudansuneperspectiveplusglobalededéveloppementdurable.Habitants,élussontdoncenattente,endemandeouenactionpourfaireémergerunnouveaumodèleéconomiqueparticipantdelatransitionversunmodèlededéveloppementdurable.Commentl’activitééconomiqueduterritoires’inscritdanssonhistoirepluslarge?Commentest-ellevuerétrospectivement?Commentest-elle«convoquée»danslaconstructiond’unevisiondu futurdu territoire?Quellesactivitéséconomiques,quelmodèleéconomiquesontmis en avant par les acteurs publics? Et par les principaux acteurs économiques? Quicontribue à sa définition, à sa mise en œuvre? Comment l’activité économique est-ellepenséeenlienaveclesenjeuxenvironnementaux?Etsociaux?Enquoicelachangelerôle,laplacedelacollectivité,descitoyensvis-à-visdelasphèreéconomique?

UnrapportnarratifPartagerunrécitcommepointd’appuiàl’engagementLe récit est un pont entre le passé, le présent et l’avenir. Il est un point d’appui àl’engagementdesacteurs,enpermettantdes’accordersurunevisionduterritoire,desesenjeux,desondevenirsouhaitable.Comment identifier les éléments du récit du territoire? Jusqu’où existe-t-il une vision dupassépartagéeparlesdifférentsacteursprésentssurleterritoire?Etdufutursouhaitable?Comment«lerécit»seconstruit,intègre,metendébat«lesrécits»desdifférentsacteurs?Quelrécitestfaitsurleterritoiredepuisl’extérieurdecelui-ci?Quiestenchargedeproduire


lerécit?Comment lerécit fait-ilévoluer lesformesdeconscienceetdepensée?Commentévolue-t-ildansletemps?Lerôle,laplacedesélusLes élus placent leur action dans un périmètre territorial institutionnel. Ils sontnécessairementproducteursd’unrécit,quiexposeleurvisiondesenjeuxduterritoire.Récitquisertparailleursdesupport/argumentairepourjustifierleursorientations,légitimerleuraction.Comment les élus produisent-ils leur récit? Est-ondans un récit «militant»? Comment lerécit s’institutionnalise-t-il? L’adhésion de la population à celui-ci est-elle recherchée?Comment se discutent les futurs possibles, souhaitables du territoire? Jusqu’où faut-ilpartagerlerécitpouragirensemble?Quelsdispositifspermettentd’éviterunrécitquiversedanslapropagande?

Unrapportàlapolitique,aupolitiqueLatransitionversunnouveaumodèlepolitique?L’engagement dans une démarche de transition à l’échelle du territoire s’inscrit dans unrapport à la chose publique (au politique), ainsi qu’aux institutions publiques locales -commune, EPCI- (à la politique). Rapport en partie lié à la façon dont les élus locaux sepositionnent eux-mêmes et agissent. Le rapport «classique» aux institutions politiquesinduitunrôleprépondérantdeces institutions.Latransitionrequestionnecerapport:quisont lesacteurssusceptiblesdeporteraumieuxunedémarchedetransition?Lesacteurspublicsengagésdansdesdémarchesdetransitionpensentgénéralementque l’implicationde la société localeest indispensable.Cequi change leur façonde faire.Cependant, dansl’autre sens, certains habitants, acteurs locaux engagés dans la transition se méfient desinstitutionsetpensentqu’ilfautagiraumaximumàdistancedecelles-ci.Commentlesélusetlesservicesvoient-ilsleurrôledanslamiseenœuvrededémarchesdetransition? Et quelle place, quels rôles souhaitent-ils donner aux habitants, aux acteurslocaux, aux acteurs ressource? Comment gèrent-ils la distance de certains habitants /acteurs engagés vis-à-vis d’eux mêmes, ou plus globalement la méfiance vis-à-vis desinstitutionsqu’ilsreprésentent?

Concernantl’engagementdeshabitantsetdesacteursS’engager c’est vouloir faire partie du futur du territoire, s’y projeter. C’est inscrire sonhistoiredansunehistoirecollective.L’engagementàl’échelledesonterritoireapporteunedimension opératoire: on peut agir, on voit les résultats. Elle s’inscrit également plus oumoinsavecunevisionpluslarge,plusglobaledesenjeuxdudéveloppementdurable.Comment la vision du territoire, de son passé, de son futur est-elle mobilisée par leshabitants, les acteurs pour expliquer, justifier leur engagementou leur non engagement ?Comment faire évoluer les représentations dans un sens favorable à l’engagement?Comment s’articulent arguments locaux et dimensions plus globales au service del’engagement? Comment s’agencent engagements individuels liés à des trajectoires pluspersonnellesetprojetscollectifs?Quelssontlesdispositifsquifavorisentledéveloppementd’unecommunautéd’action,ledéveloppementdecapacitésd’action?Commentseconstruit


la reconnaissance de l’engagement? Notamment comment les élus génèrent-ils de lareconnaissance?

Pourpréparerl’atelierQuelssontlesélémentsquifavorisentl’engagementdeshabitants,desacteurs,desservices,dansunprojetdetransitionàl’échelleduterritoire?Etqu’est-cequipermetdesoutenir/maintenircetengagement(dispositifsdetravail,formesdereconnaissance,etc.)?Dansl’ateliervousserezinvités,àpartirdecesquestionsetdesquestionsqu’ellessous-tendent,àfaireétatdevotreexpérienceconcernantl’engagementdeshabitants,acteurs,services.Egalementdedirecommentcetengagementestentretenu.


Latransitionversunmodèlededéveloppementdurableimpliqued’agirdefaçonplusintégrée,des’intéresserauxeffetssystémiquesdesactions,del’action.

Economique,social,environnemental:desdimensionsdedurabilitéquipeinentàs’intégrerLemodèlededéveloppementactueln’apasréussiàarticulerpositivement,voireàintégrerles dimensions économique, environnementale, sociale. La majeure partie des actionsmenéesestpenséeàpartird’unedestroisdimensions,dansunelogiquederégulationdestensionsaveclesdeuxautresdimensions.Lapriseencharged’enjeuxenvironnementaux/sociauxseheurtetoutd’abordaumodèleéconomiquedesopérateurs(qu’ilssoientpublics,privés,associatifs):commentassocieràunepolitiquedepréventionàlasourcedesdéchetsun acteur de la gestion / du recyclage / du réemploi rémunéré sur le volumede déchetstraités?Commentassocierdesénergéticiensrémunéréssur levolumed’énergieproduit/mis à disposition à une politique de réduction des consommations d’énergie? Ou unopérateurdetransportcollectifàfavoriserlanonmobilitéafindegérerlesheuresdepointesansavoiràaugmenterlescapacités?Elleseheurted’autrepartauxlimitesbudgétairesdesclients (collectivités, particuliers): jusqu’où est-il possible d’absorber le surcoût lié audéveloppementdubiodanslescantines?Etd’amenerlespromoteursàprendreenchargeles enjeux de qualité de vie (isolation phonique,matériaux sains, etc.) sans passer par laréglementation?Lespolitiquespubliquesquivisentàpromouvoirundéveloppementdurableàl’échelledesterritoires (agendas21,Territoiresàénergiepositive,etc.) se concrétisent souventparunensemble d’actions dissociées les unes des autres, qui visent à améliorer une situationexistante,maisne sontpasopérantespourengagerune transformationdes structuresdeproduction,deconsommation.Commentpenseretmettreenœuvrel’articulationdestroisdimensions,économique,sociale,environnementale? En quoi cette intégration permet-elle de transformer les cadresexistants?

