Hiver 2019

Audition newsL’information des centres AUDITION CONSEIL

DOSSIER SPÉCIALLa santé auditiveau travail

Actualités

AUDITION CONSEIL

LA LUTTE CONTRE LE BRUIT

LES FAITS MARQUANTS DU RÉSEAU

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Sommaire Actualités de l'audition

La diffusion de musique amplifiée davantage contrôlée 3L’audition, le cerveau et les gènes 4L’espérance de vie progresse 4Une appli pour la conversation 5Lutter contre le bruit en Île-de-France 7La protection auditive des jeunes reste insuffisante 7La musique bonne pour la mémoire 9

Le dossierBruit et qualité de vie au travail 10Un enjeu majeur de santé publique 11Agir pour protéger l’audition des actifs 13

AUDITION CONSEILSensibiliser les plus jeunes à la santé auditive 14Fiers d’être mécènes d’AuditionSolidarité.org 15

Directeur de la publication : Jérôme Schertz Comité de rédaction : Olivier Delatour, Katia Thélineau, Encarnacion Gimenez (Com’en dire), Thibaud Etienne Rédaction : Com’en dire (75 boulevard Haussmann 75008 Paris), AUDITION CONSEIL FranceConception, création : AUDITION CONSEIL France Imprimerie : Brailly, 69 230 Saint-Genis-Laval Tirage : 5 000 exemplairesParution : novembre 2018. Dépôt légal à la parution Crédits photos : AUDITION CONSEIL, © Fotolia, © Industrieblick, © Signia, © Rachel Lynette, © Artemenko Daria, © Institut Pasteur, © Viacheslav Lakobchuk, © AVA, © JNA, © SMS, © Oticon, © Zoetnet, © Audrey Papov, © Resound, © Marino, © Auremar, © Contrast Werkstatt, © Phovoir, © Ty, © Junrong, © Céline et Yannick Durand, © Audition Solidarité, © Stéphane Aurozo, © Isabelle Cornuau, © Fabien Martin, © Capital.

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Le 5 décembre 2018, un colloque réunira à Rennes les professionnels du spectacle, du divertissement, des loisirs, de l’événementiel et autres dif-fuseurs de musique amplifiée en salle ou en plein air. Il s’agira pour eux de comprendre la nouvelle réglementa-tion applicable en vertu du décret du 7 août 20171, qui vise à renforcer la préven tion des risques auditifs encou-rus par le public. Et de réfléchir à son application dont les détails doivent encore être précisés par un arrêté.« Ces nouvelles dispositions sus-citent de nombreuses interroga-tions », constate en effet le Centre d’information sur le bruit (Cidb), co-organisateur de l’événement. La réglementation en vigueur est éten-due aux manifestations en plein air, comme les festivals, et à toutes les

salles diffusant de la musique ampli-fiée à un niveau équivalent à plus de 80 décibels en moyenne sur huit heures : cinémas, bars, salles de meeting… Elle fixe de nouvelles limi-tations du niveau sonore, comme l'a recommandé le Haut Conseil de la santé publique.Dans son avis, rendu le 26 juin 2018, le Conseil national du Bruit souligne les avancées du décret tant pour la protection de l’audition du public que pour la préser vation de la tranquillité et de la santé des riverains. Il « iden-tifie néanmoins des difficultés tech-niques potentiellement importantes de mise en œuvre » et livre ses pro-positions pour la rédaction de l’ar-rêté d’application du décret, entré en vigueur le 1er octobre 2018.

La réglementation en vigueur est renforcée et étendue à tous les lieux clos et en plein air. Reste à savoir comment l’appliquer.

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LA DIFFUSION DE MUSIQUE AMPLIFIÉE

ENCORE PLUS ENCADRÉE

1. Décret n° 2017-1244 du 7 août 2017.

102 décibels sur 15 minutes et 118 décibels pour les basses fréquences

Enfants jusqu’à 6 ans révolus :94 décibels sur 15 minutes et 104 décibels pour les basses fréquences

LES NOUVELLES L IMITES SONORES

Les festivals sont concernés.

