32
Sous la direction de Laurence Mathias et Simon Rochereau Françoise Boulay, Pierre Soubiale, Matthieu Giroux Concours 2019 Culture générale Prépas commerciales ECS/ECE/ECT La mémoire Tout- en-un Cours complet Analyse du thème et de ses enjeux Œuvres d’art commentées et prêtes à l’emploi Auteurs et textes clefs de la philosophie et de la littérature Méthodologie de l'épreuve Calendrier de lectures + 15 dissertations corrigées

aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

  • Upload
    others

  • View
    6

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

Sous la direction de Laurence Mathias et Simon RochereauFrançoise Boulay, Pierre Soubiale, Matthieu Giroux

Concours 2019

Culture générale Prépas commerciales ECS/ECE/ECT

La mémoireLA MÉMOIREL’ouvrage tout-en-un incontournable pour réussir l’épreuve de culture générale aux concours des classes préparatoires commerciales.

ISBN : 978-2-311-40301-5

TOUT POUR RÉUSSIR :

➔ Une présentation du thème « la mémoire » et des notions clés.

➔ Une méthodologie détaillée de la dissertation.

➔ Un calendrier de lectures pour vous guider.

➔ 15 dissertations corrigées.

➔ 1 bonne copie d’élève corrigée.

➔ Une liste de sujets pour parfaire votre entraînement.

Sous la direction de : Laurence Mathias, normalienne, agrégée de philosophie, professeur en classes préparatoires littéraires au lycée Sainte Marie (Neuilly).

Simon Rochereau, agrégé de philosophie, professeur de culture générale en classes préparatoires économique et commerciale au lycée Notre Dame du Grandchamp (Versailles), ainsi qu’en classe préparatoire littéraire (option IEP) au lycée Blanche de Castille (Le Chesnay).

Les auteurs : Françoise Boulay, ancienne élève de l’ENA, agrégée de Lettres Classiques, professeur de chaire supérieure honoraire (lycées Henri IV et Louis-Le-Grand), intervenante à Sciences Po Paris.

Pierre Soubiale, certifié, professeur de philosophie au lycée Blanche de Castille (Le Chesnay), interrogateur en classes préparatoires littéraires.

Matthieu Giroux, certifié, professeur de philosophie au lycée Sainte Marie (Neuilly), interrogateur en classes préparatoires littéraires, concepteur et animateur de formations de philosophie pour les cadres et dirigeants d’entreprise.

Tout-en-un➔ Cours complet➔ Analyse du thème et de ses enjeux➔ Œuvres d’art commentées et prêtes à l’emploi➔ Auteurs et textes clefs de la philosophie et de la littérature➔ Méthodologie de l'épreuve➔ Calendrier de lectures

+ 15 dissertations corrigées

LA M

ÉMOI

RE

Épre

uve d

e cul

ture

gén

éral

e ECS

/ECE

/ECT

• C

onco

urs 2

019

9782311403015_CV_THEME-MEMOIRE2019.indd Toutes les pages 07/05/2018 10:58

Page 2: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas
Page 3: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

La mémoire

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 1 07/05/2018 10:36

Page 4: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 2 07/05/2018 10:36

Page 5: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

La mémoire

Sous la direction de

Laurence Mathias et Simon Rochereau

Françoise BoulayPierre Soubiale Mathieu Giroux

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 3 07/05/2018 10:36

Page 6: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

ISBN 978-2-311-40301-5

La loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions stricte-ment réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consen-tement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduc-tion, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Le « photocopillage », c’est l’usage abusif et collectif de la photocopie sans autorisation des auteurs et des éditeurs. Largement répandu dans les établissements d’enseignement, le « photocopillage » menace l’avenir du livre, car il met en danger son équilibre économique. Il prive les auteurs d’une juste rémunération. En dehors de l’usage privé du copiste, toute reproduction totale ou partielle de cet ouvrage est interdite.Des photocopies payantes peuvent être réalisées avec l’accord de l’éditeur. S’adresser au Centre français d’exploitation du droit de copie  : 20 rue des Grands Augustins, F-75006 Paris. Tél. : 01 44 07 47 70

© Magnard-Vuibert – mai 2018 – 5 allée de la 2e DB, 75015 ParisSite internet : http://www.vuibert.fr

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 4 07/05/2018 10:36

Page 7: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

5

Sommaire

DU BON USAGE DE L’OUVRAGE

Partie I. Le cours

PLAN DE COURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

LE COURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Partie II. Les textes et œuvres commentés

LES TEXTES COMMENTÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

LES ŒUVRES D’ART COMMENTÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

PARTIE III. Méthode

LA DISSERTATION DE CULTURE GÉNÉRALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

Partie IV. Les sujets corrigés

10 DISSERTATIONS RÉDIGÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150

5 PLANS ARTICULÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215

COPIE D’ÉLÈVE CORRIGÉE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225

Partie V. Les outils

SUJETS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235

BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239

FILMOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245

CALENDRIER DE LECTURES ET DÉCOUVERTE DES ŒUVRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 5 07/05/2018 10:36

Page 8: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 6 07/05/2018 10:36

Page 9: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

7

Du bon usage de l’ouvrage

Vous tenez entre les mains un outil qui, bien utilisé, vous permettra de vous préparer à l’épreuve de culture générale du concours .

Cet ouvrage a pour ambition de vous aider à réfléchir par vous-même aux sujets qui vous seront proposés le jour J, fort de la maîtrise d’un cours, entraîné à la pratique de la dissertation, enrichi par la connaissance d’œuvres et de textes fondamentaux .

Il s’agit bien de vous accompagner vers trois objectifs :

�� Comprendre et assimiler la spécificité de la culture générale .

�� Maîtriser l’exercice de la dissertation de culture générale .

�� Acquérir les connaissances de culture générale sur le thème de la mémoire, ce qui vous permettra d’alimenter votre réflexion .