Penserlesimpactsdel’action,del’activité:lerapportauxexternalitésUneexternalitéestuneffetindirect,nonvoulu,del’actiond’unacteursurunautreacteur.Par exemple, une commune accueille une nouvelle activité économique pour générer del’emploi local.Cettenouvelleactivitéengendreuntrafic routierqui impactenégativementses voisins. Ces derniers subissent une externalité négative. Les employés de la nouvelleactivitésemettentenlienavecleclubdefootballlocaletviennentrenforcerl’équipe.C’estuneexternalitépositivepourleclub(l’installationdel’activitééconomiquen’avaitpaspourobjectifde renforcer le clubde foot!). Lamission locale se voit sollicitéepar l’entreprisepourproposerdescandidats.Desjeuneshabitantstrouventainsidutravail:cen’estpasuneexternalité, car l’impact positif sur l’emploi local était un des objectifs de la venue del’entreprise.


Une des modalités pratiques pour mieux intégrer les dimensions économiques, sociales,environnementalesestd’identifier lesexternalités liéesà l’actiondesacteurs(ycompris lacollectivité) et de voir comment les intégrer dans la stratégie, dans l’action. Avec deuxambitions: d’une part, augmenter les externalités positives, y compris en sollicitant lesbénéficiairespourqu’ilsparticipentdeleurpriseencharge.Dansl’exemplequiprécède,voircommentleclubdefootfavorisel’accueildesnouveauxsalariésdefaçonàlimiterlesfreinsà leur engagement. Par exemple, en adaptant éventuellement les horaires de certainesséancesd’entrainement.D’autrepart,réduirelesexternalitésnégatives;Dansl’exemplequiprécède, travailler en amont avec l’acteur économique qui va s’implanter pour voircomment limiter, réduire l’impact lié au trafic routier. Ce qui permet d’articulerconcrètementunedimensionéconomiqueetunedimension sociale /environnementaleàl’échelleduterritoiredeproximitéqu’estlevoisinage.Existe-t-iluneattentionauxeffetsd’externalitésgénérésparl’actiondesacteurs,aupremierrangdesquelsl’acteurpublic?Commentsontrévéléeslesexternalités?Commentsont-ellesdiscutéesaveclesacteursquisontimpactés(positivementounégativement)?Jusqu’oùcelapermetd’engagerdesactionsquiarticulent,intègrentlesdimensionséconomiques,sociales,environnementales?Commentsediscutent lesengagementsdespartiesprenantes?Est-cequel’identificationdesexternalitésetleurrévélationauprèsdesacteurspermetdegénérerdes moyens complémentaires permettant de les intégrer dans la stratégie pour lesdévelopper(externalitéspositives)oulesréduire(externalitésnégatives)?

Uneactionpubliquesectoriellequipeineàproduiredesréponsesauxenjeuxdedéveloppementdurablenécessitantundéplacementdel’actionversdenouvellessphèresd’enjeuxLes acteurs territoriaux voient les enjeuxauxquels ils doivent répondre évoluer, setransformer. Ainsi ont-ils aujourd’hui à leur agenda politique la mobilité durable, lapréventiondelaprécaritéénergétique,l’accessibilitéphysiqueetnumériqueauxservices,lapréventiondesdéchets, ladégradationde l’environnementet son impact sur la santédespopulations (qualité de l’air, de l’eau, sensibilité aux ondes, pollution des sols, etc.).Construire une réponse opérante à ces sphères d’enjeux passe par l’articulation, voirel’intégration de l’action de divers services et de diverses administrations, services etadministrationsagissantautrefoisdefaçonplussegmentée.Parexemple,favoriserlamiseenplacedecircuitscourtsalimentairesintègresouventtoutàlafoisuneactionsurlestransformationsdespratiquesagricolesexistantes,uneréflexionsurl’affectationdufoncier,unepriseencomptedesenjeuxdebiodiversité(tramebleue,trameverte), l’appui à la création d’unités de transformation, la valorisation auprès despopulations locales de nouveaux modes de consommation, l’accompagnement àl’installationdecircuits/lieuxdedistributiondesproduits.Cequiimpliqueonlevoitdefairetravaillerencohérenceunensembledeservicesetd’administrationsagissantàdeséchellesdiverses(lacommune,l’intercommunalité,lebassindevie,larégion).Demême,lamobilitédurable,pour constituerunealternativecrédibleà lavoiturepropriétaire,doit sedéclinertoutàlafoisàl’échelledelaviequotidienne(lequartier),àcelledubassindevie(navettesdomicile-travail), à l’échelle régionale/nationale/internationale. La réponse doit associerdifférents services techniques en lien avec les diverses facettes de la mobilité, tout en


s’assurant de la pertinence de l’articulation avec les actions menées notamment dans ledomainedeschangementsdecomportementetdemodedevieportéspard’autresservices(développerlapratiqueduvélorequiertbienplusquedesimplementconstruiredespistescyclables).Comment les enjeux de développement durable s’expriment-ils à l’échelle des différentsterritoiresadministratifs?Enquoiréinterrogent-ilslesmodesd’action?Commentlesélusetles servicesarrivent-ils à s’en saisir, àproposer etmettreenœuvredes réponsesdansdesformes renouvelées,opérantes?Commentseconstruisentdenouvelles solutions intégrantun ensemble de dimensions d’action dans une même dynamique (= logique de solutionintégrée)?Commentsepensentetsepilotentlesliensentrecesdimensions?