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ENTENDREUN PHÉNOMÈNE SENSORIEL ET MOTEUR

UNE GÉNÉTICIENNE DE LA SURDITÉ PRIMÉE POUR SES DÉCOUVERTES

Directrice de recherche à l’Institut Pasteur, Christine Petit a reçu le prestigieux Prix Kavli 2018 en neuro sciences de l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Elle a consacré la majorité de ses recherches à la biologie de l’audition et identifié une vingtaine des gènes néces-saires au fonction nement de l’oreille interne. Elle a aussi élucidé les mécanismes de dégradation de l’audition liés à l’atteinte de ces gênes. Christine Petit est professeur au Collège de France et membre de l’Académie des sciences.

NEUF À DIX ANS À VIVRE EN BONNE SANTÉ APRÈS 65 ANS

Dix ans et demi pour les femmes, un peu plus de neuf ans pour les hommes : c’est l’espé rance de vie en bonne santé à 65 ans en 2016. Elle s’est accrue de près d’un an depuis 2006 (0,9 an pour les femmes et 0,8 pour les hommes). L’espé rance de vie à la naissance progresse également - 85,3 ans pour les Françaises et 79,3 ans pour les Français - mais en bonne santé, elle reste dans la moyenne européenne - 64,4 ans et 62,6 ans.

Comment notre cerveau se prépare-t-il à entendre et ainsi à mieux percevoir ? Des chercheurs de l’Inserm, à Marseille, et de l’université canadienne McGill, à Montréal1, se sont posé la question et y ont répondu. Ils ont démontré que la communication entre les cortex auditif et moteur est indispensable à une bonne écoute. Ces deux parties de notre cerveau collaborent acti ve ment à la perception des sons. Le cortex moteur, qui gère les mouvements, propage les sons rythmiques jusqu’au cortex auditif : la voix par exemple. Plus l’environne-ment est bruyant, plus son activité est importante pour que l’on distingue bien ces sons parmi d’autres. Cette découverte permet de réfléchir à la manière d’améliorer l’audition en intégrant le rythme de la parole.

1. Benjamin Morillon, Université de Marseille, Institut de neurosciences des systèmes, et Sylvain Baillet, Institut de Neurologie de Montréal, Canada.

cortex auditif

cortex moteur

Les cortex moteur et auditif collaborent activement à la perception des sons.

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CONVERSATIONS SOUS-TITRÉES SUR SMARTPHONE

L'application Ava aide les person nes mal entendantes ou sourdes à participer aux conversations de leur entourage. Il suffit que chacun s’y connecte sur son smartphone, en tant qu’usager ou simple invité, pour que ses propos soient saisis par le microphone et transcrits instan tanément. Un code couleur caractérise chaque locuteur afin de bien suivre qui dit quoi. L’identité des partici pants apparaît si ceux-ci ont téléchargé l’application. Ava donne enfin la possibilité de participer par écrit à la conversation grâce à la synthèse vocale des propos tapés sur le cla-vier du téléphone. Disponible depuis 2017 en France, cette application a reçu le Prix de l’innovation sociale décernée par la Mutualité française le 14 juin dernier. Elle peut être utilisée gratuitement quelques heures par mois ou sur abonnement personnel ou professionnel.

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Depuis juin dernier, l’association JNA informe les jeunes via son web magazine Mes oreilles, c’est moi. Informa-tions pratiques, scientifiques, témoignages de musiciens et autres personnalités proches des jeunes : la ligne édi-toriale relève d’une approche de santé publique.

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Novembre 2018. Sources : (1) Taylor, B. (2016). “20Q : Interventional Audiology - Changing the Way We Deliver Care”. (2) Étude menée aux Etats Unis sur 508 patients âgés de 40 à 65 ans avec une perte auditive modérée. 92% d’entre eux ne portaient pas d’aide auditive. Avant toute utilisation, il est recommandé de consulter un audioprothésiste ou tout autre professionnel compétent. Pour un bon usage, veuillez lire attentivement les instructions figurant dans le manuel d’utilisation. Signia GmbH est titulaire d’une licence de marque de Siemens AG. © Signia GmbH 2018.