I. Le coursLe cours doit d’emblée vous permettre de saisir l’unité des trois objectifs .

Conformément à l’esprit de la culture générale, il intègre différents champs de savoir (philosophie et littérature notamment, mais aussi sciences humaines, arts, etc .), au service d’une réflexion unifiée . Par sa démarche philosophique, il met en œuvre un cheminement dissertatif, méthodique et rigoureux, tel que vous devez vous efforcer de le reproduire en dissertation . Il déploie également les connaissances nécessaires pour enrichir la réflexion .

Pour un bon usage du cours Efforcez-vous d’assimiler les contenus et la nature du cheminement dialec-tique .

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 7 07/05/2018 10:36

Page 10: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

La mémoire

8

II. Les textes et les œuvres commentés

« Un champ, si fertile soit-il, ne peut être productif sans culture et c’est la même chose pour l’âme . » Cicéron, Tusculanes, II, 13

Les textes et les œuvres ont plus particulièrement pour objectif d’étayer votre réflexion en disposant d’arguments solides, appuyés sur des œuvres majeures – connues ou moins connues – de la culture d’hier et d’aujourd’hui . Ils sont com-mentés afin de vous aider à saisir leurs principaux enjeux, ainsi que la place qu’ils pourraient prendre dans une argumentation .

Pour un bon usage des textes et des œuvres commentés Retenez bien les thèses des auteurs et tâchez de les intégrer dans vos disser-tations de l’année, en les mettant au service de votre réflexion .

III. La méthode de dissertation

« L’élève ne doit pas apprendre des pensées, mais apprendre à penser ; on ne doit pas le porter, mais le guider, si l’on veut qu’à l’avenir il soit capable de marcher par lui-même . » Kant, Introduction au cours du semestre d’hiver 1765-1766

La méthode doit vous permettre de bien saisir l’esprit de l’épreuve de culture générale . Elle est philosophique du point de vue de la méthode, mais intègre des références beaucoup plus larges et fait appel à tout le champ de la culture . Elle cherche en outre à expliciter les principales clés de la dissertation en tant que démarche de réflexion .

Pour un bon usage de la méthodeAssimilez les principes, osez ensuite vous lancer sans filet . Aucune méthode ne peut vous dispenser de penser par vous-même . Il faut donc vous entraîner en traitant des sujets .

IV. Les sujets corrigésLes méthodes ne sont fécondes que si elles sont appliquées . L’objet de ces cor-

rigés est donc de mettre en œuvre la méthode de dissertation afin qu’elle ne reste

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 8 07/05/2018 10:36

Page 11: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

Du bon usage de l’ouvrage

9

pas abstraite . Les corrigés permettent, en même temps, de montrer comment on peut intégrer des éléments de cours et des textes dans une argumentation .

Pour un bon usage des sujets corrigésRéfléchissez toujours au sujet par vous-même avant de regarder le corrigé . Celui-ci sera d’autant plus fécond que vous aurez accompli votre propre démarche de réflexion .

V. Les outils

« Aiguiser ses outils, n’est pas du temps perdu . » Proverbe anglais

1. Bibliographie et filmographieAfin de vous aider à enrichir votre bagage culturel, nous vous proposons des

œuvres issues de la littérature et du cinéma, de la philosophie et des sciences humaines . Nous avons choisi des œuvres accessibles, pas trop longues, et qui permettent de découvrir différentes facettes de la mémoire . Pour chaque œuvre, un bref résumé vous donne un aperçu global et vous permet ainsi un choix éclairé .

Pour un bon usage de la bibliographie et de la filmographieSi vous hésitez entre deux œuvres, suivez votre curiosité et votre désir : dans la mesure où il faut forcément sélectionner, autant se faire plaisir .

2. Calendrier de lecture et découverte des œuvresAfin de vous aider à organiser votre travail, nous vous proposons un calen-

drier réaliste (c’est-à-dire compatible avec une année chargée), de lectures et de découvertes d’œuvres artistiques .

Pour un bon usage du calendrier de lectureLaissez-vous guider ! Le calendrier tient compte des périodes de vacances (où vous avez un peu plus de temps) et de la taille des ouvrages (afin que vous ne soyez pas submergés) .

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 9 07/05/2018 10:36

Page 12: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

La mémoire

10

3. Sujets de concoursVous trouverez des sujets de concours sur lesquels exercer votre réflexion . La

liste proposée ne vise pas l’exhaustivité, mais cherche à mettre en évidence les principaux champs problématiques de la notion .

Pour un bon usage des sujetsEntraînez-vous à problématiser les sujets et cherchez comment articuler un plan avant de lire le corrigé .

Que cette année soit l’occasion de belles découvertes !

Bon courage dans votre travail .

L’équipe de rédaction de l’ouvrage

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 10 07/05/2018 10:36

Page 13: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

Partie I

Le cours

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 11 07/05/2018 10:36

Page 14: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 12 07/05/2018 10:36

Page 15: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

13

Plan de coursIntroduction

Mémoire de la mémoireDéfinitions et problématisations

1 . La définition de la mémoire 2 . La valeur de la mémoire3 . La mémoire entre oubli et ressouvenir

Enjeux

I. La mémoire comme reine des facultés et comme devoir : l’homme n’est homme que s’il se souvient

A. Plan psychologique : qu’est-ce que la mémoire ?

1. Le temps est mémoire et la mémoire est consciencea) L’aporie du temps

b) La mémoire comme triple présent

c) La mémoire comme le tout de la conscience

2. La mémoire entre corps et esprita) De la mémoire-habitude à la mémoire-souvenir

b) Une mémoire seulement neuronale ?