Versuneactioncommuneassociantacteurspublics,privés,habitants?Les ressourcesnaturelles sontdeplusenplusvuescommedescommuns,dont lagestionreposeraitsurl’implicationdelacommunautébénéficiaire.Uncommunsecaractériseparl’existenced’uneressource,etd’unecommunautéenchargede la gestion de cette ressource à partir d’un ensemble de règles sociales qu’elle aconstruites.Laconditionpourcréeruncommun,quelqu’ilsoit,estdonc ladécisiond’unecommunautédes’engagerdansdespratiquessocialesvisantàgéreruneressourcepourlebénéfice de tous. Ce qui implique notamment une capacité à superviser les usages et àsanctionnerlesabus.Unpremierensembledecommunsconcernedesbiensmatérielsnonexcluables(càd.quelebienestdisponibleàtous)etrivaux(càd.quelaquantitédubiendisponibleestlimitéeetquesaconsommationparunindividuouuneentrepriseréduitcelledesautres)1.Lesnappesphréatiques,lesforêtspeuventparexempledevenirdescommuns.Depuis l’attribution du « prix Nobel d’économie » à Eléonore Olstrom en 2009 pour secontributionautourduconceptdebiens communs», lanotiondecommunsà connuuneextension à de nombreux domaines (émergence de la notion de communs sociaux parexemple).Une autre catégorie de ressources peut faire l’objet de l’attention d’une communauté etd’unemobilisationautraversd’unensemblederèglesquecelle-ciseconstruit:onparleicidesressourcesimmatérielles.Laconnaissanceduterritoire,ledéveloppementdecapacitésd’action,lerenforcementd’uneconfiance,etc.sontautantderessourcesimmatérielles.Il semble cependantpréférablededistinguer lesenjeuxdes communs (matériels)de ceuxdes ressources immatérielles pour lesquels la notion de patrimoine immatériel collectifapparaîtcommepluspertinente.Eneffet,lanotiondecommunsterritoriauxinduitlebesoind’élaborerdesdispositifsdegestiondustockderessourcesetderégulationdeleurusage,du faitde leurcaractère rivaletde leurnécessaireérosionà travers l’usage.En revanche,pourlesressourcesimmatérielles,lesenjeuxsontdifférents.Eneffet,lamobilisationdecetypede ressourcesneconduitpasnécessairementà leurappauvrissement.Contrairementauxressourcesmatérielles,lesressourcesimmatériellespeuventsedévelopperàl’occasionde leur mobilisation. Mobiliser la confiance existant entre les acteurs du territoire peut1BOLLIERD.,Larenaissancedescommuns,EditionCharlesLéopoldMayer,2013.


induirelerenforcementdecetteconfiance.La destinée de développement ou d’appauvrissement du patrimoine immatériel dépendprincipalement des conditions de leur mobilisation. Dès lors, l’enjeu pour les acteursterritoriauxporteprincipalement sur lamiseenplacededispositifpermettantd’identifierces ressources et de penser des conditions de mobilisation et d’évaluation de cettemobilisation, permettant de favoriser leur développement et leur disponibilité pourl’ensembledesacteursterritoriaux.L’hypothèse posée ici est que l’approche par la question des communs et du patrimoineimmatériel favorise laconstructionderègleset ledéveloppementd’unmodèledegestionqui permettent d’articuler de façon positive des dimension économiques, sociales,environnementales.Lanotiondecommunest-ellemobiliséepourpenserlerapportàdesressourcesmatérielles?Existe-il des pratiques de construction de règles sociales permettant la gestion de cesressources?Quelles formesprennent lesopérateursquigèrentauquotidien la ressource?Existe-t-il une attention aux ressources immatérielles et à leur renforcement,développement(par exemple, uneattentionànepasépuiser lespersonnesqui s’engagentmais au contraire penser les conditions d’un engagement qui fasse ressource pour elles)?Commentseconstruitunpatrimoinecommunderessourcesàl’échelleduterritoire?Enquoil’approcheparlescommuns,parledéveloppementdesressourcesimmatériellespermettent-ilsdemieuxprendreenchargedesenjeuxdedéveloppementdurable,demieuxintégrerlesdimensions économiques, sociales, environnementales? De favoriser des capacitésd’engagement?

Uneexpressiondecedéplacementdanslesorganisationsestlamiseenavantdelatransversalitéetdel’organisationenmodeprojetLemode«projet»estuneformederéponse,visantàpasserd’unelogiquedegestiond’unsujet,d’undispositifàl’échelled’unservice,àunelogiquedeprojetassociantunediversitédepartenaires. Cedispositif devient alorsunélément inscrit dansunensembleplus largecombinantdifférentsobjectifs,différentesactions,différentsservices.Lemodeprojetinduitalorsunedemandedetravailentransversalitéàl’internedel’administration.Coordination,coopération:cen’estpaslamêmechose!2

Le développement économique a reposé, jusqu’à aujourd’hui, sur un processusininterrompu de division et de spécialisation du travail, entre les salariés d’une mêmeentreprise, entre entreprises, entre secteurs d’activité. Parallèlement, les enjeux decoordinationentrecesactivitésséparéeslesunesdesautressontdevenuesprimordiaux.La division du travail et la spécialisation ont permis à l’industrie d’une part de seconfronteràlacomplexité,d’autrepartàgagnerenproductivité.Cettedynamiqueatteintcependantdes limites:pertesdesensdutravail;coûtsde lacoordinationdépassant leseffets positifs de la productivité; effets pervers sur la qualité du travail en silo… Lanécessité de promouvoir la coopération au sein d’une organisation, entre entreprises,

2Elémentsissusd’unlexiquedel’économiedelafonctionnalitéetdelacoopérationrédigésouslaresponsabilitéscientifiquedeChristianDuTertre.


entresecteursd’activitéémergeavecforce.

La coopération consiste à tenir compte des contraintes des autres dans les choix etarbitragesquefont lesacteursdans leursactivitésréelles.Lacoopérationest lependantde la coordination. Elle désigne la capacité des uns et des autres à travailler dans sonchamp de compétence tout en tenant compte du travail des autres. La coopérationrenvoie donc à la qualité du travail en tant qu’activité créatrice de valeur sur un planéconomique,socialoupersonnelle,etàlaqualitédesrelationsentreacteurs.

Decepointdevue,ilexistetroistypesdecoopération:

• lacoopérationhorizontale,cellequis’exerceentrepairs,entremembresd’unmêmecollectifdetravail,d’unemêmeprofession,d’unmêmeniveauhiérarchique;

• la coopération verticale qui s’opère au sein de la ligne hiérarchique propre à touteorganisation;

• la coopération transverse qui se déploie avec les bénéficiaires du service ou avec lesfournisseurs. La qualité de cette coopération transverse est stratégique vis-à-vis dudéveloppementdurable.