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PARIS ENCOURAGE LES LIVRAISONS NOCTURNES SILENCIEUSES

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La ville subventionne 50 % du coût des travaux d’inso-norisation des locaux1 des restaurants et commerces de bouche pour la labellisation Certibruit de leurs livraisons nocturnes. Elle encourage également les transporteurs et petits commerçants à acheter ou louer des véhicules propres et silencieux. La subvention s’élève à 20 % du prix2, à condition que le véhicule ait un volume sonore maximal de 60 décibels, garanti par la certification Piek.

certibruit.fr

Le ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie a mis en ligne un questionnaire pour facili-ter le dépistage du bruit avant la location ou l’achat d’un logement. Téléchargeable, ce document aide à s’interro-ger sur sa sensibilité au bruit, à s’informer localement ou sur internet, à cerner les activités alentours, et à identifier les bruits perçus à l’intérieur et à l’extérieur du logement. Difficile toutefois de tout bien apprécier car l’environne-ment sonore n’est pas le même en semaine et le week-end, ni aux différentes heures du jour et de la nuit.

developpement-durable.gouv.fr

1. Dans la limite de 4 000 euros hors taxe.

2. Dans la limite de 2 000 euros hors taxe pour un véhicule utilitaire léger, et de 6 000 euros hors taxe pour un poids lourd.

1. Étude Credoc pour Bruitparif 2016.2. Conformément à la directive européenne 2002/49/CE effective au 1er juillet 2018.

En Île-de-France, le bruit est un problème parmi d’autres, placé en cinquième position par les habitants après le coût de la vie et du logement, l’insécurité, la pollution de l’air et les conditions de déplacement1. Les nuisances sonores sont considérées comme un inconvénient majeur par un Francilien sur trois. L’association Bruitparif, deve-nue le Centre d’évaluation technique de l’environnement en Île-de-France, aide les autorités compétentes à éta-blir leurs cartes stratégiques et leurs plans de prévention du bruit face à cette menace pour la santé2. Partenaire des acteurs de la lutte contre les nuisances sonores dans la région, ce centre de mesure, de traitement et de res-titution des données contribue également à l’innovation technique par son expertise. Il développe notamment la mesure des bruits des transports afin de réduire cette source de nuisances sonores, la principale au domicile des Franciliens avec les bruits des voisins.

Plus de trois Franciliens sur cinq se plaignent du bruit dans les transports et un sur deux à leur domicile et

dans l’espace public extérieur.

La protection auditive sur les lieux de concert s’accroît mais reste minoritaire chez les plus jeunes. L'association Agi-Son a enquêté dans les festivals, cafés et autres salles de concert, de novembre 2017 à mars 2018. Elle constate que 59 % des moins de 25 ans ne protègent pas leurs oreilles, alors que la majorité de leurs aînés le font parfois ou systématiquement. Cette protection survient-elle après les premiers troubles auditifs ? En tout cas, les 25-34 ans sont les plus touchés par des acouphènes, pertes d’audition et autres troubles. Parmi les amateurs de métal, d’électro et de rock, huit personnes sur dix ont déjà ressenti un acouphène. Les auditeurs de jazz souffrent davantage de sensations de sons exacerbés.

LES JEUNES NE PROTÈGENT PAS ASSEZ LEURS OREILLES EN CONCERT

LES FRANCILIENSPARTICULIÈREMENT AFFECTÉS PAR LE BRUIT

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LA MUSIQUEBONNE POUR LA MÉMOIRE

Nous avons besoin de nos deux hémisphères cérébraux pour mémoriser la musique : le gauche, celui du langage, pour reconnaître l’œuvre et les paroles des chansons, le droit pour la mélodie. Cette double mémorisation permet de continuer à percevoir et retenir un air même lorsque la mémoire des mots est défaillante. Ainsi des patients atteints de la maladie d’Alzheimer peuvent apprendre de nouvelles chansons et s’en souvenir. Ils ne peuvent se rappeler ni leur titre ni quand ils les ont apprises, mais ils peuvent les fredonner plusieurs mois après. L’équipe de recherche du professeur Hervé Platel1, à Caen, a observé que des poèmes et des textes entendus pendant la même période et à la même fréquence étaient, en revanche, complètement oubliés.

Un quart d’heure d’écoute quotidienne suffitEn attendant de savoir ce qui se passe exactement au niveau du cerveau, la musique peut déjà être utilisée à des fins préventives. Sa pratique régulière, même tardive, permet en effet de lutter contre les effets du vieillissement cérébral. Une étude récente2 sur des séniors a montré que la simple écoute de musique, douze minutes par jour pen-dant trois mois, avait les mêmes effets que la pratique de la méditation chantée (Kirtan Kriya) sur la même durée et au même rythme. Ces personnes se plaignaient de troubles de la mémoire sans être atteintes de maladies neurodégénératives. Au bout de trois mois, leur mémoire et leurs performances cognitives s’étaient nettement amé-liorées. Après un nouveau trimestre d’écoute musicale ou de méditation chantée, chacun à sa guise cette fois, ces résultats s’étaient maintenus ou renforcés.

