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EDITORIALCes mois de janvier et février sont fort riches en spectacles au Théâtre et nous tenions dans ce numéro de Publics, à faire entendre la parole de deux artistes et hommes remarquables : Sébastien Lefrançois et Jean-Michel Fournereau.Ces deux mois sont les plus actifs de la saison pour les Amis du Théâtre puisque nous vous offrirons le vendredi 22 janvier la séance de Ciné-club avec Le Labyrinthe de Pan, le vendredi 5 février notre lecture autour des textes de Kateb Yacine et surtout surtout, notre grand événement de l’année autour de la chanson française « Tu vas l’dire ou tu vas l’chanter ? ». Ce sera le samedi 23 janvier de 14 h à 21 h. Ils seront 18 groupes à venir se produire sur la grande scène, se succédant pour vous offrir leur création sur ce thème de la chanson. Ils chanteront ou pas, joueront, diront, liront ou danseront. Enfants, adolescents, adultes… Ils seront plus de 150. Une juxtaposition d’âges et d’inspirations dans un joyeux puzzle. Une grande fête à laquelle vous êtes tous invités, vous, vos proches, vos amis et même vos ennemis !…

Bonne façon de célébrer l’année nouvelle que nous vous souhaitons belle et chantante.Danièle Pangrazi / présidente des Amis du Théâtre

À VOIR AUSSI

Journal des Amis du Théâtre / janvier - février 2016

L’Escampette jouera Independence le vendredi 22 janvier à 20 h 30 au Théâtre de Villeneuve sur Yonne et le samedi 23 janvier à 20 h 30 à la Halle au Grain de Toucy.

Madame la Comtesseprésentera Ernest ou comment l’oublier le samedi 20 février à 18 h à la Ferté Loupière.

L’Escamoulinjouera L’inscription ou une envie de dentelle de V. Hugo le samedi 6 février à 21 h salle des fêtes de Charny.

Les Nébuleux joueront Chez Harold le samedi 16 janvier à 20 h 30 salle des fêtes de Villefargeau.

Les Prétendants présenteront Knock le dimanche 24 janvier à 16 h au théâtre de Villeneuve sur Yonne.

LE COIN DES TROUPESDU COIN

PREMIER COUPLET14 H 15 - 15 H 30Les p'tits écoliers De Pierrot à Léo

Les quatre 13/14 On va l’danser !...

Les Keskonveu L'ADO : les sens en chanson

Les Amis du théâtre Paroles paroles

Les Rossignols de l' école « Thank you very much Monsieur Trenet »

Orgue de Barbarie

DEUXIEME COUPLET16 H - 17 H 15Les L.D. Barbaros Les chaises musicales

Théâtre de l'Escamoulin Chansons au-dessus d'un nid de coucou

Collectif-Danse Auxerre Oiseau Lyre Voyageurs en partance

Ravissande Avec légèreté

Orgue de Barbarie

TROISIEME COUPLET17 H 45 - 19 HLes Nébuleux L'amour au bistrot

Atelier-théâtre ados MJC St Pierre Le remède

La French Universalité du mouvement

Compagnie du Taltrac Libérées ! Délivrées !…

Orgue de Barbarie

QUATRIEME COUPLET19 H 30 – 20 H 45Les Prétendants et l'Atelier-Théâtre n°3 Choubidou wa

L'Atelier d'écriture de l'UTPF St Fargeau La vie en chansons

Conservatoire Danse Adultes Avec ou sans Juliette

Madame la Comtesse Salut à Marie

Mistinguett et Compagnie 1/4 d'heure en compagnie des années folles

Orgue de Barbarie

Billets gratuits distribuées aux entrées de la grande salleEntractes de 30 mnProgramme détaillé dans le Publics hors série

PROGRAMMETU VAS L’DIRE

OU TU VAS L’CHANTER ?

Les plus belles chansons françaises sont à la

fête

!

Tu vas l'dire

ou

tu vas l'chanter ?