3. La mémoire parmi les autres facultésa) Perception, mémoire, imagination : ordre et intensité

b) L’intentionnalité spécifique de la mémoire

B. La dimension axiologique de la mémoire

1. La mémoire comme valeura) Mémoire et intelligence

b) La mémoire comme vertu éthique

c) L’humanité de la mémoire

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 13 07/05/2018 10:36

Page 16: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

14

Partie I . Le cours

2. La mémoire comme gage de gratitude a) L’oubli comme menace d’ingratitude

b) L’oubli comme rupture de la filiation

c) La gratitude ou la mémoire assumée

3. La valeur créative de la mémoire

C. La valeur de la mémoire historique

1. L’histoire, exercice de la mémoirea) L’Histoire, l’histoire et les histoires

b) Le sens infini et ouvert de l’histoire

2. La mémoire constitue l’identité collective3. Le devoir de mémoire

a) Le devoir de mémoire contre l’effacement : la lutte de l’histoire contre l’oubli

b) Le devoir de commémorer

II. Le poids de la mémoire, la force de l’oubli

A. Contre l’attachement affectif de la mémoire au passé : l’oubli

1. Le danger de se réfugier dans le souvenir2. L’oubli comme félicité

B. Plan psychologique : de la mémoire comme fardeau au droit à l’oubli

1. Le fardeau de la mémoirea) L’hypermnésie empêche la pensée

b) La vertu psychologique de l’oubli contre la mémoire souffrante

2. L’oubli comme affirmation de la viea) L’oubli contre-nature

b) L’oubli comme force

3. Le droit à l’oublia) Le droit à l’oubli judiciaire

b) Le droit à l’oubli médical

c) Le droit à l’oubli numérique

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 14 07/05/2018 10:36

Page 17: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

15

Le c

ours

Plan de cours

C. Plan historique : critique du devoir de mémoire

1. Contre une civilisation de la mémoirea) La critique de l’historicisme

b) La seule histoire légitime est au service de la vie et de la création

2. La déconstruction du devoir de mémoirea) L’instrumentalisation idéologique du devoir de mémoire

b) Faut-il en finir avec le devoir de mémoire ?

III. Conditions de fécondité de la mémoire

A. La mémoire ne doit pas être pensée comme l’autre de l’oubli : elle est oubli et retour de l’oublié

1. La mémoire est sélection et requiert l’oublia) L’attention sélective

b) La sélection de la connaissance : l’historien

2. À la recherche de la mémoire perduea) La cure ou comment se souvenir pour oublier

b) La réminiscence ou la mémoire élective

3. La mémoire s’accomplit dans le récita) La mémoire comme conduite de récit

b) L’identité narrative

c) Force et fragilité de la mémoire-récit

B. La mémoire doit être distinguée de l’histoire

1. L’histoire n’est plus la mémoire2. Un devoir d’histoire plutôt qu’un devoir de mémoire3. La fonction de l’école : histoire et mémoire ?

C. La juste place de la mémoire dans l’identité

1. Constituer et fortifier son identité par la mémoirea) Fragilité et besoin d’unité de l’identité individuelle

b) Éclatement et besoin de communauté de l’identité collective

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 15 07/05/2018 10:36

Page 18: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

16

Partie I . Le cours

2. Illusion et danger d’une identité fondée sur une mémoire sacralisée

a) Plan individuel : danger d’une identité figée sur le passé

b) Plan collectif : le mirage de l’identité nationale

3. Condition de fécondité : une mémoire ouvertea) Vers une mémoire pacifiée

b) Identité vivante plutôt qu’identité conservation

Conclusion

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 16 07/05/2018 10:36

Page 19: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

17

Le cours

Introduction

Mémoire de la mémoireRegardons deux tableaux donnant à voir la mémoire, que seulement un peu

plus d’un siècle sépare . Le premier, celui de Rossetti, intitulé Mnémosyne, met en scène une allégorie de la mémoire, sous les traits d’une Déesse, celle dont le charme fit succomber Zeus et qui donna naissance aux neuf Muses de la connais-sance et de la création . Toute puissante et transcendant la finitude humaine, la mémoire porte la lumière et triomphe de l’obscurité et du néant . Dans le second tableau, celui du peintre contemporain Anselm Kiefer, Fleurs de cendre, la mémoire est comme un champ ravagé, cimetière de la culture, parsemé de livres de plomb qui sont autant trésors enfouis que poisons . D’un côté un xixe siècle confiant dans sa tradition, dans la capacité du passé à éclairer l’avenir, de l’autre une mémoire actuelle meurtrie par les tragédies du xxe siècle et par la perversion des plus grandes cultures . Que penser de la mémoire, de sa définition, de son rôle et de sa valeur, si la représentation que nous nous en faisons est elle-même si éclatée ?

Définitions et problématisations 1 . La définition de la mémoire pose en effet d’abord problème . Dans le

Larousse, elle apparaît comme l’« activité biologique et psychique qui per-met d’emmagasiner, de conserver et de restituer des informations » et comme l’« ensemble des faits passés qui reste dans le souvenir des hommes » . Autrement dit, on voit en elle spontanément une capacité à conserver et à restituer le passé, dont le contraire est l’oubli, et qui s’exerce tant au niveau individuel que collectif . « Emmagasiner », « conserver », « rester » sont autant de verbes qui renvoient la mémoire à un stockage, à un vaste grenier des antiquités, ou encore au disque dur de nos ordinateurs . Ce dont nous faisons pourtant l’expérience lorsque nous

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 17 07/05/2018 10:36

Page 20: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

18

Partie I . Le cours

nous souvenons n’a rien à voir avec une quelconque recherche dans des lieux reculés . S’agit-il alors d’une façon assez commune de procéder par analogie spa-tiale, de désigner en termes de lieux ce qui n’en relève en aucun cas ? Il faudrait alors purifier notre représentation de la mémoire de toute approche en termes de traces pour comprendre la mémoire comme activité, comme effort, comme propriété de la conscience en tant qu’elle est capable de viser un objet, un évé-nement, une personne, comme ayant été et n’étant plus . Une mémoire comme modalité intentionnelle capable à la fois de convoquer de façon consciente un contenu et de le mettre à distance : « c’était il y a deux heures, deux ans, deux siècles… » . Elle s’imposerait de manière bien paradoxale comme une faculté tant de souvenir que d’oubli, dans le tri, la mise en ordre et l’identification des événements comme appartenant au passé . Si la mémoire s’oppose à l’oubli comme ce qui empêche de restituer le souvenir, ne le suppose-t-elle pas aussi pouvoir viser le passé comme passé ?