Un bon complément à l’exercice physiqueLa musique s’avère aussi utile au quotidien que l’exercice physique pour maintenir le cerveau en bonne santé. La marche à pied, la natation, le vélo et autres activités, spor-tives ou non, sont en effet de bons stimulants. Les adultes devraient pratiquer au moins l’une d’elles chaque jour une quinzaine de minutes, ou une heure quinze (intensité forte) à deux heures trente par semaine (intensité modérée), selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Pour les enfants et les adolescents, le mini-mum est d’une heure par jour. La musique, elle, fait déjà ses preuves à raison d’une dizaine de minutes d’écoute quotidienne.

Enfin, en cas de maladie neurodégénérative, comme celle d’Alzheimer, la musique est une source de bien-être. Elle aide aussi les patients ayant perdu la parole après un accident vasculaire cérébral à ressentir du plaisir et à récupérer leur fonction nement cognitif.

Sa pratique régulière, même tardive, permet de lutter contre les effets du vieillissement cérébral.

1. Laboratoire de neuropsychologie de l’Université de Caen. 2. Meditation and Music Improve Memory and Cognitive Functionin Adults with Subjective Cognitive Decline: A Pilot Randomized Controlled Trial. Journal of Alzheimer’s Disease - 2017.

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Certaines aides auditives sont particulièrement conseillées aux amateurs de musique. Elles permettent d’entendre chaque note, des plus basses aux plus aiguës, au plus près du son produit ou enregistré.

En octobre dernier, l’association Journée Nationale de l’Audition (JNA) organisait la Semaine de la santé auditive au travail. L’occasion pour elle d’alerter sur les dangers d’un environnement de travail trop bruyant alors qu’une récente étude de l’Ifop1 révèle que 59 % des actifs en activité professionnelle se disent personnellement gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail.Les résultats de l’étude, développés dans ce dossier spécial, sont éloquents : la gêne causée par le bruit et les nuisances sonores au travail est bien réelle. Les impacts santé, performance et qualité de vie existent bien et dépassent la seule sphère professionnelle. Le tableau dressé par la JNA montre plus que jamais l’urgence à agir.

BRUIT ET QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL

DES NUISANCES RÉELLES

Le dossier

1. Bruit, Santé Auditive et Qualité de Vie au Travail : quelles réalités ? Enquête auprès des actifs exerçant une activité professionnelle », Sondage Ifop pour l’Association Journée Nationale de l’Audition – Octobre 2018.

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2. « Les Français et la puissance d’écoute de la musique avec des oreillettes ou un casque », une étude Ifop réalisée pour JNA en ligne auprès d’un échantillon de 1 011 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, du 23 au 24 mai 2018

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LE BRUIT AU TRAVAILUN ENJEU MAJEUR DE SANTÉ PUBLIQUE

Tous les actifs concernés

Cette perception augmente d’année en année (+7 points vs 2017), ce qui confirme l’importance croissante de cet enjeu. Toutes les catégories de population sont concer-nées dont les salariés (61 %). Contrairement aux idées reçues, une nette majorité des salariés des secteurs des services (54 %) et de l’administration (60 %) sont eux aussi gênés par le bruit à leur poste de travail.Le ressenti est plus largement partagé chez trois catégo-ries de sondés. Les jeunes d’abord : 65 % des 18-24 ans, que les pratiques et comportements exposent plus aux problèmes auditifs, notamment la puissance d’écoute de la musique sur oreillettes ou casque2, fréquemment utili-sés sur le lieu de travail. Or ce sont eux aussi qui sont le moins sensibilisés… Les ouvriers ensuite, 69 % d’entre eux disent être gênés par le bruit, une conséquence logique d’un environnement de travail souvent plus exposé aux nuisances sonores. Les habitants de l’agglomération pari-sienne enfin (68 %), où la densité de la population est plus élevée ce qui réduit les espaces personnels, tant dans la vie privée qu’au travail.Par ailleurs, l’importance de cet enjeu comparé à d’autres enjeux de qualité de vie au travail souligne encore l’im-portance croissante que lui accordent les actifs occupés. En effet, pour les actifs, agir sur le bruit et les nuisances sonores au poste de travail est plus important que le sen-timent de confort de l’espace de travail, son éclairage, son emplacement et sa température !