1/L’enjeudumodeprojetn’estpassimplementdemieuxsecoordonner,maisdeconstruireunecapacitéàprendreencompte lesenjeuxportéspar lesdifférents services,au serviced’une démarche qui les intègre, les englobe (enjeu de coopération, que nous aborderonsdansl’ateliersuivant)etlesdépasse.Forceestdeconstaterquechaqueélu,chaqueservice,anaturellementtendanceàdéfinirses propres objectifs, ses propres actions, avec ses interlocuteurs habituels. Il arrive tropsouventquelesenjeux,lesobjectifsnesoientpasagencésentreeuxetdanscettelogique,lesactionsproduisentdesrésultatsquipeuventêtrecontradictoiresentreeux.Lesacteursetlesactionsrestentdansleursphèrethématiquepropre.L’enjeu du mode projet est de faciliter la prise en compte d’enjeux qui dépassent lesobjectifsspécifiquesdechaquedispositif,dechaquepolitique publiqueciblée voirede lacollectivité pour affronter des enjeux territoriaux qui impactent et impliquent différentescatégories d’acteurs. C’est alors un enjeu transversal qui fonde les objectifs visésspécifiquementparchaqueserviceoupartenaireetdétermineleurscontributionspropresdansunpartagedesrôlesetdesresponsabilités.Cepartagedesobjectifsetdesrôlespourréaliserunobjetcommunnécessitedesformesnouvellesdepilotageetdecoopération.2/Lamiseenavantde latransversalitéetdumodeprojetfaitdoncémergerdenouveauxmétiersetplusgénéralementrequièredechangersafaçondetravailler,dedévelopperdenouvelles compétences. Elle ne peut donc pas se penser seulement au travers d’unenouvelle organisation, mais bien dans une attention aux évolutions du travail qu’ellenécessite.3/Lemodeprojet (fixerdesobjectifs,unpland’actions,mobiliserdesmoyens,mettreenœuvreetévaluer)n’estpasunefinalitéensoi.C’estuneformedemiseenmouvement,de


travail, qui permet la construction de trajectoires collectives. L’évaluation doit donc aumoins autant porter sur les effets de cette nouvelle forme de travail en termes dedéveloppement de ressources (capacité d’action, confiance renforcées etc) qu’en termesd’objectifsatteints–oupas.D’oùlanécessitédeprévoirdesdispositifsderéflexivité,c’estàdiredesespacesquipermettentderevenirsur letravailengagéetpartagé,afindepiloterlesprojetsaussi(avanttout?)parledéveloppementdelaressource.Quesignifiepenseretagirentransversalité?Commentlatransversalitésemet-elleenplaceau niveau des élus? Et des services? Qui la pilote, et avec quels résultats? Comments’articulent les légitimitésliéesauxdélégations/serviceset la légitimitédecelui/ceuxquipilotent le projet / animent la transversalité? Comment se font les arbitrages en cas detensions/conflits?Enquoiletravailenmodeprojet/entransversalitéimpacte-t-illafaçonde mobiliser, gérer les moyens humains et financiers à disposition? Quels dispositifs depilotage,d’évaluationpermettentderevenirsurletravail,l’engagementetleseffetssurlesressourcesimmatérielles?

Pourpréparerl’atelier

1. Comment,àpartird’uneentréethématique,d’unsujet,vousarrivezàintégrerunensemblededimensions,d’enjeux?Vouspouvezpartird’unouquelquesexemples(alimentaire,énergie,autreentrée).Quellessontlesdimensionsd’enjeuxintégréesàl’action?Commentlepérimètredesenjeuxc’est-ilconstruit?Développéendynamique?

2. Comment,pourcefaire,vousavezdéveloppédenouveauxagencements

d’acteurs?Quelsacteurs,quelleorganisation,quellesrelations?Quisontlesprincipauxacteursporteursdesactions,associésauprojet?Quianimeletravail,quiparticipeàlamiseenœuvre?Quellesrèglesdetravailsesontconstruites?Enquoisont-ellesdifférentesdesmodalités,règlesexistantesdansd’autresprojets,activités?

3. Quelsrésultats?Enquoicelapermetdeprendreenchargedefaçonplusintégréelesdimensionséconomique,sociale,environnementale?Est-cequeceladéveloppelacapacitéindividuelleetcollectiveàcontinuerl’engagement,latransition?Quelssontlesprincipauxrésultatsquevousavezl’habitudedemettreenavantlorsquevousprésentezvotreaction?Dequellefaçonl’actionaffecte(positivementounégativement)lespersonnesengagées?Autraversdequelsélémentspouvez-vousapprécierceci?


Undesprincipauxchangementsàopérerdansletravail3dansuneperspectivededéveloppementdurableestledéveloppementd’unecapacitédecoopération,c’estàdired’unecapacitépourchacunàagirtoutenprenantencomptelesenjeuxdesautrespartiesprenantes.Lorsquenousfaisonsréférenceàlanotiondetravail,nousnefaisonspasréférenceaustatutdes personnes en situation de travail, mais à l’engagement de celles-ci dans un projetcollectif.Unélu,unagentpublic,unhabitantengagébénévolementdansuneassociationtravaillent.

LeslimitesdelacoordinationentreservicesLa coordination est une modalité d’organisation qui s’est développée pour gérer laspécialisation des activités, la segmentation des tâches. Elle vise à articuler l’activité dechacunavec ladynamiqued’ensemble.Parexemple, à articuler l’activitédu service voirieavec celle du service espaces verts, qui chacun ont leur propre «feuille de route».Cependant, la coordination pose comme hypothèse que chacun peut travailler de façonrelativementautonome,sansquesontravailnesoitimpactéparceluidesautres,saufdansdes formes prévisibles. En conséquence, elle ne permet pas de gérer des situationsd’interaction, d’impact, dans lesquelles il n’existe pas «de bonne réponse» en termesd’organisation,maisoùunarbitrageestnécessaireentredesoptionsquiimpliquenttoutesun«effort»pourl’unedespartiesconcernées.Parexemple,àquinzejoursdelarentréescolaire,leservicevoiriedoitreprendreletrottoirdevant une école, puis le service espace vert doit aménager l’espace végétal la semainesuivante (les deux services ayant coordonné leurs interventions). Or, une panne sur lematériel décale l’intervention du service voirie, ce qui réduit d’autant le tempsd’intervention disponible pour le service espace verts. Que faire? Il n’y a pas a priori de«bonneréponse»,maisbienunarbitrageàfaireentredifférentesoptions.Lacoopérationconsistedanscecaspourchacundesdeuxservicesàréfléchirà lafaçondont ilpeuttenirsonengagement toutenprenantencompte lesenjeuxde l’autre service.Parexemple, leservicevoiriepeut-ilappuyerletravailduserviceespacevertpourl’aideràtenirlesdélais?Leserviceespacevertpeut-ilréaliserunepartiedesoninterventionenamontdelareprisedutrottoir,afindepermettreunebonnefindestravauxàladateprévue?Dans les deux cas, il s’agit d’un «effort» qui est fait, de façon à prendre en compte lesenjeuxde l’autre service et à appuyer son travail. Il est alors essentiel de reconnaître cetengagement.Avecpourconséquencesquesenourrirdutravail,desenjeuxdel’autrepeutfaireévoluersonpropremétier.


Les pratiques de coopération entre services sont-elles développées au sein del’administration? Comment sont-elles favorisées, reconnues? Quel management de lacoopération? Quels effets cela a-t-il sur l’activité des services? Sur l’engagement dans latravail?Quelssontlesdispositifsd’évaluation/deretourd’expériencesurlacoopération?Lacoopérations’opèreégalementdansune logiqueverticale.Elle interrogenotamment larelationélus–services.Jusqu’où,comment lesélusprennent-ilsdesdécisionsenprenantencompte lesenjeuxdesservicesquiaurontàlesmettreenœuvre(compétencesnécessaires,chargedetravail,miseàdispositiondemoyensadhoc) ?A l’inverse, comment les services tiennent comptedansleuractivitédesenjeuxdesélus(miseenœuvredesengagements,anticipationd’éventuelsmécontentements afin de les limiter, les gérer, etc.) ? Quelles sont les conditions de lacoopération?

