AUX ORIGINES DE LA PERCEPTION DU PAYSAGE

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    Nouveaux Savoirs Nouveaux Programmes

    AUX ORIGINES DE LA PERCEPTION DU PAYSAGE1

    Jean-Robert PITTE

    Prsident de lUniversit de Paris IV-Sorbonne

    Les considrations qui suivent tentent de prsenter le cadre gographiquedu rassemblement intellectuel et spirituel quest la Rpublique des Lettres2,ou plus exactement le contexte de sa relation lenvironnement. Pour lapremire fois depuis lAntiquit, llite cultive de lEurope porte un regardconscient sur le monde qui lentoure. Elle cesse de faire corps avec lui etchoisit de lobserver, le peindre, le nommer, le chanter, porter sur lui un

    jugement esthtique. Il faut voir dans cette rvolution du paysagelexpression dune lacisation de lunivers mental de ces esprits distingus.La foi et la raison que Saint Thomas dAquin a tent de rconcilier au XIII esicle divergent de plus en plus. Le mouvement affecte aussi la sphreconomique ; le changement dattitude vis--vis de largent est parallle celui qui concerne lenvironnement ; cest pour cela que les villesmarchandes dItalie ou dEurope du nord jouent un rle essentiel danslmergence de la conscience paysagre qui se mue rapidement en vritablefascination.

    Antcdents grco-romains et chinois, amnsie du Moyen geoccidental

    Tous les tres humains ont videmment toujours regard leurenvironnement et, ce faisant, prouv des motions. Lhomme de Cro-Magnon devait apprcier la beaut de la valle de la Vzre mergeant de labrume au petit matin, en sortant de son abri-sous-roche et stirant aprs unenuit froide passe sous une peau de bte. Mme sil navait pas de mots pourdire son plaisir, il devait prouver le sentiment profond de faire corps avecson environnement, den tre une partie indissociable. Ce fut sans doute un

    1. Cet article reprend le texte dune communication au colloque sur Les dbuts de la Rpublique desLettres , organis par Marc FUMAROLI au collge de France.2. La Rpublique des Lettres est une reprsentation que les gens de Lettres avaient deux-mmes auXVIe, XVIIe, XVIIIe sicles, savoir une organisation collective dindividus qui transcende les frontirespolitiques et linguistiques en mme temps quelle fdre les savoirs dans une communaut dvidence .(Dfinition de Thierry Belleguic et Eric van der Schueren du Cercle dtude sur la Rpublique des

    Lettres, universit de Laval) [NdR]

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    frisson de cet ordre, mais dune intensit extrme (il en mourut 120 ans !)et dj distanci, quprouva Mose en contemplant, depuis le mont Nbo, laTerre Promise tant rve tout au long de lExode. Comme on peut le liredans le Deutronome (34), cest Dieu qui lui montre tout le pays ,ajoutant : Je te lai fait voir de tes yeux, mais tu ny passeras pas.

    Les grandes civilisations de lAntiquit ont, chacune leur manire,aiguis le regard humain en lui apprenant regarder lenvironnement,linvitant privilgier certains lieux plutt que dautres, organiser lespacepour quil soit, non seulement plus agrable vivre, mais aussi voir. Cesttout particulirement vrai de la Grce et de Rome qui ont tabli le regarddistanci par rapport au paysage. On trouve chez plusieurs auteurs (Strabon,Pausanias) mention dascensions de montagnes en vue de la contemplationou de constructions de villas au sommet dminences do le regardembrasse un vaste panorama (D. Dumas-Acolat, 2001, p. 206-211). Pline leJeune (Ep., V, 6, 13, cit par D. Dumas-Acolat, 2001, p. 210) sexclame :

    Magnam capies uoluptatem, si hunc regionis situm ex monte prospexeris.Neque enim terras tibi, sed formam aliquam ad eximiam pulchritudinem

    pictam uieberis cernere, ce que Delphine Dumas-Acolat traduit ainsi : Vous aurez le plus vif plaisir contempler lensemble du pays depuis lamontagne, car ce que vous verrez ne vous semblera pas une campagne, maisbien un tableau de paysage dune grande beaut . Hadrien se plat gravirlEtna pour contempler, de son sommet, le lever du soleil. Par ailleurs,lurbanisme, larchitecture et la peinture romaines rvlent un souci constantde rechercher des points de vue agrables sur la mer, les montagnes, lescampagnes ou les villes.