Des impacts sur la qualité de vie et la santé au travail

C’est avant tout la qualité du travail fourni qui est impac-tée pour près des ¾ des interviewés gênés par le bruit et les nuisances sonores (72 %).Par ailleurs, une majorité des personnes gênées souligne aussi les impacts négatifs sur sa santé au travail en géné-ral : le comportement (fatigue, nervosité, agressivité, las-situde), et l’équilibre général de la santé (somnolences, maux de tête, anxiété, etc.Plus inquiétant, le bruit au travail est susceptible de géné-rer des troubles auditifs chez les actifs occupés faisant état d’une gêne.Le problème spécifique que constitue l’apparition de troubles auditifs (bourdonnements d’oreilles, hypersensibi-lité au bruit, surdité) touche une nette majorité des actifs

occupés qui se disent gênés par le bruit et les nuisances sonores sur le lieu de travail (57 %).A noter que les personnes « souvent » gênées par le bruit et les nuisances sonores affirment d’autant plus subir ces conséquences négatives sur leur santé au travail.Cette gêne auditive liée au bruit et aux expositions sonores au travail s’exprime notamment au travers de difficultés de compréhension de la parole dans certaines situations. En effet, pour les actifs occupés en général, le bruit et les nuisances sonores sur le lieu de travail sont par ailleurs sources de difficultés de compréhension de la parole lors d’échanges au poste de travail, et lors de conversations téléphoniques.Dans une moindre mesure, ils sont aussi sources de gêne à l’origine de difficultés de compréhension dans les réu-nions, qu’il s’agisse de réunions de travail, de déjeuners ou de séminaires. Sur tous ces points, les cadres, dont l’activité est davantage portée sur les interactions (rendez-vous client, réunion, etc.), sont plus touchés.Enfin, le bruit et les nuisances sonores sont à la source de difficultés de perception des signaux d’alerte pour près d’un quart des actifs occupés (23 %), dont 30 % des ouvriers et 34 % des personnes travaillant dans la construction, dont les métiers manuels surexposent à de potentiels dangers physiques sur le lieu de travail.

L’étude JNA-Ifop montre en effet que près de six actifs en activité professionnelle sur dix se disent personnellement gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail.

Près de 6 actifs sur 10 déclarent être gêné(e)s à cause du bruit et des

nuisances sonores sur leur lieu de travail (59 %)

+ 1 point par rapport à 2017

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Un actif occupé sur deux se plaint de fatigue, de lassitude et d’irritabilité dans son quotidien en dehors du temps de travail à cause du bruit et des nuisances sonores subies sur le temps de travail.Les jeunes s’expriment plus particulièrement sur ces impacts sur leur vie personnelle : 56 % des 18-24 ans font état de répercussions sur leur quotidien en termes de fatigue, de lassitude et d’irritabilité.Par ailleurs, les difficultés de compréhension diverses touchent entre trois et quatre actifs occupés sur dix selon

le contexte : dans un univers extérieur bruyant (38 %), au cours de discussions avec les proches en face à face (29 %), en écoutant la radio, la TV ou des conversa-tions téléphoniques (29 %). Enfin, des troubles très spé-cifiques sur la santé touchent une part minoritaire mais tout de même importante d’actifs occupés : c’est le cas des troubles du sommeil (35 %) ou encore d’hypertension artérielle (20 %).

Des solutions insuffisantes ?

Seul un actif occupé se disant gêné sur deux se saisit du sujet et partage la gêne ressentie pendant ses heures de travail à au moins un acteur dans son entreprise (50 %). Dans le détail, les personnes sondées à l’occasion de l’enquête JNA-Ifop se disant gênés par le bruit au travail expriment davantage leur ressenti à leurs supérieurs, tant à leur hiérarchie directe (41 %) qu’à leur employeur direc-tement (30 %).Les acteurs plus spécifiques, dont les missions sont pour-tant axées sur l’amélioration de la santé et de la qualité de vie au travail, sont encore moins mobilisés : les respon-sables sécurité, QVT, RSE ou animateur prévention (27 %), le médecin du travail (26 %), les instances de représenta-tion du personnel (25 %), et à la marge, la Direction des RH (13 %) ; signe que l’enjeu du bruit au travail n’est pas encore pleinement saisi mais plutôt subi.