Samedi 23 janvier 2016 de 14 h 15 à 20 h 45Théâtre d’Auxerre

Un événement des Amis du Théâtre

Entrée libre

Théâtre – Chant – Danse – Musique

Autobiographie imaginéede Kateb* Yacine (1929-1989)« Je suis né à Constantine d’une mère folle très géniale. Elle était généreuse, simple et des perles coulaient de ses lèvres. Je les ai recueillies sans savoir leur valeur. C’est elle qui m’a initié à la tradition orale et à la poésie. Après le massacre du 8 mai 1945, je l’ai vue devenir folle. Elle est la source de tout. J’ai vécu ça, et je me suis lancé tout droit dans la folie d’un amour impossible, pour une cousine déjà mariée qui avait 12 ans de plus que moi. Cette histoire va inspirer, quelques années plus tard, en 1956, mon premier roman que j’écris en français et qui est une

histoire métaphorique où quatre jeunes gens gravitent autour de « Nedjma » en quête d’un amour impossible et d’une réconciliation avec leur terre.Durant la guerre de libération, harcelé par la Direction de la surveillance du territoire, je voyage et fais des rencontres en France, en Allemagne, en Yougoslavie …et également quelques séjours à Moscou, période durant laquelle je vis de mon travail d’écrivain. C’est en rentrant du Vietnam, j’ai alors 38 ans, que j’abandonne définitivement la forme romanesque et que je me consacre au théâtre d’expression populaire que je ferai jouer en arabe dialectal. Dans le théâtre, l’important c’est l’histoire. Le théâtre c’est un outil de combat et quand on ne connaît pas son histoire, on ne peut pas savoir qui on est. La langue, c’est la transmission et le partage et quand on parle au peuple dans sa langue, il ouvre grand les oreilles.On m’a appelé le poète en trois langues. Il y avait le français - que je considérais comme un butin de guerre -, l’arabe qui est ma langue maternelle et le berbère ou plus exactement le tamazirt qui est la première langue du pays depuis les temps préhistoriques. Et Amazir’ ça veut dire lopin de terre, pays et…Homme Libre »...* Et Kateb, ça veut dire Ecrivain. »

Marino Lacour

vendredi 5 février / 18 h 30 dans le cadre des Apéros dits du vendredientrée librefoyer bar du Théâtre

AUTOUR DES TEXTES

DE KATEB

YACINEpar les Amis du Théâtre

« Cet Avare… est ambigu, très souvent drôle, forcément pop et tourné à hauteur de jeunesse (comprendre ébouriffé, noir et d’une futilité salutaire). »

LE BIEN PUBLIC

L’AVAREDe PeterLitch, d’après Molière par l’ensemble Epik Hotel

Jeudi 21 janvier / 20 h 30

Mardi 26 janvier / 20 h 30

« … surprenant mené de main de maître par deux équilibristes des gestes et des mots, spectacle bourré de vitalité et de poésie loufoque, ‘’30/40 Livingstone’’ est une comédie délirante, un duo tendre et décalé »

LE MIDI LIBRE

30 I 40 LIVINGSTONEde Sergi Lopez et Jorge Pico.

Jeudi 4 février / 20 h 30

VIVREPar la compagnie Demain il fera jour

« Spectacle mêlant ironie, amour, tristesse et liberté. Autour de ce verbe « Vivre ! » Vincent Clergironnet (comédien et auteur) a choisi d’écrire et d’échanger avec le public sur les hommes et le « masculin » d’aujourd’hui »

CULTURE BOX – FRANCE INFO TV

SÉBASTIEN LEFRANÇOIS GLACE !jeudi 14 janvier / 20 h 30 / grande sallevendredi 15 janvier / 20 h 30 / grande salle

Comment êtes-vous arrivé dans cette ferme du grand Béon ?On prospectait autour d’Auxerre et Charles Deservy de la DRAC a pensé à ce lieu. Pour le propriétaire, ce fut une lueur d’espoir totalement imprévue pour ce lieu où il ne se passait plus rien.

Et pour vous?Je me sens super bien, loin de Paris, où la vie devenait insupportable, super bien en Bourgogne, super bien dans ce « trou du cul du monde » entre Soucy et Voisines où il y a besoin de culture, où il faut redoubler d’intelligence car rien n’est acquis. C’est pas facile, mais ici, il y a un appétit pour l’événement. Et quand il se passe quelque chose, c’est important. On travaille pour ceux qui ne pensaient pas avoir besoin de théâtre. Et c’est ce défi qui est intéressant. Ce qui me sauve, c’est que Béon n’a rien d’un lieu culturel et que pour qu’il le devienne, il faut une force créatrice incroyable.