LeadershipetcapacitédecoopérationLe leadershiprelèved’unedimension fondamentalede laconduiteduchangementvers lavilledurable. Ildéfinit lacapacitéà influencer,àentraîner,àtirerdansunsensplutôtquedansunautre,unedynamiquesocialeetcollectivepourl’orienterversunbut.Leleadershipn’estpas inné, c’estunacquis, un construit social, le fruitd’une reconnaissance issuedesrelationssocialesdansuncontextedonné,spécifique.NelsonMandelaestdevenuleleaderqu’onconnaîtaprèsunecampagnemassivepour le libérerdeprison(«freemandela»)etenfairel’icônenationalequilibéreralepays.Ilavaitdéjàdescapacitésdeleadershipmaiscelles-ci n’étaient pas reconnues ou ne s’exprimaient pas pleinement. Pour pouvoirs’exprimer, le leadership nécessite un contexte favorable et le leader, d’être reconnu deceuxquiacceptentdelesuivre,deluifaireconfiance.Autrementdit,qui luireconnaissentuneautorité.Leadershipetorganisationcollectivedetravailpourpermettrel’expressiondesleadershipsvontdepairs.Leleadershipn’estpaslecharismemêmesileleaderdéveloppe,dufaitdelareconnaissance et de la confiance qu’on lui donne, une certaine capacité d’attraction. Leleadership n’est pas nécessairement le fait d’un seul individu bien que le leadershipnécessiteuneincarnation.Ilpeutyavoirduleadershipcollectifàdesdegrésdifférentsmaiscomplémentaires d’expression. Enfin on peut être leader dans un certain contexte social,territorial, organisationnel ou thématique et pas dans un autre où la confiance et lareconnaissancequ’onporteaumêmeindividuougrouped’individusn’existeplus.Il y a plusieurs types de leaderships, fonction des contextes d’expression de celui-ci:leadershipd’initialisationouleadershipdepérennisationd’unedynamiqueparexemple.Cenesontpas lesmêmescompétencesqui s’exprimentbienqu’ellespuissentêtre incarnéesdans un seul etmême leader. Dans tous les cas, cela suppose une capacité du leader decomprendre l’activité de ceux qui le reconnaissent, au plus près de ce qui s’y joue, dansl’expériencede la confrontationau réelqui s’ydéploie.Ce,pouryancrer le ressortde sedévelopper,d’enfairequelquechosequiporteplusloin…Commentcréerlesconditionsfavorablesàl’émergence,laqualification,puisl’expressionduleadership, individuel ou partagé ? Comment entretenir un leadership qui repose sur uneorganisation coopérative et réflexive? Cela renvoie à la question du partage du pouvoir.


Commentpérenniserdesformesdeleadershipdansdescontextesquiévoluentdansletempset nécessitent une adaptation de celui-ci? Comment transmettre les capacités deleadership?

Leserviceestunecoproduction.Enconséquence,ilnécessiteunecoopérationLeconseilde lectureapportéparunbibliothécairenécessitepour luid’identifier lesgoûts,lesattentes, lespratiquesde lecturedusolliciteur.Cedernier,s’ilveutêtrebienconseillé,doitêtreencapacitéd’exprimersesattentes.L’appuiquevaapporterunassistantsocialàune personne en situation de fragilité va être en partie conditionné par la capacité àcomprendrelasituationdelapersonneainsiquesescapacitésd’autonomie,d’engagement.Cette dernière doit en conséquence réussir à partager des éléments d’information sur sasituationde façonàpouvoiren retourobtenirunappui. L’actionduservicepropreté serad’autantplusefficacequ’elletiendracomptedesusagesdeshabitants(avoirunnombredepoubelles de rues adapté au volume de déchets, vider ces corbeilles à une fréquencepertinente); Elle est également conditionnée au respect par les habitant de règles depropreté(mettresesdétritusdanslespoubellesetnonpasdanslecaniveau).Onlevoitautravers de ces trois exemples, un service est une coproduction: le résultat du service estintimement lié à la capacité de chacune des parties de prendre en compte les enjeux del’autre(sacapacitéàcomprendre,àagir,letempsdisponible,etc.).Lacoopérationn’estpasnaturelle.Dansunensembledesituationsdescomportementsvontàl’encontredecelle-ci.Ainsi,certainsservicespublicss’intéressentpeuauxcontraintesdesbénéficiaires «Ils ont une place en crèche, ils devraient être contents et c’est à eux às’adapterauxhorairesd’ouverturedelacrèche».«J’aideuxmoispourvaliderlepermisdeconstruire,c’estàeuxd’intégrercedélaidans leuropération». Dans l’autresens,certainshabitantsseviventcommedes«ayantdroit»etneprennentpasencomptelesenjeuxdetravail des agents «On me fait attendre 10 minutes, c’est inadmissible». «Je paye desimpôts,ilssontàmonservice!».Commentl’actionpubliqueprend-elleencomptelesusages,lesenjeuxdespopulations,pourconstruiredesréponsespertinentes,adaptées?Commentassocie-t-ellelesbénéficiairesàladéfinitiondespolitiquespubliquesquilesconcernent?Commentdanslamiseenœuvredespolitiques publiques la dynamique de coopération soutien les relations avec lesbénéficiaires(habitants, acteurs associatifs, acteurs économiques) ? Comment comprendrelespratiquesde«noncoopération»deshabitants?Etcommentlesréguler,quelleréponseyapporter?

Marchéspublics,délégationdeservicepublic:untransfertderisquequinereconnaîtpasl’enjeudelacoopérationLorsqu’ils passent unmarché, votent une délégation de service public, les acteurs publicsattendent de l’opérateur que celui-ci s’engage sur des moyens et sur des résultats. Cefaisant, ils transfèrent un risque économique à l’opérateur et considèrent cela commenormal.Cependant,commenousl’avonsvuprécédemment,leserviceestunecoproduction,etimpliqueunecoopération.Dansdetrèsnombreuxcas,ils’agitnonseulementd’unenjeudecoopérationavec lesbénéficiaires,maisavanttoutde laqualitéde lacoopérationavec