Peu mobilisé selon les sondés, l’employeur n’agit pas suffisamment à la source du problème. Les solutions pour réduire le bruit et les nuisances sonores sur le lieu de travail sont globalement peu mises en place mal-gré la reconnaissance croissante de ces enjeux par les actifs exerçant une activité professionnelle :- 28 % des actifs occupés se sont vus remettre des protecteurs indi-viduels (bouchons mousse, bouchons en silicone, casques anti-bruit, etc.) ;- Pour un actif occupé sur cinq la solution pourait passer par la création d’espaces pour s’isoler ou le réaménagement des espaces existants ;- Enfin moins d’un actif au travail sur cinq (19 %) a bénéficié de sessions d’information et de sensibilisation pour modifier les comportements collectifs.À noter néanmoins que selon la profession, certaines solutions sont d'avantage mises en place : les ouvriers se voient proposer plus sou-vent des protections individuelles et sont davantage sensibilisés avec des sessions d'information, alors que chez les cadres, c’est plutôt un travail sur l’espace qui est opéré.

LES CONSÉQUENCES DES NUISANCES DÉPASSENT LA FRONTIÈRE ENTRE LES SPHÈRES PROFESSIONNELLES ET PRIVÉES

DES RÉALITÉS PEU INVESTIES DANS LES ENTREPRISES

Troubles du sommeil38 %

Difficultés de

compréhension

38 %Fatigue,

lassitude, irritabilité

50 %

Des répercussions sur :

Les protections individuelles se développent mais demeurent insuffisantes.

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La gêne auditive provoquée par le bruit et les nuisances sonores sur le lieu de travail concerne une nette majorité d’actifs occupés, quel que soit le secteur ou la catégorie socioprofessionnelle. La gêne causée par le bruit et les nuisances sonores au travail ne concerne donc pas uni-quement les catégories socio-professionnelles habituelle-ment considérées comme « exposées au bruit » comme les ouvriers.Cette gêne a des répercussions sur le lieu de travail :

- sur la qualité de vie au travail,- sur les comportements,- sur la performance,- sur la santé des actifs exerçant une activité professionnelle.

Au-delà de la sphère professionnelle, les effets sont éga-lement perceptibles sur la santé au quotidien, en dehors du temps de travail.Finalement, ces constats laissent à penser que l’ampleur des effets extra-auditifs du bruit semble sous-estimée tant par les actifs occupés que par les employeurs, en dehors de secteurs dits « exposés au bruit » (construction, BTP, etc.).Pour l’association JNA, les résultats montrent la nécessité de développer l’information :- sur les impacts extra-auditifs du bruit et leurs impacts sur la santé, la performance et la qualité de vie au travail.- sur les solutions à mettre en place pour réduire la gêne liée au bruit et aux expositions sonores sur le lieu de travail.

DES CONCLUSIONSQUI INCITENT À AGIR

Le bruit s'est fortement développé dans les espaces de travail tertiaire.

L’intégration des mécanismes des effets extra-auditifs du bruit au travail est donc à la fois un enjeu majeur pour optimiser les programmes de santé et de qualité de vie au travail mais également un incontournable pour relever le défi du bien vieillir dans l’entreprise.

Les nuisances sonores au travail ont des répercussions sur la qualité de vie des actifs.

14

Yannick Durand a saisi l’occasion qui se présentait de faire de la prévention à l’école. Audiopro-thésiste AUDITION CONSEIL à Bruz depuis dix ans, il a d’abord répondu favorablement à

la demande d’une enseignante de l’école de ses enfants, qui avait besoin d’un sonomètre. « Elle voulait mesurer le bruit dans sa classe car elle trouvait qu’il y en avait beau-coup, explique-t-il. Elle a suggéré aux autres enseignants d’en faire autant afin de sensibiliser à leur tour leurs élèves. Une de ses collègues a été intéressée par l’expérience.

J’ai alors dit à celle-ci qu’avec les outils pédagogiques de l’associa-tion AuditionSolidarité.org, que je soutiens depuis huit ans, je pouvais venir expliquer le fonctionnement de l’oreille dans sa classe, et ainsi attirer l’attention des enfants sur les dangers des sons forts. Avec mon épouse et assistante, Céline, nous avons ainsi passé trois quarts d’heure avec des élèves de CE1 qui posaient beau-coup de questions. »Le couple a renouvelé cette expé-rience pédagogique dans une classe de grande section de maternelle, de manière plus brève mais tout aussi animée par la curiosité des enfants. Les retours des parents d’élèves ont également été très positifs. Yannick et Céline Durand espèrent mener

d’autres actions de prévention dans l’école de leurs enfants. Ils inter-viennent déjà dans les écoles de musique avec AuditionSolidarité.org. Le besoin est grand : « Nous consta-tons avec surprise que des enfants de CE1 ont déjà ressenti des sifflements le soir au repos ».

