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Le devoir d’Albert Léon

Autour du cahier de léon

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Page 1: Autour du cahier de léon

Le devoir d’Albert Léon

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En 1916, en pleine guerre, à la demande de son instituteur, la classe du jeune Albert Léon est invitée à réaliser une rédaction sur la guerre. Dans ce devoir, l'écolier raconte le quotidien dans son village de la mobilisation jusqu'à la bataille de Verdun.

Au cours de l’année 2012-2013, à partir de ce document, les élèves de l’école Baudricourt dans le XIIIe arrondissement ont "mis en scène" ce devoir dans un film de 13 minutes. Ces élèves ont obtenus le prix du centenaire de la Mémoire et du civisme de la Fédération nationale André Maginot.

Ils ont également écrit les textes dont quelques-uns sont rassemblés dans ce recueil.

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Expression écrite

Lors de la bataille de Verdun, il y a eu trop de morts.

Les trous d'obus sont énormes et dans les forts, le confort et l'hygiène étaient très mauvais. Les soldats n'avaient pas beaucoup d'eau et pas d'eau courante ; ils devaient prendre des bidons de deux litres et devaient aller les remplir dehors sous la pluie des balles. Ils n'avaient pas beaucoup de nourriture ; ils avaient une boulangerie pour le pain.

La bataille de Verdun a été terrible. A cause de l'hygiène, les soldats avaient du mal à survivre dans les tranchées. Ils avaient en plus de tout ça le bruit assourdissant des balles et des obus. Ils se lavaient une fois tous les ans ou tous les mois, je ne sais plus exactement. Ils avaient très froid. Les infirmiers étaient débordés et quand les soldats avaient mal au ventre ou à la tête, ils devaient supporter cette douleur.

J'ai vu le Fort de Douaumont, un fort qui devait comporter 800 soldats, mais avec tout le mal qu'ils avaient à survivre, les soldats n'étaient plus que 300.

Et on en oublie les femmes qui fabriquaient les balles, les obus et les armes, elles travaillaient toute la journée.

Nous, au XXIème siècle, en classe, on a visité le mémorial, le fort de Douaumont, l'Ossuaire (d'ailleurs il y a eu trop de morts et donc beaucoup d'os, de crânes, de côtes, de jambes, etc.). On a vu l'une des tourelles du fort (bien sûr il n'y avait pas qu'un fort et pas qu'une tourelle). Il y a beaucoup d'os dans l'Ossuaire mais cela n'est rien par rapport à ce qu'il y a à côté.

L'armée avait besoin de véhicules pour transporter les hommes, les armes, les obus, la nourriture, donc elle a demandé l'aide des civils. Au tout début, avant que les hommes partent à la guerre, leurs femmes voulaient leur offrir une fleur, mais les hommes disaient : « Non merci, ça va, la guerre va durer un ou deux mois. » Mais ils avaient tort. Ils ne s'attendaient pas à ce que les Allemands soient mieux armés et mieux approvisionnés en nourriture. Donc la guerre n'a pas duré un ou deux mois mais 4 ans.

Matthieu

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Voyage à Verdun

On est allés à Verdun et on a vu le Mémorial : c'était super triste, on a vu un film de 20 minutes sur la 1ère guerre mondiale qui a eu lieu en 1914-1918. Il y avait des d'obus (des sortes de missiles en forme de cônes arrondis) et on nous a expliqué pourquoi on appelait les soldats les « poilus », c'est parce que, quand c'est la guerre, on n'a pas forcément le temps de se raser.

Hors de la guerre, pendant leur temps de repos, ils sculptaient la partie inférieure des obus usagés.

Ensuite, on a vu l'Ossuaire : c'est un grand bâtiment où sont entassées des tonnes d'os humains (de poilus), on l'a visité et on a réalisé combien d'hommes sont morts. Le bâtiment est de forme bizarre et sur la porte d'entrée il y avait marqué PAX (« paix » en latin).

Et puis on est allé pique-niquer : c'était super. On a mangé dans d'anciens trous d'obus. Après, le fort de Douaumont : le lieu le plus triste, tout était humide, les murs étaient pleins d'eau. On a vu les toilettes à la turque : il n'y avait aucune intimité. Et aussi la tourelle de 72 tonnes, on a visité la salle anti-feu.

En tout dernier, nous avons parcouru la galerie souterraine en petit train. Le train allait à 1 km/heure, il y avait des films, des scènes avec des mannequins en cire, des statues, c'était formidable !

Mais par contre, on n'a pas traversé la ville.

Je ne vous ai pas raconté, mais il y a eu 10 millions de morts dans cette guerre (dont 300.000 Français à Verdun).

J'ai imaginé leurs conditions de vie, ça devait être insoutenable, pas d'intimité, rien. On se rendait compte à quel point on avait de la chance d'être là alors qu'ils étaient là-bas dans le froid. En plus, personne ne leur avait rien demandé, ça devait être affreux d'être séparé de sa famille et à la place de risquer sa vie à chaque moment.

