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7 MONDE jeudi 22 septembre 2011 Au Brésil, Dilma Rousseff est confrontée à la corruption d Depuis la prise de fonctions de la présidente brésilienne en janvier, cinq ministres ont dû démissionner. d Un an après son élection, Dilma Rousseff traverse une période difficile. SAO PAULO (Brésil) De notre correspondant À qui le tour? C’est la question que se posent les Brésiliens face aux dé- parts qui se multiplient dans les plus hautes sphères de l’État: sur les 38ministres que compte le gouver- nement de Dilma Rousse, cinq ont quitté leur poste depuis la prise de fonctions de la présidente brési- lienne il y a neuf mois. La plupart pour des affaires de corruption. Celle que l’on a surnommée «la dame de fer» a décidé de faire le ménage et de se séparer de ses col- laborateurs au moindre écart de conduite. Et la société civile com- mence à s’organiser: mardi, plu- sieurs milliers de manifestants, mobilisés via les réseaux sociaux, ont délé à Rio, demandant au pou- voir de faire «plus contre la corrup- tion». La semaine passée, le ministre du tourisme Pedro Novais a dû ainsi rendre son portefeuille. Il est suspecté d’avoir rémunéré pendant plusieurs années une employée de maison aux frais du contribuable et d’avoir mis à la disposition de son épouse un chauf- feur payé par la Chambre des députés. Son bras droit ainsi que 34 autres personnes font l’objet de poursuites. La plupart sont derrière les barreaux. Lors des sept dernières années, plus de 18milliards d’euros ont été détour- nés des cores publics dans diverses aaires de corruption. Soit l’équivalent du PIB de la Bolivie. Tout avait pourtant parfaitement commencé pour Dilma Rousse: élue au second tour de l’élection présiden- tielle en octobre2010 avec 56% des voix, la première femme présidente du Brésil avait commencé son man- dat sous les meilleurs auspices, en janvier. Conseillée par son prédéces- seur Lula, elle forme alors un gouver- nement mêlant ministres déjà en poste et nouveaux venus, avec plu- sieurs femmes aux postes clés. Mais la nomination d’Antonio Pa- locci au poste de chef de la Casa Civil, l’équivalent de notre premier ministre, semble être de mauvais augure: en 2006, alors ministre de l’économie, il avait dû démissionner pour une aaire de détournement de fonds. En juin dernier, accusé d’avoir multiplié par 20 son patrimoine personnel entre 2006 et 2010, il est le premier à quitter son poste. À la tête d’une entreprise de lobbying, il avait proté de ses liens avec le milieu politique et entrepre- neurial pour s’enrichir sans scrupule alors qu’il était député fédéral. Un mélange des genres intenable pour Dilma Rousse, dont le slogan: «Un pays riche est un pays sans pau- vreté», est apposé sur tous les com- muniqués ociels de la présidence. Alfredo Nascimento, ministre des transports, et Wagner Rossi, à l’agri- culture, ont également dû rendre leur maroquin à la suite de soupçons de prise illégale d’intérêt. Seul Nelson Jobim, ministre de la défense, n’est pas tombé pour corruption, mais pour avoir critiqué ouvertement certains membres du gouvernement. La présidente du Brésil vit un mo- ment dicile. L’économie, bien que tonique, montre des signes d’essouf- ement, avec un taux de croissance passé de 8% l’an dernier à 4% cette année. Sur le front de l’emploi, 1,8million de postes ont été créés entre janvier et août, un recul de 17% par rapport à la même période de 2010. À mille jours du début de la Coupe du monde de football de 2014, dont le Brésil est le pays hôte, Dilma Rousseff fait également l’objet de dures critiques sur l’organisation de cet événement majeur: aéroports, métros, stades, tous les travaux sont en retard. Résultat: l’ex-président Lula pointe à nouveau le bout de son nez. Il a déjà annoncé qu’il parcourrait le pays en 2012 pour donner un coup de pouce aux candidats de son parti aux élec- tions municipales. Un signe, pour certains, d’un retour en politique en 2014, date à laquelle il pourra se pré- senter pour un nouveau mandat. STEVE CARPENTIER En sept ans, l’équivalent du PIB de la Bolivie a été détourné. Dilma Rousse. Son slogan : «Un pays riche est un pays sans pauvreté.» UESLEI MARCELINO/REUTERS EN BREF SLOVÉNIE Le Parlement retire sa confiance à l’exécutif Le gouvernement de centre gauche, emmené par le social-démocrate Borut Pahor, a perdu mardi la conance du Parlement. Le chef de l’État, Danilo Türk, dispose de sept jours pour présenter un nouveau premier ministre. La crise politique a été provoquée par la réforme des retraites, qui prévoyait un relèvement de l’âge légal du départ de 63 à 65 ans. ARMÉNIE Célébration des 20 ans de l’indépendance L’Arménie a célébré hier les 20ans de son indépendance, survenue lors de l’eondrement de l’Union soviétique. Le président Serge Sarkissian a jugé que la victoire contre l’Azerbaïdjan, lors de la guerre des années 1990 pour le contrôle du Haut-Karabakh, était «la page la plus glorieuse de notre histoire récente». Des heurts autour de cette région, d’où toute la population azerbaïdjanaise a été chassée, laissent craindre une reprise des hostilités. BAHREÏN Protestation à l’approche d’élections partielles Des opposants ont entravé la circu- lation, hier, à Manama, la capitale de Bahreïn, à l’approche d’élections législatives partielles contestées, prévues samedi. La protestation fait suite à un appel lancé sur les réseaux sociaux par les Jeunes du 14-Février, qui ont joué un rôle actif dans le mouvement pour des ré- formes démocratiques ayant secoué ce petit royaume du Golfe à majorité chiite de la mi-février à la mi-mars. !"# % &’$ !()*+#$ ,&-./0 &# ! 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Dans son Dictionnaire historique de la langue française, Alain Rey rappelle que «cor- rompre» a aussi eu le sens particulier de «séduire, débaucher une femme», aujourd’hui «vieilli». Si le mot ne s’emploie plus dans ce sens, il conserve l’idée de séduction, mais désormais par l’argent. Corruption LE MOT