PRÉVENTION DANS UNE ÉCOLE À GUICHENEN ILLE-ET-VILAINE

En mai dernier, Yannick Durand, audioprothésiste AUDITION CONSEIL à Bruz, a sensibilisé des élèves du primaire et de maternelle à la santé auditive avec son épouse et assistante, Céline.

Le réseau AUDITION CONSEIL a été désigné par les consommateurs comme l’une des meilleures enseignes de son secteur pour sa qualité de service pour la troisième année consécutive. L’enquête a été réalisée auprès de 20 000 personnes par l’institut Statista pour le magazine Capital. Ces consommateurs ont noté 1 600 enseignes dans 137 secteurs d’activité. AUDITION CONSEIL fait partie des 359 élus pour l’attention portée à la clientèle, le niveau d’expertise professionnelle et l’envie de recommander l’enseigne à son entourage. Le réseau bénéficie ainsi du label Capital « Meilleures enseignes 2019 ».

AUDITION CONSEIL RÉCOMPENSÉ POUR LA 3ÈME FOIS POUR SA QUALITÉ DE SERVICE

VOUS AUSSI, DONNEZ VOTRE AVIS SUR LE SAVOIR-FAIRE ET LA QUALITÉ DE SERVICEDE VOTRE AUDIOPROTHÉSISTE AUDITION CONSEIL SUR SA PAGE WEB.

Yannick et Céline Durand interviennent dans les écoles et répondent aux questions des enfants.

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La Fondation la France s’engage s’est donné pour mission de promouvoir l’en-gagement de la société civile dans des actions innovantes, solidaires et utiles au plus grand nombre. Son concours natio-nal récompense des projets portés par des acteurs de l’économie sociale et solidaire, dans le domaine de la santé notamment. En 2018, AuditionSolidarité.org a fait par-

tie des douze lauréats choisis parmi les quarante candi-dats auditionnés sur les 177 dossiers retenus en première sélection.L’association bénéficiera d’un accompagnement digital, juridique et en ressources humaines de la fondation sur trois ans, qui lui versera 165 000 euros sur cette période. Elle pourra aussi s’appuyer sur ses réseaux d’experts et de mécénat de compétences pour développer son action, ainsi que sur le mentorat du dirigeant d’une grande entre-prise. En France, AuditionSolidarité.org a pour objectifs de recycler des appareils auditifs usagés et de développer ses missions d’appareillage et de suivi prothétique dans des villes de tailles moyenne et petite.

C’est pour l’accompagner dans ces missions que la structure nationale AUDITION CONSEIL a décidé de s’engager aux côtés d’AuditionSolidarité.org. Plusieurs audioprothésistes solidaires du réseau AUDITION CONSEIL s’investissent également au sein de l’associa-tion, en collectant des aides auditives usagées à recy-cler ou en participant aux missions d’appareillage de l’association.

Stéphane Aurozo, audioprothésiste à Châteauroux, est intervenu à Marseille les 18 et 19 septembre derniers pour l’appareillage de personnes sans domicile fixe ou bénéficiaires de l’aide médicale d’État à l’hôpital La Conception, en partenariat avec l’Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille.

Isabelle Cornuau, audioprothésiste à Orléans, a participé à une mission similaire à Paris, les 2 et 3 octobre, à l’hôpital Rothschild, en partenariat

avec l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris.

Du 8 au 16 novembre, Fabien Martin, audioprothésiste à Amiens, s'est rendu à Madagascar pour l’appareillage d’enfants défavorisés.

FIERS D’ÊTRE MÉCÈNESD’AUDITIONSOLIDARITÉ.ORG

Mécène de l’association depuis sa création, AUDITION CONSEIL se félicite qu’AuditionSolidarité.org soit lauréate du concours national 2018 de la Fondation la France s’engage, créée par François Hollande.

Cet automne, trois audioprothésistes AUDITION CONSEIL ont accompagné l’association AuditionSolidarité.org dans ses missions.

PARTENAIRE EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER