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REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JANVIER 2010 - N°418 // 27 © 2009 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés. Anatomie et cytologie pathologiques L’ anatomie pathologique est une spé- cialité médicale en pleine mutation. En effet, on peut sûrement aujourd’hui distinguer deux activités pour les pathologis- tes, activités qui sont totalement indissocia- bles : l’activité « morphologique » (qui pourrait A V V A N T T - P P R O O P P P O S conduire à des « pathologistes morphologistes ») et l’activité « moléculaire » (qui conduirait elle à des « pathologistes moléculaires »). En fait, il paraît nécessaire à ce jour de garder pour les anatomo-pathologistes une double forma- tion et expertise en morphologie et en biolo- gie moléculaire et de créer ainsi au sein d’un même laboratoire d’anatomie pathologique, un département à orientation morphologique et un département à orientation moléculaire. De ce fait, l’anatomo-pathologiste deviendra probablement un biopathologiste. Ce numéro spécial « Anatomie et cytologie pathologiques » est aussi un numéro spécial « Biopathologie ». Les différentes techniques abordées dans ce numéro ne reflètent pas bien sûr, à elles seules, le formidable développement des méthodes de plus en plus sophistiquées et implantées de plus en plus dans les laboratoires d’anatomie et de cytologie pathologiques. Cer- taines de ces techniques sont même encore à la frontière de celles utilisées dans les laboratoires de recherche fondamentale ou translationnelle alors que d’autres sont maintenant de plus en plus utilisées dans le cadre de l’offre de soins a Tumorothèque/CRB Inserm Centre hospitalo-universitaire – Hôpital Pasteur B.P. 69 06002 Nice cedex [email protected] b Service d’anatomie et de cytologie pathologiques Université Paris-Descartes – Faculté de médecine Hôtel-Dieu (AP-HP) 1, place du Parvis Notre-Dame 75181 Paris cedex 04 [email protected] * Correspondance : [email protected] Paul Hofman a, *, Thierry Jo Molina b

Avant-Propos

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Page 1: Avant-Propos

REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JANVIER 2010 - N°418 // 27

© 2009 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés.

Anatomie et cytologie pathologiques

L’anatomie pathologique est une spé-cialité médicale en pleine mutation. En effet, on peut sûrement aujourd’hui

distinguer deux activités pour les pathologis-tes, activités qui sont totalement indissocia-bles : l’activité « morphologique » (qui pourrait

AVV A N TT-PPROO PPP O S

conduire à des « pathologistes morphologistes ») et l’activité « moléculaire » (qui conduirait elle à des « pathologistes moléculaires »). En fait, il paraît nécessaire à ce jour de garder pour les anatomo-pathologistes une double forma-tion et expertise en morphologie et en biolo-gie moléculaire et de créer ainsi au sein d’un même laboratoire d’anatomie pathologique, un département à orientation morphologique et un département à orientation moléculaire. De ce fait, l’anatomo-pathologiste deviendra probablement un biopathologiste.

Ce numéro spécial « Anatomie et cytologie pathologiques » est aussi un numéro spécial « Biopathologie ». Les différentes techniques abordées dans ce numéro ne refl ètent pas bien sûr, à elles seules, le formidable développement des méthodes de plus en plus sophistiquées et implantées de plus en plus dans les laboratoires d’anatomie et de cytologie pathologiques. Cer-taines de ces techniques sont même encore à la frontière de celles utilisées dans les laboratoires de recherche fondamentale ou translationnelle alors que d’autres sont maintenant de plus en plus utilisées dans le cadre de l’offre de soins

a Tumorothèque/CRB Inserm Centre hospitalo-universitaire – Hôpital PasteurB.P. 6906002 Nice cedex [email protected]

b Service d’anatomie et de cytologie pathologiques Université Paris-Descartes – Faculté de médecineHôtel-Dieu (AP-HP)1, place du Parvis Notre-Dame75181 Paris cedex [email protected]

* Correspondance : [email protected]

Paul Hofmana,*, Thierry Jo Molinab

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aux patients, en particulier celles conduisant à prédire une réponse possible à des thérapeutiques ciblées. L’en-semble de ces méthodes et techniques sont applicables à des échantillons fi xés ou bien congelés et sont pour certaines évaluées parfois grâce à la mise en place de biobanques dont la mission est double, sanitaire et de recherche translationnelle.

Florence Pédeutour et al. abordent la pathologie molé-culaire des tumeurs mésenchymateuses, de diagnostic histologique diffi cile, et pour lesquels la mise en évidence d’anomalies moléculaires récurrentes sont d’une aide cru-ciale dans le diagnostic du type de tumeurs mésenchyma-teuses en complément de la morphologie. Jean-Christophe Sabourin et al. abordent la pathologie moléculaire des carcinomes avec notamment l’importance de détection de mutations d’oncogènes comme KRAS dans la prescrip-tion de thérapies ciblées. Thierry Molina et al. traitent de la pathologie moléculaire des lymphomes, notamment à visée de clonalité lymphoïde. Ils introduisent l’importance de la standardisation des techniques et des limites de ces techniques à bien connaître afi n d’interpréter de façon adaptée les résultats moléculaires complémentaires de l’approche morphologique. Talal al Saati et Pierre Brousset abordent le sujet capital de la production des anticorps monoclonaux en pathologie et de leur développement, anticorps qui permettent par le phénotypage in situ des lésions tissulaires une avancée majeure dans le diagnostic des lésions histopathologiques. Luc Legrès et al. font une mise au point actualisée des différentes techniques de microdissection tissulaire et de leurs applications en pathologie moléculaire et protéomique. Enfi n, Véronique Hofman et al. resituent la place des tumorothèques, leur rôle dans la constitution de Centre de ressources biologiques ainsi que leur valorisation nécessaire dans des projets de recherche nationaux ou européens nécessitant une mobilisation coordonnée de très nombreux acteurs.

La coordination de ce dossier a été assurée par le Pr Paul Hofman (Tumorothèque/CRB Inserm, Centre hospitalo-universitaire, Hôpital Pasteur, Nice).

Sommaire thématique

Apport de la cytogénétique et de l’hybridation in situ en fl uorescence (FISH) dans le diagnostic des tumeurs mésenchymateuses ................................................... p. 29

Pathologie moléculaire tumorale : à propos du génotypage de KRASdans les carcinomes colorectaux .................. p. 43

Intérêts et limites de la détection des clonalités lymphoïdes par PCR en histopathologie hématologique ............... p. 47

Données récentes sur la production d’anticorps monoclonaux à visée diagnostique en histopathologie .................... p. 51

Principe et applications de la microdissection laser en histopathologie........................................................ p. 57

Les biobanques en France: enjeux et contraintes ................................................. p. 67

Au total ce numéro spécial est centré sur plusieurs points majeurs aujourd’hui en pathologie que sont le développement possible de technologies nouvellement implantables dans un laboratoire de biopathologie et l’ex-ploitation des tissus et cellules humaines pour découvrir des nouveaux facteurs diagnostiques, pronostiques et théragnostiques.

ErratumUne erreur s’est glissée dans la légende de la fi gure 6 de l’article de Serge Vincent page 34 du n° 408 de RFL. Il fallait lire :

Figure 6 - LBA, probable candidose, à confi rmer par examen mycologique.

(le CC : coloration de Grocott, x400 est juste)

Figure 6 - LBA, probable candidose, à confi rmer par examen mycologique.

CC : Coloration de Grocott. x400.