Au Brésil, Dilma Rousseff et la corruption

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Un an après son élection, Dilma Rousseff traverse une période difficile

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Page 1: Au Brésil, Dilma Rousseff et la corruption

7MONDEjeudi 22 septembre 2011

Au Brésil, Dilma Rousse! est confrontée à la corruption d Depuis la prise de fonctions

de la présidente brésilienne en janvier, cinq ministres ont dû démissionner. d Un an après son élection,

Dilma Rousse! traverse une période di"cile.

SAO PAULO (Brésil)De notre correspondant

À qui le tour!? C’est la question que se posent les Brésiliens face aux dé-parts qui se multiplient dans les plus hautes sphères de l’État!: sur les 38!ministres que compte le gouver-nement de Dilma Rousse", cinq ont quitté leur poste depuis la prise de fonctions de la présidente brési-lienne il y a neuf mois. La plupart pour des affaires de corruption. Celle que l’on a surnommée «!la dame de fer!» a décidé de faire le ménage et de se séparer de ses col-laborateurs au moindre écart de conduite. Et la société civile com-mence à s’organiser!: mardi, plu-sieurs milliers de manifestants, mobilisés via les réseaux sociaux, ont dé#lé à Rio, demandant au pou-voir de faire «!plus contre la corrup-tion!».

La semaine passée, le ministre du tourisme Pedro Novais a dû ainsi rendre son portefeuille. Il est suspecté d’avoir rémunéré pendant plusieurs années une employée de maison aux frais du contribuable et d’avoir mis à la disposition de son épouse un chauf-feur payé par la Chambre des députés. Son bras droit ainsi que 34 autres personnes font l’objet de poursuites. La plupart sont derrière les barreaux. Lors des sept dernières années, plus de 18!milliards d’euros ont été détour-nés des co"res publics dans diverses a"aires de corruption. Soit l’équivalent du PIB de la Bolivie.

Tout avait pourtant parfaitement commencé pour Dilma Rousse"!: élue au second tour de l’élection présiden-tielle en octobre!2010 avec 56!% des voix, la première femme présidente du Brésil avait commencé son man-dat sous les meilleurs auspices, en janvier. Conseillée par son prédéces-seur Lula, elle forme alors un gouver-nement mêlant ministres déjà en poste et nouveaux venus, avec plu-sieurs femmes aux postes clés.

Mais la nomination d’Antonio Pa-locci au poste de chef de la Casa Civil, l’équivalent de notre premier ministre, semble être de mauvais augure!: en 2006, alors ministre de l’économie, il

avait dû démissionner pour une a"aire de détournement de fonds. En juin dernier, accusé d’avoir multiplié par 20 son patrimoine personnel entre 2006 et 2010, il est le premier à quitter son poste. À la tête d’une entreprise de lobbying, il avait pro#té de ses liens

avec le milieu politique et entrepre-neurial pour s’enrichir sans scrupule alors qu’il était député fédéral.

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avoir critiqué ouvertement certains membres du gouvernement.

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Résultat!: l’ex-président Lula pointe à nouveau le bout de son nez. Il a déjà annoncé qu’il parcourrait le pays en 2012 pour donner un coup de pouce aux candidats de son parti aux élec-tions municipales. Un signe, pour certains, d’un retour en politique en 2014, date à laquelle il pourra se pré-senter pour un nouveau mandat.

STEVE CARPENTIER

En sept ans, l’équivalent du PIB de la Bolivie a été détourné.

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ARMÉNIECélébration des 20 ans de l’indépendanceL’Arménie a célébré hier les 20!ans de son indépendance, survenue lors de l’e"ondrement de l’Union soviétique. Le président Serge Sarkissian a jugé que la victoire contre l’Azerbaïdjan, lors de la guerre des années 1990 pour le contrôle du Haut-Karabakh, était «!la page la plus glorieuse de notre histoire récente!». Des heurts autour de cette région, d’où toute la population azerbaïdjanaise a été chassée, laissent craindre une reprise des hostilités.

BAHREÏNProtestation à l’approche d’élections partiellesDes opposants ont entravé la circu-lation, hier, à Manama, la capitale de Bahreïn, à l’approche d’élections législatives partielles contestées, prévues samedi. La protestation fait suite à un appel lancé sur les réseaux sociaux par les Jeunes du 14-Février, qui ont joué un rôle actif dans le mouvement pour des ré-formes démocratiques ayant secoué ce petit royaume du Golfe à majorité chiite de la mi-février à la mi-mars.

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D’origine latine – dérivé de rumpere, signi#ant «!rompre!» –, le mot «!corruption!» signi#e d’abord destruction, détérioration, aussi bien au sens physique que moral. Dans son Dictionnaire historique de la langue française, Alain Rey rappelle que «!cor-rompre!» a aussi eu le sens particulier de «!séduire, débaucher une femme!», aujourd’hui «!vieilli!». Si le mot ne s’emploie plus dans ce sens, il conserve l’idée de séduction, mais désormais par l’argent.

CorruptionLE MOT