La mémoire est-elle corporelle, biologique ou spirituelle ? Est-elle une ou plu-sieurs, c’est-à-dire doit-on distinguer une mémoire habitude, qui serait celle du corps, d’une mémoire souvenir, toute spirituelle, une mémoire mécanique, celle du « par cœur », d’une mémoire volontaire, intentionnelle ? Ne dépendent-elles pas pourtant toutes d’un fonctionnement neuronal, sans lequel nous perdons toute capacité de souvenir, comme le montre la tragique diversité des maladies de la mémoire ? Quelle est cette articulation dans la mémoire du « biologique » et du « psychique » ?

La mémoire est-elle lutte contre l’oubli ou suppose-t-elle l’oubli ? Permet-elle de ressusciter le passé, de le faire revivre, de nous y replonger ou simplement de le viser comme tel dans le présent d’une conscience ? Est-elle la condition de toutes les autres facultés de la conscience (imagination, perception, concep-tion…) ou faculté parmi les autres ?

2 . Du problème de sa définition découle celui de sa valeur . Là encore, sponta-nément, une conviction s’impose : mieux vaut se souvenir qu’oublier . Si la mémoire est dans la mythologie une déesse et la mère de toutes les muses, c’est qu’elle est ce qui divinise l’homme, lui permet de dépasser sa finitude dont le passage du temps est la marque . Seuls ceux dont on ne se souvient pas meurent vraiment . Au contraire, le héros tel Achille est celui qui conquiert son immortalité par le récit sans fin que l’on fera de sa bravoure . Les renaissances multiples dans l’art et la poli-tique sont autant de preuves que la mémoire de la grandeur passée vient ensemen-cer le présent . Sans mémoire, pas d’identité, ni de culture, voilà l’homme ravalé à l’état d’animal . De cette valorisation de la mémoire découle l’injonction de l’exer-cer, comme un muscle que l’on entraîne et comme une vertu que l’on acquiert . L’oubli devient défaut et vice . Le devoir de mémoire, pour reconnaître la dette et s’incliner devant le passé, est l’expression récente du « Zakhor ! » (« Souviens-toi ») de la Bible, qui rythme notamment la religion juive .

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 18 07/05/2018 10:36

Page 21: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

19

Le c

ours

Le cours

Voudrions-nous cependant d’une mémoire hypertrophiée qui retiendrait tout ? Ne serait-elle pas d’abord une pathologie empêchant de vivre le présent par un envahissement du passé ? La psychanalyse nous raconte cette absence de passage, qui fait que les événements se répètent et que rien ne peut advenir . La jeunesse des peuples marqués par des tragédies : les peuples allemand, khmer, rwandais, sud-africain… ne cherchent-ils pas à s’émanciper de fautes qu’ils n’ont pas commises ? La culpabilité ne provient-elle pas d’une mémoire malade et pervertie ? Ne faut-il pas promouvoir l’oubli comme force vitale ?

3 . Définir la mémoire et l’évaluer procèdent donc d’un même mouvement : comprendre que la mémoire est à la fois faculté d’oubli et de ressouvenir, qu’elle est moins voyage dans le passé que capacité à le convoquer et à le situer comme passé (et donc en ce sens oublié) à partir d’une interrogation présente, c’est entrer dans cet étrange paradoxe qu’il faut se souvenir pour pouvoir oublier, et pardonner, pour que le passé que l’on ne peut pas changer puisse à nouveau ouvrir des promesses . La justesse et la justice de la mémoire dépendent de la capacité à s’installer dans cet équilibre précaire, sur cette ligne de crête entre deux pentes, celle de l’animalité ou de l’ingratitude, et celle de la rancune et de l’incapacité à vivre le présent .

Enjeux Interroger la mémoire, c’est pour la philosophie se situer à un croisement de

domaines :

– Celui de la science et aujourd’hui tout particulièrement des neurosciences dont le discours sur la mémoire est décisif et en même temps comme distinct par nature de celui de la philosophie . Peut-on dire que le cerveau se souvient ?

– La science est aussi, sur un autre plan, convoquée comme science de la mémoire, comme histoire . Clio n’est-elle pas la fille de Mnémosyne ?

– L’interrogation se fait morale et politique dès lors que le rapport de l’homme à son passé est structurant de son identité, déterminant pour son appartenance nationale et sujet à interprétation . Il y a alors une politique de la mémoire, comme un devoir de mémoire . On peut d’ailleurs s’aider de la méthode que Platon met en œuvre dans toute La République, celle inspirée par « la métaphore des grosses lettres », selon laquelle ce qui est écrit tout petit dans l’individu est écrit en plus gros dans la cité . Nous qui sommes toujours un peu myopes sommes ainsi invités à lire le texte de mémoire en opérant ce va-et-vient entre le niveau individuel et le niveau collectif . Enfin, si la mémoire est cette manière de scruter le passé, de s’en nourrir pour s’en émanciper, n’est-elle pas au cœur de toute création artistique, n’est-elle synonyme de culture ? L’art est interrogation sur la mémoire, œuvre et travail de mémoire .

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 19 07/05/2018 10:36

Page 22: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

20

Partie I . Le cours

C O N S E I L

Comme ici, le repérage d’une transversalité d’un sujet, c’est-à-dire le fait qu’il se déploie sur différents domaines, n’est pas un obstacle, mais une chance pour la réflexion. Il faut s’installer dans cette transversalité, en faire un élément de problématisation et non pas la fuir en choisis-sant un domaine au détriment des autres. Il faut en revanche les arti-culer entre eux et non pas les juxtaposer.