Parlez-nous de votre « désobéissance créatrice »...Le geste artistique se situe toujours dans un entre-deux, entre ce qu’on a le droit et ce qu’on n’a pas le droit de faire. Je vais vous donner un exemple : le parvis du théâtre avec ces mômes qui viennent y faire du skate alors qu’ils n’en ont pas le droit. C’est un sas personnel où, dans la désobéissance, ces mômes créent leur monde qui glisse, qui fabrique de la jouissance. Ils s’émancipent. On voit ça comme quelque chose de dangereux, qui abîme un peu les marches, alors on les vire, et ils reviennent. L’émancipation par l’art est dans cet endroit entre obéissance et désobéissance.Mon spectacle « Faites la place » met en scène les ouvriers de PSA Peugeot. On leur dit « Tu mets la portière comme ça ». S’il fait exactement ce qu’on lui dit, le mec, c’est un robot et il meurt dans dix ans. Ce qui est intéressant, c’est qu’il mette la

portière avec sa personnalité, avec son film dans sa tête, qu’il fasse la place à sa propre invention. Il est là, l’endroit de l’art.

...Et de « l’interstice entre l’usage prévu et l’usage réel »Dans « Les temps modernes », l’interstice, c’est le moment où Charlot se prend dans l’engrenage. Quand ce petit clown, personnage insignifiant fait s’écarter l’engrenage pour

l’empêcher de fonctionner, il devient un génie. C’est une façon de dire que l’usine devient son terrain de jeux, qu’il n’est pas piégé par le système. Ceux qui ont changé le monde ont joué sur cet interstice. Et c’est par le talent qu’on finit par convaincre, par bousculer la norme.

Propos recueillis par Michèle Vannini

De la Bretagne à l’Allemagne. Et retour.A onze ans, le petit Jean-Michel sait ce qu’il fera plus tard : il sera ARTISTE ! Pour cela, il travaille dur et se forme. À vingt ans, il est reçu au Conservatoire National d’Art Dramatique de Rennes, puis à l’École Nationale Supérieure d’Opéra de Mannheim.Il poursuivra sa formation auprès de prestigieux metteurs en scène, chanteurs et acteurs...

Du tragique au léger. Bel éclectisme que celui de Jean-Michel Fournereau, à la fois comédien, chanteur, metteur en scène. En Allemagne, il travaille pendant onze années pour de nombreux théâtres et festivals, la radio, la télévision.

Parallèlement, il crée en Bretagne, avec son frère Gilles (créateur lumières), la compagnie ORPHEE-Théâtre(s), qu’ils dirigent depuis plus de vingt ans. ORPHEE-Théâtre(s) défend avec conviction toutes les formes de théâtre musical. Parallèlement il enseigne au Conservatoire Supérieur de Paris et continue de chanter en Allemagne, au Tigerpalast de Francfort, entre autres. Invité régulier des Opéras de Metz et de Rennes, il met en scène et interprète de nombreux spectacles. Il est l’auteur d’une pièce de théâtre jouée au

Théâtre National de Mannheim, d’un livret d’opéra et l’adaptateur de nombreux auteurs. Il serait long et fastidieux de tout citer, car depuis vingt ans, ORPHEE-Théâtre(s) a créé, produit ou co-produit, près de 60 spectacles, mêlant toutes les disciplines : théâtre et opéra, marionnettes et vidéo, musique contemporaine et œuvres du répertoire…. Certains lui tiennent particulièrement à cœur… Je cite : pour l’Opéra de Paris L’incroyable histoire de Gianni Schinni, opéra / marionnettes d’après Puccini, Un prince en galoches, un spectacle de théâtre et poésie d’après l’œuvre de Charles le Quintrec avec Albert Delpy, ou encore TRIWAP, qui fête sa 150e représentation.

Comme interprète, il chante au Théâtre de Paris, dans une comédie musicale, Rendez-vous, avec Kad Merad et Laurent Lafitte, et plus surprenant, au Théâtre Mogador, dans Le Roi Lion alternant deux rôles opposés : Pumba le phacochère danseur de french cancan, et Scar, le lion cruel… Et tout récemment, on a pu le voir à la télé sur Arte, dans la série Au service de la France, dans le rôle d’un officier nazi fuyant vers l’Argentine. Je vous le dis : éclectique !