    La Chine dcouvre lesthtique paysagre au cours de la dynastie Han(206 av. J.-C.-220 apr. J.-C.), puis transmet son got lensemble de lAsiesinise (A. Berque, 1995). En chinois, comme dans plusieurs langues

    orientales, lun des principaux vocables utiliss pour dsigner le paysage estshanshui, ce qui veut dire littralement montagne-eau, mais aussi le tableaureprsentant ces deux lments. On retrouve dailleurs ces deux motifsdclins linfini dans toute la peinture paysagre dExtrme-Orient. PourAugustin Berque (1989, 1995), leshanshui implique une fusion cosmique delHomme et de lunivers. Cet idal est mettre en relation avec les antiquesreligions de cette aire culturelle (taosme, shintosme, chamanisme) et avecla gomancie qui constituent toujours les fondements, la fois discrets etefficaces, des civilisations extrme-orientales.

    La perte de confiance de lOccident, conscutive la chute de lEmpireromain, lirruption des mythologies barbares et, peut-tre, la christianisation,

    enterrent pour longtemps la vision distancie du paysage. Le Moyen genaccorde que peu dintrt au regard qui porte au loin, au grand ocan,

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    lascension des montagnes. Baignes de la nostalgie du Paradis Terrestre, lessocits mdivales vivent immerges dans leur environnement. Alain Rogerparle de ccit mdivale (1997). Si beaucoup de villes sont perches etcirculaires, cest la fois pour faciliter leur dfense, ressembler laJrusalem cleste de lcriture et se rapprocher de Dieu. Les tours descathdrales ne sont pas l pour tre gravies, mais pour porter au loin le son

    des cloches qui appellent la prire. Les jardins mdivaux, enserrs demurs, sont des espaces dintimit o lon peut apprivoiser les plantes simpleset les curs aims. Le ciel ny est visible quen renversant la tte, commesil tait sacrilge de le mettre en scne ou de donner voir lhorizon. Il nya au fond que peu de diffrence avec la conception chinoise dushanshui quiprivilgie, elle aussi, le regard se dirigeant du bas vers le haut, ce quicaractrise, par exemple, lart japonais du paysage captur (shakkei).

    La redcouverte du paysage dans lEurope du XIVe sicle

    Pour Augustin Berque (1995), cinq critres sont ncessaires pour que lon

    puisse parler de conception ou de conscience paysagre : un ou plusieursmots pour dsigner le paysage, une littrature dcrivant et chantant celui-ci,des reprsentations picturales le figurant, des jardins traduisant une visionesthtique des rgnes minral, vgtal et animal, des traits du paysage et desa reprsentation. On pourrait en ajouter un sixime : des efforts accomplispour frquenter des lieux ou les amnager de manire favoriser le plaisirdes yeux en leur offrant un panorama aussi vaste et complexe que possible,quil soit sauvage, rural ou urbain. Le Moyen ge occidental nillustre quunseul critre : celui de lart des jardins.

    La description par Ptrarque de lascension du Ventoux en 1336 asouvent t considre comme lacte fondateur du regard distanci port sur

    le paysage en Europe. En ralit, ce clbre texte est une mditation sur ladestine humaine et sur le divin. Lespace peru ny est quun prtexte.Alors quil sjourne en Avignon, Ptrarque dcide de gravir en compagniede son frre la haute montagne pastorale qui domine le Comtat. Il en rvedepuis des annes et relit, la veille, le clbre texte de Tite-Live dcrivantlascension du mont Hmus, en Thessalie, par Philippe de Macdoine quicroit entrevoir du sommet lAdriatique et la Mer Noire ! Dans le milieu decour quil frquente, personne na jamais tent une aussi folle exprience. Lamontagne nest gure frquente que par des troupeaux et leurs bergers.Lun dentre eux tente, dailleurs, de dcourager Ptrarque de tenter une telleaventure. Pourtant, il commence son ascension, souffre, cherche un sentierplat quil ne trouve pas, peste contre la pente : La nature ne cde pas la

    volont humaine . Parvenu, enfin au sommet, il prouve un sentiment defiert : Au dbut, surpris par cet air trangement lger et par ce spectacle

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    grandiose, je suis rest comme frapp de stupeur. Je regarde derrire moi :les nuages sont sous mes pieds, et je commence croire la ralit delAthos et de lOlympe. Il semble prfigurer le regard du peintreromantique Caspar David Friedrich. Pourtant, son regard est attir par lacrte des Alpes et, aussitt, retombe sa superbe : Jai pleur ce ciel dItalieque voyait mon me et que cherchaient mes yeux, et un dsir violent me

    brla de revoir mon ami et ma patrie . Sinsinuent alors dans sa pense desphrases de saint Augustin sur la vanit des choses terrestres. Il se trouvequil a emport dans sa poche un exemplaire des Confessions, surprenantbagage pour un alpiniste.