I. La mémoire comme reine des facultés et comme devoir : l’homme n’est homme que s’il se souvient

La thèse peut sembler radicale, ou plutôt énoncer une n-ième caractérisation de l’homme, pour cela même sujette à caution : l’homme n’est homme que parce qu’il pense, l’homme n’est homme que parce qu’il rit, ou imagine, ou parce qu’il a des mains… Pourtant tous ces efforts pour isoler le propre de l’homme ne sup-posent-ils pas la mémoire ? La preuve en est que la personne sénile, celle qui perd la mémoire, perd avec la mémoire tout ce qui définit son identité et son autono-mie, sa faculté de penser, d’exister en première personne . La mémoire n’est pas une faculté parmi les autres, mais la condition de possibilité de toutes les autres ; à ce titre, elle n’est pas une chose, mais l’activité même de la conscience, qu’il faut exercer, comme une puissance que l’on actualise et comme une vertu que l’on acquiert .

A. Plan psychologique : qu’est-ce que la mémoire ?Contrairement aux nombreuses métaphores spatiales qui nous font pen-

ser la mémoire en termes de conservation, de stockage, de traces, de vestiges, la mémoire relève d’une activité psychique, seule capable de rendre compte de l’expérience du souvenir . Elle ne doit pas cependant apparaître comme une faculté uniforme, mais comme une architecture complexe de fonctions, qui s’échelonnent sur un large spectre allant de la mémoire-habitude, toute corpo-relle, à la mémoire-souvenir, seule capable de reconnaître le passé comme tel . Le fonctionnement biologique du cerveau la conditionne, mais ne rend pas compte de sa visée intentionnelle, distincte des autres facultés de perception ou d’ima-gination .

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 20 07/05/2018 10:36

Page 23: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

21

Le c

ours

Le cours

1. Le temps est mémoire et la mémoire est conscience

a) L’aporie du tempsPour comprendre la mémoire, il faut rappeler la radicalité de l’aporie du

temps . La mémoire la redouble et l’éclaire dans le même mouvement . Le temps est-il matériel ou spirituel, temps du monde ou temps de la conscience, « matière ou mémoire » pour reprendre les termes de Bergson dans le titre d’une de ses œuvres ? Il y a une évidence du temps et une impossibilité de déterminer son être . « Qu’est-ce donc que le temps ? » demande Augustin dans Les Confessions, au livre XI, chapitre xv . « Si personne ne me le demande, je le sais, mais que je veuille l’expliquer à quelqu’un qui m’interroge, je ne le sais plus. » L’expérience du temps est ainsi une des plus banales et évidentes, nous ne cessons de parler de durées, de jours, d’années… et pourtant le temps vécu par l’homme sous la forme du passé, du présent et du futur n’a pas d’être : soit il n’est plus, soit il est, de telle sorte qu’il disparaît instantanément, soit il n’est pas encore . Prenons bien la mesure, pour sonder l’aporie de la mémoire, du non-être du passé . Dire que le passé n’est plus, c’est prendre conscience que rien n’est « du passé » : un monument, une photo, un document ne sont que des choses présentes et ne deviennent des « témoins » du passé que par le récit que l’on fait à propos d’eux . Imaginons un touriste complètement ignare qui voit au bout de l’avenue des Champs-Élysées un étrange bâtiment avec un trou au milieu . Il faudra lui expliquer qu’il s’agit d’un arc de triomphe, le nommer et lui raconter l’inscription de ce monument dans l’histoire, la célébration des victoires de Napoléon qu’il incarne, et la longue tradition des empereurs romains dans laquelle ce dernier voulait s’inscrire pour rendre leur gloire comparable . Nulle trace n’est une trace s’il n’y a pas l’activité d’une mémoire non physique mais psychique .

b) La mémoire comme triple présentS’appuyant constamment sur la radicalité de l’aporie et sur l’évidence de l’ex-

périence du temps, Augustin propose alors une première réponse : celle des trois présents . Le passé n’existe plus, mais existe le présent du passé, la mémoire . Le présent comme instant présent est si éphémère qu’il ne peut être, mais existe le présent du présent . Le futur n’existe pas encore, mais existe sous la forme du présent du futur, du projet, de l’imagination . Il faut comprendre le changement de perspective qui s’opère alors : le temps n’est pas une chose extérieure à l’homme, mais n’existe que par la conscience que l’homme en prend. Le passé n’existe que si nous nous en souvenons. Ici s’enracine une des premières rai-sons du devoir de mémoire : ce que l’homme ne reconvoque pas dans un présent retourne dans un néant identique à ce qui n’a jamais été . Autre conséquence : ce rapport au passé qu’est la mémoire se fait toujours à partir d’un présent . Il est toujours une certaine attention du présent, concentration du présent qui

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 21 07/05/2018 10:36

Page 24: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

22

Partie I . Le cours

convoque des événements du passé . Ce point est décisif pour comprendre l’his-toire comme « dialogue du présent et du passé, dans lequel le présent prend et garde l’initiative » . (R . Aron, Dimensions de la conscience historique) .

c) La mémoire comme le tout de la conscienceLa difficulté n’est pas encore épuisée . Augustin redouble le questionnement

(chapitres xxvi à xxviii, livre XI des Confessions) : comment se fait-il que le temps ait une extension, une durée ? Comment se fait-il que nous puissions mesurer le temps, que la mémoire puisse parler d’heures, de jours, d’années pour éva-luer l’ancienneté d’un souvenir ? Penser une extension du temps, n’est-ce pas le réduire à de l’espace, alors même que le temps n’est pas de l’espace ? Nous avons déjà plusieurs fois signalé cette propension à parler de la mémoire en termes spatiaux, alors que rien dans l’espace n’est passé, tout est coprésent (voir plus haut l’exemple de l’arc de triomphe) . Pourtant il y a une évidence de ces repères temporels sur lesquels s’organisent les calendriers, l’histoire, la vie sociale… Augustin résout l’aporie par la thèse de la « distension de l’âme » expliquée à partir de l’exemple du chant .