Nous l’attendons à Auxerre. D’abord, le 29 janvier, avec Léon

et Léonie, par l’ensemble AEDES. Puis, les 7 et 8 février, avec Berthe au grand pied, par la compagnie ORPHEE-Théâtre(s).

De Léon à BertheLéon et Léonie : Jean-Michel F o u r n e r e a u e t M a t h i e u Romano de l’ensemble AEDES se connaissent et travaillent ensemble depuis trois ans. Et ils aiment ça. Mathieu Romano a un projet. Il demande à Jean-Michel Fournereau d’en faire la mise en scène. C’est un spectacle autour de Brel. Comme il y a beaucoup de jeunes femmes talentueuses dans l’ensemble AEDES, l’idée naît de joindre une touche féminine au spectacle. Et quelle touche ! Barbara ! Ses chansons entrelacent celles de Brel dans un dialogue masculin / féminin. Et plus le projet mûrit, plus l’union Brel / Barbara semble logique : les deux artistes se sont connus et, cerise sur le gâteau, ont tourné ensemble dans un film, Franz, où ils s’appelaient respectivement… ? Léon et Léonie !

Berthe au grand pied : conte lyrique pour les petits et les grands orteils, dixit le programme du théâtre, et je me permets d’ajouter pour les petites et grandes oreilles…. D’ailleurs, les miennes y seront. Mes orteils aussi.C’est une création « complète » sur une idée originale de Mathilde Malenfant, harpiste et Léa Sarfati, chanteuse. Le livret est signé Etienne Mahieux, d’après Adenet le Roi, ménestrel et poète né en 1240. La musique est de Mathilde Malenfant d’après Adam de la Halle, trouvère, un petit jeune qui fit un tabac au XIIIème siècle.Avec Berthe, nous voyagerons entre Moyen-âge et clins d’oeil à l’époque actuelle, entre chanson de geste parodiée et rythmes d’aujourd’hui, artistes, marionnettes et créations visuelles….

Propos recueillis par Claudine Créac’h

JEAN-MICHEL FOURNEREAU

METTEUR EN SCÈNE DE

LÉON ET LÉONIE

CINÉ-CLUBvendredi 22 janvier

19 h 30 grande salle / entrée libreen lien avec le spectacle 30/40 Livingstone

de Sergi Lopez et Jorge Pico

LE LABYRINTHE DE PANFilm du réalisateur mexicainGuillermo del Toro (2006)Durée : 1 h 52. Avec : Ivana Baquero, Sergi López, Maribel Verdú, Adriana Gil…

Espagne 1944. La guerre civile est terminée. Cachés dans les montagnes, des groupes armés continuent à combattre le nouveau régime fasciste qui a décidé leur perte. La jeune Ofelia, une enfant rêveuse aimant les contes de fées, voyage avec sa mère Carmen, enceinte et de constitution fragile. Celle-ci vient rejoindre son nouveau mari, le tyrannique et sanguinaire capitaine Vidal (Sergi Lopez, impressionnant dans ce rôle).La nuit de son arrivée, Ofelia est guidée par un étrange insecte qu’elle prend pour une fée, et rencontre, au cœur d’un labyrinthe voisin de sa nouvelle maison, un faune inquiétant qui lui révèle qu’elle serait la réincarnation de la princesse Moanna du monde souterrain, égarée sur la Terre. Pour en être certain et afin qu’elle retrouve ses vrais parents, Ofelia doit réussir trois épreuves.En vrai mexicain, Guillermo del Toro sait mêler le monde des vivants et le monde des morts. La puissance du merveilleux et le pouvoir de l’imaginaire permettent une échappatoire à la douleur du quotidien. Ici, c’est Ofelia qui possède la clé ; son regard n’est pas encore perverti ; il peut voir l’invisible et aborder chaque drame avec une certaine sérénité car elle possède la foi en la magie.Après L’échine du Diable, magnifique fable fantomatique et portrait d’une Espagne déchirée par la guerre civile, Guillermo del Toro retrouve cet univers si particulier pour un de ses films les plus personnels, ode à l’imaginaire et à l’enfance, un chef d’œuvre de poésie et sans doute un des plus grands films fantastiques du cinéma moderne.

Danielle Lemître

vendredi 29 janvier / 19 h 30 / grande sallesamedi 30 janvier / 11 h / grande salle

ET DE BERTHE AU GRAND PIEDdimanche 7 février / 15 h 30 / grande salle / à partir de 7 ans