    Je louvre pour lire ce qui me tombera sous les yeux : la page que jerencontrerai ne peut tre que pieuse et dvote. Ctait le livre X. Mon frre,qui attendait que sorte de ma bouche une parole dAugustin tait tout oue.Je le prends avec Dieu tmoin que ds que je fixai mes yeux, je lus : Etles hommes vont admirer les cimes des monts, les vagues de la mer, le vastecours des fleuves, le circuit de lOcan et le mouvement des astres et ilssoublient eux-mmes . Je restai interdit, je le confesse ; et, aprs avoir pri

    mon frre qui voulait que je poursuive ma lecture de ne pas me dranger, jefermai le livre, furieux de ladmiration que jprouvais encore pour leschoses terrestres quand jaurais d depuis longtemps, apprendre, desphilosophes paens eux-mmes, quil nest rien dadmirable en dehors delme, quil nest rien de grand en regard de sa grandeur. Ds lors, sonregard devient intrieur et il prie son frre de ne plus lui adresser la parole.

    En 1366, dans son De Remediis Utriusque Fortunae, Ptrarque na paschang de point de vue et se mfie de lillusion de la peinture, comme entmoigne ce dialogue entre la Joie et la Raison.

    Joie. Jai la plus grande admiration pour les tableaux.Raison. trange folie de lesprit humain, qui admire tout sauf lui-mme,

    alors quil nest rien de plus admirable, non seulement parmi les produits delart, mais aussi parmi ceux de la nature.Joie. Jadore les tableaux.Raison. Ce que je pense, tu lauras dj compris daprs ce que je viens

    de dire. Chaque chose terrestre qui vous charme devrait, si vous vous laissiezguider par votre jugement, exalter votre amour du Ciel, et vous rappeler doelle vient.

    Boccace, se rendant vers la mme poque la Fontaine-de-Vaucluse,dcrit longuement et admire le phnomne, non pour sa beaut, mais ensouvenir du pote quil admire, sexclamant : Cest en souvenir du poteque les gnrations futures ne se lasseront pas de le vnrer (Gabriel Faure,

    1918).

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    amnage, peigne, jardine, quil y a plaisir la regarder depuis la ville, la peindre ; elle est devenue pittoresque (Emilio Sereni, 1964).

    Autre point noter dans la fresque de Lorenzetti : sa significationprofonde est religieuse et politique, mais son volet paysager est totalementlacis. Le bien commun est domin par les vertus thologales, entour des

    vertus cardinales ; il porte leffigie de la Vierge Marie sur son bouclier. Lepaysage toscan qui figure les effets du bon gouvernement ne comporte quunminuscule symbole religieux, le campanile de la cathdrale de Sienne,reprsent dans langle suprieur gauche ; sa taille est plus petite que ladouzaine de tours surmontant les maisons patriciennes de la ville. Cestlimage mme du dimorphisme urbain dj ralis Sienne au XIV e sicle.La place de lHtel de Ville est clairement spare de lespace sacr de lacathdrale. lexception de Venise, toutes les villes dItalie du Nordeffectuent le mme choix ce moment (Milan, Florence, Pise, par exemple),de mme que les villes marchandes des Flandres ou de la Hanse dont lesbeffrois rivalisent avec les clochers et les halles avec les nefs. La sgrgationdu Sacr et de la Cit est en marche. Elle ne fera que saccentuer au fil des

    sicles suivants. La peinture paysagre est loccasion de le signifier.

    Dans les premires annes du XVe sicle (avant 1407), les murs de la tourde lAquila, au Palais piscopal de Trente, sont peints de fresquesreprsentant des paysages complexes et ralistes. Les Grandes Heures duDuc de Berry, probablement acheves avant 1409 par Jacquemart dHesdin,ou les Trs Riches Heures, inacheves la mort du Duc Jean, en 1416,constituent ltape suivante. Il est tabli que Paul de Limbourg a voyag Sienne vers 1400, a consult les Tacuina et vu la fresque du Palazzo

    Pubblico, vritable prototype (Otto Pcht, 1991). Les campagnes des RichesHeures sont directement inspires de lAger senesis reprsent parLorenzetti, en particulier les scnes de labours, moissons, chasses courre.