« Je veux chanter un air que je connais : avant de commencer, mon attente se porte sur l’air pris dans son ensemble. Lorsque j’ai commencé, tout ce que j’en aurai prononcé se perdra dans le passé vient charger ma mémoire. L’activité de ma pensée se partage en mémoire par rapport à ce que j’ai dit et en attente par rapport à ce que je vais dire. Cependant, c’est un acte présent d’attention qui fait passer ce qui était futur à l’état de temps écoulé. Plus se prolonge cette opération, plus l’attente est abrégée et plus la mémoire s’accroît, jusqu’au moment où l’attente est complètement épuisée, l’acte étant terminé et passé tout entier dans la mémoire. Et ce qui a lieu pour l’air pris dans son ensemble a lieu pour chacune de ses parties, pour chacune de ses syllabes, et aussi pour un autre acte plus étendu dont cet air n’est peut-être qu’une petite partie. Il en est de même de la vie entière de l’homme, dont les actions humaines sont autant de parties, et enfin de la suite des générations humaines, dont chaque existence n’est qu’une partie. »

L’extension du temps, représentée de façon exemplaire par l’expérience de la musique – qui est l’art du temps, du rythme, de la durée –, consiste en la capa-cité de l’âme, c’est-à-dire de la conscience, à tendre son attention dans trois « directions » à la fois : ce qui va être chanté, ce qui est chanté, ce qui a été chanté . Cette « distension de l’âme » est le temps vécu . Autrement dit, il n’y a d’attention à un événement, de présence au monde que par ce que l’on appelle aujourd’hui la mémoire immédiate, celle qui fait que l’on se souvient du début de la phrase ou du cours pour en comprendre la suite . C’est elle que perd pré-cisément la personne sénile, qui ne se souvient plus de ce qui vient d’être dit,

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 22 07/05/2018 10:36

Page 25: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

23

Le c

ours

Le cours

mais peut par contre replonger dans un passé lointain comme si elle redevenait petite . La conscience est cette attention, cette synthèse temporelle, elle est donc mémoire, même lorsqu’elle s’oriente vers l’actuel ou le futur . Là encore le changement de perspective est radical : la présence du présent n’est pas celle de l’instant, mais celle d’une attention, d’une concentration, comme lorsque l’on s’efforce d’être présent à quelqu’un ou à quelque chose et que l’on sait bien qu’il ne suffit pas d’être physiquement présent pour l’être effectivement . Réci-proquement, la mémoire ne peut plus être comprise comme résurrection du passé, comme retour dans le passé comme si nous empruntions une machine à remonter le temps . Contrairement à la technique du flash-back au cinéma, nous ne réinvestissons pas le passé dans le passé, mais le reconvoquons de manière uniquement spirituelle par l’attention, la concentration, la synthèse, effectuées par notre conscience, entre le présent et les événements révolus .

La mémoire est bien, en ce sens, condition de possibilité des autres facultés et de la pensée, mais aussi existence même du temps humain . Elle s’exerce dans et par la conscience et n’a rien de corporel .

La mémoire n’est pas une chose, une trace, mais une activité, une tâche, un travail de la conscience . Il faut à ce titre toujours interroger les métaphores spatiales par lesquelles nous l’évoquons .

2. La mémoire entre corps et esprit

Pourtant n’est-ce pas, d’une part, réduire étrangement la diversité de ses formes et, d’autre part, ignorer la dépendance de cet exercice à l’organisation biologique du corps et au fonctionnement du cerveau, que de penser ainsi la mémoire comme purement spirituelle ?

a) De la mémoire-habitude à la mémoire-souvenirLa diversité des pathologies de la mémoire invite, entre autres expériences, à

constater que la mémoire est plurielle et non uniforme . On peut, lors d’un acci-dent vasculaire cérébral, avoir tout à réapprendre – à marcher, à manger, à par-ler . On constate aussi que des êtres non doués de conscience réflexive, comme les animaux ou les tout petits enfants, sont évidemment capables d’apprentis-sage . Un chien ou un cheval peuvent retrouver le chemin vers leur habitat, alors même qu’ils s’en sont fortement éloignés . S’en souviennent-ils pour autant ? On peut alors distinguer deux extrêmes d’une échelle de la mémoire . Du côté le plus matériel, le plus instinctif, le plus corporel, la mémoire-habitude . Elle passe par des mécanismes cérébraux et procède d’une conduite répétée, au cours de laquelle les mêmes stimuli provoquent les mêmes réactions . C’est une mémoire

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 23 07/05/2018 10:36

Page 26: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

24

Partie I . Le cours

faite corps, une mémoire par le corps, qui repose sur l’habitude et le dressage. À l’autre extrême se trouve la mémoire-souvenir qui passe par la pensée, néces-site une orientation active de la conscience, par exemple dans la conduite du récit qui va organiser le souvenir dans la forme d’une intrigue . Cette mémoire-là n’est pas assimilable du tout à un apprentissage, puisque les événements de nos vies ne sont jamais répétés et le seraient-ils, on s’en souviendrait alors comme d’une seconde ou une troisième fois comme lorsque l’on relit un livre .

C’est Bergson qui établit le plus nettement cette distinction dans Matière et Mémoire (voir texte commenté), avec une différence de nature et non pas seule-ment de degré entre ces deux formes, la seconde, la mémoire-souvenir, étant la seule « mémoire vraie » .

