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Avant-propos Ce numCro de Dialectica, selon une tradition maintenant bien Ctablie, est entibrement consacrC B des problbmes relatifs i 1’CpistCmologie biolo- gique. Plus que jamais, aujourd’hui, le philosophe et le logicien, entre autres, se sentent concernCs par la mCthode propre aux sciences de la vie. Elles ont fait, il faut le dire, ces dernieres anntes des progres spectaculaires. Dans ce fascicule, cinq articles ont CtB groupis qui nous semblent devoir illustrer assez completement les divers aspects que peut presenter la mCthodologie biologique de notre temps. Le premier travail a CtC rCdigC par Mrs Ann Plumondon de l’UniversitC Loyola de New Orleans. I1 vise a dCmontrer - et c’est un probleme qui depuis longtemps prkoccupe les biologistes attirCs par la philosophie - que l’organicisme et le vitalisme ne peuvent pas Ctre considCrCs comme logique- ment incompatibles. Cette interprttation des rapports entre ces deux theses, souvent considCrCes comme antagonistes, ne saurait Ctre acceptCe que dans la mesure ou le micanicisme n’est plus ce que traditionnellement on l’ima- ginait. Aujourd’hui, les philosophes - ou du moins certains d‘entre eux - essaient de serrer de plus pres la dCmarche de l’expkimentateur avec l’espoir de dCgager des concepts mCthodologiques nouveaux, susceptibles d‘illustrer mieux et surtout avec plus de rigueur, le travail de recherche scientifique. C‘est a ce type d’analyse que, dans le second article de ce fascicule, s’est livrC M. Denis Zaslawsky. Philosophe suisse, Ctabli a Paris, M. Zaslawsky est fortement marquC par les recherches de certains philosophes anglo- Saxons. Nous avons pasd, lui et moi, de trks nombreuses heures passion- nantes, a discuter, propos de certaines de mes recherches personnelles, la mise en place puis la rCalisation d’expkriences de phytobiologie. A propos de la notion d’asymktrie tout spkcialement, M. Zaslawsky nous offre une Ctude originale qui met bien en valeur l’enchainement de ce que nous pour- rions appeler le raisonnement expkrimental. Si beaucoup de philosophes se sentent attirCs par le travail des bio- logistes, un certain nombre de ces derniers n’hbitent pas 5 rCflCchir sur la mtthode qui caractkrise leur propre discipline et sur 1’Cthique m&me qui

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Avant-propos

Ce numCro de Dialectica, selon une tradition maintenant bien Ctablie, est entibrement consacrC B des problbmes relatifs i 1’CpistCmologie biolo- gique. Plus que jamais, aujourd’hui, le philosophe et le logicien, entre autres, se sentent concernCs par la mCthode propre aux sciences de la vie. Elles ont fait, il faut le dire, ces dernieres anntes des progres spectaculaires. Dans ce fascicule, cinq articles ont CtB groupis qui nous semblent devoir illustrer assez completement les divers aspects que peut presenter la mCthodologie biologique de notre temps.

Le premier travail a CtC rCdigC par Mrs Ann Plumondon de l’UniversitC Loyola de New Orleans. I1 vise a dCmontrer - et c’est un probleme qui depuis longtemps prkoccupe les biologistes attirCs par la philosophie - que l’organicisme et le vitalisme ne peuvent pas Ctre considCrCs comme logique- ment incompatibles. Cette interprttation des rapports entre ces deux theses, souvent considCrCes comme antagonistes, ne saurait Ctre acceptCe que dans la mesure ou le micanicisme n’est plus ce que traditionnellement on l’ima- ginait.

Aujourd’hui, les philosophes - ou du moins certains d‘entre eux - essaient de serrer de plus pres la dCmarche de l’expkimentateur avec l’espoir de dCgager des concepts mCthodologiques nouveaux, susceptibles d‘illustrer mieux et surtout avec plus de rigueur, le travail de recherche scientifique. C‘est a ce type d’analyse que, dans le second article de ce fascicule, s’est livrC M. Denis Zaslawsky. Philosophe suisse, Ctabli a Paris, M. Zaslawsky est fortement marquC par les recherches de certains philosophes anglo- Saxons. Nous avons pasd, lui et moi, de trks nombreuses heures passion- nantes, a discuter, propos de certaines de mes recherches personnelles, la mise en place puis la rCalisation d’expkriences de phytobiologie. A propos de la notion d’asymktrie tout spkcialement, M. Zaslawsky nous offre une Ctude originale qui met bien en valeur l’enchainement de ce que nous pour- rions appeler le raisonnement expkrimental.

Si beaucoup de philosophes se sentent attirCs par le travail des bio- logistes, un certain nombre de ces derniers n’hbitent pas 5 rCflCchir sur la mtthode qui caractkrise leur propre discipline et sur 1’Cthique m&me qui

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marque leurs recherches. Notre collkgue et ami, le Professeur Huns Burstriim - qui dirigea pendant longtemps 1’Institut de Phytobiologie de 1’Universitk de Lund, et qui fut b la t&te de l’une des plus prestigieuses revues interna- tionales de physiologie vBgBtale E( Physiologia plantarum B - a bien voulu rCdiger, pour Dialectica, un article que j’aimerais trks brikvement introduire ici. Avec ses aspects b la fois subjectifs et objectifs, la demarche du biolo- giste peut paraitre dCroutante pour le non-spkialiste qui n’a pas l’habitude de la suivre de bout en bout. Et si les fondements Bthiques d‘une telle re- cherche demeurent essentiellement axts sur la logique et l’objectivit6, il n’en reste pas moins qu’ils sont trks souvent eux-m&mes dCpassCs. Les notions fon- damentales de paradigme et de prkparadigme peuvent alors aider h mieux saisir les divers aspects de cette recherche que le Professeur Burstrom a pris la prkcaution d’illustrer par un certain nombre d’exemples personnels et essentiellement empruntCs b la physiologie vBgCtale.

I1 est clair que l’enseignement m&me des sciences de la vie pose des pro- blkmes CpistCmologiques d‘un intCr&t indiniable. Une reflexion sur les techniques d’enseignement et les matikres b dkvelopper ne manquera pas d’influencer les mithodes pkdagogiques et, par lh mkrne, la nature de l’in- formation h communiquer. Le choix d‘une vocation pourra dipendre de la qualit6 des dCmarches qui dkcoulent de cette prospection didactique. A 1’UniversitC aussi bien, et dans la m&me mesure, que dans les gymnases et les collkges, l’enseignement theorique et pratique des disciplines biologiques soulkve d’innombrables problkmes mBthodologiques dont quelques aspects seront discutks dans les deux articles de ce fascicule de Dialectica. M. Geor- ges Rohner, qui est maitre au College Calvin, nous fait part de ses expC- riences acquises au cours d‘un enseignement donne aux lycCens genevois. I1 nous montre b quel point l’examen critique des modes d’enseignement, des programmes suggBrCs ou appliquBs et des rCsultats pidagogiques obte- nus, implique un certain nombre de choix et de principes grhce auxquels 1’Claboration raisonnke d’un plan d’Btude - adapt6 aux exigences actuelles - est concevable.

Ainsi, dans ce modeste numBro de notre Revue Dialectica - sans qu’il ait CtC possible d’aborder tous les aspects que peut offrir 1’CpistCmologie biologique - les diverses contributions originales rassemblkes donnent-elles une idCe assez reprksentative de quelques-uns des problkmes fondamentaux qui marquent aujourd‘hui l’analyse mCthodologique des sciences de la vie.

Paul-Emile Pilet