l’acteurpublic,quivaimpacter lesconditionsdedéploiementduservice.Donclesmoyensaffectésàlabonneréalisationdecelui-ci,ainsiquelesrésultats,laqualité.Parexemple,unecommunepasseunedélégationdeservicepublicpour lagestiondesesmarchésforains.Les installationsaccueillant lesmarchéssonanciennesetpeufiables.Desproblèmes d’arrivée d’eau, des coupures électriques se produisent régulièrement. Lescommerçantsseplaignent,ledélégatairefaitdesremontéesauxservicestechniques,suitlesremisesàniveau.Celaimpactesonactivitédansunsensquiluiestdéfavorable(tempspasséà suivre les réparations, départ de quelques commerçants), sans qu’il soit pour autantresponsabledelasituation.Jusqu’oùlacollectivité,danslesarbitragesquisontlessienssurlesprioritésd’investissements,prendencomptel’enjeududélégataire?Autre exemple: une collectivité passe un contrat de performance énergétique avec unopérateur,autourdelarénovationthermiqueetdelafournitureenénergied’unensembledebâtimentscommunaux.Or,unepartiedelaperformanceénergétiqueestliéeauxusages,à la façon dont les agents et les visiteurs se responsabilisent de la régulation thermique,dans un souci d’articuler une dimension de confort et une dimension de limitation desconsommations.Commentlacollectivitéintègre-t-ellecettedimensiondanssoncahierdescharges? Jusqu’où se responsabilise-t-elle aux côtés du prestataire de l’accompagnementdes usagers, de façon à tenir la performance visée? Comment réagit-elle si l’opérateurn’atteintpaslaperformancesurlaquelleils’estengagé,enmettantencauselesusagers?Y–a-t-il reconnaissanced’unenjeudecoopérationavec lesopérateurs (publics,privés)quimettentenœuvreunepartiedespolitiquespubliques?Sioui,comment lesacteurspublicscoopèrent-ils?Commentsediscutentlesengagementsdemoyen,derésultat?Commentlacoopérationestformaliséedanslesconventions,contrats,marchéspassés?

«Transgression»:levraimotpour«innovation»?S’il est admis que les réponses d’hier, voire celles d’aujourd’hui ne sont plus àmême derépondrecorrectementauxenjeuxdesterritoires,alorsilfautinnover,trouverdessolutionsnouvelles.C’estàcetteconditionquelatransitionpourraseréaliser.L’innovationainsiestvuecommeunedémarchepositive.Elleestfavorisée,valoriséeparl’Etat,lesacteurspublicscomme les entreprises. Cependant, au quotidien, l’innovation se heurte à des cadresexistants (législatifs, réglementaires,contractuels,assurantielsetc.)qu’elle remetencauseouqu’elledéborde.Cadresexistantsquisontparfoisunepartieduproblèmeluimême!Cequi impliquequ’enparallèlede la formalisationetde lamiseenœuvred’une innovation,doit segérer le rapportà la transgressiondescadresexistants,et laprisede risque liéeàcettetransgression.Prisederisquesuivantlescascachée(onsaitquel’ontransgresseunerègle,maisilexisteunetoléranceentrelesacteurssurcettetransgression)ourevendiquée(dansuneperspectivepolitique,defaireévoluerlarègle).Jusqu’oùlesélusetlesservicesacceptent-ilsetassument-ilslestransgressionsdescadresdel’action publique lorsqu’ils leurs paraissent inadaptés au déploiement d’innovationsfavorables à la transition souhaitée? Agissent-ils en complément pour faire changer cescadres?Autraversdequelsréseaux,dequelsleviers?



1. Quelles pratiques de coopération avez-vous développées à différents niveaux:entre services, entre élus et services, entre la collectivité et les acteurs duterritoire,entrelesoffreursdeserviceetlesbénéficiaires?Ils’agiticiderepérerdessituations,despratiquesoùlespartiesprenantesarticulentleurpropreenjeuavecl’enjeudel’autre,pourconstruireuneréponse,unarbitrage.

2. Comment se traduit la «culture de la coopération»? Quels résultats peut-on

mettreenavant?Existe-t-il des pratiques qui s’institutionnalisent? Des dispositifs qui viennentsoutenir la coopération?Qu’est-ce que la coopération a permis de faire?Quelleslimitesa-t-ellepermisdedépasser?


Soutenirunetrajectoireversunmodèlededéveloppementplusdurablenécessiteunenouvelleapprochedansl’évaluationdelarichesse,desvaleurscrééesainsiquedanslamobilisationdesmoyensquiyconcourent.C’estàdiredefaireémergerunnouveaumodèleéconomiqueplusencohérenceavecl’enjeudedéveloppementdurable.

Ladimensionmonétairedelarichesseprédominesurlesautresdimensionsetlesocculte4La richesseestavant toutvuecommeéconomique,monétaire.Ellepeut secomptabiliser.Estricheun individu,uneentreprise,unecollectivitéquiaunbudget luipermettantdesedévelopper, de pouvoir répondre à ses besoins, d’agir selon ses souhaits. Cette approcherestrictive de la richesse est problématiquecar elle ne permet pas de rendre compte defaçon satisfaisante de la richesse environnementale (ex: la biodiversité), sociale (ex: ledéveloppementdecapacitésd’actiondelapopulation,lerenforcementdelaconfiancedeshabitantsdanslefuturcommun)existanteoucréée.Elleapourconséquencelepilotagedel’actionparleslogiquesdecoûtetderecettesmonétaire,cequidefactorenforceleprimatdecettedimensionsurlesautres.La notion de richesse est-elle discutée à l’échelle du territoire? Comment est appréciée larichesseexistanteoucrééeàl’échelleduterritoire?Al’échelled’uneaction?

Lesacteurspublicspilotentautraversd’indicateursessentiellementquantitatifs.Cefaisant,ilspeinentàapprécierlarichessecrééeainsiqueletravailréaliséLeprimatdumonétaires’estétenduauprimatducomptable,dumesurable,ycomprispourdesdimensionsenvironnementales,sociales.Ainsi, lesbilansmettentenavantunnombredeplacesencrèches,delogementscrées,despectaclesproposéslorsdelasaisonculturelle,deréunionstenuesaveclescitoyens,d’hectaresd’espacesvertsaménagés,d’arbresplantés,etc. Et, depuis peu, un taux de satisfaction des habitants ayant sollicité les services, oul’impactéconomiqued’un festivalestival. Lesévaluationsdemandéesauxopérateurs sontdumêmeordre:uncentredeformationpourdemandeursd’emploisdoitatteindreuntauxderetouràl’emploifixéparleconseilrégional,uneentreprisederestaurationcollectivedoitfournir un nombre de repas quotidien, à un coût fixé à l’avance. Quant à la qualité del’emploi trouvé, ou la qualité visuelle et gustative des repas…. On pourrait peut êtreappréciercettedernièreautraversd’unenotemiseparlesconvives?Parmi lesconséquencesdecettepratique: lesopérateursnes’autorisentplusàporterunjugementsurleuraction;Ilsperdentlacapacitéàévaluer,apprécierlavaleurcréée.Onle