« Il y a, disions-nous, deux mémoires profondément distinctes : l’une, fixée dans l’organisme, n’est point autre chose que l’ensemble des mécanismes intelligemment montés qui assurent une réplique convenable aux diverses interpellations possibles. Elle fait que nous nous adaptons à la situation présente, et que les actions subies par nous se prolongent d’elles-mêmes en réactions tantôt accomplies tantôt simplement naissantes, mais toujours plus ou moins appropriées. Habitude plutôt que mémoire, elle joue notre expérience passée, mais n’en évoque pas l’image. L’autre est la mémoire vraie. Coextensive à la conscience, elle retient et aligne à la suite les uns des autres tous nos états au fur et à mesure qu’ils se produisent, laissant à chaque fait sa place et par conséquent lui marquant sa date, se mouvant bien réellement dans le passé définitif, et non pas, comme la première, dans un présent qui recommence sans cesse. »

La mémoire-habitude n’est pas vraiment mémoire, puisqu’elle n’est que dans le présent, dans un présent sans « profondeur » ou « épaisseur » temporelle . Seule la conduite du souvenir « coextensive à la conscience », c’est-à-dire équi-valente à la conscience comme nous l’avons vu plus haut, nous plonge dans la durée . Comme fonctionne-t-elle alors cette mémoire-souvenir ? Comment peut-elle à la fois retenir le passé et le « mettre à distance », puisque quand je lis un livre pour la seconde fois, je dois l’identifier comme seconde fois ? L’hypothèse de Bergson consiste à penser que notre vie est à chaque instant perception et souvenir, le souvenir double constamment la perception, et nous pouvons, au gré des sollicitations du présent, le reconvoquer pour l’éclairer . C’est ce qu’exprime la fameuse métaphore du cône (encore une représentation spatiale !) qui permet d’articuler mémoire habitude et mémoire-souvenir .

« Si je représente par un cône SAB la totalité des souvenirs accumulés dans ma mémoire, la base AB, assise dans le passé, demeure immobile, tandis que le sommet S, qui figure à tout moment mon présent, avance sans cesse, et sans cesse aussi touche le plan mobile P de ma représentation actuelle de

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 24 07/05/2018 10:36

Page 27: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

25

Le c

ours

Le cours

l’univers. En S se concentre l’image du corps ; et, faisant partie du plan P, cette image se borne à recevoir et à rendre les actions émanées de toutes les images dont le plan se compose. » Bergson, Matière et Mémoire .

Il existe une différence de nature et non de degré entre la mémoire du corps et la mémoire de l’esprit, qui est la seule véritable . Pourtant on peut passer de l’une à l’autre, ce qui explique le rôle clé de l’habitude dans les appren-tissages, et dans la morale, ce qui était d’abord conscient et voulu devenant automatique et libérant la conscience pour d’autres tâches .

b) Une mémoire seulement neuronale ?Si la mémoire souvenir n’est pas une mémoire du corps, est-elle pour autant

dépendante du fonctionnement de ce dernier ? La mémoire ne dépend-elle pas du fonctionnement mécanique du cerveau ? C’est une question immense, considérablement renouvelée par les neurosciences, du fait notamment de l’imagerie cérébrale . Ces connaissances renouvelées permettent de mieux com-prendre, en dépit de l’immensité de ce qui reste à découvrir sur le cerveau, la dépendance de l’exercice conscient de la mémoire à l’égard du bon fonction-nement neurologique du cerveau . Nul ne peut le contester et les différents accidents médicaux de la mémoire rappellent tragiquement cette dépendance . La mémoire, comme l’homme, n’est pas « un empire dans un empire », et nous devons éviter l’illusion, comme nous le rappelle Spinoza dans l’Éthique, qui consiste à « ignorer les causes qui nous déterminent », en raison d’une conscience qui se prend pour une cause alors qu’elle est un effet . Dans la nouvelle Sou-venir à vendre de Philip K . Dick, adaptée au cinéma dans le film Total Recall, la science-fiction explore cette dépendance neurologique de la mémoire : Douglas Quaid est un fonctionnaire à la vie tranquille qui rêve d’aller sur Mars . Comme son salaire ne le lui permet pas, il décide de s’offrir une « implantation » : le sou-venir d’un voyage sur Mars . Sauf que l’opération tourne mal et que, à partir de là, sa vie change . On le prend pour un agent secret, il est traqué de toute part… La nouvelle repose sur la mise en abyme du mélange de la réalité et de la fiction, Quaid comme le lecteur, ne pouvant plus démêler ce qui a été artificiellement introduit comme un faux souvenir de ce qu’il est réellement .

L’hypothèse sous-jacente reste pourtant discutable : si le cerveau est bien la condition de possibilité de la mémoire, peut-on passer du discours de la science, de son mode d’explication de la matière, des outils comme les implants, à l’expé-rience phénoménologique de la mémoire, aux contenus conscients de mémoire, de la mémoire-objet à la mémoire-sujet ?

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 25 07/05/2018 10:36

Page 28: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas
Page 29: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

253

Table des matières

DU BON USAGE DE L’OUVRAGE

I . Le cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7II . Les textes et les œuvres commentés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8III . La méthode de dissertation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8IV . Les sujets corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8V . Les outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Partie I. Le cours

PLAN DE COURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

LE COURS

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17I . La mémoire comme reine des facultés et comme devoir : l’homme n’est homme

que s’il se souvient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20II . Le poids de la mémoire, la force de l’oubli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43III . Conditions de fécondité de la mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