Jeanne

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L'arbre à lettres

Le soldat s'engageaSans savoir s’il survivraA la famille il promitDe ne jamais sombrer dans l'oubli.

Au moment du départ,Sur le quai de la gare,Et là, juste à ce moment-là,La tristesse l'empara.

Arrivés sur le champ de bataille,La mort fut leur première trouvaille :Au lieu de l'eau pureSans que cette découverte ne les rassureLe sang abreuvait la terre.Et dans la lumière,Une cinquantaine de mortsAvait péri pendant leurs efforts.

Après cinq jours d'un calvaire,Qui aurait pu être comparé à un enfer,Soudain arbre naquitSur cette terre sans vie :L'arbre à lettresFait du cœur de millions d'êtres.

La première lettre fut légère,Le contraire de toute cette guerre.La réponse fut chaleureuseRéchauffant le cœur de toute la Meuse.Particulièrement un soldat incertainQui se battait pour la liberté de Verdun.

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La seconde fut dramatiqueTransperçant leurs cœurs comme un pic.La famille était désolée.Mais que pouvait-elle arranger ?

Durant la troisième le soldat fut mourantMais mentit en l'écrivant,Ne voulant pas déclencher le chagrinDe ceux qu'il appelait les siens.

Une longue correspondance commençaEntre la famille et le soldat.Pendant la guerre et son poids trop lourdCette famille attendait patiemment son retour.

L'arbre grandit,Prenant plus de vie,Quand on raconte ses problèmesAux gens qu'on aime,On peut alléger certaines peines.L'arbre granditSur cette terre sans vieCar ce qui coule dans sa sèveCe sont leur voix qui s'élèvent.

Iman

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La terreur de 1914

Une première guerre mondiale,

Dans des champs de batailles,

De 1914 à 1918,

Il y avait que du bruit

Les bombes

C’était un comble

Il n'y avait pas de tombes

Il n'y avait pas d'anti-bombes

Pour les morts

Il n'y avait pas d'or

Pour rester en vie.

C’était Marie Curie,

Qui les guérissait

Qui les soignait, qui les rétablissait.

Auxane

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EN CE MOMENT

En ce moment,

Je vois la grande guerre

Allemands contre Français.

Je vois ces soldats, sur cette terre

Allemands et Français.

Après tant de travail

Ils se retrouvent au champ de bataille

Ne pensant qu'à leurs retrouvailles.

Ils ont senti l'air

De l'enfer

Ô messieurs quel calvaire!

Pétain ce grand maréchal,

Annonce cette nouvelle joviale:

«Soldats, nous avons vaincu nos rivaux!

Hissez le drapeau! »

Kéliane

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La grande guerre

Verdun a connu la guerre

Et les soldats ont beaucoup souffert

Allemands contre Français

Tous s'exécutaient.

Les soldats vivaient dans les tranchées

Ils s'appelaient les Poilus,

Avaient des armes, des casques, pour se protéger

Des gaz et des obus.

Quand ils allaient attaquer,

Ils étaient souvent blessés

Mais il y avait Marie Curie,

Qui leur faisait des radiographies.

Leur famille leur manquait,

Ils leur écrivaient

Quand il y avait un colis,

Ils partaient tous voir si

C'était pour eux.

Mais à la fin de la guerre,

Pour eux c'était fini l'enfer,

Pour eux c'était le bonheur,

Et ils ne voulaient plus de malheurs.

Salma

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A Verdun

J’ai vu…

J'ai vu le Mémorial qui expliquait la guerre et les

conditions de vie des soldats en montrant les armes, les

armures, leurs affaires personnelles, leurs habits et leurs

monnaies. Dans l'ossuaire on voyait des tombes de

soldats connus comme inconnus. Dans le fort de

Douaumont, on comprenait comment vivaient les

soldats, une tourelle de canon et les lits où l'on dormait

à deux voir même à quatre dans les lits pour deux. Dans

la citadelle on voyait aussi la vie des soldats et on

l'expliquait aussi.

J'ai imaginé…

J'ai imaginé des soldats vivant dans les tranchées avec

des corps d'autres soldats ou même d'amis morts ou

blessés qui souffraient le martyre, comme pour les

Allemands. Et la faim, la peur, et le froid à cause

desquels ils ne pouvaient pas dormir et n'essayaient

même pas de se réconforter. Et leurs femmes qui les

pleuraient chaque soir en pensant à eux et en se disant

qu'ils étaient encore vivants ; elles espéraient qu'ils

reviendraient vivants à la maison. Tandis que leurs maris

espéraient la même chose et partaient à l'assaut quand

leur chef leur demandait de partir mourir pour la

France…

Maud

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