4L’étudeprospectivesurl’économiedelafonctionnalitécommanditéeparl’ADEMEetréaliséeparATEMIS(ADEME,ATEMIS,PatriceVUIDEL,BrigittePASQUELIN,2017.Versuneéconomiedelafonctionnalitéàhautevaleurenvironnementaleetsocialeen2050)analysel’évolutiondelapriseencomptedesindicateursdedéveloppementdurableafindedéterminerdeshypothèsesd’évolution(pages104à110durapport,téléchargeablesurlesitedel’ADEMEhttp://www.ademe.fr/vers-economie-fonctionnalite-a-haute-valeur-environnementale-sociale-2050)


voitparexempleautraversdeladifficultéquedesacteursdel’ESSontderendrecomptedeleurutilitésociale/locale.Aufinal,cettemiseenavantdedimensionsquantitatives,rendantcomptederéalisationsouderésultatsquantifiés,nepermetpasd’apprécier lavaleurcréée, leseffetsutilespour lespopulationsetpluslargementlesbénéficiaires:dubienêtre,dubienvivre,dutempsgagné,une tranquillité d’esprit, le développement de liens de proximité, un attachement auterritoirefavorableàunengagement,etc.Comment sont appréciés les effets utiles, les bénéfices de l’activité, de l’action publique?Quels dispositifs d’évaluation sont mobilisés? Qui est associé? De même, comment lesopérateursagissantpourlecomptedelacollectivité,enlienavecelle,sont-ilsévalués?Queleur est-il demandé? Comment les résultats, les effets, la valeur créée sont ilsvalorisésautrementquequantitativement?Par ailleurs, cette approche ne permet pas de rendre compte de façon satisfaisante dutravail fournipourmeneràbien lesdifférentesactions, lesdifférentsprojets.Ce,pouraumoinsdeuxraisons.Lapremièreestladifficultéàaccéderautravail«réel»despersonnes.A quoi ont été confrontées les personnes en situation de travail pour réaliser lesaménagements,rendrelesservices?Quellesressourcesont-ilsmobilisées,quelengagement«subjectif»ont-ilsmisdans leur travail?Ont-ilspucomptersur lacoopérationdesautresacteurs,desbénéficiairesouaucontrairefaitfaceàuneabsenced’appui,deconsidération?Leurengagementdansletravaillesaffecte-t-ilpositivement(développementdecompétence,reconnaissancesociale,etc.)ounégativement (stress,pertede sens,pertedeconfianceensoi, dans les autres, etc.)? Or, un agent qui n’est plus en capacité de tenir son travailreprésente une perte de richesse pour l’employeur (et pas seulement sur le planmonétaire!).Laseconderaisonestquedanslesactivitésdeserviceleseffortsetlesrésultatsnesontpasnécessairementcorrélés.Lasatisfactiond’unhabitantn’augmentepasproportionnellementà la superficie d’espaces verts dans son environnement ou au nombre de spectaclesproposés dans l’année. Demême, le temps passé par le bibliothécaire pour conseiller unlecteur n’est pas un indicateur de performance: tel bénéficiaire aura apprécié que l’onprennedutempspourlui,pourleconseiller;telautreserasatisfaitquelebibliothécaireaivitecomprissontattenteetl’airapidementorientéverslebonlivre.Aufinal,l’agent,pourrendreleservice,vaarbitrer«entempsréel»entrelesconsignesqu’ila reçues de sa hiérarchie, les demandes / comportements / capacités spécifiques dubénéficiaireetsapropresubjectivité(qu’estcequerendreunservicedequalité?Qu’est-ceque lebénéficiaireestendroitdemedemander?Etc.).Cette spécificitéde laproductiondes services entraine en conséquence un enjeu fort d’évaluation. Le périmètre del’évaluation dépassant la question de la conformité pour s’intéresser à révéler la valeurcréée,les(éventuels)effetsd’externalités,lafaçondontlespersonnessesontengagées,ontcoopérédanslaréalisation.Le dispositif d’évaluation peut ainsi tout à la fois servir de point d’appui à uneprofessionnalisation des personnes et à une capacité de la structures à faire évoluer sonactivité/sonorganisation(innovationservicielle).


Source:Blandin,DuTertre,ATEMIS,2001Commentestapprécié/évaluéletravail?Quelsdispositifssontmisenœuvrepouraccéderautravaildespersonnesetpouvoirlesappuyerdansleurtravail?Commentsontévaluésleseffetsdel’engagementdansletravailpourlespersonnes?Etpourlesbénéficiairesdecelui-ci?Quelleattentionestportée à l’envie,commentest favorisée lamotivationdesagents,des bénévoles qui agissent au quotidien?5Et celle des élus? Comment est appréciée ladimensioncollectivedutravail?

Rémunérerdesmoyensmobilisésoularichessecréée?Lesystèmeéconomiqueactuelmetenavantdesrésultatsattendusmaiscontractualisesurdesmoyens.Onachètedelamiseenpropretédeslocaux,maisonpayeaufinaldutempsd’agentdeservicepourréalisercelle-ci,etnonpasleseffetsutilesliésàlamiseenpropreté(en quoi celle-ci a permis de soutenir le travail des agents, de valoriser l’image de lacollectivité vis-à-vis des personnes accueillies, etc.). On appuie une association quidéveloppe du lien social, mais au final on s’accorde sur une subvention permettant desalarierunepersonneàmi-temps.Sans réussiràappréhender lavaleurcrééepar l’action.Lesmoyensmonétaires étant limités, les acteurs publics pilotent en partie leur action autraversd’unrapportàdescoûtsqu’ilfautcontenir,réduire,etpeuauregarddelavaleur,de

5Cequiestvraiconcernantletravaild’unsalariél’esttoutautant,rappelonsle,pourunhabitant,unacteuréconomiqueengagébénévolementdansuneactioncollective.


larichessecréée.Sortirdeslimitesfinancièresdanslesquellessontlescollectivitésimpliquenotammentdepouvoir fairedesarbitrages,engagerdesdépensesenayantunemeilleureappréciation des effets de cette dépense, de la richesse préservée ou créée. Ce, enacceptantque le résultatde l’évaluationsoitunconstruit socialetnese résumepasàunindicateurquantitatifquisoitdisantobjectivelesrésultats(l’objectifn’estpasdedonnerunevaleuréconomiqueauxservicesécosystémiquesapportéspar labiodiversitéparexemple).Commentsontarticulés«engagementsmonétaires»et«richessecréée»?Quelsdispositifsd’évaluationetquelstypesd’indicateurssontmobilisés?