Partie II. Les textes et œuvres commentés

LES TEXTES COMMENTÉS

TEXTE 1 – Platon : l’écriture comme remède aux défaillances de la mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . 89TEXTE 2 – Friedrich Nietzsche : l’oubli comme force vitale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92TEXTE 3 – John Locke : la mémoire, constitutive de l’identité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95TEXTE 4 – Charles Baudelaire : la mémoire sublimant le passé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97TEXTE 5 – Henri Bergson : mémoire habitude et mémoire souvenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99TEXTE 6 – Marguerite Yourcenar : les Mémoires comme archéologie de la mémoire . . . . . . . . . . . 102TEXTE 7 – Paul Ricœur : du bon usage des blessures de mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104TEXTE 8 – Danièle Sallenave : les temps de la mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107TEXTE 9 – Edmund Burke : sauver la mémoire plutôt que faire table rase du passé . . . . . . . . . . 109TEXTE 10 – Italo Calvino : la mémoire des classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 253 07/05/2018 10:36

Page 30: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

La mémoire

254

LES ŒUVRES D’ART COMMENTÉES

1 . Dante Gabriel Rossetti, Mnémosyne, 1876-1881, Delaware Art Museum, Wilmington, Delaware . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

2 . John Stanhope, Les Eaux du Léthé près des Champs-Élysées, 1880 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1173 . Salvador Dali, La Persistance de la mémoire, 1931, Museum of Modern Art,

New York . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1184 . Bill Viola, The Greeting, 1995, Whitney Museum of American Art, New York . . . . . . . . . . . . . . 1195 . Otto Dix, Les Joueurs de skat, 1920, Neue Nationalgalerie, Berlin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1206 . Anselm Kiefer, Pour Paul Celan : Fleur de cendre, 2006, collection privée . . . . . . . . . . . . . . . . . 1217 . René Magritte, La Mémoire, 1948, collection privée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1228 . Hubert Robert, Vue imaginaire de la grande galerie du Louvre en ruines,

1796, Musée du Louvre, Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1239 . Diego Vélasquez, Les Ménines, 1656, Musée du Prado, Madrid/Pablo Picasso,

Ménines, 1957, Musée Picasso, Barcelone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12410 . Pieter Claesz, Vanité avec violon et bille de verre, 1628,

Musée national allemand de Nuremberg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

PARTIE III. Méthode

LA DISSERTATION DE CULTURE GÉNÉRALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

I . L’esprit de l’épreuve : articuler pensée personnelle et culture générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129II . Travail préparatoire : 1 h 15 sur 4 h . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133III . Rédaction : 2 h 45 sur 4 h . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

Partie IV. Les sujets corrigés

10 DISSERTATIONS RÉDIGÉES

Mémoire et identité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150Y a-t-il une vertu de l’oubli ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161Perdre la mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169Du passé faisons table rase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175Le passé n’existe-t-il que dans notre pensée ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181Faut-il des lois mémorielles ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188Commémorer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195Faut-il en finir avec le devoir de mémoire ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203Le pardon requiert-il l’oubli ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209

5 PLANS ARTICULÉS

Mémoire et oubli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215Les remords . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217La mémoire est-elle l’affaire de l’État ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219La mémoire est-elle un réservoir ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221Peut-on vivre sans mémoire ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 254 07/05/2018 10:36

Page 31: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

Table des matières

255

COPIE D’ÉLÈVE CORRIGÉE

Le fardeau de la mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225

Partie V. Les outils

SUJETS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235

BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239

Philosophie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239Littérature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240Poésie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243Sciences humaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243Chanson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243

FILMOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245

Fictions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245Documentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247

CALENDRIER DE LECTURES ET DÉCOUVERTE DES ŒUVRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249

9782311403015_CultureGen_PrepasCom_001-256.indd 255 07/05/2018 10:36

Page 32: aux concours des classes préparatoires LA MÉMOIRE Prépas

Sous la direction de Laurence Mathias et Simon RochereauFrançoise Boulay, Pierre Soubiale, Matthieu Giroux

Concours 2019

Culture générale Prépas commerciales ECS/ECE/ECT

La mémoireLA MÉMOIREL’ouvrage tout-en-un incontournable pour réussir l’épreuve de culture générale aux concours des classes préparatoires commerciales.

ISBN : 978-2-311-40301-5

TOUT POUR RÉUSSIR :

➔ Une présentation du thème « la mémoire » et des notions clés.

➔ Une méthodologie détaillée de la dissertation.

➔ Un calendrier de lectures pour vous guider.

➔ 15 dissertations corrigées.

➔ 1 bonne copie d’élève corrigée.

➔ Une liste de sujets pour parfaire votre entraînement.

Sous la direction de : Laurence Mathias, normalienne, agrégée de philosophie, professeur en classes préparatoires littéraires au lycée Sainte Marie (Neuilly).

Simon Rochereau, agrégé de philosophie, professeur de culture générale en classes préparatoires économique et commerciale au lycée Notre Dame du Grandchamp (Versailles), ainsi qu’en classe préparatoire littéraire (option IEP) au lycée Blanche de Castille (Le Chesnay).

Les auteurs : Françoise Boulay, ancienne élève de l’ENA, agrégée de Lettres Classiques, professeur de chaire supérieure honoraire (lycées Henri IV et Louis-Le-Grand), intervenante à Sciences Po Paris.

Pierre Soubiale, certifié, professeur de philosophie au lycée Blanche de Castille (Le Chesnay), interrogateur en classes préparatoires littéraires.

Matthieu Giroux, certifié, professeur de philosophie au lycée Sainte Marie (Neuilly), interrogateur en classes préparatoires littéraires, concepteur et animateur de formations de philosophie pour les cadres et dirigeants d’entreprise.

Tout-en-un➔ Cours complet➔ Analyse du thème et de ses enjeux➔ Œuvres d’art commentées et prêtes à l’emploi➔ Auteurs et textes clefs de la philosophie et de la littérature➔ Méthodologie de l'épreuve➔ Calendrier de lectures

+ 15 dissertations corrigées

LA M

ÉMOI

RE

Épre

uve d

e cul

ture

gén

éral

e ECS

/ECE

/ECT

• C

onco

urs 2

019

9782311403015_CV_THEME-MEMOIRE2019.indd Toutes les pages 07/05/2018 10:58