    Le XVe sicle est celui de lexplosion de la reprsentation paysagre dansles villes marchandes des Flandres, de la Hanse et dItalie. Alain Rogerinsiste sur la fentre , rcurrente dans la peinture flamande. Ellecorrespond une transformation relle de larchitecture des chteaux et desbelles demeures urbaines dont les ouvertures sont agrandies et se multiplient.Elle donne, en outre, son autonomie au paysage par rapport aux scnesreligieuses ou domestiques qui occupent le devant de la scne. Puis viennentLonard de Vinci (Gilles Sautter, 1987), Albrecht Drer, Conrad Witz et safameuse reprsentation raliste des rives du lac Lman en 1444 (sur sontableau intitulLa pche miraculeuse, conserv au Muse dArt et dHistoirede Genve). Au mme moment, la rvolution de la perspective est

    compltement acquise (Erwin Panofski, 1975, Pierre Francastel, 1977). Il est noter que ce mouvement artistique concerne lensemble de lEurope

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    occidentale ds la fin du XVe sicle. Les ides et les gots nouveaux ycirculent dans les milieux lettrs aussi vite quau Moyen ge. La diffrencetient au fait que, mme si elle demeure trs prsente, ce nest plus lglisequi domine les esprits et les sensibilits. La sphre de Csar sest loigne decelle de Dieu.

    Du tableau au mot, puis au faonnement du rel

    La peinture et la littrature des sicles suivants accordent une placetoujours plus grande et noble au paysage. Apparue dans les villesmarchandes dItalie du Nord, des Flandres et dAllemagne, cest en languefranaise que cette renaissance est, pour la premire fois, couronne par unmot nouveau. Il semble que celui-ci soit employ pour la premire fois en1493 par le pote Molinet, originaire de Valenciennes, alors ville flamande(Jean Dubois et al., 1993). Il sert dsigner un tableau reprsentant un pays.Un sicle et demi sest coul depuis lachvement de la fresque deLorenzetti. Robert Estienne lintroduit dans son Dictionnaire en 1549,

    crivant, en particulier : paisage : mot commun entre les painctres .Deux ans plus tard, il passe les Alpes et devient paesggio en italien (A.Prati, 1979). Le Titien lutilise ds 1552. Il apparat ensuite, sans doutetraduit du franais, en nerlandais (landshap), puis, traduit de celui-ci, enanglais (landscape) en 1603, en allemand (landshaft), en danois (landskal),en russe, etc. (Catherine Franceschi, 1997). En revanche, cest litalien belvedere qui est devenu belvdreen franais ds 1512.

    Paysage et belvdre ont d tre trs utiliss au XVIe sicle dans le Valde Loire, alors que chteaux et jardins sont en cours de construction ou deramnagement, en vue de la contemplation du fleuve et des campagnes du

    Franciae viridarium. Du Bellay, Ronsard et tous les potes qui y vivent

    sinspirent de cette nouvelle manire de voir lenvironnement. Cettervolution artistique, lie lvolution des conceptions du monde, de laplace que lHomme y tient, galement de lidal politique, a desconsquences rapides sur le faonnement des paysages ruraux et urbains, ausens habituel, cette fois-ci, de ralit matrielle de lenvironnement humain.Certaines techniques agraires, certains vocabulaires architecturaux eturbains, lart des jardins, se diffusent alors dans toute lEurope, partir defoyers multiples qui changent leurs dcouvertes, les interprtent et lestransforment.

    Les anciens chteaux et les demeures des villes mdivales sonttransforms en vue de la contemplation paysagre, tout comme lurbanisme

    lui-mme au sein duquel sont amnags des places, des perspectives, desespaces de lumire. Visitant Sienne, Barrs en est frapp : Une des plus

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    fortes sensations de cette Sienne, dont les rues troites, toutes dalles etfraches, semblent les couloirs dun immense palais, ce sont soudain desjours, des sortes de fentres, mnags aux plus beaux points et do leregard, franchissant les ravins btis que forme la ville, embrasse les longsaspects vallonns de cette campagne surprenante. (G. Faure, 1918).

    Certaines villes bnficient dun ramnagement total pour exprimer

    lamour de la lumire, de la perspective, de la symtrie. Vicence en est lundes meilleurs exemples. Palladio y ralise le dcor du Thtre Olympiqueavec ses rues qui se perdent en habiles points de fuite, puis transforme lesbtiments et les places de la cit sur ce modle (Giulio Argan, 1969).

    On peut ainsi dire que lmergence de la Rpublique europenne desLettres se droule dans un dcor qui en est issu, mais qui la aussi favoriseen fournissant llite europenne des points de repre visuelscorrespondant bien sa nouvelle conception de la destine humaine. Lephnomne ne fait que saccentuer pendant les sicles suivants. Le modlearchitectural italien, assimil et transform par la France se rpand danstoute lEurope partir du rgne de Louis XIV. Les chteaux et jardins la

    franaise ou les places royales sont imits jusqu Copenhague, Saint-Ptersbourg, Vienne, Naples ou Lisbonne, cest--dire partout o llitepense et parle en franais, vit dans un dcor franais, shabille, mange et boit la manire des Franais.

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