Mobilisationcitoyenne,économiesd’intégration,rapportauxeffetsd’externalité:denouvellesapprochesentermesdemobilisationdemoyensauservicedudéveloppementdurableLa transition ne pourra se faire sans l’adhésion, la participation, l’implication despopulations.Unefoisexistante,cetteadhésionestunlevierd’engagement,quidémultiplieles moyens à disposition du territoire. L’acteur public doit en conséquence favoriser cechangementdeposture, passer d’une logiqueoùelle a en charge l’actionpublique à unelogiqueouelle impulsedesdémarchesbeaucouppluscollectives.Unjardinpartagén’adesensques’ilestanimépar lacommunautédesvoisinsetnonpaspar leservice«espacesverts»ou«viedesquartiers».Comment se construit la place des populations dans la transition? Comment est-elleencouragée, appuyée, reconnue? Quelles formes juridiques permettent d’appuyer lacoproduction habitants – acteurs publics? En quoi cela déplace le travail des services? Etcommentcedéplacementest-ilpensé,accompagné?Idempourlerôledesélus.Dansuneapproche«servicielle»,lafaçonpertinentederéaliserdeséconomiesdemoyensn’estpasd’intensifierletravail.Elleconsisteplutôtàchercherdeséconomiesd’intégration.C’estàdireàviserautraversd’unemêmeactionàagiràdifférentsniveaux.Cequiimpliqueenamontdepensercette intégration.Parexemple,uneactiondepréventiondesdéchetsconsisteà impulser lacréationet lagestionpar leshabitantsdecompostscollectifs.Cetteaction peut nécessiter dans un premier temps un ensemble de moyens (du temps,l’aménagementpar lacollectivitéde l’espacedecompostage,voir lamiseàdispositiondumatériel).Quelspeuventêtre leseffetsutilesdecetteaction,audelàd’uneréductiondesvolumesdedéchetsàtraiterpar lacollectivité?Leshabitantsquivontsemobiliserserontentrèsgrandepartielesplussensiblesauxenjeuxdeprévention,decadredevie.Commentrenforcerleurengagements,pourleurpermettred’alleraudelàdecettepremièreaction?La gestiondu compost va déboucher sur uneorganisation entre unpremier ensembledevoisins.En quoi ces organisations de proximité peuvent-elles être une ressource pourd’autres sujets à l’échelleduquartier?Dans cetteperspective, il peutêtre intéressantdevoirdanslacréationdecompostscollectifsautrechosequ’unegestiondedéchetsetpenserlelienauxenjeuxdegestionquotidiennedeproximité,deviesocialedequartier.Cefaisant,depenserundispositifd’accompagnementquiintègred’embléecesdifférentsdimensions,quandbienmême lepremier tempsest la formalisationduprojetdecompostcollectif.Et«concrètement»,d’associerlesdifférentsservicesconcernésautourduprojet.Les économies d’intégration passent également par l’intégration d’un ensemble defonctionnalités dans des mêmes espaces, aux différents horaires de la journée, de la


semaine,de l’année.Lesbâtimentsscolairessontparexempleparticulièrementpropicesàcetypederéflexion:lescoursd’écolespeuventdevenirdesespacesdejeuxpourlequartiersur les week-endet pendant les vacances ; Les bâtiments scolaires, les bibliothèques /médiathèques peuvent être pensés en amont pour accueillir le soir des réunions devoisinage, l’activités d’associations, sans avoir à créer pour cela une Maison desassociations6. On pourrait même imaginer animer les différents opérateurs réseaux qui,successivement,ouvrent lesvoiriespubliquespouragirsur lesréseauxd’eau,d’électricité,de téléphonie afin demutualiser leurs interventions, de façon à limiter les nuisances. Etdiscuter de la façon dont les économies réalisées par la mutualisation peuvent servir àd’autresobjets.Larecherched’uneapprocheplussystémiquefavorise-t-elleleséconomiesd’intégration?Enquoicelaréinterrogelescadresbudgétairesdel’actionpublique?Commentsepilotentdansla mise en œuvre ces projets intégrés? Existe-t-il des mutualisations d’espaces / debâtimentsayantcommeeffetdefavoriserunemultifonctionnalitéetdelimiterparlàmêmeles investissements? Comment en amont cette visée impacte-t-elle la conception desespaces,desbâtiments?Etleurgestion?Une troisième voie consiste à prendre en compte les effets d’externalité (voirprécédemment)etàassocierlesacteursconcernés(positivementounégativement)parlesexternalités afin de leur révéler ces effets et de voir les conséquences qui peuvent êtretirées.Onpeutnotammentenvisagerquedespotentielseffetspositifspuissentdonnerlieuà une contrepartie, un engagement qui vienne abonder les moyens existants, dans unedynamiquede«coûtélargipartagé»7.Existe-t-ildesexemplesoùdesacteursaudépart impactés (positivementounégativement)defaçonnonvolontaire(effetd’externalité)paruneaction,unprojet,sontassociés?Sioui,surquoiontdébouchéleséchanges?Est-cequecelaapermisd’intégrerdansleprojetl’effetd’externalité?Estcequecelaadonnélieuàunecontributiondesacteursimpactés?

Sortirduseulpilotageparlebudget?Onvoitqu’aufinallacapacitéd’actiondescollectivitésetdesterritoiresestdépendantedesesmoyensfinanciers.Maistoutautantd’unepartdesacapacitéàintégrer/mutualiserdesactions,desfonctionnalités–commeautantdefaçonsdefaireavecmoinsdemoyensoudefaireplusavecautant. D’autrepartdelacapacitéd’engagementdescitoyens,desacteursprésentssurleterritoire,quipeuventapportercompétences,temps,engagereuxaussidesmoyens financiers au service de projets (ex: le financement participatif pour des projetsayantunimpactterritorial).Comment prendre en compte / rendre compte de ces pratiques, de ces ressources qui enpartie conditionnent et enpartie augmentent les capacités d’investissement du territoire?Comment les intégrer dans le débat d’orientation budgétaire, les articuler à l’approche

6Voirlesitedel’associationTempoTerritorial,leréseaudesacteurspromouvantlespolitiquestemporelleshttp://tempoterritorial.fr/7voirlaprésentationdelanotiondecoûtélargipartagéentéléchargeantlecompte-rendudelaséanceduClubEconomiedelaFonctionnalitéetDéveloppementDurableconsacréàcesujet,le30septembre2016:https://www.club-economie-fonctionnalite.fr/activit%C3%A9s-du-club/toutes-les-s%C3%A9ances/s%C3%A9ance-du-30-septembre-2016/


budgétaire classique afin de penser autrement le rapport aux ressources, auxinvestissements?


1. Quellessontlesdifférentesdimensionsdevaleur/richessequevosdynamiquesdetransitioncréentàcourtetàmoyenterme?On s’intéresse aux dimensions économiques, sociales, environnementales, à ladimensionterritorialedelavaleurcréée/développée.

2. Commentreconnaissezvouscettevaleur/richessecréée?

Quels outils / dispositifs pour la révéler, l’évaluer, lamesurer? Et partager sur lavaleur/richessecréée?

3. En quoi les dynamiques de transitions créent, génèrent de nouvelles ressourcesdansuncontextederéductionbudgétaire?Quellessontcesressourcescomplémentaires?Comment«font-ellesressource»?

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Atelier « Villes pairs et territoires pilotes de la transition...2019/03/10 · Villes pairs et territoires pilotes de la transition Les quatre hypothèses – mars 19 Page 3 sur